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(Quinze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance ouverte. Je vous rappelle le
mandat de la commission qui est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée des deux
projets de loi suivants: le projet de loi 237, Loi sur la corporation de
l'École polytechnique de Montréal, et le projet de loi 242, Loi
sur la corporation de l'École des hautes études commerciales de
Montréal. M. te secrétaire, pourriez-vous, s'il vous plaît,
nous annoncer les remplacements?
Le Secrétaire: M. Cannon (La Peltrie): remplace M. Trudel
(Bourget).
Le Président (M. Audet): D'accord. M. Rivard, en tant que
parrain, vous êtes déjà membre de la commission. Nous
ferons, en premier lieu, l'étude du projet de loi 237 et, en
deuxième lieu, l'étude du projet de loi 242. Pour ce qui est de
la procédure, on vous a soumis, je pense, une liste d'amendements
concernant le projet de loi 237. Je pense que ce sera l'alternance et tout
cela. C'est cela?
Projet de loi 237
J'inviterais maintenant le parrain du projet de loi 237, M. le
député de Rosemont, à nous présenter les gens
concernés par le projet de loi comme tel. Si vous avez aussi quelques
remarques préliminaires à nous faire, il nous fera plaisir de les
entendre, M. le député.
M. Rivard: Merci, M. le Président. J'inviterais, en
premier lieu, les représentants de l'École polytechnique à
venir s'asseoir auprès de nous. J'aimerais indiquer à cette
commission que c'est à la fois un plaisir et un honneur pour moi
d'être le parrain du projet de loi 237, Loi sur la corporation de
l'École polytechnique de Montréal. C'est un plaisir et un honneur
parce que je suis toujours professeur à l'Université de
Montréal, quoique en congé et - rassurez-vous - sans solde.
On m'a expliqué, à l'École polytechnique - et nous
nous en rendrons compte, j'en suis certain, à la suite des
exposés qui seront faits par les représentants de l'école
- que la dernière fois où on a jeté un regard sur cette
loi, c'était en 1954 ou en 1955. Par conséquent, ce projet de loi
va sans doute répondre à un désir de modernisation et
d'adaptation de la loi aux réalités de 1987. C'est tout ce que
j'avais à dire. J'imagine que M. Bouthillette, le principal de
l'école, va présenter les gens qui l'accompagnent.
Le Président (M. Audet): Permettez-moi de vous souhaiter
la bienvenue. M. le ministre, peut-être auriez-vous quelques remarques
préliminaires à faire à nos invités?
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: Je les ai vus il y a si peu de temps que Je n'ai pas
beaucoup de nouveau à leur dire, parce que je les vois souvent, à
part cela. Il m'arrive assez souvent d'aller à l'École
polytechnique où je suis toujours l'objet d'une réception non
seulement courtoise, mais amicale. Ma dernière visite fut à
l'occasion de l'inauguration de la semaine des sciences. Je constate que,
chaque fois que j'ai affaire à Polytechnique, le président de la
corporation, M. Bouthillette, avec ses collaborateurs, en particulier, le
directeur général, M. Doré, sont d'un empressement et
d'une courtoisie exemplaires.
Il y a déjà plus d'un an que j'avais été
saisi, par la direction de Polytechnique, de ce besoin de modernisation de la
charte constitutive de l'École polytechnique. Depuis cette rencontre que
nous avions eue, je pense, au début de l'année 1986, nous avons
eu l'occasion de travailler en collaboration avec la direction de
Polytechnique. Nos fonctionnaires se sont mis au travail avec la direction et
les conseillers juridiques de l'École polytechnique. Je pense qu'ils en
sont venus à des accords sur tous les points qui sont maintenant
incorporés dans le projet de loi. Il y avait également le
concours de l'Université de Montréal qui est important pour une
charte comme celle-ci vu l'affiliation de l'École polytechnique à
l'Université de Montréal.
A ce point de vue, je crois que nous aurons un témoignage,
tantôt, nous indiquant que tous les soucis qu'on pourrait avoir
reçoivent une réponse fort satisfaisante autant pour
l'Université de Montréal que pour l'École polytechnique et
pour le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science.
Par conséquent, nous aborderons l'examen du projet de loi dans le
même esprit qu'il nous a été soumis à diverses
étapes et, s'il y a moyen de le bonifier davantage à la
lumière des témoignages que nous entendrons et des explications
qui nous seront fournies, nous serons très disposés à le
faire. Nous n'avons pas de préjugé là-dessus. Par
conséquent, nous écouterons les témoignages qu'on voudra
nous présenter. Notre point de vue de départ est empreint de
sympathie, de bienveillance et même d'approbation.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi, probablement que vous aimeriez
intervenir.
Mme Jeanne L Blackburn
Mme Blackburn: Bien, M. le Président. Brièvement,
pour souhaiter la bienvenue aux gens de Polytechnique. Je ne voudrais pas
reprendre les propos du ministre, mais simplement dire que cela nous fait
plaisir de contribuer, par ce geste, à améliorer, si je peux
ainsi m'exprimer, le fonctionnement de cette grande école au
Québec. Et, sans prendre un engagement formel, j'aimerais,
peut-être, dire à ces gens que, conformément à un
souhait qui a été émis par un autre groupe tantôt,
on devrait pouvoir procéder assez rapidement pour vous permettre d'aller
manger tranquillement. Je vous remercie.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme ta
députée. Alors, j'invite maintenant le procureur du
requérant du projet de loi, Me Michel Benoît. On vous cède
la parole, messieurs. Nous vous écoutons.
Discussion générale
M. Bouthillette (Roland): M. le Président, M. le ministre,
mesdames et messieurs les députés, cela va? Est-ce qu'on
m'entend?
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Bouthillette: J'ai le plaisir de vous présenter la
délégation de l'École polytechnique et, au risque de
manquer au protocole, mais surtout pour des fins de compréhension et
pour permettre à tout le monde de se retrouver plus facilement, je pars
de ma gauche pour aller vers ma droite: alors, M. Etienne Gagnon, le
président de l'Association des étudiants de l'école
polytechnique; M. Jean Rousselet, de l'Association... On n'entend pas? J'ai
déjà été professeur, je pourrais parler plus fort,
peut-être.
Le Président (M. Audet): Cela va.
M. Bouthillette: Cela va? Merci. M. Jean Rousselet, de
l'Association des professeurs de l'école; M. Michel L'Espérance,
secrétaire général de l'Université de
Montréal; à ma droite, M. André Bazergui, président
de l'Association des diplômés de l'école; Me Michel
Benoît, notre conseiller juridique, et, tout le monde le connaît,
le directeur de l'école, M. Roland Doré.
M. le Président, je voudrais prendre juste quelques secondes pour
rappeler à tout le monde, ici, des choses que vous savez
peut-être, mais qu'il n'est peut-être pas méchant d'entendre
une autre fois. La charte de l'École polytechnique date de 1955. Nous
avons pensé que, 32 ans plus tard, nous ne vous dérangions pas
trop en y revenant et en faisant quelques petits changements, qui sont
justifiés, d'ailleurs, par le fait que les règlements de la
corporation doivent être acceptés actuellement, dans l'ancienne
charte, par le lieutenant-gouverneur en conseil, ce qui date un peu et manque
d'efficacité en 1987. Nous avons pensé à faire des
modifications à ce sujet. Ensuite, nous avons pensé à
rajeunir la charte, d'une façon générale, parce qu'il faut
bien mettre à jour plusieurs des choses qui sont mentionnées dans
la charte. Finalement, nous en avons profité, bien sur, pour mettre tes
choses les plus Importantes à jour, soit, par exemple, avoir, au sein du
conseil d'administration de l'école, un professeur de façon
officielle dans la charte et...
Le Président (M. Audet): Je m'excuse, mais je me dois de
vous interrompre étant donné qu'on a des problèmes avec
votre micro. Pour le Journal des débats, pourriez-vous changer de place
avec votre voisin, s'il vous plaît?
M. Bouthillette: Je m'excuse, M. le Président. Alors,
j'étais en train de dire que nous en avons profité pour Inscrire,
dans la charte de l'école, un représentant des professeurs de
l'école et un représentant des étudiants.
Alors, les démarches ont été entreprises - M. le
ministre le disait tout à l'heure - avec le ministère et toutes
les personnes qui, de près ou de loin, sont Intéressées
à la charte de l'école, avec les fonctionnaires du
ministère. Notre porte-parole était quelqu'un qui s'y connaissait
bien, le directeur de l'école, M. Doré. Avec les
représentants du MESS, on en est arrivés, je pense, à une
solution qu'on trouve, nous, intéressante, correcte à tous les
points de vue et qui a rencontré l'approbation de tous les organismes
concernés, en tant que l'école est concernée surtout:
l'Université de Montréal, l'Association des
diplômés, l'Association des étudiants au premier cycle et
l'Association des étudiants aux deuxième et troisième
cycles. En ce qui concerne l'Association des professeurs, il reste une
divergence dont il sera question tout à l'heure, je suppose. Mais c'est
la seule chose qui, à notre connaissance, pourrait donner lieu à
des discussions. Des ajustements de dernière minute, il y en a
quelques-uns. Apparemment, on en trouve toujours et peut-être que, si on
passait demain, on en trouverait encore, mais en tout cas. Pour le moment, il y
a quelques ajustements à faire qui ont été notés
par notre conseiller juridique, dont vous avez copie, M. le Président,
je pense. Alors, je vous remercie beaucoup et nous vous écoutons,
mesdames et messieurs.
Le Président (M. Audet): Je crois que M. Jean Rousselet,
de l'Association des professeurs de l'École polytechnique, veut nous
dire peut être un petit mot. Il y a entente ici pour cela. Alors, M.
Rousselet.
M. Rousselet (Jean): Merci. Alors, je crois que la charte est
excellente dans son ensemble. Comme le mentionne M. Bouthillette, je crois que
c'est un bon moment pour revoir cette charte. J'aimerais seulement dire qu'il y
a un point sur lequel on n'est pas tout à fait d'accord et qu'on
aimerait voir changé, c'est en ce qui a trait au mode de
nomination du professeur qui sera au conseil d'administration. Ce qui est
prévu présentement au règlement, c'est que ce professeur
soit nommé par te conseil lui-même à la suite d'une
proposition de l'assemblée des professeurs. Ce qu'on aimerait mieux voir
à cet endroit, c'est que les professeurs puissent nommer directement
cette personne, comme le font, d'ailleurs, les étudiants, si vous
regardez le reste de la charte, et comme le fait aussi l'Association des
diplômés de l'école qui nomme directement son
représentant au conseil de direction. Alors, on croit que les
professeurs pourraient très bien, eux aussi, nommer directement leur
représentant plutôt que ce soit le conseil qui le nomme. Alors,
c'est essentiellement le point que je veux apporter.
Si on regarde un peu ce qui se fait dans d'autres organismes
universitaires, par exemple à l'Université de Montréal,
c'est l'assemblée universitaire qui nomme le représentant au
conseil d'administration de l'université. On croit que ce serait quelque
chose de tout à fait raisonnable. On croit que ce serait plus dans
l'ordre, lorsqu'on se compare aux étudiants, aux diplômés,
etc. C'est tout ce que j'avais à dire.
La Président (M. Audet): On vous remercie. De toute
façon, on aura l'occasion d'y revenir pendant l'étude du projet
de loi article par article. On va procéder maintenant à
l'étude et à l'adoption du projet de loi article par article.
Oui, Mme la députée.
Mme Blackburn: Je voudrais seulement avoir quelques explications
par rapport au document que vous nous avez remis: "Projet de modifications". On
a le projet de loi en main. Je voudrais savoir ce que cela vient ajouter au
projet de loi. Par rapport à la charte existante de 1955, même
s'il y a quelques modifications. Je ne suis pas certaine de voir
réapparaître les modifications dans le texte du projet de loi.
À quel document doit-on se référer?
M. Benoît (Michel): Michel Benoît, procureur de
l'École polytechnique. Mme la députée, pour
répondre à votre question, les documents que nous vous avons
remis aujourd'hui, qui sont intitulés "Projet de modifications" et qui
sont dactylographiés, sont des modifications de nature technique que
l'écoie souhaite apporter au projet de loi imprimé qui lui a
été transmis il y a quelques semaines par la Direction de fa
législation. La plupart de ces changements tiennent de la version
anglaise. Ce sont des changements de concordance, notamment, avec la Loi sur
les compagnies à laquelle l'école polytechnique, comme
corporation, est assujettie. Vous avez aussi quelques changements techniques
à la version française, qui tiennent à préciser
certains impairs qui se sont traduits dans la version imprimée du projet
de loi. Nous en avons discuté tout à l'heure avec les gens du
ministère. Il ne semble pas que cela crée de problème.
J'aimerais simplement soumettre à l'attention de la commission que le
changement que nous souhaitions apporter à l'article 18, que vous avez
dans vos documents, ne sera pas nécessaire. (15 h 45)
Le Président (M. Audet): Cela va, Mme la
députée?
Mme Blackburn: Cela va. Si je comprends bien, les modifications
que vous avez apportées sont celles qui sont soulignées.
M. Benoît: C'est cela. Dans les textes que vous avez...
Mme Blackburn: D'accord.
M. Benoît: ...sur chaque page apparaît l'article que
nous souhaitons modifier et sur chaque page vous avez, souligné, le
texte qui se trouve à être modifié par la proposition que
vous avez devant vous.
Mme Blackburn: Très bien.
Le Président (M. Audet): Cela va. Est-ce qu'il y a
d'autres remarques avant que nous procédions à l'appel des
articles du projet de loi? Cela va? M. le ministre, vous n'avez pas d'autres
remarques avant que nous procédions à l'adoption des
articles?
Étude détaillée
Alors, j'appelle maintenant l'article 1. Définitions "Dans la
présente loi et dans les règlements adoptés en vertu de la
présente loi, à moins que le contexte n'impose un sens
différent, les expressions et mots suivants désignent: "1°
"Corporation": la corporation de l'École des hautes études
commerciales de Montréal. "2°...
M. Parent (Sauvé): On prend la loi 237.
Le Président (M. Audet): Je m'excuse, messieurs, je
m'excuse. C'était mal parti. On va respecter l'ordre des choses. Alors,
on revient à l'article 1. "Dans la présente loi et dans les
règlements adoptés en vertu de la présente loi, à
moins que le contexte n'impose un sens différent, les expressions et
mots suivants désignent: "1° "Corporation": la corporation de
l'École polytechnique de Montréal; Cela va? "2" "École":
l'École polytechnique de Montréal: "3° "Conseil": le conseil
d'administration de la corporation de l'École polytechnique de
Montréal;
"4° "Assemblée des professeurs": les professeurs titulaires,
agrégés et adjoints réunis en assemblée
présidée par le directeur de l'école; "5°
"Ingénieur": un membre de l'Ordre des ingénieurs du Québec
Institué en vertu de la Loi sur les Ingénieurs; "6°
"Association des diplômés de Polytechnique": association
constituée en corporation par le chapitre 92 des Lois de 1910 et
amendée par l'arrêté ministériel 3211 du 27 novembre
1942."
M. Rivard: M. le Président, il y aurait un amendement au
troisième paragraphe de cet article dans sa version anglaise: "the board
of management of the Corporation de l'École polytechnique de
Montréal". L'amendement voudrait changer les mots "board of management"
par "board of directors".
Le Président (M. Audet): D'accord, M. le ministre?
M. Ryan: Là, est-ce que nous parions sur l'amendement?
Le Président (M. Audet): Oui. Normalement, nous devons
discuter de l'amendement.
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection sur l'amendement, parce que je
serais disposé à l'adopter. Il n'y a pas de problème.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, est-ce que
c'est nécessaire que je le relise?
M. Ryan: Je ne sais pas si le règlement vous y
contraint.
Le Président (M. Audet): À relire, non. Ce n'est
pas...
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Audet): Cela va.
Mme Blackburn: On peut lire l'article amendé.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: J'aurais une remarque à faire à propos de
l'alinéa 4°. Je pense bien qu'il faudrait qu'on le mette entre
parenthèses tant qu'on n'aura pas réglé le problème
qui a été soulevé par le représentant de
l'Association des professeurs. Il y a deux ou trois endroits, dans le texte,
où il y a un lien direct entre ce qui nous a été
communiqué tantôt et le texte du projet de loi. Par
conséquent, je suggérerais que nous laissions cet article en
suspens tant que nous n'aurons pas réglé tout d'un trait le
problème de la représentation des professeurs.
Le Président (M. Audet): Oui, excusez-mot. Alors, cela va?
Oui, monsieur?
M. Doré (Roland): M. le Président, j'ai compris la
remarque de M. le ministre, mais cependant, il y a un mode de nomination des
professeurs au conseil académique qui implique l'assemblée des
professeurs et je crois que l'Association des professeurs est d'accord avec le
mode de nomination au conseil académique, mais pas au conseil
d'administration et, qu'à ce moment-là, c'est nécessaire
de définir l'assemblée des professeurs, quelle que soit la
décision qui soit prise sur le mode de nomination au conseil, M. le
ministre.
M. Ryan: J'aime mieux le garder en suspens, quand même. On
votera en dernier sur celui-là. Je pense que ce ne sera pas grave. Ceci
pour être bien surs qu'on ne sera pas obligés de revenir sur ce
qu'on aura fait. Et, je prends note de la remarque, cependant,
Le Président (M. Audet): À ce moment-là, on
peut laisser l'article 1 en suspens, quitte à y revenir un peu plus
tard. Mme la députée.
Mme Blackburn: M. le Président, sur le même article,
au sous-article 4°, quoique je sache, par ailleurs, que cela n'existe pas
dans d'autres universités, ici, on a les professeurs titulaires,
agrégés et adjoints". On ne tient pas compte ou on n'y associe
pas les chargés de cours. Est-ce juste? Est-ce que cette question a
été abordée? Peut-être qu'on pourrait aborder la
question à nouveau au moment où l'on disposera de cet article
à la suite des autres. Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Cela va,
Mme Blackburn: Alors, on le laisse en suspens et on l'adoptera
plus tard.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 1 est
laissé en suspens. On y reviendra plus tard et, à ce
moment-là, il ne sera pas nécessaire de répéter
l'amendement qui a été adopté tantôt. Cela va
aller?
La corporation
Alors, l'article 2 maintenant: "L'existence et la succession de
l'École Polytechnique de Montréal, constituée en
corporation par le chapitre 23 des Lois de 1894 dont la charte a
été refondue par le chapitre 127 des Lois de 1954-1955, sont
maintenues et continuées sous le nom de "Corporation de l'École
polytechnique de Montréal"." Est-ce que cela va pour cet article?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté? L'article 2 est
adopté. Article 3: "La corporation a pour objet de dispenser
l'enseignement supérieur et de promouvoir la recherche dans tous les
domaines scientifiques où s'exerce l'activité de
l'ingénieur.
M. Ryan: Un commentaire, M. le Président. Ce sont des
articles de substance. Je pense qu'il faut qu'on les examine attentivement.
Dans ce cas-ci, je crois que le seul changement qu'il y ait avec le texte
actuel, c'est qu'on ajoute le mot "supérieur". C'est signe que cela
avait été assez bien défini il y a plusieurs
années. On n'osera pas toucher à cela.
Le Président (M. Audet): Alors, c'est adopté.
M. Ryan: En ajoutant le mot "supérieur", je pense que cela
va bien, parce que cela permet de distinguer l'enseignement offert par
Polytechnique de celui qui est offert par les collèges. Je ne parle pas
d'une autre institution qui vous intéresse. On la laisse en suspens pour
d'autres débats, mais ici, je pense que cela va bien.
Le Président (M. Audet): Alors, c'est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 3 est adopté.
Article 4: "La corporation est formée des membres de son conseil. "Elle
a son siège social dans la ville de Montréal."
M. Rivard: M. le Président, il y aurait une proposition
d'amendement au deuxième aliéna dans la version anglaise, un
amendement de même nature que le précédent. La version dans
le projet de loi se lit ainsi: The corporate seat of the corporation shall be
located in the City of Montréal". L'amendement voudrait que l'expression
"head office" remplace "corporate seat".
Le Président (M. Audet): D'accord. Cela va pour
l'amendement, Mme la députée?
Mme Blackburn: Oui, cela va.
Le Président {M. Audet): Alors, l'amendement se lirait
comme suit...
Mme Dougherty: Je me demande pourquoi on a changé la
version anglaise comme cela. Ce n'est pas une industrie, ce n'est pas le "head
office" dans le sens de "business".
M. Benoît: Je vous l'ai expliqué tout à
l'heure, M. le Président. Les changements souhaités à la
version anglaise du projet de loi sont nécessaires en raison du fait que
la corporation est assujettie à la deuxième partie de la Loi sur
les compagnies qui, elle, ne fait pas de distinction selon qu'il s'agisse de
corporation sans but lucratif ou non. On y emploie l'expression "head office".
C'est peut-être malheureux, mais, par souci de concordance, on a
cherché à avoir les mêmes expressions dans la charte de
l'école que celle que l'on retrouve dans la loi générale,
la Loi sur les compagnies.
Le Président (M. Audet): Cela va, Mme la
députée?
Mme Blackburn: Cela va.
Le Président (M. Audet): Alors, l'aliéna se lirait
comme suit je vais essayer, si vous le permettez, de ne pas faire trop
ressortir mon accent beauceron et de vous lire cela dans le meilleur anglais
possible The corporate seat of the corporation shall be located in the
city of Montréal". Cela va?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Audet): Maintenant, on enlève "the
head office" et on le remplace par...
M. Rivard: C'est le contraire.
Le Président (M. Audet): Un instant! M. le
député, je vous rappelle à l'ordre, s'il vous plaît.
Vous avez parfaitement raison. Alors, je vais relire l'amendement. L'article
amendé se lirait comme suit: The head office of the corporation shall be
located in the city of Montréal." Cela va? Je vous remercie. Alors,
est-ce nécessaire de relire l'article 4 au complet? Je ne le pense pas,
l'amendement étant fait. Alors, on adopte l'article 4.
Adopté?
L'article 5: "La corporation exerce tous les droits de l'école et
toutes les fonctions nécessaires à son administration et à
son développement." Est-ce qu'il y a des amendements à l'article
5? Cela va? M. le ministre.
M. Ryan: J'en propose l'adoption.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 5 est
adopté. L'article 6 maintenant: "La corporation a tous les pouvoirs
ordinaires des corporations et, sauf incompatibilité avec la
présente loi, les dispositions de la deuxième partie de la Loi
sur les compagnies et celles de la Loi sur les pouvoirs spéciaux des
corporations s'appliquent à la corporation. "La corporation peut en
particulier: "1° acquérir et posséder, par achats, dons, legs
et généralement par tous actes légaux, à titre
gratuit ou onéreux, tous biens meubles et immeubles; "2°
hypothéquer ses biens meubles et im-
meubles, tes aliéner et faire à leur égard tous
actes de propriétaires; "3° recevoir, détenir et administrer
en fidéicommis des biens meubles et immeubles pour toutes fins relevant
des objets de ta corporation. "La corporation n'est pas assujettie à la
Loi sur la mainmorte.'
Alors, à l'article 6, est-ce qu'il y a des amendements?
M. Rivard: Oui, il y a une proposition d'ajout, en somme, d'un
quatrième alinéa qui se lirait comme suit: 'Elle est une
corporation privée aux fins de l'article 763 du Code civil du
Bas-Canada." Est-il nécessaire que je lise le texte anglais? Non?
Merci.
Le Président (M. Audet): Je vous en ferai grâce, M.
le député, parce que, si vous le lisez, on va être
obligé de le relire. Alors, l'amendement proposé... Vous parlez
d'un alinéa 4° à l'article 6.
M. Rivard: L'article 6 comporte trois alinéas. Il
s'agirait d'en ajouter un quatrième: "Elle est une corporation
privée, etc."
Le Président (M. Audet): Cela va? Mme la
députée.
Mme Blackburn: D'abord, une chose, s'il faut en ajouter un
quatrième, il faudrait le noter comme étant un quatrième.
Ce n'est pas indiqué sur la feuille comme étant un
quatrième alinéa, non? (16 heures)
Le Président (M. Audet): C'est un alinéa.
Mme Blackburn: Oui. Il dit qu'il y a trois paragraphes, alors ce
n'est pas un alinéa. C'est le contraire, non? Cela vient s'ajouter au
troisième.
M. Ryan: Non.
Mme Blackburn: Non? C'est un quatrième...
M. Ryan: Non, c'est un quatrième paragraphe.
Mme Blackburn: Donc, si c'est un...
M. Rivard: Je m'excuse, M. le Président, des avocats
derrière moi me disent qu'il s'agit bien d'un quatrième
alinéa. Je suis, comme Mme la députée de Chicoutimi,
parfois très mélangé entre les alinéas et les
paragraphes, mais il s'agit bien d'un quatrième alinéa et non pas
d'une phrase qui serait précédée du chiffre 4.
Mme Blackburn: Bien. Alors, si ce n'est pas un quatrième,
cela vient s'ajouter au troisième.
Une voix: Non.
Mme Blackburn: Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi on
a jugé utile de modifier le projet de loi en introduisant cette
modification?
Le Président (M. Audet): Messieurs.
M. Benoît: Pour répondre à votre question, le
Code civil, à cet article qui ne traite que du pouvoir qu'ont les
corporations de faire des dons, fait la distinction entre les corporations de
nature privée et les corporations de nature publique. Lorsqu'il s'agit
d'une corporation de nature publique, on astreint ta corporation à
l'obligation d'obtenir non seulement le consentement de ses membres, mais aussi
le consentement - et là, je cite le code - "de l'autorité dont
elle dépend", sans préciser de qui il s'agit. Il s'agit,
évidemment, d'une disposition qui est depuis fort longtemps dans le Code
civil.
Dans le cas de l'École polytechnique, on peut se poser la
question s'il s'agit véritablement d'une corporation privée ou
d'une corporation publique et, dans la mesure où on en viendrait
à la conclusion qu'il s'agit d'une corporation publique, il faudrait
s'interroger sérieusement, compte tenu du libellé de sa charte,
sur l'autorité dont elle dépend. Il y a, évidemment, des
dispositions de sa charte qui l'obligent à obtenir certains
consentements de la part du ministre, mais cela n'en fait pas
nécessairement, sur le plan juridique, une corporation qui dépend
d'une autorité précise au gouvernement. En fait, on pourrait
même en venir à la conclusion qu'elle dépend de
l'Assemblée nationale, jusqu'à un certain point. Étant
donné qu'il est fort possible que la corporation veuille faire des dons
et pour éliminer un doute juridique quant à sa nature, uniquement
pour des fins de dons encore une fois, on a cru bon d'ajouter cet alinéa
de façon à préciser que, pour des fins de dons, elle est
une corporation privée. À ce moment-là, elle n'aura
qu'à recueillir le consentement de ses membres pour que le don puisse se
faire validement.
Le Président (M. Audet): Je cède la parole à
M. le ministre.
M. Ryan: Cet amendement nous a été
communiqué à la dernière heure, aujourd'hui, si mes
renseignements sont exacts. Cela pose certains problèmes. Je pense que
M. Benoit vient d'expliquer très bien la nature du problème. Si
l'École polytechnique est une corporation privée, elle n'a pas
besoin d'un article comme celui-là dans sa charte, parce qu'en vertu de
l'article 763 du Code civil elle a le droit de procéder à des
donations. Si elle est une corporation publique, elle a besoin de
l'autorisation de son autorité supérieure qui est le
gouvernement, sous une forme ou sous une autre. Je ne sais pas qui ce serait
exactement, ce n'est peut-être pas suffisamment précisé
dans le projet de loi.
Mais je ne pense pas qu'en ajoutant ceci on éclaire les choses
beaucoup. Quand on le met explicitement, on soulève le problème
suivant: une corporation privée qui reçoit la grosse partie de
son financement de l'État, est-ce qu'elle peut prendre ces fonds et
décider de les donner à différentes fins qu'elle va
définir? Jusqu'où? On fait toujours l'hypothèse
extrême. Si elle peut le faire sans restriction, cela veut dire
qu'à un moment donné elle pourra prendre une majorité des
biens et les transférer ailleurs; c'est inconcevable. Je ne sais pas si
c'est une bonne chose de mettre un amendement comme celui-là. En ne
l'ayant pas, nous fonctionnons avec le postulat que c'est plutôt une
corporation privée. Alors, la corporation peut prendre ses
responsabilités, mais elle est consciente aussi que son financement est
assuré par des fonds publics. Par conséquent, des
problèmes peuvent toujours se poser à un moment où
à l'autre. Il peut sortir un article dans les journaux, à un
moment donné, et le ministre serait bien embêté de
répondre: C'est une corporation privée. Les gens vont dire:
D'où viennent les fonds? Il faudrait bien qu'il prenne action d'une
manière ou d'une autre.
J'ai l'impression qu'il serait peut-être plus prudent de ne pas
ajouter cet amendement, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'on s'entend pour l'oublier, tout simplement?
M. Bouthillette: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Cela va. Vous êtes
prêt à retirer l'amendement? C'est bien cela? Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Normalement, c'est le proposeur qui retire sa
proposition d'amendement. Si vous le permettez, avant qu'il retire sa
proposition d'amendement, je voudrais comprendre, car cela ne m'apparaît
pas banal, ni bénin.
Une voix: J'ai de grandes oreilles.
Mme Blackburn: Vous avez tout intérêt à avoir
de grandes oreilles, mes chers messieurs. Ce que je comprends, c'est que c'est
pour des fins de dons, exclusivement. Je voudrais que vous m'expliquiez un peu
cela, avant de dire qu'on peut mettre de côté l'amendement. On est
en train d'amender une loi qui ne l'a pas été depuis 1955.
J'imagine qu'elle ne reviendra pas devant l'Assemblée nationale avant
encore quelques décennies. Il est intéressant qu'on puisse
s'arrêter sur chacun des éléments. Ce ne doit pas
être simplement par fantaisie que vous avez souhaité un tel
amendement. Voici ce que je voulais comprendre. Je pense, par exemple, à
un transfert d'équipement qui serait désuet pour vous ou plus
utilisé et donné à un collège, est-ce que c'est
considéré comme un don? À quoi pensiez-vous au moment
où vous avez inclus cette modification?
Une voix: M. Doré a des réponses. Le
Président (M. Audet): Allez-y.
M. Doré: Mme la députée, en fait, non, ce
n'était pas spécifiquement à des dons d'équipement
Dans le passé, on a eu des dons des collèges qui ont
été faits à Polytechnique, pas l'inverse. La situation est
très simple. Nous discutons actuellement avec notre association des
diplômés de la possibilité de créer une fondation
qui serait dotée en grande partie par l'Association. Mais,
l'École polytechnique a des petits fonds qui lui ont été
cédés par dotation et qui se montent à 100 000 $. On en
aurait profité pour transférer ces fonds qui sont sous le grand
chapeau, de la Corporation de l'École polytechnique à cette
fondation qui serait une fondation conjointe entre l'association des
diplômés et l'École polytechnique. C'est la raison pour
laquelle on aurait voulu avoir cette précision. Si le ministre nous dit
que de toute façon il n'y a pas de problème, cela me va.
Mme Blackburn: Si je comprends, c'est qu'en l'absence d'un tel
article, vous devrez demander l'autorisation du gouvernement pour faire ce don.
On ne sait pas encore si c'est le gouvernement ou le ministre.
M. Doré: Non.
Le Président (M. Audet): De toute façon, je pense
que les gens sont consentants à ce que l'amendement soit retiré.
Il est inutile d'en débattre. Vous avez peut-être d'autres
commentaires que vous voulez ajouter.
M. Bouthillette: J'interviens, M. le Président, en disant
que nous présumons que M. le ministre et ses successeurs seront d'accord
pour qu'un jour on transfère à la fondation des
diplômés ou à celle de l'École polytechnique une
petite fondation qui nous a été donnée par un
ex-professeur de l'école, M. Louis Bourgoin - M. Ryan se rappelle
certainement le nom et le personnage - qui n'était pas très
riche, mais qui nous a, quand même, laissé 10 000 $. On aimerait
bien pouvoir la transférer sans trop de difficulté. Merci.
Le Président (M. Audet): Merci.
M. Ryan: Dans l'état actuel des choses, suivant
l'interprétation dont je me fais le porte-parole, la corporation peut le
faire. Il y a une marge que nous ne voulons pas définir
irrévocablement. Nous ne voulons pas engager l'avenir d'une façon
qui ne prêterait à aucune contestation. Je fais seulement une
hypothèse. Vous savez ce qui est arrivé dans le domaine des
hô-
pitaux avec les fondations. On ne veut pas prêter flanc à
des choses semblables dans d'autres domaines. Même lorsqu'il s'agira des
rapports financiers tantôt, II y aura peut-être des choses qu'on
pourra discuter pour que tout soit clair. Le principe, c'est la transparence.
Cela étant acquis, je pense qu'Ici, en ne l'ayant pas, vous pouvez le
faire. C'est l'interprétation que nous vous donnons. Évidemment,
l'interprétation d'un ministre, ça vaut ce que ça vaut, il
peut changer demain. Il peut même changer d'opinion le lendemain. Dans le
cas du ministre actuel, cela n'arrive pas trop souvent, du moins d'après
ce que lui disait l'Université Concordia, aujourd'hui.
Il peut arriver qu'avec un changement de titulaire, évidemment,
il y ait des interprétations différentes qui aient cours.
À ce moment-là, vous ferez face au problème, le
gouvernement aussi. Pour l'Instant, je pense qu'il n'y a pas de problème
et je ne voudrais pas avoir l'air de le régler. Cela demanderait de ma
part, à tout le moins, des consultations élaborées avec
les services juridiques du gouvernement. Je ne prendrai pas la
responsabilité, seul, d'entériner une modification comme
celle-là. Mais, si l'on en reste au point où l'on en est, il n'y
a pas de problème.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. Alors,
à l'article 6, ça va pour l'adoption. Étant donné
qu'on a simplement enlevé l'amendement qui avait été
proposé, je dois relire l'article 6 pour adoption. L'article 6 se lirait
comme suit... Est-ce que c'est nécessaire que je... Pour l'article 6,
Mme la députée de Chicoutimi, ça va? M. le ministre?
Mme Blackburn: L'amendement a été
retiré.
Le Président (M. Audet): L'amendement est
retiré.
Mme Blackburn: Adopté, tel que rédigé.
Le Président (M. Audet): Adopté. Pour l'adoption de
l'article 6, ça va?
M. Ryan: Oui, j'en propose l'adoption, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. L'article
6 est adopté. L'article 7: "La corporation peut recevoir des donations
mobilières et immobilières, en nature ou en argent, par voie de
souscriptions, de subventions, de rémunérations, de garanties ou
autrement, de toute personne ou de tout corps public et elle peut organiser des
campagnes de souscriptions publiques." Alors, à l'article 7, est-ce
qu'il y a des amendements?
M. Rivard: Il n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Audet): II n'y a pas d'amendement.
Alors, est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Ryan: Par rapport à l'article qui existe actuellement,
il y a des modifications. On ajoute les mots suivants: "Et elle peut organiser
des campagnes de souscriptions publiques." Je pense que ça, c'est une
très bonne chose. On élargit le champ d'intervention possible de
la corporation et on entérine au plan juridique ce qui existe
déjà au plan des faits, ce qui a déjà donné
lieu, l'an dernier, à une campagne fort réussie. Alors, i! n'y a
pas d'objection de la part du gouvernement.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 7 est-il
adopté?
Mme Blackburn: Adopté. (16 h 15)
Le Président (M. Audet): L'article 7 est adopté.
L'article 8: "Malgré toute disposition législative
générale ou spéciale, inconciliable avec la
présente loi, tout corps public est autorisé à consentir
et à faire à la corporation les donations qu'il juge,
convenables, sans autre formalité qu'une résolution
adoptée à cet effet; dans les cas, où une autorisation
à cet effet est nécessaire en vertu de quelque disposition
législative, cette résolution entre en vigueur dès son
approbation par l'autorité concernée. "Toute donation à la
corporation est réputée acceptée dès que
l'écrit qui la constate est signé par le donateur ou, quant aux
corps publics, dès l'entrée en vigueur de la résolution
qui l'autorise; elle ne peut ensuite être révoquée ou
annulée que du consentement de la corporation, sauf les dispositions des
articles 991 à 1012 du Code civil du Bas-Canada. "Aucune donation
à la corporation ne peut être annulée pour absence de
considération, même si elle est faite à terme, sous forme
de billet à ordre, de chèque, de souscription, de promesse ou
d'engagement quelconque sauf convention à ce contraire entre le donateur
et la corporation. "Malgré l'article 776 du Code civil du Bas-Canada,
toute donation à la corporation peut être faite sous seing
privé."
Est-ce qu'il y a des amendements?
M. Rivard: II n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Audet): Y a-t-it des commentaires?
M. Ryan: Ici encore, M. le Président, on maintient pour
l'essentiel des dispositions déjà existantes, dans la charte
actuelle de l'École polytechnique. On fait des modifications qui
clarifient certaines choses, mais qui ne changent pas vraiment la substance,
sauf au chapitre de la taxation.
Au chapitre de la taxation, l'École polytechnique va suivre le
régime de fiscalité général applicable à des
corporations comme celle-là. En conséquence, II n'y a aucun
problème ici du point de vue du gouvernement.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 8,
adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 9:
Tous les biens de la corporation, meubles et immeubles, sont exempts de
toutes taxes, cotisations et impositions, de quelque nature que ce soit,
dès le jour qu'ils lui appartiennent. "La ville de Montréal est
tenue de fournir en tout temps à la corporation toute l'eau requise pour
l'utilité de celle-ci et pour la protection contre l'incendie. La
corporation doit payer à la ville le prix fixé pour ce service
après entente avec cette dernière. Celle-ci, malgré toutes
dispositions, générales ou spéciales, inconciliables avec
la présente loi, est autorisée aux fins d'une telle entente."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 9?
M. Rivard: II y aurait un amendement au premier alinéa de
la version anglaise. Le premier alinéa, dans le projet de loi, se lit
ainsi: "All the property of the corporation, movable or immovable, shall be
exempt from all taxes, assessments or imposts of any nature whatsoever, from
the day it is acquired by the corporation."
L'amendement voudrait changer, dans la deuxième ligne de ce
premier alinéa, le mot "imposts" par "duties". Je pense que cela va
faire se réjouir M. Shakespeare.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'amendement? Mme la députée, ça va pour l'amendement
proposé?
Mme Blackburn: Ça va pour l'amendement proposé.
Le Président (M. Audet): Alors, je dois relire
l'amendement, Mon secrétaire me fait part que, si c'est adopté,
il n'en voit pas l'utilité. Alors, vous m'épargnerez...
Mme Dougherty: Je voudrais avoir une explication. De quoi
s'agit-il? Quand on dit "impositions", "duties" en anglais, de quoi parle-t-on
ici?
M. Benoît: C'est un terme, Mme la députée et
M. le Président, assez général qui couvre tout... En fait,
c'est un synonyme - c'est plus dans ce sens-là - des mots "cotisations"
et "taxes". Selon les lois fiscales considérées, on emploiera le
terme "impositions" plutôt que le terme "taxes" ou que le terme
"cotisations". Ces trois mots-là ont tous à peu près la
même signification, sauf que, dans certaines lois, on emploiera un mot
plutôt qu'un autre.
Oans la version anglaise, le mot "imposts" est un terme plutôt de
vieil anglais que l'on ne retrouve plus aujourd'hui dans les lois fiscales
modernes. On emploie plutôt le mot "duties". C'est une autre forme
d'Imposition, tout simplement. On croit que le mot "duties" traduit mieux le
mot imposition en français. C'est de la stylistique peut-être,
mais, pour fins d'interprétation, on préfère le mot
"duties".
Le Président (M. Audet): Alors, cela va? L'amendement est
adopté.
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Audet): II n'y a pas d'autre commentaire
avant l'adoption de l'article 9?
Mme Blackburn: M. le Président...
Le Président (M. Audet): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: J'ai cru entendre le ministre nous dire que cet
article venait harmoniser la situation de l'École polytechnique avec
celle existant pour d'autres établissements de même nature.
Qu'est-ce qu'on entend par cela? J'ai essayé de voir la
différence qu'il y avait entre l'article 8 et l'article 9 actuel et cela
me semble assez identique. Non?
M. Ryan: Ce que je disais tantôt, M. le Président,
c'est que l'article 8 correspond à l'article 8 de la charte actuelle
moins les dispositions relatives à la fiscalité qui viennent dans
l'article 9 du nouveau projet, ce n'est pas autre chose.
Mme Blackburn: D'accord. Ce n'est pas sur le contenu, mais
simplement sur la disposition du texte.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 9 amendé,
cela va pour l'adoption?
Mme Blackburn: Cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 9 est adopté.
Article 10: La corporation peut faire des règlements sur: "1° la
conduite des étudiants et l'établissement des frais de
scolarité et autres frais payables par les étudiants; "2° les
conditions d'engagement, de rémunération et de travail du
principal et du directeur ainsi que celles des membres du personnel enseignant
et des membres du personnel non enseignant de l'école; "3°
l'organisation de l'enseignement et de la recherche;
"4° les programmes d'études et les normes disciplinaires et
pédagogiques propres à chaque programme d'études; "5°
la nomenclature des grades, diplômes et certificats universitaires et
l'administration des examens; "6° les critères et les
procédures de nomination et de promotion des professeurs; "7° la
conduite des affaires de la corporation, la régie interne et
généralement tout ce qui peut faciliter l'exécution de la
présente loi." Est-ce qu'il y a des amendements à l'article
10?
M. Rivard: II n'y a pas d'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Audet): II n'y a pas d'amendement. Est-ce
qu'il y a des commentaires? Mme ta députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Est-ce que les gens de Polytechnique peuvent nous
dire les modifications par rapport au texte de 1955?
Le Président (M. Audet): Monsieur, allez-y.
M. Doré: Essentiellement, il n'y en a pas. On a fait des
petites précisions sur les examens, mais il n'y a pas de changement de
fond dans cet article si on le compare à l'article 9 de la charte
actuelle.
Le Président (M. Audet): Mme la députée.
Mme Blackburn: Deux questions. La première sur: "La
conduite des étudiants et l'établissement des frais de
scolarité ou autres frais payables par les étudiants." Je
comprends que cela a toujours existé sauf que la pratique veut que, si
vous demandez des frais additionnels, la subvention est coupée d'autant,
donc ceci est réglée de cette façon-là. Pour le
sixième alinéa, est-ce que cela existait: "les critères et
les procédures de nomination et de promotion des professeurs"? C'est
toute la promotion professionnelle, l'évaluation et les nominations
professionnelles, j'imagine.
M. Doré: C'était indirectement indus dans a, Mme la
députée.
Mme Blackburn: Dans a?
M. Doré: Oui, l'ancien article 9a.
Mme Blackburn: Les conditions d'engagement. D'accord.
M. Doré: Maintenant, ce qu'on a voulu faire ici, c'est
souligner que, pour ce qui est des professeurs, il y a quand même des
dispositions particulières qui doivent s'appliqer à eux, comme
les procédures de nomination et de promotion.
Le Président (M. Audet): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, si les critères et les
procédures de nomination et de promotion sont particuliers pour les
professeurs, je dirais qu'il y a, quand même, des critères et des
procédures de nomination pour tous les autres personnels, je
présume. J'Imagine que vous avez examiné cela pour avoir
souhaité distinguer les membres du personnel enseignant et non
enseignant du directeur. Quelle distinction faites-vous entre personnel
enseignant et professeurs? On sait que professeur, c'est à la suite
d'une nomination. Cela veut dire que vous faites une distinction. Je voudrais
comprendre si c'est...
M. Doré: Oui, mais, écoutez, à
l'École polytechnique, tout au moins - mais je crois que c'est
général dans toutes les universités au Québec et en
Amérique - il y a, attachée à certains grades
universitaires, une certaine procédure qui nous assure que ces
grades-là ne sont pas donnés à ceux qui ne le
méritent pas et qu'ils sont bien donnés à ceux qui le
méritent. On a voulu inscrire dans la charte - d'ailleurs, cela a
été fait en collaboration avec les gens du ministère
-cette particularité qu'on applique au corps professoral et qu'on
n'applique pas aux autres types de personnel, dont les modes de nomination,
s'il y en a, sont Inscrits souvent dans les conventions collectives, Tandis que
la nomination des professeurs à leur titre universitaire, ce n'est pas
quelque chose qui est décrit dans tous ses détails par des
conventions collectives, bien qu'on y fasse référence dans la
convention collective que nous avons avec les professeurs.
Le Président (M. Audet): Merci. Cela va, Mme la
députée, pour l'article 10?
Mme Blackbum: Cela va.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 10 est
adopté?
M. Ryan: Je pense bien qu'avec l'alinéa 7° qui est
là cela donne tous les pouvoirs de faire des règlements
concernant les autres personnels, au besoin. Par conséquent, je pense
qu'on pourrait l'adopter comme tel. Cet article-ci définit de
manière plus précise les pouvoirs de la corporation, en
matière de réglementation, en fonction des besoins d'aujourd'hui.
Il y a des choses qui sont ajoutées; je pense que c'est pertinent de les
ajouter et aucune des additions qui sont faites ne suscite des problèmes
dans mon esprit.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 10 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 11: "La corporation
décerne aux étudiants de l'école, tous grades,
diplômes et certificats universitaires conformément au
règlement sur la nomenclature
des grades, diplômes et certificats, adopté en vertu de
l'article 10. "Durant l'existence d'un contrat d'affiliation avec
l'Université de Montréal, ces grades, diplômes et
certificats universitaires sont décernés par l'Université
de Montréal, sur recommandation du Conseil pédagogique de la
corporation ou du Conseil académique et sont contresignés par la
corporation."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 11?
M. Rivard: Oui, M. le Président. Il y a un amendement au
deuxième alinéa, dans les troisième, quatrième et
cinquième lignes. Il s'agit de biffer les mots "du Conseil
pédagogique de la corporation (pour l'École des hautes
études commerciales) ou" et, en continuant dans la cinquième
ligne du même alinéa, de biffer les mots "(pour l'École
polytechnique)" et d'ajouter, dans la sixième ligne, après
"Conseil académique", de l'école et sont contresignés par
la corporation." (16 h 30)
Je relis l'article tel qu'amendé, si on est d'accord. "Durant
l'existence d'un contrat d'affiliation avec l'Université de
Montréal, ces grades, diplômes et certificats universitaires sont
décernés par l'Université de Montréal, sur
recommandation du Conseil académique de l'école et sont
contresignés par la corporation."
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. Est-ce qu'il y a des commentaires sur cet amendement?
M. Rivard: Pendant que le ministre vérifie, il est clair
que l'École polytechnique ne souhaite pas que l'École des hautes
études commerciales apparaisse dans son projet de loi et vice versa.
Le Président (M. Audet): Ha! Ha! Ha! Merci, M. le
député.
M. Ryan: Très bien, cela va.
Le Président (M, Audet): Cela va. M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Cela va. Mon étonnement porte plus sur
comment cela s'est trouvé là.
M. Rivard: Ils ont pris un ancien article. Mme Blackburn:
C'est cela.
Le Président (M. Audet): Alors, cela va pour l'amendement?
Est-ce que l'article 11 ...
M. Ryan: Avant qu'on vote, j'aimerais demander aux
représentants de la corporation s'il y aurait moyen de communiquer aux
membres de la commission le contrat d'affiliation avec l'Université de
Montréal. Est-ce que vous l'avez ici?
M. Doré: Oui.
M. Ryan: Vous l'avez. S'il y avait moyen de le communiquer aux
membres de la commission, ce serait une bonne chose. Est-ce qu'il y aurait
moyen d'en faire tirer des copies, M. le Président?
Le Président (M. Audet): On va suspendre les travaux pour
quelques minutes... D'accord. Mme la députée, est-ce que l'on
s'entend pour suspendre l'article pour quelques minutes, au lieu de suspendre
la commission, et on y reviendra peut-être un peu plus tard, pour
libérer la commission? Cela va?
Nous allons maintenant à l'article 12. "12. La corporation peut
établir, conformément à la Loi sur les régimes
supplémentaires de rentes, (L.R.Q., chapitre R-17), un régime de
retraite pour le bénéfice des membres du personnel enseignant et
du personnel non enseignant de l'école, y compris les prestations au cas
d'invalidité ou de décès. "Ce régime n'entre en
vigueur qu'après son enregistrement par la Régie des rentes
instituée en vertu de la Loi sur le régime des rentes du
Québec (L.R.Q., chapitre R-9).
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 12?
M. Rivard: II n'y a pas d'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Audet): M. le ministre, est-ce que vous
aimeriez apporter des commentaires?
M. Ryan: C'est une disposition qui maintient une disposition
déjà existante en l'adoptant aux réalités
d'aujourd'hui. Il n'y a pas de commentaires particuliers.
Le Président (M. Audet): D'accord, merci. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): Cela va. L'article 12 est
adopté. Article 13: "Avec l'autorisation du ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science, la corporation peut passer ou modifier un
contrat d'affiliation avec l'Université de Montréal. "Le contrat
d'affiliation établit notamment les modalités d'approbation par
l'Université de Montréal des règlements adoptés en
vertu des paragraphes 4° et 5° de l'article 10. "Un contrat
d'affiliation conclu en vertu du présent article, et toute modification
à ce contrat, entre en vigueur sur approbation du ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science. "La corporation ne peut
mettre fin à un contrat d'affiliation conclu en vertu du
présent
article sans l'approbation du ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 13?
M. Rivard: II n'y a pas d'amendement, M. le Président
Le Président (M. Audet): Aucun amendement. Est-ce qu'il y
a des commentaires? Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Antérieurement, c'était sur
approbation du lieutenant-gouverneur. Cela devait passer devant la Chambre par
voie de modification au règlement, je ne sais trop. Actuellement, cela
s'en va directement au ministre. Est-ce qu'on peut nous expliquer ta raison de
la modification?
M. Doré: La modification était rendue
nécessaire. Il faut se replacer dans le contexte de 1955 où les
règlements des universités et de l'École polytechnique, en
particulier, pouvaient être discutés avec le ministre responsable
et où ceci pouvait être réglé par le
lieutenant-gouverneur en conseil assez facilement. Dans le contexte
d'aujourd'hui, vous pouvez comprendre, Mme la députée, que,
lorsqu'on parle de règlement pédagogique, de règlement
touchant les questions financières ou de tout autre règlement
qu'il faut habituellement changer assez souvent pour s'adapter à des
circonstances qui évoluent constamment, lorsqu'on parle de programmes
d'études, il serait très difficile de prendre la procédure
qui est actuellement dans notre charte sans retarder beaucoup toutes les
questions d'ordre pédagogique à l'école. C'est la raison
principale pour laquelle nous avons demandé ce changement. D'ailleurs,
c'est la principale raison pour laquelle nous avons demandé une charte
renouvelée. Cette question a été discutée avec le
ministre et les gens du ministère. On considérait que,
aujourd'hui, toutes ces questions internes pouvaient être
décidées par la corporation.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que c'est une disposition qui traduit la
confiance que le gouvernement porte à nos grandes institutions. Dans la
charte actuelle de l'Ecole polytechnique, on trouve le texte suivant: Les
règlements de la corporation devront être conformes au contrat
d'affiliation avec l'Université de Montréal aussi bien qu'aux
modifications ou additions qui pourront être apportées à ce
contrat de temps à autre et recevoir, au surplus, l'approbation du
lieutenant-gouverneur en conseil.
Tous les règlements adoptés sous le régime actuel,
par la corporation de l'École polytechnique, doivent recevoir
l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil. C'est trop fort. On a
enlevé cette disposition. On ne l'a même pas gardée pour le
ministre et la corporation va pouvoir exercer elle-même le pouvoir de se
donner les règlements nécessaires pour la poursuite de ses
fins.
Le seul pouvoir qu'on conserve, c'est le pouvoir qui est donné au
ministre d'acquiescer à tout changement au contrat avec
l'Université de Montréal ou encore à l'abandon de ce
contrat. La corporation ne peut pas le faire d'elle-même. It faut qu'elle
ait l'approbation du ministre parce qu'il est quand même le gardien de la
qualité de l'enseignement supérieur. Il pourrait arriver qu'une
fin d'affiliation unilatérale entraîne assez rapidement une
dégradation des normes universitaires. C'est pour cela qu'on met cette
clause. C'est une disposition fondamentale, dans ce cas-là, pour la
préservation de la qualité de l'enseignement et de la recherche,
l'assentiment du ministre sera requis. Pour les règlements ordinaires,
pourvu qu'ils soient conformes avec l'entente d'affiliation avec
l'Université de Montréal, il n'y a pas de difficulté.
C'est le changement qu'on introduit: beaucoup plus de latitude pour la
corporation. Quant au gouvernement lui-même, je pense que tout le monde
sait que ce genre de modification, quand il est soumis au cabinet, soit qu'il
est retardé indéfiniment parce qu'on ne trouve pas de place sur
l'ordre du jour, soit qu'il passe sans examen quand on a réussi à
l'introduire à l'ordre du jour. De toute manière, ce n'est pas le
genre de sujet sur lequel un cabinet s'arrête bien longtemps. C'est une
disposition qui était vraiment superfétatoire.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui. M. le Président. Le ministre nous dit
que c'est un acte de foi à l'endroit de ces grandes institutions que
sont les universités. Mais, lorsqu'il s'agit de contrat d'affiliation
avec l'Université de Montréal, cela ne peut se faire qu'avec
l'autorisation du ministre et, une fois le contrat conclu, il doit être
approuvé par le ministre. Du moment que l'on met "autorisé par le
ministre" et "approuvé par le ministre", cela veut dire qu'il peut ne
pas accorder son approbation. Ce n'est pas la liberté totale, comme le
ministre veut le laisser entendre. C'est-à-dire qu'il y a un
contrôle et plutôt que le contrôle s'exerce à un
niveau supérieur, il s'arrête au bureau du ministre. C'est ce que
je comprends.
Le Président {M. Audet): M. le ministre
M. Ryan: M le Président, la députée de
Chicoutimi sait très bien que la vraie liberté n'est jamais
totale et s'accompagne de responsabilités et même de contraintes
correspondantes. C'est une contrainte qui est jugée acceptable par la
corporation de l'École polytechnique pour l'accomplissement de sa
mission propre Ce que je dis, c'est que, par comparaison avec les con-
traintes que contenait la charte actuelle, il y a un assouplissement
considérable.
Mme Blackburn: Est-ce que je comprends que, dans la charte
actuelle, c'étaient tous les règlements qui devaient
être...? C'est finalement un estampillage, donc, cela permet actuellement
au ministre de l'Enseignement supérieur de mieux contrôler, parce
que tout passe absolument par lui, actuellement, plutôt que par le
lieutenant-gouverneur.
M. Ryan: Non, M. le Président...
Mme Blackburn: C'est ce que je comprends.
M. Ryan: Je regrette. En ce qui touche les règlements, je
l'ai expliqué tantôt, cela ne serait même pas soumis
à l'acquiescement du ministre.
Mme Blackburn: Cela, je l'ai compris. M. Ryan: Oui?
Mme Blackburn: Cela, je l'ai compris. M. Ryan: Oui?
Formidable.
Mme Blackburn: Tout ce que je comprends! Il m'arrive, M. le
ministre, même si je n'ai pas eu le ministre comme professeur, de
comprendre un certain nombre de choses et, particulièrement qu'à
l'occasion il lui arrive d'être un peu...
M. Ryan: M. te Président.
Mme Blackburn: M. le Président, ce que je voulais tout
simplement savoir, c'est si, actuellement, pour modifier les contrats
d'affiliation j'exclus les règlements de tous ordres qui devaient
nécessairement passer devant le lieutenant-gouverneur en conseil - il
faut, premièrement, l'autorisation du ministre et, deuxièmement,
son approbation. Je voudrais savoir, des dirigeants de l'école, si
c'était dans leur projet initial et jusqu'à quel point l'ancienne
pratique a été si odieuse. Qu'est-ce que cela donne de plus?
Est-ce que cela vous est arrivé, à l'occasion, de vous voir
refuser certains règlements? Je voudrais mieux comprendre ce qu'il y a
en dessous de cela.
M. Benoît: Mme la députée, M. le
Président, je pense qu'ici il faut faire la distinction entre ce qui est
prévu dans le texte que vous avez devant vous, qui traite
essentiellement du contrat d'affiliation et qui émane d'un voeu du
ministère d'avoir un droit de regard sur le contrat d'affiliation, et
les contraintes que nous pouvions vivre dans le passé à
l'égard de notre réglementation. La réglementation, peu
importe à quel titre, qu'il s'agisse de réglementation de
régie interne fort ordinaire ou encore d'un règlement beaucoup
plus complexe comme celui du régime de retraite, par exemple, devait
toute subir le processus fort long, laborieux et coûteux d'un
décret, ce qui Implique de longues discussions avec le ministère
de la Justice et d'autres Instances pour aboutir à l'obtention d'un
décret, et chaque fois qu'on voulait la modifier.
D'une part, le projet de loi que vous avez devant vous vise à
soustraire la corporation à ce processus de décret. Par contre,
à l'égard du contrat d'affiliation, la corporation s'est rendue
au voeu exprimé par le ministère qu'il y ait un droit de regard
de la part du ministre sur le contrat d'affiliation, tant en ce qui concerne
son adoption que ses modifications.
Mme Blackburn: Si je comprends bien vos propos, c'est que le
ministre ne va pas jusqu'à faire confiance à l'Université
de Montréal et à l'École polytechnique lorsqu'il s'agit de
passer des contrats d'affiliation, car il s'agit d'un contrat d'affiliation
entre deux parties responsables, qui s'appellent l'Université de
Montréal et l'École polytechnique. Cela revient exactement
à ce que je disais tout à l'heure: Bien qu'on ait
allégé le règlement en disant qu'on n'aura plus besoin de
décret pour des questions touchant, par exemple, le régime de
retraite, actuellement, pour modifier le contrat d'affiliation avec
l'Université de Montréal, on devra donc avoir la
bénédiction du père, si je comprends. (16 h 45)
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: Pour bien préciser les choses, c'est vrai qu'on
est passé vite sur l'article 10. En vertu de l'article 10, la
corporation peut faire des règlements sur un grand nombre de sujets,
lesquels ne sont sujets ni à l'approbation du ministre, ni à
l'approbation du gouvernement. C'est un élargissement radical
qu'introduit le projet de loi par comparaison avec le régime actuel.
Maintenant, lorsqu'il s'agit de l'affiliation avec l'Université
de Montréal... C'est évident, on a eu un cas récemment: le
département des sciences administratives de l'Université du
Québec à Montréal aurait aimé prendre la clé
des champs, devenir une corporation autonome et diriger son affaire. Il l'avait
dit en pleine commission parlementaire ici. C'est le genre de décision
qui doit être soumis à l'approbation du ministre de l'Enseignement
supérieur. On ne joue pas avec les institutions comme cela. Il faut
maintenir une certaine continuité. Il faut également assurer un
minimum de qualité et de solidarité à l'intérieur
du régime d'enseignement supérieur et de recherche que nous avons
au Québec. Et la clause qui est ici, à l'article 13, garantit un
minimum de sécurité, non pas tant pour le gouvernement que pour
la collectivité.
La collectivité a droit de jouir de certaines garanties et de
sécurité et ces garanties sont considérablement agrandies
par le pouvoir qui est donné au ministre, premièrement,
d'autoriser un processus de négociation devant conduire à un
contrat d'affiliation; deuxièmement, de donner son approbation
à un contrat d'affiliation qui a pu être envisagé ou conclu
entre tes deux parties; et, troisièmement, de se prononcer sur un projet
de terminaison d'un contrat d'affiliation qui a pu être soumis à
son intention. Il faut bien que ces choses-là soient
décidées quelque part et ce genre de décision incombe en
propre, à la fin, au ministre de l'Enseignement supérieur. I! n'y
a rien d'étonnant ni de scandalisant dans cela.
Mme Blackburn: Non, M. le Président... Vous permettez?
Le Président (M. Audet):...
Mme Blackburn: Deux remarques à la suite des propos du
ministre. D'abord, quant au pouvoir de faire des règlements, les
cégeps l'ont et la seule obligation qu'ils ont, c'est fie déposer
ces règlements. Le seul pouvoir du ministre ou du gouvernement, c'est de
s'assurer que ta totalité du texte ne vient pas en contradiction avec
Ees droits de la personne, par exemple. Alors, ce pouvoir, c'est un pouvoir
intéressant et important, mais il est déjà reconnu dans
d'autres types d'établissement.
Une seconde chose: te ministre, en guise de comparaison pour justifier
son intervention dans ce dossier, dit: Par exemple, pour une école qui
voudrait se désaffilier, pour les HEC qui voudraient devenir une
école autonome, cela demande un projet de toi et une modification
à la loi et cela passe nécessairement par ici. À ce
moment, c'est beaucoup plus important que simplement un voeu. Pour n'importe
quelle école qui, actuellement, voudrait se désaffilier, on ne
crée pas - je ne le pense pas - à ma connaissance, une nouvelle
école sans qu'il y ait un projet qui vienne ici consacrer son
statut.
Vous savez, je suis toujours réticente quand, dans des projets de
toi, on vient augmenter les pouvoirs du ministre, quel qu'il soit, ministre de
l'Éducation, des Affaires sociales, des Transports, ainsi de suite, et,
de plus en plus, on voit, dans chacun des projets de loi qui nous sont
présentés ici, un pouvoir discrétionnaire plus grand et un
pouvoir du ministre accru, et c'est chaque fois la même chose. Les
projets de loi que j'ai vus déposés ici par le ministre ont
toujours comme effet d'augmenter son pouvoir discrétionnaire. Quand on
sait ce qu'il en a fait par rapport aux dérogations, moi, je suis
inquiète.
Le Président (M. Audet): M. le ministre, vous avez sans
doute des commentaires.
M. Ryan: Dans le cas du pouvoir de dérogation, les
familles étaient bien contentes, d'après les échos que
j'en ai eus, il n'y a pas de problème là.
Mme Blackburn: Pour ceux qui l'ont obtenu, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Un instant, s'il vous
plaît.
M. Ryan: Juste une correction, M. le Président. Je
m'excuse et je vous remercie d'y avoir pensé. Dans le cas des
collèges, je pense que la députée de Chicoutimi doit
savoir - parce qu'elle a été longtemps dans le secteur que
la loi des collèges confère au gouvernement et même au
ministre, dans certains cas, le pouvoir de faire des règlements sur des
choses tout à fait fondamentales regardant l'économie des
collèges. Le régime des études, en particulier, est
l'objet d'un règlement qui est adopté par le gouvernement sur
proposition du ministre. Le ministre a le pouvoir de déterminer les
conditions de travail. Pour les employés non salariés, on a fait
une modification à la loi l'an dernier.
C'est un autre élément qui distingue fondamentalement le
régime des collèges de celui des universités. Le
régime des universités est un régime beaucoup plus
autonome, beaucoup plus libéral à l'endroit des institutions
concernées. Ici, il y a cette contraite que nous croyons
nécessaire. Elle l'était de manière implicite dans la
charte actuelle, mais nous croyons nécessaire, vu le régime
nouveau que nous introduisons pour tout le pouvoir de réglementation, de
préserver ce point-ci en particulier. Nous ne sommes point
gênés. Nous pensons que nous rendons service au bien
général en le faisant. Il n'y a aucune gêne à le
dire. Je n'éprouve même pas le besoin de le défendre
davantage.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M le Président. Je vais le
dénoncer pour le regretter. On nous avait tous fait croire, au moment de
la campagne électorale, que le gouvernement légiférerait
moins et mieux et déréglementerait dans tous les secteurs
d'activité. Je n'ai jamais vu, à ma connaissance, autant de
règlements qui favorisent l'intervention d'un ministre. Cela dit, je
sais que ce ministre pense qu'un ministre ne peut pas exclusivement administrer
une loi, il faut qu'il ait des latitudes. Entre avoir une certaine latitude et
se donner des pouvoirs d'intervention dans ce que j'appelle des actes qui
relèvent de la responsabilité de l'établissement
d'enseignement supérieur, je m'étonne encore une fois. Je ne
prends pas l'exemple qui a été cité par le ministre qui
dit: Si l'Ecole polytechnique voulait s'en aller avec l'autorisation de
l'Université de Montréal, on se retrouverait avec une autre
université sur les bras ou une autre école supérieure sur
les bras. Je dis que ce n'est pas possible sans modification à la loi.
Cela ne peut pas être couvert par l'exemple qu'il citait. Si on parle de
modifications au contrat d'affiliation, j'aimerais, pour
bien comprendre ce que cela veut dire, que le directeur de
l'école nous dise sur quoi les modifications au contrat d'affiliation
ont porté, pour qu'on ait une idée de ce que pourra vouloir dire
ou signifier tantôt la sanction par le ministre
Le Président (M Audet): Je vous rappellerai, Mme la
députée, qu'en vertu des pouvoirs que confère
l'Assemblée nationale, c'est moi qui ai le pouvoir de céder la
parole aux intervenants. II y avait M le ministre qui avait demandé
Mme Blackburn: M le Président, si vous permettez,
j'aimerais entendre
Le Président (M Audet): Je ne vous l'ai pas permis M le
ministre avait demandé ta parole après votre intervention. Je
céderai la parole aux intervenants après, si vous me le
permettez, Mme la députée M le ministre, à vous la
parole
M Ryan: Je n'ai pas d'objection à ce que le
représentant de Polytechnique réponde à l'interrogation de
la députée de Chicoutimi. Je pourrai parier après. Cela
ira aussi bien
Le Président (M. Audet): D'accord, monsieur
M Ryan: Je vais être gentil. Je veux qu'on avance
Le Président (M Audet): Exactement, M le ministre. Si vous
voulez répondre à la question de Mme la députée
M Bouthillette: M le Président, est ce que je pourrais,
sans vouloir faire de chinoiseries, demander à Mme la
députée de répéter sa question pour être bien
sûr qu'on l'a saisie comme il faut et qu'on répondra
adéquatement"?
Mme Blackburn: Pour juger de l'importance ou de la pertinence de
fonctionner avec l'autorisation du ministre ou avec son approbation, je
voudrais savoir de quelle nature ont été, plus récemment
dans l'histoire de l'école, les modifications qui ont été
apportées au contrat d'affiliation avec l'Université de
Montréal
M Bouthillette: En une phrase je dois dire, M le
Président, que cet article-là a été discuté
au conseil d administration de l'école et que nous pouvons nous en
accommoder assez bien, sans aucune contrainte, sans aucune restriction.
Toutefois, je voudrais céder la parole, s'il m'est permis de le faire.
Quoique le président vienne de dire que ce n'est pas à moi de le
faire, peut-être dans les circonstances ai-je le droit de faire cela, M
le Président, de demander au secrétaire général de
l'Université de Montréal d'ajouter à ce que je viens de
dire?
Le Président (M Audet): M L'Espérance
M. L'Espérance (Michel): Oui. Alors, pour répondre
à Mme la députée de Chicoutimi, je pourrais rappeler que
les contrats d'affiliation actuels ont été conclus entre
l'École des hautes études commerciales, l'École
polytechnique et l'Université de Montréal en 1974, et que, depuis
cette date, aucune modification n'a été apportée à
ces contrats d'affiliation Je rappelle également que ces contrats
d'affiliation avaient fait l'objet de longues négociations entre les
parties, mais je pense que les dispositions du contrat d'affiliation actuel ont
vécu le temps et sont tout à fait satisfaisantes pour
l'Université de Montréal - enfin, je parle pour
l'Université de Montréal. À chaque année, nous
pouvons dénoncer le contrat, mais il est reconduit par tacite
reconduction, car nous n'avons pas jugé opportun de le faire au cours
des dernières années
Par ailleurs, je pense que la disposition qui est devant vous
reçoit également l'adhésion de l'Université de
Montréal. Au moment des dépôts ou du travail
d'élaboration des deux chartes, l'université a été
étroitement associée aux travaux. Je pense que les trois
institutions veulent demeurer liées au plan des études et c'est
le sens profond du contrat d'affiliation, un système très
étroit en matière d'approbation d'études, d'approbation
des promotions des professeurs ou plutôt consultations, dis-je, au
chapitre de la promotion des professeurs. Le texte actuel permet justement le
maintien des contrats d affiliation entre les trois institutions, et je pense
que I'Université de Montréal est très heureuse de
l'introduction de cet article-là
Le Président (M Audet): Merci, M L'Espérance Mme la
députée de Chicoutimi
Mme Blackburn: Si vous permettez, je voudrais savoir de M
L'Espérance quand il dit que le texte permet le maintien. Je ne
comprends pas
M. L'Espérance: De I'application. C'est que les
écoles ne peuvent pas unilatéralement sans l'approbation du
ministre, se desaffilier et s'affilier à une autre institution alors
qu'actuellement elles pourraient le faire
Le Président (M Audet): Mme la députée de
Chicoutimi
Mme Blackburn: Si vous permettez, laissez-moi juger si cest
correct. Ce que je veux dire, cest qu antérieurement cela demandait
l'autorisation du lieutenant-gouverneur en conseil. Est-ce là la
différence?
M. L'Espérance: Non, pas du tout. Actuellement, en vertu
des lois qui nous régissent l'École polytechnique de même
que l'École des hautes études commerciales pourraient
décider de denoncer le contrat d'affiliation avec
I'Université
de Montréal et de s'affilier à une autre Institution
d'enseignement universitaire.
Le Président (M. Audet): Merci, M. L'Espérance.
Cela va?- Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur cet article avant qu'on
procède?
Mme Blackburn: Est-ce que cet article vient consacrer la
situation actuelle et que toute modification ultérieure devra recevoir
l'approbation du ministre?
M. L'Espérance: Tout à fait
Mme Blackburn: Si cela vous convient, mes chers messieurs,
j'aurais mauvaise grâce à dire que cela ne nous convient pas.
Le Président (M. Audet): Alors, cela va pour l'article 13.
Est-ce que l'article 13 est adopté? L'article 13 est adopté.
Article 14: "La corporation doit, chaque année, transmettre au
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, son rapport
financier annuel." Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 14?
M. Ryan: M. le Président, j'aurais un amendement à
proposer à cet article. Je m'excuse de n'avoir pas prévenu les
représentants de la corporation auparavant. C'est en lisant de nouveau
le texte cet après-midi que je me suis rendu compte qu'une modification
serait hautement souhaitable à ce chapitre-ci. (17 heures)
L'article, tel que proposé dans le projet de loi se lit comme
suit: "La corporation doit, chaque année, transmettre au ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science, son rapport financier
annuel." ALors, je voudrais proposer que l'on insère après les
mots "de l'Enseignement supérieur et de la Science" et avant les mots
"son rapport financier annuel", les mots suivants: "suivant la forme qu'il
détermine." Cela se lirait comme suit: "La corporation doit, chaque
année, transmettre au ministre de l'Enseignement supérieur et de
la Science, suivant la forme qu'il détermine, son rapport financier
annuel."
Je vais dire comme le vieux proverbe romain disait: "res ipsa loquitur".
La chose parle par elle-même. Je pense que c'est important de mettre une
disposition comme celle-ci. Étant donné les liens financiers
étroits qui existent entre les établissements universitaires et
le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science, il est
important que les données financières de chaque
établissement soient transmises au ministre suivant la forme qu'il
détermine pour faciliter les travaux d'étude de plus en plus
élaborés que nous devons tous faire ensemble afin de chercher des
améliorations à la situation financière des
établissements.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. Alors, sur
l'amendement, Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Sur l'amendement. Si je comprends bien
l'amendement du ministre, Il pourrait - ces questions-là ont fait
l'objet d'un long débat au moment où on parlait du rapport annuel
des collèges - déterminer le contenu de la façon suivante,
en disant: II faut que ce soit ventillé selon certaines dépenses,
selon certains postes. Est-ce que l'Intention du ministre est de se donner les
moyens de contrôler dans les moindres détails, pour pouvoir
tantôt faire des comparaisons, les dépenses des
universités? Est-ce qu'une telle modification existe déjà
dans les autres universités ou est-ce le commencement de ta
série?
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, de fait, le gouvernement indique
déjà aux universités les renseignements dont il a besoin
et il donne beaucoup de précisions. J'ai rencontré les directeurs
des établissements universitaires, il y a quelque temps. Nous avons
parlé de différentes suites que nous devons apporter au plan de
redressement de la situation financière des universités.
Lorsqu'il a été question, par exemple, du financement des
déficits, évidemment, j'ai dit aux recteurs des
universités - d'ailleurs, l'en avais l'obligation moi-même par
suite du dernier discours sur le budget - qu'il faudrait que chaque institution
soumette un plan de redressement de son déficit comme condition du
versement de la part qui lui reviendra. J'ai donné un plan de travail
aux recteurs des universités à cette occasion-là. Je leur
ai dit: C'est notre plan de travail et j'aimerais avoir votre réaction.
M. Doré, je pense que vous étiez présent à cette
réunion-là. Vous vous souvenez qu'un point a soulevé des
remarques très vives de la part des recteurs.
On leur a soumis ce plan-là et on leur a dit: On va le discuter
avec vous, mais, au bout de la ligne, il faut bien que quelqu'un
établisse les données qui vont être communiquées au
gouvernement. Cela ne peut pas être chaque établissement. En
dernière analyse, il faut bien que ce soit le ministre qui
détermine, sous la surveillance du gouvernement et sujet au pouvoir de
critique des établissements universitaires, la forme que devront
revêtir les renseignements financiers qui lui seront
présentés pour l'exercice de ses fonctions.
Le Président (M. Audet): M. Doré
M. Ryan: Et j'assure la députée de Chicoutimi que,
si je n'ai pas étudié le régime qui existe en vertu de
chacune des chartes des universités, dans la mesure où il serait
question de (es moderniser, nous procéderons à des dispositions
semblables.
Le Président (M Audet): Cela va, M le ministre M
Doré
M. Doré: En fait, moi, je comprends, M le
Président, que cet amendement ne fait que confirmer un état de
fait, parce qu'actuellement nous faisons nos rapports financiers dans la forme
que le ministre souhaite, et ceci depuis de très nombreuses
années, en fait
Le Président (M. Audet): Merci Mme
la-députée de Chicoutimi
Mme Blackburn: J'aimerais savoir si les rapports financiers sont
uniformes pour toutes les universités du Québec. Je connais mieux
la situation des collèges, ils ont le formulaire et ils mettent
finalement un temps fou là-dessus Vous êtes quasiment capable de
savoir combien on passe de crayons ou combien il se vole de crayons dans un
collège. Moi, je voudrais savoir si c'est à ce type de rapport
auquel on pense ou si les universités sont effectivement obligées
de faire le même type de rapport avec toutes les dépenses et les
imputations de chacune des dépenses par poste, par programme, etc
Le Président (M Audet): M Doré
M Doré: Nous faisons notre rapport financier sur les
formules prévues à cet effet par le ministère. Ce sont
d'ailleurs les mêmes formules, avec quelques petits ajustements, depuis
de très nombreuses années
Mme Blackburn: D'accord
M Doré: Maintenant, Mme la députée, avec
l'informatique, il est assez facile de faire ces rapports-là. II y a une
dizaine d'années, c'était peut-être plus compliqué
mais maintenant c'est assez facile de les faire, avec les formulaires
Mme Blackburn: Si cela existe déjà, pourquoi
faut-il l'écrire? Mon vieux notaire me disait toujours. Plus on en
écrit, plus on en oublie
Le Président (M. Audet): M le ministre
Mme la députée a posé une question pour savoir
pourquoi, si cela existe présentement, on ajoute ces mots-là
M Ryan: Parce qu'on clarifie des choses. Le but de
l'opération législative est, je pense bien, d'ajuster le droit
à la réalité. Voici une pratique qui est instaurée
depuis de nombreuses années les formulaires sont soumis aux
universités et elles vont les remplir. Mais avec une chose comme
celle-ci, je pense quon confirme ce qui se fait déjà. On pourrait
se demander si cest absolument nécessaire d'un certain point de vue,
mais je crois que c'est plus sûr. Je crois que c'est plus sûr, plus
clair et plus net. Quand on peut avoir des choses claires, je ne vois pas
pourquoi on se priverait de les avoir
Le Président (M Audet): Mme la députée de
Chicoutimi
Mme Blackburn: Oui, M le Président. Si j'avais
proposé un amendement et cest vraiment ce que je pensais que le ministre
nous apporterait, ç'aurait été un délai pour le
dépôt du rapport, comme cela existe dans la plupart des lois 90
jours, 120 jours après la fin de l'exercice financier, quelque chose qui
ressemble à cela. On retrouve cela dans la loi de l'UQ. Je pensais que
c'était plus le type d'amendement que le ministre proposerait que ceci
"suivant la forme qu'il détermine " J'ai encore des réserves
Le Président (M Audet): M le ministre
M Ryan: Voici ce qu'on veut distinguer ici. II y a le rapport du
vérificateur qui lui, est un rapport sommaire un rapport qui ne peut pas
être satisfaisant dans la forme ou il est publié
généralement. II ne peut pas être satisfaisant pour les
fins du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science. C'est un
document vé-ridique, authentique, mais les rapports que nous demandons
vont beaucoup plus loin que cela. C'est cela que je voulais éviter de
confondre ici. Si on ne faisait pas la distinction que j'ai introduite, on
pourrait interpreter à la rigueur qu'il suffirait pour la corporation,
de nous transmettre son rapport financier annuel venant des
vérificateurs et que cela irait très bien. C'est plus que
cela
Le Président (M Audet): Merci, M le ministre. Est ce qu il
y a d'autres commentaires"? Mme la députée
Mme Blackburn: C'est que je me rappelle les propos du ministre,
il nous disait que les projets de loi étaient tatillons inutilement
détaillés et qu'ils voulaient tout écrire. Là je
constate que Tout à I'heure, il disait. Je suis constant comme me la dit
l'Université Concordia tout à l'heure. Mais je trouve que ce
n'est pas de la même constance qu on parle, lorsqu'il était dans
I'Opposition et au pouvoir. Je crains toujours un peu les abus du
système pas nécessairement ceux du ministre mais les abus du
système qui vont vouloir toujours pousser plus loin les exigences sur la
forme. Tantôt on va consacrer quasiment autant de temps à remplir
ces rapports-là à colliger les données que
Le Président (M Audet): Mme la députée si
vous me permettez, je vous rappellerai en vertu de l'article 211 la
règle de la pertinence ici. On peut se permettre quand même
certains écarts cela peut aller. Mais pour le bien-être de
l'ensemble de la commission étant donné qu'il y a un autre groupe
aussi qui doit intervenir - du
moins je souhaite qu'ils interviennent aujourd'hui - je vous demanderais
d'être très concise, si vous le permettez, Mme la
députée. Alors, je vous cède la parole à
nouveau.
Mme Blackburn: M. le Président, c'est tout à fait
pertinent, là-dessus, je ne vois pas où cela n'est pas pertinent
au discours. Je dis qu'une telle modification peut donner prise à une
certaine forme d'abus ou de contrôle de la part de fonctionnaires bien
intentionnés. C'est tout simplement cela Ils vont trouver tout à
fait ce qu'il faut dans une loi pour appuyer leurs demandes. La plupart du
temps, ce n'est pas te ministre qui s'en va et qui dit: Écoute, mets
cela en plus, mais les fonctionnaires qui disent: Écoutez, ce serait
important d'avoir une donnée de plus et une autre donnée de plus.
Et là, vous vous retrouvez avec des exigences qui coûtent
extrêmement cher à administrer. Pour rappeler les propos que j'ai
entendus à l'époque, M. le Président, c'est que, ces
rapports, tes collèges, les universités, les
établissements publics, les hôpitaux, etc., mettent un temps fou
à les préparer et il y a rarement des gens pour les consulter et
en tenir compte. Finalement, c'est du papier qui s'accumule, sans plus. C'est
souvent la tentation, lorsqu'on introduit un tel terme, une telle modification.
La tentation va être grande de dire: Mettons-en donc un peu plus cette
année, cela va nous permettre de voir un autre aspect et, tantôt,
cela va être extrêmement tatillon. C'est là-dessus que j'en
ai un peu. Je pense que ce n'est pas à tort. Ce n'est pas pour les abus
que le ministre peut en faire, mais c'est l'abus de contrôle du
système lui-même qui finit par... Je ne dirais pas que ces gens
ont du temps, mais, à un moment donné, il faut qu'ils justifient
un certain nombre de choses et ils veulent toujours en savoir un peu plus. Moi,
c'est plus cela que je crains.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense bien que l'orientation générale
du projet va dans le sens d'une plus grande autonomie pour la Corporation de
l'École polytechnique. Je pense que c'est cela qu'on doit retenir. Dans
ce cas-ci, je traduis une exigence élémentaire. On pourra
toujours discuter de la manière dont le ministre s'acquitte de ce
pouvoir ou de cette responsabilité qui lui est conférée,
c'est évident, mais je crois que le gouvernement actuel, dans
l'ensemble, essaie d'alléger les réglementations. On en a
éliminé un grand nombre. On a assoupli beaucoup de dispositions.
Je ne veux pas encourir le reproche d'impertinence que vous adressiez
tantôt à la députée de Chicoutimi, M. le
Président, mais, en ce qui touche les commissions scolaires, nous avons
modifié les règles budgétaires de fond en comble, au point
qu'aujourd'hui il y a une plus grande autonomie qui est accordée aux
commissions scolaires. Même là, nous sommes en train de discuter
avec les col- lèges des règles budgétaires des
collèges. Nous sommes en train de les alléger. Nous avons
proposé des assouplissements considérables. Encore une fois, dans
ce projet-ci, on veut donner à la Corporation de l'École
polytechnique une plus grande souplesse tout en lui rappelant ses
responsabilités à l'endroit de la puissance publique.
Je suis content de voir que la députée se préoccupe
de ce point de vue, de la libéralisation de la réglementation. On
va souhaiter que cela se traduise dans les interventions
générales de l'Opposition en Chambre. Cela faciliterait beaucoup
la tâche du gouvernement, parce que, d'ordinaire, ce qu'on entend, ce
sont des cris d'alarme parce qu'il n'y a pas assez de réglementation et
de contrôle. C'est ce qu'on entend le plus souvent de la part de
l'Opposition en Chambre.
Mme Blackburn: M. le Président, comme dirait le
ministre...
Le Président (M. Audet): Mme la députée.
Mme Blackburn: ...la vérité a ses droits.
Là-dessus, je voudrais que le ministre me cite seulement un exemple
où on ait dit qu'il n'y avait pas assez de règlements. Le seul
cas que je me rappelle, c'est la taxe sur l'essence dans les régions
où on disait: Cela demanderait un minimum de contrôle, ce en quoi
on a eu raison, puisque le gouvernement a été obligé d'en
établir un après. Mais de façon générale,
pour ne pas dire unanime, ce qu'on reproche au présent gouvernement,
c'est d'avoir de plus en plus de réglementation et de donner de plus en
plus de pouvoir aux ministres titulaires. Toutes les lois en sont
teintées.
M. Ryan: Je pense qu'elle est, M. le Président...
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
Mme Blackburn: Cela étant dit, M. le Président, je
serais prête à passer à l'article suivant et à
adopter l'article 14.
Le Président (M. Audet): C'est ce que j'allais proposer,
Mme la députée.
M. Ryan: Elle ne veut pas de réponse à sa
question.
Le Président (M. Audet): Alors, si vous le
permettez...
Mme Blackburn: Cela va avec...
Le Président (M. Audet): .. je vais relire l'amendement.
L'article se lisait comme suit: "La corporation doit, chaque année,
transmettre au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science,
son rapport financier annuel." L'amen-
dement proposé se lit comme suit: Ajouter après les mots
"de l'Enseignement supérieur et de la Science" et avant "son rapport
financier annuel" les mots "suivant la forme qu'il détermine". 'La
corporation doit, chaque année, transmettre au ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science, suivant la forme qu'il
détermine, son rapport financier annuel." Est-ce que cela va pour
l'amendement?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Blackburn: Moi, je ne...
Le Président (M. Audet): Amendement adopté. Est-ce
que l'article 14, tel qu'amendé, est adopté?
M. Ryan: Adopté.
Le conseil
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 15: "La
corporation est administrée par un conseil d'administration
composé des personnes suivantes: "1° le principal de l'école;
"2° le directeur de l'école; "3° le recteur de
l'Université de Montréal, ou son représentant; "4°
quatre ingénieurs diplômés de l'école; "5° deux
personnes nommées par le gouvernement; "6° un professeur de
l'école nommé par le conseil suite à une proposition de
l'assemblée des professeurs de l'école; "7° une
étudiante ou un étudiant de l'école nommé par
l'association ou le regroupement d'associations d'étudiants
accrédité en vertu de la Loi sur l'accréditation et le
financement des associations d'élèves ou d'étudiants."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 15?
M. Rivard: il y aurait un amendement au premier alinéa.
C'est le type d'amendement qu'on a déjà vu auparavant. C'est dans
la version anglaise. L'alinéa se lit comme suit: The corporation shall
be administred by a board of management composed of the following persons:". II
s'agit de remplacer dans la deuxième ligne "management" par
"directors".
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'amendement proposé?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, l'article
15 est-il adopté?
Mme Blackburn: Non. Un instant!
Le Président (M. Audet): Excusez-moi. C'est l'amendement
qui devrait être adopté.
Mme Blackburn: Oui, oui.
Le Président (M. Audet): L'amendement est-il
adopté?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce que vous avez des
commentaires avant qu'on adopte l'article 15?
M. Ryan: Oui, il y a d'abord l'alinéa 6° qui demeure
objet de discussion et sur lequel il va falloir qu'on s'arrête
tantôt. Peut-être, est-on aussi bien de le garder pour la fin, lui
aussi. On ne peut pas adopter l'article 15 tant qu'on n'a pas tiré de
conclusion au sujet de l'alinéa 6°.
Le Président (M. Audet): D'accord. (17 h 15)
M. Ryan: Il y a un autre point sur lequel je voudrais vous faire
part d'une proposition d'amendement, M. le Président. C'est à
l'alinéa 7°. Il est écrit: "Une étudiante ou un
étudiant de l'école", etc. Notre conseiller juridique m'indique
que, si nous écrivions simplement "Un étudiant de
l'école", en vertu de la Loi d'interprétation, cela veut dire que
cela s'applique aussi bien pour un étudiant que pour une
étudiante. Cela simplifierait la formulation, si on s'entendait
là-dessus. Autrement, si l'on adoptait la loi des deux genres, il
faudrait l'adopter partout. Cela nous obligerait à l'écrire
partout. Si on écrit "le directeur de l'école", il faudrait dire
"ou la directrice", "le recteur ou la rectrice", "quatre ingénieurs,
quatre ingénieures". On embarque dans une infinité de
précisions. C'est une suggestion que je fais pour l'instant. Je la
proposerais volontiers à l'état d'amendement, si elle ne
soulève pas d'incendie.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va?
Une voix:...
Le Président (M. Audet): Nous biffons à ce
moment-ci "Une étudiante".
Mme Blackburn: M. le Président. On ne touche pas à
cet article, si j'ai bien compris le ministre tout à l'heure.
Le Président (M. Audet): II dit...
Mme Blackburn: On ne touche pas à l'article 15 aussi
longtemps qu'on n'a pas terminé les autres articles. Donc, on y
reviendra.
M. Ryan: Je vous saisis de ce projet d'amendement qui sera
communiqué quand on reviendra à l'article 15.
Mme Blackburn: Les mots finissent par changer.
Le Président (M. Audet): Je m'excuse, messieurs, mesdames,
je ne voulais soulever ou déclarer d'incendie. Maintenant,
procédons à l'étude de l'article 16. Article 16: "Les
quatre ingénieurs diplômés de l'école sont
nommés comme suit: "1° une personne est nommée par
l'Association des diplômés de Polytechnique; "2° une personne
est nommée par le gouvernement; "3° deux personnes sont
nommées par le conseil. "L'Association des diplômés de
Polytechnique peut procéder à la nomination prévue au
présent article par une simple résolution de son conseil
d'administration." Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 16?
M. Rivard: Deux autres amendements de concordance, M. le
Président, dans la version anglaise. Le troisième paragraphe se
lit dans le projet de loi: "(3) two persons appointed by the board of
management." Il s'agit de biffer les deux mots "of management". Le paragraphe
se lirait: "(3) two persons appointed by the board."
Au deuxième alinéa, même correction que
précédemment, à la dernière ligne, au lieu de
"board of management", "board of directors".
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur les amendements proposés?
Mme Blackburn: Dans la version française.
M. Rivard: Excusez-moi. Dans la version française, je ne
comprends pas l'amendement.
Mme Blackburn: Même chose. C'est la même chose, il
n'y a pas d'amendement.
M. Benoît: Si je peux me permettre, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Benoît: Dans la version française, le mot
"Conseil", à la dernière ligne du dernier alinéa,
apparaît avec un c majuscule. Si l'on se reporte au mot "conseil" tel que
défini, cela devrait vouloir dire le conseil de l'école, alors
que ce n'est pas de ce conseil qu'on parle, mais bien de celui de
l'association. C'est pour cela que le mot conseil doit apparaître avec un
c minuscule.
Le Président (M. Audet): D'accord, merci.
M. Ryan: Pourriez-vous me répéter cela comme il
faut? Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris. Excusez-moi, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Pourriez-vous expliquer à
nouveau, M. Benoît?
M. Benoît: Je m'excuse.
Le Président (M. Audet): Est-ce que vous pourriez
expliquer à nouveau l'amendement?
M. Benoît: Le mot "conseil" tel qu'il apparaît dans
la version imprimée du projet de loi, apparaît avec un c
majuscule. Si l'on se reporte à la définition du mot "Conseil",
toujours avec un c majuscule, à l'article 1 du projet, on voit qu'il
s'agit là du conseil d'administration de l'école, alors
qu'à l'article 16 le conseil d'administration auquel on veut se
référer, ce n'est évidemment pas celui de l'école,
mais celui de l'association. C'est pour éviter qu'il y ait confusion
qu'on suggère que le mot "conseil" soit écrit avec un c
minuscule.
M. Rivard: J'imagine qu'il faut que j'en fasse une proposition
formelle. À l'article 16, "conseil", à la dernière ligne
du dernier alinéa, doit être écrit avec une lettre
minuscule.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Vous en faites une
proposition?
M. Rivard: C'est cela.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que
l'amendement est accepté?
Mme Blackburn: Les trois amendements.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Vous avez une
question, M. le ministre?
M. Ryan: J'ai une question avant qu'on procède à
l'adoption. Vous dites que, dans les quatre ingénieurs, il y en aura un
qui sera nommé par le gouvernement. Est-ce que c'est une personne en
plus des deux personnes nommées par le gouvernement qui sont
mentionnées à l'article 15?
M. Rivard: Oui.
M. Ryan: Cela maintient le total de trois qui existe
actuellement?
M. Rivard: Exactement. M. Ryan: D'accord.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce qu'on est
prêt à voter sur la proposition d'amendement?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Vous êtes pour, Mme
la députée de Chicoutimi. M. le ministre?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté. Autre article. L'article...
Mme Blackburn: On adopte l'article?
Le Président (M. Tremblay. Rimouski): Est-ce que l'article
est adopté? Oui. On passe à l'autre article. L'article 17? M. le
ministre.
M. Ryan: À l'article 17, je veux vous prévenir que
je voudrais proposer ou demander qu'on propose le même type d'amendement
à l'alinéa 4° que celui dont j'ai fait mention tantôt
à propos des deux genres.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, à ce moment-ci,
j'aurais le goût d'une remarque tout à fait sérieuse et je
comprends-Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce qu'on doit
comprendre que les autres n'étaient pas sérieuses, Mme la
députée?
Mme Blackburn: Parce que, souvent, on prend à la
légère ce genre de remarque-là et je pensais tantôt
aux propos du ministre: Du moment que cela ne crée pas un incendie. On
prend à la légère ce genre de remarque touchant l'usage
des deux genres dans nos textes, dans un texte de loi comme dans les autres
textes. Vous savez, le ministre le sait, les mots portent une
réalité et finissent par changer et modeler la
réalité. Aussi longtemps qu'on n'acceptera pas d'alourdir nos
textes en tenant compte à la fois des deux genres, il y a des
réalités qu'on aura toujours de la difficulté à
modifier.
Je ne lui ferai pas un long discours, qu'on va qualifier de
féministe, sur cela - bien que je pense que "féministe", entendu
au sens correct du terme, j'en suis tout à fait une - mais je pense que,
si on veut changer la réalité, il va falloir qu'on accepte cela.
Je comprends ce que le ministre nous dit. J'ai le goût, souvent, de
partager cette préoccupation et de dire que cela alourdit tous les
textes, effectivement, mais cela traduit mieux la réalité et je
pense que cela pourrait être assez bénéfique par rapport au
changement de mentalité et au changement d'attitude.
Moi, du moment où il y a une école qui est en train de
faire de la formation et, en plus, qui nous dit qu'il faudrait parler
d'étudiants et d'étudiantes, j'ai comme le goût
d'être très sympathique. Et si le ministre là-dessus
disait: Oui, je suis d'accord, écoutez, laissons-les là, cela ne
nous obligera pas à changer toutes les lois demain matin, mais au fur et
à mesure qu'elles se présenteront, on pourrait, peut-être,
être un peu plus vigilants par rapport à cette question-là.
Moi, c'est beaucoup plus dans cette perspective-là que je voulais en
discuter.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: On peut garder ce point-là en suspens
jusqu'à la fin. On va terminer l'exercice un peu plus tard.
Mme Blackburn: D'accord.
M. Ryan: On peut le garder en suspens, on va y penser.
Mme Blackburn: Merci.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien.
Est-ce qu'on garde l'article 17 en suspens, au complet, Mme la
députée?
Mme Blackburn: Oui, cela va aller vite ensuite pour
l'adoption.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Cela va. On passe
à l'article 18. Alors, à l'article 18, M. le ministre, est-ce que
vous avez l'intention de réagir?
M. Rivard: M. le Président, dois-je comprendre que les
représentants de l'école ont retiré la proposition
d'amendement? Il n'y a pas d'amendement à l'article 18.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Alors, est-ce qu'on
peut procéder à l'adoption de l'article 18? Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Est-ce que je pourrais avoir des explications par
rapport à la disposition qui fait que vous allez remplacer les vacances,
mais seulement pour la durée du mandat non écoulée? Alors,
ce peut être six mois, un an? Bon, généralement, je sais
que ces personnes se trouvent nommées pour un second mandat, mais
pourquoi pas pour un mandat de trois ans ou la durée qui est
prescrite?
M. Benoît: Généralement, M. le
Président, dans les règlements de régie interne de
corporations, qu'il s'agisse d'une corporation comme celle de l'École
polytechnique ou de toute autre corporation, dans les cas de mandats non
terminés, où l'on doit, effectivement, combler la vacance en
cours de mandat, généralement la vacance se comble pour seulement
la partie non écoulée du mandat. Il n'y a pas d'autre raison que
celle-là. On ne fait pas courir un mandat complet à partir de la
date à laquelle on comble la vacance.
Mme Blackburn: Si vous permettez, c'est qu'on a des lois des
corporations publiques dans lesquelles la personne est nommée pour un
mandat, c'est-à-dire que ce n'est pas pour terminer un mandat. Il
faudrait que je retrouve... J'en ai vu deux passer, parce que, pour les raisons
que je dis, cela vient compliquer les modes de nomination, c'est-à-dire
les délais de nomination. Vous la nommez, six mois après, un
mandat est échu; alors, vous recommencez la procédure, vous devez
à nouveau informer vos commettants ou le ministre sur la liste des
nouveaux membres. Je sais que, dans certains projets de loi publics, on l'a
enlevé précisément, on l'a modifié pour dire que la
personne est tout simplement nommée sans dire que c'est pour terminer le
mandat, mais c'est pour la durée normale du mandat. Je trouve que c'est
beaucoup vous compliquer la vie que de garder cela. Je ne sais pas ce que le
ministre en pense.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: Cela dépend un petit peu du genre d'organisme
qu'on a. On a les deux régimes, en fait. Dans les organismes
consultatifs du secteur de l'éducation, en général, les
personnes sont nommées pour un mandat fixe, disons de deux ans, et si
une vacance intervient avant la fin du mandat, on nomme une personne pour
terminer le mandat. On l'a fait encore récemment.
Mme Blackburn: Au Conseil des collèges, c'était
pour un mandat.
M. Ryan: Vous êtes sûre? Mme Blackburn:
Oui.
M. Ryan: En tout cas, dans les autres organismes. à ma
connaissance, nous avons fait des nominations encore récemment, je sais
qu'il fallait décider si nous faisions une nomination pour trois mois.
Nous l'avons fait pour trois mois et cette personne-là, nous allons la
renouveler pour un plein mandat ensuite. Mais, a priori, je serais plutôt
conservateur ici. Vu qu'il s'agit d'un organisme qui doit comprendre des
représentants de différents secteurs, parfois ces
représentants-là sont choisis en fonction d'un certain
équilibre et peut-être que ce n'est pas mauvais, si une personne
doit abandonner en milieu de mandat, qu'une autre soit nommée pour la
remplacer et que, si les choses vont bien, cette personne-là soit
nommée pour un nouveau mandat.
Je serais plutôt porter à maintenir le texte actuel,
savez-vous.
Le Président (M. Audet): M. Benoît.
M. Benoît: M. le Président, j'ajouterais, pour le
bénéfice de Mme la députée, que le régime de
remplacement de postes qui deviennent vacants seulement pour la partie non
écoulée reconduit, en fait, le régime que l'on vit depuis
30 ans à l'article 13 de la charte actuelle. Nous avons vécu
très bien avec ce régime-là. Cela ne nous pose pas de
problème. Donc, on a choisi de le reconduire tout simplement.
Mme Blackburn: Oui. M. le Président, j'aurais le
goût de répondre à Me Benoît: comme vous avez
vécu, depuis 30 ans, avec l'ex-charte, vous seriez encore en train de
vivre avec et vous ne seriez pas trop mal, l'objectif de cet
exercice-là, c'est d'améliorer les choses. Moi, ce que je vous
suggérerais, tout à fait en toute simplicité, c'est que
chaque fois qu'on est capable d'alléger une démarche, bon, qu'on
essaie de le faire. Écoutez, je ne mènerais pas une bataille
là-dessus, mais je me disais que c'est se compliquer la vie bien
inutilement alors qu'on sait qu'il y a, comme le dit le ministre, deux
régimes: un qui fait que les postes sont comblés selon des
procédures arrêtées pour la durée du mandat prescrit
dans la loi... Écoutez, je ne mènerai pas longtemps de
débat là-dessus, mais je me disais que ce serait peut-être
une façon de simplifier les choses.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: Pour celui-là, disons que c'est
réglé jusqu'au vote. Il y a peut-être un problème,
cependant, sur lequel il y aurait lieu de s'arrêter et qui s'est
présenté à maintes reprises, depuis deux ans, dans le
fonctionnement du gouvernement. Lorsqu'une vacance survient, qu'un mandat est
expiré, la personne est réputée avoir terminé son
association avec l'organisme, suivant certaines lois. Parfois, cela prend du
temps au gouvernement pour désigner les personnes qui vont remplacer
celles qui s'en vont. Il peut surgir des vacances qui vont durer six mois, un
an et même, quelquefois, deux ans. Cela crée de gros
problèmes de fonctionnement, surtout quand ce sont des personnes qui
sont censées être désignées par le gouvernement. On
a modifié un certain nombre de dispositions de manière à
dire qu'une personne reste en fonction jusqu'à son remplacement, de
manière à éviter qu'un hiatus ne se crée entre les
deux. Je ne sais pas si vous avez pensé à cet aspect-là.
Je vous pose le problème. Je n'en fais pas l'objet d'une proposition.
C'est pour être utile à la corporation et je tends de plus en plus
à cette formule qui va préserver la continuité dans les
organismes, nonobstant certaines négligences dont le gouvernement est
susceptible de se rendre coupable
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Blackburn: Je partagerais l'avis du ministre sur cette
question parce qu'effectivement on connaît les procédures de
nomination qui sont longues lorsque ce sont des nominations
gouvernementales. Et la tendance, au cours des dernières
années - je pense à des projets de loi lorsque le Parti
québécois était au pouvoir, déjà on avait
commencé cette pratique pour s'assurer qu'il n'y ait pas de trou - c'est
que le mandat échu, la personne restait en fonction jusqu'à ce
que son successeur soit nommé. Je pense que c'est une remarque
pertinente. Si l'école était d'accord, on pourrait
suggérer assez rapidement une modification, un amendement
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires?
M. Bouthillette: On serait d'accord avec la proposition qui est
mise de l'avant.
Mme Blackburn: Mais il faudrait le voir à ce
moment-là.
Le Président (M. Audet): M. le ministre. (17 h 30)
M. Ryan: À ce moment-là, il s'agirait, pour nos
conseillers juridiques, de s'asseoir et de voir ce qui pourrait être
ajouté, si cela peut être fait sans briser l'économie du
texte. Ils pourraient nous soumettre une proposition.
Mme Blackburn: Cela dépend des postes.
M. Ryan: J'ajoute une précision, M. le Président.
Surtout quand il se produit un changement de gouvernement et que des mandats
viennent à expiration, juste pendant la période de transition,
cela peut créer un gros climat de malaise, parce que te gouvernement,
pour des raisons faciles à comprendre, ne sera pas enclin à
renouveler certains mandats sachant dans quelles conditions ils furent
donnés et n'étant pas toujours prêt à
procéder lui-même à de meilleures nominations.
Mme Blackburn: il y en a qui sont plus partisans que d'autres.
N'est-ce pas, M. le ministre?
M. Ryan: Et pour " le bien des organismes, c'est mieux, lorsque
le gouvernement intervient, qu'il y ait une certaine sécurité
additionnelle d'après l'expérience que nous avons faite. Je suis
content que la députée de Chicoutimi partage mon avis.
Le Président (M. Audet): Alors, si je comprends bien, on
pourrait suspendre l'article 18 et y revenir plus tard.
M. Ryan: Je pense qu'il va falloir y revenir.
Le Président (M. Audet): D'accord. Alors, nous allons
passer maintenant à l'article 19: "Le principal de l'école est
d'office le président du conseil." Est-ce qu'il y a des amendements
à l'article 19?
M. Rivard: II n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Audet): Il n'y a pas d'amendement. Est-ce
qu'il y a des commentaires à l'article 19? On peut procéder
à l'adoption de l'article 19. Est-ce que l'article 19 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
Mme Blackburn: II faudrait le demander au ministre.
Le Président (M. Audet): L'article 19, cela va, M. le
ministre?
M. Ryan: Expliquez-moi donc juste une chose. Comment va se
définir le rôle des deux personnages que nous avons à la
table aujourd'hui sous la nouvelle charte? Sous la charte actuelle, je crois
comprendre, M. Bouthillette, que vous êtes président. Est-ce que
vous êtes président du conseil d'administration?
M. Bouthillette: C'est cela, M. le ministre, président du
conseil d'administration et principal.
M. Ryan: Pardon?
M. Bouthillette: Et aussi principal.
M. Ryan: Très bien, excusez. Très bien, je retire
ma question.
Le Président (M. Audet): Alors, cela va pour l'article
19?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, l'article
20 maintenant. "Le président dirige les séances du conseil et
agit comme président de la corporation." Est-ce qu'il y a des
amendements à l'article 20?
M. Ryan: Adopté.
M. Rivard: II y a un petit amendement dans la version anglaise.
Dans la première ligne: The chairman shall preside over the sittings of
the board", "sittings" serait remplacé par "meetings".
Le Président (M. Audet): Est-ce que vous pourriez nous
relire l'amendement proposé?
M. Rivard: M. le Président, je sais que cela vous fait
plaisir. The chairman shall preside over the meetings of the board and act as
president of the corporation".
Le Président (M. Audet): Merci, M. le dépu-
té. Est-ce que cela va pour l'adoption de l'amendement?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce qu'il y a
des commentaires avant l'adoption de l'article 20?
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Audet): Cela va. L'article 20 est
adopté. Article 21: "En l'absence du président à une
séance du conseil, le conseil désigne l'un de ses membres pour
remplacer le président." Est-ce qu'il y a des amendements à
l'article 21?
M. Rivard: Oui, même amendement à la version
anglaise, "sitting* serait remplacé par "meeting" dans la
première ligne. L'article se lirait comme suit en anglais: "If the
chairman is absent from a meeting, the board shall designate one of its members
to replace the chairman".
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. Alors, cela va pour l'adoption de ('amendement?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 21
est-il adopté tel qu'amendé? Adopté, l'article 21.
Article 22: "Les séances du conseil ont Heu à
Montréal, à moins que le règlement de régie interne
de la corporation ne le prévoie autrement." Est-ce qu'il y a des
amendements à l'article 22?
M. Rivard: Même amendement dans la version anglaise,
à la deuxième ligne, "sittings" serait remplacé par
"meetings" et l'article se lirait maintenant: "Unless otherwise prescribed by
the internal management by-laws of the corporation, the meetings of the board
shall be held at Montréal."
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement
proposé est adopté? Est-ce que l'article 22 est adopté tel
qu'amendé? Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Concernant l'article 22, une loi qui contient une
telle disposition a de quoi étonner un peu, comme cela,
spontanément! Je veux dire: Pourquoi est-ce qu'on a cru
nécessaire d'avoir une disposition dans la toi pour dire que les
séances du conseil ont lieu à Montréal? Quel était
le problème? Excusez-moi de demander cela aussi simplement et
naïvement, mais...
M. Benoît: Si vous le permettez... Le Président (M.
Audet): M. Benoît.
M. Benoît: ...M. le Président, encore une fois ici,
le projet de loi apporte un assouplissement à la charte actuelle,
étant donné que nous étions tenus de tenir nos
assemblées à l'immeuble de l'école à
Montréal. Ici, on se permet de se promener un peu partout à
l'intérieur des limites de la ville. Ecoutez, là-dessus, je pense
bien qu'on assouplit.
Mme Blackburn: C'est déjà une amélioration.
Le Président (M. Audet): Mme la députée.
Mme Blackburn: M. le Président, peut-être avec
l'accord du ministre, moi, je ne vols même pas ta nécessité
de maintenir un tel article. Je me demande si ça existe pour d'autres
corporations publiques.
M. Ryan: Cela existe comme tel.
Mme Blackburn: Cela existe, lorsqu'on veut s'assurer qu'il y a un
minimum de réunions qui seront tenues dans la ville où se trouve
le siège social. Je pense avoir déjà vu quelque chose qui
ressemble a cela. Mais, quand on améliore une charte par un projet de
loi, II me semble qu'il faut un peu l'épurer. Et cela, je ne voyais pas
que cela avait une grande importance, peut-être â tort,
remarquez.
M. Benoît: À cet égard, Mme la
députée, M. le Président, je dois vous dire que c'est
clair que l'École polytechnique, dans la mesure où on la
considère comme étant une corporation privée, peut
très bien se passer de dispositions semblables dans sa charte. C'est
généralement des dispositions que l'on retrouve dans des
règlements de régie interne. Toutefois, dans les discussions qui
ont eu lieu avec les gens du ministère, les échanges
d'avant-projet où nous avons discuté, on semblait manifester le
désir de maintenir cette disposition-là dans une forme un peu
assouplie par rapport à ce qu'on a présentement. Et, à cet
égard, l'école n'avait pas d'objection ni ne voyait de
problème. Donc, à cet égard-là, il ne faudrait pas
voir cela comme étant une chose à laquelle l'école tient
mordicus.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: Si l'école n'y tient pas de manière
spéciale, on pourrait très bien laisser tomber cette disposition
du projet de loi, si c'est de nature à satisfaire la
députée de Chicoutimi. Cela nous fait plaisir et il n'y a
vraiment pas de nécessité vitale.
Le Président (M. Audet): À ce moment-là, on
enlèverait l'article 22 au complet, d'accord?
Mme Blackburn: Biffer l'article 22.
M. Ryan: C'est-à-dire que vous pourrez vous réunir
à Outremont.
Le Président (M. Audet): J'appelle maintenant l'article
23. "A moins que le règlement de régie interne de la corporation
ne le prévoie autrement, la convocation à une séance du
conseil se fait au moyen d'un avis écrit adressé à chacun
des membres du conseil, à sa dernière adresse connue, au moins
cinq jours francs avant le jour fixé pour la séance." Est-ce
qu'il y a des amendements à l'article 23?
M. Rivard: il n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Audet): Pas d'amendement Est-ce qu'il y a
des commentaires sur l'article 23?
Mme Blackburn: J'aurais peut-être le même commentaire
que pour le précédent. Ce sont plutôt des choses qui se
retrouvent généralement dans un règlement de régie
interne, et c'est assez exceptionnel que l'on retrouve cela dans des lois. On
vient soumettre, si je puis ainsi m'exprimer, la loi à un
règlement, à moins que le règlement n'ait
préséance sur la loi, si je lis bien le texte.
Généralement, c'est l'inverse. Ecoutez, je m'adresse, M. le
Président, avec votre permission, à Me Benoît, qui
connaît certainement ces questions mieux que moi.
M. Benoît: À cet égard. Mme la
députée, M. le Président, je vous ferai les mêmes
commentaires que tout à l'heure. Ce sont là. effectivement, des
dispositions qu'on peut facilement retrouver à l'intérieur d'un
règlement de régie Interne. Si le ministère, en la
personne du ministre, n'y voit pas d'objection, ce n'est pas l'école qui
va insister pour le maintien de cette disposition.
Le Président (M. Audet): M. le ministre. M. Ryan:
Aucune objection.
Le Président (M. Audet): Aucune objection. Alors, à
ce moment-là, on bifferait l'article 23 tel que rédigé
ici?
M. Ryan: On libéralise, si on ne peut s'opposer.
Le Président (M. Audet): Alors, j'appelle maintenant
l'article 24: "Le quorum du conseil est de 6 membres." Est-ce qu'il y a des
amendements à l'article 24? Pas de commentaires. Est-ce que l'article 24
est adopté?
Mme Blackburn: Un instant, s'il vous plaît! Est-ce que
ça ne posera pas problème si vous avez des postes vacants? Le
conseil est composé de 12 personnes, de 11 personnes? Oui, c'est
ça. Donc, 6 personnes constituent le quorum. Est-ce que ce n'est pas
difficile de constituer le quorum à 6, si vous avez, par exemple, trois
postes vacants?
M. Bouthillette: Evidemment, tel que vous posez le
problème, ce serait peut-être un peu difficile, mais on peut dire
que l'expérience, depuis toujours, à l'école, n'a jamais
été laborieuse. On avait un quorum de 5 personnes sur un total de
10 membres du conseil et cela a toujours fonctionné assez bien. Alors,
quand on nous a proposé 6 personnes, étant donné qu'on
ajoute un onzième membre au conseil, nous avons pensé que cela
pourrait fonctionner.
Le Président (M. Audet): Merci.
Mme Blackburn: La formulation qu'on retrouve, c'est: Le quorum
est constitué par la majorité absolue des membres en
règle. Quelque chose qui ressemble à cela. Oui, c'est cela, la
majorité absolue.
Une voix: Ici, cela peut être...
Mme Blackburn: Non, mais des membres en règle. Non, c'est
très différent. Je veux dire les membres en...
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: D'abord, ici, il ne peut pas être question des
membres en règle.
Mme Blackburn: Des membres en règle... M. Ryan:
Non, ce sont des membres...
Mme Blackburn: ...mais des membres du conseil.
M. Ryan: ...de plein droit.
Mme Blackburn: C'est la majorité absolue des membres.
M. Ryan: C'est un assouplissement, parce que, avec la
règle à laquelle fait allusion la députée de
Chicoutimi, la majorité est la moitié plus un. Dans ce cas-ci,
cela voudrait dire sept. Là, on met six. ■ Je pense que six est un
nombre idéal pour un conseil de onze membres.
Mme Blackburn: Non, mais...
M. Ryan: Oui, c'est comme cela que c'est
interprété.
Mme Blackburn: Cela prenait une interprétation.
M. Ryan: Ici, on a six; on ne peut pas demander au gouvernement
dans un organisme aussi petit, d'avoir un quorum qui sera inférieur
à la moitié. Si c'est une grosse organisation avec 500
ou 500 000 membres, II faut fixer le quorum très bas. Ce qu'on
fait en général, c'est qu'on dit: Ce sera 50 membres, 25 membres
ou un pourcentage. Mais, dans ce cas-ci, je pense que le chiffre de six est des
plus indiqués, à sa face même. Sept, ce serait trop lourd
et six, surtout avec l'amendement qu'on envisage pour te remplacement des
membres démissionnaires, cela va donner une chance. D'autant plus que M.
Bouthillette nous dit que, suivant l'expérience, ils sont capables de
répondre à cette exigence sans trop de difficultés.
Le Président (M. Audet): Mme la députée.
Mme Blackburn: M. le Président, je pense avec le ministre
- d'ailleurs c'est reconnu dans la pratique, dans tous les organismes publics
et privés, dont j'ai au moins la connaissance - que le quorum est
généralement de la moitié plus un, donc, ce qu'on appelle
la majorité absolue, pas la majorité relative, la majorité
absolue. Ce que je dis, en rappelant les propos du ministre tout à
l'heure, c'est que, étant donné ta négligence du
gouvernement, il arrive qu'il y ait des postes qui soient vacants plus
longtemps. C'est sûr que, si on modifie l'article pour s'assurer qu'ils
restent en poste, je suis d'accord avec le ministre. Sinon, cela risque de
poser des problèmes de quorum.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 24?
Mme Blackburn: Conditionnel à l'autre modification de
tantôt, c'est adopté, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 24 est
adopté.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 24 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 25: "Les décisions du conseil sont prises
à la majorité des membres présents, à moins que le
règlement de régie interne de la corporation ne le prévoie
autrement. "S'il y a partage égal des voix, la voix du président
est prépondérante. Cependant, en cas d'absence du
président, la personne désignée pour le remplacer n'a pas
de voix prépondérante."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 25? M. le
ministre.
M. Ryan: J'aurais un amendement. Je voudrais qu'à la
troisième ligne le mot "prévoit" s'écrive au subjonctif
plutôt qu'à l'indicatif. Comme on l'a laissé tomber dans
les deux cas précédents, je n'ai pas fait de remarques. Ici, on
va le garder pour l'honneur de la langue française.
Le Président (M. Audet): Alors, cela se lirait?
M. Ryan: "voie" à la place de "voit". Le
Président (M. Audet): Oui, d'accord.
M. Ryan: Eux, ce sont des ingénieurs, on ne peut pas leur
en demander trop.
Des voix: Ha!Ha!Ha!
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
amendements ou d'autres commentaires sur l'article 25? Alors, l'article 25 est
adopté.
J'appelle maintenant l'article 26: "Le conseil peut instituer, par
règlement, un comité exécutif.
Ce comité est alors formé des membres suivants: "1° le
président du conseil, qui en est le président; "2° le
directeur de l'école; "3° au moins trois autres membres du conseil
nommés par le conseil."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 26?
Une voix: Il n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Audet): II n'y a pas d'amendement. Est-ce
qu'il y a des commentaires?
Mme Blackburn: J'ai peut-être une question. Le
Président (M. Audet): Mme la députée.
Mme Blackburn: II arrive, dans la composition des comités
exécutifs, qu'on prévoie la participation d'un professeur ou
d'une autre catégorie de personnel. Ici, cela n'a pas fait l'objet de
demandes?
M. Bouthillette: Non.
Mme Blackburn: Non? Ce qui ne vous empêche pas d'en nommer
un.
M. Bouthillette: Non, absolument pas. Mme Blackburn:
Même un étudiant? M. Bouthillette: Pardon?
Mme Blackburn: Ce serait possible également pour un
étudiant?
M. Bouthillette: II n'y a rien dans le texte qui dit le
contraire.
Mme Blackburn: C'est ce que j'ai compris. Cela va.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 26 est
adopté. Article 27: "Le comité exécutif exerce les
fonctions que lui délègue, par règlement, te conseil."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 27? (17 h 45)
M. Rivard:Il y a un amendement dans la version anglaise, à
la deuxième ligne. Biffer les mots "of management". L'article se lirait
maintenant: "The executive committee shall perform such duties as the board may
delegate to it by by-law."
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour
l'amendement?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 27 tel qu'amendé
est adopté.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): "Les régies de
fonctionnement du comité exécutif sont déterminées
par règlement du conseil."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 28?
M. Rivard: II y aurait un amendement à la version
anglaise. Biffer, dans la deuxième ligne, "of management".
Le Président (M. Audet): D'accord. Cela va pour
l'amendement? Adopté? L'article 28, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Ryan: Oui, adopté, certainement.
Le Président (M. Audet): Article 29: "Le conseil peut
instituer tout autre comité qu'il juge nécessaire au bon
fonctionnement de l'école. "Il détermine, par règlement,
la composition et les fonctions d'un comité institué en vertu du
présent article ainsi que les modalités de mise en place, de
fonctionnement et de financement."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 29? Pas
d'amendement? Est-ce que l'article 29 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que vous avez des
commentaires, Mme la députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Non, cela va. Adopté, M. le
Président.
Le conseil académique
Le Président (M. Audet): Cela va? L'article 30: "Le
conseil doit Instituer, par règlement, te conseil académique. "Le
conseil académique est formé des membres suivants: "1° le
principal de l'école; "2° le directeur de l'école, qui en est
le président; "3" douze professeurs titulaires ou agrégés
de l'école nommés à cette fin par l'assemblée des
professeurs de l'école; "4° trois étudiantes ou
étudiants de l'école nommés à cette fin par
l'association ou le regroupement d'associations d'étudiants
accrédité en vertu de la Loi sur l'accréditation et le
financement des associations d'élèves ou d'étudiants."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 30?
M. Rivard: II y a deux amendements. Dans le premier
alinéa, remplacer "le", dans l'expression "le conseil
académique", par "un conseil académique". Deuxième
amendement, dans la version anglaise, première ligne, premier
alinéa, biffer les mots "of management".
Le Président (M. Audet): D'accord. Je pense que, au
quatrième paragraphe, c'est un peu le même amendement qu'on a eu
tantôt, avec les étudiantes et étudiants.
M. Ryan: II y a le troisième aussi, il faudrait qu'on
s'interroge là-dessus, peut-être qu'on n'aura pas de
problème, mais...
Mme Blackburn: Douze professeurs nommés...
M. Ryan: J'aimerais qu'on reprenne tous ces articles ensemble,
tantôt, à la lin...
Mme Blackbum: Cela va.
M. Ryan: ...pour mettre de l'ordre là-dedans.
Le Président (M. Audet): On suspend l'article 30, on y
reviendra plus tard.
M. Ryan: Out.
Le Président (M. Audet): Article 31: "Le conseil
détermine, par règlement, les fonctions qu'il
délègue au conseil académique sur les questions d'ordre
pédagogique."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 31? Pas
d'amendement? Est-ce que l'article 31 est adopté?
M. Ryan: Adopté.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Article 32: 'Les règles de
fonctionnement du conseil académique sont établies par
règlement du conseil."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 32?
M. Rivard: Le même type d'amendement: dans la version
anglaise, biffer les mots "of management".
Le Président (M. Audet): Par? M. Rivard:
Biffer!
Le Président {M. Audet): Biffer? Est-ce que l'amendement
est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 32 est adopté
tel qu'amendé? Adopté.
Le principal et le directeur
Article 33: "Le principal et le directeur de l'école sont
nommés par le gouvernement sur recommandation du conseil. "Le principal
et le directeur de l'école doivent être ingénieurs."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 33?
M. Rivard: M. le Président, devinez ce que je vais
dire!
Le Président (M. Audet): La même chose que
tantôt.
M. Rivard: Dans la deuxième ligne, biffer les mots "of
management", au premier alinéa.
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce qu'il y a
d'autres amendements? Pas d'autres amendements? Est-ce que l'amendement est
adopté? Adopté. Est-ce que l'article 33 tel qu'amendé est
adopté?
Article 34: "Le mandat du principal est de cinq ans et celui du
directeur est de..."
Mme Blackburn: Généralement, l'adoption se fait sur
consentement unanime. Sinon, Je...
Le Président (M. Audet): C'est ce que j'ai cru comprendre.
Etant donné que je n'ai pas de réponse souvent, je poursuis.
M. Ryan: Qui ne dit mot consenti
Le Président (M. Audet): Qui ne dit mot consent,
exactement!
Mme Blackburn: Non. De façon régulière, M.
le Président, je dis adopté ou je dis un Instant. Alors, je
dis...
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela concerne
l'article 33, Mme la députée?
Mme Blackbum: Adopté.
Le Président (M. Audet): Merci.
Mme Blackbum: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Article 34.
M. Ryan: Maintenant que vous l'avez adopté, on peut dire
que c'est très centralisateur, mais... Trop tard.
Le Président (M. Audet): Article 34.
Mme Blackbum: C'est pour cela que j'hésitais.
Le Président (M. Audet): "Le mandat du principal est de
cinq ans et celui du directeur est de quatre ans; ils peuvent être
renouvelés." Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 34?
M. Rivard: II n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Audet): II n'y a pas d'amendement
à l'article 34. Est-ce que l'article 34 est adopté?
Mme Blackbum: Un instant! Pourquoi, M. le Président, une
durée différente selon qu'il soit principal ou directeur?
C'était dans la tradition ou...
Le Président (M. Audet): M. Bouthillette.
M. Bouthillette: M. le Président, la principale raison est
d'éviter que...
Mme Blackbum: Pour qu'ils ne partent pas en même temps.
M. Bouthillette: ...et le président, et le principal ne
terminent leur mandat à la même date. Alors, avec des mandats
d'une durée différente - remarquez bien que cela pourrait, quand
même, se produire - ...
Mme Blackburn: Oui.
M. Bouthillette: ...on a plus de facilité à
aménager les choses.
Mme Blackbum: Par curiosité, actuellement, votre mandat se
termine quand par rapport à celui de M. Doré?
M. Bouthillette: Le mien se termine dans un
an et demi et celui de M. Doré, dans deux ans et demi. Cela
arrive comme cela.
Mme Blackburn: C'est un concours de circonstances.
M. Bouthillette: Bien, c'est-à-dire qu'on y pense toujours
quand les nominations sont faites.
Mme Blackburn: D'accord.
M. Bouthillette: Mais cela nous aide d'avoir des mandats de
durées différentes.
Mme Blackburn: Oui. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 34 est
adopté. Article 35: "Les fonctions du principal et du directeur sont
déterminées par règlement du conseil."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 35?
M. Rivard: C'est toujours le même amendement: dans la
deuxième ligne de la version anglaise, biffer les mots "of
management".
Le Président (M. Audet): D'accord. L'amendement est
accepté tel que proposé? Est-ce que je dois comprendre qu'il est
adopté? Qui ne dit mot consent.
Mme Blackburn: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Audet): Adopté. Des voix: Ha! Ha!
Ha!
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 35 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Blackburn: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Audet): L'article 36: "Le directeur de
l'école recommande au conseil les nominations aux postes d'enseignement,
de recherche et d'administration. "Les professeurs titulaires ne peuvent
être démis de leurs fonctions que par le vote des deux tiers des
membres du conseil."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 36?
M. Rivard: Toujours le même type d'amendement dans la
version anglaise, au premier alinéa, deuxième ligne, biffer les
mots "of management" et, dans le deuxième alinéa, deuxième
ligne, biffer les mots "of management".
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
accepté tel que proposé? Adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 36 est
adopté tel qu'amendé?
Mme Blackburn: Adopté.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Audet): Article 37: "Les membres du
personnel enseignant et non enseignant de l'école continuent à
participer au régime de retraite établi par la corporation.
"Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 37?
Mme Blackburn: Adopté.
M. Rivard: Un amendement à la version anglaise toujours,
dans la deuxième ligne qui se lit: "shall continue to pay contributions
into the pension plan". Il s'agit de remplacer les mots "pay contributions
into" par les mots "be members of. L'article se lirait maintenant ainsi, pour
votre bénéfice, M. le Président: The members of the
teaching and non-teaching staff of the school shall continue to be members of
the pension plan established by the corporation."
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement tel que
proposé est adopté? Adopté. Est-ce que l'article 37 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 38: "Le
principal et le directeur de l'école en fonction le jour de la sanction
de la présente loi demeurent en fonction pour la durée non
écoulée de leur mandat. "Le mandat des autres membres du conseil
expire dans les 60 jours de la sanction de la présente loi, mais ces
personnes demeurent en fonction jusqu'à ce qu'elles soient
remplacées ou nommées de nouveau conformément à la
présente loi."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 38?
M. Rivard: Toujours un amendement de concordance: dans la version
anglaise, deuxième alinéa, première ligne, biffer les mots
"of management".
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement tel que
proposé est adopté?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Audet): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Si je comprends bien, la disposition touchant les
autres membres du conseil d'administration, c'est pour tenir compte des postes
qui ont été ouverts pour les étudiants et ainsi de suite?
Je voudrais comprendre pourquoi
on a un traitement différent. Je comprends que,
généralement, on retrouve toujours ces mesures transitoires
touchant le principal et le directeur de l'école, mais je me demandais
pourquoi, d'office, les membres du conseil n'avaient pas le même
privilège, c'est-à-dire de terminer leur mandat.
M. Benoît: J'avoue ne pas très bien comprendre votre
question, Mme la députée.
Mme Blackburn: Pourquoi une disposition différente selon
qu'on soit membre du conseil ou principal ou directeur? Je dis: Pourquoi pas la
même disposition pour les membres du conseil que pour le principal et le
directeur c'est-à-dire qu'ils demeurent en fonction pour la durée
non écoulée de leur mandat? C'est simplement cela. Pourquoi une
disposition qui met un terme à leur mandat dans les 60 jours, avec la
disposition qu'on voudra réintroduire tantôt?
M. Benoît: Je vous avoue qu'à cet égard je
pense que, si j'essaie de me souvenir des discussions qui ont eu lieu entre
l'école et le ministère pour le libellé exact de cet
article-là, c'était probablement une proposition du
ministère. En soi, je pense qu'il y avait aussi les dispositions de
l'ancienne loi, je crois. Dans la loi telle qu'elle existe présentement,
on prévoyait, à l'article 21, deuxième alinéa, que,
dans les 30 jours de l'entrée en vigueur de la loi, le
lieutenant-gouverneur en conseil devait désigner certains membres du
conseil. J'imagine que le deuxième alinéa de l'article 38 vise
à reconduire, en quelque sorte, un régime de délai
après ta sanction de la loi, pour ce qui est des membres du conseil
autres que le principal et le directeur. Je ne peux pas m'expliquer autrement
la logique d'avoir une distinction entre le régime de reconduction pour
le principal et le directeur, d'une part, et les autres membres du conseil,
d'autre part, si ce n'est que, encore une fois, la dernière fois
où nous nous sommes prêtés à cet exercice, nous
avions cette dualité de régime de reconduction.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense bien que la raison de fond qui explique ceci...
Moi, je serais enclin à le garder comme c'est formulé. S'il y a
certains changements dans la structure de représentation, non pas
majeurs, mais, quand même, certains changements, cela va permettre
d'ajuster le statut de tout le monde. Ceux qui peuvent être nommés
de nouveau vont être reconduits et ceux qui doivent être
remplacés le seront. Cela va permettre de procéder avec
célérité.
Je pense que, dans ce cas-ci, c'est une clause facilitante, plutôt
qu'une clause qui crée des problèmes. C'est aussi bien d'avoir le
pouvoir de tout refaire, à ce moment-ci, vu qu'on va commencer avec une
nouvelle charte. C'est cela qui est l'effet.
Le Président (M. Audet): M. Bouthillette, vous avez un
commentaire.
M. Bouthillette: Un tout petit commentaire, M. le
Président. Je serais d'accord avec M. te ministre, parce que, en
particulier, mon voisin de droite, à partir de l'entrée en
vigueur de cette nouvelle charte, ne sera plus membre du conseil
d'administration, alors, je pense que le deuxième paragraphe solutionne
ce problème-là, entre autres.
M. L'Espérance: Ce n'est pas un problème, M. le
Président.
Des voix: Ha! Ha! Ha! M. Bouthillette: C'est tout.
Le Président (M. Audet): Merci. Mme la
députée.
Mme Blackburn: M. le Président, je sais qu'on va suspendre
dans la minute, mais, quand même, simplement, pour mon éclairage
à moi, avec les modifications par rapport à la composition
actuelle, il y a un poste qui s'est ajouté, un étudiant. Donc, ce
n'est pas une modification majeure qui obligerait un tel chambardement. C'est
ce que je me demandais. Il s'agirait simplement... Quelle est la composition
actuelle, quelles sont les modifications proposées?
M. Bouthillier: Je pourrais vous relire la composition
actuelle.
Mme Blackburn: Oui. C'est 21. C'est à quel article?
M. Ryan: II y a plusieurs changements. Voyez-vous, actuellement,
il y a 5 ingénieurs; là, il y en aurait 4. Il n'y a pas de
représentant des professeurs, actuellement; il y en aurait. Il n'y a pas
de représentant des étudiants; il y en aurait. On ne peut pas
dire qu'on assoit des sénateurs là. On réexamine toute
l'affaire. C'est l'occasion d'établir l'équilibre qui doit
normalement découler de la nouvelle charte. Il y a plusieurs changements
dans la composition.
Le Président (M. Audet): M. Bouthillette.
M. Bouthillette: Le ministre m'a ôté les paroles de
la bouche, M. le Président.
Mme Blackburn: Alors, comme je fais confiance à M. le
principal, M. le Président, pour moi, c'est adopté et on
suspend.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 38 est
adopté tel qu'amendé?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, nous
suspendons nos travaux jusqu'à 20 heures. Nous serons de retour à
20 heures pour terminer l'étude du projet de loi.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 8)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! Messieurs et mesdames, si vous voulez reprendre vos places. La
commission reprend ses travaux. Avant de procéder à
l'étude de l'article 39, vu que nous en sommes à la
deuxième partie de cette commission, j'inviterais l'ensemble des
parlementaires à être assez brefs et concis dans leurs
interventions, étant donné qu'il y a un autre groupe qui doit
intervenir, si nous ne voulons pas terminer trop tard ou très tard, pour
éviter que ces gens-là aient à revenir pour une
séance ultérieure.
Nous étions rendus à l'article 39. L'article 39 se lit
comme suit: "Si, à l'expiration des 60 jours qui suivent celui de la
sanction de la présente loi, l'Association des diplômés de
Polytechnique ne désigne pas la personne qu'elle a le droit de nommer en
vertu de l'article 16, le gouvernement fait cette nomination."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 39?
M. Rivard: II n'y a pas d'amendement de mon
côté.
Le Président (M. Audet): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on met cet article en attente comme les
autres? Il faudrait que je revienne à l'article sur les nominations.
Vous dites: "Si, à l'expiration des 60 jours qui suivent celui de la
sanction de la présente loi, l'assemblée des professeurs ne fait
pas la recommandation prévue à l'article 15...
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
39? M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que Mme...
Mme Blackburn: Pourquoi cette disposition-là? Je sais bien
que c'est une disposition transitoire, mais la nomination va être faite
pour la durée normale du mandat qui est de deux ans?
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: C'est une disposition d'assurance. Si l'une ou l'autre
des associations est incapable, parfois, pour des raisons de
non-fonctionnement, pour des raisons de division interne de ses mem- bres ou
d'autres raisons de négligence pure et simple, de s'acquitter de son
devoir de nommer des membres, il faut bien que le conseil soit formé.
À ce moment-là, le gouvernement a te pouvoir de nommer des
membres à leur place; c'est ce qui se produit, comme vous le savez, dans
les commissions scolaires. Il y a un certain nombre de commissions scolaires
qui n'ont pas désigné de commissaires lors des mises en
nomination, il y a quinze jours, et le privilège de le faire revient au
gouvernement, par défaut.
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président À l'article 39,
toujours, le ministre a fait une comparaison entre cette situation et celle
d'un commissaire qui n'aurait pas été élu et dont le poste
serait resté vacant. Je pense que ce n'est pas tout à fait du
même ordre, parce qu'un conseil d'administration peut fonctionner
même s'il y a un poste vacant. Je dois vous dire que, à moins de
présumer que vous allez avoir des problèmes quant à la
nomination des professeurs, je ne comprends pas vraiment l'utilité des
deux dispositions transitoires décrites aux articles 39 et 40. Je n'ai
pas encore lu l'article 41.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'autres
interventions sur l'article 39?
Mme Blackburn: Est-ce qu'on pourrait avoir des explications,
parce que je n'ai n'en vu d'équivalent? Que ce soit le gouvernement qui
se substitue à une association de diplômés ou à
l'assemblée des professeurs, je... Si c'était pour un membre
socio-économique, si c'était pour quelque chose qui relève
de la compétence du gouvernement, cela irait, mais les nominations ne
sont pas faites par le gouvernement, elles sont faites par le conseil. Est-ce
que je m'abuse?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
avez-vous des explications à fournir?
Mme Blackburn: À l'article 15, évidemment, si on
respecte l'article qui est là et qu'on n'a pas encore adopté: "un
professeur de l'école nommé par le conseil suite à une
proposition de l'assemblée des professeurs de l'école", à
la limite, on pourrait comprendre que la personne pourrait être
nommée par le conseil, mais nommée par le gouvernement, c'est une
mesure exceptionnelle.
Le Président {M. Parent, Sauvé): Est-ce que les
représentants de l'école auraient une explication à
fournir? J'imagine qu'il y a eu consultation par le rapport de l'équipe
ministérielle avec les gens de Polytechnique, M. le ministre?
M. Ryan: Je vais laisser parler les représentants de
l'écoîe pour commencer et je parlerai ensuite
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va Alors, qui
voudrait intervenir? Monsieur, allez.
M. Bouthillette: Un instant, M le Président.
M. Benoît: M le Président, à cet
égard, la corporation est tout à fait disposée à
vivre encore une fois avec ce régime-là dans la mesure où
l'Association des diplômés ne fait pas la nomination qu'elle doit
faire, que la nomination se fasse par le gouvernement, quant à nous,
enfin, quant à l'école, on ne voit pas là
d'ingérence indue ou de difficulté quelconque à vivre avec
une disposition comme celle-là, malgré que, par ailleurs, les
nominations puissent se faire par le conseil, mais dans la mesure où il
s'agit ici évidemment d'un. Quant à nous, en tout cas, c'est une
disposition dont on ne prend pas ombrage
Le Président (M Parent, Sauvé): M le ministre,
avez-vous d'autres explications à fournir?
M Ryan: II faut prendre les articles 39 et 40 en regard l'un de
l'autre. Si c'est l'Association des diplômés qui est en
défaut, mieux vaut que ce soit une instance extérieure qui
désigne la personne, non pas que ce soit une affaire pa-quetée
par les gens en place à l'École polytechnique. C'est l'esprit de
cette affaire, mais si l'assemblée des professeurs fait défaut,
là c'est beaucoup plus proche du fonctionnement de l'école, la
responsabilité de désigner le membre revient au conseil, je crois
au conseil d'administration de l'école. Cela a du bon sens, mais c'est
un équilibre, ce n'est pas une chose accessible, le gouvernement en
désigne déjà trois, mais celui-ci, il y a 99 9 % de
chances qu'il ne soit pas appelé à s'appliquer, cet article
là. C'est seulement une mesure de sauvegarde au cas ou il y aurait un
vacuum qui se créerait. C'est mieux que le conseil soit au complet.
Cette disposition prévoit le remède immédiat à une
situation de défaut qui pourrait surgir
Le Président (M Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi (20 h 15)
Mme Blackburn: M le Président, je rappelle qu'une loi, ce
n'est pas fait pour tout prévoir dans le moindre détail. Est-ce
qu'il est préférable de combler un poste par nomination
d'autorité, parce que l'Association des diplômés ne s'est
pas entendue, par exemple, ou s'il ne serait pas plus souhaitable de lui
laisser un peu plus de temps pour qu'elle nomme une personne de son choix? Je
trouve cela extrêmement discutable cela n empêche pas le conseil
d'administration de fonctionner, s'il y a un poste vacant qui est
réservé à l'Association des diplômés de
Polytechnique, un ingénieur, il suffit qu'il soit recommandé par
elle J'ai beaucoup de difficulté à accepter ce genre de
modification. Il me semble, premièrement, que ce n'est pas montrer une
très grande confiance aux organismes, deuxièmement, c'est
prévoir inutilement l'intervention du gouvernement, là, ce n'est
pas le ministre c'est le gouvernement, et, troisièmement, je me demande
jusqu'à quel point une personne qui est nommée d'autorité
se sent bien dans sa peau pour représenter une association qui n'a pas
souhaité, pour des raisons différentes, appeler un délai
additionnel pour faire ses nominations
Le Président (M Parent, Sauvé): Alors, nous allons
faire
Mme Blackburn: À présent, si I'article sur les
nominations demeure te! quel et que les personnes ne restent pas en fonction
tel qu'il était prévu, une fois leur mandat terminé, cela
veut dire qu'on pourrait se retrouver à maintes reprises avec de telles
situations. Je trouve cela inutile. Une telle disposition ne m'apparaît
pas indispensable dans un projet de loi
Le Président (M Parent, Sauvé): Mme la
députée, vous dirigez vos interrogations vers les gens de
Polytechnique ou vers le ministre? Vous n'avez pas précisé
Mme Blackburn: Ce serait aux gens de l'école ou
Le Président (M Parent, Sauvé): Ou un de leurs
représentants. Si vous voulez intervenir sur les interrogations de Mme
la députée de Chicoutimi
M Bouthillette: M le Président nous sommes d'accord avec
ce que disait notre conseiller juridique. Me Benoît tout à
I'heure. Je pense que cest une disposition transitoire et nous sommes
prêts à vivre avec cette situation parce que nous pensons que les
chances qu'il y ait un problème à ce point de vue sont quasi
nulles Maintenant si on change de 70 à 90 jours ou de 60 à 80
jours cela pourrait être fait évidemment, mais cela ne nous
indispose pas tel que cest écrit là parce que nous sommes pleins
de con fiance, surtout que cest une disposition transitoire
Le Président (M Parent Sauve): M Bouthillette si je
comprends bien vous confirmez ce qu'avait dit précédemment votre
conseiller juridique. Autrement dit vous semblez d'accord pour vivre avec
l'article 39. C'est cela?
M Bouthillette: Oui
Le Président (M Parent Sauvé): Alors M le ministre
d autres commentaires?
M. Ryan: Je crois que M. Benoît voulait dire un mot.
M. Benoît: M. le Président, j'ajouterais,
peut-être, que la préparation de ce projet de loi, certainement en
ce qui a trait, notamment, aux représentants des diverses associations,
a été faite de concert et avec le concours des associations
concernées. Il me semble qu'il appartiendrait certainement à
l'Association des diplômés de s'opposer à ce que le
gouvernement puisse nommer son représentant à défaut par
elle de procéder à la nomination en question. Nous avons
été... Comme je vous le disais tout à l'heure, cela a
été préparé en étroite collaboration avec
ces gens-là. L'Association des diplômés, quant à
elle, ne voyait pas d'objection, dans l'éventualité,
évidemment peu probable, qu'elle ne procède pas à la
nomination en question, à ce que cela soit le gouvernement qui le fasse.
Je voudrais simplement vous reprendre sur un commentaire que vous avez fait
tout à l'heure. Ce n'est pas une disposition à caractère
récurrent. Ce n'est que la première nomination qui aurait
à. être faite dans l'unique éventualité où il
n'y aurait pas de nomination dans les 60 jours de la sanction de la loi. Ce
n'est pas quelque chose qui aura à se reproduire par la suite, à
chaque fois.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée.
M. Ryan: J'avais demandé la parole.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je regrette, M. le
ministre. Je ne vous avais pas vu. Je reviendrai à vous. Mme la
députée.
Mme Blackburn: Peut-être pour rappeler
généralement ce qui est accepté ici, de part et d'autre.
Les projets de loi ne peuvent pas tout prévoir. C'est pourquoi il y a
des règlements qui les accompagnent. Je me dis qu'une mesure transitoire
de cette nature serait peut-être aussi intéressante, sinon plus
intéressante, dans l'hypothèse où vous avez une vacance au
conseil et que l'Association des diplômés ne semble pas
intéressée à la combler. Vous allez avoir exactement le
même problème. Pour ma part, je vous dis que, pour ces deux
articles prévus comme étant des mesures transitoires, je leur
ferais subir le même sort que les articles 22 et 23. Je ne pense pas,
sérieusement, que cela ferait mat à l'École polytechnique.
On a souvent tendance à vouloir tout prévoir dans les lois et je
vous dis: Laissons-nous un petit peu de place pour respirer. Si vous me dites,
en plus, qu'on écrit cela exclusivement pour prévoir le 0.1 % qui
pourrait arriver, c'est prendre un temps considérable du vôtre et
du nôtre pour discuter d'une hypothèse qui, finalement, ne se
présentera pas.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, Mme la
députée. Je reconnais maintenant le ministre de
l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Je crois que la députée de Chicoutimi
confond deux choses. Un bon projet de loi doit tout prévoir, mais pas
tout réglementer. C'est une autre affaire. Il faut prévoir toutes
les éventualités, qu'il y ait une solution claire pour toute
situation susceptible de surgir, y compris l'exercice, au besoin, du pouvoir
discrétionnaire du ministre, que nous essayons de mettre de plus en plus
dans les lois. Le gouvernement précédent tendait à nous
enfermer dans des régimes réglementaires qui ne faisaient plus du
ministre qu'une espèce d'estampille d'approbation des choses
décidées par les fonctionnaires. C'est pour cela que nous mettons
une clause où le ministre peut exercer le jugement qu'il est
supposé avoir reçu. Dans ce cas-ci, c'est exactement la
même chose: On prévoit un vide possible et on Indique une
manière claire de le combler, pas autre chose. On souhaite que te vide
n'arrive pas. On compte que les gens feront en sorte qu'il ne se produise pas.
S'il arrivait, il y a une solution qui est là.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre.
M. Ryan: Je pense qu'avec cela on est... Je suis prêt pour
le vote.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Dernière
intervention, Mme la députée de Chicoutimi; après, je
demande le vote, moi aussi. Mme la députée.
Mme Blackburn: On vient de changer les règles, M. le
Président?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, madame.
Mme Blackburn: Habituellement, dans les projets de loi c'est 20
minutes par article.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si vous voulez y
aller, madame, je vais...
Mme Blackburn: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je vais appliquer
la règle de l'alternance. Je vous écoute pendant 20 minutes, si
vous voulez.
M. Ryan: Je pensais que cela faisait 20 minutes.
Mme Blackburn: Le temps vous parait long quand ce sont les autres
qui parlent. M. le Président, voici ce que je voudrais dire en
réaction à la déclaration du ministre. De deux choses
l'une: ou les lois prévoient tout et le ministre n'a pas besoin
de pouvoir discrétionnaire ou les lois ont une certaine souplesse et on
laisse un peu de pouvoir au ministre pour prévoir ce qui n'a pas
été prévu dans la loi. On ne peut pas tenir les deux
discours à la fois. Il faut l'un ou l'autre. On a
généralement choisi de penser qu'on ne pouvait pas tout
prévoir dans une loi. Je ne ferai pas la bataille là-dessus le
restant de la soirée. S'il y a quelque chose d'Important, cela aurait
été de prendre les mesures pour s'assurer que, dans les cas qui
pourraient arriver beaucoup plus fréquemment à l'avenir,
où l'Association des diplômés ou l'assemblée des
professeurs ne nomme pas son représentant, quelqu'un puisse faire la
nomination. Cela serait plus pertinent dans le temps que de prévoir
seulement une mesure transitoire. Dans les cas de vacances, ce soir, par
exemple, qu'est-ce que vous allez faire? Est-ce qu'on va aussi procéder
aux nominations par le haut? Il n'y a rien de prévu. Vous trouvez, tous,
que ces deux articles ont leur raison d'être. J'en doute
profondément, d'autant plus que la nomination est faite par le
gouvernement Si le gouvernement réussit à faire la nomination
dans de meilleurs délais, je dis: Chapeau! Le ministre l'a fait
remarquer tout à l'heure. On sait les délais que prennent les
nominations faites par le gouvernement. M. le Président, j'ai fini mes
20 minutes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous avez
terminé, madame. M. le ministre vous avez encore 18 minutes, si vous
voulez intervenir. Si vous ne vouiez pas Intervenir...
M. Ryan: Si vous me donnez juste une demi-minute. Dans ce cas-ci,
il faut se rendre compte que les diplômés sont répartis
dans tout ie territoire, même en dehors du Québec. Il n'y a pas un
autre organisme que ie gouvernement qui va être capable de prendre une
personne et de lui dire: Vous allez aller là pour agir au nom de ce
monde-là. C'est pour cela que c'est là. Vous remarquerez ensuite
que, dans les deux articles qui suivent, le cas des professeurs et ie cas des
étudiants en situation de défaut, le problème va se
régler à l'intérieur. Mais, dans ce cas-ci, c'est à
cause du phénomène de dispersion de ces diplômés. Il
y en a des milliers. On n'est pas pour commencer à leur écrire
pour trouver une personne. Si l'association peut le faire, c'est la voie
normale. Si elle ne le peut pas, il faut un autre canal et je n'en vois pas
d'autre que le gouvernement qui soit bon pour faire cela, dans les
circonstances. C'est seulement, encore une fois, une situation transitoire
parce que, dès que la corporation est établie suivant la nouvelle
charte, on va avoir le mécanisme de pourvoi des vacances prévu
à un autre article avec le tempérament qu'on va probablement
a|outer par voie d'amendement tantôt pour les situations qui
s'écouleront entre une vacance et le moment où elle sera
comblée.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre.
Est-ce que l'article 39 est adopté?
Mme Blackburn: Le problème n'est pas
réglé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 40.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 40. Mme
la députée de Chicoutimi.
Est-ce qu'il y a un amendement à l'article 40, M. le
député de Rosemont?
M. Rivard: Il y a un amendement à l'article 40.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'imagine que "it
is the board".
M. Rivard: Dans ta version anglaise, dans la quatrième
ligne, "the board of management", il faudrait biffer "of management".
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'accord.
M. Rivard: II y a un autre amendement possible aussi à la
version française, soit à la troisième ligne de l'article
40. On fait allusion à la recommandation prévue à
l'article 15. Il s'agit du paragraphe 4° de l'article 15 et le terme
employé à ce paragraphe est "proposition" et non pas
"recommandation". Comme l'article 15 dans son paragraphe 4° est
actuellement en suspens, j'imagine que ceci fait suspendre aussi pour l'instant
l'article 40.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 40? Des interventions sur l'amendement? Est-ce
que l'amendement est accepté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 40 est adopté tel qu'amendé? L'article 40 est
adopté. On me dit que l'article 15 est en suspens.
Mme Blackburn: On va suspendre l'article 40 parce que...
Le Président (M. Parent, Sauvé): II va falloir
attendre. On va suspendre l'article 40.
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre, on
va suspendre l'adoption de l'article 40 à cause de l'article 15 qui est
en suspens.
J'appelle l'article 41.
Une voix: Adopté.
M. Rivard: M. le Président, pour la dernière fois
ce soir, je vais proposer un autre amendement de concordance à la
version anglaise dudit projet de loi: à la huitième ligne de la
version anglaise, biffer les mots "of management".
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
amendements?
Mme Blackburn: Pour l'instant, j'aurais quelques questions
d'information...
Le Président (M. Audet): Mme la députée.
Mme Blackburn: ...là-dessus, à l'article 41:
"Malgré l'article 32 de la Loi sur l'accréditation et le
financement des associations d'élèves ou d'étudiants, si
l'association ou te regroupement d'associations des étudiants de
l'école n'est pas accrédité..." Est-ce à dire que
vous n'avez pas d'association accréditée en vertu de l'article 32
de la loi sur la reconnaissance de l'accréditation des associations
étudiantes?
Une voix: Oui, on a une association accréditée qui
est l'AEP l'Association des étudiants de Polytechnique ainsi que l'AEGSP
qui est celle des grades supérieurs pour les deuxième et
troisième cycles.
Mme Blackburn: Mais en vertu de ce même article 32, c'est
une association par établissement.
Une voix: Oui, en effet. Disons qu'on a un statut assez
particulier, ce qui fait qu'il y a deux associations qui ont été
accréditées, mais c'est à peu près le même
problème.
Mme Blackburn: Il y a deux associations accréditées
en vertu de l'article 32? Oui, M. le Président. On peut entendre
monsieur...
M. Doré: En fait, c'est exact, madame. Maintenant, le
regroupement des associations n'est pas accrédité parce que les
deux associations n'ont pas demandé l'accréditation du
regroupement. Donc, c'est le cas qui est prévu à l'article 41
puisqu'il n'y a pas de regroupement accrédité. Les nominations ne
peuvent pas se faire par le regroupement. Donc, on prévoit qu'à
ce moment-là c'est le comité des deux présidents
d'associations qui fait une recommandation au conseil qui, lui, nomme. C'est
une des raisons de l'article 41.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
(20 h 30)
M. Ryan: Vous prévoyez les deux possibilités,
finalement, suivant la manière dont la situation se présentera.
Je trouve que c'est très judicieux.
Le Président (M. Audet): Mme la députée.
Mme Blackburn: Mais c'est juste sur le plan de
l'interprétation qu'on semble faire de l'autre lof, qui est la loi 32. A
ma connaissance, la loi 32 prévoit l'accréditation d'une
association par établissement. Vous me dites que la loi en a permis deux
et qu'elle pourrait même accréditer le regroupement. Cela
dépasse ta connaissance que j'ai de cette loi. C'est d'ailleurs ce qui
pose un problème dans certains établissements quant aux rapports,
par exemple, de deux associations, une à l'enseignement régulier,
l'autre à l'éducation des adultes. Vous me dites que. chez vous,
cela a bien fonctionné. Je voudrais peut-être comprendre
comment.
Le Président (M. Audet): M. Benoît.
M. Benoit: Mme la députée, M. le Président,
sans prétendre être un expert de la loi 32, la
compréhension que j'en ai ne me porte pas à conclure qu'il ne
peut y avoir qu'une seule association d'accréditée. Cependant, il
faut par ailleurs que ces associations acceptent d'être regroupées
et de faire accréditer leur regroupement de manière à
pouvoir agir en tant que regroupement à l'intérieur d'une
institution, ce qui n'est pas le cas à l'École polytechnique.
Vous avez deux associations qui ne se sont pas regroupées aux fins de la
loi.
Mme Blackburn: Oui.
M. Benoit: Maintenant, j'attire votre attention sur la
référence que vous avez à la cinquième ligne avant
la fin de cet article, la référence à l'article 30.
Étant donné que nous avons fait sauter les articles 22 et 23,
cette référence devrait plutôt être une
référence à l'article 28, qui sera
renuméroté, j'imagine.
Mme Blackburn: C'est une modification de concordance.
M. Benoît: C'est cela, oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 41?
L'amendement est adopté. Est-ce que l'article 41, tel
qu'amendé, est adopté? Mme la députée.
Mme Blackburn: Si vous permettez, M. le Président, qu'on
reporte l'adoption, le temps de faire une vérification.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
Mme Blackburn: En ce qui concerné la loi 32, en principe,
je suis d'accord, d'autant plus que vous avez examiné la chose avec
soin. Je pense que j'ai tendance à vous donner raison, mais si vous
permettez, c'est plus facile de vérifier étant donné qu'on
a la loi ici. il me semble que cela ne nous retarde pas pour autant. On
pourrait passer à l'examen de l'article 42.
M. Ryan: Est-ce que le secrétaire peut envoyer chercher
une copie de la loi 32? Est-ce que ce serait possible de l'avoir? Est-ce que
vous l'avez là? Nous sommes aussi bien de faire la vérification
tout de suite plutôt que de tout reporter, parce qu'on n'avancera pas
à grand-chose.
Mme Blackburn: Non, on pourrait faire l'article...
M. Ryan: Pourriez-vous aller chercher la loi 32? L'avez-
vous?
Mme Blackburn: Elle est ici, oui.
M. Ryan: Cela ne donne rien de parler, parce qu'on va faire tes
vérifications tout de suite.
Mme Blackburn: Pendant que les vérifications se font, je
n'aurais pas d'objection à ce qu'on poursuive avec l'article 42, quitte
à revenir à41
M. Ryan: D'après ce que le conseiller juridique me dit, il
peut y avoir plusieurs associations dans un établissement, comme c'est
le cas à l'Université de Montréal. Il n'y en a qu'une qui
est accréditée pour fins de représentation et c'est le
regroupement. À l'Université de Montréal, je pense que
c'est la FAECUM qui est une association ou un regroupement d'associations,
selon le cas. Quand il n'y a qu'une association qui représente la
majorité dans toutes les facultés, c'est très bien, mais
cette possibilité-là est nettement inscrite dans la loi 32.
Mme Blackburn: Mais, pour fins de représentation, il faut
que cela vienne du regroupement des associations étudiantes dans le cas
où il y plus d'une association.
M. Ryan: Exactement. C'est pour cela qu'il y a l'article 41,
ici.
M. L'Espérance: D'ailleurs, à l'Université
de Montréal, nous ne parions pas de l'association, mais de ta
Fédération des associations étudiantes du campus de
l'Université de Montréal.
Mme Blackbum: FAECUM? M. L'Espérance: FAECUM.
Mme Blackburn: Tandis qu'ici vous avez deux associations et il
n'y a pas de regroupement.
M. L'Espérance: Voilà.
M. Ryan: C'est pour cela que, malgré la loi 32 on met
l'article 41. C'est pour répondre à la situation
particulière de l'École polytechnique.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va?
M. Ryan: Il y a un étudiant qui veut parler.
Le Président (M. Audet): Oui, allez-y, M. Gagnon.
M. Gagnon (Étienne): En ce qui concerne les associations
de l'École polytechnique, il n'y a en effet pas de regroupement. Par
contre, II y a eu une entente. C'est une entente qui a été prise
quand on a travaillé un peu sur la charte relativement à cette
nomination. Donc, il y a un regroupement que je dirais temporaire pour cette
nomination. C'est fait en fonction des deux parties, donc, chacune des parties
est consultée et a son droit de parole au sujet de la
représentation.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
Mme Blackbum: Non, cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 41 tel qu'amendé
est adopté?
Mme Blackbum: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 42? Est-ce qu'il y a
des amendements à l'article 42?
Une voix: II n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Audet): II n'y a pas d'amendement. Est-ce
qu'il y a des commentaires?
M. Ryan: Je propose l'adoption.
Le Président (M. Audet): L'article 42 est adopté.
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackbum: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 42 est adopté.
L'article 43? Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 43?
M. Rivard: II n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Audet): II n'y a pas d'amendement.
L'article 43 est adopté.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M Audet): L'article 44? Oui, M. le ministre,
excusez-moi.
M. Ryan: L'article 44, je propose son adoption.
Le Président (M. Audet): Est- ce que vous.
Mme Blackburn: On va revenir d'abord aux articles qui sont
restés en suspens.
M. Ryan: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Audet): Alors, cela va Ah non,
excusez-moi Je pensais que vous aviez d'autres commentaires On revient
à.
Articles en suspens
M Ryan: M. le Président, à propos des articles qui
sont restés en suspens, je proposerais que nous essayions de disposer
tout d'abord de l'article 17. À l'article 17, il était question
d'un amendement pour prévenir l'espèce de vide qui s'est souvent
manifesté dans l'existence d'organismes semblables et j'ai en main une
proposition d'amendement qui donnerait lieu à un accord entre la
corporation de l'École Polytechnique et le gouvernement et je pense,
l'Opposition aussi. Ce serait un dernier alinéa à l'article 17,
alinéa ou paragraphe, mais ce serait après le
quatrièmement, ce serait un autre paragraphe qui pourrait se lire comme
suit- "Les personnes nommées demeurent en fonction jusqu'à ce
qu'elles soient remplacées ou nommées de nouveau "
Mme Blackburn: D'accord.
M. Ryan: Est-ce que cela convient aux représentants de I
École polytechnique?
Une voix: Oui, M le Président.
Le Président (M. Audet): Cela vous convient?
M Bouthillette: Oui, cela nous convient. M Ryan: II faut
demander l'adoption.
Le Président (M Audet): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Audet): Cela vous convient?
Mme Blackburn: Oui, je suis parfaitement d'accord C'est
adopté.
Le Président (M Audet): Alors, l'amendement est
adopté? Est-ce qu'on peut procéder à l'adoption de
l'article 17 tel qu'amendé?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. M. le
ministre.
M Ryan: M le Président, je pense que nous pourrions
maintenant prendre l'article 15 parce que de la solution que nous apporterons
au problème relié à l'article 15 découleront des
réponses à une couple d'autres questions que nous avons
laissées en suspens.
Le Président (M Audet): D'accord.
Mme Blackburn: Est-ce que l'article 18 avait également
été adopté?
Le Président (M Audet): Non, c est en suspens
Mme Blackburn: C'était suspendu, hein? D'accord On revient
à l'article 15 Cela va.
M Ryan: On pourrait peut-être adopter l'article 18 tout de
suite, étant donné que c'est le corollaire de ce qu on vient
d'adopter comme amendement Ce serait peut-être plus logique qu'on
t'adopte maintenant
Le Président (M. Audet): Oui, ce serait.
Mme Blackburn: En fait, à l'article 18, ce sur quoi
j'accrochais, c'était "mais seulement pour la durée non
écoulée", en me disant Bon! écoutez, une fois que c'est
nommé, surtout ceux qui sont nommés par le gouvernement compte
tenu de tout le processus et de tous les délais que cela demande
même pour les associations, n'est-ce pas se compliquer la vie
inutilement? On aurait pu lire. Un siège vacant au conseil est pourvu en
suivant le mode prescrit pour la désignation du membre à
remplacer.
Le Président (M Audet): À ce moment-là, on
bifferait "mais seulement pour la durée non écoulée de son
mandat "
Mme Blackburn: Oui. M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M Audet): Oui M le ministre.
M Ryan: Je crois franchement que l'amendement ne sera pas
acceptable. Je pense que c'est beaucoup mieux de maintenir ce qui est
proposé dans le projet qui nous est soumis seulement pour la
durée non écoulée de son mandat, parce que, autrement,
cela risque débranler tout
l'équilibre des nominations qui devront être faites. On a
quatre personnes qui sont nommées pour une période X et sont
remplacées à l'expiration de leur mandat, on sait où on
s'en va, on peut faire un peu de planification. Mais, si on était pris
avec une clause qui nous obligerait à nommer les personnes pour un
mandat complet, je pense que cela serait de nature à compromettre
l'économie du bon fonctionnement de la corporation. Je trouve infiniment
préférable qu'on garde ce qui est ici.
Le Président (M. Audet): Mme la députée.
Mme Blackburn: M. le Président, cela sera ma
dernière intervention. Je voudrais juste attirer l'attention du ministre
là-dessus, sur les effets contraires que cela peut avoir,
c'est-à-dire de changer quatre personnes en même temps. Je ne
trouve pas que c'est plus souhaitable que d'avoir des échéances
de mandats qui s'échelonnent dans l'année ou au cours des deux ou
trois ans, parce que c'est ce qu'on a toujours voulu éviter
généralement dans les nominations, c'est que cela tombe tout en
même temps. Mol, je...
M. Ryan: Je pense que la députée devrait remarquer
qu'il y a une rotation qui est prévue dans l'article 17. Voyez-vous, les
quatre ingénieurs diplômés de l'école sont
nommés pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois;
cependant, le mandat de la première personne nommée par
l'Association des diplômés et celui de la première personne
nommée par le gouvernement est de deux ans. Cela veut dire qu'on va
avoir une rotation qui est déjà inscrite dans l'économie
de la loi.
Mme Blackburn: Mais c'est...
M. Ryan: Pour les deux personnes nommées par le
gouvernement, c'est la même chose. Les deux autres... Il y en a trois
nommées par le gouvernement. Les deux autres, c'est la même
chose.
Mme Blackburn: Oui, oui, mais...
M. Ryan: Vous avez la rotation que vous souhaitez
déjà dans le texte de l'article dont je viens de parier.
Mme Blackburn: Oui, mais en fait, M. te Président, vous me
permettez, cela vient contredire l'argument du ministre qui disait qu'il faut
pouvoir planifier et nommer cela tout en même temps; moi. je me dis qu'on
sait déjà qu'il y a une rotation. L'argument qui était
surtout le mien, c'est: Quand on peut simplifier un peu tes choses avec un
résultat comparable, je ne vois pas pourquoi on s'ingénie
à les complexifier. Étant donné qu'on est en train
d'essayer d'améliorer la loi, pourquoi ne pas mettre une petite
disposition qui facilite un peu les choses? Cela est ma dernière
intervention, il me semble que...
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, chaque fois que cela nous est possible de
convenir avec la députée de Chicoutiml que c'est une
amélioration réelle qui est proposée, cela nous fait
plaisir de le faire. Dans ce cas-ci, honnêtement, je ne pense pas que ce
serait une amélioration, c'est pourquoi je maintiens la position que
j'ai énoncée. J'aimerais bien pouvoir souscrire à cela,
cela me ferait plaisir. Dans ce cas-ci, je ne suis pas convaincu que ce serait
vraiment la meilleure chose à faire. Je sais que ce n'est pas une
question sur laquelle j'ai nécessairement raison, j'ai seulement la
majorité.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Audet): Alors, cela va pour l'article
18?
Mme Blackburn: Sur division.
Le Président (M. Audet): L'article 18 est adopté
sur division.
Mme Blackburn: C'est mon pouvoir, celui-là.
Le Président (M. Audet): Alors, on peut aller maintenant
à l'article 15? À l'article 15, il y avait des amendements.
M. Ryan: À l'article 15, il y avait un problème qui
avait été porté à notre attention par l'Association
des professeurs de l'École polytechnique et le directeur de
l'école m'en avait d'ailleurs prévenu loyalement ces jours
derniers. Je crois qu'en conversation avec les parties concernées,
à l'heure du souper tantôt, nous avons trouvé une formule
qui serait de nature à rallier tout le monde. Je ne sais pas si,
peut-être, l'École polytechnique et le représentant de
l'Association des professeurs voulaient s'exprimer là-dessus pour qu'on
soit sûrs de bien se comprendre. Je crois qu'on pourrait peut-être
faire un pas important sur ce sujet qui est un des rares où il y avait
division.
Le Président (M. Audet): Monsieur.
M. Rousselet: Je pense que le bonheur de tout le monde serait
réalisé si, au paragraphe 6° de l'article 15, on
écrivait: un professeur de l'école nommé par
l'assemblée des professeurs de l'école, au lieu de ce qui est
écrit présentement. On biffe: "le conseil suite à une
proposition de".
Le Président (M. Audet): Alors, cela se lirait: "un
professeur de l'école nommé par l'assemblée des
professeurs de l'école."
M. Roussetet: C'est cela.
Le Président (M. Audet): D'accord. Oui, M. Bouthillette.
(20 h 45)
M. Bouthillette: L'école est d'accord avec cette
modification proposée, M. le Président.
M. Ryan: M. le Président, en conséquence, je
proposerais l'amendement suivant: Que dans l'article 15, au paragraphe 6°,
on supprime les mots "le conseil suite à une proposition de". À
la suite de quoi, l'article pourrait se lire ainsi: "un professeur de
l'école nommé par l'assemblée des professeurs de
l'école".
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté? Est-ce qu'on est prêt à procéder à
l'adoption de l'amendement?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Il y avait aussi un autre amendement.
M. Ryan: M. le Président, nous pourrions peut-être
passer à l'article 40, parce que c'est un corollaire de ce que nous
venons de discuter. On pourrait disposer de celui-là. L'article 40 se
lit: "Si, à l'expiration des 60 jours qui suivent celui de la sanction
de la présente loi, l'assemblée des professeurs ne fait pas la
recommandation prévue à l'article 15..." Cela serait: "...ne fait
pas la nomination prévue à l'article 15 ou ne désigne pas
les membres du conseil..." Le reste demeurerait tel quel. Il faudrait changer
le mot "recommandation" par le mot "nomination" à l'article 40.
Voulez-vous que je l'écrive, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: S'il vous plaît!
Une voix: L'amendement a été accepté.
Le Président (M. Audet): Pas à l'article 40.
M. Ryan: II a été proposé.
Le Président (M. Audet): II a été
suspendu.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'amendement a
été adopté, mais pas l'article.
Mme Blackburn: Ce n'est pas l'amendement sur la version anglaise
qui avait été adopté?
Une voix: Oui.
Mme Blackburn: C'est un nouvel amendement.
Le Président (M. Audet): Ah, bon, excusez-moi!
M. Ryan: Il y avait deux amendements. Celui-ci ne peut pas avoir
été adopté, puisqu'on n'avait pas réglé le
problème.
Mme Blackburn: De l'avis de l'Opposition, cet amendement est
adopté.
M. Ryan: Est-ce que vous, avez disposé de l'article 40, M.
le Président?
Le Président (M. Audet): Non, pas encore. M. le
ministre.
M. Ryan: Où en sommes-nous?
Le Président (M. Audet): II y a un amendement dans la
version anglaise qui a été adopté, si je comprends
bien.
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Audet): D'accord. Il nous faut adopter
l'amendement que vous venez de proposer.
M. Ryan: Qui consisterait à remplacer, à la
troisième ligne du paragraphe de l'article 40, le mot "recommandation"
par le mot "nomination".
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
accepté? Adopté.
Mme Blackburn: L'amendement?
Le Président (M. Audet): Oui.
Mme Blackburn: Cela fait déjà un moment.
Le Président (M. Audet): D'accord.
Mme Blackburn: Merci.
Le Président (M. Audet): On en avait deux. Est-ce que
l'article 40 est adopté, tel qu'amendé?
Mme Blackburn: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Audet): L'article 40 est
adopté.
M. Ryan: Ceci nous reportera peut-être à l'article
1, quatrième alinéa: Assemblée des professeurs. Ici, je ne
sais pas ce que M. Benoît envisage. Est-ce que vous avez des suggestions
d'amendement à faire là-dessus, M. le représentant de
l'association des professeurs?
M. Rousselet: Nous sommes prêts à ce que cela reste
comme cela.
M. Ryan: Vous n'avez pas d'objection à être
présidés par le directeur de l'école?
M. Rousselet: Non.
M, Ryan: Si vous n'avez pas d'objection, on ne peut pas vous
enlever ce plaisir.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres choses
à l'article 1?
Mme Blackburn: M. le Président.
Le Président (M. Audet): Oui, Mme la
députée.
Mme Blackburn: Est-ce que cela s'est toujours
déroulé de cette façon ou est-ce que c'est une nouvelle
procédure, l'assemblée des professeurs? "...réunis en
assemblée présidée par te directeur de
l'école;".
M. Rousselet: L'assemblée des professeurs à
l'École polytechnique, c'est toujours quelque chose quf a
été présidé par le directeur de l'école.
Cela a toujours été comme cela.
Mme Blackburn: Cela fait partie de la tradition.
M. Rousselet: Ce qui existe aussi, c'est l'association des
professeurs qui fait des réunions en assemblée
générale. Â ce moment-là on n'appelle pas cela
l'assemblée des professeurs, c'est une réunion
générale des professeurs membres de l'association.
Mme Blackburn: Je présume que l'association des
professeurs, c'est pour défendre les intérêts
professionnels et les conditions de travail, tandis que ce qu'on appelle
l'assemblée des professeurs, c'est pour des questions
pédagogiques. Non?
M. Rousselet: Oui, l'aspect pédagogique est
définitivement plus prononcé à l'assemblée des
professeurs qu'il ne l'est lorsqu'il y a une réunion de l'association
des professeurs.
Le Président (M. Audet): Ça va? Y a-t-il d'autres
commentaires sur l'article 1? Vous êtes prêts à l'adopter?
Article 1, adopté. Il nous reste à adopter l'article 11,
l'article 15 ainsi que l'article 30. Est-ce que nous allons à l'article
11, M. le ministre?
À l'article 11, il y avait des amendements. Est-ce que
l'amendement avait été adopté à l'article 11? Oui,
n'est-ce pas?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Audet): L'amendement avait
été adopté et c'est l'article qui était en suspens
à cause d'un autre article qui venait...
M. Benoît: II était en suspens parce qu'on voulait
donner la chance de distribuer le contrat d'affiliation. Je ne sais pas si cela
a été fait. Je ne pense pas qu'il y ait eu discussion sur
l'article lui-même. C'est parce qu'on voulait donner la chance aux
membres de la commission d'apprécier la portée de l'article.
Le Président (M. Audet): D'accord, merci. Alors, on est
prêt à procéder à l'adoption de l'article 11?
Adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 15. À
l'article 15, il y avait deux amendements: "une étudiante" qu'on
devait...
M. Ryan: Je pense qu'on serait mieux de laisser tomber la
proposition à la suite des représentations qui ont
été faites par la députée de Chicoutimi, on va
maintenir la formulation actuelle: "une étudiante ou un
étudiant", on va maintenir la formulation. Le sixièmement a
déjà été amendé tantôt. Avec ces
précisions-là, je pense qu'on pourra peut-être proposer que
l'article 15...
Le Président (M. Audet): ...soit adopté tel
qu'amendé. Est-ce que l'article 15 est adopté tel
qu'amendé? Adopté.
J'appelle l'article 30.
M. Ryan: Est-ce que nous avions disposé de l'article
17?
Le Président (M. Audet): Oui. L'article 17 a
été adopté.
M. Ryan: Tantôt, on a adopté un amendement, mais je
pense qu'on a adopté l'article aussi.
Le Président (M. Audet): Oui, l'article a
été adopté aussi.
M. Rivard: Si vous me le permettez, c'est que dans le
quatrième paragraphe, on retrouve encore l'expression
"l'étudiante ou l'étudiant". À la suite de ce qui vient
d'être dit, j'imagine que, l'expression restant la même, l'article
est adoptable.
Mme Blackburn: II avait été adopté tout
à l'heure, mais j'avais remarqué que étudiante ou
étudiant était resté.
Le Président (M. Audet): J'avais remarqué que vous
aviez remarqué.
Mme Blackburn: II aurait fallu le "désadopter"
après.
M. Ryan: S'il n'a pas été adopté, là,
nous pouvons l'adopter.
Le Président (M. Audet): L'article 17 a été
adopté. J'appelle l'article 30. Est-ce qu'il y avait des amendements, M.
le secrétaire?
M. Ryan: M. le Président, je pense qu'avec les
modifications que nous avons faites il n'y a plus de problème. Cet
article peut demeurer tel quel. J'en propose par conséquent
l'adoption.
M. Benoît: Un petit amendement avait été
adopté, M. le Président. C'était le remplacement du mot
"Le" à la première ligne de l'article par le mot "Un". Cet
amendement avait été adopté, mais l'article avait
été laissé en suspens à cause de la formulation du
paragraphe 4°.
Le Président (M. Audet): C'est cela. Alors, l'article 30
est adopté tel qu'amendé? Adopté. Il nous reste à
adopter le préambule. Le préambule est adopté?
Mme Blackburn: Est-ce qu'il y a un préambule?
Le Président (M. Audet): Les "attendu que".
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
M. Ryan: Avons-nous terminé?
Le Président (M. Audet): Non, M. le ministre. Il reste
quelques petites choses à terminer. Est-ce que la section I du projet de
loi est adoptée? La section I, la section II, la section III, les
sections IV, V et VI, adopté.
Mme Blackburn: Le titre du projet de loi.
Le Président (M. Audet): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Audet): M. le ministre. Cela
achève.
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Audet): Oui, la numérotation, on y
vient.
M. Ryan: Vous y venez, très bien.
Mme Blackburn: Modifications de concordance.
M. Ryan: M. le Président, nous sommes à vos
ordres.
Le Président (M. Audet): L'ensemble du projet de loi sur
la corporation de l'École polytechnique de Montréal est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que...
Une voix: Le titre.
Mme Blackburn: II l'a dit tantôt, le titre.
Le Président (M. Audet): Je dois vous demander si on
accepte la renumérotation du projet de loi. Alors, c'est
adopté.
M. Ryan: Et aussi qu'il soit procédé aux
concordances nécessaires.
Mme Blackburn: Aux modifications de concordance dans le...
Le Président (M. Audet): Des articles de loi, c'est cela.
Vous avez peut-être un mot de la fin, M. le ministre?
M. Ryan: Oui, je voudrais remercier la direction de
l'École polytechnique de l'esprit de collaboration dans lequel nous
avons pu procéder à la refonte de la charte de l'École
polytechnique. Si le travail a bien pu s'accomplir aujourd'hui, c'est parce que
les travaux préparatoires se sont déroulés pendant
plusieurs mois. Les questions qui étaient plus délicates ont eu
le temps de mûrir et donner lieu à des discussions approfondies.
Je pense que nous en arrivons à un équilibre qui est fort
satisfaisant et qui répond au désir de la corporation de
l'École polytechnique et qui devrait permettre à l'École
Polytechnique de mieux accomplir encore une mission dont elle s'acquitte
déjà d'une manière qui fait honneur à tout le
Québec et dont nous sommes tous fiers. Je peux vous assurer que nous
sommes très heureux d'avoir pu apporter la collaboration de
l'Assemblée nationale et du gouvernement à cet exercice de
modernisation, de mise à jour, qui devrait permettre une performance
administrative et professionnelle encore meilleure à l'École
polytechnique de Montréal. Mes salutations respectueuses à M. te
principal et M. le directeur, aux professeurs et aux étudiants qui sont
ici de même qu'aux conseillers juridiques de la corporation. Veuillez
compter sur la collaboration du gouvernement.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre.
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, je voudrais me joindre au
ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur pour dire
notre fierté à l'endroit de l'École polytechnique, vous
dire qu'on a été heureux dans ta mesure de nos moyens comme
Opposition de participer à une action qui devrait rendre cette
école, si possible, encore plus performante. Je veux vous
féliciter également du souci que vous avez eu dans la
préparation du projet de toi de vous associer les différentes
instances à l'intérieur de l'école et, également,
le souci que vous avez eu d'associer plus directement les administrateurs, les
professeurs, les diplômés et les étudiants aux
différentes structures administratives de l'école. Je vous
remercie infiniment et je vous souhaite un avenir aussi prometteur que le
passé l'a été.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la
députée.
Bref, un petit mot à M. le parrain, M. le député de
Rosemont.
M. Rivard: Qu'est-ce que le proposeur peut ajouter à
toutes ces choses qui viennent d'être dites et qui vous comblent, j'en
suis certain, MM. les représentants de l'École polytechnique?
À mon tour de vous féliciter pour l'excellent travail que vous
faites habituellement et que vous avez fait aussi, aujourd'hui, dans cette
enceinte. Bon voyage de retour!
Le Président (M. Audet): Merci. Peut-être un petit
mot, M. Bouthillette.
M. Bouthillette: M. le Président, M. le ministre, mesdames
et messieurs les députés, merci. Je n'ai pas autre chose à
ajouter. Je vous remercie beaucoup de votre attention, de votre sollicitude, de
votre compréhension et de la rapidité avec laquelle cela s'est
fait parce qu'on s'en va avec un projet de loi qui est adopté. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Audet): Merci beaucoup. Nous allons
suspendre les travaux le temps de...
M. Ryan: II reste l'approbation par l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Audet): ...permettre à l'autre
groupe de se joindre à nous.
(Suspension de la séance à 21 heures)
(Reprise à 21 h 5)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi 242
La commission va reprendre ses travaux pour l'étude du projet de
loi 242. J'inviterais le proposeur du projet de loi, le député de
La Peltrie, à souhaiter ta bienvenue aux invités.
M. Cannon: Merci, M. le Président. Je souhaite
effectivement la bienvenue aux gens de la corporation de l'École des
hautes études commerciales de Montréal. Je voudrais aussi
rappeler que c'est mon collègue, le député de Bourget, qui
est le parrain. Malheureusement, te fait qu'il soit absent ce soir me fait
assumer cette responsabilité et j'ai le grand plaisir de
présenter le projet de loi 242.
Très brièvement, M. le Président, les principaux
objets, comparativement à l'ancienne loi, sont tes suivants. Il s'agit,
d'abord, de créer d'une façon statutaire un conseil
pédagogique responsable des études et de la gestion du corps
professoral; de créer une assemblée des professeurs qui discute
deux fois l'an de questions reliées à la gestion de
l'école et qui élit des représentants au conseil
d'administration et au comité de nomination du directeur;
troisièmement de créer un comité permanent des
présidents d'associations étudiantes, qui discute avec la
direction de l'école et avec le conseil pédagogique des questions
intéressant les étudiants et, en dernier lieu, de créer un
comité de nomination du directeur formé de membres du conseil
d'administration et de professeurs.
Je vous invite à demander à nos gens de se
présenter, tout en vous soulignant que Me Paquette, qui est le
procureur, est présent et est prêt à répondre
à toutes les questions des membres de cette commission. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. J'inviterais Me Paquette à présenter les
gens qui sont assis avec lui.
M Paquette (Claude): Voici le directeur de l'école, M.
Jean Guertin.
Le Président (M. Audet): Vous pouvez rester assis.
M. Paquette: M. Jean-Denis Duquette, qui est le secrétaire
général; Mme Claudette Jodoin, l'adjointe à la direction;
M. Pierre Harvey, l'ancien directeur de l'école et celui qui a
travaillé à la préparation du projet; Me Michel
L'Espérance, le secrétaire général de
l'Université de Montréal et également M Pierre Hudon, de
l'association des professeurs; M. Jacques Landreville, de l'association des
diplômés; et M. Ouellet, qui est de l'association des
professeurs.
Je suis Claude Paquette, le procureur de l'école.
Le Président (M. Audet): Merci. M. le ministre, vous
auriez peut-être des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: Volontiers. Je veux, tout d'abord, souhaiter la plus
cordiale bienvenue à la direction de l'École des hautes
études commerciales et aux personnes qui forment la
délégation de l'école ainsi qu'à M. Raquette, le
procureur de l'École des hautes études commerciales.
Dès les semaines qui suivirent l'accession du gouvernement actuel
au pouvoir, je fus saisi par M. Pierre Harvey, qui était à
l'époque directeur de l'École des hautes études
commerciales, d'un projet de mise à jour de la charte de la corporation
de l'École des hautes études commerciales. Il n'a pas fallu un
très long échange de vues entre nous pour que je convienne, sans
hésitation, de la nécessité et de l'opportunité
d'un tel exercice. J'ai vivement encouragé la direction de
l'École des hautes études commerciales à pousser plus loin
le travail qui avait déjà été entrepris et nous
avons, de notre côté, au ministère de l'Enseignement
supérieur et de ta Science, au cours des derniers mois, travaillé
en étroite collaboration avec les représentants de l'École
des hautes études commerciales afin de mettre au point un projet qui
tiendrait compte des choses que te gouvernement fait dans d'autres domaines
connexes en même temps qu'il répondrait aux attentes
légitimes de l'École des hautes études commerciales.
Alors, le projet que nous avons devant nous - nous pourrons le constater
en avançant, pour ceux qui n'auraient pas eu le temps de l'examiner de
manière détaillée - comprend un grand nombre de
dispositions qui reproduisent souvent intégralement et, d'autres fois,
de manière substantielle les dispositions que nous venons
d'insérer dans le projet relatif à la charte de l'École
polytechnique. Je pense que ces dispositions pourront faire l'objet d'un
débat rapide, non pas superficiel; rapide, parce que les enjeux ont
déjà fait l'objet d'un examen de la commission au cours de cette
journée. Alors, je pense que nous avons tout intérêt
à favoriser la mise à jour de la charte et des dispositions
juridiques qui régissent le fonctionnement de l'École des hautes
études commerciales.
Ainsi que je l'ai mentionné, à plusieurs reprises, au
cours des dernières années, l'École des hautes
études commerciales demeure l'école des sciences de la gestion no
1. C'est notre première école des sciences de la gestion au
Québec. C'est ta première en ordre historique. C'est la
première en ordre d'importance. C'est une école qui est pour nous
tous un sujet de fierté, qui accomplit un travail formidable non
seulement de formation de professionnels des sciences de la gestion, mais aussi
de recherche, d'approfondissement sur tous les sujets reliés aux
sciences de la gestion et, de manière encore plus large, sur tous les
sujets reliés au progrès économique du Québec.
La contribution de l'École des hautes études commerciales
au progrès économique, social et intellectuel du Québec
est parmi les plus remarquables. Nous avons pu compter, pendant des
années, sur des professeurs, des chercheurs de l'École des hautes
études commerciales, qui s'Intéressaient non seulement à
l'économie au sens étroit du terme, c'est-à-dire au sens
étroit où certains l'Interprètent voulant que ce soit
seulement une activité qui vise à produire des piastres pour un
groupe limité d'individus: L'Ecole des hautes études commerciales
s'est toujours intéressée au progrès économique du
Québec dans une acception beaucoup plus large et ses
préoccupations ont embrassé non seulement le secteur
privé, mais aussi le secteur public. Alors, il me fait plaisir de saluer
Ea délégation de l'École des hautes études
commerciales dans la personne des représentants de son conseil
d'administration et aussi de son directeur actuel, M. Guertin. Je suis
très heureux que la délégation comprenne également
l'ancien directeur de l'École des hautes études commerciales, M.
Pierre Harvey, qui a eu la générosité de participer
à un comité d'étude que j'avais formé, l'an
dernier, sur l'avenir de l'Université du Québec et qui est un
membre très actif de ce groupe d'étude. Il a accepté
l'invitation que je lui avais faite, peu après avoir quitté la
fonction de directeur de l'École des hautes études commerciales.
Il l'a fait de manière très généreuse, dans les
conditions que vous savez, à la suite des normes imposées par le
Conseil du trésor en ces choses. Alors, je veux le remercier
publiquement de la collaboration qu'il nous a accordée, lui dire que
nous aurons encore besoin de sa collaboration.
À tous ceux et celles qui forment la délégation des
Hautes Études, je souhaite la bienvenue de manière cordiale. Et
ces mots s'appliquent également à votre procureur qui est un
très bon ami. Nous sommes heureux de le voir à l'Assemblée
nationale, ce soir.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Jeanne L Blackburn
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Je vais être
brève de manière à laisser un peu plus de temps aux gens
pour nous parler du projet de loi qui les concerne. Je voudrais saluer toute la
délégation de l'École des hautes études
commerciales et dire que je partage l'évaluation qu'a faite de votre
performance, le ministre de l'Enseignement supérieur. Je suis assez
d'accord avec lui qu'après quelque trente années il est important
qu'on revoie la charte d'un établissement comme le vôtre. Le
ministre nous dit: Une mise à jour s'imposait après trente ans.
Je me faisais la réflexion qu'après 120 ans de la constitution
ca-
nadienne j'aimerais qu'il partage aussi cet avis, mais cela, c'est un
autre sujet. (21 h 15)
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Blackburn: Je voudrais aussi adresser mes compliments
à M. Harvey pour sa contribution au comité qu'on a appelé
comité Després et souhaiter que ce ne soit pas un rapport de
tablette qui ferait regretter à M. Harvey sa participation à ce
comité.
Alors, moi, je passerais, sans plus tarder, à l'examen du projet
de loi qui nous est présenté en vous disant tout de suite qu'avec
le consentement des parties on pourrait essayer de terminer ce soir, de
manière à vous éviter un retour dans la capitale. Pour les
gens de Montréal, ce n'est pas toujours facile de revenir. L'inverse est
souvent plus facile. Mais on ne veut rien vous imposer. On
préfère que vous reveniez par plaisir plutôt que pour
terminer l'étude d'un projet de loi. Alors, on va essayer de le terminer
dès ce soir, avec le consentement du gouvernement.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la
députée. Alors, nous allons procéder à
l'étude du projet de loi article par article. J'appelle maintenant
l'article 1. M. le député de La Peltrie.
Étude détaillée Définitions
M. Cannon: M. le Président, j'aurais un amendement
à présenter à l'article 1, notamment au paragraphe 4°
qui devrait se lire ainsi: "Association étudiante: "une association
regroupant les étudiants inscrits à l'un des programmes de
l'école, chaque association devant correspondre à un programme ou
à plusieurs programmes sous la même direction de programmes.
À l'intérieur de chaque programme ou de chaque direction de
programmes, les étudiants fréquentant les classes du jour et les
étudiants fréquentant les classes du soir peuvent se regrouper
dans deux associations différentes". Voilà, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Merci. Mme la
députée.
Mme Blackburn: Oui, M. te Président. Juste la fin de
l'amendement qui est proposé ici: "les étudiants
fréquentant les classes du jour et les étudiants
fréquentant les classes du soir peuvent se regrouper dans deux
associations différentes." Pourquoi est-ce qu'on a cru utile d'ajouter
cela et est-ce que c'est en concordance toujours avec la loi sur les
associations étudiantes?
M. Guertin (Jean): Mme la députée, je pense que
ceci reflète, tout simplement, la caractéristique même des
étudiants de l'Ecole des hautes études commerciales qui sont
très hétérogènes dans leur composition. La plus
grande école de gestion au Canada, comme vous le savez, compte
maintenant plus de 10 000 étudiants et ces personnes-là qui sont
très souvent d'âge adulte ceux qui sont en éducation
permanente - ont très fréquemment des besoins, des désirs
qui peuvent être non pas différents nécessairement de ceux
des gens du jour, mais complémentaires. Ces gens-là ont toujours
ressenti le besoin de se regrouper dans des associations qui, dans certains
cas, portent des noms différents et reflètent, justement, les
différences de comportement entre ces populations.
Mme Blackburn: Je suis d'accord avec votre explication. Je
partage votre avis qu'ils ont souvent aussi des intérêts
différents. Les étudiants du soir vont davantage parler
d'accès à certains services, de plus grande souplesse d'un
programme etc., tandis que les étudiants de jour ou les étudiants
à temps complet ont d'autres types de préoccupations. Ma remarque
est: Pourquoi une modification pour ajouter cela dans un projet de loi?
L'impression que j'ai, c'est qu'on en met beaucoup dans les projets de loi et,
quand c'est plus de l'ordre de la régie interne - et cela
m'apparaît de l'ordre de la régie interne je ne vois pas
nécessairement l'utilité que ce soit inclus dans un projet de
loi.
M. Guertin: Peut-être que M. Harvey pourrait
répondre à cette question.
M. Harvey (Pierre): Vous avez une première
rédaction non amendée qui était, justement, une
rédaction plus simplifiée, sauf que, en reconsidérant
cette rédaction-là, on s'est rendu compte que, par son
côté restrictif, elle fermait peut-être des
possibilités, justement, aux étudiants qui auraient voulu et qui
veulent à l'heure actuelle, d'ailleurs, s'organiser en association des
étudiants des classes du soir différente de l'association des
étudiants des classes du jour. Des Interprétations restrictives
auraient pu les empêcher de correspondre à la définition
qu'on voulait là, si bien qu'on a donné une définition
suffisamment englobante pour qu'ils puissent faire leur choix.
Deuxièmement, reconsidérant cette définition, on a
constaté que la direction de programmes pouvait être, à
certains moments, cumulée. Un même professeur pouvait cumuler deux
directions de programmes et cela devenant temporairement une direction, alors
on aurait pu dire: Est-ce que les étudiants vont être
lésés du fait qu'il n'y a qu'un directeur pour deux programmes?
On a voulu être bien certain que toutes les sous-populations dans cette
population très hétérogène, comme le disait le
directeur, aient leur chance d'être représentées si elles
le veulent. Ce point est particulièrement important, Je pense, parce
qu'il y a une innovation extrêmement importante pour les
étudiants, qui a été longuement étudiée et
sur laquelle on s'est en-
tendu et qu'on retrouvera dans le texte du projet de loi, soit la
création du comité des présidents des associations
étudiantes, comité qui est permanent et statutaire. Je ne voulais
pas exclure de ce comité extrêmement important un groupe
quelconque qui voudrait se constituer en groupe indépendant.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que c'est peut-être le moment d'essayer
de clarifier toute la question du statut des étudiants à
l'intérieur de la future charte de l'École des hautes
études commerciales. Je remarque qu'il n'y a pas de représentant
des étudiants qui accompagne la délégation de
l'École des hautes études commerciales. On m'a remis un dossier
contenant les lettres de dirigeants d'associations d'étudiants des
Hautes Études exprimant leur accord sur l'ensemble du projet. J'aimerais
peut-être que le directeur des Hautes Études fasse le point sur la
situation et en particulier sur les représentations dont il a pu
être saisi de la part des associations étudiantes.
M. Guertin: Oui, M. le ministre, vous avez, donc, des lettres,
dans les dossiers qui vous ont été remis, qui originent de toutes
les associations étudiantes actuellement en place à
l'École des hautes études commerciales et qui datent de
l'époque où le projet de loi vous a été
envoyé. Je pense, dans le fond, que ce que l'école propose
globalement dans ce document est très fidèle non seulement
à son histoire, mais aussi à ce que l'école enseigne et
à ce qu'elle essaie d'être. Ce que nous avons tenté de
mettre sur pied et de vous proposer là-dedans, en accord avec toutes les
parties concernées, c'est, dans le fond, une formule où le
symbole ou fa symbolique de la chose laisse place à l'efficacité.
Je pense que c'était normal qu'une telle mesure vienne de l'École
des HEC.
Vous n'êtes pas sans savoir que la participation à des
instances que j'appellerais traditionnelles peut, dans bien des cas,
peut-être, satisfaire des premiers désirs de participation, mais
à l'usage cette formule-là, je pense, est apparue dans beaucoup
d'instances comme insatisfaisante. Ces grandes assemblées, ces grands
conseils sont souvent des endroits où les choses arrivent ayant
déjà été passablement discutées, pour ne pas
dire passablement décidées à l'avance. Ce que nous
proposons et ce dont nous avons discuté avec notre association
étudiante, c'est une formule alternative qui est nouvelle et que je
pense pouvoir citer en exemple pour d'autres cas, formule par laquelle les
présidents de toutes les associations étudiantes, celles qui
existent déjà et dont vous avez les lettres et celles aussi qui
pourraient se former à l'avenir, à la suite des remarques que
Pierre Harvey vient de faire, pourraient participer directement à la
gestion de l'école par le biais du regroupement permanent des
présidents et présidentes d'associations étudiantes.
C'est une formule qui est nouvelle, j'en conviens, que nous testons
à l'école depuis maintenant deux ans. Donc, les gens qui auraient
vécu cette expérience-là et qui auraient été
susceptibles, peut-être à cause de sa nouveauté, de s'en
déclarer insatisfaits, ont eu l'occasion de faire valoir leur point de
vue et je suis heureux de constater maintenant qu'à l'usage ces
gens-là nous disent à la fois nommément, parce que
plusieurs nous ont souhaité bonne chance avant que nous venions ici, et
aussi par leurs gestes et leurs actions que cette formule-là leur
convient
Je pense que la formule que nous vous proposons et dont il sera question
un peu plus loin dans ce projet de loi, M. Ryan, est la réponse de
l'école à cette question de l'intégration dans ses
mécanismes décisionnels des différents intervenants dans
la vie de l'école, mais dans des fonctions et d'une façon qui
permette à chacun de retrouver rapidement l'efficacité au niveau
des décisions qui doivent être prises. Je ne sais pas si c'est
suffisamment complet, M. le ministre.
Le Président {M. Audet): M. le ministre.
M. Ryan: Dans le dossier que nous avons, je trouve le texte de
cinq lettres différentes. Il y en a une de l'Association des
étudiants au certificat universitaire de l'École des hautes
études commerciales, une, autre de l'Association des étudiants du
MBA, une autre de l'Association générale des étudiants de
maîtrise en sciences de la gestion, une autre de l'Association des
étudiants du soir au baccalauréat en administration des affaires
et une dernière de l'Association des étudiants de l'École
des hautes études commerciales.
La lecture de ces lettres m'Inspire deux questions. Premièrement,
ce sont des lettres qui remontent au mois d'avril 1986 et nous sommes au mois
de novembre 1987, c'est-à-dire, un an et demi plus tard. Êtes-vous
en mesure d'assurer à cette commission parlementaire que les sentiments
exprimés ou les dispositions définies dans chacune de ces lettres
sont encore les mêmes aujourd'hui - moi, je n'en ai point reçu -
et y aurait-il eu chez vous des représentations des associations
étudiantes concernées indiquant qu'il aurait pu y avoir
changement de leur disposition ou une définition différente de
leurs attentes et exigences?
M. Guertin: Si vous le permettez, M. le ministre, je vais
demander à M. Harvey de répondre à la première
partie de votre question concernant l'origine des lettres, puisque cela s'est
fait au moment où...
M. Ryan: Je voudrais juste terminer ma question, si vous me le
permettez.
M. Guertin: Pardon?
M. Ryan: Je vais juste terminer ma question. Je remarquais, dans
une des lettres que j'ai lues en particulier, que les étudiants se
disaient très heureux de se voir réserver une place dans le
processus décisionnel de l'école. Ils disaient qu'il leur
apparaissait essentiel qu'une telle place leur soit réservée.
J'aimerais que vous nous disiez, en troisième lieu, si ce voeu se
réalise, à votre point de vue, dans le projet que vous nous
soumettez. Première question: Est-ce que les dispositions sont les
mêmes? Deuxième question: Y aurait-il eu d'autres
représentations depuis l'envoi de ces lettres? Troisième
question: Est-ce que, d'après vous, te projet de charte répond
aux voeux exprimés dans ces lettres-là?
M. Harvey: M. le Président, quand on a commencé ce
processus de révision de la charte, nous partions de loin.
J'étais à l'École des hautes études commerciales -
cela ne me rajeunit pas - quand nous avons fait des démarches du
même type pour l'adoption de la loi de 1957, ce qui a été.
d'ailleurs, une expérience extrêmement frustrante pour les membres
du corps professoral de l'école. Tout ce que nous avions
préparé à ce moment-là a été par M.
Duplessis, dont c'était te système, rayé de deux coups de
crayon rouge et II nous a donné une charte qui sortait, comme cela, de
nulle part.
Quand nous avons commencé, quelques mois après ma
nomination comme directeur de l'école à l'automne de 1982, mais
plus spécialement au début de 1983, à préparer
toutes les démarches, je me suis rendu compte immédiatement, que
c'était un processus de négociation extrêmement long et
complexe. Il fallait discuter avec la Chambre de commerce qui a un gros mot
à dire dans la direction de l'école, II fallait discuter avec
l'association des diplômés qui a aussi un gros mot à dire.
Il fallait discuter avec l'association des professeurs et avec cinq
associations d'étudiants, plus l'Université de Montréal
que j'allais oublier. J'ai tendance à l'oublier, je m'excuse.
M. L'Espérance: On ne pose pas de problème.
M. Harvey: C'était donc un éventail de
négociation extrêmement difficile. Vous connaissez ces
problèmes de négociation, avec tout le va-et-vient que cela
suppose et une dizaine de partenaires à mettre en ligne. Cela a
été très long. Comme je l'ai dit, j'ai commencé au
plus tard au début de l'hiver 1983 et cela a duré toute
l'année 1983, toute l'année 1984 et toute l'année 1985.
Cela a été trois ans de va-et-vient, de négociation, sans
compter la difficulté de pouvoir réunir tous ces gens-là,
de les réunir par groupe. Pendant que nous faisions cette
négociation, il est bien certain que, dans les associations
d'étudiants, d'année en année, ce n'était plus le
même monde, ce qui ne simplifait pas les choses. Les mandats des
présidents d'associations sont normalement d'un an. Comme à
l'École des hautes études commerciales, nous avons la
réputation de donner beaucoup de travail aux étudiants, le
président s'en occupe beaucoup pendant ses premiers mois de mandat, au
troisième mois, les examens s'en viennent et c'est beaucoup plus
difficile de le faire travailler à ce genre de chose, il pense à
ses examens. (21 h 30)
Nous avons eu des renouvellements, des retours,, . des recommencements,
etc., ce qui fait que te projet que je vous ai envoyé, M. le ministre,
sur lequel je pouvais consulter le gouvernement, Il était prêt en
1986. Il a été soumis aux associations d'étudiants qui lui
ont fait suivre aussi leur processus. Il y a eu des changements de
présidence. Cela a fini par nous revenir ces tout derniers mois.
Naturellement, ce ne sont plus les mêmes personnes qui sont à la
présidence de cette demi-douzaine d'associations d'étudiants.
Ceci fait un processus très lourd. C'est sûr que nous avons une
charte qui date de 1957, cela fait 30 ans. Recommencer tous les ans, c'est
impossible. Recommencer tous les dix ans, c'est impossible à cause de ce
long processus.
Sur ce qui se passe maintenant que je ne suis plus directeur, je pense
que M. Guertin peut vous dire exactement ce qu'il en est.
M. Guertin: Si vous le permettez, M. le ministre, je vais
demander à M. Duquette, qui est le secrétaire
général de l'école, de faire le point, puisque cela fait
partie de ses responsabilités immédiates de voir à toutes
les relations avec nos associations étudiantes.
M. Duquette (Jean-Denis): Je voudrais, d'abord, faire juste un
petit préambule. Je pense que vous avez un souvenir très vivace
de vos années d'université et que vous savez que tout est
transitoire et fugace. Or, chaque année, il faut reprendre tout à
zéro, parce que nous avons tous des conseils étudiants nouveaux
et tous des nouveaux interlocuteurs en face de nous. Ce n'est pas la peine de
vous dire que, l'an passé, ils ont reposé la question et que,
cette année, ils ont reposé la question. Ce qu'ils demandent,
c'est d'avoir la lumière, parce qu'ils ne font pas nécessairement
le suivi d'une année à l'autre. Or. chacun arrive et tient
à connaître les règles du jeu. Nous les avons
examinées, ces règles, à la première réunion
que nous avons eue cette année. Nous avons continué à les
examiner. Personne n'a retiré son accord. Tout le monde a très
bien travaillé et, actuellement, cela ne se parle à peu
près pas. Alors, nous avons conclu qu'ils étaient contents de
travailler, d'autant plus que le résultat est très flagrant pour
nous. Chacun des présidents est très Impliqué. Il n'y en a
pas un qui est impliqué dans une prise de position ou dans une
coopération. Les cinq sont là. Ils se réunissent avant
chaque réunion du comité permanent, nous proposent des articles
à mettre à l'ordre du jour. Nous préparons les dos-
siers ensemble, ils collaborent avec nous et nous collaborons avec eux.
Arrivés aux réunions, les problèmes se résolvent
tout de suite Alors, pour eux, c'est un processus de "problems solving",
autrement dit, qui est efficace. Jusqu'ici, je ne serais pas honnête de
vous dire que cela ne fonctionne pas bien et qu'il y a des étudiants qui
nous ont dit qu ils voulaient s y opposer.
Le Président (M Audet): Merci, M Duquette M le
ministre.
M Ryan: Je voudrais demander à M Duquette si cet organisme
où se retrouvent les représentants des associations
étudiantes est informé de ce projet de charte nouvelle et a
demandé des explications à ce sujet.
M Duquette: II est plus qu'informé. II a eu toute la
documentation. Ils ont même eu les projets préliminaires qui ont
été préparés par M Harvey. Ils l'ont reçue
encore cette année, parce que les associations n'ont pas
nécessairement de la mémoire et comme souvent ce sont les
étudiants finissants qui sont membres des associations, ils ne
transmettent pas toujours la documentation. Alors au cas ou ils ne l'auraient
pas eue, cela nous facilite le travail, on leur envoie toute la documentation
au début de l'année.
M Ryan: Vous nous disiez tantôt qu'on n'a point
formulé d'objection à l'encontre du projet de loi.
M Duquette: On nous a demandé des éclairages. On a
donné les éclairages et, depuis, on fonctionne.
M Ryan: On ne vous a pas demandé de participer à la
délégation. Nous n'avons reçu aucune représentation
de la part des...
M Duquette: Je peux vous dire qu'il y a deux étudiants qui
m'ont souhaité bonne chance et au revoir juste avant de partir, parce
que, vous comprenez, cela fait partie de mes fonctions de prendre des bains de
foule Alors, je passe toujours à travers le salon des étudiants,
cinq six, sept fois par jour. Je suis passé à la course et il y
en a deux qui m'ont dit. On veut vous parler, monsieur. J'ai dit Vous allez
être obligé de courir derrière moi parce que je suis bien
pressé - On veut vous souhaiter bonne chance Où allez-vous? J'ai
dit. Je pars en voyage - Ou allez vous? À Québec - Bonne chance!
Ils ont dit. On le sait, vous y allez pour avoir la charte Voilà!
Le Président (M Audet): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui M. le Président D'abord, sur la
proposition d'amendement, je constate que, contrairement à ce qui s'est
passé tout à I'heure, on enlève "étudiantes" pour
laisser seulement "étudiants". Je vous dis tout de suite que,
là-dessus je ne suis pas d'accord pour les mêmes raisons que j'ai
invoquées tout à l'heure. Comme vous étiez présent,
je ne voudrais pas reprendre l'argumentation. D'ailleurs sur cet avis le
ministre ma donné raison et je lui en sais gré au nom des
étudiantes, parce que chez vous, je pense que, si elles ne sont pas
majoritaires, c'est tout proche.
M. Guertin: Elles le sont au niveau des nouvelles institutions.
Elles le sont presque au niveau de la population totale, si on parle du
baccalauréat de jour qui est notre programme le plus important.
Mme Blackburn: Alors, je pense que, là-dessus, il serait
d'autant plus indiqué qu'on les retrouve également dans votre
projet de loi. J'aimerais revenir un peu sur I'argumentation que vous nous
soumettez par rapport à la participation des étudiants aux
différentes instances décisionnelles. D'abord, une premiere
question concernant votre comité permanent. À la page 11, article
39 j'en vois la composition. Je ne vois pas qu il y ait un pouvoir
là-dedans. Est ce que je me trompe? Est ce que ce comité a un
pouvoir quelconque ou simplement un pouvoir de recommandation. On aimerait
qu'au conseil d'administration ou encore au conseil pédagogique on
puisse discuter de telle ou telle question à caractère
pédagoqige ou académique. Mais quel est le pouvoir? Tout à
I'heure on a dit qu'une des associations, entre autres, était
particulièrement heureuse de participer au processus décisionnel.
Est-ce qu il y a effectivement un pouvoir attaché à ce
comité permanent? Parce quon revient.
Le Président (M Audet): Excusez moi, Mme la
députée C'est parce que j'en ai perdu un petit bout. Est ce
à la suite de I'article 1 que vous allez à I 'article 39?
Mme Blackburn: Tout à I'heure on a convenu avec le
ministre.
Le Président (M Audet): Oui.
Mme Blackburn quon discutait de toute cette question de la participation
des étudiants au sein de la structure. Une fois que cela va être
fait, on pourra passer plus rapidement.
Le Président (M Audet): D' accord.
M. Harvey: M. le Président je m'excuse tout à
I'heure j'ai oublié dans l'enthousiasme de la discussion de remercier M.
le ministre pour ses bonnes paroles à mon égard ainsi que Mme la
députée de Chicoutimi. Je fais amende honorable je suis
très touche par ces remarques extrêmement gentilles
Concernant la question de Mme la députée, je pense qu'il
faut, d'abord, se placer dans la culture de l'école. Si vous le
remarquez, les professeurs, à l'assemblée des professeurs, n'ont
pas, non plus, de rôle décisionnel comme assemblée de
professeurs. Peut-être sommes-nous fortement marqués, à
l'École des hautes études commerciales, par les structures du
milieu des affaires où les décisions se prennent dans les
structures. C'est possible. Mais ce n'est pas une réclamation,
même des professeurs, que d'avoir une instance décisionnelle. Leur
instance est consultative.
Dans le cas du comité permanent, c'est au même niveau, mais
je pense que le comité permanent des présidents fait un pas de
plus. Si vous regardez à la section VI cette question du comité
permanent, vous allez voir, à l'article 41, qu'il est dit: Les
procès-verbaux de ses réunions sont obligatoirement transmis aux
instances décisionnelles que sont le conseil pédagogique et la
corporation, ce qui n'est pas le cas pour l'assemblée des professeurs.
Naturellement, on peut dire que ce n'est pas décisionnel. Les
organisations ne fonctionnent pas toujours à partir des lignes
décisionnelles. Les organisations fonctionnent avec l'apparition d'un
problème sur la table et les problèmes sont posés. S'ils
ne sont pas résolus au comité permanent, ils apparaissent sur la
table du conseil pédagogique et sur la table du conseil
d'administration. Si bien que, si ce n'est pas décisionnel au sens, je
dirais, premier du terme, c'est une participation au processus de
décision dans le système de culture de l'école. C'est une
grosse différence par rapport à ta situation actuelle,
c'est-à-dire la charte de 1957 où rien de tout cela n'existait.
Les étudiants considèrent que c'est un canal ou une façon
de travailler, du moins comme les lettres le soulignent, qui leur agrée.
Peut-être parce qu'ils connaissent bien le fonctionnement des
organisations en tant qu'étudiants en administration.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Juste une remarque. Je ne voudrais pas qu'on
s'arrête là-dessus, parce qu'on va y revenir à l'article
41. Vous dites que ce qui est important, c'est que les procès-verbaux
des séances du comité permanent soient transmis par le directeur
de l'école au conseil pédagogique et au conseil d'administration,
mais, en contrepartie, les procès-verbaux de ces deux organismes ne sont
pas communiqués, à ce que je comprends, au comité
permanent. C'était juste une question.
Je voudrais revenir un peu plus sur ce que disait tout à l'heure
M. le directeur de l'école. Vous disiez: On ne veut pas sacrifier au
symbolisme, on préfère l'efficacité. Je vous dis que, par
rapport à la place qui est faite aux étudiants, je ne pense pas
m'avancer trop loin en affirmant que, dans toutes nos universités au
Québec, dans les écoles supérieures comme, dans les
collèges, on a réservé dans les instances administratives
un ou deux postes aux étudiants, par exemple à la commission
pédagogique ou à la commission des études selon les termes
qu'on utilise. On les a, évidemment, au conseil d'administration, vous
les avez dans les modules, vous les avez un peu partout et cela, pas seulement
pour céder au symbolisme. J'ai l'impression qu'il y a des gens quelque
part qui croient que la participation des étudiants aux instances
administratives a une valeur pédagogique. Permettez-moi de
m'étonner que l'École des hautes études commerciales, qui
enseigne le principe de gestion participative parmi les nouveaux principes de
gestion, ne l'applique pas à son école.
Vous n'êtes pas obligé de réagir, mais te! a
été mon étonnement en voyant ce projet de loi, parce que
ce sont des principes qui sont largement enseignés chez vous et
j'imagine que vous ne les enseignez pas exclusivement comme ayant une valeur de
symbole. En dessous du symbole, il y a une volonté d'informer mieux les
différents partenaires. Je pense que ce sont généralement
les principes qui sous-tendent la gestion des personnels ou les
activités à caractère de gestion. Je m'étonne pour
deux raisons. D'abord, parce que c'est reconnu au Québec et dans tous
les établissements d'enseignement supérieur. C'est même
reconnu - ce l'était à tout le moins - par ta loi 3 sur les
écoles pour la participation des élèves du secondaire
deuxième niveau, IV et V. Je dis donc que c'est un principe qui est
généralement admis au Québec. Cela a une valeur
pédagogique et plus particulièrement, je dirais, dans une
école d'administration.
Par ailleurs, même si vos étudiants n'ont pas
manifesté un intérêt plus grand qu'il ne faut, n'ont pas
manifesté davantage leur intention de participer, il faut se demander
quel est le projet de loi qu'on va adopter ici. Si on se fie au passé,
c'est bon pour 30 ans normalement, parce que vous ne souhaiteriez pas faire
subir à vos successeurs l'exercice toujours un peu difficile et
périlleux de venir se présenter en commission parlementaire. Je
me dis que, du moment où on en train d'examiner un projet de loi qui a
une durée de vie possible de 30 ans, il me semble qu'on devrait
normalement retrouver dans votre projet de loi un principe comme celui qui a
été reconnu dans toutes les universités du Québec,
c'est-à-dire la participation d'au moins un ou deux étudiants aux
instances administratives.
Une dernière question que je me posais: Est-ce que le
comité permanent n'a pas été troqué. Excusez
l'expression. J'essaie de trouver une expression moins... Mais, en
échange d'une participation au conseil d'administration, on a dit: On va
vous créer un comité permanent. Finalement, les étudiants
ont dit: C'est mieux que rien et cela peut nous satisfaire. J'ai l'air de
manifester des inquiétudes qui ne sont pas soulevées par cette
génération d'étudiants, mais il me semble que cela ne
garantit rien- par rapport à la volonté des
générations d'étudiants à venir.
M Guertin: Puis-je apporter quelques éléments de
réponse?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez,
monsieur
M. Guertin: Quelques éléments de réponse,
Mme la députée. D'abord, comme Pierre Harvey l'a mentionné
tout à l'heure, on parle de quatre ou cinq générations
d'étudiants à l'école qui ont été
témoins, quatre à tout le moins, de l'évolution du
document que l'on discute maintenant, puisque les associations
étudiantes, au niveau de leurs exécutifs et par rapport aux gens
qui les dirigent, se renouvellent à toutes les années. Depuis
l'époque où ce projet a commencé sa carrière, les
associations étudiantes ont pu réagir. Donc, ce n'est pas la
récolte de cette année qui réagit ainsi. Je pense qu'on
peut parler de la récolte d'il y a plusieurs années (21 h 45)
Un point d'information aussi qui pourrait peut-être
éclairer les membres de la commission. Les étudiants ont toujours
reçu à l'école et reçoivent toujours, bien sur, la
quasi-totalité des procès-verbaux du conseil pédagogique
de l'école qui est l'instance décisionnelle réelle dans la
maison. La seule chose à laquelle ils n'ont pas accès, c'est la
partie des délibérations qui traite de questions strictement
personnelles et cela, c'est une toute petite partie des choses. Dans ce
sens-là, les associations étudiantes ont toujours
été intimement liées à la gestion de
l'école
Je crois qu'il faut aussi considérer, quand on parle de
l'École des HEC, que c'est la plus grande école de gestion au
Canada, |en conviens, mais que c'est aussi, à l'échelle des
universités, une petite maison et les gens connaissent cette
maison-là Je pense que Pierre Harvey y a fait allusion, mais de
façon différente tout à l'heure. Quand les associations
étudiantes se rendent compte qu'elles peuvent, de façon
très régulière et en pratique beaucoup plus
fréquemment que deux fois l'an, rencontrer les gens qui, à
l'école, décident, qui ont la capacité, peut-être
à cause de la taille de la maison et aussi de son histoire, de faire que
les choses se produisent assez rapidement, ces gens-là se rendent compte
que la véritable façon d'influencer ce qui se passe, pour autant
qu'ils sont concernés, se retrouve dans cette instance-là Quand
vous dites qu'on ne retrouve pas nos étudiants dans les instances
usuelles, j'en conviens, on ne les retrouve pas, par exemple, dans une
assemblée générale qui serait une espèce de conseil
de l'école ou siégeraient 80 personnes et ou il y aurait trois ou
quatre étudiants On n'a pas cela chez nous et je postule humblement que
là ou cela existe je ne suis pas certain que les étudiants aient
vraiment voix au chapitre, dilués qu'ils sont dans une telle
assemblée
Ce qu'on a chez nous, c'est davantage des assemblées de taille
beaucoup plus petite et qui regroupent les principaux intervenants. Essentiel-
lement, ils sont à trois niveaux, ces intervenants-là II y a les
professeurs comme tels, il y a les directeurs de programmes comme tels et il y
a les étudiants comme tels. Je pense que, dans les assemblées de
taille beaucoup plus restreinte qui regroupent sept, huit ou neuf personnes, on
est dans une situation où on peut beaucoup plus rapidement donner effet
à leurs recommandations. II ne faut pas oublier que, si les
étudiants sont inclus dans les grands mécanismes traditionnels de
gestion des universités, ce seront leurs suc-cessseurs et
peut-être dans certains cas leurs enfants qui verront le résultat
de leurs efforts, ce qui n'est pas tellement satisfaisant pour ces
gens-là. C'est ce qu'on a ici et c'est dans ce sens-là que je
parlais de quelque chose de relativement nouveau et, à mon avis, de
beaucoup plus efficace pour une institution de la taille de l'École des
hautes études commerciales. C'est un mécanisme qui fait qu'ils
ont une voix immédiate là où cela compte
Je pense que, depuis deux ans maintenant, ils ont pu prendre la mesure
de cela. C'est certain que les associations étudiantes, cette
année, comme à toutes les années d'ailleurs, c'est
traditionnel, ont fait valoir en tout début de course leur
intérêt pour une présence dans ce que j'appelle les
instances davantage symboliques de l'école, mais cette année,
comme dans toutes les autres années, il n'est pas question, de notre
part, de nous livrer à des gestes occultes, parce que je pense qu'il ne
faut pas sous estimer la qualité de ces personnes, ce ne sont pas en
bonne partie, des enfants, loin de là. Tous ces gens là, à
l'usage, se sont rapidement rendu compte de I'efficacité des choses que
nous proposions et, dans le fond, ce n'est pas un geste d'échange ou
mercantiliste au sens ou on pourrait le prendre Je pense que c'est davantage de
la part de ces gens là, qui la plupart du temps sont en affaire ou sur
le marché du travail, au moment ou l'on se parte, la reconnaissance que
c est une façon efficace de procéder
Le Président (M Parent, Sauvé): Merci, M Guertin Je
reconnais maintenant le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science M le ministre
M Guertin: M Harvey pourrait peut être ajouter à ce
que je viens de dire, pendant que M Ryan est occupé
M Harvey: Je voudrais, en réponse ou en commentaire
à la remarque qui a été faite sur la valeur
éducative de la participation à des instances administratives
dire que nous sommes d ac cord Des étudiants - je ne sais pas moi - en
sociologie ou en physique ont peut-être intérêt, quelques
mois dans leur vie, à participer à une instance administrative,
parce qu ensuite ils feront autre chose dans la vie, mais les étudiants
de l'École des hautes études commerciales? Premièrement,
ils passent toute leur journée à ne
faire que ça, de l'administration, c'est ce qu'ils
étudient. Deuxièmement, une fois qu'ils auront terminé
leurs études, c'est ce qu'ils vont faire aussi dans la vie.
Troisièmement, vous remarquerez que, par rapport à la gestion de
l'école - et cela, c'est traditionnel, c'est depuis qu'elle existe - en
tant que diplômés, ils ont un grand rôle à jouer.
Alors j'ai te sentiment que ce qu'ils veulent, c'est vraiment être
là où, pendant qu'ils sont étudiants, ils peuvent Influer
sur des choses qui les concernent directement en tant qu'étudiants au
MBA, étudiants au MSC, étudiants au baccalauréat, etc. Ils
peuvent le faire à travers le comité permanent, mais aussi
à travers les comités de programme. On ne les a pas mis dans la
charte, mais il y a un comité par programme, dans lequel les
étudiants interviennent avec la direction de programmes et discutent des
problèmes qui se posent à l'Intérieur d'un programme.
Je terminerai cette série de remarques, toujours sur
l'expérience qui est ouverte aux étudiants, en mentionnant
qu'à l'École des hautes études commerciales toutes les
activités administratives qui peuvent être données aux
étudiants sur de la réalité de l'administration, on les
leur donne. En particulier, la coopérative HEC, qui, si je me souviens
bien, est la plus grosse coopérative gérée par des
étudiants au Québec, avec un chiffre d'affaires de 3 300 000 $,
est totalement gérée par des étudiants. C'est une
très grosse affaire et les étudiants se sentent très bien
là-dedans, à gérer cela et à surveiller leurs
programmes. Ils sont relativement moins intéressés par le reste.
En tout cas, c'est ce qui m'est apparu dans les discussions que j'ai eues avec
eux.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. Harvey.
J'entendrais maintenant le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science. M. le ministre. Vous m'avez demandé la parole, M. le
ministre.
M. Ryan: La députée de Chicoutimi veut parler. Je
parlerai tout à l'heure. Je ne suis pas pressé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Cela va être ma dernière remarque. On
va ensuite commencer à procéder, avec l'autorisation du
président, après les remarques du ministre, à l'examen
article par article. Vous invoquez souvent le manque d'intérêt,
alors que vous êtes avec des étudiants qui sont
précisément en administration; cela me laisse un peu perplexe.
Ensuite, la charge de travail des étudiants. On vient de voir
Polytechnique; les étudiants y ont certainement une charge de travail
assez comparable à celle de vos étudiants. On voit des
étudiants en faculté de médecine qui ont certainement une
charge de travail, sinon égale, peut-être même
supérieure. Je me permets juste de vous rappeler cela et de vous dire
qu'on examine présentement un projet de loi qui va avoir une
durée de vie, on l'espère, de 30 ans et cette question de
l'absence d'étudiants au sein de différentes instances
administratives dans une école d'administration où l'on enseigne
les principes de gestion participative, cela me laisse aussi songeuse. Alors,
j'ai terminé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi. M. le ministre, avez-vous une
intervention?
M. Ryan: Oui. J'aurais une intervention. Je vais vous faire part
de mon état d'âme, publiquement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je n'ai pas
d'objection, M. le ministre. Si vous voulez vous livrer...
M. Ryan: Évidemment, ce projet de charte, sous l'aspect de
la participation des étudiants, présente une différence
marquée avec le projet de charte que nous avons étudié
concernant l'École polytechnique. La députée de Chicoutimi
signale que, dans l'ensemble des chartes d'établissements universitaires
on prévoit une participation étudiante aux instances
décisionnelles, en particulier au conseil d'administration. On se pose
bien des questions à ce sujet actuellement. On a adopté un mode
filiforme de gestion au plus haut degré il y a déjà
plusieurs années et de nombreuses personnes s'interrogent à ce
sujet. C'est loin d'être assuré que le modèle qui est
généralement en vigueur dans les cégeps, dans les
universités ou dans les hôpitaux soit le modèle qu'on veut
conserver pendant des générations. Ce modèle donne souvent
lieu à des conflits d'intérêts et à ce qu'on appelle
un phénomène de "inbreeding". Il demande à être
examiné de près. Nous l'avons maintenu jusqu'à maintenant,
parce qu'il comporte également des avantages. C'est évident que,
s'il avait seulement des inconvénients, on l'aurait jeté
par-dessus bord rapidement. Il faut y penser très
sérieusement.
La question que je me pose est la suivante. En toute simplicité,
je me demande pour le bien de l'exercice que nous faisons si, plutôt que
d'aller au-delà de 22 heures ce soir, ce ne serait pas
préférable que nous approfondissions cette question pendant une
semaine avec la direction des Hautes Études. J'aimerais même que
mes représentants puissent avoir la chance de causer avec des dirigeants
d'associations étudiantes des Hautes Études. Le danger, si nous
procédons trop vite, c'est qu'on lise des articles dans les journaux
demain: Ryan passe à la vapeur, à la faveur de la nuit, un projet
qui met de côté les étudiants. Tout le monde connaît
ma grande prédilection pour les étudiants, les associations
étudiantes, comme on en a eu la preuve la semaine dernière au
Parlement, ici. Je serais plus rassuré.
Je veux dire une chose, cependant, à la direction des Hautes
Études et à ta représentante de l'Opposition. Je ne suis
pas intéressé, ni aucunement disposé à imposer un
modèle à l'École des hautes études commerciales. Si
le modèle qui nous est proposé est vraiment consensuel dans
l'état actuel de l'évolution des esprits et de la culture de
(École des hautes études commerciales - pour reprendre une
expression de M Harvey - je pense que cela vaut la peine d'en faire
l'expérience loyalement. Le gouvernement n'a aucune objection à
proposer l'adoption de ce projet, mais je serais personnellement plus
confortable si nous avions la chance de procéder à de
dernières vérifications ensemble. Ensuite, nous nous
retrouverions une autre fois pour compléter cet exercice, avec toute
l'attention qu'il faut pour chaque article.
Le Président (M Parent, Sauvé): M. le ministre,
nous avons reçu votre suggestion. Je pense que avant d'y donner suite et
de rendre une décision, je me dois d'entendre la représentante de
I Opposition Mme la députée de Chicou-timi.
Mme Blackburn: Je me rends aux arguments du ministre J'ajouterais
que je souhaiterais sincèrement qu'on puisse le faire d'ici une semaine
ou d'ici quinze jours au plus tard, de manière à ne pas laisser
longtemps dans I'incertitude I École des hautes études
commerciales. On sait ce qu'est la préparation d'un projet de loi. Si
vos fonctionnaires pouvaient rencontrer les représentants
autorisés de l'école dans le courant de la sematne, pour voir
s'il y a lieu d'y apporter des modifications et qu'on puisse revenir dans sept
ou huit jours, je serais tout à fait d accord.
Le Président (M Parent, Sauvé) : M. le parrain M.
le député de La Peltrie.
M. Cannon: Merci, M. le Président. Avant de conclure
j'aimerais vous déposer la liasse d amendements, afin que cela puisse
être pris en considération.
Le Président (M Parent, Sauvé): Amendements
déposés.
M. Cannon: Merci, M le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. Guertin, madame
vu les circonstances la commission permanente de I'éducation va ajourner
ses travaux sine die. Vous serez convoqués à une date qui sera
discutée entre les parties. La séance est levée.
(Fin de la séance à 21 h 58)