(Huit heures vingt-sept minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Alors, nous avons
Mme Lorraine Richard, notre porte-parole pour les aînés, qui sera suivie
de M. Paul St-Pierre Plamondon, le chef du Parti québécois.
Mme Richard : Bonjour.
Ce matin, si je suis devant vous, c'est parce que je veux dénoncer une situation
qui, selon moi, est inacceptable. Nos personnes âgées, ce sont une clientèle
très vulnérable. C'est une clientèle également qui s'appauvrit davantage. Et ce
qui se passe présentement dans les résidences privées pour aînés, c'est des
augmentations de logement vraiment inacceptables. Ça peut aller jusqu'à 20 %,
ce qui représente, pour les personnes âgées, une augmentation nette jusqu'à
450 $ par mois, 450 $ par mois quand on sait que, des personnes de
65 ans et plus, 60 % d'entre elles gagnent moins de
30 000 $. Donc, moi, ce matin, je demande à la ministre des Aînés
d'agir, d'agir rapidement pour que cesse cette situation.
On apprenait récemment qu'il va se
construire, d'ici les deux prochaines années, 70 nouvelles résidences
privées pour aînés, et on sait parfaitement bien que, pendant les cinq
premières années, les propriétaires peuvent augmenter, on le voit, jusqu'à
20 % leur taux de logement. C'est inacceptable. Et moi, j'implore, là, je
vous dirais, la ministre des Aînés, pour une fois, d'agir pour nos aînés. On ne
peut pas se permettre que des aînés soient obligés de déménager. Se trouver une
place où? Souvent, ils n'ont plus de famille, ils sont seuls. Puis, quand ils
ont décidé d'aller dans une résidence privée pour aînés, c'est pour en faire
leur chez-soi. Ce n'était pas dans l'intention de déménager.
Donc, Mme la ministre, agissez et agissez
rapidement. C'est une situation qui peut se corriger avec de la volonté
politique pour le bien de nos aînés, pour qu'ils puissent vieillir en toute
tranquillité sans se demander à chaque année, pendant les cinq premières années,
s'il va leur rester suffisamment d'argent pour payer le loyer à la fin du mois.
Merci.
Une voix
: Est-ce que
vous avez une déclaration à faire ou...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Juste couvrir quelques points qui sont importants. Je veux revenir sur deux
choses qui touchent les femmes, parce que ce n'est pas parce qu'on est le
10 mars, ce n'est pas parce que le 8 mars est passé qu'on doit
abandonner tous les sujets puis les causes légitimes qui ont été soulevés dans
le contexte du 8 mars.
D'abord, je veux revenir sur ce qui s'est
passé hier. Je suis vraiment déçu que la CAQ n'ait pas appuyé notre motion qui
visait à offrir du financement supplémentaire, un financement adéquat aux
maisons d'hébergement pour les femmes victimes de violence. Donc, c'est une
chose de faire des discours, c'est une chose de faire des communications dans
des heures de grande écoute, c'en est une autre d'agir. Et là on est, encore
une fois, devant une situation où... 100 % communication de la part du
gouvernement mais 0 % résultat, parce qu'il y a seulement 24 millions
d'accordés aux violences faites aux femmes. Cet argent-là ne se rend pas en ce
moment. Et, lorsqu'on examine les besoins réels de ces organismes-là, c'est
70 millions dont ils ont de besoin. Donc, soyons cohérents, s'il vous
plaît, surtout sur un sujet sensible comme la sécurité pour les femmes, le
sujet de la violence faite aux femmes.
Un deuxième sujet que je veux aborder, c'est
Pornhub. Pornhub, c'est 1 000 emplois, une industrie de plus de
1 milliard de dollars enregistrée au Luxembourg, une industrie qui pollue
nos vies de toutes sortes de manières. Pornhub pollue nos vies parce qu'il crée
de la dépendance, de l'addiction chez plusieurs personnes, parce qu'il mine la
santé de notre population de toutes sortes de manières, santé psychologique,
santé sexuelle, mine aussi la santé physique notamment des travailleuses de
cette industrie, parce que les services... l'achat de services sexuels est
directement relié à l'émergence grandissante de la pornographie en ligne, avec
tous les enjeux de sécurité que ça pose pour ces femmes-là, une industrie qui
est directement reliée à la traite des personnes — Montréal est une
des plaques tournantes dans le monde de la traite des personnes — une
industrie qui est directement reliée à l'exploitation de mineurs.
Donc, j'ai appris ce matin que le
gouvernement va mettre en place une commission sur l'exploitation sexuelle des
mineurs en ligne. Notre réponse, au Parti québécois, c'est : Parfait, c'est
un bon pas vers l'avant, mais c'est nettement insuffisant, parce qu'on doit se
pencher sur l'ensemble des dommages collatéraux d'une industrie qui ne paie pas
d'impôt au Québec ou presque, enregistrée au Luxembourg.
Et c'est pourquoi je reviens sur une
proposition qui m'est chère, à savoir : il faut taxer les revenus de cette
entreprise-là et, avec les recettes, il faut investir dans l'éducation
sexuelle, la prévention des violences puis de la traite de personnes, l'aide à
la réinsertion puis au soutien des travailleuses dans l'industrie du sexe et
surtout augmenter les ressources policières pour prévenir toute forme
d'exploitation de nos jeunes. Et cet argent-là, là, c'est Pornhub qui nous le
doit. Donc, quand Pornhub nous répond que ce n'est pas... ils ne sont pas une
compagnie canadienne, ils ne sont pas une compagnie québécoise puis qu'on n'a
pas de pouvoir de réglementation, là, la réponse, c'est : oui, on a un
pouvoir de réglementation puis on va l'exercer rapidement, puis c'est eux qui
vont payer pour tous les dommages qu'ils causent dans notre société.
Dernier point, rapidement, sur Alstom.
Donc, on apprend que le gouvernement octroie une subvention de
56 millions. Puis, il faut le nommer, là, c'est une subvention parce que,
quand on parle d'un prêt qui peut être pardonné, là, il ne faut pas prendre... il
faut respecter l'intelligence des gens, là.
Je constate qu'on n'a pas de politique
d'achat national québécois. L'impact de ça, c'est qu'on envoie nos contrats
pour le REM en Inde, puis ensuite notre usine de La Pocatière, qui avait
l'expertise, se retrouve dans des soucis financiers. Et qu'est-ce qu'on va
faire? Bien, on va prendre les fonds publics puis on va envoyer ça... Donc,
c'est les payeurs de taxes qui vont payer pour le fait qu'on n'est pas
capables, au Québec, de s'avantager, comme tous les autres pays le font. Je
rappelle que, dans le cas du Buy American Act, c'est 70 % de contenu
américain qui est exigé, et, dans des dossiers comme le tramway à Québec, on est
très, très timides, on demande à peine 25 %.
Donc, nous allons déposer une politique
sous forme de projet de loi. Ce n'est pas la première fois que j'arrive avec
ça, mais on va déposer une politique d'achat québécois qui permettra à des
usines, comme La Pocatière, de travailler puis de prospérer plutôt que
d'envoyer nos contrats dans des pays étrangers, puis ensuite devoir prendre les
fonds publics pour pallier à la situation, puis soutenir nos travailleurs.
Donc, ça fait le tour des points pour ce matin.
Donc, je vais prendre vos questions.
Mme Prince (Véronique) : …la
déclaration de M. Legault hier, lorsqu'il s'est adressé aux leaders en disant
qu'ils ont une responsabilité, et, s'ils ne suivent pas les recommandations de
la Santé publique, bien, ça veut dire qu'ils sont contre la science. Le bureau
du premier ministre nous indique qu'entre autres le PM visait des sorties que
le Parti québécois a pu faire dans les dernières semaines, là, tu sais, en
demandant la réouverture des gyms, ce genre d'affaires là. Est-ce que vous vous
êtes sentis visés directement quand M. Legault dit que vous avez une
responsabilité?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je me demande… Premièrement, je suis les consignes de santé publique en
tout temps. Donc, c'est faux de dire qu'on ne respecte pas les consignes. Au
contraire, on favorise le respect des consignes. Mais ce qui se produit, c'est
qu'à chaque fois qu'on pose une question, qu'on remet en question les décisions
gouvernementales on nous oppose la science.
Alors, la question, c'est : Elle est
où, la science? Est-ce que le gouvernement n'a jamais accepté de divulguer au
fur et à mesure, de manière distincte, l'information scientifique au soutien de
sa décision politique? Et je vous rappelle deux exemples. Les restaurants, ce
n'était pas une recommandation de la Santé publique l'automne dernier, et, justement,
les gyms et l'activité sportive... la Santé publique était sensible à la santé
mentale et physique des gens et recommandait de maintenir certaines activités.
Le gouvernement a pris une décision politique différente, mais on ne l'a pas su
sur le coup, on ne nous a pas présenté ça de manière transparente. C'est
seulement par après, lors de la divulgation des avis, qu'on a réalisé que le
gouvernement prenait des décisions politiques.
Donc, je pense que la santé mentale et
physique des gens, c'est une question sérieuse, et, malheureusement, le
gouvernement a sur son bureau, depuis plus de six mois, des plans de
déconfinement par sport qui seraient sécuritaires et graduels. Et, je réitère,
le gouvernement doit entendre que la position du Parti québécois, c'est qu'on
veut une pratique sécuritaire et graduelle des sports. Moi, je n'ai pas vu
d'avis de santé publique qui me permet de comprendre comment, au Québec, on
peut faire du patinage, comme ça a été permis pour la semaine… il y a quelques
semaines, mais on ne peut pas jouer au tennis à 20 mètres de distance. Il
y a…
M. Laforest (Alain) : ...vous
l'avez expliqué à plusieurs reprises. Revenons à l'essentiel de la question.
Vous l'avez prise comment, cette sortie-là? C'est de l'arrogance? C'est du
«crois sans poser de question»? Comment vous le qualifiez? Parce que M. Legault,
il en a pris, des décisions qui sont allées au-delà de la Santé publique.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui. Depuis le début, c'est que la confusion entre le politique puis la Santé
publique, qui est volontaire de la part du gouvernement, crée une confusion.
Mais, moi, mon rôle, comme chef du Parti québécois, c'est d'entendre la population
lorsqu'elle a des revendications légitimes, comme celle d'une demande d'écouter
l'expertise des fédérations sportives, d'écouter lorsque la Santé publique
valorise le sport.
M. Bergeron (Patrice) : ...par
cet appel qu'il a lancé aux leaders, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est-à-dire que ça n'affecte aucunement ma trajectoire puis ce que j'ai à dire
comme chef du Parti québécois.
M. Laforest (Alain) :
...fasse ça, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon?
M. Laforest (Alain) : Pour
vous, c'était correct qu'il fasse ça.
Journaliste
: Ou il se
trompe ou...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne me laisserai pas... Je ne changerai pas notre rôle de défense de l'intérêt
de la population et de remise en question légitime, dans le cadre d'une démocratie,
de certaines décisions politiques. Et, s'il y a des données de santé publique,
on a toujours été preneurs. On a toujours voulu se fonder sur la science, mais
c'est impossible d'avoir une discussion sur la science puisque les données
scientifiques ne nous sont pas fournies depuis des mois. Donc, est-ce que je
vais me laisser viser ou affecter par de tels propos?
Moi, je vais continuer d'être à la défense
de ces jeunes qui veulent bouger puis qui ont de bons arguments à faire valoir
pour une pratique, je le répète, sécuritaire puis une reprise graduelle,
responsable, qui est possible, de l'avis même du Dr Arruda, là. Il l'a dit
sur le patinage, il l'a dit sur le tennis, que ça ne posait pas problème.
Donc, il y a plusieurs questions que ça
soulève au niveau de la transparence. Puis, vous le savez, ça fait huit mois
qu'on parle de transparence. C'est simplement qu'on n'a jamais obtenu une
réelle transparence du gouvernement, puis ça crée la confusion qui explique,
là, les questions légitimes que vous avez.
M. Laforest (Alain) : ...hier
parler de possibles repas après, avec des gens de l'extérieur, une dose de
vaccin lorsque les 65 ans et plus seront vaccinés. Vous avez pris ça
comment? Est-ce que ça vous a fait penser à Noël?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
...c'est la même question. Est-ce que c'est de la science? Lorsqu'à Noël on a
passé un contrat moral, plus d'un mois avant les fêtes, alors qu'on n'a aucune
donnée probante épidémiologique sur la tendance de l'épidémie, est-ce que
c'était de la science? Est-ce que c'est normal de créer des attentes dans la
population? Peut-être.
Si c'est basé sur de la science, qu'on
nous la donne, mais, si c'est politique à nouveau, est-ce que c'est légitime de
faire ça? Est-ce que c'est sain pour la population de faire de la politique, de
mélanger la politique avec la santé publique? Je ne peux pas vous répondre
parce qu'il n'y a pas de transparence. Je ne le sais pas.
M. Larin (Vincent) : ...de
M. Legault de faire ça? Est-ce que c'était prématuré? Est-ce que c'était
justifié?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça soulève plusieurs questions légitimes, de vraies interrogations sur la
gestion de la crise, la peur de la science et la peur de la politique dans les
déclarations, dans ces points de presse là. Ça soulève vraiment des questions.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Est-ce qu'il y a quelque chose de démoralisant pour vous, au Parti québécois,
de constater, à travers les semaines et les mois, que beaucoup de vos anciens
employés sont maintenant à la Coalition avenir Québec? Je pense à Valérie
Chamula qui était attachée de presse de l'aile parlementaire du Parti québécois
dans la dernière législature. Elle est rendue directrice de cabinet. Il y a beaucoup
de cas de figure comme celui-là. Maintenant, on apprend, à Radio-Canada,
qu'Alexandre Cloutier sera à la tête de ce comité des sages de la liberté
académique. C'est beaucoup de figures péquistes qui ne sont plus dans votre
navire.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui. En même temps, on attire énormément de gens, des membres. On a des données
de financement extrêmement encourageantes qu'on va divulguer bientôt. Il y a
des choses qui vont très bien. On va dire la vérité, là, la CAQ distribue des
contrats. C'est vrai chez les artistes, c'est vrai chez les scientifiques, c'est
vrai dans le domaine politique. La CAQ a une machine gouvernementale
gigantesque et des budgets gigantesques et ne se gêne pas.
Là, par contre, dans le cas d'Alexandre
Cloutier, il faut distinguer, là. De ce que j'ai compris, il est à la tête d'un
comité qui se penche sur un sujet d'affaires... d'intérêt public. Moi, je pense
qu'Alexandre Cloutier a une contribution pertinente sur ce sujet-là.
Mais nous, on a demandé une commission
parlementaire, et ça fait plusieurs fois que le gouvernement ne se sert pas de
l'enceinte de l'Assemblée nationale, donc ne passe pas par un processus public,
indépendant, transpartisan, ce qui était notre demande, et nomme plutôt un
comité avec une personne en charge ou deux personnes en charge. Nous, on
réitère notre demande. Sans doute qu'Alexandre Cloutier a une contribution sur
ce sujet-là qui est la liberté d'expression, mais la chose à faire, c'est de
faire une commission parlementaire où tout le monde est entendu, puis où c'est
fait publiquement, pas un comité qui va procéder suivant ses propres règles
avec une divulgation, un caractère semi-public ou complètement privé.
Donc, on réitère notre demande :
commission parlementaire, tous les partis, tous les intervenants, pas de biais
ou d'a priori. L'Assemblée nationale sert à ça, puis, malheureusement, on ne
s'en sert pas.
M. Laforest (Alain) : ...vous
n'avez pas l'impression que le PQ est devenu le club de la ligue américaine de
la CAQ, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Le club de la ligue américaine?
M. Laforest (Alain) : Oui,
c'est-à-dire que les joueurs vont s'entraîner au PQ, puis après ça ils
transfèrent dans le club, là...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, au contraire. Le titre, à nouveau, de mon livre puis de tous mes efforts
des dernières années, c'est Rebâtir le camp du Oui. On rebâtit avec du
sang neuf, des éléments nouveaux qui sont forts puis on s'en va dans la bonne
direction. Donc…
M. Laforest (Alain) : …PQ, c'était
de revoir la structure. Bien là, il y en a plein…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce qu'on a fait.
M. Laforest (Alain) : Oui,
mais il y en a plein, de jeunes, là, qui étaient là, qui sont rendus maintenant
avec la CAQ, là, qui sont rendus avec le nationalisme caquiste.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Comme je vous dis, la CAQ a un budget imposant pour octroyer des contrats.
M. Laforest (Alain) : …pour
l'argent.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, je ne dis pas… Je ne connais pas leurs motivations, mais,
vraisemblablement, il y a de la place dans une machine gouvernementale caquiste
immense. Puis ça, ça ne change rien à ce que nous, on fait de bon au Parti
québécois, c'est-à-dire être pertinents, rebâtir en termes de capital humain,
de candidatures puis performer au niveau du financement puis des cartes de
membre. Puis c'est ça qu'on est en train de faire. Donc…
Mme Prince (Véronique) :
…est-ce qu'on pourrait entendre Mme Richard là-dessus? Parce qu'elle est
là depuis longtemps, au Parti québécois, puis c'est quand même des anciens
collègues. Est-ce que c'est possible de vous entendre là-dessus également?
Mme Richard… vous avez siégé avec Alexandre Cloutier, là. Est-ce que vous
êtes déçue de voir qu'il collabore avec la Coalition avenir Québec?
Mme Richard : Bien,
écoutez, Alexandre Cloutier, c'est un collègue que j'appréciais et que
j'apprécie encore, puis je pense qu'il peut apporter beaucoup, mais ce n'est
peut-être pas le gouvernement, le véhicule que j'aurais choisi. J'aurais
préféré, comme mon chef vient de vous le souligner, que ce soit une commission
parlementaire plutôt qu'un comité des sages. Mais j'ai beaucoup de respect pour
Alexandre. Mais c'est au gouvernement, là, que je m'adresse, en disant :
Vous n'avez pas choisi la bonne formule.
La Modératrice
: On va
prendre une dernière question en français.
M. Laforest (Alain) :
…au Parti québécois, là, vous en voyez, des jeunes avec qui vous avez travaillé.
Il y en a beaucoup qui sont rendus à la CAQ. Vous voyez ça comment, vous?
Mme Richard : Écoutez,
chacun est libre de ses choix. Mais moi, je vois des jeunes qui sont arrivés au
Parti québécois, là, récemment, qui ont le goût de travailler, qui ont le goût
de mettre la main à la pâte, qui croient au projet que nous avons à coeur,
c'est-à-dire faire du Québec un pays. Le camp du Oui est relancé avec des
nouvelles idées.
Pour ceux et celles qui nous ont quittés,
je vous dirais que, pour certains ou pour certaines, ça s'appelle de
l'opportunisme. Vous êtes au gouvernement, vous avez plus de pouvoir, plus d'«exposure».
Donc, pour ces personnes-là, je pense que… Je n'appellerai pas ça de la foi,
mais disons que l'idéal que nous avons, certains d'entre nous qui sommes encore
au PQ... Je pense que ceux et celles qui ont quitté, il y en a, parmi ces
personnes-là, qui n'avaient pas cet idéal, malheureusement.
M. Bergeron (Patrice) :
…question sur les résidences pour les personnes âgées. Vous savez que ces
fédérations de résidences là, actuellement, font du lobbying pour qu'on
augmente le crédit d'impôt, ce qui couvrirait, donc, les augmentations de
loyer. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, qu'on augmente le crédit d'impôt
qui est accordé par le gouvernement, que le gouvernement débourse davantage que
les 600 millions actuellement?
Mme Richard : Tout
d'abord, il faut savoir que le crédit d'impôt, il est accordé aux
bénéficiaires, aux locataires. Donc, ça leur permet… Le crédit d'impôt a été
instauré, justement, pour donner un bonus de plus aux personnes âgées qui
vivent en résidence. Là, ce qu'on se rend compte, les personnes âgées ont un
crédit d'impôt, mais les propriétaires des résidences privées pour aînés remontent.
Donc, elles continuent à s'appauvrir, nos personnes âgées.
Je ne pense pas que ce soit une solution
nécessairement à privilégier. Je pense qu'on devrait tout d'abord faire en
sorte d'arrêter... Parce qu'on le sait, pendant les cinq premières années, les
résidences privées pour aînés sont libres d'augmenter. On l'a vu, là, qu'on
prenne le groupe des résidences Bellevue... ils sont allés jusqu'à des
augmentations de 20 %, ce qui représente, je vous l'ai dit, 450 $ par
mois. Donc, il faut être capables de freiner ça, là, dans un premier temps, là,
et il faut vraiment corriger la situation.
Et moi, je serais pour un crédit d'impôt,
bien, pour augmenter le revenu des personnes âgées, pour qu'elles puissent se
payer souvent quelques activités, des loisirs, avoir Internet, s'acheter un
iPad, et toutes ces choses-là, là, qui font qu'on agrémente notre vie. Vous
savez, on a donné des iPad dans les écoles, mais on en a donné aussi, dans des
résidences privées pour aînés puis dans des CHSLD, pour les personnes qui
étaient capables de s'en servir, parce que c'est un outil de communication. Bien,
il y avait des personnes qui n'avaient pas les moyens de se les payer, là, les
iPad, puis ils n'ont même pas les moyens de se payer un cellulaire.
M. Bossé (Olivier) : ...est-ce
que la ministre peut faire quelque chose pour une fois? Est-ce que vous voulez
dire qu'elle ne fait rien?
Mme Richard : Bien, je vous
dirais, pour une fois, parce que, écoutez, la ministre des Aînés, durant la
pandémie... Moi, au tout début de la pandémie, j'ai dit qu'il y avait un angle
mort au gouvernement de la Coalition avenir Québec. J'ai dit : On a oublié
les aînés en RPA, en CHSLD, et le nombre de décès que nous avons eus chez nos
personnes âgées tend à prouver que je n'avais pas tort.
La Modératrice
: Les
questions en anglais, s'il vous plaît.
Mme Fletcher
(Raquel) : Are you satisfied with the plan
that the Government said
they're going to announce as of Friday concerning a gradual return to sports in
schools?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, we have to wait for the details,
because I think they played the expectations a bit lower than we thought it
would… We expected many measures to reinstate sports. Now, they seem to say
that we need to lower our expectations. So, we need to wait for that announcement.
Mme Fletcher (Raquel) : Did you feel targeted when the Premier said that leaders of the Opposition parties should…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It doesn't change anything for what
we have to say at the Parti québécois. We're there to defend the interests of the population and the public interest of making
the best decision possible every time. And there are several legitimate
questions to be asked as to why our youth is not able to make activities,
sports activities that, objectively, would not pose any public health risk,
such as playing tennis at a 20-meter distance. So, we will keep on doing our
job.
Grillo (Matthew) :
What do you think of the Premier yesterday? He brought up the fact of indoor
gatherings for 65 and older once they've received the vaccine. Do you think
that's a projection too far into the future? Is it getting people's hopes up?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, is it based on science or is it thrown like that into the
public space for political reasons? We need to remember the episode where we
had a moral contract with the Government, that promised us three days of gatherings for Christmas, and, at
the end, obviously, they had to come back on that contract, because it could
not be based on science, because the projections, in
terms of the epidemics, is two weeks at best, and they
were more than a month in advance.
So, those situations hinder the trust of the population toward the
Government and therefore… If it's based on science,
that's really good news for all of us. But, if it's not based on science and
it's only a political statement, I think it's hindering the trust that we have and
the speed at which we will come out of that crisis.
Mme Fletcher (Raquel) : On the issue of judges, that was brought up yesterday, bilingual
judges, the Minister himself
hasn't really given a…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : A statement.
Mme Fletcher (Raquel) : Yes. I guess there was a statement, but he hasn't really responded
to that issue. Are you surprised or…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I'm not that surprised. The Minister… If you look at the bylaws
governing the nomination of
judges, the Minister has power,
and the Government has an
implication, an involvement, and the judiciary will tell what the needs, the
operational needs are. So, they need to talk to each other. So, I'm not that
surprised that they will keep on talking about, practically speaking, what is
needed to make sure that the system works, and how that would apply or not in terms of criteria that are used to select
judges. So, I'm not that surprised that time will be used so that there is a
dialog. Because, obviously, if you start having a dialog in the media, the odds
that you come to something constructive are lesser than if you take some time
to see what are the needs and the considerations at stake.
Mme Fletcher (Raquel) : ...nationalistic view that… his decisions?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Oh! I think it's really an operational issue. In other
provinces in Canada, for instance, you have a right before the justice to speak
in French and to be explained the case in French. Yet, not all judges, in
Ontario or other provinces, are fluent in French.
So, there is a legitimate
conversation here. Do we need all of our judges to be fully bilingual or are
there operational methods, considerations that will
allow that we don't discriminate against a judge that is competent but would
not master perfectly the language in English? And you need judges that speak
English at the Cour du Québec, obviously.
So, I think they need to
talk to each other to see what's practically doable, and we will wait until
that conversation has been done, and conclusions come to comment on what we
think of the outcome. Thank you.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 8 h 51)