Journal des débats (Hansard) of the Committee on Health and Social Services
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Friday, February 11, 2022
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Vol. 46 N° 7
Interpellation by the Member for Nelligan to the Minister of Health and
Social Services on the following subject: Lack of foresight, inconsistency and
backtracking: Quebecers are paying for the CAQ government’s management
of the COVID-19 pandemic
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10 h (version non révisée)
(Dix heures cinq minutes)
Le Président (M. Provençal)
: Bonjour à tous. Je déclare la séance de la Commission de
la santé des services sociaux ouverte, je demande à toutes les personnes dans la
salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques. La
commission est réunie afin de procéder à l'interpellation du député de Nelligan
au ministre de la Santé et des Services sociaux sur le sujet suivant: Manque
d'anticipation, incohérence et volte-face. Les Québécois font les frais de la
gestion de la pandémie de la COVID19 par le gouvernement caquiste. M. le
secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, monsieur
le président. Mme Blais Abitibi-Ouest est remplacée par M. Thouin
Rousseau.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Je comprends qu'il y a une entente à l'effet que le
deuxième groupe d'opposition interviendra lors de la troisième série
d'interventions, alors que le troisième groupe d'opposition interviendra lors
de la cinquième série d'interventions. Je vous rappelle que le débat ne peut, à
moins d'un consentement, dépasser midi. Comme la séance a débuté à 10 h 5, y
a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de midi, soit jusqu'à
midi cinq? Consentement. Merci. Monsieur le député de Nelligan, je vous cède la
parole pour le premier 10 minutes.
M. Derraji : Merci,
Monsieur le Président. Bonjour, monsieur le ministre. Bonjour, chers collègues
membres du Parlement. Bonjour, mes chers collègues, le deuxième groupe et
troisième groupe de l'opposition. Aujourd'hui, vous l'avez très bien mentionné,
monsieur le Président, c'est pour parler du manque d'anticipation, de
l'incohérence et des volte-face. Et les Québécois ont payé les frais de la
gestion de la pandémie et surtout, surtout, ce que nous avons tous vécu au mois
de décembre. Ce que nous avons vécu l'automne dernier était très difficile, et
je vais me permettre de rappeler aux Québécois les contradictions de ce
gouvernement et comment ils ont perdu le contrôle d'anticipation et de
préparation. Pourquoi je vais commencer avec cette énumération, monsieur le
président? Parce que le but de l'interpellation aujourd'hui, c'est comment le
gouvernement...
M. Derraji : ...doit rassurer
la population, comment le gouvernement doit tout mettre en place pour nous
éviter la même situation que nous avons tous vécu au mois de décembre.
1er novembre, nous étions à
477 nouveaux cas, un taux de positivité de l'ordre de 1.8. 9 novembre,
huit jours après, le premier cas confirmé connu d'infection par Omicron a été
identifié sur un échantillon prélevé le 9 novembre au Botswana.
26 novembre, l'OMS a désigné le variant Omicron comme variant préoccupant.
Omicron présente plusieurs mutations susceptibles d'avoir un impact sur son
comportement, par exemple sur la facilité avec laquelle il se propage. Donc, on
le savait que la propagation avec Omicron est très importante et la gravité de
la maladie qu'il provoque. 29 novembre, au Québec, 900 nouveaux cas,
positivité de 3 %. Le premier cas de variant Omicron, au Québec, a été
confirmé par séquençage du génome le 29 novembre. Le premier ministre
aimerait, au même moment, aimerait que les Québécois puissent se réunir jusqu'à
25 personnes. Donc, quand on me dit «on écoute la Santé publique»,
j'aimerais bien savoir de quelle santé publique s'agit-il.
1er décembre, pourcentage de
positivité, 3,6, 1 200 cas. Le ministre de la Santé ne formule pas le
souhait que des rassemblements de 20 à 25… soient permis, contrairement au
premier ministre. 2 décembre, pourcentage de positivité, 4 %. Appel à
la prudence, lancé par le ministre de la Santé, d'un bond du nombre de cas
COVID. 7 décembre, on passe de 4 à 4.2, 1 500 cas. En point de
presse, le ministre de la Santé annonce : On vous laisse aller jusqu'à
20 personnes. On vous laisse aller jusqu'à 20 personnes, mais vous
n'êtes pas obligés à le faire si vous prévoyez d'être moins. On donne ici une
liberté contrôlée. 15 décembre, le double des cas, entre le 7 et le 15,
3 300 nouveaux cas, pourcentage de positivité 7,4 %. Le ministre
de la Santé annonce : On vous laisse aller jusqu'à 20 personnes, mais
vous n'êtes pas obligés. Le premier ministre indique qu'à compter du
23 décembre il sera, hein, il sera autorisé de se réunir jusqu'à
20 personnes vaccinées dans une résidence privée. 16 décembre, le
pourcentage de positivité 8,4, 3 958 et, contrairement au souhait du
premier ministre, les rassemblements privés sont limités à 10 personnes. Regardez
et mettez-vous dans la place des Québécois qui ont tous subi cette incohérence
tout au long du mois de décembre. 20 décembre, Québec demande de donner la
priorité au dépistage aux gens symptomatiques. Monsieur le Président, gérer une
pandémie, c'est très simple : tester, isoler, tracer. Si tu n'es pas
capable de contrôler ces trois aspects, tu es en perte de contrôle.
22 décembre, 11 000 nouveaux cas, pourcentage de positivité
17 %. Rappelez-vous au 1er décembre, 3 %. Gouverner, c'est aussi
voir et avoir cette prévisibilité, monsieur le Président. La consigne qui
limite à 10 personnes les rassemblements privés restera en vigueur les 24
et 25 décembre. Le premier ministre : On vous demande d'avoir
seulement un souper et une soirée, donc le 24 ou le 25 décembre, par
exemple, mais pas les deux soirs. 30 décembre, monsieur le Président,
18 000 nouveaux cas, pourcentage de positivité, 30 %. Perte de
contrôle au niveau des centres de dépistage, des listes d'attente énormes à
l'extérieur, des gens qui font la file, qui n'arrivent pas à avoir leurs tests
PCR et beaucoup, beaucoup d'incohérence par rapport aux rassemblements de fin
d'année. 30 décembre, vous avez vécu la situation, j'en suis sûr et
certain, avec votre famille, le gouvernement annonce la mesure phare de son
gouvernement quand elle perd le contrôle, le retour à la bulle familiale et le
Québec, la seule province canadienne à imposer le couvre-feu. Et pour justifier
le couvre-feu, ils nous ont envoyé des études, entre guillemets, que je peux
appeler non... des études non fortes, si je peux utiliser le mot. Je ne veux
pas utiliser un autre mot pour respecter les échanges, monsieur le Président.
31 décembre. Moi, je pense que le 31 décembre était l'élément où les
gens, ils ont...
M. Derraji : …vraiment, on
est en dedans, on navigue dans la l'incohérence totale. C'est la panne majeure
à la suite de la diffusion de l'alerte de couvre-feu, et vous avez vu, cette
panne a provoqué même l'arrêt d'un réseau de distribution au Québec pour nous
rappeler qu'il y a un couvre-feu, monsieur le Président. Je l'ai dit au début,
gouverner, c'est prévoir, ça a été très difficile pour tous les Québécois et,
pour moi, le ministre de la Santé est la personne qui doit rassurer les
Québécois qu'il est en contrôle total de la gestion de la pandémie qu'il gère,
parce qu'il ne gère pas uniquement la campagne de vaccination, parce que le
Québec, à travers l'histoire, on a été les meilleurs en termes de campagne de
vaccination. Et je tiens juste à rappeler les anciennes campagnes de
vaccination, en ce qui concerne le H1N1, donc la fameuse campagne de
vaccination, la dernière que le Québec a eue.
• (10 h 10) •
Aujourd'hui même, monsieur le Président,
on voit beaucoup de voix qui se lèvent, au niveau du réseau, des infirmières
qui ont lancé un mouvement Mobilisées pour être payées. Je partage le sentiment
du ministre, parce qu'au Québec on a été capable d'envoyer des Québécois en
l'espace et on n'est même pas capable de paramétrer un système pour payer nos
infirmières. Aujourd'hui, des infirmières... et déposent une plainte à
l'international pour le travail forcé. Le système de la santé vit une pression.
Et, aujourd'hui, j'offre la possibilité au ministre de garantir aux Québécois
qu'on ne va pas revivre la même situation et qu'on ne va pas retourner en
arrière, une occasion de montrer que, peu importe la taille de la prochaine
vague, petite, moyenne ou grande, qu'il va garantir la sécurité, et que ce
qu'il contrôle, en termes de distribution de tests rapides, de ce qu'il
contrôle, en termes de PCR, l'ambiance dans le réseau, prendre soin de nos
anges gardiens, monsieur le Président, prendre soin de nos infirmières, prendre
soin de la première ligne est extrêmement important.
Pour moi, aujourd'hui, l'occasion, c'est que
le ministre est d'accord avec le plan de déconfinement annoncé par le premier
ministre et supporté par les experts que le ministre de la Santé consulte. Ce
que je veux aujourd'hui, c'est que, peu importe la prochaine vague, qu'il va
tout mettre en place pour assurer aux Québécois la fameuse phrase utilisée par
le premier ministre: Vivre avec le virus. Donc, aujourd'hui, la ministre de la
Santé et son gouvernement qui sondent beaucoup et qui gouverne par sondages
depuis plusieurs semaines, ils sont au courant de ce que les Québécois veulent.
Bien, j'espère, aujourd'hui, que la ministre de la Santé va nous démontrer
qu'il est en contrôle total de la situation, et le contrôle total de la
situation, monsieur le Président, pour moi, est important. Parce que ce que les
Québécois, ils ont vécu au mois de décembre, il ne doit plus se répéter. Et
quand j'entends le premier ministre se lever dans cette Chambre et dire qu'il
l'a vu venir, excusez-moi, monsieur le Président, je viens de vous exposer les
faits avant l'arrivée d'Omicron au Québec. Mais qu'est ce qu'on a fait? On a
oublié les tests rapides parce que, pendant longtemps, on a véhiculé aux
Québécois un faux sentiment de sécurité, or, que le ministre de la Santé avait
le temps nécessaire pour expliquer aux Québécois comment utiliser les tests
rapides.
Donc, j'espère qu'aujourd'hui on va
rassurer les Québécois, par rapport à la capacité de test, capacité de
dépistage, revenir au traçage, parce que pour moi, ce sont les conditions
gagnantes pour vivre avec le virus. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, monsieur le député. M. le ministre, votre droit, 10
minutes.
M. Dubé : Alors, chers
collègues du gouvernement, députés de l'opposition, monsieur le Président, en
fait, on est ici, encore une fois, pour parler de la pandémie des derniers
mois, et on l'a tous vécu ensemble, ça a été excessivement difficile pour tout
le monde, et je pense que ce n'est pas le souhait d'aucun gouvernement,
incluant les oppositions, d'avoir à gérer une pandémie de la sorte, monsieur le
Président. Encore une fois, les oppositions nous ont demandé une interpellation
pour faire une critique de la pandémie, mais, comme je suis positif, je
remercie le député de Nelligan de nous donner à nouveau l'opportunité de
revenir sur toutes les actions que nous avons faites depuis le début de la
pandémie. Je dis à nouveau, parce qu'à pareille date, exactement à cette
date-ci...
M. Dubé : ...l'an
dernier, le 12 février, j'avais une autre interpellation qui était
demandée par la critique de l'opposition à ce moment-là, et on nous faisait les
mêmes reproches. On nous faisait les mêmes reproches. Les dates sont
différentes, mais on nous faisait les mêmes reproches, j'entends que gérer une
pandémie, c'est très simple. "Oh boy!" Je viens d'entendre ça, là.
Gérer une pandémie, c'est très simple. Et aussi c'est facile de refaire le
passé. J'ai entendu ce discours-là depuis deux ans. On regarde les dates puis
on dit : Bien, voyez-vous ce qui s'est passé? Mais c'est correct. C'est un
processus démocratique. On va écouter les critiques de l'opposition.
Mais j'aurais pensé, monsieur le
Président, qu'à ce moment-ci de la pandémie, particulièrement au moment où on
vient d'annoncer un plan de déconfinement, que les Québécois en ont fait... ils
sont fatigués de la pandémie, au moment où les Québécois ont besoin de bonnes
nouvelles, ont besoin que toute la classe politique ici, là, que toute la
classe politique puisse dire : On travaille ensemble, on est tous dans le
même bateau depuis deux ans. Et j'aurais souhaité que les oppositions auraient
pu prendre une approche différente avec une critique beaucoup plus positive.
Monsieur le Président, j'ai eu la chance
dans les dernières semaines, notamment à travers le projet de loi no 11
sur les médecins, de travailler avec la même opposition ici, qui ont travaillé
de façon positive. Ça me surprend de voir qu'on ne peut pas faire la même chose
pour la pandémie. Je suis surpris de ça. Mais c'est correct, je vais respecter
l'opposition.
Mais le premier ministre l'a dit, puis je
vais le dire pour que les Québécois nous entendent. Il est irresponsable des
oppositions de venir cautionner les gens qui menacent de prendre les armes
contre les consignes sanitaires en insinuant que ça serait un peu la faute du
gouvernement.
M. Derraji : ...il n'y a
personne... je refuse, M. le Président, je refuse, je refuse...
Le Président (M. Provençal)
: Monsieur... S'il vous plaît! M. le ministre, pourriez-vous
retirer...
M. Dubé : ...M. le
Président, mais je l'ai pensé quand même. Merci beaucoup. Alors, notre rôle,
monsieur le Président, comme parlementaires, puis je le dis à l'opposition,
notre rôle comme parlementaires, monsieur le Président, ce n'est pas de jeter
de l'huile sur le feu, mais d'être là pour tous les Québécois ensemble. On a
encore beaucoup... monsieur le Président, on a encore beaucoup de travail à
faire ensemble, beaucoup de travail pour se sortir de la pandémie. Je pense
qu'il est encore temps, monsieur le Président, d'avoir un discours qui est
collaborateur et inclusif. Je le respecte... Je le répète, je vais respecter le
processus parlementaire. Je vais écouter les oppositions pendant les deux
prochaines heures. Mais je pense que tout le monde, tous les Québécois
s'attendent à de la collaboration de tout le palier gouvernemental, mais aussi
des oppositions, à avoir cette collaboration-là.
Je pense que... Écoutez, on l'a vu, on a
été capable durant la pandémie de travailler sur les ressources humaines, l'accès
à la première ligne, les urgences, la mise à jour de nos systèmes
informatiques. Je suis tout à fait d'accord à mettre le temps ce matin, mais je
me sentirais beaucoup mieux si l'opposition nous faisait des propositions pour
qu'on puisse ensemble se sortir de la pandémie.
Maintenant, on est dans le processus.
Allons-y. Ça a été une pandémie, monsieur le Président, qui a été sans aucune
mesure. Pas une vague, monsieur le Président, pas deux, pas trois, comme dirait
le Dr Boileau, pas quatre, cinq vagues. Cinq vagues, monsieur le Président.
Écoutez, tout le monde le sait, c'est de loin le variant, le virus le plus
contagieux que le monde ait connu. Puis, on doit y faire face avec un système
de santé qui est épuisé, toujours en s'ajustant aux recommandations de la Santé
publique et des nombreux experts qui nous conseillent. Mais de la
prévisibilité, monsieur le Président, on en a donné aux Québécois, pas plus
tard que mardi, mardi dernier, avec un plan de déconfinement très clair
jusqu'au 14 mars.
Alors, ce matin, je vais m'engager à
démontrer aux Québécois tout le travail qu'on a fait au cours des deux
dernières années. Et je pense que les gens vont comprendre, à travers ce qui
est critiqué par l'opposition, que, d'un côté, oui, on peut critiquer, et,
encore une fois, monsieur le Président, je le respecte, le processus...
M. Dubé : ...j'ai déjà
été dans l'opposition, mais je pense qu'il est possible dans l'opposition de
faire une critique constructive. Alors, voici les enjeux auxquels on fait face.
Une virulence, Monsieur le Président, qui est partout dans le monde, un état de
santé qui est affaibli, une fatigue pandémique de toute la population, une
mobilité de la main-d'œuvre dont on a hérité du précédent gouvernement, des
agences, M. le Président, qui ont été un processus de mobilité de main-d'œuvre
du précédent gouvernement. On a eu des absences de travailleurs de la santé.
D'ailleurs, les oppositions ont malheureusement raté de belles occasions de
nous aider, quand c'était le temps de ramener des gens avec nous. Ils
critiquaient nos programmes de retour d'employés.
On a lancé des primes pour ramener les
infirmières dans le réseau. Ils ont choisi de critiquer plutôt que d'encourager
les infirmières à revenir dans le réseau. On a un nombre de lits dans les
hôpitaux, dont on a hérité du précédent gouvernement. On a des systèmes
informatiques où il y a eu, monsieur le président, je le rappelle aux
Québécois, un moratoire sur le développement des systèmes. Ça, ce que ça veut
dire, là, c'est qu'on a coupé pour des raisons d'austérité le développement des
systèmes informatiques.
• (10 h 20) •
Il a fallu mettre en place un projet de
loi pour être capable, projet de loi 11 dont je parle, pour être capable
d'amener nos médecins et l'ensemble des professionnels à venir travailler avec
nous. Il faut travailler en même temps avec des enjeux de fluidité des
informations entre l'INESSS, l'INSPQ et la Santé publique. Je vais y revenir.
La commissaire à la santé l'a dit, on n'avait pas de gestionnaires locaux. Je
le rappelle, monsieur le président, là, au début, dans la première vague, il
n'y avait même pas de gestionnaires locaux dans nos CHSLD.
Je pense, monsieur le Président, qu'il
faut... Puis je suis content de savoir que le député de Nelligan parle de la
campagne de vaccination. Mais monsieur le président, je ne vous cacherai pas
mon malaise, puis là je vais faire attention à mes mots, monsieur le président,
je vous promets que je vais faire attention à mes mots, le député vient à dire
que la campagne de vaccination, c'était une bonne chose puis qu'on l'a bien
gérée. Je l'apprécie, mais j'aimerais rappeler, monsieur le président, le
malaise que j'ai quand la cheffe de l'opposition officielle, il y a quelques
jours, elle a dit que la vaccination a atteint ses limites.
Moi, je me mets, là, à la place d'un
Québécois, là, qui a entend ce discours-là en ce moment. Non seulement les
critiques que je viens d'entendre, puis on a dit qu'on doit se mettre ensemble,
comment peut-on, en plein milieu d'une pandémie, envoyer un tel message aux
Québécois, monsieur le président? Je trouve ça un petit peu surprenant. Alors,
je pense que dans les prochaines minutes, on a du temps ce matin, là, on a deux
heures ensemble, je vais vouloir expliquer dans les prochains blocs tout ce
qu'on a fait, non seulement durant la pandémie, parce que je pense que je vais
profiter positivement d'être ici aujourd'hui avec l'opposition, mais avec les
Québécois, pour leur expliquer clairement tout ce qu'on a fait dans les deux
dernières années, non seulement sur la pandémie, mais vous allez voir, je vais
avoir un bloc très spécifique que non seulement on a fait des choses sur la
pandémie, mais en attendant, on a continué à gérer le réseau de la santé. On a
continué à l'améliorer.
On a fait des projets de loi. Ma collègue,
ici, de Roberval, va pouvoir parler de ce qu'on a fait pour l'aide médicale à
mourir. Alors, écoutez, je comprends le rôle de l'opposition, monsieur le
président, je comprends qu'on peut avoir deux approches. Ils choisiront
l'approche qu'ils veulent prendre. Moi, j'en choisis une. C'est celle de
protéger les Québécois et de gouverner notre réseau de la santé pour
l'améliorer, monsieur le président. Merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, monsieur le ministre. Alors, monsieur le député
Nelligan, je vous recède la parole pour les cinq prochaines minutes.
M. Derraji : Oui. Merci,
Monsieur le Président. Et j'invite... J'invite le ministre à être beaucoup plus
constructif parce que je le suis et d'éviter de prêter des intentions que ce
soit à la cheffe de l'opposition officielle. Il ne dit rien parce ce qu'il a
dit, ce n'est pas ce que la cheffe de l'opposition officielle a dit. Et je
pense que les vaccinateurs eux-mêmes disent se tourner les pouces par manque de
personnes qui se présentent dans les cliniques de vaccination. Et le ministre
lui-même, hier, a rappelé les médecins qui sont en clinique de vaccination.
Donc, je pense qu'il sait très bien que ce n'est pas... Ce ne sont pas les
propos de la cheffe de l'opposition officielle. Et...
M. Derraji : quand on sait
qu'il y a même, je vais revenir à la vaccination un peu plus tard, qu'il y a
des gens qui sont à domicile, qui n'arrivent même pas à avoir le vaccin, je
vais me garder une petite gêne avant de critiquer qui que ce soit, mais restons
constructifs. Et j'espère que la ministre va avoir le courage de me répondre
sur les questions, parce que le but d'interpellation aujourd'hui, s'il dit:
Protéger les Québécois, bien, nous aussi, toute l'opposition protège et veut
protéger les Québécois... Venir aujourd'hui commencer l'interpellation en
faisant des amalgames, par rapport à la violence, je vais préciser fermer ce
dossier une fois pour toutes. Il n'y a aucun élu, aucun élu, à l'intérieur de
ce Parlement, qui encourage de la violence, c'est un raccourci malhonnête,
monsieur le Présiden, très malhonnête, parce qu'en aucun cas, ni moi, ni notre
formation politique, ni aucun élu, au sein de ce Parlement, n'a encouragé quoi
que ce soit. Donc, venir lancer ces propos, c'est irresponsable pour moi,
monsieur le Président.
Maintenant, le gouvernement de sondage, le
gouvernement de sondage, qui a donné plus de 3 millions de dollars à la firme
SOM, vous voulez être transparent avec les Québécois, je vous invite à répondre
à cette réponse que l'agence QMI, le journaliste Vincent Larin, qui a écrit
hier, mercredi: L'Agence QMI s'est vu refuser leur accès malgré une demande, en
ce sens, par... de la Loi d'accès à l'information, le ministère invoque le fait
qu'ils seront diffusés d'ici six mois. Je vais vous partager, monsieur le
Président, les questions qu'on demande aux Québécois: Dans la gestion actuelle
de crise, dans quelle mesure faites-vous confiance aux personnes suivantes? Je
ne peux pas nommer leur nom, parce que leur nom, il est dans la question, le
nom du premier ministre et le nom du ministre de la Santé. Je ne savais pas,
monsieur le Président, gérer la pandémie, c'est gérer aussi la popularité du
premier ministre et la popularité du ministre de la Santé. Il va dire quoi aux
Québécois qui répondent à ce genre de question? Dans quelle mesure, ça, c'est
au mois de février 2022, décembre 2021, parmi les questions posées par la firme
payée par les frais des contribuables, par l'argent des contribuables: Dans
quelle mesure êtes-vous d'accord avec la façon dont le gouvernement du Québec,
du premier ministre, son nom, gère la situation de la COVID?
Depuis quand gérer une pandémie, c'est un
concours de popularité, est-ce que je gère mieux que l'autre. Et on l'a vu, par
rapport à la taxe, M. le Président, j'étais un des premiers qui ont dit que je
donne quatre, six semaines au premier ministre pour reculer, et on l'a vu par
la suite. On demandait aux Québécois qu'est-ce qu'ils pensaient de la taxe.
Mais est-ce que le ministre de la Santé peut être transparent, aujourd'hui,
avec les Québécois et qu'il partage les résultats qui ne sont pas encore
partagés, depuis le mois de novembre, par rapport à toutes les questions qu'ils
ont posées aux Québécois avec leur argent et ne pas garder cette information
quelque part dans un coffre-fort parce que c'est une information publique? Et
j'aimerais bien qu'il nous partage que ce que les Québécois pensent avec les
autres mesures de la santé.
Monsieur le Président, le ministre de la
Santé dit qu'il était dans l'opposition, je me rappelle, comme le premier
ministre aussi, je me rappelle même où il était, le premier ministre de la
Santé. Je n'imagine pas s'il était là aujourd'hui, quel genre de question va
poser un gouvernement qui cache de l'information, parce que l'information n'est
pas publique, par rapport aux questions, par rapport à de nombreux contrats.
Donc, j'invite monsieur le ministre de la Santé à être transparent aujourd'hui
avec les sondages, parce qu'on l'a compris, c'est un choix, c'est un
gouvernement qui gouverne par sondages et par décrets. Je vais revenir un peu
plus tard aux décrets, mais, par rapport aux sondages, il est fier de sonder
les Québécois. Est-ce qu'il peut le dire, est-ce qu'il est fier encore que,
parmi les questions, c'est des questions par rapport à sa gestion et son nom,
il est les dans les questions. Est-ce qu'à ce point-là son nom est plus
important dans la gestion et le nom du premier ministre est important dans la
gestion de la pandémie? Merci, monsieur le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, monsieur le député. Nous allons poursuivre
maintenant avec la députée de Roberval pour les cinq prochaines minutes.
Mme Guillemette : C'est pour
monsieur le ministre.
Le Président (M. Provençal)
: Excusez. M. le ministre.
M. Dubé : Non, je sais que
vous avez très hâte d'écouter la députée de Roberval, moi aussi, d'ailleurs,
moi aussi, mais...
Le Président (M. Provençal)
:Excusez, M. le ministre.
• (10 h 30) •
M. Dubé : Il n'y a pas de
problème, pas de problème, monsieur le Président. Puis je veux juste faire un
petit suivi aux commentaires que j'ai entendus de la part du député de
Nelligan. Quand je lui dis que je m'attends à une critique constructive, je
vais relire le titre de l'interpellation, monsieur le Président, parce que ce
n'est peut-être pas de l'opposition qui a choisi le titre, mais je veux juste
que les Québécois jugent si c'est un titre positif et constructif...
10 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...le titre de
l'interpellation ce matin, monsieur le Président, c'est Manque d'anticipation,
incohérences et volte-faces, les Québécois font les frais de la gestion de la
pandémie par le gouvernement caquiste. Moi, si je suis un Québécois, là, je
dis: C'est pour ça que le ministre de la Santé est interpelé... Vous allez me
dire: On travaille tous ensemble pour régler la pandémie. Je veux juste qu'on
se comprenne bien, là, que le député de Nelligan doit assumer les choix de mots
qu'il a choisis aussi. Puis je pense que les Québécois... J'espère, dans les
prochaines minutes, qu'on pourra voir un changement de ton. Je le répète
encore, monsieur le Président, c'est son choix.
Maintenant, dans les outils et les mesures
qu'on a pris depuis le début de la pandémie, puis je pense que c'est important
d'y revenir, monsieur le Président, il y a eu... puis j'ai une très longue
liste de mesures qu'on a déployées comme gouvernement durant la pandémie. Parce
que je l'ai dit tout à l'heure, monsieur le Président, on a un défi, c'est
qu'en même temps qu'on gère une pandémie on doit aussi gérer le réseau de la
santé. Puis je pense que les Québécois le comprennent aussi. Il y a une double
gestion. On a... Puis je vais vous donner quelques exemples. Je suis pas mal
certain que je n'aurai pas assez de temps, mais je pourrai revenir parce qu'au
moins on a une couple d'heures ce matin.
Dans les mesures... Toutes les mesures
sanitaires qu'on a utilisées ont été faites en collaboration avec nos experts.
Tout gouvernement qui est à l'échelle planétaire qui doit vivre avec cette
pandémie-là s'est entouré, comme on l'a fait, de tels experts. Mais je veux les
remercier parce que c'est des gens qui ont travaillé excessivement fort au
cours des derniers mois. Et alors, quand j'entends des commentaires de
l'opposition qui sont des critiques directes aux recommandations des experts,
je veux aussi que ces gens-là assument l'approche qu'ils prennent de critiquer
les experts qu'on écoute. Et je pense que les Québécois s'attendent qu'on
écoute aussi ces experts-là.
Mais je tiens à rappeler, monsieur le
Président, que on a dû mettre en place l'urgence sanitaire parce qu'il fallait
avoir de la flexibilité pour des mesures exceptionnelles, des mesures
exceptionnelles, et je vais vous donner quelques exemples, de ces mesures-là.
Je vais y aller en rafale rapidement. L'embauche temporaire de personnel sans
avoir à faire de l'affichage de postes. Ça, c'est de la bonne gestion. Il
fallait du monde. On a réinscrit des professionnels de la santé qui étaient à
la retraite ou en arrêt de pratique gratuitement, sans souscrire à une
assurance. Pas de pénalité au régime de retraite pour les anciens cadres et
salariés. Réembauche de cadres retraités ou remerciés pendant la réforme du député
de Lotbinière... de La Pinière, pardon. La mise en place de Je contribue pour
déployer une plateforme. La Croix-Rouge pour aider dans les milieux
d'hébergement. Des primes de 4 %, 8 % du temps complet, 1 000 dollars
par mois pour les employés. Des prêts personnels aux enseignants des
professions de la santé dans les institutions. Le déploiement des ressources de
la fonction publique vers le réseau de la santé, incluant un volet ressources
humaines. Premiers élargissements des pouvoirs de dépistage, audiologistes,
orthophonistes, physiothérapeutes, diététistes, hygiénistes dentaires et
dentistes. Constats de décès à distance qui peuvent maintenant être réalisés
par des infirmières. Des sages-femmes qui peuvent maintenant autoriser le
retrait préventif d'une femme enceinte. L'autorisation à prescrire certains
médicaments. Autorisation spéciale de pratiquer pour des étudiants en attente
de leur examen professionnel. Est-ce qu''il me reste du temps? Oui. Merci.
Je vais revenir, monsieur le Président,
sur le plan de la deuxième vague. Je suis arrivé ici, au ministère de la Santé,
à la fin juin. On a mis en place un plan de la deuxième vague qui nous a guidés
pendant le reste de la pandémie. J'y reviendrai avec plaisir, monsieur le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: ...ministre. Maintenant, c'est la députée de Roberval.
Excusez-moi pour...
Mme Guillemette : Pas de
problème, M. le Président. Merci. Donc, merci, monsieur le Président.
Permettez-moi tout d'abord de saluer mes collègues, en particulier le ministre
de la Santé, qui prend le temps de venir répondre aux questions des
oppositions. donc, la députée de Lotbinière-Frontenac, le député de Rousseau.
Salutations également aux collègues des oppositions, le député de Nelligan,
merci. Ça va nous permettre aujourd'hui de rectifier certains faits, certains
éléments, comme a déjà débuté à le faire mon collègue, pour mettre en lumière
tout le travail qui a été fait par le ministère et toutes les équipes du
ministère pendant les 24 derniers mois...
Mme Guillemette :
...salutations également à mon collègue de Rosemont, avec qui j'ai eu le
plaisir de partager sur la Commission spéciale sur les soins de fin de vie, et
au collègue des Îles de la Madeleine. Donc, on pourrait penser, monsieur le
Président, qu'en marge de la pandémie, tout le travail de la santé a été mis
sur pause et que ça a été classé dans la filière 13, faute de temps. Mais
vous savez, c'est tout le contraire qui s'est passé. Toutes les équipes, les
députés, le personnel politique, les fonctionnaires ont redoublé d'ardeur et
d'efforts afin de s'assurer que des sujets d'une grande importance continuent
de progresser dans l'agenda gouvernemental. J'aurai l'occasion de vous parler
de quelques-unes de ces actions dans les prochains... dans ma prochaine
intervention.
Mais présentement, j'aimerais vous parler
d'un dossier qui me rend fière, notamment celui sur l'évolution des soins de
fin de vie. Le 10... Le 10 juin dernier, donc, on a adopté le projet de
loi 83. Et à l'intérieur de ce projet de loi là, il y avait un amendement
qui a été déposé à l'article 29 de la Loi sur l'aide médicale à mourir pour
permettre l'administration de l'aide médicale à mourir aux personnes en fin de
vie qui deviennent inaptes à consentir après avoir formulé une demande d'aide
médicale à mourir. L'adoption de cette loi, ça vient encadrer le consentement
final, et c'est très important pour ces personnes-là qui avaient demandé à
avoir accès à l'aide médicale parce que certaines de ces personnes devaient
devancer le moment de l'administration de l'AMM par crainte de n'être plus
aptes à donner le consentement final qui était nécessaire à ce moment-là.
Donc, il y a des personnes qui ne
prenaient plus leur médication ou qui perdaient, là, des bons moments de vie
avec leur famille à cause du dernier consentement. Donc, on a évité par cet
amendement-là à des personnes de souffrir inutilement parce qu'ils refusaient
la médication. Cette nouvelle disposition là, monsieur le président, ça
s'inscrit sous le signe de la compassion, et j'en suis très fière. Donc, au
printemps 2021, la Commission spéciale sur l'évolution de la Loi concernant
les soins de fin de vie a été créée. Son rapport a été déposé le
8 décembre dernier. Donc, à titre de présidente, je suis vraiment fière du
travail qu'on a accompli et des recommandations qui nous ont été déposées.
Donc, c'est plus de 200 heures de travaux en visio que nous avons eues,
qu'on a partagées entre collègues.
Donc, j'en profite pour saluer tous les
collègues de la commission. Je pense que c'est important, là, la députée de
Soulanges, la députée d'Abitibi-Ouest, la députée de Saint-François, le député
de Lac-Saint-Jean, de Mégantic, évidemment, le vice-président de la commission,
le député de D'Arcy-McGee, la députée de Maurice-Richard, la députée de
Westmount-Saint-Louis, des Mille-Îles, le député de Gouin ainsi que de
Rosemont, la députée de Joliette et le député de Chomedey. Donc, ces travaux,
monsieur le président, se sont réalisés en collégialité, et c'est important de
le dire, dans un esprit transpartisan, où tous les députés ont travaillé en
ayant en tête l'écoute et la souffrance... l'écoute de la souffrance et la
protection des personnes vulnérables.
La collégialité et la protection des
personnes vulnérables, Monsieur le Président, deux éléments qui m'ont marquée
en tant que présidente, deux éléments qui, je sais, qui guident mon collègue
ministre de la Santé et ses équipes dans la gestion de cette pandémie qui nous
fatigue tous et toutes, je vous l'accorde, mais particulièrement les personnes
vulnérables. Donc, pour s'assurer de la protection des personnes vulnérables,
le ministre est à l'écoute de la Santé publique parce qu'on a une Santé
publique. On a mis l'emphase là-dessus. Et c'est important de bien écouter
notre Santé publique.
Je me pose la question à savoir si
l'approche de l'opposition officielle ne fragilise pas les mesures sanitaires
recommandées par l'adhésion aux mesures sanitaires recommandées par la Santé
publique. Je me demande aussi ce l'approche du député n'est pas un
copier-coller de sa cheffe qui préfère claquer la porte plutôt que travailler
en collégialité. Et ça, on a prouvé qu'on est capables de le faire, monsieur le
président, travailler en collégialité avec les autres chefs des partis.
• (10 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
: Merci, madame...
Mme Guillemette : Je
pense, monsieur...
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Merci beaucoup, madame la députée.
Monsieur le député de Nelligan.
M. Derraji : Monsieur le
Président, je vous invite à jouer votre rôle parce que je pense qu'on a bien
commencé. Il y a quand même... Je pense que les Québécois s'attendent à une
bonne discussion. On parle de la pandémie. On parle d'un autre sujet. Ce n'est
pas grave, c'est le choix de la députée de Roberval. Les Québécois jugeront
l'intervention de la collègue, mais je pense qu'on peut être beaucoup plus
constructif et répondre à la demande de monsieur... de le ministre de la Santé.
Bien, soyons constructifs...
M. Derraji : ...monsieur le
ministre de la Santé. Est-ce que, monsieur le Président, le ministre de la
Santé peut répondre à ma première intervention? Je lui ai demandé est ce qu'il
est toujours content qu'il utilise... que la firme SOM utilise l'argent des
contribuables pour poser des questions sur la gestion de la pandémie en mettant
son nom et le nom du premier ministre. Je veux juste savoir ça parce que les
Québécois se demandent, ceux qui payent pour ces sondages et qui répondent à
ces sondages. Monsieur le Président, on a compris l'état d'urgence. Le
gouvernement aime gouverner par décrets.
Je vais l'interpeller par rapport à
l'article 129 de la même loi, la Loi de la santé publique, où ils ont
utilisé le renouvellement hebdomadaire au lieu du renouvellement par mois, et
je vais citer l'article 129. Le ministre doit déposer à l'Assemblée
nationale, dans les trois mois qui suivent la fin de l'état d'urgence
sanitaire, ou s'il ne siège pas, dans les 15 jours de la reprise de ses
travaux, un rapport d'événement. Ce rapport doit préciser la nature et, si elle
est déterminée, la cause de la menace à la santé de la population qui a donné
lieu à la déclaration d'état d'urgence sanitaire, la durée d'application de la
déclaration ainsi que les mesures d'intervention mises en œuvre et les pouvoirs
exercés en vertu de l'article 123.
Monsieur le Président, il y a beaucoup de
contrats octroyés par le réseau de la santé qui préoccupent beaucoup de
Québécois. Je ne vais pas parler d'un dossier en particulier, mais vous avez
suivi avec moi le dossier du masque N95 ou son cabinet a reçu un email de
la part d'un entrepreneur. Et cet entrepreneur, sa sœur travaille dans le
cabinet de monsieur le ministre. Monsieur le ministre, sur le champ, a
transféré l'email au ministre de L'Économie. Je comprends la situation. Si le
ministre veut clarifier les choses aux Québécois, être transparent d'une
manière constructive, qu'est ce qu'il pense de la situation. Mais ce qui
m'intéresse, aujourd'hui, c'est qu'on veut savoir est-ce que les Québécois vont
avoir le temps, avant de se rendre aux urnes, l'automne prochain, si jamais il
n'y a pas d'élection au mois de juin, au mois d'avril... Ça, c'est entre les
mains du premier ministre. Mais, monsieur le Président, le gouvernement avait
les pouvoirs, depuis mars 2020, un pouvoir absolu en utilisant un article de la
loi pour renouveler l'état d'urgence sanitaire chaque semaine. Ces pouvoirs
extrêmes donnent au gouvernement une certaine façon de travailler, et on a vu
certains problèmes par rapport au contrat. La question, et j'espère que le
ministre, d'une manière constructive, encore une fois... Parce que je n'ai pas
entendu aucune réponse par rapport à la première partie de mon intervention sur
les sondages. J'aimerais bien savoir, aujourd'hui... Parce qu'il parle beaucoup
de l'adhésion des Québécois, et les Québécois... Bien, les Québécois, ils ont
fait beaucoup de sacrifices, monsieur le Président, c'est vrai. On était les
premiers encouragés, au départ, les Québécois, à suivre les mesures. Les
Québécois, à un certain moment, se posaient des questions parce qu'ils ne
voyaient pas les avis de santé publique, c'est normal. Je ne sais pas si ce
n'est pas normal et qu'on veut juste suivre tout ce que le gouvernement nous
dicte et on ne joue pas notre rôle. J'ai l'impression que... c'est ça que le
ministre essaie de me faire comprendre.
Alors, monsieur le Président, ce manque de
transparence est flagrant, et on a besoin de savoir tout ce qui a été utilisé
comme argent des contribuables, de quelle manière, s'il y avait des lacunes et
comment ce gouvernement a géré l'argent des contribuables, qu'il lui a donné
depuis 2019. C'est une responsabilité, monsieur le Président. Et si nous sommes
à l'intérieur de ce Parlement, c'est pour jouer notre rôle en tant que
législateur. Et ça, c'est mon rôle. Ce n'est pas le ministre qui va me dicter
mon rôle, comment je vais le jouer. Je vais le jouer d'une manière
constructive, en fonction de ce que je vois constructif. Donc, ce n'est pas à
lui de me dicter ce qu'il l'est et ce qui ne l'est pas.
Par contre, je lui ramène une autre
préoccupation, au-delà des sondages, monsieur le Président, c'est tout ce qui
touche les coûts de la pandémie et les contrats octroyés par le réseau de la
santé. Et ma question, elle est très simple, et j'espère qu'il va répondre,
monsieur le Président : Est-ce qu'il compte déposer en cette Chambre les
contrats octroyés par son réseau de la santé? Parce que c'est une préoccupation
majeure de tous les Québécois. Et l'article 129, il est très clair. On est
le 12 février...
M. Derraji : ...trois mois, ça
nous ramène déjà au 12 mai. Donc, est-ce qu'il compte et à quel moment il
compte dévoiler l'ensemble des coûts liés à la gestion de la pandémie, surtout
par rapport au matériel de protection? Parce que c'est là où les gens se posent
des questions.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, monsieur le député. Monsieur
le ministre.
M. Dubé : En tout cas, je
pense que les Québécois, M. le Président, vont comprendre qu'on n'a pas la même
définition d'une critique constructive. Je vais en rester là.
Alors, écoutez, je veux revenir sur le
plan de la deuxième vague parce que je pense que les Québécois ont noté... puis
ça, c'est important, puis de... Moi, je me souviens très bien de certaines
discussions que j'ai eues, particulièrement avec les gens de la deuxième et
troisième opposition, lorsqu'on déposait le plan de la deuxième vague. Il y a
eu énormément de critiques constructives à ce moment-là. Je me rappelle du
député de Rosemont, du député des Îles-de-la-Madeleine particulièrement, une
critique très constructive sur le plan qu'on avait déposé. Puis c'est important
de le rappeler aux Québécois, les neuf composantes de ce plan parce que c'est
ça qui nous a guidés dans le reste des vagues qu'on a vécues, que ça soit la
deuxième, la troisième, la quatrième et même la cinquième vague. Parce qu'il
était important de respecter des principes des meilleures pratiques des
pandémies qu'on avait connus dans la première vague. Puis je tiens à remercier
particulièrement les deux députés qui étaient là à ce moment-là parce
qu'effectivement il y a eu une collaboration à ce moment-là.
Puis je vais l'expliquer parce que c'est
important de revenir sur la notion de prévisibilité. Et ça les Québécois
savaient ce qu'on surveillait pour ne pas revivre les difficultés qu'on a eues
dans la première vague. On s'en rappellera rapidement. Je vais les passer, il y
en a neuf, rapidement. Le milieu pour les aînés. Il a fallu identifier un
gestionnaire qui était responsable dans chaque CHSLD. On l'a vu dans les vagues
qui ont suivies, on n'a pas eu du tout le même enjeu dans nos CHSLD.
Puis je les passe rapidement. Comment...
Le deuxième axe était sur les personnes vulnérables. Comment on a pu réussir à
maintenir un délestage au minimum dans nos services sociaux? Parce qu'on le
sait, les personnes vulnérables sont beaucoup dans le réseau des services
sociaux.
Sur la main-d'œuvre, il était important
pour nous, troisième point, d'accroître le recrutement et l'engagement de
préposés en CHSLD. On a vu, à la deuxième vague, ça l'a fait toute la différence
du monde. On a formé des gens, je ne reviendrai pas là-dessus. On a formé plus
de 10 000 personnes et on continue de former des PAB. Et c'est ce qui
fait qu'aujourd'hui on a 30 % de plus de préposés aux bénéficiaires qu'on
avait lorsqu'on a frappé la première vague. Et ça, ça nous a fait une
différence incroyable dans nos CHSLD. On a mis, entre autres, pour la question
des ressources humaines, un arrêté ministériel pour obliger la main-d'œuvre
indépendante à suivre une formation en PCI. Ça aussi, c'est important, monsieur
le Président.
• (10 h 50) •
Maintenant, sur le dépistage, j'entends
parler de dépistage, il y a eu un changement de paradigme incroyable. On a
décidé d'utiliser les PCR, mais on est passé du fax à la modernité, monsieur le
Président. Et c'est ce qui a fait qu'on a été capable d'avoir un dépistage qui
était hors du commun. Et je pense qu'avec... même avec l'Omicron, on a été
capable de trouver des mesures palliatives pour le faire.
Je continue, le 5e axe, monsieur le
Président, la prévention des éclosions, gestion des éclosions. Oui, on a appris
beaucoup de la première vague, mais toutes les mesures PCI avec des champions
PCI non seulement dans nos milieux de soins, ce qu'on avait bien, mais du côté
de nos milieux de vie.
L'Organisation clinique, être capable de
faire des ententes avec des cliniques privées. Ce qui fait que, malgré la
pandémie, on était capable de continuer à minimiser l'impact du délestage,
parce qu'il nous manquait de personnel, particulièrement des infirmières, pour
appuyer nos médecins. On a été capable de le faire. Je suis rendu au sixième
axe.
L'approvisionnement. Une des choses,
monsieur le Président, qu'on est très fiers, c'est qu'effectivement, c'était
difficile de se procurer des EPI, des équipements de protection. On a acheté
maintenant Québécois et on le voit, il n'y a plus d'enjeu d'équipement de
protection.
Huitième axe, la gouvernance. On a
beaucoup appris de la gouvernance, monsieur le Président, durant la... Et je
rencontre régulièrement les PDG pour faire le point avec eux des choses qui
fonctionnent bien, des choses qui fonctionnent moins bien. Et cette
gouvernance-là, de rapprochement, on va la...
M. Dubé : ...le dernier
point sur les communications. On a fait avec la population, grâce à l'aide du
premier ministre et de notre directeur de la Santé publique, plus d'une
centaine de points de presse au cours des dernières années. Et là, maintenant,
on le voit, notre communication, elle est importante. Et je continuerai un
petit peu plus tard. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, monsieur le ministre. Nous poursuivons avec la
députée de Lotbinière-Frontenac.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci, Monsieur le Président. Pour débuter,
bien, j'aimerais saluer Monsieur le ministre, mes collègues du gouvernement et
aussi les collègues des oppositions. Une pandémie demande de prendre des
décisions fortes. Et c'est ce qu'on a fait pour protéger la population avec
l'aide de la Santé publique. Le gouvernement a injecté beaucoup d'argent pour
aider les villes, les entreprises et les citoyens pour passer à travers la
pandémie. Les Québécois se sont relevé les manches, ils se sont entraidés. En
temps de crise, il faut trouver des solutions rapidement et il faut innover.
Un des meilleurs coups du premier ministre
est le lancement de la plateforme Je contribue. Les Québécois ont fait preuve
d'une grande résilience. La solidarité a été extrêmement importante. Malgré
l'effritement de l'adhésion en ce moment, nous tenons à remercier la grande
majorité des Québécois qui continuent à suivre les consignes sanitaires et qui
nous accompagnent dans notre plan de déconfinement annoncé par le premier
ministre cette semaine.
Parlant de solidarité, les volontaires et
bénévoles sont garants du succès des campagnes de vaccination de masse. J'ai pu
le constater moi-même puisque j'ai été bénévole en janvier dernier au centre de
vaccination de la place Charny, à Lévis. C'est une mécanique bien huilée. Le
centre de vaccination est empreint d'une ambiance bienveillante, et les
citoyens qui s'y rendent comprennent que la vaccination les protégera contre
les formes graves de la COVID. J'ai été bénévole durant un week-end où on
vaccinait les enfants. Les parents étaient bienveillants et rassuraient leurs
enfants. Toute l'équipe du centre de vaccination est vraiment extraordinaire.
Ils prennent le temps de répondre à toutes les questions des patients. Tout est
bien organisé, et ça se passe bien.
J'aimerais aussi rappeler au député de Nelligan,
quand il a dit que la vaccination s'essouffle, il ne faut pas oublier qu'il y a
près de 2 millions de personnes qui ont eu la COVID durant les mois de décembre
et janvier et qu'il faut attendre au moins 8 semaines pour se faire vacciner.
Lorsque j'étais présente au centre de vaccination, j'ai vu plusieurs personnes
devoir retourner et reprendre rendez-vous parce qu'ils venaient d'avoir la
COVID.
Je profite de l'occasion pour inviter ceux
qui n'ont pas eu leur première, deuxième ou troisième dose de prendre
rendez-vous pour se faire vacciner. Durant la pandémie, les Québécois ont été
résilients. Les entrepreneurs ont innové pendant la pandémie. Ils ont été
ingénieux pour maintenir leurs entreprises à flot. Mais permettez-moi de vous
parler de ma circonscription, monsieur le président, parce qu'étant la députée
de la circonscription de Lotbinière-Frontenac, je suis très fière des
initiatives citoyennes locales.
Permettez-moi de souligner le travail des
organismes, des entreprises locales, le soutien des centres d'action bénévole,
des organismes communautaires et CISSS de Chaudière-Appalaches. J'ai des
exemples précis qui me viennent en tête, comme par exemple les restaurants Loin
Toqué, La Maison Blanche et Zéphyrin, qui ont créé des plats pour emporter pour
pallier la fermeture des salles à manger. La Boucanerie del Toyo, un
sympathique restaurant sur le bord du fleuve au quai de Lotbinière a aussi fait
des repas pour importer et a ensuite conclu des ententes avec les marchés, les
marchands locaux pour distribuer des plats prêts à manger en attendant la
réouverture de leur emplacement à Lotbinière. Il y a aussi le Corfey Café Bar,
qui a innové avec un service à l'auto, commandes en ligne, prêt à manger et
l'ouverture d'une boutique gourmande. Il y a aussi l'entreprise Optimoule, qui
s'est mise à produire des visières pour le personnel en santé.
Depuis le début de la pandémie, nous
savons que beaucoup de citoyens ont eu une baisse de revenus. De plus, le coût
du panier d'épicerie est plus haut que jamais. Les gens sont de plus en plus
nombreux à avoir besoin de soutien afin de manger sainement et régulièrement.
Dans mon comté, la ferme Les Moissonneurs solidaires fournit des légumes aux
banques alimentaires. La pandémie a été difficile pour tout...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : ... tout le monde. Elle a été d'autant plus
éprouvante pour les gens qui sont seuls. Plusieurs organismes ont contribué à
briser l'isolement, comme le Carrefour des personnes aînées de Lotbinière. J'ai
moi-même pu, grâce à cet organisme, rendre visite à des personnes seules. Ça a
été très enrichissant.
Le Président (M. Provençal)
:Merci...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Il y a aussi une superbe troupe de théâtre,
Les Cabotins de Thetford Mines, qui a mis sur pied l'activité de théâtre
immersif...
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, madame la députée.
Nous allons poursuivre maintenant, et je cède la parole au député du deuxième
groupe d'opposition, le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, monsieur
le Président. Je vais faire court dans mes salutations à mes collègues parce
que je n'ai pas beaucoup de temps. Vous savez que je vous aime tous et toutes,
de toute façon.
Je ne peux pas m'empêcher de revenir sur
le début de l'interpellation. Je sais, j'ai couvert ça longtemps, la politique,
que la meilleure défense, c'est l'attaque. Je connais ça. Je sais ça. C'est le
plus vieux truc dans le livre, là. Puis le premier ministre a beau saluer ici,
puis dire au député de Marquette qu'on ne joue pas au hockey, parfois, les
stratégies de communication ressemblent un petit peu à ça. Puis le ministre est
arrivé ici, monsieur le Président, les coudes pas mal haut, pas mal haut. Un
peu plus, il aurait un chandail noir et jaune avec le numéro 63 dans le
dos aujourd'hui, là. Je ne le reconnais pas, puis ce n'est pas chic. Ce n'est
surtout pas chic de dire puis de retirer ses paroles après en disant «je le
pense», de nous prêter les intentions de vouloir encourager la prise des armes.
De quoi on parle ici, là? Moi, je suis un député de l'Assemblée nationale, là,
comme tous mes collègues ici, là, honnête, intègre, qui n'a peut-être pas les
mêmes opinions que mes amis d'en face, mais qui travaille fort puis qui défend
ses idées. Je suis aussi un père de famille, monsieur le Président. Il n'y a
pas personne ici qui va me dire que j'encourage la... et la prise des armes. Il
n'y a personne qui va me dire ça ici. Puis si le ministre veut s'excuser pour
vrai, là, je lui donne l'occasion de le faire dès qu'il reprendra la parole.
Parce que c'est beau de retirer ses paroles, mais dire «je le pense». J'espère
que c'était un petit «slip of the tongue», comme on dit en anglais.
Excusez-moi, ça me rend un peu émotif parce que je trouve qu'on est de l'autre
bord de la ligne, là. On est vraiment l'autre bord de la ligne.
Alors, par ailleurs, le ministre de la
Santé nous dit qu'on n'est pas constructif. Je ne suis pas assez de temps ici
pour faire la nomenclature de tout ce qu'on a proposé au fil des mois. Ce
serait trop long. Je ne peux pas faire la liste non plus de toutes les
recommandations, demandes, suggestions qui sont tombées lettre-morte, même s'il
y en a qui ont été retenues. Puis le ministre l'a dit, puis je reconnais ça. Je
reconnais ça.
Mais, vous voyez, quand je dis que la
meilleure défense, c'est l'attaque, le ministre nous reproche notamment de ne
pas avoir encouragé le retour, notamment des infirmières, des préposés, des
infirmières auxiliaires dans le réseau. C'est totalement faux. C'est totalement
faux. On a fait plein de suggestions pour les ramener en rétablissant des
conditions de travail décentes dans le réseau. Parce que les chèques qu'il a
brandis aux infirmières, aux inhalos, ça ne suffit pas, la preuve est faite
tous les jours. Juste dans le CIUSSS de l'est, là, chez nous, là, à Montréal,
l'est de Montréal, avant la pandémie, il y avait 30 démissions par mois
d'infirmières. Maintenant, là, il y en a 75. Pourtant, les infirmières n'ont
jamais fait autant d'argent. On lui a dit, ça. Alors, on n'en fait pas assez
pour ramener les infirmières. Monsieur le Président, je peux toujours demander
à ma mère s'il elle veut revenir, elle est infirmière. Bon, elle a 87 ans,
là, ça se peut que ça ne lui tente pas beaucoup, là. Mais me faire dire
aujourd'hui qu'on n'a rien fait. Eh! on n'arrête pas de faire des
représentations ici pour réparer ce réseau qui fonctionne tout croche, qui
fonctionne tout croche.
• (10 h 30) •
Là, je n'ai pas beaucoup de temps puis je
vais m'arrêter là- dessus. Puis le ministre répondra, je lui refais
l'invitation de retirer sincèrement ses paroles sur la prise d'armes, là. Mais
je lui dirais, par ailleurs, que quand on prend les critiques pour des
attaques, on fait un pied de nez à la démocratie, on s'en éloigne. Puis,
parlant de démocratie, on a eu un beau débat ici cette semaine. Je n'ai pas eu
l'honneur d'entendre le ministre de la Santé en débattre ici au salon bleu -
j'ai peut-être manqué... Je n'étais pas là tout le temps. Ça se peut - sur le
retrait de l'état d'urgence systématique et automatique au Québec depuis
maintenant 22, 23 mois. Alors je lui tends la...
11 h (version non révisée)
M. Marissal : ...il veut
quelque chose de constructif? Rétablissons la démocratie dans sa pleine
entièreté. C'est un beau pléonasme, ça, sa pleine entièreté. Dans son
entièreté. Rétablissons la démocratie. Levons l'état d'urgence systématique ad
vitam aeternam. On pourrait commencer par ça. Ça nous permettrait par exemple
d'avoir des réponses sur certaines questions qu'on se pose. Et ensuite on
pourrait avoir des... des discussions constructives. En attendant, nous sommes
tenus derrière un voile opaque de l'urgence sanitaire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, monsieur le député. M. le ministre.
M. Dubé : Alors,
monsieur le président, je vais continuer parce que je pense que c'est important
pour les Québécois de comprendre ce qui s'est passé, non seulement après la
deuxième vague, mais comme je l'ai dit tout à l'heure, le plan qu'on avait mis
ensemble qui nous permet, justement, de profiter de ce qu'on en a appris pour
que les Québécois puissent bien voir qu'il y avait justement de la
prévisibilité puis une cohérence.
Monsieur le Président, il faut rappeler
aussi aux Québécois que la troisième vague, c'est la vague où on a commencé à
avoir la vaccination. Et je pense qu'au niveau de la vaccination, on doit
encore une fois, monsieur le Président, remercier les Québécois. La campagne de
vaccination qu'on a connue, c'est probablement une des campagnes les plus
inspirantes. Les gens l'ont dit à travers le Canada et même ailleurs. Et il n'y
a pas aujourd'hui un Québécois qui ne connaît pas Clic Santé. Alors, c'est
maintenant facile de prendre un rendez-vous, on le voit. Et, je pense, les
Québécois nous l'ont même dit, comment on peut s'inspirer de ça pour justement
apprendre à mieux travailler à l'intérieur du réseau de la santé? Et encore une
fois, je pense que les Québécois nous ont fait de très, très bons commentaires,
et on va s'en servir de cette expérience-là, monsieur le président.
Et je pense qu'on a pu aussi mener une
telle campagne qui a fonctionné depuis deux ans maintenant parce qu'on a posé
des gestes très concrets. Puis des gestes concrets, je pense, entre autres la
vaccination avec les pharmaciens. Moi, je me rappelle qu'au plus haut de la
troisième vague, quand on a été capable d'avoir le plein déploiement du réseau
de vaccination, on vaccinait plus de 100 000 personnes par jour. Et
de ça, il y avait au moins 15 000 à 20 000 vaccins qui étaient
prodigués par des pharmaciens.
C'est quand même toute une expérience et
c'est quelque chose qu'on va pouvoir dire. Mais il faut penser aussi qu'on a eu
l'aide, monsieur le président, de la vaccination des entreprises. On a aussi
élargi un bassin de nouveaux professionnels, une trentaine de professions qui
sont venues les aider, notamment pour être capable, justement, de faire plus de
100 000 vaccins par jour. On avait des plages horaires qui étaient de
jour, de soir. On en avait qui étaient avec et sans rendez-vous. Et encore une
fois je pense qu'on a eu un résultat incroyable dont on se servira pour
l'avenir. Et encore une fois je remercie les Québécois d'avoir été, sans faire
de jeu de mots, au rendez-vous.
Maintenant, sur le passeport vaccinal, ça
aussi, c'est quelque chose d'important qu'on a développé durant la pandémie. Je
me rappelle que les oppositions n'étaient pas nécessairement en faveur
initialement du passeport vaccinal, mais je pense qu'avec le temps, on a vu que
c'est devenu un outil important pour inciter les gens à se faire vacciner. Et
on a vu, particulièrement à partir de la deuxième, la troisième vague que les
gens étaient... pouvaient apprécier parce qu'ils pouvaient avoir, malgré la
pandémie, un semblant de vie normale.
Qu'est ce que ça veut dire, un semblant de
vie normale, monsieur le président? D'être capable de retourner au restaurant.
On l'oublie, là, mais l'automne dernier, l'automne 2021, les gens étaient
capables, malgré la pandémie, d'aller au restaurant, étaient capables d'aller
dans les bars, étaient capables de reprendre un certain niveau d'activité. Il
ne faut pas l'oublier, ça, monsieur le président, que ça fait deux ans qu'on
est dans cette pandémie-là, mais notre gouvernement a mis en place, encore une
fois avec un groupe québécois, des mesures qui nous ont permis... Ça, ça a été
implanté au début de septembre. Ça semble loin, là, septembre 2021, mais c'est
quand même un très, très grand accomplissement. Puis encore une fois, je tiens
à remercier non seulement les Québécois, mais tous les commerçants qui ont
collaboré pour permettre aux Québécois, justement, de reprendre un semblant de
vie normale.
On a travaillé aussi, monsieur le
président, puis ça, je pense, c'est important de le dire, sur l'encadrement des
agences de placement. Il y a encore beaucoup de choses à faire, je suis
d'accord. D'ailleurs les gens de...
M. Dubé : ...solidaire
l'ont noté, il faut continuer à s'assurer que les agences de placement, on
travaille beaucoup mieux avec eux, de façon beaucoup plus restreinte. On a fait
la tarification maximale, on a fait l'obligation pour les employés des agences
d'être vaccinés, de suivre une formation. Mais, à mon sens, il reste encore
beaucoup à faire. Puis j'espère qu'après la cinquième vague on va être capables
de travailler là dessus, c'est important, le député de Rosemont vient de le
dire, comment on peut ramener des travailleurs de la santé. On a signé les
conventions collectives.
Alors, je pourrai conclure, mais
j'aimerais dire un mot sur la santé mentale. On a mis beaucoup de sous pour
aider la santé mentale pendant la pandémie. Je pourrai dire, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le ministre. Alors, je vais maintenant
céder la parole au député de Rousseau.
M. Thouin : Merci, M. le
Président. Je vais prendre un moment pour, bien sûr, saluer mes collègues
présents et remercier mon collègue de l'opposition pour cette interpellation.
Ça m'a permis franchement d'approfondir mes réflexions quant à cette gestion de
crise que nous vivons à l'échelle planétaire depuis deux ans.
Je suis d'abord convaincu que tous les
parlementaires en cette Chambre n'ont aucun doute quant aux intentions louables
derrière chacune des décisions qui ont dû être prises pendant la pandémie, mais
il est légitime, voire nécessaire, de se questionner à savoir si ce sont les
meilleures décisions qui ont été prises et au meilleur moment. Et, puisqu'il
est question de manque d'anticipation, d'incohérence, de volte-face, je me suis
demandé comment une organisation pouvait assurer une bonne gestion de crise
sans avoir à trop réajuster le tir en cours de route. Et j'ai identifié cinq
facteurs importants pour permettre une certaine stabilité malgré la tempête.
D'abord, il faut assurer une vigie,
connaître les facteurs de risques. Ça, ça permet de voir venir la crise. Il
faut avoir un plan d'intervention, généralement basé sur des expériences
antérieures. Il faut avoir les ressources matérielles et humaines en quantité
suffisante. Il faut avoir une évaluation de la durée potentielle de la crise
pour ajuster notre stratégie, parce qu'une crise de deux heures puis une crise
de deux ans, ce n'est pas la même chose, et mettre rapidement à l'oeuvre une
équipe de gestion de crise qualifiée au moment où celle-ci pointe le bout de
son nez.
En basant mes réflexions sur ces cinq
facteurs favorisant une certaine stabilité malgré une crise, j'ai comparé deux
exemples de crises que nous avons connues au Québec. D'abord, la première, la
pandémie actuelle. Donc, au premier facteur, est-ce qu'une équipe en place a vu
venir la crise? Est-ce qu'il y avait une vigie efficace? La réponse, c'est non.
La Santé publique avait goûté aux coupures des libéraux et n'était pas outillée
pour une crise d'une telle ampleur.
Deuxième facteur est ce que nous avions
des expériences antérieures pour assurer l'efficience de notre plan d'intervention?
Bien non, c'est une pandémie mondiale. Il n'y a rien eu de comparable depuis
plusieurs décennies.
Troisième facteur, avions-nous les
ressources matérielles et humaines nécessaires? Bien, je vais être obligé de
rappeler à nouveau que le résultat de l'austérité libérale des dernières
années, c'était entre autres l'exode des employés du réseau. On a dû affronter
la pandémie avec un important déficit de personnel.
Est-ce que nous pouvions réalistement
évaluer la durée potentielle d'une crise sans précédent? Encore là, bien sûr
que non. Personne sur Terre n'aurait pu savoir le temps nécessaire qui était
pour être requis pour reprendre le contrôle de cette crise planétaire.
Et finalement avions-nous rapidement mis
en place une équipe de gestion de crise? Oui, sans aucun doute. La réponse a
été instantanée dès que la Santé publique a levé le drapeau.
Dans ces conditions, loin d'être
optimales, vous en conviendrez, il va de soi que plusieurs ajustements auront
été nécessaires tout au long de la crise. D'ailleurs, dans pareilles
circonstances, on souhaite avoir des leaders agiles, humbles, efficaces, qui
font preuve de transparence. J'ai l'impression d'être en train de décrire le
ministre de la Santé puis le premier ministre, M. le Président.
Mon deuxième exemple maintenant. Et là je
vais juste me rappeler, tantôt, le député de Nelligan nous parlait de...
simple, de gérer une pandémie. Gouverner, c'est prévoir. Contrôle total de la
situation. Deuxième exemple. Retournons aux 14 et 15 mars 2017 alors que
300 automobilistes sont restés coincés sur l'autoroute 13 au Québec à
cause d'une tempête de neige.
Premier facteur, est-ce que l'équipe en
place avait pu voir venir la crise? La réponse, c'est oui, c'est certain. Quand
on vit au Québec, on sait tous qu'en mars il y a des tempêtes de neige. Le MTQ,
les équipes des travaux publics de toutes les villes et les entreprises de
déneigement se préparent.
Deuxième facteur, est-ce que nous avions
les expériences antérieures pour assurer l'efficience de notre plan
d'intervention? Savez-vous, le mois de mars existe depuis longtemps. À chaque
mois de mars, il y a plusieurs tempêtes de neige.
Troisième point, avions-nous les
ressources matérielles et humaines nécessaires? Bien, certainement. En 2017, le
gouvernement en place était au pouvoir depuis près de quinze ans. Alors, il
travaillait avec les réseaux qu'il avait lui-même bâtis, améliorés ou saccagés.
• (11 h 10) •
Quatrième facteur, pouvions-nous
réalistement évaluer la durée potentielle de cette crise-là? C'est une tempête
de neige, monsieur le Président, donc... D'ailleurs, cette crise a duré douze
heures.
Et le cinquième facteur, avions-nous
rapidement mis en place une équipe de gestion de crise? Je ne sais pas, je
n'étais pas là à ce moment-là. Mais ce que je sais, c'est qu'après la crise, le
1er avril 2017, ils ont mis en place la Direction générale de la sécurité
civile et de la veille opérationnelle, le DGSCVO, puis un centre de veille qui
fournit la capacité d'anticiper les événements.
Dans ces conditions pour le moins
prévisibles, ce qui aurait été normal, monsieur le Président, c'est que chaque
personne qui a emprunté l'autoroute 13 ce jour-là puisse entrer chez elle
en toute quiétude pour retrouver sa famille. Mais malheureusement il y a eu
cinq décès, M. le Président.
Ma conclusion il n'y a jamais rien de
parfait, mais chose certaine, on n'a définitivement pas de leçons à recevoir du
Parti libéral en matière de gestion de crise.
Ceci étant dit, les sorties de crise...
M. Thouin : …généralement, en
opportunité. Ce mois de janvier, je me suis inscrit, comme plusieurs autres
comme aide de service, via Je contribue, j'ai été travailler quelques semaines
en CHSLD, cinq, six jours par semaine pour donner un coup de main. J'ai
rencontré plusieurs résidents, plusieurs professionnels, infirmiers,
infirmières auxiliaires, préposés aux bénéficiaires, à l'entretien, à la
cuisine. J'ai rencontré des gens de coeur, des gens d'exception, monsieur le
président, et tous réclament de nous que nous réalisions cette nécessaire
refonte du système de santé. Nous avons une opportunité et une obligation de
résultat, mais je suis confiant, car nous avons les meilleures ressources pour
mener à bien cet important chantier. Monsieur le Président, l'autre côté de la
Chambre regorge aussi de ressources très compétentes, je leur tends la main et
les invite à se joindre à nous pour cette démarche prioritaire pour les
Québécoises et les Québécois. Merci, monsieur le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, monsieur le député. Nous allons revenir avec M. le
député de Nelligan.
M. Derraji : Monsieur le
Président, le ministre de la Santé m'a invité à être constructif, je suis en
train de voir trois discours rédigés, je vois des collègues qui sont en train
de les lire. J'espère qu'il va appliquer la même chose et leur demander d'être
constructifs la prochaine fois. Je vais répéter mes questions, monsieur le
Président, je vais répéter mes questions, parce que je n'ai pas eu de réponse,
et je m'adresse aux Québécois parce que je vais leur partager mes questions. Ça
fait presque une heure que je suis en face du ministre de la Santé, en votre
nom, parce que vous m'avez interpellé, j'ai posé les questions suivantes:
Est-ce qu'il va dévoiler, le ministre de la Santé, les résultats des sondages
que son gouvernement mène avec votre argent, 3 millions de dollars donnés à la
firme SOM? Je lui ai dit: Est-ce qu'il est fier de voir son nom et le nom du
premier ministre parmi les questions posées aux contribuables québécois? Donc,
on fait des sondages, en utilisant votre argent, pour savoir: Est-ce que les
mesures qu'il prend en votre nom, c'est les bonnes mesures ou pas?
Deuxième question. Je lui ai posé: Dans un
État responsable, il faut être très transparent avec les Québécois, parce qu'il
gère votre argent, s'il va dévoiler les contrats octroyés avant la prochaine
élection. Maintenant, je vais passer aux tests rapides, le dernier bloc, et il
me parle des entreprises... monsieur le Président... de la Direction du soutien
aux opérations de la vaccination COVID, adressée à un entrepreneur: «Bonjour.
Les critères de distribution des tests rapides des entreprises sont
présentement en évaluation. Considérant cela, la livraison des tests en
entreprise se fera dans les meilleurs délais. Nous vous ferons un suivi dès que
possible. Merci beaucoup pour votre compréhension.» Un gouvernement responsable
et prévisible, l'Ontario, c'est déjà possible, c'est déjà le cas et les gens...
il y a une diversité des points, et l'Ontario continue aussi à distribuer les
tests rapides dans les écoles, les foyers pour aînés et auprès des entreprises.
Le ministre demande toujours une
collaboration constructive, en votre nom, vous m'avez interpellé par rapport
aux médicaments. Donc, parmi les deux questions que j'ai posées tout à l'heure,
où je n'ai pas eu de réponse, vous m'avez dit de poser les questions suivantes
en ce qui concerne les médicaments. Donc, j'invite la ministre, pour plus de
transparence, monsieur le Président, à dévoiler l'état des stocks, des
antiviraux et les anticorps monoclonaux, au Québec, par région et par CIUSSS.
C'est un gouvernement responsable. Un gouvernement responsable devrait déjà
prévoir les commandes et établir les indications et les protocoles.
L'antiviral, vous le savez tous, c'est une course contre la montre, monsieur le
Président, ne pas dépasser la fenêtre de cinq jours et ça nous prend une
campagne de promotion. Le ministre et les experts qu'il consulte lui ont dit
qu'il va y avoir une augmentation des cas au mois de mars. Le ministre, je vous
suggère: Avez-vous commencé une campagne de promotion, au niveau de la première
ligne, pour leur donner les moyens d'utiliser l'antiviral? Encore une fois, la
fenêtre est très limitée, on parle de cinq jours.
Une autre proposition, monsieur le
Président: Quand est-ce que le ministre va commencer la vaccination à domicile
et faire le lien entre les CLSC et les personnes qui n'ont pas pu avoir leur
dose? Je comprends, une collègue l'a mentionné, je l'ai aussi comme
commentaire, il y a des retards, au niveau de la troisième dose, parce que les
gens, ils ont eu la COVID. Monsieur le président, je suis venu aujourd'hui,
parce que le ministre n'essaie pas de parler d'être constructif, je l'ai, mais
je ne suis pas docile. Je joue mon rôle, en tant que député de l'opposition,
porte-parole de la santé et des services sociaux. Les questions que je ramène,
c'est une bonne majorité de Québécois, et c'est très important que le ministre
de la Santé essaie de répondre, parce que, jusqu'à maintenant, moi aussi, mon
temps, il est précieux. Je suis venu...
M. Derraji : ...our interpeler
le ministre. Je n'ai pas eu de réponse. Et j'invite les gens à aller revoir les
réponses du ministre et ses collègues qui sont venus aujourd'hui parler de la
pandémie. Et le but aujourd'hui était pour vous rassurer, parce qu'on est en
train de déconfiner, et je voulais aujourd'hui voir c'est quoi, le niveau de
préparation de ce gouvernement, parce qu'on ne veut pas revenir en arrière. Ce
qu'on veut... C'est parce que tout le monde est tanné de la pandémie. Tout le
monde veut vivre en paix. Le premier ministre insiste sur vivre avec le virus.
C'est ce que je voulais savoir. Est-ce que le gouvernement, il est prêt à vivre
avec le virus? Est-ce qu'on a assez de tests? Est-ce qu'on est prêts à faire
face à une prochaine vague? Est-ce qu'on a les médicaments nécessaires qui
existent maintenant au niveau des étages? Donc, monsieur le Président, j'espère
que cette fois-ci, le ministre va répondre à mes questions.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, monsieur le député. M. le ministre.
M. Dubé : Monsieur le
Président, je vais répondre aux deux questions du député, très clairement. Sur
la question des antiviraux... parce que ça, je pense que ça fait partie de
l'interpellation qui nous est faite ce matin. Les antiviraux, on l'a déjà dit,
on en reçoit un nombre très limité. On parle de 6 000 antiviraux par
mois pour les mois de février et mars et d'environ 16 000 pour le mois
d'avril, ce qui n'est pas beaucoup lorsqu'on regarde le nombre de personnes qui
ont contracté le virus et qui vont malheureusement aller à l'hôpital. Dans...
Et ce qui veut dire qu'on en reçoit à peu près 1 500 par semaine.
On a distribué il y a deux semaines les
antiviraux dans les pharmacies et dans certains centres de distribution.
L'enjeu qu'on a eu dans la première semaine est un enjeu qu'on est en train de
travailler fois avec l'INESSS, mais surtout avec l'INSPQ, c'est que les
paramètres qui ont été mis pour ceux qui étaient admissibles à ces
antiviraux-là étaient uniquement pour les immunosupprimés. Ce qu'on s'est rendu
compte avec une seule semaine, c'est qu'il n'y a pas assez de personnes qui
sont venues demander ces médicaments. Alors, après simplement quelques jours,
comme on le fait habituellement, on s'est ajustés. On a redemandé une opinion
modifiée à l'INSPQ et à l'INESSS pour nous dire : Est-ce que vous pouvez
élargir les critères pendant qu'on apprend à travailler avec les antiviraux?
Donc, je veux juste rassurer, non seulement le député de Nelligan... Je trouve
que c'est une excellente question. On est en train de s'ajuster avec nos
experts pour être certains qu'au fur et à mesure qu'on va recevoir les
antiviraux, qu'on aura élargi le bassin de population.
Sur la question des tests rapides, moi,
pour moi, c'est... Je peux vous donner le meilleur exemple de ce qu'on agit à
tous les jours, puis ça, c'est la deuxième question. On a lancé pas plus tard
que ce matin une plateforme d'autoévaluation, une plateforme d'autoévaluation.
Parce qu'on nous dit qu'on voulait aider les Québécois maintenant à avoir de
plus en plus de la gestion du risque eux-mêmes. On devient un peu tous experts
dans cette pandémie-là après deux ans. Les tests rapides font partie de ça,
bien qu'en ce moment les gens doivent apprendre à bien diagnostiquer leur
propre cas.
• (16 h 20) •
Et c'est pour ça qu'on a mis en place, pas
plus tard que ce matin, cette plateforme-là, que j'en profite pour que les
Québécois qui nous écoutent puissent prendre en connaissance. Et très simple,
là. Des fois, on critique les réseaux de la santé, puis les graphiques sont
compliqués. Mais je vous dirais ce matin, moi, hier, je suis allé essayer la
plateforme pour donner des commentaires. C'est très simple. Est-ce qu'on pourra
l'améliorer dans les prochains jours? La réponse est oui. Maism si vous croyez
que vous avez contracté... si un Québécois croit qu'il a contracté la maladie,
il peut aller à partir d'aujourd'hui, sur cette plateforme-là, regarder dans
quelle dans quelle situation il s'applique. Est-ce qu'il a rencontré quelqu'un
qui avait la COVID? Est-ce que c'est quelqu'un avec qui il y a eu un contact
prolongé, etc.? Et là de décider la période d'isolement qui s'applique à lui.
Et, encore une fois, je le répète, je pense que c'est la façon idéale de
travailler avec les tests rapides.
Et deuxièmement on a dit... puis ça, je
pense que c'est un commentaire que j'avais entendu, entre autres, de
l'opposition de Québec solidaire, c'est comment on pouvait aussi travailler en
parallèle avec les les PCR, parce qu'on avait... on a eu durant le mois de
décembre, tout le monde le sait, une augmentation faramineuse des tests PCR. Dr
Boileau l'a dit, il y a plus de 2 millions de personnes qui ont contracté
le virus depuis le début de la cinquième vague. Alors donc, il a fallu
s'ajuster. Mais, au fur et à mesure qu'on...
M. Dubé : …le contrôle sur la
question du dépistage, on augmente les personnes qui sont admissibles, on l'a
fait pour les 70 ans et plus cette semaine et on va continuer de s'ajuster.
Donc moi, je donne ici l'exemple de, si on a des suggestions ou des questions
qui se rapportent directement avec la pandémie, avec la gestion, on s'ajuste
tous les jours. Je viens de vous donner au moins deux exemples, M. le
Président, de comment on est capable de dire: Effectivement, on a un mécanisme
incroyable qui s'offre à nous, les antiviraux pour ceux qui sont malades. On va
s'assurer que nos experts nous donnent des recommandations les plus appropriées
et on va s'ajuster au cours des prochains jours. Mais je pense que c'est deux
bons exemples de la façon dont on s'ajuste dans une pandémie qui n'est pas
facile, monsieur le Président. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, monsieur le ministre. Nous poursuivons avec la
députée de Lotbinière-Frontenac.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci, monsieur le Président. Les libéraux
veulent nous parler d'un manque d'anticipation et d'incohérence dans le système
de santé, bien, pour être très, très honnête, je trouve ça très spécial,
surtout de la part d'un parti qui a saccagé les milieux de soins au Québec...
Le Président (M. Provençal)
:...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Pardon?
Le Président (M. Provençal)
: Je vous demande juste d'être prudente dans vos
commentaires.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Oui, je vais être prudente. Le député de
Rosemont a raison de dire que notre système de santé est tout croche. Il faut
se rappeler, notre gouvernement a dû faire face à la plus importante pandémie
de notre époque alors que nous étions en train de ramasser les dégâts du Parti
libéral. Aujourd'hui, six ans et une pandémie plus tard, un consensus semble se
dessiner par tous les acteurs du réseau de la santé. La réforme
ultracentralisatrice libérale est un échec lamentable, c'est de ça dont la
population québécoise fait les frais. Malheureusement, ce n'est pas une
surprise pour personne, aucune organisation de travailleur ou d'administrateur
du réseau, aucun groupe de pression, aucune commission, aucun spécialiste
n'avait réclamé cette réforme. C'est plutôt le contraire, en fait, l'écrasante
majorité des mémoires déposés en commission parlementaire, lors de l'étude du
projet de loi 10, dénonçait la direction prise par le Parti libéral.
Le Parti libéral d'aujourd'hui tente de
nous faire la leçon en nous parlant de décisions basées sur la science. Or,
voici ce que disaient les professeurs du département d'administration de la
santé de l'École de santé publique de l'Université de Montréal à propos du
projet de loi 10. Les signataires de ce mémoire sont d'accord avec les
objectifs poursuivis par le projet de loi. Toutefois, ils questionnent
sérieusement l'efficacité des mesures qui y sont proposées. Ils sont d'avis
qu'il existe peu ou pas de données probantes appuyant ces mesures. Au
contraire, les connaissances scientifiques actuelles permettent de croire que
ces mesures vont amplifier et non réduire l'importance des problèmes ciblés par
le projet de loi. Les données probantes semblent favoriser une réforme du
système de santé qui va dans une direction très différente, voire opposée à
celle suggérée. Même son de cloche du côté de l'Association médicale du Québec.
L'AMQ s'inquiète du caractère extrêmement centralisateur de la prise de
décision vers le ministère et non une prise en charge populationnelle. Cette
poussée centralisatrice va à l'encontre d'une tendance lourde qu'on observe
dans l'ensemble des systèmes de santé occidentaux. En effet, les modes de
fonctionnement privilégiés sont ceux qui rapprochent la prise de décision des
milieux cliniques où se donnent les services de santé et non ceux dont les
prises de décision se font à un niveau gouvernemental.
Les libéraux parlent d'improvisation et de
volte-face, est-ce qu'ils se rappellent que la réforme ne faisait même pas
partie du programme politique du Parti libéral lors de la campagne électorale
de 2014? Le projet de loi 10 a été déposé le 25 septembre 2014, un projet de
loi gigantesque de 165 articles. En cours d'examen, il y a plus de 200
amendements qui ont été apportés par le gouvernement lui-même. C'est un signe
évident d'improvisation et de...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : ...est-ce que notre gestion de la pandémie a
été sans faille? Absolument pas. Est-ce que nous avons dû apporter des
correctifs en cours de route? Certainement. C'est là la marque d'un
gouvernement qui agit avec sagesse et qui sait reconnaître ses erreurs. Je suis
certaine que la majorité des Québécois et des Québécoises remercie le ciel que
la pandémie ne se soit pas produite sous un gouvernement libéral. Tout comme
mon collègue de Rousseau, je me souviens d'une certaine gestion lamentable,
d'une certaine tempête de neige où les citoyens sont restés bloqués sur
l'autoroute 13 plusieurs heures. Les Québécois sont certainement mieux servis
par un gouvernement caquiste que libéral. Sur une autre note, monsieur le
Président, il faut garder le moral parce que la pandémie va bien nous lâcher
éventuellement. Nous avons maintenant un calendrier qui nous donne le portrait
des prochains mois que nous entrevoyons tous avec optimisme.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, Mme la députée. Je cède maintenant la
parole au député du troisième groupe d'opposition, le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci beaucoup,
monsieur le Président. Alors je remercie le député de Nelligan de nous
permettre de débattre aujourd'hui, je remercie le ministre de sa présence, les
députés du gouvernement, également, mon collègue de Rosemont. J'ai beaucoup à
dire dans le peu de temps qui m'est imparti, mais je vais quand même commencer
en faisant une parenthèse, comme mes collègues, en exprimant le fait que je
partage entièrement le point de vue exprimé et l'indignation face aux
déclarations d'entrée du ministre qui nous impute cette volonté d'appuyer la
violence des gestes ou des propos haineux, la prise des armes. Ce sont des
accusations qui sont gratuites et infondées, et je lui donnerai, moi aussi, le
temps de réagir, suite à mon intervention, pour corriger le tir.
Cela dit, il a poursuivi son propos, le
ministre, en nous appelant à la collaboration, et je pense que c'est ce qu'on a
tenté de faire pendant toute la gestion de la pandémie des 20 derniers mois. Et
je n'emploierai pas les quelques minutes qui sont à ma disposition, là, pour
faire le procès du gouvernement non plus. Il y a eu effectivement des
volte-faces, il y a eu des décisions qui ont pu paraître incohérentes, il y a
eu des reculs. Il y a eu des essais-erreurs et, jusqu'à un certain point, on
peut le comprendre, et j'en ai toute une liste. On a aussi des propositions,
j'en ai 30 ici, que j'ai recensées durant les derniers mois, qui ont été déposées
par le Parti québécois.
• (11 h 30) •
Ce que je veux surtout dégager, c'est
quelques grandes constances dans la gestion de la pandémie, et ça, je pense que
beaucoup de Québécois partagent ce point de vue là, c'est cette confusion entre
la politique et la santé publique, toute la question de l'indépendance de la
santé publique, l'absence d'avis, de publication, de recommandation qui
permettrait justement à tous de comprendre les gestes qui ont été posés par le
gouvernement, alors qu'on pouvait se demander pourquoi telle et telle décision,
pourquoi tel et tel recul. L'absence surtout de débat public sur les décisions
qui ont été prises. La suspension des règles démocratiques de l'Assemblée
nationale depuis maintenant plus de 20 mois, et donc à travers l'urgence
sanitaire, donc... également toute la question des indicateurs, des critères
précis qu'on a eus... de réclamer de la part de la santé publique et du
gouvernement pour appuyer les décisions qui étaient prises.
L'exemple le plus récent, évidemment,
c'est le calendrier qui a été déposé, quelques jours auparavant, on disait: Il
est impossible de le faire. Et, tout d'un coup, il est possible de le faire
avec des dates précises sans qu'on connaisse précisément les facteurs qui ont
permis au gouvernement de prendre des décisions claires avec des dates fixes et
précises inscrites au calendrier. Et ça, je pense que c'est la clé de l'énigme
qui demeure, et c'est la raison pour laquelle je veux être constructif et faire
des propositions. Nous devrons, comme élus, on devra s'attendre... on doit
s'attendre à ce qu'il y ait véritablement un bilan de la pandémie, des
décisions qui ont été prises à travers les différentes vagues. Et c'est à
travers une enquête publique et indépendante qu'on devra le faire, faire
l'examen de cette période de crise si longue et inédite au Québec, ça me
semble…
11 h 30 (version non révisée)
M. Arseneau :
...absolument incontournable. Et cette proposition là, elle sert à une chose
principalement, à s'assurer que les bonnes décisions qui ont été prises, bien,
qu'on les retienne pour une prochaine crise, et celles qui ont été plus
malheureuses, bien, qu'on ne les prenne pas et qu'on se prépare en conséquence
d'une prochaine crise.
La deuxième proposition très concrète et
constructive que je veux faire au ministre, c'est d'instituer un débat dès la
semaine prochaine, un débat immédiat sur la levée de l'urgence... de l'état
d'urgence sanitaire, un débat sur le passeport vaccinal. Il a mentionné tout à
l'heure que peut-être que les partis d'opposition n'étaient pas tout à fait en
faveur de cette mesure là. Le débat sur le passeport vaccinal a été confisqué
aux élus de l'Assemblée nationale. La première fois qu'on en a fait la demande,
c'était en février dernier. Québec solidaire avait proposé un mandat
d'initiative. Nous avons appuyé cette demande-là. On nous l'a refusée à deux
reprises en commission parlementaire. En juillet, on a évoqué l'idée, on a
demandé un débat. Et finalement ça nous a été imposé en septembre, sans aucun
débat.
Aujourd'hui, le ministre dit: Le passeport
sanitaire devra continuer, il est là pour rester. Pourtant, le directeur de la
santé publique dit : Jusqu'à nouvel ordre... Un directeur de la santé
publique de la Gaspésie dit: Ça n'a plus sa place, ce n'est pas utile pour
contrer la propagation. Le débat, il est nécessaire.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, monsieur le député. Monsieur le ministre.
M. Dubé : M. le
Président, j'ai, j'ai dit au début de ma présentation que je voulais aussi bien
expliquer aux Québécois... On est tellement habitués d'avoir le masque qu'on
finit par l'oublier. J'ai dit au début de ma présentation qu'il était important
pour les Québécois de voir ce qu'on avait fait pour la pandémie, mais il est
aussi important de voir ce qu'on avait fait en dehors de la pandémie. Parce
que, pendant la pandémie, on continue d'avoir besoin de gérer un réseau de la
santé. Et ici je pense qu'il est important de faire la différence, monsieur le
Président, entre ce qu'on fait sur l'urgent, l'urgent étant la pandémie, mais
aussi ce qui est important pour faire justement avancer notre réseau de santé,
qui a besoin d'amour.
Alors, je vais donner des exemples de ce
qu'on a réussi à faire, monsieur le Président, dans le peu de minutes qu'on a
aujourd'hui. Mais, sur ce sujet-là, je pense qu'il est important que les
Québécois comprennent que, pendant qu'on gérait la pandémie, il a fallu faire
avancer notre réseau de santé. Puis, je vais le donner dans nos quatre thèmes
que vous allez entendre... nous entendre souvent... sur des ressources
humaines, sur les données, sur les systèmes informatiques, mais aussi sur la
modernisation de nos infrastructures, et quelques autres sujets.
D'abord, sur les ressources humaines,
monsieur le Président, on a travaillé depuis le début de notre mandat autant
pour améliorer nos relations avec les médecins spécialistes, avec les omnis,
mais surtout aussi pour avoir un meilleur contrôle sur la rémunération. On n'a
pas fini notre travail, mais on a fait beaucoup d'avancées. On a réussi à avoir
une entente avec les médecins spécialistes. Et, comme vous le savez, on
travaille sur le projet de loi no 11, puis... encore une fois pour les
omnis. Puis j'apprécie la vision qu'on a eue de l'opposition, je le mentionne.
Mais aussi on a fait des règlements
importants sur l'Ordre des infirmières. On a fait le p.l. no 41, j'en
avais parlé un peu plus tôt, avec les pharmaciens. On a donné beaucoup plus
d'autonomie aux hygiénistes dentaires. Ça, c'était un élément qui était
excessivement important avec le p.l. no 29. Ma collègue au Conseil du
trésor a réussi à régler toutes les conventions collectives dans un contexte
difficile de pandémie. On a fait des offres différenciées à des gens, qui
n'étaient pas un concept facile à faire appliquer avec les syndicats. On l'a
fait pour les préposés aux bénéficiaires, on l'a fait pour les professeurs, on
l'a fait pour les infirmières. Je pense qu'on peut saluer le travail qui a été
fait malgré la pandémie. On a mis en place durant la cinquième vague des
primes, mais aussi des conditions. Parce que je suis d'accord avec le député de
Rosemont, ce n'était pas juste une question de primes, c'était une question
de... ce qui nous était demandé, c'est d'avoir un meilleur environnement de
travail-famille, un meilleur niveau de sécurité. On a répondu à plusieurs des
demandes de nos syndicats. Moi, j'ai une table intersyndicale à toutes les deux
semaines avec les grands représentants des syndicats. Je pense qu'on a été
capables de faire avancer nos ressources humaines malgré la difficulté de la
pandémie.
Sur les données, j'aimerais rappeler aussi
aux gens que, malgré la pandémie, on a été capables, parce qu'il y avait
l'urgence des mesures sanitaires, d'avoir accès à des données qu'on n'avait
pas, que le ministère n'avait pas. Et c'est pour ça, lorsqu'on va lever les
mesures sanitaires avec le projet de loi, il va falloir s'assurer de cette
transition-là...
M. Dubé : ...les données
qui nous permettent de gérer, ce qu'on n'avait pas lors de la première vague.
Puis je le dis à mes collègues qui ont très hâte, je suis certain, de regarder
le PL 19, le PL 19 qu'on a déposé juste avant les fêtes. C'est un projet de loi
où le Ministère a fait un travail énorme pour montrer le défi qu'on a avec les
données. C'est plus de 200 articles. Alors, j'ai très hâte qu'on puisse
maintenant discuter avec mes collègues sur la transformation des données.
Sur les systèmes informatiques qui sont
complémentaires aux données, on aura dans les prochaines semaines à présenter
notre plan, le plan de la santé qui l'expliquera. Il y a un travail énorme qui
a été préparé par les gens du ministère, avec lesquels j'ai eu... j'ai passé
beaucoup de temps au cours des dernières années. J'ai très hâte de pouvoir le
présenter.
Puis, je terminerais sur le quatrième bloc
parce que je vais manquer de temps. Mais on a travaillé, puis je pense que le
député de Maisonneuve-Rosemont le reconnaît, sur plusieurs investissements dans
nos infrastructures. Et je pense entre autres à son hôpital préféré,
Maisonneuve-Rosemont. Finalement, il y a une décision qui a été prise. Mais je
pense à Saint-Jérôme, je pense à Jonquière, je pense à Lévis, à Thetford Mines,
à Gaspé, à Charles-Lemoyne, Santa Cabrini, Lachine et notre annonce sur
l'hôpital de l'Outaouais. Alors, j'aimerais dire, monsieur le président, qu'on
a continué malgré la pandémie. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le ministre. Madame la députée de Roberval.
Mme Guillemette : Merci,
Monsieur le Président. Le député nous invite... Le député de Nelligan, en fait,
nous invite aujourd'hui à parler du manque d'anticipation, de notre gestion en
pandémie, en fait, de la gestion du gouvernement. Ce n'est pas la première fois
que les oppositions nous appellent à débattre sur ce sujet. Je peux vous dire
que depuis la dernière fois, depuis les dernières fois, je dirais même, la
situation demeure inchangée. On est toujours en pandémie et on est toujours en
état d'urgence, ce qui fait que... Puis il faut demeurer agile. C'est important
d'être à l'affût. On doit pouvoir prendre des mesures adaptées à l'évolution de
la situation de la pandémie. Ça implique parfois des changements de direction,
comme on a pu le voir, là, durant le temps des fêtes.
Malgré ça, je ne crois pas qu'on puisse
dire que le gouvernement ait manqué d'anticipation ou ait manqué
d'incohérence... ait manqué de cohérence dans sa gestion, surtout si on prend
en compte le contexte. Il ne faut jamais oublier le contexte et la situation
que l'on vivait à l'instant où les décisions ont été prises. Le
29 septembre dernier, lors d'un débat d'une motion de la députée de
Maurice-Richard, j'avais rappelé l'imprévisibilité de la pandémie. Et comme je
l'avais souligné lors de ce débat, personne n'aurait cru que notre système de
santé, qu'on savait si fragile, puisse tenir si longtemps dans les conditions
qu'on a vécues qui étaient si difficile. Je crois que ça témoigne vraiment du
travail d'un gouvernement qui a su agir pour protéger le système au bénéfice de
tous les citoyens du Québec.
• (11 h 40) •
J'ai pu parler de notre plan lors de mon
allocution du 10 novembre dernier également. Je soulignais que l'objectif
à court terme était la lutte contre la pandémie, mais qu'à plus long terme, il
y avait l'ambition de renforcer notre système de santé de façon généralisée et
pérenne, de manière à ce qu'il soit prêt à faire face à n'importe quel défi. Et
ça, j'appelle ça de la cohérence et de la prévisibilité. On pense au recrutement
massif des PAB qui auront un impact, là, au-delà de la pandémie. Donc, on pense
aussi à l'identification des gestionnaires responsables dans chaque CHSLD. Et
chez nous, les gestionnaires ont décidé de nommer également dans chaque centre
hospitalier un gestionnaire et de ne pas attendre. Ils l'ont fait dès
maintenant.
Donc, au-delà des mesures présentes dans
le plan, on a travaillé sur plusieurs mesures législatives pour transformer le
système de santé, et ce, en pleine pandémie, Monsieur le Président, là. Le
ministre Carmant travaille sur la réorganisation de la pandémie. On a adopté
une loi et une politique pour soutenir et reconnaître les proches aidants qui
ont été tellement importants. Leur travail a été mis en lumière pendant ces
moments-là. Sans oublier le plan d'action en santé mentale que notre collègue a
déposé dernièrement. En plus, on a tenu des consultations et la Commission sur
les soins de fin de vie, tout ça en pleine pandémie.
On a fait plus en trois ans de pandémie
que les anciens gouvernements en 15 ans en santé. Après ça, on nous dit
qu'on manque d'anticipation et de cohérence. Bien, moi, je serais gênée, M. le
président. Ce que j'appelle de la cohérence, c'est de saisir des faiblesses
pour...
Mme Guillemette : ...pour en
faire des... pour les améliorer. On a su capitaliser sur l'opportunité offerte
par la pandémie.
Donc, le député de Nelligan siège avec
nous au projet de loi 11, comme l'a mentionné le ministre. L'opposition
présente une belle écoute de notre ministre puis il contribue aux discussions.
On a eu l'occasion d'échanger, et ça se fait en toute collégialité. Je le dis,
encore une fois, c'est possible de le faire en toute collégialité, ça prend la
collaboration de tout le monde. Il faut améliorer notre système de santé, et on
a besoin de tous pour le faire. Donc on le fait... on fait tout ça en parallèle
maintenant de la pandémie. Je crois que ça démontre notre volonté sincère de
moderniser notre système pour la population, mais aussi pour le respect des
gens qui y travaillent. On parle de prendre soin de notre monde, mais ça
commence là. C'est un travail colossal, mais nécessaire. C'est les preuves que
nous anticipons les défis de demain et que nous avons une vision cohérente de
notre système de santé. C'est quelque chose qui va bénéficier à tous les
Québécois et les Québécoises. La population mérite un système de santé de
qualité. Mon collègue va déposer son plan dans les prochaines semaines. La
population sera en mesure de juger de notre cohérence et de notre capacité à
gérer ces situations. Merci, monsieur le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, madame la députée. Monsieur le
député de Nelligan, il vous reste une minute avant qu'on arrive à la
conclusion.
M. Derraji : Une minute avant
la conclusion, c'est ça?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Derraji : Merci, monsieur
le Président. Je vais répéter une autre question, monsieur le Président, parce
que je n'ai pas eu, encore une fois, de réponse. Est-ce que le ministre de la
Santé va dévoiler l'ensemble des contrats octroyés avant la prochaine élection?
Il le sait très bien, les dispositions de l'état d'urgence sanitaire, il nous
est impossible d'avoir accès aux contrats conclus entre l'ensemble des
établissements de santé dans le cadre de la pandémie.
Autre chose, on parle beaucoup de l'achat
d'équipements... On parle beaucoup d'achats d'équipements et de protection
individuelle. Vous avez tous vu le dossier litigieux en cour présentement.
Donc, les gens se posent beaucoup de questions, et j'ai moi-même reçu beaucoup
de questions par rapport aux contrats octroyés par le ministre.
Et je vais terminer par les sondages et ce
qu'il va dévoiler, le tout parce qu'au bout de la ligne, il s'agit de l'argent
des contribuables. Merci, monsieur le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, monsieur le député.
Monsieur le ministre, une conclusion pendant 10 minutes, votre conclusion
à vous.
M. Dubé : Très bien, monsieur
le Président. Écoutez, je vais commencer parce que j'ai eu une demande très
claire des trois représentants de l'opposition. Je suis content d'entendre que
les oppositions et nous, on est sur la même longueur d'onde en ce qui... de
condamner le recours à la violence. Alors, je veux vous le dire. Puis si mes
propos ont été blessants, ce n'était pas mon intention. Mais je veux juste...
le message que je voulais passer, c'est qu'en ce moment, on a besoin de
travailler ensemble parce que les Québécois ont besoin de voir qu'on travaille
ensemble. Alors j'apprécie beaucoup votre demande et je passe à l'action pour
vous dire que je m'excuse. Et je pense qu'il est important que les Québécois
voient qu'on va travailler ensemble pour se sortir de cette foutue pandémie. Et
une chose que vous me connaissez, je vais continuer de collaborer avec les
oppositions. On l'a vu, quand on travaille ensemble... Puis on l'a vu plusieurs
fois, on a parlé de p. l. 11 beaucoup dans les dernières semaines. Moi, je vois
ce qui nous reste à faire au niveau de l'aide médicale à mourir. On a déposé un
projet de loi. On a des défis incroyables en santé. Et je reconnais la
compétence spécifique du député de Nelligan qui a une formation en santé, avec
son bagage. Je reconnais l'expérience non seulement médiatique du député de
Rosemont, mais j'ai vu, incluant celui des Îles de la Madeleine, des questions
qui sont toujours à propos lorsqu'on est en commission parlementaire. Je
comprends que ce n'est peut-être pas toujours possible de le faire de cette
façon-là au salon bleu, mais encore une fois, je suis ouvert aux suggestions.
Et je pense que, dans les prochaines semaines, on pourra se donner encore la
chance de collaborer ensemble.
Maintenant, j'aimerais aussi profiter,
dans les quelques minutes qu'il me reste, pour remercier le député de Nelligan
de nous avoir donné l'opportunité de revenir sur tout ce qui a été fait durant
la pandémie, parce que je pense que... Puis je vais vous dire, monsieur le
Président, quand je me suis préparé avec mes collègues, ici, que je salue, les
gens du cabinet, les gens du ministère...
M. Dubé : ...mes collègues
députés qui sont ici par ce beau vendredi matin, quand on a fait la somme de
tout ce qu'on a fait, parce que c'est ça que j'ai fait ce matin, on a manqué de
temps. Il y a tellement de choses qu'on a faites, monsieur le Président, que je
me suis dit: Mon Dieu, c'est incroyable tout ce qui a été fait, puis je suis
content qu'on ait eu l'opportunité d'être capable de l'expliquer aux Québécois.
Parce que là on sort la cinquième vague, c'est difficile, on le reconnaît,
mais, mon Dieu, qu'il y a des choses qui ont été faites. Alors, je pense que de
nous avoir donné cette opportunité-là de revenir sur toutes nos actions, je
pense que ça va rassurer les Québécois de voir que ça a été un gouvernement
d'action. Maintenant, et ça, je le dis, j'écoutais ma collègue tout à l'heure:
Est-ce que ça a été une gestion parfaite? Non, tous les gouvernements ont des
enjeux, tous les gouvernements ont une situation x lorsqu'ils arrivent, leur
rôle, c'est de faire évoluer les choses. Je pense que le premier ministre l'a
dit souvent: À chaque jour, on fait notre possible. On a posé beaucoup
d'action, les Québécois nous ont appuyés, mais je vais vous dire que le travail
va continuer.
Un petit mot sur le projet de loi 11. Je
pense que, justement, pendant qu'on était en pandémie, les Québécois, le projet
de loi 11, pour les gens qui nous dit nous suivent ce matin, c'est important de
le dire, c'est de dire que, pour la question des médecins de famille, la prise
en charge de première ligne, et ce n'est pas juste une question de médecin de
famille, on va en parler lorsqu'on fera l'étude article par article, c'est
important qu'on ait une amélioration de la première ligne, mais pas uniquement
par les médecins, et ça, je pense que c'est une belle évolution de notre
discussion que nous avons eue lors de la commission parlementaire. Je veux le
mentionner, parce que c'est le genre de projet qui, malgré la pandémie, doit
continuer d'avancer si on veut donner un meilleur système puis, encore une
fois, je le dis, une collaboration exemplaire de la part de l'opposition, je
veux le mentionner.
Maintenant, je nous donne un défi, je l'ai
dit tout à l'heure, sur le p.l. 19. Un des problèmes majeurs qu'on a eus durant
la pandémie et quand je suis arrivé à la fin juin 2020, le premier ministre, la
première chose qu'il m'a dit: S'il vous plaît, faites quelque chose avec les
données. On a été obligé de gérer la première vague avec un manque complet de
données. Puis, je dois vous dire que, depuis maintenant presque un an et demi,
les gens du ministère ont fait un effort pour nous faire des tableaux de bord,
que vous voyez un peu tous les jours sur les réseaux sociaux, mais on a des
tableaux de bord beaucoup plus détaillés que ça, pour se connecter sur des
systèmes qui sont vieillots, mais au moins, on est connectés sur peut-être 60%,
70% de l'information. Mais on a encore beaucoup de choses à faire pendant qu'on
change des systèmes, donc on a trouvé une façon, mais on s'est rendu compte,
c'est qu'il était important d'avoir accès à ces données-là. Et je vous le dis,
quand vous me demandez quand est-ce qu'on va faire le projet de loi pour être
capable d'enlever les mesures d'urgence, on a un enjeu majeur, majeur de
trouver l'équilibre de ce qu'on va garder comme information qui n'était que
disponible en raison des mesures d'urgence. Je sais que c'est peut-être
difficile à croire, là, qu'un gouvernement doit, par décrets, forcer le
ministère à nous donner de l'information ou un établissement ou une location.
• (11 h 50) •
Ça semble incroyable, mais la loi, la fameuse
LSSSS, la Loi de la santé a été bâtie dans les dernières années, où on avait
des dossiers de papier, et on ne pouvait pas transférer les dossiers papier
parce que les gens avaient peur que leur dossier soit lu par quelqu'un d'autre.
C'est de ça, dont on parle, là, on ne parle pas juste des fax, là, on parle
d'une loi de la santé qui a besoin d'être mise à jour avec les données modernes
qu'on a aujourd'hui. Puis, encore une fois, si on a la même collaboration avec
l'opposition, qu'on a eue, dans les derniers mois, sur certains projets de loi,
moi je pense que, lorsqu'on va déposer le projet de loi 19 sur les données, les
gens vont se rendre compte qu'on doit passer à une autre étape en termes de
gestion de réseau de santé. Alors ça, pour moi ..., et c'est pour ça que
j'insiste beaucoup et que j'étais prêt à faire les remarques que j'ai faites au
début.
Sur la question maintenant, je dirais, de
façon plus générale, sur le reste de la pandémie, d'accord, j'aimerais que les
Québécois voient qu'il est possible... puis, tout à l'heure, j'entendais le
commentaire de dire, lorsque j'ai dit que le passeport vaccinal était là pour
rester, j'ai bien dit, dans la même phrase...
M. Dubé : ...je vais
l'expliquer au cours des prochaines semaines, quand on aura la chance de
parler, qu'il y aura peut-être une sixième vague. Est-ce qu'on aime ça,
entendre ça, aujourd'hui? Non, mais quand je vois, aujourd'hui, après tous les
efforts qui ont été faits de la vaccination, etc., je pense que les Québécois,
puis c'est pour ça qu'on a lancé la nouvelle plateforme ce matin, on doit
apprendre à faire avec un virus. Je le répète, il y a encore 150 à
200 personnes qui rentrent à l'hôpital tous les jours parce qu'ils
viennent d'attraper des virus.
Alors quand j'ai parlé que le passeport
vaccinal est là pour rester... Est-ce que la santé publique va nous
recommander... J'espère dans quelques semaines de dire si on peut le suspendre
parce que ça va mieux. Mais est-ce qu'on pourrait le rétablir si jamais on
était pris avec une autre vague? C'est ça qu'il faut penser. Il faut penser
qu'on a réussi à développer des outils qui ont permis, lors de pandémies,
d'être capable de continuer à vivre. Puis je pense que les Québécois l'ont
démontré, qu'ils étaient d'accord avec un passeport vaccinal.
Je sais qu'on a pu le développer très
rapidement, encore une fois, mais je pense qu'on aura ces discussions-là pour
le futur. Est-ce qu'on pourra rétablir ces outils-là si on en a besoin? C'est
ça qu'il faut être capable d'avoir des discussions non seulement avec la Santé
publique. Puis, je pense qu'on doit saluer l'expertise qui nous a été amenée,
notamment, avec la venue du docteur Boileau, de regarder beaucoup la science et
de s'assurer que chacune des décisions sont prises à la lumière de la science.
Je dirais aux Québécois aujourd'hui qu'ils
nous écoutent, je pense qu'on a pu démontrer que notre gouvernement, malgré
peut-être, je dirais, les insatisfactions normales de l'opposition, et je le
dis avec beaucoup de candeur, va continuer d'être à l'écoute. Il y a eu
beaucoup de choses qui ont été dites. Moi, je me rappelle des appels qu'on a
eus au téléphone avec vous, avec le premier ministre. On a écouté les
commentaires, on va les tester avec nos gens de la Santé publique. Puis on
s'ajuste.
Alors, souvent, ça peut être perçu que la
mesure n'est pas appliquée immédiatement. Mais je me souviens, entre autres, du
chef de la deuxième opposition qui nous parlait de regarder le communautaire.
On a travaillé beaucoup plus avec le communautaire dans le dernier mois. Et ça,
ça vient justement de suggestions qu'on a eues lors de ces échanges-là.
J'aimerais terminer, moi aussi, sur une note très positive. Merci beaucoup, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, monsieur le ministre. Alors, la conclusion de cette
interpellation appartient au député de Nelligan. Je cous cède la parole.
M. Derraji : Merci,
Monsieur le Président. Écoutez, je pense que je viens de retrouver le ministre
de la Santé que j'ai connu, que je... et que je connais. Je ne pense pas que je
me trompe de jugement. Je tiens à vous remercier pour... d'avoir présenté des
excuses. Parce que je vous invite juste à voir ce que les trois, ce que mes
collègues, on a dit au point de presse aujourd'hui. C'est très, très clair,
avec un ton très constructif par rapport à l'appel au calme parce qu'on est
tous des gens responsables. On a des enfants aussi, on est des papas aussi et
des grands-pères aussi dans cette Assemblée, et l'intérêt de tous les Québécois
nous préoccupe.
Vous avez à la fin de votre... de vos
commentaires... J'ai... Je pense que vous avez, d'une manière indirecte, je ne
dirai pas accepté, mais démontré la pertinence de cette rencontre aujourd'hui
parce que, un, vous avez eu l'occasion de parler de ce que vous avez fait. Je
ne vais pas revenir sur les réalisations parce qu'il y a beaucoup... Il y avait
beaucoup d'interventions. C'est vrai, il y avait beaucoup d'interventions depuis
le début. La première vague, il y avait des questions sur les équipements.
Et aujourd'hui le rôle de
l'interpellation, monsieur le président, c'est parce que j'ai comme
l'impression que... J'avais ce sentiment comme on ne doit pas faire cette
interpellation. Au contraire, le ministre de la Santé vient de déclarer que sur
sa table il y a une hypothèse d'une autre vague, ce qui est très bien. Il doit
être en mode préparation par rapport à cette vague. Bien, c'est justement
l'essence pour quoi je voulais le rencontrer aujourd'hui. Parce que depuis la
perte du contrôle au mois de décembre, et vous avez tous vu ce qui s'est passé
par la suite, le gouvernement essayait de reprendre ce contrôle. Le contrôle a
été perdu. Et vous savez, monsieur le président, pour moi...
M. Derraji : ...des
personnes qui font la ligne d'attente à l'extérieur dans mon comté, j'ai reçu
des photos, pendant une heure à moins 20, ils n'arrivaient pas à avoir accès à
leur test PCR. Excusez-moi, cher collègue, c'est un échec. Ce n'est pas au
Québec qu'on doit vivre cela. Vous pouvez continuer à parler de l'aide médicale
à mourir. Vous pouvez me ramener l'autoroute 13. Vous pouvez me parler de
tout ce que vous avez évoqué, c'est votre choix. Moi, je me limite à la
prochaine vague. Pourquoi? Bien, c'est le premier ministre qui disait vivre
avec le virus. O.K., mais comment on peut vivre avec le virus? Et c'est là où
je disais au début... très simple de vivre avec le virus, mais il y a des
choses à suivre. Et gérer une pandémie, on le sait, c'est quoi. C'est les
tests, traçage, isoler, vaccination maintenant et les médicaments. C'est ça le
but.
Aujourd'hui, je suis venu, en mode très
constructif, dire au ministre de rassurer les Québécois. Je comprends qu'au
début c'était comme une attaque personnelle et une attaque aux groupes de
l'opposition par rapport à un climat que probablement... Mais le... ne peut pas
toujours marcher, monsieur le Président. Le... c'est l'affaire de quelques
personnes qui savent jouer. Et eux, ils jouent avec le feu. Ce n'est pas mon
rôle et ce n'est pas le rôle de mes collègues, que je côtoie depuis un bout de
temps. Et je sais aussi que le ministre veut changer les choses. Bien, s'il
veut changer les choses, c'était ça le but aujourd'hui.
Le but aujourd'hui, c'est que je suis venu
lui dire: Il y a des problèmes, monsieur le ministre, au niveau de la
distribution des tests rapides partout au Québec. Et vous allez m'entendre
chaque jour vous le rappeler. Ce n'est pas vrai. J'ai des preuves, monsieur le
ministre. J'ai des preuves que ça ne marche pas. Donc, vous voulez continuer à
ne pas écouter ce que les gens disent? C'est votre choix. Les tests PCR, on
doit augmenter la capacité. Vous savez pourquoi? Il a mentionné que je connais
un peu le domaine, mais, M. le Président... Un des médicaments... si on n'a pas
un test PCR, on ne peut pas agir. C'est un antiviral. Et un antiviral, c'est la
première ligne. Est-ce qu'on a commencé la campagne de promotion au niveau de
la première ligne?
Moi, je ne veux pas vivre une mauvaise
expérience avec une sixième vague. Le ministre de la Santé parle du passeport
vaccinal. Ce n'est pas le propos aujourd'hui. Aujourd'hui, je veux revenir à la
base de la gestion de pandémie. C'est ce que je disais au début. C'est quoi,
gérer une pandémie? C'est la base de la gestion d'une pandémie. Et, quand je
dis: C'est simple, la gestion d'une pandémie, ce n'est pas dans la simplicité.
N'interprétez pas le mot "simple", que c'est simple, la simplicité.
La gestion de pandémie, l'historique des pandémies... et l'histoire nous a
enseigné comment gérer une pandémie, surtout avec des vagues et des vagues. Il
n'y a personne, un vrai scientifique, qui va vous dire qu'une pandémie, c'est
une seule vague. Et parfois, quand je dis... et quand je vois, le premier
ministre parler des pandémies que... qui l'a vu venir? J'invite ses conseillers
à lui donner des cours d'histoire sur les pandémies. Ce n'est pas vrai. Une
vague, c'est... Une pandémie, c'est des vagues et des vagues.
Et aujourd'hui, je suis venu pour dire au
ministre: Oui, travaillons ensemble. Comment je peux aider, monsieur le
ministre? Je n'ai aucun problème. Je ramène des problématiques, est-ce qu'il...
Il a les moyens de les corriger. Est-ce que vous allez corriger la distribution
des tests rapides au niveau des entreprises? Voilà une bonne proposition. Allez
-vous agir? Quand?
• (12 heures) •
Parlons de la vaccination de l'entreprise.
J'ai une liste de problèmes. Sur la chaîne... personnel incompétent qui gère
les stocks, qui n'est pas formé pour, que j'ai reçu des gens de la Santé
publique. Voilà des faits. Parlons des contrats, monsieur le Président.
La transparence, c'est très important dans
notre démocratie. Sinon, pourquoi on est élus? Bien, faisons cette discussion
dans un café. Il n'y a pas de reddition de compte. Faisons cette discussion
autour d'un bon repas demain pour voir le match du Super Bowl. On n'a pas de
reddition de comptes. On est élus pour donner des redditions de comptes au
peuple. On doit donner des réponses au peuple. Le peuple québécois attend de
nous des réponses. Et c'est pour cela je suis venu aujourd'hui poser ces
questions au ministre.
J'ai bien aimé sa réponse, pour une fois,
ça a été très clair, au niveau des médicaments. Mais, s'il vous plaît, agissez très
rapidement. Parce que j'ai des exemples de ce que l'Alberta est en train de
faire, des ambulanciers équipés. Là, vous voulez être en avant de la parade?
Voilà une bonne proposition. Voilà. Travaillons ensemble, aucun problème, M. le
ministre. Comment on peut au moins rattraper le retard versus l'Ontario et
l'Alberta par rapport aux médicaments? Monsieur le Président, vous savez ce que
l'Ontario a fait...
12 h (version non révisée)
M. Derraji : ...par rapport à
des médicaments, il y a déjà un projet pilote. Vous voulez savoir les
résultats? 71 % moins d'hospitalisation, 71... 72 % moins de décès.
On est, monsieur le Président... Je parle aujourd'hui parce que, moi aussi, je veux
vivre avec le virus. Moi aussi, je suis tanné, comme la majorité des Québécois,
d'être confiné et reconfiné. Quand j'ai dit au ministre que travailler
ensemble, il y a une liste de choses... Et j'ai entendu les collègues...
proposer d'autres propositions. Mais il faut agir, il ne faut pas attendre
parce qu'attendre ça coûte des vies, et on l'a vu. Je ne veux même pas revenir
sur le débat de la surmortalité, les nombreux décès qu'on a eus. Je ne veux
pas... ne plus me comparer avec l'Ontario. Je suis tanné qu'on se compare avec
les pires. Je veux qu'on soit les meilleurs. Et pour qu'on soit les meilleurs,
monsieur le Président, il y a des éléments à mettre en place. Et les éléments à
mettre en place, c'est ce que je voulais proposer aujourd'hui au ministre. Et
j'espère, il a tout entendu aujourd'hui. Et il sait très bien que ses experts
lui disent ce qui s'en vient, et il est au courant. C'est pour cela qu'il veut
maintenir le passeport vaccinal, il vient de le dire. Bien, j'espère, monsieur
le Président, parce que le passeport vaccinal, il était là au mois de décembre,
et on l'a échappé. Et j'espère qu'on va me parler de plus d'outils et de
mesures que le passeport vaccinal les prochains jours. Et un des éléments
majeurs, c'est la présence des protocoles au niveau de nos CIUSSS le plus tôt
possible, surtout, surtout par rapport aux produits qui existent. Et au niveau
de l'antiviral, c'est la disponibilité au niveau de la première ligne et former
les gens et avoir une bonne campagne de promotion. Ça, c'est ce que les gens du
terrain nous disent et nous partagent.
Monsieur le président, j'étais toujours de
l'école de travailler pour le bien de l'ensemble de la population. Je vais
continuer à le faire. Et je remercie le ministre qui a présenté ses excuses à la
fin parce que je veux qu'on continue dans ce climat de collaboration, parce
qu'on a beaucoup de choses à faire ensemble. Il a parlé du projet de loi 11,
parlé du projet de loi 19. Mais, monsieur le Président, une chose
extrêmement importante, il faut déconfiner la démocratie. Pour moi, un
gouvernement qui continue à gouverner par sondages et par décrets n'a plus sa
place en 2022. Surtout dans une année électorale, les Québécois doivent avoir
le portrait réel de ce que ce gouvernement a fait avec leur argent et être
transparent. La semaine prochaine, c'est le 100e décret et c'est triste,
et il faut arrêter cela. Merci, monsieur le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, monsieur le député.
Merci à vous tous, là, pour votre collaboration puis votre contribution à cette
interpellation.
Compte tenu de l'heure, je lève la séance.
Et la commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die. Bon
retour dans vos circonscriptions et soyez prudent. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 12 h 5)