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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Frédéric Beauchemin, membre de la Commission des finances publiques

Version finale

Thursday, February 22, 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-deux minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à tous et à toutes. On va vous parler, évidemment, parce que nous sommes le Parti libéral du Québec, de finances publiques. On a un gouvernement caquiste qui est en perte de contrôle. On a pu démontrer, entre autres, cette semaine, lors de la période de questions, que François Legault prend les mauvaises décisions, que ce soit le 6,7 milliards de chèques électoralistes en 2022... mauvaises prévisions, également, lorsqu'il disait que le troisième trimestre allait être positif, alors qu'il a été négatif, et, également, lorsqu'il disait, en novembre 2023, le ministre des Finances, qu'il gardait le cap vers le retour à l'équilibre budgétaire 2027-2028. En janvier, il s'est ravisé, en disant que les déficits vont être beaucoup plus gros.

François Legault manque clairement de rigueur. C'est un gouvernement caquiste qui n'est pas capable de bien gérer les finances publiques. C'est pour ça qu'on réitère ce matin notre demande pressante d'avoir un directeur parlementaire du budget, pour, au moins, donner un éclairage à ce gouvernement-là, qui est en perte de contrôle. Alors, plutôt que de se promener dans les corridors de l'Assemblée nationale, François Legault devrait lâcher la pomme, la banane et l'orange et réellement prendre contrôle des finances publiques.

Et les options politiques — je terminerai là-dessus — qui sont devant nous au Québec, on a Québec solidaire, qui est rêveur, qui pense que l'argent pousse dans les arbres, on a le Parti québécois, qui est rêveur, qui pense que le budget de l'an 1 va venir régler tous nos problèmes financiers, quitte à faire du bénévolat. Alors, d'une part, on a deux partis, PQ, QS, qui sont rêveurs, puis on a un gouvernement caquiste qui est flambeur. Alors, nous, au Parti libéral du Québec, on le dénonce. Je vais céder maintenant la parole à Fred Beauchemin.

M. Beauchemin : Merci, Marc. Le résultat de toutes ces mauvaises décisions-là, c'est que le Québec est dans une situation financière difficile. On pellette par en avant. L'an passé, ce que le gouvernement a décidé de faire, c'était de piger dans les contributions au Fonds des générations. Cette année, il pellette par en avant. Le Québec a besoin d'un gouvernement qui, au minimum, comprend la situation actuelle puis qui sait quoi faire. Bien, nous autres, ce qu'on pense, ce qu'on doit faire, c'est remettre les PME dans le coeur de notre politique industrielle, les PME, qui en arrachent. Elles sont taxées pour, justement, subventionner Northvolt. Et j'ai des statistiques pour vous. Les Québécois pensent que la stratégie de la CAQ de tout donner aux grandes entreprises étrangères n'est pas la chose à faire. 72 % des Québécois sont contre l'utilisation des fonds publics pour accorder des subventions importantes aux entreprises étrangères. Ça, c'est le sondage Léger, là, pour le FCEI. Puis 80 %... 79 % des Québécois sont d'accord que le gouvernement devrait inclure les PME dans le centre de sa politique économique. La CAQ ne comprend pas, la CAQ, c'est un mauvais gestionnaire. On est prêts pour vos questions.

Journaliste : Est-ce que, dans le dossier Northvolt, ils vous ont convaincus, hier, qu'il n'y a pas eu de favoritisme?

M. Beauchemin : Bien, du tout, aucunement. Je veux dire, c'est... Le gros manque de transparence de ce gouvernement-là dans le dossier Northvolt, c'est faire en sorte qu'ils... ils sont en train de tirer dans l'acceptabilité sociale du projet, malheureusement. On veut que ça marche, Northvolt.

Journaliste : Comment il tire dans le projet?

M. Beauchemin : Bien, toute cette apparence là de conflits d'intérêts, toute cette mauvaise interprétation là de la Loi sur le lobbyisme, de la part de la CAQ, font en sorte que les Québécois se posent des questions. Et ils ont raison de se poser des questions, les Québécois, face à Northvolt. Ça fait que c'est malheureux, mais la CAQ, actuellement, a un beau projet en... devant nous, mais, malheureusement, ils sont en train de faire en sorte que ça ne fonctionne pas.

Journaliste : Hier, M. Legault disait, à la période de questions, qu'ils avaient consulté les citoyens sur le projet, les citoyens ont été consultés sur le projet Northvolt. Là, on voit, ce matin, que l'accès au chantier est bloqué. Est-ce que c'est vrai que le gouvernement a consulté les citoyens sur Northvolt?

M. Tanguay : Bien, moi, là, je veux dire, le gouvernement n'a pas consulté les citoyens. Le gouvernement dit aux citoyens : Changez d'attitude. Puis Pierre Fitzgibbon, il en rajoute une couche. Lui, il va falloir qu'ils lui disent d'arrêter, là, d'écrire, là, puis d'essayer de donner des leçons aux Québécoises et Québécois. Dans Northvolt — qu'il l'assume — il y a eu deux poids, deux mesures. Hier, je posais la question : Y a-t-il eu une commande politique imposée au ministère de l'Environnement pour qu'on arrive avec, à sa face même — le fruit du travail de Radio-Canada — à deux poids, deux mesures? Je pose la question : Y a-t-il eu une commande politique directe?

Journaliste : ...tout à l'heure, il y a des collègues qui m'ont précédé qui ont parlé d'un problème de Northvolt. Est-ce que ce n'est pas en train de devenir une crise politique au Québec, notamment, l'enjeu de Northvolt, là?

M. Tanguay : C'est tellement... Pour nous, libéraux, c'est déplorable. Ça se veut un magnifique projet, Northvolt, développer une filière batterie, mais le manque de rigueur, le manque de rigueur flagrant de ce gouvernement-là, qui est, évidemment, vendu à ce projet-là — puis je pense qu'au départ c'est un beau projet — est en train d'être le pire ennemi de Northvolt.

Journaliste : Je repose la question : Est-ce que ce n'est pas en train de devenir une crise politique? Parce que là, là, ça fait des semaines et des semaines, puis on ne sait même plus si le projet...

M. Tanguay : Bien, écoutez, je pense qu'on s'approche de cela. Et je ne mets pas la faute sur Northvolt. Je mets la faute sur le gouvernement. Une crise politique, on le voit dans différents dossiers d'un gouvernement qui est en perte de contrôle, un gouvernement, vous allez me permettre l'expression anglaise, «my way or the highway». C'est la faute de tout le monde, c'est moi qui décide. Écoutez, le chantre de cette façon de faire là, c'est Pierre Fitzgibbon. Je vous donne juste un simple exemple. Après près de trois ans d'analyses et d'études, la biologiste de l'Environnement dit : Non, pas de projets résidentiels sur ces terrains-là. Pierre Fitzgibbon dit : On va aller de l'avant, de toute façon, probablement que les poissons, ils ont trois yeux dans ce secteur-là. Puis savez-vous quoi? C'est Pierre Fitzgibbon qui a eu raison. Ça ne tient pas la route. Il ne faut pas insulter l'intelligence des Québécoises et des Québécois, là.

Journaliste : Comment vous qualifieriez la petite marche de M. Legault avec trois fruits hier?

M. Tanguay : Complètement hors d'ordre, complètement hors d'ordre. Les Québécoises et Québécois veulent avoir un premier ministre en contrôle. Je voyais un premier ministre, qui s'amusait avec sa salade de fruits, en perte de contrôle.

Journaliste : ...un gouvernement libéral qui a émis la directive pour empêcher les enfants de demandeurs d'asile d'avoir accès aux CPE et garderies subventionnées. Est-ce que vous êtes d'accord avec la position de la CAQ, qui s'en va en Cour suprême pour défendre ça?

M. Tanguay : Oui, bien, je vais vous répondre dans un deuxième... en deux temps. Dans le premier temps, sur le fond du dossier, nous sommes en faveur pour que les demandeurs d'asile puissent avoir accès aux services de garde. Maintenant, la question que ça n'a pas été fait à l'époque... La situation évolue, et c'est notre position, très clairement. Maintenant, ce sera judiciarisé, je l'entends, alors je n'irai... je ne commenterai pas davantage.

Journaliste : Qu'est-ce qui a changé pour que vous soyez d'accord maintenant, pendant qu'en 2018 vous ne vouliez pas?

M. Tanguay : Bien, écoutez, ça faisait partie des discussions, je vous dirais, en 2018, et, chose certaine, aujourd'hui, on est en 2024, c'est la bonne chose à faire.

Journaliste : ...vous avez dit que les choses avaient changé. Qu'est-ce qui a changé pour que ce soit, maintenant, acceptable, alors que ça ne l'était pas en 2018?

M. Tanguay : Bien, écoutez, je ne vais pas refaire le débat de 2018. Moi, je suis en 2024, et on peut voir que c'est un facteur d'intégration. Les demandeurs d'asile, certains vont rester, certains vont vouloir travailler, également. Leur permettre d'avoir accès à un service de garde... D'autant plus qu'aujourd'hui, on est, je vous le dis, dans une autre perte de contrôle au niveau de l'immigration. On va au-delà des demandeurs d'asile. Comment on peut favoriser une intégration? On dit qu'il y a un coût, plus de 1 milliard qui est réclamé par Québec à Ottawa. Bien, on peut-tu, a fortiori, en 2024, leur permettre de travailler, d'envoyer leurs enfants en services de garde, qui vont pouvoir être francisés, notamment au contact des autres? Je pense que, plus que jamais, c'est justifiable.

Journaliste : ...un facteur d'intégration? Ce n'était pas une bonne idée?

M. Tanguay : Écoutez, je ne referai pas le débat de 2018.

Journaliste : Mais ce n'était pas une bonne idée?

M. Tanguay : On est en 2024.

Journaliste : Bien, c'est ça que vous nous dites aujourd'hui, ce n'était pas une bonne idée. Ce n'était pas la bonne voie à prendre en 2018.

M. Tanguay : Je pense, aujourd'hui, plus que jamais, c'est pleinement justifié.

Journaliste : Parlant d'intégration, les enfants qui ne parlent pas français, qui souhaitent intégrer des classes régulières dans la région de Québec, c'est un problème. Ça vous inquiète? Et c'est quoi, la solution?

M. Tanguay : O.K. Ça m'inquiète. Écoutez, c'est clair qu'on peut voir que le gouvernement est en perte de contrôle, n'est pas capable d'offrir le service. Encore une fois, si vous voulez sur... que l'on parle sur le nombre de demandeurs d'asile, notre position est très claire là-dessus, le Québec a fait sa large part. Mais pendant que le gouvernement Legault, pendant plus de trois ans, a nié la pénurie de main-d'œuvre, pendant qu'il disait «on va en prendre moins, on va en prendre soin», ce qu'il a fait, il a fait le contraire, il n'en a pas pris moins puis il n'en a pas pris soin. Et, aujourd'hui, ce matin, on voit le résultat de l'échec de ce mauvais gouvernement là. Alors, c'est au gouvernement à y voir puis d'allouer les ressources additionnelles.

Journaliste : M. Tanguay, le projet de loi n° 31 a été adopté hier. Est-ce que la ministre Duranceau a raison de se féliciter d'avoir bousculé le statu quo? C'est les termes qu'elle utilise, là.

M. Tanguay : Est-ce qu'elle a raison? Écoutez, bousculer... La ministre Duranceau, elle n'a pas bousculé bien, bien grand-chose depuis qu'elle est ministre, hein? Puis François Legault et elle aussi disaient : Vous nous jugerez sur les résultats. Je veux dire, la crise du logement frappe plus que jamais. Ça fait déjà plus d'un an qu'elle est en poste. Alors, on a eu l'occasion de dire pourquoi, pour nous, le projet de loi n° 31 faisait fausse route. Pendant ce temps-là, les unités de logement ne se construisent pas. On a plein de propositions qui ont été mises sur la table pour augmenter l'offre d'unités de logement. Alors, elle ne peut pas se féliciter de bien, bien grand-chose à matin.

Journaliste : L'accord Québec-Canada sur l'immigration, est-ce qu'il faut le rouvrir? Est-ce que le gouvernement Legault doit, unilatéralement, le rouvrir?

M. Tanguay : Notre position, c'est que cet accord-là McDougall—Gagnon-Tremblay, de 1993, donne au Québec des pouvoirs remarquables en matière d'immigration. Évidemment, le fédéral doit mieux faire dans l'exécution de cet accord-là. Au niveau, pour nous, de notre position, nous demandons un rapatriement à Québec du Programme travailleurs étrangers temporaires. On ne fera pas comme les péquistes, qui, eux, demandent l'entièreté des pouvoirs en matière d'immigration. Ce n'est pas notre position. Alors, nous sommes en faveur du rapatriement de ce programme-là. Ça pourrait faire partie de discussions et de négociations avec un gouvernement libéral, qui pourraient être, à ce moment-là, un addendum à cette entente.

Journaliste : Excuse me. The MUHC, in Montréal, had to close six of its beds in its cancer ward, saying there is a labor shortage, they can't keep the beds open. How do you react to that, considering, yesterday, we had Mr. Dubé saying that he hopes more people go from the private to the public network and try to get staff that way?

M. Tanguay : It think that this government shows a lot of wishful thinking. And I think that, in that file, again, it's important to see the results, the end results. So, of course, we needed to have the support of private institutions in order to have Quebeckers to receive the services, because there is a lot of... there is a huge backlog. But, that being said, what's the strategy, and what will be the end results? We will be looking at the results, but, within their sixth year, this government shows us no results.

Journaliste : ...about six years. I mean, people who have cancer, sometimes, don't have that kind of time to wait around.

M. Tanguay : Absolutely.

Journaliste : So, do you think that this government is acting quickly enough? Because these people who are waiting for these beds might not be around.

M. Tanguay : ...six years... and I was referring to the fact that the CAQ is now in place for… within their sixth year. That being said, you are absolutely right. For those who are in need of receiving health care services, the Government must act today, now, and needs to make partnerships with everyone, in order to provide the services to all Quebeckers.

Journaliste : ...your expectations, or what you would like to see… We're waiting for the budget date, but what would you like to see in the budget?

M. Tanguay : We'll have the occasion to go out and to ask our... and to identify our priorities, that being said, at this stage of the process. So, we'll looking forward to present you with our priorities. We're in the process of focusing on that... on those priorities. In the meantime, we urge the Government to regain control of the public finances and to show a rigorous acting with respect to it.

Journaliste : …now, we've already seen the CAQ come out and kind of link the contract given to teachers, saying… Oh! there could be a deficit because of that. What do you think about the messaging, already, from the CAQ?

M. Tanguay : It's not the right message to finger-pointing to the teachers, that you're the end results of this bad government. It's... The government knew, a year ago, the level of inflation, they knew the… economical parametrics. And, now, we cannot be surprised, with respect to the impact of those deals negotiated with, for instance, our teachers. And you know what? It's a priority, for a good government, to be able to pay correctly, for instance, the teachers and those working at the... within the health care system. So, that's, obviously, for us, a tangible impact, but it has to be dealt with by the Government. But, again, we have a bad government who has lost control of public finances.

(Fin à 9 h 06)

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