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(Huit heures une minute)
M. Morin : Alors, bonjour.
Ce matin, on veut notamment vous parler de toute la situation avec les
Premières Nations et le régime forestier. Vous avez entendu ce qui s'est passé
hier. C'est excessivement difficile dans le milieu, et un des enjeux, l'enjeu,
en fait, c'est l'absence d'écoute, c'est l'absence de consultation de la part
du gouvernement de la CAQ. En fait, l'absence de consultation puis de dialogue
avec les Premières Nations, c'est dans l'ADN de la CAQ, c'est la routine
caquiste. Et pourtant! Et pourtant, les Premières Nations avaient averti le
gouvernement : On veut discuter avec vous. On reconnaît que la forêt, c'est
hyper important, mais on veut juste avoir droit évidemment au chapitre.
Autre élément inquiétant, je vous dirais,
en lien avec les dialogues ou le dialogue, que la ministre a avec les Premières
Nations, c'est les fameuses ententes de confidentialité. Si on veut une
véritable consultation avec des gens, bien, il ne faut pas leur faire signer
des ententes de confidentialité. Les gens ont le droit de savoir. Et ça, ça
m'apparaît un point également important que je tenais à vous soulever ce matin.
Je cède maintenant la parole à mon
collègue André.
M. Fortin :Oui. Merci. Je veux juste aborder la question du régime
forestier de façon un petit peu plus générale, là. Le régime forestier... La
réforme du régime forestier, elle est nécessaire. Quand on s'est déplacés pour
le Sommet de la forêt à Chicoutimi, ce qui revenait régulièrement, c'est... des
différents intervenants, c'est : On est pressés d'avoir un nouveau régime
forestier, mais on n'est pas pressés de se tromper. Et je vous dirais que c'est
bien mal parti à ce niveau-là, là. Le monde municipal est venu hier en
commission pour nous dire qu'ils ne se sentent absolument pas écoutés. Les
chercheurs qui se prononcent sur la place publique en disant que les concepts
qu'ils ont présentés à la ministre ne sont pas du tout ceux qui se retrouvent
dans son projet de loi... On semble incapable, du côté du gouvernement, de
trouver un équilibre. On est incapable de faire une réelle consultation auprès
des Premières Nations. Et à quoi ça nous mène, tout ça? Hier, il y a les
groupes qui représentent les travailleurs qui sont venus nous dire de façon
très claire : Quand on ne travaille pas avec les Premières Nations, bien,
ça mène à des tensions sociales, ça mène à des blocus, ça mène à des usines qui
sont fermées, ça mène à des travailleurs qui ne sont pas en emploi. Et ça, ce
n'est pas bon pour personne, ce n'est pas bon pour le gouvernement, ce n'est
pas bon pour l'industrie forestière, ce n'est pas bon pour les Premières
Nations, ce n'est pas bon pour nos relations avec eux, ce n'est pas bon pour
nos communautés forestières puis les gens qui en vivent, mais c'est le résultat
des courses de ce que la ministre a fait jusqu'à maintenant.
Journaliste : J'aimerais ça
vous entendre sur les tarifs douaniers, le fait que Donald Trump augmente ça à
50 %. Là, ce qu'on dit, c'est que ça va avoir un impact direct au niveau
de l'industrie. Qu'est-ce qu'on peut faire? Parce qu'évidemment 65 % de
l'aluminium part du Québec vers les États-Unis. C'est 25 millions de
pertes par jour. C'est quoi... On fait quoi à partir d'aujourd'hui, là? On
laisse aller?
M. Fortin :Bien, laisser aller, je pense que ce n'est jamais un
scénario gagnant, là. On a tellement de travailleurs, notamment dans les
différentes régions du Québec, je pense au Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui
dépendent de cette industrie-là. Le gouvernement du Québec a un travail
important de représentation à faire auprès du gouvernement du Canada
aujourd'hui, là. Je comprends qu'il y a des discussions qui ont... qui ont lieu
entre le gouvernement canadien et le gouvernement américain, mais le
gouvernement du Québec a un travail de représentation pour s'assurer qu'en haut
de la liste d'à peu près tout ce que le gouvernement du Canada fait auprès des
États-Unis ces jours-ci se trouvent nos industries, notamment celle de
l'aluminium.
Journaliste : ...M. Legault
devrait s'impliquer directement en diplomatie, vous croyez, puis se rendre aux
États-Unis plutôt qu'aller en France la semaine prochaine ou, au contraire, il
fait bien d'aller en France?
M. Morin : Alors, bien, si
vous permettez, je pense qu'à ce niveau-là, là, la France d'abord, je vous
dirais que le premier ministre, pour répondre directement à votre question,
fait bien. Ça fait des années et des années que le Québec est au Salon du
Bourget, entre autres, et que l'aéronautique, c'est hyperimportant pour
l'économie québécoise. Et on a dit à M. Legault qu'il faut un leader. Nos
diplomates québécois font énormément de travail sur le terrain, mais il faut
qu'un leader soit là. Alors, ça, c'est une bonne chose.
Cependant, ça ne veut pas dire qu'il faut
ignorer ce qui se passe aux États-Unis, par ailleurs. Et effectivement, comme
le disait mon collègue, excessivement important de dialoguer avec le premier
ministre du Canada, mais il faut aussi dialoguer avec les Américains. Et, comme
je l'ai mentionné à plusieurs reprises, il faut absolument que le Québec soit
capable de diversifier ses marchés, et le plus rapidement possible.
Journaliste : Dominique
LeBlanc était à Washington hier, puis ça n'a pas empêché Donald Trump de
hausser les tarifs. Alors, qu'est-ce que François Legault changerait en allant
à Washington?
M. Fortin :Bien, moi, je vous dirais, là, qu'il n'y a pas... il n'y a
pas une avenue qu'il ne faut pas emprunter ces jours-ci pour faire entendre le
point de vue du Québec, là. L'administration américaine, elle est... elle
change d'idée comme elle change de chemise. Il y a eu des tarifs qui ont été
imposés, qui ont été enlevés, qui ont été réimposés, qui ont été réenlevés.
Alors, moi, je dis qu'il faut continuer à faire valoir notre point de vue, à
faire valoir l'importance de notre industrie, pour les industriels américains
également. Et, s'il y a quelque chose qui peut faire bouger les États-Unis,
c'est probablement... c'est probablement ça, c'est-à-dire un argument qui vient
de leurs industriels à eux.
Journaliste : ...il y a eu la
mission... les premiers ministres sont allés, mais ça ne change rien, ça ne
change rien. Donc, est-ce que la seule planche de salut, c'est l'ouverture des
marchés européens?
M. Fortin :Bien, ça en fait partie, là, la diversification des
marchés, là, on y croit... ou l'augmentation de la part des marchés à
l'intérieur du Canada, la diversification des marchés à l'international, que ce
soit en Europe ou ailleurs, ça demeure important, mais on ne peut pas se priver
de faire des représentations auprès des États-Unis, là. Je vous le dis, c'est
un gouvernement qui change d'idée régulièrement, alors à nous de leur faire
valoir tous les arguments, notamment ceux auprès de l'industrie américaine qui
va être affectée grandement par ces tarifs-là.
Journaliste : Est-ce que vous
croyez que... Compte tenu de la situation puis de ce que vous évoquez, que M.
Trump change d'idée comme il change de chemise, est-ce qu'on n'est pas mieux
d'aller, justement, essayer d'ouvrir de nouveaux marchés en Europe que de
perdre son temps à aller à Washington?
M. Fortin :Bien, il n'y a pas une stratégie dans ces affaires-là. Il y
a plusieurs avenues différentes à emprunter. La diversification des marchés,
là, c'est au cœur de ce qu'on doit faire ces jours-ci au Québec pour protéger
nos industries. Ceci étant, on ne peut pas se mettre la tête dans le sable puis
faire comme si, le plus grand acheteur de nos produits, on pouvait s'en passer
du jour au lendemain. Ce n'est pas le cas.
Ceci étant, je répète ce que je... ce que
je dis, il y a… Le gouvernement américain a mis des tarifs sur un paquet
d'industries, et je pense notamment au secteur de l'automobile qui affecte plus
grandement l'Ontario, là, mais il a avancé, il a reculé, il a avancé, il a
reculé encore. Les arguments des industriels américains portent, selon nous,
auprès du gouvernement américain, et ça fait partie des avenues à emprunter,
comme la diversification des marchés et les autres avenues.
Journaliste : Je reviens sur
votre préambule, là, sur les ententes de confidentialité qui ont été demandées
lors de la consultation sur la forêt. Est-ce que c'est quelque chose qui doit
être proscrit? Je veux dire, est-ce que le… est-ce qu'il faudrait comme mettre
dans la loi que, quand le gouvernement consulte des groupes pour écrire un
projet de loi, il ne faut pas qu'il fasse signer ce type d'entente là?
M. Fortin :Bien, il y a deux… il y a deux questions à ça, là. Il y a
la question des Premières Nations puis il y a la question des groupes de façon
générale, là. Sur la question des Premières Nations, ce qu'ils ont évoqué hier,
puis mon collègue pourra en… pourra compléter, c'est l'impossibilité de parler
à leur propre communauté. Donc, les gens qui sont dans cette rencontre-là, les
quelques représentants, par exemple, de l'APNQL, se seraient retrouvés dans une
situation où ils n'auraient même pas pu consulter leur propre communauté. Ça,
ça ne fait aucun sens si on veut réellement avoir un dialogue de nation à
nation. Puis, moi, un dialogue de nation à nation sur lequel on fait signer une
des deux nations en disant : Tu ne parleras pas de ce que tu as entendu,
je trouve ça particulier, puis ça ne mène pas à un bon… un bon dialogue social.
Sur la question plus large des groupes,
moi… le gouvernement du Québec n'a jamais fonctionné comme ça. Ce n'est pas une
pratique courante au gouvernement du Québec. Pourquoi on commencerait à faire…
à faire une pratique comme celle-là? Au contraire, nos projets de loi,
habituellement, ils doivent être construits avec la société civile, avec les
acteurs. Et hier il y avait des groupes qui nous ont dit : Bien, il y a
certains ministres qui sont tout à fait capables de faire ça. Jean Boulet, dans
ses dernières réformes, l'a fait avec différents groupes, mais là on se
retrouve avec une ministre qui semble vouloir garder l'information pour elle,
s'assurer qu'on n'en parle pas sur la place publique, qu'on arrive avec un
projet de loi où c'est nous qui présentons, puis après ça, les groupes seront
consultés publiquement. Ça ne fonctionne pas comme ça, un gouvernement, là. Si
on veut avoir des projets de loi qui reflètent ce qui… qui reflètent la volonté
de la société civile, bien, il faut travailler… il faut travailler avec eux à
livre ouvert dès le début du processus.
Journaliste : Je reviens aux
tarifs. Il y a des entreprises… Bien, la Fédération des chambres du commerce
estime que ce qui va faire encore plus mal que les tarifs, c'est l'augmentation
des tarifs d'électricité entraînée, entre autres, par le projet de loi
n° 69. Est-ce que… que vous avez critiqué. Est-ce que, de votre point de
vue, le gouvernement serait responsable de pertes d'emploi si ce projet de loi
là est adopté comme tel?
M. Fortin :Bien, c'est clair, là, c'est une accumulation. Le poids sur
nos PME, entre autres, là, c'est une accumulation, là. Moi, je pense aux PME
dans ma région, là, qui voient… qui voient leur fardeau, au niveau de la
taxation, augmenter, que ce soit au niveau municipal, que ce soit au niveau
provincial. Ils voient le tarif d'électricité augmenter, ça les rend moins
productifs, ça fait en sorte qu'ils ont moins de… ils ont moins de «cash flow»,
ils ont moins d'argent à investir dans des ressources pour augmenter leur productivité,
des ressources humaines. Et ça fait en sorte que leurs entreprises sont plus à
risque. On augmente les tarifs, on augmente les tarifs d'électricité, ça met à
risque nos entreprises. C'est ce qu'on dit depuis le début. Puis là, hier, que
la ministre nous arrive en disant : Ah! bien, ça va nous sauver
6 milliards au Québec, cette affaire-là. C'est bizarre, elle trouve un
argument comme ça, à deux jours du bâillon, alors qu'on débat de ce projet de
loi là depuis des mois et des mois et qu'elle ne nous est jamais arrivée avec
ça, ça me semble plus une justification pour un bâillon que d'autre chose.
Journaliste : Mais qui doit…
je me demandais : Qui doit payer? M. Legault, il dit tout le temps :
Oui, mais… Donc, il faut augmenter plus le résidentiel. Je veux dire, lui, il a
dit : Bien, moi, je préfère refiler la facture aux entreprises puis
protéger le résidentiel. Vous, est-ce que vous croyez qu'il faut donc que le
résidentiel paie plus?
M. Fortin :C'est ce qu'on dit à M. Legault, là, c'est :
Considérez le fardeau de nos PME, le fardeau cumulatif, au fil des années, de
nos PME. Et là, en ce moment, ils sont à bout. Parlez à n'importe quel
entrepreneur, ces jours-ci, là, il va vous dire que son fardeau, là... il n'est
plus capable d'en prendre davantage.
Journaliste : ...il faut donc
demander aux clients résidentiels d'en payer plus.
M. Fortin :Non, on n'est pas là, là. Ce qu'on dit, là, simplement, là,
c'est : Les effets directs du projet de loi, c'est d'ajouter un fardeau de
plus sur les épaules de nos PME, et, aujourd'hui, elles ne peuvent pas se
permettre ça.
Journaliste : Est-ce qu'on
demande, d'abord, à Hydro-Québec d'absorber ce 5, 6 milliards? Est-ce que
vous contestez aussi ce chiffre-là?
M. Fortin :Je ne sais pas d'où il vient, le chiffre de 6 milliards,
honnêtement. C'est un projet de loi pour lequel on n'a aucune analyse d'impact
réglementaire qui a été déposé. On n'a rien qui sous-tend ce fameux 6 milliards-là.
C'est un chiffre qui est apparu de nulle part hier. On ne sait pas sur quoi il
se base. On aimerait ça avoir des explications de la part de la part du
gouvernement. Alors, on ne peut pas juste dire : Ça prend absolument le
bâillon parce que ça va nous sauver 6 milliards, sans donner aucune
explication. Si on arrive avec un chiffre de cette ampleur-là, la moindre des
choses, c'est de l'expliquer.
Journaliste : Si on ne refile
pas la facture, c'est le fonds consolidé qui va l'absorber, là. Est-ce que le
gouvernement du Québec, dans la situation actuelle des finances, a le moyen de
se passer de cet argent-là?
M. Fortin :Ah bien, la situation actuelle des finances, là, est due à
des décisions du gouvernement. Ce dont on n'a pas... ce dont on n'a pas le luxe
de continuer...
Journaliste : Ce n'est pas
ça, ma question. Vous êtes un gouvernement en attente. Êtes-vous prêt à vous
priver d'argent, des dividendes d'Hydro-Québec pour pouvoir payer cette
facture-là?
M. Fortin :Je ne suis pas prêt à prendre de l'argent dans les poches
des PME aujourd'hui. Je ne suis pas prêt à ça, alors...
Journaliste : ...de M.
Legault, elle est claire, il dit : Moi, je protège le résidentiel,
j'envoie la facture aux entreprises. Vous, vous dites : Non, non, c'est
trop pour les entreprises. Bien, quelle est votre position? À qui on l'envoie,
cette facture-là?
M. Fortin :Non, mais... prendre les dépenses du gouvernement ou les
revenus du gouvernement, là, peu importe...
Journaliste : ...
M. Fortin :...non, mais il faut les prendre dans son ensemble. Ce
n'est pas simplement une question d'Hydro-Québec, là. Il faut le regarder dans
son ensemble, là, ces choses-là.
Journaliste : ...tu sais, M.
Legault, il a fait un décret, là, qui bloque à 3 % les tarifs
résidentiels. Est-ce que vous pensez que c'est une mauvaise idée, qu'il aurait
fallu que les tarifs soient plus élevés?
M. Fortin :Bien, d'abord, nous, on croit à la Régie de l'énergie. Je
comprends que M. Legault n'y croit absolument pas. Cependant, cependant, ce que
je vous dis, là, puis la question de M. Laforest, là, c'est la bonne,
c'est-à-dire, cet argent, là, là, de façon générale, où est-ce qu'on le prend?
Ce n'est pas un concours entre les PME et les tarifs... les tarifs des PME et
les tarifs résidentiels, là, il y a un enjeu plus large que ça, des finances
publiques du gouvernement, qui nous permet d'avoir une vision d'ensemble.
Moi, ce que je vous dis, c'est qu'un
gouvernement, aujourd'hui, là, qui fait le choix, hein... parmi tous les choix
qu'il fait, là, il fait le choix de dire aux entreprises : Vous allez
payer plus... et ça, on ne peut pas se permettre ça, collectivement, au Québec,
parce que ça va nous priver de revenus lorsque les entreprises ne réussiront
pas à augmenter leur productivité, à être plus productives puis à faire
augmenter les revenus de l'État.
Journaliste : Mais est-ce
qu'Hydro-Québec est bien gérée, M. Fortin, pour ce qui... Est-ce qu'il n'y a
pas, justement, une facture excessive qu'on refile aux consommateurs ou aux
PME?
M. Fortin :Sur le «Hydro-Québec est bien gérée», là, je ne suis pas un
expert en la matière, là, je n'ai pas analysé les chiffres d'Hydro-Québec. On a
un porte-parole en énergie qui pourrait peut-être vous aider davantage
là-dessus.
Journaliste : ...d'immigration
permanente à 90 000 à court terme, est-ce que ce serait une bonne idée?
M. Morin : L'immigration et
les seuils, moi je pense que c'est... le débat n'est pas là. Comme je le dis
depuis des mois, ce qu'il faut, en immigration, c'est une véritable
planification. Il faut travailler avec les régions, il faut travailler avec les
entreprises, il faut travailler avec les chambres de commerce, et une fois que
cette planification-là aura été faite, là, basée sur des données, on pourra
arriver à un nombre.
Et c'est exactement ce que le gouvernement
de la CAQ ne fait pas. Il n'y a pas de planification. D'ailleurs, on attend
toujours, là, la planification que le ministre doit annoncer, puis, après ça,
bien, on verra avec les seuils, mais je pense que c'est comme ça qu'il faut
absolument procéder.
Journaliste : Selon vous, M.
Roberge fait une erreur en déposant des scénarios avant que la planification se
fasse?
M. Morin : Bien, c'est-à-dire
que M. Roberge, il va devoir, là... On va la faire, la planification
pluriannuelle, elle était supposée être faite ce printemps, on va la faire à
l'automne. On va entendre des groupes, on va entendre des chambres de commerce,
on va entendre des entreprises. C'est ça qu'il faut faire pour être capable
après de travailler avec ces gens-là pour déterminer le type d'immigrants qu'il
nous faut. Et là, là-dessus, vous le savez, il y en a plusieurs,
catégories : travailleurs temporaires étrangers, des travailleurs qui peuvent
obtenir éventuellement la résidence permanente... Alors, il y a une foule de
catégories. C'est un dossier qui est complexe, mais ce qu'il faut, c'est
d'abord planifier, ce que la CAQ ne fait pas.
Journaliste
: ...sur la
course à la chefferie, si vous permettez. Qu'est-ce que vous avez pensé du
sondage mené par Karl Blackburn auprès des membres?
M. Fortin :
Bien, d'abord, là, je vous dirais que toutes les équipes ont des façons de
communiquer avec les membres, là. Ça, je n'en ai aucun doute. Mais pour ce qui
est de cette façon précise là, je ne suis pas dans le secret des dieux, dans la
directive que le parti a donnée aux différentes équipes. Alors, je ne peux
pas... je ne peux pas vous dire si un tel scénario avait été envisagé d'emblée.
Journaliste
: On a un
petit coup de sonde dans les coops de l'information ce matin sur un appui
mince, là, quand même, mais on voit que la population appuie un peu le
gouvernement dans son bras de fer avec les médecins. Où, selon vous, se situe
actuellement l'opinion publique ces prochaines semaines?
M. Fortin :
Je ne veux pas contredire... Je ne veux pas contredire votre sondage d'où se
situe l'opinion publique, là, mais... mais ça me semblait relativement partagé,
disons, comme... comme analyse. Mais au-delà de l'opinion publique, là, je
pense qu'il y a quand même... il y a des risques réels à ce projet de loi là.
Et comme législateurs, c'est ce qu'on nous demande d'analyser, là. Il y a des
risques réels au niveau de la qualité de la médecine. Et ça, ce n'est pas moi
qui le dis, c'est le Collège des médecins qui le dit, le Collège des médecins
qui est un ordre professionnel et qui a la protection du public, d'abord et
avant tout, comme mandat. Il y a des... Il y a des professionnels de la santé
qui nous disent simplement, et des experts, qui nous disent que ça ne
fonctionnera pas comme approche. Alors, si vous nous demandez c'est quoi la
meilleure façon d'augmenter l'accès à la première ligne? Pour nous, ce n'est
pas le projet de loi no° 106. Il y a d'autres façons de s'y prendre. On a
payé collectivement, je parlais des dépenses du gouvernement il y a quelques
instants, là, on a parlé... on a payé 300 000 $ à un groupe d'experts
pour nous faire des recommandations sur les meilleures initiatives à prendre
pour améliorer la première ligne. Puis le projet de loi no° 106, il fait
exactement le contraire de ce que ces gens-là nous ont dit. Un moment donné, on
peut-tu se baser sur ce que les meilleurs experts ont au Québec. Nous, on était
contents quand le gouvernement a annoncé ce groupe d'experts là, c'était les
bonnes personnes à consulter. Maintenant, ce serait le fun qu'il écoute ce
qu'ils ont à dire.
Journaliste
: I would like to have your
thoughts on the increased tariffs on aluminum and steel, and the fact that the
Federation of Chamber of Commerce is saying that while it will lose some
contracts and the combination with the increased hydro electricity tariffs will
be terrible. So, is it like a bad calculation from the local government to have
this combination?
M. Fortin : Well, first of all, on the tariffs, I don't think we can
underestimate the impact that the tariffs will have on the Quebec industry and
the Quebec industry in certain regions, namely the Saguenay—Lac-Saint-Jean. Our aluminum industry is at the heart of the economy in some of
these regions. But what's really at the heart of the economy in every region is
our small and medium sized business, and they are the ones who are going to be
paying the extra charges on their electric bill, and they're very clear, they
can't afford it right now. The context, the uncertainty context, the fact that
the economy has… is not performing as well as some people would hope it would,
it leads businesses to make tough decisions. And if you take away from their
cash flow, they are going to have decisions to make on do they invest in their
human resources? Do they invest in their productivity? Do they stop certain
lines of production? That's what's happening right now, and that's why our
businesses can't afford to take on more higher electricity rates.
Journaliste
: Regarding to the immigration front, Mr. Morin, can you explain us
how important it is, this exercise is for its citizens.
M. Morin : I mean, in terms of immigration, as I mentioned previously, the key
word is planification, which the government doesn't do actually. So…
Journaliste
: We know that they want to reduce, the government wants to reduce
the permanent residence like under 50 000. That's the three scenarios.
Like why Quebecers should be, you know, should be aware of this?
M. Morin : They want… They want to reduce actually, that's what they want to
do, but without planification. So, they don't have an analysis on the impact on
the economy, on the small medium sized businesses that we have in Québec. What
I mentioned and I suggested previously is if they want to do it right, they
should talk to the regions, to the chambers of commerce, to the industry, sit
with them and then plan. And at the end of the day, then they will have a
number, a figure that will be very useful for all the economy in Québec. They
do it the other way? So, therefore, it's a lack of planification and it will
have an impact right now, it has an impact right now on the businesses, I can tell you that. I've met businesses in
Saint-Jean, many of them, and they are very anxious about the move that was done
by the Government without planification.
Journaliste :
And the fact that the institute is
suggesting that temporary immigrants, some of them should become permanent
residents, like, to have this bridge, is it, like, a good idea and the
Government should push for this?
M. Morin :
That's important because in several
occasions the temporary workers, sometimes, they have less, less income, less
salary than those who will become permanent residents. But again, I mean, what
is important is to plan how many eventually will need to be on the path to
obtain a permanent residence, how many will remain as temporary workers. But
you cannot put figures out in the universe without planning. That's my point.
Journaliste :
On Bill 103, the safe injection
site bill, I'm thinking specifically about Maison Benoît Labre, it just opened
in the last few years, there was a lot of controversy around it, this bill
could potentially force it to move. What… Where does the party… Where do the
Liberals stand on that specifically? Because there were parents in the
community who said: Don't do this, it's going to be problematic. Now this bill
comes forward from Lionel Carmant. What's your opinion?
M. Fortin :
Yes. On a general principle of
injection sites in very close proximity to schools, we agree with the principle
that they're… that it shouldn't happen. Now... In fact, we're the ones who
asked the Government to move on this. Now, what we've been hearing from the
consultations on this bill, which are happening this week, is that you can't
have a single wall-to-wall approach for every project in every city, there are
local realities that have to be taken into account. And that's what the
Government has seemingly failed to understand so far, and that's what we'll be
asking them to consider.
La
Modératrice : Merci. Bonne journée.
(Fin à 8 h 24)