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(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Parent, Sauvé): La commission
permanente de l'éducation poursuit ses travaux. M. le secrétaire,
est-ce que nous avons quorum?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si nous voulons
nous assurer qu'il y a quorum, j'invite les membres à prendre place.
Puisque nous avons quorum, je déclare cette séance de travail
ouverte. Est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il n'y a pas de
remplacements, nous allons poursuivre nos travaux. Je vous rappelle que nous en
sommes à l'étude du projet de loi 107, Loi sur l'instruction
publique. Nous sommes à l'étape de l'étude article par
article de ce projet de loi. Lorsque nous avons suspendu nos travaux jeudi
dernier, nous en étions à l'étude de l'article 81.
M. le secrétaire, sur l'article 81, si vous voulez nous rappeler
où nous en étions.
Le Secrétaire: Le ministre a présenté un
amendement et on en était au débat...
Conseil d'orientation (suite)
Le Président (M. Parent, Sauvé): Nous en
étions au débat de l'amendement présenté par le
ministre de l'Éducation. Vous avez copie de l'amendement, M. le
secrétaire? Merci. Je vous relis l'amendement de façon à
se replacer dans le contexte de notre travail. L'amendement avait pour effet de
remplacer l'article 81, qui apparaissait dans le projet de loi, par le suivant
qui se lirait comme suit: "Le conseil d'orientation doit être
consulté par la commission scolaire sur: "1° la modification ou la
révocation de l'acte d'établissement de l'école; "2°
le choix du directeur d'école; "3° la demande de reconnaissance
confessionnelle de l'école ou de retrait de cette reconnaissance; et
"5° - ça veut dire que le 4° a été retiré -
se lirait comme suit: l'élaboration pour l'école de programmes
locaux d'enseignement et de programmes de services éducatifs,
complémentaires et particuliers; "6° l'organisation, dans les locaux
de l'école, de services sportifs ou socioculturels et de services de
garde. "
Nous en étions là lors de la suspension de nos travaux. Je
ne sais pas qui je dois reconnaître. Le porte-parole de l'Opposition
officielle n'était pas présent à ce moment, ni le
président actuel. M. le ministre, voulez-vous nous expliquez un peu,
pour nous mettre sur la piste?
M. Ryan: M. le Président, je pense qu'on est presque aussi
bien de repartir à neuf ce matin sur l'article 81, parce qu'à la
suite de vérifications qu'ont fait nos conseillers, il y a des
transferts qui ne sont peut-être pas aussi faciles à effectuer
qu'on pouvait le penser lors de notre dernière séance. Je prends
l'exemple des modalités d'application du régime
pédagogique dans l'école. Il nous apparaît fort
sensé que cette consultation soit obligatoire au niveau de
l'école.
Mais d'après d'autres dispositions qui viendront plus loin, les
modalités d'application du régime pédagogique
relèvent de la commission scolaire. C'est difficile de faire un
transfert dans une autre partie du projet de loi d'une responsabilité
qui incombe à la commission scolaire, ce qui n'interdira aucunement que
la commission scolaire consulte le conseil d'orientation par
l'intermédiaire de la direction de l'école par exemple.
Mais il faut qu'on ait une concordance entre les différentes
parties du projet de loi et par conséquent, modifier l'ordonnancement de
ces dispositions il n'est pas aussi facile que j'avais pu le penser dans un
élan généreux, la dernière fois que nous nous
sommes réunis. Je pense que la même application vaudrait pour
5° et 6°. Par conséquent, je ne fais pas d'amendement, je retire
fa proposition d'amendement que j'avais conçue et je laisse ces
dispositions où elles sont, ce qui n'interdit aucunement que la
consultation se fasse auprès de l'école par le truchement du
directeur ou de la directrice de l'école qui est le représentant
autorisé de la commission scolaire.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le porte-parole
de l'Opposition officielle et député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... je ne voudrais pas qu'on donne l'impression que
l'élan de générosité artificielle du ministre se
poursuive. Que je sache, il n'avait jamais été question de
modifier 5° et 6° et, là, le ministre vient d'ajouter qu'il en
est de même pour 5° et 6°. Je ne comprends pas. C'est juste le
paragraphe 4° que vous vouliez éventuellement placer ailleurs.
M. Ryan: Je n'étais pas sûr d'avoir
été compris comme ça. Alors, je voulais que tout soit
clair.
M. Gendron: D'accord.
M. Ryan: J'ai dit qu'on faisait tabula rasa. C'était pour
gagner du temps.
M. Gendron: Alors, aujourd'hui, vous nous dites, M. le
ministre...
M. Ryan: C'était pour vous faire gagner du temps!
M. Gendron: Vous êtes donc généreux. Alors,
aujourd'hui, c'était pour nous dire que le 4°, on le laisse tel que
formulé et on le laisse à l'article 81, tel quel.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Amendé.
M. Gendron: Oui, et ce qu'on lit là: modification
proposée. Juste un instant. Le ministre a enlevé, entre autres -
c'est un élément sur lequel je voulais poser des questions - la
capacité des conseils d'orientation d'enrichir certains
éléments du régime pédagogique. Vous l'aviez dans
l'ancien texte, c'est probablement parce que vous avez pensé que
c'était pertinent de l'inclure. Ma question porte sur deux aspects:
Premièrement, pourquoi l'avez-vous retirée? Deuxièmement,
est-ce que, l'ayant retirée, ça permettra à une commission
scolaire qui voudrait modifier son régime pédagogique de le faire
unilatéralement, sans que le conseil d'orientation soit dans le
coup?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Nous pourrions faire une chose ici. Je pense que le
député d'Abitibi-Ouest souligne une omission réelle. Nous
croyons avoir inséré cette idée ailleurs dans le projet de
loi. Il y a des raisons qui avaient milité pour qu'on l'insère
dans les responsabilités du comité de parents, mais finalement,
ça n'y est point. Il y aurait peut-être moyen d'envisager un ajout
a l'alinéa 5°. L'alinéa 5° pourrait se lire - puis,
là, ce que je dis est seulement tentatoire" -: l'enrichissement et
l'adaptation des programmes d'études officiels. Ensuite,
"l'élaboration, pour l'école, de programmes locaux d'enseignement
et de programmes de services", on pourrait ajouter ça ici, au
début de 5°: "l'enrichissement et l'adaptatiton des programmes
d'études officiels", parce que c'est toujours la commission scolaire qui
doit consulter, il n'y a pas de problème. Je pense que c'est
l'idée que le député d'Abitibi-Ouest voulait mettre de
l'avant.
M. Gendron: Oui, l'idée que je voulais mettre de l'avant,
c'est que je pense que le conseil d'orientation peut avoir des opinions assez
arrêtées sur une bonification ou un enrichissement souhaitable,
pertinent et légitime, et je souhaiterais qu'il ait la tentation d'y
penser. Si on le met dans ses responsabilités et si on lui laisse voir
que le législateur est complètement d'accord avec une telle
disposition, on risque qu'il soit davantage intéressé à
être plus contributif sur des éléments additionnels
à ajouter au régime pédagogique. Je prétendais et
je prétends encore que c'est une disposition intéressante de
l'ancien texte, que je ne retrouve plus dans la modification proposée.
En conséquence, je voudrais qu'elle soit restaurée, à
moins qu'on ne m'indique qu'il y a des raisons valables pour qu'il n'en soit
pas ainsi, et ce n'est pas ce qu'on est en train de faire. Je ne vois pas de
raison valable pour la retirer, donc, je veux la réintroduire.
M. Ryan: M. le Président, je propose un amendement
à l'alinéa 5°.
Le Président (M. Parent, Sauvé): À
l'alinéa 5°, oui. Je vous écoute, M. le ministre.
M. Ryan: Je propose qu'au tout début de l'alinéa
soient ajoutés les mots suivants: "L'enrichissement et l'adaptation des
programmes d'études officiels et l'élaboration.... "
Le Président (M. Parent, Sauvé):... et
l'élaboration, pour l'école... "
M. Ryan: C'est cela?
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'alinéa
5° se lirait comme suit: "L'enrichissement et l'adaptation des programmes
d'études officiels, et on enchaînerait: et l'élaboration,
pour l'école, de programmes... " etc, etc. Voilà. Est-ce que vous
avez bien saisi, M. le porte-parole de l'Opposition officielle, l'ajout que le
ministre souhaite apporter à l'amendement?
M. Gendron: Je crois que oui parce que j'ai eu l'occasion de le
proposer.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que c'est
conforme à ce que vous avez proposé?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est tout ce que
je veux savoir, si c'est conforme à votre demande.
M. Gendron: Ne vous sentez pas agressé, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je ne me sens pas
agressé du tout, voyons, voyons!
M. Gendron: Je trouve que c'est conforme à ma demande.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Monsieur, vous
portez des jugements faciles ce matin.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article...
M. Ryan: Le congrès a énervé notre
président.
M. Gendron: Probablement. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: II est plus nerveux que je pensais.
M. Ryan: Cela ne lui prend pas grand-chose.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est parce que je
viens de rencontrer l'ancien chef du Parti québécois et puis, il
m'a donné ses commentaires sur le conseil général de la
fin de semaine.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 81?
M. Gendron: Oui, Mme la députée...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: D'abord, j'ai une question. J'ai deux points. Le
texte original de 1981 dit au début: "Le conseil d'orientation fait des
recommandations à la commission scolaire. " Je suis d'accord
là-dessus parce qu'elle pourrait prendre l'initiative sur toutes ces
questions. Le texte amendé est: "Le conseil d'orientation doit
être consulté par la commission scolaire. " Cela renverse tout
à fait le processus. Je n'en suis pas certaine... Les points que j'ai
soulevés la dernière fois, c'est que je vois le processus comme
si le conseil d'orientation se posait des questions sur le régime
pédogogique, etc., et pouvait "initier" les recommandations. Elles ne
seraient pas nécessairement acceptées, mais il pourrait
"initier". Si la commission scolaire doit consulter chaque école dans
une grande commission scolaire, le processus pourrait être très
lourd parce qu'elle pourrait poser des questions auxquelles il n'y aurait pas
de réponses parce qu'il y a plusieurs conseils d'orientation qui
n'auront pas de suggestions à faire. Pourquoi insister pour que la
commission scolaire consulte chaque école une par une sur toutes ces
questions...
M. Ryan: Regardez...
Mme Dougherty:... si cela n'est pas nécessaire? Pourquoi
a-t-on changé...
M. Ryan: Je vais vous le dire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: On l'a changé parce que ce sont des
matières qui relèvent de la compétence propre de la
commission scolaire. On lui fait l'obligation, avant d'agir ou de
décider, de faire une consultation. L'organisme qui est consulté
va pouvoir faire des recommandations évidemment. Dans l'article
précédent, 80, le conseil d'orientation a le pouvoir de donner
son avis à la commission scolaire sur tout sujet propre à assurer
une meilleure organisation des services dispensés par la commission
scolaire. Je pense bien que c'est complet comme cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'autres
interventions sur l'article 81?
Mme Dougherty: L'autre aspect...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée.
Mme Dougherty: L'autre problème, c'est le numéro
2°: "doit être consulté sur le choix du directeur de
l'école. " Je ne suis pas d'accord sur cela. Peut-être les
critères... C'est nouveau cela. Ce n'était pas dans le texte
original. Une situation comme celle-là pourrait créer toutes
sortes de problèmes pour les directeurs d'école et on pourrait
créer des situations très inquiétantes pour les
enseignants et pour les parents. Si vous étiez un enseignant, est-ce que
vous aimeriez être consulté sur le choix du directeur? Est-ce que
vous aimeriez vous prononcer publiquement sur cette affaire? Je crois que non.
Même chose pour les parents. J'aimerais savoir pourquoi cet article a
été inséré parce que, dans la commission que je
connais le mieux, on consulte quelquefois sur les critères, les
intérêts, le type, mais pas sur la personne. Si j'étais
directeur d'école, je n'aimerais pas être impliqué dans ce
processus. Cela pourrait créer toutes sortes de malentendus... (10 h
30)
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
Mme Dougherty:... une situation très diffi-ficile à
l'école.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, Mme la
députée de Jacques-Cartier.
M. Ryan: M. le Président. Mme la députée de
Jacques-Cartier soulève une question pertinente. Dans le texte original
dont nous avons déjà adopté un certain nombre de
dispositions modifiées, il était question, à l'article 40,
que le directeur de l'école soit nommé par la commission scolaire
selon les critères de sélection
qu'elle établissait après consultation du conseil
d'orientation de l'école. Et le texte que nous avons retenu est le
suivant: "Le directeur de l'école est nommé par la commission
scolaire après consultation du conseil d'orientation de l'école.
" Cela est adopté. Je ne crois pas qu'on puisse maintenant revenir
là-dessus. On l'a adopté à l'article 40. Maintenant, le
deuxième alinéa est énoncé de manière
à correspondre à l'article 40.
M. Gendron: On peut présenter un amendement à
l'article 81 pour faire une concordance à l'inverse, qui nous obligerait
à modifier l'article 40. Les concordances, ça peut aller dans les
deux sens, M. le ministre. Sérieusement, il n'y a pas de problème
à ça.
M. Ryan: Très bien. Il peut arriver qu'on ait fait erreur
antérieurement n'ayant pas tout le portrait présent devant nous
et on n'a pas fini à part ça. Je ne sais pas ce que le
comité en pense. J'ai l'esprit ouvert là-dessus. Je crois que
d'être obligé de consulter sur le choix des personnes, cela
crée des problèmes. Cela crée des problèmes au
niveau de l'école et ça peut donner lieu à des chicanes.
Cela peut même compromettre de très bonnes nominations parce
qu'elles ont été mises sur la table, offertes parfois en
pâture. Toutes sortes de querelles peuvent avoir lieu au niveau de
l'école. Je pense, par exemple, à une période où on
est en négociations de convention collective et où
l'atmosphère est tendue. Cela peut créer un climat presque
impossible et, si les membres étaient disposés à accepter
une modification ici, je crois qu'il vaudrait mieux écrire, à
l'alinéa 2°, "les critères de sélection du directeur
de l'école" et ajuster ensuite l'article 40 en conséquence.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Écoutez, je n'ai pas moi non plus d'opinion
très tranchée. J'estime que le point de vue souligné par
Mme la députée de Jacques-Cartier est fondé. Les
inquiétudes qu'on pourrait avoir sur l'obligation, parce que c'est
ça que ça dit: Le conseil d'orientation doit être
consulté par la commission scolaire sur la nomination ou le choix du
directeur d'école... Il y a des écueils importants, il y a des
dangers réels, pas nécessairement en période de convention
collective, mais tout le temps compte tenu du nombre de porte-parole qui
siègent au comité d'orientation. Cela fait des discussions qui
peuvent être assez compliquées postérieurement si la
nomination, ou le candidat ou la candidate retenu à la direction de
l'école, n'est pas du tout celle sur laquelle les échanges ou le
consensus s'est fait au comité d'orientation. Cela ne met pas le
candidat dans une position facile pour fonctionner, par la suite, avec les
mêmes personnes parce que, à moins que je ne me trompe, le
comité d'orientation continue quand même d'être très
associé au directeur de l'école. Je sais que le directeur
d'école siège aussi aux réunions. Alors, il arrive
là et il sait qu'on n'a jamais parié de lui, c'est d'un autre
qu'on a toujours parlé et souhaité qu'il soit nommé.
Là, il peut toujours dire que c'est la commission scolaire qui nomme,
mais je ne suis pas sûr si c'est bon que cela soit comme ça.
Que le comité d'orientation sache, par exemple, comment la
commission scolaire fonctionne pour faire la nomination des directeurs
d'école, cela j'y tiens parce que ce n'est pas pareil,
l'établissement des règles, des critères sur lesquels une
commission scolaire s'appuie, les critères qu'elle détermine,
tout autant qualitativement que certaines règles de fonctionnement. Ce
n'est pas la mécanique de nomination que je voudrais qui relève
du comité d'orientation, mais que le comité ait son mot à
dire quant aux critères de sélection qui sont établis pour
faire une nomination plus adaptée.
Et c'est exact que, et ceia va arriver dans les projets de loi, je ne
reviendrai pas là-dessus, je veux le faire une fois de façon plus
importante, et le moment n'était pas venu, de parier de la
difficulté que nous avons par rapport au nombre d'articles qu'il y
avait, au nombre de changements qu'il y a eu et au nombre de changements que
nous sommes à faire. On ne peut pas toujours, sur les 565 articles,
avoir une connaissance, au moment où on les discute, parfaite,
exhaustive et mentalement pouvoir faire tous les liens avec les articles
précédents ou à venir. Et c'est sûr que, comme cela,
ce matin, entre l'article 40 proposé du projet de loi 107 et l'article
40 modifié, j'aime mieux l'article 40 proposé, autrement dit
j'aime mieux le premier article 40 de la loi 107. Et c'est sûr qu'on
pourrait faire une adaptation à l'article 80 qui tiendrait compte de
l'ancien texte, même si je reconnais qu'on a adopté l'article 40
modifié qui me permet difficilement de faire une concordance dans le
sens discuté par la députée de Jacques-Cartier et
renforcé par ce que je viens de dire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, je pense qu'il serait
désirable que le comité revienne sur sa décision
antérieure à propos de l'article 40, et adopte plutôt le
texte original qui avait été proposé et qu'ensuite nous
considérions l'amendement suivant: au deuxième alinéa de
l'article 81, que les mots "le choix" soient remplacés pas les mots "les
critères de sélection".
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ce n'est pas moi qui ferai une scène ou un
long laïus sur l'article 40. C'est le texte de la loi 3, l'ancien texte,
alors cela peut
éveiller des réserves chez le ministre de
l'Éducation, mais ce n'est pas trop grave. L'ancien texte me convient,
je pense qu'à partir du moment où on fait porter la consultation
davantage sur les critères que sur la nomination comme telle, oui il
m'apparaît que la suggestion que le ministre vient de faire correspond
à notre volonté exprimée à l'article 40. Cependant,
je vous avise tout de suite que l'article 81, je ne l'adopterais pas
immédiatement. Indépendamment de ce que nous ferons, cela fait
trop de fois que nous le modifions, je vais attendre d'avoir un texte
définitif et je ne vous empêcherai pas de continuer si c'est le
désir des membres de la commission. Selon ce que j'ai entendu, cela me
conviendrait, mais quand nous aurons fini cela, M. le Président, il me
reste un autre élément sur l'article 81.
M. Ryan: Pour les fins de la cause, est-ce qu'on peut
considérer que l'amendement proposé à 2° de 81 est
adopté et que les mots "les critères de sélection" soient
substitués aux mots "le choix"?
M. Gendron: Oui, c'est un sous-amendement, par exemple, sur le
plan de la procédure. Oui, comme sous-amendement, je considère
que si je le vois dans sa facture finale à l'article 81, exactement
comme vous l'avez dit, il recevra mon assentiment.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, en
sous-amendement à l'alinéa 2°, proposé par le
ministre, le sous-amendement se lit comme suit: "Les critères de
sélection du directeur de l'école" au lieu de "le choix du
directeur de l'école; ". C'est cela?
M. Ryan: C'est cela.
Directeur d'école (suite)
Le Président (M. Parent, Sauvé): Et pour les
besoins de la cause on revient à l'article 40, immédiatement.
Est-ce que la modification apportée à la résolution que
nous avons votée à l'article 40, à savoir que l'article 40
se lirait comme suit, tel que décrit dans le projet de loi: "Le
directeur de l'école est nommé par la commission scolaire selon
les critères de sélection qu'elle établit après
consultation du conseil d'orientation de l'école. " Est-ce que cet
article est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, je
reprends. Est-ce que l'amendement à l'article 40 qui se lisait comme
suit et qui a été préalablement adopté: "Le
directeur de l'école est nommé par la commission scolaire
après consultation du conseil d'orientation de l'école", est
ignoré, c'est bien sûr?
M. Gendron: Ah bien, cela, c'est sûr. Je ne suis pas
sûr que ce que vous faites, cela fait ce qu'on veut faire, mais cela,
c'est un autre... J'aurais commencé...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, c'est pour
les besoins du procès-verbal, pour être bien sûr?
M. Gendron: Je sais. D'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On retire
l'amendement.
M. Gendron: C'est cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est cela?
L'amendement 40 est retiré.
M. Gendron: Je serais d'accord pour voter favorablement au
retrait de l'article 40, tel qu'adopté, un de ces jours ou il y a une
semaine.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Au retrait de
l'amendement à l'article 40, tel que voté.
M. Gendron: C'est cela. Oui, mais je serais plus d'accord sur le
retrait de l'article. Alors, je suis d'accord sur le retrait de l'article 40,
tel qu'adopté la semaine dernière. On devrait dire ça.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pour autant que ce
soit clair dans mon esprit et dans le procès-verbal, je n'ai pas
d'objection. On revient à l'article 81. L'article 81, M. le
député d'Abitibi-Ouest. On vous écoute.
Conseil d'orientation (suite)
M. Gendron: L'article 81, M. le ministre, à la fin, vous
dites: "Le conseil d'orientation doit être consulté par la
commission scolaire sur l'organisation, dans les locaux de l'école, de
services sportifs ou socioculturels et de services de garde. " Je pense que
c'est correct.
Il y avait également, antérieurement, l'ancienne
disposition qui disait "les services éducatifs autres que ceux du
programme pédagogique". J'ai l'impression que cela peut encore exister,
cela. Alors de deux choses, l'une. Je dis: Pourquoi alors avez-vous fait
disparaître "les services éducatifs autres que ceux prévus
au régime pédagogique"? Et si vous avez fait disparaître
cela, je comprends un peu mal votre liste limitative de services sportifs ou
socioculturels et services de garde.
Si, d'une façon expresse, vous êtes en mesure d'en
énoncer un, deux ou trois, il me semble que, considérant
qu'à l'école il se peut qu'il y ait des services autres que ceux
prévus au régime pédagogique qui soient dispensés,
il y aurait la même logique. Que le conseil d'orienta-
tion ait la capacité, l'occasion d'être avisé,
puisque le conseil d'orientation doit être consulté. C'est cela
que ça dit dans l'introduction des éléments successifs. Et
je prétends que c'est important que le conseil d'orientation soit
consulté sur la dispensation à l'école
d'éléments autres que ceux éventuellement prévus au
régime pédagogique. Et je ne vois pas pourquoi cela ne vous
intéresse plus d'avoir cette disposition. Alors, je veux savoir pourquoi
vous l'avez enlevée et je vais décider si je la
réintroduis ou pas.
M. Ryan: L'explication est la suivante. La commission scolaire a
compétence, d'après les dispositions ultérieures, pour
offrir les services éducatifs prévus par le régime
pédagogique. Elle n'a pas compétence pour offrir toutes sortes
d'autres services que ceux-là. Et la raison de ceci est d'ordre
évidemment financier parce que si on lui donnait compétence pour
organiser d'autres services, cela pourrait entraîner des exigences de
financement, également, qui pourraient s'avérer très
lourdes pour le gouvernement. Le régime pédagogique est
très large, il prévoit des possibilités
considérables et nous estimons qu'il n'y a pas lieu d'ouvrir toutes
sortes d'autres avenues en dehors de cela. C'est cela qui est
l'explication.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Gendron: Oui, mais est-ce que cela veut dire que dans les
faits, le ministre est en train de nous dire et d'admettre que certaines
écoles offrent des activités non prévues au régime
pédagogique? Je reconnais que la commission scolaire aurait la
responsabilité d'offrir des activités dans le cadre, mais il faut
que vous reconnaissiez qu'il y a plusieurs commissions scolaires qui offrent
des services qui sont hors du régime pédagogique et je souhaite
que cette initiative soit conservée.
Là, la différence et l'ajout, pourquoi je pense que cela
devrait être là, c'est que le conseil d'orientation qui sera
consulté, par exemple, sur des ententes de services avec des villes pour
des services sportifs, socioculturels ou autres activités, le serait
pour quelque chose que le législateur a reconnu tout de suite, a
imaginé tout de suite. Il a dit: Je suis capable de savoir ce que
ça pourrait être et je l'imagine tout de suite. Par contre, il
pourra se passer des activités dans votre école, lesquelles la
commission scolaire aura décidé d'offrir sans pour autant que
vous en ayez entendu parler, sinon a posteriori. (10 h 45)
Alors, je dis: Pourquoi en entendraient-ils parler avant la signature
des ententes de services, pour ce qui est des services sportifs ou
socioculturels ou de garde, mais n'en entendraient-ils pas parler pour d'autres
types d'ac- tivités offerts à l'école XYZ qui n'ont aucun
lien avec le régime pédagogique mais qui, dans les faits, seront
possiblement offerts? Quand je lis "doit être consulté", c'est
"d'en être avisé". Je sais ce que ça veut dire dans le
fond. Dans bien des cas, pensez-vous que la consultation va être
très longue avec le conseil d'orientation? Ils vont dire: Prenez vos
décisions et merci beaucoup de nous en avoir parlé. Mais je
trouve ça correct, parce que ça évite que des
activités soient offertes à l'école, que le conseil
d'orientation n'en ait jamais entendu parler et l'apprenne a posteriori. Il
peut se développer à ce moment-là une modeste ou
légère animosité inutile entre la commission scolaire et
le conseil d'orientation. Alors, je ne sais pas. Il me semble que
c'était fondé d'envisager les "services éducatifs autres
que ceux prévus par le régime pédagogique"
M. Ryan: M. le Président, j'ai expliqué la raison
pour laquelle nous avons laissé tomber ces mots-là. Je n'ai rien
à ajouter à ce que j'ai dit. Je pense que c'est clair. Le concept
de services socioculturels est très large et embrasse à peu
près tout ce qui peut être envisagé comme activité
dans une école, en marge de ce qui est déjà possible, et
l'éventail est très large suivant les dispositions des
régimes pédagogiques.
M. Gendron: Est-ce que ça signifie...
M. Ryan: Et c'est par souci de clarté, par souci
d'éviter de mettre des expressions fourre-tout, justement, dont on ne
peut pas prévoir les implications.
M. Gendron: Est-ce que vous ne venez pas de me dire que
l'expression "socioculturels" en est une?
M. Ryan: Oui, justement, et on trouve que c'est assez.
M. Gendron: Ah bon!
M. Ryan: C'est ça. Oui, oui, c'est évident.
M. Gendron: Cela fait drôle. Si votre argument pour ne pas
en ajouter c'est qu'il y en a déjà une, vous avez un
problème.
M. Ryan: Oui, mais au moins il faut éviter la
répétition.
M. Gendron: D'éléments fourre-tout? M. Ryan:
C'est ça.
M. Gendron: Et vous êtes en train de me dire que,
probablement, dans l'expression "socioculturels", à peu près
toutes les commissions scolaires pourraient passer ce que nous pourrions
appeler les "services éducatifs autres que ceux
prévus au régime pédagogique". Elles l'incluraient
dans le vocable "socioculturels".
M. Ryan: Regardez. C'est parce que l'expression "services
éducatifs" a sa signification propre dans la loi. Cela comprend les
services d'enseignement. Cela comprend les services particuliers et les
services complémentaires. Et ça finit là. Ici on ajoute
les services sportifs, ou socioculturels, ou les services de garde. C'est
l'idée qu'on vise ici. On ne vise pas à créer de nouvelles
catégories de services éducatifs de type
institutionnalisé...
M. Gendron: Je le sais, mais permettez-moi d'insister parce qu'il
me vient une idée. Cela arrive comme ça des fois.
Reconnaissez-vous que, dans les écoles secondaires, il y a plusieurs
activités étudiantes de toute nature, comme des soirées
par exemple - c'est normal, je n'ai rien contre ça - mais qu'il y a
beaucoup d'intervenants de l'école qui aimeraient avoir l'occasion de se
prononcer avant que la commission scolaire les autorise? C'est drôle. Si
on fixait ça concrètement, est-ce que vous mettriez les
soirées étudiantes dans les activités socioculturelles ou
si ça ne peut pas être interprété aussi comme des
"services éducatifs autres que ceux prévus par le régime
pédagogique"? Il y a certains types de soirées étudiantes
qui peuvent être interprétés comme étant des
services d'éducation.
M. Ryan: C'est l'idée. On n'a pas d'objection à
dire services sportifs, récréatifs ou socioculturels. Cela peut
être ajouté. Il n'y a pas de problème. Si c'est ça
qui est l'idée mise de l'avant par le député
d'Abitibi-Ouest, oui. Ce ne serait pas de la redite. Il y aurait "sportifs,
récréatifs, socioculturels". Il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Gendron: À partir du moment où le ministre
prétend que l'appellation "socioculturels" est très large, ce que
je suis porté à croire moi aussi, je pensais à un exemple
comme organiser des activités d'improvation. Je prétends que
c'est à caractère éducatif. Un exemple: organiser une
soirée d'improvisation pour les élèves du secondaire II.
Une soirée d'impro bien structurée et bien organisée a
sûrement une dimension éducative, autrement ils ne la feraient
pas. Par contre, je ne ferai pas un discours là-dessus, des gens disent:
Écoutez, c'est également une activité socioculturelle; il
y a une dimension culturelle dans une activité comme celle-là.
À partir du moment où le ministre a fait le choix que, à
moins que je ne me trompe, la notion de services éducatifs n'est pas
explicitement définie dans la loi, je prétends que les
activités qu'une commission scolaire voudrait suggérer à
une école d'offrir, autres que celles du régime
pédagogique, on pourra toujours les imbriquer dans l'appellation
activités ou, dans mon jargon à moi, services
complémentaires mais de dimension socioculturelle. C'est un peu ce que
le ministre m'a laissé voir. Il a dit: J'ai un fourre-tout, je n'en veux
pas deux. C'est lui qui l'a dit. Alors si, dans celui qu'il prétend
appeler comme cela, je peux mettre ce que je veux, cela m'agrée. En
conséquence, je n'ai pas à présenter un amendement
additionnel.
M. Ryan: Moi non plus, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 81? Est-ce que l'article 81 est adopté tel
qu'amendé?
M. Gendron: Non. Je vous l'ai dit tantôt, et ce n'est pas
parce que je veux être chinois, on l'a trop touché. Je voudrais
avoir le texte final.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'accord,
êtes-vous d'accord pour qu'on passe à l'article 82 et qu'on
revienne?
M. Gendron: Oui. À un moment donné on aura un texte
fini pour être certain que je voie l'article 81 correctement
libellé et présenté dans sa version probablement
définitive.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'accord.
J'appelle l'article 82 amendé qui se lit comme suit: "Le conseil
d'orientation adopte son budget annuel de fonctionnement, voit à son
administration et en rend compte à la commission scolaire. "Le budget
maintient l'équilibre entre, d'une part, les dépenses et, d'autre
part, les ressources financières allouées au conseil
d'orientation par la commission scolaire et les autres revenus propres au
conseil. "Il donne son avis au directeur de l'école sur le budget annuel
de l'école. "
M. le ministre.
M. Ryan: Dans le premier alinéa, "le conseil
d'orientation", suivant la formule amendée que nous proposons, "adopte
son budget annuel de fonctionnement, voit à son administration et en
rend compte à la commission scolaire" alors que, dans la version
originale, il devait le soumettre à l'approbation de la commission
scolaire. Comme la commission scolaire va déterminer le niveau des
ressources qui lui sont accordées, ce n'est pas nécessaire que le
conseil d'orientation vienne à la commission scolaire pour faire
approuver ses dépenses. Il est assez grand pour le faire de
lui-même, pour établir son niveau de dépenses. À la
fin de l'année ou sur demande, il doit fournir des comptes à la
commission scolaire, d'où proviennent les fonds qui lui permettent de
fonctionner.
Au deuxième alinéa, on précise justement les
balises dont doit tenir compte le conseil
d'orientation dans l'établissement de son budget. On dit que "le
budget" doit maintenir "l'équilibre entre, d'une part, les
dépenses et, d'autre part, les ressources financières
allouées au conseil d'orientation par la commission scolaire et les
autres revenus propres au conseil".
Ensuite, on donne au conseil d'orientation le pouvoir de donner "son
avis au directeur de l'école sur le budget annuel de l'école". Je
pense qu'on avait envisagé d'ajouter quelque chose ici l'autre jour. Je
le mentionne seulement pour fins de mémoire: "et sur l'utilisation des
locaux de l'école". Quand on a parlé du directeur, on a dit:
C'est lui qui "détermine l'utilisation des locaux de l'école".
Les membres de la commission ont laissé entendre qu'ils aimeraient que
les parents soient consultés a ce sujet et nous envisageons la
possibilité d'un ajout à cet endroit - si je n'en fais pas
l'objet d'un amendement pour tout de suite. Je vais vérifier avec nos
conseillers et les membres.
Cet ajout, nous l'avons fait à l'article 50 l'autre jour. Il
n'est pas nécessaire de le faire de nouveau ici, ce serait de la
redondance. Nous l'avons déjà à l'article 50, dans le
texte amendé que nous avons adopté. Article 50: "Le directeur de
l'école détermine, après consultation du conseil
d'orientation, l'utilisation des locaux de l'école". Alors ce
problème est réglé à l'article 50. Par
conséquent, je m'en tiens à la formule amendée que nous
avons mise de l'avant, qui me paraît mieux définir la
responsabilité du conseil d'orientation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 82?
Mme Dougherty: Oui, il faut que je pose la question. On a
introduit ici l'idée d'"autres revenus propres au conseil". Je me
demande d'où viendront ces autres revenus? Nulle part on ne parle du
pouvoir de ramasser de l'argent. Est-ce que ça vient des parties ou des
événements du comité d'école? Normalement, c'est le
comité d'école qui organise ces événements pour
ramasser de l'argent pour l'école, pour des voyages ou...
M. Ryan: On ne peut pas commencer à réglementer
jusque dans les détails, M. le Président. Je pense bien que le
conseil d'orientation pourra avoir des activités qui rapporteront des
revenus. Il peut arriver qu'il mette sur pied la publication d'une brochure qui
illustre ce qu'est l'esprit de l'école, ce qu'est son règlement;
s'il décide de la vendre un dollar aux parents, ça va lui faire
des revenus propres. On ne peut pas enlever la possibilité d'avoir des
revenus propres, on ne peut pas commencer non plus à
légiférer sur ce qu'ils devront être. Il faut laisser un
peu de marge à la responsabilité.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'autres
interventions concernant l'article 82?
M. Gendron: Oui, oui. Je n'en ai pas fait, juste parce que Mme la
députée de...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je pensais que
vous étiez d'accord; c'est pour ça...
M. Gendron:... de Jacques-Cartier vient de soulever ce point, je
voudrais quand môme vous dire deux choses. Écoutez, M. le
ministre, elle dit tout simplement: Est-ce que ce pouvoir de constituer des
fonds propres - je comprends ça ainsi - sera accordé à
deux instances qui ont à peu près la même
responsabilité? Si le comité d'école a la
possibilité de constituer des fonds propres par toutes sortes
d'activités que j'espère... - et, là, vous avez raison de
ne pas les définir, on se comprend bien, et je suis pas mal sûr
que Mme la députée ne laissait pas voir qu'elle était
d'accord pour les définir. Le danger que je vois, c'est que, si le
conseil d'orientation a également la capacité de constituer,
toujours minimalement, des fonds propres et que le comité d'école
l'a aussi, je prétends qu'il y a un problème. Le conseil
d'orientation et le comité d'école, ce n'est pas la même
instance; vous savez cela, autant que nous. Mais si les deux l'ont, je
prétends que ce genre de capacité de constituer des fonds propres
devrait être laissée au comité d'école, et non au
conseil d'orientation. C'est ainsi que j'ai compris ce qu'elle soulevait.
Soulever cela m'apparaît logique parce que, écoutez, on ne
peut pas organiser 25 activités sur une base annuelle. S'il y en a
quelques-unes qui seraient intéressantes et qui constitueraient un peu
de fonds propres, je préférerais que ce soit laissé au
comité d'école. La logique, c'est le comité d'école
qui peut avoir besoin de fonds propres. Le conseil d'orientation - vous l'avez
vu tout de suite par votre article 81, M. le ministre - doit être
consulté obligatoirement par la commission scolaire. Je prétends
que c'est une instance tout à fait souhaitable, bénéfique,
pour améliorer le genre de décision retenue par la commission
scolaire. Juste pour fins de discussions, je donnerais peut-être l'image
d'une espèce de sous-comité, juste comme image, pour fins de
discussions, parce que je sais que ce n'est pas un sous-comité de la
commission scolaire, mais c'est un comité-conseil de la commission
scolaire sur des éléments spécifiques. (11 heures)
En conséquence, je voudrais que la totalité de son budget
vienne de l'instance qui va bénéficier des conseils qu'elle
reçoit... et elle souhaite avoir des éclairages sur
différentes questions. Je n'en fais pas un drame, mais je
prétends que si on est spécifique sur d'autres articles, ce
serait peut-être le moment de dire que cela, la capacité d'obtenir
des fonds propres, c'est le comité d'école... Je parle du projet
de loi. Autrement dit, si on le met quelque part dans le projet de loi,
j'aimerais mieux qu'il reste au comité d'école. Si on ne le met
pas dans le
projet de loi, qu'est-ce qui va arriver, M. le ministre? Vous savez bien
que s'ils veulent faire des activités et qu'on ne l'a pas mis dans le
projet de loi, ce n'est pas grave. Je ne suis pas en désaccord, tant
mieux, ils le feront. Mais si on le met dans le projet de loi, j'aimerais mieux
qu'il soit au comité d'école qu'au conseil d'orientation, parce
que, que je sache, au comité d'école, il n'y a pas cette
disposition.
Une voix: Oui, pareille, pareille. M. Gendron: Pareille?
D'accord. M. Ryan: À l'article 90. 1. Une voix:...
à l'amendement.
M. Gendron: Non, mais si à l'article 90... 90
amendé?
M. Ryan: 90. 1.
M. Gendron: S'il y a exactement la même disposition, je
répète ce que j'ai dit: J'aimerais mieux que ce soit au
comité d'école, mais si c'est pareil, ils feront leur choix; cela
ne me dérange pas. Réglé. Pour ce qui me concerne, cette
partie est réglée.
M. Ryan: Réglée telle quelle.
M. Gendron: Non, pour ce que je viens de dire. Pour cet aspect,
je n'ai pas d'autres commentaires.
Question sur l'article 82.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Gendron: Est-ce que le ministre pourrait être un peu
plus précis pour le bénéfice des membres de cette
commission et de celui qui lui pose la question actuellement? Vous dites que le
conseil d'orientation "adopte son budget annuel de fonctionnement". J'aime
ça mais, avant d'aimer ça vraiment - "adopte son budget" - je
voudrais avoir quelques informations additionnelles sur la façon dont la
commission scolaire va permettre que le conseil d'orientation adopte son
budget. Autrement dit, très clairement, est-ce que vous êtes
conscient - j'espère que les membres le sont - qu'il n'adoptera pas
grand-chose? Il va se faire dire par la commission scolaire: Voici le fric que
tu devrais avoir selon nous; adopte-le. Alors, j'essaie de comprendre. Cela
donne quoi d'écrire ça ainsi? Je veux que le ministre parle
là-dessus. Qu'est-ce qu'il va adopter, précisément? Parce
que "adopter son budget annuel de fonctionnement, voit à son
administration et en rend compte à la commission scolaire", c'est clair.
Que tu en aies peu, beaucoup, passionnément, tu vas rendre compte de ce
que tu as fait avec et tu vas préciser à quel type
d'administration tu t'en es servi. Mais je voudrais... juste sur la
première partie, M. le ministre, le conseil d'orientation "adopte son
budget annuel"... est-ce que vous pourriez nous indiquer un peu plus
d'éléments sur la variation que les commissions scolaires
pourront donner aux différents conseils d'orientation? Est-ce que ce
seront des budgets différents, des enveloppes différentes? Ce
serait quoi un pourcentage éventuel de l'enveloppe de la commission au
budget d'orientation?
M. Ryan: Avec grand plaisir, M. le Président. Question
fort simple.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Gendron: Je ne vois pas pourquoi je poserais des questions
compliquées.
M. Ryan: On va d'abord prendre l'article 243 qui précise
quel est le rôle de la commission scolaire là-dedans. L'article
243, comme nous voulons l'amender, dit ceci: "La commission scolaire
établit annuellement les règles et les modalités de
répartition des ressources financières entre les écoles et
les centres d'éducation des adultes. "Ces règles doivent
prévoir les normes pour la détermination des ressources
financières allouées aux conseils d'orientation, aux
comités d'école et aux organismes de participation des adultes
établis en application de l'article 96. 8. "
C'est la commission scolaire qui détermine les ressources qu'elle
accordera aux conseils d'orientation pour leur fonctionnement. Sur la base de
ce qu'il se verra attribuer par la commission scolaire, chaque conseil
d'orientation établit son budget annuel de fonctionnement. Cela veut
dire son budget de revenus et son budget de dépenses. Il va avoir dans
la colonne des revenus: subvention de la commission scolaire, tant. Il n'y a
pas d'action là-dessus, mais il faut bien qu'il l'enregistre.
Après ça, il y a peut-être d'autres revenus qui vont
être ajoutés là. Il va avoir sa colonne de dépenses
à côté, et c'est lui qui va décider tout ce qu'il va
mettre dans ses dépenses, à partir, évidemment, des
revenus qu'il a, parce que l'article amendé lui fait l'obligation
d'adopter un budget équilibré. Voilà donc
l'économie de ceci; il me semble que c'est cristallin.
M. Gendron: Oui, c'est mince, mais c'est cristallin.
M. Ryan: Ha, ha, ha! J'admets que ce ne sont pas les caisses
populaires.
Une voix:... puis ce n'est pas épais.
M. Ryan: Alors, M. le Président, je propose
l'adoption de l'article.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur l'article 82?
M. Gendron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 82 est adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 83 amendé. Je lis l'amendement: "Le conseil
d'orientation exerce, en outre, les fonctions et pouvoirs que peut lui
déléguer, par règlement, le conseil des commissaires. "
Est-ce que l'article 83 est adopté?
M. Gendron: Un Instant, s'il vous plaît! Non, il n'y a pas
grand-chose, mais il y a un principe dangereux: c'est le pouvoir de
délégation de la commission scolaire de ses
responsabilités, et ça vient éventuellement, selon les
commissions scolaires, déranger toute la mécanique des relations
directes employés-employeurs, des commissions scolaires et du personnel
enseignant. Alors, moi, j'ai deux questions... D'abord, je voudrais poser la
question suivante au ministre: S'il n'y a aucune référence
à la volonté des enseignants du conseil d'orientation de recevoir
ou non ce pouvoir additionnel, ça signifie que la commission pourrait
effectivement, par règlement, expédier au conseil d'orientation
une série de pouvoirs qu'elle prétend que le conseil
d'orientation devrait exercer à sa place. C'est bien ça, c'est
bien ce que ça veut dire? Au sujet de la capacité de, la
commission scolaire pourrait...
M. Ryan: Sauf les pouvoirs qui sont attribués à la
direction de l'école dans le texte de la loi et qui sont des pouvoirs
essentiels pour la conduite de l'école. Une fois qu'on a enlevé
ceux-là, il n'en reste pas gros. On peut bien chercher des peurs, mais
je vous avertis que les chances de faire sauter le bateau sont très
minces.
M. Gendron: Croyez-vous que ce ne serait pas - c'est juste pour
avoir la réponse du ministre et savoir ce qu'il en pense -
nécessaire ou plus souhaitable, M. le ministre, d'envisager qu'il y ait
au moins une règle de majorité d'instaurée avant...
Autrement dit, si la majorité des membres du conseil d'orientation est
d'accord pour recevoir le pouvoir additionnel que veut lui
déléguer la commission, il l'exerce; mais, supposons qu'un
certain nombre, majoritaire, ne soit pas d'accord, est-ce que vous croyez qu'il
y aurait lieu d'instaurer une règle de réception de ce nouveau
pouvoir au comité d'orientation, qui dirait: À condition que la
majorité soit d'accord?
M. Ryan: M. le Président, je fais remarquer que, dans la
version modifiée de l'article 83, l'expression "avec l'accord du conseil
d'orientation" qui figurait dans le texte original a été
enlevée. C'est à la suite de représentations que nous
avons reçues de l'Association des directeurs généraux de
commissions scolaires qui nous ont laissé voir que nous compliquions le
processus inutilement. Il appartient à la commission scolaire de prendre
des décisions comme celle-là. Nous lui en donnons le pouvoir par
la loi. Si elle juge devoir confier par voie de délégation une
fonction ou un pouvoir qui lui revient au conseil d'orientation, celui-ci
s'acquitte du mandat. Il fait partie de sa responsabilité de s'en
acquitter.
M. Gendron: Je ne réclame pas nécessairement
l'accord du conseil d'orientation. Mais j'essaie de voir... Est-ce que le
ministre pourrait nous donner quelques exemples? S'il l'a enlevé et que
des gens ont fait des représentations, c'est parce qu'ils ont
sûrement imaginé quelques sujets qui pourraient être
délégués par règlement au conseil d'orientation.
Ça pourrait être quoi le type de pouvoirs qu'une commission
scolaire décide, au-delà de ceux qui sont spécifiquement
définis, qui seraient "exerçables" dorénavant par le
comité d'orientation et non par l'instance qui est normalement
habilitée à le faire?
M. Ryan: En mettant "avec l'accord du conseil d'orientation", il
peut arriver que la commission scolaire envisage une délégation
de type général à tous les conseils d'orientation. Si on
met "avec l'accord du conseil d'orientation", chacun va pouvoir dire oui ou
non. Quel sorte d'ordre va-ton avoir là-dedans?
Deuxièmement, c'est engendrer toute sorte de discussions, et il y
en a déjà beaucoup. On essaie d'alléger un peu. C'est
beaucoup plus net, plus léger comme c'est là.
M. Gendron: Oui, mais ma question ne portait plus sur "l'accord
du conseil"; elle portait... Avez-vous des exemples de mandats, de fonctions et
pouvoirs qui pourraient dorénavant être exercés par un
conseil d'orientation alors que, traditionnellement, ce type de mandats et de
pouvoirs est sous la responsabilité précise de la commission
scolaire?
M. Ryan: Oui...
M. Gendron: Juste une minute, M. le ministre. Écoutez,
c'est très... Je trouve d'ailleurs un peu curieux... Très
rarement, cela a l'air d'intéresser les collègues. On ne
connaît pas... On mandate un pouvoir et on dit: Ce n'est pas grave. On ne
sait pas ce que cela peut être, mais on fait confiance au ministre, on
fait confiance à la loi, on fait confiance à la commission
scolaire.
Je n'ai rien contre cela pour autant que je sache ce que c'est.
J'aimerais avoir quelques exemples de pouvoirs qui pourraient être
délégués. Par la nature des pouvoirs qui pourraient
être délégués, il y a peut-être une logique de
dire: Écoutez, c'est un pouvoir tout à fait "exerçable"
par le comité d'orientation compte tenu des éléments qui
le composent. Mais, tant que je ne sais pas cela, je ne peux pas plonger
là-dedans comme dans une piscine sans eau.
M. Ryan: On va prendre un exemple. Prenez l'enrichissement des
programmes ou l'adaptation des programmes en fonction d'un quartier qui aurait
une forte concentration de minorités culturelles. C'est un exemple de
responsabilités qui pourraient être déléguées
au conseil d'orientation: vous allez faire un travail spécial de ce
côté-là. Pas nécessaire de le déléguer
à tout le monde. Cela peut être délégué
à certains, cela peut être délégué à
tous dans d'autres cas. Mais vous demandez des exemples et je vous en donne
deux.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va? M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Est-ce que le ministre de l'Éducation est
conscient qu'il se pourrait que des pouvoirs d'employeur traditionnellement
exercés par l'employeur soient substitués à un tiers?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: II n'y a aucun danger en vertu de cet article, à
mon point de vue, parce que la commission scolaire est l'employeur du
personnel. Elle doit, de par la loi, déléguer des
responsabilités de direction du personnel, d'affectation,
d'évaluation du personnel à la direction de l'école. Elle
ne peut pas jouer avec ces choses-là.
M. Gendron: Je serais porté à dire au ministre:
J'aimerais le vivre et l'essayer. En conséquence, si je suis d'accord,
supposons, avec l'intention exprimée du ministre que, d'après
lui, il n'y aurait pas d'inconvénient majeur à cette
délégation parce que la commission scolaire ne
déléguerait que des pouvoirs qui n'ont pas de lien avec sa
responsabilité d'employeur, est-ce que le ministre, à ce
moment-là, serait au moins d'accord pour limiter le pouvoir de
délégation à un an? Dans l'ancien texte, il y a quand
même une référence que le pouvoir de
délégation vaut pour un an. Je tiens à vous dire que je
tiens à cela. S'il y a des dangers dans l'exercice du pouvoir de
délégation, eh bien, qu'on se donne un an pour le vivre, et il y
aurait au moins la capacité, pour les gens concernés, de faire
des représentations auprès, soit d'une opinion publique, soit de
la commission scolaire, pour dire: Écoutez, vous renouvellerez votre
pouvoir. Mais je n'accepterais pas que cela soit ad infinitum, automatique,
qu'il n'y ait aucune réserve quant à la capacité de
répéter, mais l'obligation de le faire. (11 h 15)
Alors, si le ministre est d'accord, je n'en ferai pas un plat, s'il
n'est pas d'accord, je vais présenter un amendement et l'amendement va
être simple. Cela va être que la délégation vaut pour
un an, point. Il faudrait qu'il y ait un point après l'article 83 et un
amendement qui dirait que la délégation vaut pour un an, parce
qu'il y a là un pouvoir de délégation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, je n'aurais pas d'objection
à reprendre le texte de l'alinéa 2, du texte original mais au
complet. "La délégation vaut pour un an. Elle se prolonge
d'année en année à moins qu'il ne soit
décidé autrement conformément au premier alinéa. "
Je n'aurais pas d'objection à mettre ça.
M. Gendron: Je suis d'accord puisque l'amendement que j'avais
proposé était: La délégation vaut pour un an. Par
contre, vous expliquez là la modalité, dans quelles conditions
elle s'exerce, et je n'ai pas d'objection à ce que les modalités
d'exercice du pouvoir de délégation soient nommées.
M. Ryan: C'est très bien.
Le Président
(M. Parent, Sauvé): Alors
l'article 83 se lirait comme suit, s'il n'y a pas d'autres interventions; j'en
fais la lecture. M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président. Je voudrais juste reformuler
l'amendement que nous proposons à l'article 83, à la
lumière des discussions que nous avons eues. Nous dirions tout
simplement: "Remplacer le premier alinéa de l'article 83 par le suivant:
"83. Le conseil d'orientation exerce, en outre, les fonctions et pouvoirs que
peut lui déléguer, par le règlement, le conseil des
commissaires. " Le deuxième alinéa reste là
automatiquement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Le deuxième
alinéa du projet de loi, qui se lit: "La délégation vaut
pour un an. Elle se prolonge d'année en année à moins
qu'il ne soit décidé autrement conformément au premier
alinéa. " C'est cela?
M. Ryan: C'est ça.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 83 tel qu'amendé est adopté? M. Gendron:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté. Je
reviens à l'article 81. Alors, M. le secrétaire, est-ce qu'on a
passé aux membres de cette commission les amendements de l'article 81?
Alors, j'invite les membres à en faire la lecture. J'appelle l'article
81 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires? S'il n'y a pas de
commentaires à l'article 81 tel qu'amendé, est-ce que l'article
81 tel qu'amendé est adopté?
M. Gardner: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le porte-parole
officiel de l'Opposition? M. le ministre, avez-vous des commentaires à
l'article 81?
M. Ryan: Non.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous n'avez pas de
commentaires à l'article 81, M. le ministre?
M. Ryan: Je suis prêt à voter en faveur. Une
voix: En faveur pour. M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le porte-parole
officiel de l'Opposition le ministre m'informe qu'il est prêt à
voter en fa-faveur.
M. Gendron: Je vous indique que je vais être prêt
dans quelques secondes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très
bien.
M. Gendron: Je suis d'accord. Je suis prêt à
voter.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 81 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Directeur d'école (suite)
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
Merci. Pour les besoins de la cause, je vous invite à revenir à
l'article 46 qui a fait l'objet d'un rapport, dans les journées
précédentes. Je voudrais avoir copie de l'article 46 pour tous
les membres de la commission.
M. Ryan: Je pense qu'on l'a distribué. Est-ce que vous
avez des copies de l'article 46 amendé?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
porte-parole, avez-vous une copie? M. le député de Shefford, Mme
la députée de Chicoutimi, si vous voulez la redonner.
Pour les besoins de l'étude de ce projet de loi, je vous fais
lecture de l'article 46 tel qu'amendé. Cet article a pour objet de
remplacer l'article 46 apparaissant dans le projet de loi. Tel
qu'amendé, il se lirait comme suit: "Le directeur de l'école,
avec l'aide des parents d'un élève handicapé ou en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, du personnel qui dispense
des services à cet élève et de l'élève
lui-même, à moins qu'il en soit incapable, établit un plan
d'intervention adapté aux besoins de l'élève. Ce plan doit
respecter les normes prévues par règlement do la commission
scolaire. "Le directeur voit à la réalisation et à
l'évaluation périodique du plan d'intervention. " Tel est l'objet
de l'amendement apporté par le parti ministériel à
l'article 46.
M. le ministre, avez-vous des explications ou des commentaires sur votre
amendement?
M. Ryan: Non.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous n'en avez
pas. M. le porte-parole de l'Opposition officielle, avez-vous des commentaires
sur cet amendement?
M. Gendron: Oui. J'aimerais que le ministre m'explique - je vais
dire une fois parce que je ne sais pas s'il l'a fait correctement - la
nécessité d'avoir la référence "à moins
qu'il en soit incapable". Je présume que cette référence
n'est pas requise, en ce qui me concerne. Je voudrais avoir plus
d'éclaircissements, pourquoi vous prétendez qu'elle est requise
dans le texte. Il me semble que c'est par définition que l'obligation
n'est pas là s'il n'est pas capable. Juste le fait de le mettre n'a pas
du tout la même force morale, en tout cas chez les concernés, en
disant: Ce sera tellement facile de faire la preuve qu'il n'était pas
capable, c'est pourquoi on ne l'a pas consulté. Alors que j'aimerais
tellement avoir ce que j'appelle la gratuité du droit, je vous demande:
Est-ce que vos vérifications sont serrées à ce point que
vous êtes fermement, ministériellement convaincu, parce qu'il y a
une obligation, un serment d'office qui entre en ligne de compte, pour ceux qui
ne l'ont jamais été, et c'est dans ce sens-là que je vous
demande: Est-ce que, ministériellement parlant, vous êtes
convaincu que ce n'est pas seulement le parti politique ou le gouvernement qui
parle, mais que c'est sa responsabilité professionnelle en conscience
qui dit que cela prend cette bibite sur le plan juridique et que vous y allez
avec une attitude? Que ce n'est pas la nonchalance qui vous a gagné pour
mettre cela, autrement dit? Je ne parle pas de l'homme, mais de la
tendance de dire: On va mettre quelque chose, on va se protéger
contre on ne sait pas trop quoi. Alors, avez-vous deux bonnes phrases
serrées qui me montrent que vous avez une réflexion, par
lesquelles j'aurais la conviction que même si c'est fatigant de voir cela
là, c'est requis, nécessaire, impérieux et
ministériellement responsable? C'est pas beau ça, à
matin?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Je constate que le député est
légèrement fatigué, ce matin. Il sort d'un gros
congrès. Le concept de nonchalance a peut-être une certaine
attraction pour lui ce matin, mais je pense qu'il n'y a pas beaucoup de gens
qui pensent à l'appliquer au ministre de l'Éducation. On l'accuse
plutôt du contraire, en général. D'après ce qu'il
lit dans les journaux, en tout cas.
M. Gendron: Je n'ai pas parlé de la nonchalance du
ministre.
M. Ryan: D'après ce qu'il écoute de l'Opposition.
Oui, vous m'avez parlé de nonchalance.
M. Gendron: Pas du ministre.
M. Ryan: Cela m'a profondément piqué.
M. Gendron: Houp! Oui, dépêchez-vous
d'éclater de rire, parce que cela ne paraissait pas du tout. Vous
étiez sincère.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Ryan: M. le Président, j'ai agi par conviction en
insistant pour que cet élément soit dans l'article amendé.
Nous avons fait un long débat là-dessus l'autre jour. Je croyais
qu'il avait été clos et qu'il nous restait à
réviser le texte dans la formulation qui serait conforme à nos
discussions. Nous avons amplement fait la démonstration l'autre jour de
notre conviction sur ce point.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté?
M. Gendron: Un instant.
Une voix: Adopté.
M. Gendron: Non, non.
Mme Blackburn: M. le Président, vous allez juste me
permettre...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn:... de rappeler, pour l'essentiel, les objections
que j'avais là-dessus, même après les informations qui nous
ont été fournies par le conseiller juridique de la
fédération des commissions scolaires, dont j'oublie le nom, et
qui prétendait qu'il fallait inclure cette réserve dans la loi de
manière à éviter que, pour des raisons d'absence de
l'élève, il y ait des poursuites à l'école. Donc,
ce qu'on fait, c'est qu'on fait reposer le fardeau de la preuve de
l'incapacité de la personne de participer non plus sur la commission
scolaire, mais sur l'élève même et, pour moi, cela me
posait un problème d'éthique. C'est comme cela que je l'avais
entendu et c'est l'explication que nous a donnée le conseiller juridique
de la fédération des commissions scolaires.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va? M. le
ministre avez-vous des objections ou si on l'adopte?
M. Ryan: II me semble qu'à la lecture même du texte
de l'amendement, le fardeau de la preuve incombera à la commission
scolaire. S'il y a une contestation devant le tribunal, c'est elle qui devra
faire la démonstration de l'incapacité de l'élève
et non pas l'élève qui devra faire la démonstration de sa
capacité. Il est présumé capable. Dans le texte que nous
proposons ici, à moins que je lise de travers, il est
présumé capable et c'est la commission scolaire, si elle a
jugé qu'il était incapable, qui devra en faire la preuve en temps
utiles. D'accord?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va. Est-ce
que l'article 46 tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Comité d'école
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 46 est
adopté et je vous invite à reprendre l'étude de ce projet
de loi à l'article 84. L'article 84 fait aussi l'objet d'un amendement
qui se lit comme suit: Le directeur de l'école ou un directeur adjoint
qu'il désigne et un représentant élu à cette fin
par les enseignants de l'école participent aux séances du
comité d'école, mais n'ont pas le droit de vote. Avez-vous des
commentaires sur l'article 84?
M. Gendron: J'ai juste un petit problème. Je n'ai rien de
ce que vous avez dit.
M. Ryan: II y avait une erreur dans l'ordonnancement des pages.
Nous sommes à l'article 84.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je m'excuse
auprès des membres de cette commis-
sion. Vous permettez que l'on fasse les corrections. Je rappelle l'objet
de l'amendement à l'article 84: "Est institué dans chaque
école un comité d'école composé d'au moins 5 et
d'au plus 25 parents d'élèves inscrits à l'école,
élus par leurs pairs. " L'objet de cet amendement est de remplacer
l'article 84 qui apparaissait dans le projet de loi.
Une voix: Au complet?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Au complet.
M. Ryan: Oui, parce que dans le texte original on marchait avec
l'idée d'un comité d'école facultatif. Comme il est
désormais obligatoire, on peut mettre cela beaucoup plus simplement. En
4 lignes, tout tient. On laisse une grande marge pour la composition, c'est
entre 5 et 25 parents.
Le Président (M. Parent, Sauvé): II n'y a pas lieu
à un grand débat, il me semble. Des commentaires de la part de
l'Opposition?
M. Gendron: Oui, un premier commentaire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, M. le
porte-parole de l'Opposition officielle.
M. Gendron: J'ai toujours trouvé que la fourchette...
Le Président (M. Parent, Sauvé):... avait
rapetissé?
M. Gendron: Oui, la fourchette potentielle de membres du
comité de parents...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Une fourchette
à dessert.
M. Gendron:... est trop élevée en ce qui me
concerne; 25 parents, j'ai bien de la difficulté à justifier
cela. Je ne suis pas capable de voir comment on va contribuer à
maximiser l'efficacité. Tous les discours que j'ai entendus des
comités de parents, et ils ont fait de très bonnes
représentations, M. le Président, leurs représentations
sont fondées, correctes: le comité d'école doit être
de caractère obligatoire, il est nécessaire dans les
écoles, il doit avoir un mandat précis, il doit être
consultatif sur plusieurs éléments, etc. Autrement dit, on ne
revient pas sur le fond et c'est quoi le comité d'école. (11 h
30)
Mais là, dans chaque école, un comité
d'école composé d'au moins 5 parents, parlait. Je prétends
que, peu importe la taille de l'école, c'est un quantum plancher
efficace, légitime, défendable, et mettez-en. Mais se rendre
jusqu'à 25 parents d'élèves inscrits à
l'école, élus par leurs pairs. Tout le reste va bien: élus
par leurs pairs, j'en suis; inscrits à l'école, j'en suis.
Autrement dit, tous les principes qui sont là, je les achète.
J'ai un problème uniquement avec la fourchette et avec sa dimension
limitative. Je trouve que c'est trop élevé. J'ai fait des
vérifications avec des gens. C'est difficile d'arriver à la
vérité dans ce domaine-là, mais j'ai l'impression que je
préférerais de beaucoup 20 à 25. J'aimerais entendre le
ministre sur cela avant d'envisager de déposer un amendement formel
parce que c'est comme cela qu'il faut travailler en commission. J'ai beaucoup
de difficulté à vivre avec les 25. Je veux juste continuer un
peu. Il y a une multitude d'intervenants qui se sont exprimés
là-dessus et ils prétendaient que le nombre de 25 était
trop élevé.
Une voix:...
M. Gendron: C'est cela.
M. Ryan: Est-ce que vous avez encore plusieurs pages à
nous réciter là-dessus?
M. Gendron: Je n'ai récité aucune page
jusqu'à maintenant. Je regardais, après ce que j'avais dit, si
effectivement les commentaires que je viens d'évoquer étaient
confirmés par plusieurs intervenants. La réponse est oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, bien simplement,
premièrement nous agissons ainsi après avoir entendu la
présentation de la Fédération des comités de
parents. C'est elle qui nous a demandé de faire une fourchette souple
comme celle-là. Deuxièmement, le règlement actuel
concernant la formation des comités d'école prévoit qu'ils
pourront comprendre de 7 à 25 membres. En mettant le chiffre 5, nous
donnons plus de chance à des milieux qui pourraient avoir plus de
difficulté, une année ou une autre, à recruter sept
personnes. On met entre 5 et 25. C'est là l'explication. D'abord, la
demande de la Fédération des comités de parents et
deuxièmement l'existence de dispositions très rapprochées
de celle-là dans le règlement actuel qui ne créent pas de
difficultés, à ma connaissance. Je ne me souviens pas d'avoir
reçu une réaction me faisant part de difficultés
découlant de ce règlement. Troisièmement, nous avons tous
observé un grand nombre de comités d'école à
l'oeuvre et j'en ai vu un bon nombre qui ont entre 20 et 30 membres. Les
parents veulent cela comme cela. Il se forme trois, quatre ou cinq
comités, des fois, des sous-comités à l'intérieur
du comité d'école. Ils le veulent comme cela. Ils s'entendent
bien ensemble. Cela fait une communauté participante large. Je ne vois
pas pourquoi on irait leur mettre des limites, mettre cela à 20
plutôt qu'à 25. Il n'y a pas eu de demande d'aller au-delà
de 25, cependant.
M. Gendron: Par contre, quand vous êtes arrêté
sur le chiffre 25, vous dites que c'est à cause des consultations que
vous avez faites. Est-ce que les gens consultés s'arrêtaient au
chiffre 25 ou si c'est une décision ministérielle?
M. Ryan: Ils voulaient qu'on maintienne la souplesse qui existe
dans le règlement actuel. Dans le règlement actuel, comme je l'ai
dit, c'est de 7 à 25. On pourrait faire une thèse pendant deux
heures pour prouver que le chiffre 20 serait mieux que 25. Mais on a choisi la
chose qui s'imposait, d'après l'expérience commune.
M. Gendron: Poser une question, ce n'est pas faire une
thèse. Je vous demande si, effectivement, le chiffre a été
retenu par le ministre ou si ce sont des organismes qui ont dit: On veut que le
chiffre 25 figure dans la loi. C'était cela, la question. Ce n'est pas
une thèse.
M. Ryan: Dans 20, il y a 40/2 et 80/4, 40/4, 80/8...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Le ministre a
répondu, M. le député d'Abitibi-Ouest. Est-ce que
l'article 84 est adopté?
M. Gendron: Adopté
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 84 1°. Il y a un amendement qui n'apparaissait pas dans
le projet de loi. Il se lit comme suit: "Chaque année le
président du comité d'école ou, a défaut, le
directeur de l'école convoque par écrit les parents des
élèves inscrits à l'école à une
assemblée pour qu'ils élisent, entre le 15 août et le 30
septembre, les membres du comité d'école. "
M. Ryan: Entre le 15 mai. Nous avons l'autre jour signifié
qu'il y avait eu une erreur ici, M. le Président. C'est le 15 mai.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Le 15 mai. Alors,
il faut lire "... le 15 mai et le 30 septembre, les membres du comité
d'école. " Je continue: "Sont révoqués les parents...
Des voix: Convoqués...
Le Président (M. Parent, Sauvé): "Sont
convoqués...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé):... les parents des
élèves inscrits à l'école pour la prochaine
année scolaire...
M. Ryan: Vous allez engendrer un long débat, vous
là.
Le Président (M. Parent, Sauvé):... ou, si la date
de l'assemblée est postérieure à 30 jours pour
l'année scolaire en cours. "
M. le député d'Abitibi-Ouest avait peut-être raison.
Je suis peut-être agressif ce matin.
M. Gendron: Vous êtes près du ministre.
M. Ryan: II y a autant de gens ici. Il y avait une autre
erreur...
M. Gendron: Physiquement j'entends. C'est sûrement 30
août.
M. Ryan: M. le Président, si vous me permettez, c'est le
30 juin.
M. Gendron: Ce n'est sûrement pas 30 jours, parce que ce
n'est pas compréhensible.
M. Ryan: C'est une autre erreur de transcription qui s'est
produite.
Mme Dougherty: 30 juin. D'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): "Est
postérieure au 30 juin pour l'année scolaire en cours. "
Étant donné que c'est un amendement présenté par le
ministre, voulez-vous nous en donner l'explication?
M. Ryan: Je pense que l'article parle par lui-même. On
donne d'abord l'initiative au président du comité d'école
plutôt qu'au directeur de l'école, parce qu'on veut affirmer la
responsabilité du comité d'école. À défaut
pour le président d'agir, le directeur d'école convoquera par
écrit des parents pour qu'ils élisent, entre le 15 mai et le 30
septembre. C'est la période accordée au comité
d'école pour s'acquitter de cette responsabilité, entre le 15 mai
et le 30 septembre. Si les parents sont convoqués avant la fin de
l'année scolaire, on convoque les parents des élèves
inscrits à l'école pour la prochaine année scolaire,
l'inscription se fait au printemps. Si la date de l'assemblée est
postérieure au 30 juin, on convoque les parents des élèves
inscrits à l'école pour l'année scolaire en cours, vu que
l'année scolaire, au point de vue administratif, commence le 1er
juillet. Je pense qu'ici on a une présentation assez claire de la
manière dont les choses doivent se faire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il des
commentaires?
M. Gendron: Un instant.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté?
Adopté. J'appelle...
M. Gendron: Un instant.
Une voix: Trop tard.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté ou
non?
M. Gendron: Non, pas adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pas adopté.
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je me rappelle l'insistance que les comités
de parents ont mise sur la nécessité de convoquer, plusieurs ont
insisté là-dessus, les réunions pour la formation d'un
comité de parents avant la fin de l'année scolaire. Je ne vois
pas, peut-être que c'est dans les articles suivants, qui est responsable
d'arrêter la date de convocation. À qui est laissé ce soin?
Au directeur d'école, au comité de parents? Comment c'est
laissé? Je sais qu'il y a beaucoup de parents qui souhaiteraient que
ça se fasse en mai.
M. Ryan: C'est laissé au président du comité
d'école. C'est le président du comité d'école qui
doit décider et, à son défaut, s'il n'a pas
convoqué rendu au mois de septembre, s'il est inactif, le directeur
d'école sera obligé d'agir par défaut. Tout est
prévu de manière que la convocation puisse avoir lieu avant la
fin de l'année scolaire, on l'a dit à maintes reprises depuis
déjà trois semaines que nous sommes sur la première partie
du projet de loi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 84. 1
est-il adopté? Adopté. J'appelle l'article 85, qui se lit comme
suit: "Le jour de leur élection, les membres du comité
d'école tiennent leur première réunion et choisissent,
parmi eux, un président et un représentant au comité de
parents visé dans l'article 171. "Lorsque plus d'un comité
d'école est institué en application de l'article 87, la
nomination du représentant au comité de parents est faite
à la majorité des voix des membres de ces comités
réunis en assemblée. " Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan:... peut-être pour comprendre le premier
alinéa, je pense qu'il parte par lui-même. Dès le jour de
leur élection, les membres du comité d'école tiennent une
première réunion et choisissent immédiatement un
président et un représentant au comité de parents. Cela
règle le problème.
Ensuite on dit que lorsque plus d'un comité d'école est
institué en application de l'article 87, l'article 87 prévoit que
là où une école comprend plusieurs immeubles, il pourra y
avoir plusieurs comités d'école si les parents jugent ainsi,
après consultation de la direction de l'école. On dit ici qu'il y
aura un représentant au comité de parents, il faudra qu'ils se
réunissent pour choisir leur représentant au comité de
parents dans ces cas-là.
M. Gendron: Le commentaire que je voudrais faire, c'est que
très clairement, dans la ioi, le ministre consacre le principe des
écoles dites institutionnelles - dans le jargon - et il y a beaucoup de
représentations de parents qui ont été faites pour qu'on
leur donne la possibilité de créer des comités
d'école autant que possible par école physique, même si la
commission scolaire a regroupé ces écoles sous le chapitre
d'écoles institutionnelles, mais, quand ce sera comme cela, le ministre
consacrera le principe que ce ne sera pas une façon qui leur permettra
de déléguer plus de parents au comité de parents ce
faisant. Il n'y aura qu'un parent qui représentera l'école
institutionnelle au comité de parents. Donc cela fait obligation
à ceux qui feront le choix de fonctionnner avec plusieurs comités
d'écoles plutôt qu'un comité d'école
institutionnalisé, de n'avoir qu'un parent au comité
d'école.
La question que je pose est - parce que c'est la compréhension
qu'il faut avoir de cet article - est-ce que les parents, dans leurs
revendications pour avoir plus de comités d'école, étaient
conscients que cela aurait comme conséquence ce qu'on vient de
décrire, qu'en aucune façon, parce qu'ils pouvaient penser ou ils
auraient pu penser... C'est seulement parce que je ne les ai pas
consultés, je n'en ai pas eu le temps et ce n'est pas ma
responsabilité autant que la vôtre de faire cette consultation.
Mais la question est pertinente, à savoir si un moyen n'avait pas
été utilisé par le législateur pour qu'ils
n'obtiennent pas de voix additionnelles au comité de parents, qu'eux
pensaient avoir en procédant comme ils le réclamaient pour les
comités d'écoles.
M. Ryan: M. le Président, la Fédération des
comités de parents est venue témoigner devant la commission
parlementaire après qu'elle eut eu l'occasion de prendre connaissance
des amendements proposés par le gouvernement et elle ne formula aucune
observation sur cet article, ce qui me permet de présumer, vu qu'elle
souleva des observations à propos de plusieurs articles qui
créaient des difficultés dans l'esprit de ses dirigeants, qu'elle
ne voyait pas de difficultés particulières. Mais je pense que les
arguments, indépendamment des concernés - comme les appelle le
député d'Abitibi-Ouest - à un moment donné il faut
bien que chacun porte ses culottes et prenne ses responsabilités.
À ce stade-ci nous n'en sommes plus à recenser toutes les
opinions particulières qui peuvent exister partout au Québec.
L'Opposition l'a fait, le gouvernement l'a fait aussi, il n'a pas attendu
l'Opposition pour le faire, chacun a pris ses responsabilités. Mais
sur
ce point-ci, il n'y pas de difficulté, et je pense qu'au point de
vue de la logique élémentaire, c'est une école qui existe,
avec des immeubles différents, pour fins de représentation
auprès du comité de parents, il est mieux que la disposition que
nous avons inscrite ici demeure. Je pense qu'on en conviendra facilement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Moi je veux bien que chacun mette ses culottes, dans
la mesure où ils ont le temps de les enfiler, et je trouve que le
ministre s'énerve ce matin. On dirait que c'est lui qui a
participé à un congrès et que c'est pour lui que cela a
mal été, parce qu'il n'a pas l'air trop trop de bonne humeur. Il
est assez à pic. Mais au-delà de cela...
M. Ryan: Mais je regarde l'horloge, M. le Président, et je
trouve que l'Opposition s'amuse.
M. Gendron: Ah! bien écoutez...
M. Ryan: À disserter interminablement sur des questions
d'observation très communes.
M. Gendron: Ce n'est pas une question d'observation...
M. Ryan: Je le note avec intention...
M. Gendron: Ah! notez-le. Nous allons noter ce que nous avons le
droit de noter. Moi, ce que je note avec intention, c'est que la
Fédération des comités de parents est revenue en
commission, effectivement, quelques jours à peine après la
publication de quelque 500 amendements. Je trouve un peu charrié que le
ministre laisse voir que si elle avait eu à parler là-dessus elle
l'aurait fait. Et parce qu'il n'a eu dans son mémoire aucun article
à ce sujet, cela signifie qu'il est bien satisfait.
La question était précise, est-ce que vous avez eu des
représentations ultérieures? Il n'avait qu'à dire: Je n'en
ai pas eu, et ce serait réglé. C'est ce que j'ai posé
comme question: Est-ce que les parents ont fait des représentations
à ce sujet-là, en disant: On n'avait pas observé que cela
nous limitait au comité de parents? Si, effectivement, il n'y en a pas
eu, c'est juste cela que je voulais savoir. (11 h 45)
M. Ryan: Non, et ils nous ont même prévenus dans
leur présentation que des excès de "virgulisme" pourraient
conduire à l'impuissance dans cette question-ci, et c'est important de
se rappeler cela aussi. Ils l'ont dit formellement dans leur intervention que
la pire chose qui pourrait arriver ce serait que, par excès de
"virgulisme", on en arrive à un point où le projet ne pourra pas
être adopté ou devrait l'être dans des circonstances
exceptionnelles.
M. Gendron: Ce sera votre faute et vous aurez couru après,
qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?
M. Ryan: En tout cas, l'opinion jugera en temps et lieu mais,
pour le moment, je pense qu'on a intérêt à procéder
de manière un peu plus expéditive.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, je pense que la question
est importante et, quand le ministre est disposé, je sais qu'il est
capable d'écouter et de comprendre ce genre d'argument, alors, je vais
essayer de l'expliquer. Le comité de parents n'était pas venu ici
pour réclamer une meilleure représentation des comités
d'école et c'est normal. Il y a quelque chose là qui s'explique,
qui se justifie. Ils ont été silencieux. Dans les faits,
qu'est-ce que cela représente dans une commission scolaire comme la
commission scolaire Valin où il y a une école dans le secteur
nord de Chicoutimi et deux écoles primaires, une à Sainte-Rose et
l'autre à Saint-Fulgence, qui n'ont pas le statut d'école
institutionnelle? Ce sont des immeubles. Cela veut donc dire que les parents de
l'école de Sainte-Rose et ceux de l'école de Saint-Fulgence, ou
ceux de la commission scolaire de l'école dont ils relèvent - Le
Roseau, je pense - vont devoir choisir l'un ou l'autre. On peut
déjà dire qu'il y aura au moins une école dans un village
chez nous qui, fatalement, n'aura pas de représentant au comité
de parents pour faire valoir, par exemple, des besoins particuliers, des
besoins spécifiques, pour sensibiliser les autres parents a la situation
qu'ils vivent comme dernière école du village. C'est beaucoup
plus dans cette perspective que je pense qu'il serait intéressant de
réévaluer, parce que cela n'aura pas comme effet de grossir de
façon démesurée la taille des comités de parents,
mais cela aurait comme effet certain que les parents des petites écoles
soient représentés au comité de parents. C'est plus aux
petites écoles de village que je pense qu'à la petite
école de quartier. L'école de quartier, bon... C'est tel quel.
L'école voisine à quelque mille mètres de là est
capable de représenter... Mais lorsqu'on tombe dans les villages
où c'est la dernière école, qu'elle n'a pas le statut
d'école institutionnelle, cela veut dire que le parent de cette
école, le représentant, n'est pas automatiquement membre du
comité de parents et c'est plus cela qui pose un problème. C'est
sur cela que je voulais attirer l'attention du ministre, il me semble qu'il y a
quelque chose là.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: Je comprends la difficulté mais dans la balance
des inconvénients, je dois
maintenir la position qui est définie dans !e projet d'amendement
du gouvernement.
Mme Blackburn: Est ce que le ministre peut nous rappeler les
inconvénients?
M. Ryan: Les inconvénients, ce sont l'équilibre de
la composition du comité de parents et les rapports qu'il doit conserver
avec chaque école dûment reconnue comme telle par la commission
scolaire. Le principe, c'est la représentation par école au
comité de parents, c'est cela la base. On dit: Dans ce cas-là,
les comités d'école concernés vont se grouper et ils vont
choisir leur représentant au comité de parents.
Mme Blackburn: Mais le principe d'équité à
l'endroit des petites écoles... C'est aux petites écoles que je
pense, et vous savez combien les gens sont pointilleux là-dessus.
M. Ryan: II n'y a rien qui s'oppose à ce que les trois
comités d'école réunis ensemble - s'il y en a trois -
soient juste une personne qui milite dans une petite école... Ils vont
se réunir sur un pied d'égalité finalement.
Mme Blackburn: Mais l'exemple que je vous donnais tout à
l'heure, et il doit y en avoir d'autres - c'est celui que je connais le mieux -
il y a Sainte-Rose et Saint-Fulgence qui relèvent d'une école qui
est à Chicoutimi-Nord, de la commission scolaire Valin. On peut
déléguer le parent de Sainte-Rose, mais certainement pas en
même temps celui de Sainte-Rose et celui de Saint-Fulgence. Tout ce que
je dis là-dessus, c'est une question d'équité. Je suis
préoccupée par rapport à la représentativité
des petites écoles au Québec, et le ministre - je sais - est
préoccupé de cela également et c'est plus cette
question-là qui retient mon attention que la question: Est-ce qu'il faut
trop de parents là-dessus? Cela ne m'inquiète pas trop.
J'ajouterais que la sensibilisation que ces parents ont - je parle de la petite
école de Saint-Rose qui est vraiment petite, je pense qu'il reste 40
élèves là-dedans - ce qu'elle est en mesure de faire
auprès des comités de parents cela peut rejoindre la commission
scolaire. C'est pour cela que ces écoles souhaitent... Je pense que si
elles étaient informées, elles réclameraient d'être
représentées au comité de parents. Je ne pense pas que
cela ait comme effet de grossir tellement les rangs des comités de
parents, que cela causerait un déséquilibre dans l'ensemble,
alors qu'on sait que ça va causer une inéquité, parce
qu'ils ne sont pas nombreux. Ils sont généralement plus timides.
Ils viennent des campagnes et ils ont à négocier avec des gens
qui sont proches. Ils sont aussi plus loin. C'est toujours le cas. Ils doivent
parcourir plusieurs kilomètres pour se rendre aux réunions, mais
c'est tout ça qui joue contre eux. Alors, je me dis: Si, en plus, la
règle joue contre eux, je ne sais pas s'il ne faudrait pas
réviser ça.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, M. le ministre, vous ne réagissez pas à la
suggestion de Mme la députée de Chicoutimi...
Mme Blackburn:... qu'importe la responsabilité.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): ... donc, est-ce que
l'article 85, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Blackburn: On saura que c'est contre les petites
écoles.
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté sur division, très bien.
Alors, j'appelle l'article 86: "Le directeur de l'école, ou un
directeur adjoint qu'il désigne, et un représentant élu
à cette fin par les enseignants de l'école participent aux
séances du comité d'école, mais ils n'ont pas le droit de
vote. "
Est-ce que cet article est adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Deux questions. La première: Pourquoi
avez-vous fait sauter le terme de commissaire qui était prévu
à l'ancien texte? Je veux avoir l'explication qui vous a amené
à le laissser tomber, parce que c'était écrit: "Un
commissaire autre que celui visé au paragraphe 2° de l'article 125
ne peut être membre d'un comité d'école. " Je veux avoir
l'explication...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: Nous avons donné l'explication la semaine
dernière, au moins à une couple de reprises, M. le
Président. Le commissaire est élu pour participer à la
gestion des écoles au niveau de la commission scolaire. Les parents se
choisissent un comité au niveau de l'école. Il a
été trouvé finalement que c'était mieux que chacun
reste dans le mandat qui lui est confié et que, de cette manière,
la gestion de la mission propre de chaque organisme serait mieux
assurée. Cela procédait d'une bonne intention, mais finalement,
le souci de clarté dans le partage des responsabilités
l'emporte.
M. Gendron: Le représentant élu par les enseignants
de l'école participe aux séances du comité de
l'école. C'est obligatoirement un porte-parole des enseignants. Ce n'est
pas mentionné. C'est juste mentionné que ce sont les enseignants
qui élisent, mais les enseignants pourraient voter pour quelqu'un
d'autre si ça permet que ce soit quelqu'un d'autre qui les
représente. Ce n'est pas mentionné dans l'article. Ce
n'est pas restrictif.
Je veux avoir l'assurance que "... et un représentant élu
à cette fin par les enseignants de l'école participent aux
séances... " J'espère que le ministre conçoit qu'il y a
une différence entre quelqu'un qui a la capacité d'élire
quelqu'un et la qualité de celui qu'on élit; celui-ci pourrait
provenir d'une autre clientèle. Ce n'est pas mentionné. Est-ce
qu'ici c'est clair que dans votre esprit, quand vous dites "et un
représentant élu à cette fin par les enseignants de
l'école", ce sera un enseignant?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: On n'a pas d'objection à mettre "un enseignant de
l'école élu à cette fin par les... " On pourrait trouver
une formulation qui a un minimum d'élégance.
M. Gendron: C'est ce que je souhaiterais, M. le ministre, parce
qu'ici, je le regrette, tel que formulé, cela ne confirme pas le
principe. Parce que ce ne sont pas ceux qui élisent qui, normalement,
élisent celui qui doit les représenter. Donner le droit de vote
à des membres de l'Assemblée nationale...
M. Ryan: En tout cas, pour le moment...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce qu'on peut
avoir une autre formulation?
M. Ryan: "... un enseignant de l'école élu à
cette fin par ses pairs... "
M. le Président, je propose qu'on modifie les mots "un
représentant élu à cette fin par les enseignants de
l'école" par les mots "un enseignant de l'école élu
à cette fin par ses pairs".
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que
ça va?
M. Gendron: C'est un amendement qui rejoint l'objectif que je
poursuivais, il est clair.
J'aime mieux ça que le texte qu'il y a là. Oui, ça
va.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, est-ce que l'article 86, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
J'appelle l'article 87: "Lorsque l'acte d'établissement de
l'école met plus d'un immeuble à la disposition de
l'école, l'assemblée des parents convoquée en application
de l'article 84. 1 peut instituer, après consultation du directeur de
l'école, au lieu d'un seul comité d'école, un
comité d'école pour chaque immeuble. "
M. Ryan: Vous notez bien, ici, M. le Président, que la
décision de former des comités d'école institutionnels est
remise à l'assemblée des parents de l'école en
général. La période que nous avons vue tantôt sera
entre le 15 mai et le 30 septembre. Les parents de l'école seront
convoqués à une assemblée où ils formeront un
comité d'école et à cette occasion, dans le cas où
il y a une ou plusieurs écoles institutionnelles, ils décideront
ensemble s'il y aura des comités d'école distincts.
Je pense que c'est comme cela que ça doit être,
étant donné le principe de base selon lequel l'école forme
un tout intégré; ce n'est pas le fait qu'il y ait un immeuble
à côté qui crée automatiquement une autre
école.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que l'article
87, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien.
Alors, j'appelle l'article 88.
M. Gendron: C'est adopté, mais il semble y avoir une
erreur technique.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, on revient à l'article 87?
M. Gendron: C'est juste pour dire que dans votre papillon, dans
le document que M. le ministre nous a donné comme instrument de travail,
cela ne doit pas être "remplacer le deuxième alinéa", cela
doit être "biffer le deuxième alinéa".
M. Ryan: Supprimer.
M. Gendron: Ou supprimer.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Donc, concernant
l'article 87, à l'amendement, au papillon, il faudrait dire: supprimer
l'article 2; l'alinéa, c'est-à-dire.
M. Gendron: Le deuxième alinéa.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Le deuxième
alinéa. D'accord. Alors donc, l'article 87 est adopté tel
qu'amendé. On passe à l'article 88. Cela va? L'article 88 \
amendé se lit comme suit: "Le comité d'école a pour
fonctions: "2° de promouvoir la participation des parents à
l'élaboration, à la réalisation et à
l'évaluation du projet éducatif de l'école; "3° de
donner son avis au conseil d'orientation ou au directeur de l'école sur
toute question
qu'il est tenu de lui soumettre ou sur tout sujet qui concerne les
parents et sur lequel le comité demande à être
consulté; "4° de donner son avis à la commission scolaire sur
toute question qu'elle est tenue de lui soumettre. " M. le ministre, est-ce que
vous avez des commentaires?
M. Ryan: Je n'ai pas de commentaire pour l'instant, M. le
Président, sinon pour signaler que les trois objets qui sont ici me
semblent embrasser tout le champ possible des interventions du comité
d'école. Tout d'abord, "promouvoir la participation des parents à
l'élaboration, à la réalisation et à
l'évaluation du projet éducatif de l'école", cela comporte
beaucoup de choses; "donner son avis au conseil d'orientation ou au directeur
de l'école sur toute question qu'il est tenu de lui soumettre - on va
voir cela à l'article suivant - sur tout sujet qui concerne les parents
et sur lequel le comité demande à être consulté",
cela va loin: "tout sujet qui concerne les parents et sur lequel le
comité demande à être consulté". Enfin, la
commission scolaire, cela rejoint l'article que nous avons vu tantôt: la
commission scolaire est tenue de consulter le comité d'école sur
un certain nombre de points. Alors, en retour, ce dernier a pour fonction de
lui donner des avis sur ces points.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Monsieur le critique officiel de l'Opposition. (12 heures)
M. Gendron: Je pense qu'effectivement, la portée
générale de l'ensemble des alinéas couvre passablement ce
qu'il est souhaitable d'offrir au comité d'école comme fonction
définie dans une loi, en particulier quand on encadre aussi bien le
projet éducatif; c'est ce qui m'intéresse le plus. Là
où j'ai une réserve, j'aimerais avoir un commentaire du ministre.
J'ai bien de la difficulté à comprendre la
nécessité de... Il y a un problème, en tout cas dans les
notes qu'on a, nous. Le 1° est sauté. Il n'y a même plus de
1°, mais ce n'est pas grave, ça. Je parle du paragraphe 3°. "Le
comité d'école a pour fonctions de donner son avis au conseil
d'orientation ou au directeur de l'école sur toute question qu'il est
tenu de lui soumettre", cela me va. C'est avec le reste que j'ai de la
difficulté: "ou sur tout sujet qui concerne les parents et sur lequel le
comité demande à être consulté". Ça se lit:
"Le comité d'école a pour fonctions... "
Là, oublions tout ce qu'on vient de dire et continuons de lire:
"Le comité d'école a pour fonctions (... ) de donner son avis
(... ) sur tout sujet qui concerne les parents et sur lequel le comité
demande à être consulté". On décrit les fonctions du
comité d'école et on dit: Une de ses fonctions, c'est
d'être consulté sur tout ce qu'il voudra. Je ne suis pas capable
de comprendre ça. Lui-même pourra élargir ses fonctions en
disant: Dans mes fonctions, je veux être consulté sur... Et
là, il va dire quelque chose. On dit: Dès qu'il vous dira, mais
à lui-même, sur quel sujet il veut être consulté, il
aura droit de le faire. Alors, je ne sais pas. Je ne suis pas juriste, mais
j'ai bien de la difficulté à comprendre une affaire comme
ça.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Gendron: L'article 89 devrait sauter si on met une disposition
comme ça, d'après moi. Mais là...
M. Ryan: Je crois qu'on devrait interrompre le texte après
"ou sur tout sujet qui concerne les parents" et laisser tomber le reste de cet
alinéa. Je pense que ça se justifierait. Je pense que c'est mieux
de ne pas mettre ça, parce qu'on n'est pas obligés de faire
d'énumération. Si on met une clause passe-partout... Mais "sur
tout sujet qui concerne les parents"... Je pense que tout le monde va lui
reconnaître le droit de donner de sa propre initiative son avis sur tout
sujet qui concerne les parents. Mais il ne peut pas élargir la liste des
objets de consultation à l'article 89. Si on met une clause
passe-partout disant "peut exiger en plus d'être consulté sur
n'importe quoi", je suis d'accord avec le député d'Abitibi-Ouest
que c'est aller trop loin.
M. Gendron: Cela a plus de bon sens. M. Ryan: Mais je
pense que le député...
M. Gendron: On le décrit lui-même. On est en train
de le décrire lui-même.
M. Ryan:... d'Abitibi-Ouest va convenir, d'autre part, qu'on doit
laisser au comité d'écoile la possibilité de fournir son
avis sur tout sujet qui concerne les parents et qu'il ne soit pas obligé
d'aller quémander une permission pour donner son avis. C'est ce que je
veux dire. C'est cela qui est l'objet de l'alinéa 3°; et on
enlèverait les derniers mots qui sont de trop.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Estce que l'article
88 à l'alinéa 3°, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Gendron: Un instant! Oui, M. le Président,
adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 813 dans son ensemble, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Gendron: Oui, adopté, avec la mention suivante qui
s'adresse plus à vous, M. le Président et au secrétaire de
la commission: rapidement, nous, des fois, même si le ministre avait une
accusation facile tantôt qu'on perd notre temps, on se rend compte que,
presque à chaque article où on dit quelques phrases, il y a
un
correctif à apporter. On voudrait avoir l'assurance... Là,
on vient de faire un amendement, mais on ne l'a pas; on l'a dit, mais on ne l'a
pas. Je voudrais m'assurer que sur chacun des articles, chaque fois qu'on pose
un geste définitif et qu'on dit adopté, ce soit adopté sur
un dépôt ou quelque chose, sur un texte qui est autre que
celui-là, mais que nous avons, parce qu'on aura à faire des
retours là-dessus. Là, je n'ai pas de texte sur ce qu'on
adopte.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Je pourrais
peut-être en faire la lecture, étant donné que c'est
seulement une partie du texte de l'alinéa 3° qui a été
biffée. Est-ce que je pourrais en faire la lecture et ce serait
consigné au...
M. Gendron: Non, ça va, M. le Président. Ce n'est
pas tellement... Je suis convaincu que vous comprenez la différence
entre ce que vous m'offrez et ce que je dis. Je dis que ça va nous
prendre, pour chacun des articles, le véritable texte que nous avons
adopté, ce que nous n'avons à peu près jamais, compte tenu
du nombre important d'amendements suggérés et des corrections que
nous apportons et que je trouve valables. Mais cela ne nous donne pas un texte
définitif, amendé, nous disant que c'est ce qu'on a
adopté.
M. Ryan: M. le Président, je pense que la solution
à ce problème est facile. On peut convenir en principe d'un
article, sous réserve qu'on approuve le texte quand il va arriver; c'est
ce que nous avons fait à maintes reprises depuis le début.
M. Gendron: Quelquefois, oui. Quand on dit adopté, on ne
fait pas juste convenir, M. le ministre, il est adopté.
M. Ryan: Maintenant, quand c'est très simple, je pense
qu'on peut convenir que la lecture faite par le président tient lieu de
texte, cela s'en va dans le compte rendu de notre assemblée, il n'y a
pas de problème. Mais, chaque fois que l'Opposition le demandera, le
gouvernement sera d'accord pour collaborer.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, monsieur le...
M. Gendron: Je pense que vous avez raison: dans certains cas, une
lecture de l'article finalement amendé, lu, fait objet de texte officiel
de l'article concerné.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Je vais reprendre
l'article 88 tel qu'adopté. Est-ce qu'il serait plus simple de suspendre
l'adoption de cet article et de ne l'adopter que lorsqu'on aura le texte
écrit?
M. Gendron: II n'y a pas de complication, on est prêts
à l'adopter...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
D'accord.
M. Gendron:... mais on veut que vous l'adoptiez en lisant le
paragraphe 3° final, tel que discuté...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très
bien.
M. Gendron:... pour consacrer ce qu'on adopte. Le
secrétaire de la commission devrait nous remettre le texte après
son adoption, en faisant un tiré à part de l'article 88 tel que
lu par le président; c'est ce qui aura été
adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Mesdames et messieurs de la commission, je reprends la lecture de
l'article 88, tel qu'adopté: "Le comité d'école a pour
fonctions: "2° de promouvoir la participation des parents à
l'élaboration, à la réalisation et à
l'évaluation du projet éducatif de l'école; "3° de
donner son avis au conseil d'orientation et/ou au directeur de l'école
sur toute question qu'il est tenu de lui soumettre ou sur tout sujet qui
concerne les parents; "4° de donner son avis à la commission
scolaire sur toute question qu'elle est tenue de lui soumettre. "
L'article 88 est adopté tel que lu.
J'appelle l'article 89: "Le comité d'école doit être
consulté sur les sujets suivants: "1° la modification ou la
révocation de l'acte d'établissement de l'école; "2°
la demande de reconnaissance confessionnelle de l'école ou de retrait de
cette reconnaissance; "3° les règles de conduite et les mesures de
sécurité pour les élèves; "4° les orientations
et les mesures contenues au projet éducatif; "5° le choix, par le
directeur de l'école, des activités éducatives qui
nécessitent un changement à l'horaire habituel des
élèves ou un déplacement de ceux-ci à
l'extérieur de l'école; "6° l'organisation de services de
garde pour les élèves de l'éducation préscolaire et
de l'enseignement primaire. "
M. Ryan: M. le Président, si vous me permettez, nous
faisons remettre aux membres de la commission, en ce moment même, un
texte légèrement modifié, surtout à l'alinéa
5°, pour tenir compte de modifications faites antérieurement et
agréées par la commision. L'alinéa 5° se lit comme
suit dans sa toute dernière version: "5° la programmation
proposée par le directeur de l'école des activités
éducatives qui nécessitent un changement à l'horaire
habituel des élèves ou un déplacement de ceux-ci à
l'extérieur de
l'école". C'est pour que ça concorde avec les
responsabilités attribuées au directeur de l'école.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Est-ce qu'il y a des réactions de la part de l'Opposition
à l'article 89? M. le député d'Abi-tibi-Ouest.
M. Gendron: On remarque que le ministre de l'Éducation,
par rapport à son premier projet, a effectivement ajouté des
éléments sur lesquels le comité d'école doit
être consulté. En particulier, je suis heureux de retrouver au
5° cette suggestion que nous avions faite d'être consulté sur
la programmation proposée par le directeur d'école des
activités éducatives qui modifient l'horaire ou exigent un
déplacement. Je pense que c'est une responsabilité à
laquelle les parents du comité d'école vont sûrement
s'intéresser et ils doivent en être informés. On a
réglé la question des critères parce que la
Fédération des commissions scolaires - excusez, la
Fédération des comités de parents - exigait que le
comité d'école soit consulté sur la nomination des
directeurs d'école, en tout cas, sur les critères. On l'a
réglé à un autre article. Cela va. C'est pourquoi il
n'apparaît pas là. C'est ce qu'on peut déduire.
La Fédération des comités de parents souhaitait
également être consultée sur les modalités de
l'application du régime pédagogique. On ne le retrouve pas.
Alors, je voudrais que le ministre m'explique pourquoi on ne le retrouve pas
là, parce que c'était quelque chose que la
Fédération des comités de parents avait souhaitée.
Même chose sur toute la question des modalités
d'intégration des élèves en difficulté d'adaptation
et d'apprentissage. On ne retrouve pas cela dans la liste des sujets sur
lesquels le comité d'école doit être consulté. On ne
l'y retrouve pas et cela m'apparaît majeur. J'aimerais que le ministre
nous explique pourquoi on ne !e retrouve pas. Avant de faire d'autres
commentaires, je voudrais avoir une réponse à ces deux
questions.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: En ce qui touche le régime pédagogique,
nous avons vu tantôt que c'est une responsabilité qui appartient
à la commission scolaire. Nous avons statué qu'elle sera tenue de
consulter le conseil d'orientation. Il y a également plus loin, comme
vous le savez, une consultation obligatoire des enseignants sur le
régime pédagogique aussi. Il y a des dispositions qui traitent
spécialement de cela. De plus, pour ce qui est des élèves
en difficulté d'adaptation et d'apprentissage, la responsabilité
incombe à !a commission scolaire quant à leur intégration
ou aux services spéciaux auxquels ils auront droit. La commission
scolaire est chargée, par la loi, de consulter à ce sujet un
comité consultatif spécialement institué auprès
d'elle à cette fin.
Cela n'interdit pas, comme nous l'avons dit tantôt, et c'est pour
cela que je tenais à une formule large, au comité d'école
de soumettre au conseil d'orientation ou à la direction de
l'école son avis sur tout sujet concernant les parents, y compris ceux
qui ont été mentionnés par le député
d'Abitibi-Ouest. Mais comme la responsabilité de la consultation a
été clairement logée dans un cas auprès du conseil
d'orientation et dans l'autre, auprès du comité consultatif des
élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage, nous
ne voulions pas faire de croisements Inutiles de responsabilités, de
croisements susceptibles d'engendrer de la confusion. (12 h 15)
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le
député.
M. Gendron: Juste une réaction à une partie. Il
n'en demeure pas moins que ce sont les parents dont les enfants
fréquentent l'école, les parents d'enfants en difficulté
d'adaptation et d'apprentissage qui fréquentent cette école, qui
y seront intégrés. Cela semble un peu drôle de dire que
cela ne les regarde pas, parce qu'en gros, c'est cela que ça veut dire.
Ce n'est pas là que ça va se discuter. Ce que j'aurais voulu,
c'est de s'assurer qu'au comité d'école... Encore là, M.
le ministre, vous restez au niveau des modalités d'application de la
grille d'intégration. Je reconnais que c'est une responsabilité
de la commission; je le sais, et c'est la commission qui doit déterminer
sa grille, la façon dont elle le fera ou sa politique
d'intégration des personnes ou des élèves en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage. Je ne demande pas que la
politique soit discutée, je parie des modalités d'application,
parce que c'est de cela que le parent à l'école y s'accommodera
et il aimerait savoir pourquoi, à un moment donné, son fils n'est
pas intégré correctement à une classe
régulière s'il souffre d'une difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage scolaire ou d'un handicap physique, mental ou autre. Le
renvoyer au comité d'orientation, je ne suis pas sûr qu'on
travaille correctement. J'aurais souhaité qu'on puisse dire que le
comité d'école doit être consulté sur les sujets
suivants, mais en particulier, sur les modalités d'application des
politiques de la commission concernant les élèves en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage, il me semble que c'est une
responsabilité qui doit se rendre jusqu'à l'école. Il y a
tellement de parents qui nous font des représentations là-dessus,
dans les bureaux de comté, qui trouvent que la commission scolaire a
procédé avec laxisme dans certains cas concernant le traitement
de leurs enfants au niveau de ces règles.
Si le comité d'école pouvait avoir au moins l'occasion de
dire quelques mots, sur les modalités, j'insiste toujours, M. le
ministre, et non sur l'adoption des règles, il me semble que cela aurait
été plus complet et on aurait là un modèle plus
valable en ce qui concerne l'obligation de consultation auprès du
comité d'école.
M. Ryan: Ce que le député veut dire, ce sont les
modalités d'application dans l'école. M. le Président, il
se pose un problème ici. À l'article 217, nous le verrons plus
loin, probablement cet après-midi quand nous serons rendus là, il
est indiqué clairement ceci: "La commission scolaire adopte, par
règlement, après consultation du comité consultatif des
services aux élèves handicapés et en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage, les normes d'organisation des services
éducatifs à ces élèves. Ce règlement doit
notamment prévoir: "1° les modalités d'évaluation des
élèves; "2° les modalités d'intégration de ces
élèves dans les classes ou groupes ordinaires et aux autres
activités de l'école ainsi que les services d'appui à
cette intégration et, s'il y a lieu, la pondération à
faire pour déterminer le nombre maximal d'élèves par
classe ou par groupe. "
Alors, cela va loin. L'obligation qui est faite à la commission
scolaire de consulter, quant aux modalités de l'intégration. En
plus, elle a l'obligation de recueillir l'avis du comité consultatif des
élèves en difficulté d'adaptation. On ne peut pas loger
cette responsabilité de manière formelle à deux endroits.
Encore une fois, dans l'article précédent, l'article 88, toute
possibilité est laissée au comité d'école de se
prononcer là-dessus et de faire valoir... Il pourra y avoir de bonnes
raisons qui le motivent de se prononcer. S'il arrive, par exemple, qu'on
décide de pratiquer l'intégration sans y apporter le soutien
pédagogique ou humain approprié, c'est normal que le
comité d'école veuille en saisir les autorités, mais rien
ne l'empêche de le faire sur la politique générale de la
commission scolaire et même sur les modalités d'application. Si
elle ne comporte pas de modalités, cela ne sera pas une politique, ce
seront des voeux pieux. C'est le comité consultatif des
élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation qui
doit être consulté. On parle de consultation obligatoire.
M. Gendron: Vous reconnaissez, M. le ministre, que les normes
d'organisation des services éducatifs à seize
élèves - en parlant des élèves handicapés ou
en difficulté d'adaptation et d'apprentissage - établies à
la commission auront une vision applicable à l'ensemble des
écoles. Ce n'est pas comme dire: On donne l'opportunité aux
parents de l'école Z de voir comment on applique chez eux le
règlement discuté et consulté à la commission
scolaire concernant les handicapés. On peut facilement imaginer qu'il
est rare que les parents d'élèves en difficulté
d'apprentissage ou d'adaptation scolaire soient majoritaires au comité
d'école. Sans cela, le système serait complètement
ahurissant.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, je ne fais que
réitérer la position que j'ai déjà
énoncée, à savoir que l'article 88. 3 répond
à cette préoccupation du député d'Abitibi-Ouest de
manière satisfaisante. Conséquemment, je souhaite que cet article
89 soit adopté.
M. Gendron: Personnellement, je n'a! pas d'autres commentaires
à faire sur l'article 89, mais ma collègue en a.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président. Il reste toujours
pour moi l'ambiguïté que pose l'article 89. 2, la demande de
reconnaissance confessionnelle de l'école ou le retrait de cette
reconnaissance. Comme on ne connaît pas le règlement touchant
cette reconnaissance, je suis toujours mal à l'aise. Je vois mal comment
un comité de parents, même composé de 25 parents, aurait un
pouvoir plus grand que les parents de chacun des élèves. Cette
situation me rend toujours mal à l'aise.
Il aurait été intéressant de voir le projet de
règlement que le ministre veut donner là-dessus. Je ne vois pas
comment et pour quelle raison on consulterait davantage. Ne serait-ce que
lorsqu'on s'en va à des élections au suffrage universel, pour
adopter une orientation quelconque... Un référendum, tiens!
Pourquoi, dans un référendum dans une municipalité, y
aurait-il des groupes privilégiés pour fins de consultation? Un
référendum, c'est général. Il statue sur une
question donnée. Mais on ne donne pas plus de poids à un
organisme qu'à un autre, quel qu'il soit.
Alors, je suis toujours mal à l'aise sur cette question. Je ne
suis pas certaine que cela n'ait pas des effets un peu pernicieux sur
l'influence que pourraient avoir ces groupes de personnes sur ceux qui sont
moins informes et qu'on ne se souciera peut-être pas d'informer aussi
bien parce qu'ils sont à l'extérieur de l'école. Je l'ai
déjà exprimé, j'ai un malaise avec ça.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que vous
voulez réagir pour corriger le malaise de Mme la députée
de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Pas le mien, M. le Président, celui qui,
tantôt, risque de frapper les écoles du Québec et le droit
des parents.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien,
Mme la députée.
M. Ryan: Comme je l'ai déjà indiqué devant
cette commission, cette question a été posée lorsque nous
discutions du conseil d'orientation. Un projet de règlement est
déjà très avancé sur le sujet qui vient
d'être soulevé. Dès que le
projet de loi aura été adopté, nous passerons
à la prépublication et à l'examen en commission
parlementaire de ces projets de règlement, y compris celui-ci. Comme
nous ne pouvons pas tout faire en même temps, nous affirmons tout
simplement l'obligation qui existera de consulter le comité
d'école au sujet du statut confessionnel de l'école. Il me semble
qu'il n'y a rien d'aussi fondamental que cela, qu'on recueille l'opinion de
ceux qui ont été élus par les parents pour assurer leur
participation à la vie de l'école. J'aimerais qu'on s'imagine
deux minutes que cette disposition n'est pas dans le projet de loi. Il me
semble qu'il manquerait quelque chose d'essentiel. S'il y a quelqu'un qui doit
être consulté quant au statut de l'école, il me semble que
ce sont bien les parents. Si le parents doivent être consultés...
Je ne dis pas que seul le comité d'école devrait l'être, on
a vu que le conseil d'orientation doit l'être aussi, parce que c'est une
question fondamentale. Fort probablement que les parents devront l'être
à titre individuel aussi, par des moyens appropriés, que
précisera le règlement.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, je partage tout à
fait l'avis du ministre que, lorsqu'il s'agit des orientations
générales, de la pédagogie, de l'utilisation des locaux,
des activités à caractère éducatif, effectivement
le rôle et le statut du comité d'école ou du conseil
d'orientation, on reconnnaît qu'ils doivent être consultés;
d'ailleurs il n'est pas prévu qu'on aille consulter tous les parents,
ils représentent à ce moment-là les parents. Cependant,
lorsqu'il s'agit du caractère confessionnel, ils ne peuvent pas
prétendre représenter les parents. Il y aurait gros à
parier qu'aucun parent ne dirait: Je vous ai mis là pour m'assurer que
le caractère confessionnel va être protégé. Il y en
aura peut-être cinq ou six, mais ils ne font pas ce rapport-là.
Ils ne sont pas élus et ce n'est pas logique qu'ils le soient pour
décider, avoir un poids exceptionnel quant au caractère
confessionnel de l'école. Il me semble, M. le Président, qu'il y
une question d'éthique et d'équité par rapport à la
représentation. Est-il vrai que le parent qui siège au
comité d'école aura plus de pouvoirs que celui qui envoie son
enfant? Je trouve que c'est injuste et socialement inacceptable parce qu'on
joue avec les droits et les libertés des individus. Ils ne s'agit plus
d'un projet éducatif. I! ne s'agit pas de savoir si on va mettre un peu
plus l'accent sur l'enseignement du français ou de l'anglais. Il s'agit
des valeurs fondamentales des individus. Je ne pense pas qu'on puisse laisser
ça à un comité de bénévoles. Ils n'ont pas
été élus pour cela.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: Je donne l'assurance, M. le Président, que les
parents seront consultés à titre individuel en vertu du
règlement que nous avons déjà rédigé de
manière fort avancée. Mais cela n'exclut pas l'utilité
d'une consultation du comité d'école. Si les membres ne peuvent
s'entendre entre eux, ils diront: On ne s'entend pas. S'ils s'entendent, ils
feront part de leur opinion. Ce sera un des éléments du dossier.
Et je me mets à la place du comité qui sera appelé
à se prononcer en fin de compte, c'est-à-dire le comité
confessionnel du Conseil supérieur de l'éducation. Il aura toutes
ces pièces en main et il jugera.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, je maintiens que le
problème, c'est que ce soit figé dans une loi qui va, du moment
où vous consultez, il faut... Figé dans une loi, vous ne vous en
sortez pas. Vous êtes obligés de consulter cet
organisme-là. En vertu de quel principe d'équité et
d'égalité des individus devant ce genre de question peut-on leur
reconnaître le privilège d'être, eux, consultés?
Pourquoi ne consulterait-on pas le CLSC, l'association des parents, n'importe
quoi? Sur une question aussi fondamentale, que l'on inscrive cela dans la loi,
ça nous pose des problèmes d'égalité des individus
devant ce genre de décision.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
Mme Blackburn: Si c'était inscrit dans son
règlement, on pourrait toujours négocier tantôt, mais
inscrit dans la loi, nous avons un problème sérieux.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre,
est-ce qu'il y a une réaction?
M. Ryan: Une réaction de sens pratique. Il me semble que
si le comité doit être consulté sur les sujets suivants,
supposons qu'il soit consulté et qu'il en vienne à la conclusion
qu'il n'a pas d'opinion à donner là-dessus, il va le dire. Il
dira: Nous n'avons pas d'opinion à donner là-dessus, nous ne
pouvons nous entendre, nous estimons que nous n'avons pas d'avis à
donner là-dessus. Faisons l'hypothèse contraire: toute cette
question se discute dans l'école, et lui veille à être
saisi des intentions de la commission scolaire là-dessus, on lui dit:
Bien tu n'as pas d'affaires à être consulté, la loi ne
prévoit rien pour toi.
Mme Blackburn: M. le Président...
M. Ryan: II me semble que c'est bien pire comme
éventualité...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Un
moment, s'il vous plaît, Mme la députée.
Mme Blackburn: M. le Président, il y a une disposition, un
article ou un paragraphe qui prévoit que le comité peut se
prononcer sur toute autre question qui concerne l'école, y compris sur
celle-là, je présume. Alors, je proposerais l'amendement suivant,
M. le Président: de biffer le deuxième... C'est bien le
deuxième paragraphe?
M. Gendron: Oui.
Mme Blackburn: Le deuxième paragraphe. Étant
donné que le comité, s'il estime nécessaire...
M. Ryan: D'accord. On va voter. On a discuté et on va
voter.
Mme Blackburn: Je voudrais juste vous rappeler qu'il est
déjà prévu qu'il peut, il a ces attributions, ce pouvoir
de se prononcer et de donner son avis au directeur et au conseil d'orientation.
Toute question qu'il est tenu de soumettre sur tout sujet qui concerne les
parents et sur lequel le comité de parents demande à être
consulté, donner son avis à la commission scolaire sur toute
question qu'elle est tenue de lui soumettre... Vous avez là-dedans des
dispositions qui leur permettent quand même de se prononcer
là-dessus s'ils le souhaitent.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre de
l'Éducation.
Mme Blackburn: J'ai déposé un amendement. M.
Ryan: Juste une...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Un moment.
M. Ryan:... remarque avant de terminer. Il faut prévoir la
possibilité que la commission scolaire envisage de faire une
démarche auprès du comité confessionnel sans en avoir
parlé au comité d'école. À ce moment-là, ils
voudront être consultés là-dessus. Ils ne pourront pas se
prononcer, ils ne le sauront même pas dans certains cas. Tandis que s'il
y a l'obligation de les consulter, la commission scolaire va être
obligée, en bonne et due forme, de les approcher et de leur demander
leur avis. S'ils ne sont pas capables d'émettre un avis
là-dessus, franchement, c'est bien mal connaître les parents qui
font partie des comités d'école, c'est bien sous-estimer leur
jugement.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre,
mesdames et messieurs de la commission, nous allons suspendre sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 15 h 29)
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît! J'invite les membres de la commission à prendre place. La
commission permanente de l'éducation poursuit ses travaux. Au moment de
la suspension de nos travaux, nous en étions à l'étude
d'un projet de sous-amendement proposé par le ministre de
l'Éducation à l'article 89, et une demande d'amendement de la
part de la députée de Chicoutimi qui demandait de retirer le
deuxième alinéa du sous-amendement du ministre, qui se lit: La
demande de reconnaissance confessionnelle de l'école ou le retrait de
cette reconnaissance. Qui avait la parole à ce moment-là? Mme la
députée.
Une voix: Mme la députée de Chicoutimi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée, nous vous écoutons.
Mme Blackburn: Si vous le permettez, j'ai fait une proposition
d'amendement. J'aimerais y revenir brièvement pour essayer, il va de
soi, je pense, de convaincre le ministre du bien-fondé de l'analyse, de
l'évaluation que je fais de la présence de cet article à
ce point, et du pouvoir que cela donne à un comité qui est
consultatif et qui se verrait ainsi octroyer des pouvoirs plus grands que ceux
des parents de la même école. Le paragraphe dont il est question
touche la confessionnalité de l'école et il me semble
difficilement acceptable. Il est difficilement acceptable qu'un groupe de
parents, dans une école, ait des pouvoirs plus grands que ceux de
l'ensemble des parents et ceux des parents individuellement. Je maintiens que
c'est un peu comme si on décidait, en matière de
démocratie, que, par exemple, la souveraineté s'acquiert parce
qu'on a consulté un groupe qui aurait un privilège un peu plus
grand que le reste de la collectivité pour dire: Oui, c'est bon ou ce
n'est pas bon. Lorsqu'on s'en va sur des questions aussi fondamentales, qui
touchent les droits des individus, on ne peut pas donner, conférer
à un groupe particulier des pouvoirs plus grands qu'en ont les
individus.
Ceux qui ont le droit de décider du statut confessionnel de
l'école, ce sont tous les parents qui décident d'exprimer ce
choix. Si, comme le dit le ministre, la consultation du comité de
parents est sans effet sur la décision touchant le caractère
confessionnel de l'école, la consultation est inutile. Si elle a des
effets, elle est inacceptable. Autant on peut penser qu'à la limite, et
je dis encore "à la limite", le conseil d'orientation peut être
consulté parce que composé de différentes parties, quoique
je ne sois pas certaine de cela, mais en ce qui concerne le comité
d'école, si la consultation est pour la forme et qu'elle est sans effet,
elle est inutile, et si elle a des effets, elle n'est pas souhaitable. Elle est
inacceptable. À quel titre devrions-nous conférer
à un groupe de parents qui n'ont pas été
élus spécifiquement pour cela plus de pouvoirs que les autres
parents en ont? Ce n'est pas souhaitable et ce serait profondément
injuste. Ce serait comme conférer un pouvoir plus grand à un
groupe de citoyens au Québec lorsqu'il s'agirait d'élire un
gouvernement, de prendre des orientations données ou d'adopter un projet
de loi, par exemple. À cet égard, cela nous apparaît non
seulement discutable, mais ce n'est pas souhaitable et ce serait totalement
inacceptable. Là-dessus, parce que généralement le
ministre est sensible a ce genre d'argument, je ne vois pas ce que cela vient
faire dans le décor lorsqu'il s'agit, je le rappelle, d'une question
aussi fondamentale qui touche les droits les plus intimes des individus.
J'arrêterai là pour entendre le ministre. Peut-être
acceptera-t-il la modification que je lui propose? Étant donné
que, de toute façon, cela apparaît déjà au conseil
d'orientation, je ne vois pas, chose que je trouve déjà
ques-tionnable, je ne verrais vraiment...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Après votre
intervention, j'ai une demande d'intervention de la part du
député de Rimouski. Aimez-vous mieux attendre l'intervention du
député de Rimouski? M. le député de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): M. le Président, je voudrais
simplement ajouter qu'ici on est à une appréciation du pouvoir
que le comité d'école aura, non pas le pouvoir mais le
privilège que le comité d'école aura d'être
consulté sur la confessionnalité d'une école, au
même titre que le conseil d'orientation, je présume. Le ministre a
dit ce matin que, dans le règlement du comité catholique, une
consultation plus large des parents serait faite. À ce moment-là,
je ne vois pas pourquoi le comité d'école ne serait pas
consulté à ce titre pour se prononcer sur la
confessionnalité d'une école.
Mme Blackburn: M. le Président, l'alternance?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, il n'y a pas
d'alternance là. Vous aviez posé une question au ministre et je
lui ai demandé s'il voulait laisser l'intervention. C'est au ministre de
répondre à chacune des interventions s'il désire y
répondre. Naturellement, s'il ne désire pas y répondre, je
vous reconnais immédiatement. M. le ministre.
M. Ryan: J'ai écouté ce qu'a dit le
député de Rimouski et j'en suis satisfait.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi vous avait interrogé, dans un
premier temps.
M. Ryan: Je comprends le point qui est soulevé. Je pense
qu'à ce stade-ci... Dans nos règlements des comités
confessionnels, il est écrit en toutes lettres que la commission
scolaire qui demande la reconnaissance doit consulter le comité
d'école conformément à l'article 51. 1 de la Loi sur
l'instruction publique. Cela existe déjà. Elle dort
également consulter les parents des élèves et transmettre
au comité catholique l'ensemble des résultats de la consultation.
Je m'excuse, M. le Président, je termine. On peut bien remettre en
question les origines de l'univers à chaque sujet qu'on discute, je n'y
ai pas d'objection. Encore une fois, on semble trouver ici que ce sont des
idées neuves. Au contraire, ce sont des choses qu'on a eu l'occasion de
discuter, encore l'an dernier, longuement quand on a fait les règlements
des comités confessionnels et c'est écrit en toutes lettres
à l'article 51. 1 de l'actuelle Loi sur l'instruction publique. Cela n'a
fait mourir personne et n'a soulevé aucun des problèmes dont
parle Mme la députée de Chicoutimi. Il est arrivé au moins
une centaine de cas, ces dernières années, de demandes de
reconnaissance qui ont été faites sous I empire de la loi
actuelle. À ma connaissance, personne n'en a souffert de
préjudice.
Mme Blackburn: C'est évident. D'abord, si la loi à
laquelle on se réfère là-dessus est une loi qu'on est en
train de modifier, c'est probablement parce qu'elle est un peu
désuète. On est d'accord avec cela. Elle était tellement
désuète qu'une première version nous a amené des
amendements sur quelque six cents amendements, en plus. Alors, on peut penser
qu'il y avait des affaires à corriger. Le ministre nous dit que cela n'a
pas posé de grands problèmes. Le ministre se rappelera cependant
l'information qui avait été distribuée à des
parents à la commission scolaire Les Découvreurs. C'était
de l'information récente mais complètement biaisée. Elle
disait que l'école neutre, ça n'avait pour ainsi dire rien, que
cela n'avait pas de projet, que l'école catholique s'est
imprégnée des valeurs catholiques, ainsi de suite. Alors,
l'impression laissée était qu'elle ne définissait pas
l'école neutre alors qu'elle définissait l'école avec un
projet catholique. Si ce n'est pas biaiser l'information, il y a quelque chose
qui ne va pas. On la définissait par la négative. On ne disait
pas ce que le projet pouvait contenir ni ce qu'il respectait. Alors, si c'est
ce genre de démarches, je trouve cela particulièrement
préoccupant.
On est en train de modifier la loi et le ministre le sait, cette
école-là est bardée. Il y a des personnes à la
commission scolaire qui s'en occupent. Les enseignants doivent avoir une
formation en enseignement catholique avec des crédits. Écoutez,
c'est complètement blindé. Alors, je me dis: Où est la
crainte du ministre d'enlever cela? Ce qui nous amènerait un peu plus
d'équité et ce n'est pas majeur. Étant donné que le
conseil d'orientation, M. le Président, a déjà cette
responsabilité, faut-il en plus doubler cette responsabilité en
la donnant à un comité
d'école? Je voudrais entendre le ministre parce qu'il a
probablement une idée du règlement qu'il veut déposer.
Dans l'hypothèse où les parents se partagent faiblement en faveur
d'une école neutre, quel serait le poids du comité d'école
qui déciderait que l'école doit être catholique? C'est dans
ces cas très pratiques qu'on va décider ce que la consultation du
comité vient faire là-dedans. Est-ce que le ministre peut nous
répondre?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Non, je n'ai pas beaucoup de communication additionnelle
à faire là-dessus. J'ai dit tout ce que j'avais à dire. Le
projet de règlement, nous le déposerons dès que nous
aurons disposé du projet de loi actuel. Nous ne pouvons pas tout faire
en même temps. Déjà l'Opposition trouvait que
c'était considérable le projet de loi avec les amendements. Quant
au reste, si l'Opposition veut voir le règlement, qu'elle se
dépêche de passer à travers le projet de loi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres intervention sur... Excusez.
M. Ryan: Une chose est sûre: tous les
éléments de la consultation seront pris en compte. D'abord, la
consultation des parents, au bout de la ligne, qui sera faite directement,
également la consultation des organismes de l'école. Il y a deux
organismes de l'école: le comité d'école et le conseil
d'orientation. C'est normal qu'ils soient appelés à dire leur
mot.
Mme Blackburn: Est-ce à dire, M. le Président, et
c'est ce dont il est question aujourd'hui, que si les parents disaient oui
à une école neutre et que le comité d'école et le
conseil d'orientation disaient oui à une école catholique, ils
l'emporteraient? C'est la question et...
M. Ryan: Non...
Mme Blackburn: Alors, qu'est-ce qu'ils viennent faire dans le
jeu?
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan:... on le verra plus loin: II appartient à la
commission scolaire...
Des voix: C'est ça.
M. Ryan:... de statuer sur la demande qu'elle fera à un
comité confessionnel. C'est la commission scolaire qui prendra cette
respon- sabilité, mais elle aura l'obligation de procéder de
manière consultative suivant des voies qui seront même
définies par règlement pour s'assurer que ce ne sera pas une
consultation bidon.
Mme Blackburn:... de la commission...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
député de Chicoutimi.
Mme Blackburn:... M. le Président.
M. Ryan: Elle ne sera pas liée par les consultations
qu'elle aura faites. Ce sont des éléments dont jugera d'abord la
commission scolaire et, ensuite, le comité confessionnel
concerné.
Mme Blackburn: Cela veut donc dire, M. le Président, si je
comprends bien, que le statut confessionnel d'une école pourrait
être à la CECM - parlons d'un secteur qu'on connaît mieux,
dont on connaît les grandes tendances une école pourrait
décider, après la consultation comité d'école,
comité de parents, conseil d'orientation... non pas comité de
parents, mais conseil d'orientation, comité d'école et parents
consultés décideraient en faveur d'une école neutre et la
CECM pourrait décider, pour des raisons qui lui appartiennent, que
l'école est catholique. Parce que là, vous me dites que c'est la
commission scolaire qui va décider. Elle va décider...
M. Ryan: M. le Président...
Mme Blackburn: Non, c'est vrai. Elle est protégée,
à part ça, la CECM. C'est encore pire que ce qu'on pense.
M. Ryan: Mais oui. Cela ne se pose pas dans le cas de la CECM,
pour l'instant...
Mme Blackburn: Non, ça ne se pose pas. Si ça se
posait...
M. Ryan:... mais prenons une autre commission scolaire...
Mme Blackburn: Prenons ma commission scolaire.
M. Ryan: Pardon?
Mme Blackburn: Prenons une commission scolaire de Chicoutimi.
M. Ryan: Bien oui.
Mme Blackburn: Cela veut donc dire que...
M. Ryan: À ce moment-là, le Comité
catholique va être informé de tout le matériel auquel a
donné lieu la consultation. S'ils s'aper-
çoivent, par exemple, que les parents veulent la
révocation du statut confessionnel de l'école et que la
commission scolaire ne le veut point, le Comité catholique peut
très bien décider, lui, que le statut confessionnel à
cette école ne marche pas. C'est lui qui le donne.
Mme Blackburn: Cela veut donc dire... Donc...
M. Ryan: II pourra révoquer le statut quand il le jugera
justifié.
Mme Blackburn:... le...
M. Ryan: Ce sont toutes des choses qu'on a vues dans le
règlement.
Mme Blackburn: Donc, le rôle des parents là-dedans
n'est que consultatif. Les parents ne pourront pas réclamer, même
s'ils sont majoritaires, un statut d'école neutre. C'est encore pire que
ce que je pensais.
Moi, je croyais que déjà c'était bien
ordinaire...
M. Ryan: En tout cas, pour ma part, j'ai assez discuté. Je
ne veux pas...
Mme Blackburn: Mais cela veut dire que même un groupe de
parents qui déciderait majoritairement d'avoir une école neutre,
parce que le Comité catholique pourrait considérer que ça
ne s'applique pas, en l'occurrence, ils se retrouveraient avec une école
catholique.
M. Ryan: M. le Président, jamais, jamais nous n'avons
essayé de laisser entendre que cette décision sera prise par les
parents. Nous avons dit qu'ils seront étroitement associés au
processus. Ils seront au coeur du processus. Mais nous avons insisté -
c'est un des points qui nous séparaient du Parti québécois
- lors des débats sur la loi 3, que ces décisions devaient
être prises par la commission scolaire, comme mandataire de la population
de son territoire. C'est à la commission scolaire qu'il incombe
d'aménager les services éducatifs sur son territoire. Elle doit
le faire en tenant compte de l'avis de tous les organismes dont on l'entoure
qui sont très nombreux et, en plus, en tenant compte des
résultats de certaines procédures consultatives qui seront
définies dans les règlements à venir. On ne peut pas aller
plus loin que ça. On ne peut pas défendre la
responsabilité de la commission scolaire et, en même temps, la
nier.
Mme Blackburn: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Madame.
Mme Blackburn:... la responsabilité de la commission
scolaire pourrait être de consulter et de prendre ces avis pour dire:
Voilà comment ils s'appliquent, compte tenu qu'elle se soit
exprimée de façon majoritaire. Est-ce que la commission scolaire
a le droit d'aller à l'encontre des voeux et des désirs
exprimés par les parents, alors qu'il ne s'agit pas d'un statut à
vie? C'est cinq ans. Mais j'ai beaucoup de difficulté à embarquer
dans ce genre de logique...
M. Ryan: Oui, mais on va voter...
Mme Blackburn:... qui m'amènerait, par exemple, dans ma
commission scolaire, dans une école chez nous, à avoir un statut
d'école qui irait à l'encontre des désirs de la
majorité. Il y a quelque chose qui ne va pas dans notre système,
alors qu'il s'agit des droits les plus fondamentaux, la liberté de
conscience. J'ai terminé là-dessus. Le ministre...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Autres
interventions sur le deuxième alinéa du projet d'amendement?
M. Gendron: Oui, si vous avez terminé...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le porte-parole
de l'Opposition officielle.
M. Gendron:... je voudrais dire seulement deux ou trois phrases.
Si on suggère le retrait de la disposition concernant l'obligation de
consulter le comité d'école sur la demande de reconnaissance
confessionnelle, c'est justement pour les mêmes raisons que celles du
député de Rimouski. Ce n'est pas compliqué. Il disait:
C'est la même chose que le conseil d'orientation. C'est exact comme
processus. Cela ne l'est pas au niveau des clientèles couvertes. Il l'a
dit d'ailleurs - probablement que cela lui a échappé - il a
employé l'expression "le privilège de consulter" - c'est sa
phrase intégrale - le comité de parents. Nous, on dit: Pourquoi
les parents auraient-ils le privilège d'être consultés sur
le statut confessionnel? Ce n'est pas compliqué. On ne veut pas faire de
longs discours. On veut juste dire: Nous, on pense que la logique de cette
consultation existe au comité d'orientation, compte tenu de la
composition plus large, plus diversifiée, moins exclusive et
privilégiée que les parents. (15 h 45)
En quoi cela regarde-t-il les parents, dans une école
donnée, d'avoir un avis privilégié à être
transmis à la commission concernant le statut confessionnel d'une
école ou non? Notre réponse, ce n'est pas compliqué: Cela
ne les regarde pas à un titre privilégié. Cela les regarde
au même titre que les autres, je suis d'accord avec cela. Sur le
comité d'orientation, il y a des parents, du personnel enseignant et du
personnel professionnel et si tous ces gens veulent transmettre un avis
à la commission concernant la reconnaissance confessionnelle, je trouve
que c'est logique et éclairant pour une commission scolaire d'avoir ce
point de vue-là
mais ce n'est pas très logique de venir privilégier
exclusivement un groupe de parents. Dire: Vous aussi, d'une façon un peu
privilégiée, un petit peu différente des autres parce que
c'est une composition unique, c'est tellement unique qu'on dit: Le directeur va
être là, il pourra envoyer un délégué ou un
directeur adjoint qu'il désire et un représentant élu
à cette fin par les enseignants de l'école, mais n'oubliez pas
qu'ils n'ont pas le droit de vote et qu'ils regardent passer la parade.
Donc, c'est un comité d'école composé exclusivement
de parents, c'est cela la réalité, et on dit: Est-ce qu'il n'y
aurait pas moyen de donner une espèce de droit privilégié
aux parents de nous donner un avis? Vous ne pensez pas que cela peut jouer, que
cela peut modifier des comportements? Ce n'est plus de même nature et
c'est là que je ne marche pas et je pense que le plus bel exemple est de
deux ordres, ou bien c'est un avis comme les autres et cela n'a pas d'affaire
là, ou bien on essaie de nous faire accroire que c'est un avis comme les
autres et c'est celui-là qu'on mentionne. Ou encore, un peu comme cela a
été dit, c'est comme donner un droit plus important à un
groupe qu'aux autres mais le camoufler sous la même étiquette de
comité consultatif. C'est comme s'il y avait une élection et
qu'on disait à un groupe: Vous autres, c'est deux droits de vote. Vous
votez une fois mais votre vote vaut deux votes comparé à un vote.
C'est exactement comme cela.
Pour ce qui est des principes, on trouve cela douteux. Le ministre nous
dit: Cela existait. Je comprends. Mais il a dit dans son discours de
deuxième lecture en principe en Chambre et répété:
Loi mal adaptée, désuète, un peu anachronique, a
nécessité d'être révisée, d'être revue
par rapport à ce que nous sommes en 1988. Justement, on dit: Profitez-en
et dites: Ce n'est pas vrai que là-dessus, vu l'importance... Ce ne sont
pas des choses mineures, ce sont des choses majeures où on fait
référence à des valeurs très importantes mais
personnelles. On dit: La commission scolaire, c'est elle. M. le ministre disait
tantôt: Écoutez, ce qui nous distingue du Parti
québécois c'est que, nous autres, c'est très clair qu'on
veut que cela soit la commission qui décide. En ce qui me concerne, en
tout cas pour l'instant c'est moi qui suis critique en matière
d'éducation, je dis la même chose que lui. Il n'y avait pas de
distinction là-dessus. Je veux que le décideur soit
l'autorité mandatée par la loi dans nos règles pour
prendre la décision. La preuve qu'on disait la même chose, c'est
que ce n'est pas écrit que le comité de parents va
décider. C'est qu'il doit être consulté là-dessus.
Donc, on n'essaiera pas de jouer sur les mots, on dit exactement la même
chose.
La différence, j'ai de la difficulté moi aussi à
comprendre la logique rationnelle pour dire: Le comité d'école
composé exclusivement de parents - les autres sont là pour
regarder ce qu'ils font et donner leur avis mais ils n'ont pas le droit de vote
- aurait le droit d'être privilégié dans une
décision eu égard à des questions majeures qui concernent
d'autres types de personnel. C'est tellement vrai qu'il le met également
au comité d'orientation et je trouve que c'est à la bonne place.
Je trouve que c'est correct de dire: La commission scolaire devra consulter le
comité d'orientation parce qu'il y a là des professeurs, du
personnel, des parents et des élèves et cela ne les concerne pas
un peu les élèves, dans l'école, de statuer sur la
reconnaissance confessionnelle de l'école ou le retrait de cette
reconnaissance? Cela ne les regarde pas du tout, je suppose? C'est là
que j'ai de la difficulté à comprendre ce que vient faire
l'espèce d'avis privilégié. S'il n'était pas
traité comme tel, on ne l'aurait pas décrit comme tel. Je ne veux
pas insister, j'ai terminé.
Ce sont les remarques que, je voulais faire. C'est pour cela que nous
avons décidé de présenter l'amendement mais je ne referai
pas le débat qui a été fait pendant des années. Je
voulais juste indiquer, à cette place bien précise, que j'aurais
préféré que cela reste au comité d'orientation et
que cet avis soit transmis à la commission et non pas qu'à la
commission on multiplie les avis à tous égards.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il d'autres
interventions sur la motion de Mme la députée de Chicoutimi? M.
le ministre de l'Éducation.
M. Ryan: Je demande le vote en notant que le Parti
québécois s'oppose vivement à ce que le comité
d'école ait le droit d'être consulté sur le statut
confessionnel de l'école et je m'en étonne.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Qu'est-ce qu'il
advient dans l'hypothèse où on joue l'avis des deux
comités, l'un contre l'autre, c'est-à-dire des avis qui seraient
divergents quant au statut? Comment est-ce qu'on va jouer dans les cas
où les avis vont être divergents, selon le comité
d'orientation, le comité d'école? Est-ce qu'on va les jouer l'un
contre l'autre? Si c'est le Comité catholique, quelle importance va-t-il
donner à un avis ou à l'autre?
M. Ryan: Je vois à deux niveaux, M. le Président.
La commission scolaire prendra d'abord sa responsabilité. C'est ce qu'on
ne cesse de répéter depuis le début de la discussion. Elle
est capable de prendre sa responsabilité. Ce n'est pas la fin du monde
qu'il y ait deux avis divergents. Cela peut être excellent pour la
santé de l'école, la santé démocratique du
débat scolaire. Il n'y a pas de problème là. Ensuite, iI y
a le Comité catholique ou le Comité protestant qui prendra sa
décision sur la foi de la requête qui
lui aura été soumise, sans qu'il soit lié par la
demande dont il aura été saisi par la commission scolaire. Il me
semble que d'avoir plus de données que moins, c'est un avantage, ce
n'est pas un inconvénient.
Mme Blackburn: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
M. Tremblay (Rimouski): Je ne comprends pas l'Opposition. Elle
nous reproche toujours de ne pas avoir assez de consultations. Au moment
où on veut avoir le plus de consultations, elle est contre. On consulte
le comité d'école, on consulte le comité d'orientation. En
plus il va y avoir une consultation très large. Finalement la
décision rendue va être meilleure, on aura une meilleure
consultation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Tout le monde a
compris que c'était une intervention de la part du député
de Rimouski et non pas de Chicoutimi. Mme le députée de
Chicoutimi.
M. Tremblay (Rimouski): Ce n'est pas pardonnable, M. le
Président.
Mme Blackburn: Chez nous, il ne confondrait pas. M. le
Président, le ministre invoque le fait que ce serait pour une meilleure
santé démocratique de consulter deux comités. Est-ce qu'il
n'aurait pas été pour une meilleure santé
démocratique si on avait reconnu le caractère neutre de
l'école, commun et public? Là-dessus, on pourrait recommencer le
débat.
M. Tremblay (Rimouski): M. le Président, je demande la
pertinence du débat.
M. Ryan: Je note que la députée de Chicoutimi, au
fond, essaie de promouvoir son idée très particulière de
ce que serait l'école - ce qui est son droit - mais j'ai annoncé
mon intention de voter contre cet amendement et je demande le vote.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur la motion de Mme la députée de
Chicoutimi à l'effet de biffer le deuxième alinéa du
projet d'amendement déposé par le ministre de l'Éducation
à l'article 89? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais prendre le
vote par appel nominal. Je répète, nous votons sur la motion de
la députée de Chicoutimi, à l'effet de retirer de
l'amendement à l'article 89, le deuxième alinéa. M. le
député de Rimouski
M. Tremblay (Rimouski): Contre
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Charlevoix.
M. Bradet: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Arthabaska.
M. Gardner: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Sherbrooke.
M. Hamel: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
député de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Pourtant, pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Saint-Henri.
M. Hains: Contre.
Le Secrétaire: Contre: 6.
Pour: 2.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 89, tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
L'artice 89 est adopté. J'appelle l'article 90.
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Sur division,
j'imagine. Il se lit comme lui: "Le comité d'école a le droit de
se réunir dans les locaux de l'école. Il a aussi le droit
d'utiliser les services administratifs et les équipements de
l'école selon les modalités établies par le directeur de
l'école. " Est-ce qu'il y a des discussions sur l'article 90? Il n'y a
pas de discussions?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
Est-ce que l'article 90 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le porte-parole
de l'Opposition officielle.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
L'article 90 est adopté. J'appelle l'article 90. 1, qui se lit comme
suit: "Le comité adopte son budget annuel de fonctionnement, voit
à son administration et en rend compte à la comité
scolaire. "Le budget maintient l'équilibre entre, d'une part, les
dépenses et d'autre part, les ressources financières
allouées au comité par la commission scolaire et les autres
revenus propres au comité. " Est-ce que l'article 90. 1 est
adopté?
M. Gendron: J'ai juste une question.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Est-ce que cela veut dire qu'il n'y avait aucune
disposition prévue quant à l'adoption du budget ou si
c'était carrément une omission dans l'ancien texte?
M. Ryan: Non, mais c'est parce que le comité étant
facultatif, à ce moment-là il n'avait pas le même statut,
mais après qu'on l'a rendu obligatoire...
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 90. 1
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
M. Ryan:... on aligne ses attributions sur celles des
comités consultatifs réguliers.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce
adopté, M. le député?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 90 est
adopté. J'appelle l'article 91. Cet article est amendé et se lit
comme suit: "Le comité établit ses règles de régie
interne. Ces règles doivent prévoir la tenue d'au moins trois
séances par année scolaire. " Y a-t-il des commentaires sur
l'article 91? J'imagine que, s'il y en a, ce sera sur le nombre.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Des commentaires
sur le nombre?
M. Gendron: Ah! Ce n'est pas compliqué, c'est qu'il y a eu
plusieurs demandes, y compris...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Gendron:... dans la dernière consultation des
comités de parents, ils trouvaient cela très faible parce que
cela dévalorise, même si je sais que c'est minimal de
prévoir la tenue d'au moins trois séances par année
scolaire. Je n'ai pas cela devant moi, mais à ma connaissance, il
réclamait au moins cinq. J'aimerais que le ministre nous indique
pourquoi il prétend que c'est préférable de rester
là.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: On aime toujours mieux, M. le Président, une loi
qui est observée qu'une loi qui ne l'est pas. La meilleure façon
d'obtenir l'observance de la loi dans des conditions raisonnables, c'est de ne
pas hausser la mise trop fort, comme vient de le faire le Parti
québécois en fin de semaine à propos de certains
sujets.
Une voix: Oui.
M. Ryan: C'est conduire directement à la non-observance de
la loi. Les gens sont assez intelligents, quand la loi est trop raide, pour
passer à côté. C'est aussi bête que cela. Saint
Thomas d'Aquin enseignait, dans son temps, qu'il faut toujours éviter de
tourner la loi en dérision en lui donnant un caractère trop
sévère pour ce que les habitudes de la population sont capables
de porter. Alors, ici, c'est tout simplement ce souci de sagesse pratique qui
préside à l'article 3, mais je conviendrai avec le
député d'Abitibi-Ouest que l'article 3 est un strict minimum. Si
on aimait mieux, comme comité ici, inscrire cinq, je n'aurais aucune
objection, en tenant compte des représentations qui ont
été faites par la Fédération des comités de
parents.
M. Gendron: Cela va bien. Les suggestions étaient...
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît, M. le
député!
M. Ryan: II faut prendre la suggestion; tout le reste servait de
préparation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: II faut prendre la suggestion...
Le Président (M. Parent, Sauvé):... vous avez la
parole.
M. Ryan:... tout le reste servait de prépara-
tion.
M. Gendron: Oui, j'ai la parole et je...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre a
la parole.
M. Gendron: Ah! Excusez-moi.
M. Ryan: Oui. Alors, moi, je suis bien prêt à faire
un amendement; qu'on mette le chiffre 5 au lieu du chiffre 3. Actuellement,
dans la loi, il n'y a pas de nombre minimum de réunions prévues,
il faut aller au règlement des comités d'école qui
prévoit qu'il doit y avoir un minimum de dix, mais dix, c'est trop fort
pour plusieurs endroits... C'est écrit au moins une fois par mois sauf
en juillet et août. Mais cela n'est pas pratique et des comités
doivent se réveiller, quand c'est écrit comme cela, ils sont
hors-la-loi pour des raisons, finalement, qui n'ont aucune commune mesure avec
le but et l'esprit de la loi. C'est pour cela que peut-être de mettre 5,
cela aurait du bon sens. Cela donne la chance, au moins 5.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Monsieur...
M. Ryan: J'en fais une proposition d'amendement, à moins
qu'on s'entende là-dessus par voie consensuelle, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
porte-parole...
M. Ryan: Merci.
Le Président (M. Parent, Sauvé):... de l'Opposition
officielle, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, oui, écoutez, si j'ai fait la suggestion,
c'est parce que je pense que cela n'avait pas l'effet qui aurait
justifié le discours accusateur du ministre en disant que c'était
donc terrible de mettre un disposition comme cela parce que cela n'avait pas de
bons sens.. C'est la réponse en tout cas, j'aime mieux ne pas le
commenter. Alors, 5, M. le Président, c'est sûr, si je
prétends que je voulais suggérer 5, c'est que c'était un
minimum.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît, madame! M. le
député a la parole.
M. Gendron: Cela confère un caractère de
crédibilité à l'instance. Le comité d'école,
moi, je trouve que c'est important à partir du moment où on lui
donne des balises...
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît!
M. Gendron: Et on lui dit: Bon, écoute, au moins, tu te
réunis cinq fois par année dans une loi. Cela montre un peu la
confiance que le législateur accorde et l'importance que le
législateur veut accorder à ce comité d'école. Il
est sûr que, moi, j'aime mieux cinq que trois.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si l'amendement se
lisait comme suit: "La tenue d'au moins 5 séances par année
scolaire", est-ce que l'article 91 serait adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté?
M. Gendron: Adopté, sauf que...
Le Président (M. Parent, Sauvé): À 5?
M. Gendron:... là, je voudrais seulement savoir...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pas
adopté.
M. Gendron: Non, juste une seconde. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Gendron: Juste une seconde. Je veux seulement savoir si le
ministre pense qu'il y aurait une logique d'envisager une concordance avec le
comité d'orientation ou si, dans votre esprit, c'est différent.
Moi, c'est un peu cela aussi, je voulais avoir l'avis du ministre. C'est pour
cela que j'ai suggéré 5, même si nous-mêmes, on a
levé à trois au comité d'orientation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre.
(16 heures)
M. Ryan: Est-ce que le député d'Abiti-bi-Ouest a
bien compris ce que je peux avoir de pensée là-dessus? Le
comité d'école est le comité de base, le comité
obligatoire, la première instance de regroupement des parents. C'est
celui, en plus, qui est installé à peu près partout, en
raison d'un travail qui a été fait depuis vingt ans dans cette
direction, tandis que le conseil d'orientation commence. C'est normal qu'on
prévoie un nombre minimum plus élevé pour le comité
d'école et qu'on laisse le conseil d'orientation faire ses dents
graduellement, qu'on ne lui impose pas, dès le départ, un carcan
qui pourrait donner lieu à une non-observance, dans un climat de
parfaite bonne foi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article
91 est adopté. Article 92, tel que proposé dans le projet
de loi: "Aucun membre du comité d'école ne peut être
poursuivi en justice pour un acte accompli de bonne foi dans l'exercice de ses
fonctions. " Commentaires? Cela va?
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 92 est
adopté. Article 93. Biffer l'article 93, projet d'amendement du ministre
de l'Éducation. Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Gendron: Oui, il y en aurait, mais là, juste une
indication qui pourra nous donner...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Gendron:... de l'eau au moulin si on en a besoin un peu plus
tard. Je veux mentionner, M. le Président, que je l'ai accepté
jusqu'à maintenant, mais je serais en mesure de plaider fort
convenablement qu'on ne peut pas faire ça, on ne peut pas biffer un
article. Un amendement proposé doit être là pour
retrancher, ajouter, et non pour biffer. Si on voulait le biffer, il faudrait
le laisser là et l'abattre, il faudrait voter contre. Là, on
travaillerait correctement sur le plan de la procédure. Je n'en fais
pas...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je n'ai pas
d'objection, dans la mesure où...
M. Ryan:... l'amendement, c'est supprimer l'article 93, et non
pas le biffer. C'est écrit à la troisième colonne, et je
dépose le texte à l'instant.
M. Gendron: D'accord, M. le Président, ce ne sera pas
long. Ce n'est pas sur l'appellation, parce que biffer, je sais ce que
ça veut dire. C'était sur le fond de la question, on est en
commission et, normalement en commission, on étudie article par article,
on a le droit, normalement, d'amender les articles proposés. Or, un
amendement à un article proposé, il faut que ça se
traduise par une modification de retranchement de mots ou une modification
d'ajout de mots. Ce sur quoi on est mandatés pour agir, on ne peut pas
le faire sauter, si vous me permettez l'expression, il ne peut pas ne plus
exister. En conséquence, j'aurais très bien pu indiquer à
plusieurs reprises que, uniquement sur le plan du règlement, on a
usurpé le mandat de la commission parce qu'à l'étude
article par article - je le répète, c'est ma conclusion, je n'en
fais pas de drame - nous avons le pouvoir de modifier les articles
proposés en les amendant, et amender veut dire qu'on en retranche, on en
ajoute, on ne les fait pas sauter.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je vais rendre ma
décision rapidement là-dessus. Dans le projet de loi, l'article
93 est une proposition du ministre. Le ministre, comme proposeur, peut le
retirer quand il veut. C'est mon opinion. Par contre, il y a une autre
façon, c'est de le mettre aux voix. On peut le mettre aux voix. Allez-y
de la façon que vous voulez.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Ryan:... si je peux vous donner une opinion, si vous me
reconnaissez le droit de retirer ma proposition, j'aime mieux retirer ma
proposition que de vous demander de m'inviter à voter contre ma
proposition, ce qui serait absolument antinomique. Je retire cette proposition
de l'article 93, c'est mon droit le plus strict, comme vous l'avez
mentionné.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je pense que c'est
votre droit.
M. Gendron:... sur le plan parlementaire, c'est juste parce que,
sur le plan parlementaire, la proposition n'appartient plus au ministre,
à partir du moment où le principe a été
adopté par l'Assemblée nationale. L'Assemblée nationale a
adopté le principe d'un projet de loi, y incluant un certain nombre
d'articles, c'est évident. En commission, le ministre a le droit... Je
vous l'ai dit, c'est juste pour indiquer qu'on aurait pu, effectivement, faire
de la procédure à plusieurs endroits là-dessus, mais je
n'ai pas envie de le faire. Je comprends le sens ici, et je suis d'accord que
l'article 93... Écoutez, on a tellement discuté sur le fond: "Le
comité d'école peut ester ou intervenir en justice pour assurer
l'application de la présente section. " Je préfère que ce
ne soit pas là. Donc, si l'amendement est de le supprimer, on est
d'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'article
195 du nouveau règlement, on dit: "l'auteur d'une motion ou, avec sa
permission, un autre député peut en proposer le retrait si elle
n'a pas été mise en discussion. Il le fait sur motion sans
préavis et non débattue. "
Mme Blackburn: Ce n'est pas une motion.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est l'article
95.
Mme Blackburn: Donc, ce n'est pas une motion.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Une motion...
M. Gendron: Non, ce n'est pas une motion. Vous le savez bien, M.
le Président, que ce n'est pas une motion. Ce n'est pas une motion cela
ici.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On va suspendre
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 5)
(Reprise à 16 h 7)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission reprend ses travaux. Alors, je maintiens ma
décision. Le ministre a le droit de retirer un amendement dont il est
l'auteur et je...
Mme Blackburn: II n'y a pas un amendement?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pourriez-vous,
s'il vous plaît, monsieur.
Une voix:...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, c'est
à monsieur que je parle. Voulez-vous ne pas vous en mêler. Vous,
madame, je vous écoute.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président, je vous écoute
lire...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ce n'est pas
à vous que je parle, madame, c'est à la personne qui est à
côté de vous, qui a fait une intervention.
Une voix: Ah!
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 56, vous
l'avez accepté. L'article 56 disait de biffer cet article.
C'était cela. On l'a accepté. Donc, il y a un
précédent qui a été fait. Moi, je m'appuie sur le
précédent qu'on a fait dans le même projet de loi, ici. Je
dis que le ministre a droit de retirer une motion dont il est l'auteur.
Une voix:...
M. Gendron: Je le sais. Je n'en ai jamais parlé. Je l'ai
évoqué pour la première fois. Ce n'est pas le point. Je
n'ai plus rien à dire là-dessus dans le moment.
Mme Blackburn: M. le Président. Simplement, ce qu'on
essayait d'exprimer, c'est que notre façon de procéder, ici en
cette commission,...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
Mme Blackburn:... ne respectait pas les règles de
procédure. Nous aurions pu, si cela avait été il y a
quelques années, au moment où on examinait l'ancêtre de ce
projet de loi, le projet de loi 3, faire beaucoup de millage là-dessus
en disant qu'on ne procédait pas selon les règles...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
Mme Blackburn:... qui veulent que dans un projet de loi, on ne
puisse pas retirer des articles parce que le projet de loi est comme une
proposition, il appartient à l'Assemblée nationale puisqu'on a
ensemble discuté et adopté le principe. On ne peut pas modifier
cela, c'est-à-dire en retirer des morceaux, rendus ici, sans qu'il y ait
un vote. Essentiellement, c'était tout ce que le porte-parole de
l'Opposition voulait dire. Si vous nous dites qu'on l'a déjà
fait, on le sait. Cependant, on dit que ce n'est pas selon les règles,
c'est tout.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 93 est retiré?
M. Gendron: Oui et adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Retiré.
M. Gendron: Maintenant, avant de passer à la section
suivante, j'ai une proposition à faire. Ce qui est adopté, c'est
le retrait de l'article.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Le retrait de
l'article 93. J'appelle l'article 94.
M. Ryan: Une demi-heure pour arriver à une
évidence.
M. Gendron: M. le Président...
M. Ryan: Une évidence pure et simple.
M. Gendron: Non, M. le Président. J'indiquais justement
qu'avant d'aller à l'article 94, qui est dans une autre section...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Gendron:... à moins que je ne me trompe.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est une autre
section qui a pour titre "Visiteurs d'école".
M. Gendron: Avant d'aller à l'article 94, j'ai une
proposition à faire. Dans cette section, nous estimons qu'il est
inconcevable qu'on modifie une loi majeure et qu'on ne maintienne pas dans
chacune des écoles un comité pédagogique composé
d'enseignants et de professionnels affectés à l'école. Je
fais la motion suivante, M. le Président. Ce serait d'ajouter un nouvel
article après l'article 92 qui serait 92. 1 ou autre chose, ce n'est pas
ma responsabilité de faire la numérotation, et qui se lirait
comme suit: "Est
institué dans chaque école un comité
pédagogique composé d'enseignants et de professionnels
affectés à l'école. "Les règles sur la composition,
la formation et les modalités de consultation peuvent être
prévues dans une convention collective. " C'est l'amendement que je
suggère.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'on peut
en faire des photocopies?
Une voix: Voulez-vous qu'on fasse les photocopies tout de
suite?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, pour qu'on
puisse en donner une copie aux membres de la commission. On va suspendre pour
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 11)
(Reprise à 16 h 14)
Le Président (M. Parent, Sauvé): Voici un
amendement proposé par le député d'Abitibi-Ouest, qui se
lirait comme suit. Lisez-nous donc cela.
M. Gendron: Le texte de l'amendement est simple, c'est ajouter un
nouvel article, M. le Président, qui dirait: "Est institué dans
chaque école un comité pédagogique composé
d'enseignants et de professionnels affectés à l'école.
"Les règles sur la composition, la formation et les modalités de
consultation peuvent être prévues dans une convention collective.
" Cela va?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, cela va.
M. Gendron: Sur le fond, je vais être très court. Je
trouve inconcevable que dans une loi qui, normalement, devrait guider
l'ensemble des activités pédagogiques du nouveau régime,
dans une loi qu'on dit rafraîchie, moderne, pour remplacer la vieille Loi
sur l'instruction publique, on ne pense pas qu'il est logique et
légitime de maintenir un comité de facto qui s'occuperait de
pédagogie. Permettez-moi de vous dire, de l'autre côté, que
cela fait drôle.
Ce n'est pas la première chose qui fait drôle et qui n'a
pas l'air de vous déranger, mais contrairement à ce que
j'entendais, je ne fais pas cela pour prendre cinq ou dix minutes de plus et je
n'ai rien à cacher, contrairement à vous autres. Je ne suis pas
en dessous des tapis en commission parlementaire, je suis en commission
parlementaire. Alors, je n'ai rien à cacher et si je fais cela c'est
simple, c'est parce que je pense que dans chacune des écoles il devrait
y avoir un comité qui s'occupe de pédagogie et que c'est
important de l'écrire dans un texte de loi parce qu'il y a un paquet
d'autres bebelles qu'on va écrire dans le projet de loi. Est-ce que
c'est clair cela?
Il va y avoir un paquet d'autres choses qu'on va écrire dans le
projet de loi 107. On va aller jusqu'à des nuances parfois qui vont
avoir beaucoup plus d'importance pour toutes sortes d'usages qui n'ont rien
à voir avec la première mission d'une école. Si une
école au Québec, en 1988, quand on parle de rafraîchir, de
moderniser, n'a même pas la préoccupation d'offrir un lieu
privilégié, quand on parle de concrétiser et de formaliser
dans un projet de loi pour discuter de pédagogie entre les premiers
agents, les plus concernés, c'est-à-dire ceux qui dispensent les
actes pédagogiques, les professeurs et les gens de la direction de
l'école, parce qu'ici on dit: "... composé d'enseignants et de
professionnels affectés à l'école, si on pense que ce
n'est pas requis et pas légitime d'avoir un comité
pédagogique, vous ferez ce que vous avez l'habitude de faire:
Écouter votre ministre, et dire: C'est réglé, on ne veut
rien savoir de ces gens-là, de n'importe quelle suggestion positive qui
se rapporte à quelque chose de fondamental. Bien, continuez parce que ce
n'est pas compliqué vos affaires.
Mme Blackburn: On va envoyer cela au...
M. Gendron: C'est cela. Quand je suggérais qu'il y ait
dans chaque école un comité pédagogique composé
d'enseignants et de professionnels affectés à l'école,
c'était, bien sûr, pour qu'on discute de pédagogie, qu'on
donne des avis sur des manuels, sur des méthodes d'enseignement, sur des
correctifs qui permettraient que les élèves soient plus en mesure
de recevoir des acquis de connaissance. J'ai enseigné pendant un certain
temps et je sais très bien ce que c'est, ce n'est pas tout d'être
un excellent professeur. Si de temps en temps on n'a pas les bonnes
méthodes pédagogiques ou la préoccupation que ces gens
soient disposés à recevoir des connaissances... Je connais bien
plus de professeurs qui s'enseignent plus qu'ils n'enseignent. Ils s'enseignent
à eux parce qu'ils n'ont même pas connaissance du fait qu'ils ne
parlent à personne pour des raisons de manque d'intérêt, de
mauvaise méthode appliquée, de mauvais programmes, etc. Il est
fondamental de t'assurer, quand tu rentres dans une classe, que tu captes
l'attention des élèves, que leur intelligence soit
disposée à recevoir un acquis additionnel de connaissances et
pour ça, cela prend au minimum la préoccupation
pédagogique. Donc, des méthodes appropriées, une
volonté de le faire et on pense que le comité pédagogique
a été réclamé par l'alliance des professeurs et la
CEQ. Peut-être que de l'autre côté ces gens-là ne
connaissent pas cela, ils aiment mieux défendre les parents plutôt
que les gens qui sont directement concernés par les actes
pédagogiques. Je veux bien défendre les parents à leur
place, mais je pense qu'à la place
des enseignants et des professionnels de l'école, si un
comité pédagogique n'est pas leur place, je me demande quelle est
leur place.
C'est ce qu'on disait avant, dans la loi 3, le comité
pédagogique était prévu, et c'était pour s'assurer
que ce comité donne son avis au conseil d'école sur la
détermination des orientations de l'école, pour promouvoir la
participation des enseignants et des professionnels à la
détermination, à la réalisation et à
l'évaluation du projet éducatif de l'école. Que le
comité d'école détermine le projet éducatif, j'en
suis. Que le comité d'école travaille là-dessus, j'en
suis. Mais l'évaluation à un moment donné,
l'appréciation, l'évolution et la détermination des
objectifs pédagogiques, eu égard au projet éducatif, c'est
sûrement une responsabilité à caractère plus
pédagogique qu'autre. Pour ce qui est de donner son avis au conseil
d'école ou au directeur de l'école sur tout sujet qui concerne
les enseignants et les professionnels, pensez-vous que cela pourrait arriver
que le comité d'école dise: On aimerait avoir l'avis des
professeurs et du personnel enseignant sur telle responsabilité
spécifique, on pense que les professeurs pourraient nous éclairer
davantage comme pédagogues chevronnés, comme pédagogues
qui ont de l'expertise dans l'école? Alors, j'arrête là
parce que c'est assez. On est pour ou on est contre. On prétend que
c'est légitime d'avoir une instance plus habilitée à
discuter des questions pédagogiques. Mon point de vue c'est
celui-là et c'est celui que j'ai voulu défendre comme critique de
l'Opposition. Je prétends que ce n'est pas de la surenchère et
que ce n'est pas un comité de trop. Si les gens concernés avaient
dit: On n'en veut pas. Cela ne veut pas dire que j'aurais dit: Vous avez
raison. Probablement que j'aurais eu le même argument ou les mêmes
arguments à faire valoir, mais là au moins on aurait pu discuter
davantage et dire: Écoutez, c'est une prétention ou c'est une
perception unique des gens de l'Opposition. Alors, ce n'est pas ce que je
véhicule, ce n'est pas ce que je dis. Je dis: l'alliance des professeurs
catholiques de Montréal en a parlé et a souhaité qu'il y
ait un comité pédagogique dans les écoles; la CEQ
également en a parlé, probablement qu'elle n'est pas revenue
à la charge longuement lors de sa seconde parution parce qu'elle sait de
quelle écoute elle peut disposer auprès du ministre et rapidement
elle a dit: On va laisser tomber, car à part sa seule
vérité... M. le Président, je n'ai pas d'autres
commentaires à faire sur cela. J'ai fait valoir qu'un comité
pédagogique serait intéressant et c'est pour cela qu'on l'a
proposé. Dans une loi qu'on est censé rafraîchir, que l'on
veut un peu plus adaptée à la réalité moderne de
1988, nous pensions qu'un comité pédagogique était une
réalité moderne et c'est dans ce sens, qu'on a fait la
suggestion.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président. Je vais être
brève également parce que j'imagine que le ministre va être
sensible à quelques arguments. D'abord, on a affaire à des
professionnels. Les professionnels dans une école ce sont les
enseignants. Je pense bien que c'est un lieu commun de dire cela et les
principaux concernés ne se retrouvent pas dans un organisme ou un lieu
donné pour réfléchir ensemble et donner des avis sur
certaines questions qui relèvent de leur compétence. Ce serait un
précédent que cela n'apparaisse pas dans la loi parce que si vous
regardez les lois des collèges et des universités, vous avez dans
chacun de ces lieux, soit une commission pédagogique, soit une
commission des études, ce qui est tout à fait légitime. Ce
n'est pas parce qu'on le retrouve ailleurs dans un autre article... Je sais
qu'on va retrouver mais l'obligation de constituer un comité
pédagogique pour réfléchir, échanger des
expériences et aussi d'avoir un certain pouvoir sur la pédagogie
précisément, est différent de l'obligation de consulter.
Connaissant mieux l'enseignement collégial, au moment où on
examinait le projet de loi 3, je l'avais trouvé assez innovateur sur
cela parce qu'il prévoyait vraiment responsabiliser les enseignants. Il
peut arriver qu'il y ait des enseignants qui n'aient pas le goût de se
réunir en comité et en comité pédagogique parce que
cela prend un peu de leur temps, et qu'ils n'ont pas le temps de faire leurs
corrections, etc. Mais moi je pense que si on veut leur donner vraiment ce
sentiment et cette conviction d'être considérés comme des
professionnels de l'enseignement, il faudrait leur reconnaître un lieu
qui leur appartienne. Selon les arguments du ministre, peut-être que je
pourrais poursuivre, mais il me semble que cela tombe un peu sous le sens et
cela ne vient pas empiéter sur les droits des autres. Cela donne un
statut professionnel à ces personnes comme on le retrouve dans les CLSC,
dans les hôpitaux et dans tout lieu qui embauche un personnel
professionnel. On retrouve un lieu où les professionnels ont une
responsabilité quant aux actes à caractère professionnel
à être posés dans l'établissement. C'est plus sous
cet angle que je voulais le traiter.
Des voix:...
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît! Mme la députée, vous avez terminé?
Mme Blackburn:... peut-être, mais je trouvais que
c'était majeur.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Est-ce qu'elle a terminé?
Mme Blackburn: Oui, cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Ryan: M. le Président, je pense qu'il n'est pas
conforme à l'esprit et à l'économie du projet de loi
d'envisager l'insertion d'un article comme celui que voudrait proposer le
père de l'amendement. D'abord, il est question beaucoup des enseignants
dans le projet de loi contrairement à ce que j'ai entendu tantôt.
Dès l'article 47, quand il est question de l'autorité du
directeur d'école en matière de choix des manuels scolaires et du
matériel didactique, il est clairement prescrit que le directeur
d'école procède après consultation des enseignants. Nous
assurons la présence de représentants des enseignants au conseil
d'orientation de l'école. Ils les désigneront eux-mêmes
suivant leurs procédures. Nous assurons leur présence
également au comité d'école. J'imagine que si nous
assurons leur présence au sein de ces organismes, c'est pour qu'ils
puissent parler de pédagogie et assurer que la dimension
pédagogique sera toujours respectée.
Plus loin, à l'article 226, on assure que la commission scolaire
ne devra prendre ses grandes décisions en matière
pédagogique qu'après consultation des enseignants. Il en va de
même en ce qui touche l'éducation des adultes à l'article
226. 10.
Maintenant if y a une autre chose dont le député
d'Abitibi-Ouest est aussi informé que je puis l'être. Dans la
convention collective des enseignants - l'entente présentement en
vigueur qui a été scrupuleusement respectée par le
gouvernement jusqu'à ce jour et qui le sera jusqu'à la fin; elle
expire le 31 décembre, c'est bien parti - il y a un article qui dit ceci
au chapitre 4-0. 00: "Mode, objets et mécanismes de participation des
enseignants autres que les objets (leurs modes) négociés et
agréés à l'échelle nationale". L'article se lit
comme suit: "Cette matière est l'objet de stipulations
négociées et agréées à l'échelle
locale ou régionale conformément à la Loi sur le
régime de négociation des conventions collectives dans les
secteurs public et parapublic. " (L. R. Q., ch. R-8. 2).
Dans chaque commission scolaire, il y a une négociation locale
qui se fait en vertu de la loi 37. Là ils sont habilités à
préciser des mécanismes de participation qui existeront et dans
la presque totalité des commissions scolaires, m'assure-t-on, on a
convenu dans ces négociations d'établir un comité
pédagogique consultatif qui regroupe les enseignants avec la direction
de l'école. Je n'ai pas le texte de toutes ces dispositions qui existent
dans des conventions collectives, mais je crois qu'on est mieux, sur cette
question-là, d'en rester au stade actuel. Éventuellement, je n'ai
pas du tout d'objection, bien au contraire, à l'Insertion d'une
disposition comme celle-là dans le texte de la loi, mais au stade
où nous en sommes et la paix scolaire étant malheureusement
revenue depuis une date assez récente, surtout en matière de
convention collective avec les enseignants, il faut agir avec beaucoup de
circonspection quand il s'agit d'inscrire dans la loi des dispositions qui
pourraient avoir quelques possibilités de frottement avec celles de la
convention collective. Avec les éléments que j'ai
présentés, c'est suffisamment clair pour faire comprendre que
nous serons obligés de voter contre cet amendement, même si
l'objet de l'amendement en est un éminemment louable qui entraîne
sans aucune réticence mon adhésion. C'est une question de moyens.
L'objectif nous réunit et le moyen proposé n'est pas celui qui
s'impose au jugement de la partie ministérielle, à la
lumière de toutes les données que je viens d'exposer.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, la raison pour laquelle le
précédent gouvernement avait souhaité inscrire cet article
dans la loi, c'était pour donner à ce comité
pédagogique davantage un caractère de relations professionnelles
que de relations du travail. Le ministre doit se rappeler cela,
essentiellement, on se disait: On a fini par lui donner un caractère de
relations du travail qui crée plus d'antagonismes et de frictions entre
les groupes, y compris lorsqu'il s'agit de questions et d'activités
à caractère professionnel. Une des façons de commencer
à désyndicaliser, si vous me permettez, ces rapports
professionnels dans l'école, c'était d'inscrire le comité
pédagogique dans une loi plutôt que dans une convention collective
qui est l'objet de négociations. Dans la loi, c'était
intéressant sous cet aspect parce qu'à l'époque, et le
ministre se le rappellera, il parlait de l'intérêt de créer
des associations professionnelles d'enseignants pour précisément
que les grandes... Oui.
M. Ryan: Non, madame.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
vous aurez la chance de faire votre intervention quand le temps sera venu.
Mme Blackburn: M. le Président, au moment où on
parlait de...
M. Ryan: Non.
Mme Blackburn: Cela a refait surface très
récemment. (16 h 30)
M. Ryan: Peut-être que vous avez nourri ces illusions, mais
pas moi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
vous n'avez pas la parole. Mme la députée de Chicoutimi, vous
avez la parole.
M. Ryan: Continuez, ça va très bien. On voit que
vous n'êtes pas de la même tradition que le député
d'Abitibi-Ouest.
Mme Blackburn: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: II était intéressant de
reconnaître à cet égard dans une loi un lieu
d'identification des professionnels dans une école dont les
règles de fonctionnement pouvaient être négociées.
Le lieu lui-même était inscrit dans une loi, comme on l'a fait
pour les collèges et comme on l'a fait ailleurs. L'argument
avancé, c'est que ça donnait aux enseignants, en cas de conflit,
un peu plus d'autonomie pour pouvoir participer à ces instances.
Je n'ai pas de honte à l'expliquer de cette façon. Mais je
fouillerai dans mes dossiers là-dessus, parce que plusieurs...
M. Ryan: Avant de parler, ça peut être utile.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée, je vous reconnais toujours.
Mme Blackburn: Cela rejoignait un certain nombre de personnes
avec lesquelles j'étais plus ou moins d'accord à l'époque,
mais je me rappelle exactement ce qu'elles souhaitaient. C'était la
création d'une association professionnelle d'enseignants. Cela a eu
cours et j'ai vu cette idée revenir. Cependant, au-delà de cela,
il y a des choses sur lesquelles... il y a moyen d'introduire dans le projet de
loi - le ministre l'a fait - des lieux de concertation ou d'identification d'un
certain nombre de personnes ou de groupes, sans que cela vienne
complètement empiéter sur les conventions collectives. Je
trouvais que l'idée était intéressante. Si le ministre
estime qu'on peut tout mettre dans le projet de loi à l'exception de ce
qui concerne les professionnels, c'est son choix.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: J'ai dit tout ce que j'avais à dire, mais je
m'étonne de constater qu'il y avait une espèce
d'arrière-pensée de passer à côté de la
filière syndicale en créant ce comité. C'est ce que j'ai
entendu tantôt. Cela m'a vivement étonné. Je voudrais dire,
en ce qui me touche, même si j'ai souvent eu des critiques à
formuler à l'endroit des syndicats d'enseignants, que je n'ai jamais
souscrit à la thèse de ceux qui auraient voulu passer à
côté des syndicats en créant des corporations de
professionnels pour eux autres.
Le Conseil supérieur de l'éducation a flirté avec
cette idée pendant un certain temps. Je n'ai jamais souscrit à
cette idée, parce que j'ai toujours eu bien davantage confiance à
la réforme du syndicalisme par l'intérieur. La proposition qu'on
nous fait arrive à un bien mauvais moment, parce que nous sommes
précisément à une époque où il y a un effort
considérable accompli dans les milieux de la CEQ pour remettre en
honneur des préoccupations proprement professionnelles et les
véhiculer par leur grande association syndicale. C'est pour ça
que, ici, je suis obligé de m'inscrire en faux. Je pense que toute la
perspective dans laquelle on présente ça la rend beaucoup plus
inacceptable.
Mme Blackburn: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Que le ministre parle pour lui-même. Qu'il
n'essaie pas de parler pour moi et de faire des interprétations de mes
propos. J'ai dit qu'il serait intéressant qu'on inscrive cela dans une
loi qui n'est pas l'objet de négociations, parce qu'on ne peut pas
l'effacer quand c'est dans la loi. C'est très différent de
commencer à dire que syndicats et syndiqués ne sont pas capables
de faire preuve de responsabilité. Que le ministre interprète ses
propos et, moi, j'interpréterai les miens.
Je dis là-dessus que cette possibilité de créer un
comité pédagogique au sein de l'école ne doit pas
être laissée aux aléas possibles d'une négociation
qui la ferait disparaître, parce qu'on a vu... Même si ça
existe dans la loi, vous allez me dire que ça n'empêche que cela
n'existe pas toujours. On n'a qu'à penser aux commissions
pédagogiques dans les collèges. Mais j'estimais nécessaire
cette reconnaissance officielle, par le biais d'une loi, d'une instance qui
privilégie la participation des professionnels, les premiers
concernés, au sein de l'école. Je ne pense pas qu'on doive,
à l'exemple du ministre, traiter ça de haut, d'autant plus que
cela a été demandé par l'Alliance des professeurs. Oui,
c'est ça, c'est l'Alliance des professeurs qui l'a demandé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous avez fini,
madame? M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Comme c'est moi qui ai fait la proposition, je vais
dire deux choses. On n'a pas besoin d'un grand laïus sur la convention
collective existante et sur les liens avec la convention... On l'a fait
nous-mêmes avant de se faire lire la convention. On l'a fait, pour ceux
qui n'ont pas pris connaissance de l'amendement. Quand on mentionnait les
règles sur la composition, la formation et les modalités de
consultation qui peuvent être prévues dans une convention
collective, c'est parce qu'on savait que ça existait et que ça
pouvait être fait. Je n'ai pas modifié mes comportements ou mes
points de vue
sur le principe.
Ce qu'on prétend, cependant, en présentant l'amendement,
c'est que... Je persiste à croire que le lieu privilégié
d'un forum pédagogique prévu dans un projet de loi modifiant
supposément les assises de tout le système même... Si on le
fait pour un comité d'orientation, un comité d'école, un
comité de transport, un comité de toutes sortes de choses -
même s'il y en a quelques-uns qui ont été retirés -
il y a une légitimité pour des instances professionnelles, y
compris celles qui sont regroupées sous l'étiquette d'un
syndicat, de tenir à ce qu'il y ait un forum, un comité
pédagogique défini dans la loi et assujetti aux règles
prévues dans les conventions collectives en ce qui a trait aux
modalités, à la composition et tout cela.
Les enseignants ne souhaitent pas que leur contrat de travail soit
déterminé par une loi. Je connais cela, j'ai vécu cela.
Ils ne souhaitent pas cela. Je ne voudrais pas que leur participation au
comité, les modalités, l'élection, les mandats, que tout
cela soit défini là-dedans. Je propose tout simplement de
créer le principe d'un comité pédagogique composé
de la manière que vous voudrez, formé dans les délais que
vous voudrez, avec les modalités prescrites que vous voudrez. Si vous
voulez que tout cela soit assujetti aux conventions collectives, je dis:
Parfait, vous avez raison, cela peut interférer dans les conditions de
travail et, en conséquence, je ne veux pas, par la bande d'une
commission parlementaire, commencer les négociations, pas plus avec les
enseignants qu'avec les autres corps d'emploi. Quant au principe de la
création d'un comité pédagogique, le ministre dit: Cela se
fait. Je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas d'autres articles. On les a vus,
on sait qu'il y en a d'autres. On sait que d'autres articles assujettissent les
enseignants à des consultations, mais il y a une différence entre
cela et formaliser la création d'une instance qui a un mandat
précis. Cela s'appelle un comité pédagogique et c'est eux
qui se donnent un mandat. Je conclus et je demande le vote.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que le
projet d'amendement déposé par M. le député
d'Abitibi-Ouest est adopté?
M. Gendron: Vote nominal, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vote nominal. Mme
la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Saint-Henri.
M. Hains: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Charlevoix.
M. Bradet: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Arthabaska.
M. Gardner: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Contre.
Une voix: Et vous, M. le Président?
Visiteurs d'école
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je m'abstiens.
J'appelle l'article 94, qui se lui comme suit: "Toute école peut
être visitée par les personnes suivantes: "1° le ministre;
"2° le sous-ministre de l'Éducation et les sous-ministres
associés nommés en vertu de la Loi sur le ministère de
l'Éducation (L. R. Q., chapitre M-15); "3° les membres du Conseil
supérieur de l'éducation et de ses commissions; "4° les
membres de l'Assemblée nationale. "
Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article du projet de loi
107?
M. Ryan: II faudrait peut-être, M. le
Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan:... donner une explication sur les trois articles.
Ensuite, on pourra peut-être mieux saisir la portée du
premier.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Nous vous
écoutons.
M. Ryan: Ce qui est affirmé ici, c'est le pouvoir de
certains officiers publics qui ont un titre à visiter des écoles
en raison des fonctions qu'ils exercent. Il donne le pouvoir de visiter toute
école aux officiers suivants: le ministre, le sous-ministre de
l'Éducation et les sous-ministres associés, les membres du
Conseil supérieur de l'éducation et de ses commissions, et les
membres de l'Assemblée nationale. Toutes ces personnes se
voient accorder, par l'article 94, le droit de visiter n'importe quelle
école publique du Québec. À l'article 95, on met une
nuance importante: Les membres du Comité catholique et les prêtres
catholiques romains ne peuvent visiter que des écoles reconnues comme
catholiques ou relevant d'une commission scolaire confessionnelle ou dissidente
catholique. De même, les membres du Comité protestant et les
ministres protestants ne peuvent visiter que les écoles reconnues comme
protestantes ou relevant d'une commission scolaire confessionnelle ou
dissidente protestante.
On dit que "les visiteurs d'école ont le droit de recevoir
gratuitement communication des résolutions, règlements et autres
documents de la commission scolaire qui peuvent être communiqués
par application des chapitres II et III de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels. " Cela veut dire que, sur demande, ils ont le droit de recevoir ces
documents-là. C'est un principe que nous avons voulu introduire dans la
loi. L'école étant un lieu public, un bien public, il est normal
que les officiers chargés de la protection du bien public dans le
domaine de l'éducation puissent avoir accès à
l'école s'ils jugent nécessaire de s'y rendre. C'est le principe
qui est affirmé par notre article 94 et les deux qui le suivent. C'est
un article qui vient se situer en prolongement d'une longue tradition
québécoise qui a permis que l'école soit visitée
par ce genre d'officiers publics. Cela apparaissait comme une dimension normale
de la vie de l'école.
Moi, comme député d'un comté en bonne partie rural,
je tiens beaucoup à pouvoir aller dans les écoles... Si je me
présente dans un village, j'aime pouvoir aller saluer les
autorités de l'école, rencontrer le personnel, rencontrer les
élèves si les circonstances sont propices. Mais je n'aimerais pas
me faire dire en arrivant à la porte de l'école que je n'ai pas
d'affaire là, que je n'ai pas le droit de me présenter là.
Je veux qu'on reconnaisse que j'ai le droit de me présenter là.
Je suis l'élu du peuple dans mon comté. C'est ce que la loi me
reconnaît, j'en suis très heureux. On se souvient que, dans un
projet de loi antérieur, ces choses disparaissaient.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest, avez-vous des commentaires?
M. Gendron: Oui. Le ministre a bien fait de nous expliquer ce qui
l'a amené à rédiger des dispositions concernant cette
section qu'il appelle les visiteurs d'école. Cela a donné lieu
aux articles 94, 95 et 96. Il a pris la peine d'ajouter qu'il se souvient d'un
certain projet de loi où ces dispositions disparaissaient. Moi, je
voudrais que chacun intervienne 20 minutes là-dessus. Effectivement,
elles disparaissaient parce qu'on pensait être en 1988. Je n'en reviens
pas d'entendre le ministre de l'Éducation. Écoutez, c'est loin
d'être ennoblissant ou très noble d'avoir peur, en I988, comme
ministre de l'Éducation de ne pas avoir le droit de visiter les
écoles parce que ce n'est pas marqué dans la loi. Je n'en reviens
pas. Seulement à y penser. Moi, je prétends...
Écoutez...
M. Ryan: Je vais vous donner des faits, si cela vous
intéresse.
M. Gendron: Vous me les donnerez quand j'aurai terminé,
cela me fera plaisir de les entendre. Même si cela est arrivé dans
les faits, M. le ministre, qu'il va nous donner, cela ne veut pas dire que ce
soit plus noble en 1988 dans une loi qui rafraîchit la Loi sur
l'instruction publique d'être obligé de l'écrire. C'est
avilissant; c'est même un peu honteux. Je ne peux pas être d'accord
pour mettre cela dans une loi qui... Imaginez! Le ministre de
l'Éducation n'a pas le droit de visiter les écoles du
Québec. C'est lui qui en est le répondant au premier chef dans
toutes les autres lois constitutives, en vertu de ses propres
responsabilités de ministre.
Ce n'est pas que j'en ai contre cela, mais le ministre aurait pu, au
moins, nous faire un peu plus d'analyse. Ne convient-il pas que cela
crée des problèmes de politisation chez certains, parce que les
membres de l'Assemblée nationale sont, quand même, des
personnalités politiques? Les membres du Conseil supérieur de
l'éducation et de ses commissions, ce sont des gens qui, pour
certains... D'ailleurs, nous avons l'occasion de le voir tous les vendredis
matin. Tous les vendredis matin, quand on a l'occasion d'être ici
à l'Assemblée nationale, on voit que c'est politique. Il n'y a
qu'à regarder la série de nominations politiques de ce
gouvernement tous les vendredis. On espère toujours que la pile va
baisser, mais pas moyen de diminuer l'épaisseur du document qui nous
renseigne sur les nominations politiques.
Des gens viennent nous voir pour nous demander quelles sont ces
dispositions qui prévoient que certains auraient un droit particulier de
visiter les écoles. Moi, j'ai toujours pensé que, pour visiter
les écoles du Québec, il s'agissait de procéder
correctement, d'aviser le directeur d'une école pour lui dire:
J'aimerais cela pour telle et telle raison... Si le directeur pense que mes
raisons ne sont pas valables, ce sera à moi de les soumettre au
président de la commission scolaire que je connais dans mon coin ou ma
région. C'est la même chose pour le ministre clans son
comté. Il est évident qu'il connaît le président des
commissions scolaires.
Moi, je prétendais globalement que toutes dispositions concernant
les visites d'école, les inspecteurs d'école, cela faisait
vieille Loi sur l'instruction publique. C'est cela mon point de vue. Je
m'accommode de ce qu'il y a là, sauf que je prétends... Des
parents nous ont appelés et je peux les citer. Certains, plusieurs
même considèrent que cela n'a pas sa raison d'être et
demandent la disparition des trois articles de ce chapitre-là,
parce que cela n'a pas de bon sens. J'en lis d'autres très rapidement.
L'Association des directeurs et directrices d'école demande que cet
article soit aboli. Quand on jase avec eux, je comprends leur argument. Ils
disent que si les parents avaient été un peu plus "fighters" -
excusez l'expression - plus batailleurs auprès du ministre, ils auraient
pu le convaincre d'un 5°, après les membres de l'Assemblée
nationale, on aurait écrit "les parents". Et après, on aurait pu
écrire les sociologues du Québec, les chercheurs en sociologie et
en pédagogie des universités. Pensez-vous qu'ils n'aimeraient pas
avoir une telle disposition dans la loi? Écoutez, faites n'importe
quelle thèse contre le système d'éducation, vous en avez
le droit. On vous consacre un article. Cela fait - en tout cas, je ne le
qualifie pas, je l'ai dit tantôt - à tout le moins vieillot,
archaïque. Pour quelqu'un qui veut rafraîchir une loi. On n'a pas
l'air d'être dans l'ère moderne, c'est ce que les gens ont
pensé.
Et là, je pourrais continuer: L'Association des conseillers au
service de l'éducation chrétienne a dit: Cela n'a pas d'affaire
là, cette affaire-là. Une série d'autres intervenants
disent: On ne comprend pas de telles dispositions. (16 h 45)
Cet article fait craindre une politisation excessive de l'école.
Le Mouvement scolaire confessionnel du Québec et l'Association des
directeurs et directrices d'écoles en recommandent l'abolition. À
la commission scolaire régionale La Chaudière, c'est un exemple,
on s'interroge sur la pertinence d'un tel article parce qu'on n'est pas des
sauvages. C'est cela qu'elle a dit, sans le dire. On sait recevoir et on
comprend qu'un ministre de l'Éducation ait accès à
l'école. On comprend qu'un sous-ministre de l'Éducation et un
sous-ministre associé - cela n'aurait pas de bon sens autrement dans un
système moderne - aient un droit d'accès à l'école.
Les membres de l'Assemblée nationale de par leur fonction, ont-ils le
droit de visiter les CLSC? Est-ce dans la loi? Y a-t-il une Loi sur la
santé et les services sociaux qui dit qu'un membre de l'Assemblée
nationale a droit de visiter les CLSC? Bien non, vous le savez bien. Avez-vous
le droit? Bien sûr. Moi, je ne me suis jamais fait refuser, à
aucun CLSC de mon comté; c'est dans ma fonction fondamentale. Vous a-ton
refusé l'entrée dans les hôpitaux, dans les centres
d'accueil? Qu'est-ce que cette idée? Vous vous sentez obligé
d'écrire une prérogative qui est déjà dans les
faits, dans le vécu quotidien, qui est reconnue par presque tout le
monde. Non, mais même si M. le ministre - j'ai hâte à
tantôt - me donnait deux exemples où cela n'a pas
été, il sait très bien que le problème en cause ce
n'est pas la loi; le problème se passe entre les oreilles de la personne
ou des personnes qui n'ont pas compris que le ministre de l'Éducation et
les sous-ministres de l'Éducation et tes membres qu'on veut couvrir
avaient cette prérogative.
De deux choses l'une, ou on allonge la liste ou on dit...
Écoutez, moi, je conclus parce que je ne pensais pas de voir cela, mais
au moins, je dois féliciter le ministre pour l'article 95, s'il persiste
à l'inscrire. C'est lui qui décide, ce n'est pas nous autres. Je
voulais lui faire voir que j'aurais préféré ne pas voir de
dispositions concernant cette section-là parce que je trouve cela un peu
humiliant. À l'article 95, par exemple, je prétends qu'entre
l'ancien texte et la modification proposée, il s'agit là d'une
modification heureuse pour ceux qui souhaitent qu'il y ait des dispositions
concernant un sujet sur lequel il ne devrait pas y en avoir. C'est cela, on
corrige le moins pire correctement, je le répète. Pour ceux qui
les souhaitent, si jamais le ministre retient les dispositions
là-dessus, j'aime mieux voir la rédaction proposée
à l'article 95 que ce qu'on avait dans l'ancien texte. Mais, en
conclusion, en ce qui me concerne comme critique de l'Opposition officielle,
j'aurais souhaité et préféré qu'on soit dans un
monde assez ouvert, assez moderne, assez généreux, pour convenir
qu'on ne met pas dans une loi dite rafraîchie, dite adaptée, de
telles dispositions. Je viens d'apprendre, dans une loi, que je vais avoir le
droit de visiter les écoles, je l'ai toujours fait dans mon comté
comme membre de l'Assemblée nationale. Je n'ai eu aucun problème
à le faire et je serais très déçu que,
dorénavant, parce que c'est dans ta loi, on me le souligne constamment,
en disant: On sait bien, vous voulez donner une dimension très politique
à l'affaire. Le fait que ce soit inscrit dans la loi fera
découvrir probablement à certains que c'est important d'aller
visiter les écoles de temps en temps, parce que les jeunes et la
jeunesse c'est censé être l'avenir.
Une voix: Vous parlez pour vous?
M. Gendron: Oui, oui, je parle pour moi, c'est moi qui ai la
parole. Dans ce sens-là, le fait de le mettre dans le projet de loi peut
même créer des attentes et des appétits et même
vouloir dire: Écoutez, comment se fait-il que, dans la loi sur
l'éducation, on vous met comme visiteur autorisé et on ne vous a
pas vu depuis dix ans? Moi, je n'en reviens pas.
Une voix: On ne vous l'a jamais dit.
M. Gendron: Mais que voulez-vous? Ce ne sera pas la
première chose dont je ne reviens pas, mais c'est écrit. J'ai
terminé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation. Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, je tiens à
expliquer. Existe-t-il des dispositions similaires lorsqu'il s'agit des
hôpitaux ou des CLSC, des
centres d'accueil, des centres d'hébergement? À ma
connaissance, je ne pense pas que cela existe.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, justement.
Vous pouvez peut-être vous interroger vous-même. Vous ne pouvez
quand même pas espérer que le ministre vous donne ces
réponses-là.
Mme Blackburn: Et, à ma connaissance, cela n'existe pas.
Cela n'a jamais empêché, je pense bien que personne n'a dû
se buter à une porte fermée dans ces établissements. Moi,
j'ai fait le tour des établissements et je le fais assez
régulièrement et les gens sont contents de me les faire visiter.
Ils montrent ce qui ne va pas et ce qui va, leurs dernières innovations
et ce qu'ils ont instauré de neuf. Alors, je me dis que, dans les
écoles... je parierais que 90 % des députés qui sont
allés visiter leurs écoles ignorent que c'est dans la loi. Ils ne
sont pas allés parce que c'était dans la loi, ils y sont
allés parce que c'est le sens commun. Vous n'y allez pas parce que, tout
à coup, vous avez dans la loi... Si le ministre, un jour, a
été refusé dans une école, c'est son
problème.
Une voix: C'est pour d'autres motifs.
Mme Blackburn: C'est pour d'autres motifs... Il y a un
problème, et moi, à sa place, je m'interrogerais parce que je ne
connais pas une école du Québec qui oserait dire à un
député: On ne veut pas vous voir ici. Cela prendrait quelqu'un de
culotté et je m'en irais à la commission scolaire. Cela tombe
sous le sens. Je ne vois vraiment pas la nécessité de maintenir
une telle disposition.
En ce qui concerne la visite des prêtres et des pasteurs,
ça veut donc dire que là, non seulement l'école est
catholique, mais, ensuite, qu'il leur faut venir exercer...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Excusez-moi, je ne
veux pas vous couper la parole. Tout à l'heure, j'ai laissé le
ministre parler des articles 95 et 96, c'était pour expliquer l'ensemble
de ces propositions, mais j'apprécierais qu'on s'en tienne à
l'article 94, on va arriver à l'article 95 après. Par contre, je
peux avoir la même latitude pour vous, si vous insistez, remarquez
bien.
Mme Blackburn: M. le Président, reprenons. Si le ministre
n'est pas reçu dans une école, je me dis: Le ministre commence
à avoir des problèmes. Si le sous-ministre de l'Éducation
ou le sous-ministre associé s'y voient refuser l'entrée, ils ont
des problèmes. Là, il ne faudrait pas se demander si c'est
l'école qui a des problèmes, il y a quelque chose, quelque part,
qui ne fonctionne pas dans le système. Si tous les membres du Conseil
supérieur de l'éducation et ses commissions souhaitent visiter
une école et tenir leurs séances dans une école, ils ont
des problèmes. Écoutez, j'étais au Conseil des
collèges, et je n'ai jamais vu un collège qui m'a refusé
l'entrée quand je décidais qu'on allait faire une tournée
scolaire, ça n'existait pas. On est en train d'appliquer dans une loi un
article complètement inutile. Dans les faits, même s'il y avait eu
un ou deux refus, est-ce que ça justifierait un tel article? Une loi
doit dire quelque chose, et là, ça vient dire des choses,
à mon avis, proprement inutiles. Dans la pratique, une certaine
civilité et un certain sens commun font que toutes ces personnes sont
accueillies dans les écoles. Si elles ont développé un
rapport conflictuel avec une école sur leur territoire, c'est vraiment
le problème du député. S'il faut commencer à
régler le problème des députés dans un projet de
loi, j'ai des problèmes.
Je vous dis qu'à ce jour j'ai visité des collèges,
des commissions scolaires et des écoles qui n'étaient même
pas dans mon comté, et on ne m'en a jamais refusé
l'entrée. J'ai visité toutes les universités du
Québec, et personne ne m'en a refusé l'entrée. C'est
surprenant de retrouver cette disposition-là.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'autres
interventions, M. le ministre?
M. Ryan: Je demande le vote, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): II n'y a pas
d'autre intervention. Est-ce que l'article 94 est adopté?
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté sur
division.
Mme Blackburn: Sur division.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle
l'article 95 amendé. L'article 95 amendé se lit comme suit: "Les
membres du Comité catholique et les prêtres catholiques romains ne
peuvent visiter que les écoles reconnues comme catholiques ou relevant
d'une commission scolaire confessionnelle ou dissidente catholique; les membres
du Comité protestant et les ministres protestants ne peuvent visiter que
les écoles reconnues comme protestantes ou relevant d'une commission
scolaire confessionnelle ou dissidente protestante. " Y a-t-il des commentaires
sur l'article 95?
M. Gendron: Pas de commentaire, M. le Président, sauf ceux
que j'ai farts. Adopté sur division, en ce qui me concerne.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté
sur
division. J'appelle l'article 96: "Les visiteurs d'école ont le
droit de recevoir gratuitement communication des résolutions,
règlements et autres documents de la commission scolaire qui peuvent
être communiqués par application des chapitres II et III de la Loi
sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels. " M. le ministre de l'Éducation.
M. Ryan: En vertu de la loi sur l'accès aux
documents...
Des voix:...
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Ryan: En vertu de la loi sur l'accès aux
documents...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mmes et MM. les
députés! M. le ministre, vous avez la parole.
M. Ryan: En vertu de la loi sur l'accès aux documents des
organismes publics, une personne qui désire se procurer certains
documents doit payer des honoraires. Je pense qu'elle doit payer tant la page.
En tout cas, il y a des honoraires qui sont fixés par le gouvernement.
Dans le cas de ces personnes qui se voient attribuer par la loi le droit de
visiter des écoles, cette obligation est levée, elles ont le
droit de recevoir gratuitement les textes de base concernant le fonctionnement
de la commission scolaire ou de l'école. Je pense que c'est normal.
Mme Blackburn: Est-ce que le ministre prévoit des
budgets...
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'autres
interventions? M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: II y en a qui seront assez méticuleux pour le
demander, mais ils n'auront pas de réponse favorable de moi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
Mme Blackburn:...
M. Ryan: Des fois, cela coûte plus cher de compter que de
rendre le service. Des fois, cela coûte moins cher de rendre le service
tout de suite que de se demander combien cela va coûter.
Mme Blackburn: Ils sont en train de chercher de l'argent pour
garnir les bibliothèques, ils font des levées de fonds dans mon
comté.
M. Ryan: Oui, oui, on leur en donne et on va leur en donner
plus.
Mme Blackburn: Ils sont en train de faire des levées de
fonds dans mon comté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Donc, cela va
bien. Je vous ferai remarquer que le député d'Abitibi-Ouest a
encore la parole!
Mme Blackburn: Il exprime bien cela.
M. Gendron: J'attends pour la prendre. Tout ce que je veux dire,
c'est que l'article 96, en ce qui me concerne, est un article de concordance
avec l'article 95. Cela ne me convainc pas plus que ce soit justifié
parce que j'ai dit à l'article 95 que je m'en passerais. Cependant,
c'est exact que c'est une disposition eu égard à la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels et si on a la prétention qu'il faut inscrire
dans une loi un droit qui était de toute façon consacré et
allant tellement de soi dans le sens commun des intervenants
concernés...
M. Ryan: Cela n'allait pas de soi sous votre régime.
M. Gendron: Vous n'avez qu'à porter des accusations plus
précises et on dénoncera qui de droit, M. le ministre, au lieu de
faire des choses qui n'ont pas de bon sens dans la loi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Ryan: On a apporté le remède politique, on vous
a battus aux élections, c'est cela qui est arrivé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît.
M. Gendron: Vous n'avez pas besoin de le mettre dans la loi si
vous nous avez battus. Cela n'arrivera jamais, vous avez la
vérité. Cela n'arrive plus cela!
M. Ryan: Pour vous montrer que cela arrive... Si jamais il arrive
un autre parti intolérant comme le vôtre, on aura une
protection.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation, vous n'avez pas la parole, mais vous allez avoir tout le
temps qu'il vous faut pour répondre. Vous savez comment je suis large.
M. le député d'Abitibi-Ouest, je vous reconnais de nouveau.
M. Gendron: J'ai terminé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation, à votre tour.
M. Ryan: Je demande le vote, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il n'y a pas
d'autres interventions, est-ce que l'article 96 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Sur division, M.
le député? L'article 96 est adopté sur division. Je vous
ferai remarquer que nous n'en sommes plus qu'à quatre articles de
l'article 100. C'est symbolique. Nous avons ici...
M. Ryan: La loi 3, vous avez coupé après quatre
jours, on ne peut pas le savoir.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle
l'article 96. 1.
M. Ryan: Vous avez coupé la loi 3 et vous avez
coupé les conventions. Il ne restait plus grand-chose à discuter
avec vous autres.
Centre d'éducation des adultes
Le Président (M. Parent, Sauvé): Là, vous me
coupez. Vous êtes dans les coupures. L'article 96. 1. "Le centre
d'éducation des adultes est un établissement d'enseignement
destiné à assurer la formation de l'élève inscrit
aux services éducatifs pour les adultes dans le cadre des dispositifs
qui régissent ces services et le centre d'éducation des adultes.
"Il est aussi destiné, conformément aux orientations de la
commission scolaire, le cas échéant, à collaborer au
développement social et culturel de la communauté.
C'est l'article 96. 1, chapitre III, Centre d'éducation des
adultes, section I. M. le ministre de l'Éducation.
M. Ryan: Je voudrais dire un mot pour expliquer ces dispositions
explicites traitant du centre d'éducation des adultes. L'école
dont nous avons parlé plus tôt est, au sens de la Loi sur
l'instruction publique que nous discutons, une entité juridique, pas
nécessairement une entité identifiable avec un lieu physique
déterminé. Elle peut être implantée dans plusieurs
lieux physiques différents, mais c'est un lieu où se donnent les
services éducatifs de base pour la clientèle qui est en âge
de fréquentation scolaire obligatoire. Il existe de plus en plus de
lieux où l'éducation est proposée aux clientèles
adultes et de plus en plus les commissions scolaires pour la dispensation des
services d'éducation des adultes se sont dotées ces
dernières années de centres spécialement conçus
à cette fin, c'est-à-dire de centres d'éducation des
adultes. Le moment nous paraît venu de consacrer cette orientation dans
le texte de la Loi sur l'instruction publique.
C'est pourquoi nous reprenons dans les dispositions qui suivent, en les
adaptant à la réalité des adultes, les dispositions
déjà adoptées concernant l'école. Je prends un
exemple de l'article 96. 1 où nous disons: Le centre d'éducation
des adultes est un établissement d'enseignement destiné à
assurer la formation de l'élève inscrit aux services
éducatifs pour les adultes dans le cadre des dispositions qui
régissent ces services et le centre d'éducation des adultes. Je
fais tout de suite une remarque ici. Par souci de concordance, avec les choses
déjà adoptées, à propos de l'école, il nous
faudra faire certaines modifications qui sont plutôt techniques qu'autre
chose. (17 heures)
Ceci étant dit, le but de cette série d'articles
groupés sous l'article 96, c'est de consacrer le caractère propre
des lieux où est dispensée l'éducation des adultes. Il
pourra arriver qu'un même immeuble physique sort désigné
à la fois comme école et comme centre d'éducation des
adultes. Il pourra même arriver dans certains cas que la personne
désignée comme directeur de l'école soit également
désignée comme directeur du centre d'éducation des
adultes, mais il s'agira de fonctions distinctes, d'institutions distinctes,
chacune répondant à dos fins différentes et
obéissant à des régimes pédagogiques
différents. C'est très important. Nous verrons plus tard, je ne
sais trop quand, quand nous aborderons l'article 413, que cet article est suivi
de l'article 413. 1 où sont énoncées les dispositions
législatives préparant la voie à un futur régime
pédagogique de i'éducation des adultes. Ici, je ne peux faire
mieux que de proposer l'adoption de l'article 96. 1, avec les modifications
suivantes, par souci de concordance, mais malheureusement une difficulté
technique nous a empêchés de livrer le texte plus tôt, mais
il nous sera livré d'une minute à l'autre.
L'article 96. 1: "Le centre d'éducation des adultes est un
établissement d'enseignement destiné à assurer la
formation de l'élève inscrit aux services éducatifs pour
les adultes. " Là, il y aurait un point. Ensuite, le deuxième
alinéa se lirait comme suit: "II est aussi destiné à
collaborer au développement social et culturel de la communauté.
" Là, il y aurait un troisième alinéa: "II assume sa
mission dans le cadre des dispositions qui régissent le centre. " Plus
tôt, on avait. "Elle assume sa mission dans le cadre des dispositions qui
régissent l'école". Ici, c'est le centre, mais essentiellement,
ce sont des dispositions tout à fait concordantes.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre,
est-ce que vous pouvez déposer cet amendement?
M. Ryan: Je l'ai confié à votre garde, pour
l'instant.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le critique de
l'Opposition, voulez-vous réagir?
M. Gendron: Oui, mais je voudrais qu'on le confie temporairement
à ma garde pour que je réagisse, mais comme iI est à votre
garde... Sérieusement, je voudrais le voir. Ce qui a été
expliqué, cela m'apparaît être exactement ce qu'il y a
là, mais aménagé différemment. Je voudrais
voir.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Pourrait-on suspendre l'article 96. 1 et passer à l'article 96.
2?
M. Gendron: Non, parce que ce ne sera pas long, puis...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Le commentaire de fond tel qu'exprimé,
cela m'apparaît être exact et correspondre surtout - et c'est
là qu'est plus mon point - à la volonté des principaux
intervenants dans l'éducation des adultes. D'ailleurs, avant de parler
davantage, M. le Président intérimaire de cette commission, je
souhaiterais que nous clarifiions quelque chose de fondamental. Nous sommes
actuellement à travailler sur un texte qui n'existait pas du tout dans
la loi 107. Il faudrait bien que l'on comprenne qu'en ce qui me concerne, il ne
s'agit pas d'un seul et unique amendement dans une nouvelle section au complet
concernant le centre d'éducation des adultes. Par conséquent, il
faudra apprécier, sur le plan de la procédure, chacun des
éléments de la nouvelle section sur le centre d'éducation
des adultes qui n'existait pas.
Si c'était là votre compréhension des choses, en ce
qui concerne le premier article, j'aurais un commentaire qui porte davantage
sur le fond, à formuler, mais je veux entendre une phrase ou deux avant
pour savoir si c'est la compréhension que vous en avez. Il s'agit
là d'un amendement comprenant quatorze ou quinze éléments
- juste une minute, je vais seulement voir - puisqu'on va à l'article
96. 14. Il y a des éléments de l'ensemble de la proposition, que
je n'aurai pas à commenter mais il y a des choses sur lesquelles j'aurai
d'autres commentaires à formuler. Je veux savoir, avant de le faire
globalement, si on a le même entendement ou la même
compréhension entre ce que je viens de dire et la lecture que vous en
faites comme président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Je pense qu'on
pourrait procéder paragraphe par paragraphe, soit adopter 96. 1, adopter
96. 2 et aller comme cela jusqu'à la fin.
M. Gendron: D'accord. Donc, si vous dites cela, c'est que vous
convenez qu'il s'agit d'amen- dements. Vous convenez qu'il s'agit de
propositions d'amendements séparées. Vous ne considérez
pas qu'on a un nouvel amendement qui va de 96. 1 à 96. 14.
M. Ryan: Cela me va.,
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui.
M. Gendron: Cela va sur la décision que vous venez de
prendre. Le commentaire que je veux faire: Oui, je veux dire que le ministre
ici va sûrement donner satisfaction à une clientèle
importante dans le réseau de l'éducation, qui est la
clientèle adulte, qui souhaitait... Je ne dis pas que cela va corriger
tous les impairs qui existent à l'éducation des adultes, mais ce
n'est pas nécessairement un seul projet de loi qui peut arriver à
cet objectif. Il y a une chose qui est sûre, c'est que le monde de
l'éducation des adultes, compte tenu de l'importance qu'il prend, de
plus en plus et avec raison, doit toujours s'assurer d'offrir de plus en plus
de formation continue dans une société en évolution
constante. Il y a une logique à ce que ce ne soit pas
éparpillé et distribué de n'importe quelle façon
dans une nouvelle loi, un peu cadre, concernant l'éducation, y incluant
l'éducation des adultes.
C'est une nouvelle section. On dit bravo à cette nouvelle
section. Je ne dis pas sur chacun des éléments. Je pense que
c'était opportun de la camper de façon fort précise, en
particulier, en définissant un peu mieux les responsabilités du
centre et les fonctions qu'il exercera à l'endroit des
clientèles. C'est la même chose quant à la reconnaissance
d'un acte d'établissement qu'on aura un peu plus tard. Ici, le ministre,
à l'article 96. 1 a décide de préciser le concept "centre
d'éducation des adultes" et, c'est exact que, même sur le plan
physique, c'est une notion qui a évolué au gré des
années. Il y a plusieurs commissions scolaires qui, actuellement,
disposent même d'un centre physique distinct rattaché, bien
sûr aux services administratifs de la même commission scolaire.
C'était pour montrer et démontrer, je pense, l'insistance et
l'évolution pratique qui a fait que des commissions scolaires ont pris
de l'expansion avec leur clientèle adulte, avec le développement
des services à être offerts aux élèves adultes. Dans
ce sens, je n'ai pas de problème à vivre avec l'article 96. 1.
J'estime que c'est une bonne initiative et j'y souscris.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce qu'on a un
texte à nous proposer? Pour la bonne compréhension des membres de
cette commission, au chapitre 111. 1, le Centre d'éducation des adultes,
section I, Constitution, l'article 96. 1 devrait se lire comme suit: "Le centre
d'éducation des adultes est un établissement d'enseignement
destiné à assurer la formation de l'élève inscrit
aux services éducatifs pour les adultes. "Il est aussi destiné
à collaborer au déve-
loppement social et culturel de la communauté. "Il réalise
sa mission dans le cadre des dispositions qui régit le centre. "
Des voix: Régissent...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Qui régissent
le centre.
M. Gendron:... la dernière partie, au moins.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): "II
réalise...
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):... sa mission dans
le cadre des dispositions qui régissent le centre. "
L'article 96. 1 a trois alinéas. Le premier, si je me
répète, se lirait comme suit: "Le centre d'éducation des
adultes est un établissement d'enseignement destiné à
assurer la formation de l'élève inscrit aux services
éducatifs pour les adultes. " Premier alinéa.
Deuxième alinéa: "II est aussi destiné à
collaborer au développement social et culturel de la communauté.
"
Troisième alinéa: "II réalise sa mission dans le
cadre des dispositions qui régissent le centre. "
M. Gendron: C'est juste en français. En tout cas, on n'est
pas sur le fond.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):... qui le
régissent.
M. Gendron: Je serais d'accord pour dire "des dispositions qui le
régissent. "
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Le dernier
alinéa se lirait comme suit: "II réalise sa mission dans le cadre
des dispositions qui le régissent. " Est-ce que...
M. Gendron: Cela va. On veut juste savoir si le ministre est
d'accord sur le texte. C'est bien ça?
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Gendron: Un instant, avant d'appeler le vote.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que je peux
appeler l'article 96. 1?
Mme Blackburn: M. le Président, il me semble qu'il serait
intéressant qu'on ait copie de l'amendement en main. Il est difficile de
discuter comme cela d'un amendement.
M. Gendron: Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ma
collègue. Effectivement, ce que je souhaite, c'est que comme il y a une
partie... Non, il y a une partie qui est ajoutée...
Mme Blackburn: Non, il y a des ajouts. M. Gendron: Oui, je
le sais.
M. Ryan: Cela ne sert à rien de discuter. Le texte s'en
vient.
Mme Blackburn: Bon.
M. Ryan: On n'a pas besoin de faire de discours là-dessus.
On l'a dit tantôt. Si vous demandez le texte, vous avez droit de le
demander et on va vous le donner.
M. Gendron: Quand il y a des éléments qui
s'ajoutent...
M. Ryan: Ce n'est pas nécessaire de nous faire de discours
là-dessus.
M. Gendron: Je ne fais pas de discours. "Il réalise sa
mission dans le cadre... " c'est un élément qui s'ajoute. Quand
c'est quelque chose qui s'ajoute, il faut le voir.
M. Ryan: Je ne parlais pas pour lui, je parlais pour vous. Ha,
ha, ha!
Mme Blackburn: Parce qu'on sait qu'il a une certaine misogynie
qui fait que quand c'est aux femmes, on peut être un peu plus dur.
M. Ryan: Oui, on remarque cela. On n'a qu'à regarder sa
montre et on s'aperçoit que ça prend plus de temps.
Mme Blackburn: M. le Président, je ne prendrai jamais
autant de temps que sur le projet de loi 3 pour étudier trois articles
en quatre jours.
M. Ryan: On était rendus à vingt articles, madame.
Je m'excuse, vous n'étiez point là. Nous en étions rendus
à l'article 20.
Mme Blackburn: Quatre jours, trois articles.
M. Ryan: Et, déjà, vous aviez passé la
guillotine. Nous autres, cela fait trois semaines et on vous traite très
aimablement.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Mesdames, messieurs de la commission, vous avez devant vous le texte qui
doit être modifié à l'alinéa 3 qui devrait se lire:
"II réalise sa mission dans le cadre des dispositions qui le
régissent". Est-ce que je peux appeler l'article 96. 1?
M. Gendron: Pas tout de suite, parce qu'il semble qu'il y ait un
problème. Veux-tu
l'exprimer?
Mme Blackburn: Je vais le lire. S'il y a un problème, il
faudrait peut-être lire le texte.
M. Gendron: C'est pour cela que je réponds "pas tout de
suite".
Mme Blackburn: De toute façon, mon problème...
D'ailleurs, lorsqu'on...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi, cela fait trois fois qu'on le lit.
Mme Blackburn: Oui, parlez pour vous, M. le Président.
Vous aviez le texte en main. Alors, il faut être clair là-dessus.
Quand on ne s'intéresse pas à cette commission, on dit: On le
sait bien, l'éducation, ça n'intéresse pas l'Opposition.
Quand on s'y intéresse et qu'on parie, il a encore des critiques
à faire. Cela prend du temps et ainsi de suite.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien,
madame. Si vous voulez réagir, s'il vous plaît, sur l'amendement
que vous avez devant vous.
Mme Blackburn: J'ai une question. Est-ce que le ministre s'est...
Je trouve l'idée intéressante là-dessus.
M. Ryan: Là, on en était rendus au vote. On a
demandé de voir le texte pour se prononcer dessus. On en discute depuis
déjà une demi-heure. Si j'ai bien compris...
Mme Blackburn: M. le Président, j'ai des droits à
cette commission et j'ai même droit à vingt minutes par article et
autant sur les amendements. Alors, je vous en prie.
M. Ryan: On a déjà discuté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi, nous sommes au moment de l'adoption de
l'article 96.
Mme Blackburn: Non, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Je l'ai
appelé. Vous vouliez avoir le texte. Nous vous avons fourni le texte et
nous sommes au moment du vote.
Mme Blackburn: Et je suis au moment de mon intervention, M. le
Président. Vous ne connaissez pas les règles de procédure.
On va vous les apprendre. J'ai droit à vingt minutes
là-dessus.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Un peu de respect
pour le président, Mme la dépu- tée.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président, quand il le
mérite! Là-dessus, je suis d'accord, lorsqu'il le mérite.
(17 h 15)
M. Gendron: Question de règlement. C'est plus majeur qu'on
ne pense. Je veux clarifier une affaire, M. le Président. Ce ne sera pas
long. Ce n'est pas une question de savoir où on est rendus ou pas. C'est
qu'il y a un ajout qu'on n'avait pas dans le texte. Les deux premiers
paragraphes se comprennent bien parce qu'on les retrouve dans le texte. Au
troisième paragraphe ou au troisième alinéa de l'article
96. 1, c'est écrit: "II réalise sa mission dans le cadre des
dispositions qui régissent le centre". En prenant connaissance de
l'ajout, ma collègue prétend avec raison, selon ce qu'elle m'a
expliqué, que tel que libellé, elle a des choses à
vérifier sur le fond avant de donner son accord sur le vote. Comment
voulez-vous qu'elle prenne connaissance de cela avant d'avoir pris connaissance
du texte qu'elle vient d'avoir? Par conséquent, elle ne s'est jamais
exprimée sur le nouveau texte et on ne peut pas voter sur quelque chose
dont on n'a pas pris connaissance. Alors, je veux juste que ce soit clair, je
ne veux pas de droit plus que les autres, mais je pense qu'elle est tout
à fait dans son droit si elle le veut, de discourir sur l'amendement que
nous voyons pour la première fois, le troisième alinéa qui
se lit: "II réalise sa mission dans le cadre... " C'est juste
là-dessus que je veux vous donner le droit de parole.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi, nous allons vous entendre.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Ce que j'allais
dire...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi, vous avez la parole. M. le ministre, s'il
vous plaît!
Mme Blackburn: Vous devriez peut-être l'appeler au respect
des participants. Ce serait assez intéressant aussi de vous entendre,
à l'occasion là-dessus.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): ...
l'interpeller.
Mme Blackburn: M. le Président, ce que je voulais dire,
c'est que ce chapitre est intéressant et vient corriger une lacune qu'il
y a dans le texte. Cependant, et c'était la question que je voulais
poser, il y a certaines réticences dans le milieu, a savoir de donner un
tel statut à un centre d'éducation des adultes,
particulièrement dans les commissions scolaires qui prétendent
que si on est en train de créer vraiment toute une structure sans que
les commissions scolaires aient
leur mot à dire là-dessus par rapport à ce qui leur
conviendrait le mieux, cela leur pose certaines difficultés.
Essentiellement, c'était le sens de mon intervention et cela
mérite d'être examiné.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre,
voulez-vous réagir aux propos de Mme la députée de
Chicoutimi?
M. Ryan: Oui, volontiers. J'ai eu une réaction
là-dessus qui m'est parvenue de la commission scolaire de Chicoutimi. Je
n'en ai pas eu d'autres. Tous ceux qui ont exprimé des réactions
se sont prononcés favorablement, ont trouvé que c'était un
progrès qui permettait de voir plus clair dans ce qui pourrait
être fait et devrait être fait en matière d'éducation
des adultes. Je vais donner lecture de !a lettre que j'ai écrite
à la commission scolaire de Chicoutimi le 25 novembre: "J'ai pris
connaissance de la lettre que vous m'adressiez le 11 novembre afin de me faire
part de la position de la commission scolaire de Chicoutimi concernant l'ajout,
dans le texte du projet de loi 107, de dispositions nouvelles concernant
l'établissement de centres d'éducation des adultes. Je ne suis
pas sûr que la lecture que votre commission scolaire fait de ces nouveaux
articles soit conforme à la signification véritable de ces
articles. Le centre d'éducation des adultes serait en effet, en vertu
des amendements proposés, un établissement juridiquement distinct
de l'école, mais rien n'empêcherait que la direction des deux
établissements soit confiée à la même personne,
là où les circonstances pourraient l'exiger. Les avantages
qu'offre la distinction exprimée par ces articles nouveaux sont
considérablement supérieurs, selon moi, aux inconvénients
que vous signalez. En toute hypothèse, je verrai à ce que le
point de vue de votre commission scolaire soit soigneusement examiné par
mes collaborateurs et moi-même. " Ce qui a été fait et nous
avons maintenu la conclusion à laquelle nous en étions venus.
Mme Blackburn: Vous dites qu'il n'y a aucune autre commission
scolaire qui a fait parvenir des commentaires de cette nature. Bien.
M. Ryan: D'accord.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien.
Est-ce qu'on peut procéder à l'adoption de l'article 96. 1?
Est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté. Alors, nous passons à l'article 96. 2: "Le centre
d'éducation des adultes est établi par la commission scolaire
sous l'autorité d'un directeur. "L'acte d'établissement indique
le nom, l'adresse et les locaux ou immeubles mis à la disposition du
centre. Le centre peut être établi dans les mêmes locaux ou
immeubles que ceux mis à la disposition d'une école. "
M. Gendron: J'ai une simple question à poser.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le
député d'Abrtibi-Ouest.
M. Gendron: Lorsque le ministre écrit "le centre
d'éducation des adultes est établi par la commission scolaire
sous l'autorité d'un directeur", est-ce que quelqu'un pourrait
prétendre qu'il s'agit là de la reconnaissance du principe tel
que libellé que, dans toutes les commissions scolaires où il y
aura un centre d'éducation des adultes, il faudra que la commission
scolaire nomme un directeur de centre?
M. Ryan: C'est cela. Ce sera complété par l'article
96. 4.
M. Gendron: Donc, il n'y avait pas de fausse
interprétation. Même si je sais qu'il peut faire d'autre chose,
parce que c'est ça qu'on va dire, on parle bel et bien sous
l'autorité d'un directeur de ce centre. Ce n'est pas l'expression "un
directeur"... Je ne sais pas si d'autres m'ont entendu. Je pensais que tel que
libellé, il pouvait y avoir confusion et qu'on fasse
référence à l'expression commune qui peut exister
d'être un directeur quelque part, alors qu'ici, on dit: "Le centre
d'éducation des adultes est établi par la commission scolaire -
je ne sais pas si vous me comprenez - sous l'autorité d'un directeur. "
J'aurais aimé mieux une autre formulation pour s'assurer que c'est sous
l'autorité du directeur de ce centre quand on en nomme un et non pas
sous l'autorité d'une personne qui a le poste de directeur. J'entends
cela parfois: Cela aurait pu être un directeur d'école, un
directeur de commission scolaire, le directeur de la commission scolaire pour
le service des adultes, c'est-à-dire nommé par la commission
scolaire pour le service des adultes.
C'est parce que la fonction de directeur de centre, cela existe comme
telle. Il y a des gens qui me disent: Qu'est-ce que tu fais à la
commission scolaire? Il me répond: Je suis directeur de centre. Le
directeur de centre, ce n'est pas nécessairement le directeur de
l'éducation des adultes à la commission scolaire.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: Est-ce que vous avez terminé, d'abord?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: C'est parce que, là, on a essayé
d'agir en concordance avec ce qui a déjà été
approuvé. À l'article 37, nous écrivions: L'école
est établie par la commission scolaire sous l'autorité d'un
directeur... C'est évident que c'était le directeur
d'école. C'est la même chose ici.
M. Gendron: C'est ce que je crois. Si on me répond...
M. Ryan: Cela me fait penser que c'est évident que, quand
on commence à faire l'exégèse d'un texte, on peut y
trouver des choses nouvelles à chaque examen. Mais on avait
déjà fait l'exercice. Je pense que cela tombe sous le sens. Cela
veut dire cela. L'interprétation que donne le député
d'Abitibi-Ouest n'est pas complètement invraisemblable, mais improbable,
assez hautement improbable pour que le texte que nous avons là, vu qu'il
concorde avec celui de l'article 37, puisse être acceptable.
M. Gendron: En ce qui me concerne, c'est une explication qui est
correcte.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que je peux
appeler l'article 96. 2? Adopté? L'article 96. 2 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté à l'unanimité. L'article 96. 3. "La
commission scolaire peut modifier l'acte d'établissement d'une centre
d'éducation des adultes compte tenu du plan triennal de
répartition et de destination de ses immeubles. "
M. Ryan: C'est juste une concordance; cela a déjà
été approuvé.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que l'article
96. 3 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté à l'unanimité. L'article 96. 4. "Le
directeur de centre d'éducation des adultes est nommé par la
commission scolaire. " Est-ce que l'article 96. 4 est adopté?
Une voix: Oui.
M. Gendron: Attendez un peu.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 96. 4 est adopté.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté à l'unanimité. J'appelle l'article 96. 5.
"La commission scolaire peut nommer un ou plusieurs adjoints au directeur de
centre d'éducation des adultes. " J'appelle l'article 96. 5.
M. Gendron: La question que je pose, c'est qu'il y avait
effectivement à l'article 41, je pense... On a fait un ajout,
"après consultation de celui-ci", en parlant du directeur du centre. Je
trouverais étonnant qu'ici on puisse nommer les directeurs adjoints et
que le directeur de centre ne soit pas dans le coup. Alors, le ministre avait
convenu qu'il était logique de faire ce que je dis là pour
l'enseignement régulier, et avait convenu d'ajouter une expression
"après consultation de celui-ci", pour des raisons de logique et de
concordance. Je comprendrais mal qu'à l'article 96. 5 on ne soit pas du
même avis. C'est pour cela que je souhaiterais que la commission scolaire
puisse nommer un ou plusieurs adjoints au directeur de centre
d'éducation des adultes après consultation de celui-ci. Autrement
dit, elle peut nommer des adjoints au directeur du centre.
M. Ryan: Après consultation de ce dernier. M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: Est-ce qu'on attend des réactions de notre
part?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Alors, c'est accepté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'amendement est accepté et devrait se lire comment?
M. Ryan: Ici, j'ai compris que la commission scolaire peut nommer
un ou plusieurs adjoints au directeur de centre d'éducation des adultes
après consultation de celui-ci.
M. Gendron: Oui. C'est en plein cela. M. Ryan: Très
bien.
M. Gendron: Si le texte est celui-là, on l'adopte.
M. Ryan: Cela l'est. Et on va le faire circuler tantôt.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, je...
M. Ryan: On va le faire circuler tantôt, en
confirmation.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Pour les fins du
débat, je relis l'article 96. 5: "La commission scolaire peut nommer un
ou plusieurs
adjoints au directeur de centre d'éducation des adultes,
après consultation de celui-ci. " L'article 96. 5 est-il adopté,
tel qu'amendé?
M. Gendron: Bien oui, adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien. On
passe à l'article 96. 6: "Un directeur adjoint assiste un directeur dans
l'exercice de ses fonctions et pouvoirs. "Le directeur adjoint, ou celui des
adjoints désigné par la commission scolaire, exerce les fonctions
et pouvoirs du directeur en cas d'empêchement de ce dernier. "
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 96. 6 est appelé, il est adopté.
Adopté.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): On passe à
l'article 96. 7.
M. Ryan: À l'article 96. 7, M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan:... nous sommes volontiers disposés à
assurer la concordance de ce texte avec celui qui a été
adopté plus tôt, à la suite du débat que nous avions
eu sur les mérites respectifs des expressions "veille à la
qualité" et "s'assure de". On peut très bien écrire
"s'assure de" par souci de concordance et de collaboration.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il des
commentaires à l'article 96. 7?
M. Gendron: Ah! Si le ministre, comme il vient de l'indiquer,
accepte l'amendement qui, en ce qui me concerne, au-delà de la
gentillesse et de la concordance, témoigne quand même d'une
responsabilité beaucoup plus grande que de regarder cela comme je
l'avais évoqué, c'est la même concordance des propos...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Gendron:... au-delà de l'article. L'argumentation que
j'ai développée quand on en a traité, je la referais. Au
lieu de la faire, je dis "bis".
Le Président (M. Parent, Sauvé): II s'assure...
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé):.. au lieu de
veiller.
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: C'est cela que j'ai dit.
M. Ryan: Très bien, oui, vous l'avez dit...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pardon?
M. Ryan:... mais je pense que le président ne l'avait pas;
compris.
M. Gendron: Ah! Excusez-moi, oui. Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, je vous
félicite. Je n'avais pas demandé le vote. Est-ce que l'article
96. 7 est adopté...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé):... tel
qu'amendé?
M. Gendron: L'article 96. 7.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 96. 8.
M. Ryan: Le président est lent. Il mérite... M.
Gendron: Ah! Bien on le dérange dans...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ah oui! Vous me
perturbez. "Le directeur du centre d'éducation des adultes institue,
après consultation des élèves inscrits dans le centre et
conformément aux normes et autres décisions de la commission
scolaire, un organisme de participation des élèves à
l'élaboration ou/et à la mise en oeuvre de la programmation des
services éducatifs pour les adultes dispensés dans le centre. " Y
a-t-il des commentaires à l'article 96. 8? (17 h 30)
M. Ryan: Cela va.
M. Gendron: Si le ministre n'en a pas, moi, j'en ai un, oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Le commentaire, c'est qu'il faut se rappeler que,
lors de la présence de l'Institut canadien des adultes, la seconde fois,
à la suite des amendements proposés par le ministre, on avait
demandé à ces gens de réagir aux amendements
proposés. Je ne commenterai pas ce qu'ils ont dit globalement, sauf que
sur l'article 9(3. 8, ils avaient fait une représentation
précise. Je la lis.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Gendron: L'article 96. 8 précise bien la
nécessité d'un organisme de participation des
élèves à l'élaboration et à la mise en
oeuvre de la programmation des services éducatifs pour les adultes
dispensés dans le centre. Nous appuyons la revendication de la
Fédération des associations québécoises
d'étudiants et étudiantes de secondaire pour adultes qui demande
une reconnaissance formelle des associations d'étudiants adultes. Ainsi,
le directeur du centre d'éducation des adultes, au lieu d'instituer
lui-même un organisme de participation, devrait mettre en place des
conditions permettant la création d'une association autonome
d'étudiants adultes.
C'est l'endroit pour le faire parce que, à l'article 96. 8, on
dit ceci: "Le directeur du centre d'éducation des adultes institue -
c'est ce qu'eux ne voulaient pas voir - après consultation des
élèves inscrits dans le centre et conformément aux normes
ou autres décisions de la commission scolaire, un organisme de
participation des élèves à l'élaboration et
à la mise en oeuvre de la programmation des services éducatifs
pour les adultes dispensés dans le centre. " C'est sûr qu'une
telle disposition est plus faible que ce qu'eux souhaitent. L'article devrait
reconnaître que, dans tous les cas où il y a une association bona
fide d'étudiants adultes, en conséquence, elle ne soit pas
assujettie à la règle voulant que ce soit le directeur du centre
qui décide de faire ce qui est écrit là: de les incorporer
à un groupe de travail concernant les normes, exactement ce qui est
écrit là. Autrement dit, je n'ai pas d'objection au mandat qui
est là, je trouve qu'il est intéressant pour une association
d'étudiants et d'étudiantes adultes; la différence, c'est
que je voudrais que, à l'article 96. 8, il y ait une disposition qui
commencerait comme suit: "Dans tous les cas où il existe - je ne fais
pas du texte définitif, je traduis un esprit - une association
d'étudiants et d'étudiantes adultes, le directeur du centre", et
on continue. Je ne veux pas reprendre tout le texte: le directeur du centre les
incorpore, fait participer l'élève à l'élaboration
et à la mise en oeuvre de la programmation des services éducatifs
pour les adultes dispensés dans un tel centre.
Je reconnais que ce que je dis et un article où il y aurait une
reconnaissance explicite du droit d'association, ce n'est pas la môme
chose. Mais pourquoi ne l'ai-je pas fait? Ce n'est pas parce que je ne vois pas
la différence, c'est qu'on ne l'a pas obtenu du ministre et de ce
gouvernement, pour l'élève régulier. Cela
m'étonnerait que je l'obtienne davantage si je plaidais en faveur de
l'éducation des adultes. Je parie du droit d'association. Ce qu'on peut
obtenir dans l'article 96. 8, c'est beaucoup plus une reconnaissance de facto
que là où les centres d'éducation des adultes ont des
associations étudiantes, même si, comme on le souhaitait, ils ont
un droit d'association reconnu, ils sont reconnus par la commission scolaire
qui a un centre, à tout le moins, que celle-là puisse avoir une
garantie du directeur de centre qu'ils ont droit de prendre l'initiative, de
facto comme association.
On dit que c'est le directeur du centre qui institue, donc c'est lui qui
fait la consultation comme il l'entend, c'est lui qui institue ça au
moment où il l'entend; je trouve que c'est très faible et
ça ne tient pas compte de la réalité où il y aurait
des associations d'étudiants et d'étudiantes adultes. Je voudrais
que ce soient elles qui puissent aller voir le directeur et dire: On s'est
regroupés en association, on a eu telle réunion et on souhaite
que dans l'organisation du service de cours dans ton centre, nous ayons
l'occasion de nous exprimer concernant la participation de nos
élèves quant à la mise en oeuvre de la programmation des
services éducatifs pour nos élèves.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, je comprends le souci du
député d'Abitibi-Ouest. Il devrait être possible d'y donner
suite. On envisage une formule à titre exploratoire, quelque chose comme
ceci: Sauf s'il existe une association représentant la majorité
des élèves, le directeur du centre d'éducation des
adultes, l'institut, etc. Cela laisserait clairement entendre que là
où il existe une association représentative de la majorité
des élèves, c'est elle qui est l'organisme de participation. Le
directeur n'a pas à créer un organisme comme celui-là.
Là où il n'existe pas de telle association, les
possibilités de regroupement des élèves en association
varient infiniment d'un endroit à l'autre, ce qui rend très
difficile une disposition uniformément précise. Si on avait une
disposition de ce genre, je pense que... Excusez, une minute.
Notre conseiller juridique nous propose une formule qui serait dans la
même veine mais davantage acceptable. On pourra peut-être envisager
l'ajout d'un alinéa. Pardon? Mon collaborateur me signale que lorsque
des associations regroupant des élèves adultes existent, elles
existent et fonctionnent généralement au niveau de la commission
scolaire et non pas du centre d'éducation des adultes.
M. Gendron: Je crois que c'est une observation exacte, mais je ne
vois pas en quoi cela contrevient à ce que je réclame. Même
si elle existe au niveau de la commission scolaire, je veux justement que le
directeur du centre, quand il fait l'élaboration et la mise en oeuvre de
sa programmation des services aux adultes, sache que s'il y a une association
d'étudiants adultes... Bien sûr, au niveau de la commission
scolaire, je reconnais cela. Dans la commission scolaire pour laquelle il est
directeur de centre aux adultes... Que je sache, ces gens ont un employeur.
À
titre d'exemple, s'il existe une association d'étudiants adultes
au niveau de la commission scolaire Abitibi, je veux qu'il y ait une
disposition qui oblige, comme vous étiez en train de le dire... Je ne
crois pas que l'éclairage additionnel, qui est intéressant sur le
plan de l'information communiquée par vos conseillers contrevienne
à la volonté de le faire. C'est un éclairage additionnel,
factuel, mais qui ne vient pas du tout en contradiction avec ce que je
voulais.
M. Ryan: Est-ce que je dois comprendre que ce que j'esquissais
est assez proche de ce que souhaitait le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Ce que vous étiez en train d'esquisser
correspond effectivement à la préoccupation que j'ai
soulevée. Que ce soit incorporé à l'article 96. 8 tel quel
ou qu'on laisse l'article 96. 8 te) quel et qu'on y ajoute un "sauf à la
fin de l'article, je ne suis pas capable de dire ce qui est le plus valable.
Est-ce qu'on laisse l'article 96. 8 tel quel et qu'on dit: Sauf dans les cas
où il existe une association d'étudiants adultes au niveau de la
commission scolaire, le directeur du centre doit procéder
différemment? Je ne sais pas lequel...
M. Ryan: Ce qu'il faudrait dire, par exemple, c'est: Sauf dans
les cas où il existe une association représentative de la
majorité des élèves inscrits au centre. Cela peut
être l'association de la commission scolaire si elle a une
majorité des élèves inscrits à ce centre. Le reste
pourrait demeurer: Sauf s'il existe une association représentative de la
majorité des élèves Inscrits au centre. Elle peut
être représentative d'une majorité d'élèves
Inscrits dans les autres centres d'éducation aux adultes, c'est son
affaire. Pour les fins de cet article-ci, on traite du centre
d'éducation des adultes.
M. Gendron: M. le ministre, - en tout cas, je veux m'en assurer -
à ce que je sache, au Québec, il n'y a aucune commission scolaire
qui dispose de plus d'un centre d'éducation des adultes. Elle dispose de
lieux physiques différents, j'en conviens. Mais je veux que ce soit
toujours... Dire cela comme vous le dites - les élèves inscrits
à ce centre - peut rappeler un cas comme je l'ai déjà
vécu chez moi, le directeur de centre de la commission scolaire Abitibi,
à Normétal. Je ne veux pas que ce soit seulement l'association
des étudiants adultes à Normétal, ils sont sept. Il y a
déjà assez de problèmes quand il y a une association
étudiante. C'est au niveau de la commission scolaire, moi. Mais je
connais peu de commissions scolaires qui ont 2, 3, 4 ou 5 directeurs de centre,
mais j'en connais quelques-unes. Oui, je connais quelques commissions scolaires
qui ont des directeurs de centre, mais ce n'est pas dans cet esprit. Je dis: II
faut que cela soit l'association étudiante au niveau de la commission
scolaire, mais qui regroupe l'ensemble de la clientèle adulte qui
reçoit des cours ou de la formation de la commission scolaire
concernée. Il n'y aura pas cinq associations étudiantes des
adultes dans chacun des centres, sort sous l'appellation physique que je ne
veux pas entretenir, donc je ne peux pas parier de cela.
M. Ryan: Je vais essayer une autre formule pour voir si cela
serait plus proche.
M. Gendron: C'est pour aider. Sincèrement, M. le ministre,
je pense que cela peut être dangereux de le faire comme cela, surtout sur
un principe comme celui-là. Vu qu'il nous en reste quelques-uns d'ici 18
heures, je souhaiterais que... Parce qu'il n'y a pas de mésentente sur
le plan de l'apparence que je veux avoir, en tout cas je n'en sens pas.
M. Ryan: D'accord.
M. Gendron: C'est concernant le texte. Alors, les officiers du
ministère pourraient peut-être essayer d'arriver à 20
heures avec un texte qui traduirait, et vous êtes mieux placé que
moi pour le leur dire, ce que vous voulez traduire.
M. Ryan: M. le Président, j'accepte que nous mettions cet
article entre parenthèses jusqu'à la reprise
vespérale.
Le Président (M. Parent, Sauvé):... de nos travaux
à 20 heures. À la suite d'une entente, une espèce de
consensus qui existe, nous allons retenir l'étude de l'article 96. 8 que
nous allons reprendre à la reprise de nos travaux à 20 heures.
Nous allons maintenant passer à l'article 96. 9.
L'article 96. 9 se lit comme suit: "Après consultation des
enseignants, le directeur du centre choisit les manuels scolaires et le
matériel didactique requis pour l'enseignement des programmes
d'études conformément aux critères établis par la
commission scolaire. " Est-ce qu'il y a des interventions? S'il n'y en a pas,
est-ce que cet article est adopté?
M. Gendron: L'article est... Mme Blackburn: Non.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté ou
non?
M. Gendron: Elle aurait une question, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, j'aurais une question
à la fois sur les articles 96. 9 et 96. 10. On parle d'enseignants
à l'éducation des adultes qui n'ont pas le statut des
enseignants
dans les écoles régulières; ils n'ont
généralement pas de permanence, du moins la très grande
majorité d'entre eux - je pense que c'est 10 % qui ont leur permanence
si je ne m'abuse, les autres sont vraiment contractuels - et ils ont peu de
lieux où ils peuvent faire de l'animation pédagogique, de
l'évaluation pédagogique, un peu de ressourcement. Par ailleurs,
en ce qui a trait au choix des manuels scolaires, du matériel
didactique, dans la majorité des cas, cela ne se passe vraiment pas de
la môme façon que dans l'enseignement régulier. Je me
demandais jusqu'à quel point il fallait s'enfermer là-dedans.
C'est juste une question parce que la gamme des programmes et des cours offerts
à l'éducation des adultes est tellement large qu'il me semble
qu'on ne peut pas établir les mêmes règles que lorsqu'il
s'agit de l'enseignement régulier où les programmes sont
clairement déterminés, arrêtés par le gouvernement
et les manuels choisis dans une série de manuels déjà
autorisés. Alors, il me semble qu'on ne peut pas gérer cette
activité de la même façon qu'on le fait pour l'enseignement
régulier.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Quelle serait votre suggestion?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je vois que c'est le directeur du centre qui
choisit les manuels scolaires, mais je me demandais... Parce que dans beaucoup
de cas, le directeur du centre ne sait absolument pas de quoi il retourne parce
que, je l'explique encore, ce n'est pas comme dans une école
régulière où les programmes sont arrêtés,
définis et que le directeur finit par mieux connaître ce qui se
passe dans son centre. Mais dans de nombreux cours qui sont donnés
à l'éducation des adultes, le directeur général
n'en connaît pas la première ligne, le premier mot, il ne sait pas
ce qui est correct ou adapté ou non. Si on veut vraiment avoir une
façon de fonctionner qui tienne compte de cette réalité,
on ne peut pas calquer cela sur l'enseignement régulier. Il faudrait
voir s'il n'y a pas lieu de donner un peu plus de pouvoirs aux enseignants,
là-dedans, qui sont généralement des professionnels
embauchés pour faire ce genre d'activités.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Je regrette, mais je ne peux pas être d'accord.
C'est qu'en écrivant: "après consultation des enseignants", ils
vont donner leur point de vue et c'est évident que dans les cours de
formation professionnelle pour les adultes par exemple, le directeur ne peut
pas connaître tous les manuels qui sont nécessaires pour la
mécanique automobile, les techniques d'usinage, les métiers de la
construction, par exemple, ou d'autres métiers comme la cuisine, la
coiffure. On ne peut pas connaître tout cela, c'est impossible. C'est
pour cela qu'on dit: Après consultation des enseignants. Mais, il faut
que chacun présente ses buts et que le directeur prenne ses
responsabilités. Au secondaire, le directeur ne connaît pas toutes
les matières de l'enseignement régulier non plus, c'est
impossible. (17 h 45)
Mme Blackburn: Où je veux en venir, M. le
Président, c'est que si on avait prévu ce qu'on a refusé
tantôt pour l'enseignement régulier avec les raisons qu'on peut
comprendre, un comité pédagogique pour les enseignants, il me
semble que si cela se justifie par le fait qu'on le retrouve dans la convention
collective pour l'enseignant régulier, c'est loin d'être vrai pour
les 90 % des professeurs enseignant à l'éducation des adultes. Il
me semble que ce volet devrait prévoir un comité
pédagogique. Je le rappelle, et le ministre connaît cette
réalité-là, je le pense bien, il y a peu ou pas d'endroits
où ces enseignants se retrouvent, contrairement à ce qui se fait
dans le cas de l'enseignant régulier. Il serait utile de créer
une Instance, un comité pédagogique. Il faudrait voir s'il n'y a
pas lieu d'améliorer le fonctionnement. C'est ce que je vise avec vous.
Je ne suis pas en train d'essayer d'étirer le temps, mais de voir
comment on pourrait donner aux enseignants qui sont là, à la
pige, occasionnels, un lieu où ils pourraient effectivement participer
à améliorer la qualité de la pédagogie dans les
centres d'éducation des adultes. C'est cela. Je ne dis pas que cela peut
aller à neuf ou à dix, j'imagine qu'il faudrait peut-être
que cela se situe entre les deux, mais il faudrait que, avant qu'on adopte
l'article 96. 9 sur les manuels, on voie peut-être une instance qui
deviendrait un peu consultative, là-dessus, pour le directeur du
centre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Regardez, M. le Président, je pense que le
début de l'article laisse la place à ces choses-là.
Après consultation des enseignants, cela peut être consultation
avec chaque enseignant pour la matière dont il est responsable, cela
peut être consultation avec un comité formé par des
enseignants pour les représenter à cette fin, cela peut
être par l'intermédiaire de comités
spécialisés pour, disons, le secteur des métiers de
l'automobile, le secteur des métiers de bureau, etc. Toutes les
possibilités sont ici. Comme on est en présence d'une
réalité très diverse en perpétuel devenir, je ne
pense pas que cela soit le moment d'aller plus loin que cela. On a beaucoup de
membres de ce personnel-là qui sont des salariés à temps
partiel, des surnuméraires ou des occasionnels. Il ne faudrait pas qu'on
ait trop de rigidité structurelle dans le texte. C'est
pour cela que cela a été formulé de la
manière la plus large et en même temps la plus inclusive possible.
Il n'y a rien qui est exclu de ceci. On ne peut pas entrer dans plus de
modalités pour l'instant. C'est pour cela que, à moins d'un
amendement que la députée de Chicoutimi me proposerait, je
suggère que nous conservions le texte actuel, en prenant bonne note de
ses observations.
Le Président (M. Parent,
Sauvé): Est-ce que
l'article 96. 9 est adopté? Mme la porte-parole de l'Opposition
officielle, Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Peut-être une dernière intervention
là-dessus. Le ministre a certainement eu l'occasion, comme moi, de
rencontrer des personnes occasionnelles qui enseignent à
l'éducation des adultes à temps partiel. Des fois, c'est au
cours. Généralement, très souvent, c'est la remarque qui
revient constamment, ils finissent par en faire presque un emploi. Tous les
ans, ils reviennent, ils sont réembauchés, mais ils n'ont jamais
de permanence. Sauf qu'ils se sentent complètement exclus des
activités à caractère pédagogique qui leur
permettraient, à part l'enseignement évidemment, d'avoir un peu
de prise sur l'organisation de l'enseignement et l'amélioration de la
qualité. Je demande simplement au ministre: Est-ce qu'on pourrait
prévoir la création au sein de ce centre, sous la
responsabilité du directeur, d'un comité pédagogique?
Ensuite, on pourrait voir. Il me semble que cela ne l'encarcanne pas trop. On
le rappellerait au moment où il s'agit de la consultation sur les
manuels et dans les lieux un peu pertinents, sans trop en fermer, mais au moins
créer une espèce d'obligation, un lieu de rassemblement, un lieu
d'Identification, comme je l'appelle, pour les enseignants de
l'éducation des adultes.
M. Ryan: Pour l'instant, je ne vois pas cette possibilité.
Je n'y suis pas opposé, mais je ne la vois pas dans l'immédiat.
Je ne veux pas inscrire dans la loi une structure obligatoire qu'on n'aurait
pas soigneusement étudiée avant.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on peut suggérer au ministre
d'examiner ça à l'heure du souper?
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection à l'examiner.
Mme Blackburn: À l'heure du souper?
M. Ryan: À l'heure du souper, je n'aurai pas grand temps,
mais je vais y penser quand même.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'aurais une ou deux remarques dans le sens de la
bonification professionnelle. Je suis un peu d'ailleurs étonné
qu'on lise le directeur de centre - mais, moi, je ne suis pas
nécessairement ici pour faire de la rédaction - parce que, dans
les faits, ce n'est pas lui qui est l'autorité, mais le directeur de
l'éducation des adultes. Pour l'avoir vécu moi-même, le
directeur de centre n'a pas autorité sur le matériel
pédagogique et sur les manuels scolaires puisque son budget lui vient du
directeur de l'éducation des adultes. Prenez n'importe quelle commission
scolaire, le boss, celui qui autorise le budget du centre, qui, pensez-vous,
est-ce? C'est le directeur de l'éducation des adultes de la commission
scolaire. Et, moi, je ne veux pas remplacer le directeur de centre par le
directeur de l'éducation des adultes, parce que, pour ce qui est de
l'encadrement, l'absence d'encadrement professionnel que ma collègue
voulait souligner, elle a raison dans le sens que ces gens-là arrivent
sans aucun encadrement; ils ne font pas partie de la structure, ils n'ont pas
de lieu de communication pour discuter entre eux des meilleurs outils
pédagogiques, des meilleurs choix de manuels, ils sont retenus pour
enseigner un cours de mécanique ou de mathématiques, peu importe
l'heure. En règle générale, n'ayant pas la permanence,
n'ayant pas de contacts et d'échanges professionnels avec les autres, la
consultation va être là plus... Puis, là, ce n'est pas
mésestimant pour les personnes qui vivront le problème que je
vais porter un jugement, cela signifie, dans le fond, que le directeur du
centre fera ce qu'il veut, c'est ce que ça veut dire. Nous, nous aurions
souhaité que ça ne soit pas tout à fart comme ça,
qu'il puisse y avoir moyen de trouver une formule de regroupement de ces gens
en un lieu pédagogique ou professionnel qui leur permettrait que leurs
suggestions de groupe ou d'équipe aux adultes aient de meilleures
garanties d'être prises en compte, mais, en ce qui me concerne, bien plus
par le directeur de l'éducation des adultes que le directeur de centre,
parce que le directeur de centre, lui, va envoyer sa réquisition au
directeur des adultes, au directeur des achats ou de l'équipement, et la
fera signer par le boss, mais ce n'est pas lui qui est boss. Il reçoit
son budget de la commission scolaire qui, elle, donne un budget au directeur de
l'éducation des adultes qui, lui, donne du fric ou non à ses
directeurs de centre.
M. le Président, je tenais à faire cette remarque.
J'espère que le ministre ne prétend pas qu'encore là on ne
fait pas ce qu'on à faire. Je pense qu'on a fait ce qu'on avait à
faire là-dessus en disant que le texte qu'il y a là va
créer des situations où, en aucune façon, l'esprit dans
lequel on a inclus cette disposition sera rendu. Autrement dit, à
l'essai, il n'y a pas beaucoup de professeurs de l'éducation des adultes
qui pourraient venir nous voir pour nous dire combien ils sont satisfaits que
nous ayons Inclus une disposition leur garantissant que, dorénavant, ils
pourront influencer la rétention des manuels
et du matériel didactique. C'est davantage ce que je voulais
souligner au ministre. Tel que libellé, ça n'offre pas du tout
ces garanties auxquelles il aurait été souhaitable
d'intégrer la responsabilité professionnelle des personnels qui
dispensent l'éducation au niveau de l'éducation des adultes le
soir. Il ne s'agit que d'une disposition disant que le directeur du centre
consulte... Puis, là, il ne saura pas qui exactement, parce que ce sont
souvent des professeurs à la leçon.
Mme Blackburn: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Cela pourrait être un comité
composé du directeur du centre, du directeur de l'éducation des
adultes, selon le cas - s'il y en a deux, ce n'est pas la même personne -
de professionnels et d'enseignants, une espèce de commission ou
comité pédagogique composé de différents personnels
qui pourrait avoir une vision un peu plus intégrée à la
fois des besoins, des meilleures approches, plus soucieux d'une vision un peu
plus intégrée.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, j'aime autant être clair,
je pense que nous ne sommes pas en mesure actuellement de commencer à
préciser davantage les structures des centres d'éducation des
adultes. Je vais insister, même après le souper, pour que nous
nous en tenions à la formule qui est ici. Nous avons
écouté le point de vue de l'Opposition avec intérêt,
c'est un point de vue qui n'est pas dénué d'avenir mais, dans
l'immédiat, je pense qu'on improviserait en voulant commencer a
définir des structures. Je pense qu'on est mieux de laisser cela un
petit peu souple.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, devant la
remarque, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, on a discuté longtemps, mais, d'un
côté, il y a une définition de ce qu'on entend par
directeur de centre et, de ce côté-ci, il y en aurait une autre.
Je veux au moins clarifier ça. Dans l'esprit du ministre, quand on dit
ici "le directeur du centre", est-ce qu'il parle du directeur du centre de
l'éducation des adultes de chacune des commissions scolaires et, de
cela, il ne peut qu'en avoir un? Ce n'est pas de cela que vous parlez.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: II y a une confusion là. L'organisme responsable
de l'éducation des adultes dans la commission scolaire, c'est le SEA,
le
Service de l'éducation des adultes.
M. Gendron: Oui, mais il y a un directeur.
M. Ryan: Oui, mais c'est le directeur du Service de
l'éducation des adultes, tandis que, sur le plan local, ce que nous
aurons, c'est un centre d'éducation des adultes.
M. Gendron: J'avais la bonne compréhension. Moi, ça
me rassure parce que, ça va être exactement ce que je comprenais
dans ce...
M. Ryan: Je l'avais remarqué tantôt, vous faites
bien de le signaler, M. Rondeau me l'avait signalé et c'est
délibéremment que nous employons l'expression "centre" pour
décrire un organisme qui va être planté dans le terrain
pour la dispensation concrète des services.
M. Gendron: Moi, je trouve que vous avez raison de faire cela,
mais il faut que tout le monde ait la même compréhension. Un
directeur du Service de l'éducation des adultes n'est pas un directeur
de centre.
M. Ryan: Pas du tout.
M. Gendron: Donc, on s'accorde.
M. Ryan: II y a une chose ici. Dans la pratique il y a encore des
endroits où c'est le Service de l'éducation des adultes qui
choisit les manuels. Mais il y a des endroits de plus en plus où c'est
le directeur du centre. On veut que cela aille de ce côté comme
pour l'école. On ne veut pas que ce soit une responsabilité qui
soit logée uniquement au Service de l'éducation des adultes de la
commission scolaire. On fait un pas dans cette direction. Comme on
établit que le directeur du centre devra agir conformément aux
critères établis par la commission scolaire, là, il devra
se référer aux normes qui lui seront transmises par le Service de
l'éducation des adultes et la commission scolaire.
Le Président (M.
Parent, Sauvé): Merci, M.
le ministre. Est-ce que l'article 96. 9 est adopté? M. le porte-parole
de l'Opposition officielle.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député, adopté?
M. Gendron: Un instant, adopté l'article 96. 9.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 96. 9
est adopté. Alors, on suspend nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 57)
(Reprise à 20 h 18)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission permanente de l'éducation poursuit ses travaux et
nous en sommes à l'adoption de l'amendement 96. 8 présenté
par le ministre de l'Éducation. Alors, M. le ministre de
l'Éducation, c'est votre amendement que vous deviez nous donner, qui a
été préparé. Est-ce que vous voulez en distribuer
des copies aux membres de la commission?
M. Ryan: M. le Président, à l'article 96. 8, nous
avons une formule améliorée par rapport à l'article
original qui me semble résumer assez bien les discussions que nous avons
eues. Est-ce qu'il a été distribué à tout le
monde?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, pas encore,
on n'a pas osé.
M. Ryan: Excusez.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, 96. 8...
Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Je vous ai communiqué le texte, c'est l'article
96. 8. Je n'ai pas de commentaires à faire là-dessus. Cela a
été discuté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très bien.
M. le porte-parole officiel de l'Opposition?
M. Gendron: J'estime que c'est un paragraphe qui tient compte des
discussions que nous avons eues, soit que lorsqu'il existe une association
représentant les étudiants du centre, c'est celle-ci qui exerce
les fonctions de l'organisme prévu au premier alinéa. Le
problème que j'ai - et c'est juste une clarification - c'est que vous
dites: Celle-ci - en parlant de l'association - exerce les fonctions de
l'organisme prévu au premier alinéa. Ce n'étaient pas des
fonctions de l'organisme prévu au premier aiinéa, c'est le
directeur de centre. Alors, comment qualifier le directeur de centre comme un
organisme prévu au premier alinéa? Je ne sais pas si vous me
comprenez. Dans le texte, c'est écrit: Les fonctions de l'organisme
prévu au premier alinéa, et le directeur du centre n'est pas tenu
d'instituer un tel organisme.
M. Ryan: II me semble que notre autre formule qu'on avait
tantôt: S'il n'existe pas une association représentant la
majorité des élèves Inscrits à un centre, le
directeur du centre... On aurait tout dans le même. Ce serait beaucoup
mieux.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va?
M. Gendron: Attends un peu.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, l'article
96. 8 est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Gendron: Oui, cela irait, M. le ministre, parce que je pense
que, quand on parlait des fonctions de l'organisme prévu, on entend par
là l'organisme de participation qui est remplacé, quand il y a
une association, par l'association, et c'est elle qui s'acquitte... En tout
cas, en ce qui me concerne...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, l'article
96. 8 est adopté? Monsieur.
M. Gendron: Adopté. Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. J'appelle
l'article 96. 10. Le directeur de centre...
M. Gendron: On n'a pas fait l'article 96. 9.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On a fait
l'article 96. 9.
M. Gendron: Oui, c'est vrai. Excusez.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 96. 10:
"Le directeur de centre d'éducation des adultes gère le personnel
du centre et détermine les tâches et responsabilités de
chaque membre du personnel en appliquant, le cas échéant, les
normes et autres décisions de la commission scolaire et les dispositions
des conventions collectives ou des règlements du gouvernement qui
peuvent être applicables selon le cas. " Commentaires? M. le porte-parole
de l'Opposition officielle.
M. Gendron: Un instant! Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va. L'article
96. 10 est adopté. L'article 96. 11: "Le directeur du centre
d'éducation des adultes gère les ressources matérielles et
les ressources financières du centre en appliquant, le cas
échéant, les normes et autres décisions de la commission
scolaire; il en rend compte à la commission scolaire. " Commentaires?
Pas de commentaires? M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 96. 11
est adopté. J'appelle l'article 96. 12 qui se lit comme suit: "Le
directeur du centre d'éducation des adultes prépare le budget du
centre, le soumet à l'approbation de la commission scolaire, en assure
l'administration et en rend compte à la commission scolaire. "Ce budget
prévoit les ressources finan-
cières allouées à l'organisme de participation
institué en application de l'article 96. 8. " Commentaires?
M. Gendron: Un instant!
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ici, ce qu'il faudrait un peu expliquer, le budget du
directeur de centre. C'est ce dont on parle? Mais, affecté, bien
sûr, au centre dont il a la responsabilité, prévoit les
ressources financières allouées à l'organisme de
participation. Comme on a apporté un amendement et que l'organisme de
participation n'est plus l'espèce d'assemblée que le directeur de
centre doit constituer pour avoir un avis concernant l'organisation
pédagogique mais une association étudiante, il faut faire la
référence. Là, la question précise est: Est-ce que
le budget va prévoir que l'association étudiante aurait des
ressources financières à même l'enveloppe qui est
dévolue au directeur de centre? C'est la question.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: La réponse est négative. Ce serait un
autre arrangement à ce moment-là pour une association. Là,
c'est prévu pour l'organisme de participation. Je ne veux pas qu'on
commence par la porte de côté à instaurer une politique de
subventionnement des associations. Je ne veux pas discuter cette
chose-là. Je ne veux pas poser un précédent qui pourrait
entraîner des répercussions. Aux fins des fonctions
définies... J'aimerais peut-être mieux cela comme ça. Ce
budget prévoit les ressources financières allouées aux
fins de participation décrites à l'article 96. 8, je n'ai pas
d'objection, pour les fonctions de participation.
M. Gendron: Oui, c'est parce que je veux juste faire remarquer au
ministre que...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez, M. le
député.
M. Gendron: Moi, je comprends. La réponse est claire et
nette, même s'il en a besoin, lui, il a le droit c'est lui qui est
ministre. Il dit: Moi, je ne veux pas passer par ce biais-là pour
établir le principe de pourvoir en fonds publics les associations
étudiantes. Je comprends cela, je ne suis pas d'accord, ce n'est pas
grave, c'est son affaire et c'est la mienne de ne pas être d'accord
là-dessus. Ce n'est pas cela la question que je pose. On vient d'ajouter
un second paragraphe à l'article 96. 8. Le second paragraphe dit:
"Lorsqu'une association représente la majorité des
élèves inscrits dans le centre, celle-ci exerce les fonctions de
l'organisme prévu. " Le paragraphe est là. Et là, on dit,
à l'article 96. 12: "Ce budget prévoit les ressources
financières allouées à l'organisme de participation
institué en application de l'article 96. 8. " Puisqu'il y a un
subsidiaire dans la perspective que le rôle prévu avant
l'arrivée du nouveau paragraphe, parce que M. le ministre a fait son
texte que j'ai ici bien avant qu'on ne dépose l'amendement qu'on a
apporté après-midi, ce que je lui fais remarquer, c'est que, moi,
je pourrais très bien prétendre qu'avec l'arrivée du
second paragraphe, si je suis membre de l'association des adultes, si je suis
des cours à l'éducation des adultes, que j'ai droit à une
partie du budget du centre. Et il m'a dit très clairement: Je ne veux
pas que cela serve à cela. Je lui fais remarquer que, tel que
libellé, je pense que j'aurais le droit de prétendre ce que je
viens de prétendre. Je pourrais exiger une partie du budget qui est
affecté au directeur de centre pour que j'exerce la
responsabilité que le second alinéa du 96. 8 m'autorise... Je
veux savoir si, à ce moment-là, le ministre va prévoir
d'autres dispositions. Comment cela va-t-il marcher?
Le Président
(M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Je vais vous dire franchement, M. le Président,
je trouve qu'on agirait bien plus sagement en faisant tomber le deuxième
alinéa, purement et simplement.
M. Gendron: De l'article 96. 12?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Des commentaires,
M. le député?
M. Ryan: C'est cela qui serait le plus sage. Il pourrait y en
avoir dans le budget qu'ils vont préparer pour le centre. Il ne faut pas
faire exprès pour se mettre des complications sur la route, on en a
déjà beaucoup.
M. Gendron: C'est au ministre de parler, moi, j'ai un second
alinéa, là. Alors, est-ce que le ministre décide qu'il
n'est plus là?
M. Ryan: Je soumets...
M. Gendron:... que je parie pour le réinstaurer.
M. Ryan:... l'idée à la discussion.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il des
commentaires à l'effet de biffer le deuxième alinéa?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez, M. le
député.
M. Ryan: On est aussi bien de l'enlever.
M. Gendron: S'il soumet le tout à la discussion, le
commentaire, c'est que, quand on a prévu à l'article 96. 12, au
premier alinéa, que le directeur de centre d'éducation des
adultes prépare le budget du centre, le soumet à l'approbation de
la commission scolaire, en assure l'administration et en rend compte à
la commission scolaire, Je trouvais quand même, indépendamment de
l'ajout que nous avons fait à l'article 96. 8, correct de laisser une
disposition qui dit au directeur de centre: C'est à même ton
budget de directeur de centre que tu dois prévoir... C'est ce que cela
disait... Là, les ressources financières allouées, cela
voulait dire quelques cents, évidemment, à l'organisme de
participation insititué en application de l'article 96. 8. Mol, je
trouvais que c'était une disposition qui montrait que le ministre
trouvait important que le directeur de centre consulte et, même s'il y
avait quelques coûts à cela, s'organise pour les assumer à
l'intérieur de son budget. Donc, moi, cela ne me déplaisait pas,
je veux dire... Là, je ne ferai pas une longue discussion. La
décision, c'est que, s'il l'enlève, mol, je vais voter
contre.
M. Ryan: Je propose qu'on l'enlève, je propose qu'on garde
seulement le premier alinéa.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 96. 12, amputé du deuxième alinéa, est
adopté?
Mme Blackburn: Non, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chlcoutimi.
Mme Blackburn: Moi, j'ai peine à croire que le ministre
soit en train de nous dire ici, en commission parlementaire, qu'il n'est pas
d'accord pour qu'il y ait un minimum de financement pour reconnaître une
association étudiante d'adultes, alors que c'est reconnu dans toutes nos
structures au Québec et que c'est financé à même les
frais d'inscription et de toutes sortes de manières, mais qu'on assure
un financement minimum. J'ai peine à croire que... Je ne sais pas s'il a
mesuré ce que cela peut vraiment signifier de dire: Écoutez, au
cas où cela financerait des associations étudiantes, tel que
prévu à l'article précédent, je suis contre cela.
Pour moi, le ministre... Je comprends mal. (20 h 30)
M. Ryan: M. le Président, ce n'est pas l'endroit pour
régler ce problème-là. Le problème des associations
d'élèves adultes, il faudra le regarder à
l'intérieur du cadre de la loi 32. On ne le réglera pas par la
bande dans ce projet de loi-ci.
Mme Blackburn: M. le Président, actuellement la loi
32...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chlcoutimi.
Mme Blackburn:... si ma connaissance est bonne, cela s'applique
aux collèges et aux universités. Cela ne s'est jamais
appliqué aux écoles secondaires, alors que les associations
étudiantes ne sont même pas reconnues dans ce projet de loi. Je ne
pense pas qu'on ait réussi à le faire. Ce que je déplore,
remarquez!
M. Ryan: Nous avons de nombreuses représentations
d'associations d'adultes pour amender cette loi de manière à
tenir compte des adultes de niveau secondaire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il d'autres
interventions?
Mme Blackburn: Non, c'est la loi du ministre, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 96. 12, amputé du deuxième alinéa, est
adopté?
M. Gendron: Adopté sur division. M. Ryan:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté sur
division. J'appelle l'article 96. 13 qui se lit comme suit: "Le directeur du
centre participe à l'élaboration des politiques de la commission
scolaire, de même qu'à l'élaboration de la programmation et
de la réglementation visant leur mise en oeuvre dans les centres
d'éducation des adultes. " Des commentaires? Est-ce que l'article est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 96. 13
est adopté. J'appelle l'article 96. 14. "Le directeur de centre
d'éducation des adultes exerce aussi les fonctions et pouvoirs que lui
délègue par règlement le conseil des commissaires.
"À fa demande de la commission scolaire, il exerce des fonctions autres
que celle de directeur de centre d'éducation des adultes. "
M. le député d'Abitibi-Ouest, y a-t-il des
commentaires?
M. Gendron: Un seul commentaire. Je rappelle pour la
deuxième fois que, dans son mémoire, l'Institut canadien
d'éducation des adultes n'était pas tellement entiché
à la pensée que le directeur de centre assume l'autre
responsabilité parce que, eux autres, ils prétendaient que le
directeur de centre d'éducation des adultes, c'était en soi un
poste assez exigeant pour, à partir du moment où la commission
scolaire l'a reconnu et en a nommé un directeur
de centre, qu'il s'acquitte de sa responsabilité de directeur de
centre. Là, on dit: À la demande de la commission scolaire, il
exerce des fonctions autres que celle de directeur de centre d'éducation
des adultes. Je prétends que cela vient affaiblir sa
responsabilité de coordination, sa responsabilité de
planification et de concertation avec d'autres agents éducatifs.
Qu'est-ce que vous voulez? Quand il travaillera ailleurs, il ne travaillera pas
là.
L'autre commentaire que je veux faire porte sur la phrase: "... que lui
délègue par règlement le conseil des commissaires. "
Là, c'est plus une question qu'un commentaire. Ma question est la
suivante. Je croyais que ses responsabilités il les détenait du
directeur du Service de l'éducation des adultes et non pas... Parce que
le conseil des commissaires lui nomme. Je suis d'accord. Toute nomination est
ratifiée par l'exécutif ou le conseil des commissaires, mais le
supérieur hiérarchique du directeur de centre sur le plan
fonctionnel et dans la vie de tous les jours, c'est le directeur du Service de
l'éducation des adultes. Ce ne sont pas les commissaires. Là, je
trouve un peu curieux que les fonctions et pouvoirs que lui
délègue par règlement le conseil des commissaires, ce sont
ces pouvoirs qui sont exercés, alors que je croyais que c'étaient
les pouvoirs qui étaient définis par le supérieur du
Service de l'éducation des adultes, qui, normalement supervise les
directeurs de centre, les encadre et a la responsabilité
hiérarchique envers ces personnes, du moins en termes
d'évaluation. J'ai toujours pensé que celui qui fait
l'évaluation, c'est celui qui est le plus en mesure d'agir comme
mandataire dans les exercices de pouvoirs délégués.
Là, c'est un tiers qui va exercer la délégation de
pouvoirs, mais on va continuer à demander quand même que
l'évaluation soit faite par le directeur du Service de
l'éducation des adultes. Alors, cela m'apparaît un peu
boiteux.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il une
réponse au commentaire de la part du côté
ministériel?
M. Ryan: II me semble que seule la commission scolaire peut
décider de déléguer les fonctions autres que celles qui
reviennent d'après les dispositions législatives au directeur
d'école ou au directeur de centre. On remarque que cette disposition est
étroitement connexe à l'article 53 que nous avons
déjà adopté, si mes souvenirs sont bons. Là, on dit
bien que le directeur d'école exerce les fonctions et pouvoirs que lui
délègue par règlement le conseil des commissaires. Disons
que certains pouvoirs du directeur général qu'on voudrait voir
exercer sur le plan local, une commission scolaire pourrait faire cela. Le
directeur général ne pourrait pas, parce que lui tient ses
pouvoirs de la commission scolaire et les exerce sous son autorité. Elle
peut lui en déléguer un certain nombre; elle pourrait aussi en
déléguer certains au directeur d'école si elle le
voulait.
On va prendre un exemple concret. Disons qu'il y a un besoin de
personnel de soutien. Le pouvoir d'embauche, c'est la commission scolaire et,
normalement, il est dévolu à ses officiers supérieurs. Il
peut très bien arriver qu'elle dise: Le personnel de soutien, nous
allons demander à notre directeur de centre de faire cela pour nous. Il
va le faire sous l'autorité du directeur général,
évidemment, mais il y a bien des choses qu'elle peut lui confier. Il est
bon que cela soit par règlement pour qu'il n'arrive pas d'accrochage
entre les directeurs de centre et le directeur général à
qui les directeurs de centre se rapportent. Il me semble que c'est une
disposition assez normale.
M. Gendron: Oui, mais un dernier commentaire en ce qui me
concerne. Je pense que, faire un parallèle parfaitement similaire avec
l'article 53, dans les faits cela ne l'est pas, parce que pour le directeur
d'école, son supérieur immédiat, cela n'est pas aussi
évident que pour le directeur de centre. Le supérieur
immédiat du directeur de centre, c'est évident que c'est le
directeur général du Service de l'éducation aux adultes
alors que vous avez des directeurs d'école qui relèvent du
directeur des services pédagogiques dans certains cas parce que le d. g.
a décidé que, tels degrés, il aime mieux ne pas avoir ces
cas de directeurs d'école là. Les directeurs d'école, leur
supérieur immédiat peut être un directeur des services
pédagogiques ou un directeur des services professionnels. C'est le d. g.
dans la ligne d'autorité, je le sais. C'est le directeur
général de la commission scolaire en ligne d'autorité, je
sais cela, mais cela m'apparaissait moins apparent qu'un directeur du service
aux adultes qui, constamment, est en relation directe avec ses directeurs de
centre. Le directeur général, vous admettrez, M. le ministre,
qu'il n'est pas toujours en relation directe avec ses directeurs
d'école.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 96. 14
est-il adopté?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Adopté.
Commission scolaire
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 96. 14
est adopté. J'appelle l'article 97 amendé qui se lit comme suit:
"Le gouvernement, par décret, procède à deux
découpages du territoire du Québec, l'un en territoires de
commissions scolaires francophones, l'autre en territoires de commissions
scolaires anglophones. Sont toutefois exclus de ce découpage le
territoire de la commission scolaire Crie, celui de la commission scolaire
Kativik et celui de la commission
scolaire du Littoral Instituée par le chapitre 125 des lois du
Québec de 1966-1967. "Une commission scolaire est instituée sur
chaque territoire. "Le décret détermine le nom de la commission
scolaire. "Il entre en vigueur à la date de sa publication à la
Gazette officielle du Québec. " Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Ryan: C'est un article absolument "pivotal". Il faut s'y
arrêter pas trop longuement parce qu'il est très clair, mais je
pense qu'il dit exactement ce qu'il veut dire. Le gouvernement se voit
attribuer par fa loi le pouvoir d'instituer par décret un
découpage du territoire du Québec en une série de
territoires scolaires francophones embrassant tout le territoire et une autre
série de commissions scolaires anglophones embrassant tout le
territoire. Il s'agit du pouvoir de. On dit: "Sont toutefois exclus de ce
découpage les territoires de la commission scolaire Crie, celui de la
commission scolaire Kativik, celui de la commission scolaire du Littoral...
"
Mme Dougherty: M. le Président, j'aurais une question.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Jacques-Cartier, je vous écoute.
M. Gendron: Allez-y.
Mme Dougherty: M. le Président, j'aimerais demander
pourquoi on a désigné des commissions scolaires francophones ou
anglophones parce que, ici, on parle de la langue d'instruction. On ne parle
pas nécessairement des personnes qui vont profiter de cette instruction.
La version anglaise, pour moi, est plus appropriée. Elle dit:
"Establishment of French language and English language school boards. " On
parle de la langue d'instruction.
Nous savons que, pour les commissions scolaires de langue anglaise, II y
a une certaine restriction de l'accès: c'est uniquement pour celles qui
sont admissibles selon la loi 101. Alors, il y a plusieurs personnes anglaises,
ce qu'on appelle ici des anglophones, qui ont l'obligation de fréquenter
l'école française. De plus, plusieurs anglophones ou personnes
anglaises choisissent une instruction en français. Je trouve que la
désignation qui apparaît dans la version anglaise est plus
appropriée pour décrire les commissions scolaires. J'aimerais
vous demander pourquoi on a choisi "anglophones" et "francophones".
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Ces appellations ont fait l'objet de longues
discussions, surtout au sein des organismes chargés d'aviser le
gouvernement aux plans juridique et linguistique. Finalement, ils nous ont
laissé entendre que les qualificatifs "francophones" et "anglophones"
étaient ceux qui décrivaient le plus adéquatement
l'intention du projet de loi. On aurait pu dire des commissions scolaires de
langue française ou de langue anglaise. Cela aurait correspondu à
la version anglaise que la députée de Jacques-Cartier citait
tantôt. Une commission scolaire comme telle ne parle pas une langue; elle
offre des services dans une langue. C'est l'idée qu'il faut rendre. Elle
va offrir le service d'enseignement en français, sauf cas très
exceptionnels et en anglais, sauf cas très exceptionnels. Il me semble
que c'est ce qui est dit là: commissions scolaires francophones...
L'expression vraiment Idéale là-dedans, il n'y en a pas. Cela
dépend do ce que chacun met derrière cela. Il nous semble que
c'est la manière la plus concrète et la plus directe de dire que
l'une va être française et l'autre anglaise.
Mme Dougherty: Ce n'est pas une commission scolaire pour
anglophones ou pour francophones?
M. Ryan: Non.
Mme Dougherty: Ce sont des services anglophones.
M. Ryan: C'est cela, exactement.
Mme Dougherty: On parle de services, pas de personnes.
M. Ryan: C'est cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que cela
va, Mme la députée?
Mme Dougherty: Oui. Je me pose des questions là-dessus.
Est-ce que les mots "francophone" et "anglophone" sont dans le
dictionnaire?
M. Ryan: S'ils n'y sont pas, il est temps de les y mettre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: "Don't mind the academic!" Non, je pense que c'est
maintenant passé dans l'usage du français correct international.
Je pense qu'il n'y a pas trop de problème là-dessus.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'autres
interventions de la part du côté ministériel?
M. Ryan: Ce n'est pas ce qu'il y a de plus joli, par exemple. Ce
n'est pas joli.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
Mme Dougherty: Passons.
M. Ryan: II faut être parlementaires pour parler comme
cela.
M. Gendron: II n'y a pas de doute que c'est peut-être un
article que je qualifierais davantage de central plutôt que de "pivotai",
si j'ai bien compris.
M. Ryan: Ce n'est pas dans le dictionnaire non plus.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Le pivot est
toujours au centre.
M. Gendron: Oui. Des fois, on le cherche par contre. On a
cherché l'épicentre pendant des heures.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous cherchez
l'épicentre? Parlez-en à Mme la députée de
Chicoutimi. Elle va vous dire où il était.
M. Gendron: Elle a fait comme nous autres. Elle a lu
postérieurement à l'événement que
l'épicentre était dans sa région.
Mme Blackburn: Croyez-vous? On s'en doutait.
M. Gendron: Oui. Plus sérieusement que cela, M. le
Président, l'article 97...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté?
M. Gendron:... avant de poser des questions...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous
l'adoptez?
M. Gendron: Non, non.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ah! je
m'excuse.
M. Gendron: D'accord. Je ne comprenais pas. C'est un article
central. C'est l'article qui, effectivement, statue sur la création de
commissions scolaires linguistiques: commissions scolaires autant pour les
francophones que pour les anglophones - on verra la dimension confessionnelle
un peu plus loin - à l'exclusion des commissions scolaires Kativik, du
Littoral et de la commission scolaire Crie, également. (20 h 45)
II y a plusieurs questions. Il y a plusieurs personnes ou groupes... Je
pense que j'ai onze pages de gens qui sont intervenus ici lors de l'audition
des mémoires. Certains disaient qu'ils étaient d'accord avec le
principe de la création de commissions scolaires linguistiques.
D'autres, évidemment, s'opposaient à la création de
commissions scolaires linguistiques. Mais, avant d'argumenter et de soumettre
quelque chose éventuellement, j'ai quelques questions à poser. Le
ministre sait et il a dit à plusieurs reprises que, d'après lui,
pour des raisons de sécurité législative, il y aurait lieu
de soumettre les dispositions de l'article 97 à la cour, à tout
le moins pour s'assurer de la façon dont elle interprète
certaines dispositions. Il a été question de s'entendre avec les
parties intéressées par ces questions sur une liste à
être soumise aux tribunaux pour éviter qu'une application trop
hâtive n'ait comme conséquence de les disqualifier ou de les
invalider, selon le terme juridique auquel on est familiarisés au
Québec en éducation. Cela nous est arrivé quelquefois,
mais pas nécessairement parce qu'on n'avait pas suivi les conseils du
sage.
M. Ryan: Cela vous aurait probablement aidé.
M. Gendron: Cela aura probablement aidé, c'est
sûr.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: II ne faut jamais se priver de sagesse.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Voulez-vous dire
les conseils d'usage ou les conseils du sage?
M. Gendron: Du sage, les conseils du sage. Je disais qu'on ne
peut jamais se priver de sagesse présomptive. Ma première
question, la liste est-elle établie? Quels sont les objets que vous
souhaitez aller déférer à la Cour suprême?
M. Ryan: Elle est très avancée, mais elle n'est pas
établie.
M. Gendron: Elle n'est pas établie. Qui a
été consulté pour l'établissement de cette
liste?
M. Ryan: Nous sommes en contact avec les deux
fédérations de commissions scolaires, l'Association des
commissions scolaires protestantes du Québec et la
Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec. Il y a d'autres organismes qui nous ont fait parvenir leur point
de vue. Nous n'avons pas engagé nous-mêmes de consultations, mais
nous avons dit à maintes reprises au cours des auditions que nous
étions disposés à recevoir toutes les suggestions qu'on
voudrait nous faire à ce sujet.
M. Gendron: Lors des auditions, vous aviez manifesté votre
accord pour qu'avant l'entrée en vigueur du projet de loi 107 certains
articles précisément soient suspendus en attendant la
décision finale sur la validité. Est-ce que, à ce
moment-ci, dans votre esprit, vous êtes en mesure d'indiquer le nombre
d'articles du projet
de loi 107 qui seront éventuellement compris dans la liste que
vous entendez soumettre aux tribunaux avant la mise en vigueur du projet de loi
107? Une approximation, M. le ministre, je ne veux pas la liste
détaillée.
M. Ryan: Nous avons certainement une bonne idée, mais je
ne voudrais pas induire la commission en erreur. Je vais faire une petite
vérification, si vous le permettez.
M. Gendron: Oui, je vous le permets.
M. Ryan: Par respect pour les membres de la commission et
l'intérêt qu'ils manifestent pour toutes les implications de
l'article 97. M. le Président, je crois que, quand on aura fait le tour
de tous les articles qui peuvent être liés les uns aux autres -
ils ne sont pas tous d'égale importance, il y en plusieurs qui sont pris
les uns aux autres comme dans un même faisceau, ceux-là seront
envoyés ensemble - en tout cela peut aller chercher 75 articles.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le
député d'Abitibi-Ouest, est-ce que le nombre d'articles vous
satisfait?
M. Ryan: M. le Président, je veux juste ajouter une
précision, si vous permettez.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
D'articles, oui?
M. Ryan: Dans la liste des articles que nous
référerons probablement à la Cour suprême, il y a un
point que nous discutons avec l'Association des commissions scolaires
protestantes. Étant donné la position constitutionnelle de cet
organisme, elle a des prétentions plus larges que celles que nous
aurions de notre côté. Par exemple, la cause du régime
pédagogique n'étant pas encore réglée, elle
aimerait que nous l'incluions dans la liste au cas où l'autre cause...
Il y a eu des rumeurs voulant qu'elle se perde quelque part à cause de
la maladie des juges et tout. Elle ne voudrait pas que ça tombe dans
l'oubli, à supposer qu'il arrive un accident de ce
côté-là.
Alors, il y aura dans ces articles qui seront
référés à la Cour d'appel certains qui ne seront
pas appliqués immédiatement, mais d'autres seront
appliqués, comme les articles sur les pouvoirs du gouvernement à
l'article 413. Ces articles vont s'appliquer et, dans les négociations
qu'on poursuit avec les porte-parole des commissions scolaires, il est bien
entendu qu'on n'est pas pour suspendre l'application de tous les articles sur
lesquels ils ont le moindre point d'interrogation.
Ce seront les articles qui ont des applications au point de vue de la
confessionnalité, au point de vue des droits confessionnels dont
l'application sera suspendue. Les autres mar- cheront quand même, mais
par courtoisie et par bonne foi, on les inclura dans la liste. Si, entretemps,
des jugements surviennent qui disposent, par exemple, de la question des
pouvoirs en matière pédagogique, la cour arrivera là et
elle dira: Déjà tranché par la Cour suprême, point.
Alors, pour les articles qui seront suspendus, il y en a, au maximum, une
cinquantaine.
M. Gendron: Rapidement, avant de passer à autre chose, sur
le même article. Est-ce qu'on peut faire en deux phrases le
résumé des échanges que vous avez eus avec le conseil de
l'île de Montréal concernant les éléments qui
l'intéressent et sur lesquels il y aurait eu entente ou pas concernant
le "déféré" en Cour d'appel?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: Juste une minute. Je ne me souviens pas qu'il y ait eu
quelque chose de particulier. Je vous informe qu'il y a eu rencontre hier avec
les procureurs du Conseil scolaire de l'île de Montréal et qu'ils
ont exprimé le désir de voir trois sujets.
M. Gendron: C'est l'information que j'avais, mais j'aurais voulu
que vous la rappeliez.
M. Ryan: Très bien. Vous étiez informé avant
moi. C'est parfait. Cela va très bien.
Mme Blackburn: II fait bien sa job.
M. Ryan: Oui. Ce sont des privilèges qu'on a dans
l'Opposition souvent.
M. Gendron: Qu'on peut exercer au pouvoir aussi, sauf qu'on
manque de temps pour le faire.
M. Ryan: C'est juste. C'est rien qu'une question de temps.
M. Gendron: Ce n'est pas une question de privilège. Vous
avez le même privilège.
M. Ryan: Oui, c'est sûr et plus.
M. Gendron: Ah, je comprends! Cela paraît!
M. Ryan: Les trois sujets qui les préoccupent, c'est le
pouvoir d'emprunt du conseil, son pouvoir de financement des commissions
scolaires et son pouvoir de taxation. On leur avait dit cela. Je les avais
rencontrés, il y a déjà quelques semaines et je leur avais
dit: Quand arrivera le moment de préparer des questions pour les
tribunaux, nous recevrons volontiers des avis que vous voudrez nous donner
à ce sujet et nous les examinerons avec bienveillance.
Le but de cette démarche devant les
tribunaux est un but d'éclairage; c'est un but de clarification.
La différence, peut-être, qui caractérise notre
démarche, c'est que nous y allons avec un esprit ouvert et non dans
l'intention d'imposer notre volonté aux tribunaux ou à l'ensemble
du Québec, mais avec l'intention de vérifier avec le plus
d'exactitude possible quelle est la nature, quelle est l'étendue, quelle
est la portée exacte des pouvoirs que détient déjà
l'Assemblée nationale en matière de législation
scolaire.
C'est toujours la position que nous avons soutenue au cours des
années et qui continue de nous animer. Quand nous aurons eu ces
éclaircissements, nous serons en mesure de juger s'il en faut davantage.
N'excluons pas d'autres possibilités. Nous ne les avons jamais
exclues.
M. Gendron: Je vous remercie, parce que cela concorde au moins au
plan de l'information. Ce sont les trois points sur lesquels ils souhaiteraient
être consultés, dans la perspective qu'eux aussi auraient des
échanges avec vous dans la finalisation de la liste à être
soumise.
D'après vous, dans combien d'années peut-on penser que les
dispositions de l'article 97 pourraient s'appliquer?
M. Ryan: Notre intention est de soumettre à la Cour
d'appel dès le mois de janvier, après l'adoption du projet de
loi, les questions qu'on veut lui adresser avec la mention des articles
visés. Nous allons tout faire pour accélérer le traitement
en Cour d'appel. Je parle de manière fort hypothétique. Je crois
bien que mon échelle de temps sera de quatre ans. Dans quatre ans, si
les travaux sont bien faits, on devrait être capables de passer à
travers cela, parce qu'on n'en est pas quand même à la
première virgule là-dedans. Il y a déjà beaucoup de
déblaiement qui a été fait. La Cour d'appel du
Québec est en général assez expéditive. Elle ne
traîne pas les causes en longueur.
Pour une cause comme celle-là, on va demander qu'elle ait la
priorité, évidemment.
M. Gendron: Vous parlez de quatre ans et, même si un
président de commission peut nous dire que c'est hypothétique,
cela demeure des questions importantes. Vous avez des conseillers juridiques
qui vous conseillent là-dessus et c'est la responsabilité du
ministre de nous renseigner un peu. Il ne s'agit pas d'un scénario sur
lequel il met sa signature, mais il est important que l'on ait un peu
d'orientation par rapport à l'application concrète de
dispositions, lesquelles on nous demande d'agréer ou de discuter.
Vous me dites quatre ans. Est-ce que dans votre esprit c'est la
réalisation de l'ensemble des étapes: Cour d'appel, Cour
suprême, période intermédiaire qu'ils appellent en jargon
régime provisoire et, à un moment donné, application
définitive. Pour vos quatre ans, est-ce à cela que vous faites
référence?
M. Ryan: Je disais quatre ans pour avoir passé
l'étape judiciaire. Après cela, il se passera un certain nombre
de mois pour l'étape de mise en oeuvre, peut-être une
année. Cela dépendra du moment où tombera l'avis de la
Cour suprême. Cela peut être conditionné, parce qu'il faut
fonctionner avec les années scolaires, comme vous le savez.
M. Gendron: Oui. J'ai deux autres questions à poser, mais
avant je laisse ma collègue...
M. Ryan: C'est ainsi que j'ajoute un renseignement. Les autres
dispositions de la loi, nous travaillons pour qu'elles puissent s'appliquer
à compter de juillet 1989. C'est pour cela que le temps est court pour
nous, il est très important.
M. Gendron: L'autre question...
M. Ryan: Ha, ha, ha! Il est de l'essence du problème.
M. Gendron: J'ai vu, sans faire le tour, que, constamment lors
des auditions des mois d'août, septembre et autres, les commissions
scolaires ont réclamé la capacité juridique d'être
consultées concernant le découpage du territoire. Alors, est-ce
que vous croyez, même si je sais lire, je le pense en tout cas: Le
gouvernement, par décret, procède... Comme législateur,
avez-vous l'intention de faire certaines consultations avant de faire le
découpage, dans la perspective où on aurait à vivre avec
cela un jour vers l'an 2000?
M. Ryan: Oui, sans prendre d'engagement sur la forme que
revêtira la consultation. Nous n'en sommes pas à cette
étape pour l'instant. Contrairement à ce qu'avait fait le
gouvernement précédent, nous sommes prêts à faire
des consultations.
M. Gendron: J'ai une dernière question à poser en ce qui
me concerne. Je compare le premier article 97 du projet de loi 107 avec la
version modifiée et la première partie du texte est passablement
similaire, pour ne pas dire parfaitement similaire: au lieu de "divise le
territoire du Québec en territoires", on a "procède à deux
découpages du territoire". Mais, après cela: "Sont toutefois
exclus de ce découpage le territoire de la commission scolaire Crie,
celui de la commission scolaire Kativik et celui de la commission scolaire du
Littoral... ", je comprends cela, toutefois ma question est: Pourquoi ne
l'avez-vous pas mis dans votre première version? Pourquoi sentez-vous
aujourd'hui le besoin de spécifier dans votre amendement que ces trois
territoires-là ne sont pas assujettis à la procédure de
découpage? (21 heures)
M. Ryan: Au début, on prévoyait que les
chapitres de la Loi sur l'instruction publique qui s'appliquent à
ces commissions scolaires demeureraient en vigueur. Après cela, on a eu
des négociations avec elles. On voit qu'il est mieux de l'inclure
ici.
M. Gendron: Quels sont leurs arguments qui vous ont convaincu de
les inclure essentiellement?
M. Ryan: C'est qu'elles sont moins marginalisées en
étant à l'intérieur de la nouvelle loi
générale. Elles sont là dans le même jeu, avec tout
le monde.
J'allais vous induire en erreur. Dans notre premier texte, on ne faisait
pas d'exception pour elles. À la suite des négociations que nous
avons eues avec elles, elles ont demandé que nous fassions exception.
Elles veulent avoir juridiction exclusive sur leur territoire.
M. Gendron: Alors, M. le ministre nous confirme et nous garantit
aujourd'hui que les inclure dans sa proposition modifiée c'est dans le
fond pour avoir la garantie juridique que, d'aucune façon, sur ces
territoires-là, et dans ces commissions scolaires, il ne sera possible
d'appliquer le régime qui sera appliqué dans le reste du
Québec, c'est-à-dire des commissions scolaires linguistiques et
confessionnelles. Est-ce bien cela?
M. Ryan: C'est cela, c'est un régime particulier.
M. Gendron: On soustrait à l'application du régime
universel prévu trois commissions scolaires spécifiquement
nommées. Donc, ces commissions scolaires continueront à
fonctionner selon l'ancienne loi et sur la base des prérogatives que
leur donnait l'ancien régime. Est-ce bien cela?
M. Ryan: Dans l'ensemble, oui, mais il y aura des adaptations qui
seront fartes.
Mme Dougherty: Pour les commissions scolaires confessionnelles,
on inclut leur territoire.
M. Ryan: C'est cela. Pour elles, c'est différent, cela
fait partie de l'entente de la Baie James.
Mme Dougherty: Mais on exclut leur territoire...
M. Gendron: Oui, c'est cela, je veux demander une
précision. Je donne un exemple, ce sera la meilleure façon de le
comprendre parfaitement. Est-ce qu'un comité d'école devient
obligatoire à la commission scolaire Kativik, à celle du Littoral
et à la commission scolaire Crie?
M. Ryan: On m'informe que, pour le reste des structures, les
commissions scolaires Crie et
Kativik continueront d'être régies par la loi actuelle,
tandis que la commission scolaire Kativik tomberait sous la nouvelle loi.
M. Gendron: Ce ne sont pas les Informations que j'ai.
M. Ryan: C'est la commission scolaire du Littoral qui tomberait
sous la nouvelle loi, excusez.
M. Gendron: Là, cela va mieux, selon les informations que
j'avais. Justement, je veux que tout le monde entende - j'entends par là
ceux qui liront cela un de ces jours, ce qui est écrit - que le ministre
vient de nous dire que, d'aucune façon, les dispositions prévues
à la loi 107 s'appliqueront à la commission scolaire Kativik et
à la commission scolaire Crie. Donc, un conseil d'orientation, un
comité d'école, un régime particulier aux adultes, etc.,
aucune de ces dispositions ne s'appliquera aux deux commissions scolaires que
je viens de nommer. La prétention du ministre, c'est que toutes les
dispositions, autres que la capacité de la découper autrement
qu'elle ne l'est actuellement, pour ce qui est de la commission scolaire du
Littoral, s'appliqueront à la commission scolaire du Littoral. C'est
cela que le ministre vient de nous dire.
M. Ryan: Là, c'est parce que nous anticipons. A l'article
573, nous traiterons de cela de manière détaillée. Je
pense que la réponse...
M. Gendron: Oui, mais rapidement, M. le ministre, parce que c'est
ma dernière question. Pourquoi la commission scolaire du Littoral
est-elle exclue? Elle n'est pas exclue, mais elle a un régime
particulier quant à l'application des dispositions nouvelles de la loi
107 qui s'appliqueront à elle, sauf le territoire, mais les autres
dispositions vont s'appliquer. Pourquoi?
M. Ryan: Je pense que la commission scolaire du Littoral ne tombe
pas sous l'empire de l'entente de la Baie James.
M. Gendron: Moi, je ne le sais pas.
M. Ryan: Moi, c'est mon explication, je ne veux pas... Je ne suis
pas un spécialiste de ces questions-là. On m'informe qu'à
la commission scolaire du Littoral, il n'y a pas de commissaires. C'est un
administrateur unique nommé par le gouvernement.
M. Gendron: Oui, je me rappelle que c'est une commission scolaire
avec une administration déléguée. Alors, quelle est la
logique du gouvernement de ne pas appliquer le régime qu'il
défend ici en commission avec le projet de loi 107?
M. Ryan: Avec la dispersion de la population qu'il y a
là-bas, on ne peut pas commencer à faire deux commissions
scolaires. Il faut être réalistes. Comme on a le contrôle
direct sur celle-là, il n'est pas question d'en créer deux.
M. Gendron: Je n'ai pas d'autre question sur les dispositions de
l'article 97.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce qu'on peut
procéder immédiatement à l'adoption de l'article 97?
Mme Blackburn: M. le Président, j'ai demandé la
parole tout à l'heure.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Est-ce que les
commissions scolaires Crie et Kativik sont l'équivalent, finalement,
d'une commission scolaire unifiée où il y a l'enseignement en
français, en anglais et "multireligieux" également?
M. Ryan: Sur leur territoire, oui.
Mme Blackburn: Alors, sur leur territoire, c'est
l'équivalent d'une commission scolaire unifiée. Est-ce que cela
pose des problèmes?
M. Ryan: Dans leur cas, non. L'ancienne Loi sur l'instruction
publique va continuer de s'appliquer à elles. Il y a un chapitre
spécial pour ces commissions scolaires dans le projet de loi actuel.
Mme Blackburn: Quant à ce que le ministre appelle
l'article "pivotai" de son projet de loi, on aurait pu penser, comme beaucoup
l'ont réclamé ici en commission parlementaire, qu'il aurait
été préférable de se diriger vers des commissions
scolaires unifiées qui auraient géré à la fois des
écoles françaises et des écoles anglaises. Pour cela,
évidemment, il aurait fallu abroger ou modifier l'article 93 de l'Acte
de l'Amérique du Nord britannique. Cependant, pour être clair,
parce qu'il a dit tout à l'heure cinq ans pour l'application, cinq ans,
c'est dans l'hypothèse où le jugement de la Cour d'appel serait
favorable. Dans l'hypothèse où le jugement de la Cour d'appel
n'est pas favorable, qu'il doive aller en Cour suprême et que le jugement
de la Cour suprême statue ce que prétendent un certain nombre de
personnes, soit que le caractère confessionnel des commissions scolaires
ne s'applique pas seulement à Québec et à Montréal
mais s'applique également à tout le Québec, cela voudrait
donc dire que cette loi, en vertu de l'article 93, qui régit les droits
du Québec en matière de structures scolaires, viendrait annuler
le projet de loi 107 sur les chapitres de la restructuration. Cela nous
mettrait dans combien de temps, pour le plaisir?
M. Ryan: On est dans le domaine de la haute voltige
"hypothétisante".
Mme Blackburn: M. le Président...
M. Ryan: Nous autres, si nous avons... M. le Président, je
pense que j'ai la parole.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, s'il vous
plaît.
M. Ryan: Si nous avons inscrit ces dispositions dans le texte de
loi, c'est parce que nous avons la conviction qu'elles sont constitutionnelles.
Autrement, nous ne ferions pas l'exercice de les inscrire dans un texte de loi.
Pour en arriver à cette conviction, nous avons étudié
toute la jurisprudence accumulée depuis la Confédération.
Nous en avons discuté très longuement. Nous avons recueilli de
très nombreux avis. Nous croyons qu'il y a là un corridor
où il est possible de passer, peut-être pas à 100 %,
peut-être à 80 % à 90 %. Mais, si on éclaircit
l'horizon dans une proportion aussi considérable, on aura les quatre
cinquièmes de la besogne de faite. L'autre cinquième, l'histoire
s'en chargera plus facilement. C'est la conception qui sous-tend tout
l'exercice proposé.
Mme Blackburn: Est-ce que le ministre reconnaît que cet
article ne règle précisément rien là où on a
des problèmes, c'est-à-dire sur l'île de Montréal?
C'est là que le problème existe, il ne faut pas se le cacher et
le ministre le sait très bien. Par ailleurs, vous savez, il n'y aurait
pas de cour et il n'y aurait pas d'avocats si ce que le ministre est en train
de nous dire était la vérité absolue. Je crois bien qu'il
se considère comme étant quasi infaillible, mais il y a des
avocats pour penser qu'il ne l'est pas tout à fait et qui
prétendent précisément que la reconnaissance
confessionnelle des commissions scolaires de Québec et de
Montréal s'étend de facto à tout le Québec, pour
les protestantes en particulier. Pour les catholiques, il faudrait voir. Cela a
été défendu ici sur la base de la jurisprudence qu'invoque
également le ministre.
Alors, s'il se rappelle le mémoire, si j'étais allé
chercher ma pile de mémoires, je pourrais lui rappeler exactement - je
me rappelle la couleur du mémoire - ce qu'on invoquait pour dire que
cette loi risquait d'être inconstitutionnelle non seulement sur
l'île de Montréal et à Québec, mais également
quant à la jurisprudence qu'évoque le ministre. Si ma
mémoire est fidèle, c'est la commission scolaire de Lakeshore qui
évoquait cela, dans le fond. Est-ce que c'est cette commission scolaire
qui prétendait également qu'elles étaient capables degérer des
commissions scolaires unifiées. Ce n'était pas
Lakeshore?
M. Ryan: C'est la PSBGM qui a dit cela. M. Butler l'a dit
formellement en commission parlementaire.
Mme Blackburn: C'est une commission scolaire plus au sud-est.
M. Ryan: South Shore.
Mme Blackburn: II me semble que c'est South Shore. Ce n'est pas
de la haute voltige, c'est de la haute spéculation et le ministre sait
très bien que, si c'était de la haute voltige et de la haute
spéculation, il y a longtemps que ce serait réglé. C'est
loin d'être aussi vrai. Ce qui aurait été souhaitable, je
ne sais pas s'il est utile de le rappeler ici, mais c'est probablement inutile.
J'ai constaté que même le premier ministre était d'accord,
parce qu'il l'a avancé en Chambre, pas tout à fait de
façon juste par rapport à l'utilisation qu'il en a fait au moment
où il l'a évoqué, mais il aurait été assez
enclin à ce que l'article 93 soit modifié pour donner au
Québec l'entière responsabilité en matière de
structures scolaires et d'éducation. Mais, ce qu'on comprend, c'est que
le ministre n'est pas d'accord avec cela. C'est cela qu'il faut comprendre.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre,
est-ce que vous voulez réagir s'il vous plaît?
M. Ryan: M. le Président...
Mme Blackburn: Le problème que cela nous pose, c'est qu'on
va reporter l'établissement de cette structure encore pendant au minimum
dix ans en se faisant dire que cela va aller de cour en cour. Il va y avoir des
appels. On n'a qu'à voir comment c'est en train de se décider et
on va se retrouver à Montréal avec une situation de plus en plus
détériorée.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi, vous avez terminé. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Ryan: Regardez, si on veut suivre la trajectoire qu'a suivie
à la fois le gouvernement actuel et je peux dire sans prétention
le ministre actuel de l'Éducation, on constatera que les tribunaux ne
les ont pas contredits et invalidés trop souvent au cours des
années. Cela fait longtemps qu'on traite de ces questions et bien avant
la prise du pouvoir en 1985. Si nous n'avons pas été
invalidés trop souvent, ce n'est pas parce que nous sommes plus fins que
les autres, c'est parce que nous sommes peut-être plus modestes
justement. Nous tenons compte de tout ce qui s'est dit et de tout ce qui s'est
fait avant de prendre une position. C'est une ligne essentiellement prudente
qui est prise, qui n'est pas du tout cavalière ou
téméraire et qui permet d'entrevoir des éclaircies
interessantes. Et, si ce n'est pas suffisant, le gouvernement du temps prendra
ses responsabilités, mais cette étape devait être franchie
en bon droit pour en arriver à une autre étape. S'il y a une
chose que, moi, je réprouve profondément en matière de
droit constitutionnel, c'est l'attitude jacobine, l'attitude qui brasse les
choses, qui fait des changements radicaux sans même savoir ce que cela
implique. Le plus bel exemple en a été la loi 3: un beau
château de cartes qui s'est écroulé tout d'un coup un jour
de juin 1985. C'est cela que nous voulons éviter.
Une modification constitutionnelle, c'est bien facile de proclamer cela
quand on occupe la banquette qu'occupent les députés de
l'Opposition actuellement. Mais, dans la pratique, c'est un cheminement
extrêmement laborieux comme nous le voyons avec l'accord du lac Meech qui
a encore des étapes importantes à franchir. Nous ne nous en
cachons pas. Moi, je n'en suis pas étonné, j'en suis le moins
étonné. Ayant suivi l'évolution constitutionnelle du
Canada depuis 40 ans, je sais qu'avant qu'un changement soit vraiment
confirmé il faut qu'il soit entré dans une foule d'esprits. Cela
prend du temps. C'est une étape qui a une dimension éducative en
même temps. Ce n'est pas seulement une étape qui a des buts
fonctionnels immédiats. Elle a une dimension éducative
très importante. C'est la première fois qu'un gouvernement
québécois fait un effort d'ensemble pour poser l'essentiel du
problème aux tribunaux afin d'être en mesure de tirer ses
conclusions ensuite. Si les tribunaux lui donnent la lumière verte, tout
le "blue print" est là, tout le plan est prêt. Si les tribunaux
disent qu'il ne peut pas marcher, il saura exactement pourquoi et il saura dans
quelle direction il doit aller. C'est cela la logique de l'entreprise. (21 h
15)
En attendant, on se dit: Bien, il y a 90 % de la loi qui vont pouvoir
s'appliquer, on aura modernisé toute cette législation, on aura
fourni à nos administrateurs scolaires et aux intervenants du monde
scolaire un instrument plus fonctionnel, plus clair, plus moderne, mieux
adapté aux besoins d'aujourd'hui. Je trouve que c'est énorme.
J'aimerais mieux pouvoir offrir un produit complètement fini qui
pourrait s'appliquer de la première à la dernière ligne,
demain matin, mais ce n'est pas comme cela que les choses constitutionnelles
fonctionnent au Canada. Nous avons un système constitutionnel qui est
l'un des plus complexes au monde, qui ne marche pas par la logique pure, qui ne
marche pas par des raisonnements simples, mais qui marche par la convergence de
toute une série de facteurs dont certains ne sont pas
pondérables, ne sont pas mesurables par des critères quantitatifs
ou purement logiques. C'est ce qui fait le caractère à la fois
déroutant et, pour notre parti, intéres-
sant du pari canadien. Nous ne rangeons pas tout comme des boîtes
de savon dans des casiers d'écoles.
Mme Blackburn: M. le Président, cela aurait
été intéressant, je le rappelle et je termine
là-dessus. Étant donné le rapport de forces qui s'est
établi entre le Québec et le Canada, au moment où le
Québec a refusé de signer la constitution canadienne en raison du
rapatriement, étant donné ce rapport de forces - le premier
ministre l'a prouvé - on aurait pu négocier 93 et cela n'aurait
pas soulevé de tollé de protestations à l'Ouest, dans le
reste du Canada, sauf que le gouvernement a eu peur des réactions au
Québec. C'est exclusivement pour ça, il a eu peur des
réactions au Québec, même si on avait garanti un certain
nombre de choses au moment de la réécriture. Ce gouvernement n'a
pas respecté l'engagement qu'il avait pris avant les élections en
disant qu'il y aurait aussi 93 dans le "package deal" de la négociation,
mais cela n'a jamais été respecté.
Cela aurait été intéressant, étant
donné la situation qu'on lui avait laissée et qui lui aurait
permis de négocier un certain nombre de choses, dont certaines ne sont
pas sans intérêt, il aurait pu profiter de cette occasion pour au
moins maîtriser le système scolaire au Québec. C'est
élémentaire. Le ministre a déjà
négocié et il sait très bien ce que cela veut dire
lorsqu'on a un instrument qui nous permet d'établir un rapport de
forces. C'est le temps de l'utiliser. Les syndicats les plus jeunes et les plus
débutants savent cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre, si
vous le voulez, une dernière réaction, s'il vous plaît!
M. Ryan: Je rejette comme entièrement faux l'argument que
je viens d'entendre selon lequel le Parti libéral du Québec se
serait engagé avant la dernière élection à modifier
l'article 93. Il n'a jamais eu d'engagement comme celui-là et, si les
députés veulent relire les engagements du Parti libéral du
Québec et ses orientations en matière d'éducation
publiées avant l'élection, ils ne trouveront rien de tel
là-dedans. Ce qu'ils trouveront, c'est une préfiguration de ce
qui se passe aujourd'hui. Nous avons décrit avec précision ce que
nous sommes en train de faire. Je pense que la députée nous
concédera sans l'ombre d'une restriction que ce que nous faisons
actuellement est parfaitement conforme aux engagements que nous avons pris
devant la population en 1985.
Mme Blackburn: M. le Président, il est juste que, dans le
document d'engagements du Parti libéral du Québec, cela
n'apparaissait pas. Cependant, dans les propos du premier ministre, cela
apparaissait. Ensuite, qu'est-ce que cela fait des engagements d'un parti, si
on se fie aux propos tenus par le premier ministre qui disait dans le fond que
les engagements en campagne électorale, tout le monde comprend que ce
n'est pas fait nécessairement pour être tenu?
Je ne l'invente pas. C'est une déclaration du premier ministre
qui ne s'offensait pas plus que cela du fait que certains engagements
n'étaient pas respectés. Des engagements comme cela ne sont pas
faits pour être respectés, ils sont faits pour qu'on soit
élus. On peut promettre la parité, n'importe quoi, mais on n'est
pas obligés de les tenir.
M. Ryan: D'abord, je défie Mme la députée de
Chicoutimi de m'apporter la citation de la déclaration qu'elle impute au
premier ministre du Québec.
Une voix: À Winnipeg.
M. Ryan: Je voudrais rappeler à cette commission que
très souvent il a insisté, autant dans les congrès et les
conseils du Parti libéral du Québec que lors de d'autres
déclarations, pour que le parti respecte les engagements qu'il avait
pris. Je peux dire que souvent il s'est opposé à certaines
mesures proposées par des ministres justement au nom des engagements qui
avaient été pris. Il faut donner à chacun son dû. Si
ce n'était pas vrai, je ne le dirais pas.
Mme Blackburn: Comme le gel des frais de scolarité.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Article 97, est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 97 est
adopté. L'article 97. 1: "Les commissions scolaires instituées en
application de la présente section appartiennent à une seule des
catégories suivantes: francophone ou anglophone. " Des commentaires?
M. Gendron: C'est un article nouveau. J'aimerais que le ministre
nous donne deux phrases d'explication. Cela n'existait pas.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Gendron: Justement, je ne vois pas pourquoi il a mis cela
là. On comprend le texte qu'il y a là. Par contre, je ne
comprends pas vraiment pourquoi c'est utile, requis et nécessaire.
M. Ryan: Cet article sert d'introduction à des
dispositions qui viendront ensuite concernant les annexions et les fusions. On
ne voulait pas que l'impression se crée qu'une commission scolaire
francophone puisse fusionner avec une
anglophone, etc. Il y a deux réseaux complets qui existent et, si
des fusions doivent avoir lieu, elles se produiront entre commissions scolaires
francophones ou entre commissions scolaires anglophones.
M. Gendron: D'accord. Est-ce que le ministre peut nous indiquer
s'il y a un autre endroit précis où on va trouver la
définition très claire qu'une commission scolaire anglophone a
juridiction auprès des protestants et qu'une commission scolaire
francophone a juridiction... Non, non, pas les protestants, je m'excuse.
Une voix:...
M. Gendron: Non, je le sais. Je le retire. Cela n'a rien à
voir avec les protestants. Je me suis trompé.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: C'est juste là-dessus.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Ce que je veux dire, c'est qu'à un moment
donné, dans la loi 3, il y avait une disposition précise
où on disait que les commissions scolaires francophones avaient
juridiction et on définissait là où elles avaient
juridiction. Elles sont instituées pour l'éducation des enfants
qui peuvent, selon la loi, recevoir l'enseignement en anglais et selon ce que
détermine la commission scolaire pour l'éducation des adultes qui
s'y inscrivent. Il y avait la même définition pour les
francophones: Le territoire du Québec est réparti en territoires
de commissions scolaires francophones et anglophones. On disait: Les
commissions scolaires anglophones sont instituées pour
l'éducation des enfants qui peuvent, selon la loi, recevoir
l'enseignement en anglais. Dans l'article 97 qu'on a adopté et dans ce
qui va suivre, est-ce qu'à un moment donné on va définir?
Oui. D'accord.
M. Ryan: Essentiellement, vous trouverez cela aux articles... Je
comprends votre hâte d'arriver plus loin.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Je la partage, ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Le problème est qu'on est souvent sur la
môme longueur d'onde.
M. Ryan: C'est vrai, c'est cela. Et plus on avance, plus on
l'est. C'est encourageant. Aux articles 187 et 188, vous aurez la
réponse à cette question.
M. Gendron: Ah!
M. Ryan: L'article 188 est "pivotal", ici. Ha, ha, ha!
M. Gendron: S'en aller comme souper au caucus.
M. Ryan: Seules relèvent de la compétence d'une
commission scolaire anglophone les personnes qui peuvent, selon la loi,
recevoir l'enseignement en anglais et qui choisissent de relever de cette
commission scolaire. Il y a deux critères.
M. Gendron: L'article 97. 1 est adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 97. 1
est adopté. J'appelle l'article 98: "Une commission scolaire est une
personne morale de droit public qui a les pouvoirs nécessaires pour
exercer les fonctions qui lui sont dévolues par la loi. " C'est au lieu
"par la présente loi". C'est le seul changement qu'il y a. Est-ce que
l'article 98 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 99: "Le gouvernement peut, par décret, changer le
nom de la commission scolaire qui en fait la demande. "Le décret entre
en vigueur dix jours après la date de sa publication à la
Gazette officielle du Québec ou à toute date
ultérieure qui y est fixée. "
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 99 est
adopté. Nous abordons l'article 100 du projet de loi 107 après 36
heures de travail, 3 semaines et 1 jour. Ce sont les renseignements que M. le
secrétaire vient de me fournir. Je pense que vous pourrez en parler
à vos petits-enfants, leur dire que vous avez été
présents lors de l'étude de l'article 100 du projet de loi
107.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): "Le siège
social d'une commission scolaire est situé à l'endroit de son
territoire qu'elle détermine. "La commission scolaire avise le
ministre...
M. Gendron: C'est 200, 300, 400.
Le Président (M. Parent, Sauvé):... et donne un
avis public de la situation...
M. Boulerice:... un vote nominal pour dire qui est ici.
Le Président (M. Parent, Sauvé):... ou de tout
déplacement de son siège social. " Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Gendron: Ouf, comme cela a l'air historique votre
présentation, il faudrait faire l'appel nominal.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Appel nominal.
M. Gendron: On verra après les 37 heures et demie ceux qui
sont restés.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle... M.
Gendron: Non, sérieusement. Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
L'article 100 du projet de loi 107 est adopté.
M. Boulerice: Le député de Shefford a
été là?
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est tout
à l'honneur des membres de cette commission et je vous félicite
à titre de président de cette commission de la collaboration que
vous m'accordez.
L'article 101 du projet de loi 107 se lit comme suit: "À la
demande des commissions scolaires intéressées d'une même
catégorie dont les territoires sont limitrophes ou d'une majorité
des électeurs de ces commissions scolaires, le gouvernement peut, par
décret, réunir leur territoire pour former une nouvelle
commission scolaire ou étendre les limites du territoire de l'une de ces
commissions scolaires en y annexant totalement le territoire de l'autre
commission scolaire. "En cas de réunion, une nouvelle commission
scolaire est instituée sur le territoire déterminé par le
décret et les commissions scolaires demanderesses cessent d'exister. "En
cas d'annexion totale, la commission scolaire dont le territoire est
annexé cesse d'exister. " Est-ce qu'il y a des explications ou des
commentaires sur l'article 101 du projet de loi 107?
M. Gendron: Des commentaires, il y en aura d'après les
explications.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
avez-vous des explications à fournir aux membres de cette
commission?
M. Ryan: La première explication, ce sont des cas
d'annexion qui sont prévus ici. Les annexions se font à la
demande des commissions scolaires. C'est le passage clé dans tout
l'article 101. C'est à la demande des commissions scolai- res
intéressées d'une même catégorie, francophone ou
anglophone évidemment, dont les territoires sont limitrophes ou d'une
majorité des électeurs de ces commissions scolaires. Cela, c'est
très important aussi parce qu'il peut arriver qu'il y ait un groupe de
commissaires qui ne veuillent rien entendre, tandis que leurs électeurs
voudraient des changements pour des raisons très valides. C'est
déjà dans nos lois actuelles. Alors, le gouvernement peut, par
décret, réunir leur territoire pour former une nouvelle
commission scolaire ou étendre des limites du territoire de l'une des
commissions scolaires en y annexant totalement le territoire de l'autre. On dit
qu'en cas d'annexion totale, une vérité de La Palice, la
commission scolaire dont le territoire est annexé cesse d'exister. On
pourrait la maintenir artificiellement, mais elle n'aurait plus aucune raison
d'être fonctionnelle. C'est un classique dans le genre?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Avez-vous des
commentaires, M. le député?
M. Gendron: Oui. Une question avant. Est-ce que le ministre peut
nous confirmer que cet article couvre l'intégration de commissions
scolaires primaires et secondaires?
M. Ryan: Cela vient plus loin ça.
M. Gendron: Donc, cet article ne peut pas couvrir
l'intégration de commissions scolaires primaires et secondaires,
êtes-vous certain de cela?
M. Ryan: En cas d'annexion, je n'ai pas eu connaissance d'un cas
d'annexion en matière d'intégration des enseignements primaires
et secondaires. J'ai eu connaissance de fusion, mais d'annexion, je n'en ai pas
eu connaissance. Ce n'est pas théoriquement impossible.
M. Gendron: Non, parce qu'il me semble que votre nouveau terme
"en cas de réunion", cela veut bien dire des fusions? En cas de
réunion, ce sont des fusions?
M. Ryan: Oui, ici c'est fusion.
M. Gendron: Pourquoi avez-vous employé cette nouvelle
expression? Pour mêler vos collègues.
M. Ryan: Dans les cas d'intégration, les territoires des
commissions scolaires étaient superposés. Il y en avait du
secondaire qui embrassaient le même territoire que les commissions
scolaires primaires. Ici, c'est un cas différent, ce sont des
territoires limitrophes. L'intégration proprement dite, on va traiter de
cela quand il sera question des régionales, plus loin.
M. Gendron: D'accord. Mais oublions... Parce que, là, vous
m'avez répondu qu'en règle générale, l'objectif de
cet article-là n'est pas pour couvrir éventuellement
l'intégration de commissions scolaires primaires et secondaires, cela
va. Ma deuxième question sur cet article. J'ai de la difficulté
à faire le lien avec uniquement la réserve qu'il faut que cela
soit une même catégorie dont les territoires sont limitrophes.
Dans l'article, les deux cas prévus, ce sont des cas d'annexion ou des
cas de fusion que vous avez appelés en cas de réunion d'une
nouvelle commission scolaire. J'ai pensé souvent que des annexions de
territoire, c'est la justification, souvent c'est à cause de territoires
qui se recoupent, qui ne sont pas nécessairement limitrophes, qui se
recoupent l'un l'autre. Je veux dire que la commission scolaire pile sur les
pieds de l'autre. Là, vous dites: II faut absolument que ce soit juste
limitrophe.
M. Ryan: Non, c'est impossible. Comme le dit M. Dupont, ça
pourrait être une commission scolaire pour protestants qui recouperait le
territoire d'une commission scolaire pour catholiques, mais les commissions
scolaires francophones dans le système que nous envisageons, il n'y en a
pas qui vont pouvoir embrasser en même temps le même territoire. Ce
qui va se produire, disons en cas d'annexion, c'est qu'il peut arriver qu'un
territoire appartienne à une commission scolaire du point de vue
scolaire et qu'au point de vue économique, culturel, social, il se
rattache plutôt à l'autre et que les résidents de ce
territoire veuillent être annexés à l'autre pour des
raisons dont ils ont démontré la validité. Si leur
commission scolaire est d'accord, elle va présenter une demande. Cela va
bien aller. Si elle n'est pas d'accord, les citoyens présenteront une
pétition et le gouvernement statuera. C'est comme cela que ça se
pose en réalité. (21 h 30)
M. Gendron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va. Alors,
l'article 101 est adopté tel qu'amendé. L'article 102: "À
la demande d'une commission scolaire, le gouvernement peut, par décret,
en diviser le territoire soit pour former un nouveau territoire soit pour
annexer une partie de son territoire à celui d'une autre commission
scolaire d'une même catégorie dont le territoire est limitrophe et
qui y consent. "En cas de division pour la formation d'un nouveau territoire,
une nouvelle commission scolaire est instituée sur le territoire
déterminé par le décret. "
M. Ryan: Ici, c'est un cas de division d'une commission scolaire
dont le territoire serait trop grand et où il y aurait des obstacles
géographiques, économiques ou autres, et on jugerait que c'est
préférable de diviser son territoire. Je pense que c'est le
même principe qu'à l'article 101, mais dans un sens
différent.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va? L'article
102 est adopté?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 102 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'amendement à 103: "Un
décret pris en vertu de l'article 101 ou 102 détermine, le cas
échéant, le nom de la nouvelle commission scolaire et, sous
réserve des normes de transfert et d'intégration du personnel
édictées par règlement du gouvernement pris en application
de l'article 415, le nom de la personne qui agira à titre de directeur
général de la commission scolaire jusqu'à ce que le
conseil des commissaires nomme quelqu'un pour occuper ce poste. "Le
décret entre en vigueur le 1er juillet qui suit la date de sa
publication à la Gazette officielle du Québec ou à
toute date ultérieure qui y est fixée. " Alors, l'objet de
l'amendement est de remplacer le premier alinéa.
M. Gendron: Ce n'est pas pour remplacer le premier
alinéa?
M. Ryan: Ce qu'on a ajouté dans le premier alinéa
par rapport au texte original...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan:... c'est une disposition prévoyant que les normes
de transfert et d'intégration du personnel devront être conformes
à ce qui est dit à l'article 415. Là, on tient compte des
exigences des négociations, du respect des dispositions des conventions
collectives, etc. C'est ce qui est prévu plus loin.
M. Gendron: Oui, mais je veux juste comprendre. Quand on a dans
la note papillon: Remplacer le premier alinéa. Je ne comprends pas. Le
103 ne part pas. Le 103 proposé, c'est l'ancien 103 avec la
réserve.
M. Ryan: Absolument. C'est cela. Oui. Pour les fins de la
formulation technique, je pense que le député d'Abitibi-Ouest a
tout à fait raison. On ajoute les mots qui sont soulignés dans la
deuxième colonne.
M. Gendron: C'est cela. Je pense qu'on se comprend. Je n'ai pas
d'explication - surtout que le ministre vient de la donner - sur la partie
ajout. Mais dans les faits, ce qu'on adopte ou ce sur quoi, M. le
Président, vous sollicitez notre point de vue, c'est le 103 que je pense
que je règle. C'est l'ancien 103 avec le souligné qui est en
plus...
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est cela.
M. Gendron:... et la partie du bas qui était
déjà là reste la même. C'est bien ce qu'on
adopte?
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est comme cela
que je le lis.
M. Gendron: Parce que, là, en tout cas, quand vous avez
dit: Remplacer le premier alinéa, ce n'est pas de même que je
comprends ça. Si on se comprend, oubliez ce que j'ai dit.
Une voix: On se comprend.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 103 est adopté?
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté tel
qu'amendé. L'article 104: "Lorsque les territoires de commissions
scolaires sont réunis ou lorsque le territoire d'une commission scolaire
est totalement annexé au territoire d'une autre commission scolaire, les
droits et obligations des commissions scolaires dont les territoires sont
réunis ou de la commission scolaire dont le territoire est annexé
deviennent les droits et obligations de la nouvelle commission scolaire
résultant de la réunion ou de la commission scolaire annexante.
"
M. Gendron: Là, je ne demanderais même pas, M. le
ministre, d'expliquer cela parce que cela n'a pas de bon sens. Jamais vous
allez me faire croire, même si vous êtes d'une intelligence
supérieure, d'après vous, que c'est un texte qui est correct.
Cela n'a pas de bon sens un libellé aussi lourd et aussi complexe.
M. Ryan: Le député d'Abitibi-Ouest m'en attribue la
paternité. Je le croyais plus pénétrant que cela.
M. Gendron: Non.
M. Ryan: Le parrainage, oui, mais la paternité, non, dans
ce cas-ci. Ce texte-là est parfaitement clair.
M. Gendron: M. le Président, d'accord. M. Ryan: On
va vous l'expliquer.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, M. le
ministre, nous vous écoutons.
M. Ryan: Je vais vous l'expliquer volontiers.
M. Gendron: Alors, je vous demande de m'expliquer cela volontiers
et je vais être attentif comme ce n'est pas possible.
M. Ryan: Regardez, essentiellement ce qu'on dit: Supposez que les
territoires de deux commissions scolaires soient réunis, les droits et
obligations de chacune des deux commissions scolaires sont
transférés à la nouvelle commission scolaire. Elle devient
porteuse des droits et obligations des commissions scolaires qui existaient
avant. De même, si une commission scolaire annexe un territoire, les
droits et obligations de l'autre commission scolaire pour cette partie de
territoire sont transférés à la commission scolaire
annexante. Il n'y a pas autre chose là-dedans.
M. Gendron: Oui. En conséquence, moi, je prétendais
qu'effectivement, il y a deux principes bien distincts. Il y a la
réunion des deux commissions scolaires et qu'il ne faut pas oublier la
réunion des droits de l'ancienne commission scolaire, et il y a le cas
de l'annexion de territoires. Autrement dit les mêmes obligations et les
mêmes droits suivent dans les cas d'une annexion. Je ne sais pas
là, ce ne serait pas une contribution terrible, mais il me semble qu'il
y aurait deux belles phrases à faire, plutôt que de mettre cela
tout d'une même phrase pour bien camper les deux principes distincts. Je
termine avec une sous-question. Jusqu'à quel point
l'élément totalement annexé est capital? Je voudrais avoir
une explication sur la raison d'être de "totalement annexé". On
dirait qu'on lui met un accent là que je ne comprends pas.
M. Ryan: L'annexion totale cela veut dire si la commission
scolaire X, je n'ose pas donner de nom parce que je peux créer des
problèmes politiques dans la région dont je parlerais, est
annexée totalement par la commission scolaire Y. Alors, ceci s'applique,
et les obligations et les actifs de la commission scolaire X sont totalement
transférés à la commission scolaire Y. Si les deux
commissions scolaires se réunissent pour en former une nouvelle, les
obligations et les actifs des deux sont transférés à la
nouvelle commission scolaire. Pour le cas des annexions partielles, on va y
voir dans l'article 105. Ici, ce sont les annexions totales.
M. Gendron: Mais cela signifie que, si la réunion d'un
territoire d'une commission scolaire n'est pas totale, c'est-à-dire
qu'il ne peut y avoir d'obligations envers l'acquisition de la partie des
actifs de la commission scolaire que tu voudrais prendre en partie.
M. Ryan: Oui, cela on va le voir à l'article suivant,
à l'article 105.
M. Gendron: Je le sais, M. le ministre, mais la restriction
totale est ici. Donc, cela signifie que l'obligation de l'acquisition des
actifs tient uniquement dans les cas d'une annexion totale.
M. Ryan: Jusqu'à maintenant. M.Gendron:
C'est cela.
M. Ryan: Jusqu'à maintenant il n'y a pas de
problème. On n'a pas ouvert l'autre chapitre encore. Il est très
intéressant le suivant.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 104 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle
l'article 105.
M. Ryan: À l'article 105 justement, on entre dans une
problématique passablement différente, c'est: "Lorsque le
territoire d'une commission scolaire est divisé par suite de la
formation d'un nouveau territoire ou de l'annexion d'une partie de son
territoire au territoire d'une autre commission scolaire, les commissions
scolaires intéressées répartissent les droits et les
obligations de la commission scolaire dont le territoire est divisé. "
Il faut une entente entre elles. Il faut qu'elles s'entendent pour la
répartition des biens et des obligations. C'est évident que, s'il
y a le quart du territoire d'une commission scolaire qui est annexée
à la commission scolaire voisine, bien là, chacune des deux va
essayer d'établir la valeur des actifs et des passifs de cette partie
qui est transférée. Ils vont mesurer les écoles qui sont
sur le territoire, les dépenses d'investissement qui ont pu être
faites, les perspectives de clientèles à venir, et il y a toutes
sortes de choses qu'ils vont mesurer, l'indice de prospérité
économique, il y a toutes sortes de facteurs qui vont entrer dans
l'évaluation qu'ils feront de la valeur des actifs et des passifs.
Là, on dit, en plus, qu'elles doivent transmettre au ministre la
répartition des droits et obligations sur laquelle il y a eu accord
entre elles. Là, le ministre publie un avis à la Gazette
officielle, etc. Dans la mesure où cela marche entre elles, le ministre
n'a pas à approuver cela, excepté que c'est lui qui va proposer
au gouvernement un décret d'annexion ou de fusion. Alors, le ministre a
une autorité dessus. Si le partage n'a pas de bon sens, il va dire: Je
ne peux pas proposer une chose comme celle-là. On dit aussi, et c'est
nouveau cela. Je veux commenter plus particulièrement le
troisième alinéa qui va revenir quatre ou cinq fois à
d'autres endroits dans le texte de loi pour des cas semblables, surtout quand
on parlera d'intégration plus loin. "Le ministre statue sur tout
différend opposant les commissions scolaires en cause, sauf les
différends relatifs au transfert et à l'intégration
d'employés membres d'une association accréditée au sens du
Code du travail {... } ou d'employés pour lesquels un règlement
du gouvernement, pris en vertu de l'article 415, prévoit un recours
particulier. " L'article 415 tantôt a induit les membres de la commission
en erreur. C'est l'article qui porte sur la classification et la
réglementation des personnels cadres. Ce n'est pas celui qui traite des
personnels syndiqués, qui vient plus loin dans les dispositions
transitoires. J'avais fait une erreur tantôt et je m'en excuse. Cela ne
change rien au fond de l'affaire pour l'instant. Alors, Ici, on a
été pris avec plusieurs cas, ces dernières années
où tout le monde était d'accord sur la nécessité
d'une intégration. Je prends cet exemple-là parce qu'il s'est
présenté plus fréquemment. On n'arrivait pas à
s'entendre sur le partage des actifs et des passifs pour des raisons aussi
terre à terre. On empêchait un objectif très noble et
beaucoup supérieur en importance de se réaliser. Il fallait
trouver une clé.
Quand nous avons pris le pouvoir, j'avais dit aux commissions scolaires:
Nous vous laissons dirimer vos problèmes vous-mêmes pendant une
certaine période. On va mettre un an, deux ans, on verra. Si on n'a pas
avancé, il faudra bien qu'on en vienne à des conclusions. On fait
le bilan de ce qui s'est produit depuis deux ans. On a eu quelques cas
d'intégration, il reste encore une vingtaine de commissions scolaires
régionales qui n'ont pas fait leur intégration. Et nombreux sont
les cas où sur quatre commissions scolaires concernées, il y en a
trois qui sont prêtes à marcher, mais il y en a une qui s'oppose,
qui empêche tout le processus de se faire. Tout l'empêchement vient
justement du partage des actifs et des passifs. Avec cette clause-ci, on a la
clé pour régler le problème. J'ai remarqué que,
dans leur dernière comparution, les commissions scolaires n'ont pas
formulé, à ma souvenance, d'objection à l'encontre de
cette disposition-là. Elles ne l'auraient pas demandé
elles-mêmes, je les comprends.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
des commentaires à l'article 105? M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Premier commentaire. M. le ministre, pourquoi
avez-vous fait disparaître les principaux critères de l'article
105, de l'ancien texte du projet de loi 107, en disant: Écoutez, il y a
au moins quelques balises dont "le territoire est divisé en tenant
compte de la répartition des effectifs, du personnel, situation
géographique", et là, il n'y a plus de référence
à ces critères-là? Je veux juste savoir le rationnel qui
vous a justifié d'éliminer cette disposition.
M. Ryan: La raison, je ne m'en souviens pas avec exactitude. Je
vais le demander à notre conseiller. Mais ce que je vous dirais, c'est
parce que c'est une question qui doit se régler par la libre initiative
des parties. Elles sont parfaitement capables d'établir ces
critères-là. Ce n'est pas nécessaire que cela soit
établi dans la loi. C'est inutile de le dire là et c'était
de nature à créer de la confusion parce qu'elles
auraient pu avoir l'impression qu'écrit comme ceci, il aurait
fallu qu'elles fassent la répartition des effectifs et du personnel
avant même de prendre la décision.
M. Gendron: Mais est-ce à cause de cette façon de
l'écrire qu'elles auraient présumé là qu'il y avait
une espèce de volonté de centralisation?
M. Ryan: Ce sont des petites choses comme ça. Il n'y avait
de fondement nulle part.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va?
M. Gendron: Cela va sur l'apparence. Le ministre me dit: On fait
disparaître l'apparence de centralisation avec un libellé
différent. Deuxième question. Le ministre disait tantôt
qu'il était un peu surpris que les commissions scolaires, la
fédération, n'étaient pas revenues là-dessus. Que
je sache, elles vous avaient laissé savoir on ne peut plus clairement
qu'elles étaient d'accord que vous Interveniez, mais uniquement dans les
cas où il n'y avait pas entente concernant la répartition des
droits et des obligations durant la période provisoire. Or, il n'y a
plus cette distinction-là. Vous allez Intervenir tout le temps.
M. Ryan: Dans les cas de fusion et d'annexion. Ici, c'est une
annexion partielle. On a vu une fusion et une annexion totale tantôt, et
là, c'est une annexion partielle. Il faut ça. J'ai un cas, moi,
dans ma région qui traîne depuis longtemps. Il y en a
peut-être qui sont au courant, c'est dans la région de
Saint-Eustache. Il y a un problème. Il y a une partie de la
municipalité de Deux-Montagnes qui relève historiquement,
à cause d'une erreur qui a été faite - par, j'allais dire,
des fonctionnaires - il y a une vingtaine d'années ou une trentaine
d'années, de la commission scolaire de Saint-Eustache, alors qu'elle
devrait, en toute logique, relever de la commission scolaire de Deux-Montagnes.
(21 h 45)
M. Gendron: Une partie de territoire.
M. Ryan: Oui. Le problème est pratiquement insoluble sur
le strict plan politique. Entre les intéressés, il y a trop de
complications de toutes sortes. À un moment donné, il va falloir
qu'il y ait une disposition qui permette de le régler. Je pense que tout
le monde le souhaite vivement. Je ne sais pas dans quel sens il faudrait le
régler, cependant, parce que je n'ai pas été au fond de
tous les griefs et arguments des deux parties, mais c'est un cas,
ça.
M. Gendron: Donc, c'est dans ce sens-là et dans de tels
cas que vous voulez avoir le pouvoir de statuer, indépendamment des
moments, mais pour s'assurer que le ministre de l'Éducation puisse
régler les litiges qui, selon l'évaluation que vous en faites
aujourd'hui, ne pourraient pas se régler s'ils étaient
laissés entre les parties, quelle que soit l'instauration d'un
mécanisme - même si ce que je vais dire n'existe pas - de
"provisoirité". Vous ne vous occupez pas de cela.
M. Ryan: C'est le bien des citoyens qui est envisagé et
non le bien des corporations.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 105, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 105 est
adopté. J'appelle l'article 106. Il ne fait pas l'objet d'un amendement.
"Dans le cas d'un transfert de la propriété d'un immeuble
résultant de l'application de l'article 104 ou 105, un avis relatant les
faits constitutifs du transfert et contenant une description de l'immeuble
affecté est enregistré par dépôt au bureau de la
division d'enregistrement dans laquelle est situé l'immeuble. " Est-ce
que l'article 106 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 107.
M. Gendron: Je suggérerais, M. le Président, et je
sais bien qu'il nous reste douze minutes, mais compte tenu qu'on a
été modèle, qu'on a bien travaillé, d'ajourner.
Plus sérieusement, c'est que, de toute façon, on ne pourra pas
adopter l'article 107 ce soir.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non? M.
Gendron: Non. C'est une section...
Le Président (M. Parent, Sauvé): II n'y a rien
à l'article 107. Il n'y a pas d'amendement, rien. C'est tel qu'il est
dans le projet de loi.
M. Gendron: Non, mais même s'il n'y a pas d'amendement, il
y a un article à adopter.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, oui.
M. Gendron: Sur l'article à adopter, on a des choses
à dire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): II est simple. Je
peux...
Une voix: II n'y a aucun amendement.
M. Gendron: Non, c'est un peu cela. Vous êtes tellement
habitués à travailler à l'envers...
En commission, on est supposé adopter le projet de lof article
par article, pas juste les amendements.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors,
étant donné que vous avez été des
élèves exemplaires, que vous avez collaboré avec le prof,
nous ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 48)