(Neuf heures vingt-neuf minutes)
M. Fitzgibbon : Bonjour.
Bonjour, tout le monde. Alors, petite annonce, ce matin. Je suis heureux
d'annoncer la création d'un fonds des sciences de la vie, un fonds de 150 millions
de dollars que nous faisons conjointement, le gouvernement du Québec, via Investissement
Québec, et le Fonds de solidarité de la FTQ. Je suis doublement heureux que
nous puissions bénéficier de l'expertise et notoriété du fonds de solidarité en
matière de sciences de la vie.
Nous avons écouté le milieu parce que,
lors de la réforme d'Investissement Québec, il est apparu évident que nous
avions une carence dans la chaîne des capitaux, qu'il fallait pouvoir offrir
aux jeunes pousses québécoises des fonds de capitaux pour leur développement.
Donc, aujourd'hui, on remédie en grande partie à cette lacune dans la chaîne
des capitaux.
Les fonds de 150 millions vont être
investis... 50 millions, à peu près, en fonds directs dans les entreprises
qui ont des besoins, et on va aussi alimenter d'autres fonds de sciences de la
vie spécialisés, dans lesquels le fonds de solidarité va pouvoir contribuer de
leur expertise, donc faire augmenter la masse critique des gens du milieu qui
peuvent aider nos compagnies ici, québécoises.
Moi, je suis de ceux qui pensent que,
depuis 15, 20 ans, le Québec a perdu un peu un avantage comparatif dans
nos sciences de la vie. Moi, quand j'ai gradué à l'université, toutes les
grandes pharmas étaient au Québec avec des centres de recherche, avec beaucoup
de monde, et, aujourd'hui, il faut constater qu'il y a moins de recherche qu'il
y avait dans le passé. Je pense que, quand je regarde tous les éléments de
médecine personnalisée que nous avons au Québec, je pense au HMR,
Maisonneuve-Rosemont, je pense à l'institut neurologique de l'Université
McGill, l'institut cardio, je pense à l'IRIC, au niveau du cancer, on a
beaucoup de chercheurs, beaucoup de données qui peuvent nous permettre de nous
démarquer. On combine ça aussi avec l'intelligence artificielle parce
qu'aujourd'hui on sait que cette médecine personnalisée là a besoin de
l'intelligence artificielle; nous avons, au Québec, via le Mila, via Ivado, des
chercheurs renommés, internationaux. Donc, je pense qu'avec ces deux
modèles-là, qu'on peut reprendre le leadership que le Québec a déjà eu en
sciences de la vie.
Puis dernièrement vous savez que le
gouvernement... on regarde beaucoup de zones d'innovation, au Québec, qui est
un programme pour rassembler le privé, autant les grands donneurs d'ordres que
les PME, les jeunes pousses, les start-up, la recherche, l'éducation, et je
pense qu'en sciences de la vie, on devrait avoir prochainement, on l'espère,
une zone d'innovation qui va juste donner plus de substance aux propos que je
viens de tenir aujourd'hui. Alors, c'est mon annonce.
M. Lacroix (Louis) :
Mais, 150 millions, M. Fitzgibbon, c'est un gros chiffre, là, mais,
dans le milieu de la recherche scientifique, c'est très peu, là, quand on voit
les coûts des différentes études. Est-ce que vous pourriez bonifier ça encore
plus ou ça correspond à une demande qui a été faite par le milieu?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je pense qu'il faut dissocier, M. Lacroix, la recherche
fondamentale de la recherche appliquée. Là, ici, on parle d'un fonds de capital
qu'on va mettre dans les entreprises en équité ou en quasi-équité pour des molécules
qui ont été, entre guillemets, inventées, donc des compagnies qui ont des
produits qu'elles veulent commercialiser.
Ce que vous parlez est important aussi, la
recherche fondamentale dans des centres de recherche. Rémi Quirion, notre
Scientifique en chef... un des trois centres de recherche en santé... il y a
beaucoup d'argent là-dedans. Donc, c'est en complément à ça. Et c'est une
demande de l'industrie parce que les joueurs, les compagnies québécoises nous
reprochaient, au gouvernement, depuis des années, de ne pas avoir accès à des
capitaux, hein? On a des gros capitaux disponibles à la Caisse de dépôt, par
exemple, des gros projets, mais ce qu'on appelle les start-up, dans les
sciences de la vie, c'est plus complexe, c'est plus spécialisé aussi. Alors, je
pense qu'il y avait une carence importante là. Et, encore une fois, moi, je
pense qu'on bénéficie de l'expertise du fonds de solidarité, que... je pense que
je veux donner beaucoup de crédit à ce groupe-là, donc on s'associe avec eux
autres, on prend des gagnants puis on va aller plus loin avec le cheval.
M. Laforest (Alain) :
Êtes-vous plus inquiet aujourd'hui pour Air Transat que vous l'étiez il y a
86 jours, là? On sait que les Européens branlent dans le manche puis
qu'Air Canada branle dans le manche aussi, là.
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
c'est complexe comme dossier. Évidemment, le gouvernement, on n'est pas
impliqué directement, on n'est pas dans la transaction, comme vous le savez. Je
constate, comme vous tous, que le prix de l'action est à, quoi, six dollars,
6,50 $, donc il y a peut-être des gens qui croient que la transaction ne
se fera pas.
Alors, si je suis inquiet pour Air
Transat? Je suis inquiet pour l'industrie, les compagnies aériennes. On regarde
ce qui se fait dans le monde, on regarde le support du gouvernement allemand
pour Lufthansa, le support du gouvernement français pour Air France, les
Américains avec Delta, puis tout ça, je me dis : Cette industrie-là, ça va
être difficile. Alors, c'est sûr que, sur une base macro, je suis inquiet, mais
je suis inquiet pour toutes les compagnies.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
qu'on pourrait voir disparaître Transat, selon vous, ou on n'est pas rendus là?
M. Fitzgibbon : Je ne
pense pas qu'on est rendus là. La société Air Transat avait quand même une
belle profitabilité, un bon management. Non, je n'irai jusque là, mais, écoutez,
il va falloir les suivre, suivre ça parce que c'est une industrie qui est en
difficulté, il n'y a pas de doute.
M. Laforest (Alain) :
Pourriez-vous les aider?
M. Fitzgibbon : Écoutez,
à ce moment ici, il y a différentes discussions qui ont lieu. Évidemment, la
première chose, c'est : Qu'est-ce qui va arriver avec Air Canada? Alors...
Puis ça je n'en sais pas plus que vous, là, parce que c'est une décision qui va
se prendre entre les actionnaires, là, d'Air Canada parce que M. Calin
doit regarder ce qui arrive avec lui. Lui, il a des enjeux aussi de liquidité.
Alors, c'est sûr qu'on... nous, on est en observateurs. Mais, pour l'instant,
il n'est pas question qu'on les aide, là, mais on... comme toutes les
compagnies québécoises, il faut être disponible, dépendant de ce qui va
arriver.
M. Lacroix (Louis) :
Parce que, là, l'industrie touristique s'est fait faire un rapport qui fait...
en fait, qui décrit un peu la situation, là, au Québec. On parle de possibilité
d'une perte de chiffre d'affaires de 9 milliards,
120 000 emplois qui pourraient être menacés. Ils demandent
1 428 000 000 en aide aux deux paliers de gouvernement,
589 millions pour les frais fixes. Est-ce que c'est réaliste?
M. Fitzgibbon : Écoutez,
premièrement, avec ma collègue Caroline Proulx et mon collègue Éric Girard, on
travaille intensément pour avoir un programme pour l'industrie touristique, une
industrie qui est très importante pour le Québec, un gros contributeur à notre
PIB, l'industrie qui, probablement, va être la plus lente à repartir, hein, dans
le plan économique. Alors, c'est sûr qu'on va faire quelque chose.
Mme Proulx est en train de finaliser son plan. Et je pense que, quelque
part la semaine prochaine, elle pourrait vous entretenir sur ce qui va arriver.
Maintenant...
M. Lacroix (Louis) :
...les chiffres?
M. Fitzgibbon :
Maintenant, sur la... votre question, c'est sûr que le côté hôtellerie, c'est
la fondation même de l'industrie touristique, et, cette structure-là, nous
devons la protéger. Parce que si on parle de six mois, 12 mois, dépendant
des régions, dépendant où on prend nos vacances cet été, c'est sûr qu'il va
falloir faire attention à ça. Et moi, je suis soucieux, concerné, tout comme
Mme Proulx, sur qu'est-ce qu'on doit faire, qu'est-ce qu'on peut faire et
doit faire pour que la fondation soit maintenue. Alors, nous allons agir, comme
on a toujours fait. Il faut être prudent, ce n'est pas une course.
Le montant de 589 millions, ça
n'arrivera pas, le Québec ne mettra pas cet argent-là sur la table, je peux le
confirmer aujourd'hui, mais on va faire quelque chose parce que la fondation du
touristique, au niveau hôtellerie, a besoin d'aide. On va les aider, tout
comme, d'ailleurs, les attractions touristiques, hein? Il y a d'autres
attractions touristiques qui ont besoin d'aide aussi, alors il faut être là
pour les servir parce qu'on parle d'un retour à la normale qui va se faire sur probablement
deux ans.
M. Lavallée (Hugo) : Concernant
la relance économique, là, donc, votre gouvernement mise beaucoup, là, sur le projet
de loi n° 61, qui a été déposé hier, là, c'est un peu
l'assise, là, de la relance. Or, tous les partis d'opposition, ce matin, nous
disent que ce n'est pas acceptable, que ça ne fonctionnera pas. Est-ce que vous
êtes inquiets pour la relance si vous n'avez pas cette collaboration?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
c'est un projet de loi qui est très complexe, là, puis je pense qu'il doit y
avoir beaucoup de discussions. Parce que je pense que le fondamental du projet
est excellent. Je pense qu'on doit accélérer, sur une base simpliste, là, nous
devons accélérer les dépenses du PQI pour compenser où le privé ne sera pas.
En même temps, je suis d'accord qu'il faut
faire attention. On ne va pas être des cow-boys, on ne va pas tourner les coins
en rond, là, mais ce n'est pas le temps, aujourd'hui, de faire des analyses, de
faire des projets, là, c'est le temps d'investir dans l'économie. Alors, c'est
un projet, d'après moi, qui est très, très, très bon. On va écouter l'opposition.
M. Dubé a le projet pas mal en contrôle, il connaît bien ce qu'il y a de
dedans. Il y a beaucoup de choses, puis je suis d'accord que ça requiert une
analyse. On ne va pas arriver, là, puis on va faire ça en une journée, là, mais
je pense que, quand on regarde comme il faut l'objectif du projet de loi, moi,
je pense que c'est un très bon projet de loi.
M. Lacroix (Louis) : M. Barrette
dit que les 202 projets qui ont été choisis, et il cible particulièrement
les maisons des aînés, là, 38 maisons des aînés, il dit qu'il y a 35 maisons
des aînés sur 38 qui sont dans des comtés caquistes, et il dit que ce projet de
loi là, finalement, c'est un projet de loi qui est politique dans le choix des
projets dedans.
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
moi, j'ai vu les 200 projets, je n'ai pas la spécificité, mais, de toute
façon, il va y avoir des discussions avec l'opposition. M. Dubé l'a... clairement,
là, il a mis 200 projets, 202, je ne sais pas le chiffre exact, là. On va
voir avec l'opposition. L'idée est d'accélérer des choses qui se seraient
faites plus lentement, autrement. Alors, je pense qu'il y a matière à discussion.
Moi, j'ai vu des projets... moi, je suis
le ministre de Lanaudière puis j'ai vu des projets à Joliette, puis ce n'est
pas un comté caquiste, alors je pense qu'il y a une discussion à y avoir, c'est
sûr, je ne vais pas répondre à votre question spécifique, 35 sur 38, là, mais
je pense que M Dubé a été très clair qu'on va être ouverts à discuter avecl'opposition.
M. Larin (Vincent) : Pour
ce qui est de la réouverture des restaurants, M. Fitzgibbon...
M. Chouinard (Tommy) :
Peut-être sur le même sujet, je veux juste...
Le Modérateur
: ...
M. Chouinard (Tommy) : Juste
sur les mesures d'accélération, exactement... Parce que le projet de loi
stipule clairement qu'il y a... Là, on parle de projets... d'infrastructure,
mais c'est dit que tout projet privé, par ailleurs, qui touche, bon, le taux de
suffisance alimentaire, le taux de suffisance dans la santé, puis tout ça,
peuvent, ces projets-là, privés, bénéficier de certains... Est-ce que, dans les
cartons, vous avez déjà des projets ciblés qui... ça, ça va être la voie
rapide?
M. Fitzgibbon : Bon,
c'est complexe, là, comme question, mais je vais essayer de répondre, là. Moi,
je suis, entre autres... Dans mes fonctions, j'ai une des fonctions où c'est
que je suis le coprésident du comité d'allégement réglementaire. Dieu sait que
c'est compliqué, un gouvernement. Alors, dans ce projet-là, il y a des choses
qu'on a identifiées, qu'on pourrait alléger, qu'on a mises dans le projet de
loi. Ça va être annoncé la semaine prochaine.
D'autre part, on regarde en même temps
d'alléger parce que c'est lourd. Et je pense que, dans un contexte de relance économique,
après une récession ou une intermission, je pourrais appeler, il faut être
flexible et être agile. Je comprends très bien, il ne faut pas être des cow-boys,
il ne faut pas tourner les coins ronds, on ne veut pas retourner à
Charbonneau 2, on est tous d'accord avec ça, mais je pense qu'on doit se
donner un cadre d'exécution rapide.
L'autre question, le ministère de
l'Économie a... Moi, je suis en train de revoir mes budgets, et c'est sûr qu'on
veut mettre de l'argent pour, par exemple, la production locale plus efficiente
pour qu'on puisse peut-être moins exporter ou plus exporter. On a les deux
discours, en même temps, qui peuvent cohabiter, considérant qu'on a
23 milliards de déficit international commercial. Et c'est sûr que les
projets privés vont être... si on est capables d'accélérer l'obtention de
permis, on est capables... pas se soustraire au BAPE, le BAPE doit passer à
l'environnement. Mais, en avant de l'environnement, il y a d'autres formes de
permis. On parle du droit de travail. Je pense qu'on est rendus à un point où
on est... Je pense qu'on doit, comme gouvernement, à cause de l'exécution qu'on
doit faire sur la relance économique, de commencer à regarder les choses,
alléger les choses et permettre un fast-tracking tout en respectant, de toute
évidence, les enjeux de...
Le Modérateur
: On va
prendre une dernière question en français...
M. Fitzgibbon : ...les
enjeux publics, l'argent du public qu'on dépense, là, qu'on investit.
M. Larin (Vincent) : Sur
la réouverture des restaurants, M. Fitzgibbon, qui serait prévue, là,
selon les informations, lundi prochain, pouvez-vous nous expliquer pourquoi
est-ce que vous ne l'annoncez pas tout de suite, sachant que, souvent, les
entrepreneurs, et vous êtes quelqu'un du monde des affaires... comptez beaucoup
sur la prévisibilité? Ça donne un peu l'impression que vous avez un calendrier,
là, d'annonces.
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, on a eu beaucoup de discussions sur ça. Vous vous rappelez, il y a
deux semaines, on a annoncé les chantiers, là, les phases. On est rendus à 5,
il reste 6 qui s'en vient, dont les restaurants. Je comprends le point, puis
effectivement je comprends les restaurateurs qui veulent savoir comment ils
vont s'organiser. Je pense que c'est une espèce de... c'est pas mal connu, ça
va arriver rapidement.
Là, on s'entend qu'il commence à y avoir une
pression, pas seulement des restaurateurs, des individus aussi, qui veulent
retourner en restauration. Les protocoles sont pas mal terminés avec la CNESST.
Écoutez, on parle de jours, là, l'annonce, là. L'ouverture va être plus tard,
là, mais je comprends le point, puis on va adresser ça de la bonne façon.
Le Modérateur
: On va y
aller en anglais.
M. Larin (Vincent) :
Est-ce que vous confirmez ça le 15, là, monsieur?
M. Fitzgibbon : Pardon?
M. Larin (Vincent) :
Est-ce que vous confirmez ça, l'ouverture, le 15, des salles à manger?
M. Fitzgibbon : Oh! ce
n'est même pas moi qui décide, là. Je ne le sais pas, mais, le 15, ça pourrait
être une bonne date, le 22 aussi, mais je n'ai pas la réponse.
Le Modérateur
: On va y
aller en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Just curious to hear you about this
puzzle that... and the complexity of it, to deal with airline companies, and
what are the cuts they have to go through since we have this message of
spending the summer and perhaps months ahead at home?
So, what can you do?
M. Fitzgibbon : For the airline?
Mme Senay (Cathy) : Yes.
M. Fitzgibbon : ...provide capital. They need a year before they can... I don't
know, Air Canada... It's probably going to take two years before they get back
to the number of travellers that they had before. So, it's all about, you know...
curtaining costs and keeping the structure intact. Cause the risk is that...
you know, we don't want to lose Air Canada, right? It's just not possible, actually, to think we'll lose our
airline. So, we need to provide liquidity.
Mme Senay (Cathy) : But there is a possibility that may happen.
M. Fitzgibbon : What?
Mme Senay (Cathy) : Air Canada... the
fate of... right now, don't you think?
M. Fitzgibbon : Well, this is a federal discussion, right? But, I mean, look at what Germany has done for Lufthansa,
look at what the French Government has done for Air France, look at what the US had done for United and
Delta. One would suspect that we'll do something for Air Canada.
Mme Senay (Cathy) : ...investments in those companies to keep them alive?
M. Fitzgibbon : Yes, but that's... the game. I think we have to. We collectively
have to help Air Canada. Air Canada has to stay alive, don't you agree? I
think they should stay alive.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Minister Girard said
yesterday that 2021 would be very... a recovery year... What does that mean for
the average Quebecker and what
should be...
M. Fitzgibbon : Well, I think... What Eric has said yesterday — I presume, I wasn't there — ... that the point at which
we'll come back to the same GDP we had before the pandemia would be sometime in Q3, Q4, 2021. That's pretty much the prognostic
of the economists, which I agree with. We don't know, but it's logical, right?
A year, a year and a half before we get back to where we are.
I think the key is to
build consumer confidence. I think, to me, what is the driver of economic development, to economic recovery, it's how
the consumers are behaving in terms of eating in restaurant, taking Air Canada to go to Îles-de-la-Madeleine. And I think... Frankly, I'm an optimistic, I think that the mindset
is there, people... I mean, in January, we were in a boiling economy, Québec had the best economy of Canada. So why, all of a sudden, we should
be negative and... we'll be in a hole forever. I think, by and large, the
population of Québec is comfortable where we were before. If we do the right
things to provide the hotels appropriate support so they can survive, the
airlines, I think in a year we will be very close to where we were before.
There is no reason why we shouldn't be there.
M. Authier (Philip)
: What's the level of confidence in private investment community?
M. Fitzgibbon : I don't know the stats, but I talk to a lot of CEOs. Of course, I
mean, if you talk about foreign investors, some projects are on hold, because
they're out to deal with the house. But I am having a lot of discussions with
Hubert Bolduc at Investissement Québec
International and there's a lot of projects that are
still going through, obviously... that has been delayed. I'm confident we'll
get those back. There'll be a delay, maybe six months or a year.
As far as of Québec companies, I think the government has
shown over the last two years, I hope, that we are there to support expansion,
we're there to support innovation projects, and I've got a lot. And I've been
approving, in the last couple of weeks, projects that have nothing to do with
COVID-19.
So, I think the local
companies are comfortable, we will be there to help them. I think they're
comfortable as well that they'll be... the recovery. The problem with the manufacturing
sector is that those who are involved with the... consumer goods are perhaps
more confident. Those who are integrated into the world supply chain... be more
problematic, like aerospace, for example, where, I mean, there's delay at
different places, which hold the whole chain. So, I think there's two aspects,
there, but, by and large, I think the companies... I think the CEOs of
companies in Québec are... I
mean, look at where we were in January.
Le Modérateur
: Last question.
M. Fitzgibbon : We have not lost that in three months, I don't believe it.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...
M. Fitzgibbon : I didn't say that, I said that I acknowledge that there's a
pressure to announce to the restaurant owners when they would open. I think
that announcement should be done, I would say, about early next week.
M. Verville
(Jean-Vincent) : What is so difficult? To open
a restaurant... what is so difficult?
M. Fitzgibbon : We couldn't open everything, right? There's 1.2 million people
that were unemployed temporarily. We couldn't have opened everything day 1.
It doesn't make sense. Public Health has really asked us to sequence the
reinsertion of people... in the work force. And I think, now, we had the...
sequence. The plan was built a month, two months ago, the phase 6. It's a
question of how fast can we reintegrate.
And Public Health had
some... they decide, basically. And we had to do two things. We had to do the
protocol, how the sanitary standard would be established. In restaurants,
there's a couple of issues, but I think we found a solution. And, B, how
quickly we can allow people to be back in a group. So I think it was a question
of Public Health.
Le Modérateur
: ...merci.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...possible?
M. Fitzgibbon : Well, I think that the Premier will announce a date soon and,
hopefully... not hopefully, it will be soon, by next week. We understand
there's a lot of people asking : When? We want to know because we need to
prepare ourselves. We fully understand that.
Le Modérateur
: Merci.
(Fin à 9 h 48)