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Point de presse de Mme Martine Ouellet, députée de Vachon

Version finale

Thursday, October 5, 2017, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures trente-six minutes)

Mme Ouellet : Oui, donc, bonjour. Ce matin, vraiment une excellente nouvelle. C'est assez rare qu'on se lève le matin avec une bonne nouvelle pour l'environnement. TransCanada Énergie, qui indique qu'elle abandonnera son projet Énergie Est... Je pense que, vraiment, on peut féliciter... C'est une grande, grande victoire pour le mouvement citoyen, pour les groupes environnementaux qui, mobilisation après mobilisation, marche après marche, manifestation après manifestation, colloque après colloque, ont réussi à faire tomber les différents morceaux. Vous vous rappelez du port de Cacouna, et ensuite toute la question de l'office de l'énergie canadien qui avait des gens qui étaient vraiment juges et parties. Ils ont réussi à faire faire des changements, ils ont réussi à faire en sorte que les gaz à effet de serre soient analysés, et je crois que c'est vraiment la goutte qui a fait déborder le vase pour TransCanada, parce qu'une fois qu'on inclut les gaz à effet de serre dans leur analyse environnementale, on se rend compte à quel point ce projet-là a des impacts importants, ces gaz à effet de serre là qui ont été évalués de 32 à 33 millions de tonnes par année. Donc, je pense que, vraiment, c'est une grande victoire. Et moi, personnellement, et aussi l'ensemble du Bloc québécois, on est vraiment très heureux de cette victoire-là du mouvement citoyen et que le projet Énergie Est soit abandonné. On regardera les détails qui suivront, j'imagine, par la suite, mais vraiment une grande victoire ce matin.

C'est certain que je veux vous parler un petit peu de la Catalogne aujourd'hui aussi, parce que j'en arrive tout juste, je suis arrivée mardi, et donc j'ai eu l'occasion de constater sur place, sur place, la dignité de ce peuple-là, et aussi, je vous dirais, en contrepartie, la honte du gouvernement espagnol, qui a envoyé la police espagnole vraiment contre les citoyens, qui a fait des charges contre les citoyens. On les voyait frapper des grands-mères, tirer par les cheveux des gens, des gens qui étaient déjà à terre, leur donner des coups de pied. Même un citoyen m'expliquait comment une de ses amies, elle s'était fait casser les doigts. Je veux dire, ça n'a pas de sens. On parle de droits fondamentaux, le droit d'aller voter. Ce qui s'est passé en Catalogne, ça n'a vraiment pas de sens.

Et ce qui, je vous dirais, m'attriste le plus dans cette situation-là, c'est de voir le silence, le silence à l'international et le silence, plus particulièrement, des pays de l'Europe, des pays qui se disent démocrates et pour un pays comme l'Espagne qui aussi se disait démocrate — je pense qu'il ne pourra plus se dire démocrate à partir de ces événements-là — qui n'ont pas réagi, qui n'ont pas dénoncé, qui n'ont pas condamné, malgré tous les beaux accords internationaux qui sont signés sous l'ONU et sous l'Union européenne, qui n'ont pas dénoncé, condamné les actions de Madrid.

Mais moi, je peux vous dire que le peuple catalan, que j'ai vu devant les lieux de votation, qui sont allés protéger leurs lieux de vote, ça s'est fait en toute convivialité, calmement, pacifiquement, et c'était vraiment beau à voir, toute cette énergie qu'ils avaient.

Et je finalise par... Aujourd'hui, je déposerai donc une motion. On a vu cette semaine un sondage où 65 % des Québécois et des Québécoises souhaitent un monopole d'État pour le cannabis. L'institut de la santé publique du Québec a aussi déposé un mémoire qui dit qu'une société d'État, c'est beaucoup mieux pour le cannabis. Donc, je dépose une motion qui demande deux choses. Premièrement, que le Québec rapatrie tout les pouvoirs en matière de production, parce que c'est une compétence québécoise, et le Canada n'a d'aucune espèce de façon la légitimité de garder cette compétence-là, tout comme on a la compétence pour la distribution; mais plus que ça, d'aussi faire réaliser que le gouvernement du Québec réalise une étude sur la nationalisation tant de la production que de la distribution ainsi qu'une évaluation plus précise des retombées financières, qui sont évaluées à plusieurs milliards de dollars, donc, retombées financières qui pourront servir en prévention, mais aussi pour l'ensemble des services publics et documenter les avantages d'une société d'État en ce qui concerne la santé publique. Merci.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour. TransCanada a annoncé aujourd'hui l'abandon de son projet, mais est-ce qu'il y a lieu de craindre le dépôt d'un autre projet de pipeline Ouest-Est? Est-ce qu'un projet de pipeline aurait toujours un certain attrait économique?

Mme Ouellet : Bien, écoutez, je n'ai pas tous les détails, là. On a vu l'annonce de l'abandon du projet ce matin. J'imagine que, dans les prochaines heures, on va recevoir l'ensemble des détails, mais c'est certain qu'avec une évaluation obligatoire des gaz à effet de serre, ce que TransCanada s'est toujours refusé à faire dans tous ses projets, ça vient beaucoup impacter la rentabilité économique parce qu'il peut y avoir compensation suite à ces émissions-là, et là, à ce moment-là, le modèle économique risque de ne plus tenir, donc je pense que c'est un des éléments extrêmement importants. Et peut-être que le fait que les projets vers l'Ouest et vers le Sud semblent avancer peuvent aussi avoir de l'impact, mais mon analyse avant aujourd'hui, c'était que TransCanada souhaitait quand même de se garder toutes les portes ouvertes, donc je ne crois pas qu'ils auraient abandonné Énergie Est tant que les autres projets, vraiment, n'étaient pas plus attachés si ça n'avait été de l'histoire, là, de l'évaluation des gaz à effet de serre.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis c'est une victoire, essentiellement, du mouvement citoyen plutôt que des politiques?

Mme Ouellet : Bien, moi, je pense que c'est une victoire, premièrement, du mouvement citoyen, des groupes environnementaux, puis appuyés, oui, par les partis politiques, parce qu'on se rappellera toutes les mobilisations qui ont été faites tant à l'intérieur du printemps étudiant, tant ici, à Québec — puis je me rappelle, j'y participais — quand on est venus faire le thermomètre, le fameux thermomètre avec la soirée humoristique et la soirée culturelle qui s'en est suivie, les marches à Cacouna, il y en a eu deux — moi, j'ai participé à ces marches-là — les différentes marches qui se sont faites tout le long, et toute la mobilisation qui s'est faite aussi avec les élus municipaux, parce qu'à un moment donné beaucoup d'élus municipaux ont embarqué dans le mouvement citoyen, ensuite, clairement, les partis politiques, donc, et moi-même, comme députée du Parti québécois et comme chef du Bloc québécois, j'ai vraiment travaillé, puis on a poussé contre ce projet-là, contre le projet d'Énergie Est. Donc, je pense que c'est une victoire qui est de tous ces acteurs-là, mais je pense qu'il faut quand même souligner le mouvement citoyen, qui a tenu cette bataille-là à bout de bras. Et je le dis souvent : Il y a un pouvoir citoyen énorme quand les gens l'exercent. Le pouvoir citoyen, il est plus fort que n'importe quelle multinationale, tant qu'il est exercé.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous êtes l'une des figures les plus importantes, les plus visibles du mouvement indépendantiste. Est-ce qu'une fusion entre Québec solidaire et Option nationale serait bénéfique pour le mouvement indépendantiste?

Mme Ouellet : Écoutez, c'est deux partis qui existent déjà, là. Donc, vous connaissez Option nationale, vous savez qu'ils ont, dans leur programme, des possibilités de fusion avec des partis qui vont s'engager à réaliser l'indépendance dans le prochain mandat. Ce que j'en comprends... Parce que ce n'est pas encore tout annoncé, là, il y a une conférence de presse qui est annoncée, mais, moi, ce que j'en comprends, c'est que ça pourrait n'être qu'une première étape parce qu'Option nationale, ce qu'ils ont annoncé très clairement dans leur programme, c'est qu'ils fusionneraient avec un parti seulement et seulement si ce parti-là prenait l'engagement de réaliser l'indépendance dans le prochain mandat. Donc, je n'ai pas encore vu ça, nécessairement, dans le programme de Québec solidaire.

M. Bélair-Cirino (Marco) : …assemblée constituante ouverte.

Mme Ouellet : Puis une assemblée constituante qui va mener à l'indépendance, parce que, là, les ouvertes, les fermées, là, je trouve que c'est un vocabulaire qui est un peu pour initiés, je vous dirais, là, mais une constituante qui va mener à une constitution d'un Québec indépendant. Donc, ça, je pense que c'est assez clair. En tout cas, moi, des discussions qu'il y a eu, d'ailleurs, autour de l'entente avec le OUI Québec, là, du côté d'Option nationale. Donc, on verra comment les choses vont se dérouler. De toute façon, ça leur appartient, hein? Ça appartient aux instances de ces deux partis-là, la suite des choses. Moi, je vous dirais : L'indépendance, plus on va en parler, que ce soit par les différents partis politiques, que ce soit par le mouvement citoyen, plus on en parlera, c'est ça qui va faire la différence, parce qu'on n'en a pas assez parlé, on n'en a pas suffisamment parlé dans les différentes années, dans les dernières années. Il ne suffit pas juste de dire : On veut un pays ou de mentionner le mot «souveraineté» ou le mot «indépendance», il faut que ça devienne une illustration à tous les jours d'à quel point le Québec recule dans le cadre canadien. Le Québec ne peut plus avancer dans le cadre canadien, on recule, décision après décision, et donc tout l'avantage qu'on aura à récupérer notre 50 milliards et à négocier nos propres traités internationaux, nos relations internationales. On l'a vu dans le dossier des demandeurs d'asile, on l'a vu dans la renégociation de l'ALENA, on l'a vu même dans l'entente Canada-Europe, où on avait promis des compensations pour nos agriculteurs, qui n'ont pas été livrées, la forêt, je pourrais vous en nommer, là, dossier après dossier, on le voit, à quel point le Québec ne peut plus se développer à l'intérieur du cadre canadien. Ça fait que c'est le temps de défaire ces barrières-là, et de pouvoir s'émanciper, et de faire nos propres relations internationales, et de récupérer notre 50 milliards.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Une dernière question en ce qui me concerne. Donc, vous dites qu'on n'en a pas suffisamment parlé, du projet de pays du Québec. À un an des prochaines élections générales québécoises, est-ce que vous estimez toujours qu'il serait possible de réaliser l'indépendance dans un prochain mandat, entre 2018 et 2022?

Mme Ouellet : Écoutez, cette décision-là ne m'appartient plus. Cette décision-là...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que c'est toujours possible, selon vous, là?

Mme Ouellet : Cette décision-là appartient... Ce n'est pas une question si c'est possible ou pas. Cette décision-là appartenait, en grande partie... bien, il y a différents partis politiques, mais aux membres du Parti québécois. Ils ont choisi une option et, de ce choix-là, ce qui en découle, c'est qu'il y aura une préparation de l'indépendance de 2018 à 2022 pour la réalisation de l'indépendance en 2022. Et, moi, très clairement maintenant, tant comme députée à l'Assemblée nationale que comme chef du Bloc québécois, nous, on va travailler, d'ici 2022, à la réalisation de l'indépendance du Québec, à la préparation de l'indépendance du Québec. Parce que, oui, très clairement l'indépendance du Québec va se décider au sein du gouvernement du Québec, mais la préparation, je crois qu'elle peut se faire et maintenant avoir... Ayant vécu, là, sept ans ici, à l'Assemblée nationale, je pense que, même, à Ottawa, les députés sont encore mieux placés pour préparer l'indépendance du Québec. Pourquoi? Parce qu'ils travaillent tous les jours avec les pouvoirs fédéraux, ce qui n'est pas le cas ici lorsqu'on est à l'Assemblée nationale et qu'on travaille sur des projets de loi en commission parlementaire, au salon bleu; ce sont, de par la Constitution canadienne, toujours des projets de loi provinciaux. Donc, si on veut travailler à rapatrier l'ensemble de nos pouvoirs et comment on va les exercer, bien, il faut travailler les pouvoirs fédéraux parce que tous les pouvoirs qui nous manquent pour être indépendants, ils ne sont pas à Québec — ceux-là, on les a déjà — ils sont tous à Ottawa.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mme Ouellet.

Mme Ouellet : Good morning.

Mme Johnson (Maya) : You mentioned that, of course, it's unusual to wake up to good news, as you put it. What kind of a message do you think the decision to cancel this project sends specifically as it relates to Québec's territory?

Mme Ouellet : I think that the first message is : it's a really great, great victory for all the citizen groups, for all the environmental groups that worked really a lot to have that decision. We'll see the details, because I don't have the details for now, but it's a really great, great victory. And I think that… ils la méritent, cette victoire-là.

Mme Johnson (Maya) : They deserve that victory.

Mme Ouellet : They deserve this victory because they worked so hard, and they worked so good, with openness with all the groups and all the municipalities. They really made a great job. So, I think it's really a… message d'espoir…

Mme Johnson (Maya) : Message of hope.

Mme Ouellet : ...message of hope for all the citizens that want to be implicated in the decisions of their State, that they can make a difference. People can make a difference when they get implicated. So, I think that's the principal message of that victory.

Mme Johnson (Maya) : So, you've put a lot of emphasis on the citizens groups and the environmental groups, but what about political pressure? How big of a role do you think that played in this?

Mme Ouellet : Of course, all of this adds, with the time… So, the political parties… I was with the Parti québécois and now with the Bloc québécois, we did a lot against that project, and of course it made a difference. It made a difference during the election and made a difference during all the works here, at the National Assembly, and even at the Parliament. I think that all of these add… But at the roots, it was really the citizens that really support all that movement. Thanks.

Mme Johnson (Maya) : Merci.

(Fin à 8 h 50)

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