(Huit heures quarante-huit minutes)
M. Bérubé : Bonjour. Alors,
s'achève cette courte session parlementaire, la première de la 42e législature.
Nous souhaitons faire un premier bilan de l'action gouvernementale, de notre
action, des éléments qui ont jalonné l'actualité, des propositions qu'on a à
faire, des débats qu'on a amenés, des valeurs qui nous animent, des projets qui
sont les nôtres, de ce qu'on a dans le coeur, de ce qu'on a dans la tête pour
le Québec. Notre formation politique, une grande formation politique, a reçu
l'appui de près de 700 000 personnes lors de la dernière campagne, et
s'ajoutent à ça énormément de gens qui ont du respect pour nous, qui nous
observent et qui souhaitent qu'on joue un rôle important dans le
parlementarisme.
Alors, cette session aura été marquée
évidemment par l'installation du nouveau gouvernement, qui est là depuis plus
ou moins 50 jours. Puis on comprend qu'il y a des enjeux qui sont liés à
l'organisation du gouvernement, que, pour l'instant, on a un certain nombre
d'intentions gouvernementales, et on comprend ça. On comprend que les Québécois
nous envoient un message aussi d'être patient, d'être indulgent face aux
politiques du gouvernement. Il n'en demeure pas moins que les décisions qui
sont prises par un gouvernement engagent l'argent durement gagné des citoyens
du Québec. Les orientations peuvent changer des vies. Les intentions
gouvernementales se traduisent en politiques.
Alors, on a un rôle à jouer. Et les
citoyens ont des attentes importantes à l'égard de tous les gouvernements.
C'était le cas du nôtre, lorsqu'on a été élus en 2012, c'était le cas du
gouvernement précédent et c'est le cas du gouvernement actuel. L'opposition,
dans une démocratie, joue un rôle essentiel. Elle demande des comptes au
gouvernement. Elle demande des précisions. Elle propose des alternatives. Elle
propose ses propres projets. Vous allez voir ça en 2019. Elle a un rôle
important à jouer. L'argent du public est engagé à travers une mise à jour
budgétaire. Une mise à jour budgétaire, bien, ça démontre des choix et des
priorités. Les nôtres sont différentes. On peut en discuter, on peut en
débattre.
Mais ce qui nous anime, au-delà du mandat
fort qu'on a obtenu de nos citoyens dans chacune de nos circonscriptions, c'est
qu'on parle pour beaucoup de monde, des gens qui nous écrivent, des gens qui
ont de l'espoir, des gens qui ne peuvent pas attendre et qui nous disent :
Vous, les députés du Parti québécois, nous vous connaissons. Vous avez le coeur
à la bonne place. Vous avez des valeurs. Vous avez une riche histoire d'être
des joueurs majeurs dans le parlementarisme. Et on souhaite honorer cette
tradition et c'est ce qu'on a fait durant cette session.
Je dirais essentiellement que, compte tenu
des attentes qui ont été créées par l'arrivée du nouveau gouvernement, une des
phrases qu'on entend, c'est : Pourquoi attendre? La Coalition avenir
Québec a annoncé des mesures ciblées, c'est le choix qu'elle a fait, mais aucun
investissement majeur dans les services. Alors, ça, ça nous intéresse, en santé,
auprès des aînés, en éducation, pour la réussite des élèves, dans les régions
du Québec, des interventions qui visent essentiellement à prendre soin de notre
monde.
Quelle est l'urgence au Québec, selon nous?
Réparer l'austérité libérale. Ça a fait mal et le gouvernement a été sanctionné
là-dessus. Et ce n'est pas sans raison que les Québécois ont décidé massivement
d'envoyer un message au gouvernement, et c'était le moteur de bien des
électeurs, de dire : Il faut voter pour s'assurer que cette austérité
prenne fin ou que ce manque d'éthique prenne fin puis qu'on prenne un nouveau
départ. Et ils ont choisi démocratiquement la Coalition avenir Québec pour
répondre à ces attentes, et c'est un grand défi. Ils ont choisi également
d'envoyer à l'Assemblée nationale 10 parlementaires qui sont là pour poser
des questions, et, dans une démocratie, c'est important.
Vous savez, l'Assemblée nationale, ce
n'est pas seulement l'apanage du gouvernement. C'est constitué des 125 députés
qui ont été élus, et qui ont terminé premiers dans leur circonscription, et
qui, bien sûr, font un travail de représentation pour leur circonscription. Puis
ils interviennent sur des projets de loi. Ils interviennent pour proposer des
alternatives, pour poser des questions, pour améliorer, je dirais, les
intentions du gouvernement. Et cette collaboration, elle va de part et d'autre.
Le gouvernement peut s'inspirer de nos politiques. Le gouvernement peut avoir
une attention particulière à ce qu'on a à proposer. Et la réussite de ce gouvernement,
dans les objectifs qu'il a poursuivis, ça sera la réussite du Québec. Et on
souhaite le meilleur pour le Québec, mais on pense souvent qu'en améliorant les
intentions initiales on est capables d'y arriver.
Alors, avant toute chose, ce que nous croyons,
l'évaluation que nous faisons à travers nos rencontres avec nos concitoyens, à
travers les messages que l'on reçoit des gens partout au Québec, et pas
uniquement des gens qui ont voté pour le Parti québécois, des gens qui nous
disent : Vous savez, M. Bérubé — puis l'ensemble des collègues — l'enjeu
important pour nous, c'était vraiment de remplacer le gouvernement libéral... Et
c'est bien, les citoyens ont toujours raison. Mais en même temps ce gouvernement,
bien, on le connaît moins. On découvre certaines de ses politiques. Parfois, on
découvre certaines de ses intentions. C'est arrivé hier, par exemple, avec le
Dr Carmant, qui, librement, a décidé de penser : Est-ce qu'on devrait
changer les règles pour la consommation d'alcool, par exemple? Alors, c'est de
poser des questions...
Alors, nous, on croit, par exemple,
qu'embaucher des infirmières pour désengorger nos hôpitaux, c'est important, puis
on a fait une proposition très concrète. On a proposé de débloquer
10 millions dès cet automne pour un fonds d'urgence. C'est une proposition
qu'on a faite depuis un petit bout de temps. On y tient toujours. Ça, ça a un
impact concret dans la vie des gens. Investir dans nos CHSLD pour qu'on
s'occupe de nos aînés. La règle des deux bains par semaine n'est toujours pas
appliquée faute de moyens, puis, parfois, même le premier bain n'est pas
appliqué. Ça, c'est du concret pour nos parents, nos grands-parents. C'est une
question de dignité. Puis, au Québec, on est capables de bien s'occuper de nos
aînés, mais il y a encore beaucoup à faire, d'abord dans les soins, bien avant
la construction de nouvelles résidences qui vont se réaliser dans plusieurs
années.
Concrètement, là, dans les centres de
soins de longue durée, il y a des gens qui bénéficient de l'aide de leur
famille. Il y a des gens seuls également. Et la seule garantie qu'on peut
avoir, c'est qu'on donne les moyens aux fiers travailleurs du réseau de la
santé. Que ça soient les préposés aux bénéficiaires, des gens pour qui on a une
immense gratitude et un grand respect, les infirmières auxiliaires, les
infirmières, tout le personnel soignant, c'est d'abord à eux qu'on pense. Puis,
bien sûr, on pense aux parents qui sont éprouvés, qui sont épuisés, qui sont
des proches aimants, des gens qui ont besoin de sentir que l'État, sa priorité,
c'est de s'occuper des plus vulnérables. Les plus riches, les plus organisés,
ils ont moins besoin de nous. Bien sûr, on représente tout le monde, mais on a
une responsabilité de s'occuper des plus vulnérables.
C'est aussi, dans nos écoles, d'embaucher
des orthopédagogues, des éducatrices spécialisées, des orthophonistes, des
enseignants pour la réussite des enfants, pour la réussite des élèves, c'est
important. C'est un message qu'on a entendu durant le dernier mandat, durant la
campagne électorale. Encore aujourd'hui, il y a des façons concrètes, reconnues
pour s'assurer de la réussite de tous les enfants. Quelles que soient leurs origines,
quelles que soient leurs situations, on peut améliorer la réussite de tous les
enfants. Et ça, c'est un engagement auquel on souscrit, de ne laisser tomber
personne, parce que tout se joue jeune, c'est connu, mais l'école, l'école
publique particulièrement, a un rôle à jouer.
Réparer nos écoles qui sont en ruines
après avoir été négligées pendant des années. Créer un sentiment d'appartenance
dans une école, ça passe par une école qui est belle, qui est attrayante, qui a
des plateaux de sport, qui a des lieux où on peut faire des activités
parascolaires, qui a des classes qui sont adaptées. Ça, ça crée un sentiment
d'appartenance. C'est important.
Ouvrir des places en CPE pour les
30 000 enfants qui sont sur la liste d'attente. Quand on dit :
Pourquoi attendre? Ces parents attendent toujours et les enfants grandissent. Ils
sont obligés de faire d'autres choix. Quand on indiquait cette semaine que
l'abolition de la taxe famille, c'était important, ce n'est pas sans raison.
D'abord, les familles qui envoient leurs enfants en CPE paient deux fois, par
leurs taxes et leurs impôts et paient un tarif qui n'est pas celui qu'ils
devraient payer. Le gouvernement avait l'opportunité, avec les disponibilités
financières qu'il a, de faire ce choix-là ou de faire le choix de nous annoncer
qu'il allait compléter le réseau des CPE, parce que moi, j'ai souvenir que,
sous notre gouvernement, en décembre 2013, on avait annoncé un nombre important
de places en CPE, incluant des places poupon, très importantes, avec la construction
de nouvelles installations, l'agrandissement de certaines, et, entre 2013 et
2014, ça a été la fin des projets sous le gouvernement libéral. Et aujourd'hui
ces enfants ont eu le temps d'aller à l'école et n'ont pas pu fréquenter le
réseau des CPE. Alors, c'est un message qu'on aurait aimé qui soit envoyé.
Le gouvernement de la CAQ, qui aime
rappeler qu'il a été élu avec un mandat fort, lorsqu'on regarde le nombre de
sièges, bien sûr, mais ça, c'est les distorsions de notre système électoral, a
fait d'autres priorités. Nous croyons que, dans le parlementarisme actuel, qui
n'est plus celui du bipartisme, mais de la reconnaissance de l'ensemble des
courants politiques importants, bien, il est essentiel qu'on puisse échanger
là-dessus, sur les priorités, et parfois changer de cap, écouter l'opposition,
écouter la population. C'est une marque d'ouverture. Alors, quand on demande
aux parlementaires de bien travailler ensemble, de faire preuve d'ouverture, ça
peut passer, bien sûr, par intégrer certaines de nos propositions et, pour nous
aussi, de saluer des mesures qu'on considère comme étant bien intéressantes,
puis on l'a fait. Sur l'argent supplémentaire sur les aînés, on a applaudi. On
a trouvé que c'était quelque chose d'intéressant.
Bien sûr, c'est un premier pas, on le
comprend. Il y aura un budget plus tard. Mais la mise à jour démontre que le
gouvernement fait déjà des choix financiers, des choix financiers qui
démontrent des priorités qui vont faire plaisir à des gens et créer de
l'attente, voire même de la déception, chez d'autres. Alors, tout ça est une
question de choix. Le premier ministre, François Legault, pour justifier
l'absence d'argent pour améliorer les services, il a inventé un principe comme
quoi un nouveau gouvernement devait attendre le printemps pour le prochain
budget, annoncer des investissements. Bien, c'est faux. C'est possible de faire
différemment. Il aurait pu annoncer de l'argent en santé, en éducation, pour
nos aînés dès cet automne.
Et je vous donne un exemple très concret,
qu'on a vécu, et, particulièrement, je pense au député de Jonquière, la députée
de Joliette, qui étaient au Conseil des ministres avec moi. Bien, on peut se
référer au fait qu'au gouvernement du Parti québécois, 77 jours après
l'élection, on a déposé un budget. C'est un choix qu'on a fait. Alors, il y
avait un cadre. On savait où est-ce qu'on s'en allait. Toutes nos priorités
budgétaires y étaient inscrites. La CAQ a choisi une mise à jour économique
plutôt modeste et une mise en scène plutôt ostentatoire, on en conviendra. Dans
les deux premières semaines du gouvernement du Parti québécois, nous avions
déposé 11 projets de loi. Certains étaient des changements importants pour la
société québécoise, par exemple la Loi sur l'intégrité en matière de contrats
publics, la loi pour limiter à 100 $ les dons aux partis politiques, la loi
sur les élections à date fixe et plusieurs autres. Donc, le gouvernement de la
CAQ a déposé trois projets de loi. On ne dit pas qu'ils doivent tous faire de
la même façon, mais ça démontre qu'elle pourrait faire plus.
Je termine en vous disant que le message
qu'on veut transmettre à la population du Québec est celui-ci : Nous
sommes des parlementaires responsables. Nous sommes rigoureux. Nous accordons
de l'importance aux attentes de la population. Nous regardons avec attention
les projets de loi. Nous cherchons toujours à les bonifier pour être les meilleurs
législateurs possible. La CAQ nous a promis du changement, on en conviendra.
Elle a aussi dit : Maintenant. Mais les besoins, c'est maintenant.
Nous croyons que le premier ministre peut faire des choix dès
maintenant — il en a les moyens — et que les bonnes
nouvelles qui s'en viennent plus tard, elles pourraient venir beaucoup plus
tôt. Le gouvernement peut agir maintenant. C'était son slogan. Mais les
malades ne peuvent pas attendre, les aînés ne peuvent pas attendre, les élèves
ne peuvent pas attendre.
Quel type d'opposition nous serons tout au
long des quatre prochaines années? Une opposition responsable, constructive,
rigoureuse et qui n'abandonne pas ses convictions les plus sincères. Nous
sommes des indépendantistes, nous sommes des sociaux-démocrates, nous sommes
des humanistes, nous sommes des régionalistes. Nous avons, bien sûr, une riche
histoire et un grand avenir et nous allons écrire ces prochaines pages.
Pour ce qui est de l'aile parlementaire,
je suis très heureux de voir cette compétence de mes collègues, l'arrivée de
deux nouveaux collègues également, qui établissent des liens cordiaux avec les
ministres en leur disant : Bien, on peut améliorer les choses. On va vous
offrir notre meilleur concours pour faire avancer les projets de loi, puis vous
l'avez vu jusqu'à maintenant, et c'est le type de travail qu'on va faire.
Quant à nos instances, bien sûr, on aura
du temps, sans précipitation, pour faire les débats qui s'imposent. Mais on a
bien engagé notre session parlementaire et on est fiers des travaux. Et on aura
l'occasion de se réunir au début de 2019 pour préparer la prochaine session
parlementaire, faire le point sur ce qu'on a fait, sur les grandes attentes de
la population, et continuer notre travail rigoureux de parlementaires, qui nous
anime et qui est important pour nous.
Je vous remercie.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous tous. M. Bérubé, est-ce que votre formation politique est encore
déstabilisée?
M. Bérubé : Par?
M. Laforest (Alain) : Par le
résultat de l'élection, par l'organisation.
M. Bérubé : On prend acte du
résultat, hein? Le 1er octobre, les gens ont voté. Ils ont fait un choix de
gouvernement. Ils ont fait des choix de députés également. Alors, lorsque je
regarde notre façon de travailler à l'Assemblée nationale, on est
particulièrement rigoureux. Quand je regarde les questions qu'on a posées, les
motions qu'on a déposées, on n'est pas déstabilisés. On est des gens forts, des
gens de convictions. On en a vu d'autres. Et il y a une bonne humeur entre nous.
On n'est pas déstabilisés. On est motivés, on est déterminés. On a un travail à
faire puis on va le faire correctement.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que, pour votre formation politique, c'était plus important que le premier
ministre soit à la conférence des premiers ministres ou faire ses voeux de Noël
à l'Assemblée nationale?
M. Bérubé : On s'est expliqués
hier. Il y a eu une confusion. Il y a eu des échanges préalables avec le
gouvernement sur les motions, et on avait convenu que ce n'était pas possible,
ça va être la vice-première ministre. Alors, on a été surpris. On n'avait rien
préparé. Alors, le leader s'est levé. Manifestement, le premier ministre, ça ne
lui a pas plu, puis j'ai compris ça. Alors, rapidement, non seulement je lui ai
offert mes excuses sur Twitter, mais je vais ajouter que je l'ai rencontré en
personne hier soir lors d'un événement et je lui ai dit qu'on aurait pu faire
les choses différemment. On a été pris un peu dans la mécanique parlementaire.
On n'avait aucun intérêt, aucun bénéfice à faire ça, vous en comprendrez. J'en
étais très attristé personnellement, je peux vous le dire.
Alors, j'ai fait ce qui s'impose lorsqu'on
fait des erreurs, et c'est notre erreur, et je la prends sur moi pour
l'ensemble de l'équipe, j'ai fait ce qui s'imposait, je me suis excusé. Vous
n'entendez pas ça souvent à l'Assemblée nationale. C'est le type de personne
que je suis. Bien sûr, il y a des gens qui ont trouvé que ce n'était pas
correct. Ils ont le droit de s'exprimer. Moi, je me suis excusé très
sincèrement. Et on va s'assurer d'avoir une bonne collaboration avec le
gouvernement, au bénéfice des gens qu'on représente puis au bénéfice du Québec.
Il y a un moment pour chaque chose. C'est malheureux. On aurait pu faire les
choses différemment. Il y a eu un problème de communication. J'en prends la
responsabilité. Je me suis excusé.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour à tous. M. Bérubé, en regardant la couverture médiatique de la courte
session et depuis les élections, avez-vous l'impression d'avoir été dépassés
par Québec solidaire et Catherine Dorion?
M. Bérubé : Je dirais qu'il y
a différentes façons de passer un message. Nous, on a fait un choix à travers
nos interventions, à travers nos questions, à travers nos propositions. C'est
notre priorité. Écoutez, je ne veux pas porter de jugement sur d'autres
parlementaires parce que sinon on va à l'encontre du respect qu'on veut avoir
les uns à l'égard des autres.
Je trouve qu'aussi à travers nos motions...
Je n'y ai pas fait référence. Il y en a quatre qui sont très importantes, qu'on
a lancées à l'attention de l'ensemble des parlementaires. Le gouvernement a
choisi de ne pas reconnaître... mais elles sont révélatrices puis elles
démontrent aussi quelles sont nos valeurs.
Quand on a demandé que le contrat de PPP
du CUSM soit résilié parce que c'était possible de le faire, le gouvernement de
la CAQ a dit non. Ça nous a étonnés. Quand on a demandé de ne pas aller de
l'avant avec Énergie Est, le gouvernement de la CAQ a dit non. Alors, ça dit
des choses sur les intentions du gouvernement puis ça dit des choses sur nous
aussi, nos priorités. Quand on a demandé qu'on mette fin une fois pour toutes
au serment de la reine, qui est archaïque et colonial, ce n'est pas que c'est
une priorité quotidienne pour les gens, c'est une question de dignité, le gouvernement
de la CAQ a dit non. Puis enfin, quand on parle de remettre de l'argent dans
les poches des Québécois puis, une question de cohérence, de faire en sorte que
les trop-perçus d'Hydro-Québec — donc le mot le dit, «trop-perçus» — soient
redonnés aux consommateurs, la CAQ a dit non aussi.
Alors, je pense que c'est comme ça qu'on a
réussi, en peu de temps, à établir à la fois ce qu'on a dans le coeur, ce que
sont nos priorités, puis à demander au gouvernement... Si nos motions sont
unanimes, on en est plus forts encore. On crée un rapport de force. Le premier
ministre, avec ses collègues des provinces aujourd'hui, je pense qu'il aura
besoin, au cours des prochains mois, des prochaines années, de consensus forts
à l'Assemblée nationale. Et chaque fois qu'on pourra parler d'une seule voix...
Et là je fais référence à une motion que ma collègue de Joliette a déposée, par
exemple, sur les Franco-Ontariens. Bien, c'est la contribution positive du Parti
québécois qui a fait en sorte qu'on parle d'une seule voix. Et cette collaboration-là,
elle s'est appliquée avec Québec solidaire. On a accepté un amendement pour que
le drapeau flotte. C'est le genre de politique qu'on a faite, et je pense que
c'est digne de mention dans nos intentions puis dans les gestes concrets qu'on
pose ici.
Alors, on a du respect pour tous les parlementaires
de l'Assemblée nationale parce que, comme nous, ils ont été élus par leur population
et ils sont d'abord redevables envers les gens qui les ont élus.
M. Bellerose (Patrick) : Vous
dites que vous ne voulez pas porter un jugement sur les choix d'une autre formation
politique, mais comment qualifieriez-vous quand même la communication politique
de Québec solidaire, qui a été répercutée largement dans les médias?
M. Bérubé : Je préfère ne pas
commenter parce que ça fait partie de la régie interne des partis. La seule
exception que je fais, évidemment, c'est sur les politiques gouvernementales
parce qu'elles engagent financièrement, ou par lois ou par politiques, la vie
des gens. Donc, les gens au pouvoir sont les premiers qui doivent être questionnés
parce qu'ils ont une responsabilité importante.
Quant aux autres formations politiques,
vous ne m'entendrez pas, par exemple, m'ingérer dans les affaires du Parti
libéral du Québec ou de Québec solidaire. Je pense que ce n'est pas notre rôle,
et ça fait partie, je dirais, du respect qu'on doit avoir pour tous les élus.
Et les groupes parlementaires peuvent avoir des discussions, mais j'aime mieux
ne pas m'ingérer dans les affaires des autres formations politiques.
M. Bellerose (Patrick) : Mais,
sur votre formation, est-ce que c'est difficile de faire parler de soi à seulement
10 députés sans chef?
M. Bérubé : Il y aura un ou
une chef éventuellement. Pour l'instant, j'assume la fonction. Puis, vous
voyez, on a cette discussion entre nous. Alors, je suis devant vous. Je pense,
c'est la justesse de nos propositions... Vous savez, le programme qu'on a adopté,
puis qui a fait l'objet de la promotion qu'on a faite durant la campagne
électorale, existe toujours. Ces idées-là sont toujours aussi bonnes.
En matière d'environnement, ce n'est pas
gênant, là, quand on regarde la qualité de ce qu'on avait comme programme. Puis,
durant cette législation, on aura une loi éventuellement qui permettra de mieux
encadrer l'environnement, d'avoir des objectifs et de les respecter.
Donc, moi, je suis convaincu que, sur les
idées, sur nos valeurs, on a une contribution très positive à faire au
parlementarisme, et, à travers vous et à travers l'Assemblée nationale, ça se
rend à nos citoyens.
M. Pilon-Larose (Hugo) : La
politique, c'est une multitude de sujets. Vous en avez évoqué beaucoup pendant
votre discours. Par contre, quand j'imagine les gens qui sont à la maison, qui
regardent un peu peut-être distraitement ce qui se passe ici, il y a comme deux
sujets qui sortent du lot : À quel âge est-ce qu'on peut fumer du pot puis
est-ce qu'on peut porter une tuque à l'Assemblée nationale? Est-ce que
l'Assemblée nationale est rendue comme une cour de polyvalente?
M.
Bérubé
: Bon,
encore une fois, évidemment, là, vous avez parlé du pot, on va régler cette
question-là.
Sur l'enjeu de la marijuana, du pot, du
cannabis, c'est un enjeu important, et 21 ans comme âge pour commencer à
consommer, on n'est pas d'accord avec ça. Hier même, je voyais Alain
Vadeboncoeur, un médecin extrêmement respecté, qui indiquait au Dr Carmant que
ce n'est pas une bonne idée, qu'il y a des études des directeurs de la santé
publique qui démontrent que ce n'est pas une bonne idée. Alors, si ça ne repose
pas sur les avis médicaux, ça repose sur une conception personnelle du ministre
partagée par le gouvernement ou par une idéologie. On croit toujours que ce
n'est pas une bonne idée, tout comme ce n'est pas une bonne idée de réouvrir ce
débat sur l'alcool et la cigarette. Ce qu'on a à faire, nous, comme
parlementaires, comme élus, c'est d'informer les gens sur les problèmes liés à
la consommation de ces trois produits, faire de la prévention, qu'il y ait une
consommation qui est responsable, surtout pour l'alcool et la marijuana. Donc,
c'est ça qui est notre rôle. Alors, je préfère répondre, pour la partie sur le
cannabis, que notre position nous apparaît responsable et qu'on la maintient,
qu'on ne la changera pas. Ce n'est pas un «focus group» qui nous a donné ça. Le
meilleur «focus group» que j'ai, c'est des parlementaires qui sont élus par
leur population, plus des gens qui nous écrivent puis qui nous proposent un
certain nombre d'études et d'idées. Alors, ça repose tout le temps sur la rigueur,
la science, la pratique.
Quant à la question de l'habillement, le président
de l'Assemblée nationale nous a indiqué qu'il était prêt à débattre là-dessus.
Il y a le Bureau de l'Assemblée nationale qui va se pencher sur ces questions,
et on pourra, à ce moment-là, échanger là-dessus. Mais ce n'est pas ce qui nous
anime, ce n'est pas notre priorité, l'habillement. On préfère être dans l'être
que dans le paraître.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Dernière question. Tantôt, Manon Massé a refusé de s'ingérer en politique fédérale,
n'a pas voulu se positionner par rapport à ce qu'ils vont appuyer ou non le Bloc
québécois lors de l'élection de 2019. Pour le mouvement souverainiste, quand
même, 2019, si le Bloc québécois réussit à faire élire un bon nombre de
députés, ça ne fera pas de tort. Est-ce que vous comptez inviter vos militants
à s'impliquer dans la campagne fédérale pour aider le Bloc québécois sur le
terrain?
M.
Bérubé
:
Bien, on a l'a toujours fait, hein, et on croit que des indépendantistes
doivent appuyer des indépendantistes à Ottawa, aussi simple que ça. Alors, nos organisations,
nos militants sont souvent les mêmes, et ce n'est pas une nouveauté, là. Alors,
la plupart des membres du Parti québécois sont membres du Bloc québécois, et on
va appuyer les indépendantistes. Et on voit l'arrivée d'Yves-François Blanchet
comme une chose intéressante.
M. Laforest (Alain) :
Excusez, M. Bérubé. Je vais juste vous demander une petite pause parce que les
collègues veulent aller au caucus en haut, puis la sécurité nous empêche de
passer. 30 secondes, s'il vous plaît, merci, parce que le caucus de la CAQ est
en haut, puis là la sécurité empêche les collègues d'aller travailler.
M.
Bérubé
:
O.K., bon, bon. Alors, sur le Bloc québécois, je vais révéler quelque chose de
relativement simple. Il nous apparaît que — une question de cohérence — si
on est indépendants à Québec, bien, il faut être indépendants pendant les
élections fédérales aussi, indépendantistes. Donc, les indépendantistes
devraient voter pour des indépendantistes. Et le Bloc québécois a toujours été
une formation politique qui sait bien nous représenter à Ottawa, et on a bien
hâte de connaître l'identité de la personne qui va diriger le Bloc québécois. On
est deux partis distincts, mais évidemment on a beaucoup en commun. Et je
présume que Québec solidaire aura aussi envie de se positionner là-dessus. Mais
on intervient souvent sur des enjeux fédéraux, hein, l'Assemblée nationale. Je
comprends que c'est autre chose.
Tout le monde va bien, là, ça va?
Le Modérateur
: Je
pense que oui.
M.
Bérubé
: Ça
porte à réfléchir, ce que je dis, à ce que je vois. M. Bourgault-Côté?
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
En un mot, comment vous définissez le gouvernement dans ses premières actions?
M.
Bérubé
: En
un mot? Il est... Comment le définir?
Une voix
: ...
M.
Bérubé
: Non,
«on verra», c'est deux mots. Vous en pensez quoi, vous autres?
Une voix
: ...
M.
Bérubé
: C'est
un gouvernement qui commence? Ça va être plus qu'un mot, là.
Une voix
: ...
M.
Bérubé
: À
certains égards, idéologique, oui, sur trois points. On en a parlé hier, la
députée de Marie-Victorin et moi. Sur le troisième lien, ça ne repose sur
aucune étude. Sur le 21 ans pour la consommation d'alcool, ça ne repose
sur rien. Ça, c'est sur le cannabis.
Puis les maternelles quatre ans, c'est la
même chose. Vous savez, les maternelles quatre ans, ce qui est... Je vais
terminer avec l'immigration. Les maternelles quatre ans, ce n'est ni
souhaitable selon les experts, ni réalisable selon les gestionnaires scolaires,
et ni souhaité par les parents. Et je mets au défi l'ensemble des députés de la
CAQ de questionner leur population, à savoir, surtout les parents, s'ils sont
en faveur de la maternelle quatre ans. J'aimerais bien obtenir des chiffres
là-dessus.
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
Il y a eu un certain nombre de projets de loi. Vous avez fait un certain nombre
de critiques. Mais, dans l'action du gouvernement depuis deux semaines, est-ce
qu'il y a un élément qui vous a particulièrement plu au-delà, là, de l'argent
dont vous parliez tout à l'heure pour les aînés?
M.
Bérubé
:
Bien, le projet de loi n° 1, sur la nomination aux deux tiers du DPCP, de
la Sûreté du Québec et de l'UPAC, on est d'accord parce que... Bien, on n'a pas
vu le projet de loi. Quand même, des gens rigoureux, on veut le lire. Mais
l'UPAC, c'est notre proposition depuis le 2 novembre 2015. Puis j'en avais fait
la proposition, pour la nomination aux deux tiers. Quand je vous dis que les
bonnes idées peuvent être reprises, on est heureux. S'ajoute le DPCP, s'ajoute
la Sûreté du Québec. On a un préjugé plutôt favorable. On va voir comment ça va
se faire, mais ça, c'est une bonne nouvelle.
M. Lavallée (Hugo) : Hello.
M.
Bérubé
:
Bonjour. Hi.
M. Lavallée (Hugo) : Bonjour.
On va continuer en français d'abord. Le parti Québec solidaire s'est beaucoup
illustré durant cette session avec ses questions sur l'environnement. Le Parti
libéral nous a beaucoup parlé d'immigration, de pénurie de main-d'œuvre. En
quoi est-ce que le Parti québécois s'est distingué, sur quels dossiers précis?
M.
Bérubé
:
Bien, il y en a plusieurs, je dirais. Les services de façon générale. Prendre
soin de nos gens, ça passe par l'environnement, ça passe par la
santé — puis vous allez voir qu'il y a de plus en plus de liens entre
la santé et l'environnement — ça passe par les enfants en difficulté
d'apprentissage, ça passe par le fait d'épauler nos fiers travailleurs et
travailleuses de la santé et de l'éducation, s'occuper de nos régions
également. Je m'en suis rendu compte dans Roberval, là. Ça fait deux fois que
j'y vais, là. Les gens ont envie qu'on s'occupe des régions aussi. Ils ont
envie qu'ils se sentent considérés à Québec. Et c'est le message que j'envoie. Donc,
je dirais que le fil conducteur, c'est un humanisme qui fait en sorte de
s'occuper des gens qui en ont le plus besoin de façon prioritaire. Puis on a
aussi des projets pour bien d'autres choses. Mais, prioritairement, toutes nos
questions, nos interventions visent à protéger les Québécois, à en prendre soin
puis à les rendre fiers chaque jour. Et cette fierté-là, nous, elle nous anime
comme indépendantistes, puis on veut qu'on soit fiers chaque jour du Québec.
Alors, c'est ça, notre quête comme parlementaires.
M. Lavallée (Hugo) : Parce
que j'entends vos longues interventions ce matin. Vous revenez sur des thèmes
comme l'austérité, les orthopédagogues, les services de garde. Bon, il y en a
pour un peu tout le monde. Ça me fait beaucoup penser au discours que votre
ancien chef a tenu durant la campagne électorale, qui a donné les résultats
qu'on a vus, comme si le Parti québécois répétait un peu ce qu'il nous a répété
ces derniers mois, alors que ça n'a pas semblé interpeller les Québécois.
M.
Bérubé
: Ça
s'appelle des convictions. Mais, disons-le franchement, vous avez été des
observateurs très attentifs, le principal moteur de la grande victoire de la
CAQ, sans rien enlever à leur victoire, c'était la volonté de changer le gouvernement
libéral. C'est ce qui a motivé beaucoup de gens. Il y a eu un sondage récemment
qui indiquait que c'était le tiers des voteurs qui disaient que c'étaient
vraiment le chef, le programme, le parti. Alors, il y avait une volonté de
changement. Les Québécois ont choisi la Coalition avenir Québec. Ils leur font
confiance. Mais en même temps ils savent bien qu'on peut jouer un rôle pour
questionner, pour s'assurer qu'ils fassent bien les choses. Puis il y aura un
moment, bien plus tard, dans quatre ans, où on pourra comparer les options, mais,
d'ici ce temps-là, on a un travail à faire, parlementaire, on a un travail à
faire dans notre formation politique. On va le faire sans précipitation ni
somnolence, avec beaucoup de rigueur, comme on est capables de le faire, puis
on est motivés pour le faire.
M. Lavallée (Hugo) : Et donc,
vu que le vote des Québécois a été mû par cette volonté de changement, je
comprends que le Parti québécois n'a pas besoin de changer quoi que ce soit,
là?
M.
Bérubé
: On
est des gens authentiques. Oui, on va changer des choses, bien sûr. Puis on a
entendu le message, et on aura des occasions de se pencher sur un ensemble de
choses, puis on le fait régulièrement, on le fait entre nous. On est exigeants
envers nous puis on est capables de se dire qu'il y a des choses qu'on peut
faire différemment. On est ouverts à ça. On n'a pas d'orgueil là-dessus. On est
capables de changer des choses. Mais en même temps qu'est-ce qui nous définit?
Indépendantistes épris de notre belle langue française, de la culture, de notre
territoire, de nos traditions, de ce qu'on est capables de faire dans le monde.
Nous, on a des ambitions, là, fantastiques pour le Québec. On est capables de
faire des choses comme Québec indépendant. Puis, d'ici ce temps-là, on va faire
du mieux qu'on peut pour que, dans le régime actuel, on puisse le mieux
possible servir les Québécois, puis leur donner de la fierté pour eux puis
collectivement, pendant quatre ans.
Le Modérateur
: En
anglais, Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Good
morning everyone. Mr. Bérubé, you mentioned a number of
things that you've said were ideological on the part of the government: the
third link, cannabis at 21, prekindergarten, their plans for immigration. When
we ask the government about those things, they say: Well, we campaigned on them
and we have a strong mandate, so we're going to go ahead with our campaign
promises. Do you buy that answer?
M.
Bérubé
:
Not that much. You're elected, good for you, great victory. You can be proud of
that, but you have to live with the parliamentarians. They're elected by less
than 40% of the population. So, it's always good to make consensus, to make
sure that, when we pass a bill, it's the best we can have. And the government
sometimes can say, like: This is what we used to think, but we talked with the
opposition, we talked with some specialists, and we can change our mind on some issues, so we're not going to say, like: Oh! you back up. No. You
understand people, you show openness. So, it's good. Sometimes, you don't do
things as well as you should and you can change your mind. It's human.
Mme Fletcher (Raquel) : On that point as well, Mr. Legault is meeting with the Prime Minister and other premiers today.
M. Bérubé : I know that. I'm aware of that now.
Mme Fletcher (Raquel) : On a number of issues, Québec is kind of, like, the black sheep, especially on cannabis at 21 as
well as immigration They're not in agreement with the federal
Government. I'm wondering what you see or how you
perceive the relationship between the new QuébecGovernment and the federal Government.
M. Bérubé :
Well, yesterday, Premier Legault said that Doug Ford must be jealous of what Mr.
Legault is doing right now, especially in the cannabis issue. So, if there's a
contest of popularity between Mr. Ford and Mr. Legault, we're going to
look for that, but, most of all, what we have to defend as Quebeckers in those
kinds of meetings. We send a lot of money to Ottawa since years, taxes, a lot
of money. This money should come back to Québec in the most specific topics
that are important for Quebeckers. We need money for immigration. Most of all,
we need to take care of those people who decide to live as a Quebecker. They
need to speak French. They need to be integrated in work. They need to have the
opportunity to live in our great region all over Québec. This is what we ask.
Then, for the rest, if
you're a nationalist, you have to be a nationalist in every single way, in
private and in public as well. So, if Mr. Legault wants to be a nationalist,
it's good, but he's going to find out what we found out since years, it's: when
you govern a province, you're going to face a wall. It's going to happen, maybe
soon, maybe later. And, when he's going to realize that, he is going to be
pretty aware that the best way for Quebeckers to fulfill all our projects, to
reach our destiny as a nation, is to become a country.
So, good luck, Mr.
Legault. He represents all Quebeckers. And we wish him luck because, if he has
results, it's good for Québec. But we do think that we can do so much more as a
country that in a province.
Mme Fletcher (Raquel) : One
last question. Québec solidaire says that the Liberals lack
credibility, and so it is really QS that is like the real opposition.
M. Bérubé : Says who?
Mme Fletcher (Raquel) : Says
Québec solidaire.
M. Bérubé :
No more questions!
Mme Fletcher (Raquel) : You don't agree with that?
M. Bérubé : I
think maybe there's a lack of objectivity if you say that yourself Let the
journalists decide, the analysists, the people. It's pretty presumptuous to say
those kinds of things. I do think that we recognize the work at the Parti
québécois because we have ideas, we have projects, we have good questions. This
is the way we do politics. We don't judge anyone. But, if they say so, so be
it.
Mme Fletcher
(Raquel) : Merci.
(Fin à 9 h 25)