(Huit heures quarante-six minutes)
M. Legault
: Bonjour, tout
le monde. Écoutez, ce matin, on apprend que le gouvernement fédéral va investir
1,3 milliard dans le projet de Réseau électrique métropolitain. Ça
s'ajoute aux 2,2 milliards que va investir le gouvernement du Québec.
Quand je dis 2,2 milliards, ça inclut la contribution d'Hydro-Québec, la contribution
pour la plus-value foncière. Donc, 3,5 milliards d'investissements des
gouvernements, c'est une bonne nouvelle, une bonne nouvelle pour Montréal, une
bonne nouvelle pour le Québec.
Mais il y a une ombre qui plane et il faut
absolument que M. Couillard et M. Trudeau demandent à la Caisse de dépôt
d'exiger un contenu local pour créer chez nous des emplois payants, pour créer
de la richesse, comme le font les autres États. Je vous rappelle qu'aux
États-Unis, avec le Buy America Act, qui date de 1982, les Américains exigent
60 % de contenu local dans les projets de transport collectif. Je vous
rappelle que tout dernièrement l'Ontario a exigé un contenu de 25 % dans
son projet d'O-Train à Ottawa, et nous, pour le REM à Montréal, c'est 0 % de
contenu local qui est exigé.
Il faut absolument utiliser ce levier pour
créer des emplois de qualité, et je trouve ça incroyable qu'on refuse de se
servir de ces investissements pour créer de la richesse, pour créer des emplois
payants. Et ce matin, c'est un cri du coeur que je lance, comme
ex-entrepreneur, pour défendre les entrepreneurs du Québec. On a besoin d'agir
à armes égales, et ce n'est pas bêtement partisan, le cri du coeur de ce matin.
Je suis en faveur du projet, je salue la contribution du gouvernement fédéral,
mais ça n'a aucun bon sens qu'on n'exige pas un contenu local, d'autant plus
qu'on vient de conclure une entente avec l'Europe où, dans l'entente, on a le
droit d'exiger 25 %.
En passant, d'ailleurs, Jean-François Lisée
ne connaît pas ses dossiers puisqu'il semble... en tout cas, hier, il s'est
abstenu de voter sur l'accord Canada-Europe, mais il n'a jamais dit qu'il
voulait changer le 25 % qui est dans cette entente. Il a même participé au
début des négociations. Là, tout à coup, il dit qu'il ne veut plus respecter
l'entente avec l'Europe et il demande 60 %. Je ferme la parenthèse sur ce
sujet.
Mais pourquoi on dirait aux Européens :
Vous avez le droit d'exiger 25 % de contenu local, pourquoi les Américains
auraient le droit d'avoir 60 % de contenu local, puis que nous, on
demanderait 0 %? C'est de la naïveté incroyable. Et actuellement, il faut
comprendre, là, il y a une bataille féroce dans le monde pour attirer les
emplois manufacturiers. Pourquoi? Parce que les emplois manufacturiers sont
mieux payés que la moyenne des emplois et, en plus, 88 % des exportations
viennent du secteur manufacturier. Donc, il faut comprendre, là, quand on crée
des emplois manufacturiers, on augmente les revenus du gouvernement ou des
gouvernements. Donc, si l'augmentation des revenus est plus importante que
l'écart de prix avec une soumission qui vient, par exemple, de Corée du Sud, bien,
on est gagnants. Puis c'est pour ça que tous les États le font, sauf le Québec.
Donc, j'invite Philippe Couillard et Justin
Trudeau à réfléchir, à se demander qu'est-ce qui est bon pour l'économie du
Québec et du Canada. Et je pense qu'on a... c'est la logique pure et simple, on
doit exiger un contenu local.
Et je termine avec quelques remarques.
D'abord, je remarque que, dans les consortiums qui ont été autorisés à soumissionner,
bien, il y a un consortium, là, qui prend de plus en plus de place, une entreprise
qui prend de plus en plus de place, qui s'appelle Hyundai Rotem, qui est en
Corée du Sud, qui n'a aucune usine au Québec ou au Canada.
Et je veux aussi qu'on comprenne bien,
puis je pense que Philippe Couillard ne le comprend pas, que, même si
Bombardier obtenait le contrat, il n'y a aucune exigence pour Bombardier de
construire au Québec. Puis Bombardier a plus d'usines à l'extérieur du Québec
qu'au Québec. Donc, je comprends que, même si Bombardier obtenait le contrat,
bien, on pourrait avoir un beau train à Montréal qui n'a pas été fabriqué au
Québec.
Dernier argument, l'indépendance de la
Caisse de dépôt, hein? On a vu Philippe Couillard invoquer l'indépendance de la
Caisse de dépôt pour jouer à Ponce Pilate, de dire : Moi, je ne peux pas
intervenir, je veux respecter l'indépendance de la Caisse de dépôt. Bien, je
veux rappeler deux choses. Un, le gouvernement investit 2,2 milliards,
donc il a le droit de poser des conditions à son investissement de
2,2 milliards. Puis deuxièmement, bien, à ce que je sache, la mission de
la Caisse de dépôt est toujours une double mission, rendement, mais
contribution à l'économie du Québec. Or, pour l'économie du Québec, on manque
d'emplois manufacturiers. Depuis trois ans, on a perdu 15 000 emplois
manufacturiers au Québec, alors qu'il s'en est créé 17 000 en Ontario.
Donc, il y a un rattrapage à faire, puis
la Caisse de dépôt a une responsabilité. Puis, en plus, la Caisse de dépôt a
investi 2 milliards dans la division Transport de Bombardier. Donc,
trouvez l'erreur, là. Moi, je ne comprends pas ces arguments de Philippe Couillard.
La Modératrice
: Merci.
On va passer à la période de questions. Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, monsieur.
M. Legault
: Bonjour.
M. Laforest (Alain) : Juste
une précision. 25 % ou 60 %?
M. Legault
: 25 %,
parce qu'actuellement on vient de conclure une entente avec l'Europe qui dit :
On peut exiger un contenu local d'un maximum de 25 %. Pas ce que
Jean-François Lisée est en train de nous dire, puis il n'a jamais dit ça avant
aujourd'hui, là, qu'il veut renégocier l'entente avec l'Europe puis ramener le
25 % à 60 %. Moi, je pense que Jean-François Lisée ne connaît tout
simplement pas son dossier.
M. Laforest (Alain) : Comment
vous qualifiez la prestation de Michaëlle Jean hier, son entrevue, ses
explications?
M. Legault
: Je n'ai
pas entendu l'entrevue, là, mais, écoutez, je pense qu'on doit plus de
transparence, puis elle doit s'expliquer. Puis je ne comprends pas non plus que
les comptes à l'OIF, là, ne soient pas publics, puis qu'on n'arrive pas à avoir
toute l'information. Mais c'est inacceptable. Dépenser un demi-million pour des
rénovations, c'est inacceptable.
M. Laforest (Alain) : Une
tour d'ivoire?
M. Legault
: Je ne veux
pas qualifier.
La Modératrice
:
Alexandre Robillard, Le Journal de Québec.
M. Robillard (Alexandre) :
Montréal, en fait.
La Modératrice
:
Montréal, Québec, bureau d'enquête.
M. Robillard (Alexandre) :
Non, non, non, c'est vraiment Montréal.
La Modératrice
:
Montréal? O.K. Pardon!
M. Robillard (Alexandre) :
...en tout respect pour mes collègues qui pourraient peut-être en prendre
ombrage, là, à Québec, je ne sais pas.
La Modératrice
: Je le
note. Journal de Montréal.
M. Robillard (Alexandre) : C'est
ça. Donc, c'est ça, je voulais savoir, M. Legault, quand vous constatez que,
dans les états de compte, dans le compte rendu financier, budgétaire, la ligne
qui précisait le montant pour les voyages est maintenant engloutie dans le
poste budgétaire des activités du cabinet, qu'est-ce que ça vous inspire?
M. Legault
: Bien,
c'est un manque de transparence, là. Que ça soit via le gouvernement du Québec
ou le gouvernement du Canada, ce sont les contribuables qui financent et ils
ont le droit de savoir exactement comment cet argent a été dépensé.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais, selon vous, est-ce que c'est délibéré?
M. Legault
: Je n'en
sais pas plus que vous, mais je demande qu'on donne toutes les explications.
M. Robillard (Alexandre) : À
qui?
M. Legault
: Bien, aux
contribuables, qu'on soit transparents.
M. Robillard (Alexandre) :
Non, mais vous demandez à qui d'exiger ces explications?
M. Legault
: Bien, il
faut que, et le gouvernement du Québec et le gouvernement d'Ottawa... Donc, Mme
St-Pierre doit demander d'avoir des explications. Le gouvernement fédéral aussi
doit le faire. On investit beaucoup d'argent dans l'OIF, donc il faut avoir un
compte rendu détaillé des dépenses.
M. Robillard (Alexandre) :
Justement, Mme St-Pierre nous a dit hier que le délégué du Québec à l'OIF avait
posé des questions sur les dépenses d'aménagement de l'appartement de Mme Jean.
La réponse qu'ils ont eue, c'était qu'il y avait une entente qui prévoyait le
remboursement de ces frais-là par Ottawa en cas d'achat, ce qui a été contredit
par Ottawa.
Qu'est-ce que c'est, la prochaine étape
pour Mme St-Pierre, compte tenu que, visiblement, la réponse qu'elle s'est fait
donner a été contredite par Ottawa?
M. Legault
: Bien, Mme
St-Pierre doit exiger d'avoir toute l'information.
La Modératrice
: Merci.
Kathryne Lamontagne, Le Journal de Québec.
Mme Lamontagne (Kathryne) : En
imposant un 25 %, là, de local dans le projet du REM, est-ce qu'on ne
vient pas un peu jouer sur les notions de compétitivité? Est-ce qu'on ne
pourrait pas s'exposer à des prix plus élevés pour ce projet-là, par exemple?
M. Legault
: Bon, quand
les Américains exigent 60 %, ce n'est pas parce qu'ils sont devenus
socialistes, là, hein? C'est qu'on calcule que, si, avec des emplois
manufacturiers — je vous donne un exemple, là — on reçoit
200 millions, par exemple, de plus de revenus pour le gouvernement, mais
qu'il y a un écart de prix de 100 millions, au total, on est gagnants.
Donc, on doit tenir compte des retombées,
des rentrées fiscales pour les gouvernements, puis le manufacturier, c'est une
clé, c'est des emplois payants. Donc, c'est pour ça que l'Ontario, c'est pour
ça que les États-Unis exigent un minimum local, parce que c'est payant, ce sont
des emplois stratégiques pour le développement économique, et il faut tenir
compte des revenus additionnels qui sont générés au gouvernement en plus de
l'écart de prix.
Mme Lamontagne (Kathryne) : Et
pourquoi 25 % et non pas 60 %, dans ce cas-là?
M. Legault
: Bien, les gouvernements
du Québec et du Canada, puis ça a même commencé avec le PQ, ont demandé 25 %
à l'Europe, et l'Ontario l'a déjà utilisé pour le O-Train à Ottawa. Donc, moi,
ce que j'ai compris, c'est que même c'est le Québec puis l'Ontario qui ont
demandé le 25 %.
Est-ce qu'on aurait dû demander 60 %?
Peut-être, mais, je veux dire, là, on a cette entente. Nous, on a voté en faveur
de l'entente hier. Le PQ ont voté ni oui ni non, bien au contraire. Mais nous,
on pense qu'il y a plus d'avantages que de désavantages, mais commençons au
moins par 25 %, puis on se posera la question : Est-ce qu'on aurait
dû demander plus aux Européens? Mais, vous voyez, dans les consortiums, il y a
entre autres l'entreprise française Alstom. Donc, on ne pourrait pas aller
demander à Alstom plus que 25 % à cause de l'entente qu'on vient de signer
avec l'Europe.
Mme Lamontagne (Kathryne) :
Sur un autre sujet, M. Legault. On a appris ce matin qu'il y a un juge de
la Cour du Québec qui a consenti à des prêts assez importants. Est-ce que c'est
digne de la magistrature?
M. Legault
: Bien,
il faut que les autorités, là, fassent enquête, puis c'est à eux de déterminer,
là, si c'est acceptable ou non.
Mme Lamontagne (Kathryne) :
Parce qu'on sait que c'est légal. Mais est-ce que c'est moral à votre avis? C'est
quand même un juge qui a été nommé par Québec.
M. Legault
: Bien,
c'est à eux à décider ça, là, si c'est moral, légal, si cette personne a encore
la crédibilité, là. C'est aux autorités à décider.
Mme Lamontagne (Kathryne) :
Donc, le Conseil de la magistrature.
M. Legault
: C'est
au Conseil de la magistrature à décider.
La Modératrice
: Merci.
Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
:
Pourquoi vous pleurez ce matin, vous?
M. Lavallée (Hugo) :
Votre discours m'émeut. Est-ce que... parce que ça fait deux fois que vous y
faites allusion au fait que le Parti québécois se soit abstenu hier concernant
l'accord de libre-échange avec l'Europe. Est-ce que vous êtes surpris de
constater ça? Parce qu'historiquement le Parti québécois a toujours été un
défenseur du libre-échange.
M. Legault
:
Absolument.
M. Lavallée (Hugo) : On
se souvient de ce que M. Parizeau disait à l'époque lorsque l'ALENA...
M. Legault
:
Souvenons-nous de Bernard Landry, grand défenseur de l'accord de
libre-échange.
M. Lavallée (Hugo) :
Comment vous interprétez ce revirement?
M. Legault
: Oui. Je
ne sais pas si c'est le flirt avec Québec solidaire, là, mais je suis surpris
de ce vote du Parti québécois. Moi, je pense qu'il faut être ouvert au libre-échange.
N'oublions pas, là, qu'on a une balance commerciale positive de plus de
20 milliards avec les États-Unis. Donc, s'il fallait demain matin qu'on
ferme nos frontières, on serait très pénalisés. Je comprends qu'on a des
efforts à faire avec la Chine, avec l'Allemagne où on a des déficits.
Mais je ne comprends pas cette approche du
Parti québécois. Sincèrement, je suis surpris. Si j'avais été encore au Parti
québécois, peut-être ça aurait pu faire la différence. J'aurais peut-être
plaidé au caucus pour expliquer qu'il y a plus d'avantages que de désavantages.
C'est certain qu'il faut continuer à maintenir la pression sur Ottawa pour
compenser les fromagers, mais il y a trop en jeu pour retarder cette entente.
M. Lavallée (Hugo) :
Est-ce que vous estimez que ça enlève de la crédibilité au Parti québécois en
matière d'économie?
M. Legault
: Oui. Je
pense que ça fait perdre beaucoup de crédibilité en économie au Parti québécois
d'avoir refusé d'appuyer cette entente avec l'Europe.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Caroline Plante, LaPresse canadienne.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que l'article 1 du projet de loi n° 144, donc qui assurerait la... qui garantirait
l'accès à l'école aux enfants sans papiers, est-ce que cet article-là devrait
s'appliquer dès septembre? Et qu'est-ce qu'on pourrait faire pour que ça
s'applique le plus rapidement possible?
M. Legault
: Bon, il y
a deux choses. D'abord, il y a la loi. Malheureusement, le gouvernement libéral
l'a déposée beaucoup trop tard pour qu'elle soit adoptée. Maintenant, il y a la
pratique. Est-ce qu'en pratique, pour des raisons humanitaires, on devrait agir
maintenant? Moi, je pense que oui. Je pense qu'on devrait s'assurer que, dès la
rentrée, les enfants, là, sans papiers soient acceptés à l'école.
Mme Plante (Caroline) :
Entendez-vous travailler, mettre de la pression aujourd'hui, demain, pour que
quelque chose débloque, là, dans ce dossier-là?
M. Legault
: Bien, je
le fais. Je demande... Vous savez, M. Couillard a été très humain avec
Marc-Yvan Côté. J'aimerais qu'il soit très humain avec les enfants sans
papiers.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a des questions en anglais? Oui. Raquel Fletcher,
Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. I know you've mentioned it before, but I just want to
make sure that it's clear for our English viewers why you say that 25% as
opposed to another percentage.
M. Legault
:
OK. First, the latest news is that the federal Government will invest $1.3
billion in the REM, so we're happy with this news. But, unfortunately, there's
a shadow floating on the project. With all this money that it is invested in
this project, it's unacceptable that we don't help create good jobs in Québec.
That is what the Americans have been doing since 1982 with the Buy America Act
and that's what the Government of Ontario did with the O-Train, requiring 25%.
So we have a unique
opportunity to use this as a leverage to revamp our manufacturing sector, and I
think it's important that we create these jobs here. And it's not a partisan
issue. I already said that I'm in favor to the project, I welcome the federal
contribution, but it makes no sense at all to refuse the opportunity to create
quality jobs in Québec.
And we just had an
agreement with Europe and we insisted, Québec and Ontario, on having the
capacity to demand 25% of Canadian content on this type
of project. So, the Ontario used this possibility, Mr. Couillard didn't use it.
So I'm requesting today Mr. Couillard and Mr. Trudeau to reflect on this
critical issue.
Mme Fletcher (Raquel) : You mentioned the Buy American Act, and the Premier is actually
going to Washington on Sunday.
Do you see an opportunity for him to change his mind while he speaks or…
because he is going to be speaking with American law makers. So what do make to
that trip?
M. Legault
:OK. First, it's the
Buy America Act, O.K. You have
the Buy American Act and the Buy America Act. I'm talking about the Buy America
Act, where, since 1982, you can request 60% of content. So it was well before
Donald Trump, and, with Trump, I expect that they may raise this 60%. So I
don't understand. I think, it's a naive position from the Government to don't require any local
content. And of course, right now, we just signed an agreement with Europe at
25%. So it's impossible to request, from companies like Alstom from France,
more than 25%, but you have a Korean company that has some installations in United States.
It does not make sense
that we don't request any local content, but, in United
States, they request 60%. So, I don't know, maybe it
will be part of the discussion, but it has to be fair.
Mme Fletcher (Raquel) : Is that 25% sufficient, do you think?
M. Legault
: I think, right now, we should start… we must start by 25%. That's
the percentage we were able to get from Europe, and I think this agreement with
Europe is really key for the economic development of Québec.
La Modératrice
: Merci. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. On another topic, this afternoon, Mme
Charbonneau is going to be unveiling the Government action plan on fighting elder abuse, the mistreatment of seniors.
What are you hoping to see in that action plan? And what do you think that this
Liberal Government could do to better protect Québec
seniors?
M. Legault
:
We have to make sure that the punishments are high enough that we can watch
what is happening in CHSLD, that we make sure that it's
easy for people to denounce any kind of…
Mme
Johnson (Maya) : Abuse.
M. Legault
: ...abuse for elders. So I
think it's the kind of measures I would like to see.
Mme Johnson (Maya) : When you talk about being able to see what's going on in long term
care facilities are you talking about cameras specifically?
M. Legault
: We are in favor of cameras, yes. Merci, tout
le monde.
Des voix
: Merci.
(Fin à 9 h 7)