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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’institutions démocratiques

Version finale

Thursday, February 8, 2024, 15 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures dix sept minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Je ne croyais pas avoir à revenir devant vous cette semaine pour parler de l'actualité politique, mais les derniers événements m'obligent à le faire. Ce qui vient de se passer avec le couple Rivera-Bittar est incroyable. En 17 ans de vie politique, jamais des témoins dans une commission parlementaire ne sont venus révéler une telle chose. Des parents endeuillés de la mort d'un enfant qui viennent se confier dans une consultation sur la sécurité routière et qui révèlent comment ils ont réussi à rencontrer une ministre.

D'abord, le premier ministre qui dit que cette histoire est close. Non, ce n'est pas clos, parce que ce n'est pas la seule histoire qui circule présentement. On en a plusieurs autres. D'ailleurs, je vais vous en révéler au moins une autre cet après-midi. On nous dit que le financement se fait correctement. Non, ça commence à ressembler à un système.

On va regarder les faits. Le couple Rivera-Bittar a eu des discussions avec la députée de Soulanges. Ils ont eu des discussions avec une attachée politique, et on a retracé le nom. Il y a effectivement une attachée politique du nom qui a été évoquée, qui travaille pour Mme Picard. Est-ce qu'on peut lui parler? Est-ce qu'on peut lui demander qui lui a demandé de proposer un cocktail de financement? Je vous rappelle également qu'elle a obtenu ces informations dans le cadre de son travail de conseillère politique ou d'attachée politique. Donc, elle a utilisé un cas, dans le cadre de son travail quotidien, elle l'a mis à part et elle s'est dit : je vais faire le lien avec une activité de financement puis quelqu'un que j'ai rencontré, ce qui est fortement répréhensible. Chacun des députés est responsable de son personnel politique. J'invite les autorités à regarder ça.

Comment une conseillère politique peut se dire : Moi, dans tous les cas que j'ai vus, là, dans le dernier mois, il me semble que ces personnes-là, que ça soit pour les transports ou que ça soit dans un autre domaine, pourraient être susceptibles d'être des personnes qui nous permettent d'atteindre un objectif? C'est incroyable.

Alors, la première des choses, à court terme, des excuses à ce couple. Deuxième des choses, un remboursement immédiat de la part de la Coalition avenir Québec. Ça, ça peut se faire à court terme. Sinon, quelle est la chaîne de commandement? Quel est ce mémo qui circule et qui demande d'utiliser des noms de personnes qu'on connaît pour des objectifs de financement? Est-ce qu'on peut mettre la main sur ce mémo? Pourquoi une employée de... d'un bureau de comté s'est sentie habilitée à proposer à ce couple... Puis ce n'est pas un hasard, là, elle connaissait la situation. Elle s'est fait raconter le deuil et, malgré ça, elle a décidé de suggérer à ces personnes-là d'acheter deux billets. On est en toute connaissance de cause.

Ensuite, ça pose d'autres questions. Je l'ai évoqué... mardi, ce n'est pas pour rien. Quand que les ministres font des activités de financement puis ils parlent à des concitoyens, des élus municipaux, des entrepreneurs, des citoyens qui ont des causes, est-ce qu'on les réfère à des personnes dans des cabinets ministériels, oui ou non? Moi, je pense qu'il y a quelques cas que vous allez découvrir. Donc : Appelle telle personne au cabinet, je vais l'avertir que tu vas appeler. Si les ministres l'ont fait, je les invite à les rendre publics dans les prochaines heures avant qu'on le fasse, parce qu'il y a des gens qui communiquent avec nous. Ça donne, ça aussi, aussi un accès privilégié, hein? Je n'ai pas le temps de vous parler, j'ai deux minutes. D'ailleurs, ça fait 100 $ la minute, la consultation avec un ministre, hein? 100 $ la minute. Il n'y a pas beaucoup de professionnels qui peuvent aller chercher autant d'argent. Évidemment pas pour eux, mais pour une organisation. Puis après on vous réfère à quelqu'un : Appelez une telle personne au cabinet. Je peux-tu vous dire que j'en ai des gens dans mon comté qui aimeraient avoir un accès direct au cabinet. Moi, je n'ai pas à me plaindre. Quand je plaide auprès des ministres, ils me répondent, mais je plaide pour des citoyens, je ne le fais pas pour moi. Mais il y a beaucoup de gens qui aimeraient pouvoir le faire directement.

Alors, je répète : Des excuses à ce couple, un remboursement, ça... tout ça, ça peut se faire très rapidement. Ensuite, je ne veux pas blâmer cette conseillère politique, dont j'ai le nom, parce que ça coïncide exactement avec le registre. Une des personnes... je ne veux pas nommer son nom, mais qui... qui travaille pour Mme Picard présentement. Qui lui a demandé de faire ça? Est-ce la députée? Est-ce quelqu'un de l'organisation de la CAQ? Je l'invite à régler ça dans la prochaine heure. Là, ça ne peut plus durer. Je veux dire, ce commentaire-là est arrivé.

Que dire du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent? Son président, qui habite dans ma circonscription, m'indique qu'il va à une activité de financement à Rimouski, juste à côté, parce que ça prend ça pour qu'il rencontre la ministre de la Forêt. La ministre de la Forêt, là, pas la ministre Laforest, qui est à Rimouski. Maurice, qu'est-ce tu fais là? Je n'ai pas le choix, je veux rencontrer la ministre. Je représente les gens qui ont des lots forestiers. Il est allé, puis il me l'a dit, puis son nom apparaît dans le registre.

Puis j'ai d'autres cas aussi, quelqu'un qui, au Bas-Saint-Laurent, dirige une fondation pour ramasser des fonds pour un hôpital, qui est allé aussi, qui n'a aucune affinité avec la CAQ, il n'a jamais voté pour la CAQ de sa vie. Puis j'en ai une liste ça de longue uniquement pour le comté de Rimouski. Puis là on commence à les faire comté par comté. Ce n'est pas terminé.

Je comprends le premier ministre de couper court en disant :  On va tout arrêter, tu sais, on va comme capituler. On en découvre d'autres. Les ministres, ils n'aiment pas ça, faire des activités de financement. Il y en a qui me le disent : J'ai haï faire ça. Puis je les comprends. Il y avait une solution toute simple : retirer les ministres des activités de financement. Puis si les gens aiment votre parti, ils n'ont pas besoin de rencontrer un ministre, ils vont payer. Nous, là, on n'a aucun ministre, on ramasse plus d'argent que la CAQ, on ne fait même pas d'activité de financement. C'est ça, le financement populaire.

Alors, aujourd'hui, ce qui s'est passé n'est pas banal, et il y aura certainement des suites. Dommage que la Chambre ne siège pas aujourd'hui ni demain, mais il y aura des suites. À votre disposition.

Journaliste : Allez-vous entamer des démarches auprès de la Commissaire à l'éthique pour faire la lumière sur... là-dessus, sur ce que vous disiez, là, la chaîne de commandement, comme vous l'appelez, là?

M. Bérubé : Vous savez, les instances appropriées n'ont pas besoin de plainte. Elles peuvent d'elles-mêmes instaurer des vérifications. Moi, je rends les informations disponibles. Là, tout ce que... Je comprends que le député de Nelligan était déjà au courant de cette situation-là, c'est l'impression que ça me donne, mais ça dit quelque chose. Parce que moi, les gens chez nous qui ont des cas, là, très graves... Je vous donne un exemple. L'accès à un médicament, hein, on n'a pas accès puis on voudrait avoir accès. Là, ils vont-tu se dire : Bien là, si je paie, au moins, je rencontre le ministre... parce qu'il y a des gens qui n'ont pas beaucoup d'argent. Puis d'autres cas, ça peut être un cas de CSST... On expose les gens, là. Le ministère des Transports, il a des grandes responsabilités, puis le ministère de l'Économie aussi, puis c'est les deux ministres les plus visibles.

Je ne sais pas. Moi, je trouve que ça les place dans une vulnérabilité. Des cocktails, il y en avait encore plein de prêts, là. Il y en avait un qui était prêt, là, pour le 12, le 12 février, là, qui, manifestement, va être annulé à Longueuil. On est capable de suivre la trace. Ce n'était pas une bonne idée. Puis la seule affaire qu'il fallait faire, c'est de retirer les ministres. Puis on va voir si les gens qui ont donné à la CAQ : des maires, des entrepreneurs, tout ça, vont donner pareil s'il n'y a pas d'activité avec un ministre. Moi, je sais... je sais un peu ce que ça va donner, mais testons-le. Puis ils auraient pu garder les dons ouverts, la CAQ, puis là ils auraient vu si les gens les financent pour leurs idées ou pour la proximité que ça donne. Ça ne donne pas de contrat, ça te donne la possibilité d'avoir accès à. C'est ça, la vérité.

Journaliste : ...votre menace, là? Vous vous donnez combien de temps avant de révéler ce que vous savez?

M. Bérubé : Bien, je viens déjà de donner deux cas, là.

Journaliste : Oui.

M. Bérubé : Bon.

Journaliste : Est-ce qu'il y en aura d'autres?

M. Bérubé : Bien...

Journaliste : ...compilation...

M. Bérubé : Tous les partis reçoivent les mêmes courriels présentement. Je vois à qui c'est adressé. Ça fait que j'imagine que les journalistes, vous allez en recevoir aussi. Donc, ce n'est pas une menace... ce n'est pas une menace, c'est que c'est réel. Mais là, on prend quelle mesure pour ce qui est arrivé? Là, on laisse passer ça en disant : Ce n'est pas mal... ce n'était pas mal intentionné. Les personnes le savaient que c'était un couple endeuillé. Je veux dire, y a-tu quelque chose qu'on respecte plus que le décès... de parents qui sont endeuillés pour un enfant? Puis après ça on peut dire qu'on n'est pas d'accord avec une politique. Le gouvernement peut dire : Bien, voici pourquoi nous, on pense ça, puis pourquoi on ne le fera pas, puis ça se fait correctement. Mais d'avoir suggéré un cocktail de financement pour ça. Heureusement, on l'a su. Il y en a d'autres qui ne le diront pas parce qu'ils ont peur des conséquences. Après, je n'aurais plus d'accès. Ça va-tu bloquer dans la machine? Je pensais que c'était fini avec le départ des libéraux, moi.

Journaliste : Vous êtes convaincu que ce n'est pas une erreur d'une employée.

M. Bérubé : Ce n'est pas une erreur, non. Et pourquoi, tant de semaines après, on se souvient de ces deux personnes-là qui ont un dossier au Transport? Puis on les rappelle, là. On a un cocktail avec la ministre des Transports, 100 $ chaque, 100 $ la minute, deux minutes.

Journaliste : ...la ministre, Mme Guilbault, dit elle-même : Moi, je parle à plein de monde qui ne me donne... qui ne nous donne pas d'argent, je suis accessible.

M. Bérubé : Ça ne veut absolument rien dire.

Journaliste : Est-ce que vous la croyez quand elle dit ça?

M. Bérubé : Oui, mais ça ne prouve rien, qu'elle parle à des gens qui ne la paient pas. Le problème, c'est les gens qui paient pour lui parler. C'est ça, le problème. Voyons donc, c'est quoi, cette affaire-là? En tout cas, je... On fait le test, hein? Nous, on n'a pas de ministre, les gens nous donnent de l'argent puis ils ne cherchent pas à nous voir. Ils le font parce qu'ils nous aiment. Puis, s'ils veulent me rencontrer, c'est assez simple. J'ai rencontré plein de monde, tantôt, là, sur la rue, là, comme tout le monde. La différence, c'est qu'ils ne me donnent pas 200 $. Je ne sais pas, vous êtes le libre arbitre, activité libre.

(Fin à 15 h 26)

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