(Huit heures deux minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendra la parole tout
d'abord Ruba Ghazal, députée de Mercier, suivie de Vincent Marissal, député de Rosemont.
Vous pourrez poser vos questions par la suite.
Mme Ghazal : Alors, bonjour, tout
le monde. Vous avez vu comme moi, hier, les propos tenus par le P.D.G.
d'Air Canada, M. Rousseau. Et je veux, ce matin, dénoncer l'attitude
méprisante du P.D.G. d'Air Canada. Honnêtement, s'il avait voulu insulter
les francophones du Québec, bien, il ne s'en serait pas pris autrement, c'était
vraiment lamentable. Et moi, je me demande comment se sentaient les gens qui
étaient dans la salle et qui écoutaient le discours, les gens du monde des
affaires qui étaient présents. Moi, en tout cas, j'aurais été extrêmement
insultée.
Et surtout ce qui est vraiment, vraiment
méprisable dans son attitude, c'est le fait de dire que c'est un homme
d'affaires, il est très occupé pour apprendre la langue française, alors qu'on
passe notre temps à dire aux immigrants, aux gens qui viennent ici, pour
travailler, pour vivre, ils doivent apprendre le français, ils doivent suivre
des cours, nourrir leur famille, et lui, bien, il est là puis il n'a pas le
temps de l'apprendre. Et je me demande aussi… je me poserais des questions vraiment
très, très sérieuses, si j'étais membre du conseil d'administration d'Air Canada,
face à M. Rousseau.
C'est pour ça que, ce matin, je vais déposer
une motion que j'espère qui sera adoptée par tous les députés à l'Assemblée
nationale, qui demande que la Charte et uniquement la Charte de la langue
française s'applique aux entreprises de compétence fédérale et qu'elle
s'applique aussi aux dirigeants de ces entreprises.
Et on a appris aussi, ce matin, qu'Immigration
Canada embauche des agents unilingues anglophones. Il faudrait aussi que seulement
la Charte de la langue française s'applique aussi aux ministères et organismes
fédéraux, parce qu'on voit que la Loi sur les langues officielles, bien, ne
fonctionne pas vraiment. Merci.
M. Marissal : Bonjour. Alors,
ce matin, évidemment, on revient sur la volte-face du ministre quant à l'obligation
vaccinale dans le réseau de la santé. Malheureusement, ce n'est pas une très
grande surprise, parce qu'à partir du moment où le ministre avait reculé une
première fois il ouvrait la porte à un recul complet pour les gens qui ne
veulent pas se faire vacciner. Tout ça reposait sur une construction bancale,
puis ça vient de s'effondrer devant le ministre : d'abord, l'obligation
vaccinale, qui avait été mal préparée, avec des mauvais chiffres; ensuite,
cette idée qu'avec des chèques les infirmières allaient revenir massivement
dans le réseau de la santé, on voit que ce n'est peut-être pas le succès qu'on
espérait. Alors, évidemment, le ministre est aujourd'hui obligé de reculer sur
la question de la vaccination obligatoire. Des questions se posent, évidemment,
pour la sécurité des patients dans le réseau de la santé.
Moi, où je ne suis plus du tout le ministre,
c'est qu'à la fin du mois d'août il nous a dit qu'il était conscient qu'il y
avait des risques, qu'il n'avait pas de plan de contingence, mais qu'il était
prêt à vivre avec 12 000 personnels soignants de moins dans le réseau de
la santé. Ce sont ses chiffres. Il faisait référence à la première vague. Et à
la deuxième vague, il y avait des gens qui avaient été exclus. Il nous disait
alors qu'il était prêt à vivre avec 12 000 personnes de moins.
Hier, il nous dit qu'il ne peut pas vivre
avec 5 000 personnes de moins dans le réseau et qu'il a fait récemment,
avec la Santé publique, des simulations. Alors, il jongle avec cette idée-là
depuis des mois et des mois. Comment se fait-il qu'il arrive, cette semaine,
avec des nouvelles simulations, qu'il est obligé de reculer dans le désordre,
alors qu'on lui avait dit à la fin du mois d'août? Tout le monde, en commission
parlementaire, est venu lui dire au mois d'août : Ça va prendre un plan de
contingence, sinon, on n'y arrivera pas, il y a des gens qui ne se font pas
vacciner, puis on va avoir des découvertures.
Alors, ce matin, on se retrouve dans le
pire des trois mondes. On a plus de délestage, notamment en chirurgie, on a
maintenant des fermetures de services, notamment d'obstétrique et même
maintenant des urgences, et on a du personnel non vacciné. Prenez-le comme vous
voulez, ça s'appelle un échec complet de la part du ministre. Ou alors il a
improvisé, ne sachant pas où il allait, ou alors il n'y a jamais vraiment cru
puis il a bluffé. Puis, dans les deux cas, ce n'est vraiment pas rassurant,
parce qu'il ne joue pas au casino avec son argent de poche, là, il est en train
de jouer avec ce qu'il reste du réseau de la santé. Merci.
Mme Richer (Jocelyne) : …si
on n'a pas les moyens de mettre à exécution?
M. Marissal : Bien, de toute
évidence, il n'avait pas le moyen de ses ambitions politiques. Alors, de deux
choses l'une : ou alors il a improvisé ça en se disant : Bon, ça va
peut-être marcher, ce qui est vraiment douteux comme façon de gérer le réseau
de la santé, ou alors il n'y a jamais vraiment cru. Puis, en bon français, il a
callé le bluff, un peu comme au poker, mais ça, c'est encore plus dangereux
parce qu'il n'y avait pas de plan contingence à la fin. Puis on l'a vu, et on
lui a redit, et il disait… je répète, les chiffres sont là, ils sont
documentés, il était prêt à vivre avec une découverture jusqu'à 12 000
personnes. Ça, c'est des gens qui n'étaient pas là pendant la première et la
deuxième vague. Il a dit : J'assume, je prends le risque. 12 000.
Hier, il nous dit : On ne peut absolument pas vivre avec moins 5 000.
Il aurait fallu qu'il se branche avant.
Puis comment ça se fait qu'il nous arrive
hier en disant : Ah! bien là, finalement, on a fait des simulations, ça
causerait beaucoup trop de bris de service et de manque de services? Encore une
fois, là, on est dans l'impro la plus totale. Ça, c'est comme ses 1 000
patients par omnipraticien, c'est comme ses primes aux infirmières assorties de
conditions très, très, très rudes. Il sort des lapins de son chapeau
constamment. Puis là, aujourd'hui, son échafaudage bancal vient de s'effondrer.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
qu'il est encore l'homme de la situation, à votre avis?
M. Marissal : Je pense que... Vous
savez, s'il fallait changer en plus le ministre de la Santé en ce moment, là,
moi, je ne pense pas que ce serait nécessairement la solution la plus
extraordinaire. Mais je l'ai dit, M. Dubé doit lâcher ses colonnes de chiffres,
là. On le sait, qu'il aime ça, les chiffres, il nous le dit assez, là. Un peu
plus de terrain. Parce qu'encore une fois, hier, il semble tomber des nues puis
nous dire : Ah! je viens de réaliser que, si on a 5 000 personnes de
moins, on va avoir trop de bris de service. Ça, c'est comme quand il nous a
dit, il y a quelques semaines : Je n'aurais jamais pensé que le réseau
était en mal de personnel à ce point-là. Je pense qu'il faudrait qu'il aille se
rebrancher un petit peu sur son réseau, parler au monde, voir comment ça
fonctionne exactement, là, plutôt que d'improviser, rouler les mécaniques, là,
hausser la voix puis dire : Ça va être ci puis ça va être ça, parce qu'après
ça il est obligé de reculer, puis on se retrouve, ce matin, devant une
situation particulièrement déplorable, là.
M. Laforest (Alain) : Cas de
figure. Vous ou quelqu'un de votre famille se retrouve hospitalisé. Est-ce que
vous êtes à l'aise de vous faire traiter par des gens non vaccinés?
M. Marissal : C'est moi qui
est hospitalisé ou c'est quelqu'un que je connais?
M. Laforest (Alain) :
Quelqu'un de votre entourage, vous ou quelqu'un de votre entourage.
M. Marissal : La réponse
courte, c'est non, je ne suis pas à l'aise. Maintenant, on ne partira pas une
chasse aux sorcières non plus, hein? De toute évidence, le gouvernement a voulu
imposer la vaccination obligatoire et il n'y est pas arrivé. Il y a des
constats à tirer de ça.
M. Laforest (Alain) :
J'aimerais revenir sur Air Canada. Au-delà de l'indignation, on fait quoi?
Mme Ghazal : Mais il faut
envoyer un message clair à Air Canada, à toutes les entreprises. Vous
savez, à Québec solidaire, une de nos priorités pour pérenniser la langue française,
pour la valoriser, la protéger, c'est le monde du travail. Puis j'ai fait des
propositions en ce sens, que la Charte de la langue française s'applique aux entreprises
de 10 employés et plus, que de la francisation se fasse à l'intérieur des
entreprises. Si, par exemple, on embauche des employés qui sont unilingues
anglophones, on donne des formations sur toutes sortes de choses. Il est
possible que les entreprises investissent. Et c'est ce qu'on demande, une
bonification de la loi de la formation de la main-d'oeuvre pour que ça se
fasse.
M. Laforest (Alain) : ...vous
le confirmer, là, il y a un étage complet au Commissaire aux langues
officielles de plaintes contre Air Canada qui est un mauvais citoyen
corporatif au niveau de l'application de la Charte de la langue française.
Mme Ghazal : Absolument. Il y
a des rapports qui datent depuis longtemps.
M. Laforest (Alain) : Qui
doit réagir? Qui doit bouger?
Mme Ghazal : Bien, une des
choses que je vous ai dites, il faudrait... Moi, ce que je demande aujourd'hui,
je me dis : Qu'est-ce que cet homme-là, avec un aussi grand manque de
sensibilité par rapport à la population? Et à l'endroit où Air Canada est,
son siège social est à Montréal, bien, moi, je me poserais de sérieuses
questions. Il faudrait peut-être que les membres du conseil d'administration
réagissent face à son attitude méprisante et lui...
Mme Richer (Jocelyne) : ...
Mme Ghazal : Bien, je le
réclame. Il faudrait qu'il quitte, qu'il démissionne. Absolument, absolument.
Mme Richer (Jocelyne) :
...que le conseil d'administration...
Mme Ghazal : Le fasse.
Mme Richer (Jocelyne) : ...définisse
des qualifications de poste de président...
Mme Ghazal : Bien, absolument.
Je veux dire, là, actuellement, la Charte de la langue française ne s'applique
pas à ces entreprises-là. Ce qu'on demande, c'est qu'elle s'applique à ces entreprises-là.
Et, quand la Charte de la langue française s'applique, elle s'applique autant à
l'employé au plus bas de l'échelle et aussi aux employés au haut de l'échelle.
C'est René Lévesque qui disait que ça n'a
pas de bon sens qu'à chaque fois qu'on rentre dans une entreprise, qu'on monte
un étage... plus on monte les étages, moins on entend de français, puis que ça
passe tout en anglais. On dirait qu'on est... Puis ça, ça a été dit dans les
années 60. On dirait qu'on est retournés dans l'ancien temps.
Puis, vous savez, quand M. Rousseau
dit que lui, il n'a pas le temps de parler le français, moi, quand je suis
arrivée au Québec, je ne parlais pas le français, ma famille ne parlait pas le français
comme beaucoup, beaucoup d'immigrants. Mais ils l'ont fait, l'effort. On s'en
va dans un pays étranger, on apprend. On ne connaît pas la langue, une langue
étrangère, on apprend quelques formules de politesse juste par respect pour les
gens qui sont là. Lui, il est là depuis longtemps, il nous dit que des membres
de sa famille parle le français, il ne le parle. Juste cette attitude-là est un
symbole du monde des affaires.
Donc, on a raison, à Québec solidaire, de
dire : Il faut arrêter de regarder la langue qui est parlée dans les
salons puis les chambres à coucher, puis il faut se préoccuper de la langue qui
est parlée dans le monde du travail. Ça doit être ça, la priorité.
Mme Prince (Véronique) :
En fait, on peut même dire que le cas du P.D.G. d'Air Canada, c'est un cas à
lui, mais, en fait, le problème est probablement plus large, là. Si vous faites
le tour des entreprises qui ont un siège social à Montréal, il y en a
probablement beaucoup d'autres qui sont dans la même situation. Est-ce qu'il n'y
a pas une façon de régler ce problème-là plus largement que d'y aller juste sur
le dossier du P.D.G. d'Air Canada?
Mme Ghazal : Ah! Absolument.
Et c'est ce que ma motion dit. Elle ne parle même pas du cas d'Air Canada. Ce
qu'elle dit, c'est qu'il faut que la Charte de la langue française s'applique à
toutes les entreprises fédérales, ce qui n'est pas le cas, et aussi au fédéral,
aux ministères et organismes fédéraux qui ont pignon sur rue, ici, au Québec.
Il y a des immigrants, on l'a appris, qui veulent... qui parlent français, ils
ont été... ils sont au Québec parce qu'ils parlent français, ce sont des
francophones, quand ils veulent s'adresser à Immigration Canada pour avoir des
services, bien, il n'y a personne au bout de la ligne pour leur parler dans
leur langue, dans la langue qu'on leur encourage de parler tous les jours. C'est
absolument aberrant.
Donc, oui, Air Canada, c'est un cas, un
cas flagrant qui symbolise une situation et un problème qui est là de partout
et depuis très, très longtemps.
Mme Lévesque (Fanny) :
Sur le dossier des transports à Montréal, on apprend ce matin que l'ATRM...
ATRM?
Mme Ghazal : ARTM.
Mme Lévesque (Fanny) :
ARTM — je me le disais, puis je le savais, que j'allais me tromper, bon — donc,
a plusieurs projets sur sa liste. Bon, Québec demande de faire un tri. Est-ce
qu'il y a vraiment quelqu'un? Est-ce qu'il y a un pilote dans l'avion à
Montréal, quelqu'un qui chapeaute ou qui contrôle le transport en commun?
Est-ce qu'il y a...
Mme Ghazal : Bien, l'ARTM a
été créé exactement pour ça, pour avoir une vision globale, pour enlever les
mains du politique des transports en commun. Et malheureusement elle a toujours
eu des boulets, c'est-à-dire qu'on lui a toujours mis des bâtons dans les
roues, et elle n'a pas pu exercer son travail. Et ce qu'on voit maintenant,
bien, ça nous montre exactement l'attitude de la CAQ face aux transports en
commun. Quand il s'agit d'avoir des autoroutes, le troisième lien, d'élargir
des autoroutes, et ça coûte des milliards, aucun problème. L'argent est là. On
ne pose pas de questions. C'est facile.
Quand il s'agit de développer des projets
de transport en commun, et que l'ARTM fait son travail et les présente au
gouvernement, ah! là on va dans les détails, puis on pose des questions, puis
on devient vraiment, vraiment tatillonneux, et on dit : Va faire tes
devoirs. Va faire tes devoirs. Va faire tes devoirs. Puis, pendant ce temps-là,
bien, nos projets de transport en commun stagnent.
Il faudrait que le pilote, c'est le
gouvernement, le ministère des Transports, Mme Rouleau disent : Bien,
O.K., d'abord, on va vous donner les coudées franches. L'ARTM, proposez-moi des
choses, et nous sommes là pour soutenir les projets. Malheureusement, le
gouvernement ne fait pas ça parce qu'il parle des deux côtés de la bouche. Il
ne croit pas au transport en commun. S'il y croyait, il y aurait plus de
projets, puis il investirait, puis il laisserait l'ARTM faire son travail.
La Modératrice
: Une
dernière question en français.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : …qualité de porte-parole en matière de santé,
est-ce que le CHUM prend une bonne décision en refusant une greffe de poumon
aux personnes qui sont non vaccinées?
M. Marissal : Je crois
comprendre que ce sont des cas extrêmement rares, des cas, évidemment,
délicats, de vie ou de mort. Je suis porte-parole en santé, mais je ne suis pas
un grand spécialiste, là, des greffes. Est-ce que ce genre de dossier doit se
régler entre le patient, la patiente et les spécialistes? Et si, d'aventure, le
fait d'être non vacciné met à risque la greffe, je pense que ça doit être
expliqué, je pense que ça doit être discuté. Il y a probablement des études
scientifiques qui le démontrent.
Après ça, la question que vous allez me
poser, j'imagine, c'est : Oui, mais est-ce qu'on doit empêcher quelqu'un
d'avoir une greffe parce qu'elle n'est pas vaccinée? Je pense que non, évidemment.
Puisque cette personne doit être greffée, probablement que c'est une question
de vie ou de mort. Mais moi, j'en appelle au dialogue et à la communication
scientifique, là. Je pense qu'il y a moyen de régler ça par une bonne discussion.
Si vous êtes à la porte d'une greffe pour vos poumons, c'est vraisemblablement
parce que vous n'allez pas bien et que votre vie est vraisemblablement en
danger. Si le fait d'être vacciné augmente les chances que la greffe tienne de
x pour cent, ça doit être bien expliqué. Après, s'il y a des cas totalement
extrêmes, évidemment, je ne pense pas que le système de santé doit laisser des
gens mourir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Si je peux me permettre, Jean Charest double
le montant de sa poursuite contre le gouvernement, là, depuis que la ministre
de la Sécurité publique a brandi le livre PLQ inc. Est-ce que c'était
une erreur de la part de la ministre de faire ça? Puis est-ce que vous
comprenez ou appuyez la décision de M. Charest?
M. Marissal : Je pense que je
ne commenterai pas les décisions de Jean Charest.
La Modératrice
:
Excellent. On va passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Mrs. Ghazal, when you
heard Mr. Rousseau saying that he didn't have time, what was your first
reaction, as a child who arrived in Québec with her family struggling to learn French?
Mme Ghazal : Well, the attitude or M. Rousseau is very insulting for people like
me, who came in Québec without
speaking French. And I learned it as a lot of immigrants learn the French language. Even if they don't have enough money
because they need also to work, they are making this effort. I can't understand
how M. Rousseau has this attitude very insulting for those people and saying :
Oh! me, I am a businessman, I don't have time to learn French. And I hope that
members of that administration,
«conseil d'administration»,
will tell him to quit the job.
Mme Senay (Cathy) : …
Mme Ghazal : Yes. Sorry?
Mme Senay (Cathy) : Will you go that far, to ask the board of directors of Air Canada
to ask Mr. Rousseau to leave?
Mme Ghazal : Yes, I ask the board of Air Canada to tell Mr. Rousseau to leave
because of his attitude toward the Francophones of Québec.
M. Wood (Ian) : How could he have better handled himself or comported himself? How
could he have demonstrated?
Mme Ghazal : You know, I'm sure that he knows more French that what he's trying
to say, for example, just to
say : «Oh! Je suis désolé, je ne parle pas français», just saying that. And it's this attitude that he didn't
demonstrate and that I denounce today.
Mme Senay (Cathy) : Air Canada has been a bad student for linguistic rules… law for
years. What would it take?
Mme Ghazal : Well, we see that the law of official language in Canada, it's not working. And Air Canada is
a symbol of a bigger situation.
I'm sure that there is a lot of other organizations like Air Canada who are in Québec and the P.D.G. and
the President, they don't respect this law. So, that's why, today, I will
depose a motion and I hope that all the National
Assembly of Québec will vote for it, asking that «la Charte de
la langue française» will be applied to those
organizations like Air Canada.
Mme Fletcher (Raquel) : Can I ask you a question about health care and the Government's
flip-flop yesterday? Is that… We asked the Minister…
failure on the part of his Government. He said :
No, no, no, it's not failure. What is your reaction?
M. Marissal : Well, the proof is in the pudding, right? It's a failure, there is
no other way to say it. The Minister came out a few months ago, flexing his
muscles, playing tough against people in the health care system, and he has not
been able to deliver. So, there is no other way to see it as a failure. It is a
failure.
But now the question is :
What's next? What's next? What do we do with these people? And it's more than
just a failure about the mandatory vaccination, it's more profound than that, actually. The whole plan of the
Minister, of the absence of a plan, actually, it was based on the fact that
people will come back working in the health public sector. It's not happening.
It was based on the fact that there was no closure of departments. This is
happening, we see ERs, and ICUs, and obstetrical departments closed in Québec.
So, basically, this whole
plan was flawed from the beginning. It's either improvisation or bluff. And
both cases are quite worrying for me.
La Modératrice
: Une dernière question, s'il vous plaît.
Mme Senay (Cathy) : One for you again, Mrs. Ghazal. When you... Mr. Rousseau said yesterday that... well, he
explained : I've been able to live in Montréal without speaking French, and I think that's a testament to the city
of Montréal. The word
«testament», what did you get from that word?
Mme Ghazal : Well, I think that he should have the same attitude that he thinks
that Montrealers have, because people in Montréal, sometimes, they change the language because they respect the other
person who speaks French... English.
But this, what's important with this is that, to preserve and
protect the French language, even in Montréal, we should put all the efforts and the priorities on the language
spoken in the workplace. This is what's important. And I have many proposals to the Government, because it's not only... it should be a mandatory measure to be
put in the workplace so everybody, the employees and the boss, will speak
French, because right now, it's not the case.
M. Authier (Philip)
: ...the motion that you're tabling, what is the scope?
Mme Ghazal : Yes, the scope is that Bill 101, so la Charte de la langue française, will be
applied to...
M. Authier (Philip)
: …
Mme Ghazal : Yes, for the chart of companies, and also, because of what we heard
today with Immigration Canada,
will apply also to organisms and federal organisms and ministry who are in Québec.
M. Authier (Philip)
: But you're not calling in a motion for the resignation of
Mr. Rousseau?
Mme Ghazal : No, it's not about Air Canada...
M. Authier (Philip)
: You're saying it here, you want it.
Mme Ghazal : Yes.
M. Authier (Philip)
: You want him fired, but it's not in the motion you're going to table.
Mme Ghazal : No, it's not in the motion. Yes. But we want it.
M. Authier (Philip)
: …
Mme Ghazal :Thank you.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. On vous envoie la motion d'une minute à l'autre.
Mme Ghazal : Merci.
(Fin à 8 h 24)