(Dix heures quarante-huit minutes)
Mme Anglade : Bonjour. Merci.
Et bonjour à tous. Contente d'être avec mon collègue Monsef Derraji. Vous allez
me permettre de débuter en parlant évidemment… en soulignant l'anniversaire, le
tragique anniversaire du décès de Joyce Echaquan. Je me souviens très bien,
l'année dernière, lorsque j'ai vu les images, les dernières images de Joyce
Echaquan dans cette troublante vidéo, et d'avoir tout de suite pensé à ses
enfants, et d'avoir tout de suite pensé au petit dernier de la famille qui ne
savait pas, à ce moment-là, que sa mère était décédée. Puis la première
réflexion que je me suis faite : je me suis dit, ce petit garçon-là, il va
découvrir que sa mère est décédée puis, après ça, il va, un jour, voir la
vidéo. Et j'aurais vraiment souhaité que, lorsqu'il regarde cette vidéo-là, on
puisse dire à cet enfant-là qu'il y a eu un avant et un après Joyce Echaquan. Mais
pour ça, la première étape, c'est d'adopter le Principe de Joyce. Et c'est ce
que nous allons proposer aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
Dans un tout autre ordre d'idées, les
manufacturiers exportateurs du Québec, ce matin, ont chiffré le bilan de
François Legault, en matière d'impact économique : 18 milliards de
pertes pour le secteur manufacturier dans les deux dernières années.
18 milliards, c'est un gros chiffre, mais ce que ça veut dire,
concrètement, ça veut dire qu'on a des entreprises qui sont en Estrie, qui sont
au Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui sont dans le Bas-Saint-Laurent, qui sont à
Montréal, des entreprises qui ont refusé des contrats, des entreprises qui ont
dû diminuer des quarts de travail, des entreprises qui ont dû mettre un terme,
parfois pour de bon, à des projets d'expansion, des impacts réels sur le
territoire québécois, et je pense qu'il faut prendre toute l'ampleur de cet
enjeu-là.
Il y a évidemment des solutions qui ont
été amenées par les manufacturiers exportateurs, la question de l'éducation et
de la formation, de un. De deux, il y a toute la question du recrutement des
travailleurs et, finalement, la question de la conciliation famille-travail.
Vous allez me permettre de dire, pour le troisième point qui est mentionné par
les manufacturiers exportateurs, combien ça vient renforcer l'importance
d'avoir un développement économique qui soit aussi attaché au social. Et c'est
la raison pour laquelle on a amené toute une proposition par rapport aux
services de garde de l'avant. Et, d'ailleurs, cette semaine, nous allons
déposer un projet de loi en ce sens.
Je suis maintenant prête à répondre à vos
questions.
M. Lacroix (Louis) : Mme
Anglade, la semaine dernière, M. Legault a présenté sa petite révolution donc,
les primes offertes aux infirmières qui acceptent, en fait, de venir à temps
plein ou de revenir dans le réseau. Et, depuis ce temps-là, on entend énormément
de commentaires des principales intéressées disant que, bon, ce n'est pas de
ça, dont elles ont besoin, c'est davantage une amélioration des conditions de
travail, l'argent n'achète pas tout finalement. Est-ce qu'on n'est pas en train
de gaspiller un milliard de dollars avec ce programme-là?
Mme Anglade : Dans ce qui a
été présenté par le gouvernement, c'est parce qu'on a l'impression de répondre
à un enjeu à la pièce. Ce que les infirmières ont demandé, ce que les
travailleurs de la santé demandent depuis le début, c'est des conditions de
travail acceptables, d'avoir une vision sur la fin du TSO, du temps
supplémentaire obligatoire, d'avoir la capacité de pouvoir prévoir, la
prévisibilité, et c'est ça qui n'était pas… Les réponses du gouvernement n'étaient
pas satisfaisantes et c'est pour ça qu'elles se disent : Bien, juste sur
un an. Qu'est-ce que ça va changer à ma vie? Est-ce que je vais vraiment
être capable de pouvoir répondre aux besoins de mes enfants, répondre aux
besoins de la famille, etc.? Ça, se sont les enjeux réels. Donc, les conditions
de travail ne sont pas au rendez-vous, et c'est la raison pour…
J'aimerais vous rappeler qu'au début de la
semaine dernière, on avait dit : Mettez une cellule de crise en place.
Expliquez aux gens comment vous allez fonctionner. Présentez la vision des
choses pour que tout le monde puisse y adhérer. Ils ont décidé d'aller de cette
manière-là, bien ça fait sorte que les gens ne savent pas, à long terme, quelle
est la perspective.
M. Lacroix (Louis) : Mais ma
question portait sur l'investissement. Est-ce que c'est un bon investissement
de mettre presque un milliard de dollars dans un programme comme celui-là?
Mme Anglade : Je pense que c'est
une partie de la réponse, mais ça ne peut être toute la réponse. Ce n'est
qu'une partie de la réponse, et si tu ne le cadres pas dans des conditions de
travail à long terme, bien ça ne répondra à l'objectif.
M. Larin (Vincent) :
Mme Anglade, apparemment que vous auriez mal compris la question au caucus
d'Orford lorsqu'on vous a demandé si M. Barrette pourrait être ministre de
la Santé dans un gouvernement libéral. Donc, je vous la repose, ce matin :
Est-ce que M. Barette serait votre candidat pour être ministre de la Santé
dans un gouvernement libéral?
Mme Anglade : Écoutez, on a
une élection qui s'en vient en 2022 et, comme je le disais, j'ai une
porte-parole en matière de santé qui s'appelle Marie Montpetit qui fait un
excellent travail et pour le reste, on va… Nous, notre plan c'est de gagner les
élections de 2022. Mais je n'irai pas plus loin dans les commentaires, je
n'irai pas plus loin. J'ai répondu à cette question-là déjà et je n'irai pas
plus loin dans les commentaires.
M. Laforest (Alain) :
Mme Anglade, aujourd'hui, la communauté anglophone va venir faire ses
représentations concernant la modernisation de la loi 101. Votre position,
c'est de renforcer la loi 101 au Québec. Est-ce que c'est une position qui
est unanime, actuellement, à l'intérieur de votre caucus?
Mme Anglade : Absolument,
absolument, puis plus que de mon caucus. Je pense que des militants libéraux,
de la nécessité de renforcer la langue française, la nécessité de poser des
gestes concrets, les 27 propositions que nous avons faites, qui vont
exactement dans ce sens. Donc, je pense que la position du Parti libéral est
très claire sur ce qu'on l'on voit… et la nécessité de tout mettre en oeuvre
pour renforcer la langue française, de le faire de manière inclusive, mais de
tout mettre en oeuvre pour renforcer la langue française, absolument.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
qu'on peut faire des amalgames entre la loi sur la laïcité, le cas de Joyce
Echaquan et le renforcement de la loi 101 pour dire que le Québec est
raciste?
Mme Anglade : Moi, je pense
qu'il faut se tenir très, très, très loin des amalgames de ce genre, très loin.
La question de la langue française est une question qui préoccupe l'ensemble
des Québécois, et on doit tous essayer de trouver des solutions pour faire,
ensemble, qu'on avance là-dedans. Tout le monde, là, les communautés
anglophones également, tout le monde doit travailler ensemble. Alors, les
amalgames, je me tiendrais très, très loin de ça.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Qui représente les Québécois d'expression anglophone à l'Assemblée nationale?
Mme Anglade : Tout le monde
peut représenter les Québécois d'expression anglophone à l'Assemblée nationale.
Qu'est-ce que…
M. Bélair-Cirino (Marco) :
…il y a plusieurs groupes qui demandent le retrait du projet de loi n° 96,
des amendements importants. Ils jugent que le projet de loi fait en sorte qu'il
y aura désormais des catégories de citoyens, mais il n'y a personne qui relaie
leurs préoccupations à l'Assemblée nationale.
Mme Anglade : Bien, justement,
il va y avoir… On a, justement, les commissions qui ont lieu présentement pour
entendre, justement, les différents groupes, puis je pense que c'est l'opportunité
de verbaliser ça puis qu'on puisse prendre en considération tout ça. C'est
l'exercice qu'on est en train de faire.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais
dans la mesure où les Québécois d'expression anglophone appuient à très forte
majorité le Parti libéral du Québec. Vous n'estimez pas avoir une
responsabilité?
Mme Anglade : On a des liens
très étroits, évidemment, avec la communauté anglophone, et, dans les
discussions que l'on a, ça a été toujours très clair, la nécessité de renforcer
la langue française, évidemment, dans le respect des communautés anglophones.
Et ça, c'est les discours que l'on a avec eux, et je pense que la grande
majorité de la communauté anglophone veut voir de quelle manière elle peut
contribuer à renforcer la langue française. C'est la même chose dans mon
caucus. Tu as les gens que la communauté d'expression anglaise veulent voir
renforcer ce message-là également.
M. Bergeron (Patrice) : Sur
Joyce Echaquan, votre gouvernement avait réfléchi à la possibilité de mettre
sur pied une commission sur le racisme systémique et a finalement fait marche
arrière. Est-ce qu'en rétrospective vous ne regrettez pas cette décision-là du
gouvernement de ne pas avoir agi à ce moment-là?
Mme Anglade : On peut refaire
le passé, mais il y avait toute une commission qui avait été mise sur pied,
puis je pense que, collectivement, on s'est tous levés à l'Assemblée nationale,
puis ça, ça remonte à après 2018, pour dire qu'on prend conscience de ce qui se
passe et qu'on agit. Maintenant, c'est plus que l'heure d'agir, là.
Aujourd'hui, par rapport à Joyce Echaquan, encore une fois, on va présenter le
Principe de Joyce, puis je pense que c'est la première étape vers une véritable
réconciliation.
M. Lacroix (Louis) : On va
annoncer aujourd'hui qu'il va y avoir une troisième dose de vaccin pour les
personnes âgées qui vivent, par exemple, en CHSLD, RPA, etc. Est-ce que vous
seriez d'accord, vous, d'emblée, pour qu'on étende, en fait, qu'on donne une
troisième dose à l'ensemble de la population? Est-ce que c'est quelque chose qu'on
devrait étudier, envisager?
Mme Anglade : Si c'est la
recommandation de la Santé publique et qu'on va dans cette direction, bien sûr.
Je vous rappelle que, nous, on est en faveur aussi de la vaccination
obligatoire pour les employés de l'État, pour l'éducation. Alors, on attend,
encore, là, on attend toujours de savoir ce qui se passe en matière de vaccination
obligatoire de la part du gouvernement. On attend toujours après la CAQ.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur Joyce
Echaquan, juste revenir. Vous allez proposer une motion. Vous savez que le gouvernement
adhère au principe, mais, en fait, n'est pas contre le principe, mais ne
reconnaît pas le racisme systémique qui est inclus dans le principe. J'aimerais
ça que vous m'expliquiez qu'est-ce que ça… en quoi ça empêche la
réconciliation, par exemple, que le gouvernement actuel ne reconnaît pas le
racisme systémique?
Mme Anglade : En fait, quand
on ne reconnaît pas un problème, on n'est pas en mesure de le régler.
Reconnaître un problème, c'est la première étape vers trouver des solutions.
Vous n'allez jamais être capable de régler un problème si vous ne reconnaissez
pas de quoi il s'agit exactement. Et ça, j'en suis convaincue, il faut savoir
nommer les choses pour pouvoir agir par la suite. Tant et aussi longtemps que
tu ne le reconnais pas, tu ne peux pas agir de manière conséquente. C'est ma
conviction profonde.
M. Larin (Vincent) : Mme
Anglade, cette histoire… le Québec… maternelle quatre ans qui ne peut pas
recevoir les soins pour soigner son trouble de langage. C'est un exemple
patent, la mère a dû se tourner vers le privé. Pensez-vous qu'il y a des
failles possibles de côté-là dans le système de maternelle quatre ans tel qu'il
est implanté en ce moment?
Mme Anglade : Bien, ça a été
l'obsession de la CAQ de vouloir implanter la maternelle quatre ans à tout prix
et de différentes manières. Et là, on a vu les conséquences, les premières
conséquences, en fait, au-delà de l'exemple précis dont vous me parlez. Les
premières conséquences, c'est surtout nos services de garde, et on voit le
résultat avec 50 000 enfants qui attendent présentement au niveau des
services de garde. C'est un impact qui est considérable et considérablement
négatif. Je vous dirais que, pour cette petite-là, ça se peut qu'il y ait des
failles, mais il faudrait regarder davantage le dossier pour que je réponde à
votre question.
M. Laforest (Alain) : Retour
du baseball à Montréal?
Mme Anglade : Montréal peut
être une grande ville de baseball, puis je pense qu'on a beaucoup de fans du
baseball de Montréal, mais ça ne doit pas se faire avec des fonds publics.
Mme Gamache (Valérie) : M.
Derraji, on comprend que le PL59, finalement, les travaux sont finis en
commission parlementaire. Êtes-vous satisfait de cette réforme qui va
éventuellement être votée, là, la commission sur toutes les maladies
professionnelles et tralala?
M. Derraji : Merci pour la
question. Bah! écoutez, c'est un long projet de loi, 300 articles, plus de
30 séances. Je pense qu'il y a un avancement par rapport à certains
secteurs, et vous avez vu l'ensemble des groupes, que ce soit syndicaux ou même
patronaux, qui disaient qu'il y a un recul. Ce n'est pas un projet de loi où on
voit il y a un consensus. Il y a des avancées, nous avons quand même pu
améliorer le projet de loi, je pense juste à la maladie de Parkinson,
qu'aujourd'hui grâce à notre amendement, à l'amendement de notre formation
politique, il va y avoir une reconnaissance de liens entre l'utilisation des
pesticides et la maladie de Parkinson. Mais, pour répondre à votre question, il
y a une petite amélioration. Est-ce que le projet de loi améliore l'ensemble
des problèmes qu'on avait sur la table avant le début de l'étude ce projet de
loi? Non.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que les travailleurs vont gagner de cette réforme-là?
M. Derraji : Pardon?
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
les travailleurs vont gagner de cette réforme-là?
M. Derraji : Bien, au niveau
de la sécurité et la santé-sécurité au travail, il y a quand même des
améliorations, notamment par l'instauration de certains comités. Le diable est
dans le détail et le détail qui est extrêmement important : Comment les
PME vont mettre en place les nouvelles recommandations? Vous avez vu avec moi,
hier, ce que la CNESST a mis… on a vu un peu le délai de réclamation. On a vu
la façon de contourner le système pour dire qu'on a moins de délais d'attente.
Je me pose de sérieuses questions sur la capacité de la CNESST à livrer la
marchandise. Et c'est ce que j'ai exprimé tout au long, au début, de ce projet
de loi, qu'on doit donner les moyens nécessaires à la CNESST de jouer son rôle.
Or, que jusqu'à maintenant, et hier vous l'avez vu, il y a un manque de main-d'oeuvre
extrême au niveau de la CNESST. Ils sont incapables de répondre à la demande
actuelle. Le projet de loi, je tiens à vous le rappeler, rajoute d'autres
tâches supplémentaires à la CNESST. Donc, j'ai bien hâte à voir, lors de
l'étude de crédits prochaine, combien il y aura d'augmentation et majoration au
niveau du budget de fonctionnement de la CNESST.
Le Modérateur
: On va
prendre une dernière question en français, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Patrice) : …
vous avez dit qu'il n'y a pas de consensus sur ce projet de loi là. Est-ce que
votre formation va voter contre en vote final?
M. Derraji : Nous sommes en
train d'évaluer comment on va voter sur ce projet de loi. Les discussions
continuent.
Mme Lévesque (Fanny) : M.
Derraji, vous êtes de retour au Parlement. Vous avez été malade de la COVID.
Est-ce que… comment vous allez? Comment se porte votre famille?
M. Derraji : Ça va très, très
bien. Ça va très bien. Ça a été pénible pendant trois jours. Et je tiens à
le dire à tout le monde, c'est que même si on est vacciné de deux doses,
il faut faire très attention. La cause, c'est que mon fils était
asymptomatique. Donc, s'il y avait des tests rapides, on l'aurait su avant.
Donc, malheureusement, il y avait des circonstances qui ont fait que toute ma
famille a été testée positivement. Donc, ma femme, mon fils. Heureusement, ma
petite fille avec beaucoup, beaucoup, beaucoup, d'accommodements à l'intérieur
de la maison, trois tests, elle est restée négative.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît. On va passer en anglais…
M. Robitaille.
M. Robitaille (Antoine) :
…candidat à la mairie de Montréal, Balarama Holness, voudrait que Montréal soit
déclaré Cité-État bilingue et multiculturelle, qu'en pensez-vous?
Mme Anglade : Alors, Montréal
est une… la plus grande ville francophone en Amérique du Nord et va
certainement le rester. Ça fait partie de l'emblème de ce que nous sommes. Et
toute la question de la manière dont on intègre les gens au Québec, toute la
question de l'interculturalisme, puis je pense qu'il faut le rappeler. Alors,
vous comprendrez que je ne partage pas le point de vue du candidat.
M. Robitaille (Antoine) :
Mais c'est une demande forte, dans l'ouest de la ville, que Montréal soit
déclarée bilingue.
Mme Anglade : Je pense que c'est
un élément extrêmement fort que l'on a, une énorme force que l'on a, d'avoir la
plus grande ville francophone en Amérique du Nord, puis je pense que ça doit le
demeurer et le demeurer pour des siècles à venir.
Le Modérateur
: Mme Senay.
Mme Senay (Cathy) : Mrs. Anglade, the Government will announce
that they will give the third dose to seniors. Regarding the fact that they are
many outbreaks in different private residences for seniors, in different
regions Montréal or Chaudière-Appalaches, don't you think, we should have thought
about given that third dose earlier to seniors, because they have been fully
vaccinated?
Mme Anglade :
Do I believe that it's late in the game? Yes, I believe, it's late in the game.
And I would not only encourage this third dose, I certainly think that Public
Health should think about what is going to happen to the other groups of the
population. And the other element is mandatory vaccination, because I still
believe that they should extend this to the public servants, they should extend
it to the education sector.
Mme Senay (Cathy) : But there are about 7,700 health care workers in contact with
patients that are not fully vaccinated yet. Do you think that the Government
should relax this deadline of October 15th… postpone it?
Mme Anglade :
No, I think, the message has to be extremely clear from the Government that
this is a prerequisite, and this is something that should have been assessed to
idea in the month of May. They waited until later to announce it, but I think,
we should still go ahead with the obligation of vaccination.
Mme Senay (Cathy) : Even though there is a ripple effect on the health care network,
the Government should keep the hard line?
Mme Anglade :
You currently have people that are not vaccinated, thinking in the health care
sector, in the beds that people need, people that are waiting for the surgeries.
I think, this is the right way to go. I mean, I understand the impacts, I
understand that, one way or the other, there are impacts, but I think, the safest
one is to get everybody vaccinated.
Mme Greig (Kelly) : Do you think about me colleague's question in French, concerning
Bill 96… presented today, so the Anglophones are going to be in the spotlight,
who represents Anglophones in Québec at the National Assembly?
Mme Anglade :
I think, everybody has the right to represent the anglophone community. We
have, of course, if you want… specifically, we have, of course, David Birnbaum
that is doing a lot of the work with the anglophone community, understanding
what the needs are, understanding what the concerns are regarding the bill, and
there are number of them. And that's why we are going to be presenting a number
of amendments as well. But I also believe that the vast majority of the
anglophone community understand the importance of French. So, I think, we can
approach this in an inclusive way, and we are trying the best we can to
approach this in an inclusive way.
Mme Greig (Kelly) :
…how have you found that balance, this session in
particular, with 96?
Mme Anglade :
It's not an easy balance, but I'll tell you something. I think it's not an easy
balance, because the CAQ Government has done a number of projects. Let me
remind you of Bill 9, on immigration, where we were not in favor, but that
already sent a message. Bill 21 already sent a message. There was the
other bill about the school boards that sent… So, there are many, many
different messages that the anglophone community has been receiving that have
been tough to receive, to tell you the truth. And now, we end up with the
language one. So, I can appreciate why they're looking at it this way, looking
at the history of the CAQ Government. However, I still believe that we can find
a common ground regarding the common language in Québec.
Mme Greig (Kelly) :
…and this is… the Liberal Party's unanimous that…
that French needs to be strengthened, that the Bill 96 should be… to the French language, the Liberals
are unanimous on this.
Mme Anglade :
And that's why we presented 27 recommendations, and I invite everybody to read
them in French or in English, they were very specific recommendations that we
had regarding this, including the way we can engage the anglophone community to
be part of the… to be part of that process. And we all need to be part of this
process, Anglophones, Allophones, everybody has to be part of the process.
M. Verville
(Jean-Vincent) : On the Caisse de dépôt
climate strategy, we know that they want to get rid of $4 billion of
shares in the oil sector. What is your reaction, your comment and your message
to Alberta, and are you scared that we can break Canada part with that kind of
decision?
Mme Anglade :
Last week, we presented three proposals regarding the importance of getting out
of oil, basically. And the CAQ rejected all three of the proposals that we had.
Few days later, la Caisse de dépôt et de placement came out and said : Oh!
This is what we're going to do, which is similar to what we just said last
week, so, honestly, I believe that people are more than ready to see some
action happening. I think the Government has been waiting way too long. I don't
know what François Legault is waiting for. I don't know, maybe he's waiting for
Erin O Toole to tell him that it's the right thing to do, but he's going
to be waiting for a long time if he's waiting for his approval.
M. Verville
(Jean-Vincent) : What is the message to… what
are you going to… what do you want to tell the Albertan people to reassure them
that… I mean, they live with that, I mean, it's… there's a lot of oil. What is
your message?
Mme Anglade :
There are ways that we can change… that we can change things in the future,
going forward, and we need to really realize the impact of climate change, if
we don't get all together in this, in fighting this
issue, it's never going to work. So, we cannot be supporting an industry that,
ultimately, it's killing the planet. We can't. That's just a reality of things.
So, everything that they can do to transition is going to be something that
we're going to be supporting and encouraging.
M. Verville (Jean-Vincent) : Thank you.
Mme Anglade : Thank you.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 10)