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Etude du projet de loi no 44
(Douze heures cinq minutes)
Le Président (M. Laplante): La commission des affaires
municipales se réunit pour étudier article par article le projet
de loi no 44.
Les membres de la commission sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean)
remplacé par M. Gosselin (Sherbrooke); M. Caron (Verdun), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Goldbloom (D'Arcy
McGee), M. Guay (Taschereau), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Roy (Beauce-Sud), M. Shaw (Pointe-Claire), M. Tardif
(Crémazie). Vous me dites que M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) est
remplacé par M. Paquette (Rosemont).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Dubois (Huntingdon), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Saindon (Argenteuil), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Vaugeois (Trois-Rivières) est remplacé par M.
Laplante (Bourassa), M. Verreault (Shefford).
Parmi les membres réguliers de la commission, on me dit qu'il y a
un autre remplacement; M. Mercier (Berthier) remplace M. Brassard
(Lac-Saint-Jean). Je m'excuse, M. Gosselin (Sherbrooke) remplace M. Brassard
(Lac-Saint-Jean).
Est-ce qu'il y aurait un rapporteur à suggérer, s'il vous
plaît? Qui propose le rapporteur?
M. Goldbloom: Le député de Taschereau est d'une
très grande intelligence et est compétent en ces
matières.
M. Guay: ... le député de D'Arcy McGee est trop
bon. En tant qu'adjoint parlementaire, il est douteux...
Le Président (M. Laplante): Comme rapporteur, M. Mercier
(Berthier), ça va?
Une Voix: Oui.
M. Goldbloom: Ah! dommage!
Le Président (M. Laplante): Comme remarques
préliminaires, avez-vous quelque chose à dire avant d'en arriver
aux remarques préliminaires du ministre, M. le député de
D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: Je voulais simplement vous demander, M. le
Président, si vous étiez président, intervenant ou les
deux?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee, c'est parce qu'il y a un moment dans l'étude de cette loi
où je sentirai peut-être le besoin d'intervenir; par
précaution, j'inscris mon nom et je me ferai remplacer comme
président à ce moment-là.
M. Goldbloom: On va vous surveiller.
Le Président (M. Laplante): Je vous remercie, M. le
ministre.
M. Caron: Avant que le ministre parle, ce sera très court.
C'est bien clair que le projet de loi n'a pas été adopté
pour donner une chance aux collègues qui en ont pris connaissance; je
pense que cela a été apprécié. Le ministre a pu
constater que les gens avec qui on a parlé, dialogué,
étaient bien fiers que cela ait été retardé
après la conférence.
M. Tardif: Merci.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
Exposé préliminaire du ministre M. Guy
Tardif
M. Tardif: M. le Président, suite à l'adoption de
ce projet de loi en deuxième lecture et au vote qui a eu lieu en Chambre
en ce qui concerne la troisième lecture...
Le Président (M. Laplante): ... c'était en
deuxième lecture.
M. Tardif: Oui, cela a été voté en
deuxième lecture, d'accord. Enfin, cette nuit blanche que nous avons
passée sur...
M. Goldbloom: L'étude en commission
pléniè-re, l'étude article par article.
M. Tardif: L'étude en commission plénière,
voilà. Ceci m'a donné l'occasion de discuter avec un certain
nombre de représentants du monde municipal, occasion qui avait
déjà été exercée dans la mesure où
j'avais déjà rencontré tous les maires des
municipalités de plus de 50 000 de population.
A tout événement, M. le Président, à
l'occasion de la fin de semaine dernière, j'ai discuté avec un
certain nombre d'entre eux privément et j'ai reçu de l'Union des
municipalités des représentations me demandant le report de la
loi 44 essentiellement pour une raison, c'est-à-dire essentiellement en
raison, disait-on j'ose espérer qu'il n'y a pas d'autres motifs
derrière cela de la difficulté de redessiner une carte
électorale en temps utile et deuxièment de l'augmentation du
nombre de conseillers municipaux. Et comme les deux allaient de pair à
partir du moment où on découpe un certain nombre de quartiers,
tout ceci se tenant, j'ai pris en délibéré la
requête de l'Union des municipalités. J'au aussi, à la
suite des réflexions qui m'avaient été faites, des
discours qui avaient eu lieu au cours de cette nuit mémorable, discours
du député de Bonaventure, discours
du député de Laval, discours du député de
Marguerite-Bourgeoys, où tout le monde se déclarait favorable au
principe de la loi et j'ai les paroles mêmes de chacun d'eux ici,
tout le monde étant pour la vertu à ce moment-là,
j'ai décidé d'essayer de prendre toutes les mesures possibles
pour leur faciliter l'exercice de cette vertu et, en conséquence, de
faire ceci: Le projet de loi 44 était obligatoire, dans sa facture
originale, pour les villes de plus de 100 000 âmes faisant des
élections au mois de novembre prochain. Dans les faits, cela veut dire
que c'est obligatoire pour Montréal et Longueuil. Il était
d'application facultative pour les villes ayant entre 20 000 et 100 000
âmes. Or, il demeure obligatoire pour les villes de Montréal et
Longueuil. Il demeure facultatif pour les villes entre 20 000 et 100 000
âmes.
Cependant, pour tenir compte de l'approbation de principe que tout le
monde a donnée sur la nécessité d'en venir à un
financement démocratique de la chose politique municipale et pour
prendre acte du fait qu'un certain nombre de municipalités ont dit
qu'elles n'avaient pas la capacité administrative de préparer une
nouvelle carte, etc., craignant de se voir imposer une carte concoctée
par je ne sais quelle machination machiavélique ou péquiste, j'ai
donc décidé de scinder en deux la partie facultative pour les
villes ayant entre 20 000 et 100 000. Si bien que les municipalités qui
se sont déclarées pour le financement démocratique
pourront se prévaloir de toutes les dispositions reliées au
financement, mais non de celles reliées au redécoupage des
cartes, à l'équilibrage des quartiers et à un certain
nombre de choses reliées à cela.
De sorte qu'une municipalité entre 20 000 et 100 000 pourra,
suivant les amendements que je proposerai tantôt à la commission,
se prévaloir ou bien de toute la loi, comme c'était le cas avant,
ou bien uniquement des dispositions reliées au financement, mais elle ne
pourra prendre uniquement les dispositions reliées aux cartes
électorales. D'ailleurs, on doute qu'il en soit ainsi, qu'il y ait des
municipalités qui ne choisissent que cela. A partir du moment où
on accepte le découpage des cartes et ce que cela implique, il faut
passer à l'autre, parce qu'il y a l'interrelation.
Lorsque au cours du week-end, j'ai informé, devant la demande de
l'Union des municipalités, que j'allais prendre ceci en
délibéré et en discuter au Conseil des ministres mercredi
ceci a été fait c'est la solution de compromis qui
m'appa-raissait la plus acceptable. J'en ai discuté avec le
vice-président de l'Union des municipalités du Québec,
étant incapable de rejoindre le président cette journée.
Celui-ci m'a dit qu'un tel amendement permettrait aux municipalités ou
enlèverait une partie de la pression que la première formule
impliquait pour elles, à savoir de se faire possiblement accuser par une
opposition existante ou potentielle d'être antidémocratiques si
elles refusaient de se prévaloir des dispositions de la loi 44. Alors
que, m'a-t-on dit, en scindant cette partie, il serait possible de ne pas
passer pour antidémocratique, de dire qu'on est d'accord pour se
prévaloir des dispositions reliées au plafonnement des
dépenses, etc., mais qu'on émet des réserves sur le
découpage de la carte et qu'on préfère reporter ceci
à une date ultérieure. (12 h 15)
Donc, cette pression étant enlevée, on m'a dit que ceci
devenait plus acceptable, et en conséquence, encore une fois, des
amendements seront proposés à cette commission. Essentiellement,
voilà le cheminement parcouru depuis le débat en question. Je
croyais utile d'en informer cette commission avant le début de nos
travaux, puisque je crois que ceci met l'étude du projet de loi dans une
autre perspective. Voilà ce que j'avais à dire pour le
moment.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
Remarques de l'Opposition M. Victor C.
Goldbloom
M. Goldbloom: M. le Président, avant de faire un bref
commentaire d'ordre général, j'aimerais poser une question au
ministre. J'étais présent quand l'Union des municipalités,
par le biais de son président, a demandé au ministre de remettre
à plus tard l'étude du projet de loi. Il y a eu certaines
conversations qui ont suivi cette demande publique. Y a-t-il eu des
communications écrites? Si oui, le ministre serait-il disposé
à les remettre aux membres de la commission?
M. Tardif: Non, M. le Président, aucune communication
écrite. Il y a eu échange verbal, face à face, et
communications téléphoniques.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président.
J'aimerais exposer brièvement le point de vue de I'Opposition
officielle. Je suis d'abord heureux que le ministre ait profité de ses
rencontres avec les représentants municipaux en fin de semaine et du
débat prolongé qui a eu lieu pendant une certaine nuit pour
repenser certains aspects du projet de loi, et je crois, au premier abord, en
attendant de voir le texte des amendements que le ministre va nous proposer,
que ce qu'il nous indique maintenant constitue une amélioration au
projet de loi.
Il a dit, avec raison, que plusieurs des opinants, s'exprimant au nom de
l'Opposition officielle, se sont dits d'accord avec le principe du projet de
loi. Je pense que c'est sur ce point que je voudrais offrir une explication,
une précision.
Le titre du projet de loi ne permet pas d en déceler le principe
véritable, le principe fondamental. C'est un titre descriptif: Loi
concernant les élections de 1978 dans certaines municipalités et
modifiant la Loi des cités et villes.
Le ministre a rendu très clair le principe fondamental du projet
de loi, qui est celui de démocratiser davantage... J'ajoute le mot
"davantage", parce qu'il y a quand même des éléments
importants de démocratie dans le régime électoral
actuel dans les municipalités. Mais ce régime, suivant le
principe fondamental de ce projet de loi, serait davantage
démocratisé. Nous sommes, de toute évidence, parfaitement
d'accord avec cet objectif et ce principe.
Quand on commence à disséquer le contenu du projet de loi,
il y a des éléments qui, de toute évidence, font partie de
ce principe indispensable. Il y en a d autres, cependant, qui ne semblent pas
coller aussi précisément à cette considération
indiscutable.
Je m'explique. Le projet de loi nous amènerait à obliger
toutes les municipalités éventuellement... Je reviens sur ce que
je viens de dire, le ministre a indiqué que cet automne il
présenterait un projet de loi général qui rendrait
obligatoire pour les municipalités de 20 000 âmes et plus ce qui
est facultatif dans le projet de loi que nous avons devant les yeux. Je prends
donc ensemble les deux projets de loi, celui que nous connaissons et celui dont
le ministre nous a donné un aperçu pour l'automne.
Je présume donc que l'intention du gouvernement est d'appliquer
ces mesures à toutes les municipalités de 20 000 âmes et
plus...
M. Tardif: Selon la taille.
M. Goldbloom: ... selon la taille. C'est cela. A
l'intérieur de cette perspective, celle d'obliger toutes les
municipalités à faire un découpage raisonnable de leur
carte est tout à fait acceptable et fait partie de cette notion de
démocratisation. Il y a sûrement dans quelques rares cas des
considérations très particulières qui laisseraient une
certaine inégalité entre certains quartiers, comme nous avons le
cas particulier des Iles-de-la-Madeleine au niveau provincial. Mais la
règle générale serait celle d'une taille à peu
près égale pour les quartiers. Nous sommes tout à fait
d'accord sur cela, M. le Président.
Le deuxième élément important, et sans doute le
plus fondamental de tous quand on parle de démocratisation, est le
contrôle des contributions et des dépenses, et la
vérification publique de ces éléments. Là aussi,
nous sommes tout à fait d'accord.
Là où nous sommes moins d'accord, quant à
l'opportunité d'en faire des éléments du principe
fondamental, c'est quand le ministre veut, par le projet de loi, imposer une
augmentation du nombre de sièges à un conseil municipal
donné
II me semble, M. le Président, que, dans une municipalité
où il y a présentement, disons, huit quartiers, il y a donc neuf
sièges au conseil municipal, si les citoyens, les contribuables de cette
municipalité sont heureux avec leurs huit quartiers, on devrait leur
permettre de s'exprimer sur ce point et de choisir de conserver les huit
quartiers au lieu d'en augmenter le nombre à douze, disons.
Il me semble que, si l'on parle de la démocratie municipale, la
démocratie veut dire, par la nature sémantique du mot,
l'expression de la volonté populaire; c'est cela, la démocratie.
Or, M. le Président, il me semble et, quand nous arriverons
à l'article en question, nous en parlerons plus en détail
raisonnable que le ministre établisse un maximum pour le nombre de
quartiers, selon la population. Mais entre le nombre actuel de sièges et
le maximum qui semblerait raisonnable, il me semble que la population devrait
pouvoir choisir et que ce serait une véritable expression de la
démocratie.
Il en est de même, M. le Président, de la question de la
distribution uninominale ou pluri-nominale des sièges par quartier. Il y
a des municipalités, et l'on peut en nommer... Le ministre, si ma
mémoire est fidèle, a donné des statistiques, au cours de
la conférence Québec-municipalités, sans nommer les
municipalités, mais ce serait facile d'avoir les noms, ce n'est pas cela
qui importe. Il a indiqué qu'il y a un nombre considérable,
peut-être 22, si ma mémoire est fidèle...
M. Tardif: J'ai déjà remis, je crois, au
député de D'Arcy McGee la liste qui indique exactement...
M. Goldbloom: Oui, d'accord. En effet, merci, M. le
Président; c'est vrai, M. le ministre a déjà fait
distribuer ce document.
Si, dans une municipalité où, présentement, il y a
deux sièges par quartier et les citoyens sont tout à fait heureux
de cela... Le ministre sait fort bien, parce qu'il a eu des conversations avec
des dirigeants municipaux, y compris ceux de la ville de Montréal, qu'il
y a des arguments pour et contre le système uninominal et le
système pluri-nominal. Il me semble que, si des citoyens étaient
tout à fait satisfaits du régime actuel qui est plurinominal et
voulaient le conserver, la démocratie s'exprimerait mieux en permettant
à ces citoyens de choisir.
Troisièmement, M. le Président de nouveau, il y a
un article qui porte sur ce sujet, et nous pourrons poursuivre la discussion
avec plus de détails à ce moment-là je cite un cas
qui a déjà été cité en Chambre par une
personne intéressée: si un député de cette Chambre
veut se présenter comme candidat à la mairie, ce n'est pas en
cachette, tout le monde sait que c'est le député, et si l'on vote
pour lui, en toute connaissance de cause, je me demande si la démocratie
est mieux servie par une interdiction dans la loi qui empêcherait ces
citoyens de s'exprimer en toute connaissance de cause.
Je ne veux pas approfondir cette question dans le moment, parce qu'il y
a d'autres aspects dont nous devrons parler quand l'article sera appelé.
Mais c'est l'esprit avec lequel nous aimerions aborder la discussion, parce
qu'il serait un peu trop facile, de part et d'autre, de dire: vous êtes
pour ou vous êtes contre la démocratie municipale. Ce n'est pas
là la question. C'est une question de la ventilation des
éléments qui se trouvent dans le projet de loi pour que nous
puissions déterminer ensemble, loyalement, si ce qui est proposé
répond véritablement à cette notion fondamentale. J'ai
déjà indiqué les deux éléments absolument
indispensables sur lesquels
nous sommes parfaitement d'accord. Nous n'aurons aucune objection
peut-être sur les modalités, mais pas sur le principe quant
à ces éléments.
J'ai indiqué trois autres éléments où il
nous semble qu'une discussion serait justifiée, afin que le ministre
puisse faire la démonstration qu'il est nécessaire de
légiférer, de statuer sur ces questions, plutôt que de
permettre aux citoyens de s'exprimer par voie de référendum ou
autrement sur leur préférence quant à ces trois points.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Fabien Cordeau
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Tout d'abord, au nom
de l'Union Nationale, nous aussi nous sommes pour la démocratie, tant
municipale qu'au point de vue...
M. Guay: C'est une évolution depuis le temps de M.
Duplessis.
M. Cordeau:... au point de vue de la province, mais, par contre,
lors de la dernière conférence
Québec-municipalités, à la fin, il y a eu une demande de
M. le Président, pour avoir une commission parlementaire pour entendre
les intéressés. Ici, permettez-moi, M. le Président, de
vous lire un extrait des paroles que M. le ministre a prononcées, le 8
décembre 1977, lors de l'étude, en commission parlementaire des
affaires municipales et de l'environnement, du projet de loi no 200, Loi
modifiant la charte de la ville de Montréal, à la page B-8981.
Avant de citer, j'aimerais situer où en était le débat
à ce moment-là. (12 h 30)
Le RCM nous avait proposé divers amendements et, par une
décision du président, nous n'avons pu accepter ces amendements
parce qu'ils étaient contraires aux règlements d'une commission
parlementaire dûment formée.
Je cite: "Je pense que cela indique, ce début de débat,
qu'on ne saurait véritablement trancher, nous, dix autour de la table,
ces questions. Je ne crois pas que nous devions nous conserver le monopole des
arguments qui pourraient être invoqués de part et d'autre. Je
pense que toute la population aura droit à ce débat. Divers
groupes devront venir se faire entendre à ce sujet encore une fois. Le
principe d'un conseiller par quartier, on a déjà eu des
présentations d'opinions de part et d'autre. Je pense encore une fois
que cela augure bien pour le type de débat que j'aimerais voir se tenir
devant cette commission lorsque, à l'ocassion d'un livre blanc ou d'un
projet de loi sur la réforme électorale ou la réforme des
institutions municipales, chaque parti pourrait venir faire ses
représentations devant cette commission."
Voilà ce que, le 9 décembre dernier, vous avez
déclaré, M. le ministre. Peut-être que les maires ont
été mis au courant de votre déclaration et qu'ils ont
profité de ce congrès pour vous demander, à la fin du
congrès, de convoquer cette commission parlementaire que, dans le temps,
vous aviez l'intention de tenir. Bien sûr, depuis ce temps, vous avez eu
des pourparlers avec les divers organismes représentant les
municipalités et vous avez changé d'opinion en cours de
route.
Simplement sur quelques points du projet de loi. Concernant la
répartition des quartiers selon la population, que va-t-il advenir des
municipalités qui ont fusionné avec d'autres municipalités
et qui, à l'occasion de ces fusions, ont eu la garantie d'avoir un
conseiller dans ces quartiers pour représenter leur municipalité?
Je crois qu'il y a des municipalités qui sont concernées par un
tel changement.
Il nous fera plaisir de collaborer à l'étude de ce projet
de loi et nous aurons des questions plus spécifiques à poser au
ministre en étudiant le projet de loi article par article.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le
député de Saint-Hyacinthe. M. le ministre.
Réponse du ministre
M. Tardif: M. le Président, suite à
l'évocation qui vient d'être faite des travaux de la commission
parlementaire des affaires municipales lors de l'étude des amendements
à la Charte de Montréal, c'était au mois de novembre
dernier et c'est un fait qu'à ce moment-là, nous envisagions de
soumettre l'ensemble des modifications que nous voulions apporter au processus
électoral et au processus de prise de décision, sous forme de
livre blanc. Cependant, les délais, les échéances, une
échéance très réelle, celle de la date des
élections, ont exigé que l'on révise cette façon de
procéder et, à la place, qu'on prépare un premier
fascicule qui a été utilisé dans une phase de consultation
par mon collègue, le ministre d'état à la réforme
électorale, Robert Burns, et par moi, dans une série de
consultations où nous avons rencontré tous les conseils des
municipalités de plus de 50 000 âmes, les partis d'opposition de
ces municipalités, lorsqu'ils existaient et là où il y en
avait et, troisièmement, l'exécutif de l'Union des
municipalités et de l'Union des conseils de comté. Premier
élément.
Deuxième élément, c'est que nous avons
décidé de procéder par étapes, c'est-à-dire
de ne rendre contraignantes qu'un certain nombre de dispositions et de garder
les autres pour une plus ample discussion avec le milieu
intéressé; deuxièmement, de n'appliquer ces premiers
jalons de modifications à la loi que de façon très
restrictive, c'est-à-dire dans les deux villes de plus de 100 000 de
population qui vont en élection en novembre prochain et facultativement
aux autres.
Or, M. le Président, de ce point de vue, nous croyons qu'il y a
eu une procédure de consultation élaborée. Au cours de la
fin de semaine dernière, nous avons remis précisément
à l'ensemble du monde municipal deux fascicules décrivant le
projet de loi actuel, ses grandes orientations et les
autres éléments de la politique qui seront mis en place.
Tout ceci me semble aller dans le sens de cette diffusion de l'information et
de cette consultation dont on parlait et qui se sont peut-être
matérialisées autrement que par la publication d'un livre blanc,
mais qui ne sont pas moins valables pour autant.
Quant à l'augmentation du nombre de sièges, je rejoins
là certaines observations du député de D'Arcy McGee dont
les remarques consistent en quelque sorte à dire: Poussons la
démocratie jusqu'au bout et laissons aux populations touchées, en
quelque sorte, le soin de choisir leur constitution interne dans la
municipalité.
Je réplique à cela: Je suis partiellement d'accord avec
l'attitude qui consiste à donner des choix aux populations locales.
Encore faut-il, pour que cela s'exerce comme il faut, que le gouvernement, que
le ministre des Affaires municipales en particulier crée les conditions
susceptibles de permettre aux conseils municipaux et aux populations locales de
se faire entendre au conseil. C'est là que je voyais une espèce
de préalable qui consistait précisément de nouveau
à équilibrer la présence ou enfin les courants d'opinions
qui ont cours dans une municipalité, au conseil.
A partir du moment où, dans un quartier d'une
municipalité, on dit: 3000 voix suffisent à faire élire un
conseiller, alors que dans le quartier voisin, il en faut 10 000, je dis
qu'à ce moment, la démocratie est bafouée. On n'a
même pas besoin de consulter les gens pour rétablir cet
équilibre. C'est ce qu'on tentait de faire. Une fois l'équilibre
rétabli, une fois qu'on aura permis à l'Opposition, parce qu'il
n'appartient pas, encore une fois, au ministre... La démocratie, c'est
une affaire de majorité. Ce n'est pas une affaire de parti unique. A
partir du moment où une loi viendrait créer des conditions
optimales permettant à tous les courants d'opinion qui ont cours, dans
une municipalité, de s'exprimer, à ce moment, je dis: D'accord,
nous pourrions, dans un deuxième temps, permettre un certain nombre de
choix. Ces choix étaient et ils sont toujours contenus dans la loi.
Le nombre de conseils ou de conseillers ou le nombre de sièges
n'est pas fixé de façon stricte dans la loi même. On donne
une marge au conseil, d'ailleurs une double marge: d'abord de choisir le nombre
de sièges entre deux chiffres, deuxièmement, la taille de ces
quartiers même qui peuvent varier de plus ou moins 15% de population. Il
y a donc une double marge de manoeuvre pour les conseillers municipaux.
L'idée générale, qu'est-ce que c'était?
C'était de s'assurer qu'il y ait une certaine relation entre la taille
d'un conseil et la taille de la municipalité. A l'heure actuelle, nous
avons des municipalités rurales au Québec qui sont de 2000 ou de
3000 habitants, qui ont un maire et six conseillers. C'est la règle
générale pour les municipalités rurales. Or, nous avons
des municipalités de cités et de villes qui ont atteint les
tailles de 75 000, 80 000 et 90 000 et qui ont encore un maire et six
conseillers. On dit: C'est quand même un déséquilibre qu'il
nous apparaît important de corriger.
Quant à savoir si le nombre de conseillers devrait être
celui prévu dans le projet de loi, et là-dessus, d'ailleurs, on a
quand même poursuivi nos travaux depuis ce temps, mais l'idée
générale, c est d'atteindre une certaine correspondance. Il est
bien évident qu'on ne saurait appliquer une stricte progression
arithmétique puisqu'alors, si on prenait le ratio existant dans les
municipalités rurales, pour extrapoler cela aux municipalités de
très forte taille, il est bien évident qu'on aurait un conseil
vraiment énorme à Montréal et qu'on ne saurait appliquer
une simple progression arithmétique, et qu'il faut beaucoup plus
envisager une autre formule, sur laquelle je pourrais élaborer
tantôt.
Quant au choix du système uninominal, par opposition au
système plurinominal, c'est vrai qu'il y a des arguments pour et contre.
C'est aussi vrai... Personnellement, je suis d'opinion que la population du
Québec est mieux desservie par les 110 députés qui
représentent chacun leur comté que s'il y avait sur l'île
de Montréal, enfin, dans tout le Québec d'ailleurs, un
système plurinominal, ou de 35 comtés qui seraient
représentés par trois députés. Ce qui vaut pour
l'échelle québécoise, pour l'échelle nationale vaut
également sur la scène municipale.
Evidemment, la question du cumul des fonctions qui a été
évoquée tantôt, ça aussi, M. le Président,
c'est un choix que nous avons fait, c'est un choix que nous faisons. C'est un
choix qui a été fait de façon à ne pas brimer les
droits des membres actuels de l'Assemblée nationale, non plus que des
membres du Parlement du Canada, puisque ceux qui ont présentement cette
qualité pourront se présenter dans une municipalité et ce,
non seulement maintenant, mais dans l'avenir, puisque cette espèce de
"privilège" ou d'exception en leur faveur vaut pour tous ceux qui sont
membres de l'Assemblée nationale présentement. Donc, c'est un
droit qu'ils conservent par la suite.
M. le Président, voilà en gros quelques-unes des remarques
que m'inspiraient les commentaires entendus et là-dessus, je vous
suggérerais qu'on appelle l'étude article par article de ce
projet de loi.
Le Président (M. Laplante): Vous aviez une question, M. le
député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: J'y reviendrai lorsqu'on étudiera l'article
16.
Le Président (M. Laplante): D'accord. M. Cordeau:
D'accord.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Verdun aussi?
M. Caron: M. le Président, M. le ministre, si je comprends
bien parce que lundi matin, je ne serai pas ici à bonne heure, je
serai ici un petit peu plus tard et peut-être que vous serez rendus
à l'article 15, et puisque je suis visé personnelle-
ment, je suis bien à l'aise d'en parler votre
intervention, actuellement, ça ne nous touche pas si on décide de
se présenter à nouveau, c'est en blanc et en noir.
M. Tardif: C'est un droit acquis ad vitam aeternam...
M. Caron: C'est un droit pour tant et aussi longtemps qu'on
voudra s'en servir...
M. Tardif: Voilà!
M. Caron: ... et que la population décidera si elle veut
nous avoir de nouveau. Alors, c'est clair. C'est ça que je voulais
savoir. J'imagine...
M. Cordeau: Moi aussi, je me sens rassuré, parce que
j'étais dans la même position que le maire de Verdun. Mais, par
contre, lorsque vous dites qu'un membre de l'Assemblée nationale
conserve son privilège, est-ce à dire aussi qu'un
député actuel de l'Assemblée nationale, qui n'est pas
maire ni conseiller, aura le droit de se présenter comme maire ou
conseiller, tout en conservant son mandat de député à
l'Assemblée nationale?
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: Je voulais vous faire préciser ça.
M. Tardif: Si nous lisons l'article 15: "En outre de toute autre
personne inhabile aux charges municipales en vertu de la loi, une personne qui
est membre de l'Assemblée nationale ou du Parlement du Canada ne peut
être mise en candidature, élue ou nommée à une
charge de membre du conseil d'une municipalité, ni occuper cette charge.
"Le présent article ne s'applique pas à une personne qui est
membre de l'Assemblée nationale ou du Parlement du Canada à la
date où la présente partie prend effet dans la
municipalité. "
Si vous êtes, à ce moment-là, et au moment où
la loi prend effet, si une personne, n'importe qui d'entre nous ici, est membre
du Parlement du Canada ou de l'Assemblée nationale du Québec,
cette loi-là ne s'applique pas à elle. C'est donc dire que dans
deux ans, dans trois ans, dans cinq ans, elle pourra se présenter
n'importe où. D'accord? (12 h 45)
M. Caron: Merci.
M. Cordeau: Merci.
Champ d'application
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 1, le
champ d'application. M. le ministre, article 1.
M. Tardif: Est-ce qu'on a la série des amendements, M. le
Président? Voici. On est aussi bien de donner tout le paquet.
On en avait donné un premier lot, mais ça, c'était
avant la rencontre du week-end, alors il y en a d'autres qui viennent s'y
intercaler. On va vous donner un jeu complet.
C est 25 du même article.
Est-ce qu'on peut avoir l'ensemble des amendements?
Le Président (M. Laplante): II y a eu un
mélange.
M. Tardif: Les documents sont tous ici; ils vont en faire la
distribution.
M. Cordeau: En fait, c'est simplement...
M. Tardif: II s'agit de vous donner le paquet.
M. le Président, il y a déjà eu un amendement lors
de la commission plénière qui a eu pour effet de changer une
erreur typographique de l'article 124 pour l'article 121.
Donc, l'article 1 serait remplacé par le suivant: La
présente partie s'applique à toute municipalité de 100 000
habitants ou plus, quelle que soit la loi qui la régit, à
l'exception d'une municipalité de comté où doit avoir lieu
une élection générale en 1978 en vertu de cette loi. Elle
s'applique également, en tout ou en partie, conformément au
règlement prévu par l'article 121, à toute
municipalité visée dans cet article".
Evidemment, auparavant on faisait la distinction à l'article 1
entre les municipalités pour lesquelles c'était obligatoire et
les municipalités pour lesquelles c'était facultatif, à
cause de ce que je viens de vous dire, à savoir qu'il a fallu scinder en
deux la partie facultative. Donc, il y a un nouvel article 121 qui est
rédigé et qui vous sera distribué tantôt.
D'accord?
M. Goldbloom: C'est ce que j'allais demander au ministre, parce
que, sans une modification à l'article 121, on n'atteint pas les
objectifs visés.
M. Tardif: Non. Est-ce qu'on peut donner immédiatement
l'article 121?
Une Voix: Oui.
M. Tardif: A tout événement, il y a un article 121
de concordance évidemment pour donner effet à cela.
M. Goldbloom: D'accord. Pour la bonne compréhension du
nouvel article 1, c'est à l'article 121 qu'il serait
précisé que... Nous l'aurons entre les mains. Je vois que le
nouvel article 121 portera sur les municipalités de 20 000 à 100
000 habitants et séparera les chapitres de la loi pour permettre
l'application de...
M. Tardif: C'est exact. C'est ce que j'ai mentionné
tantôt. Alors, on peut le lire. "Une municipalité de 20 000
habitants ou plus mais de moins de 100 000 habitants, quelle que soit la loi
qui la régit, à l'exception d'une municipalité de
comté, où doit avoir lieu, j'imagine qu'il doit
manquer un mot ... Pardon? ... où doit avoir lieu une
élection générale en 1978 en vertu de cette loi peut, par
règlement de son conseil adopté et mis en vigueur
conformément à cette loi, décréter que s'appliquent
à elle: a) soit la partie 1 de la présente loi, b) soit les seuls
chapitres I, IV, V, VII et VIII de cette partie, c'est-à-dire les
parties reliées au financement et au plafonnement des dépenses,
etc.
On se comprend?
M. Caron: M. le Président, si je comprends bien le
ministre... Encore là, il peut; si le conseil décide de ne pas le
faire, il est encore libre...
M. Tardif: C'est toujours libre. Il faudrait lire les trois
dernières lignes pour les fins du journal des Débats: Les
dispositions visées dans le paragraphe a) ou le paragraphe b) du premier
alinéa, selon le cas, prennent effet dans cette municipalité
à la date d'entrée en vigueur du règlement visé
dans le premier alinéa. Donc, il faut que la municipalité vote un
règlement décidant de se prévaloir, soit en a) de la
partie 1 de la présente loi, d'accord, ou bien les seuls chapitres I,
IV, V, VII, et VIII en question.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que je dois
considérer le nouvel article I adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Tardif: M. le Président, on me fait remarquer que le
dernier paragraphe de l'article 121 actuel demeure, c'est-à-dire qu'une
copie certifiée de ce règlement doit être transmise sans
délai à la Commission permanente de la réforme des
districts électoraux. D'accord.
Le Président (M. Laplante): Le nouvel article I est
adopté.
Définitions
J'appelle maintenant l'article 2.
M. Goldbloom: M. le Président, à l'article 2, il y
a un certain nombre de questions que j'aimerais soulever. On note qu'au
paragraphe e), on définit le mot "électeur" et ensuite quand on
se rend à l'article 72...
M. Tardif: "Seul un électeur peut"... C'est cela?
M. Goldbloom: ... on trouve une autre définition d'un
électeur. L'article 72 ne dit pas Seul un électeur, tel que
défini à l'article 2, peut exercer tel ou tel droit. Il
définit un électeur de nouveau et dans un sens
légèrement différent.
M. Tardif: M. le Président, je dois reconnaître sans
doute une observation fort judicieuse du député de D'Arcy McGee
qui a décelé cette différence, il y a une raison à
cela. C'est qu'en vertu de la Loi des cités et villes, celles-ci ne sont
pas obligées de maintenir une liste permanente d'électeurs. En
fait, elles la maintiennent pour les douze mois qui suivent l'élection,
au cas où il y aurait contestation et après, la liste peut
être détruite, elle ne sert plus. Donc, pour les fins de la Loi
électorale municipale, c'est la définition du mot électeur
qui apparaît à l'article 2 qui prévaut. Pour ce qui est de
l'article 72 qui touche au financement des partis politiques, étant
donné que les municipalités n'ont pas, hormis pour la
période de douze mois qui suit l'élection, de liste
d'électeurs, si on n'avait pas, pour les fins du financement, une
définition qui est d'ailleurs conforme à la définition
contenue dans la loi 2, c'est donc dire que pendant les trois ans qui suivent
l'élection, il ne saurait y avoir aucune contribution à un parti
politique, puisque pendant trois ans, la Loi électorale ne donne pas de
définition juridique à ce qu'est un électeur.
Dans le premier pas, c'est pour les fins de la Loi électorale;
dans le deuxième cas, c'est pour les fins du financement des partis
politiques.
M. Goldbloom: II y a également, à l'article 97, la
même définition que l'on retrouve à l'article 72.
M. Tardif: Oui, mais encore là, c'est pour les fins du
financement, M. le Président.
M. Goldbloom: Je comprends cela, M. le Président; je
trouve quand même un peu curieux que l'on dise, à l'article 2,
"dans la présente partie" j'ai vérifié; les
articles 72 et 97 sont toujours dans la partie I du projet de loi "dans
la présente partie, on entend par électeur", telle chose
et...
M. Tardif: M. le Président, il me semble avoir vu,
à l'article 72, "pour l'application de la présente
sous-section".
M. Goldbloom: Oui, je comprends cela, M. le Président.
Cela fait curieux quand même; et la précaution qui est toujours
prise, mais que je n'ai jamais entendu invoquer dans le débat sur un
projet de loi "... à moins que le contexte n'indique un sens
différent..."
M. Tardif: On ne voudrait pas que le député-maire
de Verdun ne puisse, pendant les trois ans qui suivent l'élection, avoir
des contributions à la caisse électorale de son parti municipal,
ce qui serait tout à fait injuste à l'endroit du
député de Verdun.
M. Goldbloom: N'est-ce pas?
M. Caron: M. le ministre, vous savez que chez nous, on fait cela
individuellement encore.
M. Cordeau: M. le Président, nous avons une autre
définition du mot "électeur ", à l'article 16.
M. Tardif: Hein?
M. Cordeau: Qui est un électeur? Droit de voter... Ce
n'est pas la définition de...
M. Tardif: Ce n'est pas une définition, M. le
Président.
M. Cordeau: C'est le droit de voter.
Le Président (M. Laplante): Ce n'est pas une
définition.
M. Tardif: II est bien évident, M. le Président,
que la confection d'une liste électorale permanente par le gouvernement
viendra simplifier cette question de définition d'électeur. On
doit, en quelque sorte, faire la jonction entre deux systèmes: celui du
financement, d'une part, et celui du cens électoral, d'autre part. C'est
la raison pour laquelle on retrouve ces deux définitions.
M. Goldbloom: M. le Président, il est vrai que l'article 2
comprend les définitions traditionnelles qui sont fournies au
début de nombreux projets de loi. Normalement, un tel article ne suscite
pas un débat très important.
Néanmoins, dans cet article, il y a nécessairement des
allusions à des considérations qui devront, elles, faire l'objet
de débats au fur et à mesure que nous arriverons aux articles
concernés. Par exemple, la notion de colistier, la question de
l'intervention de la Commission permanente de la réforme des districts
électoraux, de même que l'intervention du directeur
général du financement des partis politiques.
J'aimerais suggérer et ce n'est point pour retarder ou
compliquer l'étude du projet de loi que nous laissions l'article
2 en suspens jusqu'à ce que nous ayons établi...
M. Paquette: M. le Président, je ne sais pas si
l'intervention du député de D'Arcy McGee couvre tout l'article.
On pourrait suspendre les définitions controversées, à
moins qu'elles ne le soient toutes.
M. Goldbloom: Non, M. le Président, mais il me semble que,
quant à suspendre, si le ministre est consentant, nous aurons à
la fin tout simplement à dire: La commission a adopté le point de
vue du gouvernement sur chacun de ces éléments.
Le Président (M. Laplante): L'article 2 est suspendu avec
le consentement de tous les membres. J'appelle l'article 3.
Division de la municipalité en districts
électoraux
M. Tardif: A l'article 3, M. le Président, il y a un
amendement. Etant donné les représentations qui nous ont
été faites et dont certaines par le député de
D'Arcy McGee, il est proposé l'article suivant: L'article 3 du projet de
loi no 44 est modifié par un remplacement, dans la dernière ligne
du premier alinéa, du mot "juillet" par le mot "août".
M. Goldbloom: Les 15 jours sont devenus 31.
M. Tardif: M. le Président, c'est la preuve de la
souplesse et de l'ouverture du...
M. Cordeau: La générosité.
M. Goldbloom: Nous n'en demandions pas autant, M. le
Président, nous sommes prêts à adopter l'article.
M. Caron: On l'accepte.
Le Président (M. Laplante): Article 3, adopté, tel
qu'amendé: "avant le 15 août 1978 ' au lieu du "15 juillet
1978".
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant l'article
4. M. le député de Rosemont, vous aviez quelque chose...
M. Paquette: J'avais une question sur l'article 3, mais il est
adopté.
Le Président (M. Laplante): Allez-y.
M. Paquette: Suite à cette adoption et à cette mise
en vigueur par le conseil de la municipalité, on parle ailleurs dans le
projet de loi de possibilités de représentation de certains
citoyens qui ne seraient pas satisfaits d'un découpage donné.
Est-ce que cela se fait avant cette date ou est-ce que cela peut se faire
après cette date? Autrement dit, est-ce que le 1er août, trois
mois avant la date de l'élection lorsqu'une municipalité
adopte une carte électorale, c'est définitif ou s'il y a
encore des citoyens qui peuvent après cette date faire appel ou est-ce
que l'appel doit avoir été entendu avant?
M. Tardif: II faut pour cela référer aux articles
suivants. J'ai l'impression que si on les prend article par article, les
articles 5, 6, 7 et 8 traitent justement de ces délais. On pourrait
peut-être attendre d'en arriver là.
M. Paquette: D'accord. M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Laplante): II est 13 heures. Nous allons
ajourner nos travaux sine die.
M. Paquette: L'article 3 est adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 3 est adopté.
On reprendra l'article 4.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous voulez, les
articles 4 et 5 peuvent être adoptés également.
Le Président (M. Laplante): Avant l'ajournement, on veut
adopter l'article 4. Adopté. Article 5, adopté. Les travaux de
cette commission sont ajournés sine die.
M. Guay: ... sine die, M. le Président. Ah non! c'est
vrai, il y a un avis de la Chambre qui le dit.
Le Président (M. Laplante): Oui.
Une Voix: Parlez tous, il n'y a plus rien
d'enregistré.
(Fin de la séance à 13 h 3)