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Point de presse de M. Joël Arseneau, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, October 19, 2021, 16 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Seize heures)

M. Arseneau : Bonjour. Effectivement, on veut offrir une réaction à chaud au discours inaugural du premier ministre Legault, une autre opération marketing politique, un exercice de communication, pour le moins, superficiel, notamment en matière de santé. Le gouvernement nous annonce une décentralisation à venir. Le principe, on peut en convenir.

Le problème, c'est qu'il n'offre aucune solution concrète à la crise actuelle, notamment sur le temps supplémentaire obligatoire à éliminer ou encore le recours aux agences. Il propose une agence publique-privée, si on comprend bien, pour faire concurrence aux agences de placement privées, encore une fois, ce n'est pas une solution.

Est-ce que le gouvernement est cohérent dans son discours? Bien, on en doute, d'autant plus que, pas plus tard que la semaine dernière, alors qu'il y a des solutions du milieu, du terrain, qui lui étaient proposées, notamment en Abitibi, pour maintenir les services, eh bien, on a tout simplement fermé la porte, détourné le regard. Et là, aujourd'hui, on dit qu'il faut faire confiance aux gens des régions, et c'est comme ça qu'on va sortir de la situation actuelle.

Évidemment, pour rétablir la confiance, il faudra que le gouvernement mène des actions concrètes, et là, actuellement, il y a définitivement un déficit de confiance et un déficit d'action concrète ou de crédibilité, en fait, dans les mesures qui sont absentes. En fait, on a évidemment des phrases creuses, mais pas beaucoup d'information précise sur ce que le gouvernement entend réellement faire. Donc, outre la santé, évidemment, je vais laisser mon chef, Paul St-Pierre Plamondon, réagir.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Joël. Bonjour, tout le monde. Donc, aujourd'hui, on a été témoin d'un exercice de lancement de campagne électorale de la CAQ à même les fonds publics, à même le temps qui, normalement, est consacré à faire des lois et sans la supervision du Directeur général des élections. C'est un exercice de slogan plutôt que de résultat, un gouvernement qui, vraisemblablement, est accro au marketing et à la visibilité. Mais lorsqu'on regarde concrètement de quel changement, parce que c'est ça qu'on avait annoncé, du changement, on est dans la continuité de certains thèmes de la CAQ, pour lesquels, à date, ils n'ont obtenu aucun résultat, ce qui fait en sorte que les problèmes importants pour la population sont les mêmes, notamment qu'est-ce qu'on fait avec l'urgence climatique, alors que le plan présenté par la CAQ est un demi-plan qui, de l'avis de tous les experts, est insuffisant? Qu'est-ce qu'on fait sur le plan du français, alors que c'est, encore une fois, un plan insuffisant, de l'avis de tous les experts? Comment recevoir cette affirmation du premier ministre qu'ils vont commencer à étudier l'appauvrissement des Québécois sur le plan de la crise du logement, sur le plan du panier d'épicerie qui coûte de plus en plus cher. Le seul engagement, c'est de dire : Bien, on va commencer à réfléchir à une solution.

Et c'est comme ça pour plusieurs vrais problèmes, comme les places en garderie. On prend un engagement, ça fait trois ans pourtant qu'on le sait. Il n'y a rien de concret. Donc, plusieurs énoncés de communication, marketing, des slogans qui s'accumulent, mais très peu de concret, très peu de résultats et très peu de cohérence par rapport à des problèmes, là, qui, on le sait, requièrent des solutions qu'on a mises de l'avant au Parti québécois.

Et, dernier point, l'éléphant dans la pièce, ce sont... c'est le statut du Québec dans le Canada. M. Legault nous a parlé de santé pendant de longues minutes, mais qu'advient-il des 6 milliards manquants qu'on a demandés au Canada et que vraisemblablement on n'est pas en position d'obtenir avec un gouvernement Trudeau, là, dans le cadre de l'implication de notre premier ministre dans la campagne fédérale? On a parlé de rapatrier les pouvoirs en immigration. Comment on va faire ça, parce que c'est une demande qui a déjà été refusée. Quelle est la position de M. Legault pour obtenir ces gains-là. On a parlé de culture, c'est la position de la CAQ de rapatrier les pouvoirs en culture. Ah! oui? Comment?

Donc, la position du Québec dans le Canada, c'est un sujet qui n'a pas été abordé. Mais quiconque est sérieux dans la volonté d'agir dans ces sphères-là doit mentionner le problème devant lequel on est placé, à savoir que le gouvernement Trudeau a déjà dit non, va continuer de dire non, et la seule manière d'en sortir, c'est d'évoquer notre liberté, notre autodétermination sur le plan démocratique, bref, l'indépendance du Québec.

Journaliste : Concernant … levée de l'urgence sanitaire, on semble, vraiment, l'avoir, ce calendrier. Est-ce que ça vous satisfait comme calendrier, ou c'est encore trop vague?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est décevant parce que l'urgence sanitaire, ça devrait être le critère, donc, d'urgence, qui justifie la gouvernance par décret et surtout les contrats sans appel d'offres. On sait que c'est un risque important en matière de prévention de la corruption, donner des contrats sans appel d'offres, donc on a hâte que ça se fasse, et, nous, notre prétention, c'est que ça aurait dû être fait il y a plusieurs mois.

Journaliste : M. Arseneau, j'aimerais ça vous entendre sur les Îles-de-la-Madeleine. Vous…

M. Arseneau : Est-ce que ça a été mentionné pendant le discours?

Journaliste : Bien, peut-être. Quand le gouvernement a dit qu'il veut faire la décentralisation du réseau de la santé, est-ce que vous avez compris qu'au fond, ce qu'il voulait, c'est de défaire la réforme Barrette puis donner les vrais pouvoirs aux régions, ou ce n'est pas ça du tout que vous avez entendu?

M. Arseneau : Bien, en fait, on aimerait croire que le gouvernement veut véritablement redonner le pouvoir aux régions en matière de santé, sauf que les actions des derniers mois, la gouvernance par décret qu'il a instituée, le refus d'écouter les solutions qui provenaient du milieu, que ce soit de ma région ou des autres régions et des travailleurs en tant que tels, il est clair, alors est-ce qu'aujourd'hui il nous annonce une nouvelle approche? On l'espère, mais est-ce qu'on croit que le gouvernement s'apprête à engager une nouvelle réforme pour défaire la réforme Barrette, est-ce que le milieu de la santé est prêt à faire face à une nouvelle réforme, donc à changer les structures alors qu'on a des besoins criants de main-d'oeuvre et qu'on a besoin aussi de mettre fin au temps supplémentaire obligatoire, d'améliorer, donc, les conditions de travail, la conciliation travail-famille de l'ensemble de travailleurs de la santé? Je crois qu'il y a peu d'appétit pour ça.

Dans toutes les consultations qu'on a menées au cours des trois dernières années avec des gens du milieu, ils nous ont dit : Vrai, la réforme Barrette a sacrifié le pouvoir, là, des régions et de l'ensemble des gens qui y travaillent, et puis on a maintenant une structure qui est hyperconnectée au ministère, qui est hyperpolitique, et qu'on regrette. Est-ce qu'on veut engager une nouvelle réforme? On en a soupé des réformes. Il faut faire des aménagements. Je ne sais pas où le gouvernement se situe à l'heure actuelle.

Journaliste : Concernant les hydrocarbures, maintenant, est-ce que vous avez été surpris de cet engagement du premier ministre de dire : Bon, bien, c'est terminé l'extraction d'hydrocarbures, ou est-ce que ça vous a semblé nouveau dans le discours?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, mais, de mémoire, ce n'est pas nouveau. Est-ce que c'est véritablement une nouveauté? Pour nous, c'est parce qu'on le demande depuis tellement d'années, en tout cas, depuis que je suis chef, on l'a demandé trois, quatre fois. Donc, ce n'est pas nouveau dans l'espace public. Et ce qu'on constate, c'est que…

Journaliste : Est-ce que c'est nouveau dans le discours de François Legault? Parce que, comme votre ancien gouvernement, il appuyait le développement de l'île d'Anticosti, là, comme le gouvernement Marois, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, mais, si on regarde les dernières années, là, il n'y a rien de neuf dans le bilan qu'on fait au Québec, de notre relation aux hydrocarbures, qu'on ne veut pas ces projets-là. On a parlé beaucoup aussi de projets hydroélectriques comme une façon, là, de prendre le virage vert. Moi, je suis pour l'hydroélectricité, là, mais la vraie question, c'est comment est-ce qu'on peut justifier le troisième lien, comment on peut justifier également un plan qui ne mesure même pas les gaz à effet de serre, puis ensuite claironner le virage vert puis faire des slogans avec la nouvelle économie verte. À nouveau, c'est un enjeu de cohérence entre ce que dit le gouvernement et ce qu'il fait dans la réalité.

La Modératrice : Dernière question en français.

Journaliste : Est-ce que vous sentez, justement, qu'il se sent dédouané pour pouvoir faire son troisième lien en promettant de cesser…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, de toute évidence, il n'a pas mentionné son troisième lien lorsqu'il parlait de son virage vers la nouvelle économie verte. À nouveau, c'est un gouvernement de slogans, c'est un gouvernement qui est moins axé sur les résultats et plus sur les communications. Et là, on a perdu deux jours, là, à permettre au gouvernement de faire une infopub. C'est une infopub. Mais le concret, là, le comment, le pourquoi, c'est très flou. Tout est très flou.

La Modératrice : On va passer rapidement en anglais, si vous voulez bien répéter un résumé en anglais, s'il vous plaît.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : So, today, we saw the Government using public funds and using time that should be spent on working on bills, on new laws, for advertisement, advertisement of the Government. So, it was a paid-for advertising. And, unfortunately, there was nothing new. It was things from the Government that we already know since 2018.

And, unfortunately, for issues that are very important for the population such as global warming, such as the French language, the housing, the cost of living, many issues that are very real in Quebeckers' life, unfortunately, there was nothing specific, nothing very concrete, but a lot a slogans, a lot of advertising. And, obviously, it's a government a really loves visibility, and they had another shot at self-promotion today.

La Modératrice : Merci beaucoup, bonne journée.

(Fin à 16 h 10)

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