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(Onze heures trente-sept minutes)
La Présidente (Mme Juneau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation
est réunie pour faire l'étude détaillée du projet
de loi 44, Loi modifiant la Loi...
Une voix:...
La Présidente (Mme Juneau): Pardon?
M. Picotte: Est-ce que ces micros fonctionnent?
Une voix: Cela fonctionne.
La Présidente (Mme Juneau): Oui. Je vais reprendre au cas
où.
Nous sommes réunis pour faire l'étude
détaillée du projet de loi 44, Loi modifiant la Loi sur la
protection du territoire agricole.
Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Non, il n'y a pas de remplacement à
ce moment-ci.
La Présidente (Mme Juneau): M. le ministre, est-ce que
vous avez...
M. Picotte: Question de règlement, avant de commencer.
Est-ce que je pourrais demander à l'honorable ministre de déposer
ses amendements à la commission pour que tout le monde autour de la
table puisse en avoir. Ce sera plus facile s'ils sont déposés
à la commission.
La Présidente (Mme Juneau): M. le ministre.
M. Garon: Vous en avez eu un certain nombre ce matin que je vous
ai donnés. Les autres sont en train de se faire...
M. Picotte: Mais ceux qui sont déjà
déposés, est-ce qu'on pourrait les déposer officiellement
pour que tout le monde autour de la table en ait une copie? J'ai ma copie, mais
cela...
M. Garon: Ce n'est pas déposé officiellement. C'est
pour vous renseigner. On va les donner un par un après, parce que les
gens travaillent là-dessus.
M. Picotte: Distribuez-les, dans ce cas, si vous
préférez, pour que mes collègues en aient et qu'on ne soit
pas cinq personnes sur une seule copie.
M. Garon: Je vous les ai donnés ce matin. Je pensais que
vous aviez fait des copies pour vos collègues.
M. Picotte: M. le ministre, vous me les avez donnés
à 10 h 40, le temps d'en prendre connaissance...
M. Garon: Non, à 10 heures.
M. Picotte:... je n'ai pas eu le temps de procéder
à la photocopie. Écoutez! Il n'était pas 10 heures. Vous
n'étiez pas en Chambre à 10 heures.
M. Garon: À 10 h 10.
M. Picotte: Votre projet de loi a été
déposé à 10 h 20 et vous n'étiez pas là.
C'est le ministre de la Justice qui a été obligé de
le déposer.
Une voix: Je ne sais pas s'il y en a assez pour tout le monde.
J'en ai d'autres de l'autre côté.
Une voix: La commission en a.
La Présidente (Mme Juneau): Demandez-le au messager.
M. Picotte: Oui, il faut que la commission en ait des copies.
La Présidente (Mme Juneau): Il va aller vous en faire des
copies.
M. Picotte: D'accord.
La Présidente (Mme Juneau): Est-ce que cela va, M. le
député?
M. Picotte: Cela va.
La Présidente (Mme Juneau): M. le ministre.
M. Garon: Cela ne fait rien. Je vais les déposer au fur et
à mesure. Il y en a d'autres, puis...
Une voix: C'est simplement pour qu'ils puissent suivre.
M. Garon: Je le sais. Ce n'est pas nécessaire.
La Présidente (Mme Juneau): Est-ce que vous avez une
déclaration préliminaire, M. le ministre?
Remarques préliminaires M. Jean Garon
M. Garon: Une déclaration préliminaire,
c'est-à-dire qu'à la suite du dépôt du projet de loi
le 15 mai dernier, nous avons eu l'occasion de rencontrer différents
organismes pour entendre leurs commentaires et discuter avec eux, notamment le
Barreau du Québec à deux reprises, la Chambre des notaires
à deux reprises, l'Union des producteurs agricoles, les
représentants de l'Union des municipalités du Québec, les
représentants de l'Union des municipalités régionales de
comté du Québec, également. Je leur ai consacré de
longues heures pour connaître les avis, les opinions de chacun sur le
projet de loi et leur façon de voir les choses, les amendements qu'ils
pourraient souhaiter ou encore discuter des différents mécanismes
appropriés qui pourraient être modifiés ou encore leur
façon de voir les choses concernant la Loi sur la protection du
territoire agricole. Nous avons vécu, au cours des dernières
semaines, depuis le 15 mai, un grand nombre d'heures de discussion avec les
organismes. Les amendements qui vont être présentés en
gros... II est évident que, si on regarde les différentes
demandes, les discussions qui ont eu lieu, parfois, il y a des demandes qui
sont contradictoires d'un organisme à l'autre parce qu'ils ne partagent
pas les mêmes objectifs, ne visent pas les mêmes objectifs.
Les amendements qui sont apportés, qui vont être
présentés au cours de l'étude article par article
reflètent, d'une façon générale, les
représentations qui nous ont été faites par les
différents organismes. Je pense que ces amendements tiennent compte de
l'ensemble des représentations qui ont été faites par les
différents organismes ou encore de l'esprit des représentations
qui ont été faites parce que, parfois, pour des raisons de
mécanique juridique ou encore de procédure administrative ou
encore d'efficacité administrative, on a tenu compte des
représentations qui ont été faites, mais en
établissant certaines modalités d'application qui permettraient
de respecter ces objectifs administratifs nécessaires. On sait bien que,
parfois, un organisme peut nous demander une façon de faire très
généreuse, mais qui pourrait occasionner des délais
considérables et, à la fin, susciter plus de
mécontentement que de satisfaction de la part des administrés.
C'est pourquoi, dans toutes ces discussions, nous avons toujours eu pour
objectif de faire en sorte que les administrés et les titulaires de
droits ou de privilèges puissent, sur le plan administratif, être
le plus satisfait possible du fonctionnement de la loi.
Les amendements que nous allons présenter aujourd'hui auront pour
but de réaliser ces objectifs et de faire en sorte que la loi soit
encore davantage assise sur un solage de roc. Il va résister au temps,
aux intempéries spéculatives et aux caisses électorales
occultes qui peuvent poursuivre des fins inavouables. C'est pourquoi, dans le
projet de loi que nous avons préparé, les amendements que nous
allons présenter, les objectifs de protection du territoire agricole
vont être maintenus, mais leur application pourra contenir certaines
modifications qui faciliteront l'administration de la loi. Mais elle vise
surtout à garder, à protéger les droits des justiciables
de même que les apparences de droits. C'est pourquoi, M. le
Président... Mme la Présidente, vous ne présidez pas assez
souvent. On n'a pas le temps d'avoir des traditions, des coutumes. C'est une
bonne chose de vous voir présider. J'en profite, Mme la
Présidente, pour vous dire que cette année, nouvelle tradition,
il y a quelque chose de nouveau - vous savez que cela n'a pas encore
été annoncé - c'est que, pour la première fois il y
avait une femme au sein du jury sur le mérite agricole. C'est la
première fois après 96 ans d'application du mérite
agricole, sous une administration progressive et dynamique...
La Présidente (Mme Juneau): Cela va
s'améliorer.
M. Garon:... nous allons avoir une femme qui va contribuer
à évaluer le concours. Même si certaines personnes
n'évaluent pas à son juste mérite le concours du
mérite agricole, ceux qui sont familiers avec les us et coutumes du
monde agricole seront très heureux de voir que ce concours
connaîtra encore plus d'ampleur et rendra davantage justice aux femmes,
que nous avons commencé à décorer il y a quelques
années sous l'aile du gouvernement.
Aujourd'hui, les femmes et les hommes reçoivent le mérite
agricole. C'est pourquoi je suis content de voir que, pour la première
fois sans doute dans l'histoire du Québec, la commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation est
présidée par une femme. C'est une journée historique que
ce 18 juin 1985. Il a fallu attendre depuis 1867, la
Confédération, il y a encore cela à mettre dans l'Acte
d'union et dans l'État du Bas-Canada et du Haut-Canada. Je suis
persuadé que c'est la première fois dans toute l'histoire du
Québec que la commission parlementaire de l'agriculture est
présidée
par une femme.
La Présidente (Mme Juneau): Merci, M. le ministre.
M. Garon: Et vous, comme députée de Johnson,
autrefois connu sous le nom de comté de Bagot, et qui est devenu le
comté de Johnson, aujourd'hui, vous êtes la présidente de
nos délibérations. Je suis persuadé que vos talents et
votre volonté que les choses tournent rondement vont faire en sorte que
même la présence du député de Berthier ne vous
dérangera pas.
M. Houde: Quand je regarde le député de
Saint-Hyacinthe, qui téléphone pendant que vous parlez, il faut
croire que vous n'avez pas grand-chose à dire, de la façon dont
il se comporte, c'est un de vos députés. C'est le
vôtre.
La Présidente (Mme Juneau): M. le député, je
vous en prie.
M. Picotte: On pourrait revenir au projet de loi, Mme la
Présidente, cela éviterait bien des digressions.
La Présidente (Mme Juneau): Monsieur...
M. Garon: Parce que le député de Berthier est bien
surpris de voir des gens qui sont capables de mâcher de la gomme et de
marcher en même temps.
Une voix: Non!
M. Garon: Ce n'est pas tout le monde qui peut faire deux choses
en même temps et je vois, comme un jeune homme, qui se rend compte qu'un
député peut faire plusieurs choses en même temps et de
là sa surprise. Mais, à notre contact, au cours des
années, je suis persuadé qu'il a appris...
M. Houde: Je ne permets pas le tutoiement.
M. Garon: Je ne tutoie jamais.
M. Houde: Jamais?
M. Garon: Jamais je n'ai tutoyé.
M. Houde: C'est complètement faux.
La Présidente (Mme Juneau): M. le député, je
vous en prie, la parole est au ministre.
M. Garon: Je ne tutoie jamais les gens qui...
M. Houde: II est menteur par-dessus cela?
M. Garon: Je suis familier avec très peu de personnes et
je considère que les gens distingués ne doivent pas être
familiers. C'est pourquoi je ne souhaite pas faire ces gestes de
familiarité...
M. Houde: Plus fort, s'il vous plaît, on voudrait
comprendre, parce qu'on ne comprend rien.
M. Garon:... qui pourraient révéler une
amitié qui n'existe pas. C'est pourquoi je garde toujours
vis-à-vis de tous les gens le vouvoiement qui, à mon avis, dans
le parlementarisme, est une obligation pour maintenir le décorum
nécessaire à nos débats.
La Présidente (Mme Juneau): Merci, M. le ministre.
M. Garon: Mme la Présidente, je vois que notre conseiller
juridique s'affaire à l'autre bout de la table. Il est en train...
M. Picotte: Mme la Présidente, une question de
règlement.
La Présidente (Mme Juneau): Oui, M. le
député.
M. Picotte: Je réalise que le ministre a fait de si
grandes digressions que vous auriez dû le rappeler è l'ordre, au
moins jusqu'à présent, à une couple de reprises. Mais je
vous le passe parce que je sais que c'est une des premières occasions
que vous avez de présider. M. le ministre semble prendre un peu de temps
dans le but de permettre au conseiller, à l'autre bout de la table, de
rédiger des articles ou des amendements. Alors, il y aurait
peut-être lieu qu'on ajourne tout simplement pour qu'on puisse commencer
à discuter du projet de loi et non pas parler de toutes sortes de choses
qui nous intéressent plus ou moins, même mises hors de votre
compétence, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Juneau): On pourrait peut-être
suspendre quelques minutes. Cela va?
M. Garon: Oui, oui.
La Présidente (Mme Juneau): Est-ce que vous avez
terminé...
M. Garon: Il ne faut pas que le député...
La Présidente (Mme Juneau):... M. le ministre, vos
remarques?
M. Garon: Non, non. Je suis en train d'expliquer, parce que je
sais que si je donne
ces explications, l'Opposition sera plus à même de
comprendre les mécanismes que nous avons voulu privilégier lors
de cette revue de notre projet de loi, à la lumière des
discussions que nous avons eues avec les représentants des organismes
rencontrés. Alors, je vais m'arrêter là et je vais vous
présenter ensuite la série d'amendements.
La Présidente (Mme Juneau): Cela va. Est-ce que le
député de Maskinongé aurait quelque chose?
M. Yvon Picotte
M. Picotte: Oui, Mme la Présidente, je vous remercie et je
voulais me joindre au ministre de l'Agriculture pour, évidemment, faire
votre éloge comme présidente. Nous aurions
préféré que le premier ministre vous nomme à un
autre poste, hier, pour tâcher de faire votre éloge de
façon différente, mais, en tout cas, on vous aime bien comme vous
êtes.
Mme la Présidente, je suis particulièrement heureux que
nous soyons appelés à étudier le projet de loi 44 dans le
but de l'améliorer, car, depuis nombre d'années, il fait l'objet
- quand je dis nombre d'années, c'est depuis au moins quatre ans - de
demandes de plusieurs groupes de l'Opposition pour qu'il y ait des amendements
et des correctifs apportés à cette loi.
Je crois comprendre que l'accouchement a été quand
même passablement difficile, Mme la Présidente, puisque cela a
pris beaucoup de temps à faire et à fabriquer des amendements,
à les remettre nombre de fois sur le tapis. Je pense que c'est Boileau
qui disait cela: Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et
les mots pour le dice viennent aisément. J'ai l'impression que cela ne
se concevait pas tellement bien, vu le nombre d'amendements et de fois qu'on
s'est remis à ce travail.
Ce qui importe, c'est que nous puissions bonifier le projet de loi sur
la protection du territoire agricole. C'est demandé depuis fort
longtemps et j'anticipe avec beaucoup de plaisir l'occasion de pouvoir en
discuter article par article. Je remercie le ministre, qui m'avait promis de me
donner les amendements hier et qui me les a remis ce matin vers 10 h 30. Nous
avons pu en prendre connaissance quelque peu. Nous allons, au fur et à
mesure, les scruter, même si cela va demander peut-être un peu plus
de temps. Cela va être plus long comme étude, mais, de toute
façon, je pense que c'est notre job de les regarder attentivement. Pour
ce faire, Mme la Présidente, j'aimerais que vous appeliez le premier
article afin que nous puissions commencer immédiatement.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Juneau): S'il n'y a pas d'autres
intervenants, j'appelle effectivement l'article 1 du projet de loi 44. M. le
ministre, est-ce qu'il y a un amendement à l'article 1?
M. Garon: Je vais te lire et je vais le faire photocopier parce
que...
La Présidente (Mme Juneau): C'est après l'article 1
que vous avez un amendement. C'est à l'article 1. 1.
M. Garon: On va commencer par l'article 1.
La Présidente (Mme Juneau): L'article 1, M. le
ministre.
M. Garon: Je vais lire cela et je vais faire faire une
photocopie.
M. Picotte: Est-ce que c'est l'amendement à l'article 1
comme tel?
M. Garon: Si je ne l'ai pas présenté ce matin,
c'est parce qu'on devait l'organiser. À ce moment, le ministère
des Affaires municipales, ce matin, avait demandé d'ajouter un cas qui
n'arrive à peu près jamais, mais qu'est-ce que vous voulez?
L'article 1 du projet de loi est remplacé par le suivant:
L'article 1 de la Loi sur la protection du territoire agricole (L. R.
Q., chapitre P-41. 1) est modifié, 1- par l'insertion, à la fin
du paragraphe 6° des mots "sauf une municipalité régionale de
comté" lorsqu'elle n'assume pas les fonctions d'une corporation
municipale dans un territoire non organisé; 2- par le remplacement du
paragraphe 10 par le suivant: 10 "en lotissement: le parcellement d'un lot au
moyen d'un plan et livre de renvois résultant notamment de l'article
2174. b ou 2175 du Code civil ou au moyen de l'enregistrement d'un acte
d'aliénation d'une partie de ce lot".
M. Picotte: M. le Président, on va attendre d'en avoir une
copie, parce qu'il y a sept ou huit lignes là-dessus.
Le Président (M. Dupré): Cela peut prendre quelques
instants. Il faut qu'il soit récrit au propre.
M. Garon: On va pouvoir le récrire au propre
après.
Le Président (M. Dupré): On va suspendre pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 55)
(Reprise à 11 h 56)
M. Garon:... Vous avez remarqué, dans le projet-Une
voix: Ce serait peut-être bon que le président en ait une
copie.
M. Garon: Je ne voulais pas trop vous déranger. Dans le
paragraphe 6°, lorsque la loi a été adoptée, vous
remarquerez qu'on parlait de corporation municipale, comme de "tout organisme
chargé de l'organisation d'un territoire pour les fins municipales. "
Dans ce temps-là, il n'y avait pas de municipalités
régionales de comté. Pour préciser, on dit, quand on parle
de corporation municipale -car maintenant on va ajouter la notion de
municipalité régionale de comté - dans le projet de loi ou
dans la loi, il va être important de bien préciser ce qu'on entend
par corporation municipale, à ce moment-ci, quand on parle de
corporation municipale, on veut exclure les corporations municipales de
comté, mais pas lorsqu'elles assument tes fonctions d'une corporation
municipale dans un territoire non organisé.
Dans les territoires non organisés, il y a des
municipalités régionales de comté qui jouent le rôle
de corporations municipales. À ce moment-là, on les compte comme
corporations municipales lorsqu'elles assument ces fonctions dans un territoire
non organisé, dans les TNO comme on les appelle. Dans les autres cas,
les mots "corporation municipale" ne comprennent pas les municipalités
régionales de comté. Cela se réfère un peu à
l'article 1. 1 de la Loi sur l'aménagement, qui se réfère
à ces rôles joués par la municipalité
régionale de comté.
Le deuxième alinéa reprend la définition du mot
"lotissement" en ajoutant une référence à l'article 2174b
du Code civil, dont l'application peut avoir l'effet d'un morcellement. Comme
vous le remarquez, par ailleurs, on retranche, en reprenant cette
définition d'un lotissement, l'aliénation d'une servitude
réelle de la définition de "lotissement" puisque, dans le temps,
en 1982, cette notion avait été ajoutée pour permettre
à la commission de voir ce qui pourrait se cacher sous cette servitude
réelle.
L'expérience a démontré qu'il n'est pas vraiment
nécessaire de comprendre la servitude réelle dans la
définition de "lotissement". Comme cela oblige peut-être à
200 ou 300 demandes d'autorisation par année, par exemple, pour du
drainage ou pour certaines servitudes agricoles, la disposition a pour effet de
nécessiter des procédures devant la commission pour des personnes
qui n'en auront pas véritablement besoin. On a eu l'occasion, au cours
des trois dernières années, depuis les amendements de 1982, de
voir les implications du mot "servitude". Comme on pense que ce n'est pas
vraiment nécessaire et que cela va faire en sorte que 200 ou 300
demandes devant la commission ne seront pas nécessaires, on a
enlevé ce membre de phrase de la définition de "lotissement",
M. Picotte: Est-ce que c'est volontaire, le fait que le mot
"dépôt" ait été omis? Dans l'ancienne loi, on
disait: "au moyen du dépôt d'un plan et livre", tandis que
là, vous dites: "Le lotissement est le morcellement d'un lot au moyen
d'un plan... "
M. Garon: Non, un plan...
M. Picotte:... et non au moyen du dépôt. Dans
l'ancienne loi, on parlait du dépôt d'un plan. Là, le
dépôt n'apparaît pas. Est-ce que c'est parce que
c'était superflu?
Une voix: II a dû être oublié. Cela ne change
rien.
M. Garon: On va le mettre, s'il y était.
M. Picotte: "... le morcellement d'un lot au moyen du
dépôt d'un plan", on ajoute cela, M. le Président?
M. Garon: Oui, "au moyen du dépôt d'un plan".
M. Picotte: Pouvez-vous me donner une explication de l'article
2174b qui est sûrement valable, mais que je n'ai pas pu vérifier
pour cause de force majeure. On ajoute l'article 2174b et/ou l'article 2175,
alors qu'avant on parlait uniquement de l'article 2175 du Code civil. Pourquoi
la nécessité d'ajouter cela?
M. Garon: II avait été indiqué
déjà, dans certaines définitions, en 1982, notamment
à la définition du mot "lot", au paragraphe 8. Il avait
été omis dans certaines autres définitions où il
aurait dû être inclus par concordance. Certains
arpenteurs-géomètres ont étudié cet article pour
faire du morcellement.
M. Picotte: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Dupré): Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Picotte: On est prêt à adopter cela, M. le
Président. On ajoute évidemment "du dépôt", tel que
convenu. Adapté.
Le Président (M. Dupré): L'article 1 est
adopté avec amendement?
M. Picottes C'est cela. Adopté.
Le Président (M. Dupré): Article 2. Oui,
l'article 1. 1, c'est un amendement au projet de loi.
M. Garon: On va ajouter "du dépôt"? "au moyen du
dépôt d'un plan"? C'était...
Le Président (M. Dupré): Oui.
M. Garon: Maintenant, l'article 1. 1. À l'article 1. 1, le
projet de loi est modifié par l'insertion, après l'article 1, des
suivants: "1. 1 L'article 4 de cette loi est modifié, "1° par le
remplacement, dans la première ligne du premier alinéa, du mot
"douze" par le mot "seize"; "2° par le remplacement, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, du mot "trois" par le mot
"cinq". "1. 2. L'article 6 de cette loi est modifié par le remplacement
du deuxième alinéa par le suivant: "En cas d'incapacité
d'agir ou d'absence du président, il est remplacé par un
vice-président désigné à cette fin par le
gouvernement. "
M. Picotte: M. le Président?
Le Président (M. Dupré): Oui, M. le
député de Maskinongé?
M. Picotte: Je crois comprendre que l'article 1. 2 est de
concordance évidemment.
Le Président (M. Dupré): Purement et
simplement.
M. Picotte: Quels sont les motifs qui justifient de nommer seize
membres au lieu de douze et cinq vice-présidents au lieu de trois?
Quelles sont les raisons?
M. Garon: C'est très simple. Comme on va mettre en place
un système de révision avec un droit de révision de piano
ou de plein droit, c'est-à-dire sans cause, il va sans doute y avoir
plus de demandes en révision, puisqu'il ne sera pas nécessaire
d'invoquer des raisons pour aller en révision. Comme les commissaires
qui siégeront en révision ne siégeront jamais, ne pourront
pas siéger en première instance, on peut imaginer que deux bancs
seront nécessaires pour la révision. Comme on va vous le dire un
peu plus loin, ce sera le président ou le vice-président ou deux
vice-présidents, normalement trois personnes, mais avec au moins un
président et un vice-président ou deux vice-présidents qui
vont siéger en révision. À ce moment-là, cela va
prendre certaines personnes additionnelles pour pouvoir remplir ces fonctions,
puisque cela fera plus de demandes en révision qu'actuellement.
M. Picotte: Combien de demandes de révision sont faites
annuellement présentement?
M. Garon: Environ 1000, je pense bien. Une voix:
Des demandes de quoi?
M. Garon: Des demandes de révision. De mémoire...
tantôt, c'est à peu près 1000 par année. Avez-vous
un rapport?
M. Picotte: II y a à peu près 1000 demandes de
révision par année sur combien de demandes environ par
année?
M. Garon: Sur...
M. Picotte: Ou combien de décisions?
M. Garon: Sur 7000.
M. Picotte: Sur 7000, il y a 1000 demandes. Un septième.
Environ 15 %. Il y a 15 % des gens qui demandent une révision.
M. Garon: J'ai des chiffres.
M. Picotte: Cela représente quel pourcentage?
M. Garon: Comme on généralise le droit d'être
entendu ainsi à tout le monde, tout le monde qui voudra être
entendu va l'être. Il faut dire que la commission, depuis un certain
temps, le faisait d'une façon à peu près
générale.
M. Picotte: Cela représente quel pourcentage de ceux qui
sont refusés? Sur 7000 demandes, ceux qui vont en appel
représentent quel pourcentage de celles qui sont refusées dans
les dossiers? Sur 7000 demandes, j'imagine qu'il peut y en avoir 3000 ou 4000
qui sont agréées?
M. Garon: Je n'ai pas de chiffres là-dessus.
M. Picotte: Vous n'avez pas de chiffres là-dessus.
Qu'est-ce qui vous permet de dire qu'il y aura plus d'affluence? Parce que les
gens pourront y aller sans considération?
M. Garon: Parce que cela va leur donner plein droit pour y aller.
Avant, on pouvait aller en révision pour cause. S'il n'y avait pas de
cause... Maintenant cela va être de plein droit. Vous avez seulement le
fait de pouvoir demander d'aller en révision, ce sera automatique, vous
allez avoir le droit d'y aller. Jusqu'à maintenant, il fallait que vous
invoquiez des raisons, des faits nouveaux ou une preuve nouvelle pour aller en
révision tandis que, maintenant, cela va être automatique. Si vous
demandez d'aller en révision, vous allez pouvoir y aller. En
plus, il va y avoir une possibilité d'audience publique dans tous
les cas. C'est évident que cela va... Comme les gens ont demandé
cela, après cela, si les délais sont un peu plus longs, on ne
peut pas...
M. Picotte: C'est dans le but de réduire les
délais...
M. Garon: Alors, c'est pour cela qu'il ne faut pas que les
délais s'accumulent. En souhaitant que les délais ne soient pas
plus longs, il faut augmenter un peu le nombre de commissaires. C'est le but de
l'opération.
Une voix: D'accord, M. le... M. Houde: M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Berthier.
M. Houde: Sur 1000 personnes qui vont en révision, combien
ont gain de cause?
M. Garon: Je viens de répondre à cette
question.
M. Picotte: Vous n'avez pas de chiffres du tout?
M. Garon: Je vous ai dit là-dessus que je n'en avais pas.
J'en ai sur d'autres sujets. J'en ai sur des sujets comme lorsque les gens vont
en première instance, combien sont acceptés ou refusés, on
me dit que c'est à peu près 50-50. Sur les révisions, je
ne me rappelle pas avoir vu de statistiques.
M. Houde: Selon ce que j'entends de part et d'autre, c'est qu'il
n'y en a quasiment jamais qui ont gain de cause. C'est pour cela que je vous le
demande. Vous ne le savez pas, mais c'est ce que nous entendons dire dans le
champ, que neuf sur dix...
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas exact. M. Houde:... n'ont
jamais raison.
M. Garon: On n'est pas dans un club de memères.
M. Houde: Non, non, pas de memères. On est dans le champ
avec les cultivateurs...
M. Garon: Mais là, à ce moment-là, le
placotage... Habituellement, les gens ne peuvent pas le savoir...
M. Houde: M. le Président...
M. Garon:... parce que, lorsqu'il y a des milliers...
M. Houde: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Berthier, question de règlement.
M. Houde: C'est parce qu'on se tient avec les cultivateurs dans
le champ et c'est ce qu'on nous rapporte, ce sont les commentaires. Il ne le
sait pas et je lui dis ce que j'entends toujours.
M. Garon: M. le Président, je fais 110 000 milles par
année. Il n'y en a probablement pas un qui voyage autant dans le
Québec que moi.
M. Houde: J'en fais pas mal, moi aussi.
M. Garon: Je dois vous dire que ce que vous dites là... Je
ne regarde pas votre compteur automobile, mais je suis certain que je fais
à peu près dix fois le mtllage que vous faites. Mais je vais vous
le dire, je ne vois pas cela comme vous le dites. Il y a 50 % de
demandes...
M. Houde: Je parle des 1000 cas révisés, je ne
parle pas des 7000 demandes. Comprenons-nous comme il faut.
Il n'en fait pas du tout de millage, il se fait mener. Moi, je me
mène moi-même. C'est beaucoup plus méritoire comme
cela.
M. Garon: Voyez-vous, au 31 mai, il y avait eu en première
instance 42 423 demandes et 5703 demandes de révision.
M. Picotte: Répétez-moi donc cela, M. le
ministre.
M. Garon: Première instance: 42 423 demandes, ce qui veut
dire au 31 mai, dans six ans et demi, à peu près 7000 par
année, ce que je vous ai dit plus tôt, et, en révision:
7703 demandes. Si on regarde, il n'y a pas eu de demandes de révision
tout de suite, cela fait à peu près 1000 par année.
M. Picotte: 15 % à peu près.
M. Garon: Comme je vous disais tantôt, 7703. Comme les
premières décisions qui ont pu donner lieu à des
révisions n'ont pas commencé au début de l'année
1979, c'est allé au cours de l'année 1979, cela veut dire
à peu près 1000 par année.
M. Houde: D'accord, M. le Président. Adopté.
Le Président (M. Dupré): L'article 1. 1 est
adopté. Adopté. Article 2? II n'y a pas de...
M. Picotte: Adopté. Article 1. 2. C'est
de concordance, uniquement comme on l'a dit tantôt.
Le Président (M. Dupré): Non, mais il y a un
article 2 aussi.
M. Picotte: Oui, mais il y a les articles 1. 1 et 1. 2.
Le Président (M. Dupré): Oui, mais cela fait partie
de l'article 1. 1 et de l'amendement total. Article 2? Il y a un amendement.
Vous avez l'amendement de l'article 2?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Dupré): On procède.
M. Garon: Ah! Vous êtes rendu à l'article 2?
Le Président (M. Dupré): Oui, M. le ministre.
M. Garon: L'article 2. Alors, l'article 7 remplacé par
l'article 2 du projet est modifié 2° par le remplacement, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, du mot "commissaires" par le
mot "membres"; 2° par le remplacement, dans la deuxième ligne du
troisième alinéa, des mots "une division formée de" par
les mots "au moins"; 3° par l'insertion, à la fin du
troisième alinéa, de ce qui suit: "Pour cette audition, un membre
de la division n'ayant pas fait l'unanimité peut siéger à
nouveau.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé. (12 h 15)
M. Picotte: M. le ministre, une explication. Vous dites à
3 "Pour cette audition, un membre de la division n'ayant pas fait
l'unanimité peut siéger à nouveau. Étant
donné qu'on nomme plus de membres, pourquoi ne pas maintenir le fait que
ceux qui ont participé à la première décision ne
fassent pas partie automatiquement d'une autre décision?
M. Garon: Ce n'est pas de la révision. C'est un cas
où il y a deux commissaires qui ne s'entendent pas. Ce n'est pas de la
révision, c'est une cause où, comme il y a deux commissaires,
c'est-à-dire qu'on pourrait parler de trois commissaires partout ou d'un
grand nombre de commissaires, sauf que cela va coûter plus cher et ce ne
sera pas plus vite. Alors, on dit: deux commissaires. Pourquoi mettre deux
commissaires? En général, c'est pour avoir quelqu'un qui a une
formation juridique, quelqu'un qui a une meilleure connaissance du monde
agricole, du monde rural, les bancs de deux. Il peut arriver que les deux ne
s'entendent pas. S'ils ne s'entendent pas, il ne peut pas y avoir de
décision. Si on dit qu'il y en a un qui a priorité sur l'autre,
c'est aussi bien de n'en avoir rien qu'un. Alors, il y en a deux, mais s'ils ne
s'entendent pas, à ce moment, on dit que, pour cette audition, ils
recommencent. Il y a un nouveau rôle. On recommence l'affaire avec une
troisième personne qui s'ajoute aux deux autres ou bien il y en a un des
deux qui est remplacé. Il y a trois nouveaux ou bien deux nouveaux.
Quand ils refont les rôles, on va retomber devant un autre rôle
parce que ce sont les rôles dans telle ou telle région.
M. Picotte: Cela redevient une nouvelle demande,
c'est-à-dire...
M. Garon: Non. Une nouvelle audition.
Une voix: La même demande, mais une nouvelle audition.
M. Picotte: Une nouvelle audition. À ce moment, on peut
permettre à un des deux qui n'était pas d'accord avec la
décision de resiéger.
M. Garon: Les deux n'étaient pas d'accord par
définition.
M. Picotte: Là, il y en avait trois.
M. Garon: Oui, mais au minimum trois. Il peut y en avoir cinq ou
six.
M. Picotte: Au minimum trois.
M. Garon: Non, non, deux. Non, après, au moins trois.
M. Picotte: Après, au moins trois. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): L'article 2 est
adopté.
M. Picotte: L'article aussi est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): L'amendement est
adopté. L'article 2 est adopté tel qu'amendé.
Article 3?
M. Garon: C'est parce qu'ils ne se sont pas entendus.
Le Président (M. Dupré): On est rendu à
3.
M. Garon: C'est parce que ce critère qu'on avait mis
à l'article 3 va être placé dans l'article 12. Pardon, on
va mettre dans
l'article 62 de la loi plutôt que dans l'article 12 le
critère qu'on avait mentionné à l'article 3. C'est tout
simplement pour le replacer.
M. Picotte: M. le Président, avant d'accepter que cet
article soit supprimé...
M. Garon: II n'est pas supprimé.
M. Picotte: L'article 3 du projet de loi est supprimé,
c'est ce qu'on me dit. Mais, avant de procéder à tout cela,
j'aimerais, vu que c'est indiqué dans les commentaires, voir
l'amendement prévu à l'article 15 du projet? Est-ce que je
pourrais connaître l'amendement à l'article 15?
M. Garon: C'est qu'on va replacer cet article à l'article
15, mais en le resserrant un peu, parce qu'il y avait eu des suggestions quand
on a rencontré...
M. Picotte: Est-ce que vous l'avez, afin qu'on puisse lé
regarder?
M. Garon: Oui, ils sont en train de faire...
M. Picotte: Est-ce que les autres amendements s'en viennent?
M. Garon: Attendez, je vais vous passez le paquet!
Le Président (M. Dupré): On peut suspendre
l'article 3.
M. Garon: Non, non, cela ne donne rien. On va le retrouver
à l'article 62.
Une voix: II va être adopté automatiquement si on
accepte l'article 15.
M. Picotte: Vous dites qu'il n'est pas le même.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas... C'est qu'on le resserre un
peu, mais ce n'est pas un truc. À l'article 12, ce sont des principes
généraux qui prévalent normalement lorsqu'on forme les
zones agricoles et tout cela. Dans ce cas-ci, il s'agit beaucoup plus d'un
article qui s'applique lorsqu'il y a des demandes d'autorisation. On veut le
replacer dans l'article 62 qui est plutôt l'article complémentaire
à l'article 12 lorsqu'il s'agit de demandes d'autorisation. Or, dans la
logique, il est plus cohérent de le mettre à l'article 62 que de
le mettre à l'article 12. Maintenant, en même temps, on va le
resserrer un peu, sans en changer l'intention, mais pour qu'il s'applique
vraiment dans le sens où on a voulu l'introduire.
M. Picotte: D'accord. M. le Président, on va accepter la
suppression pour tout de suite. On verra à l'article 15.
Le Président (M. Dupré): L'article 3 est
adopté. L'amendement à l'article 3 est aussi adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dupré): J'appelle l'article 4.
M. Garon: L'article 3 du projet de loi est supprimé.
M. Picotte: II est supprimé. M. Garon: L'article
4.
M. Picotte: II va y avoir une rénumérotation.
M. Garon: Pardon?
M. Picotte: II va y avoir une rénumérotation.
Le Président (M. Dupré): Forcément.
M. Garon: L'article 4. 1. Un instant! Je suis bien mieux quand je
suis dans mes lois agricoles, je suis tout seul. Là, quand tu es
obligé de tenir compte d'à peu près 50
considérations à un moment donné là!
Une voix: L'article 4.
M. Garon: Vous le voyez, l'article 4, là. Essentiellement,
cette loi est modifiée par l'insertion, avant l'article 14, de l'article
suivant: "Sauf dans le cas d'un acte en contravention de l'article 27 et de
l'article 70, la commission ne peut prendre une ordonnance sans avoir
donné l'occasion aux personnes intéressées de lui
soumettre des représentations écrites. "Sur demande d'une
personne intéressée elle doit tenir une audition publique. "
Essentiellement, on veut donner l'occasion aux gens qui ont eu une
ordonnance de pouvoir être entendus, et sauf dans deux cas où il
peut y avoir des urgences. Le cas de l'article 27, c'est
l'érablière, et le cas de l'article 70, c'est la couche arable.
Là, il peut y avoir des urgences parce que, si vous commencez à
faire des grands "sparages", vous avez le temps de boucher
l'érablière et, avec un bon bulldozer, de passer la terre au ras
et faire disparaître la terre. Quand vous allez arriver à ce
moment pour l'audition, il n'y aura plus de terre. C'est pour cela que, sauf
dans ces cas où Il peut y avoir une urgence, la commission ne peut
rendre une ordonnance sans avoir donné l'occasion aux personnes
intéressées de lui soumettre des représentations
écrites et de se faire entendre en audition publique.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Adopté. L'article
4. 1.
M. Picotte: L'article 4. 1 maintenant.
M. Garon: L'article 4. 1.
Le projet est modifié par l'insertion, après l'article 4,
de l'article suivant: "4. 1 L'article 17 de cette loi est modifié par le
remplacement du premier alinéa par les suivants: "Sauf sur une question
de compétence, aucun des recours extraordinaires prévus aux
articles 834 à 850 du Code de procédure civile (chapitre C-25) ne
peut être exercé ni aucune injonction accordée contre la
commission ou ses membres agissant en leur qualité officielle.
Sauf sur une question de compétence, l'article 33 de ce code ne
s'applique pas à la commission ou à ses membres agissant en leur
qualité officielle".
L'amendement proposé vise à reprendre la même
formulation que celle introduite dans le Code des professions et le Code du
travail à la suite de la décision de la Cour suprême du
Canada dans l'affaire Crevier.
M. Picotte: On retrouve cela, M. le Président, dans
à peu près toutes les lois constituant les commissions.
Le Président (M. Dupré): À la Cour
supérieure du Canada?
Une voix: À la Cour suprême.
Une voix: À la Cour suprême, c'est une erreur du
commentaire.
M. Garon: À la Cour suprême.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): Est-ce que l'article 4. 1
est adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Bon, l'article 5. C'est
ça, j'appelle l'article 5.
M. Garon: Vous vous démêlerez dans tout cela
à la fin?
Le Président (M. Dupré): Apparemment que oui.
L'avenir nous le dira, M. le ministre. L'histoire nous donnera raison.
Demande de révision
M. Garon: Article 5. "L'article 18 édicté par
l'article 5 du projet est modifié par l'addition, à la fin du
troisième alinéa, des mots: "sauf dans la mesure prévue
par la section II. I. "
C'est en chiffres romains.
M. Picotte: Oui, cela fait référence.
M. Garon: Alors, l'amendement, comme vous le voyez, est de
concordance avec l'amendement proposant d'instituer un appel devant trois juges
de la Cour provinciale, à l'article 6. 1, ou, parce que, dans
l'alinéa, on dit que la décision de la commission sur une demande
de révision est finale et sans appel, sauf dans la mesure prévue
par la section II. I qui, elle, permet un appel sur permission. Cela devient de
la concordance.
Une voix: Sur des questions de droit. M. Garon: Et de
compétence.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): Adopté.
L'amendement est adopté. L'article 5 est adapté tel
qu'amendé.
M. Garon: Seulement le paragraphe 18. M. Picotte: Oui,
c'est ça.
M. Garon: II ne faut pas se tromper, il va y avoir 18. 1
maintenant, non, 18. 2 et 18. 3. Vous avez plusieurs 18. À l'article 5,
c'est seulement le paragraphe qui touche l'article 18.
M. Picotte: Le paragraphe 18 adopté.
M. Garon: Oui, c'est ça. Le paragraphe 18 dans l'article
5.
Le Président (M. Dupré): Le paragraphe 18. 1 de
l'article 5 est appelé.
M. Garon: C'est ça. L'article 18. 1.
M. Picotte: II y a une erreur dans votre amendement. C'est
l'article 18. 1.
M. Garon: C'est l'article 18. 1. "L'article 18. 1
édicté par l'article 5 du projet est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne, des mots "deux
vice-présidents ou trois" par les mots "un vice-président ou
deux".
L'amendement vise è permettre è des membres autres que le
président ou les vice-présidents, de siéger le cas
échéant en révision. Autrement, on aurait
créé au fond deux niveaux chez les membres de la commission, des
gens qui agissent uniquement en première instance et des gens qui
agissent
uniquement en deuxième instance,
II peut s'avérer nécessaire pour différents types
de causes ou encore différentes questions de dire dans certains cas:
Vous nommez deux membres, dont un va agir comme président...
M. Picotte: C'est de la mécanique.
M. Garon:... ou encore dans la division, ou encore...
M. Picotte: M. le Président, c'est de la mécanique,
on est prêt à adopter cela.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Dupré): À la place de la
deuxième ligne, on doit lire: troisième ligne. Si on le relit,
c'est l'article 18. 1.
M. Garon: Dans la troisième ligne?
Le Président (M. Dupré): L'article 18. 1
édicté par l'article 5 du projet est modifié par le
remplacement, dans la troisième ligne, des mots "deux
vice-présidents ou trois", par les mots "un vice-président ou
deux".
M. Picotte: Dans la troisième ligne, c'est ça.
Le Président (M. Dupré): Cela veut dire que, dans
l'ancien article, le président et le vice-président devaient
faire part du banc et dans celui-ci ils sont...
Une voix: II peut y avoir deux vice-présidents ou...
M. Garon: Cela peut être le président avec un
vice-président et un membre, cela peut être deux
vice-présidents avec un membre, cela pourrait être aussi le
président avec deux vice-présidents, cela pourrait être
trois vice-présidents.
M. Picotte: Adopté, M. le Président, en corrigeant
par "troisième ligne" au lieu de "deuxième ligne".
M. Garon: Vous voyez la souplesse de cet article.
M. Picotte: On vous l'a dit, M. le ministre, toutes les fois que
vous serez souple, cela va bien aller.
M. Garon: C'est plus dur pour vous et moi d'être
souples.
M. Picotte: Souples et rapides.
M. Garon: II faudrait que le député de Berthier
soit plus souple. Il est plutôt soupe au lait.
(12 h 30)
M. Houde: Quand on voit dans les journaux des inaugurations
d'entreprises et que, en arrière, en avant et chaque côté,
ce sont des balles de foin...
Le Président (M. Dupré): Vous parlez sur quoi?
L'article a été adopté et l'autre n'a pas
été appelé.
M. Houde: II parle de souplesse, je veux répondre au
ministre. Il est souple parfois, mais pas souple tout le temps,
c'est-à-dire son ministère, bien entendu, parce que ce n'est
peut-être pas lui. De chaque côté, en arrière et en
avant...
Le Président (M. Dupré): C'est une question
d'interprétation, M. le député de Berthier.
M. Garon: Je ne sais pas de quoi il parle.
M. Houde: M. le Président, est-ce que je peux avoir la
parole?
Une voix: C'est à quel paragraphe cela?
Le Président (M. Dupré): Vous violez le
règlement.
M. Houde: Cela a paru dans les journaux, l'inauguration d'une
industrie. C'est cultivable tout le tour sauf où est l'industrie.
Là, ce n'était pas cultivable. Ils ont eu un permis de
construire. C'est pour cela que je vous dis cela. Il était souple cette
fois. La protection du territoire agricole a été très
souple cette fois, moins souple d'autres fois.
Le Président (M. Dupré): J'appelle l'article 18.
2.
M. Houde: En passant, il y a deux ans, je l'avais dit et il a
fallu que j'arrête de parler et là je reviens parce que cela a
paru dans les journaux.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Berthier!
M. Garon: Le député de Berthier me rappelle un vers
de Victor Hugo: "Quand le poète regardait l'oeil d'une vache il disait:
Ce regard qui poursuit le rêve intérieur qu'il n'achève
jamais".
Le Président (M. Dupré): Un peu de sérieux.
L'article 18. 2.
M. Garon: L'article 18. 2, il n'y a pas d'amendement. "La demande
en révision doit être déposée au greffe de la
commission dans les soixante jours de la date de la décision ou de
l'ordonnance qui en est
l'objet. " "La commission peut, pour cause, prolonger ce délai
pourvu qu'il ne se soit pas écoulé plus de six mots depuis la
date de la décision ou de l'ordonnance. "
On a longtemps hésité pour voir si on donnerait 30 ou 60
jours pour faire la demande en révision. Finalement, on a conclu
è 60 jours, étant conscient que cela pouvait causer un
délai additionnel.
Le Président (M. Dupré): L'article 18. 2 est-il
adopté? Adopté.
M. Picotte: Adopté, M. le Président, cela me semble
logique.
Le Président (M. Dupré): J'appelle l'article 18.
3.
M. Garon: On a mis cela à 60 jours parce qu'on sait que la
poste n'est plus ce qu'elle était autrefois alors qu'avant d'avoir la
décision et d'avoir répandu, cela peut prendre presque un mois.
Parfois cela prend dix ou quinze jours pour recevoir une lettre. On a
prolongé le délai de la demande en révision à 60
jours, parce que la poste royale ne fait pas diligence depuis qu'elle a
abandonné ses chevaux.
M. Picotte: M. le ministre, l'article 18. 2 est adopté.
Passons à l'article 18. 3.
Le Président (M. Dupré): L'article 18. 2 est
adopté. J'appelle l'article 18. 3.
M. Garon: L'article 18. 3 comporte un petit amendement.
L'article édicté par l'article 5 du projet est
modifié par l'addition à la fin de ce qui suit: "Et dans le cas
où la commission permet l'exécution immédiate. "
Cet amendement vise à permettre à la commission de rendre
une décision exécutoire malgré une demande de
révision. Cela marche?
M. Picotte: Non, pas tout de suite. M. le Président,
j'aimerais que le ministre me donne un peu plus d'explication là-dessus
dans le sens suivant: quand il y a un mécanisme de révision, cela
suspend automatiquement l'exécution de la décision, sauf dans le
cas d'une érablière, comme on en a parlé tantôt,
à 26 ou à 70, dans le cas du sol arable, pour ne pas permettre
que tout soit fait au moment où on arrive. Quand vous ajoutez cela: Dans
le cas où la commission permet l'exécution immédiate,
à ce moment, je ne saisis pas tellement la relation. Cela va venir
ajouter quoi?
M. Garon: Je vais vous donner un exemple typique de quelqu'un qui
a demandé l'autorisation de se construire une maison dans un
développement domiciliaire où il reste un trou et la commission
permet qu'il construise. Il a besoin d'un permis de la municipalité,
parce qu'il veut commencer son développement immédiatement et les
chances de demande de révision sont à peu près nulles.
À ce moment, c'est pour lui permettre de pouvoir exercer son droit
immédiatement, mais il sait, par exemple, que s'il y a une demande de
révision, il y a toujours cela, mais c'est théorique, dans
certains cas, c'est très théorique. Il ne peut pas y avoir de
demande de révision vraiment.
M. Picotte: Si, en fait, il ne peut pas y avoir de demande de
révision, cela ne donne rien de le mettre. Pourquoi l'indiquer?
Le Président (M. Dupré): Là, vous parlez de
quelqu'un qui aurait le droit de bâtir une maison, mais quelqu'un qui
n'aurait pas le droit de bâtir et qui aurait commencé, on
l'arrête immédiatement.
M. Picotte: On n'a pas besoin d'amendement, c'est
déjà prévu à l'article...
Le Président (M. Dupré): Quand il y a une
ordonnance...
M. Picotte: S'il arrive une demande de révision le 59e
jour, il y a déjà pas mal de choses d'avancées et pourtant
il est dans les délais.
Une voix: Oui, oui, il a le droit. Il y a toujours un droit de
révision.
M. Garon: Le droit de révision est là.
M. Picotte: On se trouve devant un fait accompli à ce
moment, au 59e jour. Je me demande, étant donné que c'est
déjà compris dans l'article 18. 3, pourquoi ajouter cela.
M. Garon: La loi dit, au fond, que la demande de révision
suspend l'exécution de la décision. En disant cela, la commission
peut lui permettre l'exécution immédiate, mais sans
préjuger des droits de la révision. Mais il y a des cas qui sont
un peu théoriques, il n'y aura pas de révision. Si quelqu'un veut
s'en servir, bien, il s'en sert, mais s'il y a une révision, bien, il y
a une révision.
M. Picotte: Justement, cela nous semble un peu obscur comme tel
dans le sens que le gars va en révision, mais, au bout de la 59e
journée, le gars se construit. Alors, il se passe quoi? II y a quoi?
Qu'est-ce qu'il va gagner en révision? On est devant un fait
accompli.
M. Garon: Pas lui. Lui, il a demandé
l'autorisation de construire, selon l'article 62. Il obtient
l'autorisation de construire. Théoriquement, un voisin pourrait demander
une révision parce que cela lui nuit ou quelque chose comme cela, mais
il doit construire, normalement, dans un endroit où les règles
municipales le lui permettent. Alors, c'est un peu théorique qu'il va y
avoir une révision. Normalement, ce n'est pas lui qui va la demander. Il
faudrait que ce soit quelqu'un d'autre qui n'était pas partie à
l'instance. Qu'est-ce qui arrive quand on fait une demande en première
instance, une demande d'autorisation en vertu de l'article 62, par exemple?
C'est une demande qui est adressée à la commission par un
individu. Il n'y a pas d'autre partie, il est tout seul avec la commission. Il
dit: Je veux être autorisé à faire telle chose. S'il est
autorisé, il y a toujours un droit de révision qui existe pour
quelqu'un qui peut l'utiliser, mais c'est très théorique.
M. Picotte: En supposant qu'il est à l'encontre d'un
règlement municipal, à ce moment...
M. Garon: Cela, c'est une autre affaire.
M. Picotte:... la commission n'a rien à voir
là-dedans. Par contre, même s'il y a une demande de
révision, on va se retrouver devant un fait accompli de toute
façon. J'aimerais que le ministre, entre autres, sur ce qu'on est en
train de discuter, puisse me donner quelques cas précis qui pourraient
se produire et ce que cela donnerait, concrètement, d'avoir cet article.
J'aimerais que le ministre me donne une couple de cas précis qui
pourraient se produire.
M. Garon: Je vous en ai donné un. Je ne peux pas donner
mieux que cela.
M. Picotte: Mais je vous dis qu'on arrive devant un fait
accompli.
M. Garon: C'est-à-dire que, quand la loi permet la
révision, c'est un droit général accordé d'aller en
révision. Normalement, celui qui va aller en révision, c'est
celui dont la demande a été refusée. Ce n'est pas celui
dont la demande a été acceptée. Théoriquement, il
pourrait toujours y avoir un tiers qui irait en révision, qui
n'était pas partie à la première instance. Ce n'est pas
un... C'est un peu théorique. Ce n'est pas quelque chose qui peut
arriver très souvent. C'est même exceptionnel. Ce qui arrive,
à ce moment, beaucoup de gens ont des projets et ont obtenu leur demande
devant la commission, ont obtenu gain de cause. Ce n'est pas celui qui a
été refusé, celui qui a été refusé ne
peut rien faire. La commission ne lui permettra pas l'exécution
immédiate de son projet, s'il a été refusé. C'est
celui qui a eu un accord. La commission l'a autorisé à faire
quelque chose.
M. Picotte: Prenons un cas précis, M. le ministre. La
personne obtient l'accord et elle a obtenu l'autorisation de la commission.
Là, elle commence à bâtir. Supposons que c'est une
construction de maison. Elle commence à bâtir et, le 59e jour,
arrive une demande de révision du voisin. Là on est devant un
fait accompli.
M. Garon: Vous pouvez imaginer le cas d'un voisin qui vous en
veut!
M. Picotte: II y a toujours le danger de mettre cela. Ce serait
préférable de ne pas le mettre et de dire tout simplement
qu'après le délai, la personne aura l'autorisation d'y aller.
C'est le danger de mettre cela et de créer des embêtements aux
citoyens.
M. Garon: On ne peut pas faire beaucoup plus que cela. Moi, je
vais vous dire bien franchement, c'est pour rendre service que cette
disposition est là. Ce n'est pas pour...
M. Picotte: M. le Président, comme on n'est pas sûr
que cela vient améliorer la situation ou que cela ne peut pas causer de
préjudice, que ce ne serait pas néfaste, je prétends que
cela peut causer des préjudices, on est donc prêt à adopter
cet article sur division. (12 h 45)
M. Garon: Si on met cela à 30 jours, cela me fait
rien.
M. Picotte: C'est parce qu'au moins à 30 jours, si la
personne se retrouve devant une situation un peu curieuse, elle n'est pas
tellement avancée.
Une voix: 30 jours, c'est un délai trop court.
M. Picotte: Mais 30 jours, c'est un délai court, M. le
Président.
M. Garon: C'est pour cela, c'est toujours la même affaire.
Au fond, l'appel étant prolongé à 30 jours, on trouve que
le délai est plus long pour aider les gens à obtenir une
révision, et à ne pas faire de procédure inutile pour
obtenir la permission d'aller en révision. Par ailleurs, celui qui veut
exécuter, il n'a pas besoin de révision et je ne pense pas qu'il
aille en révision dans le cas où il n'y aura pas de demande en
révision. Alors, 60 jours d'attente, c'est long. C'est comme d'habitude,
on fait une autoroute et un chemin de desserte.
Le Président (M. Dupré): Est-ce qu'il y
aurait moyen...
M. Garon: À la québécoise.
Le Président (M. Dupré):... d'apporter un
sous-amendement et de dire: Mais dans le cas où la commission permet
l'exécution immédiate, le délai d'appel n'est que de 30
jours.
M. Garon: Non. On ne peut pas faire cela. On va mêler le
monde plus qu'autre chose. Mais la commission ne permettra pas cela
normalement, s'il y a une possibilité de révision. On me dit que,
jusqu'à présent, il n'y a pas eu de cas où des gens sont
venus pour de tels cas. Quand quelqu'un a une demande, que son voisin soit
venu, théoriquement c'est possible, mais, apparemment, cela n'est jamais
arrivé.
Le Président (M. Dupré): L'amendement à 18.
3...
M. Picotte: Adopté sur division.
Le Président (M. Dupré):... est adopté sur
division.
M. Garon: Voici un argument que Me Brière vient de me
donner. Avant, l'appel était pour cause, la révision était
pour cause. Il fallait être autorisé à aller en
révision. Si vous n'aviez pas de bonnes raisons, c'était
refusé immédiatement. Comme ce sera de plein droit, même si
vous avez une mauvaise raison, vous allez pouvoir aller en révision. Les
gens voulaient avoir le droit d'aller en révision pour être
entendus par d'autres personnes. On a dit: D'accord, si vous voulez tous avoir
cela. En même temps, ce qui arrive, c'est que les gens qui vont aller en
révision peuvent y aller, au fond, simplement pour faire une demande en
révision et pour empêcher quelqu'un de faire quelque chose.
Le Président (M. Dupré): Est-ce que l'article 18. 3
tel qu'amendé est adopté?
M. Picotte: Adopté sur division.
M. Garon: L'article 6.
Le Président (M. Dupré): L'article 18. 4?
M. Garon: L'article 18. 4, oui. Il n'y a pas d'amendement.
M. Picotte: L'article 18. 4 est adopté sans amendement, M.
le Président, et l'article 18. 5 est également adopté sans
amendement.
M. Garon: L'article 6.
Le Président (M. Dupré): Est-ce que l'article 5 tel
qu'amendé est adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Adopté. L'article
6?
M. Garon: À l'article 6, cette loi... Est-ce qu'il y a un
vote ce matin?
Le Président (M. Dupré): Oui, dans quelques
instants.
M. Picotte: Cela va sonner tantôt.
M. Garon: Pardon? Cette loi est modifiée...
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Dupré): Oui, M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Est-ce que je pourrais vous rappeler qu'il est 12 h
50? Il serait peut-être préférable de suspendre avant de
commencer l'étude de cet article qui semble...
Le Président (M. Dupré): Les travaux de la
commission sont suspendus jusqu'à 15 heures.
M. Picotte: S'il y avait possibilité de commencer à
15 heures, il y aurait peut-être possibilité de terminer plus
tôt.
M. Garon: Je voulais justement vous le demander. Je dois aller
rencontrer un groupe à Lévis ce midi et il ne faudrait pas faire
attendre la commission. Il faut faire une petite rencontre en plus à
l'heure du dîner pour terminer quelques amendements. Pour être
prêts, est-ce qu'il y aurait possibilité de reprendre à 15
h 30?
M. Picotte: Oui, pas de problème.
Le Président (M. Dupré): La commission suspend ses
travaux...
M. Garon: Ou à 16 heures.
Le Président (M. Dupré):... jusqu'à 15 h
30.
(Suspension de la séance à 12 h 49)
(Reprise à 16 h 16)
Le Président (M. Dupré): La commission reprend ses
travaux.
Un amendement, M. le ministre, à l'article 6.
M. Garon: À l'article 6, il y a un amendement et vous
l'avez.
Le Président (M. Dupré): Oui. Adoption de
règles
M. Garon: L'article 19. 1 édicté par l'article 6 du
projet est modifié par le remplacement du deuxième alinéa
- le deuxième alinéa, d'accord - par les articles suivants: "19.
1 Un règlement de la commission est transmis au ministre qui le fait
publier à la Gazette officielle du Québec avec un avis indiquant
qu'il sera soumis à l'approbation du gouvernement à l'expiration
d'un délai de 60 jours à compter de cette publication. Le
gouvernement peut modifier le règlement qui lui est soumis pour
approbation. " "19. 2 Un règlement de la commission entre en vigueur
après avoir été approuvé avec ou sans modification
du gouvernement le trentième jour après sa publication à
la Gazette officielle du Québec ou à toute date ultérieure
fixée dans l'avis ou dans le texte définitif. "
M. Picotte: M. le Président, cela nous semble conforme et
on est prêt à adopter cela sans autre explication.
M. Houde: Adopté. Une voix: Parfait.
Le Président (M. Dupré): Adopté. L'article 6
est adopté tel qu'amendé.
M. Garon: II y a un article 6. 1. M. Picotte: Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): II y en a un autre,
l'article 6. 1.
M. Picotte: L'article 6. 1.
Le Président (M. Dupré): C'est un ajout au nouvel
article.
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre, l'article
6. 1, il y a un ajout. C'est un nouvel article.
M. Garon: Le nouvel article 6. 1 et il en manque encore un bout
dedans. Qu'est-ce que vous voulez?
M. Picotte: Oui. Dans quel bout est-ce qu'il manque un bout, M.
le ministre?
M. Garon: J'essaie de vous le trouver.
M. Houde: Prenez votre temps; on n'est pas pressés.
M. Garon: Je pense que ce serait plus simple de le changer sur la
feuille.
Le Président (M. Dupré): Pourquoi y a-t-il un
changement, M. le ministre?
M. Garon: Pour le mettre correctement sur la feuille. Entre
l'article 21. 6 et l'article 21. 7, il y a un alinéa qui manque. Il est
très court. Il se lit ainsi: "La commission est partie à l'appel.
"
À l'article 21. 7, on ditî Si elle accueille l'appel, la
Cour provinciale (au lieu de "peut" on marque "ordonne"), ordonne le cas
échéant, à la commission de statuer.
Appel
Alors, on dit: Ce projet de loi est modifié par l'insertion
après l'article 6 du suivant: "6. 1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 21, du titre et des articles suivants:
SECTION II. I.
APPEL "21. 1. Une personne intéressée peut interjeter
appel d'une décision finale de la commission devant trois juges de la
Cour provinciale sur toute question de droit ou de compétence. "L'appel
ne peut être interjeté qu'avec la permission d'un juge de la Cour
provinciale. Le juge accorde la permission s'il est d'avis qu'il s'agit d'une
question qui devrait être examinée en appel. "21. 2. La
compétence que confère la présente section à un ou
plusieurs juges de la Cour provinciale est exercée par les seuls juges
de cette cour que désignent le juge en chef et le juge en chef
associé, chacun dans les limites de sa compétence territoriale.
"21. 3. La requête pour permission d'appeler doit être
déposée au greffe de la Cour provinciale du district judiciaire
de Montréal ou de Québec, dans les trente jours de ta
décision, après avis aux parties et à la commission. "Les
frais de cette demande sont à la discrétion du juge. "21. 4.
L'appel est formé par le dépôt auprès de la
commission d'un avis à cet effet signifié aux parties, dans les
dix jours qui suivent la date de la décision qui l'autorise. "Le
dépôt de cet avis tient lieu de signification à la
commission. "21. 5. La commission transmet immédiatement l'avis d'appel
au greffe de la Cour provinciale à Montréal ou à
Québec, selon le choix de l'appelant. "Il transmet au greffe en quatre
exemplaires, pour tenir lieu de dossier conjoint, la décision
attaquée ainsi que toute
autre pièce pertinente. "21. 6. L'appel est régi par les
articles 491 à 524 du Code de procédure civile, compte tenu des
adaptations nécessaires. Toutefois, les parties ne sont tenues de
déposer que quatre exemplaires du mémoire de leurs
prétentions. "La commission est partie à l'appel. "21. 7. Si elle
accueille l'appel, la Cour provinciale ordonne, le cas échéant,
à la commission de statuer sur le mérite de l'affaire dont elle
est saisie. "21. 8. La Cour provinciale peut, en la manière
prévue par l'article 47 du Code de procédure civile, adopter les
règles de pratique jugées nécessaires è
l'application de la présente section. "21. 9. La décision des
trois juges de la Cour provinciale est sans appel. "
M. Houde: M. le Président.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Berthier.
M. Houde: M. le ministre, est-ce que vous pourriez
répéter è l'article 21. 7 ce qui a été
ajouté? Tantôt je ne l'ai pas noté.
M. Garon: Alors, au lieu du mot "peut", on écrit
"ordonne". Au lieu de: "peut, le cas échéant, ordonner" c'est "la
Cour provinciale ordonne, le cas échéant, à la
commission... "
M. Houde: Merci.
M. Garon: M. le Président, il y a autre chose dont je
viens de me rendre compte, c'est qu'à l'article 21. 5, deuxième
alinéa, ce n'est pas "II transmet", c'est "Elle transmet".
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Picotte: J'ai examiné avec beaucoup d'attention ce
mécanisme d'appel que nous propose le ministre et je voudrais en savoir
plus: À l'article 21. 7, je comprends mal ce qui est amené,
là où on dit: Si elle accueille l'appel, la Cour provinciale
ordonne, le cas échéant, à la commission de statuer... "
Les gens qui font appel à la Cour d'appel et qui vont à la Cour
provinciale pour un appel demandent à la Cour d'appel de statuer sur
leur cas. Là, on permet à la Cour d'appel de se retourner de bord
et de dire justement à la commission de statuer. Il me semble qu'il y a
là quelque chose qui fonctionne mal.
M. Brière (Jules): Le but de cet amendement, c'est
d'autoriser la cour à renvoyer à la commission les cas où
il s'agît d'une question de mérite, vraiment.
L'objectif d'un appel comme celui-là, c'est de le limiter aux
questions de droit et de compétence. Je comprends que la
définition de ce qui est une question de droit par rapport à une
question de fait est parfois difficile à faire, en tout cas, mais
l'autonomie de l'organisme administratif ou quasi judiciaire, dis-je, doit
être préservée. Il n'appartiendrait pas à la Cour
provinciale de se substituer è la commission pour déterminer, par
exemple, si le sol est un bon sol agricole. Il va lui appartenir de
décider si le critère prévu par la loi a été
pris en compte dans sa décision. S'il ne l'a pas été, elle
pourra casser la décision ou décider autrement.
Mais, dans certains cas, elle pourra conclure que ce n'est qu'une
question d'appréciation des faits et que c'est du ressort de la
commission de le faire et retourner le dossier devant la commission. C'est cela
le but de notre disposition ici.
On avait mis "peut" en un premier temps, et on l'a finalement
changé par l'indicatif pour indiquer que s'il se présente qu'il
s'agit d'une question de mérite et non pas une question de droit et de
compétence, elle doit retourner cela devant la commission, un peu comme
la Cour supérieure fait sur un bref d'évocation. Elle ne se
substitue à l'organisme d'où l'affaire est évoquée,
mais la Cour supérieure peut annuler la décision ou retourner les
parties devant l'organisme quasi judiciaire.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Picotte: En fait, je pense que c'est un peu l'explication
qu'on me donne et avec laquelle aussi j'aimerais trouver une certaine logique
de ce côté. On s'adresse...
M. Garon: C'est parce qu'il y a eu des problèmes. Parfois
des tribunaux rendent une décision en droit et ils continuent et se
prononcent sur le mérite, alors qu'ils ne doivent pas se prononcer sur
le mérite, ils doivent se prononcer sur le droit et non pas sur les
faits, les faits demeurant dans la juridiction du tribunal administratif.
M. Picotte: Ce ne sera pas fait dès le début, M. le
ministre? Quand, au début, on dit que quelqu'un doit...
M. Garon: Si quelqu'un plaide en droit que la commission a
erré en droit ou en compétence, c'est mis ici, elle accueille
l'appel en droit ou sur sa compétence. Elle ne se prononce pas sur le
mérite. Il faut le mettre d'une façon très précise,
parce qu'il est arrivé des cas où le tribunal a continué
et il a dit: On va rendre la décision. La compétence du tribunal
est sur le droit et la compétence, mais pas sur les faits de l'affaire
ou sur le mérite de l'affaire.
Alors, pour ne pas prendre de chance, on dit: Si elle accueille l'appel,
elle peut se prononcer sur le droit ou la compétence, mais elle ordonne,
le cas échéant, en tenant compte de sa décision, sur le
droit ou la compétence, de statuer sur le mérite de l'affaire
dont elle est saisie, c'est-à-dire de ne pas prendre la décision
à la place de la commission sur le mérite de l'affaire, mais
uniquement de prendre la décision sur le droit ou la
compétence.
M. Picotte: Dès le début, on dit: "Le juge accorde
la permission, s'il est d'avis qu'il s'agit d'une question qui devrait
être examinée en appel". On donne la permission d'en appeler,
d'abord, au point de départ, et le juge décide si, effectivement,
la personne peut en appeler.
M. Garon: Oui, mais dans les causes en appel comme cela, il y a
souvent des questions de droit et de fait. La compétence de la Cour
provinciale en cette matière sera cette compétence sur le droit
ou la compétence de la commission, mais pas sur les faits du litige, sur
le mérite du litige, parce qu'il demeure de la compétence de la
commission.
L'appel qui est accordé ici, c'est un appel sur le droit et la
compétence, mais pas sur les faits de l'affaire. (16 h 30)
Le Président (M. Dupré): Supposons qu'on a
plaidé un excès de juridiction, le juge, à ce
moment-là, peut dire: Non, vous n'avez pas excédé votre
juridiction, retournez le dossier et rendez la sentence.
M. Garon: Un avocat?
M. Picotte: Pour un excès de juridiction, on me dit qu'on
peut aller à la Cour supérieure directement, si l'on veut. On n'a
pas besoin d'aller à la Cour provinciale.
M. Brière: On n'enlève pas le recours à la
Cour supérieure, mais on risque de se faire dire qu'il y a un autre
recours.
M. Picotte: Là, c'est la Cour d'appel, mais si la Cour
provinciale décidait, que pourrait-elle ordonner à la commission,
finalement?
M. Brière: D'entendre la cause et de rendre sa
décision.
M. Garon: Elle pourrait dire: Je décide quelque chose sur
le droit, mais, pour le mérite de l'affaire, retournez à la
commission.
M. Picotte: À ce moment-là, cela ne devient plus un
droit d'appel.
M. Brière: II y a des cas où cela dispose du
litige, par exemple la question de savoir s'il y a un droit acquis ou non.
C'est clair que si la Cour provinciale en vient à la conclusion que M. X
avait un droit acquis, cela dispose du litige. Il n'a pas à demander
l'autorisation à la commission, donc, ipso facto, cela dispose du
litige. Il y a d'autres cas où les questions sont davantage des
questions mixtes de droit ou de fait. L'intention de la disposition qu'il est
proposé d'ajouter ici, c'est de ne pas donner la tentation aux tribunaux
de se substituer à ta commission sur l'appréciation des faits.
C'est cela. Le texte, tel qu'il est présenté, cette interdiction
est implicite dans la procédure qui est là. Ce n'est qu'une
explicitation additionnelle pour donner une assurance d'autonomie
complémentaire, si vous voulez, à la commission.
M. Garon: Théoriquement ou concrètement...
M. Picotte: Mais, pratiquement...
M. Garon:... ce n'est pas tellement nécessaire de mettre
cette phrase parce que, quand vous donnez une juridiction sur le droit et la
compétence, comme vient de dire Me Brière, sur toute question de
droit ou de compétence, cela n'inclut pas les faits. Les juges se
trompent eux aussi. C'est pour donner plus d'assurance aux juges. Ce n'est que
sur le droit et la compétence et non sur le mérite de l'affaire
que c'est spécifié dans l'article 21. 7.
M. Picotte: Prenons un cas pratique. Je suis allé devant
la commission, j'ai décidé de me prévaloir de mon droit de
révision et, après avoir fait tout ce cheminement, je
décide d'aller en appel. Je fais une demande et le juge m'accorde la
permission d'en appeler. La Cour provinciale pourrait, effectivement,
redemander à la commission de me dire: On a accepté votre appel,
sauf que l'on demande que votre cause soit retournée devant la
commission pour statuer. Alors, je me retrouve où? Qu'est-ce que je
fais? Je me fais charrier à gauche et à droite pour revenir
exactement au point de départ où j'étais quand j'ai
demandé d'aller en révision et en appel. Cela n'a aucune
espèce de bon sens. Je me retrouve exactement au même cheminement
que j'ai fait et je recommence.
M. Garon: Bien non!
M. Picotte: Bien oui! Je viens de donner un exemple pratique. Je
vais à la commission et je ne suis pas d'accord avec la décision.
Je demande une révision de l'appel. En révision de l'appel, je ne
suis pas encore d'accord. Je me retourne de bord et
je vais voir un juge de la Cour provinciale et je demande la permission
d'en appeler. On m'accorde la permission d'en appeler et, finalement, on me dit
au bout du compte: On retourne cela à la commission pour être
statué. Donc, je reviens au point de départ. Qu'est-ce que cela
m'a donné de faire tout ce cheminement pour me faire dire de retourner
à la commission de protection?
Le Président (M. Dupré): Je pense que le meilleur
exemple, c'est sur l'excès de juridiction ou quand la juridiction est
contestée. À ce moment-là, quand la juridiction est
contestée, une fois que la Cour d'appel a statué que la
commission avait juridiction pour l'entendre, elle retourne le dossier à
la commission pour qu'elle juge ou, en tout cas, qu'elle se prononce sur les
faits. C'est cela qui...
M. Picotte: Sur les faits, au point de départ?
Le Président (M. Dupré): Oui, mais c'est cela,
l'appel.
M. Picotte: Cela a été fait au point de
départ. Je suis allé justement en appel et en révision
à cause de cela. En tout cas, il me semble qu'il y a quelque chose qui
accroche ou...
M. Garon: Â l'article 21. 6, c'est écrit: "L'appel
est régi par les articles 491 à 524 du Code de procédure
civile, compte tenu des adaptations nécessaires. " Ces articles, c'est
le titre deuxième dans les moyens de se pourvoir contre les jugements,
c'est "De l'appel". Le titre de ce chapitre, dans le Code de procédure
civile, c'est "De l'appel". Comment se passe un appel devant la Cour
provinciale? C'est indiqué ici, dans ces articles, comment cela va se
passer, la procédure à suivre, tout cela.
Maintenant, il y a un article additionnel, l'article 21. 7, pour
spécifier une fois de plus ce qui est déjà dit à
l'article 21. 1, qu'une personne intéressée peut interjeter appel
d'une décision finale de la commission devant trois juges de la Cour
provinciale sur toute question de droit ou de compétence. Alors, c'est
sur ces questions. Il arrive des fois que les tribunaux, il est arrivé
des fois que des juges sont ailés plus loin et ont statué sur les
faits aussi. Alors, on veut bien préciser, en fait ajouter, si vous
voulez, une ceinture et des bretelles, pour dire au tribunal: Votre
compétence est en droit et en compétence, mais pas sur les faits,
qui demeurent entièrement de la juridiction de la commission.
M. Picotte: II faut que le citoyen, qui arrive à cet
aboutissement...
M. Garon: Il faut avoir des problèmes en droit.
M. Picotte: Quand on retourne le citoyen, à ce
moment-là, on lui a fait dépenser...
M. Garon: Non, bien lui... Bien, il va plaider en droit et sur la
compétence.
M. Picotte: Je ne suis pas convaincu que cela est limpide.
Le Président (M. Dupré): C'est clair, clair.
M. Garon: Regardez, je vais vous faire une proposition. On va
suspendre l'article 21. 7, on va revenir après le souper sur
celui-là.
M. Picotte: Oui, parce que...
M. Garon: On peut vous donner d'autres arguments, pour voir si on
peut rendre cela plus clair.
M. Picotte: En plus, en le suspendant, est-ce que vous n'avez pas
pensé à ta confection d'un rôle, à demander un
rôle particulier pour ces cas-là, pour que cela ne soit pas perdu
dans tout ce qu'on appelle le rôle des appels qui vont à la Cour
provinciale, alors que cela risque parfois de prendre deux ans, deux ans et
demi? Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité qu'au moins des causes qui
se réfèrent à la Commission de protection du territoire
agricole figurent sur un rôle particulier? Par le fait même, cela
accélérerait la procédure.
M. Garon: Cela est un peu plus compliqué parce qu'on a
assez résisté jusqu'à maintenant à multiplier les
tribunaux spécialisés. C'est un des inconvénients. Les
gens parlent d'avoir un appel. C'est exactement ce que vous venez de donner...
Vous me faites penser quand on veut avoir une autoroute et des chemins de
desserte. J'avais dit cela avant. Quand les gens veulent avoir un appel, par
ailleurs, ils tombent sur un tribunal qui n'est pas spécialisé.
Quand ils sont en révision, ils tombent sur un tribunal qui est plus
compétent dans les matières qu'on va retrouver là. C'est
un peu dans ce sens-là, pour faire un jugement de Salomon, au fond,
qu'il nous a été suggéré de faire un appel en droit
et compétence. Sur ce plan, normalement, les juges de la Cour
provinciale... C'est du droit, il ne s'agit pas essentiellement de savoir
à quelle heure on va traire les vaches et comment se comporter sur la
ferme. Un juge de la Cour provinciale en droit ou en compétence a
juridiction, il est capable de statuer, mais il peut être moins à
l'aise s'il arrive sur des
questions comme sur la façon dont cela se passe dans le champ,
comment cela se passe dans des questions de zonage agricole, au point de vue de
ta vie rurale. C'est pour cela qu'au fond on a essayé de séparer
la poire en deux, c'est cela qu'on a essayé de faire, de dire: Donnons
un plein appel en droit et compétence devant la Cour provinciale,
sachant qu'en plus les gens, de par l'article 33 du Code de procédure
civile, ont le droit d'aller devant la Cour supérieure et, en plus,
mettons sur les faits un pouvoir de révision devant un autre banc sans
avoir de cause. Là, les gens ne pourront pas dire qu'ils n'ont pas assez
d'appels, ils ont trois possibilités différentes d'appel.
Je vous disais que le ministre était d'une souplesse incroyable
de ce temps-ci, prenez cela pendant que cela passe.
M. Picotte: Parce qu'on n'aura pas des élections tous les
quatre ans, quatre ans et demi.
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Dupré): Oui, c'est à peu
près cela qu'on fait, quatre ans et demi, cinq ans.
M. Garon: On veut sauver les fonds publics; tous les trois ans,
cela coûte cher. Cela veut dire que, dans dix ans, on fait trois
élections.
Le Président (M. Dupré): On en a sauvé
une.
M. Garon: Tandis que si les partielles coûtent 10 000 000
$, comme le dit votre chef, imaginez-vous faire trois générales
dans dix ans, on est bien mieux d'en faire deux, la constitution dit qu'on est
élu pour cinq ans.
M. Picotte: Cela coûte bien plus que cela, je pense que
c'est 70 000 000 $ d'engagements...
Le Président (M. Dupré): Bon, on est en dehors du
sujet quelque peu, tantôt justement on parlait de pertinence...
M. Picotte: C'est pour cela qu'on était mieux quand
c'était une femme qui présidait; M. le ministre, on en a
parlé ce matin. C'était plus souple, mais elle vous a permis
beaucoup de choses.
Le Président (M. Dupré): II y a certains travaux
à faire. Je pense qu'on doit revenir à nos oignons. M. le
député de Huntingdon.
M. Dubois: Je voudrais demander au ministre s'il y a d'autres
lois régissant des commissions, des offices ou des régies qui
spécifient d'une façon aussi claire les droits et pouvoirs d'une
cour d'appel et qui deviennent aussi limitatifs quand même? C'est
spécifié dans une loi. Est-ce qu'il y a de la jurisprudence
là-dedans? Est-ce qu'on peut nous dire que d'autres commissions auraient
indiqué dans leur texte de loi la limitation qu'on inscrit
présentement?
M. Garon: On me dit la Commission d'accès à
l'information.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre, j'irais
peut-être un petit peu plus loin. Je pense que cet article, le droit et
les articles de la loi s'interprétant les uns par rapport aux autres,
m'apparaît superflu. En somme...
Une voix:...
Le Président (M. Dupré):... J'ai la parole. En
somme, le Code de procédure civile est clair là-dessus. Je pense
qu'en ajoutant à cela, vous n'ajoutez rien. Cela le dit par
lui-même. Les tribunaux supérieurs ne sont pas là pour se
substituer aux décisions des tribunaux inférieurs.
M. Picotte: Mais, je pense qu'on a convenu tantôt de
suspendre cet article. On pourra reprendre...
Le Président (M. Dupré): On va suspendre l'article
au complet.
M. Picotte: C'est cela.
Le Président (M. Dupré): Pour ne pas faire
d'amendement.
M. Picotte: En fait, c'est uniquement là-dessus qu'on a
certaines réticences. On aura des éclaircissements et on
reviendra après le lunch pour l'adopter.
Le Président (M. Dupré): Suspendu. M. Garon:
21. 7 dans 6. 1.
Le Président (M. Dupré): Non, on va suspendre au
complet pour ne pas faire d'amendement et pour revenir...
M. Picotte: On le suspend au complet et on l'adoptera au complet.
C'est la seule question qu'on se pose sur l'ensemble.
Le Président (M. Dupré): D'accord. M. Garon:
D'accord.
M. Picotte: Bon, voilà! 6. 2, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): M. le
ministre, 6. 2.
M. Picotte: Ne commencez pas à déchirer
l'amendement.
M. Garon: Je regarde vraiment vers le passé, c'est pour
cela que je les déchire à mesure. On était rendu... Il y a
de la fumée, c'est terrible.
Le Président (M. Dupré): 6. 2. Hé!
Hé! Hé! Take your hands off there! Les taxes, cela se paie.
M. Picotte: Alors, M. le ministre, on vous écoute.
M. Garon: L'article 6. 2 dit ceci: Le projet est modifié
par l'insertion de l'article suivant: "6. 2. L'article 28 de cette loi est
modifié par l'addition de l'alinéa suivant: Toutefois une
personne peut, sans l'autorisation de la commission, identifier comme lot
distinct par le dépôt d'un plan et livre de renvoi ou
aliéner une partie résiduelle d'un lot si elle ne se conserve pas
un droit d'aliénation sur une autre partie résiduelle du
même lot qui est contiguë ou qui serait par ailleurs contiguë
si elle n'était séparée de la première partie
résiduelle par un chemin public, un chemin de fer, une emprise
d'utilité publique et la superficie d'un lot sur laquelle porte un droit
reconnu en vertu de la section IX. "
Alors, voici de quoi il s'agit. C'est d'une simplicité enfantine
si on vous fait un petit dessin. Admettons que cette feuille de papier est un
lot de cent acres, un lot originaire, un lot résiduel et que, au cours
des années, admettons qu'il y ait eu des subdivisions
là-dedans... Hein, manque-t-il un lot? Supposons ici, sur la feuille,
c'est un lot originaire, on peut mettre un chemin public, si on veut,
là-dedans. Cela ne dérange rien, il y a un chemin qui passe au
travers, un petit chemin là. (16 h 45)
Dans le lot de cent acres, il y a la partie qui appartient à D au
nord, une partie à C assez au milieu, et la partie au sud est
divisée entre A et B. Alors, B qui est propriétaire de ces deux
parties, dans l'état actuel de la loi, ne pourra vendre puisque, comme
ce sont deux parties qui sont sur un lot originaire, elles sont
considérées contiguës et formant un seul lot. Quand on a
fait la loi au point de départ, on a pensé que cela serait mieux
de faire cela de cette façon. On se rend compte aujourd'hui, au fond,
que cette partie est divisée, il y a quelqu'un au milieu et
celle-là est divisée. Les vendre ensemble ou les vendre
séparées, cela ne rempirera pas quoi que ce soit. Normalement
même, on va vendre au propriétaire contigu ou à l'autre
propriétaire contigu, quelque chose comme cela. Le but de cet article,
c'est de faire en sorte que même si le lot original a été
divisé, que deux parties qui ne sont pas contiguës peuvent
être vendues, à la condition de ne pas conserver un droit sur une
autre partie résiduelle du même lot qui est contiguë, parce
que cela équivaudrait à faire du morcellement, è ce
moment-là, ou qui serait par ailleurs contiguë si elle était
séparée de la première partie résiduelle par un
chemin public. Il y aurait une partie qui serait contiguë si la seule
séparation n'était pas un chemin public. Un chemin public n'est
pas considéré comme séparant un lot. Un chemin de fer qui
passe sur une terre, une emprise d'utilité publique ou la superficie
d'une lot sur lequel porte un droit reconnu en vertu de la section IX,
c'est-à-dire un droit acquis. S'il y avait un droit acquis, à ce
moment-là, si par exemple, D avait un droit acquis dans C ici, il ne
pourrait pas vendre, à ce moment-là, parce que son droit acquis
fait que ses lots seraient réputés contigus.
M. Picotte: Adopté. Il y en a un autre.
Le Président (M. Dupré): II y a un sous-amendement
à l'article 6. 2.
M. Picotte: II y a des débats.
M. Garon: Alors, c'est à la troisième ligne,
après "d'un plan et livre de renvoi ou on biffe "aliéner une"
pour indiquer "enregistrer l'aliénation d'une".
M. Picotte: Cela vient donner une sûreté
additionnelle, quoi?
M. Garon: C'est-à-dire que la théorie qu'il y a
entre les juristes là-dessus, ceux qui ont travaillé sur le
dossier est: Est-ce qu'on doit contrôler l'alinéation ou
l'enregistrement de l'aliénation?
M. Picotte: C'est de concordance avec l'article qui suit.
M. Garon: L'article 29. Comme la commission peut faire marcher
par l'enregistrement de l'aliénation plutôt que par
l'aliénation en se disant: S'ils ne font qu'aliéner et qu'ils
n'enregistrent pas, cela reste entre eux et cela ne veut rien dire
concrètement puisque cela sera opposable au tiers quand ce sera
enregistré. Ils préfèrent contrôler seulement les
enregistrements; ils considèrent que, dans le fond, c'est...
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Le sous-amendement est
adopté. L'amendement est adopté, tel que sous-amendé.
M. Picotte: Sous-amendé.
Le Président (M. Dupré): II n'y a pas d'autre
chose. On arrive à l'article 7.
M. Picotte: L'article 7.
Le Président (M. Dupré): L'article 7?
M. Garon: II n'y a rien. L'article 7 reste tel quel.
M. Picotte: M. le Président, j'espère que je ne me
trompe pas, mais, dans le mémoire que vous a présenté la
Chambre des notaires, il me semble qu'on nous demandait ou qu'on vous
demandait, à ce moment, de supprimer l'article 7, page 13. On dit:
"L'article 7 du projet de loi vise à modifier l'article 29 de la loi par
l'insertion des mots "ou à l'enregistrement"... ". De l'avis de la
Chambre des notaires, une telle modification n'est pas souhaitable. Est-ce que
vous avez eu des discussions avec la Chambre des notaires et pourquoi
prétend-elle que ce n'est pas souhaitable?
M. Garon: Je ne m'en rappelle pas... Il y en a qui pensent que
cela devrait être l'alinénation, d'autres, l'enregistrement.
À un moment donné, une porte doit être ouverte ou
fermée. Tu prends l'un ou l'autre. Je vais vous dire bien franchement ce
que c'est. Cela peut être l'un ou l'autre. La commission qui va
l'administrer préfère l'enregistrement parce qu'elle croit avoir
plus de sécurité au point de vue du travail qu'elle fait. Pour
être bien franc avec vous, selon les représentations que j'ai
entendues, cela peut être l'un ou l'autre. Aussi, il faut dire que les
notaires m'ont toujours dit, quand ils m'ont parlé, qu'il fallait avoir
le maximum de sécurité pour les titres. Ils souhaitaient aussi
que vis-à-vis de chaque titre enregistré dans l'index aux
immeubles, soit inscrit ZA, zone agricole.
Est-ce qu'on doit... c'est une question administrative è laquelle
les bureaux d'enregistrement au ministère de la Justice travailleront,
pour plus de sécurité. Dans le fond, le principal principe des
notaires est qu'il y ait le maximum de sécurité dans les titres.
La commission dit, à l'article 29 et à l'article 28: Je
préfère travailler avec l'enregistrement de l'aliénation
plutôt qu'avec l'aliénation, parce que, dit-elle, le droit
enregistré, c'est le droit opposé à vos tiers, c'est le
droit avec lequel vont vivre les gens dans notre société. On
préfère travailler avec l'enregistrement.
D'autres disent: C'est mieux de ne pas attendre qu'il y ait
enregistrement et aller à l'aliénation. Un chien qui
décide de courir après sa queue peut courir longtemps. On trouve
quoi comme solution? Au fond, je pense bien qu'il y a des avantages et des
inconvénients dans l'un et dans l'autre.
Dans la définition de lotissement qu'on a vue au début,
à l'article 82, on avait changé pour travailler avec
l'enregistrement et on disait, vous vous rappelez, au paragraphe 10,
lotissement: au moyen de l'enregistrement de l'acte d'aliénation d'une
partie de ce lot. Mais on n'avait pas fait les concordances avec les autres
articles, et la commission souhaitait travailler avec les enregistrements.
C'est un peu pourquoi, au Québec, on est en train de montrer aux
gens du Maroc comment faire leur cadastre. Nous autres mêmes, on continue
de marcher avec nos tenants et nos aboutissants. On montre aux gens comment
aller en avion et on continue parfois d'aller à cheval. C'est un peu
l'affaire. Qu'est-ce qu'on fait là-dedans? Ce que la commission
souhaite, au fond, c'est que les titres soient... elle souhaiterait qu'il y ait
des enregistrements tout le temps, qu'il y ait plus de sécurité
dans les titres. C'est un peu dans ce sens. Maintenant, je me dis: Ce sont eux
qui vont vivre avec cela. Ils sont organisés pour travailler avec
l'enregistrement. Habituellement, même les notaires - je comprends que
c'est plus "tannant" - préfèrent les enregistrements pour plus de
sécurité.
M. Picotte: D'accord, M. le Président, adopté.
M. Garon: Mais il n'y a pas...
Le Président (M. Dupré): Juste pour un
renseignement. Si c'est juste aliéné, comment cela peut-il
être opposable aux tiers si cela n'est pas enregistré?
M. Brière: Mais là, ce n'est pas opposable en tout
cas.
Le Président (M. Dupré): C'est bon entre les
parties, point. Je comprends mal que cela n'ait pas été fait plus
tôt, parce que, tout de même, on parle de terrains, de cadastre. Je
ne comprends pas que... J'ai toujours su, en droit, que pour être
opposable aux tiers, il fallait obligatoirement que ce soit enregistré.
L'article 8?
Une voix: L'article 8.
Le Président (M. Dupré): II y a un amendement.
M. Garon: L'article 8. L'article 8 du projet qui modifie
l'article 30, la loi est modifié par le remplacement du paragraphe
1° par le suivant: "1° par l'insertion, à la fin du premier
alinéa, de ce qui suit: "à moins que ce lotissement ou cette
aliénation n'ait été subséquemment autorisé
par la commission. "
M. Picotte: > Cela avait été demandé
par
la Chambre des notaires, je pense.
M. Brière: Oui, c'est pour la sécurité des
titres.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): L'amendement est
adopté. L'article 8 est adopté, tel qu'amendé.
M. Brière: L'article 8. 1. M. Picotte:
C'est-à-dire 8. 1.
Le Président (M. Dupré): L'article 8 est
adopté tel qu'amendé. L'article 8. 1?
M. Garon: L'article 8. 1. Le projet est modifié par
l'insertion, après l'article 8, du suivant: "8. 1 L'article 33 de cette
loi est modifié par l'insertion, dans la troisième ligne du
premier alinéa, après le mot "article" des mots "2174b ou".
M. Picotte: Adopté, M. le Président, c'est de la
concordance.
Le Président (M. Dupré): L'article 8. 1,
adapté.
Une voix: Je viens de le trouver après qu'il a
été adopté.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Dupré): L'article 9?
M. Garon: Attendez un peu. L'article 8. 1. Je voudrais revenir
sur l'article 8.
Le Président (M. Dupré): Oui, M. le ministre.
M. Garon: On avait indiqué "à moins que ce
lotissement ou cette aliénation n'ait été
subséquemment autorisé par la commission", mais on pourrait dire:
"à moins que ce lotissement ou l'enregistrement de cette
aliénation. "
M. Picotte: Oui, parce qu'on a modifié plus avant. Ah oui,
adopté, on est obligé de le faire suivre partout, si
nécessaire.
M. Garon: Si nécessaire, oui.
Le Président (M. Dupré): Voulez-vous me
répéter à quelle place? "à moins que...
M. Garon: "à moins que ce lotissement ou l'enregistrement
de cette aliénation. "
Le Président (M. Dupré): Le lotissement, c'est
déjà enregistré quelque part... qui est enregistré,
c'est pour cela que vous le mettez juste à la fin.
M. Garon: "à moins que ce lotissement ou l'enregistrement
de cette aliénation n'ait - avec un "t" - été
subséquemment autorisé". Vous voyez, il s'attendait -
"autorisé" - de recevoir cet amendement parce qu'il est
déjà au masculin.
Le Président (M. Dupré): L'amendement est
adopté. L'article 8 est adopté, tel qu'amendé.
M. Picotte: Oui. Alors, on était rendu à l'article
9, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): Oui. L'article 8. 1, c'est
fait. Nous sommes rendus à l'article 9.
M. Garon: Attendez un peu, là. Je vais essayer de me
retrouver. Il devrait y en avoir d'autres, où sont-ils?
M. Picotte: On en a quelques-uns encore, on peut passer. Si on
peut nous apporter les autres....
Le Président (M. Dupré): L'article 9?
M. Garon: On va attendre un petit peu, Me Brière...
M. Picotte: Alors, suspendons.
M. Garon: Suspendons pour deux minutes.
Le Président (M. Dupré): Nous suspendons nos
travaux.
(Suspension de la séance à 17 heures)
(Reprise à 17 h 5)
Construction de résidence
Le Président (M. Dupré): La commission reprend ses
travaux. Nous en étions à l'article 9.
M. Garon: Il y a un amendement. L'article 9 du projet qui modifie
l'article 40 de la loi est modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne du paragraphe 1 et dans la troisième ligne du
paragraphe 2, après le mot "lot", des mots "dont elle est
propriétaire et".
Mme Juneau: "... et où...
Une voix: "... et où elle exerce sa principale
occupation".
M. Garon: Après le mot "lot", cela veut
dire un lot dont elle est propriétaire et où elle exerce
sa principale occupation.
Mme Juneau: D'accord.
M. Garon: Théoriquement, on peut imaginer des cultivateurs
spéculateurs qui posséderaient plusieurs lots dans le même
village et pourraient bâtir une maison dans un endroit où ils ne
cultivent pas vraiment.
M. Picotte: M. le ministre, avec cet article, l'agriculteur est
obligé d'utiliser son sol arable qu'il cultive pour faire un
lotissement. Supposons que, sur une terre, le cheptel agricole de
l'agriculteur, il a une terre à bois un peu plus loin qui lui
appartient, à ce moment, comme il ne vit pas avec sa terre à
bois, mais avec son sol arable, il ne pourrait pas dire: Je décide de
construire la maison sur le lot où il y a une terre à bois avec
un article semblable à cela. Il vient gruger dans son sol arable qu'il
cultive, alors qu'il pourrait, possiblement, tout en étant le
propriétaire, se lotir sur la terre à bois qui n'est pas
son...
M. Garon: Habituellement, si vous parlez d'un cultivateur normal,
la terre à bois est sur le même lot que la terre. Il n'y a pas
vraiment de problème. S'il y a des lots séparés...
Une voix:... des lots contigus.
M. Garon: II n'y a pas de problème non plus. Cela inclus
les lots contigus ici, n'est-ce pas?
M. Picotte: Est-ce que cela inclus les lots contigus?
M. Garon: J'avais posé la question et on m'a
répondu oui.
M. Picotte: Cela inclus les lots contigus. Adopté.
Le Président (M. Dupré): L'amendement est
adopté. L'article 9, tel qu'amendé, est adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Picotte: M. le Président, on n'a pas eu d'amendement
là-dessus, sauf que j'aimerais demander au ministre qui s'était
engagé...
M. Garon: Vous ne l'avez pas eu?
M. Picotte: Non et le ministre s'était engagé
à... Commençons par les copies que nous avons.
M. Garon: L'article 10 du projet est remplacé par le
suivant: "10. L'article 41 de cette loi est modifié: 1° par
l'insertion, dans la deuxième ligne du premier alinéa,
après le mot "communauté", du mot "un ministère"...
M. Picotte: D'accord, on continue. Je suppose qu'on fait la
lecture des autres.
M. Garon: 2°...
M. Houde: Des copies, s'il vous plaît, donnez-nous-en!
Le Président (M. Dupré): Elles s'en viennent, M. le
député de Berthier.
M. Houde: Maudit. C'est effrayant!
Une voix: Allez vous plaindre au président...
M. Houde: Pardon?
Une voix:... de l'Assemblée nationale.
M. Houde: Non, non, je ne parle pas contre vous, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): Pas de mots
antiparlementaires, s'il vous plaît, M. le député de
Berthier.
M. Houde: Mais il est loin d'y avoir de suite dans ce qu'on
discute cet après-midi. Ce matin, on est allé en chercher et
après-midi il en manque encore.
M. Picotte: D'accord, on va poursuivre.
M. Houde: Allez-y, on regardera cela après, la semaine
prochaine! Allez-y.
M. Garon: Cela marche, là? L'article 10 du projet de loi
est remplacé par le suivant: "10. L'article 41 de cette loi est
modifié: 1° par l'insertion, dans la deuxième ligne du
premier alinéa, après le mot "communauté", du mot "un
ministère"; 2° par l'addition de l'alinéa suivant: Un tel lot
peut également aux conditions déterminées par
règlement, être loti ou aliéné sans l'autorisation
de la commission à des fins de travaux de réfection ou
d'élargissement de chemins publics, d'amélioration ou
d'implantation d'un système d'égout et d'aqueduc ou de fourniture
de services d'utilité publique, dans les cas suivants: 1° lorsque
les travaux ont pour effet de porter l'emprise existante d'un chemin public
à une largeur maximale de 20 mètres, incluant l'emprise actuelle,
et lorsque la superficie additionnelle requise aux fins des travaux est
contiguë à l'emprise actuelle; 2° lorsque la réfection
ou l'installation des services publics ou d'utilité publique est faite
dans une emprise de chemin public d'une largeur maximale de 20 mètres,
telle que décrite au paragraphe 1°. "
Voici pourquoi nous apportons cet
amendement. Vous avez vu qu'avant, il y avait un amendement, qui
amendait d'une façon générale l'article 41 existant et que
l'Union des producteurs agricoles était inquiète, puisqu'elle
pensait que, à ce moment-là, en accordant ce pouvoir dans
l'article, en ajoutant les mots "être loti et aliéné", on
pouvait par règlement permettre toutes sortes d'utilisations à
des fins municipales ou d'utilité publique.
Comme ce n'était pas de notre intention et que nous étions
d'accord avec eux pour restreindre cette possibilité uniquement aux
chemins publics, pour qu'il soit possible de faire un chemin d'une emprise de
20 mètres sans autorisation de la commission à partir d'une
emprise existante, ou encore de placer des services d'aqueduc ou d'égout
à l'intérieur de cette emprise sans demander l'autorisation de la
commission, mais sans élargir davantage l'article 41, nous proposons
cette formulation qui est le texte, à toutes fins utiles, du
règlement.
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Picotte:... est-ce que le ministre a l'intention... Parce que
je lis, à 2°: "par l'addition de l'aliéna suivant: Un tel lot
peut également aux conditions déterminées par
règlement... ", est-ce que vous avez l'intention de déterminer
d'autres conditions par règlement? Ou si...
M. Garon: II y en a déjà d'autres dans le
règlement.
M. Picotte: Qui sont?
M. Garon: Vous savez, dans ia partie du règlement qu'on a
ajoutée et qu'on a mise ici, il reste une partie, on n'a pas tout le
règlement. Il y avait d'autres modalités. On a laissé les
autres modalités dans le règlement. Il va s'agir d'adopter, en
vertu de ce nouvel article, un règlement qui va fixer les conditions
pour faire appliquer cet article. (17 h 15)
M. Picotte: On a déjà les conditions à
1° et à 2°.
M. Garon: II y en a d'autres.
M. Picotte: Quelles sont les autres? Je parle de 2° pour les
routes.
M. Garon: Ce peut être des formulaires, aviser la
commission. On peut leur permettre de le faire sans autorisation, mais en
avisant la commission, en déposant tel formulaire, en remplissant tel
formulaire, des conditions comme celles-là qui sont plutôt des
conditions d'information.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): L'article 10, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Picotte: L'article 11. Est-ce qu'il y a des amendements
à l'article 11?
M. Garon: Je ne le sais pas. Attendez un peu!
M. Picotte: On n'en a pas. Nous autres, on saute à
l'article 14, M. le ministre.
M. Garon: Attendez un peu!
M. Baril (Arthabaska): Ils vont être tout chauds.
M. Garon: Pardon?
M. Baril (Arthabaska): Ils vont être tout chauds. Ils s'en
viennent.
M. Picotte: Effectivement, ils vont être chauds, les
amendements. Suspendons, M. le Président! Nos lumières sont
allumées.
Le Président (M. Dupré): Nous suspendons pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 18)
(Reprise à 17 h 24)
Le Président (M. Dupré): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation reprend ses
travaux.
Mme Juneau:... M. le Président.
M. Picotte: Vous autres, il y a un caucus ce soir pour cela.
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: L'amendement.
Le Secrétaire: Est-ce que vous avez des copies pour...
Le Président (M. Dupré): Nous avons de nos
collègues qui attendent impatiemment.
M. Garon: Je pensais qu'ils en avaient eu.
Le Président (M. Dupré): L'article 11, M. le
ministre.
M. Garon: On enlève l'article 11.
M. Picotte: M. le Président, pourquoi enlève-t-on
l'article 11? D'abord, étant donné
que les commissaires n'ont pas pas le droit de siéger en
révision des décisions qu'ils ont rendues, il ne serait pas plus
important qu'on ait la signature. Je me demande ce que cela enlève.
M. Garon: Les commissaires qui ont siégé vont
être indiqués. Le nom des commissaires qui ont siégé
va apparaître sur la décision.
M. Picotte: Pourquoi supprime-t-on cela? Quelle différence
cela fait-il que les commissaires signent ou ne signent pas?
M. Garon: C'est parce que les gens fonctionnent sur
différents bancs. Avant qu'on les retrouve pour les signatures et
parfois cela peut causer des délais. Si le président du banc a
signé et si c'est conforme à la décision qu'ils ont prise,
c'est plus rapide. Au point de vue technique, cela peut aller plus rapidement
s'ils ne signent pas formellement tous les deux. On dit aussi que, dans les
décisions des tribunaux de droit commun, quand il y a plus d'un juge,
ils ne signent pas nécessairement. Il y en a un qui signe au nom des
autres. Mais il est indiqué qu'ils ont siégé pour rendre
cette décision.
M. Picotte: Dans les autres commissions, comme la Commission
d'accès à l'information, les décisions sont
signées.
Une voix: II y a un commissaire qui rend la décision dans
ce cas-là, alors il signe.
M. Garon: II est tout seul.
M. Picotte: Alors, cela veut dire qu'elle serait signée
par un, dans ce cas-là, mais que... Le fait de biffer l'article va faire
en sorte qu'il va y en avoir un qui va signer automatiquement.
Une voix: C'est la pratique actuelle.
M. Garon: Cela va faire partie des règles de pratique dont
on a parlé plus tôt ce matin qui vont être
élaborées et qui pourront indiquer ce qui se passe au point de
vue des signatures, etc.
M. Picotte: Alors, il sera fait mention de ceux qui ont
siégé sur la décision et il y en aura un de la "gang" qui
va signer, j'imagine, le plus gros.
M. Garon: À moins que quelqu'un veuille faire des notes
particulières. Quelqu'un qui veut faire des notes particulières,
par exemple, il peut. Cela ne veut pas dire que le fait de signer... Si un
commissaire veut produire des notes particulières, il peut les produire
dans la décision. S'il veut inscrire, dans une décision à
trois, qu'il est dissident et qu'il veut faire connaître ses motifs, il
le peut. Comprenez-vous l'idée?
M. Picotte: Si le ministre donne la garantie que les noms de ceux
qui siègent, qui ont participé à la décision sont
indiqués quelque part, pas de problème, on va adopter l'article.
Voilà. L'article 12.
Le Président (M. Dupré): L'amendement est
adopté. L'article 11 est supprimé.
M. Garon: L'article 11. 1.
M. Picotte: L'article 11. 1.
Le Président (M. Dupré): L'article 11. 1?
M. Picotte: On n'a pas cela, nous autres. Non, on ne l'a pas. On
arrive à l'article 12, je pense.
M. Garon: On en avait un ce matin. Non 58, on ne touche pas
à cela.
Le Président (M. Dupré): Article 12?
M. Picotte: Article 12. Est-ce qu'il y a un amendement à
l'article 12, M. le ministre?
M. Garon: Oui, il y en a un. Bon!
Le Président (M. Dupré): Nous allons, pour le
moment, suspendre l'article 12.
M. Picotte: L'article 12 est suspendu. L'article...
Représentations écrites et analyse du
dossier
Le Président (M. Dupré): Article 13?
M. Picotte:... 13, est-ce qu'il y a un amendement?
M. Garon: II n'y a pas d'amendement à l'article 13.
M. Picotte: On peut le regarder maintenant.
M. Garon: L'article 60 de cette loi est remplacé par le
suivant: "60. La commission doit donner au demandeur et à tout
intéressé l'occasion de lui soumettre des représentations
écrites; elle doit tenir une audition publique si une partie lui en fait
la demande; elle peut tenir une audition publique si elle l'estime
indiqué. "Elle peut également requérir du demandeur ou de
toute personne les
renseignements et les documents qu'elle juge pertinents. "
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): L'article 13 est
adopté. Article 14. Il y a des modifications.
M. Picotte: On l'a, celui-là.
Le Président (M. Dupré): Nous les avons.
M. Garon: Article 14. L'article 14 du projet est modifié,
premièrement par le remplacement de l'article 60. 1 par le suivant: "60.
1. La commission doit, au moins trente jours avant l'expiration de la date
fixée pour l'audition, communiquer au demandeur ainsi qu'à toute
personne intéressée intervenue dans une affaire dont elle est
saisie, copie de l'analyse du dossier faite pour le compte de la commission.
"Elle doit également lui communiquer en même temps la liste des
autres documents faisant partie du dossier ainsi qu'un avis
énonçant les termes du troisième alinéa de
l'article 15 et ceux de l'article 60. 2" 2° par l'addition de l'article
suivant: "60. 2. Le demandeur, ou toute personne intervenue dans une affaire
dont la commission est saisie, peut obtenir que la commission lui transmette
par la poste, avant la date fixée pour l'audition, une photocopie de
tout document qu'elle indique parmi ceux faisant partie du dossier, sur
paiement des frais déterminés par règlement, pourvu
qu'elle en fasse la demande au moins dix jours avant la date fixée pour
l'audition. "
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Picotte: À l'article 60. 1...
M. Garon: À la deuxième ligne, c'est "avant la
date" au lieu de "avant l'expiration de la date"; "avant la date", "La
commission doit, au moins 30 jours avant la date... "
M. Picotte: C'est un sous-amendement, cela?
Le Président (M. Dupré): C'est une correction.
M. Garon: C'est une correction.
M. Picotte: M. le Président, à l'article 60. 1,
à la dernière ligne du premier paragraphe, quand on dit: "copie
de l'analyse du dossier faite pour le compte de la commission", je ne sais pas
si on veut dire exactement ce que j'entends par là. Est-ce que cela peut
vouloir dire, par exemple, que la commission fait faire un travail - je ne sais
pas - à l'extérieur, ce qui est possible? À ce
moment-là, le français n'aurait-il pas lieu d'être
corrigé davantage?
M. Garon: Ce n'est pas la commission qui le fait vraiment, "la
commission" s'entendant dans le sens de gens qui siègent; ce sont des
analystes de la commission.
M. Picotte: Quand on dit "faite pour le compte", dans mon esprit,
cela peut vouloir dire que ce sont des travaux qui ont été faits
à l'extérieur et, à ce moment-là, cela pourrait
porter à interprétation ou à quiproquo. Est-ce qu'il n'y a
pas moyen de corriger ce français? Cela peut couvrir même un avis
juridique qui peut avoir été demandé à
l'extérieur.
M. Garon: II s'agit d'un avis technique du dossier.
Elle-même fait ses propres analyses. Elle peut demander au
ministère de faire faire une analyse par la Direction de la protection
du territoire agricole. Il s'agit d'analyses techniques...
M. Picotte: Vous semblez nous dire qu'il manque un point entre la
loi sur l'accès à l'information et cela... Je ne sais pas si vous
voyez cela de cette façon ou si...
M. Garon: Ce que j'ai compris quand on a fait cela, c'est que
l'analyse de la commission, c'est une analyse technique. Quand la commission
reçoit une demande, elle fait faire une analyse technique par un de ses
fonctionnaires.
Il faut regarder le deuxième alinéa, qui est pour
l'analyse. Dans le premier alinéa, on parle de l'analyse du dossier.
Point. On dit: "Elle doit également lui communiquer en même temps
la liste des autres documents faisant partie du dossier ainsi qu'un avis
énonçant les termes du troisième alinéa de
l'article 15 et ceux de l'article 60. 2. "Le demandeur, ou toute personne
intervenue dans une affaire dont la commission est saisie peut obtenir que la
commission lui transmette par la poste, avant la date fixée pour
l'audition, photocopie de tout document qu'il indique parmi ceux faisant partie
du dossier, sur paiement des frais déterminés par le
règlement, pourvu qu'il en fasse la demande au moins dix jours avant la
date fixée pour l'audition".
S'il y a des documents qui sont confidentiels et qu'on ne peut pas y
avoir accès, c'est à ce moment qu'on peut... Normalement les
documents qu'on retrouve dans le dossier, ce sont des cartes. Je ne vois pas
pourquoi on inscrit qu'on va mettre
un tarif parce qu'il s'agit des cartes pédologiques. Il s'agit
des cartes d'inventaire des terres du Canada.
Une voix: Si on ne met pas l'analyse technique, cela
exclurait...
M. Picotte: Est-ce que le ministre pourrait me répondre à
cette question? Est-ce que, dans l'analyse technique, il peut y avoir des
renseignements nominatifs? Cela veut dire qu'à ce moment, s'il y
avait dans le dossier technique des renseignements nominatifs, on pourrait se
retrancher derrière la Commission d'accès à l'information
et dire: On ne le fournit pas parce qu'il y a des renseignements nominatifs.
À ce moment, forcément, on ne fournirait pas le dossier
technique.
M. Garon: Devant la commission, la plupart du temps, ce sont des
gens qui demandent - ils sont seuls avec la commission - quelque chose à
la commission. Après, s'ils veulent voir quelque chose dans leur
dossier, à moins que la loi sur l'accès à l'information
veuille les protéger contre eux-mêmes, habituellement, un des
objets de la loi sur l'accès, c'est d'avoir accès à son
dossier, de pouvoir voir son dossier.
Le dossier qui est devant la commission, c'est un dossier qui est...
M. Picotte: Sauf que, avec ce que vous me dites et ce qui est
écrit, on dit: communiquer au demandeur ainsi qu'à toute personne
intéressée. À ce moment, il arrive des tiers.
Mme Juneau: Toute personne intervenue.
M. Picotte: II y a des tiers là-dedans.
M. Garon: À la condition qu'un tiers soit
intéressé.
M. Picotte: Forcément, il peut y en avoir.
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Je voudrais poser une question au ministre.
Étant donné qu'on a des auditions en région...
M. Garon: Pardon!
Mme Juneau: Excusez-moi. Étant donné qu'on a des
auditions en région, M. le ministre, est-ce que la personne
intéressée peut obtenir la documentation dont on parle dans cet
article, régionalement parlant, ou si on doit la faire venir directement
de la commission, ici, à Québec?
M. Garon: Une personne intéressée, ce n'est pas
n'importe qui, c'est une personne qui a affaire au litige, personnellement.
Mme Juneau: Si une personne fait une demande, passe en audition
en région, je vais vous donner l'exemple de la région de
l'Estrie, puisque je viens de l'Estrie, elle passe en audition en Estrie.
Est-ce que les documents dont elle aura besoin vont parvenir de la
région de l'Estrie ou si elle doit faire la demande à la
commission, à Québec ou à Montréal, ou bien si
notre fonctionnaire régional peut, à ce moment-là, fournir
la documentation? M. le ministre, je ne veux pas vous endormir, mais...
M. Garon: Non, je pense à cela. Les dossiers sont à
Montréal et à Québec.
Mme Juneau: Qu'est-ce que c'est?
M. Garon: Les dossiers sont à Québec et à
Montréal.
Mme Juneau: Vous ne pensez pas, quand vous me dites dix jours
avant la tenue de...
M. Garon: C'est parce qu'on parle de les envoyer par la poste.
Cela n'exclut pas la personne qui se présente pour avoir les documents.
Si on veut les envoyer par la poste et si elle veut les avoir en temps utile,
on dit...
Mme Juneau: Oui, mais, elle se présente... Justement, se
présente-t-elle en région ou bien à Québec ou
à Montréal, quand elle a passé...
M. Garon: II n'y a pas de dossier en région.
Mme Juneau:... une audience en région?
M. Garon: Les dossiers sont apportés pour l'audition, mais
la personne devra les demander à la commission, à Montréal
ou à Québec.
Mme Juneau: C'est-à-dire qu'il faut qu'elle se rende sur
place ou les demander par écrit.
M. Garon: Elle peut les demander par écrit. Regardez bien
ce qui va arriver concrètement. La personne va recevoir une analyse de
son dossier. Comme on en discutait en rédigeant la loi, on pense que
c'est une liste des documents qui sont dans son dossier qu'elle peut se
procurer moyennant un certain prix. Elle peut avoir des photocopies, des
photos, il peut y avoir des cartes d'inventaire des sols, différents
documents comme ceux-là. Il va lui être indiqué qu'elle
peut obtenir tel document à
tel prix.
Mme Juneau: C'est quand elle va passer en audition.
M. Garon: Non, quand elle va recevoir son analyse. Elle va la
recevoir 30 jours avant l'audition.
Mme Juneau: D'accord.
M. Garon: On va lui dire: Vous avez 20 jours, au fond, un peu
moins de 20 jours, 15 jours pour faire une demande à la commission de
vous envoyer des documents additionnels, moyennant un montant d'argent.
Mme Juneau: Mais on ne pourrait pas...
M. Garon: Les règles de la pratique, on va les indiquer:
le coût, etc.
Mme Juneau:... à ce moment-là, étant
donné que la personne a passé en audition dans une
région...
M. Garon: Elle n'a pas passé. C'est en vue de
préparer son audition. C'est l'analyse que la commission a faite de sa
demande...
Mme Juneau: Avant qu'elle passe...
M. Garon: Avant qu'elle passe. C'est pour mieux préparer
son affaire.
M. Picotte: M. le ministre...
Le Président (M. Dupré): La commission suspend ses
travaux.
M. Picotte: Trente secondes, juste pour faire une demande, ce qui
est bien important avant d'adopter cet article, j'aimerais qu'on puisse
vérifier pendant l'heure du lunch s'il n'y a pas
d'incompatibilité avec la Loi sur l'accès à l'information
et qu'on me donne une garantie quand on reviendra. Ce sera par mesure de
sûreté.
Le Président (M. Dupré): La commission suspend ses
travaux. On reprend à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 48)
(Reprise à 20 h 22)
La Présidente (Mme Juneau): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation reprend ses travaux.
Nous sommes à l'étude article par article de la loi 44, Loi
modifiant la Loi sur la protection du territoire agricole. Nous étions
rendus à l'article 14.
M. Picotte: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Juneau): Oui.
M. Picotte: On avait mis de côté l'article 12. On
pourrait peut-être le voir vu qu'on a l'amendement. Cela pourrait-il
être fait?
La Présidente (Mme Juneau): Cela va, M. le ministre?
M. Garon: Cela ne me dérange pas.
La Présidente (Mme Juneau): Article 12. Nous revenons
à l'article 12.
M. Garon: Pour l'article 12, vous avez eu des documents. En
avez-vous?
M. Picotte: Oui, on a cela.
La Présidente (Mme Juneau): Oui.
M. Garon: Je vais le lire pour être bien sûr qu'on a
les bons documents.
L'article 12 du projet est remplacé par le suivant:
La Présidente (Mme Juneau): Bon, d'accord.
M. Garon: "12. L'article 59 de cette loi est modifié par
l'addition, après le deuxième alinéa, des suivants:
"Lorsque la demande porte sur l'inclusion ou l'exclusion d'un lot, la
commission doit requérir l'avis de la municipalité
régionale de comté ou de la communauté. Celle-ci doit
transmettre son avis à la commission dans les soixante jours de la
demande. À défaut, le demandeur peut adresser sa demande à
la commission, "La recommandation prévue au deuxième
alinéa ou l'avis prévu au troisième alinéa doit
être motivé en tenant compte des critères visés aux
articles 12 et 62, "
La Présidente (Mme Juneau): Avez-vous des commentaires
là-dessus, M. le ministre?
M. Garon: Non, je n'ai pas de commentaires parce que...
La Présidente (Mme Juneau): L'article est clair,
M. Garon:... c'est tellement clair, comprenez-vous, que-La
Présidente (Mme Juneau): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Juneau): Adopté. L'amendement
à l'article 12 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Juneau): L'article 12, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Juneau): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Picotte: Mme la Présidente, j'étais à
l'article 14 tantôt, et j'avais demandé à M. le ministre,
en passant par M. Brière, qui est la personne-ressource, de
vérifier avec la Commission de l'accès è
l'information...
Une voix:... plein de ressources.
M. Picotte: Un homme plein de ressources. Il est en train de
ressourcer un autre...
M. Garon: Un autre avocat.
M. Picotte: Un autre avocat? Il est en train de ressourcer un
autre avocat.
M. Garon: Sa batterie baisse, parce qu'il s'en va à
Ottawa.
M. Picotte: J'avais demandé, avant l'ajournement, de
vérifier la possibilité -surtout quand on parlait de transmettre
les documents - de voir avec la Commission d'accès à
l'information s'il ne pourrait pas se faire une jonction. Après
vérification - on a fait certaines vérifications pendant l'heure
du lunch - je vous donne un exemple qui pourrait se produire. Supposons que,
dans l'analyse d'un dossier, il y aurait un avis ou une plainte à
l'intérieur disant qu'il peut y avoir eu fraude sur des titres ou
aliénation. À ce moment-là, je pense que l'article 32 de
la loi d'accès à l'information dit: Un organisme public peut
refuser de communiquer une analyse lorsque sa divulgation risquerait
vraisemblablement d'avoir un effet sur une procédure judiciaire.
À partir de ce moment-là, est-ce qu'il n'y aurait pas danger de
laisser, justement, tel qu'on l'a spécifié à un moment
donné, le libellé dont on a fait mention à l'heure du
lunch? Est-ce que vous avez pu vérifier cela de toute façon ou
si... C'est un article, entre autres, qui pourrait s'appliquer à
l'encontre de l'article 39 de la loi d'accès aux documents et à
l'information qui dit: Un organisme public peut refuser de communiquer une
analyse produite à l'occasion d'une recommandation faite dans le cadre
d'un processus décisionnel en cours jusqu'à ce que la
recommandation ait fait l'objet d'une décision ou, en l'absence de
décision, qu'une période de cinq ans se soit
écoulée depuis la date ou l'analyse a été faite. Je
pense que, dans la loi en tout cas, cela peut être un sérieux
problème.
M. Garon: Pouvez-vous nous passer le texte de la loi.
M. Brière: Je pense qu'il y a deux choses
là-dedans, d'abord le fait que la commission est une cour d'archives et
que ses documents, en vertu de sa loi constitutive, sont accessibles au public.
C'est - je ne me souviens pas quel article de la Loi sur la protection du
territoire agricole, au début, dit: Les dossiers de la commission qui
sont constitués au greffe de la commission sont des documents publics.
Or, dans la loi d'accès à l'information on dit que cette
loi-là ne doit jamais être interprétée pour
restreindre l'accès à un document qui était
déjà public, soit en vertu d'une pratique, soit en vertu d'une
loi de sorte que, à mon avis, quand il s'agit d'une analyse, même
si en fait la décision de la commission n'est pas rendue, comme elle
faisait déjà partie du dossier de la commission et que ce dossier
était public en vertu de la loi, avant l'entrée en vigueur de la
loi d'accès à l'information, je ne crois pas que cela pose de
problème ou que la commission pourrait invoquer cette disposition de la
loi d'accès à l'information pour restreindre l'accès
à une analyse.
Le problème des renseignements nominatifs est différent,
par ailleurs. Je pense que, là, la commission pourrait invoquer
l'existence de renseignements nominatifs ou d'éléments
d'information susceptibles de révéler des choses pour s'abstenir
de donner communication d'un document ou, en tout cas, elle devrait
peut-être, s'il s'agit d'une analyse, la rendre anonyme ou la rendre non
nominative ou rendre les renseignements non nominatifs avant de les rendre
publics ou donner accès à celui qui a fait la demande.
Je dois dire, par ailleurs, qu'il y a une modification à la loi
sur l'accès qui est à l'étude présentement et qui
concerne les organismes quasi judiciaires. Je pense que cela vise à
faire en sorte que l'organisme quasi judiciaire puisse, dorénavant,
donner suite à une demande du genre de celle que nous prévoyons
ici. Je n'ai pas l'amendement devant moi, malheureusement je regrette, mais si
vous voulez avoir le renseignement encore plus précis, je peux aller le
chercher, mais c'est dans la loi omnibus comme on l'appelle. Ce
problème-là s'est posé aussi à l'égard
d'autres organismes quasi judiciaires. Il y a un projet d'amendement qui
règle, en tout cas, en partie le problème.
Vous avez raison de souligner que la question se pose à
l'égard des...
M. Garon: Renseignements nominatifs, oui.
M. Brière:... renseignements nominatifs et cela se pose
à l'égard de tout organisme
public. Je pense qu'il sera du devoir...
M. Garon: À ce moment-là est-ce que cela a...
Est-ce qu'on ne peut pas faire quelque chose pour...
M. Brière: Dans cette loi-ci, je ne pense pas qu'on puisse
faire quelque chose, en tout cas. Il serait possible juridiquement de
déroger à la loi sur l'accès, donc de réduire la
protection des renseignements personnels en faisant un accroc exprès
dans cette loi-ci. Mais je ne pense pas que ce soit l'esprit de ce projet de
dire que c'est, malgré la loi sur l'accès, qu'une personne pourra
avoir la communication de renseignements nominatifs, parce que la loi sur
l'accès comporte une disposition analogue à celle de la Charte
des droits et des libertés de la personne qui dit qu'on peut y
déroger, mais en le faisant expressément. (20 h 30)
Mais, je ne pense pas que cela puisse être un prétexte pour
la commission de ne pas expédier à celui qui en fait la demande,
une analyse. Cela peut être une raison valable de refuser
d'expédier des éléments d'un dossier qui sont de
caractère nominatif.
La Présidente (Mme Juneau): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: On sait qu'un document qui est déposé
en cour, par exemple, est d'ordre public?
M. Brière: Comme ceux de la commission. Il est public.
M. Picotte: Est-ce que le dossier de la commission qui est fourni
est assimilé au même...
M. Brière: Oui, il y a même une disposition
précise dans la loi. C'est l'article 15 de la loi actuelle qui dit:
"Toute personne a accès au greffe de la commission pour y consulter les
documents déposés et en obtenir copie sur paiement des frais
déterminés par règlement. "
La Présidente (Mme Juneau): Est-ce que cela va, M. le
député?
M. Picotte: C'est à l'article 15 que nous...
M. Brière: Et qui est antérieur à la loi sur
l'accès à l'information.
M. Picotte: Oui.
M. Brière: Les documents, dès qu'ils font partie du
greffe de la commission, sont publics, à moins qu'ils soient nominatifs.
C'est pour cela que je vous disais que le problème se pose à
l'égard des renseignements nominatifs, évidemment.
M. Picotte: Le problème, c'est que dans le cas d'un
dossier comme cela, il y a beaucoup de documents qui sont nominatifs,
évidemment.
M. Brière: S'il s'agit d'une enquête faite par des
enquêteurs, par exemple, sur des hypothèses de contravention
à la loi, c'est possible que ces choses doivent demeurer confidentielles
dans l'intérêt même et dans l'esprit de la loi sur
l'accès à l'information qui a deux objets: donner accès
aux documents qui ne sont pas de caractère nominatif et protéger
les documents de caractère nominatif.
La Présidente (Mme Juneau): M. le député de
Rivière-du-Loup. Je dois vous faire part, M. le
député...
M. Boucher: Est-ce que le député de
Maskinongé a terminé son intervention?
M. Picotte: Pour l'instant, oui, si vous avez d'autres
interventions sur le même article.
M. Boucher: Merci.
La Présidente (Mme Juneau): Un instant, s'il vous
plaîtî M. le député de Rivière-du-Loup, je
dois vous faire part que, selon l'article 133 de notre règlement...
M. Boucher: Pas plus que vingt minutes.
La Présidente (Mme Juneau): Non, vous avez droit de parole
et non pas de vote.
M. Boucher: C'est exactement cela que je veux. Je voudrais
soumettre, Mme la Présidente, tout simplement, que l'amendement qui est
proposé à l'article 12...
La Présidente (Mme Juneau): L'article 14.
M. Boucher:... 14, c'est-à-dire... Une voix:
L'article 12 est passé.
M. Bouchen... il reste que, si on regarde dans l'application de
la loi, je voudrais dire que je n'ai pas pu participer, cet après-midi,
aux travaux de la commission, sauf que je voudrais dire ceci. Si on regarde
dans l'application de la loi, la Loi sur le zonage agricole, pour moi, c'est la
meilleure loi que le Parti québécois ait passé au
Québec, la meilleure, sauf que, dans l'application, je vais dire comme
on dit, comme on a dit d'ailleurs, il y a des irritants.
M. Garon: On veut les corriger.
M. Boucher: Ces irritants sont dus à certaines
applications de certains articles de la loi qui font que, à un moment
donné, on se retrouve devant des culs-de-sac. Quant à
l'amendement proposé actuellement à l'article 14 par le
remplacement de l'article 61 par le suivant: "La commission doit, au moins 30
jours avant l'expiration de la date fixée pour l'audition, communiquer
au demandeur ainsi qu'à toute autre personne intéressée et
intervenue dans une affaire dont elle est saisie, copie de l'analyse du dossier
faite pour le compte de la commission. Elle doit également lui
communiquer, en même temps la liste des autres documents faisant partie
du dossier ainsi qu'un avis énonçant les termes du
troisième alinéa de l'article 15 et ceux de l'article 62", vous
comprendrez, Mme la Présidente, que, pour le simple mortel et je dirais
même les municipalités qui sont plantées avec des
amendements comme ceux-là, cela devient un problème. Je ne
citerai tout simplement qu'un cas. M. Bourassa a déjà dit
"Citez-moi un cas". Je vais vous en citer un où il y a des
municipalités qui sont complètement déboussolées
devant les articles semblables ou des amendements semblables. Par exemple, une
municipalité, et je fais référence à l'article 41 -
on n'est pas rendu là - qui dit que, lorsqu'il est question de service
d'utilité publique, on n'aura pas besoin d'autorisation de la Commission
de la protection du territoire agricole. Or, on n'a pas
réglementé pour dire ce qu'étaient les utilités
publiques. Quand on se retrouve avec un problème comme une
municipalité qui veut dézoner un territoire agricole pour
l'implantation d'un service d'aqueduc et d'égout, pour l'implantation
d'un puits tout simplement, que le ministère des Affaires municipales
fait des recherches, paie à même les deniers publics pour faire
des recherches en eau pour une municipalité et qu'on demande de
dézoner un terrain de 300 sur 300 pour une municipalité alors
qu'Hydro-Québec a fait des recherches pour déterminer qu'un puits
devait être à tel endroit dans une municipalité et
qu'à ce moment-là on demande un dézonage d'un terrain de
300 sur 300 et que la commission du zonage agricole lui refuse le
dézonage parce que cela aurait un impact majeur sur l'agriculture d'une
paroisse, je me demande, Mme la Présidente, ce que l'on fait avec la loi
sur le zonage agricole actuellement.
La Présidente (Mme Juneau): M. le député, je
voudrais juste attirer votre attention que, tel que vous l'avez dit tout
à l'heure, vous avez manqué les heures qu'on a passées cet
après-midi et, à l'article 10 que nous avons adopté, je
pense que cela inclut le problème que vous soulevez parce que dans
l'article 10 c'est écrit "... à l'amélioration et à
l'implantation d'un système d'égout et d'aqueduc". ' Cela a
été adopté comme amendement.
M. Boucher: Je voudrais dire qu'actuellement, suivant la loi
existante, et non pas suivant les amendements....
La Présidente (Mme Juneau): Cela a été
amendé à l'article 10.
M. Garon: On vient de l'amender.
M. Boucher: II y a des municipalités qui sont en attente
de cette loi.
M. Garon: Si vous parlez trop longtemps, on va attendre encore
bien plus.
M. Boucher: Par le fait que, justement, elles ont demandé
des dézonages qu'elles n'ont pas obtenus, par le fait que la commission
du zonage agricole leur a refusé parce que cela créerait, suivant
les paroles du président de la commission - c'est signé
Pierre-Luc Blais - un impact important majeur sur l'agriculture de ce milieu,
un terrain de 300 sur 300. Alors, cela commence à être grave. Je
me dis que la loi sur le zonage agricole a été une loi
importante, la meilleure loi au Québec, la meilleure loi adoptée
par un gouvernement... Les libéraux n'ont pas été capables
de l'adopter. On l'a adoptée du temps que j'étais au parti
ministériel-La Présidente (Mme Juneau): M. le
député.
M. Boucher: Sauf qu'à un moment donné, dans
l'application, il va falloir qu'il y ait des gens qui comprennent des choses
comme elles doivent être comprises, c'est-à-dire qu'ils se servent
de leur tête et qu'ils arrêtent de faire des jugements comme
ceux-là et d'écoeurer le monde. Ils les ont
écoeurés, à un moment donné, personnellement, les
cultivateurs, mais là ils sont rendus qu'ils les écoeurent
collectivement avec cette loi.
La Présidente (Mme Juneau): M. le député,
étant donné qu'on a réglé la situation que vous
nous décrivez dans l'article 10, j'ai appelé l'amendement de
l'article 14, si vous voulez intervenir sur l'amendement de l'article 14...
M. Boucher: Comme je vous ai dit, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Juneau):... il nous fera plaisir de
vous écouter et de vous entendre.
M. Boucher: Je regrette de ne pas avoir pu être en
commission cet après-midi, mais je vous dis ce que je pense.
La Présidente (Mme Juneau): Cela va. Je vous remercie.
M. Boucher: À partir de ce moment, prenez ce que je
pense.
La Présidente (Mme Juneau): Est-ce qu'on peut continuer?
Cela va. Merci.
M. Boucher: C'est une excellente loi et si vous avez
adopté...
La Présidente (Mme Juneau): L'article 10.
M. Boucher:... l'article 10 en disant que les services
doublaient, deviendraient...
La Présidente (Mme Juneau): C'est exact.
M. Boucher:... sans autorisation de la commission, cela veut dire
que la municipalité de Saint-Arsène, demain matin, peut faire son
puits lorsqu'elle sera votée en Chambre? Je pose la question.
La Présidente (Mme Juneau): Oui, M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: On serait prêt à adopter l'article 14
sur division. On a un doute raisonnable.
M. Garon: Adopter l'amendement peut-être - comme on est
toujours en train de bonifier les textes de loi pour que le français
soit le meilleur possible, à 60. 2, on dît: "Le demandeur, ou
toute personne intervenue", on pourrait dire "ou tout intervenant", cela fait
deux masculins, et, après la quatrième ligne, il faut dire: "ou
audition, photocopie de tout document qu'il indique", au lieu de "qu'elle
Indique". À la sixième ligne, au bout de la ligne, c'est
marqué: "pourvu qu'elle", on devrait lire "pourvu qu'il en fasse la
demande".
M. Picotte: D'accord. Adopté sur division.
M. Garon: Mettre deux "qu'il" pour intervenant.
M. Picotte: Ce sont des corrections, ce ne sont pas des
amendements.
M. Garon: Non. D'accord.
M. Picotte: Adopté, sur division.
La Présidente (Mme Juneau): D'accord.
Adopté sur...
M. Garon: On a eu le temps de le considérer pendant que le
député de Rivière-du-Loup parlait.
La Présidente (Mme Juneau): Excusez, aux fins de la
commission, l'amendement de l'article 14 est adopté. L'article 14, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Picotte: Sur division.
La Présidente (Mme Juneau): Sur division.
M. Garon: Vous ne le trouvez pas beau.
M. Picotte: On a un doute raisonnable sur la relation entre la
loi de la commission d'accès à l'information et cet article.
D'ailleurs...
M. Garon: La correction qui était faite sur 15. Avez-vous
l'article 15?
M. Picotte: On est rendu à 15?
La Présidente (Mme Juneau): J'appelle l'article 15, il y a
un amendement.
M. Garon: L'article 15, l'avez-vous? La Présidente (Mme
Juneau): On l'a. M. Garon: L'avez-vous?
La Présidente (Mme Juneau): Oui, M. le ministre.
M. Garon: Est-ce que vous avez vu les petites corrections qu'il y
avait dessus?
M. Picotte: Oui.
M. Garon: Je vais lire tranquillement.
L'article 15 du projet de loi est modifié, par l'insertion,
après le troisième alinéa de l'article 62
édicté par cet article, des alinéas suivants. On est aussi
bien de les passer au fur et à mesure. Cela fait un paquet de feuilles
qui circulent.
M. Picotte: On les a tous, cela semble correct.
M. Garon: "Elle peut prendre en considération les
conditions socio-économiques nécessaires à la
viabilité d'une collectivité rurale lorsque la faible
densité d'occupation du territoire et l'éloignement... "
Avez-vous ça, "et"...
M. Picotte: "... la faible densité du territoire et
l'éloignement... "
La Présidente (Mme Juneau): "et"...
M. Garon: C'est pour cela que j'ai demandé si la
correction était faite, "... et l'éloignement... "
M. Picotte: "... et l'éloignement... "
M. Garon: II faut attendre. Cela ne leur donnera rien de les
avoir tous ensemble parce qu'on les étudie un par un là. C'est
pour ça. Il y a des corrections qui ne sont pas faites, "... et
l'éloignement dans une région le justifient", e-n-t, au
pluriel.
M. Picotte: D'accord.
M. Garon: "Elle prend également en considération
les conséquences d'une autorisation sur les possibilités
d'utilisation agricole des lots avoisinants... ", là on enlève le
"et", "... elle tient compte des contraintes et des effets résultant de
l'application des lois et des règlements, notamment en matière
d'environnement. " Voyez-vous, cela répond pas mal aux
représentations qui nous ont été faites parce qu'il y
avait des discussions pour savoir si on devait employer "peut" ou "doit". On a
employé la forme indicative. Deuxièmement, on a voulu aussi
ajouter des critères au point de vue des questions d'environnement,
parce que, souvent, la commission ne pouvait pas vraiment commenter et on
retrouvait dans la décision des références à
l'homogénéité du territoire alors que, derrière
cette notion, se cachaient souvent des questions d'environnement auxquelles la
commission ne pouvait pas facilement donner ouverture de façon explicite
parce que le critère ne se trouvait pas comme tel dans la loi. Alors, en
mettant ce critère, cela va permettre à la commission de
référer et d'indiquer dans certains cas que si une demande est
refusée, c'est à cause des notions de distance par rapport aux
points d'eau, des distances pour les odeurs et les bruits. Des autorisations en
territoire agricole peuvent causer des problèmes aux agriculteurs en
matière d'environnement. (20 h 45)
La Présidente (Mme Juneau): Cela s'ajoute...
M. Picotte: À l'article qui est déjà en
place dans la loi?
La Présidente (Mme Juneau): Est-ce que c'est cela, M. le
ministre?
M. Garon: L'article tel que modifié. La
Présidente (Mme Juneau): D'accord. M. Garon: Oui.
Modifié.
M. Picotte: On conserve les deux paragraphes de l'article.
La Présidente (Mme Juneau): On conserve les deux premiers
paragraphes.
M. Garon: Oui. On dit: L'article 15 du projet de loi est
modifié, par l'insertion, après le troisième alinéa
de l'article 62, édicté par cet article, des alinéas
suivants:
La Présidente (Mme Juneau): Oui. Par l'insertion
après le deuxième... Ou à la fin, à la suite...
M. Brière: C'est le troisième alinéa de
l'article tel que modifié, mais c'est le deuxième alinéa
de l'article modifiant ces articles-là. Cela vient ici.
M. Garon: C'est cela. C'est comme pour...
M. Brière: À la fin.
La Présidente (Mme Juneau): À la fin? Mais il
faudrait corriger...
M. Picotte: Sauf qu'il ne faut pas dire après le
troisième, il faut dire après le deuxième
alinéa.
M. Garon: Après le deuxième alinéa.
La Présidente (Mme Juneau): Le deuxième...
M. Picotte: Oui, et dans la...
Une voix: Est-ce que c'est le troisième alinée?
M. Picotte: Dans l'amendement, c'est marqué
troisième.
M. Brière: C'est le troisième alinéa de
l'article tel que modifié par l'article 15.
M. Picotte: D'accord.
M. Brière: Mais on se comprend bien, c'est après le
deuxième alinéa...
M. Picotte: Le deuxième alinéa.
M. Brière:... qui est énoncé ou
édicté par l'article 15. On édicté deux
alinéas additionnels.
M. Picotte: D'accord. M. Brière: C'est cela.
La Présidente (Mme Juneau): Pour bien se comprendre, M.
Brière, c'est à l'article 15...
M. Brière: Oui.
La Présidente (Mme Juneau):... c'est tout au bas de la
page, à la fin, qu'on ajoute cela?
M. Brière: Exactement. On ajoute deux alinéas aux
deux qui sont là.
M. Picotte: Alors, c'est une correction tout simplement. Ce n'est
pas un sous-amendement.
M. Garon: Non. L'article 15 du projet de loi est modifié
en ajoutant...
M. Brière: En tout cas, je pense que Mme la
Présidente va le mettre à la bonne place.
La Présidente (Mme Juneau): En ajoutant à la
fin.
M. Garon: À la fin.
M. Picotte: D'accord, Mme la Présidente.
Adopté.
La Présidente (Mme Juneau): D'accord.
M. Boucher: Mme la Présidente, question d'information.
La Présidente (Mme Juneau): M. le député de
Rivière-du-Loup.
M. Boucher: Vous m'excuserez quand même. J'ai pris
connaissance...
La Présidente (Mme Juneau): À la fin de l'article
15.
M. Boucher: Vous m'excuserez de revenir un peu en arrière,
Mme la Présidente. J'ai pris connaissance des amendements de l'article
10» qui me satisfont énormément.
La Présidente (Mme Juneau): M. le député de
Rivière-du-Loup, cela prend le consentement pour revenir en
arrière sur les articles déjà adoptés.
M. Boucher: Est-ce que j'ai le consentement?
La Présidente (Mme Juneau): Non, il n'y a pas de
consentement, M. le député.
M. Boucher: Simplement une question d'information sur
l'amendement à l'article 10. Pardon? Deux minutes.
Est-ce que ce qui est mentionné à l'article 10 va devenir
effectif à partir de l'adoption de la loi, c'est-à-dire que les
demandes en instance de révision actuelle- ment ne devront pas revenir
en révision quand même? Est-ce que les demandes actuelles qui sont
refusées à cause de l'article 10 pourront être
adoptées sans qu'il y ait de révision?
La Présidente (Mme Juneau): Si je comprends bien, M. le
député de Rivière-du-Loup, vous voulez dire que les
dossiers qui sont déjà en attente...
M. Boucher: Oui.
La Présidente (Mme Juneau):... si l'article de la loi,
l'article 10, qui vient d'être adopté...
M. Boucher: C'est cela.
La Présidente (Mme Juneau):... si cela va inclure ces
dossiers qui sont déjà là en attente.
M. Boucher: Une demande qui a été refusée en
vertu de l'article 41 actuel, qui est amendé par l'article 10, doit
revenir en révision à partir de l'adoption de la loi?
La Présidente (Mme Juneau): Vous nous permettrez, M. le
député de Rivière-du-Loup, de prendre cela en
délibéré et on donnera la réponse à votre
question d'ici la fin de l'étude de la commission.
M. Boucher: D'accord. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Juneau): D'accord? Merci, M. le
député.
M. Boucher: Je vous avais dit que cela ne prendrait pas plus de
deux minutes.
La Présidente (Mme Juneau): Merci. M. Garon: Vous
êtes bien aimable.
La Présidente (Mme Juneau): L'amendement de l'article 15
venait d'être adopté. Est-ce que l'article...
M. Picotte: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Juneau): Oui, je vous en prie.
M. Garon: Cela se dirait ainsi: L'article 15 du projet de loi est
modifié en ajoutant, à la fin...
La Présidente (Mme Juneau): C'est cela.
M. Garon:... les alinéas suivants. Ce sont les petites
corrections qu'on aurait à apporter. Je pense bien que l'article 15
parle
par lui-même maintenant.
La Présidente (Mme Juneau): M. le député de
Maskinongé a demandé à parler sur l'amendement de
l'article, je pense. M. le député de Maskinongé.
M. Picotte: Ce ne sera pas long, Mme la Présidente, nous
sommes en consultation. D'après l'article 15, est-ce que, d'office, la
commission peut proposer des sites alternatifs ou si, effectivement...
M. Garon: Elle peut considérer cela.
M. Picotte: Mais, d'office, elle ne peut pas proposer des sites
alternatifs.
M. Garon: Non. Pour ceux qui veulent voir des sites alternatifs,
il y a une direction de la protection du territoire agricole, au
ministère, qui propose des sites alternatifs. Quand les gens veulent
avoir des conseils ou discuter avant d'aller à la commission, ils sont
mieux d'aller à la direction de la protection du territoire agricole,
qui va étudier avec eux les possibilités de sites en fonction des
demandes qu'elle a. Elle va regarder avec eux les possibilités des
sites. D'ailleurs, ce serait une bonne chose de le faire parce que,
éventuellement, elle peut produire son rapport et dire: J'ai
étudié les sites alternatifs et voici ceux qui se trouvent dans
la région.
M. Picotte: Supposons qu'une municipalité, par exemple,
dans un cas pratique, aurait un terrain qui lui appartiendrait et qu'elle
voudrait y faire un terrain de jeux, lorsqu'elle le demande à la
commission, est-ce que celle-ci accepte automatiquement ou si elle va lui
suggérer des sites alternatifs?
M. Garon: La commission ne suggère pas de sites
alternatifs, mais, si elle veut savoir s'il y a des sites alternatifs, elle
demande des avis à savoir s'il y en a ou non. Elle ne le demande pas aux
gens. Elle étudie la demande des gens comme elle lui est
présentée. Elle va constater si les gens ont vraiment
étudié les différentes possibilités de sites.
Parfois, il arrive que des demandes devant la commission présentent des
sites alternatifs qui sont des sites bidons. Au fond, les gens vont
présenter un site où ils veulent aller - c'est arrivé
déjà - quatre, cinq sites qu'ils prétendent avoir
étudiés, mais qui sont des sites vraiment mauvais, pour valoriser
celui qu'ils ont vraiment choisi. Il faut regarder de véritables sites
alternatifs, de véritables sites possibles. Ce sont les gens mêmes
qui le font, mais s'ils ont besoin de conseils techniques...
M. Picotte: La commission, dans sa décision, tient compte
des sites alternatifs, alors qu'elle ne devrait pas normalement en tenir
compte. Elle n'a qu'à rendre sa décision sur le site
proposé. À notre avis, elle devrait rendre sa décision sur
le site proposé et non pas tenir compte de sites alternatifs. C'est ce
qu'on veut souligner.
M. Garon: On ne peut pas ne pas tenir compte des sites possibles.
On ne peut faire cela. Il est arrivé des demandes, par exemple, de gens
qui n'ont même pas regardé un site dans le parc industriel. On n'a
même pas indiqué les sites du parc industriel et on a dit: II y
a des sites un peu partout dans les rangs. C'est évident,
à ce moment, que la commission ne peut faire abstraction du fait qu'il y
avait des sites possibles dans le parc industriel et que l'entreprise qui fait
la demande ne les a même pas considérés.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): L'amendement est
adopté. L'article 15 tel qu'amendé est adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Garon: Le projet est modifié par la suppression de
l'article 16. C'était de concordance. On l'avait déjà
à l'article 11. Supprimer cette disposition et supprimer le
deuxième paragraphe qui vise à ne pas empêcher une nouvelle
demande sur les mêmes faits lorsqu'une nouvelle preuve a
été découverte, par exemple. La décision est
finale. On le trouve dans d'autres dispositions de la loi et, s'il y avait une
nouvelle preuve, on ne veut pas complètement fermer la porte.
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
Recueil des décisions de la commission
M. Picotte: Je regarde le communiqué de presse émis
le mercredi 15 mai 1985, où le ministre disait entre autres: "La
commission devrait publier périodiquement un recueil de ses
décisions. Selon M. Garon, ces différentes modifications
répondent aux souhaits de citoyens qui ont à s'adresser à
la commission et qui auront, grâce à l'adoption de ce projet de
loi, encore plus de facilité pour faire valoir leur point de vue et
être mieux informés sur les motifs de décisions qui les
concernent. "
À notre avis, si le ministre veut tenir compte de ce qu'il a dit,
c'est-à-dire que la commission devrait publier périodiquement le
recueil de ses décisions, il faut l'inclure à cet article. C'est
là qu'on doit le retrouver.
Si on ne le retrouve par là, on ne le retrouvera nulle part.
M. Garon: II n'est pas nécessaire de le mettre dans la
loi. Ce que j'avais l'intention de faire, c'est de demander au président
de la commission de préparer un mémoire pour qu'on autorise, sur
le plan budgétaire, les fonds nécessaires pour qu'il y ait
publication d'un recueil des décisions de la commission. Mais je n'ai
pas d'objection, non plus...
M. Picotte: Compte tenu, M. le Président, que nous
préférerions avoir une garantie légale, j'aimerais vous
proposer l'amendement suivant.
Le Président (M. Dupré): Allez, proposez, M. le
député de Maskinongé.
M. Garon: Vous ne pouvez pas, vous n'avez pas le droit, c'est une
dépense d'argent.
M. Picotte: En tout cas, je vous le propose, M. le
Président. La majorité le battra, si... J'aimerais vous proposer
ceci:
Que l'article 16 soit remplacé par le suivant: "16. L'article 64
de cette loi est modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "La
commission doit publier périodiquement ses décisions. Elle doit
le faire au moins une fois par année. " (21 heures)
M. Garon: Ce n'est pas assez.
M. Picotte: Pour ajouter, j'aimerais dire au ministre qu'il ne
s'agit pas là d'engagement de fonds publics. Tout simplement, cela entre
à l'intérieur de la gestion de la Commission de la protection du
territoire agricole de publier...
M. Garon: Non, non.
Le Président (M. Dupré): Pour que ce soit
recevable, il faut que cela se prête à l'article 64.
M. Picotte: C'est la même chose dans la loi quand on dit
tout simplement qu'un organisme doit publier son rapport annuel. Cela engage
des fonds forcément.
M. Garon: C'est cela, c'est évident. À ce moment,
c'est pour cela que je ne l'ai pas mis dans la loi parce que je n'ai pas eu le
temps d'aller chercher l'autorisation financière à ce sujet.
C'est pour cela que je ne l'ai pas mis dans la loi.
M. Picotte: C'est une sage décision que vous avez prise,
quand vous avez annoncé, dans votre communiqué du 15 mai, vouloir
publier périodiquement un recueil des décisions. Je ne vois pas
pourquoi on...
M. Garon: Je suis d'accord avec cela.
M. Picotte: À ce moment, mettons-le dans la loi. Si vous
êtes d'accord avec cela, mettons-le dans la loi. Il y aura là une
obligation, une fois par année, comme un rapport annuel...
M. Garon: On ne peut pas mettre des clauses, dans la loi, pour
lesquelles je n'ai pas été autorisé
financièrement.
Le Président (M. Dupré): D'accord, je l'accepte.
C'est recevable...
M. Picotte: M. le Président, je ne ferai pas d'autre
débat...
Le Président (M. Dupré):... parce que l'article 64
dit que toute décision de la commission doit être motivée.
Si on ajoute "la commission doit publier périodiquement", ce sont les
décisions motivées qui devraient être publiées selon
votre demande. Qu'on ajoute un commissaire ou des choses semblables, c'est
toujours une question d'argent à la fin.
M. Houde: Vous avez raison, M. le Président.
M. Garon: Si on publie un recueil, il va falloir dépenser
de l'argent pour le publier.
Le Président (M. Dupré): Je comprends, M. le
ministre, mais si on ajoute un administrateur de plus ou de moins, un
commissaire de plus ou de moins, c'est toujours... Est-ce que j'ai toujours la
parole? Oui. C'est recevable. M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, je ne veux pas faire d'autre
débat là-dessus. Je souligne cela au ministre et je lui dis tout
simplement que, quand on ajoute du personnel, à un moment donné,
pour passer de douze à seize commissaires et tout cela, ce sont des
dépenses. Je pense qu'au sens strict de la loi, ce n'est pas une
dépense comme telle, c'est de la gestion interne, la gestion de la
commission. Je la propose et c'est de l'accès à l'information
aussi, forcément, parce qu'on parle beaucoup de l'accès à
l'information. À ce moment, je ne veux pas plaider davantage
là-dessus. On n'aura qu'à mettre la motion aux voix.
Le Président (M. Dupré): M. le député
d'Arthabaska, à moins que le ministre...
M. Baril (Arthabaska): Je voudrais savoir du ministre quelles
sont ses objections, s'il en a?
M. Garon: J'ai pensé le mettre dans Je projet de loi, sauf
que, normalement, il faut être autorisé par le Conseil du
trésor ou par le gouvernement avant de mettre dans la loi des
dispositions qui impliquent des dépenses d'argent. Pourquoi? C'est parce
que je n'ai pas eu le temps d'obtenir cette autorisation que je ne l'ai pas mis
dans le projet de loi. Nous avions discuté différentes formules
avant le 15 mai et nous n'étions pas arrivés à une
conclusion formelle là-dessus. C'est pourquoi nous n'avons pas pris une
telle disposition, mais j'avais l'intention de demander au président de
la commission de préparer un projet de publication pour un recueil de
causes de jurisprudence de la commission pour que les fonds nécessaires
soient autorisés par le Conseil du trésor dans un tel projet. Je
ne pourrais pas voter pour un projet comme cela parce que, normalement, un
ministre ne peut pas indiquer des dépenses d'argent dans un projet de
loi sans se référer à ses collègues qui sont
responsables de cela ou sans y avoir été autorisé.
Maintenant, on peut trouver une formule de compromis. S'il est possible, avant
la troisième lecture, d'avoir une autorisation du Conseil du
trésor à ce sujet, on pourrait apporter un amendement en
troisième lecture. Mais il faudrait d'abord que j'obtienne une
autorisation du président du Conseil du trésor, parce qu'il
s'agit d'une dépense de fonds. Et un recueil de jurisprudence, cela ne
coûte pas rien de le faire. Il faut affecter du monde à ce travail
si on veut le faire de façon sérieuse. Cela implique des gens qui
s'en occupent et qui font l'ouvrage. Pour que cela vaille la peine, il faut que
ce recueil soit bien fait et bien présenté.
M. Picotte: Je ne doute pas, M. le Président, que le
ministre a l'intention de demander au président de publier une
espèce de recueil ou quoi que ce soit, mais nous n'avons pas la
garantie, puisque ce ne sera pas inclus à l'intérieur du projet
de loi, que les intentions du ministre vont se concrétiser, d'une part,
et, d'autre part, nous n'avons pas de garantie à savoir s'il y aura ou
s'il n'y aura pas une sélection des décisions qui ont
été rendues. Et quelles garanties aura-t-on que toutes les
décisions seront publiées et que ce ne seront pas uniquement
quelques décisions. Alors, il n'y aucune garantie là-dessus,
d'aucune façon.
Je veux bien prendre les intentions du ministre, sauf que, pour moi, ce
n'est pas assez fort. C'est la raison pour laquelle j'ai proposé cet
amendement.
M. Garon: Vous ne voudriez pas qu'il y ait une sélection
dans la jurisprudence mais que toutes les décisions soient
publiées?
M. Picotte: Bien, si...
M. Garon: Cela ne ferait que 40 000 décisions depuis six
ans. Si vous pensez que ce n'est pas une dépense, c'est une jolie
dépense.
M. Picotte: Mais cela fait suite...
M. Garon: Quand on parle d'un recueil de jurisprudence, il
s'agit, par définition, d'une sélection de la jurisprudence, pour
résumer, inscrire dans un recueil les causes qui font époque ou
qui font jurisprudence. La jurisprudence, par définition, suppose un
choix de décisions. Pour faire un choix parmi 40 000 décisions,
cela prend quelqu'un qui y passe au moins quelques heures.
M. Picotte: J'imagine, M. le Président, que cette demande
n'est pas si exorbitante que cela et qu'elle ne doit pas être
dépourvue...
M. Garon: Non, non.
M. Picotte:... complètement de bon sens, puisque le
ministre a cru bon, te 15 mai, d'indiquer que la commission devrait publier
périodiquement un recueil de ses décisions. J'imagine que cela ne
doit pas être dépourvu de bon sens ou le ministre n'a pas eu de
bon sens, à ce moment-là, quand il a écrit cela.
M. Garon: C'est parce que ce n'est pas nécessaire de le
mettre dans le loi, mais c'est possible de le faire...
M. Picotte: C'est-à-dire quelle garantie...
M. Garon:... sans que ce soit dans la loi.
M. Picotte:... à ce moment-là aura-t-on que ce sera
fait? L'intention du ministre et la volonté, il n'y a pas là de
garantie.
M. Garon: C'est marqué là.
M. Picotte: Bien non, c'est un communiqué de presse, M. le
ministre.
M. Garon: Un communiqué de presse d'un bon ministre, c'est
aussi bon qu'un règlement.
M. Picotte: À ce moment-là, au lieu
d'étudier la loi comme telle, pourquoi n'auriez-vous pas fait un
communiqué de presse avec tous vos amendements? On aurait pu y aller
comme cela, cela aurait été bien moins compliqué, vous
auriez eu tout le temps voulu de le publier. Il n'y avait rien là de...
C'est parce que, si on inscrit cela dans la loi, c'est que...
M. Garon: II n'y a pas de tradition.
M. Picotte:... l'on trouve que c'est important. En tout cas, si
je vous dis cela, c'est pour cela...
M. Garon: Non, une déclaration d'intention dans un
communiqué, cela veut quand même dire quelque chose, cela
ne veut pas ne rien dire.
M. Picotte: Dans le cas présent, cela ne veut rien dire,
parce qu'on ne l'inclut pas.
M. Houde: Cela ne veut pas ne rien dire, c'est ce qu'il a dit.
C'est lui qui le dit, à part cela. Cela ne veut pas ne rien dire, c'est
ce qu'il a dit. M. le Président, on ne demande pas cela pour les quatre
dernières annnées, on le demande à partir de maintenant,
si je comprends bien M. le député de Maskinongé.
M. Garon: C'est une grosse dépense... M. Picotte:
Oui, oui, c'est à partir... M. Houde: De maintenant.
M. Picotte:... du moment de l'adoption de la loi.
M. Garon:... 40 000 décisions. M. Picotte: C'est
pour l'avenir. M. Houde: Bon!
M. Garon: Ce n'est pas une petite dépense.
M. Houde: Ce n'est pas rétroactif, c'est à partir
de maintenant qu'on demande cela. Il me semble que c'est assez clair. C'est en
plus de l'avoir promis.
M. Picotte: M. le Président, l'amendement est
là.
Le Président (M. Dupré): M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril (Arthabaska): Je suis quand même ennuyé un
peu parce que, lors de mon discours en deuxième lecture, j'ai justement
fait référence à cette publication d'un recueil de
décisions, je ne sais pas comment on appelle cela. Je comprends que je
peux me fier au ministre, c'est évident; mais voter contre l'amendement
proposé par le député de Maskinongé, c'est
contredire ce que j'ai dit en deuxième lecture.
Des voix: Oui!
M. Baril (Arthabaska): Vous comprendrez...
M. Garon: Je ne suis pas prêt à mettre cela dans
la loi.
M. Houde: Tu t'abstiendras.
M. Baril (Arthabaska): Comme j'ai dit en deuxième lecture,
c'est évident que ce n'est pas l'ensemble de la population qui va le
lire, ce ne sera pas une lecture de chevet. Mais les avocats et les notaires,
ils se reconnaissent et se retrouvent là-dedans.
M. Picotte: On me dit que vous êtes demandé au
téléphone!
M. Baril (Arthabaska): C'est tout ce que j'avais à dire,
M. le Président. Tout à l'heure, le ministre a dit qu'il avait
peut-être - je ne sais pas comment il a dit cela » une proposition
à faire, pour voir si, d'ici à la troisième lecture, il
avait l'autorisation du Conseil des ministres.
M. Garon: C'est cela.
M. Picotte: Alors, vote enregistré, M. le
Président.
Une voix: On pourrait faire cela bénévolement!
Le Président (M. Dupré): Je pense qu'il faudrait
peut-être se limiter avant. Un périodique de jurisprudence ne
couvre jamais toutes les causes qui ont été entendues. Voyons!
Cela ne se fait d'ailleurs dans aucune cour. Dans les livres de jurisprudence
et dans les condensés, ce sont toujours des causes triées sur le
volet, des causes qui font jurisprudence ou qui apportent une attention
spéciale sur certains points. Je ne pense pas que cela soit l'intention
- cela ne se fera jamais de toute manière - de publier toutes les
causes. Un recueil de jurisprudence, cela le dit, c'est pour faire de la
jurisprudence ou pour rétablir certains faits ou donner un
éclairage supplémentaire.
M. Picotte: Même à l'intérieur de cela,
M. le Président, il peut y avoir une sélection. C'est cela
qu'on veut éviter. Tout simplement.
Le Président (M. Dupré): Le vote?
M. Baril (Arthabaska): Voulez-vous relire la motion du
député de Maskinongé? Est-ce un recueil? Est-ce que ce
sont toutes les... ?
Le Président (M. Dupré): "La commission doit
publier périodiquement ses décisions. Elle doit le faire au moins
une
fois par année. "
M. Baril (Arthabaska): C'est pour toutes les décisions, si
j'interprète bien vos paroles.
Le Président (M. Dupré): D'après le
libellé de l'amendement que j'ai ici, ce serait "ses décisions"
et cela veut dire toutes les décisions. Si elle était
rédigée autrement, cela changerait tout.
M. Boucher: On peut reprendre la formulation du communiqué
de pressel
Le Président (M. Dupré): Je la relis et on passe au
vote. "La commission doit publier périodiquement ses décisions.
Elle doit le faire au moins une fois par année. " Ceux qui sont
pour?
M. Garon:... vont voter contre. M. Picotte: Vote nominal.
Le Président (M. Dupré): M. Le Blanc
(Montmagny-L'Islet).
M. Le Blanc: Contre.
Le Président (M. Dupré): Mme Juneau (Johnson).
Mme Juneau: Je vais m'abstenir parce que j'ai été
demandée au téléphone; je n'ai pas compris l'argumentation
et je ne voterai pas sans savoir ce que je fais.
Une voix: Abstention.
Le Président (M. Dupré): M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata).
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Contre.
Le Président (M. Dupré): M. Baril (Arthabaska).
M. Baril (Arthabaska): Contre, à cause de la
formulation.
Le Président (M. Dupré): M. Garon
(Lévis).
M. Garon: Contre.
Le Président (M. Dupré): M. Houde (Berthier).
M. Houde: Pour.
Le Président (M. Dupré): M. Dubois
(Huntingdon).
M. Dubois: Pour.
Le Président (M. Dupré): M. Picotte
(Maskinongé).
M. Picotte: Pour.
Le Président (M. Dupré): Rejeté, à
quatre voix contre trois, et il y a eu une abstention.
M. Garon: M. le Président, je voudrais vous dire que j'ai
l'intention d'en dire un mot au Conseil des ministres demain. Je voudrais
revenir sur la formulation avec notre conseiller juridique et les gens de la
commission pour possiblement, si je suis autorisé à le faire,
présenter un amendement à la prise en considération du
rapport ou à la troisième lecture.
M. Picotte: C'est bien, M. le Président, c'est fait. Le
vote est pris.
Le Président (M. Dupré): On en revient à
l'article 16. Le projet de loi est modifié par la suppression de
l'article 16.
M. Baril (Arthabaska): M. le Président. M. Picotte:
Adopté sur division.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Rivière-du-Loup.
M. Boucher: M. le Président, dans l'amendement qui est
fait à l'article 64, par l'article 16, 2e paragraphe, on dit: "par
l'addition de l'alinéa suivant: Une décision finale de la
commission rend irrecevable toute autre demande fondée sur les
mêmes faits".
Le Président (M. Dupré): On n'est pas
là-dessus, M. le député de Rivière-du-Loup. On est
sur l'amendement de l'article 16. Le projet est modifié par la
suppression de l'article 16.
M. Garon: On enlève l'article 16.
M. Boucher: Ce n'est pas le texte que j'ai, M. le
Président.
M. Picotte: Adopté sur division.
Le Président (M. Dupré): L'article 16 est
adopté sur division.
M. Picotte: C'est cela.
Le Président (M. Dupré): L'amendement est-il
adopté sur division aussi?
M. Boucher: Le texte de la loi 44 que j'ai eu dit à
l'article 16: "L'article 64 de cette loi est... "
M. Picotte: II y a l'article 16. 1.
M. Boucher: Ah bon! C'est complètement enlevé, M.
le Président. Excusez-moi.
M. Garon: L'article 16. 1. Le projet est modifié par
l'insertion, après l'article 16, de l'article suivant: "16. 1 L'article
65 de cette loi est modifié: 1° par l'insertion, dans la
première ligne du premier alinéa, après les mots "à
la demande d'une", des mots "municipalité régionale de
comté"; 2° par l'insertion, après le premier alinéa,
du suivant: "La commission doit requérir l'avis de la
municipalité régionale de comté ou de la communauté
lorsque la demande n'est pas faite par celle-ci et cette dernière doit
transmettre son avis è la commission dans les soixante jours"; 3°
par... (21 h 15)
Le Président (M. Dupré): Est-ce que vous en avez
une? Continuez donc, parce qu'il nous en manque une couple, moi, je n'en ai
pas. Ici, madame. M. le ministre.
M. Garon:... 3° par l'insertion, dans la deuxième
ligne du troisième alinéa, après le mot "que", des mots
"le schéma d'aménagement et"; 4° par le remplacement, dans ta
troisième ligne du troisième alinéa, des mots "soit
adopté et en vigueur dans les six mois" par les mots "soient
adoptés et en vigueur dans les dix-huit mois".
Ce ne sont pas des dunes des îles, cela.
M. Picotte: II manquerait une virgule, apparemment.
M. Garon: Où cela?
Le Président (M. Dupré): À la
deuxième ligne?
M. Brière: Un moment.
M. Garon: La municipalité régionale de
comté...
M. Brière: Virgule.
M. Garon: Alors, à la troisième ligne, en haut, ce
serait "municipalité régionale de comté, d'une".
M. Picotte: C'est tout l'article cela. Adopté, M. le
Président.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Le nouvel article 16. 1
est adopté. Article 17?
Révision de la zone agricole
M. Garon: L'article 17 touche l'article 69. 1. L'article 69. 1,
c'est l'article 17. "L'article 69. 1 édicté par l'article 17 du
projet est modifié: "1° par la suppression, dans la deuxième
ligne du premier alinéa, des mots "ou à la révision";
"2° par le remplacement du troisième alinéa par le suivant:
"La commission peut, si elle y est autorisée par le gouvernement,
transmettre à une municipalité régionale de comté
ou à une communauté l'avis prévu au deuxième
alinéa si celle-ci n'a pas adressé à la commission une
demande de révision de la zone agricole à l'expiration d'un
délai de six mois à compter de la date d'adoption du
schéma ou de la date d'expiration du délai prévu par la
loi pour l'adoption du schéma s'il n'a pas alors été
adopté. "
M. Boucher: C'est très clair.
M. Garon: C'est d'une clarté époustouflante!
M. Houde: 100 %.
M. Picotte: Un moment!
M. Houde: Adopté.
M. Picotte: M. le Président, vous avez eu aussi une
demande de l'Union des producteurs agricoles qui mentionnait le désir
d'être informée...
M. Garon: C'est dans la loi.
M. Picotte: À quel endroit cela se trouve-t-il au
juste?
M. Garon: À l'article 69. On n'a pas tout amendé
à cet article.
Une voix: Quatrième paragraphe.
M. Garon: Le dernier paragraphe, au dernier alinéa dit:
"La commission adresse copie de cet avis aux corporations municipales faisant
partie de la municipalité régionale de comté ou de la
communauté et à la Confédération de l'Union des
producteurs agricoles. "
M. Picotte: Ma suggestion est è savoir si on ne pourrait
pas aviser à la fois la confédération et les
fédérations quand il s'agit d'une région.
M. Garon: On préfère que ce soit la
confédération pour qu'il y ait quelqu'un qui fasse la
coordination. Si on commence à se tirer de tous bords et de tous
côtés, là, on risque qu'il y ait un manque de coordination
dans tout cela. Alors, on a préféré le dire à
la Confédération des producteurs agricoles, qui s'occupera
de déterminer comment le débat se fera chez ses gens.
M. Picotte: Alors, c'est parce que...
M. Garon: C'est parce que, dans certains cas, les MRC regroupent
plusieurs fédérations. Vous savez qu'il y a 17
fédérations de l'UPA alors qu'il y a 96 MRC. Si, par exemple,
l'UPA disait: On devrait avoir telle fédération avec tel
leadership qui couvre 90% du territoire ou s'il y a différentes
fédérations qui couvrent cette MRC, il y aurait danger
après cela qu'on nous accuse de quelque chose; on a
préféré donner un avis à la
Confédération de l'UPA qui, elle, pourra, à
l'intérieur de son cadre et de ses rangs, déterminer, avec ses
fédérations régionales affiliées, ses
fédérations spécialisées affiliées comment
se fera la représentation par rapport aux centrales et aux
fédérations régionales.
M. Picotte: Mais l'avis, M. le Président, c'est uniquement
une lettre ou une information qu'on donne à ce moment-là. Si je
me souviens bien, les discussions que j'avais eues avec des gens de l'UPA
à ce moment-là étaient dans le sens qu'évidemment,
en gardant la confédération et en ajoutant la
fédération concernée ou celle de la région comme
telle, pour tous ces groupes, cela allait être une économie de
temps dans le sens que, les fédérations connaissant un peu plus
leur territoire, il y aurait probablement une amélioration dans les
discussions qui pourraient se faire, que cela se rendrait plus facilement
à la confédération comme telle et que cela pourrait
améliorer de beaucoup leur situation. Cela veut dire que cela fait un
avis de plus à envoyer pour la commission pour tout simplement informer.
Cela peut être une lettre, une photocopie de la lettre qui est
adressée à la confédération et qui peut être
envoyée aussi à la fédération.
En tout cas, je vous soumets respectueusement qu'on a insisté de
ce côté-là pour qu'on puisse voir à l'inclure dans
la loi, compte tenu qu'il ne s'agit pas là d'un problème et d'une
dépense de temps pour la commission d'en informer à la fois la
fédération concernée et la confédération.
C'est comme si, à un moment donné, vous prenez une
décision et que vous envoyez à votre député une
photocopie de la décision que vous avez prise dans un
comté...
M. Garon: On n'a pas besoin de mettre ça dans les lois,
que l'UPA est informée.
M. Picotte: C'est à titre d'information.
M. Garon: Maintenant, la confédération va avoir un
organisme spécialisé pour ces questions-là et je suis
persuadé que, d'une façon automatique, elle va aviser ses gens.
Cela va se faire aussi par la commission qui va le leur lire. Formellement,
l'avis, on veut le faire avec la confédération de l'UPA, mais,
après cela, les fédérations s'organiseront entre elles
pour déterminer comment se fera le débat.
M. Picotte: Est-ce que cet avis-là va être
envoyé dès le début?
M. Garon: En même temps qu'aux autres. Ces avis-là
partent tous même temps.
M. Picotte: Dès qu'il y aura une demande de la part d'une
municipalité, automatiquement on va en informer l'UPA et
forcément vous ne voulez pas qu'on y inclue la possibilité
d'informer les fédérations, c'est-à-dire que, si ce n'est
pas indiqué, il n'y a rien qui va obliger la commission à le
faire.
M. Garon: Ce n'est pas cela, c'est parce qu'on fait...
M. Picotte: La commission va dire: Nous autres, on a rempli
l'obligation qu'on a d'informer tel ou tel organisme. On les a informés;
par la suite cela donnera ce que ça pourra, c'est-à-dire que, si
ces gens-là ne se parlent pas entre eux, tant pis.
M. Garon: Non, mais c'est justement parce qu'on a
travaillé souvent avec eux sur des questions comme celles-là, des
lignes d'Hydro, différentes choses comme celles-là.
Habituellement, on entre en contact avec les gens de l'UPA qui, eux,
choisissent tel interlocuteur.
M. Picotte: Là, c'est juste une question
d'information.
M. Garon: Oui, mais il n'y a pas de problème. Cela se fait
très bien.
M. Picotte: Vous n'avez pas eu de représentations à
cet effet de la part des gens de l'UPA?
M. Garon: Non, l'UPA voudrait bien qu'on envoie des avis un peu
partout, mais, à un moment donné, il faut se dire à qui on
envoie l'avis.
M. Picotte: Est-ce vraiment si compliqué que cela
d'envoyer une copie à une fédération? Par exemple,
supposons que la MRC de Francheville, dans la région de la Mauricie,
décide à un moment donné...
M. Garon: Cela va être plus facile d'envoyer des avis
à un corps organisé.
M. Picotte:... d'envoyer une copie à la
Fédération de l'UPA de Trois-Rivières, de la
Mauricie. Il me semble que ce n'est pas si onéreux et si
compliqué que cela. Trop fort casse pas.
M. Garon: Ce n'est pas cela, c'est que le cadre va être
organisé. L'UPA va être obligée de s'organiser un peu pour
travailler dans le cadre des schémas d'aménagement. Nous avons
même l'intention de lui donner un coup de main financièrement. Je
l'ai dit aussi dans le communiqué, sans doute. Je lut en ai dit un mot,
nous allons lui donner un coup de main pour qu'elle puisse jouer son rôle
correctement.
M. Picotte: Si vous l'aidez financièrement, c'est une
dépense d'argent.
M. Garon: Vous n'avez pas besoin de le mettre dans la loi. Pour
qu'elle puisse jouer son rôle, à ce moment, je pense que l'UPA va
devoir s'organiser un genre de groupe de travail, une expertise qu'elle va
pouvoir offrir aux autres. Je pense que cela va être beaucoup plus
efficace si on envoie l'avis aux centrales où le groupe de travail va
immédiatement entrer en contact avec les gens du milieu qui sont
touchés par le schéma d'aménagement et tout va entrer en
fonction. L'affaire, aussi, c'est qu'il ne faut pas multiplier inutilement les
clauses. Je pense que cela couvre l'objectif.
M. Picotte: En somme, vous trouvez que c'est trop lourd de
rajouter cela.
M. Garon: Je trouve que ce n'est pas mal comme cela.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Article 69. 1?
M. Picotte: Adopté sur division.
M. Garon: À l'article 69. 2, il n'y a pas
d'amendement.
Le Président (M. Dupré): Article 69. 2?
M. Garon: C'est le cas où il y a entente entre la
municipalité régionale de comté et la commission.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Article 69. 2,
adopté. Article 69. 3?
M. Picotte: II y a un amendement, M. le Président?
Le Président (M. Dupré): Oui, M. le
député de Maskinongé.
M. Garon: Article 69. 2.
Le Président (M. Dupré): L'article 69. 2 a
été adopté. Est-ce que vous avez un amendement?
M. Garon: Non, à l'article 69. 3.
Le Président (M. Dupré): À l'article 69.
3.
M. Picotte: Article 69. 3, cela nous semble d'accord, M. le
Président. Adopté.
M. Garon: L'article 69. 3 aussi?
M. Picotte: Oui, avec l'amendement.
M. Garon: L'amendement. "L'article 69. 3 édicté par
l'article 17 du projet...
Le Président (M. Dupré): L'amendement est-il
adapté?
M. Garon:... est modifié par l'addition de l'alinéa
suivant: "Le plan révisé transmis par la commission au
gouvernement pour approbation doit, dans tous les cas, être
accompagné d'un exposé des représentations faites par les
intervenants. "
M. Picotte: Adopté. Adopté.
M. Garon: C'est pour répondre un peu au voeu des
municipalités régionales de comté qui voulaient que ce
qu'elles avaient fait valoir devant la commission soit connu du Conseil des
ministres.
M. Picotte: On est d'accord, M. le Président. C'est
adopté, à part cela.
M. Garon: Vous devez trouver que le ministre est terriblement
souple.
M. Picotte: Ah oui! il devrait y avoir des élections tous
les ans!
Le Président (M. Dupré): Article 69. 4?
M. Garon: Quand on révise, nous, on révise.
Le Président (M. Dupré): Article 69. 4? M.
Picotte: L'article 69. 4... M. Garon: II n'y a rien
là.
Mme Juneau: II n'y a pas d'amendement, M. le
Président?
M. Garon: II n'y a pas d'amendement. M. Picotte:
Adopté.
Le Président (M. Dupré): L'article 17 est-il
adopté? Adopté tel qu'amendé.
M. Picotte: À l'article 18, il n'y a pas d'amendement?
M. Garon: À l'article 18, oui, il y en a un.
M. Picotte: II n'y en a pas? M. Garon: Vous n'en avez pas?
M. Picotte: Non, on n'en a pas.
Le Président (M. Dupré): Oui, j'en ai
un.
M. Picotte: Non, on n'en a pas.
Le Président (M. Dupré): Nous en sommes à
l'article 18.
La protection du sol arable
M. Garon: L'article 18 du projet est remplacé par le
suivant. "18. L'article 70 de cette loi est modifié: "1 par la
suppression, dans la quatrième ligne, des mots "pour fins de vente";
"2° par l'addition, à la fin, des mots "et dans le cas de l'exercice
d'un droit conféré par l'article 31 ou 40 ou reconnu par la
section IX de la présente loi. " (21 h 30)
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Dupré): Oui, M. le
député.
M. Picotte:... je me pose des questions pour ce qui est de la
suppression des mots "pour fins de vente". Cela veut dire que, finalement, un
agriculteur qui voudrait travailler sa terre, qui voudrait apporter des
modifications sur sa terre, à ce moment-là, devra toujours avoir
l'autorisation de la commission. Exemple, un agriculteur décide
d'enlever un arbre qui peut lui nuire et, à ce moment-là, il fait
le réaménagement de sa terre; automatiquement, s'il n'a pas la
bénédiction de la commission, il pourra être
"pénalisable" et on pourra lui tenir rigueur de cela. Je pense que cela
va loin, à ce moment-là. Qu'on garde les mots "pour fins de
vente", cela suppose que quelqu'un ne peut pas travailler sa terre dans le but
d'en vendre; en enlevant les mots "pour fins de vente", cela suppose que
n'importe quel agriculteur qui va faire du réaménagement sur son
terrain, pourra - je ne dis pas "devra"... Il passera un "clic-clic" en avion
ou en hélicoptère, on verra qu'il se fait un peu de travaux
là-dessus pour des fins personnelles, pour améliorer sa terre, et
il pourra avoir des embêtements de la part de la commission.
M. Garon: II faut que vous lisiez l'article comme il faut.
M. Picotte: Bien, expliquez-le-moi.
M. Garon: Écoutez comment l'article 70 va se lire:
"À compter de l'entrée en vigueur d'un décret de
région agricole désignée, une personne ne peut, dans une
aire retenue pour fins de contrôle ou dans une zone agricole,
procéder à l'enlèvement du sol arable ni y étendre
en superficie une telle exploitation déjà commencée,
à moins de détenir un permis d'exploitation délivré
par la commission, sauf dans les cas déterminés par
règlement. "
Alors, s'il fait l'exploitation de l'enlèvement de la couche
arable, cela va lui prendre un permis. Il va y avoir des exceptions dans les
cas déterminés par règlement. On ajoute aussi, à la
fin: "Et dans le cas d'un exercice d'un droit conféré par les
articles 31 ou 40 ou reconnu par la section IX de la présente loi".
À celui qui va creuser, aux articles 31 et 40 il y a des droits
acquis...
M. Houde: S'il creuse un solage et fait des
aménagements...
M. Picotte: Qu'est-ce que vous voulez éviter par cela?
M. Garon: C'est parce que le gars qui veut enlever de la terre,
pour des fins de vente ou pas pour des fins de vente, ce n'est pas écrit
dans ses yeux. Comme il fallait prouver que c'était pour des fins de
vente quelqu'un pouvait donner toutes sortes d'explications, cela compliquait
l'affaire, tandis que là, que ce soit pour des fins de vente ou non, si
c'est une exploitation d'une couche arable, cela va être plus facile pour
la commission de le surveiller.
M. Picotte: Cela lui prendrait un permis s'il veut, par
exemple...
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Supposons qu'un agriculteur décide de prendre
la terre...
M. Garon: Faire un tas.
M. Picotte:... riche dans un coin et de venir...
M. Garon: Défaire le tas dans la journée.
M. Picotte: Non, mais de l'amener dans
un autre coin où la terre est plus pauvre, d'enrichir ce
coin-là, qui est strictement de la terre, à ce moment-là,
est-ce que cela lui prendrait un permis?
M. Garon: Non.
M. Picotte: De quelle façon il devra...
M. Garon: II fait des travaux agricoles, il ne fait pas de
l'enlèvement de sol arable.
Une voix: Si c'est pour des usages agricoles, il n'y a pas
de problème.
M. Boucher: M. le ministre, est-ce que les
tourbières sont incluses là-dedans?
M. Garon: Les tourbières, cela dépend des
tourbières. Des tourbières comme celle de
Rivière-du-Loup...
M. Houde: Demandez la parole...
M. Garon:... il s'agit plutôt d'une exploitation de type
minier. Il s'agit aussi de la tourbe minérale plutôt que de la
tourbe...
M. Boucher: Un cultivateur qui a une tourbière sur sa
terre...
M. Garon: Cela dépend du type de tourbière.
M. Boucher: II ne peut pas l'exploiter?
M. Garon: Vous ne pouvez pas exploiter une tourbière qui
est sous forme de terre agricole...
M. Boucher: S'il décide d'exploiter sa
tourbière?
M. Garon:... pour enlever la couche arable... Des
tourbières, vous savez, il y en a de toutes sortes. Il y a des
tourbières qui sont décomposées et il y en a qui ne le
sont pas. Il y en a qui sont plus proches du minerai et d'autres plus proches
de la tourbe..,
M. Boucher: De la tourbe horticole, pas de la tourbe
décomposée, la première couche, c'est la "staingne" qu'ils
appellent cela.
M. Garon: La quoi?
M. Boucher: La "staingne".
Une voix: De la sphaigne.
M. Garon: C'est la première fois que je vois ce mot,
comment écrivez-vous cela?
M. Boucher: S-T-A-I-N-G-N-E, la "staingne".
M. Picotte: II me semble, M. le Président, qu'il y a
peut-être un problème.
M. Boucher: Ce n'est pas ma faute si je connais la tourbe!
M. Garon: On pourrait changer le texte pour l'élargir un
peu. On dirait: "par l'addition, à la fin, des mots "et dans le cas de
l'exercice d'un droit...
M. Picotte: Êtes-vous au deuxième paragraphe?
M. Garon: Oui.
M. Picotte: D'accord, par l'addition, à la fin...
M. Garon:... conféré - on devrait enlever "par
l'article 31 ou 40" - ou reconnu par la présente loi. " Alors, le
paragraphe 2° se lirait: "par l'addition, à la fin, des mots "et
dans le cas de l'exercice d'un droit conféré ou reconnu par la
présente loi". Le loi prévoit, dans le cas de 31 et de 40, les
droits acquis et le... Trouvez-vous cela bon?
Une voix: Oui, c'est un bon "deal".
M. Picotte: Trouvez-vous cela bon? Vous n'aviez pas l'air de
trouver cela trop bon le premier coup, mais, après avoir regardé
vos trois ou quatre spécialistes, c'est meilleur, je pense.
M. Garon: C'est parce qu'ils travaillent... Les gens de la
commission, je leur demande leur opinion sur des questions comme
celles-là, parce qu'ils travaillent -l'idée vient de Me
Brîère - régulièrement sur ces cas et...
M. Picotte: M. le ministre, c'est tellement bon qu'an va vous
adopter cela avec le sous-amendement que vous venez de faire.
M. Garon: Bon!
Le Président (M. Dupré): Mais vous l'avez
privé de féliciter ses fonctionnaires.
M. Picotte: On va le faire à la fin de la commission de
toute façon. On n'a pas toujours l'occasion de les féliciter
chaque fois qu'on prend la parole, on pourra le faire alors.
Le Président (M. Dupré): Adopté tel
qu'amendé.
Une voix: II ne sait pas ce que cela veut dire.
M. Garon: Tantôt, on passera la parole
au député de Rivière-du-Loup pour féliciter.
M. Picotte: À la fin.
Une voix: N'allez pas trop vite, il ne sait pas trop ce que cela
veut dire.
M. Picotte: 18, adopté. Bon! Article 19?
Le Président (M. Dupré): Article 19?
Mme Juneau: II n'y a pas d'amendement?
M. Picotte: Il n'y a pas d'amendement, M. le ministre?
Le Président (M. Dupré): Un instant, un instant! Ne
nous affolons point.
M. Garon: Vous pouvez le mettre comme sous-amendement, si vous le
voulez, cela ne me fait rien.
M. Picotte: Oui, sous-amendement adopté, amendement
adopté, article adopté; article sous-amendé et
amendé, adopté.
Le Président (M. Dupré): Article 19? M. Picotte:
19. Est-ce qu'il y a... M. Garon: II n'y a pas d'amendement. Une
voix: Adopté. M. Picotte: Wo!
Le Président (M. Dupré): Cela paraît qu'on
est en agriculture.
M. Picotte: C'est de la concordance, M. le Président, et
la concordance, on est obligé d'adopter cela. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): J'appelle l'article
20.
M. Garon: Article 20. Y a-t-il un amendement? Je ne jette jamais
mes affaires avant.
Une voix: La table tue plus de monde que la guerre.
M. Garon: Attendez un peu, là.
Le Président (M. Dupré): Un peu de tenuel Je l'ai.
L'avez-vous?
M. Picotte: J'ai cela, ici, je ne sais pas si c'est la bonne.
À moins qu'il y ait une version modifiée.
M. Garon: Alors, je vous lis cela pour être bien sûr
que vous avez tous compris. L'article 20 du projet est remplacé par le
suivant: "L'article 85 de cette loi est modifié: "1° par l'addition
à la troisième ligne, après le mot "peut", des mots
"pourvu qu'il ne se soit pas écoulé plus de deux ans depuis la
signification de l'ordonnance. "2° par l'addition de l'alinéa
suivant: "la commission peut également, par requête, obtenir d'un
juge de la Cour supérieure une ordonnance enjoignant une personne de
cesser une contravention à la présente loi même si une
ordonnance n'a pas été émise en vertu de l'article 14.
"
M. Picotte: M. le Président, nous sommes d'accord avec
l'adoption de cet article. La seule chose est que, peut-être, à
2°, l'alinéa doit commencer par une lettre majuscule, alors c'est La
commission, avec un "L" majuscule. C'est aussi bien de le corriger tout de
suite.
M. Garon: Adopté. Il y aura des corrections à
l'article 21 aussi.
Le Président (M. Dupré): L'article 20 est
adopté. J'appelle l'article 21. M. le ministre.
M. Garon: Attendez un peu. Je vais aller bien tranquillement. Je
vais le regarder pour voir s'il n'y aurait pas eu d'erreurs à la
transcription.
Le Président (M. Dupré): Nous avons la vie devant
nous!
M. Garon: Hein?
Le Président (M. Dupré): Ou ce qu'il en reste!
M. Garon: Après le mot "lotissement"... J'aurais
aimé voir le chef du Parti libéral venir faire un tour à
notre commission ce soir.
Le Président (M. Dupré): L'agriculture?
M. Garon: Je reprends à la première ligne du
deuxième alinéa. Attendez un peu.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre,
désirez-vous qu'on suspende pendant quelques instants?
M. Garon: Non. Ce n'est pas nécessaire. On va regarder
tranquillement.
M. Picotte: On pourrait suspendre.
M. Garon:... oui, je pense que ce serait mieux de suspendre
pendant quelques minutes.
Mme Juneau: Est-ce que je pourrais avoir une explication avant la
suspension, s'il vous plaît, juste sur...
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Johnson, à vous la parole.
Mme Juneau: Je vous remercie, M. le Président.
Étant donné que je n'ai pas les connaissances qu'un avocat peut
avoir, je voudrais bien qu'on m'explique ce que cela veut dire "au moyen du
dépôt d'un plan et livre de renvoi". Qu'est-ce que cela veut dire
au juste, dans nos mots?
Une voix: Ce sont des renvois d'eau!
M. Garon: Me Brière...
Une voix: De la concordance.
Une voix: Cela fait trois fois...
M. Picotte: On a adopté des articles préalablement
et c'est de la concordance qui arrive. C'est pour avoir une formulation
uniforme avec ce qu'on a adopté.
Mme Juneau: Cette phrase, c'est cela qu'elle veut dire?
M. Picotte: C'est pour avoir une formulation uniforme avec ce
qu'on a adopté antérieurement.
Le Président (M. Dupré): Nous suspendons nos
travaux.
(Suspension de la séance à 21 h 49)
(Reprise à 21 h 53)
Dispositions générales
Le Président (M. Dupré): Suspendons-nous l'article
21?
Mme Juneau: M. le Président...
Le Président (M. Dupré): Oui, Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau:... est-ce que nous suspendons l'article 21 parce
qu'on veut le réécrire...
Le Président (M. Dupré): C'est cela.
Mme Juneau:... pour essayer de nous démêler?
Le Président (M. Dupré): Oui, madame. Une voix:
C'est une bonne "joke".
Le Président (M. Dupré): On ne peut rien vous
cacher.
Mme Juneau: Merci, M. le Président.
M. Picotte: L'article 21. 1 aussi?
Une voix: Non.
M. Picotte: L'aticle 22, non.
Le Président (M. Dupré): Article 21. 1?
M. Garon: L'article 21. 1. Le projet de loi est modifié
par l'ajout, après l'article 21, des articles suivants: 21. 1 L'article
101 de la loi est modifié, par l'addition, après le mot
"aliéner" à la deuxième ligne, des mots "ou enregistrer
une aliénation". C'est de la concordance. 21. 2 L'article 102 de la loi
est remplacé par le suivant: "102. Le droit reconnu par l'article 101
subsiste malgré l'interruption ou l'abandon d'une utilisation autre que
l'agriculture. Il est toutefois éteint par le fait de laisser sous
couverture végétale la superficie sur laquelle il porte, pendant
plus d'un an à compter du moment où les dispositions de la
présente loi visant è exiger l'autorisation de la commission ont
été rendues applicables sur cette superficie. Il est
également éteint aux mêmes conditions sur la partie de
cette superficie qui a fait l'objet d'un acte d'aliénation; il en est de
même quant è la superficie qui a été
réservée par le vendeur è l'occasion d'un lotissement ou
d'une aliénation, intervenue après le (insérer ici la date
d'entrée en vigueur de la présente loi). "
M. Boucher: Je demande la suspension, M. le Président.
M. Garon: La suspension du député!
M. Boucher: La suspension pour lire cela comme il faut.
M. Picotte: M. le Président, on me dit qu'ici, pour la
formulation, il faudrait, après "L'article 102 de la loi est
remplacé par Je suivant", inscrire "102. Le droit reconnu par l'article
101... "
M. Garon: Oui, c'est d'accord.
Le Président (M. Dupré): L'article 102,
biffer...
M. Brière: Vous ajoutez 102 au début de la phrase.
Au début de l'article, c'est cela.
M. Garon: Cela marche?
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Je ne sais pas si je suis au bon moment pour vous
faire part de ce que je vais vous dire à l'instant qui suit. Je ne sais
pas si je dois attendre à l'article 21. 3, mais j'ai un cas qui est un
cas de comté, vous allez dire, mais cela représente ou cela
reflète plusieurs cas, et j'aimerais prendre le temps de la commission -
étant donné que je suis membre, j'ai le droit d'utiliser ce temps
- pour vous faire part du cas présent. Si l'article 21. 2 ou 21. 3 vient
à bout d'aider ces gens, je vais être d'accord avec cela.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre.
M. Garon: Ce serait mieux d'attendre l'article 21 qu'on est
allé faire rédiger à nouveau. Cela tomberait sous cet
article.
Mme Juneau: Mais savez-vous de quel cas je veux vous parler?
M. Garon: Est-ce que c'est le même dont vous m'avez
parlé l'autre fois?
Mme Juneau: Oui. M. Garon: C'est cela.
Une voix: II est suspendu et quand il va revenir...
M. Garon: Ils sont allés rédiger l'article et ils
vont revenir.
Mme Juneau: Je veux quand même attirer l'attention sur le
fait que, si cela ne reflète pas ce que je veux exprimer dans le moment,
je veux avoir la possibilité de revenir sur l'article 21. 2 ou 21. 3 qui
sera adopté pour être capable de présenter et
défendre tous les cas qui sont ceux de mes commettants.
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Johnson, je vais vous donner quelques moments afin
qu'il n'y ait pas d'équivoque, afin que ce soit certain, pour ne pas
manquer votre coup.
Mme Juneau: C'est bien d'accord.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, je remarque que dans la loi
qu'on a présentement, à l'article 102, on dit, par exemple: "ont
été rendues applicables sur un lot". On parle de lot. Par contre,
quand on arrive...
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé, on va laisser finir Mme la députée de
Johnson.
M. Picotte: On a convenu qu'on reviendrait à l'article
21.
Le Président (M. Dupré): Non, non, c'est cela.
M. Garon: On va revenir à l'article 21.
M. Picotte: C'est ce qu'on a tous compris.
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Johnson, est-ce que vous avez terminé?
Mme Juneau: Oui, étant donné que je vais revenir
à l'article 21, cela va. Je vous remercie.
M. Picotte: C'est cela. On parle de lot, dans la loi, et, dans
l'amendement, on parle de superficie. C'est quoi la distinction? Pourquoi ne
parle-t-on pas de lot encore? Pourquoi est-ce qu'on change le mot "lot" pour
"superficie"?
M. Brière: L'amendement qu'on fait à l'article 21.
3 permet d'étendre cela à plusieurs lots pour régler un
problème de sorte qu'on ne peut parler que de la superficie maintenant.
Ce n'est pas le même lot nécessairement.
M. Garon: Un demi-hectare, c'est une superficie qui peut
être étendue sur plusieurs lots. En vertu de l'amendement, vous
avez, par exemple, quatre lots...
M. Picotte: En vertu de l'amendement qu'on va présenter
tantôt.
M. Garon: Oui.
M. Picatte: D'accord.
M. Garon: À ce moment, votre superficie, le demi-hectare
pourra toucher...
M. Picotte: D'accord. C'est parce que cela fait
référence à l'amendement qui va suivre. D'accord.
Une voix: Cela vient après.
Mme Juneau: Être au centre des quatre lots, cela veut dire
cela?
M. Garon: Sur n'importe quel lot. Mme Juneau:
D'accord.
M. Garon: Cela n'a pas d'importance, à ce moment, s'il y a
des dessins dans les livres des notaires ou des
arpenteurs-géomètres. Sur le terrain, les gens pourront prendre
leur demi-hectare...
Mme Juneau: Où ils le veulent. M. Garon:... même si
cela touche... Mme Juneau: Parfait, d'accord.
Le Président (M. Dupré): Sur plus d'un lot.
M. Garon: Sur plus d'un lot. Mme Juneau: D'accord.
Le Président (M. Dupré): En peu de mots...
M. Garon: Peut-être pas où ils le veulent, mais sur
plusieurs lots.
M. Picotte: Adopté, M. le Président. L'article 21.
1 est adopté.
Le Président (M. Dupré): Article 21. 1...
M. Picotte: L'article 21. 2 aussi. Ce n'est pas l'article 21.
2...
M. Garon: Oui, les articles 21. 1 et 21. 2; cela se trouve
à être à l'article 21. 1.
M. Picotte: D'accord, adopté.
M. Garon: Oui, c'est cela, les articles 21. 1 et 21. 2; c'est
parce qu'on les a mis sur la même page.
M. Picotte: Maintenant, on s'en va à l'article 21. 3?
M. Garon: C'est cela. On a ajouté, après l'article
21, les articles suivants: 21. 1 et 21. 2. Je me doutais que cela vous
mêlerait un peu quand j'ai vu cela arriver rédigé sur la
même page. Il y a deux articles sur la même page.
M. Picotte: D'accord, article 21. 3, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): D'accord, 21. 3,
exactement.
M. Garon: Article 21. 3. "L'article 103 de la loi est
modifié: "1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant: "Une personne peut, sans l'autorisation de la commission,
étendre la superficie sur laquelle porte un droit reconnu par l'article
101. "2° par l'addition, après le deuxième alinéa, du
suivant: "L'extension prévue au paragraphe précédent peut
être faite sur plus d'un lot lorsqu'une personne était
propriétaire de plusieurs lots contigus à la date où les
dispositions de la présente loi visant à exiger l'autorisation de
la commission ont été rendues applicables à ces lots.
"
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): Une
amélioration?
M. Garon: Article 22, il n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Dupré): J'appelle l'article
22.
M. Picotte: M. le Président, à l'article 22, c'est
le temps de questionner le ministre?
Le Président (M. Dupré): Oui, M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: À l'article 22, il me semble que la Chambre
des notaires demandait l'obligation d'enregistrement de la part de la
commission et je vois que le ministre ne l'a pas retenue, parce qu'il n'y a pas
d'amendement. C'est quoi, la raison?
M. Garon: Alors, on va faire un amendement à l'article 22.
L'article 22 est supprimé.
Une voix: Au complet.
M. Brière: C'est ce que la Chambre des notaires veut.
M. Picotte: La Chambre des notaires dit, dans une recommandation,
M. le Président, que je me permets de vous lire: Pour ces motifs, la
Chambre des notaires recommande d'examiner la possibilité de modifier
l'article 105. 1 qui fait référence à l'article 22 de la
loi pour imposer à la commission l'obligation d'enregistrer à
l'index des immeubles toute ordonnance susceptible d'affecter la
sécurité des titres.
Il y a un amendement de fait, je ne sais pas si je pourrais vous le
lire, au moins ie lire sans le proposer comme tel, juste pour
peut-être... Que le premier alinéa du paragraphe 105. 1 de
l'article 22 soit modifié en remplaçant, dans la première
ligne, les mots "toute personne peut" par le mot "doit" et en remplaçant
dans la deuxième ligne les mots "une décision de la commission et
la" par les mots "toutes ces décisions et les". En tout cas, je peux
vous le passer, si jamais vous voulez le regarder.
M. Garon:... doit faire enregistrer.
M. Brière: Toute personne peut...
M. Garon: C'est cela, oui, il le mêle
avec "toute personne peut".
Une voix: Alors donc "la commission doit faire enregistrer une
décision de ta commission et la faire porter à l'index des
immeubles".
Le Président (M. Dupré): La commission suspend ses
travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 6)
(Reprise à 22 h 10)
La Présidente (Mme Juneau): À l'ordre!
La commission reprend ses travaux.
M. Garon: À l'article 22, nous proposons de retirer
l'article 22.
M. Picotte: Adopté.
La Présidente (Mme Juneau): Est-ce que l'amendement est
adopté? Est-ce que l'article 22, tel qu'amendé est...
M. Picotte: II est supprimé.
La Présidente (Mme Juneau): L'article 22 est
supprimé.
M. Picotte: Très bien.
La Présidente (Mme Juneau): J'appelle l'article 23.
M. Garon: Pas d'amendement. C'est une mesure de concordance.
M. Picotte: C'est un article de concordance. Adopté, M. le
Président.
La Présidente (Mme Juneau): L'article 23 est
adopté?
M. Picotte: Adopté.
La Présidente (Mme Juneau): J'appelle l'article 24.
M. Picotte: Encore une fois, c'est un article de concordance.
Adopté.
La Présidente (Mme Juneau): L'article 24 est
adopté. J'appelle l'article 25.
M. Picotte: On va vous garder, cela va plus vite qu'avec l'autre
présidentl
La Présidente (Mme Juneau): Est-ce que l'article 25 est
adopté?
M. Picotte: Mme la Présidente, nous votons contre cet
article.
Une voix: L'article 25 est parfait. C'est adopté.
M. Picotte: Contre l'article.
Une voix: L'Opposition va dire: Sur division.
La Présidente (Mme Juneau): L'article 25 est-il
adopté sur division?
M. Picotte: C'est cela.
Une voix: Les indépendants votent pour.
M. Garon: On va attendre un peu. Article 26?
M. Picotte: II y a l'article 26, Mme la
Présidente.
Une voix: II n'y a pas d'amendement à l'article 26.
La Présidente (Mme Juneau): Est-ce que l'article 26...
?
M. Picotte: "La présente loi entre en vigueur le... ".
M. Garon: On va attendre pour...
M. Brière:... l'article 21. 1 qui est en suspens pour que
vous puissiez...
La Présidente (Mme Juneau): II y a l'article 21.
M. Garon: On reviendra à l'article 26 à la fin.
L'article 21.
Une voix: II faut faire une motion pour renuméroter
aussi.
M. Garon: N'y en avait-il pas un autre? Il y a l'article 6. 1
aussi.
Une voix: II y en avait un qui était suspendu.
M. Picotte: L'article 6. 1.
La Présidente (Mme Juneau): L'article 6. 1.
M. Picotte: Notre problème était l'article 21. 7.
Mme la Présidente, vous vous souviendrez sans doute qu'à
l'article 6. 1 nous avions exprimé des réserves concernant
l'article 21. 7, qui dit: "Si elle accueille l'appel, la Cour provinciale
ordonne, le cas échéant, à la commission de statuer sur le
mérite de l'affaire dont elle est saisie. " Je vous avais fait part,
à ce moment-là, que quelqu'un pouvait se présenter
à la commission, après cela utiliser la révision,
par la suite demander la permission à un juge d'aller en appel,
et on lui accordait la permission d'aller en appel et, finalement, il pouvait
se retrouver dans la situation où la Cour provinciale lui dit tout
simplement: "Retournez devant la commission", ou ordonner à la
commission de statuer. C'est-à-dire qu'il revient au point de
départ, alors qu'il a fait tout un cheminement, qu'il a
dépensé une certaine somme d'argent, j'imagine, parce que cela
doit coûter quelque chose. Tout cela pour se faire dire de revenir au
point de départ. C'est un peu jouer avec le citoyen. Nous trouvions que
cela n'avait pas sa raison d'être. On a discuté là-dessus.
Compte tenu qu'on l'avait mis de côté pour permettre aux juristes
et aux personnes-ressources de pouvoir aller vérifier plus
profondément les implications de cet article. Je ne sais pas s'il y a eu
des changements d'idées là-dessus.
M. Garon: Ce n'est pas tout à fait cela. Si on suit votre
raisonnement, vous êtes en train de faire la démonstration que
l'article 21. 7 est nécessaire!
M. Picotte: Je vous dirai que monsieur votre spécialiste
nous a dit, tantôt, que c'était calqué ou copié sur
la loi sur l'accès à l'information, c'est-à-dire les
articles 147 à 154. Or, c'est vrai que c'est emprunté à la
commission d'accès à l'information, sauf l'article 21. 7, alors
qu'à la Commisison d'accès à l'information il n'y a pas
l'article 21. 7. Il n'y a pas cette phraséologie. Là, on l'a. De
toute façon, je voulais souligner cela. Nous sommes prêts à
vous dire qu'en ce qui concerne l'article 21. 7 nous adopterions l'article 21.
7 sur division et nous sommes prêts à adopter l'article 6. 1 au
complet. Mais, avec la mention "sur division" pour l'article 21. 7. Et,
maintenant, on attend l'article 21. Nous en sommes rendus là. Si le
ministre n'est pas assez au fait de ce que Mme la députée de
Johnson veut lui souligner, on pourrait lui permettre...
Le Président (M. Dupré): Attendez un peu. L'article
21. 7 est adopté sur division.
M. Picotte: Sur division. Et l'article 6. 1 est
adopté.
Le Président (M. Dupré): Adopté.
M. Picotte: On pourrait peut-être demander à Mme la
députée de Johnson, quant à attendre l'article 21, qu'elle
se permette d'élaborer sur les cas qu'elle voulait porter à
l'attention du ministre et de la commission. Ce qui ferait autant de temps de
gagné lorsque arrivera l'article 21.
M. le Président, je vous demande humblement de céder la
parole à Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: Ai-je le droit de parole, M. le Président?
M. Picotte: Oui, oui.
Le Président (M. Dupré): J'appelle l'article
21.
M. Picotte: Sans l'avoir, on va écouter. On vous
écoute religieusement.
Mme Juneau: J'attends que M. le président m'ait
donné l'autorisation.
Le Président (M. Dupré): Oui, Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: M. le Président, je souhaiterais, s'il y a
possibilité, que, dans le troisième alinéa de
l'article 21, après le mot "loi", au lieu de dire "avant l'expiration du
délai requis pour qu'il soit réputé conforme à
celle-ci", on dise plutôt, après le mot "loi" toujours, "dans les
trois mois suivant la déclaration mentionnée à
l'alinéa 1 du présent article".
Le Président (M. Dupré): Est-ce une
argumentation?
Mme Juneau: C'est un amendement à l'article 21.
M. Picotte: II arrive l'article 21, je pense.
M. Garon: II est seulement à la fin. Je suis d'accord. Si
cela ne vous fait rien, j'aimerais... Continuons avec l'article 21 et je vous
demanderais tantôt de revenir sur l'article 6.
Le Président (M. Dupré): L'article 6. 1?
M. Garon: Non, l'article 6, parce qu'on pense peut-être
bien qu'il y a des délais qui sont un peu longs. Je vous en
reparlerai.
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Si je continue avec l'argumentation... La raison pour
laquelle que je vous demande cela, c'est qu'étant donné
que...
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Johnson, avant d'argumenter sur votre amendement,
avez-vous votre amendement?
Mme Juneau: Oui, je l'ai, mais je n'ai pas...
M. Picotte: M. le Président, maintenant qu'on a l'article
21 est-ce que le ministre
pourrait lire l'article 21 pour les besoins de la commission? S'il y a
des amendements à apporter, je pense qu'on va voir plus clair.
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: M. le ministre, lisez-nous donc l'article 21.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre,
lisez donc l'article 21.
M. Garon: Si vous voulez, je vais regarder mes deux textes
tranquillement pour voir si l'article est correct avant de vous le lire. Dans
ces articles, il y a toutes sortes de dates...
Le diable à quatre...
M. Picotte: Oui, c'est cela. Avec des juristes comme cela, il
faut tout surveiller.
M. Garon: C'est pour cela que vous avez choisi un chef qui est
avocat.
M. Picotte: Ah oui.
M. Garon: Celui qui est assis à côté de lui
est avocat aussi, Gérard D.
Le Président (M. Dupré): C'est à l'article
21?
M. Garon: C'est un amendement.
Le Président (M. Dupré): Ce ne sont pas les bonnes
lunettes.
M. Garon: "... une construction à l'égard duquel...
". Il s'accorde avec "lotissement" ou "construction"?
Une voix: Je pense qu'il s'accorde avec le dernier mot.
Le Président (M. Dupré): La séance est
suspendue pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 20)
(Reprise à 22 h Al)
Le Président (M. Dupré): À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission reprend ses travaux.
M. Garon: L'article 21 a pour objet, comme vous l'avez vu,
d'essayer de faire une revue complète par rapport aux
déclarations qui ont été faites en vertu de la loi, soit
des déclarations par des avis écrits ou encore, même en
l'absence de déclarations, si des gestes ont été
posés ou s'il n'y a pas eu de réaction de la commission dans
certains délais; dans le cas où il n'y pas eu d'écrit, le
délai est plus long. Alors, ce qu'on fait, au fond, dans ce projet, on
dit: Avant le 1er janvier 1983, le lotissement au moyen du dépôt
d'un plan et livre de renvoi ou la construction est réputé avoir
été fait en conformité avec la loi - le lotissement au
moyen..., il manque quelque chose là. Dans le cas d'une
déclaration reçue avant le 1er janvier 1983, le lotissement au
moyen du dépôt d'un plan et livre de renvoi ou une
construction...
M. Brière: Ou la construction, ce sont deux termes, deux
cas.
M. Garon: C'est l'accent grave, il faut enlever l'accent grave;
s'il n'y en a pas, cela change toute la phrase. Le lotissement au moyen du
dépôt d'un plan et livre de renvoi ou la construction est
réputé avoir été fait en conformité avec la
présente loi, à compter de la date d'entrée en vigueur du
présent article. Cela veut dire, au fond, que pour tous les cas avant le
1er janvier 1983 on considère que, si la commission n'est pas
intervenue, n'a pas envoyé d'avis ou n'a pas émis d'ordonnance,
ou n'a pas contesté d'une façon ou d'une autre la
déclaration, il y a non seulement présomption mais c'est
réputé valide. Maintenant, cela ne peut plus être remis en
cause, les titres sont clairs et il ne restera pas d'insécurité
juridique pour des gens, en disant: La sécurité juridique va
demeurer en permanence. Cela règle le cas jusqu'à janvier
1983.
Entre le 1er janvier 1983 et la date d'entrée en vigueur du
présent article, le lotissement ou la construction est
réputé avoir été fait en conformité avec la
présente loi lorsqu'il s'est écoulé plus d'un an depuis
l'entrée en vigueur de la loi. Au fond, pour vérifier, 1983,
1984, 1985, on se donne un an à partir de l'entrée en vigueur de
la loi. Ce qui veut dire... "Dans le cas d'une aliénation, d'un
lotissement ou d'une construction ou d'une utilisation à une fin autre
que l'agriculture à l'égard de laquelle la présente loi ne
prescrit pas l'obligation de produire une telle déclaration, la
présomption prévue par le présent alinéa existe
lorsqu'il s'est écoulé plus de cinq ans à compter de la
date de l'enregistrement de l'acte d'aliénation, d'un lotissement ou,
dans le cas d'une construction, à compter de la date du premier compte
de taxe municipale expédié à l'égard de cette
construction. " On dit, à ce moment-là, qu'il n'y a pas eu de
déclaration. On laisse écouler cinq ans. Si personne ne s'en est
aperçu, si personne ne s'est plaint, s'il n'y a pas eu d'avis à
la commission, cela n'a pas dû déranger tellement, puisque
personne n'a contesté cette affaire. Alors...
Le Président (M. Dupré): J'ai besoin d'un
renseignement, M. le ministre. Vous
avez dit "par le présent alinéa" alors que c'est le
"premier".
M. Garon: Peut-être, d'accord. Maintenant, à
l'avenir - c'est une amélioration considérable de la loi que cet
article -la commission, qui a reçu une déclaration qui est
prévue par l'article 32 et par l'article 33, aura trois mois pour
réagir. S'il s'écoule plus de trois mois depuis la date de
réception de la déclaration de la commission et que la commission
n'ait pas réagi d'une façon ou de l'autre pour dire que l'acte
n'est pas conforme, qu'il ne correspond pas à ce qui est permis par la
loi, et qu'elle ne pose pas de geste par rapport à cet acte, à ce
moment, après l'écoulement de trois mois, la personne pourra
considérer que son titre est présumé valide et conforme
à la présente loi.
Évidemment, tout ça doit être fait au plein jour. Il
ne s'agit pas de régulariser des cas de fraude. C'est pourquoi il y a
une dernière disposition du présent article. Il ne s'applique pas
en cas de fraude. Il ne s'applique pas non plus à un lotissement, une
construction, une aliénation lorsque la commission a avisé la
personne qui l'a effectué de sa non conformité avec la
présente loi avant l'expiration du délai requis pour qu'il soit
réputé conforme à celle-ci.
La commission devra réagir dans une période de temps, et
nous avons voulu présenter cet amendement pour une plus grande
sécurité des titres. Après avoir discuté longuement
avec les gens du Barreau et ta Chambre des notaires, on a pensé que ces
dispositions donneraient une plus grande sécurité.
Évidemment, il faut penser aussi qu'il s'agit de milliers de
demandes par année, de milliers de déclarations par
année.. Il fallait que tranquillement le mécanisme se mette en
place. Maintenant, c'est pour cela qu'on pense que, dans l'espace d'un an,
à partir de l'adoption de cette loi, tous les cas seront
régularisés. Ce qui veut dire qu'après cela on
fonctionnera normalement et, en même temps, dans un délai de trois
mois, à partir aussi des nouvelles demandes qui vont venir après
l'adoption de la loi.
Pour la sécurité des titres, c'est une amélioration
considérable. Cela va aussi demander un effort important de la
commission pour immédiatement... Il faut dire qu'avec le temps il y a
des instruments qui sont donnés. Maintenant, on parle de photos
aériennes à tous les cinq ans par la commission avec d'autres
ministères. Les moyens de contrôle sont plus sophistiqués,
et il est possible d'améliorer la loi dans ce sens avec ces
dispositions. Maintenant, il est évident que, dans les cas de gens qui
ont contrevenu è la loi, dans les cas ou la commission est intervenue,
où ils sont allés devant les tribunaux, où les tribunaux
ont pris des décisions, la loi n'a pas pour but d'intervenir.
Simplement, on ne veut pas arriver, à un moment donné, avec un
genre de loi des trois chaînes où, après des dizaines et
des dizaines d'années, personne n'a réagi, et ta loi s'est
appliquée au cours de ces années même si personne ne s'en
est préoccupé.
De cette façon, il ne restera pas dans le décor de cas qui
auront été pendant plusieurs années non traités,
pour après cela subir une action, à un moment donné, alors
que des personnes auraient pu croire qu'elles agissaient conformément
è la loi.
Le Président (M. Dupré): Avant de vous donner la
parole, M. te député de Huntingdon, j'ai reçu un
sous-amendement de Mme la députée de Johnson, qui se lit comme
suit: Au troisième alinéa, à l'avant-dernière
ligne, après le mot "loi" biffer "avant l'expiration du délai
requis pour qu'il soit réputé conforme à celle-ci" et
remplacer par les mots "dans les trois mois suivant la déclaration
mentionnée à l'alinéa 1 du présent article".
Mme Juneau: Si vous me permettez...
Le Président (M. Dupré): C'est un
sous-amendement.
Mme Juneau:... c'est que cet amendement allait avec l'article,
tel que rédigé dans le projet de loi. On n'avait pas eu, quand
j'ai fait mon amendement, l'amendement que le ministre vient de nous
présenter. C'est le même sous-amendement qui s'appliquerait au
troisième paragraphe; après le mot "loi", biffer "à
compter du (insérer ici la date d'entrée en vigueur du
présent article). " Ce à quoi je veux en venir, c'est que tous
les cas qui sont restés en suspens depuis la mise en vigueur de la loi
dans notre coin, en Estrie - c'était au mois de juin 1980 - et tous les
cas qui sont restés en suspens et pour lesquels il y a eu un avis de
démolition un an après avoir été construits, c'est
à ceux-là que je pense. Le ministre vient de dire que les
personnes qui n'ont pas eu de réponse après trois mois peuvent
juger que leur titre est présumé valide. Pourquoi ceux qui vont
être soumis à ta loi 44, après trois mois, vont-ils avoir
une sécurité de construire tandis que ceux qui sont avant
l'adoption de la loi 44, ceux qui ont eu un avis de démolition, vont
être obligés de démolir? Un an, treize mois ou quinze mois
après avoir été construits, ils n'avaient pas eu un mot.
Ils avaient fait une déclaration de droit à la commission, ils
avaient reçu un accusé de réception, mais ils n'avaient
pas eu l'autorisation ou le refus de la commission. Je pense à tous ces
cas qui sont en suspens. Je souhaiterais, si mon amendement n'est pas conforme,
qu'on me
propose autre chose, mais je voudrais que dans l'amendement à
l'article 21 on puisse inclure tous les cas qui sont en suspens et qui ont
devant eux un avis de démolition, qu'ils aient reçu cela un an,
quinze mois ou n'importe quand après avoir été construits.
C'est tout ce que je veux.
Le Président (M. Dupré): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 54)
(Reprise à 23 heures)
Le Président (M. Dupré): À l'ordre!
Après le mot "loi" biffer "à compter du (insérer ici la
date de l'entrée en vigueur du présent article)" et remplacer par
"les trois mois suivant la déclaration mentionnée à
l'alinéa 1 du présent article".
J'aimerais entendre les membres de la commission avant de me prononcer
là-dessus.
Mme Juneau: Est-ce que mon amendement est recevable, M. le
Président?
Le Président (M. Dupré): Je vais attendre...
Une voix: II veut se faire éclairer.
Le Président (M. Dupré): Avant, je veux me faire
éclairer par les gens de la commission.
M. Picotte: On va regarder cela.
Mme Juneau: En attendant qu'ils vous éclairent, M. le
Président, est-ce que je pourrais dire au ministre pour qu'il puisse
savoir... Parce qu'il me semble que j'ai entendu dire, tout à l'heure,
qu'il y avait eu un jugement et que celui-ci avait été rendu
contre la personne dont je parle. Je dois vous dire que le jugement a
été rendu le 25 octobre 1983 et que le juge avait
recommandé à la commission d'accorder l'autorisation, dans le cas
dont je parle. Le ministre était resté sous l'impression que le
juge lui avait dit qu'il n'était pas conforme, et ce n'est pas exact. Je
ne voudrais pas que vous soyez induit en erreur, M. le ministre.
M. Garon: Actuellement, il y a une décision des tribunaux.
Apparemment, il y a une demande pendante devant la commission pour ce cas. Je
ne peux pas régler des affaires comme cela en commission
parlementaire.
Mme Juneau: Si mon gars a été devant le juge, cela
ne veut pas nécessairement dire que tous ceux qui ont subi la même
chose que lui ont été devant le juge. Je ne défends pas
seulement mon commettant, je défends toutes les personnes au
Québec qui, après un an, quatroze ou quinze mois, ont reçu
de la commission un avis de démolition quand ils s'étaient
construit après trois ou quatre mois d'avis è la commission, en
déclarant leurs droits acquis. Ils avaient eu un accusé de
réception et pas autre chose. Quatorze, quinze ou seize mois
après, ils ont reçu un avis de démolition. Je trouve
inacceptable qu'on fasse des choses comme cela. Je voudrais profiter de la
chance que j'ai maintenant, essayer d'entrer tous ces cas, qui ont vécu
une situation difficile et qui la vivent encore. Si, d'après la loi 44,
on aide les personnes en disant qu'au bout de trois mois, comme vous l'avez dit
tout à l'heure, votre titre est présumé valide...
M. Garon: Non, non.
Mme Juneau:... è ce moment-là, que ceux qui ont
construit avant aient la même chance qu'eux.
M. Garon: Cela n'entre pas...
Le Président (M. Dupré): Sur la
recevabilité, s'il vous plaît.
M. Garon:... dans ce cas-là. Ici, on est dans le cas des
délais. Tandis que, dans le cas des ordonnances, on en a traité
à l'article 20. Il y a un délai de deux ans: "Pourvu qu'il ne se
soit pas écoulé plus de deux ans depuis la signification de
l'ordonnance. " Même quand vous dites douze ou treize mois, la loi va le
permettre encore à la commission en dedans de deux ans. Parce que, dans
le cas des ordonnances, les délais nécessaires sont plus longs.
Il y a eu plusieurs représentations. Mais là, il s'agit des cas
de droits acquis, c'est une autre affaire. L'écoulement du temps va
permettre, s'il n'y a pas eu de réaction de la part de la commission...
Mais, quand la commission a réagi, s'il y a une décision des
tribunaux, on ne peut pas intervenir là-dedans.
Mme Juneau: Ne perdez pas de vue que la décision des
tribunaux était dans le sens que la commission autorise.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Picotte: Merci, M. le Président. Sur la
recevabilité, à mon humble avis, si je regarde l'article 197 de
notre règlement qui dit ceci: "Les amendements doivent concerner le
même sujet que la motion, ne peuvent aller à l'encontre de son
principe, ils ne visent qu'à retrancher, à ajouter ou à
remplacer des mots. " Si je regarde l'amendement de Mme la
députée de Johnson, je
pense que c'est exactement ce qu'elle fait, c'est-à-dire qu'elle
retranche, ou ajoute ou remplace des mots; à ce moment-là, il me
semble que c'est recevable, l'amendement tel que présenté, compte
tenu de l'article 197. Dans sa forme, à mon avis, ce serait recevable.
Sauf que pour régler le litige de madame, j'imagine qu'il faudrait qu'on
demande au ministre si, dans les cas particuliers dont madame fait mention,
puisqu'on en parle dans la loi, il pourrait, à la place, nous donner une
garantie selon laquelle, dans la loi que nous allons adopter, ces cas sont
inclus et, s'ils ne sont pas compris, qu'on ajoute peut-être un article
pour faire en sorte qu'ils le soient... Mais, à ce moment, on ne
pourrait pas présenter indéfiniment des articles, si le ministre
n'a pas la volonté de régler ces cas plus particulièrement
en y apportant un amendement ou, s'il n'a pas besoin d'amendement, si quelqu'un
nous dit à quel endroit ou de quelle façon cela peut se
régler, mais pour avoir une certitude. C'est dans ce sens que je
l'interprète. Mais, l'amendement me semble recevable à cause de
l'article 197.
M. Garon: C'est-à-dire que non. Un amendement ne peut pas
venir briser toute l'économie d'un article. Vous avez un article qui dit
comment cela va se passer entre le début de la loi et le 1er janvier
1983, entre le 1er janvier 1983 et la date de l'adoption de la loi. Les
délais prévus dans cet article seront complètement
incohérents par rapport à ce qui est prévu dans l'article.
On ne peut pas faire cela dans un article de loi. À ce moment,
déménageons à Haïti. Disons que les lois sont faites
n'importe comment. Il y a tout un cadre dans cette loi. Avant 1983, on dit:
Parfait, on oublie et, maintenant, c'est réputé conforme. Mais,
entre 1983 et aujourd'hui, on donne un an à la commission pour finir de
voir les cas de 1983, 1984 et 1985. En même temps, pour les nouveaux cas,
on dit: Maintenant, faites-le dans le délai de trois mois.
Le cas en instance, dont parle la députée de Johnson, est
un cas où quelqu'un a eu une ordonnance, serait apparemment allé
devant le tribunal et le tribunal lui aurait dit qu'il n'avait pas de droit
acquis, qu'il a déclaré un droit acquis qu'il n'en avait pas. Il
lui aurait apparemment dit: J'aime bien votre cas, votre cas est bien
sympathique, mais allez donc devant la commission lui demander qu'elle vous
autorise, en espérant qu'elle va vous autoriser.
Je ne peux pas, en administrant une loi comme ministre, commencer
à dire: Vos cas sont sympathiques et, quand c'est sympathique,
m'impliquer là-dedans. Normalement, une loi est faite; la loi est ou
n'est pas là. Si on ne veut pas de loi, on ne fait pas de loi. S'il y a
une loi, tout le monde est égal devant la loi. Maintenant, on essaie
d'améliorer la loi en faisant en sorte qu'après des
périodes d'écoulement de temps, la commission doive réagir
et donner une opinion là-dessus.
Je vous ferai remarquer une chose. Dans les droits acquis, ce sera
à peu près le seul organisme qui fera cela. Il y a des cas de
droits acquis, dans le droit municipal, partout. Personne ne vous dit si vos
droits acquis sont conformes ou non. Vous les exercez et, si vous n'avez pas de
droits et que vous les exercez, vous payez pour. C'est comme cela dans tout le
droit. On aura cela pour la première fois dans un organisme, on
reconnaîtra, après l'écoulement du temps, que les titres
sont conformes, même s'ils ne le sont pas ou si on n'a pas agi dans une
période de temps. Mais, dans le reste du droit, je ne cannais pas
d'exemple. En connaissez-vous? Je n'en connais pas. La loi sera la loi la plus
souple qui existe.
M. Picotte: Oui, mais...
M. Garon: Oui, mais à ce point de vue.
M. Picotte: M. le Président, c'est pour cela que je
voulais souligner. Je ne voulais pas aller sur le fond. Le ministre nous parle
sur le fond. Je ne veux pas aller sur le fond. Je vous parle uniquement de la
recevabilité. Probablement que sur le fond, je serais d'accord avec le
ministre, je ne le sais pas, mais sur le plan de la recevabilité
proprement dite, à mon avis, c'est recevable. Maintenant, disposons de
l'amendement si, effectivement... Mais, sur le fond, c'est une autre paire de
manches. On peut engager une discussion là-dessus, on peut apporter les
arguments que le ministre donne, et cela peut être valable d'une certaine
façon. Mais, sur le plan de la forme et de l'amendement, à mon
avis, cela ne change rien, sauf que cela vient modifier des dates, et le
règlement nous permet cela. Â ce moment, si on n'est pas d'accord
avec la modification des dates et le changement des mots, on prend un vote
autour de la table et on bat cet amendement.
M. Garon: Et après, on vote.
M. Picotte: C'est à cela qu'on est confronté, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): Avant d'appeler le vote,
j'aimerais savoir de Me Brière s'il y a des prescriptions
d'ordonnance?
M. Brière: C'est l'article 20 qui pourvoit à cela.
C'est deux ans, tel qu'amendé évidemment. II y a un amendement
qui portait là-dessus exactement...
M. Garon: II n'y avait pas de délai avant. On
ramène cela à deux ans.
M. Brière: Une ordonnance pour laquelle on ne s'est pas
adressé à la Cour supérieure...
Le Président (M. Dupré): Anciennement, il n'y en
avait pas.
M. Brière: Non, on l'introduit justement pour
éviter ce type de problème.
M. Garon: Et même là, on dit que le délai est
de deux ans. Ce n'est pas onze mois, douze mois, treize mois, deux ans.
M. Picotte: Sur le fond, probablement que j'en viendrais à
l'argument du ministre, mais je dis que, sur la forme, par exemple...
Le Président (M. Dupré): J'accepte. Je
reçois l'amendement de Mme Juneau.
M. Picotte: Effectivement et, débattons-en.
Le Président (M. Dupré): Maintenant, discussion sur
le sous-amendement. Mme Juneau.
Mme Juneau: Je suis en train de réviser mon dossier pour
regarder la décision du juge. Je l'ai mais je n'ai pas encore
trouvé l'endroit pour montrer au ministre ce qui en était du
jugement du juge Péloquin sur la cause. Mais ce n'est pas
là-dessus que je voulais intervenir, ce n'est pas sur le jugement d'un
juge ou quoi que ce soit d'autre. C'était simplement dans le cas de
toutes les personnes qui étaient prises avec cette ordonnance et c'est
pour mon cas personnel. C'est pour cela que je veux le faire valoir. Je ne veux
pas me battre avec le ministre sur une question de jugement de cour pour une
personne. C'est de faire dévier la situation que je suis en train
d'expliquer. Ce que je veux faire, je l'ai dit clairement tout à
l'heure, c'est d'aider tous ceux qui sont pris avec le problème de
démolition, un an ou plus après la construction, sans qu'il y ait
eu d'avis de ne pas construire. C'est justement cela. Ce n'est pas de l'avis de
la cour que je veux débattre, sacrifice!
M. Picotte: Autrement dit, M. le Président, je pense que
Mme la députée de Johnson voudrait légaliser...
Une voix: C'est enregistré... c'est parlementaire...
M. Picotte:... tous ceux... Par un amendement, elle voudrait
légaliser tous ceux qui, effectivement, antérieurement à
ce dont on parle comme délai, sont aux prises avec des problèmes
et qui vont être en suspens, j'imagine. La loi que nous sommes en train
d'adopter ne viendra pas corriger tous les problèmes qui sont en
suspens. Il vont continuer de rester en suspens pour combien de temps? Je ne
sais pas.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Bourassa.
M. Laplante: M. le Président, je ne sais pas si M. le
ministre pourrait ajouter un article. Je ne sais pas comment il pourrait faire
cela. Mais, quel est le cas en haut de deux ans qui pourrait faire
l'objet...
Le Président (M. Dupré): M. le
député, on parle du sous-amendement.
M. Laplante: Oui, oui, là-dessus. Écoutez, on ne
s'enfargera pas dans les fleurs du tapis. C'est pour essayer d'en arriver
à une entente. Mais les cas qui excèdent deux ans pourraient
faire l'objet d'une nouvelle révision à la commission. Est-ce que
cela pourrait se faire?
M. Garon: Ce n'est pas cela le problème.
M. Laplante: Cela aiderait peut-être à
résoudre le problème. Les cas qui sont devant les tribunaux, on
ne peut pas y toucher, on n'y touche pas, mais ceux qui ne sont pas
allés devant le tribunal, actuellement, pourraient faire l'objet d'une
nouvelle révision à la commission.
M. Garon: On fait même mieux que cela. On dit: Si cela n'a
pas eu lieu dans un tel délai, c'est prescrit, on n'a plus de recours
contre eux.
M. Laplante: Ah! II n'y en a plus. M. Garon:
Pardon?
M. Picotte: Si vous dites que vous faites mieux que cela, est-ce
que cela veut dire que le cas que madame apporte et d'autres cas, mais
celui-là en particulier, se trouve réglé?
M. Garon: Le cas de madame est allé devant les tribunaux.
Le jugement a été rendu. Le juge lui-même ne pouvait pas
l'accepter, c'est contre la loi. II n'y a pas de droit acquis. La personne a
construit apparemment sans droit acquis. Alors, à moins qu'on dise: Que
tu aies des droits acquis ou que tu n'en aies pas, ce n'est pas pareil, c'est
pareil. Tu construis ou tu ne construis pas. Cela n'a pas d'importance. Mais
là, qu'est-ce que vous voulez? La personne a construit alors qu'elle
n'avait pas de droit acquis. Le juge l'a dit. Mais, il a
dit, c'est sympathique votre affaire. Allez donc devant la commission et
j'espère que vous allez gagner et qu'ils vont vous autoriser. Qu'est-ce
que vous voulez qu'on fasse?
Une voix: Arthabaska.
Une voix: M. le Président...
M. Garon: II y a une demande pendante devant la
commission. Je ne peux pas commencer à dire: La commission devrait faire
ceci, devrait faire cela.
Mme Juneau: La demande de révision est datée du 24
avril 1984. Cela fait quinze mois et nous n'avons pas eu de réponse
encore.
Le Président (M. Dupré): S'il vous plaît,
à l'ordre!
M. Brière: L'ordonnance de démolition est prescrite
parce qu'elle date de 1982.
M. Garon: Ah ça, je le savais pas. Bien là,
l'ordonnance...
Le Président (M. Dupré): S'il n'y a pas d'autres
intervenants, on va passer au vote.
Une voix: Allons-y pour en finir.
Le Président (M. Dupré): M. le député
d'Arthabaska.
M. Garon: L'ordonnance de démolition a plus de deux ans,
apparemment. Quand notre loi va être adoptée, les ordonnances qui
auront plus de deux ans.... On dit: Pourvu qu'il ne se soit pas
écoulé plus de deux ans depuis la signification de l'ordonnance.
Si la signification de l'ordonnance a plus de deux ans... C'est cela qui est
dit dans ce qu'on vient d'adopter à l'article 20. (23 h 15)
M. Picotte: Cela va régler le cas.
M. Garon: Bien non!
M. Brière: C'est parce qu'il y a une nouvelle demande qui
est pendante devant la commission. Cela ne règle pas le cas.
M. Baril (Arthabaska): Il y a un jugement de la Cour
supérieure qui dit que l'on n'a pas le droit...
Le Président (M. Dupré): II va être trop
tard. Elle est trop loin. Elle n'entre pas dans les deux ans.
M. Picotte: On peut essayer cela comme ça.
Le Président (M. Dupré): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: (Arthabaska): Juste une question d'information. Les
conséquences d'un amendement semblable, si déjà des
citoyens ou des citoyennes se sont conformés à une ordonnance de
la commission dans le passé, admettons qu'on légaliserait cela,
qu'est-ce qui arriverait des gens qui ne se sont pas conformés à
une ordonnance de la commission? Est-ce qu'ils auraient des recours contre la
commission? Je ne sais pas. C'est quoi?
Mme Juneau: Est-ce qu'il y en a des cas?
M. Baril: Ce serait quoi, les conséquences? Il doit y en
avoir des conséquences.
M. Houde: Est-ce qu'on peut savoir combien de maisons ont
été défaites par application de la loi? Est-ce qu'il y en
a qui ont été défaites dans le Québec?
Mme Juneau: Est-ce qu'il y en a qui ont été
démolies?
M. Houde: Oui.
M. Garon: II y a déjà eu une aréna qui
était à moitié construite.
M. Houde: Et des maisons des résidences
privées?
M. Garon: On n'a pas fait le décompte.
M. Houde: Vous pourriez nous le dire peut-être, si vous
voulez le demander?
M. Picotte: II y en a eu dans la Beauce.
M. Garon: II y en a quelques-unes. Vous savez, que l'action de
démolition dans le zonage, c'est une vraie loi municipale. Cela arrive
dans une municipalité chaque fois que quelqu'un fait une
construction...
M. Houde: Une municipalité, c'est correct.
M. Garon: Dans une municipalité, c'est correct.
M. Houde: Non, ce n'est pas ça. Excusez-moi, M. le
Président...
M. Garon: C'est justement, quand c'est la protection du
territoire agricole, cela ne fait rien.
M. Houde: Ce que je veux dire, c'est
que ce n'est pas la municipalité qui est ici ce soir. C'est la
protection du territoire agricole.
M. Garon: Oui, mais l'action démolition, ce n'est pas une
invention qu'on a faite. Dans toute action qui va contre le zonage, la mesure,
c'est l'action démolition. Dans tout le zonage industriel, commercial ou
résidentiel, quand des gens contreviennent au zonage, l'action
régulière qui est inscrite au Code municipal ou dans la Loi sur
les cités et villes, c'est l'action démolition. Cela se fait
régulièrement dans les municipalités, quand quelqu'un
contrevient au zonage.
M. Houde: Je ne veux pas parler de la commission, mou Je veux
savoir combien de maisons ont été défaites. Je ne parle
pas des affaires municipales. Je parle de la protection du territoire agricole,
combien en a-t-on fait défaire? Je ne veux pas blâmer, je veux
savoir.
Le Président (M. Dupré): Combien la commission
a-t-elle pris d'actions en démolition?
M. Houde: Oui.
Mme Juneau: Combien y en a-t-il qui ont été
démolies? II y en a un deux ou trois?
Le Président (M. Dupré): Le vote est
demandé. Un instant! M. le ministre a quelque chose à
ajouter.
M. Garon: II y a une aréna dont je parlais. Ce qui est
arrivé, c'est que la structure a été enlevée et les
gens ont utilisé la "footing" pour faire une grange. Il y a une maison
en construction qui a été défaite et qui a
été utilisée pour transporter ces choses ailleurs. Il est
arrivé dans d'autres cas que les gens ont déplacé leur
maison parce qu'ils étaient dans un endroit où ils n'avaient pas
le droit de se trouver. Récemment, il y a eu deux jugements de la cour
pour ordonner de démolir des maisons. Il y a entre cinq ou dix causes
pendantes devant les tribunaux actuellement.
M. Houde: À ce moment, il n'y a pratiquement rien eu de
démoli? II y a deux trois cas où on a défait,
démoli des maisons jusqu'à maintenant?
M. Dubois: M. le Président...
M. Houde: Ce n'est rien, en fin de compte.
M. Dubois: Je voudrais savoir dans combien de cas il y a eu des
avis de démolition au Québec? Depuis l'entrée en vigueur
de la loi, il y a combien de cas où des avis de démolition ont
été prononcés?
Le Président (M. Dupré): Est-ce que vous avez
besoin de votre réponse pour voter?
M. Dubois: Si on a la réponse, j'aimerais cela l'avoir,
oui. C'est parce que c'est une information que j'aimerais avoir.
Une voix: Ne commencez pas à piaffer d'impatience.
M. Picotte: De toute façon, cela ne réglera pas les
choses.
M. Dubois: Non, mais c'est une information que j'aimerais
avoir.
M. Garon: Des ordonnances pour utilisation non agricole, ce qui
ne veut pas nécessairement dire des maisons, cela peut être toutes
sortes de choses, c'est au nombre de 274.
Mme Juneau: Est-ce qu'ils ont démoli... M. Dubois:
Non, des ordonnances. Mme Juneau: Des ordonnances.
M. Garon: Des ordonnances pour utilisation non agricole.
M. Dubois: Des ordonnances de démolition.
M. Garon: Non. Est-ce que je parle français? Vous avez
juste écouté ce que je dis...
M. Dubois: J'ai demandé le nombre des ordonnances de
démolition.
M. Garon: Des ordonnances pour utilisation à des fins non
agricole, ce n'est pas nécessairement des maisons, cela peut être
toutes sortes de choses. Cela peut être quelqu'un qui ouvre une cour de
rebuts sur une terre, c'est une utilisation non agricole, parce que les
automobiles ne poussent pas dans le champ. Cela peut être un cas.
M. Dubois: J'ai parlé d'ordonnances de
démolition.
M. Garon: Quelle que soit l'utilisation non agricole, c'est 274.
Des coupes d'érablières, 13; lotissement ou morcellement, 174.
Enlèvement de couches arables, 83. Vous voyez que, là-dessus,
c'est cela.
M. Picotte: Vous avez parlé de 174, pour lotissement.
Avez-vous, au lotissement, 174 ordonnances?
M. Garon: C'est 174, pour lotissement ou morcellement.
M. Dubois: Et avis de démolition de construction.
Une voix: Pour morcellement, cela veut dire que...
M. Garon: Je vous l'ai dit tantôt. J'ai répondu
à cela tantôt.
M. Dubois: Non, pour les avis de démolition. Je n'ai pas
dit...
M. Garon: J'ai dit que, pour cela, il y a une ordonnance, elle
s'en va devant le tribunal et, par la suite, il va y avoir un ordre du
tribunal. J'ai dit tantôt qu'il y avait eu deux ordres du tribunal
récemment. Il y en a qui se sont conformés â l'ordonnance,
pour ne pas aller devant le tribunal et ils se sont rendu compte qu'ils
étaient dans l'illégalité, ils ont agi, ils ont
transporté leur maison ailleurs. Ou Il y en a qui ont transformé
et utilisé - ils n'ont pas nécessairement eu cela une fois que la
maison était construite - la "footing" pour faire autre chose, pour
faire une grange ou faire un établissement agricole.
Le Président (M. Dupré): Je procède au vote.
Est-ce qu'il est nécessaire que je lise le sous-amendement?
M. Garon: Plus que ta moitié se sont volontairement
conformés à l'ordonnance après avoir reçu leur
ordonnance. Ils n'ont pas plaidé, ils se sont conformés à
l'ordonnance. Il ne s'agit pas toujours d'une maison, ce sont toutes sortes
d'utilisations non agricoles.
M. Picotte: Rejeté sur division.
Le Président (M. Dupré): Vote. Quels sont ceux qui
sont pour...
Une voix: L'amendement?
Le Président (M. Dupré): le sous-amendement? Quels
sont ceux qui sont contre?
Quels sont ceux qui s'abstiennent?
Rejeté sur division. J'appelle l'article 21. Il y a une couple de
corrections à l'amendement.
M. Garon: "À l'égard desquelles"...
Le Président (M. Dupré): "À l'égard
desquelles" dans la deuxième...
M. Garon: Ligne.
Le Président (M. Dupré):... ligne du premier
paragraphe. L'accent grave sur le "où" du troisième paragraphe
est enlevé.
M. Garon: À la deuxième ligne, l'avant-dernier
mot.
Le Président (M. Dupré): À la
deuxième ligne.
M. Picotte: L'avant-dernier paragraphe, fermer...
Le Président (M. Dupré): "À l'égard
desquelles" à la fin de la deuxième ligne.
M. Picotte: Non, l'avant-dernier paragraphe, il y a des
fermetures de guillemets dont on n'a pas besoin, je pense.
Une voix: À la fin du troisième alinéa.
M. Picotte: À la fin du troisième
alinéa.
M. Garon: Vous avez raison.
M. Picotte: II n'y a pas de guillemets.
Le Président (M. Dupré): II n'y en pas au
début et il n'y en a pas là.
Une voix: Également à la fin du
quatrième.
M. Picotte: À la fin du quatrième aussi, il n'y a
pas de guillemets.
M. Garon: Oui, cela s'est ouvert avec des guillemets.
Le Président (M. Dupré): II n'y en a pas
d'autres.
Une voix: "desquelles".
Le Président (M. Dupré): "desquelles",
deuxième ligne, au féminin pluriel.
M. Picotte: Pourquoi n'enlèverions-nous pas les guillemets
à la fin du quatrième? Il n'y a d'ouverture de guillemets nulle
part.
Une voix: II y en a au début...
Une voix: C'est à la fin du cinquième.
M. Picotte: C'est à la fin du cinquième qu'on ferme
les guillemets.
M. Garon: C'est correct, on va les enlever à la fin du
quatrième.
Le Président (M. Dupré): D'accord, on les
enlève.
M. Picotte: Parfait. Adopté, M. le
Président, tel que corrigé.
Le Président (M. Dupré): L'article 21 est
adopté.
M. Picotte: Vous voulez revenir à l'article 6, M. le
ministre.
M. Garon: Je voudrais revenir à l'article 6 parce qu'on
parlait tantôt avec Me Brière du fait que les gens ont mis des
délais à l'article 6 et je pense qu'ils sont un peu trop longs.
Cela a été fait sur le plan technique. Je pense qu'à
l'article 6, on dit: À l'expiration d'un délai de soixante jours
à la Gazette officielle", je pense que ce serait mieux d'écrire
trente et après cela, que le règlement dans l'article 19.
2...
Le règlement de la commission dans l'article 19. 2 entre en
vigueur après avoir été approuvé avec ou sans
modification du gouvernement le "quinzième" jour plutôt que le
"trentième" jour.
M. Picotte: On coupe de moitié aux deux endroits?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Dupré): On va le
récupérer. Un instant! Il faut absolument que je l'aie en ma
possession.
M. Picotte: Au deuxième paragraphe, quatrième
ligne.
Le Président (M. Dupré): La troisième
ligne.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Dupré): Le quinzième.
M. Garon: Le quinzième jour après sa publication
dans la Gazette officielle. On peut mettre le délai de trente jours en
lettres et le chiffre (30) entre parenthèses.
M. Picotte: Adopté, M. le Président. Je pense qu'il
nous reste le dernier article, 26.
M. Garon: Oui. S'il faut renuméroter cela, ce ne sera pas
drôle.
Le Président (M. Dupré): L'article 26, pour les
besoins de la cause: La présente loi entre en vigueur le jour de sa
sanction.
M. Picotte: Est-ce cela, M. le ministre? La présente loi
entre en vigueur le jour de sa sanction?
M. Garon: C'est ce qu'on a convenu, qu'elle entrait en vigueur
à la date de sa sanction.
Le Président (M. Dupré): Adopté? M.
Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Cela me prendrait une
motion de renumérotation.
M. Garon: On fait la motion de renuméroter.
Le Président (M. Dupré): La motion est
adoptée de renuméroter?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Adopté. Le titre du
projet de loi est-il adopté?
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Dupré): Loi modifiant la Loi sur
la protection du territoire agricole.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Le projet de loi 44, Loi
modifiant la Loi sur la protection du territoire agricole, est-il
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Adopté.
M. Picotte: Tel que modifié.
Le Président (M. Dupré): Tel qu'amendé.
M. Picotte: J'imagine que le secrétaire va
renuméroter lui-même et qu'il va nous présenter cela
demain.
Une voix: Non, ce sont les registres.
M. Picotte: Cela veut dire qu'il faut que ce soit prêt
demain matin pour subir les délais d'attente.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Berthier.
M. Houde: Je veux demander une information au ministre à
l'article 10, parce que le député l'autre jour a posé la
question, mais il n'a pas eu de réponse. Peut-être que le ministre
le sait. En ce qui concerne les travaux d'aqueduc et d'égout dans un
chemin, une municipalité qui a un terrain, pas dans le chemin, mais
à côté du chemin pour une usine d'épuration ou un
aqueduc, est-ce qu'elle peut avoir le droit sans demander l'autorisation
à la protection? Non? Il faut qu'elle demande l'accord, n'est-ce
pas?
M. Garon: Si c'est dans la zone blanche, oui; si c'est dans la
zone agricole» non.
M. Houde: Oui, mais dans la zone agricole, il faut qu'elle le
demande encore?
M. Garon: Oui.
M. Houde: C'est cela, tout à l'heure, la réponse,
on ne l'avait pas eue. Je la repose.
M. Garon: C'est 20 mètres.
M. Houde: Non, dans le chemin, ce n'est pas pareil, l'aqueduc
s'en va dans le chemin.
M. Garon: Une usine d'épuration dans les 20 mètres
dans le chemin, ce ne serait pas le diable.
M. Houde: C'est cela.
M. Garon: On a adopté les 20 mètres, alors, on n'a
pas adopté autre chose.
M. Houde: Ce n'est pas pareil.
M. Boucher: M. le ministre, vous souvenez-vous en 1978 quand on a
adopté l'article 41, vous avez dit à un moment donné
à une question de M. Giasson, dans le temps, il avait dit: "Un instant,
M. le ministre, si l'amendement que vous venez de lire a été
adopté, je pense qu'il ne serait pas mauvais de définir le
service d'utilité publique. " Alors, vous avez dit: "Ce n'est pas
nécessaire. "
M. Garon: En effet.
M. Boucher: Alors, M. Giasson a dit: Ce n'est pas
nécessaire, on définit d'autres termes utilisés dans la
toi. M. Garon: disons qu'on a parlé aux experts en législation.
On a dit: Un service d'utilité publique, c'est tellement évident
que ce n'est pas nécessaire de le définir. Eh bien, si un service
d'aqueduc et d'égout, ce n'est pas évident que c'est un service
d'utilité publique, j'y perds mon latin.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Rivière-du-Loup.
M. Boucher: Quand on dit dans l'article 41 qu'une corporation
municipale, une corporation de comté...
M. Garon: C'est correct, cela.
M. Boucher:... un organisme ou autre... peut, sans l'autorisation
de la commission, utiliser un lot situé dans l'aire retenue pour fins de
contrôle, à des fins municipales ou d'utilité
publique...
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Rivière-du-Loup, en attendant, la commission de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation...
M. Garon: Identifiées par règlement, c'est
là qu'est l'affaire. D'ailleurs, plusieurs services d'utilité
publique sont identifiés par règlement.
Le Président (M. Dupré): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation, ayant rempli...
M. Garon: Vous le mettez dans la loi. M. Houde: C'est important
que...
Le Président (M. Dupré):... son mandat, nous
ajournons sine die.
(Fin de la séance à 23 h 31)