(Huit heures deux minutes)
La Modératrice
:
Bonjour à tous. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois.
S'adresseront à vous Mme Méganne Perry Mélançon, porte-parole en matière
de sports et saines habitudes de vie, et M. Paul St-Pierre Plamondon, chef
du Parti québécois.
Mme Perry Mélançon, la parole est à
vous.
Mme Perry Mélançon : Merci,
Anne-Sophie. Bonjour. Deux sujets dont je veux vous parler ce matin.
D'abord, les décisions du gouvernement,
bon, pour ce qui touche le déconfinement des sports, c'est très, très graduel,
hein, ce qu'on nous a annoncé, là. C'est très, très minime pour les zones dites
orange maintenant, encore un confinement complet pour les zones rouges. On
entendait encore ce matin les fédérations qui crient... bien, qui disent :
On est prêts, on a toutes les mesures sanitaires déjà bien instaurées, on est
prêts à reprendre une certaine forme d'entraînement.
Je ne pense pas que les demandes sont
déraisonnables. On ne demande pas des matchs, des tournois, c'est vraiment de
pouvoir reprendre une activité physique saine pour nos jeunes. Je ne sais plus
comment le répéter à la ministre Isabelle Charest, mais je pense qu'il faut qu'on
nous donne un peu de prévisibilité, là. Les jeunes ont besoin de s'accrocher à
un espoir, savoir quand est-ce qu'ils vont pouvoir rattacher leurs patins ou, bon,
faire toutes sortes d'activités. Même le badminton, présentement, n'est pas
permis en zone rouge.
Alors là, on a besoin d'explications
claires, de savoir quelle est la date prévue. Quels sont les avis de la Santé publique?
On va le demander encore, c'est bien certain. Eh bien, je pense que, là, les
jeunes ont assez attendu et les fédérations ont assez prouvé que leurs
protocoles étaient prêts pour s'assurer de toutes les mesures de distanciation,
etc. Alors, pour nous, c'est fondamental que nos jeunes puissent reprendre leur
sport rapidement, et on a besoin d'une date ce matin.
Alors, deuxième point, bien, c'est
évidemment le programme d'aide qui a été bonifié par le ministre de l'Économie.
C'est bien beau, la bonification, mais ce qu'on entend encore sur le terrain
depuis tous ces mois-là, c'est que les restaurateurs n'ont pas accès aux sommes
qui se trouvent dans l'enveloppe. Et, pour toutes sortes de raisons encore, on
entendait que des gens qui étaient en situation financière acceptable ont des
refus présentement parce que leur situation est précaire en raison de la COVID.
Il y a toutes sortes de critères beaucoup trop contraignants qui sont demandés
aux entreprises pour pouvoir avoir accès aux programmes tels que l'AERAM.
Alors, il va falloir que le ministre
finisse par comprendre que c'est les critères dont il s'agit, l'assouplissement
des critères, qu'on enlève les cautions personnelles. Ça, c'est fondamental. Il
va falloir qu'on traite les demandes en dedans de sept jours, parce que,
présentement, les délais sont excessivement longs pour recevoir des prêts, des
prêts, là, je le rappelle. On surendette nos entreprises. C'est ce qu'on disait
hier au ministre.
Alors, bien, on s'attend à beaucoup plus
pour que nos entreprises puissent remonter la pente. Le ministre, là, est
conscient, en donnant encore des prêts et en bonifiant son programme, que les
entreprises vont encore avoir des difficultés financières pour plusieurs mois.
Alors, on s'attend à beaucoup plus du ministre de l'Économie et, bien, on
redemande… On retend la main encore ce matin pour enlever tous les critères
contraignants dans ces programmes d'aide.
Merci. Je cède la parole à mon chef,
Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci beaucoup, Méganne. Bonjour, tout le monde.
J'aimerais revenir sur notre demande au
Parti québécois de réouvrir les gyms partout au Québec. Et j'aimerais, ce matin,
attirer votre attention sur deux documents qui me semblent importants. Hier, je
vous parlais de la chronique de Marie-Claude Lortie, qui nous amène à une
étude de Stanford, qui dit : Probablement que les mesures les plus
contraignantes ne sont pas les plus efficaces.
Là, je veux porter à votre attention… Des
fois, on l'oublie, là, mais, le 5 novembre dernier, Radio-Canada publiait
un article qui nous indiquait que la Santé publique de Montréal demandait la
réouverture des gyms, basé sur la science. Et ce qu'on pouvait lire dans ce
rapport-là, là, les extraits qui ont coulé dans cet article-là, c'est que la
directrice de la santé publique de Montréal jugeait que les effets négatifs
majeurs sur la santé physique et mentale devaient être considérés par rapport
au confinement et que, dans ce contexte-là, on pouvait rouvrir les salles
d'entraînement sportif. La présence d'un entraîneur qui porte un masque serait
permise, mais pas les activités en groupe. La directrice souligne l'importance
de permettre la pratique d'activité physique pour limiter les effets de
l'isolement.
Ça, c'est de la science. Et je vous dirais
que c'est la seule science disponible au Québec en ce moment, parce qu'à ma connaissance
jamais la Santé publique nationale n'a émis, rendu public un quelconque avis de
Santé publique contraire à cet avis public là qui a coulé le 5 novembre
dernier, à un moment, je vous le rappelle, où il y avait beaucoup plus de cas
par jour, en termes de contagion, que ce qu'on a présentement.
Avant de faire notre sortie hier, nous
avons fait une revue de la littérature scientifique à l'international également.
J'aimerais attirer votre attention sur un deuxième document, une étude de la
Santé publique norvégienne, datée de l'été dernier, en collaboration avec l'Université
d'Oslo, qui s'intitule, c'est en anglais, là, Randomized Re-Opening of
Training Facilities during COVID-19 pandemic. Et, en gros,
l'étude porte sur… «We investigated COVID transmission attributable to training
facilities.» Et la conclusion, c'est: «Provided good hygiene and social
distancing measures, there was no increased COVID spread at training facilities.»
Donc, traduit, là, spontanément, ça veut dire : Suite à notre
étude, il n'y a pas de transmission supplémentaire attribuable aux salles de
gym… suivant l'étude conduite par la Santé publique norvégienne et l'Université
d'Oslo.
Ça, c'est la science dont on dispose. Si
on était dans un État qui partage librement les études de santé publique de
manière distincte du politique, peut-être qu'on aurait d'autres avis. Mais, au Parti
québécois, on porte la voix de plusieurs personnes qui ont besoin de bouger. On
fait une revue de la littérature scientifique, et il y en a, de la science au
soutien de ce qu'on demande. Et on aimerait également souligner qu'il y a une utilisation
de l'argument de la Santé publique par le gouvernement qui nous semble
dangereuse.
Hier, en point de presse, j'ai été étonné
de voir Mme Guilbault dire essentiellement : Si on ne peut pas avoir de
barrages, c'est en raison de la Santé publique. Ça me semblait beaucoup plus
être une question de sécurité publique. Souvenez-vous également du travail de
mon collègue Pascal Bérubé, lorsqu'on a découvert que les restaurants, qui, d'ailleurs,
avaient été suggérés… La Santé publique de Montréal avait suggéré la
réouverture des restaurants sur les terrasses, au moins. On a appris par la
suite que ce n'était pas une décision de la Santé publique, mais c'est une
décision politique.
Donc, ce que je vous dis ce matin, c'est :
Il faut qu'il y ait une place pour l'opposition de proposer… une place pour l'opposition
de mettre en lumière la science disponible, de la même manière qu'on met en
lumière le fait que les tests rapides sont utilisés partout dans le monde,
fondée sur la science, bizarrement, la science, au Québec, n'est pas la même, de
la même manière qu'on souligne l'inertie aux aéroports, basé sur ce qu'on a pu
lire de scientifique. Donc, c'est important que l'opposition ait cet espace-là
pour faire valoir l'état des lieux au niveau scientifique et proposer des
choses qui, à nos yeux, amélioreraient la santé des Québécois sur le plan
mental et physique.
Et là-dessus je prends vos questions.
M. Laforest (Alain) : …que
vous ramenez un peu pour justifier le fait que vous vous appuyez sur la science
pour demander la réouverture des gyms. Mais, si je vois l'article que vous nous
présentez ce matin, ce sont des déclarations qui datent de novembre. Vous vous
basez sur une étude de la Norvège. Mais la Santé publique n'est pas revenue
depuis novembre là-dessus, sauf qu'elle vient de donner l'autorisation d'ouvrir
les gyms en zone orange. Qu'est-ce qui vous dérange là-dedans? C'est parce
qu'on n'ouvre pas en zone rouge? Si on considère, en zone rouge, qu'on n'ouvre
pas, c'est probablement que la Santé publique, après trois mois, juge que c'est
dangereux. Moi, je ne suis pas un scientifique, mais c'est l'impression que
j'ai. Non?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, ce que la Dre Drouin disait dans son rapport de novembre, c'est :
Si la pandémie est pour être à moyen et long terme, si on demande plusieurs
mois de confinement et d'isolement à la population, on ne peut pas seulement
considérer le nombre d'hospitalisations puis le nombre de cas par jour. Il faut
également considérer la santé mentale et physique. C'est ça, l'essentiel de ce
qui a coulé du rapport de la Dre Drouin de novembre dernier. Et, lorsqu'on
regarde les études sur le risque réel de la réouverture des gyms, ce qu'on a de
disponible, c'est que c'est un risque très, très, très faible, exactement ce
que les propriétaires de gyms disaient à l'automne, à savoir : Il n'y a
pas eu d'éclosion dans nos salles de conditionnement.
M. Laforest (Alain) : Ça ouvre
en orange, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Seulement, sauf que, si la région de Montréal est pour être en zone rouge pour
encore longtemps, nous, ce qu'on disait hier, à juste titre, je crois, c'est
que la Santé publique doit rentrer dans l'équation la santé mentale et la santé
physique des gens. C'est pour ça qu'on demande que certains sports qui sont à
très faible risque, comme le badminton, une joute de curling, une joute de
tennis ou je ne sais pas quoi d'autre… Mais il y a une série de sports qui sont
à très faible risque. Il y a des activités, comme l'entraînement en salle
d'entraînement, qui sont à très faible risque. On demande à la Santé publique
de considérer dans l'équation les études dont je vous parle et la santé mentale
des gens parce qu'on est inquiets puis parce que, comme opposition, on
représente ces gens-là.
M. Lacroix (Louis) : Vous ne
faites pas confiance à la science québécoise, en ce sens que M. Legault
est arrivé en conférence de presse cette semaine en disant : On n'ouvre
pas les gyms en zone rouge parce que la Santé publique nous dit de ne pas le
faire. On a un avis de la Santé publique qui nous dit de ne pas le faire. C'est
ce qu'il a dit textuellement. Ça, ça veut dire que vous citez des…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Des avis de santé publique…
M. Lacroix (Louis) : …avis de
santé publique de la Norvège, puis tout ça. Donc, vous ne faites pas...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
…de Montréal.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
local, mais, apparemment, ça ne doit pas avoir eu un gros impact au DSP, à la santé
publique nationale, parce qu'eux autres, ils n'ont pas retenu ça. Alors, vous
ne faites pas confiance, si je comprends bien, à la science québécoise, aux
avis du Dr Arruda?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je demande plutôt à la Santé publique de nous fournir l'avis contraire. Tout ce
qu'on a en ce moment, c'est un avis qui dit que ce serait une bonne idée. Et,
souvenez-vous, pour les restaurants, c'était la santé publique de Montréal qui
disait : Ouvrez les terrasses, il n'y a pas de problème. La réponse du
gouvernement, ça a été de ne pas le faire. Par la suite, on a appris que ce
n'était, en fait, pas la décision de la Santé publique, mais bien une décision
politique.
M. Lacroix (Louis) : …c'est
une décision de la santé publique de Montréal.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Donnez-nous…
M. Lacroix (Louis) : Vous
dites : On demande des preuves. Donc, vous ne faites pas confiance à la
Santé publique. Si vous demandez des preuves, c'est parce que vous ne faites
pas confiance à ce qu'ils disent.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, non, c'est parce que, depuis huit mois, on demande de la transparence
puis on ne l'obtient pas. S'il y a un avis contraire qui indique que les salles
d'entraînement sont un lieu à risque de transmission, contrairement à cette
étude norvégienne et contrairement à ce que la Dre Drouin nous disait en
novembre dernier, si cet avis existe, qu'on nous le fournisse. Mais il y a des
gens qui ont besoin de bouger. Et donc moi, je pense, c'est légitime de
demander l'avis de manière transparente et publique, qu'on comprenne la
logique, parce que, suivant ces documents-là, c'est une logique qui est très
difficile à comprendre, comme le système de couleurs, d'ailleurs.
Mme Gamache (Valérie) : Mais
vous ne trouvez pas que c'est dangereux? C'est un avis qui date du mois de
novembre. On est rendus maintenant au mois de février. Il y a des variants,
dont des variants britanniques, qui sont extrêmement contagieux, qui sont
arrivés. Et là vous nous citez, à titre d'exemple scientifique, un avis de Mme Drouin
en novembre. La situation n'est plus la même. Ce n'est pas dangereux de vous
présenter au micro comme ça et de demander des choses comme ça, de remettre en
doute la science?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je suis vraiment en désaccord. Quelle science? Qu'on nous fournisse l'avis
daté de février qui nous dit que cet avis-là, seulement quelques mois plus
tard, est devenu invalide, puis que Dre Drouin, tout ce qu'elle a dit est
maintenant inapplicable. Qu'on nous la fournisse, cette science-là. Mais il y a
une confusion constante dans ce gouvernement entre la politique et la science,
ce qui explique qu'on dort présentement sur 2 millions de tests rapides,
alors que l'Ontario en redemande. Tu sais, il faut en prendre puis en laisser,
là, au niveau de la science. C'est très difficile, au Québec, de distinguer le
politique de la science. Et, si jamais il existe un avis de santé publique, sur
l'ouverture des gyms, qui, en date de février, rejette toutes les conclusions
de novembre dernier de la part de la Dre Drouin, très bien, qu'on nous le
fournisse, puis ce sera meilleur, on comprendra.
M. Laforest (Alain) : Donc,
vous dites que les quatre médecins qui ont fait… qui ont expliqué pourquoi on
n'allait pas avec les tests Panbio sont dirigés par le politique?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je constate que la science n'est pas la même en Ontario qu'elle ne l'est
au Québec, et je trouve ça très curieux.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Sentez-vous en ce moment que vous êtes condamné à jouer le rôle de gérant
d'estrade? Parce que j'ai l'impression que vous répondez avec votre coeur, là…
votre sortie ce matin.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je défends le travail de l'opposition, qui est déjà étroit en raison de ce que
j'ai décrit plus tôt comme un monopole du message par le gouvernement lors des
points de presse. Et je démontre que l'opposition travaille fort pour défendre
l'intérêt de la population en se fondant sur la science disponible. Le gouvernement
n'est pas transparent depuis le début de la crise sur ce qui est un avis de
santé publique. Il ne les rend pas publics au fur et à mesure.
Donc, nous, on se fonde sur ce qu'il y a
de disponible sur le plan scientifique. On écoute notre population qui nous dit :
On a besoin de bouger. Au niveau de la santé mentale et de la santé physique, on
a l'impression que ce n'est pas considéré. Puis on pense ça, nous aussi, quand
on regarde la littérature à l'international, la littérature scientifique.
Donc, s'il y a un avis contraire, qu'on
soit transparents. On le demande depuis huit mois. Le premier ministre Legault lui-même
a dit que, dorénavant, tout serait transparent. Parfait. Rendez public l'avis
du Dr Arruda qui viendra nous expliquer en quoi l'avis du Dre Drouin
n'est plus valide et en quoi cette étude norvégienne de la santé publique
norvégienne n'a aucune valeur au niveau des probabilités de transmission dans
une salle de gym. J'ai hâte de lire ce document-là. Ça serait mieux pour toute
la population québécoise.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Quand le premier ministre annonce des changements majeurs, là, comme il l'a
fait il y a quelques jours, souhaiteriez-vous une rencontre, un briefing
technique avec la direction nationale de santé publique?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce serait super. Si on pouvait avoir les avis par écrit, distinctement du politique,
puis si on pouvait poser des questions directement au Dr Arruda sur la
base de ces avis-là, ce serait vraiment une avancée.
Prenons la question très légitime d'hier.
On a simplement demandé… On constate que la zone orange ne répond plus aux
mêmes critères qu'il y a quatre mois. Soit, pouvez-vous nous dire maintenant
quels sont les critères, notamment quels sont les critères pour une zone jaune
puis une transition à la zone verte? Le gouvernement nous a répondu : Ce n'est
pas de vos affaires, on ne vous le dira pas. Puis après il invoque la science. Un
instant, là, si c'est de la science, rendez la science disponible puis ensuite
vous expliquerez votre position politique. Mais, si vous ne rendez pas
disponibles les avis scientifiques qui sont contraires à ce qui est la science,
la littérature scientifique disponible, bien là comment voulez-vous qu'on
comprenne puis comment voulez-vous que l'opposition puisse faire avancer, là, l'intérêt
de la population?
Nous, notre rôle, c'est d'être un
porte-voix pour plusieurs personnes qui, sur le plan de la santé mentale et de
la santé physique, souffrent énormément d'un confinement qui a été remis en
question par une étude de l'Université Stanford, à savoir est-ce que c'est
vraiment efficace, les confinements, les couvre-feux. Moi, j'étais très
d'accord avec la chronique de Marie-Claude Lortie là-dessus, qui soulevait la question,
est-ce que c'est vraiment efficace. Les études... Celle de Stanford dit qu'il
n'y a pas de corrélation.
M. Larin (Vincent) : …vous
poser une question sur le tramway?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, oui, oui.
M. Larin (Vincent) : La
CAQ, là, qui justifie un peu sa décision, là, de ne pas appuyer le projet en
disant que la nouvelle mouture ne desservira pas assez… Ils ont donné leurs
raisons, entre autres… Qu'est-ce que vous en pensez? Trouvez-vous que c'est
légitime ou est-ce que...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Depuis le début, la question qui se pose par rapport au tramway, c'est
pourquoi, dans d'autres projets, on est si pressés qu'on est prêts à faire un
projet de loi n° 61, là? On était prêts à mettre de côté les lois environnementales,
à mettre de côté les consultations populaires, à mettre de côté le travail
parlementaire pour accélérer des projets.
Dans le cas du tramway de Québec, c'est
l'inverse, tout est une bonne raison pour retarder et empêcher le projet
d'aboutir. Ça semble être un dédale infini d'excuses, de raisons, de délais.
Donc, il y a, à mon avis, tout simplement un problème de volonté politique, et c'est
ça qu'il faut questionner par rapport à la CAQ. Y a-t-il vraiment une volonté
politique de faire atterrir un système de transport collectif pour la ville de
Québec? Comment expliquer que la ville de Québec ne semble pas être dans les
priorités de ce gouvernement-là, alors que, dans d'autres projets, comme le
REM, on semble vouloir avancer rapidement?
C'est ça, la vraie question.
M. Larin (Vincent) : Ils aimeraient
voir échouer le projet de tramway?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il n'y a pas de volonté politique de le faire aboutir, en tout cas, parce que
toutes les raisons semblent bonnes retarder l'échéance et prolonger les délais,
alors qu'à mon avis, s'il y avait une bonne volonté politique de faire atterrir
le projet, ça ferait un bout que le projet serait en chantier.
M. Lacroix (Louis) : Parlant
de transparence, qu'est-ce que vous pensez de la décision du DPCP et
l'accusation de la police de Montréal concernant cet individu, là, qui aurait
présumément agressé un policier puis qui a été libéré carrément au palais de
justice hier?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est très étonnant comme histoire, inquiétant, mais je pense que seulement une
enquête peut nous donner l'heure juste sur ce qui s'est réellement produit.
Donc, je commenterai lorsqu'on aura les résultats d'une enquête, parce que les
faits semblent pour le moins ahurissants. Donc, on va attendre les résultats de
l'enquête puis ensuite...
Mme Gamache (Valérie) :
Est-ce que vous avez l'impression qu'il y a eu du profilage là-dedans?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est ça. Je ne peux pas donner une impression si je n'ai pas de faits. Allons
chercher les faits puis ensuite on prendra... Je pense, ça vaut la peine de se
pencher sur cette question-là. Là, ce n'est pas un fait anodin. Prenons-le très
au sérieux. Allons chercher tous les faits avec une enquête qui est rigoureuse.
Puis après je pense qu'il va falloir commenter, en effet. C'est un sujet très important
dans une société. Si des gens sont condamnés en justice ou leurs libertés sont
brimées sur des bases arbitraires… Le principe de la règle de droit, en société,
ne doit jamais, jamais, jamais être brimé. Donc, allons chercher les faits de
manière rigoureuse, puis ensuite ça me fera plaisir de...
M. Lacroix (Louis) : …en
présence d'une enquête bâclée? Parce que c'est une caméra de surveillance de
Transports Québec qui a entraîné la libération de cet individu-là, là, il
semble.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, sauf que, là, ce qu'on annonce, c'est qu'il va y avoir une vraie enquête
sur ce qui s'est produit. On a besoin de faits rigoureux puis ensuite on
commentera. Mais ne prenons pas à la légère une histoire comme celle-là. On est
dans une société de règles de droit.
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant les annonces qui seront faites pour les cégeps et les universités,
plus en détail cet après-midi, là, est-ce que vous avez l'impression que c'est
une espèce de fausse soupape qu'on donne aux étudiants à ce moment-ci? Parce
que, bon, les sessions sont déjà commencées. Plusieurs étudiants, par exemple, qui
sont inscrits à l'Université Laval sont à Montréal, sont n'importe où, sauf à
Québec. Avez-vous l'impression que c'est une fausse soupape qu'on donne?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je préfère qu'on avance. Donc, il y a quand même eu une soupape dans cette
histoire-là. On essaie d'encourager une forme de présentiel au niveau de notre
système d'éducation supérieur.
Moi, ce qui me préoccupe davantage,
honnêtement, c'est qu'on ait annoncé 100 millions de dollars le 2 novembre
dernier en aide à la santé mentale, que ces sommes-là ont été distribuées aux universités,
mais qu'en date d'aujourd'hui, lorsqu'on demande aux associations étudiantes,
aux étudiants ce qui se passe, il n'y a pas de services supplémentaires, il n'y
a pas de soutien supplémentaire. Ça, ça m'inquiète énormément.
Pour ce qui est du déconfinement graduel
de l'éducation supérieure, je pense que c'est toujours la même chose avec le
gouvernement actuel. Entre l'annonce puis la mise en oeuvre, qu'est-ce qui va
se passer? Est-ce qu'on donne aux institutions le moyen de faire atterrir ça
correctement? Est-ce que ça va se faire de manière planifiée ou est-ce que ça
va se faire de manière brouillonne? Je pense, c'est ça qu'il faut regarder.
Mais moi, je reviens sur la santé mentale.
S'il y a 100 millions d'annoncés puis que l'argent est, en principe,
versé, on devrait voir des résultats sur le terrain, de l'aide, des
psychologues, des services. Et la rétroaction que nous, on obtient, c'est que
c'est encore très, très invisible. Ça, ça m'inquiète. On est au coeur du
moment, là, où est-ce que les jeunes ont besoin d'aide.
La Modératrice
:
Questions en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. About the sad story of
Mamadi Camara, what does that tell you about the need for police officers to
wear body cameras all the time so there is no confusion?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Actually, I had that as a proposal during the race, the
leadership race. So, in my plan to fight racism, I had... one of the components
was to have cameras on every policeman so that we get the story straight and
quick. And I think that should be seriously considered, yes.
Mme Senay (Cathy) : Are you in favor of an independent investigation, an inquiry?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : We should have that as well, yes.
Mme Senay (Cathy) : And, about the fears of this story raising this apprehension of
racial profiling, we're in the midst of it, I mean, this proves that this
confusion, probably...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, we have to be careful before we
say this proves… We need to go through an investigation to try to really
understand what is the sequence of events that led to that situation. And, I
think, when we're going to have those facts straight, we'll have to comment. But
we need to take that situation very seriously, I think, because it's a matter
of rule of law. It's very important, in a society, that people are judged and
get an application under the law that is equal, and that's an issue that is
very important to me. I went on this topic during the race. I had one series of
proposals to fight racism, and it's all in that. I can send it to you if you
want.
Mme Johnson (Maya) : Just a follow-up on Cathy's question. You said earlier that we need
to wait for the facts. There are some facts available in front of us. This man
was arrested, charged, spent six nights in jail, and the judge saw fit to have
the handcuffs taken off right away, have him walk right out of the front door
of the courtroom, which is almost unheard of.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It's not unheard of. Often, in
investigations, you go on a lead, and then that lead is incorrect. And the
worst is when it gets to trial, and there are stories of people being in jail
for 30 years for a murder they never committed. So it can go very, very
far. It's very scary. It's a very important topic in our society, make sure that people who are innocent are never sent to jail. But
where we don't have all the facts is what led the investigation to come to
certain conclusions that were incorrect. What was the sequence of events? I
think we need to get all the facts before we make general conclusions on how
the police did their work. I think we need to go through a real investigation
before we comment.
Mme Johnson (Maya) : Fair enough, but do you understand why people looking at what
happened yesterday…
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Oh! they're worried, of course.
Mme Johnson (Maya) : …in a very stunning reversal of all that we have been led to
believe about this man in this case, would say : This is a pretty clear-cut
example of how people of color can be falsely accused? They find themselves in
the wrong place at the wrong time, they end up being arrested and send to jail
and then they're found to not have done anything wrong, except maybe hold a
cell phone…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I think we need to go through the
investigation. Judicial mistakes and police mistakes happened for decades. We
try to minimize those mistakes. And we need to get the facts straight to validate
that hypothesis or not. But it's difficult for me, this morning, to comment on
that possibility. But we are taking it very seriously. So I think we should all
look at that and take... follow up on that investigation to make sure that we
have that conversation once the facts are on the table.
Mme Fletcher (Raquel) : …mental health. I just wanted to ask you about CEGEP and university
students. There's going to be
an announcement later this morning about, you know, somehow going back in person. Is the Government taking the right steps, do you think?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I think it is taking certain steps.
I'm worried that the way it lands is not at par with what is being announced,
that the institutions are let alone with the problems. And I'm worried about
mental health, making sure that the budgets that were announced are actually translating into real services.
Right now, that is not what we're seeing, and we're, like, several months after
the announcement.
Mme Perry Mélançon : I would add something about the equipments. We need to invest more.
The CEGEPs, the colleges, they don't all have the equipments to be hybrid
about, like, offering classes virtually. So, if there's no money invested in
that, it's, like, we've put the problem in the hands of the colleges, but
there's nothing that they can do to offer a very good quality education if
there's no money attached to it.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 8 h 27)