(Treize heures six minutes)
M. Dubé : Alors, bonjour à
tous. Je voulais faire peut-être une mise au point sur nos chiffres avant un
autre week-end, bien que nous sommes un jeudi. Alors, tout d'abord, j'aimerais
faire un peu le point sur la situation des derniers jours et dire qu'on doit
continuer d'être très prudents.
Aujourd'hui, on a fait une mise au point
des données. Vous avez vu dans le communiqué de presse qu'on a annoncé 499 cas
qui ont été déclarés. Mais c'est important de préciser que, pour la région de
Montréal en particulier, il y avait un rattrapage de l'ordre de 222 cas dans la
semaine précédente. Ces cas ont été ajustés dans nos documents comme on…
Mme Drouin l'a dit ce matin, pour Montréal, que, malgré cette
situation-là, et je pense que c'est la bonne nouvelle, pour le moment, la
région de Montréal demeure dans la zone jaune. Puis je pourrai revenir à vos
questions pour plus de détails si vous en avez besoin.
Ce qui fait que la moyenne quotidienne sur
sept jours… En ce moment, lorsqu'on a mis les bons cas dans les bonnes dates,
c'est que notre moyenne est d'environ 300 cas par jour. Ça, c'est la moyenne
pour… ce qu'on appelle notre moyenne mobile, là, pour les sept jours, puis ça
représente, parce que les gens commencent à bien comprendre un des indicateurs,
à savoir le nombre de cas par million, à peu près 30 cas par million. Puis je
le mets en comparaison parce que les gens nous demandent souvent comment ça se
compare à d'autres. Les gens, en France, en ce moment, vivent environ à peu
près 150 cas par million. Nous, on est à 30 cas par million en ce moment. Donc,
ça, c'est la bonne nouvelle.
Pour ce qui est des hospitalisations, je
vais juste donner quand même quelques statistiques parce que, vous vous
souvenez, dans les dernières semaines, je disais souvent : Les gens…
Certaines personnes nous disent : Bien, il n'y a pas d'impact sur les
hospitalisations, il n'y a pas de décès, on ne voit pas de gens aux soins
intensifs. Pour ce qui est des hospitalisations, aujourd'hui, je le répète,
nous avons une augmentation de six cas, dont trois personnes aux soins
intensifs. Et nous avons donc aujourd'hui un total de 136 hospitalisations,
dont 29 qui sont aux soins intensifs. Finalement, nous avons malheureusement
trois décès de plus. Et je veux offrir mes condoléances aux familles et aux
proches de ces gens-là.
Bon, je veux rappeler tout d'abord que le
trois quarts du Québec est en jaune. Je dirais, vous le savez, on l'a mentionné
avec le premier ministre un peu plus tôt cette semaine, c'est donc partout
qu'on doit être prudent. Mais je vais dire qu'on le sent, depuis quelques
jours, puis on a beaucoup apprécié ce qu'on a senti sur le terrain, que les Québécois
ont entendu notre appel, parce qu'on l'a senti dans la réaction. Puis, peut-être,
un des signes, bien, c'est justement ce qui s'est passé au niveau de
l'achalandage dans les centres de dépistage.
Bon, je sais que plusieurs, puis vous aurez
le droit de poser toutes vos questions aujourd'hui, vous allez demander... vous
avez hâte de connaître nos actions puis nos mesures pour certaines régions,
parce qu'on vous avait dit qu'il y avait des zones qui étaient sous examen. Et
moi, j'aimerais, en même temps, vous dire... Puis je suis très, très à l'aise
du travail qui a été fait par la Santé publique, particulièrement au cours des
derniers jours, quand on est dans ces zones-là qui sont difficiles puis qu'on
essaie de contenir la courbe. J'aimerais ça vous expliquer qu'on va prendre
bien notre temps, poser les bons gestes, mais, en même temps, de bien analyser
la situation parce que la situation...
On est toujours inquiets, mais il faut
tenir ça de très près à chaque jour, puis jamais nous n'allons prendre une
décision que l'on croirait erronée parce qu'on a la pression de faire des
choses. Puis ça, je pense que les Québécois doivent s'en rendre compte. Oui,
les gens avaient dit qu'on avait un ton plus, je dirais, important, cette semaine — ce
n'est peut-être pas le meilleur mot — mais je pense qu'on a raison de
le faire. Mais, en même temps, on va faire les gestes au bon moment. Bon.
Et la bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui
la Santé publique nous suggère que les régions restent en jaune pour celles qui
avaient été annoncées. Donc, on est toujours dans les huit régions. Par contre,
ce que j'aimerais vous rassurer en même temps, c'est que, si jamais on avait
besoin de faire passer des régions au palier orange, au cours des prochains jours,
nous allons le faire. Et, dans certains cas, ça pourrait être nécessaire dans
les prochains jours. Donc, le résumé, c'est qu'on va le suivre de très, très
près.
Bon, une autre chose. J'aimerais passer un
message aux Québécois, très clair, que vous avez la chance, au cours des
prochains jours, de faire en sorte que votre région ne passe pas à l'orange. Je
le sais qu'on l'a dit, les gens commencent à réaliser qu'est-ce que c'est que
l'impact de passer à l'orange. Mais je vous rappelle que les cas qu'on vit aujourd'hui,
donc le 250 cas, là, qu'on a aujourd'hui, c'est quand même un résultat du
long week-end, c'est le résultat des cinq à 10 derniers jours qui fait
qu'on a des cas aujourd'hui. Moi, je suis content qu'on ait 250 cas, mais
j'ai quand même… Encore une fois, le passé des derniers jours… énormément de
tests qui ont été faits. Il va en rentrer encore beaucoup, de cas. Donc, c'est
pour ça que je redis et qu'on vous redit : En fin de semaine, on a encore
une chance de faire des bons gestes, de suivre les mesures sanitaires. Et ça
pourrait faire une grosse différence la semaine prochaine.
Bon, j'aimerais rappeler qu'aussi, mardi,
j'ai mentionné que les bars... je pense que j'avais été très clair que les
bars, même s'ils servent de la nourriture... J'ai eu une mauvaise expression.
J'ai parlé de McCroquettes. J'aurais dû parler de croquettes. On me l'a
reproché. Mais, à partir de mardi, j'avais mentionné que les bars ne pouvaient
plus servir d'alcool après minuit, et ça, ça inclut aussi les restaurants et
les microbrasseries. Alors donc, dans tous les établissements qui vendent de
l'alcool, à compter d'aujourd'hui, il n'y aura plus d'alcool à partir de
minuit.
En terminant, puis ça je pense que c'est important
pour moi, je voudrais faire des excuses publiques à la dame qui coiffait dans
les résidences pour personnes âgées. Je dois vous dire que lui ai parlé hier, premièrement,
pour prendre de ses nouvelles… et de lui dire que j'étais désolé de la situation.
La bonne nouvelle, c'est qu'elle va très bien. Elle se remet très bien de ce
qui lui est arrivé. Et je lui ai dit que je garderais de ses nouvelles, que je
l'appellerais encore quelques fois parce que j'ai trouvé l'incident très
malheureux pour moi, pour elle, et je voulais le mentionner publiquement que je
m'en excuse, de ce que j'ai pu lui faire. Ce n'était vraiment pas mon
intention. C'était une maladresse. Et je me suis excusé et je m'excuse
publiquement.
Alors, je termine en disant, avant de
passer à l'anglais, que… deux choses aujourd'hui. On a des chiffres qui sont
encore, je dirais, importants. On peut faire une grande différence dans les
prochains jours. Et je vous demanderais, s'il vous plaît, de faire un effort
particulier au cours du week-end. On a vu que ça a eu un impact le week-end
dernier. Et je pense que, si on fait encore les bons gestes au cours des
prochains jours, je serais même tenté de penser que quelques zones pourraient
passer au vert. Mais ça sera à la Santé publique de nous le dire dans la
prochaine semaine.
A few words in English. The
situation of the last few days shows that we must continue to be careful. I
know that some of you are anxious to know our actions and our measures for
certain regions, but we must do things correctly. And before doing that, we
must monitor the situation well and rely on evidence. And today, Santé publique
recommends that regions must remain yellow, but we will not hesitate to upgrade
regions to the orange level, if necessary.
I want to send to the Quebeckers a very, very clear message. You
still have the power to ensure that your region doesn't turn to orange. This is
not the time to take advantage of the weekend to have parties and gatherings
without respecting the measures.
I mentioned on Tuesday
that bars, and even if they serve food, can no longer serve alcohol after
midnight. And that also includes restaurant and microbreweries, so all
establishments that serve alcohol. Thank you and have a nice and, most
importantly, safe weekend. Merci beaucoup.
Le Modérateur
: On va maintenant
passer à la période réservée aux questions des journalistes. Et aujourd'hui, on
commence avec Marie-Michèle Sioui du journal Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour, messieurs. Le document qui a été
fuité sur les réseaux sociaux hier, qui a été présenté à la FMSQ, c'est finalement
le document le plus à jour que vous avez. C'est ce que le ministère nous dit.
Là-dedans, il n'y a rien à propos des mesures qui seraient prises dans les
écoles dans les régions où on bascule vers l'orange ou vers le rouge. Qu'est-ce
que vous avez prévu dans ces écoles-là?
M. Dubé : Bon, écoutez, bon,
premièrement, je veux juste faire une précision sur le document, puis c'est
d'ailleurs pour ça qu'on a décidé, là, pour qu'il n'y ait pas de perception de
mauvaise transparence ou quoi que ce soit... Ce document-là qui a été utilisé
au cours des derniers mois pour discuter avec plusieurs partenaires, pour
discuter à l'interne, c'est un document, je veux dire... je ne veux pas dire un
document de travail, mais c'est un document qui nous permet d'avoir des
discussions très détaillées à l'interne. Et, lorsque j'ai expliqué, et je veux
le préciser... et lorsqu'on a présenté ce tableau-là de niveau d'alerte
régionale avec la Santé publique, il y a une dizaine de jours, on avait
expliqué les différents facteurs et les différents critères, puis j'avais pris
pas mal de temps pour expliquer les trois types de critères qui étaient dedans.
Bon, hier, on me disait, dans
l'opposition, que c'était un manque de transparence, que ce qui avait été
présenté aux médecins aurait dû être présenté au public. On a réagi rapidement
puis on l'a mis sur notre site Web parce que... Je pense qu'on a montré effectivement,
au cours des derniers jours et des dernières semaines, qu'on était excessivement
transparents.
Bon, maintenant, pour la question précise
des écoles. Les écoles ne sont pas traitées différemment. La seule chose qui
nous permet de faire... c'est de travailler avec les écoles dans un contexte
que je vous dirais qui est très différent. On ne peut pas regarder... Puis
j'aimerais ça que Dr Arruda complète, mais, lorsqu'on parle de milieux de vie
ou de milieux de soins, où les gens sont excessivement à risque parce qu'on a
beaucoup de vulnérabilité, on n'est pas dans le même film lorsqu'on travaille
avec les écoles. Alors, la présentation qui a été faite, particulièrement aux
spécialistes, c'était beaucoup plus pour discuter avec eux des impacts d'une
deuxième vague, si deuxième vague il y avait, pour être capable de voir, par
exemple, puis vous avez vu que c'était un des éléments de discussion qu'on
avait avec eux, l'impact sur le nombre de chambres, le nombre
d'hospitalisations. Alors, on n'était pas dans la discussion particulière sur
les écoles. Mais je laisserais peut-être le Dr Arruda compléter.
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous me permettez. Écoutez, je voudrais vous dire que ce guide-là qui est
fait, d'ailleurs, c'est un document qui va être toujours en évolution, comme
plusieurs documents qu'il y a au CDC ou ailleurs, là — c'est toujours
des choses qui vont en évolution parce que c'est des choses qui peuvent
évoluer — ce n'est pas un livre de recettes.
Puis, je trouve ça très important que vous
le compreniez, là, ce n'est pas parce qu'on atteint un seuil qu'automatiquement
tout bascule de la même façon. On fait tous les soirs, avec les directeurs de
santé publique des régions, une analyse à partir de cette grille-là, mais pour
voir où on en est en termes épidémiologiques, quelles sont les éclosions qui
sont là, c'est où, les milieux de transmission, c'est-u dans les bars, c'est-u
dans les rassemblements privés. Parce que, dans les faits, ce qu'on veut faire,
c'est faire le bon diagnostic pour appliquer le bon traitement.
Pour ce qui est des écoles, c'est sûr que
les écoles, c'est un milieu qui est important pour nos jeunes, il faut
maintenir au maximum, comme on veut maintenir nos services essentiels, les
écoles le plus, possiblement, ouvertes. Ce qu'on fait, c'est une intervention
qui est très claire, école par école, milieu par milieu. Quand on va passer à
différentes zones dans le futur, orange ou rouge, on va avoir aussi des
analyses sous-régionales pour être capables de s'attaquer au bon problème.
Parce que le plus grand danger, à mon avis, c'est qu'on aille... On ne peut
même pas dire que c'est la même chose qui se passe aux États-Unis, c'est la
même chose qu'au Canada. Il faut vraiment faire un diagnostic. Donc, c'est un
instrument, comme tel.
Et le danger de la publication d'un
document comme ça, c'est que, si les gens s'attendent qu'automatiquement, au
moment où on va atteindre tel seuil, c'est telle action qui va se faire, ce
n'est pas comme ça que ça va se passer. On doit vraiment faire un diagnostic.
Et je le fais tous les soirs avec les directeurs de santé publique de toutes
les régions, qui, en fonction de ce qui s'est passé dans la journée, vont me
dire leurs évaluations. Et ça va faire que… Je peux vous dire, de façon
unanime, puis ça, c'est très clair, de façon unanime, tous mes directeurs nous
ont dit qu'on allait maintenir la situation telle qu'elle est actuellement.
Ça ne veut pas dire qu'en fin de semaine,
ça ne veut pas dire que la semaine prochaine, ça va être autre chose. Mais actuellement
il faut faire bien les choses. Il faut aussi que les interventions qu'on a
mises en place, qui sont faites, fassent leur effet avant de commencer à
aller... N'oubliez pas, on veut une société qui fonctionne. On veut une société...
On ne prendra pas de risque pour la population, là. Moi, je pense qu'il faut
que vous compreniez ça. Mais aller trop vite, aussi, ça pourrait nous amener à
créer énormément d'effets pervers à la fois chez la jeunesse et à la fois chez
les personnes adultes.
Ça fait que c'est tout ça qu'on regarde actuellement.
Mais, quand on vous dit : Les rassemblements privés, c'est un problème, il
faut comprendre que les rassemblements privés, c'est un problème. Il faut qu'on
fasse notre énergie là-dessus, quand on dit... Et c'est avec ça qu'on va être
en mesure de faire la distinction.
Donc, les écoles, ça va dépendre de ce qui
se passe. Puis, je tiens à vous le dire, pour les fermer complètement, là, ou
pour les reprendre tous en télé-enseignement, il va vraiment falloir qu'on
démontre que c'est un milieu où il se passe quelque chose qui dégénère. Mais
actuellement, là, même s'il y a des cas dans les écoles, on s'y attendait, puis
c'est le reflet de ce qui se passe dans la communauté. Puis ce n'est pas un
milieu de transmission intensive. C'est beaucoup plus les partys familiaux et
familiales. Ça fait que ça, je pense que c'est important de le comprendre.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Les demandeurs d'asile n'ont pas de carte de
la RAMQ, évidemment, mais ils ont une carte de couleur brune, me dit-on.
Comment vous expliquez, donc, dans le contexte, qu'il y en ait qui appellent
pour se faire dépister, mais se fassent dire non? Puis, pour moi, c'est un peu
dans la même lignée que ceux qui se sont fait facturer des frais à l'hôpital,
là. Ça arrive encore. Comment vous expliquez qu'on refuse des tests de
dépistage à ces personnes-là?
M. Arruda (Horacio)
: Bien,
la question… ça, ça avait été porté à mon attention ce matin, là, je dois vous
le dire, puis on va gérer ça parce que ces personnes-là ont droit à recevoir
des tests. Il n'est pas question qu'ils n'aient pas accès à ça, là. On va faire
les vérifications là où ça s'est passé puis on va corriger le tir. J'ai été
informé de ça ce matin très tôt, puis on va faire l'intervention.
Le Modérateur
: Je vais
vous inviter à des réponses concises si on ne veut pas être obligés de
circoncire. Véronique Prince, maintenant, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : Oui,
bonjour. Je me demandais si vous ne deviez pas mettre le Québec au complet en
jaune. Pourquoi les zones vertes existent, finalement? Est-ce qu'on n'est pas,
partout au Québec, en état de préalerte et est-ce que les gens ne seraient pas
plus sensibilisés si toutes les régions étaient jaunes?
M. Dubé : Est-ce que je
peux... Pour faire des réponses concises, je vais dire rapidement… Pour moi, la
grande différence entre une verte et une jaune, c'est vraiment le niveau qu'on
appelle de préalerte. Et ce n'est pas des restrictions aux citoyens, mais c'est
beaucoup plus d'être capables d'expliquer pourquoi on doit faire des
interventions policières. Vous allez le voir en fin de semaine,
Mme Guilbault va venir expliquer les interventions qui seront faites au
cours des prochains jours, mais elles vont se faire uniquement dans les zones
jaunes. Parce qu'on ne peut pas attaquer le Québec au complet si on n'a pas
besoin de le faire. Mais les interventions, c'est vraiment la différence dans
être en vert ou d'avoir le niveau de préalerte. Donc, c'est la principale...
Journaliste
:
...interventions policières?
M. Dubé : Des
interventions policières.
Mme Prince (Véronique) :
Puis ma sous-question. Tout à l'heure, M. Legault a dit que, par rapport
aux scénarios de juin, on était beaucoup plus proche du scénario optimiste,
mais en disant que ça va dépendre si les hospitalisations se convertissent,
finalement... si les cas nombreux se convertissent en hospitalisations. Mais,
quand même, de se fier à quelque chose qui est en juin, alors qu'aujourd'hui ça
n'arrête pas d'augmenter... Est-ce que, vraiment, c'est encore plausible de
dire : On est inquiets, mais on est dans le scénario optimiste, puis qu'on
se fie au mois de juin?
M. Dubé : Bon, deux
choses, puis je vais laisser Dr Arruda parce qu'il a peut-être un
complément d'information. Mais regardez, là, vous la voyez, cette courbe-là,
ici, là, pas les dernières semaines, mais regardez comment c'était. C'était
plat, c'était plat, puis il n'y avait aucune variation dans les
hospitalisations. Alors, il est un peu normal qu'il n'y avait pas cette
préoccupation-là au cours des deux derniers mois. Puis, si vous allez sur le
site de l'INSPQ, la dernière mise à jour, vous l'avez sûrement vue, la dernière
mise à jour date d'à peu près la mi-mai. Donc, depuis ce temps-là, quand on
regarde la courbe, ici, il n'y avait pas d'urgence de faire cette mise à jour
là. Est-ce que les dernières semaines le justifient? La réponse, c'est oui.
Mais peut-être que... Il y a le Dr Arruda qui m'expliquait des choses
là-dessus, dans les 24 dernières heures, j'aimerais ça le laisser
compléter.
M. Arruda (Horacio)
:
Rapidement. Nos experts...
Une voix
: ...
M. Arruda (Horacio)
: Oui.
Nos experts nous disent que le modèle qu'on utilisait au mois de juin, basé sur
les hospitalisations et les cas, permettait de faire des projections.
Maintenant, on n'a presque plus d'hospitalisations et presque plus de cas, et
donc ils sont à retravailler les indices épidémiologiques pour permettre de
faire des projections. Et ça va inclure la compliance de la population aux
mesures par rapport au nombre de contacts que les gens ont. Donc, les modèles
sont en train de se bâtir, et on devrait avoir, d'ici deux semaines, de
nouvelles projections.
Le Modérateur
: On va
maintenant passer à Patrick Bellerose, Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
...Dr Arruda. Vous avez bien expliqué, donc, que les tableaux qui ont été
présentés, par exemple, que ce n'est pas des recettes à appliquer directement.
J'aimerais savoir un petit peu, disons, à l'inverse, dans votre diagnostic,
qu'est-ce qui fait que présentement vous ne choisissez pas de faire passer en
zone orange les différentes zones qui sont jaunes pour l'instant?
M. Arruda (Horacio)
:
Parce que, un, les taux sont encore à un stade où on n'a pas besoin de basculer
nécessairement. Le contrôle des éclosions... il y a beaucoup plus de contacts ou
de cas, puis c'est plus demandant, mais on est encore capables d'identifier les
sources comme telles. La transmission communautaire n'est pas complètement
anarchique et établie. Et on pense qu'il faut se donner un certain temps pour
être capable de faire basculer les choses. Parce que, si on bascule vers le rouge
puis on se rend compte que les cas se mettent à... ou vers le orange, puis les
cas se remettent à rebaisser, là, pour revenir en arrière, c'est toute une
situation.
Je pense qu'il faut avoir une certaine
stabilité dans la donnée, si vous me permettez, en termes de temps, pour avoir
une valeur adéquate. Parce que, si on réagit sur un pic puis que, le lendemain,
c'est très bas puis que ça va en baissant, on va avoir... c'est comme si on va
avoir utilisé un canon pour tuer une mouche.
M. Bellerose (Patrick) : Vous
avez dit aussi, en début de semaine : Quand une deuxième vague frappe, la
première vague, ça semble de la petite bière. Je voulais savoir, est-ce que, de
façon historique, en général, une deuxième vague est forcément plus forte
qu'une première?
M. Arruda (Horacio)
:
Je vous dirais que oui, mais on n'a jamais, dans notre société, utilisé des
moyens aussi forts que de mettre des masques, d'augmenter l'hygiène, puis etc.
Quand on a eu des épidémies de H1N1, puis etc., on n'avait pas porté les
masques, hein, comme on fait maintenant, puis etc. Donc, mon rêve, c'est qu'on
aplatisse ces courbettes-là pendant le plus longtemps possible et que la
deuxième vague soit, je vous dirais, décapitée. Mais si on ne fait rien, c'est
clair qu'on risque d'avoir une vague qui, elle, est associée à trois, quatre
fois plus tard. Mais on va faire quelque chose ensemble, tous ensemble.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : M. le
ministre, Dr Arruda, depuis ce matin, les oppositions ne cessent de dire qu'on
est en deuxième vague. Je vais parler au spécialiste. Dr Arruda, qu'en est-il?
M. Arruda (Horacio)
:
Moi, je pense que, si vous regardez la courbe, là, on est dans ce qu'on appelle
le scénario des vaguettes. La première a été un peu plus petite, celle-là est
en train d'être un peu plus lourde, mais elle rebaisse.
Regardez la courbe qui est là, devant
vous, là? Voyez-vous la montée très rapide, exponentielle, là? Là, on est vraiment
dans ce qu'on appelle une vague. Puis la deuxième vague, pour moi, elle devrait
être de cette nature-là. Espérons qu'elle va être de cette nature-là puis
qu'elle va être décapitée un peu pour ne pas devenir trois fois plus grosse que
la première. Mais, très honnêtement, je pense que c'est encore trop tôt pour
dire qu'on est dans une deuxième vague.
M. Laforest (Alain) : M.
Dubé, de façon simple et claire pour les gens qui nous écoutent, pourquoi c'est
si long se faire tester dans certains endroits, actuellement?
M. Dubé : Bien, écoutez, j'ai
expliqué plusieurs fois qu'il y a plusieurs éléments au processus de dépistage
et je vous dirais qu'on travaille sur chacun de ces points-là. Il y a des
endroits où, par exemple, la première étape, le test lui-même, je vais vous
dire ce qui n'est pas acceptable, c'est d'avoir des files d'attente de quatre,
cinq heures, alors qu'on pourrait avoir des gestions de file qui est un minimum
de meilleures pratiques. Moi, ce que j'ai vu dans les derniers jours, ce n'est
pas logique qu'encore, dans certains cas, alors qu'on a réussi à régler ça à Montréal,
de donner un coupon à des gens puis leur dire : Revenez deux heures plus
tard, vous attendrez une demi-heure au lieu de quatre heures. Je pense que ça,
c'est le minimum.
Donc, il y a une partie au début du
processus que j'appelle la gestion de la file. Je sais que je vous donne une
longue réponse, là, mais il y a plusieurs éléments sur lesquels on doit
travailler.
La question des laboratoires. Les
laboratoires, je vous le dis, on a des mauvaises surprises. Tout le monde vit
cet élément-là en ce moment. On a commandé des équipements. Les équipements ne
rentrent pas toujours à la vitesse où on voudrait, etc. Alors donc, on a... On
l'a vu en Outaouais, puis ça a été une zone qui, malheureusement, a tourné au
jaune, où on a eu des difficultés, des bris d'équipement. Donc, je vous dirais
que la partie labo, il faut la travailler aussi.
Puis je vous ai expliqué le troisième
élément, puis là je résume, c'est toute la question de comment on répond aux
gens qui se sont fait tester. Puis encore une fois il y a des meilleures
pratiques. Moi, je ne peux pas penser, comme je l'ai expliqué cette semaine, qu'il
y a des infirmières qui font des appels, puis qui sont obligées de faire
l'appel quatre, cinq fois, puis que les gens ne répondent pas, puis qu'on est
obligés d'attendre qu'ils nous répondent pour donner le dossier ou le
diagnostic médical. On va trouver d'autres façons.
Pas plus tard que ce midi, là, j'ai parlé
avec les P.D.G. de tous les CIUSSS et des CISSS à l'heure du midi. On va
refaire le point dans les prochains jours parce qu'on doit améliorer notre...
On a amélioré la quantité, puis ça, j'en suis très content, d'être rendu à 25 000,
26 000. Mais, je le redis, moi, le niveau de service qu'on donne à la
population en ce moment, pour moi, il n'est pas acceptable, puis on va trouver des
solutions dans les prochains jours.
Le Modérateur
: Hugo
Pilon-Larose, LaPresse.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
cette question très précise justement, vous aviez déjà dit, par le passé, que
c'était pour être réglé rapidement, que les citoyens recevraient des résultats
en 24 à 48 heures. Ce n'est toujours pas le cas. Là, en plus, les gens doivent
attendre parfois des heures épouvantables en file d'attente. Les citoyens qui
sont juste découragés, là, chez eux, ils doivent attendre encore combien de temps
avant que ça soit réglé, ces problèmes-là? Est-ce que vous vous donnez une
semaine, deux semaines? C'est quoi, votre horizon pour régler le problème?
M. Dubé : Je vais vous dire
que je n'ai pas aimé, les derniers jours, à avoir toujours à donner la même
réponse. Je n'ai pas aimé ça. C'est rare que je le dis aussi clairement, là. Je
ne suis vraiment pas satisfait de la situation. Et c'est pour ça que j'en ai
parlé ce midi avec les P.D.G. des CIUSSS, parce qu'on a l'enjeu de la Santé
publique qui avait fait une stratégie de dépistage, mais il y a vraiment à nos
CISSS et à nos CIUSSS d'opérer ce dépistage-là.
Je sais qu'on vit des moments difficiles.
Parce que, je le répète, je l'ai dit en Chambre, ce matin, il y a un équilibre
à garder. Un P.D.G. qui me dit : Oui, mais, si je rajoute des infirmières
pour faire du dépistage, je suis en train de délester des activités et des
activités qui vont aussi nuire à la population... Hein, on se comprend, là, on
ne les invente pas, les infirmières, en ce moment. Il y a un manque, là. Alors
donc, c'est un choix qui est difficile en ce moment. Il y a un arbitrage qui
doit se faire.
On a clarifié la situation, aujourd'hui,
avec les P.D.G., puis je peux vous dire qu'en ce moment je vais m'assurer que
je suis capable de vous donner une réponse différente dans les prochains jours.
Je n'aime pas la situation qu'on vit en ce moment, dans nos cliniques de
dépistage, pour être très clair.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Merci. Sur les tests, justement, le test salivaire, peut-être que c'est vous,
M. Arruda, qui peut répondre, mais les gens qui anticipent que ça se peut
qu'au cours de l'automne ils doivent aller se faire tester puis qui souhaitent
que ce soit un test salivaire plutôt que l'écouvillon dans le nez, est-ce que
ça va arriver, ça, au Québec? Est-ce qu'on va y avoir accès? Qu'est-ce qui fait
en sorte que ce n'est pas encore le cas? Puis dans combien de temps est-ce
qu'on va pouvoir avoir accès à ça?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, le test salivaire. Les premiers tests qui ont été faits sur les tests
salivaires avec validation au laboratoire de la Santé publique du Québec
démontraient une sensibilité trop faible, c'est-à-dire qu'on manquait beaucoup
de personnes. Actuellement, la technologie est en train de s'améliorer. Il y a
aussi les trousses qui vont être acceptées par Santé Canada sous peu, après
avoir passé certains niveaux, là, et quand ce sera disponible et faisable... Il
y a des gens qui y ont accès, actuellement, parce qu'il y a des tests qui se
font pour valider, justement, la chose. Ça va être un instrument qui va être
utilisé. Il faut voir que la difficulté du test salivaire, pour les personnes
âgées puis les jeunes enfants, c'est d'avoir une quantité suffisante de salive.
Parce que souvent, les personnes âgées... Ça fait que, là, on va essayer de
l'utiliser en fonction d'avoir les conditions pour que le test donne un bon
résultat.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, le journal Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
M. Dubé, on se rappelle, mardi, vous disiez : Il y a des zones qui
sont très proches du orange, elles sont très proches. Aujourd'hui, ça ne change
pas. Est-ce qu'on peut comprendre que, dans les 48 dernières heures, ça a
été mieux que vous pensiez ou moins pire, mettons?
M. Dubé : Bon, je dirais
stable.
M. Bossé (Olivier) : Stable?
M. Dubé : Stable, parce que
c'est... D'ailleurs, je vous dirais que c'est une très bonne nouvelle. Puis je
veux être prudent. Parce qu'on a monté un peu la température parce que je pense
qu'il était important d'avertir tout le monde. Mais je le répète qu'on ne peut
pas se fier à une ou deux journées. Puis ça, on aimerait ça être capable qu'on
rentre dans la machine puis on dit : On va enlever 10 cas par jour,
puis c'est réglé. Mais ce n'est pas comme ça. Mais je vous dirais que... et
c'est pour ça qu'on insiste auprès des gens. Puis on a senti l'écoute, là, je
l'ai mentionné au début de mon point, les gens ont compris le message. Puis je
pense que, si on est capable de faire une différence encore...
Puis, vous savez, on est là-dessus pas mal
jour et nuit ces temps-ci. Ce serait tellement le fun qu'on pourrait revirer
une zone ou deux au vert au cours des prochaines semaines. Ça, ce serait
encourageant, puis ça, c'est ça qu'on doit essayer de faire. Et c'est pour ça
qu'on a décidé de refaire une mise au point aujourd'hui, avant un week-end.
Puis je vous dirais que c'est la meilleure réponse. J'aimerais ça avoir des
bonnes nouvelles un petit peu dans les prochains jours.
M. Arruda (Horacio)
:
Mais je pense qu'aussi il faut que les gens comprennent que ce n'est pas... Il
ne faut pas attendre d'être rendus au jaune puis à l'orange pour faire ce qu'on
demande de faire de base. Même dans le vert, on le demande. Dans le jaune, ce
qu'on fait, c'est qu'on fait des interventions, comme le disait le ministre,
pour aller rappeler les choses. Moi, je trouve ça très important parce qu'il ne
faudrait pas que les gens s'imaginent qu'il faut attendre d'être rendus au jaune-orange
puis au rouge pour arrêter les rassemblements puis ces choses-là, là. Il faut
le faire dans le vert.
M. Bossé (Olivier) : M. Dubé,
tantôt, c'est tout à votre honneur, vous vous êtes excusé à cette dame de
Thetford. Clairement... Bien, clairement, je ne sais pas, c'est vous qui le
direz, probablement que vous aviez une mauvaise information. Qui est imputable
de cette erreur-là? Parce que, quand même, cette dame-là, ça a été difficile,
là.
M. Dubé : C'est moi. J'ai pris
connaissance d'un texte. Je l'ai interprété d'une façon. Je l'ai mal
interprété. Je croyais que la dame savait qu'elle était contagieuse. Ça a été
mon interprétation, et c'est pour ça que je me suis empressé de l'appeler puis
de m'excuser. C'est moi qui étais en faute dans ça.
M. Lacroix (Louis) : Je vais
me permettre une question. On parle de quelles zones qui sont les plus à
risque, là, parce que vous avez dit qu'il y avait des zones qui étaient sur le
bord, finalement, de virer à l'orange, là. On parle de quelles régions du Québec?
M. Dubé : Voulez-vous y aller,
Dr Arruda? Puis je pourrai compléter, là.
M. Arruda (Horacio)
:
C'est surtout... bon, puis là il faut que je sois prudent parce que les choses
changent, hein?
M. Dubé : Très, très prudent.
M. Arruda (Horacio)
:
Non, non, les choses changent. Il y a eu à un moment donné… Le Bas-Saint-Laurent,
parce qu'il était très actif avec ses partys de jeunes, était un élément… À Québec,
avec l'histoire du bar Kirouac… a généré plein d'autres choses. Je ne sais pas
si vous comprenez? C'est qu'à un moment donné on se retrouve dans une situation
où ça monte, ça monte, puis là on essaie de voir est-ce qu'on va la contrôler,
là, elle se remet à se restabiliser, et donc elle ne fait pas basculer nécessairement
la chose. Donc, c'était essentiellement la Capitale-Nationale, le
Bas-Saint-Laurent, peut-être Montréal, là. Mais, comme je vous le dis, c'est ça
aussi, le stress qu'il faut avoir, là, c'est que ça chauffe, ça chauffe, est-ce
qu'on va aller à l'ébullition, woups! tout à coup, on met de l'eau froide, puis
ça rebaisse. C'est un peu ça, là, qui fait l'enjeu.
M. Dubé : C'était assez court,
ça. Bon, merci, Horatio.
M. Arruda (Horacio)
:
Je m'améliore, hein?
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
…messieurs. Dr Arruda, vous l'avez dit tout à l'heure, vos collègues et vous
avez décidé de ne pas faire basculer de régions. Est-ce que l'un d'entre eux
recommandait qu'une région bascule? Est-ce qu'il y avait...
M. Arruda (Horacio)
:
C'était unanime.
M. Bergeron (Patrice) :
C'était unanime?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui.
M. Arruda (Horacio)
:
C'était unanime. Et habituellement, là, je vais vous dire, chacun défend son
analyse, puis les autres regardent ce qui se passe, comparent avec eux. Mais,
jusqu'à maintenant, on n'a eu aucun problème à accepter des décisions qui ont
été faites. Parce que, vous savez, quand on arrive proche de certains niveaux,
tout dépendamment de la tolérance du risque, on pourrait basculer vers un ou
l'autre, puis la réponse ne serait pas nécessairement mauvaise. Mais actuellement
toutes les décisions sont unanimes. Et on vise, en tout cas, à ne pas brimer quelqu'un
qui aurait vraiment une opinion forte puis sur laquelle il connaît mieux son territoire,
mais il va devoir nous faire la démonstration du pourquoi pour qu'on puisse
être capables d'embarquer. Parce que chaque directeur a son pouvoir sur son territoire,
mais c'est sûr qu'il faut avoir une certaine coordination, une certaine
harmonisation, mais en même temps un équilibre régional.
M. Bergeron (Patrice) : Et,
M. Dubé, est-ce qu'il y a des pressions dans, par exemple, votre groupe
parlementaire, dans votre caucus, pour qu'on ferme les écoles? Parce que les
députés reçoivent énormément de pression des parents. Est-ce qu'il y a des
pressions qui sont retransmises dans votre caucus de la part de députés?
M. Dubé : Bien, comme vous
savez, ce qui est au caucus reste au caucus. Mais je pourrais vous dire que
l'ensemble du caucus est très heureux de la décision qu'on a prise, par rapport
aux écoles, de suivre la recommandation parce que le premier ministre l'a dit
ce matin en Chambre , lorsque vous regardez le nombre de cas, il y a à peu
près 300 cas, dans les écoles, qui sont à peu près tous des cas isolés. On ne
parle pas d'éclosion, sauf quelques exceptions. C'est moins de 1 % de nos
écoles et de la population qui est dans toutes les écoles primaires et
secondaires.
Alors, est-ce que ça a été la bonne
décision à prendre d'ouvrir les écoles malgré ces malheureux cas là, qui ont
été de contagion communautaire, mais qui sont allés à l'école? Moi, je pense
que tout le monde est maintenant conscient que c'était la bonne décision à
prendre étant donné les résultats qu'on a dans les deux premières semaines.
Le Modérateur
:
François Carabin, Journal Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour, messieurs. J'aimerais revenir rapidement à Montréal. Vous l'avez dit
en début d'allocution, 220, environ, cas de plus se rapportent à la semaine
dernière. Dans un point de presse en début de semaine, si je ne m'abuse, vous
aviez mentionné que Montréal était une des dernières régions à passer dans le
jaune. Ça allait relativement bien. Est-ce que ces nouveaux cas changent la
donne?
M. Dubé : Ah! je suis content
d'avoir la question parce que, vous savez, j'aime les chiffres, mais je vais
essayer de répondre rapidement, O.K.?
En fait, quand on ajoute 200 cas dans
une semaine... Puis c'est à peu près ça, là, qui est arrivé à Montréal, c'est
que ces cas-là auraient dû être enregistrés du 9 au 15 septembre, et ils
ont été enregistrés dans une journée. C'est pour ça qu'on les a replacés. Parce
que, vous savez comment on résonne, maintenant, c'est une moyenne mobile qu'on
regarde, on ne regarde pas juste une journée. Alors, je peux vous dire que,
lorsqu'on replace ces cas-là, la moyenne mobile passe d'à peu près 270 cas
par jour à 300 cas par jour. Puis, quand vous ramenez ça à des cas par million,
la différence, elle est minime.
Alors donc, c'est pour ça qu'on a été très
transparents, on a dit : Voici ce qui est arrivé. On veut voir si la
tendance, elle est bonne. Puis, même, elle s'améliore en faisant ça parce qu'on
aurait faussement donné des résultats pour hier, le 16 septembre, qui
auraient été faux parce qu'on n'avait pas la bonne information. Alors, moi,
j'aime mieux dire : Malheureusement, les résultats ne sont pas rentrés
assez vite. Dre Drouin s'est expliquée ce matin au point de presse. Alors,
moi, je pense qu'il y a une bonne nouvelle là-dedans. Mais la décision, pour
répondre à votre question, n'aurait pas changé. On est dans la même zone.
M. Carabin (François) :
J'aimerais aussi parler de dépistage, le premier ministre qui désire atteindre
un plateau de 35 000 tests, donc environ 10 000 à 15 000 de
plus qu'actuellement par jour. Qu'est-ce que vous voulez faire avec ces
tests-là? Comment vous voulez les utiliser? Les envoyer dans les écoles? Les
envoyer dans les régions orange?
M. Dubé : Bien, je vais
répondre à la première partie parce que la stratégie de dépistage, c'est
vraiment docteur... Mais deux choses. La bonne nouvelle, c'est qu'il va y avoir
plus d'argent du fédéral pour le dépistage. Alors, toutes les choses que je
vous dis, là, qui font partie des éléments qui me chicotent en ce moment, là,
la question de l'équipement, engager du personnel supplémentaire, tout ce qui
est relié à l'argent, bien, on va avoir déjà plus d'aide pour faire les bonnes
choses. Ça fait que ça, c'est la très, très bonne nouvelle.
Et ça inclut, puis je l'ai peut-être
oublié, ce matin, puis ça revient à une question de votre collègue,
Mme Prince, un peu plus tôt, comment on peut faire plus avec les
laboratoires privés. On a déjà fait des ententes au cours des derniers jours.
Ça fait que c'est sûr que, s'il y a encore plus d'argent, on va pouvoir faire
ces ententes-là. Mais sur la stratégie, j'aimerais ça peut-être passer la
parole à Horacio, s'il vous plaît.
M. Arruda (Horacio)
: Vous
savez, la stratégie de dépistage évolue avec la situation, aussi,
épidémiologique. On se souvient qu'on avait de la difficulté à obtenir, dans la
première vague, des quantités de 14 000 tests. Mais, quand le premier
ministre vise 35 000, il veut se préparer aussi dans une perspective où,
quand on aura une deuxième vague, qu'on aura vraiment beaucoup besoin de tester
les gens. On teste maintenant... Il y a des gens qui viennent se présenter,
puis qui n'ont pas nécessairement de symptômes, puis que viennent se faire
tester, ou même pas de contacts. Il y en a qui se font tester, même, avant
d'aller à une fête pour s'assurer qu'ils sont négatifs, là. Puis ça, il faut
faire attention parce qu'il peut être négatif puis revenir positif le lendemain
matin.
Ça fait qu'actuellement on a la
quantité... avec les 20 et quelques mille tests qu'on fait actuellement, là, on
a vraiment la capacité de vraiment faire un bon portrait épidémiologique. Même,
on pourrait dire que certains tests, actuellement, qui sont faits ne sont pas
nécessairement à la bonne place, mais on a quand même... Il faut regarder les
taux de positivité, puis etc.
Ça fait que ce que veut dire le premier
ministre, c'est que, quand on va se retrouver dans une deuxième vague,
éventuellement, peut-être que 35 000, tests, c'est ce que ça va nous
prendre pour être capables de faire le bon portrait épidémiologique. On n'a pas
besoin de tester tout le monde non plus pour être capables de faire un portrait
épidémiologique quand on est en pleine crise.
Ça fait que, dans le fond, c'est une
perspective, parce que la capacité, il y a plein de contraintes. Il y a des
contraintes de ressources humaines aussi qui peuvent arriver, puis etc. Mais là
je pense que ce qu'on a démontré... Ce qu'on aurait voulu atteindre, je vous
dirais, dans la première vague, puis il y avait des manques de réactifs, plein
d'enjeux, 20 quelque mille tests, on ne l'a pas atteint. Là, on l'atteint, là.
On le dépasse, même, actuellement. Puis on verra à s'organiser pour avoir cette
capacité-là, 35 000 tests, que le premier ministre a demandée pour
être capables d'attaquer quand on va avoir beaucoup plus de cas que ce qu'on a
actuellement.
Le Modérateur
: Une
dernière question en français, qui nous provient de Radio X. Je cite :
«Selon Le Soleil, cinq personnes sur 26 qui occupent des lits
d'hôpitaux à Québec pour la COVID n'ont pas besoin de soins et sont là par
prévention afin qu'ils ne diffusent pas le virus dans des résidences pour
personnes âgées. Combien de cas semblables sur les 130 hospitalisations au
Québec? Et est-ce que ces personnes devraient être retirées du décompte afin de
ne pas gonfler artificiellement le bilan?»
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, je vais y aller. C'est une très bonne question parce qu'actuellement c'est
clair aussi, quelque part, que, parmi les éléments, je vous dirais, de
stratégie pour empêcher que l'infection se transmette dans certains milieux,
certains patients peuvent être dans certaines unités qui sont comptabilisées,
hospitalières, à partir des systèmes d'information, mais qui ne sont pas
véritablement des cas qui sont hospitalisés de façon active. C'est même des
gens qui pourraient même être déjà en train de guérir. Mais, pour ne pas
contaminer le milieu, c'est fait. On doit regarder ça de façon plus fine avec
nos gens. Ce n'est probablement pas une portion très importante, mais c'en est
une. Et je sais que, même à Québec, récemment, la donnée qui apparaissait dans
l'indicateur de gens hospitalisés, il y avait une partie de ces gens-là qui
étaient des gens qui étaient placés en attendant d'aller vers une RPA une fois
qu'ils seraient complètement non contagieux.
Le Modérateur
: On va
maintenant passer aux questions en anglais et on va commencer avec Mathieu
Lapierre, du journal The Gazette.
Lapierre
(Matthew) : Good afternoon. In Ontario, they
don't know how people are contracting COVID in about half of the cases they're
finding. Do we know how many... What percentage of cases here are we still
trying to find out where they caught COVID? Do we know where people are
catching it?
M. Arruda (Horacio)
:
…and it's an estimate, I can tell you, it's around, I would say, 25%, here, in
Québec, actually. That's what my people are reporting, because we always are
able to find back a relationship with a party, a familial party, or even with a
bar, or with other… But it's clear that, where it's going to be more, and more,
and more transmission in the community, it's sometimes more difficult to understand where the index case gets the disease. But
that's estimately what my people were telling me recently.
M. Lapierre
(Matthew) : And we're seeing a steady increase
in hospitalizations and intensive care unit occupation. Is that troubling at
all? Is it worrying to see that slight rise?
M. Arruda (Horacio)
: It's normal that, if there are more cases, that more people are
hospitalized. From what I know, it's still people who are from the long-term
care facilities or elderly persons. I think it's normal, but the rate is still
low, actually, comparing at what we had before.
M. Dubé : Can I add something?
M. Arruda (Horacio)
: Of course.
M. Dubé : It's too high. We should not see additional hospitalizations
because of... I think this is our job, it's to make sure it doesn't go up.
Le Modérateur
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : You said in French, Mr. Dubé, that
you don't like to see the scenes of people lining up to get tested, and some
people have to go back because they cannot get tested the same day and it's a
very hard situation.
So what is your solution
and what do you see... How the province will be able to do those testing but in
a more efficient way?
M. Dubé : Well, we started, over the last few weeks, to make sure that when
we saw the... of testing, and especially since we moved into eight yellow
zones, that people reacted. And we didn't want to say : No, you cannot get
tested even though maybe the necessity is not there, as Dr. Arruda said.
So we've been working
really hard with the CISSS and CIUSSS because they're the ones responsible in
those eight regions to manage that. I think, as I explained before, but I'll
repeat that because I appreciate your question, we try to work on the three
aspects of the process. Managing the files, managing the lineups, to me, it's
the most obvious thing that we should do, and we're not good at that. We're not
good at that.
I was in Montréal two months ago, and, at the first
open clinic, after an hour, we went around the block and we said : Just
give those people a ticket, and they'll come back in two hours. They don't need
to wait. But that's the minimum. I'm just talking about managing the lineup.
The second part is with
the labs. In the labs, right now, we have some issues because there are a lot
of tests, but I think we should do better. We had some questions about private
labs. I think we should use more. I think we should use more, and I think
that's something that maybe was not in our mindset, and I think we should do
it. So that's part of the process. There are some issues.
Now, the last part, and I
gave this example earlier, but I think I challenged... I talked to all the...
we say the P.D.G. of the
CIUSSS, at lunchtime, and I said : How can we have some people, for
example, at the Jewish that can connect with their patients by e-mail and texto
and we cannot do that on the French side? Why? Is the law different in French
than the law in English to make sure that we can't connect a medical report to
our patients? No. So why don't we take those best practices? So I think there
are simple things to be done on those three elements of the process to improve
the patient service.
Now, there are some
issues that are difficult, very difficult… are the human resources aspect of
it, because, when we have additional cases, as we do right now, we need the
personnel to serve them. And, unfortunately, we're limited in personnel because
you need the professional nurses to do this, and, unfortunately, we're short of
them right now.
So what I think the P.D.G. are saying : Well, I will need
to cut a certain service to give those tests. Right? This is what we call the
«délestage». I don't know how you say it in English, but you understand. You
need to let go certain services to take those nurses and… Now, we challenged
them again at lunchtime and we said: We're going to talk about it over the
weekend. Are there other people that we should use over... retired employees,
people that can connect? We've been discussing that. I'll tell you, we're going
to work on that all the next week to make sure… because I don't like this
quality of service. I don't like it.
Mme Senay
(Cathy) : The reason why you made a press
conference today is to encourage Quebeckers to respect the rules so yellow regions can go back to green and
the ones that are close to the orange color, they should get a warning. Why don't
you reduce the number of people in private gatherings then if you don't want to
go to orange? Because it's a very complicated process if you want to come back.
So, first of all, why don't you reduce the number of people in private
gatherings or why don't you raise the fines? The Ontario Government is about…
has just tabled a bill to raise the fines from $10,000…
and they can reach $100,000.
M. Dubé : I'll tell you, we are in discussion on those things. I think you'll
have some elements from Ms. Guilbault tomorrow. That's the reason she's making
a press conference. And I think, in parallel, we'll follow very closely the
numbers because I think it's a balance of doing the right thing… I think we've
been increasing the measures. I don't like closing alcohols at 12, we don't
like putting people with masks in the RPA, we don't like those things, but we
need to do them. If we need to have those additional measures that you're
referring to, additional increase… I don't want to scoop what Geneviève will be
telling you tomorrow, but I think you'll see some… all those decisions that are
justified by the groups or the regions being in the yellow zones. And you will
see that tomorrow.
Le Modérateur: Kelly Greig, CTV.
Mme Greig
(Kelly) : Good afternoon. How much of an
impact, do you think, from a Public Health stand point, would having police
breaking up parties at home make on transmission? What would the impact be if
police were given that power?
M. Arruda
(Horacio): You know, the impact would
be if it makes people do less kinds of those things. It's clear that, if it's a
risky situation or behavior, by
having, I would say, police doing this kind of thing would be helping probably
the case of lowering the numbers that… as we do that with any contravention for
high speed. When you see the police, you go down. So, you know, that's the
issue.
But, at the same
time, there is, I would say, analysis to be done by the Vice-Prime Minister, Mme Guilbeault, around
the capacity, how to do it. There is laws. You cannot get into a house without
any mandate, and things like that, because of respecting privacy. But I think
that's part of all the things that are thinking actually. That's a good question. You have good questions, and that's questions that we have too. We are now
looking at it.
And, you know, the
thing is what is the right timing to do it? If we go too fast, people can react
in a bad way. If we are too slow, that's too late. So, that's exactly what we
are evaluating. But you have good questions that, I can tell you, are discussed by everybody here.
Mme Greig
(Kelly) :Thank you. Mr. Dubé, you spoke about the long weekend that we just had. But,
looking at the calendar, this coming weekend, for instance, is the Jewish high
holidays, Rosh Hashanah, a traditional time to gather with family, Thanksgiving
in a month or so. Is the message, here, that you should not be celebrating
these holidays at this point?
M. Dubé :
Well, I think you can still celebrate, but with a reduced number of people. I
think, if we just get this message that… I'm going to repeat that. We got back
to, I would say, a level of normality that is acceptable with all the
restrictions that we have, but we are able to see the people we like. But we
need to have small numbers. We need to respect distantiation. And, to the question: Should we go down from 10 to six,
that would have also a big impact. We don't want to go there.
So, at least, in this
weekend, if you see, for religious reasons or for just pure friendship… please
make sure you respect those rules and make sure you keep the distance between
the people. And I think, in that sense, we could see some good numbers over the
next 10 days, and that would be good news «pour l'Action de grâces» in October.
That would be fun.
Le Modérateur
:
Raquel Fletcher, Global News.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon. A Montréal High School has closed now for two
weeks because of an outbreak, and I was wondering if you could tell us how much
of a concern this is and how close we are to seeing this happen in other
schools.
M. Arruda (Horacio)
: You know, the specific situation of that school is one situation. We cannot extrapolate exactly what is done there elsewhere because
of the community and everything. So what is important to understand… that, when there's going to be outbreaks in schools,
everything is going to be made to make sure… that contains that. Actually,
there is schools with cases, but not big outbreaks. In that specific situation, there was a lot of exposition and
contacts. And there was a big screening done over there and then the situation is getting controlled. But it's
not because it's going there that it's going to be the same thing everywhere in
the province, even in the same region.
Mme Fletcher (Raquel) : The Premier, yesterday, explained the challenge when it comes to
forecasting the predictions for this Fall, and you mentioned it a little bit
again in French, but can you just explain… If we're seeing this increase in the
number of new cases, but we're not seeing that increase in hospitalizations, and, thankfully, we're not seeing it in the number
of deaths either, so wouldn't that suggest a more positive scenario for the
Fall or are you concerned that that is maybe hiding something to come? Are you worried that that's a trend that is maybe hiding the fact
that a tragedy is waiting to come? What is the concern with that?
M. Dubé : Well, I think, if you don't mind, I'll just go back to this graph
here. One of the reasons that l'INSPQ, l'Institut national de santé publique, has not been reviewing the
forecast since May, because we were on this trend where it's really difficult
with this low number of cases to make forecast, for
example, for hospitals' rooms, because we were on this
trend.
Now, if there is a sense
of increase here, they need to have now... and I will pass the puck to Horacio,
because now we need maybe other measures. And I think this is what l'INSPQ is
working on right now.
M. Arruda (Horacio)
: They will use how many contacts are generated by cases, because
this is a high-risk situation. They will need to know what will be the
percentage of people using covering masks and everything. They will also need
to have the reaction of the population to that situation. When we were in the beginning in the... first
wave, with hospitalisations, with cases, the model was based on those
variables.
Now, it's not good. So
it's why our expert, M. Marc Brisson, which is well-known around the
world, is actually looking to
another type of data, applying in it to the summer thing and make projections
in relation to different inquiries that are made of how the population is reacting and applicating the
recommendations.
M. Dubé : And can I just add one point that I think is important, that the Prime Minister mentioned this morning? When
you look at this curve here, the flat part, we're exactly in the optimistic
version that we had in May and June. That is the good news, but I wouldn't take
that as an assurance that thing will go that way.
So that is the reason, I
think, we said: OK, let's have an update on different methods to make sure that
we get the optimistic and the pessimistic scenarios as we did before. But, as
we said this morning, to clarify things, it will take a few weeks. In the
meantime, let's contain the curve. That is our job.
M. Arruda (Horacio)
: And this is a very bad virus, I can tell you. If you get to sleep
or if stop doing things, it comes back.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup. Merci, messieurs.
(Fin à 14 h 3)