Journal des débats (Hansard) of the Committee on Health and Social Services
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
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Friday, October 25, 2019
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Vol. 45 N° 35
Interpellation by the Member for Pontiac to the Minister of Health and Social Services on the following subject: The CAQ Government’s inability to improve health services and social services, particularly in the regions
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures cinquante-neuf minutes)
Le Président (M. Provençal)
: Bon matin. Je déclare la séance de la Commission de la
santé et des services sociaux ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
à l'interpellation du député de Pontiac à la ministre de la Santé et des
Services sociaux sur le sujet suivant : L'incapacité du gouvernement
caquiste d'améliorer les services de santé et services sociaux, notamment en
régions.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par M. Lévesque
(Chapleau).
• (9 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Je comprends qu'il y a une entente à l'effet que le
deuxième groupe d'opposition interviendra lors de la troisième série
d'interventions, alors que le troisième groupe d'opposition interviendra lors
de la cinquième série d'interventions...
10 h (version non révisée)
Le Président (M. Provençal)
: ...y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par M. Lévesque
(Chapleau).
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Je comprends qu'il y a une entente à l'effet que le
deuxième groupe d'opposition interviendra lors de la troisième série
d'interventions, alors que le troisième groupe d'opposition interviendra lors
de la cinquième série d'interventions. On a commencé à l'heure, on est correct.
M. le député, vous avez la parole pour
10 minutes. À vous.
M. Fortin :
Merci. Merci, M. le Président. Permettez-moi de vous saluer tout d'abord, de
saluer la ministre et son équipe, son imposante équipe de gens du ministère et
de gens de son cabinet qui se sont joints à nous ce matin, de saluer les
collègues de Chapleau, de Roberval et de Soulanges qui sont ici avec nous. Ça
tombe bien, ça tombe bien parce que j'ai l'impression qu'on va peut-être parler
un peu de Chapleau, on va peut-être parler un peu Soulanges puis on va peut-être
parler de Roberval, on verra, on verra. Mais je...
C'est la première fois qu'on fait une
interpellation en santé depuis le début du mandat de la ministre, M. le Président,
parce qu'on s'est dit qu'on devait peut-être prendre une approche un peu
différente. On devait peut-être essayer quelque chose de nouveau. On devait peut-être
voir s'il n'y avait pas façon d'avoir des réponses additionnelles, des réponses
différentes, des réponses plus précises, plus... disons, d'avoir un peu plus
d'information par rapport à certains enjeux en santé qui sont importants pour
des Québécois, pour des Québécoises qui se posent des questions par rapport à
l'orientation de la ministre sur le réseau de la santé, par rapport aux
résultats, par rapport à... par rapport aux initiatives qu'elle veut mettre de
l'avant mais également par rapport à ce qui les touche dans leur réseau local
de santé un peu partout au Québec dans les différentes régions.
Parce qu'au cours des dernières semaines, M.
le Président, ça a été particulièrement difficile d'avoir des réponses
précises. Ce n'est pas de la mauvaise volonté, je crois, c'est juste qu'on a eu
de la difficulté à avoir des réponses précises. L'exemple des périodes de
questions cette semaine a été particulièrement frappant. Si je reprends la
période de questions de mercredi, M. le Président, on a eu droit à : On
suit la situation de très près. On suit cette situation-là de très près qui est
difficile. On va prendre toutes les stratégies nécessaires. C'est la situation
qui me préoccupe le plus au Québec en ce moment. On va tout faire pour que ce
service soit rétabli, on fait tous les efforts. On va tout faire pour que ce
service soit rouvert. On va travailler très fort pour le rétablir. Ça, c'était
mercredi, M. le Président.
Si je reviens à mardi, mardi, c'était sur
un sujet complètement différent : On veut que cette partie rouvre. On veut
la rouvrir dans les meilleurs délais. Nous sommes prêts à discuter. Voyez-vous,
voyez-vous? M. le Président, ça commence à se ressembler beaucoup. Ça commence
à être des réponses qui ressemblent un peu, souvent, à des lignes qu'on répète
de façon régulière. Alors, j'espère qu'aujourd'hui, j'espère qu'à travers l'interpellation,
qu'à travers peut-être... que la ministre va avoir plus de temps devant elle,
qu'elle va pouvoir rentrer plus en détail dans les enjeux, dans les
orientations du gouvernement, dans les mesures précises qu'elle compte mettre
de l'avant pour régler certaines préoccupations des citoyens et certaines
questions qu'on aura et que le député de Jean-Lesage aura également.
M. le Président, je vais retourner en
arrière. Je vous ai dit qu'on était à la première intervention en santé depuis
le début du mandat, qu'on avait tenté d'autres avenues pour avoir des réponses
de la part de la ministre, mais ce qui est préoccupant pour nous, c'est le
manque de résultats au cours de la première année de son mandat à titre de
ministre de la Santé et des Services sociaux.
Au cours de sa toute première entrevue, la
ministre de la Santé avait dit... La toute première, elle l'a fait à Patrice
Roy, le jour de son assermentation, elle s'en souvient bien, j'en suis certain,
c'était en bas dans le lobby, ici, et elle avait dit : Au cours des
prochaines semaines, vous allez voir des changements. Et là on a attendu de
notre côté. On a attendu, on a été patient, on a vu quelques semaines passer,
on a vu quelques mois passer, là, on a vu... on s'est rendu en juin, M. le
Président, on s'est rendu en juin, et là, on a entendu la ministre de la Santé
encore, en entrevue, cette fois avec Paul Arcand, dire : Le budget est
adopté en mai. Il faut l'investir, il faut embaucher des gens, l'été ne sera
pas facile. À l'automne, on va commencer à voir les effets. Alors, on est passé
de quelques semaines en octobre 2018 à, à l'automne 2019. Et encore là, M.
le Président, dans une seule entrevue, ce qu'on a entendu, c'est la citation
que je viens de vous donner. On a entendu : On va voir les effets des
mesures à l'automne 2019. On a entendu : Les gens doivent prendre des
vacances, donc les effets de l'embauche, on va les voir à l'automne. Les
effets, les investissements du 200 millions, on va les voir à l'automne. À
l'automne, on veut que les situations de temps supplémentaire disparaissent,
disparaissent. À l'automne, on devrait avoir résolu une bonne partie de ces
problèmes-là. Les effets, comme je vous dis, c'est à l'automne qu'on va les
voir. Les effets des formations des établissements, on va les voir à l'automne.
Bien, ça tombe bien, M. le Président, on est à l'automne. On est en plein
dedans. Puis on n'est pas au début de l'automne, parce qu'au début de
l'automne, on a posé la question à la ministre et elle nous a dit : Bien,
attendez vers la fin de l'automne, hein? Hein, on avait dit : Bien, là,
les feuilles commencent à changer, Mme la ministre...
M. Fortin :
...une bonne partie de ces problèmes-là. Les effets, comme je vous dis, c'est à
l'automne qu'on va les voir. Les effets des formations des établissements, on
va les voir à l'automne. Bien, ça tombe bien, M. le Président, on est à
l'automne, on est en plein dedans. Puis on n'est pas au début de l'automne,
parce qu'au début de l'automne on a posé la question à la ministre, et elle
nous a dit : Bien, attendez vers la fin de l'automne, hein? On avait
dit... Bien là, les feuilles commencent à changer, Mme la ministre, on est
rendus à l'automne. Bien là, les feuilles commencent à tomber, Mme la ministre.
On est en plein dans l'automne, on est en plein milieu.
Et ce qu'on voit en ce moment, M. le
Président, dans le réseau de la santé, ce qu'on voit, ce qu'on entend, ce que
les citoyens voient dans leurs interactions quotidiennes avec leurs médecins,
leurs CLSC, leurs cliniques, leurs hôpitaux, c'est qu'ils voient que les
promesses de la Coalition avenir Québec ne sont pas respectées. Pensez aux
promesses qui avaient été faites il y a un an de ça, et plus. Le stationnement.
On devait réduire les frais de stationnement dans les hôpitaux. 90 minutes de
temps à l'urgence. Êtes-vous allé voir les temps à l'urgence dernièrement, M.
le Président? Nous, on est allés voir, puis on n'a pas vu d'amélioration. Un
médecin pour tous les Québécois. Bien, ça stagne, quand même, hein, depuis la
dernière année. On ne voit pas qu'il y a tant de Québécois que ça qui ont un
médecin, un nouveau médecin. Il y a plus de Québécois. La population augmente
au Québec. Alors, la ministre peut très bien dire : Bien oui, il y a plus
de Québécois. Mais en pourcentage, il n'y a pas vraiment plus de Québécois qui
ont un médecin.
On avait promis d'abolir le temps
supplémentaire obligatoire. Je reviens à la citation d'il y a quelques
instants : À l'automne, on veut que le temps supplémentaire disparaisse. À
l'automne, tout de suite. C'était... Au moins, c'était constant avec son
engagement pris en campagne électorale, l'an dernier, où elle avait dit :
En un an, on pourrait abolir le temps supplémentaire obligatoire. Ce n'est
toujours pas fait. Parlez-en aux infirmières, parlez-en aux préposés, M. le
Président. On avait dit en campagne électorale : On va déchirer l'entente
avec les spécialistes. Je ne pense pas que ça a été déchiré.
Et souvenez-vous, moi, ça m'avait frappé
en campagne électorale, l'an dernier, là, on avait... toutes ces mesures-là, il
y avait toujours un «rapidement» avant. Moi, je me suis dit : mon Dieu, la
première année, ça va être l'année la plus productive au monde parce que toutes
les... toutes, toutes, toutes les promesses, tous les engagements étaient
précédés d'un «rapidement». Bien, «rapidement», pour le citoyen, pour
l'électeur, pour l'observateur, d'habitude, ça veut dire dans la première
partie du mandat. Bien là, on est rendus à 27 % du mandat de la Coalition
avenir Québec, M. le Président. Et ça, c'est les promesses qui ne sont pas
respectées.
Il y a des projets qui n'avancent pas. On
avait promis un hôpital à Gatineau. Le député de Chapleau s'en souvient très
bien. Lui-même l'avait promis, son premier ministre l'avait promis, ses
collègues dans sa région l'avaient promis. En cinq ans, ouvert en cinq ans,
avec des patients, là, qui pourront entrer, franchir les portes de l'hôpital,
d'un nouvel hôpital et avoir des services, voir un professionnel de la santé.
En cinq ans. Là, on est à 27 % du mandat. Ça fait un an que le mandat est
commencé. On avait promis d'accélérer l'hôpital de Vaudreuil. Et là on voit...
Ça, c'est des projets qui n'avancent pas beaucoup. Il y a des projets qui sont
mal ficelés, et ça, on va avoir la chance d'en parler, d'en parler longuement
au cours des prochaines deux heures.
Mais ce qu'on voit aussi, M. le Président,
c'est des employés et du personnel... et ça, c'est important, des employés et
du personnel qui se disent incapables d'offrir des services de qualité, des services
de base, que ce soit en CHSLD... l'exemple de Villa-Bonheur est frappant...
mais que ce soit en CHSLD, que ce soit en hôpital, que ce soit dans leur
interaction en soins à domicile ou ailleurs, des gens, des professionnels de la
santé, des gens qui sont dédiés, des gens de cœur, des gens qui veulent donner
des bons services, qui disent simplement qu'ils n'ont pas les ressources, qu'il
n'ont pas le temps, qu'ils n'ont pas l'énergie, M. le Président, parce qu'ils
sont épuisés, pour donner des soins de qualité. Alors, M. le Président, on va
vouloir parler de ça aujourd'hui, on va vouloir parler de tous ces enjeux-là.
On va vouloir avoir des réponses
spécifiques de la part de la ministre, à savoir, comment elle va faire avancer
ces dossiers-là, comment elle va améliorer l'accès, si ça n'a pas... puisque ça
n'a pas déjà été fait, comment elle va réduire le temps d'attente à l'urgence,
comment elle va s'assurer que les gens... parce que c'est ça qu'ils veulent,
avoir accès à un spécialiste rapidement. On va vouloir savoir combien de gens
elle a embauchés. Pas uniquement remplacés, M. le Président, pas uniquement
combien de postes elle a comblés... pas uniquement combien de postes elle a
créés, mais combien de postes elle a comblés et combien ne sont pas du remplacement,
combien de nouveaux postes. M. le Président, ça, ça nous intéresse. Ça, c'est
ce qu'on va vouloir entendre, M. le Président. Et ça, c'est sans compter tous
les enjeux de bris de services qu'il y a, qui continuent, des enjeux, là, qui
n'apparaissaient pas dans le réseau au cours des dernières années. Et
maintenant, là, les bris de service liés aux infirmières, les bris de service
liés aux médecins apparaissent, apparaissent régulièrement, continuent
d'apparaître.
• (10 h 10) •
Alors, on se dit, M. le Président : Est-ce
qu'on s'en va vraiment dans la bonne direction? Est-ce qu'il y a vraiment une
amélioration au cours de la dernière année? Et on espère, on espère, pour une
fois...
M. Fortin :
...bris de service liés aux infirmières, les bris de service liés aux médecins
apparaissent, apparaissent régulièrement, continuent d'apparaître.
Alors, on se dit, M. le Président : Est-ce
qu'on s'en va vraiment dans la bonne direction? Est-ce qu'il y a vraiment une
amélioration au cours de la dernière année? Et on espère, pour une fois, avoir
des réponses claires, avoir des réponses qui ne se répètent pas, comme ce qu'on
a vu au cours des dernières semaines, des dernières interventions de la ministre,
mais on espère une bonne collaboration de la ministre et de son équipe.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Je cède maintenant la parole à Mme la ministre, également
pour une période de 10 minutes. Madame.
Mme McCann : Merci, M. le
Président. Alors, je veux d'abord évidemment saluer mes collègues, député de Chapleau,
députée de Soulanges, députée de Roberval, qui sont avec moi, saluer mon
collègue de l'opposition officielle député de Pontiac et mon collègue de la
deuxième opposition député de Jean-Lesage. Donc... et aussi saluer les membres
de mon cabinet et les membres de l'équipe du ministère de la Santé et des
Services sociaux, qui sont nombreux, parce que c'est un gros ministère effectivement.
Et je veux dire, M. le Président, d'entrée
de jeu, là, que c'est un privilège de travailler en santé et services sociaux.
C'est un privilège parce qu'on a l'occasion, l'opportunité de prendre soin de
notre population, de prendre soin de la santé de notre population. Ça, c'est un
grand privilège, M. le Président, et je veux le dire d'entrée de jeu.
Alors, le sujet abordé aujourd'hui, il est
très important... et presque remercier mon collègue de m'interpeller sur ce
sujet-là parce que c'est au coeur de ce qu'on veut faire dans ce cycle-ci de la
réforme d'accès que je veux faire dans ce mandat-ci. C'est une réponse, il faut
le dire, d'entrée de jeu, aux attentes des Québécois puis des Québécoises, parce
que les Québécois puis les Québécoises, là, ce qu'ils nous disent : Quand
on est entré dans le système, la qualité est là, mais on a de la misère, à des
moments donnés, à avoir accès aux services.
Nous, là, on a entendu la population, et
c'est là-dessus qu'on va travailler très fort. Et ce qu'on voit cette année, M.
le Président, c'est le début de la réforme de l'accès que nous faisons. Nous,
on n'est pas dans des réformes de structure, on est dans une réforme de
l'accès.
Il faut dire aussi, d'entrée de jeu, que
le réseau, il a beaucoup souffert des réformes de structure puis de la
centralisation qui a été faite dans le précédent gouvernement. Et moi, je dois
vous dire, là, d'entrée de jeu, que, quand je suis arrivée, là, comme ministre
de la Santé, moi, j'avais travaillé dans le réseau avant, j'ai été un peu
abasourdie de voir l'état des lieux, l'état du réseau de la santé et des
services sociaux. J'ai été très surprise de l'ampleur, M. le Président, et ce
que je m'aperçois, c'est que, dans la première année, nous avons dû, et nous
allons continuer à le faire, mes collègues du trio santé et moi, réparer le
réseau, M. le Président, et nous n'avions pas idée à quel point il y avait de
la réparation à faire.
Et moi, je compte, et je vois que c'est
présent, sur la bonne volonté de tous dans le réseau, dans les équipes qui
m'entourent, pour le faire, faire cette réparation, et je sens que les gens
mettent beaucoup, beaucoup la main à la pâte. Encore une fois, l'accès aux
services, c'est très important. C'est ce que la population nous a demandé.
Alors, j'aimerais d'abord rappeler les
grands engagements qu'on a pris, d'entrée de jeu, à l'égard de la population
québécoise. Notre objectif, là, c'est de faire plus puis de faire mieux, hein,
effectivement, et il y a quatre grandes priorités qu'on s'est données.
D'abord, comme je l'ai dit, un accès plus
rapide à des soins de qualité. Ensuite, une approche populationnelle, M. le
Président, puis une décentralisation de la gouvernance du
réseau — c'est tout à fait un 180 degrés avec ce qui a été fait dans
le précédent cycle — la valorisation du personnel, parce
qu'effectivement mon collègue député de Pontiac, ce qu'il a dit dans son
introduction, c'est un peu le bilan de l'ancien cycle. C'est le bilan de ce qui
a été fait pendant quatre ans, les quatre dernières années particulièrement du
cycle libéral, mais même les 15 dernières années. Alors, la valorisation du
personnel, ça n'a pas été fait comme ça aurait dû être fait dans le dernier
cycle. Les gens ont été très bousculés, et effectivement il y a eu et il y a
encore de l'épuisement... et la responsabilité sociale, là, des services
offerts qui sont proches de la population.
Moi, je veux dire aux Québécois puis aux
Québécoises qu'on va prendre tous les moyens pour améliorer...
Mme McCann : ...les gens
ont été très bousculés. Et effectivement il y a eu et il y a encore de
l'épuisement.
Et la responsabilité sociale, là, des
services offerts qui sont proches de la population. Moi, je veux dire aux Québécois
puis aux Québécoises qu'on va prendre tous les moyens pour améliorer l'accès. Et
je vais en donner quelques exemples, des actions qu'on a réalisées dans la
première année. Dès notre entrée en fonction... dès mon entrée en fonction,
j'ai mis en place, par exemple, des cliniques d'hiver. Ça, M. le Président, ça
n'a jamais été fait. Des cliniques d'hiver qui vont débuter cette année en
décembre, parce qu'il faut faire face à ce qui se passe en hiver. La grippe,
mais d'autres, aussi... d'autres infections, d'autres problèmes de santé
courants qui sont beaucoup plus grands l'hiver. La population a accueilli ça
avec beaucoup, je pense, d'intérêt, parce qu'on ouvrait l'accès, et on va
l'ouvrir encore cette année, et les équipes médicales et multidisciplinaires
ont bien répondu aux cliniques d'hiver. Beaucoup de chantiers aussi pour
améliorer la première ligne, notamment revoir la rémunération des médecins de
famille pour qu'ils prennent plus de patients en charge, M. le Président. On a
déposé un projet de loi pour les infirmières praticiennes spécialisées. On
dépose aussi... on a déposé un projet de loi aussi pour bonifier le rôle des
pharmaciens.
Ces trois éléments-là, M. le Président,
là, ces trois gros chantiers-là, la rémunération des médecins de famille, les
infirmières praticiennes spécialisées, le projet de loi qu'on a déposé, et celui
des pharmaciens, ça n'a pas été fait au Québec, M. le Président, ça a été fait
ailleurs au Canada dans la plupart des provinces du Canada. Quand on fait ça,
là... on a vu ce que ça a produit en Ontario, là, l'accès s'est ouvert, la
majeure partie de la population a accès à un médecin de famille. Les libéraux
ne l'ont pas fait, M. le Président. Nous, là, il faut rattraper le plus
rapidement possible pour que notre population, elle ait accès à un médecin de
famille. C'est ce qu'on va faire... C'est ce qu'on est en train de faire, M. le
Président.
Et des investissements majeurs, M. le
Président. Quand on parle d'accès, là, il faut investir. Il faut investir.
Alors, on a investi 800 millions en nouveaux programmes cette année, M. le
Président, en maintien à domicile, en jeunesse, en dépistage et intervention,
Agir tôt chez les jeunes, en DPJ, en courte durée, renforcer les équipes en
courte durée, renforcer les équipes en CHSLD, en santé mentale, pour les jeunes
comme pour les adultes. J'ai parlé des infirmières praticiennes spécialisées,
des lits d'hébergement, comme ma collègue l'a dit hier, responsable des Aînés
et des proches aidants, ouverture de 500 places cette année en
hébergement. Ce n'est pas ce qui a été fait dans le précédent cycle. Et aussi
de l'aide aux proches aidants, aussi, à quel point ils sont importants... On a
aussi investi au PSOC 35 millions au PSOC. C'est du jamais-vu depuis très
longtemps, M. le Président, avec nos grands partenaires, les organismes
communautaires. Puis on a investi 20,2 milliards sur 10 ans pour
améliorer nos infrastructures en santé. Il faut moderniser notre réseau.
Alors, nous, on investit, et ça, ça a beaucoup d'impact, notamment en région.
Alors, ça va donner la possibilité de moderniser nos infrastructures, d'agrandir,
de construire également.
Et la valorisation du personnel, des
bourses, du coaching pour nos préposés aux bénéficiaires, la décentralisation
des listes de rappel, une gestion plus participative, M. le Président,
décentraliser la gestion et accentuer notre responsabilité sociale, des
gestionnaires dans chacun des territoires, une gestion plus territoriale, une
approche populationnelle par réseau local. Nous, là, on décentralise ce qui a
été tellement centralisé, M. le Président. On est en train de réparer le
réseau. Et tous ces exemples, ils montrent concrètement comment on va
améliorer, M. le Président, notre réseau et faire en sorte qu'on augmente
l'accès aux services pour notre population, M. le Président. Nous allons
vraiment continuer tous nos efforts.
• (10 h 20) •
Et j'aimerais ça aussi, au courant de ces
deux heures, là, qu'on va passer ensemble, parler d'initiatives qui sont prises
dans différentes régions du Québec, qui sont prises cette année, là, qui ont
été prises cette année et qui démontrent que notre réseau, il répond, il
répond... Je vais donner un exemple, de l'Outaouais, étant donné que mon
collègue vient de l'Outaouais. La direction de la protection de la
jeunesse — puis je suis allé le voir, ça — a été... a mis sur
pied un service intégré aux premières nations pour l'ensemble de la population
autochtone zéro-100 ans en fonction de leurs besoins. C'est un modèle, M.
le Président. Je suis allé le voir...
Mme McCann : ...je vais donner
un exemple de l'Outaouais, étant donné que mon collègue vient de l'Outaouais.
La direction de la protection de la jeunesse, puis je suis allé le voir, ça, a
été... a mis sur pied un service intégré aux Premières Nations pour l'ensemble
de la population autochtone 0-100 ans, en fonction de leurs besoins. C'est un
modèle, M. le Président. Je suis allée le voir. Très intéressant. Puis j'en ai
d'autres, exemples, de toutes les régions du Québec, que j'ai visitées,
d'ailleurs, M. le Président, avec beaucoup d'intérêt. Les gens sur le terrain,
je les salue, M. le Président, on a un beau réseau, puis on va retrouver la
fierté de notre réseau, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Nous allons maintenant débuter la période
d'échange. M. le député, de Pontiac, vous avez la parole pour un maximum de
cinq minutes.
M. Fortin :
Merci. Merci, M. le Président. Je vais revenir sur un commentaire, et je ne
vais pas en faire une habitude, là, mais je vais revenir sur un commentaire de
la ministre, parce qu'elle a fait référence à certains des projets de loi,
certaines des initiatives qu'elle a amenés. Effectivement, elle a amené un
projet de loi sur les pharmaciens, entre autres, pour leur donner le pouvoir de
vacciner. M. le Président, pourquoi on n'appelle pas le projet de loi? Dans les
priorités gouvernementales, là, pourquoi on n'appelle pas le projet de loi? Les
pharmaciens nous ont dit : On a tout fait cet été pour se préparer. On a
formé nos pharmaciens, on a suivi les formations nécessaires, puis là, en ce
moment, là, la saison de la vaccination approche, et le gouvernement n'a
absolument pas priorisé ce projet de loi là. On a terminé la consultation
depuis trois semaines, puis il n'y a rien qui se passe, M. le Président. Si
réellement on voulait améliorer les choses, si on voulait permettre ça, parce
que c'est un bon projet de loi, M. le Président, il y a peut-être des choses à
améliorer, mais c'est un bon projet de loi, à la base, pour permettre l'accès,
pourquoi on ne l'appelle pas? Pourquoi on ne l'appelle pas en Chambre? Pourquoi
on n'en débat pas pour que ces vaccins-là puissent être donnés rapidement?
Mais je veux parler du personnel, M. le
Président, je veux commencer avec le personnel, parce que ça m'apparaît
particulièrement important, ça m'apparaît particulièrement problématique, non
seulement pour la qualité de vie de nos professionnels de la santé, mais pour
la qualité de vie des résidents et des usagers du réseau de la santé.
Hier, on a posé une question sur les
conditions de vie au CHSLD Villa-Bonheur à Granby... une situation qui était,
ma foi, frappante, une situation qui était, ma foi, inadmissible. Les employés
nous disaient, M. le Président, et là je vais citer une employée, une
infirmière auxiliaire, qui nous a dit que «des patients restent des heures couchés
dans des lits inondés d'urine parce qu'on manque de personnel». Une infirmière
auxiliaire qui nous dit qu'ils sautent les bains. L'an dernier, vous vous en
souviendrez, le débat entre la Coalition avenir Québec et le Parti libéral,
c'était est-ce qu'on peut donner un deuxième bain. Là, on est dans une
situation où il n'y a même pas de premier bain qui semble être donné. On lave
des gens à la débarbouillette sur certaines parties du corps. M. le Président,
c'est... le manque de personnel dans le réseau fait ça, en ce moment, crée des
situations comme celle-là. Et la ministre le sait depuis un certain temps.
Alors, ce n'est pas parce que la situation de Villa-Bonheur est décriée cette
semaine, la ministre le sait, c'était la même chose à Verdun, elle connaît bien
la région, on a appris qu'il y avait un préposé ou une infirmière pour 169
patients, de nuit. Ça, ça a amené des gens à dire, que ce soient des
infirmières, des représentants syndicaux, qu'on pousse à l'extrême limite la
sécurité du monde, M. le Président, qu'on ne respecte pas les ratios qui sont
déjà en place, les ratios qui sont déjà en place, on dit une infirmière pour 96
patients. Qu'on embauche en conséquence de ce qu'on... pas des ratios qui sont
en place, mais de ce qu'on pense qui est peut-être correct. Donc, à Verdun, le
Centre d'hébergement Champlain a fait le choix de n'embaucher qu'une seule
infirmière pour 169 résidents, M. le Président.
Mais elle a la solution, elle sait que les
ratios fonctionnent. Mais elle a dit, cette semaine, la ministre de la Santé a
dit, cette semaine, qu'elle n'appliquerait pas de loi sur les ratios. Mais elle
a vu les résultats des projets pilotes, M. le Président, elle sait que les
ratios, comme le dit Nancy Bédard, ça règle 90 % de tous les problèmes. Elle
sait que les résultats nous ont indiqué que les CHSLD où il y a eu des projets
pilotes sur les ratios ont vu leur nombre d'infirmières et d'infirmières
auxiliaires augmenter de 30 % à 35 % et qu'à certains endroits, là,
ça voulait dire quatre infirmières de plus la nuit. Ça voulait dire qu'une
infirmière et une auxiliaire étaient en charge d'au plus 44 patients, ce qui a
fait en sorte qu'il y a 60 % moins d'accidents. Ça, ça veut dire moins de
chutes. Pour une personne âgée, là, une chute, ça peut mener à toutes sortes de
complications, M. le Président. 60 % moins d'accidents. Une baisse des
éclosions d'infections, une réduction de l'absentéisme au travail. M. le
Président, des employés sous ce système-là, avec des ratios clairs, ont confié
qu'ils voulaient repousser leur retraite. C'est ce qu'on devrait vouloir, c'est
ce que la ministre dit vouloir. Alors elle s'obstine, pour un seul projet qui
n'est pas terminé, à ne pas appliquer dans tous les autres, dans toutes les
autres sphères, des projets ratios, M. le Président. Est-ce qu'elle peut nous
dire pourquoi...
M. Fortin :
...avec des ratios clairs ont confié qu'ils voulaient repousser leur retraite.
C'est ce qu'on devrait vouloir, c'est ce que la ministre dit vouloir. Alors
elle s'obstine pour un seul projet qui n'est pas terminé à ne pas appliquer
dans tous les autres, dans toutes les autres sphères, des projets ratios, M. le
Président. Est-ce qu'elle peut nous dire pourquoi elle attend le... un, un
dernier projet avant d'appliquer des conditions de travail qu'elle sait, qu'on
sait, que vous savez, que tout le monde ici sait, va améliorer la condition de
vie des résidents en CHSLD, va améliorer les conditions de travail de nos
préposés, de nos infirmières, de nos infirmières auxiliaires? C'est ce qu'on
devrait vouloir, M. le Président. On attend à savoir pourquoi la ministre ne le
fait pas.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Je cède maintenant la parole à Mme la ministre.
Mme McCann : Merci, M. le
Président. Le premier commentaire que je vais faire, comment ça se fait que ça
s'est dégradé tant dans le réseau, M. le Président? Le Parti libéral, là, pas
de vision. La planification de main-d'oeuvre, là, ça se fait d'avance. Comment
ça se fait qu'on a une situation comme ça en 2019‑2020? Comment ça se fait, M.
le Président? Moi, c'est la question que je me suis posée. J'ai les réponses.
On a laissé aller, on a négligé, on a négligé notamment les CHSLD. M. le Président,
sur la villa du bonheur, je peux dire à mon collègue député de Pontiac que,
nous, quand on a une situation comme ça, on va sur place. Alors, le ministère
va être sur place lundi. Il y aura des interventions, des solutions qui vont
être apportées.
Mais, M. le Président, comment ça se fait
que la situation du réseau a été tellement dégradée, négligée? Moi, c'est une
question que j'ai pratiquement à tous les jours. Mais évidemment c'est quelque
chose qu'on... une vision qu'on aurait dû avoir des ressources humaines depuis
des années, M. le Président. Pendant le cycle libéral, là, les infirmières sont
parties à la retraite en nombre record. Nous, ce qu'on fait, on les rappelle
parce que le ton a changé, parce qu'on embauche aussi. Alors, une partie de la
réponse, là, c'est les infirmières retraitées. Et effectivement ça a augmenté
graduellement. Ça commence à augmenter, le nombre d'infirmières retraitées qui
reviennent. Et ça, c'est un phénomène nouveau, M. le Président. Avant, c'était
des départs.
Et aussi au niveau des embauches, on a
parlé des budgets qu'on a donnés, notamment en CHSLD. 92,5 millions pour
l'ajout probablement de 964 nouvelles ressources. Bien, M. le Président,
il y en a 300 d'embauchées actuellement déjà. Et on a affiché 646 postes
aussi. Alors, on a confiance qu'on va pouvoir embaucher davantage de personnel
pour les CHSLD. La même chose dans les hôpitaux, en santé mentale, en soins à
domicile aussi. On voit qu'il y a des embauches qui se font en jeunesse et Agir
tôt également. Parce que, et j'ai les chiffres, ici... Alors, le mouvement est
commencé. Et ça, ça va donner une diminution de la charge de travail du
personnel.
Qu'est-ce que c'est des ratios? Des
ratios, c'est la diminution de la charge de travail du personnel. Pour les projets
ratios, comme je l'ai dit cette semaine, on a une entente avec les syndicats
pour revoir, analyser les projets ratios. Et au moment où ils seront tous
terminés, avec les suites, les recommandations, cette entente, elle est claire,
ce sera en mars 2020 selon l'entente, M. le Président. Ça, je veux le
rappeler à mon collègue député de Pontiac, parce que cette entente-là a été
faite aussi par son collègue député de La Pinière, là, hein? Alors, ça a
été fait. On va le respecter. Il y a des suites à donner. Et je veux aussi dire
que les projets ratios existants, on a maintenu, M. le Président, le niveau de
personnel où est-ce qu'il a... Dans les projets ratios, on n'a pas diminué, là.
Il y en a presque 20, là, à peu près 20 projets ratios. Et on a gardé le
même niveau de personnel, même s'ils étaient terminés.
• (10 h 30) •
Alors, M. le Président, moi, j'ai
l'occasion de parler assez régulièrement avec la présidente de la FIIQ,
Mme Bédard. Et nous travaillons ensemble. Et c'est certain que je vais,
avec le plus grand intérêt, me pencher sur les suites des projets ratios, sur
les recommandations. Et on va évidemment donner suite. Nous, on investit. Le
Parti libéral, le gouvernement libéral, il n'a pas investi 200 millions
par année, là, pour le personnel, là. Nous, on a investi 200 millions
cette année. C'est beaucoup de monde, ça. Nous, on fait un appel aux
infirmières retraitées, aux préposées aux bénéficiaires retraitées aussi puis
au personnel en général retraité. On a donné un crédit d'impôt aussi qui va
être...
10 h 30 (version non révisée)
Mme McCann : ...par année, là,
pour le personnel. Nous, on a investi 200 millions cette année, c'est
beaucoup de monde, ça. Nous, on fait un appel aux infirmières retraitées, aux
préposés aux bénéficiaires retraités aussi, au personnel en général retraité.
On a donné un crédit d'impôt aussi qui va aider et on va vraiment prendre
toutes les stratégies. Et là on a des résultats, des embauches au maintien à
domicile, on va aller jusqu'à, avec le 280 millions, 2 500 nouvelles
ressources. Il y a déjà eu 660 nouvelles embauches, M. le Président, ça avance,
il y a vraiment des gens qui entrent maintenant pour diminuer la charge de
travail.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Je cède maintenant la parole à la députée de
Soulanges.
Mme Picard : Merci, M. le
Président. Nous vivons présentement une époque charnière. À la grandeur du
Québec, le nombre de personnes qui ont besoin de soins de santé au quotidien
est déjà important, et la tendance ira en s'accentuant. Plusieurs de ces
personnes bénéficient d'un réseau d'entraide de proches aidants dont le travail
est indispensable à leur qualité de vie. Mais même malgré leur dévouement, leur
engagement remarquable, ils ne peuvent se soustraire aux professionnels de la
santé. Il faut se rendre à l'évidence, un avenir plus humain, des soins de
santé mieux adaptés à la réalité des personnes souffrantes passera
inévitablement par une bonification des services de soins à domicile.
Malheureusement, force est de constater
que le bilan du précédent gouvernement nous oblige aujourd'hui à redoubler
d'ardeur afin de corriger rapidement la situation. Lors des dernières années,
le Protecteur du citoyen a dénoncé à plus d'une reprise des situations
injustifiables. Réduire les soins à domicile à des aînés, dont la condition
médicale n'a pas changé, sans la moindre justification, c'est s'en prendre
directement aux personnes les plus vulnérables afin de réaliser des économies
de bouts de chandelles. Notre gouvernement, au contraire, veut s'assurer que ce
type de situation ne se reproduise plus.
À titre personnel, à la défense des
intérêts des personnes en situation de vulnérabilité et aussi de leurs familles
est l'une des bases de mon engagement politique, M. le Président, vous le savez
bien. Souvent, les meilleures solutions afin d'améliorer la qualité de vie et
la qualité des soins donnés aux patients ne reposent pas dans la transformation
des structures administratives ou à la multiplication des directives
bureaucratiques. S'assurer que les gens puissent recevoir des soins dans leur
chez-soi, dans leur lit, dans leurs affaires par un personnel qualifié et qui
aura du temps à leur accorder surtout, c'est ça qui est le plus gros impact
dans la vie des personnes, des gens, M. le Président.
Avec le choc démographique qui frappera le
Québec d'ici 2030, les investissements en soins à domicile ont été nettement
insuffisants pour répondre à la demande qui va aller en augmentant. C'est
pourquoi le gouvernement du Québec va non seulement investir davantage dans le développement
des soins à domicile pour répondre à la demande croissante, mais il s'engage
aussi à mieux coordonner les soins entre les établissements et les professionnels
de la santé. Les regroupements de personnes, de personnes handicapées, des
médecins, de nombreuses autres organisations réclament, depuis longtemps, des investissements
massifs en soins à domicile, notamment pour permettre à un plus grand nombre
d'aînés de vivre longtemps à la maison. Nous les avons entendus, non seulement
nous les avons entendus, mais nous les avons pris au sérieux.
Lors de la campagne électorale, le gouvernement
s'était engagé à investir 200 millions de plus par année en soins à
domicile. C'était le plus grand engagement du gouvernement en santé. Des investissements
ayant des effets directs, immédiats et concrets dans la vie des gens, des investissements
qui permettront aux CLSC d'embaucher, entre autres, des infirmières, des
ergothérapeutes. Des investissements qui permettront à plus de personnes âgées
et en situation de handicap de se payer des services à domicile et à la vie
domestique. Finalement, c'est 280 millions de dollars de plus par année
que le gouvernement a annoncés dans son premier budget, 280 millions. En
soins à domicile, pour les quatre prochaines années, c'est un total de plus de
1,5 milliard, un record historique, M. le Président. En 2018‑2019, environ
19 millions d'heures de soins en soutien à domicile auront été réalisés,
19 millions.
Afin de solidifier les acquis, le
gouvernement prévoit des investissements additionnels qui permettront aux
établissements de santé et services sociaux d'embaucher plus de ressources pour
offrir des heures additionnelles de soins et de services. Cela représente une
croissance de 20 % par rapport à 2017‑2018. Afin de s'assurer que ces
sommes sont bel et bien allouées aux soins à domicile, les investissements de
santé se sont vu fixer des cibles à respecter. Pour l'ensemble des clientèles
existantes, il y a des ententes...
Mme Picard : ...des heures
additionnelles de soins et de services. Cela représente une croissance de
20 % par rapport à 2017‑2018.
Afin de s'assurer que ces sommes sont bel
et bien allouées aux soins à domicile, les investissements de santé se sont vus
fixer des cibles à respecter. Pour l'ensemble des clientèles existantes, il y a
des ententes d'imputabilité et de gestion. Les ressources financières doivent
être réparties en fonction des cibles à atteindre et l'argent sera versé pour
des heures de services qui ont effectivement été livrées à la population.
Ces investissements permettront de réduire
la pression dans les urgences au Québec. Mais surtout, ils permettront à des
milliers de Québécois et Québécoises de bénéficier enfin de soins à domicile de
qualité dont ils méritent. Et pour le connaître personnellement dans ma vie,
pour avoir une petite cocotte de sept ans qui nécessite des soins à domicile
complexes, je peux vous dire qu'elle le mérite tellement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Merci. Je cède la parole au
député de Pontiac.
M. Fortin :
Merci, M. le Président. Je sais que la ministre sait ça, là. Mais elle vient de
nous dire, elle vient de nous parler des ententes. Elle nous a dit : «On
ne peut pas faire des ratios parce qu'il y a une entente puis on va faire tout
ça en mars 2020.» Mais les ententes, là, quand tout le monde est d'accord, ça
se modifie. Ça s'arrange, ces choses-là. La présidente de la FIIQ vous dit
aujourd'hui, là : «On veut les projets ratios.» Alors, s'ils sont d'accord,
pourquoi vous attendez à 2020? Quand tout le monde est d'accord, on peut faire
ça, on peut modifier des ententes. La même chose avec la FMSQ. Hier, la
Fédération des médecins spécialistes a dit : «On a une rémunération
particulière. On ne la veut pas.» Bien, modifions l'entente, M. le Président.
Ce n'est pas plus compliqué que ça.
Mais il y en a une entente qui m'intéresse
particulièrement, M. le Président. Une entente, là, qui réellement vient me
chercher comme député, comme député local et je pense que c'est la même chose
probablement pour la députée de Roberval qui est une députée en milieu rural,
probablement pour vous aussi, M. le Président.
La ministre nous a dit... non, je prends
un pas de recul, M. le Président, les découvertures en ce moment-là, il y en a
eu dans à peu près toutes les régions. Il y en a eu chez nous, en Outaouais, il
y en a eu à Maniwaki, il y en a eu à Shawville, il y en a eu en Gaspésie, à
Gaspé, à Sainte-Anne-des-Monts. Il y en a eu dans le Bas-du-Fleuve, M. le
Président, il y en a une aujourd'hui qui commence à La Pocatière. Il y en a eu
dans Charlevoix qui ont mené à des situations dangereuses pour des mères qui,
elles, ne demandaient pas mieux qu'à accoucher chez elles, dans leur hôpital
local. Il y en a eu en Abitibi, M. le Président, il y en a eu à La Sarre, il y
en a eu à Val-d'Or, il y en a eu à Amos, M. le Président. Tout ça, là, au cours
des derniers mois. Tout ça au cours des derniers mois.
Et je mais de côté la question des
infirmières. O.K. La question de pénurie d'infirmières, là, je veux parler des
chirurgiens. Parce qu'en fin de semaine, à La Pocatière, s'il n'y a pas
d'accouchement, si l'obstétrique est fermée, c'est parce qu'il n'y a pas de
chirurgiens. Il n'y a pas de chirurgiens sur place. Alors, si vous êtes une
mère de cette région-là, vous avez devoir accoucher à Rivière-du-Loup ou à
Lévis, peut-être.
Mais, en mars, M. le Président, la
ministre nous avait dit qu'elle était sur le point de signer l'entente pour que
tout ça soit réglé une fois pour toutes. Je vous la cite. Je vous cite la
ministre, là, mais elle se souviendra très clairement de ses propos, ses
collègues aussi. Elle l'a dit, ici, dans le salon bleu, devant nous tous. Elle
nous a dit, M. le Président : «La FMSQ, la Fédération des médecins
spécialistes du Québec, est sur le point de signer une entente, ce qui est une
excellente nouvelle.» Vous êtes d'accord avec elle. Ce serait une excellente
nouvelle, M. le Président. «Ce qui est une excellente nouvelle et qui va faire
en sorte... et qui va se faire maintenant. Donc, dans les prochains jours.»
Ça, c'est en mars qu'on nous a dit ça.
Mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, mais là, c'est
presque fini octobre, on arrive en novembre. La ministre nous disait :
«L'entente sera signée dans les prochains jours et nous aurons à ce moment-là
la possibilité d'avoir des couvertures plus assurées au niveau des
chirurgiens.»
Ce que ça voulait dire, c'est lorsque
cette entente-là sera signée, ça, c'est la ministre qui le dit, quand cette
entente-là sera signée, il n'y en aura plus des situations comme en ce moment,
ce week-end, à La Pocatière. On va s'assurer comme gouvernement, et c'est ce
qu'on devrait tous vouloir, que dans les régions du Québec, ils aient accès à
la chirurgie localement quand ils en ont besoin, qu'ils aient accès à des
unités de natalité, d'obstétrique qui fonctionnent en tout temps, M. le
Président.
Parce qu'on ne décide pas quand on
accouche. Les femmes du Québec, là, ne décident pas le jour où leurs eaux
brisent et ne décident pas le jour où elles accouchent. Il y en a à La
Pocatière probablement en fin de semaine qui se disent : Hi... Sais-tu, ce
serait peut-être mieux que j'accouche la semaine prochaine, hein, parce qu'il
n'y a pas de services, ici, localement, chez nous en fin de semaine. Mais, ça
ne marche pas comme ça, M. le Président.
La ministre nous avait dit : «On est
sur le point de signer cette entente-là» en mars. Elle n'est toujours pas
signée. Pour toutes les familles, M. le Président, de Sainte-Anne-des-Monts, de
Maniwaki, de Shawville, de Val-d'Or, de La Pocatière, de Charlevoix, M. le
Président, des différentes régions de l'Abitibi-Témiscamingue.
• (10 h 40) •
M. le Président, pourquoi cette entente-là
n'est pas signée? Pourquoi cette couverture-là n'est pas assurée? Qu'est-ce qui
s'est passé depuis mars pour que la ministre change d'idée? Qu'est-ce qui s'est
passé depuis mars si ça devait se signer dans les prochains jours? C'est parce
que la ministre était confortable avec qui était sur la table. C'est parce que
tout était réglé. C'est...
M. Fortin :
...n'est pas signé, pourquoi cette couverture-là n'est pas assurée? Qu'est-ce
qui s'est passé depuis mars pour que la ministre change d'idée? Qu'est-ce qui
s'est passé depuis mars? Si ça devait se signer dans les prochains jours, c'est
parce que la ministre était confortable avec ce qui était sur la table, c'est
parce que tout était réglé, c'est parce qu'on avait, d'un côté comme de
l'autre, une assurance que ça allait être fait. Et cette semaine, cette
semaine, la Fédération des médecins spécialistes, l'autre partie à cette
entente, dit : Bien, ça dort sur le bureau de la ministre. C'est essentiellement
ce que la Fédération des médecins spécialistes a dit cette semaine. S'il n'y a
pas de couverture à La Pocatière ce week-end, M. le Président, c'est parce que
ça dort sur le bureau de la ministre. Alors, qu'est-ce qu'on attend? Pourquoi
ce n'est pas signé? Qu'est-ce qui manque? Est-ce que la ministre veut faire
enlever certaines régions? Est-ce que la fédération des médecins veut faire
enlever des régions? Pourquoi ce n'est pas signé? On essaie de comprendre et on
essaie de savoir pourquoi on n'a pas les services qu'on devrait avoir.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, merci, M.
le Président. Je vais rappeler deux éléments, d'abord, à mon collègue député de
Pontiac. C'est que je vais lui rappeler que son gouvernement a suspendu la loi n° 130, qui donnait les pouvoirs au ministre, hein, d'aller
de l'avant et d'imposer une entente pour les couvertures des services en
région. Et je lui rappelle également que, dans le plan de couverture qui devait
être fait en chirurgie, ça devait être fait au plus tard le 1er septembre 2018,
quand mon collègue, le gouvernement libéral, était au pouvoir. Qu'est-ce qui
s'est passé, le 1er septembre 2018, M. le Président? Alors, moi, ce que
je peux dire à mon collègue, maintenant, c'est qu'on est parvenus, le ministère
et la FMSQ, on est parvenus, la semaine dernière, à une entente de principe
pour la couverture en chirurgie puis en obstétrique, et je vais souligner, dans
tous les hôpitaux du Québec, notamment dans les régions plus éloignées. Alors,
c'est toutes les régions. Mais à ce moment-ci, la FMSQ ne veut pas utiliser une
enveloppe de 45 millions qui est prévue dans l'entente pour la couverture
des services en région. C'est de l'argent qui est disponible, là. Alors, on en
est rendu là, on sait que l'entente en anesthésiologie fonctionne bien, a de
bons résultats. Oui, c'est ce qu'on veut. En chirurgie, obstétrique, c'est ce
qu'on veut.
Alors, nous, ce qu'on dit, c'est qu'il
faut vraiment utiliser l'argent qui est déjà prévu dans cette entente de
45 millions pour cette couverture en chirurgie et obstétrique, parce que
nous, on veut que cette couverture-là soit pour l'ensemble des régions, pour
tous les hôpitaux du Québec, incluant des centres qui sont de plus petite envergure,
là, que j'ai visités, pour plusieurs d'entre eux. Je pense à La Pocatière,
effectivement, Amqui, Notre-Dame-du-Lac, dans le Bas-Saint-Laurent, La Sarre,
en Abitibi. Je rappelle à mon collègue que La Sarre, on y a travaillé, là, on
parlait évidemment d'un bris d'infirmières, mais je vais y revenir, puis aussi,
à Shawville, en Outaouais, à l'Hôpital de Pontiac, M. le Président. Puis je
veux dire à mon collègue député de Pontiac qu'on s'occupe de l'Hôpital de
Pontiac, on en a parlé, mon collègue et moi, de l'Hôpital de Pontiac, on sait
qu'on a une problématique au niveau des infirmières, de la disponibilité. Mais
je veux redire à mon collègue qu'on s'en occupe. Puis on a un peu de bonnes
nouvelles que je veux lui dire, un peu de bonnes nouvelles que je veux lui
dire, parce que, vous savez, M. le Président, on a réglé La Sarre, en Abitibi,
hein, on va régler aussi Pontiac, mais on a besoin, M. le Président, de la
collaboration de tous, incluant les élus. Si on a réglé La Sarre, c'est qu'on
avait la collaboration des élus autour de La Sarre. Et moi, j'invite mon
collègue député de Pontiac à supporter les équipes de l'Hôpital de Pontiac M.
le Président, il faut faire attention, là, les équipes travaillent
d'arrache-pied, à l'Hôpital de Pontiac, et voient à la sécurité des patients,
des femmes, des petits bébés. S'il y a un transfert en Ontario, M. le
Président, de l'Hôpital de Pontiac, c'est qu'il y a un besoin de service très
spécialisé, et c'est pour ça qu'on transfère une mère enceinte vers un hôpital
d'Ontario. Parce que, normalement, elle est transférée vers Gatineau s'il y a
un bris de service. Alors, les équipes qui sont sur place actuellement, M. le
Président, à l'Hôpital de Pontiac, travaillent très fort. Le ministère en est
appui. On a des hôpitaux qui ont levé la main à Montréal. Notre réseau...
Mme McCann : ...elle est
transférée vers Gatineau s'il y a un bris de service. Alors, les équipes qui
sont sur place actuellement, M. le Président, à l'Hôpital de Pontiac,
travaillent très fort. Le ministère en est appui. On a des hôpitaux qui ont
levé la main à Montréal. Notre réseau, là, est solidaire. Le Centre-Ouest, Montréal,
l'Hôpital général juif où il y aura deux infirmières qui vont venir aider, et
l'Hôpital Sainte-Justine qui va former des nouvelles infirmières, M. le
Président, moi, je salue ça. C'est ce qu'on a fait à La Sarre, c'est ce qu'on
va faire au Pontiac, et je salue le CISSS de l'Outaouais pour tout le travail
qu'il fait. Et je redis, M. le Président, on a besoin du soutien, de la collaboration
de tous. On va prêter main-forte à l'équipe d'obstétrique de l'Hôpital de
Pontiac et je, évidemment, souhaite toute la collaboration des élus dans ce
dossier. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. La parole est à la députée de Roberval.
Mme Guillemette : Merci, M. le
Président. Donc, merci aux oppositions, le député de Pontiac, le député de
Jean-Talon d'être présents. Merci à mes collègues, la députée de Soulanges et
le député de Chapleau. Un merci particulier à la ministre aujourd'hui qui me
permet de pouvoir prendre en considération le sujet de la santé et des services
sociaux qui me touche particulièrement. Et merci aux fonctionnaires d'être ici,
c'est très impressionnant de vous voir en grand nombre.
Donc, écoutez, c'est... Les services de
santé et des services sociaux sont pour moi... étaient pour moi un engagement
électoral. Donc, c'était d'améliorer les services dans ma région mais aussi de
prendre soin des gens qui y travaillent, prendre soin de notre monde. Je trouve
ça un petit peu particulier d'être ici ce matin sur l'invitation du député de
Pontiac pour discuter de l'incapacité du gouvernement d'améliorer les services
de santé et des services sociaux, notamment en région. Je trouve ça particulier
parce que, nous, on va les améliorer... je me réitère, on les améliore déjà,
les services de santé en région.
Depuis 1995, le réseau de la santé subit
des fusions et des défusions. Il tente tant bien que mal de s'adapter. Nous
voulons redonner du pouvoir aux personnes qui exercent un impact direct sur le
quotidien de tous les Québécoises et les Québécois.
Une grande fierté pour moi, hier matin,
Mme la ministre, M. le Président, en page couverture du journal Le Quotidien,
mon hebdo régional, on pouvait lire : «Accès à un
médecin : premier rang au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
[...] 93 pour cent de la population prise en main par un médecin [...]»
C'est une augmentation de 12 % depuis 2014. Comme le disait cette
semaine la ministre : Les gens travaillent très fort. C'est une excellente
nouvelle. Imaginez lorsque le projet de loi sera effectif.
Avec l'arrivée de la loi n° 10...
et j'étais aux premières loges pour voir les impacts que ça a eus sur tous les
employés du réseau, j'étais au niveau d'un organisme communautaire en santé
mentale, donc j'ai vu la déconfiture du réseau, j'ai vu les impacts négatifs
sur le burnout, nommons-le comme ça, l'épuisement professionnel. Les facteurs
de risque en santé mentale au travail, c'est des facteurs de risque... c'est la
surcharge de travail, c'est le manque de soutien et de reconnaissance, c'est le
manque de communication et d'information, le manque d'autonomie, le manque
d'ouverture envers les mesures de conciliation travail-vie personnelle,
relations tendues dans le milieu de travail, manque de précision dans les
consignes et les mandats, précarité de l'emploi et j'en passe. Je pense qu'on
pouvait cocher ici plusieurs aspects et de facteurs de risque en santé mentale.
• (10 h 50) •
Nous, on veut changer la donne. Les deux
grands défis au niveau de la pénurie de main-d'oeuvre, c'est l'épuisement du
personnel professionnel. Donc, au niveau du Lac-Saint-Jean, en mai dernier,
dans mon CIUSSS, on a eu un rehaussement et la création de 500 postes dans
le réseau, dont une partie à coût nul en raison du lourd impact budgétaire
engendré actuellement par le coût du temps supplémentaire obligatoire et de
l'assurance emploi. Dans la catégorie 1, c'est 300 postes
d'infirmiers, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes. Dans la
catégorie 2, préposés aux bénéficiaires, gens de métier, 190 postes.
Catégorie 3, administratifs et techniques, 20 postes. Et présentement, ils
travaillent avec l'APTS pour le rehaussement de postes également. Il faut...
Mme Guillemette : ...dans la catégorie
2, préposés aux bénéficiaires, gens de métier, 190 postes; catégorie 3, administratifs
et techniques, 20 postes, et présentement il travaille avec l'APTS pour le
rehaussement de postes également. Il faut stabiliser nos organisations, il faut
stabiliser notre réseau. Je suis particulièrement fière du travail fait jusqu'à
maintenant. Nous allons travailler en partenariat avec les acteurs du système
de santé pour le bien-être de toute la population, de tous les Québécoises et
les Québécois.
J'aimerais prendre les quelques secondes
qui me restent pour remercier le personnel qui a tenu à bout de bras, pendant
les dernières années, le réseau de la santé et des services sociaux. On ne vous
oublie pas et on va travailler avec vous dans la continuité d'un meilleur accès
aux services de santé. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Je cède maintenant la parole au député de la deuxième
opposition, le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci, M. le
Président. Quand j'ai lu le libellé de cette interpellation : L'incapacité
du gouvernement caquiste d'améliorer les services de santé et services sociaux,
notamment en région, me sont passés par l'esprit une ribambelle de mots qui
malheureusement ne se répètent pas en ces lieux. Et j'ai conclu, ça prend
vraiment du front tout le tour de la tête, ça prend du front tout le tour de la
tête, même pas un an après avoir serré le bidon d'essence puis d'avoir tout mis
en feu dans les régions du Québec, dans les services de santé, puis de ne même
pas, un an après, là, être en train de critiquer le manque de vigueur des
pompiers. Ce n'est même pas pompier pyromane, là, tu sais, tu allumes des feux
puis il dit : Regardez, je serai votre sauveur, je les éteins. Non, non,
c'est juste pyromane qui chiale sur les pompiers. Je retire le mot «chialer»,
ce n'est peut-être pas approprié, je vais revenir, c'est le moment le plus dur.
Vraiment, là, il faut miser, il faut avoir
une confiance hallucinante en l'amnésie collective du peuple québécois et du
réseau de la santé pour pouvoir, après seulement un an, vouloir se poser en
défenseur de la couverture des soins de santé en région, ça me fait
complètement — bien non, ça ne se dit pas non plus. J'ai le sourire
parce que ça m'apparaît incroyable, j'ai l'impression de vivre dans une espèce
de cauchemar humoristique. Je vais expliquer un peu pourquoi je m'indigne à ce
point. La réforme libérale en santé, là, pour les régions du Québec, ça a été
catastrophique, ça a été une réforme de centralisation et de contrôle
politique. Bref résumé des choses qui, aujourd'hui, expliquent la situation
actuelle, à, le réseau est passé de 182 à 34 établissements, centralisation. La
quasi-totalité des établissements ont été fusionnés au sein de 22
mégastructures soit 13 centres... bien, CISSS, et neuf CIUSSS. Maintenant, là,
tous les P.D.G. d'établissement et leurs adjoints sont nommés exclusivement
par, avant, le ministre, aujourd'hui, la ministre, et ça, c'est grave, c'est
grave parce que cette centralisation-là, elle nuit grandement à la couverture
de soins en région.
Quand je suis allé en
Abitibi-Témiscamingue, j'en parlerai davantage plus tard, bien, j'ai pu
constater que faire une seule gestion pour et le Témiscamingue et l'Abitibi,
qui prennent vraiment beaucoup de temps à parcourir, là, on s'en rend compte
quand on y va, bien, ça n'a aucun sens. Avoir coupé 1 300 postes de cadre
dans les réseaux, comment voulez-vous optimiser des processus dans ces
circonstances? On se retrouve avec des situations dans lesquelles il y a une
déshumanisation, dépersonnalisation, je dirais, du lien employé puis employeur,
parce que la plupart des employeurs ne connaissent pas tous leurs employés, ils
en ont tellement. La plupart des employés, bien, ils savent, c'est quoi le nom
de leur employeur, mais ils ne le connaissent pas. Comment est-ce que, par
exemple, un entraîneur de hockey, là, pourrait prendre des décisions éclairées
sur son alignement s'il ne les connaît pas, ou encore s'il a une équipe de, je
ne sais pas, plusieurs dizaines de milliers de joueurs? C'est complètement
hallucinant...
M. Zanetti : ...un entraîneur
de hockey, là, pourrait prendre des décisions éclairées sur son alignement s'il
ne les connaît pas ou encore s'il a une équipe de... je ne sais pas, plusieurs
dizaines de milliers de joueurs. C'est complètement hallucinant.
On a réduit les postes de cadres, on a
centralisé, on a mis entre les mains de la ministre ou du ministre le pouvoir
de nommer les P.D.G. des CIUSSS, et ça, c'est grave, parce qu'avant, là, les
P.D.G. des CIUSSS, ils pouvaient intervenir dans les médias des fois.
Aujourd'hui, ils ne peuvent pas sans l'autorisation de la ministre ou du
ministre, c'est-à-dire que, s'ils ne sont pas d'accord avec les politiques, si
eux estiment que les politiques qui sont en train d'être mises en place... ils
sont bien placés pour en juger, si eux estiment que ça ne va pas dans le sens
de l'intérêt du monde, bien, ils ont comme un peu la corde au cou parce qu'ils
sont nommés par le ministre ou par la ministre, et ça, là, c'est extrêmement
mauvais pour le développement des soins de santé. On a fait en sorte que... On
a entraîné une démobilisation aussi citoyenne sur les conseils
d'administration, et je trouve ça vraiment grave.
Ma question pour la ministre, quand
même : Est-ce que le fait que la ministre nomme les P.D.G. et les P.D.G.A.
des CIUSSS... allez-vous maintenir ce bâillon politique là sur le réseau de la
santé...
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Merci, M. le
Président. Alors, écoutez, j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt mon collègue
député de Jean-Lesage, là, et ça fait écho aux commentaires que j'ai faits sur
mon arrivée en fonction et dans quel état j'ai trouvé le réseau. Alors,
effectivement, c'est très, très préoccupant, et, oui, nous éteignons des feux.
C'est ce que nous faisons actuellement, M. le Président.
Et on a une vision, nous, pour l'avenir,
puis notre vision, là, c'est vraiment de redonner accès à notre population à
des services de première ligne, entre autres, là, puis de redonner la fierté
aux Québécois et au personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Il
y a quelques années, là, on était un des meilleurs modèles de santé et de
services sociaux, M. le Président, au monde. Bien là, on va remettre ça sur les
rails.
Il y a des choses qu'il faut faire, là.
Vraiment, on est en retard. Il faut vraiment, les trois projets de loi dont
j'ai... les deux projets de loi dont j'ai parlé au niveau des infirmières
praticiennes spécialisées, il faut qu'elles puissent faire un diagnostic, être
autonomes. Elles sont formées pour ça. Ça, ça va ouvrir, M. le Président,
25 % de leur temps et du temps des médecins qui les supervisaient et qui
revoyaient des patients. Ça, c'est du monde, quand on sait qu'il y a en a 600,
infirmières praticiennes spécialisées, dont 500 en première ligne, là. C'est du
monde, ça. Calculez 25 %. Combien de patients vont être pris en charge de
plus? Alors, nous, là, on travaille fort dans ce sens-là. On a aussi... et
2 000 infirmières praticiennes spécialisées d'ici 2024. C'est du monde,
ça, pour la première ligne et même la deuxième, pour les cliniques médicales.
Le projet de loi n° 31,
mon collègue député de Pontiac en a parlé en commission parlementaire, il l'a
dit lui-même, c'est un bon projet de loi. Oui, effectivement, il y a eu des
amendements qui ont été amenés. On a eu des commentaires des groupes qui sont
venus nous voir. On bonifie le projet de loi, M. le Président. Il est tellement
important.
L'administration des vaccins, c'est fait
depuis des années dans d'autres provinces du Canada. On est en retard. Ils ne
l'ont pas fait avant, les libéraux. On va le faire, et les autres actes
également, j'espère, que les pharmaciens vont pouvoir faire. Pharmaciens,
1 700 points de service au Québec, M. le Président. Collaboration entre
les ordres professionnels, entre le Collège des médecins, l'Ordre des
pharmaciens — ça, là, c'est pratiquement du jamais-vu — avec
l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Ça, c'est nouveau.
On a changé le ton. On éteint des feux
puis on a changé le ton, puis ça, ça fait toute la différence, puis c'est ça
qui va nous amener à plus d'accès. On n'en veut plus ou pratiquement plus de
personnes qui sont sur le guichet d'accès au Québec. On a augmenté notre taux
d'inscription, par exemple, M. le Président. 150 000 nouvelles personnes
ont un médecin de famille depuis qu'on est rentrés au pouvoir.
Mais la grande révolution, là, qui a été
faite dans d'autres provinces du Canada puis qui n'a jamais été faite au
Québec, c'est le changement de mode de rémunération, puis je vais vous dire
deux mots là-dessus, M. le Président, parce que ça, ça va être important. Ça,
ça va être important.
• (11 heures) •
Au Nouveau-Brunswick, ils l'ont déjà fait,
la capitation, rémunération mixte. Savez-vous? La moitié des actes d'un médecin
de famille, c'est fait par Internet ou par téléphone, puis la population, là,
accueille ça. On sait que la population est prête à ça. Ce n'est pas... Il faut
voir le patient dans certaines circonstances, mais je vais vous dire, M. le
Président : Quand ça a été fait en Ontario, là, la majeure partie de la
population, elle a...
11 h (version non révisée)
Mme McCann : ...de
famille, c'est fait par Internet ou par téléphone. Puis la population, là,
accueille ça. On sait que la population est prête à ça. Il faut voir le patient
dans certaines circonstances. Mais je vais vous dire, M. le Président, quand ça
a été fait en Ontario, là, la majeure partie de la population, elle a un
médecin de famille ou une IPS. Ils ont 3 000 IPS et plus en Ontario.
Bien nous, là, c'est ce qu'on fait, M. le Président. Puis actuellement, là, les
discussions vont bien avec la FMOQ. Ça va bien. Alors, je pense qu'on va
arriver à bon port. Moi, je suis optimiste. Et je vais vous dire, ça va tout
changer. On va avoir une pratique médicale moderne. On va utiliser la
télémédecine davantage. Actuellement, le médecin de famille, il n'est pas payé
pour la télémédecine. Alors, il n'est pas porté à la faire. Alors, nous, on va
instaurer ça, le téléphone, télémédecine, dégager le médecin, qu'il délègue
davantage à des équipes, des IPS qui vont prendre en charge complètement. C'est
ça, notre révolution de l'accès, notre réforme de l'accès. Et c'est ça que la
population nous demande, M. le Président. Puis c'est ça qu'on va faire. C'est
ça, notre réforme. Nous, ce n'est pas de la structure, c'est de l'accès aux
soins et services pour notre population. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. C'est au député de Chapleau d'intervenir.
M. Lévesque (Chapleau) :
Merci, M. le Président. Donc, permettez-moi de saluer Mme la ministre,
également les collègues de Soulanges, de Roberval, de Pontiac, bonjour,
Jean-Lesage également. Également l'ensemble de l'équipe ministérielle et du
ministère. Donc, bonjour. Vous êtes salués. Évidemment, je ne peux qu'abonder
dans le sens de la ministre et également des propos du collègue de Jean-Lesage.
De mon côté, j'aimerais tout de même aborder la question de la rémunération des
médecins spécialistes. On peut se demander pourquoi. Parce que la rémunération
des médecins constitue une importante part du budget de la santé qui, par
ailleurs, est le poste budgétaire le plus important de l'État québécois. En
tant que gouvernement responsable, nous comptons assurer la pérennité des soins
et des services offerts par notre réseau de la santé. En conséquence, nous
devons donc gérer le budget de la santé de façon responsable et aussi
équitable. Et ça, je le souligne à grands traits, équitable.
Ce n'est pas la première fois qu'on le
dit, le premier ministre l'a mentionné à plusieurs reprises, nous sommes
soucieux d'offrir une rémunération juste aux médecins tout en respectant, bien
entendu, la capacité de l'État québécois de payer et en assurant une équité
avec les autres professionnels de la santé. M. le Président, je me permets
peut-être un petit retour dans le temps. Il y a eu une époque où les salaires
des médecins québécois étaient nettement inférieurs à ceux des médecins
ailleurs au Canada. Il a donc fallu agir pour éviter l'exode des médecins québécois
vers d'autres provinces. Le rattrapage salarial lancé en 2003 par le premier
ministre, qui était ministre de la Santé à l'époque, était nécessaire. Selon
les données de l'ICIS, les revenus moyens nets des médecins spécialistes sont
passés de 203 000 $ en 2003‑2004 à 441 000 $ en 2016‑2017,
une augmentation de plus de 238 000 $ en 13 ans. Évidemment, ces
données-là sont en ce moment celles qui vont être utilisées, mais c'est à titre
d'exemple d'augmentation. Je le répète, ce rattrapage était essentiel pour
éviter un exode de nos médecins. Toutefois, il a toujours été convenu que
l'écart de rémunération tiendrait compte du coût de la vie qui est inférieur au
Québec. D'ailleurs, il y a une nouvelle étude qui a été commandée par le
gouvernement à cet effet.
Je vous parle de ça aujourd'hui parce que,
si on se fie aux nombreuses déclarations du député de Pontiac, il ne semble pas
nécessairement de se formaliser du fait que les médecins spécialistes québécois
gagnent plus que leurs homologues ontariens et canadiens, malgré le fait que le
coût de la vie au Québec soit moins élevé. Il ne semble pas d'avis qu'il
faudrait ramener la rémunération des médecins spécialistes du Québec au même
écart que leurs homologues canadiens, ce qui revient à dire qu'il ne trouve pas
que les médecins spécialistes du Québec sont payés trop cher et qu'il est
d'accord avec l'entente précédente de l'ancien gouvernement. Il prétend que la
position du premier ministre est du nivellement vers le bas pour les
professionnels québécois de la santé, alors que le premier ministre énonçait
simplement une évidence : les médecins spécialistes ne devraient pas
pouvoir bénéficier d'un privilège s'il ne nous est pas possible comme société
d'en faire profiter tous les autres types d'emploi, par exemple les
infirmières, les préposées aux bénéficiaires. Donc, et je le redis encore une
fois, c'est une question d'équité. On pourrait peut-être prendre un extrait de
l'article du 2 octobre de Patrick Bellerose du Journal de Québec,
où est-ce que le premier ministre disait : «Ce que je cherche depuis le
début, c'est de l'équité, a commenté le premier ministre». De répondre du côté
de l'opposition, le député de Pontiac «accuse le gouvernement Legault de
niveler par le bas en voulant baisser la rémunération des médecins spécialistes
sous la moyenne canadienne».
Est-ce que — on peut poser la
question — est-ce que l'équité... Est-ce que, dans le fond, faire
l'équité, c'est du nivellement par le bas? Donc, poser la question, c'est un
peu y répondre, M. le Président. Le système de santé, c'est d'abord et avant
tout les hommes et les femmes qui y travaillent. C'est rare, mais je crois
qu'on est tous d'accord, ici, sur ce point. On doit évidemment s'occuper des
gens qui, jour et nuit, se rendent à leur travail pour s'occuper et soigner la
population du Québec. Ce sont ces gens qui tiennent à bout de bras notre
système de santé. C'est pour ça que le principe de l'équité est important pour
nous au gouvernement. Chaque personne qui entre travailler dans une clinique, un
hôpital, un CLSC, un CHSLD, chacune de ces personnes est aussi importante que
tous ses collègues. Chacune de ces personnes mérite que sa profession soit
valorisée. Et après 15 ans de règne libéral, on a beaucoup de travail à
faire pour améliorer tout cela...
M. Lévesque (Chapleau) :
...chaque personne qui entre travailler dans une clinique, un hôpital, un CLSC,
un CHSLD, chacune de ces personnes est aussi importante que tous ses collègues.
Chacune de ces personnes mérite que sa profession soit valorisée. Et après 15
ans de règne libéral, on a beaucoup de travail à faire pour améliorer tout
cela.
Je pourrais prendre, d'ailleurs, à ce
sujet, là, sur les 15 ans de règne libéral, plusieurs articles qui citaient les
différentes problématiques. Donc, en février 2018, le personnel syndiqué du
CIUSSS—Mauricie-et-Centre-du-Québec lançait un véritable cri du coeur dans le Le Nouvelliste :
La réforme de l'ancien ministre, un échec sur toute la ligne. Le 14 août
2018, Radio-Canada titrait : Le bilan du PLQ en santé assombri par la
réforme de l'ex-ministre. Le 18 septembre 2018, Denis Bourque et René
Lachapelle, respectivement directeur du département du travail social de
l'Université du Québec en Outaouais et professionnel de recherche au Centre de
recherche et de consultation en organisation communautaire publiaient dans Le Devoir
une lettre intitulée Les ravages de la réforme de l'ex-ministre en région.
Je pourrais continuer, continuer et continuer.
M. le Président, en février dernier, le Journal
de Montréal a consacré une chronique à la ministre de la Santé, un article
qui s'intitulait La méthode de la ministre de la Santé. Dans cette
chronique, on expliquait comment, après seulement quatre mois comme ministre de
la Santé, notre collègue la députée de Sanguinet avait réussi à améliorer
l'ambiance dans le réseau de la santé, et ça, c'est remarquable. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. La prochaine intervention appartient au député de
Pontiac.
M. Fortin :
Merci. Merci, M. le Président. J'ai de la misère à croire les propos de la
ministre de la Santé et du député de Chapleau. La ministre de la Santé... Je ne
parlerai pas de rémunération longtemps, M. le Président, là, mais la ministre
vient de faire l'apologie du Nouveau-Brunswick. An Nouveau-Brunswick, là, en
date du 31 décembre dernier, il y a 31 médecins qui gagnent plus de
1 million. Il y a des médecins généralistes qui gagnent 1,5 million
par année, et la ministre de la Santé nous dit qu'elle veut s'en aller dans
cette direction-là. Et le député de Chapleau, qui est député d'une région
frontalière, M. le Président, là, reprend l'engagement de son premier ministre
qui avait promis de diminuer de 80 000$ le salaire des médecins
spécialistes. Bien, dans sa région à lui, là, qu'est-ce que vous pensez qu'il
va se passer? Dans son comté à lui, ils vont pratiquer où, les médecins? À
20 minutes de chez eux, peut-être, si on réduit leurs salaires de
80 000 $? C'est une supposition, M. le Président, mais je pense que le
député de Chapleau devrait peut-être valider certaines choses avec ses
commettants à ce niveau-là.
Maintenant, M. le Président, je veux
parler d'un enjeu, et on va peut-être faire travailler certains, qui
travaillent déjà, là, mais certains des fonctionnaires qui sont ici avec nous
aujourd'hui, et je les remercie d'être là. Je veux parler d'un nouveau
programme. Ça, c'est un peu la section, là, «très bien, mais» de mon exposé
aujourd'hui, là. Le programme pour les lunettes et les verres de contact pour
les enfants. Bon programme, M. le Président. Vous vous en souviendrez, le
ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, en avait parlé à l'époque, l'avait
inclus dans une de ses politiques. Le gouvernement de la CAQ va de l'avant,
très bien, paie jusqu'à 250 $ pour les médecins... pour les lunettes, M.
le Président, et les verres de contact pour les enfants. Jusque-là, ça va bien,
M. le Président. Le problème... le problème, c'est qu'ils paient 250 $ à
tout le monde. M. le Président, j'ai ici une facture, je vais la déposer, si
vous le permettez, une facture d'une citoyenne qui nous l'a envoyée, qui est
allée à l'Entrepôt de la Lunette, à Gatineau, qui a payé 210 $ pour ses
lunettes. Elle a reçu un chèque, je vais le déposer également, M. le Président,
pour 250 $. Alors, une citoyenne nous dit, citoyenne dans le comté de
Chapleau, d'ailleurs, nous dit : Je ne suis pas confortable avec ça, moi.
Pourquoi j'aurais de l'argent supplémentaire quand je n'en ai pas besoin? On
demande d'envoyer la facture, on demande... la Régie de l'assurance maladie...
le programme qui est élaboré par la Coalition avenir Québec demande d'envoyer
la facture au gouvernement, demande la preuve qu'il y a bien eu des lunettes
d'achetées, des verres de contact d'achetés. Mais peu importe le montant qu'il
y a sur la facture, on rembourse 250 $. On s'est dit : Ça ne se peut
pas, M. le Président. Ça ne se peut pas que le gouvernement a tant d'argent que
ça qu'ils font juste donner de l'argent à des gens, M. le Président, de
l'argent qu'ils n'ont pas dépensé. Et je dépose les documents en question, M.
le Président.
• (11 h 10) •
Bien, alors on est allé voir le programme,
on est allé voir le programme, et là on est sur le site de la Régie de
l'assurance maladie du Québec. «Le programme d'aide financière Mieux voir pour réussir
offre un remboursement de 250 $ à la suite d'achat de lunettes ou de
verres de contact pour tout enfant de moins de 18 ans. Ce montant est fixe, il
ne varie pas en fonction du coût de votre achat.» M. le Président, ce n'est
même pas une erreur, le gouvernement de la CAQ offre de l'argent aux gens,
qu'ils n'ont pas dépensé. Alors, si moi, comme parent, je vais chercher une
paire de lunettes qui me coûte 100 $ et que je soumets la facture au
gouvernement, je viens de faire 150 $. Pourquoi, M. le Président, pourquoi
le gouvernement... est-ce qu'il nage à ce point-là dans les surplus? Est-ce que
le président du Conseil du trésor est d'accord avec ça? M. le Président, tout
le monde est d'accord avec le fait qu'on donne... qu'on rembourse aux parents
l'argent des lunettes. Tout le monde ici, là, va être sur la même longueur
d'onde à ce niveau-là, mais on a de la misère à croire que, le gouvernement
libéral précédent leur ayant laissé un surplus important, le premier ministre a
remercié le gouvernement de l'époque pour ça...
M. Fortin :
... d'accord avec ça. M. le Président, tout le monde est d'accord avec le fait
qu'on donne... qu'on rembourse aux parents l'argent des lunettes. Tout le monde
ici, là, va être sur la même longueur d'onde à ce niveau-là.
Mais on a de la misère à croire que, le gouvernement
libéral précédent leur ayant laissé un surplus important, le premier ministre a
remercié le gouvernement de l'époque pour ça à plusieurs reprises, M. le
Président, que cet argent-là va être utilisé pour distribuer gratuitement...
pour des choses dont les gens n'ont pas besoin, n'ont même pas dépensé.
On va prendre l'argent pour payer pour des
lunettes? «Fine». Absolument, M. le Président, à chaque fois. Des lunettes pour
les enfants, c'est essentiel. Et je sais que la ministre va me répondre ça,
elle va me répondre : C'est un programme important, c'est essentiel de
rembourser les lunettes pour les enfants, on veut que les lunettes... que les enfants
puissent apprendre à l'école, qu'ils aient tous les outils nécessaires, les
lunettes en font partie. Mais il va falloir qu'elle nous explique pourquoi elle
prend de l'argent que les parents n'ont même pas dépensé et qu'elle le leur
donne, M. le Président.
Quand les parents nous écrivent pour
dire : Je ne suis pas confortable d'encaisser ce chèque-là, je ne
comprends pas pourquoi on m'envoie cet argent-là, ça ne fait pas de sens... ça
nous semble une mauvaise utilisation des fonds gouvernementaux. Il me semble
qu'on aurait pu élaborer un autre programme pour un autre besoin à un autre
endroit plutôt que simplement donner l'argent à des gens qui nous disent qu'ils
n'en ont pas besoin, M. le Président. J'aimerais entendre les explications de
la ministre.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme McCann : Oui, M. le
Président. Oui, je vais dire que c'est un programme qui a été applaudi par les
parents, c'est clair, clair. C'est un bon programme, puis mon collègue est
d'accord avec nous. Oui. Et on a fait une bonne évaluation comptable du
programme. Puis le président du Conseil du trésor, M. le Président, il est
d'accord, effectivement, avec la façon dont on le fait. Parce que, si on
l'avait fait autrement, là, le coût des validations, là, additionnelles pour
voir l'écart, M. le Président, ça aurait coûté beaucoup plus cher. Tout ça a
été évalué.
Est-ce que mon collègue, là, le député de
Pontiac, il veut plus de bureaucratie? C'est-u ça qu'il veut? Ça aurait coûté
beaucoup plus cher, M. le Président. On l'a tout évalué. Et effectivement c'est
un programme solide. Le président du Conseil du trésor est très d'accord avec
ce programme-là. Nous, là, on diminue la bureaucratie, on ne l'augmente pas, M.
le Président.
Mais on fait d'autres choses aussi, M. le
Président. On va parler du Plan québécois d'infrastructures parce que ça, M. le
Président, c'est quelque chose qui va faire beaucoup de bien au réseau. Et
nous, là, le Plan québécois d'infrastructures, mon collègue en a parlé tout à l'heure,
de certains endroits où, justement, on va construire. Le 2019‑2020, on va
investir pour 10 ans en infrastructures 115 milliards de dollars
pendant les 10 prochaines années. C'est une hausse de 15 milliards de
dollars, une augmentation de 15 % par rapport au dernier PQI du
gouvernement libéral. Alors, il y aura des investissements de près de
20,2 milliards pour des infrastructures de santé et de services sociaux.
Ça, M. le Président, c'est un record historique.
Alors, nous, on a déjà bonifié le Plan québécois
d'infrastructures en santé dans les six premiers mois de notre mandat. Alors,
un programme majeur où est-ce qu'une partie de cet argent-là du
20 milliards, 10 milliards, 50 %, vont servir à améliorer les
installations, remplacer certaines infrastructures puis des équipements. Et ça,
c'est très important pour les services offerts aux citoyens. Et je vais vous
parler de certains projets d'envergure. Depuis octobre 2018, là, nous, on a
déjà annoncé 33 projets d'immobilisations partout au Québec. Il y en a qui
sont majeurs, et on va augmenter, améliorer l'accès aux soins de santé. Et les
projets, certains d'entre eux, je vais l'admettre, c'est des projets qui ont
été débutés par le mandat de l'ancien gouvernement, et nous on s'assure, là,
qu'ils voient le jour, qu'ils soient mis en place, alors...
Mais je vais faire une liste des nouveaux
projets que nous, on a annoncés comme gouvernement. L'urgence de Jonquière, un
projet d'agrandissement, où j'étais, avec ma collègue ministre responsable du
Saguenay—Lac-Saint-Jean, le ministre des Affaires municipales, réaménagement de
l'urgence et agrandissement de l'urgence de l'hôpital de Jonquière. Très
heureuse d'avoir fait l'annonce. Agrandissement de l'Hôpital de Saint-Eustache.
Alors là, on va agrandir, on peut amorcer... on a amorcé la production d'un
dossier d'opportunité. On modernise l'urgence et on prévoit une aire de choc,
une nouvelle unité de soins de courte durée, parce qu'il y a un manque de
chambres individuelles. 40 chambres individuelles additionnelles à
Saint-Eustache, M. le Président. Agrandissement de l'Hôpital Pierre-Le Gardeur,
on en a fait l'annonce, c'est le premier ministre lui-même qui en a fait
l'annonce...
Mme McCann : ...l'urgence et on
prévoit une aire de choc, une nouvelle unité de soins de courte durée, parce
qu'il y a un manque de chambres individuelles, 40 chambres individuelles
additionnelles à Saint-Eustache, M. le Président.
Agrandissement de l'Hôpital Pierre-Le Gardeur.
On en a fait l'annonce, c'est le premier ministre lui-même qui en a fait
l'annonce, 246 lits de plus à l'Hôpital Le Gardeur de Terrebonne. Alors,
ça, c'est très important comme projet, on sait comment la population augmente
dans cette région, et ça répond aux besoins. Donc, nous, on s'attelle à
l'ouvrage, on agrandit l'Hôpital Pierre-Le Gardeur.
On va aussi moderniser l'Hôpital de
Saint-Jérôme en une seule phase. Alors, le précédent cycle voulait que ça soit
en deux phases. Nous, on le fait en une phase, puis ça va être des travaux de
modernisation du plateau technique chirurgical. C'était déjà prévu, mais on va
ajouter des unités de soins, un centre mère-enfant, le rehaussement de
différents services, on va bonifier par des nouveaux chantiers.
Et je vais mentionner également le bloc
opératoire de Dolbeau-Mistassini. On modernise les unités du bloc opératoire de
l'Hôpital de Dolbeau-Mistassini, et ça va de l'avant. Et je vais continuer, M.
le Président, dans un prochain droit de parole. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. La parole est à la députée de Soulanges.
Mme Picard : Merci, M. le
Président. Mon intervention va aller dans le même sens, un petit peu, que mon
collègue de la deuxième opposition. Je remercie mes collègues de l'opposition
officielle de nous permettre d'échanger et de débattre sur l'état du système de
santé québécois.
Trop souvent, les gros titres dans les
médias se concentrent uniquement sur les temps d'attente aux urgences ou sur le
budget du ministère de la Santé. Malheureusement, ce qu'on oublie trop souvent,
c'est que le système de santé, c'est d'abord et avant tout des gens dévoués,
des travaillants qui ont à coeur de donner le meilleur d'eux-mêmes : des
infirmières, des préposés aux bénéficiaires, des techniciens, des médecins,
toute une panoplie de corps de métier qui sont pour la plupart des vocations
beaucoup plus que de simples emplois. Nous, notre travail en tant qu'élus,
c'est de leur fournir un cadre dans lequel ils pourront faire leur travail le
mieux possible en fonction des ressources dont dispose la société québécoise.
Malheureusement, dans les dernières
années, les réformes n'ont pas eu les effets escomptés. Au contraire, elles ont
exacerbé plusieurs problématiques. Sous les promesses de meilleure gestion, les
réorganisations de travail ont déstabilisé l'ensemble du réseau. La fusion des
CSSS, l'abolition des 18 agences de santé et de services sociaux ainsi que la
création des centres intégrés de santé et de services sociaux ont
malheureusement éloigné les gestionnaires de la réalité du terrain. Il en a
résulté une diminution importante du nombre de conseils d'administration et
donc de la flexibilité dans la gestion des établissements. En faisant fi des
différentes cultures de gestion déjà en place par la centralisation, la plus
récente réforme a engendré un sentiment de dépersonnalisation des services chez
les usagers ainsi que chez les membres du personnel du réseau de la santé.
On nous avait promis une meilleure utilisation
des fonds publics, M. le Président. Pourtant, le temps supplémentaire a
augmenté de plus de 45 %. C'est la même chose du côté du ratio des heures
en assurance-salaire pour le personnel, qui a augmenté de 27 % entre 2014‑2015
et 2018‑2019, sans compter que la gestion des listes de rappel est plus
complexe qu'elle ne l'a jamais été. D'ailleurs, l'accroissement des heures
supplémentaires obligatoires a un effet certain sur la qualité de vie du
personnel et de l'épuisement professionnel. Pour un gouvernement qui se disait
à l'époque être visionnaire au niveau de la conciliation travail-famille, on ne
peut pas dire que cette situation vient faciliter la vie des employés du réseau
de la santé.
Au niveau de l'accès aux soins et aux
services sociaux, la réforme du gouvernement libéral pilotée par notre collègue
le député de La Pinière n'a pas non plus atteint ses objectifs. La
Commission des droits de la personne et de la jeunesse affirmait récemment,
après avoir rencontré plus de 850 employés, que la réforme du réseau de la
santé n'a pas permis d'améliorer les services de protection de la jeunesse. À
ce titre, on ne peut pas dire que c'est totalement une surprise. Un mémoire de
l'École nationale d'administration publique mettait précisément en garde l'ancien
ministre de la Santé contre cette situation déplorable, mais malheureusement
prévisible. Même son de cloche du côté de l'Institut national de santé publique
du Québec, qui déplore le fait que les compressions de près d'un tiers du
budget des programmes de santé publique se font ressentir fortement dans les
activités de prévention en milieu scolaire. Ce qu'on en retient, M. le
Président, c'est qu'au nom d'une réforme principalement administrative, on a
sacrifié les services aux citoyens.
• (11 h 20) •
Devant ce constat, je terminerai en
disant...
Mme Picard : ...santé publique
se font ressentir fortement dans les activités de prévention en milieu
scolaire.
Ce qu'on en retient, M. le Président,
c'est qu'au nom d'une réforme principalement administrative on a sacrifié les
services aux citoyens. Devant ce constat, je terminerai en disant qu'il est
important de rappeler que cette réforme avait été décriée avant même sa mise en
place. Outre la Coalition avenir Québec, ainsi que nos collègues du Parti
québécois et de Québec solidaire, plusieurs intervenants du réseau de la santé
se sont opposés farouchement à la mise en place de ce qu'on appelle aujourd'hui
la réforme Barrette. Je pense ici à la Fédération des médecins spécialistes du
Québec, au Collège des médecins, à la Fédération
interprofessionnelle de la santé du Québec, qui regroupe plus de 65 000
professionnels en soins, la CSN, la FTQ et plusieurs autres.
J'en profite pour réitérer tout mon
soutien à la ministre de la Santé, dont l'ampleur et l'importance de la tâche.
Il y a beaucoup à faire, M. le Président, mais rien n'est impossible, et j'ai
confiance qu'ensemble, tous ensemble ici, nous allons y arriver.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Je vais redonner maintenant la parole au député de
Jean-Lesage.
M. Zanetti : Je vous remercie,
M. le Président. Les découvertures des... La découverture en santé et en
services sociaux en région, c'est grave, c'est quelque chose de critique. Et je
veux aborder précisément le cas de l'Abitibi-Témiscamingue avant de poser ma
question à la ministre. On sait qu'il y a beaucoup de gens en
Abitibi-Témiscamingue qui se retrouvent sans médecin de famille, entre autres,
parce que dans une ville comme La Sarre, par exemple, il y a une seule clinique
sans rendez-vous, ce qui fait qu'il y a beaucoup de monde qui doivent aller à
l'urgence quand ils en ont besoin et puis qui n'ont pas ce service de proximité
là important.
Je veux aussi parler de cas qui ont été
signalés, dans nos enquêtes terrain, là, de personnes qui ont demandé des
médecins spécialistes en dermatologie puis en allergologie et qui se sont fait
dire : Vous aurez un rendez-vous dans sept à 10 ans. Sept à 10 ans. Je
veux dire, c'est comme dire à quelqu'un qui a 43 ans : Vous allez avoir un
rendez-vous quand vous aurez 50 à 53 ans. C'est comme dire à quelqu'un qui a
huit ans, un enfant de huit ans, dire à ses parents probablement : Bien,
votre enfant verra un allergologiste, là... un allergologue, pardon, lorsqu'il
aura atteint la majorité. Entre ça puis ne pas avoir de services, il n'y a pas
grande différence. Qu'est-ce que les gens font? J'imagine qu'ils n'attendent
pas sept à huit ans. Ils doivent aller dans les grands centres. Mais pour aller
dans les grands centres, ça peut prendre sept, huit, 10 heures de route,
dépendamment où ils vont puis où ils habitent.
Alors, c'est vraiment une situation qui
est vraiment critique, là, qui n'est pas digne des ressources qu'a l'État
québécois puis qui n'est pas digne non plus de notre volonté qu'on a de vouloir
offrir des services pour que les gens occupent tout le territoire du Québec.
Quand les gens entendent des affaires de même, après ça, ils se disent :
Ouin, je vais-tu aller m'installer à Ville-Marie? Je vais-tu aller m'installer
à La Sarre? Ça les inquiète. Puis, nous, c'est le contraire de ça qu'on veut
faire. Ça fait qu'il y a eu du saccage, il y a eu du... On a retiré des
ressources, on a fait beaucoup de centralisation, on a causé des problèmes.
Maintenant, il faut vraiment agir par rapport à ça, et ça presse.
Un autre dossier important, les
déplacements et le transport. Le transport à l'intérieur de la région de
l'Abitibi-Témiscamingue n'est pas remboursé. Ça fait que, des fois, vous devez
faire deux heures de route pour aller à un rendez-vous médical. Deux heures de
route, ça coûte cher, là, et ça, ce n'est pas remboursé. Et la politique pour
les déplacements à l'extérieur de la région, quand ils disent : «ah! bien,
finalement, soit que vous attendez sept à 10 ans» ou encore «on ne peut pas
vous donner le service, allez à l'extérieur de la région», bien, cette
politique de remboursement des transports, elle n'a pas été revue ni indexée
depuis 1990. Et en 1990, j'avais huit ans, et l'essence coûtait en moyenne 0,58 $
le litre. Alors, cette politique-là, là, elle est vraiment désuète et elle fait
en sorte qu'il y a une discrimination envers les gens des régions, parce que
non seulement on leur demande d'aller faire de la route pour avoir des
services, mais en plus, il faut qu'ils paient plus cher les autres, et ça,
c'est complètement inacceptable en 2019 au Québec.
La région vit des découvertures
quotidiennement, là. Du 17 au 19 octobre derniers, en 2019, il n'y avait pas de
services en chirurgie, selon nos informations. Alors, je veux dire, ces deux
jours-là, si tu avais besoin d'une chirurgie, il fallait que tu fasses de la
route. C'est complètement hallucinant. Avec, en plus, des services d'ambulance
qui sont en horaires de faction, donc qui sont vraiment pris, des fois, pour
faire beaucoup de route, hein? Puis ce n'est pas la faute aux ambulanciers.
C'est vraiment le fait qu'il manque de ressources là-dedans aussi.
La question des naissances au
Témiscamingue et en Abitibi. Il y a souvent des femmes, des mères à Ville-Marie
qui doivent aller accoucher...
M. Zanetti : ...des services
d'ambulances qui sont en horaire de faction, donc qui sont vraiment pris, des
fois, pour faire beaucoup de route, hein? Puis ce n'est pas la faute aux
ambulanciers, c'est vraiment le fait qu'il manque de ressources là-dedans
aussi.
La question des naissances au
Témiscamingue et en Abitibi... Il y a souvent des femmes, des mères, à
Ville-Marie, qui doivent aller accoucher en Abitibi. Pourquoi? Parce qu'il y a
une pénurie d'anesthésistes à l'hôpital de Ville-Marie. Depuis le début de
l'année 2018, là, des ruptures de services en anesthésie sont survenues à 73
reprises, soit près d'une journée sur quatre, à Ville-Marie. C'est vraiment
très grave.
En 2017, une résidente de Ville-Marie a
notamment dû accoucher devant la porte de l'hôpital, qui était barrée.
Plusieurs autres ont dû faire plus de 100 kilomètres de route afin de pouvoir
donner naissance à leur enfant. À 39 semaines de grossesse, cette dame, donc,
elle a pris la décision de se rendre à La Sarre, à 250 kilomètres de chez
elle, mais son conjoint devait rester à la maison pour s'occuper des enfants.
Ça pose des problèmes extrêmement graves.
Et la question que je veux poser,
c'est : Comment est-ce que la ministre va éliminer les découvertures de
services en Abitibi-Témiscamingue, spécifiquement, à court terme?
Le Président (M. Provençal)
: ...
Mme McCann : ...puis je
comprends très bien ce que mon collègue député de Jean-Lesage apporte parce que
je suis allée en Abitibi. J'ai fait le tour de l'Abitibi moi-même. Il me reste
à aller au Témiscamingue, là, mais j'ai fait le tour du reste de la région de
l'Abitibi, une belle région, et un établissement, des communautés qui se
mobilisent et qui travaillent fort pour que les services se donnent. Notamment,
je répète, on a réglé La Sarre à cause aussi de la mobilisation de la
communauté.
Et effectivement, en médecine spécialisée,
nous, ce qu'on veut développer davantage, et c'est une partie de la réponse,
c'est la télémédecine. Moi, quand je suis arrivée comme ministre de la Santé,
là, j'avais quitté le réseau depuis quelques années et j'ai été abasourdie, là
aussi, qu'on n'ait pas plus développé la télémédecine pour un territoire comme
le nôtre. C'est une partie de la réponse, ça.
Alors, ça, au niveau de l'allergologie, de
la dermatologie, même l'ophtalmologie... Et il y a des gens actuellement, dans
des grands centres hospitaliers ultraspécialisés, comme McGill, qui ont des
spécialistes, des experts qui peuvent développer des façons de faire qui vont
aider les régions. Moi, j'encourage ça et je l'ai dit aux gens de l'Abitibi.
Au niveau de la médecine de famille, j'ai
eu le plaisir d'annoncer un nouvel édifice à Val-d'Or. Je sais que ce n'est pas
au niveau, là, de La Sarre, mais, à Val-d'Or, là, il y a un beau GMF-U, un
GMF universitaire, qui forme des médecins. C'est ça qu'il faut encourager, parce
que les recherches le démontrent : Quand un médecin ou un professionnel,
il est formé à un endroit, bien, dans 50 % des cas, il va y rester, et
c'est ce que j'ai vu dans certaines régions où j'ai fait le tour, là.
Alors, c'est ce qu'on veut développer en
Abitibi, et c'est pour ça qu'on a annoncé un nouvel édifice, parce qu'on sait
comment le contexte est important, là, avoir assez d'espace puis avoir de
l'équipement qui soit quand même moderne. Alors, c'est ce qu'on fait à
Val-d'Or, en Abitibi.
Pour les déplacements et les transports,
il y a plusieurs collègues de l'opposition qui m'avaient sensibilisée, au tout
début de notre mandat, à cette question-là. Bien, on est déjà en travaux. On
est en train de réviser. Puis mon collègue, M. le Président, il a raison. Ça
fait très longtemps que ça n'a pas été révisé. Il fallait que ça soit révisé.
Alors, on est en travaux actuellement pour réviser toute cette politique de
déplacements et transports, et on va certainement vouloir faire des
ajustements.
La première chose à faire pour les gens
des régions, c'est de faire en sorte que la majeure partie de leurs services,
là, de base et de première ligne, clinique médicale, GMF, etc., soient les plus
proches possible d'eux, surtout qu'on a une population vieillissante. Il faut
que les gens... qu'on ait des services proches. C'est même une force économique
pour les régions, la santé puis les services sociaux.
Donc, c'est ça qu'il faut développer, et,
parallèlement, quand ils sont obligés de se déplacer... parce qu'on ne peut pas
tout offrir, hein? On sait qu'il y a des services où ils vont être obligés
d'aller à Québec, d'aller à Montréal, par exemple. Là, il faut vraiment avoir
une politique qui est modernisée pour les transports et les déplacements.
• (11 h 30) •
Et moi, je veux redire, M. le Président,
qu'on s'occupe des régions. On s'occupe des régions à tous les niveaux et on
s'occupe des régions aussi en infrastructures. Et la liste est longue, je
n'aurai pas le temps de toute la faire, mais je veux dire que dans l'Outaouais,
là, parce que mon collègue député de Pontiac en a parlé, et parce que moi, j'en
parle pratiquement à tous les jours actuellement, le nouvel hôpital, le
nouveau...
11 h 30 (version non révisée)
Mme McCann : ...les niveaux et
on s'occupe des régions aussi en infrastructures. Et la liste est longue, je
n'aurai pas le temps de toute la faire, mais je veux dire que dans l'Outaouais,
là, parce que mon collègue député de Pontiac en a parlé, et parce que moi, j'en
parle pratiquement à tous les jours actuellement, le nouvel hôpital, le nouveau
secteur hospitalier de 170 lits qu'on a promis, on va le faire, M. le
Président. Le dossier avance, le dossier avance. On veut rapatrier la clientèle
de l'Ontario, et on est en train de faire le plan clinique, on est en train de
le ficeler. M. le Président, la population de l'Outaouais a été négligée,
négligée. Nous, ce qu'on a fait, on l'a inscrit, on l'a inscrit au PQI. Puis Vaudreuil
aussi, ça avance, M. le Président. On n'est pas loin, là, de devenir
propriétaire du terrain pour l'Hôpital de Vaudreuil-Soulanges et ça va aller de
l'avant. 400 lits, M. le Président, puis, nous, on va le faire. Le gouvernement
de la CAQ, là, va réaliser ses engagements, M. le Président, dans bien des
secteurs, dont les infrastructures.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. M. le député de Chapleau.
M. Lévesque (Chapleau) :
Merci, M. le Président. Également merci à la ministre pour ses bons mots pour
l'Outaouais. Un peu comme le collègue de Jean-Lesage, moi aussi, lorsque j'ai
lu le sujet de l'interpellation d'aujourd'hui, l'incapacité du gouvernement
d'améliorer les services de santé et services sociaux, notamment
en région, et j'ai vraiment dû le relire à plusieurs reprises, M. le Président,
afin de m'assurer que je ne rêvais pas. Je me suis dit : Il ne faut
vraiment pas être gêné pour affirmer une telle chose provenant d'un parti
politique, le Parti libéral qui, pendant 15 ans, a mis à mal le réseau de la
santé au Québec, et dans nos régions, et particulièrement dans l'Outaouais, et
dans mon comté de Chapleau. Pourquoi? Parce que je me souviens du cri du coeur
et du livre noir des infirmières de l'Outaouais. Je me souviens du
sous-financement chronique qui accablait ma région. Je me souviens de tout
cela. Mais je me souviens aussi que les libéraux prenaient la région pour
acquise et n'offraient, bien entendu, aucune solution concrète en matière
santé, M. le Président. C'est vrai qu'après presque 15 ans de règne libéral,
il faut améliorer les services en santé et en services sociaux, je le concède à
notre collègue de Pontiac, parce que l'ancien gouvernement a failli à la tâche
pendant leurs nombreuses années au pouvoir.
M. le Président, j'aimerais
vous parler de certaines situations spécifiques à ma région de l'Outaouais.
Permettez-moi de vous donner quelques exemples de ses ratés, de l'ancien
gouvernement. Les coupures et la centralisation des services mis en place par
le dernier ministre de la Santé ont mené le CISSSO à une utilisation du plan
d'action de l'Outaouais pour payer des dépenses courantes. Des dépenses
courantes, M. le Président. Le Parti libéral n'a rien fait afin de s'assurer
que ces fonds servent à faire en sorte que les conditions de travail des infirmières
soient similaires à celles de l'Ontario. La proximité avec Ottawa et tous les
enjeux en découlant ont mené à l'octroi d'un statut particulier à la région en
2007, mais l'enveloppe budgétaire associée à ce statut particulier a, peu à
peu, été intégrée au budget de fonctionnement du réseau suite aux compressions
de l'ex-ministre de la Santé. Alors que plusieurs rapports de coroners ont fait
état d'importantes lacunes dans le réseau de la santé de l'Outaouais ces
dernières années, le droit avait révélé que, de tous les centres de santé du
Québec, c'est celui de l'Outaouais qui a été le plus souvent visé par des
recommandations émises par un coroner depuis le 1er janvier 2016. Encore
une fois, le bilan libéral.
En mars 2014, en pleine
campagne électorale, le Parti libéral du Québec s'était engagé à créer une
faculté satellite de médecine à l'Université du Québec en Outaouais. Les
libéraux indiquent à l'époque qu'une première cohorte de 24 étudiants
pourrait y faire son entrée en septembre 2016. 2016, je dis bien. Où sont ces
étudiants aujourd'hui? Où sont ces médecins? Ils ne sont certainement pas dans
les hôpitaux en Outaouais, certainement pas à l'Hôpital de Gatineau dans
Chapleau.
Finalement, cette date de
2016 s'est avérée être celle de l'annonce officielle par l'ancien gouvernement
de la création d'une telle faculté satellite de l'Université McGill et non la
date d'entrée des premiers étudiants. Selon les plans actuels, les
24 premiers étudiants y feront leur entrée à l'automne 2020. Toutefois,
le gouvernement libéral n'a pas jugé bon que l'année préparatoire à la médecine
se donne dans la région de l'Outaouais et que les cours puissent se prendre en
français, ce qui voulait dire que nos étudiants devaient aller à Montréal en
anglais à McGill et non pas en Outaouais.
Sous la gouverne libérale,
il y a eu la fermeture du CLSC de Val-des-Bois, de Chelsea, de Laus qui
ont été rouverts par notre gouvernement, par la ministre actuelle.
Ça étant dit, je suis bien heureux d'avoir
la chance de prendre part à cette interpellation aujourd'hui pour démontrer ce
qui a été fait en Outaouais depuis un an. Est-ce que je dois le rappeler que ça
fait seulement un an que nous sommes au pouvoir? Seulement un an. Depuis le
début de notre mandat, il y a seulement un an, je le répète, le gouvernement a
réalisé de nombreuses avancées en matière de santé, d'abord, dès les premières
semaines du mandat. Un troisième appareil IRM a été annoncé à l'Hôpital de
Gatineau remplissant ainsi une de mes promesses électorales dans Chapleau. Le
CISSSO a procédé à l'ajout et au rehaussement de postes, et évidemment beaucoup
d'efforts concrets pour assurer l'attraction, la rétention et la présence au
travail.
Il y a eu 43 activités de recrutement
régionales, provinciales et internationales en 2018 et 2019 qui ont été faites,
une entente pour recruter 89 infirmières à l'étranger, des mesures
concrètes pour la réembauche des retraités, des investissements dans les ressources
humaines afin de soutenir le recrutement, 1 572 embauches en 2018‑2019,
un record historique pour le CISSSO...
M. Lévesque (Chapleau) : ...en
2018 et 2019 qui ont été faites, une entente pour recruter 89 infirmières à
l'étranger, des mesures concrètes pour la réembauche des retraités, des investissements
dans les ressources humaines afin de soutenir le recrutement, 1 572
embauches en 2018‑2019, un record historique pour le CISSSO. Évidemment, la
préparation d'un plan clinique pour un nouvel hôpital de 170 lits, et je
rassure le collègue de Pontiac, nous allons remplir notre promesse, comme nous
remplissons d'ailleurs toutes nos promesses au gouvernement et évidemment
réinsertion au PQI de ce nouvel hôpital, qui était dès le premier budget.
Nous allons également revoir l'utilisation
de l'enveloppe de 25 millions qui doit servir pour le statut particulier
avec l'Outaouais. Et pour, encore une fois, rassurer le collègue de Pontiac,
moi, je vais me faire défenseur des médecins spécialistes en Outaouais pour
m'assurer qu'ils restent et qu'il n'y ait pas d'exode vers l'Ontario. Donc, je
serai une voix forte pour les gens de Chapleau, pour les gens... pour l'Hôpital
de Gatineau et pour l'Outaouais. Et cela, M. le Président, on a fait cela en un
an seulement, imaginez, si nous avions eu 15 ans. Ce que j'entends sur le terrain
dans Chapleau depuis notre élection, c'est qu'enfin ça bouge avec la CAQ, et on
a bien l'intention de continuer à travailler à améliorer les choses en santé.
Finalement, M. le Président, le sujet de
l'interpellation de ce matin aurait plutôt dû être : L'incapacité et
l'échec lamentable du gouvernement libéral précédent d'améliorer les services
de santé et services sociaux, notamment en région. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: La dernière intervention appartient au député de
l'opposition officielle, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :
Oui, merci, merci, M. le Président. Je suis content qu'on ait abordé la
question du PQI, du Plan québécois des infrastructures, parce que les deux
députés... deux des trois députés qui sont ici, là, doivent une partie de leur
élection, disons, à des engagements qu'ils ont pris, en partie parce que c'est
du bien bon monde, parce qu'ils ont cogné aux portes, parce qu'ils sont allés
voir des citoyens, mais, en partie, parce que le premier ministre, M. le
Président, et là je cite un article de la Gazette : «CAQ Leader proclaims he would build Vaudreuil-Soulanges Hospital
sooner.» M. le Président, ils ont promis, je cite encore une fois :
«Would begin construction of the Vaudreuil-Dorion Hospital before the end of
its four-year mandate in 2021.» En 2021, ça, c'était la promesse électorale,
c'est là-dessus que la députée de Soulanges s'est fait élire en partie. Arrivé
au gouvernement, M. le Président, ce n'est plus ça pantoute, là, on est rendu
en 2022, puis on verra par la suite.
Pour la question de l'Outaouais, M. le
Président, je vais juste... je pense que tout le monde en Outaouais a compris
une chose, c'est que le parti de la Coalition avenir Québec promettait un
nouvel hôpital en cinq ans. Là, le député de Chapleau nous dit
aujourd'hui : Ah! mais c'est inscrit au PQI. Mais ce n'est pas un nouvel
hôpital qui est inscrit au PQI, M. le Président, ce n'est pas un nouvel hôpital
à quoi faisait référence la ministre il y a quelques instants, en fait, elle
s'est reprise dans ses propos, elle a dit «un nouvel hôpital» et immédiatement,
là, elle a pris trois pas de recul, elle a dit «un nouveau secteur
hospitalier». Alors, moi, j'ai hâte de voir, j'ai hâte de voir de quoi ça va
avoir l'air. Mais l'engagement, puisque le député de Chapleau nous dit :
La CAQ réalise tous ses engagements, ça, on n'en parlera aux gens de la
Mauricie, à savoir s'ils ont un CISSS qui s'en vient dans les prochains jours,
mais je ne pense pas, mais... Bon. M. le Président, l'engagement de la
Coalition avenir Québec, c'était d'avoir un nouvel hôpital en Outaouais en
fonction en cinq ans. En cinq ans, un hôpital construit en cinq ans, M. le
Président. Je cite la candidate de Hull, qui disait : «Un nouvel hôpital
moderne à la fine pointe qu'on s'engage à construire immédiatement dans un premier
mandat et où les premiers patients pourront être soignés dans cinq ans.» Ça,
c'est la promesse du premier ministre du Québec aujourd'hui.
Et là ça fait un an, comme le disait le
député de Chapleau, ça fait 27 % du mandat, et on ne sait pas plus où il
va être, on ne sait pas plus combien de lits il va y avoir, on a parlé d'au
moins 170 lits, on ne sait pas plus, on n'a pas plus de détail. On sait que la
Coalition avenir Québec n'a pas aimé le premier plan et ont renvoyé le CISSS à
la table à dessin. Mais ce qui nous inquiète là-dedans, M. le Président, voici
ce qui nous inquiète, là. Pour arriver à «en cinq ans», le premier ministre du
Québec, le premier ministre du Québec, chef de la CAQ à l'époque, a dit qu'ils
allaient sauter plusieurs étapes au Plan québécois des infrastructures. Le
député de Papineau a dit que son parti allait court-circuiter le processus
normal afin que l'hôpital soit prêt en cinq ans. J'aimerais savoir, c'est quoi,
les étapes qui seront court-circuitées, c'est quoi, les étapes qu'on va sauter,
parce qu'en ce moment, là, on semble reculer, ça fait un an, il n'y a pas
grand-chose qui s'est passé, on parle d'un secteur hospitalier et non d'un
hôpital.
Alors, on aimerait... je pense que les
gens de l'Outaouais aimeraient que la ministre soit claire avec eux et qu'elle
leur dise exactement ce qui va se passer, quand ça va se passer, comment elle
va court-circuiter le processus.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Nous en sommes maintenant aux dernières
interventions. Mme la ministre, vous avez la parole pour 10 minutes.
• (11 h 40) •
Mme McCann : Bien, je vous
remercie, M. le Président, et je pense que de l'exercice de la présentation de
nos réalisations de la dernière année, je pense que ça a permis...
M. Fortin :
...le processus.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Nous en sommes maintenant aux dernières
interventions, Mme la ministre, vous avez la parole pour 10 minutes.
Mme McCann : Bien, je
vous remercie, M. le Président. Et je pense que l'exercice de la présentation
de nos réalisations de la dernière année, je pense que ça a permis de démontrer
qu'on met tous les efforts, M. le Président, pour redonner aux Québécois puis
aux Québécoises les services auxquels ils ont le droit de s'attendre en santé
et services sociaux. Moi, je veux rappeler que notre gouvernement, il se
concentre entièrement sur l'accessibilité et la qualité des soins et services.
J'avais promis notre réforme, là. Ce serait une réforme de l'accès, M. le
Président, pas une réforme de structure. Et on maintient le cap sur cet engagement.
Et je pense que le bilan de notre première année, il le démontre, qu'on
maintient le cap.
On sait tous dans quelle situation, on en
a parlé aujourd'hui, dans quelle situation était le réseau de la santé et des services
sociaux à notre arrivée, M. le Président. C'était vraiment et c'est, ça
continue d'être très préoccupant. Un réseau qui était en retard sur plusieurs
choses dont j'ai parlé, mais aussi et surtout nos équipes qui étaient
fatiguées, sous pression, en raison des grandes transformations qui ont eu lieu
au cours des années précédentes. Nous, on est arrivés en imposant un changement
de ton, M. le Président. Et c'est ça qu'on a fait. Et ça a été comme une
bouffée d'air frais pour les équipes qui sont tellement dévouées dans notre
réseau. Ça a été une bouffée d'air frais, M. le Président, comme une porte qui
s'ouvre, là. Et vraiment on a senti que c'était un grand soulagement. Moi, j'ai
fait le tour des régions, M. le Président, et je l'ai entendu sur le terrain,
et je l'entends encore, le personnel, là, il est un peu plus apaisé, il
retrouve confiance. Ça, c'est important. Notre personnel s'occupe de personnes
malades, de personnes qui ont besoin d'être écoutées. On doit prendre soin de
notre personnel.
Cette confiance, là, ça s'est traduit par
une nouvelle énergie. Les gens recommencent à mettre sur pied des projets
audacieux et innovants. Et il y a un dialogue authentique et salutaire qui
s'installe avec les équipes qui voient aux soins et aux services de la
population. Pour la première fois, M. le Président, depuis longtemps, le
personnel sent que le gouvernement travaille dans le même sens que lui. Les
Québécois puis les Québécoises, ils ont enfin l'impression qu'on prend des
décisions en cohérence avec leurs besoins et leurs attentes. C'est ce qu'on
entend sur le terrain, M. le Président. Et on va continuer dans ce sens-là.
Notre détermination, là, c'est d'en faire
plus et de faire mieux. Et ça, ça s'est traduit cette année par des investissements
de 800 millions de dollars de plus en services directs à la population, M.
le Président. Un coup de tonnerre, M. le Président. Ça ne pas été vu depuis
tellement longtemps dans le réseau de la santé et des services sociaux. C'est
pour ça, M. le Président, que je suis fière du bilan de notre première année.
Et je déplore vraiment qu'on mette en doute, hein, cette capacité d'améliorer
les services de santé et les services sociaux. C'est tout le contraire. On
vient de le prouver. Et on privilégie encore une fois une vision
décentralisatrice. Et on veut répondre comme ça aux besoins spécifiques des
régions du Québec, M. le Président. Comme disait mon collègue député de
Jean-Lesage, l'occupation du territoire du Québec, il faut qu'on travaille
encore plus dans ce sens-là. Et le mur-à-mur, M. le Président, ça ne tient pas
la route en santé puis en services sociaux. Les régions... Moi, j'ai vu des
choses, vraiment, des façons de faire extraordinaires en région, M. le
Président. Alors, on a compris que nous, on est là pour l'ensemble des régions
du Québec.
Et je voudrais revenir sur les nombreuses
actions qu'on a mises en place au cours de la dernière année. D'abord prendre
soin du personnel. On doit reconnaître l'apport du personnel, soutenir notre
personnel qui fait un excellent travail. Et il faut améliorer les conditions
qui favorisent la meilleure qualité de prestation de services. C'est une de nos
quatre grandes priorités. Et plusieurs actions ont été entreprises. C'est un
grand défi parce que, comme on l'a dit aujourd'hui, on part de loin. Alors, on
a mis des mesures en place. Par exemple, améliorer les conditions de travail
pour limiter les situations où on a recours aux heures supplémentaires,
évidemment éliminer le plus possible les facteurs qui...
Mme McCann : ...comme on l'a
dit aujourd'hui, on part de loin. Alors, on a mis des mesures en place, par
exemple, améliorer les conditions de travail pour limiter les situations où on
a recours aux heures supplémentaires. Évidemment, éliminer le plus possible les
facteurs qui favorisent des heures supplémentaires obligatoires, augmenter le
nombre de postes à temps complet, créer des postes, M. le Président, stabiliser
les équipes, faire appel à du personnel retraité, embaucher avec le 800 millions
qu'on donne cette année, embaucher... puis on l'a démontré, des gens répondent
à l'appel. On embauche des professionnels, des préposés aux bénéficiaires, des
auxiliaires familiaux et sociaux, du personnel de soutien. On embauche, M. le
Président. Alors, ça, ça va avoir un impact positif sur la qualité puis
l'accessibilité des services.
On veut aussi tenir compte davantage, je
l'ai dit, de la réalité de chaque région, puis on veut décentraliser le réseau.
On a un projet de loi, là, sur la réorganisation du CIUSSS de la
Mauricie-et-du-Centre-du-Québec où on répond aux préoccupations du
Centre-du-Québec. Les autres régions, on veut qu'il y ait davantage une gestion
décentralisée. On veut qu'il y ait une gestion territoriale. On veut que chaque
milieu prenne en charge vraiment les services de santé et services sociaux et
on veut qu'il y ait un dialogue qui se fasse avec les équipes.
C'est comme ça qu'on trouve des solutions
sur le terrain. Pas du mur-à-mur, des solutions qui sont particulières dans les
différentes régions du Québec.
On veut aussi... puis on n'en a pas parlé
beaucoup aujourd'hui, mais moi, je salue, hein, les comités des usagers. Les
comités des usagers... Je suis allée voir le regroupement des comités des
usagers dernièrement. Ils font un travail colossal. Nous, là, on les supporte.
On va les supporter concrètement pour une meilleure défense des intérêts des
usagers, des résidents et de leurs proches. J'en ai rencontré partout au
Québec, M. le Président, des citoyens engagés qui font la différence dans nos
programmes, qui font la différence pour les usagers du réseau de la santé et
des services sociaux.
D'autres grands partenaires : les
organismes communautaires, M. le Président. J'y reviens parce qu'ils sont
tellement importants. Ils sont une force dans nos communautés. On les a
supportés cette année en investissant 35 millions de dollars pour le
Programme de soutien aux organismes communautaires puis on va continuer de
travailler avec eux. Ils sont incontournables.
Alors, notre détermination, M. le
Président, pour améliorer le système de santé au Québec, il est de tous les
jours, et on prépare probablement une des plus grandes réformes sur la
rémunération des médecins de famille depuis les années 70, M. le Président.
En plus, on a investi 800 millions de
dollars d'argent neuf en services directs à la population et on voit qu'il y a
des initiatives qui se prennent partout, M. le Président. On l'a vu dans la
dernière année. J'ai nommé l'Outaouais, j'ai nommé la... je nomme la Côte-Nord,
je nomme également Laval, Lanaudière, Montérégie-Ouest,
Saguenay—Lac-Saint-Jean, Chaudière-Appalaches, Gaspésie. Partout, M. le
Président. Moi, j'en ai vu, des belles initiatives.
Et je veux terminer en remerciant les
députés de Soulanges, de Roberval et de Chapleau pour leur présence
aujourd'hui, leur contribution non seulement cet avant-midi, mais également au
quotidien, M. le Président, dans la poursuite des objectifs qu'on a, que j'ai,
pour améliorer l'accessibilité et la qualité des soins et services. Les
députés, ce sont de grands partenaires, et c'est grâce à eux aussi qu'on
améliore les services à la population.
Merci à mes collègues. Leur appui, leur
travail, leur détermination contribuent à ce qu'on avance dans les dossiers et
qu'on porte déjà dans les développements qu'on fait en santé et des services
sociaux, la marque de notre gouvernement, M. le Président, un gouvernement qui
fait des gestes concrets et qui réalise ses engagements, M. le Président.
Et je veux aussi souligner l'intérêt des
oppositions pour initier la démarche d'aujourd'hui. Ça nous donne l'occasion
effectivement de parler à la population de ce qu'on fait et comment c'est
important pour nous, l'accessibilité, l'amélioration des soins de santé et
services sociaux. On est tous concernés, l'ensemble des députés, l'ensemble des
partis sont concernés par le mieux-être des Québécois et des Québécoises et
cette interpellation nous a donné l'occasion d'aller plus loin dans notre
réflexion et dans nos discussions.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. La conclusion de cette
interpellation appartient au député de Pontiac.
• (11 h 50) •
M. Fortin :
Merci, M. le Président. La ministre a raison sur une chose, sur...
Mme McCann : ...Et cette interpellation
nous a donné l'occasion d'aller plus loin dans notre réflexion et dans nos
discussions.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, Mme la ministre. La conclusion
de cette interpellation appartient au député de Pontiac.
M. Fortin :Merci, M. le Président. La ministre a raison sur une chose, sur
ses derniers propos. Effectivement, je pense que tous les députés ici, là... et
effectivement je les remercie d'avoir pris part à l'exercice, mais tous les
députés, comme tous les citoyens, veulent une amélioration de leur réseau de la
santé. La question, c'est : Comment on y arrive?
La ministre nous dit, et elle l'a dit à
maintes reprises au cours de l'exercice de ce matin, qu'un de ses objectifs
principaux, c'est de décentraliser. Vous en parlerez aux gens de la Mauricie, M.
le Président, aux gens du Cap-de-la-Madeleine, aux gens du Cap-de-la-Madeleine
qui ont vu leur urgence locale, chez eux, être fermée par la ministre de la
Santé et des Services sociaux. Les gens du Cap-de-la-Madeleine, qui étaient
habitués à avoir, tout près de chez eux, un endroit pour se faire traiter
lorsqu'il y avait une urgence mineure. Je ne parle pas des urgences majeures,
là, mais on parle des urgences mineures. Ça arrive régulièrement, des urgences
mineures, M. le Président.
La ministre de la Santé a choisi de
centraliser tout au Centre hospitalier régional de Trois-Rivières. Et on
l'avait avertie, M. le Président, on lui a dit. On lui a dit ici en Chambre, on
l'a dit à travers les médias, on l'a dit... Les médecins de la place l'ont dit,
les infirmières de la place l'ont dit : C'est déjà plein au CHRTR, M. le
Président. Le taux d'occupation était déjà élevé. Mais ce que la ministre a
fait, les fameux gestes concrets qu'elle nous dit qu'elle a posés, là, oui,
elle a fermé l'urgence, Cloutier-du Rivage, au Cap-de-la-Madeleine, et
maintenant, cette semaine, le taux d'occupation sur civière au CHRTR est de
162 %. La moitié des patients attendent d'être hospitalisés depuis plus de
12 heures. 90 % des lits du CHRTR étaient occupés pour l'ensemble de
l'hôpital, M. le Président. Ça, c'est une action, un geste concret. La ministre
nous dit : On pose des gestes concrets. Effectivement, elle a choisi un
geste concret, elle a choisi de fermer l'urgence de Cloutier-du Rivage, de tout
centraliser au CHRTR, et voilà le résultat. Le CHRTR n'est pas capable de
fournir. Tout le monde l'avait avertie. Elle a quand même choisi d'aller de
l'avant.
M. le Président, ce qui est malheureux,
c'est qu'outre ce dossier-là on n'a pas devant nous un gouvernement qui agit,
on a un gouvernement qui réagit, M. le Président. La ministre nous a dit
d'entrée de jeu... Le premier dossier qu'on a abordé aujourd'hui,
Villa-Bonheur, le CHSLD Villa-Bonheur, à Granby, la ministre nous a dit :
Ah! bien, il va y avoir des équipes qui vont être sur place lundi. M. le
Président, le problème, là, il n'est pas apparu hier. On en a parlé ici hier.
Il y a des médias qui ont écrit l'histoire hier. Mais la ministre réagit parce
que c'est dans les médias, M. le Président, parce qu'on en a vent à l'Assemblée
nationale, parce que les médias de la région en parlent, parce que probablement
elle a été interpelée par le député de Granby, j'ose espérer, M. le Président.
Mais c'est la même chose partout. Elle
nous a dit, et elle a raison, c'est une bonne nouvelle, qu'il y aura deux
travailleurs de l'Hôpital général juif qui vont être à l'hôpital communautaire
du Pontiac au cours des prochaines semaines. Ça ne règle pas l'enjeu, M. le
Président, mais c'est une bonne nouvelle. Mais elle réagit, encore une fois...
ça fait des semaines, des mois que cet enjeu-là est connu. Au cours de l'été,
il y a un bris de service de trois semaines, il aurait pu y avoir... le CISSS a
trouvé une solution avec les sages-femmes, M. le Président. Mais cet enjeu-là,
il est connu, on savait qu'il serait récurrent, on savait qu'il reviendrait.
Et, pendant tous ces mois-là, il n'y a rien qui s'est passé, M. le Président.
C'est la même chose à chaque fois qu'un
enjeu se produit. Elle nous dit : J'ai réglé La Sarre. Elles ont envoyé
des infirmières de Sainte-Justine. Bien oui, ça a réglé La Sarre pendant un
temps, M. le Président. Il y a eu un autre bris de service la semaine dernière
à La Sarre parce qu'elle ne règle pas l'enjeu de fond, l'enjeu des chirurgiens,
M. le Président.
Et on a parlé... il y a quelques minutes,
on a parlé de l'entente, l'entente que la ministre avait... s'était engagée...
elle s'était avancée, elle avait dit : Dans quelques jours... En mars, là,
M. le Président, en mars, elle avait dit : Ça va être réglé dans quelques
jours. Ça, c'est un enjeu si on veut faire avancer les soins de santé en
région, si on veut s'assurer d'une couverture en tout temps en région, que le
gouvernement doit régler.
La ministre nous dit : Ah! mais vous
auriez pu le faire, c'était supposé être fait en septembre 2018. Mais ça fait
un an et deux mois depuis septembre 2018, M. le Président. Elle a eu
13 mois pour régler l'enjeu. Et là aujourd'hui, là, moi, j'ai senti qu'on
reculait sur cet enjeu-là. En mars, on était à quelques jours. Aujourd'hui,
est-ce que l'entente va être signée? Ce n'est pas l'indication qu'on a eue.
Est-ce que les paramètres de l'entente sont convenables pour la ministre? Ce
n'est pas l'indication qu'on a eue. Mais ce...
M. Fortin :
...13 mois pour régler l'enjeu, et là, aujourd'hui, là, moi, j'ai senti qu'on
reculait sur cet enjeu-là. En mars, on était à quelques jours. Aujourd'hui, est-ce
que l'entente va être signée? Ce n'est pas l'indication qu'on a eue. Est-ce que
les paramètres de l'entente sont convenables pour la ministre? Ce n'est pas
l'indication qu'on a eue. Mais ce qu'on sait, c'est que l'entente est sur son
bureau. La FMSQ nous dit ça, M. le Président, la Fédération des médecins
spécialistes nous dit : L'entente est sur le bureau, on attend que la ministre
la signe. Et aujourd'hui, on n'a eu aucune indication que c'était son
intention. Alors, ça va continuer. Ce qui se passe ce week-end à
La Pocatière, ce qui s'est passé le week-end dernier à La Sarre va
continuer, M. le Président.
Je reviens au point principal qu'on a fait
d'entrée de jeu. On a parlé du personnel. M. le Président, on a parlé des
centaines, et des centaines, et des centaines de postes qui sont à combler
partout au Québec, en région notamment, pour s'assurer que les gens des régions
ont des services convenables, que les gens partout au Québec ont des services
convenables, pour s'assurer que la situation au CHSLD Villa-Bonheur ne se
reproduise pas ailleurs, pour s'assurer que la situation au CHSLD Verdun ne se
reproduise pas ailleurs. La ministre... Et je suis retourné écouter... avant
l'interpellation, M. le Président, je suis retourné écouter une entrevue
qu'elle a faite avec Paul Arcand où elle a dit : On a rehaussé 2 300
postes. Un peu plus tard, elle nous dit : Ah bien, on a créé 2 000
postes nouveaux, on a comblé 1 600 postes. Il y a 6 000 embauches à
faire, probablement qu'il y en a 4 000 qui sont dues à la retraite.
Aujourd'hui, elle nous dit qu'elle a créé ou qu'elle a comblé 660 postes. Hier,
le député de La Peltrie nous a dit : On a comblé 600... On a effectué
660 embauches pour 348 postes, puis je ne comprends toujours pas comment il est
arrivé à ce chiffre-là, M. le Président. Mais le gouvernement de la Coalition
avenir Québec tente de nous perdre à travers ces chiffres-là. Et moi, j'ai
entendu un engagement il y a quelques mois de la part de la ministre de la
Santé sur les ondes de Paul Arcand où elle a dit : À toutes les semaines,
je m'engage à vous donner le nombre de postes qu'on a comblés, le nombre de
nouveaux postes qu'on a comblés, le nombre de nouveaux employés dans le réseau
de la santé pour qu'on comprenne bien, exactement, ce qui se passe.
J'aimerais ça que la ministre
éventuellement, puisqu'elle a déjà pris l'engagement, puisqu'il y a déjà des
gens, au ministère de la Santé, qui travaillent à rendre ces chiffres-là
publics, à ce qu'elle prenne le même engagement et qu'elle dépose ces
chiffres-là à la Commission de la santé et des services sociaux, M. le
Président, parce que ce serait utile pour tout le monde d'avoir un bilan,
d'avoir... de savoir exactement ce qui se passe. Parce que, quand la ministre
nous sort un, deux, trois, quatre, cinq six différents chiffres en quelques
minutes, personne n'y comprend rien, M. le Président, personne ne peut suivre
sa logique, personne ne peut savoir si, à Roberval, il y a des postes qui ont
été créés ou non, personne ne peut savoir si, à Saint-Georges-de-Beauce, il y a
des postes qui ont été créés ou non, M. le Président.
Nous aimerions que, par région, la ministre prenne
le même engagement qu'elle a pris sur les ondes de la radio montréalaise et
qu'elle affirme ici exactement le nombre de postes qu'elle a créés, qu'elle va
combler.
Et, M. le Président, il y a une chose qui
nous a chicotés ce matin, disons, pour être gentils. On a beaucoup parlé de la
rémunération des médecins ce matin, et ce n'était pas nécessairement notre
objectif, ça revenait toujours de la part de la ministre et de son équipe, M.
le Président. Mais aujourd'hui, là, aujourd'hui il y a des infirmières qui
amorcent des négociations, qui demandent des augmentations salariales, tout le
monde le sait, tout le monde a vu leur demande ce matin, et le premier ministre
du Québec... alors que s'amorcent les négociations, le premier ministre du
Québec, alors qu'on est tous ici, qu'on débat de postes à combler, qu'on sait
tous, là, tout le monde ici le sait, l'enjeu de la main-d'oeuvre en santé,
c'est le plus grand enjeu : s'il n'y a pas d'infirmières, on ne peut pas
opérer des patients; s'il n'y a pas d'infirmières, les CHSLD sont mal... les
gens en CHSLD sont mal servis, M. le Président; s'il n'y a pas d'infirmières,
le réseau de la santé ne fonctionne pas et le premier ministre du Québec,
devant les caméras, ce matin dit : Les préposés, eux, peuvent avoir plus
que l'inflation, mais c'est limité à ce groupe-là. Alors, il dit aux
infirmières d'entrée de jeu, là : Oubliez ça, vous n'aurez rien de plus.
Alors, tous les enjeux qu'on a discutés ce matin, on aimerait savoir :
Comment la ministre peut penser qu'en n'améliorant pas les conditions de
travail des infirmières, qu'en n'améliorant pas leurs rémunérations, comment
elle peut penser qu'elle va recruter davantage? S'il n'y a pas de ratios
clairs... elle a déjà dit non à la loi sur les ratios. Elle a déjà dit non à
ça, elle dit non à la loi sur les ratios, le premier ministre dit non à un
salaire bonifié. Alors, comment elle va faire pour attirer davantage d'infirmières
dans le réseau pour régler des enjeux comme le CHSLD Villa-Bonheur? On se pose
encore la question, M. le Président.
• (12 heures) •
Le Président (M. Provençal)
: Merci...
12 h (version non révisée)
M. Fortin :
...pas de ratio clair. Elle a déjà dit non à la loi sur les ratios, là. Elle a déjà
dit non à ça. Elle dit non à la loi sur les ratios. Le premier ministre dit non
à un salaire bonifié. Alors, comment elle va faire pour attirer davantage
d'infirmières dans le réseau, pour régler des enjeux comme le CHSLD
Villa-Bonheur? On se pose encore la question, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Compte tenu de l'heure, je lève la séance. Et la commission,
ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci à tous de votre collaboration.
(Fin de la séance à 12 heures)