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Etude des projets de loi privés nos 259, 274,
271, 218, 264 et 241
(Onze heures quarante-sept minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La Commission des affaires municipales est réunie pour
procéder à l'étude d'un certain nombre de projets de loi
privés, que je n'énumérerai pas puisqu'ils sont
déjà connus des membres de cette commission.
Les membres de la commission sont les suivants: MM. Brassard (Lac
St-Jean), Caron (Verdun), Cordeau (St-Hyacinthe), de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), Gratton (Gatineau), Guay (Taschereau), Mercier (Berthier),
Ouellette (Beauce-Nord), Roy (Beauce-Sud), Shaw (Pointe-Claire), Tardif
(Crémazie).
Les intervenants sont les suivants: MM. Alfred, de Papineau,
Charbonneau... Alors, M. Alfred (Papineau), qui est normalement intervenant,
remplace M. Brassard (Lac St-Jean), comme membre. M. Charbonneau
(Verchères), toujours dans les intervenants, M. Dubois (Huntingdon),
Goldbloom (D'Arcy McGee), Lacoste (Ste-Anne), Léonard
(Laurentides-Labelle), Samson (Rouyn-Noranda), Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce) et Vaugeois (Trois-Rivières).
M. Laberge: M. Alfred (Papineau), simple intervenant.
Le Président (M. Clair): Cela va, le changement est fait.
M. Laberge (Jeanne-Mance) remplace M. Alfred (Papineau). M. le
député de Dubuc? Or, M. Dubuc... M. Desbiens, je vous propose
comme statut de remplacer, comme intervenant, M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
Alors, messieurs, je vous propose d'étudier ces projets de loi,
dans un ordre qui serait comme suit, compte tenu, si on veut, des
difficultés de l'éloignement des gens, etc. On pourrait
s'entendre sur la proposition d'étudier d'abord le projet de loi
privé no 259, concernant la ville de Mont-Joli; ensuite, le projet de
loi privé no 274, concernant la ville de Vaudreuil; en troisième
lieu, le projet de loi 271 concernant la ville de La Baie; en quatrième
lieu, le projet de loi privé no 218: Loi modifiant la charte de la ville
de Montréal-Est; en cinquième lieu, le projet de loi privé
264: Loi concernant la ville de Gatineau et, en sixième et dernier lieu,
le projet de loi no 241 : Loi modifiant la charte de la ville de
Chicoutimi.
J'inviterais donc immédiatement les représentants
intéressés par le projet de loi privé no 259, Loi
concernant la ville de Mont-Joli, à prendre place et pendant ce temps
ils sont déjà là j'aimerais inviter les
membres de cette commission à me faire une suggestion quant à un
rapporteur des travaux de cette commission.
M. Guay: Le député de Deux-Montagnes ferait
très bien cela, j'en suis convaincu.
Le Président (M. Clair): Messieurs, vous allez devoir vous
entendre car il y a deux candidats suggérés. Le
député de Deux-Montagnes et le député de
Papineau.
Des Voix: Vote...
Le Président (M. Clair): Procédons par
élimination. Est-ce que les deux députés acceptent
d'agir?
M. Alfred: J'accepte à cause... Une Voix: Pas de
commentaire.
Le Président (M. Clair): A moins que ce ne soit
contesté, le député...
M. de Bellefeuille: Je décline, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Nous vous remercions de votre
amabilité, M. le député de Deux-Montagnes. Le
député de Papineau agira comme rapporteur de nos travaux. Le
projet de loi privé no 259 a été présenté
par le député de Matapédia, M. Léopold Marquis. Je
pense qu'il conviendrait de le laisser prononcer quelques mots avant de
demander aux intéressés de présenter leur projet de loi.
M. le député de Matapédia.
Projet de loi no 259
M. Marquis: M. le Président, à titre de parrain du
projet de loi privé no 259, il me fait plaisir d'abord d'avoir
accepté de parrainer ce projet de loi et de vous présenter en
tout premier lieu les personnes qui représentent la ville de Mont-Joli.
Il y a le docteur Jean-Louis Desrosiers qui est maire de la ville de Mont-Joli,
Me Claude-Henri Gen-dreau qui est le procureur de la requérante, M.
Jules Thibeault, gérant de la ville de Mont-Joli, et M. Jean-Yves
Asselin, arpenteur-géomètre.
Il semble que le projet de loi no 259 a été choisi pour
passer en premier à cause de difficultés moins grandes. Je ne
sais pas si c'est l'avis de l'Opposition, ce n'est peut-être pas ce que
le Dr Goldbloom a mentionné, mais en tout cas, nous allons voir.
Là-dessus, puisqu'on est déjà en retard de plusieurs
minutes, je vous passe la parole pour l'audition des personnes qui viennent
témoigner sur ce projet de loi.
Le Président (M. Clair): Messieurs les membres de la
commission, est-ce qu'on peut passer immédiatement à l'audition
des personnes ou si vous préférez faire un tour de table? Pas de
tour de table? Alors j'invite immédiatement...
M. Tardif: Je voudrais souhaiter la bienvenue évidemment
à M. le maire et aux membres de sa délégation de Mont-Joli
ainsi qu'aux maires et conseillers de toutes les autres municipalités
qui seront ici et qu'on entendra donc au cours des prochaines heures.
M. Gratton: Bienvenue que l'Opposition officielle endosse avec
plaisir.
M. Cordeau: L'Union Nationale se joint au ministre pour vous
souhaiter la bienvenue.
Le Président (M. Clair): Au nom de tous les membres de
cette commission je vous souhaite également la bienvenue et je demande
immédiatement à nos invités, maintenant que le
député de Matapédia vous a présentés, de
bien vouloir nous faire la présentation et la représentation de
leur projet de loi.
M. Desrosiers (Jean-Louis): Merci, M. le Président, ce
projet de loi no 259 mérite, pour une bonne compréhension, que je
relate certains faits à votre attention.
En 1964 la ville de Mont-Joli procédait par voie normale, par
réglementation, à une première annexion. En 1977 la ville
de Mont-Joli procédait à une deuxième annexion et nous
avons eu le déplaisir d'apprendre par le ministère des Affaires
municipales que l'annexion 1964 n'était pas régulière.
Nous avons découvert cela en 1977 et c'est la raison pour laquelle nous
sommes devant vous. Je vais essayer d'être très clair et
très bref, M. le Président.
En 1964, il s'est produit une irrégularité dans
l'application normale de la réglementation que nous devions suivre.
Entre la première et la deuxième lecture, il fallait tenir une
assemblée publique, ce qui a été fait, de fait, sauf que
l'avis public n'a jamais été publié. C'est cela la
technicité pour l'annexion 1964 réglementée sous le no
114.
Nécessairement, avec la découverte de ce défaut
technique, l'annexion suivante d'un territoire qu'on pensait contigù, en
1977, devenait impossible. La raison pour laquelle nous nous présentons
devant vous est peut-être double. Je vais en dévoiler une. C'est
qu'aujourd'hui même finissent les 30 jours possibles d'une contestation
d'élection, je suis le nouveau maire de Mont-Joli et j'ai hâte que
ce soit fini, parce que ces gens-là ont voté.
Pour bien faire comprendre toute la partie annexée une
première fois en 1964... Jusqu'à 1977, tout le monde s'est
conduit, y compris la municipalité de Sainte-Flavie dont le territoire
avait été détaché et la ville de Mont-Joli qui
avait ce nouveau territoire et les citoyens qui habitaient dans ce territoire,
tout le monde s'est conduit comme si, de fait, l'annexion avait toujours
été faite et je pense que personne ne peut prétendre avoir
été lésé de quelque façon que ce soit.
Quant à la portion 1977, c'est un ajout qui vient
compléter l'annexion non légale de 1964. Nous avons
rencontré, hier soir et c'est un élément nouveau
que j'apporte, je demanderai à notre procureur de vous donner certains
détails tout à l'heure les gens de la municipalité
de Sainte-Flavie parce que si vous portez attention au projet de loi 259, vous
constatez qu'il y a, de fait, trois parties. L'annexion que je dirais
manquée techniquement en 1964, l'annexion 1977 réglementée
par le règlement no 296 et, dans un troisième temps, à
l'article 3 et à l'annexe B, il y a aussi une annexion
supplémentaire.
Lorsque nous avons rencontré les gens de la municipalité
de Sainte-Flavie, hier soir et nous avons une résolution a vous
déposer à cet effet ils nous ont demandé de vous
représenter les faits de la façon suivante: Cette annexion
supplémentaire n'a pas besoin d'être entendue en projet de loi
privé et devrait poursuivre son cours normal par la voie normale des
réglementations. Je vais demander à Me Gendreau de bien vouloir
vous dire ce que nous demandons immédiatement, ce matin, d'amputer dans
ce projet de loi privé, afin que cette troisième partie revienne
mais par les voies normales et non pas par projet de loi privé. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Me Gendreau.
M. Gendreau (Claude Henri): Dans ce projet de loi 259, à
l'article 1, après le mot "l'annexe", il s'agirait de supprimer la
lettre "A". A l'article 3, il s'agit de biffer cet article dans son entier. Par
voie de concordance, I article 4 devient l'article 3, l'article 5 devient
l'article 4. A la page 4, en haut, annexe A, on supprime la lettre "A " et
annexe B", et tout le texte qu'il inclut est biffé, de sorte que le
projet de loi se limite aux règlements de 1964 et aux règlements
de 1977, soit les règlements 114 et 296 qui sont décrits dans
l'annexe jointe au projet de loi.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Quant à nous, nous serions prêts
à accepter immédiatement les propositions que vient de faire Me
Gendreau à l'effet de biffer l'article 3, l'annexe B telle qu'il l'a
décrite, à moins que le ministre n'ait des représentations
à faire en sens contraire.
M. Tardif: M. le Président, en effet, je remercie beaucoup
M. le maire de cette initiative qu'il a prise de retirer de ce projet de loi
l'article 3, puisque j'allais lui demander de le faire ce matin, après
avoir examiné, hier, ce que cela impliquait de cession de territoire, de
Sainte-Flavie à Mont-Joli. Donc, il me semblait que c'était
peut-être court-circuiter véritablement la procédure
normale d'annexion de territoire d'une municipalité à l'autre, si
bien que je suis tout à fait d'accord pour régulariser les deux
annexions ratées de 1964 et celle de 1977 à certains
égards et, pour l'autre, eh bien! bonne chance dans vos
négociations avec la municipalité de Sainte-Flavie. Quant
à moi, c'est adopté si l'Opposition...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le maire, c'est strictement par
intérêt de politicien que je vous pose la question. Vous avez
mentionné qu'à l'élection municipale, les gens
visés je suppose par le règlement 114 ont
voté. Est-ce que, si le projet de loi ne devait
pas être adopté et il n'en est pas question, je ne
le pense pas cela changerait le résultat final de
l'élection à la mairie? (12 heures)
M. Desrosiers: Est-ce que j'ai bien compris le premier mot de
votre intervention? C'est une question à caractère politique?
J'ai une majorité de plus de 2000. Cela ne s'est jamais vu. Alors, je
pense que cela ne changerait rien.
M. Gratton: Je suis très heureux de l'apprendre.
D'ailleurs, je vous en félicite.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de D
Arcy McGee.
M. Goldbloom: Une seule question, une vérification.
Monsieur le maire, vous avez bien dit que la seule irrégularité,
en ce qui concerne l'annexion de 1964, était l'absence d'un avis public;
je dois donc comprendre que le territoire était contigu au territoire
qui existait antérieurement. Merci.
Le Président (M. Clair): Messieurs, si on procède
avec un peu de formalisme, l'article 1 serait modifié en retranchant
à la troisième ligne la lettre a, après le mot annexe;
est-ce que cet amendement est adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 1 est adopté.
L'article 2, tel qu'il nous est proposé?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Nous avons sûrement le
temps de disposer de ce projet de loi. L'article 2 est-il adopté?
Une Voix: Adopté. Une Voix:Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 3 est
retiré. Est-ce que ce retrait est adopté?
Une Voix: Adopté. Une Voix:Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 4
devenant l'article 3 est-il adopté?
Une Voix: Adopté. Une Voix:Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 5
devenant l'article 4 est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'annexe A est
modifiée en retranchant simplement la lettre A après le mot
annexe. Cet amendement est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'annexe est-elle
adoptée?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Le retrait de l'annexe B est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Le projet de loi
privé no 259 est adopté avec amendements. Au nom des membres de
la commission, je remercie les gens de Mont-Joli de leur passage, ici, en
commission parlementaire. Messieurs...
M. Desrosiers: Merci beaucoup.
Le Président (M. Clair): Messieurs, si vous avez des
propos à ajouter...
M. Desrosiers: Non, encore une fois, bonne chance!
Le Président (M. Clair): Je le fais au nom de tous les
membres de cette commission. Nous passons maintenant au projet de loi
privé no 274: Loi concernant la ville de Vaudreuil.
Projet de loi no 274
M. Fallu: M. le Président, j'aimerais solliciter
comme...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Terrebonne est, je pense, le parrain du projet de loi 274. Comme j'en ai
donné l'occasion, tantôt, au député de
Matapédia, je voudrais maintenant donner l'occasion au
député de Terrebonne d'accueillir les gens de la
municipalité pour lesquels il a parrainé ce projet de loi. M. le
député de Terrebonne.
M. Fallu: Je vous remercie, M. le Président, ainsi que les
membres de la commission de m'accorder ce droit de parole. J'aimerais vous
présenter, M. le Président, monsieur le maire, M. Bédard;
le directeur général, comme on les appelle si gentiment, dans ce
nouveau français, dans ce nouveau style. Jadis, on les appelait les
gérants. Donc, le directeur général, M. Claude
Chamberland, et le procureur, Me André Comeau, de l'Etude Viau
Bélanger et associés.
Le projet de loi no 274, M. le Président, il m'est donné
de le soumettre à la commission, avec grand plaisir, au nom de Mme la
Vice-
Présidente qui, du seul fait de sa fonction, ne peut, comme on le
sait, présenter un projet de loi privé. Alors, je me substitue
à elle, avec un immense plaisir, comme vous le devinerez sans doute,
pour représenter auprès de vous la ville de Vaudreuil. Je
laisserai M. le maire, exposer clairement I'objet de ce projet de loi. Il
s'agit d'un projet de loi très technique qui vise, comme dit l'attendu,
à rendre conformes les règlements adoptés par le conseil
de la ville de Vaudreuil. Jusqu'au premier janvier 1978, on ne prend pas de
chance. Il y a des dates qu on ne remonte jusqu à... Parce qu'on ne
prend pas de chance, non plus, du seul fait qu'il y a eu une toute petite
irrégularité d'un homme qui est maintenant
décédé, d'ailleurs à ce qu'on m'a dit, de l'ancien
secrétaire de la municipalité, l'ancien greffier plutôt. Et
alors, il s agit donc de régulariser, à tout hasard, de ratifier,
devrais-je dire, par voix de l'Assemblée nationale, les
règlements de la municipalité.
Le Président (M. Clair): Alors, Me André Comeau, M.
Germain Bédard et M. Claude Chamberland représentent la ville de
Vaudreuil. Au nom de tous les membres de cette commission, messieurs, je vous
souhaite la bienvenue et je vous prierais de bien vouloir vous identifier
respectivement, les uns les autres, s'il vous plaît.
M. Bédard (Germain): M. Bédard, maire de la ville
de Vaudreuil.
M. Chamberland: Claude Chamberland, directeur
général.
M. Comeau: André Comeau, avocat pour la ville de
Vaudreuil.
M. Bédard: M. le Président, vous permettrez que je
laisse la parole au procureur de la ville; il a tout le dossier en main.
Le Président (M. Clair): Alors, Me Comeau.
M. Comeau: M. le Président, messieurs les membres,
messieurs les députés, madame le député, Vaudreuil
a été constitué en 1963 par une loi de l'assemblée
et c'est une municipalité régie par la Loi des cités et
villes. Cette loi contient, aux articles 390 et 391, l'obligation pour une
ville de publier ses règlements pour qu'ils deviennent en vigueur et
aient force de loi. Cet avis se fait par affichage aux bureaux de la
municipalité et avis public dans un journal depuis 1968.
A l'occasion de divers travaux que nous avons effectués pour la
municipalité, nous avons constaté qu'un certain nombre de
règlements municipaux n'avaient pas été publiés, ou
à tout le moins, qu'on ne trouvait pas, dans les archives de la
municipalité, la preuve de cette publication qui doit être faite
par un certificat de publication annexé à l'original du
règlement.
Un examen plus attentif nous a permis de constater que, depuis la
constitution en ville, à savoir en juillet 1963, au mois de
décembre 1977, environ 85 règlements et la plupart des
règlements d'emprunt n'avaient pas été publiés
conformément à ces articles. Il semble, effectivement, qu'il y
ait eu confusion de la part du secrétaire-trésorier ou du
greffier de l'époque sur l'avis qui doit être publié, dans
les cas de règlements d'emprunt ou de zonage, convoquant les personnes
autrefois à une assemblée publique à l'hôtel de
ville.
Or, dans le cas de ces règlements, le seul avis que l'on retrouve
aux archives est l'avis convoquant les personnes à l'assemblée
où on dit qu'un certain nombre doit se présenter ou ne pas se
présenter pour que le règlement soit réfuté,
approuvé. C'est le seul avis qu'il y avait, on n'a jamais l'avis final
de publication.
Notons que, depuis 1977, un nouveau conseil municipal siège
à Vaudreuil, que, malheureusement, le greffier de l'époque est
décédé récemment, qu'un nouveau greffier a
été nommé et qu'un nouveau directeur général
est en fonction depuis avril 1977.
Le conseil municipal et ses fonctionnaires procèdent
présentement à un ménage des affaires municipales dans
cette ville, ce qui fait que nous avons été amenés
à y travailler et je pense que c'est nécessaire de
remédier à cette absence de formalité. Les
conséquences pourraient en être graves pour la
municipalité, particulièrement dans les règlements
d'emprunt.
Disons que le projet de loi 274 vise essentiellement à corriger
ce défaut de publication et il vise les règlements adoptés
depuis que la ville a été constituée en 1963, au 1er
janvier 1978. Depuis cette époque, les formalités ont
été suivies et je pense bien que, dans l'avenir, le
problème ne se posera plus. Je soumets le tout respectueusement.
Le Président (M. Clair): Est-ce qu'il y a des questions?
L'article 1, M. le député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, simplement, vous avez
mentionné 85 règlements, si j'ai bien compris, qui auraient
été... c'est surtout en décembre 1977 que ces
règlements auraient été adoptés ou qu'on se serait
aperçu... est-ce que vous pouvez préciser?
M. Comeau: Voici, M. le député, l'examen que nous
avons fait nous a permis de constater qu'il y a des règlements qui
datent du 1er septembre 1964, le règlement no 12, et on s'en va comme
cela jusqu'au 24 octobre 1977, le règlement no 204. Alors, il y en a
à peu près 85. Disons que ce ne sont pas tous les
règlements de la municipalité, parce que dans le cas des
règlements généraux qui ne requièrent pas
d'approbation spéciale, l'avis public est là, il est existant.
C'est tout simplement dans les cas de règlements d'emprunt et je
m'explique la chose par le fait qu'on doit déjà publier un
premier avis convoquant les personnes habilitées à voter. Alors,
probablement que le greffier en place à l'époque croyait que cet
avis était suffisant et...
M. Gratton: Est-ce qu'on a estimé la valeur totale des
règlements d'emprunt qui sont visés par cela?
M. Comeau: Je n'ai pas le total, M. le député.
M. Gratton: Est-ce que vous avez une idée de la
grandeur?
M. Comeau: Je pense que ce serait de l'ordre de $5 millions ou $6
millions.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Avez-vous l'intention de publier au moins une fois
dans les journaux les règlements qui n'ont pas été
acceptés légalement, si vous voulez, en indiquant peut-être
le montant de chaque règlement qui a été...
c'est-à-dire nous donner le numéro du règlement et le
montant d'emprunt et également les buts de cet emprunt?
M. Comeau: M. le député Cordeau, le projet de loi
prévoit à l'article 3 une formalité selon laquelle on doit
inclure dans les archives municipales un renvoi à cette loi pour que,
lorsqu'on en donnera des copies, les gens connaissent la date d'entrée
en vigueur. D'autre part, je pense que l'administration municipale en place
essaie de plus en plus d'agir ouvertement et la chose sera sûrement
expliquée aux concitoyens.
M. Tardif: M. le Président, je pense, ainsi que l'a
souligné le procureur, que de publier ainsi un recueil des
règlements qui n'avaient pas fait l'objet d'une publication de la
façon prescrite dans la Loi des cités et villes ne servirait pas
à grand-chose, du moins à l'intérieur des limites de la
municipalité. Il pourrait en être autrement, cependant, s'il
s'agissait d'une publication qui rayonnerait à l'échelle du
Québec. On pourrait peut-être voir là d'autres
municipalités se rendre compte qu'elles sont dans la même
situation pour le moins irrégulière.
Je souligne ce fait parce que l'an dernier, la commission permanente des
affaires municipales a avalisé tous les règlements d'emprunt de
la municipalité de Mont-Laurier depuis sa constitution en ville,
c'est-à-dire depuis le 22 novembre 1950. On avait donc
fonctionné, pendant quelque chose comme 27 ans, sans se conformer aux
dispositions de l'article 391 de la Loi des cités et villes.
Dans le cas de Vaudreuil, l'irrégularité remonte, encore
une fois, à l'obtention de ses lettres patentes le 10 juillet 1963. Il
est évident qu'il est important de corriger cette situation dans le cas
de Vaudreuil et que des mesures doivent être prises pour s'assurer que
des situations semblables n'existent pas en trop d'exemplaires au
Québec. Ceci peut souligner le besoin qu'il pourrait y avoir de former
à la fois les nouveaux fonctionnaires municipaux et, j'allais dire,
jusqu'à un certain point les nouveaux élus. D'ailleurs, je suis
présentement en négociation avec l'ENAP à ces fins.
Ceci dit, je pense que nous pouvons procéder à l'adoption
article par article de ce projet de loi privé attendu qu'effectivement
la situation a été corrigée depuis peu. C'est une
situation de fait que lorsqu'une municipalité cesse d'être
régie par le Code municipal pour tomber sous l'empire de la Loi des
cités et villes, elle continue parfois de fonctionner selon l'ancien
code.
C'est évidemment là où on pourrait aussi poser la
question: Ne serait-il pas temps d'avoir un seul code des municipalités?
La commission Hébert a eu un certain nombre de suggestions à ce
sujet, mais c'est une autre question.
Le Président (M. Clair): L'article 1 est-il... Oui, M. le
député de Verdun.
M. Caron: Seulement quelques mots à ce sujet. M. le
ministre, lors de l'étude des crédits de votre ministère
au printemps, quand je vous faisais la suggestion d'avoir un genre
d'équipe volante pour circuler, cela vous prouve un peu qu'elle a sa
place. Je le redis encore souvent, ce ne sont pas toujours les élus qui
font les erreurs, parfois ce sont des fonctionnaires et ils ne les font pas
toujours de mauvaise foi. Je pense que cela vous prouve une fois de plus que
j'avais raison et que vous devez continuer car parfois lorsqu'on
s'aperçoit de certains cas, il est trop tard et il y a du dommage qui
est fait. J'espère que vous allez vous organiser pour que cela se fasse
parce que, souvent, on ne dit pas aux élus comment cela devrait se faire
exactement.
M. Tardif: M. le Président, si on me permet de
réagir à cette suggestion répétée du
député-maire de Verdun...
M. Caron: Elle n'est peut-être pas populaire, mais elle a
sa place. (12 h 15)
M. Tardif: Non. Mais c'est un fait que nous avons au
ministère, soit des fonctionnaires de la Direction
générale de l'administration financière qui vont dans la
municipalité, donc procéder à un examen de
l'administration, de la gestion, et qui peuvent donner des conseils à la
municipalité. Nous avons également la commission municipale qui
peut agir soit à notre demande, soit à la demande du
gouvernement, soit proprio motu.
Mais c'est un fait également que nous n'avons pas cette
espèce d'équipe volante à laquelle référait
le député-maire de Verdun qui je me souviens de son
exemple lors de l'étude des crédits avait fait une
analogie entre cette équipe et celle qui peut exister dans le milieu des
banques, je crois, où une équipe de vérificateurs fond
littéralement sur la banque, gèle à peu près les
transactions pendant quelque temps et essaie de procéder à une
vérification de la gestion de la succursale.
Je ne sais pas si nous devrions instaurer quelque chose d'analogue. On
pourrait peut-être à ce moment-là accuser le gouvernement
ou le ministre d'exercer, d'aller à la pêche, alors qu'à
l'heure actuelle, même lorsque j'envoie la commission municipale ou des
fonctionnaires du mi-
nistère, c'est sur des faits précis et non pas simplement
sur des rumeurs, et déjà, parfois, on prête des intentions
au ministre ou au gouvernement. Dieu sait que, dans tous les cas, des faits
précis ont été portés à mon attention. Mais
je retiens quand même la suggestion, encore une fois, en soulignant qu'il
faudra peut-être en arriver là.
Le Président (M. Clair): M. le ministre, M. le
député, la discussion ne manque sûrement pas
d'intérêt mais il m'apparaît qu'on s'éloigne
véritablement du projet de loi privé...
Une Voix: ... un nouveau coup.
Le Président (M. Clair): ... et que le point est fait des
deux côtés.
Le Président (M. Clair): Je ne permettrai pas d'autre
débat là-dessus. M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne voudrais pas
déroger à la directive que vous venez de donner. J'avais
l'intention de dire tout simplement qu'à chaque jour suffit sa peine et
je crois que celle de la ville de Vaudreuil suffit pour aujourd'hui. J'aimerais
mieux suggérer au ministre la publication, dans la revue
Municipalité '78 ou 79 probablement parce que nous sommes en
décembre d'un avis aux municipalités pour rappeler le
genre de problème dont nous avons aujourd'hui au moins le
deuxième exemple.
Le Président (M, Clair): Messieurs, l'article 1 du projet
de loi no 274, projet de loi privé, est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 2 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 3 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 4 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. M. le maire, Me
Comeau, M. Chamberland, au nom de tous les membres de cette commission, je vous
remercie de votre présence. J'appelle maintenant les
représentants de la ville de La Baie. Merci, M. le maire, au revoir.
M. Desrosiers: Merci, messieurs.
Projet de loi no 271
Le Président (M. Clair): Messieurs, j'appelle maintenant
le projet de lot privé no 271, dont le parrain est le
député de Dubuc, M. Desbiens. Si celui-ci veut formuler quelque
présentation ou quelques mots d'accueil aux représentants de la
ville de La Baie, c'est avec plaisir que je lui donnerai le droit de parole. M.
le député de Dubuc.
M. Desbiens: Merci, M. le Président. Il me fait plaisir en
effet de vous présenter et d'accueillir M. le maire de la ville de La
Baie, au royaume du Saguenay, M. Laurier Simard, et le procureur de la ville,
M. Gilles Prévost.
Le projet de loi no 271 vise avant tout, simplement, à
régulariser une situation afin d'enlever tout doute sur un acte de vente
ou sur l'acquisition d'un parc industriel à ville de La Baie. M. le
maire saura sans doute donner les explications complémentaires. Il me
semble quand même bon de rappeler que c'est important, suite au
développement de l'usine Alcan qui se fait à ville de La Baie et
qui entraîne des demandes croissantes pour l'acquisition de terrains dans
le parc industriel.
Le Président (M. Clair): M. le maire, je vous invite
à vous identifier et à nous présenter Me Michael Cain qui
vous accompagne. Vous avez la parole.
Je m'excuse, sur la note qu'on m'avait donnée... M. le maire, je
vous invite à vous présenter.
M. Simard (Philippe): M. le Président, vous me permettrez
tout d'abord je l'espère de saluer tout
particulièrement le ministre des Affaires municipales de l'heure, et
l'ancien également que j'ai bien connu, M. Goldbloom.
Pour l'information de l'assemblée, j aimerais dire un peu ce
qu'est la ville de La Baie. La ville de La Baie est née d'une fusion de
la ville de Bagotville, de la ville de Port-Alfred, de la paroisse de
Grande-Baie et de la paroisse de Bagotville et de la base Alouette de
Bagotville.
Ceci dit, je ne voudrais pas faire l'historique de cette longue et
courte histoire, mais simplement, si vous regardez le projet de loi, j'aurais
apparemment, alors que j'étais maire de Port-Alfred, le 20 août
1970, commis un péché véniel. A ce moment-là, les
péchés véniels n'étaient pas permis. Je suis devant
cette assemblée et c'est mon procureur qui exposera les motifs de ma
confession qui, je l'espère, m'accorderont un pardon facile.
Le Président (M. Clair): Merci, M. le Maire. Votre
procureur, c'est maître...
M. Prévost (Gilles): Me Gilles Prévost,
associé de Me Cain.
Le Président (M. Clair): Me Prévost.
M. Prévost: Comme vient de le souligner M. le maire
Simard, il y a eu fusion en vertu d'une loi de l'Assemblée nationale,
entre diverses corporations pour créer la ville de La Baie. L'acte
auquel nous référons pour expliquer le problème a
été signé, en fait, par la ville de Port-Alfred comme il
est mentionné à l'article 1 du projet de loi 271. Cependant, nous
devons comprendre qu'aujourd'hui, si c'est la ville de La Baie qui se
présente devant vous, c'est simplement en vertu de l'acte de fusion de
la loi qui a mis évidemment la ville de La Baie aux droits et
obligations des anciennes municipalités.
Le 20 août 1970, devant le notaire Jean-Paul Collard, un acte
intervenait, un acte de vente et acquisition nécessairement, entre la
ville de Port-Alfred et M. Benoît Gagné. Cet acte est intervenu
à la suite d'une simple résolution de la ville de Port-Alfred en
date du 17e jour du mois d'août 1970. Il appert donc, à la face
même de la résolution et de l'acte concerné, que la ville
de Port-Alfred du temps n'avait pas obtenu la permission préalable de la
commission municipale pour engager son crédit. Nous devons dire, ici,
qu'aucun règlement d'emprunt n'avait été adopté
à cette fin et aucune permission préalable n'avait
été obtenue, ni demandée.
Depuis ce temps, la ville de La Baie a acquitté
intégralement le prix d'achat de ce terrain à même ses
budgets annuels si bien qu'il se pose un fort doute quant à ia
légalité du titre de la ville de La Baie, et la ville de La Baie
qui veut disposer de ces terrains à différentes fins et qui en a
déjà partiellement disposé, désire obtenir la
ratification de l'acte notarié intervenu devant Me Collard.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Est-ce que cet acte de vente est contesté par
quiconque, présentement, ou l'a été?
M. Prévost: Jusqu'à ce jour, il n'y a aucune
contestation judiciaire par qui que ce soit. C'est précisément
dans le but d'éviter ces contestations que nous sommes devant vous, ce
matin.
M. Gratton: Quel était le montant de la transaction?
M. Prévost: $100 000 payables à raison de $10000
comptant et $10 000 annuellement, sans intérêt. Vous comprendrez
qu'à ce moment-là, cela aurait dû se terminer en 1979 ou en
1980, mais cette année, la ville, lorsque ce problème a
été soumis à son attention, s'est empressée
d'acquitter intégralement la balance du prix de vente et obtenir une
quittance du vendeur, M. Gagné.
M. Gratton: De quelle superficie s'agissait-il?
M. Prévost: M. Simard pourrait vous répondre plus
exactement là-dessus.
M. Simard: Je crois qu'il s'agissait de 113 ou 117 acres.
M. Prévost: Je m'excuse, environ 106 acres. C'est 106
acres et une décimale.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: En quelle année la ville de La Baie a-t-elle
été créée?
M. Simard: A la fusion du 1er janvier 1975. Deux mois
après ma défaite.
M. Cordeau: Merci.
Le Président (M. Clair): D'autres questions, MM. les
membres de cette commission? M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Un petit commentaire, M. le Président:
puisque c'est aujourd'hui le jour de l'expiation des péchés,
doit-on l'appeler le Yom Kippur, le jour du grand pardon?
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, évidemment, on peut et
de fait, par ce projet de loi privé, on vient régulariser, en ce
jour du grand pardon, ainsi que l'a évoqué le
député de d'Arcy McGee, une autre situation
irrégulière. Cependant, M. le maire, dans son exposé
ou c'est le procureur a dit: La municipalité veut disposer
de ces terrains et, de fait, elle a déjà disposé d'un
certain nombre de ces terrains. Ma question, évidemment, porte
maintenant sur l'irrégularité quant à l'aliénation
qui a été faite de ces terrains acquis de façon
irrégulière.
Le Président (M. Clair): Me Prévost.
M. Prévost: Ce problème nous est apparu et il nous
a été soulevé même par le contentieux. Nous sommes
conscients que le problème, quant à la disposition
antérieure à la ratification de ce projet de loi, pourra poser
des problèmes de validité des titres.
La raison pour laquelle nous n'avons pas retiré ce projet de loi
et tenté de régulariser toute la situation est simplement une
question de délai, d'avis, étant donné que le jour
fatidique du 1er décembre, en vertu des règles de pratique des
projets de loi privés, devait être respecté, sinon, nous
risquions de revenir simplement en juin. Or, tout au moins pour les terrains
qui demeurent à disposer actuellement, pour l'avenir, évidemment,
pour la ville, il y a un intérêt très évident. Il y
a même actuellement des demandes d'acquisition. Tout au moins, nous
sommes conscients que nous pouvons régler le problème pour les
futures transactions, quitte peut-être à revenir, s'il y a lieu,
pour les anciennes transactions.
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, ma question, plus
précisément en ce qui concerne la façon dont on a
disposé de ces terrains: Est-ce qu'on l'a fait en se
conformant à l'article 26 de la Loi des cités et villes,
à savoir que cette aliénation devait se faire à titre
onéreux, soit avec une vente aux enchères, en soumissions
publiques ou de gré à gré, avec le consentement de la
commission municipale? Comment cela s'est-il fait?
M. Prévost: Je crois comprendre qu'il y a eu trois sortes
de transactions, parce que l'intention de la ville de La Baie c'était de
faire un parc industriel. Ce devait être un parc industriel. La ville a
procédé à des ventes à titre onéreux,
évidemment. Cependant, c'est justement lors de la demande de certaines
subventions ou ratifications de certaines transactions que le problème a
été soulevé par le contentieux des Affaires municipales.
Il y a eu trois sortes de transactions, que je sache.
M. Simard: M. le Président, vous me permettez de dire
à M. le ministre que j'avais reçu en 1970 d'un M. Lachaine, je
crois, qui est décédé aujourd'hui, après de
nombreuses explications, l'autorisation de vendre les terrains le prix qu'ils
me coûtaient; j'avais été autorisé à vendre
ces terrains pour et au nom de la ville de Port-Alfred, pour fins
industrielles, parce qu'ils appelaient cela un parc à caractère
semi-industriel et semi-commercial, à $0.07 du pied. Les transactions
qui se sont faites de 1970 jusqu'en 1978 ont été faites à
$0.07 du pied carré.
M. Tardif: Est-ce que cela correspond au coût
d'acquisition?
M. Simard: M. le ministre, je voudrais expliciter davantage.
Jusqu'en 1978, nous avions obtenu la permission du ministère des
Affaires municipales, de la commision municipale et du ministère de
l'Industrie et du Commerce de vendre ces terrains, et ce n'est qu'en 1978 qu'on
nous a demandé, à la commission municipale, de régulariser
la situation en fonction de l'acte que nous présentons aujourd'hui.
M. Prévost: Et le prix de $0.07 provenait
évidemment du calcul du coût d'acquisition, des frais
inhérents professionnels. (12 h 30)
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Depuis l'acquisition de ce terrain, combien de
revenus avez-vous retirés de la vente de lots faisant partie de
l'achat?
M. Simard: Cela peut être difficile à vous dire mais
je peux vous dire une chose, par exemple, c'est qu'à l'heure actuelle,
nous avons au bilan de la ville en comptes recevables $78 000 de terrains qui
sont vendus et dont les actes notariés suivront pour l'année 1978
uniquement, ce qui veut dire que je pense bien qu'on aurait vendu
au-delà de $150 000 de terrains.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: II n'y a pas de problèmes, M. le
Président. On a parlé de $0.07 le pied carré, cela
équivaut à environ $2800 à $3000 l'acre. Vous avez
payé environ $1000 l'acre, si j'ai bien compris; alors, cela me semble
effectivement conforme à ce que vous affirmez. Quant à nous, M.
le Président, il est évident qu'il faudra régulariser
l'achat ou l'acquisition, et c'est avec plaisir qu'on vous accueillera
probablement au printemps pour régulariser, si vous le jugez à
propos, les actes de vente qui découlent de cet achat.
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, justement les légistes
du ministère sont à rédiger un papillon qui serait
à l'effet de dire quelque chose comme on est en train de le formuler,
mais que l'acquisition de ces terrains, au moment où elle a
été faite, aurait été réputée avoir
été faite en vertu de la Loi des fonds industriels, et il devra
en être disposé conformément à cette loi de
façon à pouvoir justement faciliter la régularisation des
aliénations qui seraient faites.
Le Président (M. Clair): Compte tenu du fait qu'il semble
y avoir entente mais qu'on attend des amendements, est-ce qu'il y aurait lieu
de suspendre l'étude de l'article du projet de loi 271?
M. Tardif: Je l'ai immédiatement, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Vous l'avez déjà.
Allez-y, M. le ministre.
M. Tardif: II serait donc proposé dans ce cas d'ajouter un
article 2 qui dirait: L'immeuble acquis en vertu de l'acte de vente visé
par l'article 1 est réputé avoir été acquis en
vertu de la Loi des fonds industriels, statuts refondus, chapitre 175, et doit
être vendu conformément à cette loi.
Le Président (M. Clair): Est-ce que le président
peut en avoir une copie?
M. Tardif: Cela va, M. le maire et M. le procureur?
M. Prévost: A la perfection, M. le ministre.
M. Gratton: Est-ce que, selon ce que vous en savez
présentement, cela régulariserait l'aliénation de tout ce
qui a été vendu jusqu'à maintenant?
M. Simard: Nous croyons, M. Gratton, que cela règle notre
problème dans l'ensemble et nous vous en remercions.
M. Prévost: M. le Président.
Le Président (M. Clair): Oui, monsieur.
M. Prévost: Simplement pour revenir au texte, on me
souligne qu'en fait le terme "vendu" a été employé.
Le Président (M. Clair): Je vais relire lentement
l'amendement qui consisterait à l'insertion, après l'article 1,
d'un nouvel article 2 qui se lirait comme suit: "L'immeuble acquis en vertu de
l'acte visé par l'article 1 est réputé avoir
été acquis en vertu de la Loi des fonds industriels, statuts
refondus, chapitre 175, et doit être vendu conformément à
cette loi."
M. Prévost: Est-ce que ce ne serait pas mieux d'employer
le terme général habituellement employé
"aliéné" parce que, des fois, il peut y avoir peut-être
des...
M. Tardif: Si je réfère à l'article 4 de la
Loi des fonds industriels, M. le Président, cet article dit: La
Corporation municipale peut, aux conditions qu'elle détermine, vendre ou
louer pour fins industrielles un immeuble qu'elle possède. Donc,
l'article 4 ne parle pas d'aliéner.
M. Prévost: Tout au moins mettre vendre ou louer.
M. Tardif: D'accord, vendu ou loué conformément
à l'article.
Le Président (M. Clair): Quelqu'un peut-il m'aider pour me
rassurer quant à la référence qu'on donne aux statuts
refondus, chapitre 175, au point de vue de la technique législative.
Est-ce qu'on indique bien habituellement dans nos lois les mots "Statuts
refondus" et l'année? On est sûr de cela?
M. Goldbloom: S.R. 1964, chapitre... Le Président (M.
Clair): Puisque ce texte est appelé à devenir loi, je le
relis: L'article 2 se lirait comme suit: "L'immeuble acquis en vertu de l'acte
de vente visé par l'article 1 est réputé avoir
été acquis en vertu de la Loi des fonds industriels (statuts
refondus du Québec 1964, chapitre 175) et doit être vendu ou
loué conformément à cette loi. M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Suite à cet amendement, est-ce que je
comprends bien en disant qu'il ne sera plus nécessaire à la
municipalité de ville La Baie de revenir pour régler les
situations, les ventes passées, tel que l'a soulevé le
député de D'Arcy McGee?
M. Tardif: Cela n'implique pas cela. M. Desbiens: Non?
M. Tardif: Pour les ventes qui ont été
effectuées conformément à la Loi des fonds industriels, la
réponse est non. Pour celles qui ne l'auraient pas été,
c'est une autre histoire.
M. Desbiens: II faudrait, si cela existait qu'il y ait un retour.
Merci.
Le Président (M. Clair): Messieurs, l'article 1 du projet
de loi est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Le nouvel article
2 dont je viens de vous donner lecture est-il adopté?
Une Voix: Adopté, tel qu'amendé.
Le Président (M. Clair): Adopté tel
qu'amendé. L'ancien article 2 qui prévoyait que la
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction devient l'article
3. Cet article est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Il ne me reste
donc qu'à remercier M. le maire Simard de la ville de La Baie et le
procureur, Me Prévost, de leur passage en cette commission. M. le
député de Jeanne-Mance aurait-il une question?
M. Laberge: A condition que vous mentionniez que le projet de loi
privé est aussi adopté.
Le Président (M. Clair): C'est la dernière chose
que je voulais leur mentionner, à savoir que le projet de loi
privé qu'ils avaient apporté à cette commission est
adopté avec amendement. Je vous remercie, M. le maire et M. le
procureur.
M. Simard: Nous vous remercions, M. le Président, de
même que les honorables membres de cette Assemblée, tant
l'Opposition que le parti au pouvoir. On vous remercie.
Projet de loi no 218
Le Président (M. Clair): J'appelle maintenant le projet de
loi privé no 218, Loi modifiant la charte de la ville de
Montréal-Est. C'est un projet de loi... Oui?
M. Gratton: Je vais vous dire tout de suite que, de notre part,
nous serions prêts à l'adopter immédiatement sans plus
d'explications, ce qui nous permettrait à ce moment-là,
possiblement, de terminer l'ensemble de nos travaux pour 13 heures et
éviterait aux gens qui doivent comparaître de revenir seulement
à 20 heures.
M. Tardif: M. le Président, je remercie l'Opposition de sa
collaboration. En effet, personnellement, je suis prêt à adopter
ce projet de loi tel quel sans autre commentaire et si les membres de cette
commission étaient d'accord, quitte à dépasser
légèrement 13 heures pour éviter, justement, à nos
visiteurs de passage de rester ici jusqu'à 20 heures ce soir. Donc, je
suis tout à fait d'accord.
Le Président (M. Clair): Messieurs, compte tenu de la
tradition qui est à l'effet de demander au parrain de présenter
les gens qui viennent présenter un projet de loi, je demanderai au
député de Jeanne-Mance de bien vouloir les présenter et
les remercier dans un même temps avant de procéder à
l'adoption du projet de loi.
M. le député de Jeanne-Mance.
M. Laberge: Je vous remercie, M. le Président. Il m'a fait
plaisir de collaborer depuis le mois d'avril dernier avec le maire de
Montréal-Est, M. Edouard Rivest qui est ici présent et avec Me
Robert Pigeon qui est le procureur de la ville.
En même temps, évidemment, croyant que cette
présentation pourrait être un peu plus longue, je voudrais saluer
la présence de quatre des conseillers de Montréal-Est qui sont
MM. Joseph Patriarco, Roland Rhéaume, Yvon Labrosse et Roland Beaudin,
qui se sont déplacés de Montréal-Est pour participer
à cette commission parlementaire. Je voudrais les remercier de leur
présence et leur indiquer, sans d'autres détails, comment nous
pouvons procéder rapidement lorsque les choses sont claires. Je vous
remercie.
Le Président (M. Clair): M. le maire, MM. les conseillers
et Me Pigeon, je vais vous donner l'occasion, simplement peut-être,
d'exprimer vos impressions, de vous identifier, puisque le projet de loi va
être adopté immédiatement après les quelques mots
d'usage que vous voudrez bien adresser aux membres de cette commission. M. le
maire.
M. Rivest (Edouard): M. le Président, M. le ministre, je
voudrais vous remercier d'un geste actuellement... je voulais seulement passer
une petite remarque qui n'est pas offensive. Notre demande, ce matin, n'est pas
semblable à celles qui sont déjà passées. On n'a
rien à se faire pardonner, nous. Nous voulons simplement changer le taux
de la taxe d'affaires chez nous. Je laisse la parole...
M. Pigeon: M. le Président, je suis Robert Pigeon, avocat
de la municipalité. Je dois vous remercier, de même que le
ministre ainsi que tous les membres du comité de m'avoir accordé
une victoire si facile ce matin. Je ne pourrai pas retourner à mes
clients et leur dire que cela a été très difficile de
faire adopter ce projet de loi. Je vous remercie.
Le Président (M. Clair): M. le ministre...
M. Tardif: C'est sans doute que les plaidoyers ont
été faits hors de cette enceinte.
M. Pigeon: M. le ministre, j'espère que mes clients en
prennent bonne note.
Le Président (M. Clair): Messieurs, l'article 1 du projet
de loi privé no 218 est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 2 du projet de loi
est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Le projet de loi
est adopté sans amendement. Je vous remercie, messieurs. J'appelle
maintenant le projet de loi privé no 264, inscrit au nom du
député de Papineau que j'invite à venir nous
présenter ce projet sommairement.
Projet de loi no 264
M. Alfred: Je remercie la commission de nous donner la chance de
travailler en collaboration avec les représentants de la ville de
Gatineau. En effet, je vous présentre le premier magistrat de la ville
de Gatineau, M. John Luck, le procureur de la ville de Gatineau, Me John Kehoe,
le trésorier de la ville de Gatineau, M. Robert Bélair et le
greffier de la ville de Gatineau, M. Béchat.
M. le Président, j'ai l'honneur de vous dire aussi que j'ai la
chance de représenter la ville qui est, par sa géographie et par
sa démographie, la plus grande ville de l'Outaouais
québécois, soit la ville de Gatineau avec ses 104 milles
carrés et ses 75 000 habitants. Etant donné, bien sûr,
l'ampleur de cette superficie et cette démographie, vous comprenez
pourquoi j'ai dû donner ma démission comme conseiller municipal,
étant donné le travail que j'aurai à faire ici comme
député. Donc, je n'ai pas la chance d'être ici un
conseiller député.
Le Président (M. Clair): Si je comprends bien, M. le
député de Papineau...
M. Alfred: Ceci étant dit, M. le Président, c'est
à la ville de Gatineau de justifier la raison d'être et la
pertinence de ce projet de loi; il m'appartient donc de leur céder la
parole.
Le Président (M. Clair): Me John Luck, maire de la ville
de Gatineau, je vous souhaite la bienvenue et je vous invite à nous
présenter les gens qui vous accompagnent.
M. Luck (John): M. le Président. MM. les membres de la
commission, le projet de loi no 264 est simplement une technicité
administrative. Je pense que pour nous non plus ce ne sont pas des
péchés véniels ou mortels comme le mentionnait le
député. Je pense qu'on ne verrait aucune difficulté. Comme
on le mentionnait, c'est quand même une ville qui a subi un fusionnement
et c'est pour cette raison que ce projet de loi est présenté.
J'aimerais céder la parole à notre conseiller juridique, M.
Kehoe.
M. Kehoe (John): M. le Président, M. le ministre, membres
du comité, je dois dire comme M. le maire que le projet de loi que vous
avez devant vous n'est pas tellement compliqué. Le 1er
janvier 1975, la ville de Gatineau fut regroupée,
c'est-à-dire que six ex-municipalités furent regroupées en
une, formant la ville de Gatineau actuelle. (12 h 45)
Selon l'article 14 du projet de loi 98 formant la ville de Gatineau, les
emprunts à long terme sont remboursés conformément aux
clauses d'imposition desdits règlements. Maintenant, depuis le
regroupement, nous avons découvert, après que certains
règlements furent périmés, qu'il restait des fonds. Selon
l'article 14, tel qu'il existe, nous n'avons pas pu distribuer cet argent ou
faire quoi que ce soit avec le montant en jeu. Il y a un montant de quelque
$330 000, $350 000 qui est gelé depuis deux et trois ans.
Nous demandons, en vertu de l'article 7 de la Loi des dettes et emprunts
municipaux, le pouvoir de modifier les différents règlements pour
qu'on puisse faire ce que le conseil décidera avec la loi. Autrement
dit, en vertu de l'article 7, les autres municipalités du Québec
ont le pouvoir que nous vous demandons, pouvoir qui nous a été
enlevé, à toutes fins pratiques, par l'article 4 de la Charte de
la ville de Gatineau.
Nous vous demandons présentement, en vertu du deuxième
paragraphe de notre projet de loi, le pouvoir de faire des modifications, en
vertu de l'article 7 de la Loi des emprunts et dettes municipaux, de faire des
changements, de sorte que le conseil puisse faire ce qu'il veut avec cet
argent, c'est-à-dire, le distribuer selon d'autres règlements. Le
but de la première partie du même projet de loi était de
corriger certaines erreurs, certaines omissions, certains problèmes qui
existent dans les anciennes villes, dans les six anciennes villes de Gatineau.
Dans certains cas, il y a eu des omissions. A cause du regroupement; il y a eu
des bouts de rue dans une municipalité qui détenait une taxe
d'amélioration locale qui, font partie d'une autre municipalité
où il n'y avait pas de taxe d'amélioration locale. Nous voulons,
par le biais du premier paragraphe du projet de loi privé, régler
ces problèmes.
Maintenant, dans l'ensemble, tout ce qu'on demande, c'est de pouvoir se
conformer à l'article 602 de la loi des cités et villes et selon
l'article 7, le pouvoir de rectifier ces anomalies.
Aussi, je pense que vous avez devant vous, certains amendements,
c'est-à-dire, qu'il y a certains articles qu'on a ajoutés. Je
pense que vous avez devant vous, ce matin, des corrections,
c'est-à-dire, qu'il y a cinq ou six autres articles que nous avons
ajoutés ce matin. Depuis que nous avons eu l'avis de convocation, pas ce
matin, on a fait l'étude de certains autres règlements des
anciennes municipalités et nous avons découvert que encore une
fois, il y a quelques erreurs qu'il faut corriger et je pense que vous avez
devant vous les différents articles ajoutés.
Le Président (M. Clair): Messieurs les membres de la
commission, personnellement, comme président, je n'ai été
saisi d'aucun amendement; j'ignore si de tels amendements vous ont
été distribués. Au niveau du secrétariat des
commis- sions, on m'indique qu'ils n'ont reçu, ni vu aucun amendement
comme tel. J'ignore si le ministre, de son côté, en aurait.
M. Tardif: ... aurait été saisi d'une série
d'amendements ou, en fait... et qui vise à...
M. Kehoe: A toutes fins pratiques, M. le Président, ce ne
sont pas des amendements; c'est qu'on ajoute quelques règlements; on ne
change en rien la nature...
Le Président (M. Clair): Oui, d'accord. Je comprends que
c'est une addition de nouveaux articles que vous découvrez, mais cela
constitue, quand même, techniquement ici aux fins des travaux de cette
commission, un amendement.
M. Tardif: En ce qui concerne, et je... Est-ce qu'il y a des
copies pour tous les membres de la commission de ces règlements
d'emprunt qu'on veut ajouter à la liste?
M. Kehoe: Nous avons quelques exemplaires, des...
Le Président (M. Clair): Me Kehoe, vous pourrez demeurer
à votre siège; il y a quelqu'un du service de secrétariat
des commissions qui va aller en faire faire des copies pour tous les membres de
cette commission.
M. Tardif: M. le Président, en attendant que ces copies se
fassent, ce qui vise à ajouter, encore une fois, d'autres numéros
de règlements d'emprunt, sur le fond même de la question qui est
de modifier les clauses d'imposition de ces règlements des anciennes
municipalités constituant l'actuelle ville de Gatineau, il nous semble,
tout en étant d'accord avec l'intention ou le but recherché par
la municipalité qui est essentiellement de dégeler des fonds ou
des balances de règlement d'emprunt... Nous sommes tout à fait
d'accord et il est souhaitable qu'il en soit ainsi. Cependant, il nous semble
que cela ne devrait pas se faire conformément à la
procédure d'indexation prévue à l'article 602a de la Loi
des cités et villes, mais bien de la même manière que l'on
procède pour les règlements d'emprunt d'une façon
générale.
En conséquence, le deuxième alinéa de l'article 1
serait modifié à cet effet et on a ici l'alinéa
commençant par "cependant".
Est-ce qu'on a distribué des copies de cela?
Des Voix: Non.
Le Président (M. Clair): On est en train de distribuer aux
membres les amendements qui sont proposés par Me Kehoe,
représentant de la ville de Gatineau. L'amendement dont a fait mention
le ministre, il y a quelques instants, est en train d'être
photocopié également.
M. Tardif: On pourrait d'abord revenir à la nomenclature
des numéros de règlements d'em-
prunt, si besoin était, mais je pense que cela ne pose pas de
problème que d'ajouter ces numéros.
M. Goidbloom: M. le Président, peut-on demander au
ministre si ses fonctionnaires ont fait une vérification quelconque des
numéros de règlements qui paraissaient déjà au
texte imprimé?
M. Tardif: M. le Président, la réponse à la
question du député de D'Arcy McGee est non. Nous n'avons pas
procédé à un examen de chacun de ces règlements
d'emprunt autrement qu'en examinant les notes explicatives fournies par la
municipalité elle-même. Les changements proposés ne nous
semblaient pas poser de problème de fond pour peu que les nouvelles
affectations soient soumises à la procédure
régulière des règlements d'emprunt, c'est-à-dire
que les propriétaires puissent se prononcer. Cela nous semblait tout
à fait acceptable, d'où l'amendement qu'on vous a probablement
distribué maintenant, de façon à remplacer les deux
premières lignes qu'on retrouve au premier paragraphe suivant
l'alinéa 1 : Cependant, le conseil peut, par règlement, approuver
de la même manière qu'un règlement d'emprunt selon la loi
qui régit la municipalité, modifier les clauses d'imposition des
règlements, et alors suit la nomenclature des numéros
d'emprunt.
Le Président (M. Clair): L'amendement proposé par
le ministre veut remplacer, au deuxième alinéa de l'article 1,
les mots "cependant le conseil peut, en suivant les procédures
édictées à l'article 602a de la Loi des cités et
villes" par les mots "cependant le conseil peut, par règlement,
approuver de la même manière qu'un règlement d'emprunt,
selon la loi qui régit la municipalité". Cet amendement est-il
adopté?
Une Voix: Adopté. Une Voix:Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Il y a un autre
amendement que le député de Papineau reprend à son compte,
si je comprends bien, qui propose d'insérer au second alinéa de
l'article 1, à la dernière ligne de cet alinéa, avant le
chiffre "479", les chiffres "445" et "447" et d'insérer
immédiatement après ce même chiffre "479" les chiffres
"487", "505" et "507".
Le même député fait également la même
motion d'amendement en ce qui concerne le troisième alinéa,
à la cinquième ligne: "Après les chiffre "386-1", ajouter
le chiffre "394" et les mots "tel qu'amendé par 394-1", et ajouter
à la ligne suivante, soit la sixième ligne du troisième
alinéa de l'article 1, à la fin de la ligne, après le
chiffre "409-1", le chiffre "422". Cette motion d'amendement du
député de Papineau est-elle adoptée?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
Une Voix: Vous avez bien parlé, M. le
député.
Le Président (M. Clair): Les deux amendements sont
adoptés. L'article 1 du projet de loi privé no 264 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Clair): Tel qu'amendé,
adopté. L'article 2 est-il adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Au nom des membres
de cette commission, je vous remercie de votre présence et je donne
l'occasion au maire d'adresser quelques mots. Le projet de loi no 264 est
adopté.
M. Alfred: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Oui, M. le député
de Papineau requiert le droit de parole.
M. Alfred:... je remercie la commission d'avoir adopté le
projet de loi et en même temps je profite de l'occasion pour lancer un
appel à la ville de Gatineau pour qu'elle construise avec urgence les
120 logements sociaux destinés aux personnes à faible revenu.
C'est une urgence pour la ville de Gatineau.
M. Luck: M. le Président, messieurs les membres de la
commission, nous vous remercions pour l'adoption de ce projet de loi. Cela fait
déjà, à ma connaissance, deux ou trois ans qu'on en
discute. Merci.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton:... une simple information. On sait qu'il y a au
feuilleton de l'Assemblée nationale un autre projet de loi au nom de M.
Alfred. Il s'agit du projet de loi no 249 qui propose d'autres amendements
à la charte de la ville de Gatineau. Je sais fort bien qu'il n'est pas
question d'en discuter ce matin, mais est-ce que le ministre pourrait nous
donner une indication du moment auquel on pourrait être appelés
à entendre à nouveau les autorités municipales de la ville
de Gatineau?
M. Tardif: M. le Président, essentiellement, à part
un certain nombre d'autres points, une des requêtes particulières
de ce projet de loi vise à la constitution d'un comité
exécutif. Or, M. le Président, il s'agit là d'une chose
dont j'entends disposer par amendements à la loi générale
des cités et villes pour les municipalités d'une certaine taille,
si bien qu'il me sera possible sans doute de donner suite au voeu de la ville
de Gatineau, ainsi que de toutes celles qui, probablement, font partie du club
des 50 000 âmes et plus, dans les délais...
M. Luck: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le maire.
M. Luck:... si vous me permettez une question à M. le
ministre. Est-ce qu'il est question de réduire le nombre de conseillers
pour être en mesure d'obtenir un comité exécutif? Il y en
avait, à un moment donné, quinze; chez nous, cela causait
certaines difficultés. Vous vous en souvenez, vous aviez parlé de
détails techniques qui devaient être amendés.
M. Tardif: Oui, M. le Président. Si vous me le permettez,
effectivement, le nombre de conseillers requis qui avait été
établi dans la loi 44, notamment pour les municipalités
procédant à des élections cet automne, avait
été fixé à quinze. Cela, avant la réduction
qui avait été consentie en commission parlementaire quant
à la taille des conseils en relation avec la taille de la population.
(13 heures)
Normalement, un amendement de concordance aurait dû être
fait pour porter ce nombre de quinze à douze. J'étais
personnellement convaincu qu'en commission parlementaire, nous avions fait cet
amendement de concordance, mais il semblerait que cela n'a pas
été fait. J'ai relu attentivement le procès-verbal de nos
débats de ce moment-là et je devrai donc corriger cette
situation.
Le Président (M. Clair): M. le maire, Me Kehoe, messieurs,
je vous remercie.
J'invite maintenant les représentants de la ville de Chicoutimi
à bien vouloir prendre place concernant le projet de loi privé no
241, lequel projet de loi est inscrit au nom du député de Dubuc,
M. Desbiens.
Messieurs, avant d'entamer l'étude de ce projet de loi, je vous
souligne qu'il est treize heures et que nous devrions normalement ajourner nos
travaux. Est-ce qu'il y a un consentement pour poursuivre pendant une vingtaine
de minutes?
M. Gratton: M. le Président, on peut prendre le temps
qu'il faudra, à condition que cela ne dépasse pas l'heure
à laquelle on doit être en Chambre. Effectivement, je verrais mal
qu'on retienne les gens de Chicoutimi jusqu'à vingt heures pour
simplement 20 ou 25 minutes.
Le Président (M. Clair): Alors, M. le député
de Dubuc, pour les paroles de bienvenue.
Projet de loi no 241
M. Desbiens: Merci, M. le Président.
Il me fait plaisir de souhaiter la bienvenue et de vous présenter
les gens de la ville de Chicoutimi. Je vous présenterai, en l'absence de
M. le maire, M. Réjean Gaudin qui est échevin et en même
temps président de la Société d'expansion
économique; à sa droite, Me Robert Wells qui est le procureur de
la cité de même que M. Jean-Claude Villeneuve, directeur de la
cité de Chicoutimi.
Le projet de loi 241 vise à accorder des pouvoirs
supplémentaires à la municipalité. Je laisse le soin
à ses représentants d'en faire valoir l'importance.
Le Président (M. Clair): Je donne immédiatement la
parole au conseiller qui représente M. le maire de la ville de
Chicoutimi, M. Réjean Gaudin et je l'invite à nous
présenter, d'une part, les gens qui l'accompagnent, dans le but de bien
les identifier et, d'autre part, à faire la présentation de ce
projet de loi.
M. Gaudin (Réjean): Merci, M. le Président. Tout
d'abord, je tiens à excuser M. le maire qui aurait dû être
ici, mais qui est retenu par une autre rencontre à la Commission
municipale, toujours dans le domaine des affaires municipales.
Les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui, il s'agit de M. Robert
Wells, qui est notaire et procureur attaché spécialement à
la rédaction de ce projet de loi privé que vous avez actuellement
à l'étude à cette commission; également, M.
Jean-Claude Villeneuve qui est le directeur du réaménagement de
la zone portuaire et ferroviaire de Chicoutimi depuis maintenant un an.
Le projet de loi que vous avez entre les mains est devenu
nécessaire dans le cadre des projets d'aménagement des zones
portuaires, ferroviaires de même que des zones du centre-ville de
Chicoutimi. La ville de Chicoutimi a reçu du gouvernement du
Québec, en 1977/78, une première subvention en passant, on
espère en recevoir d'autres cette année de même que l'an
prochain donc, la ville a procédé l'an dernier, à
la fin du mois de mars, à l'acquisition de certaines
propriétés, comme il est prévu ou inscrit dans la
description que vous avez dans le projet de loi.
La ville de Chicoutimi a l'intention de poursuivre le projet de
réaménagement de la zone portuaire et du centre-ville de
Chicoutimi et, pour ce faire, elle a besoin de pouvoirs qui s'imposent et qui
sont décrits dans le projet de loi pour, entre autres, poursuivre
l'acquisition de nouvelles propriétés.
C'est à peu près l'essence du contenu du projet de loi. Il
y a deux zones contigûes, soit la zone du centre-ville et la zone
portuaire qui sont deux zones distinctes et qui font partie de deux projets
qui, en fait, s'intercalent un dans l'autre.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe, une question?
M. Cordeau: J'aimerais connaître le montant que vous
prévoyez investir pour ce fonds?
M. Godin: Est-ce que vous pourriez reprendre...
M. Cordeau: Le montant du fonds que vous voulez constituer est de
combien?
M. Wells (Robert): Ce fonds est constitué principalement
de subventions qui sont versées par le gouvernement provincial et la
première subvention s'élève actuellement à $1
million. Alors, la ville de Chicoutimi espère obtenir d'autres
subventions, mais la subvention de $1 million qui avait été
versée a été suffisante pour procéder à
l'acquisition d'une partie de certains immeubles dans le centre-ville de
Chicoutimi.
Le Président (M. Clair): S'il n'y a pas d'autres
questions, j'appellerai l'article 1.
M. Caron: J'aimerais savoir... On me dit une subvention de $1
million. M. le ministre des Affaires municipales, est-ce que vous avez encore
des montants disponibles pour des municipalités? Je pourrais
peut-être en profiter pour...
Une Voix: Moi aussi.
M. Caron: Moi aussi, pour mon centre-ville. On m'avait dit que
les subventions étaient arrêtées.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Verdun, j'ai déclaré le député de Papineau
antiréglementaire tantôt pour des propos de cette nature. Je
serais tenté de faire de même avec vous, malgré tout le
respect que j'ai pour vous.
M. Tardif: ... Verdun, il y a une zone désignée.
Le Président (M. Clair): J'appelle l'article 1 Une Voix:
Adopté. M. Cordeau: Une petite question, avant.
Le Président (M. Clair): Le député de
St-Hyacinthe, une question.
M. Cordeau: Est-ce que d'autres villes, qui se proposent aussi
d'aménager leur centre ville peuvent faire des démarches
auprès du ministère pour obtenir les mêmes subventions que
la ville de Chicoutimi?
Le Président (M. Clair): M. le député...
M. Cordeau: C'est général, ce n'est pas
particulier...
M. Tardif: Me permet-on quand même d'apporter une
précision?
Le Président (M. Clair): Oui, mais je ne voudrais pas
qu'on engage le débat sur autre chose que sur le projet de loi
privé qu'on a devant nous.
M. Tardif: Non, je ne veux pas engager de débat, si ce
n'est souligner une chose: Etant donné que les programmes
d'amélioration de quartiers sont terminés depuis le 31 mars
dernier, alors que normalement on aurait pu penser qu'une partie de ce qui est
proposé ici aurait pu passer par ce canal, à cause du
développement de la zone portuaire, de la zone ferroviaire, il a
été résolu de passer par le canal, de ce cas-là, du
fonds de développement régional. Il s'agit, en quelque sorte,
d'une première. On espère que les programmes BAC pourront
être remis sur les rails, mais, en effet, c'est là une
première.
M. Cordeau: Peut-être pas une dernière. Une Voix:
Espérons-le.
Le Président (M. Clair): Messieurs, j'appelle l'article 1
du projet de loi. L'article 1 de ce projet de loi est adopté.
Une Voix: Adopté. Une Voix:Adopté.
Le Président (M. Clair): J'appelle l'article 2. C'est
adopté.
Une Voix: Adopté.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): J'appelle l'article 3.
M. Tardif: II y a un papillon à l'article 3, M. le
Président. En a-t-on distribué des copies? M. le
Président, le papillon qu'on se propose d'apporter à l'article 3,
qui est l'article qui détermine dans quelles conditions la ville pourra
aliéner les immeubles ainsi acquis à même des fonds publics
finalement, les terrains vise à introduire, comme dernier
alinéa un alinéa supplémentaire à l'article 3 qui
se lirait comme suit: "La ville peut aliéner, à titre gratuit ou
pour un prix inférieur à celui prévu au présent
article, un tel immeuble en faveur du gouvernement, l'un de ses organismes ou
une corporation scolaire".
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 3, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 3, tel
qu'amendé, est adopté.
L'article 4 est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse...
Le Président (M. Clair): Sur l'article 4, M. le
député de D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: J'aimerais d'abord demander au ministre s'il y a
des précédents à cet article. Ce n'est pas habituel,
à mon sens, de donner des subventions de relocalisation de commerces
à l'intérieur d'une municipalité. Il y a même eu de
nombreuses demandes qui ont été refusées, et voilà
que la ville de Chicoutimi demande ce pouvoir.
M. Tardif: M. le Président, c'est un fait qu'il s'agit
là d'un précédent et là-dessus la mémoire du
député de D'Arcy McGee est excellente.
Mais de la même manière que c'est la première fois
que nous accordons à une municipalité des pouvoirs
spéciaux pour réaménager son centre-ville et que, dans ce
cas, Chicoutimi serve de banc d'essai, en quelque sorte, pour ces fins, je sais
pertinemment que l'on m'a parlé, par exemple, dans, justement, la
région de l'Outaouais, qu'il aurait été souhaitable
peut-être à un moment donné que la ville de Hull dispose de
moyens semblables lorsqu'il pouvait s'agir de relocaliser certaines industries
particulièrement dans cette partie dite du ruisseau de la brasserie
le député pourra mieux situer cela que moi localement
donc de disposer... Pardon?
M. Gratton: II ne faudrait pas qu'on s'embarque
là-dedans.
M. Tardif: D'accord. Mais je voudrais simplement indiquer
qu'effectivement il s'agit d'un précédent et que nous pourrons
voir à l'usage ce qu'il produira. Des balises sont prévues dans
ce projet mais c'est bien évident que si le gouvernement, par
l'intermédiaire des fonds de développement régionaux et
nonobstant tout autre projet de relocalisation, de voies ferroviaires ou autres
qui pourront exister, implique en quelque sorte qu'on rase un certain nombre de
sites ou d'immeubles, il n'est évidemment pas question de faire en sorte
que ces industries ou entreprises qui pourraient s'y trouver disparaissent
complètement. Donc, se pose le problème d'une relocalisation et
il nous semble que, dans le cadre de ce projet de rénovation du
centre-ville, cette demande va de soi.
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord je ne suis pas
totalement d'accord avec le ministre quand il dit que c'est un
précédent. J'ai l'impression que nous avons dans le passé,
peut-être avec des modalités un peu différentes,
accordé quand même à diverses villes du Québec des
pouvoirs leur permettant de réaménager un centre ville ou un
autre secteur. Nous avons dans le passé cependant refusé des
pouvoirs généraux qui n'étaient pas accompagnés,
par exemple, d'une annexe décrivant très
précisément et de façon limitative le territoire
visé. Ce projet de loi contient une telle annexe et c'est pour cette
raison que nous, du Parti libéral, n'avons pas d'objection en principe
à ce que le pouvoir soit accordé à la ville de Chicoutimi
de procéder à ce réaménagement.
Mais il me semble, M. le Président, que l'article 4 est
véritablement un précédent et un précédent
qui m'inquiète. Là, je me demande pourquoi on accorderait une
subvention à un commerce quand l'article empêcherait d'accorder
une subvention analogue à un propriétaire de maison
résidentielle, par exemple, si le cas se présentait. Je ne
connais pas suffisamment même si je connais la ville de Chicoutimi
assez bien dans les détails la composition de ce territoire. Je
ne sais pas s'il y a effectivement des gens qui habitent ce quartier. Encore
là, je me rappelle que la ville de Victoriaville avait voulu non
seulement faire un réaménagement de son centre-ville, mais
élargir une rue de façon à dégager la circulation
congestionnée à cet endroit. (13 h 15)
Deux industries auraient pu être relocalisées au parc
industriel où il y avait de l'espace; puisque le gouvernement du temps
n'a pas voulu créer ce précédent et avait
déjà refusé d'accorder des subventions de relocalisation
à des industries, il y a eu des problèmes qui n'ont pas
été résolus par le projet de loi je pense que
c'était un projet de loi; la mémoire pourrait me faire
défaut sur ce point mais, de toute façon, la demande de la
ville de Victoriaville a été rejetée. Je me place
maintenant dans la situation de la ville de Victoriaville: si l'article 4 est
adopté, si les deux industries sont toujours là je n'ai
pas vérifié récemment je reviendrais à la
charge assez rapidement si j'étais le maire de Victoriaville, parce que
le précédent aurait été créé.
Je voudrais mettre le ministre en garde; je pense que ce
précédent pourrait le mener très loin et j'aimerais qu'il
songe très sérieusement à l'opportunité d'accorder
un tel pouvoir.
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il convient
peut-être de laisser la ville de Chicoutimi plaider l'insertion de cet
article.
M. Wells: Voici, M. le Président, une des objections
soulevée par M. Goldbloom est peut-être la possibilité que
la ville de Chicoutimi aurait de relocaliser des particuliers. Il n'y avait
qu'une maison d'habitude dans le secteur. Cette maison d'habitation, la
personne qui en était propriétaire était fort heureuse de
la vendre à la ville de Chicoutimi et elle s'est, par elle-même,
relocalisée ailleurs. Parmi les autres immeubles, les autres
bâtisses qui font l'objet des immeubles acquis, actuellement, il n'y en
avait qu'une autre dans laquelle se trouvaient des logements qui étaient
presque insalubres. Le propriétaire de ces immeubles était fort
heureux aussi de les vendre à la ville de Chicoutimi et les logements se
sont tous libérés. Maintenant, tout ce qui susbsiste dans le
secteur ce ne sont que des commerces et il y en a plusieurs qui sont partis
déjà, qui se sont relocalisés eux-mêmes, à
leurs propres frais. Mais il y en aura peut-être que la ville de
Chicoutimi devra aider pour se relocaliser parce qu'il est évident que
cette dernière leur demandant de quitter les lieux et s'ils ne veulent
pas le faire volontairement, la ville de Chicoutimi devra procéder par
voie
d'expropriation. A ce moment, cela pourrait mettre ces entreprises dans
une situation financière très hasardeuse. Alors, c'et la raison
pour laquelle ce pouvoir est demandé, ce pouvoir spécial est
demandé par la ville de Chicoutimi.
Le Président (M. Clair): Le député de
Papineau avait une question.
M. Alfred: M. le Président, le député de
D'Arcy McGee emploie un terme, "précédent". Quant à moi,
je me refuse à accepter une telle argumentation même si je la
trouve logique et rationnelle parce que l'emploi de ce terme conduirait, bien
sûr, à ne pas considérer chaque cas comme situationnel et
contextuel et aussi à amener... Si on emploie ce terme, on n'arrivera
pas à résoudre un problème parce qu'on peut dire que si on
résoud tel problème, si on n'a pas telle chose, cela va
créer d'autres précédents. Cet argument, même si,
à l'analyse, il paraît logique et rationnel, ne devrait pas
être employé parce que, quand il y a une situation donnée,
chaque situation doit être jugée à sa juste valeur.
Le Président (M. Clair): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, en réaction aux
commentaires que vient de faire le député de Papineau, je dois
quand même invoquer le principe que nous invoquons chaque fois qu'il y a
des projets de loi privés. Nous disons: Si c'est bon pour la ville de
Chicoutimi, ça doit être bon pour d'autres villes aussi. Donc,
nous créons un précédent et le ministre l'a dit. Il est
vrai, suivant les explications de Me Wells, que le problème des
habitations, des immeubles résidentiels ne se pose pas ici. Mais
créant le précédent, nous nous exposerions certainement
à ce que le problème d'immeubles résidentiels se pose dans
d'autres cas futurs. Je vous rappelle, M. le Président, ce dont le
ministre se rappelle sûrement, c'est qu'une ville...
M. Tardif: ... et qu'on vient de découvrir un
précédent fait, sous l'ancien gouvernement.
M. Goldbloom: Ah bon.
M. Tardif: On me l'apporte, je le souligne comme cela en
badinant... mais, c'est dans le cas de la ville de Longueuil, l'article 21 de
sa charte adoptée le 10 juillet 1971 qui dit ceci: "Nonobstant la Loi de
l'interdiction des subventions municipales (Statuts refondus, 1964, chapitre
176) et la Loi des fonds industriels (Statuts refondus, 1964, chapitre 175), le
conseil peut, avec l'approbation du ministre des Affaires municipales et du
ministre de l'Industrie et du Commerce, accorder des subventions pour
relocaliser des industries à l'intérieur des limites de son
territoire. Il peut utiliser à cette fin les surplus du fonds
industriel."
M. Goldbloom: M. le Président, je suis soulagé
d'apprendre que c'était avant février 1973, ce qui me permet de
conserver mon opinion personnelle. Je voulais simplement rappeler au ministre
que dans le passé, il y avait une certaine tradition à laquelle
nous avons mis fin qui permettait à des villes faisant de la prospection
industrielle d'accorder à de nouvelles industries des exemptions ou des
diminutions de taxes pendant une certaine période de temps. Nous avons
trouvé que ce n'était pas une chose qui était raisonnable
et surtout équitable à l'égard d'autres industries. Aussi
les villes, nonobstant un geste posé avec beaucoup d'imagination par la
ville de Montréal-Nord, n'ont pas le droit de rembourser des taxes
foncières à leurs citoyens. Si nous avons un cadre de cette
nature qui est conçu, à mon sens, pour éviter qu'une
sélection ne joue dans une municipalité, c'est au nom de cette
équité qui devrait présider au rapport de la
municipalité avec tous ses commerces, en l'occurrence, que je m'oppose
à l'article, nonobstant le précédent.
M. Tardif: M. le Président, si on me le permet, je pense
que je comprends l'hésitation du député de D'Arcy McGee et
je la partage à certains égards. Par ailleurs, imaginons une
municipalité qui veut faire une opération majeure de
rénovation de son centre-ville et qu'à cet endroit, il y a une
industrie ou un commerce, une station-service ou je ne sais quoi, qu'elle
voudrait voir relocalisé parce qu'il cadre mal avec la rénovation
de ce centre-ville. Il me semble qu'il devrait être possible de
prévoir que l'utilisation d'une partie de ces fonds, ne serait-ce que
pour couvrir les frais de déménagement de cette entreprise, de
cette station de pompage ou d'essence, ou je ne sais quoi, à un autre
endroit de son territoire. Il y aurait peut-être moyen je ne sais
pas de mieux préciser la portée de l'article 4 pour la
limiter à ces frais de déménagement parce qu'à ce
moment, la municipalité aurait investi $1 million avec le gouvernement
pour rénover son centre-ville et elle pourrait être
paralysée parce qu'il y a là, par exemple, une station-service
dans le paysage. Je me dis, uniquement les frais de déplacement de ce
commerce. Point. Est-ce que ce serait quelque chose qu'on pourrait essayer de
voir?
M. Gratton: Oui.
M. Tardif: Passez aux autres articles. Demandez à nos
légistes s'ils veulent regarder cela.
Le Président (M. Clair): Article 4 suspendu. L'article 5
est-il adopté?
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 6 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 7 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Pourquoi, M. le Président, depuis le 1er
mars? C'est simplement pour que nous comprenions le sens de l'article.
M. Tardif: C'est que... Oui?
Le Président (M. Clair): Je pense que Me Wells
désire fournir une réponse.
M. Wells: Voici. Si ces terrains-là sont revendus et si
les nouveaux propriétaires de ces immeubles doivent emprunter de
l'argent pour financer leur projet, les titres de propriété
seront certainement examinés. Si on dit que la loi permettra à la
ville de disposer de ces terrains pour des fins qui sont autres que des fins
municipales, on pourra peut-être se poser la question: Les terrains
ont-ils été acquis avec toute la légalité permise?
Tous ces terrains ont été acquis depuis le 1er mars. C'est la
raison pour laquelle, pour éviter tout problème postérieur
dans les titres de propriété...
Le Président (M. Clair): L'article 7 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 8 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Les annexes
intitulées Zone centre-ville, Zone ferroviaire, Zone Portuaire
sont-elles adoptées?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Clair): Elles sont adoptées. Nous
revenons donc à l'article 4.
M. Tardif: A l'article 4, M. le Président, les
légistes suggèrent qu'on remplace le mot "relocaliser"; donc,
"accorder des subventions pour" pourrait être remplacé par la
périphrase suivante: "défrayer les coûts de
déménagement à l'intérieur des limites de son
territoire ".
On me fait également remarquer, M. le Président, que cela
revient peut-être un peu au même; d'autre part, à l'article
2 on dit que la ville est autorisée à prendre à même
ce fonds les sommes nécessaires pour acquitter le coût
d'études et de travaux préparatoires, etc., et on dit plus loin:
"pour acquérir de gré à gré ou par expropriation
des immeubles s'y trouvant".
Or, justement, l'expropriation peut comprendre des indemnités de
déplacement, auquel cas, évidemment, si c'était dans la
décision du tribunal d'expropriation ou dans l'entente qui pourrait
intervenir, l'article 4 ne s'appliquerait pas. D'accord? Je ne sais pas si le
nouveau libellé ajouté à l'explication qu'on a eue peut
convenir?
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Quant à moi, cela me satisferait, M. le
Président. J'aimerais seulement demander quelle portée on doit
donner au mot "commerces".
M. Tardif: II faudrait poser cette question aux
requérants, M. le Président.
M. Gaudin: Dans la rue Racine, dans la zone du centre-ville, ce
sont exclusivement des commerces. On peut parler, par exemple, de commerces de
lingerie, d'épicerie, d "accommodation"; c'est strictement à
vocation commerciale.
M. Gratton: II n'y a pas d'industries?
M. Gaudin: II n'y a aucune industrie dans le centre-ville; alors,
le mot "commerces" veut bien dire commerces dans le cas présent.
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Clair): Est-ce que le ministre voudrait
me répéter son amendement puisqu'il semble faire l'accord des
membres? Je ne l'avais pas noté.
M. Tardif: L'amendement à l'article 4 viserait à
biffer le mot "relocaliser " et à le remplacer par la périphrase
qui finit à pour "défrayer les coûts de
déménagement".
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 4 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le projet de loi privé no
241 concernant la ville de Chicoutimi est adopté.
Au nom des membres de la commission, je remercie M. le conseiller, le
procureur et les autres personnes qui accompagnaient les gens de la ville de
Chicoutimi.
La commission des Affaires municipales ajourne ses travaux sine die
après avoir adopté avec ou sans amendement les projets de loi
privés qui lui étaient déférés.
Est-ce que M. le conseiller Gaudin aurait un mot à dire à
cette commission?
M. Gaudin: J'aimerais remercier les membres de cette commission
parlementaire d'avoir bien voulu réduire de quelques minutes leur
période de repas pour nous permettre de retourner chez nous à
cause du temps très peu clément.
Le Président (M. Clair): Nous vous remercions
également de nous avoir attendus.
La commission ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 13 h 29