(Seize heures cinquante et une minutes)
La Modératrice
: Oui,
bonjour. Alors, bienvenue à cette conférence de presse sur le financement des
organismes communautaires. D'abord, prendront la parole les coporte-parole de
la campagne Je soutiens le communautaire :d'abord, M.
Sébastien Rivard; ensuite, Mme Mercédez Roberge; ensuite, le député de Rosemont
et porte-parole en matière de services sociaux, M. Jean-François Lisée; et
ensuite, pour terminer, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, Mme Manon
Massé.
M. Rivard (Sébastien) : Alors,
bonjour, messieurs dames. Bon après-midi. Alors, je suis Sébastien Rivard,
coporte-parole de la campagne Je soutiens le communautaire. On sort
d'une rencontre aujourd'hui avec la ministre Lucie Charlebois, ministre
déléguée à la Protection de la jeunesse, Réadaptation. Et donc on sort de cette
rencontre-là, on avait une préoccupation qu'on portait, celle de l'avenir des
3 000 organismes communautaires en santé et services sociaux. On avait
demandé une rencontre d'urgence à la ministre parce qu'on désirait connaître
les intentions du nouveau gouvernement libéral sur le soutien des organismes
communautaires.
Ça fait déjà plusieurs années que nos
organismes souffrent d'un sous-financement chronique partout au Québec, et on a
fait plusieurs comités de travail avec l'ancien gouvernement libéral, il faut
le souligner, Mme Lise Thériault, Mme Dominique Vien, entre autres. Il y a eu
des travaux pendant des années qui n'avaient abouti à rien. Ensuite, on a eu
d'autres travaux avec le dernier gouvernement du Parti québécois, où on a fait
le tour de la question du financement et on est arrivés avec un plan, un plan
d'équité, un plan d'équité qui corrigeait des inéquités qui dataient déjà de
plusieurs, plusieurs années, en fait, là, plusieurs décennies même. Et on est
arrivés avec ce plan-là, un plan de 120 millions de dollars sur trois ans.
Et donc les organismes ont des attentes très grandes sur leur avenir, comme je
l'ai dit précédemment, donc ce plan-là de 120 millions ne répondait même
pas à l'ensemble de nos besoins.
Donc, cet après-midi, on a demandé à la
ministre quelles étaient les intentions de son gouvernement et,
malheureusement, on n'a eu aucune réponse de la ministre, donc aucune indication
sur les intentions du gouvernement libéral, malgré les discours de M. Couillard
sur la protection des missions des plus démunis, etc. Donc, on nous a dit qu'on
connaîtrait la réponse la semaine prochaine. On sort de la rencontre un peu
déçus et, en même temps, on a des grosses attentes naturellement qui viennent
avec ça pour le prochain budget, donc dans une semaine exactement.
Je vais laisser ma collègue Mercédez
Roberge poursuivre.
Mme Roberge (Mercédez) : Bien,
en fait, les conséquences des propos de Mme Charlebois, c'est que les groupes
communautaires, qui attendaient avec impatience d'en savoir plus sur à quel
moment viendrait le rehaussement tant attendu, bien, ils ont encore besoin de…
ils sont encore dans l'incertitude. Attendre le budget, ça ne semble rien, ça
semble juste une semaine de plus, mais, pour les groupes communautaires, c'est
des… ça fait des années qu'ils attendent un rehaussement. Et, depuis l'automne
dernier, ils attendaient des nouvelles d'un rehaussement pour le prochain budget,
mais on n'a toujours aucune information. Aucune information, ça veut dire qu'on
ne sait pas s'il y aura du financement d'injecté supplémentaire dans le
Programme de soutien aux organismes communautaires, qui est géré par le
ministère de la Santé et Services sociaux. Donc, aucune information, ça veut
dire qu'il peut y avoir des montants, on ne connaît pas le montant, et il peut
aussi n'y en avoir aucun.
La conséquence, qui est désastreuse, c'est
que les groupes sont dans l'incertitude depuis longtemps. Ils ont des décisions
à prendre, leur année financière est déjà débutée, pour la plupart, depuis
plusieurs semaines. Ils ont une année d'activités à programmer, à planifier, et
là ils doivent attendre encore de savoir, ne serait-ce que d'avoir l'information.
Alors, en plus de ça, ensuite de ça, il y aura toutes sortes d'étapes avant
d'obtenir, finalement, le concret, c'est-à-dire le financement lui-même.
M. Rivard (Sébastien) : Donc,
en conclusion, donc, la ministre Charlebois nous a dit avoir à coeur les
organismes, connaître les organismes de son secteur, avoir à coeur l'avenir du
mouvement communautaire et des populations démunies. On espère que son discours
va se traduire par des gestes concrets et importants.
Pour nous, c'est clair qu'en bas de
l'engagement qui avait été pris par l'ancien gouvernement, de 40 millions
de dollars par année sur trois ans, en bas de ça, on serait extrêmement déçus, parce
que, comme je l'ai dit précédemment, c'était le minimum attendu. Alors, voilà, merci
beaucoup de votre attention.
Mme Roberge (Mercédez) : Maintenant,
ce que ça veut dire, c'est que c'est au gouvernement actuel de s'engager et de
donner l'heure juste aux groupes communautaires. Et, s'il peut le faire avant
les budgets, ça serait encore mieux, mais, dans le budget, on doit le
constater, quel est son engagement dans le financement des groupes
communautaires pour que ça dépasse l'idée de la reconnaissance des groupes, mais
le soutien. Merci.
M. Rivard (Sébastien) :
Merci.
M. Lisée
: Écoutez, aujourd'hui,
ce n'est pas une journée très rose, non seulement pour les 3 000 organismes
qui sont représentés par Sébastien et Mercédez, mais pour
1 000 autres organismes aussi de défense des droits qui comptent sur
le gouvernement du Québec pour leur financement. Et ce n'est pas... Quand on
parle d'organismes, il faut parler des gens que ces organismes touchent au
quotidien : les aînés, les handicapés, des itinérants, des gens qui ont
des problèmes de marginalisation, les gens les plus fragiles de notre société.
Ils sont des dizaines de milliers partout au Québec qui comptent sur l'action
de ces organisations qui connaissent déjà la rigueur et l'austérité puisqu'elles
travaillent avec très peu de moyens. Et donc, refuser de reconnaître les
besoins de ces organisations, c'est refuser de venir en aide aux plus fragiles
parmi nous.
Alors, on nous dira : De toute façon,
attendons le budget. Mais, vous savez, les ministres, lorsqu'ils rencontrent
des groupes comme ça, ils donnent un signal. Ils leur disent : Ne vous
inquiétez pas, il y aura des bonnes nouvelles. C'est ce qui se fait. Et
aujourd'hui, d'après le rapport qu'on a eu de Sébastien et Mercédez, ça n'a
même pas été fait. Alors, c'est très inquiétant. Alors, on a l'impression que
le budget sera porteur de très mauvaises nouvelles.
Et ce n'est pas comme si le Parti
québécois avait inventé l'idée qu'il fallait un rehaussement du financement de
ces organisations. En fait, l'Assemblée nationale, unanime, le 14 mai 2013,
c'est-à-dire il y a un an, avait adopté une résolution qui disait que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de rehausser le financement des
organismes d'action communautaire autonomes en santé et services sociaux. Les
libéraux avaient voté pour cette motion, la CAQ avait voté pour cette motion.
Et, après cette motion, il y a eu une conférence de presse où il y avait Québec
solidaire, le Parti québécois et la CAQ.
Vous voyez aujourd'hui que la CAQ n'est
pas avec nous. C'est très significatif. Alors, non seulement le Parti libéral
du Québec est un déserteur du rehaussement dont il avait reconnu le besoin,
mais la CAQ est un déserteur du rehaussement. Et ce matin, lorsque Françoise
David a proposé une motion qui reprenait essentiellement ce que nous avions
tous voté l'an dernier, bien, la CAQ a refusé la motion. Et donc on se retrouve
aujourd'hui avec les 4 000 organismes qui sont les plus proches des gens
les plus fragiles au Québec, qui ont des appuis, leurs organisations, le Parti
québécois, Québec solidaire, mais où on voit que des gens qui avaient dit à
l'époque que ce rehaussement était important ne sont pas là, ils ont déserté.
Et c'est pourquoi ce n'est pas une journée très positive pour la solidarité
sociale au Québec.
Je veux juste répéter ce que nous avions
considéré comme essentiel pour tout de suite. Sébastien a parlé de
40 millions pour les 3 000 organismes. Pour les 4 000
organismes, c'est 54 millions par an pour leurs besoins de base, pour
qu'ils puissent répondre aux besoins. La mise en place d'un programme
d'acquisition d'immeubles pour ces organismes, on avait mis 10 millions
là-dedans. Et les milliers de personnes qui travaillent dans les organismes,
dans des conditions précaires, on avait dit : Bien, on va s'occuper de vos
bénéfices marginaux, de vos retraites pour stabiliser votre présence auprès de
nos Québécois les plus fragiles.
Ce n'est pas beaucoup d'argent, mais c'est
essentiel. Et ce qu'on comprend aujourd'hui, c'est que ni le gouvernement
libéral ni la CAQ ne sont prêts à respecter leur parole de l'an dernier et, au
contraire, renient l'engagement qu'ils avaient pris.
Manon Massé.
Mme Massé : Merci. Alors,
effectivement, ce matin, on a vu, et j'en étais extrêmement déçue, le rejet
d'une motion bien simple, qui voulait reconnaître l'urgence de rehausser le
financement des groupes communautaires à travers le Québec.
Vous le savez, j'ai travaillé 30 ans dans
le réseau communautaire et je suis extrêmement consciente de ce que Mercédez
identifiait comme étant l'incertitude dans laquelle ça met les groupes, les
travailleurs, travailleuses, et les participants, participantes de ces
groupes-là de ne pas savoir, à cette étape-ci. L'année fiscale commence
généralement le 1er avril pour la majorité d'entre eux et d'entre elles. Et
donc le défi, c'est qu'on est rendu à une étape où il y a déjà deux
mois — et là ça va être l'étude des crédits, alors ça va être encore
plus long — avant de savoir qu'est-ce qui va en être pour cette
année.
En début d'année, comme ça, même à la fin
de l'autre année, on planifie, hein? Les groupes communautaires sont des gens
très… les gens qui y travaillent, des gens très responsables, des gens qui
savent s'organiser. Alors, cette planification-là est impossible. Et des
impacts clairs au niveau des services, hein? On disait… le gouvernement libéral
disait qu'il n'y aurait pas d'impact sur les services. Ne pas rehausser, c'est
des impacts. Il y a un retard. Sébastien le disait bien, il y a un retard qu'il
faut rattraper, et, ces impacts-là, on va les voir, justement, malheureusement,
trop tôt.
Déjà, le
162 millions — M. Lisée en faisait état — qui
était annoncé, annualisé, j'entends, ne représentait pas l'ensemble des besoins
des groupes d'action communautaire autonomes, parce qu'aujourd'hui, les groupes
qui s'expriment devant nous, c'est des groupes qui sont rattachés au ministère
de la Santé et des Services sociaux. On parle de 306 millions pour couvrir
l'ensemble des besoins. Alors déjà, le 162 millions, c'est un pas
essentiel, et, là-dessus, on compte sur Mme Charlebois pour vraiment aller le
défendre auprès de son ministre des Finances, auprès de son cabinet des
ministres, parce que c'est des groupes aussi importants que les groupes en
santé et services sociaux. Mais les groupes famille, les groupes
environnementaux, les groupes d'éducation populaire, les groupes de défense de
droits, c'est très important dans une société comme celle du Québec. Ça fait
partie de notre modèle québécois, ce vaste réseau communautaire.
Ce manque d'argent, malheureusement, c'est
s'attaquer directement aux populations les plus vulnérables, c'est s'attaquer
aux conditions de travail des gens qui y travaillent, et il me semble que la
dernière étude parlait de 80 % des femmes. Alors donc, c'est important
parce qu'on n'est plus à une époque de missionnariat. C'est ça, le modèle
québécois, c'est une volonté de collectivement être solidaire de l'ensemble de
notre population, dont notamment les plus vulnérables, que M. Couillard
disait vouloir prendre soin dans son discours. Mais les plus vulnérables, ce
n'est pas que les itinérants et itinérantes, hein, c'est comme… les itinérants
et itinérantes en font partie, c'est les gens des Auberges du coeur, c'est les
gens… donc ces jeunes, c'est les gens qui… c'est les femmes, c'est les
personnes handicapées. Voyez-vous, grand besoin d'une grande solidarité
sociale.
Alors, dans ce sens-là, on a déjà souvent
entendu dire qu'un dollar investi en prévention, c'est sept dollars
d'économisés dans notre système public. Alors, j'invite vraiment l'équipe des
finances du gouvernement libéral à se rappeler que d'investir dans les groupes
communautaires, bien sûr, ça passe dans les colonnes de dépenses, mais c'est un
investissement. Si on est prêts à investir dans le béton, il faut être prêts
aussi à investir dans des infrastructures qui aident nos communautés qu'on
pourrait qualifier d'infrastructures sociales.
Alors, si c'est un silence, ce n'est sûrement
par très bon, comme vous disiez, parce que, si c'était positif, elle se serait
empressée de le dire, hein, n'est-ce pas? Donc, je compte tout à fait sur Mme
Charlebois et son équipe d'aller voir son ministre des Finances, de lui
rappeler qu'il y a de l'argent ailleurs et, s'il n'arrive pas à le trouver,
juste à se rappeler ce que Québec solidaire lui a proposé lors de la rencontre la
semaine dernière, plus de 2 milliards de dollars qu'on pourrait aller
chercher aisément si on avait le courage politique de le faire. Et je pense
que, pour les groupes communautaires et pour bien d'autres choses, c'est nécessaire
de le faire.
La Modératrice
: Pascal
Poinlane.
M. Poinlane (Pascal)
:
Bonjour. Oui. Je voulais… M. Rivard, bonjour. Et peut-être Mme Mercédez aussi. Qu'est-ce
que… Dans les discussions que vous avez eues avec la ministre, là, est-ce
qu'elle vous a assuré au moins que… Parce que, là, vous n'aurez pas 40 millions
de plus. En tout cas, on n'est pas sûrs, mais c'est ce qu'on comprend. Mais
est-ce qu'elle vous a assurés au moins que ça ne descendrait pas?
M. Rivard (Sébastien) : On
n'a eu aucune indication concrète là-dessus. En fait, on ne sait pas du tout à
quoi s'attendre pour la semaine prochaine. On aurait aimé qu'elle nous dise ça,
mais elle ne l'a pas dit. Donc, on sort de là avec un gros point d'interrogation
dans la tête. Alors, voilà.
Mme Roberge (Mercédez) : Bien,
elle nous a dit surtout qu'elle avait présenté le dossier au ministère des
Finances pour du rehaussement et… En fait, c'est que le Programme de soutien
aux organismes communautaires dont on parle existe depuis 1973, alors il y a un
historique derrière ce programme-là qui fait qu'un gouvernement serait bien malvenu
de reculer face à l'année… ne serait-ce que face aux montants accordés de
l'année précédente. Il y a des principes, à l'intérieur de ce programme-là, qui
sont, par exemple, l'indexation annuelle. Ça vous donne donc une idée déjà du
programme. Si le gouvernement envisageait de réduire, de couper les montants
déjà accordés, ce serait un recul énorme et qu'on ne laisserait pas passer.
M. Poinlane (Pascal)
:
Convenez-vous avec moi que, le 40 millions promis par le précédent
gouvernement, vous ne l'avez pas touché? Dans le sens que ce n'était pas pour
l'année en cours, là.
M. Rivard (Sébastien) : On ne
l'a pas touché encore parce que l'élection est arrivée avant l'adoption du
budget. Donc, on n'a pas pu toucher cet argent-là, mais les groupes
l'attendent. Donc, on avait même parlé de répartition de cet argent-là. Donc,
pour les groupes, l'argent était déjà engagé, là. Quand une première ministre
s'engage, c'est le gouvernement qui s'était engagé. Donc, pour les groupes, ils
l'avaient cet argent-là.
Là, si le gouvernement libéral n'arrive
pas à trouver l'argent nécessaire dans son propre budget pour donner
effectivement cet argent-là, il va y avoir beaucoup, beaucoup de déception, et
d'inquiétudes, et des conséquences comme la fermeture d'organismes et des
milliers de personnes qui ne pourront pas recevoir un soutien au quotidien. On
sait que la pauvreté… les dernières statistiques prouvent encore qu'il y a des
avancées de la pauvreté. Alors, c'est très inquiétant.
M. Poinlane (Pascal)
:
Mais, s'il y avait des organismes qui devaient fermer parce qu'il y a eu une
élection, est-ce que ce ne serait pas un manque de prudence de leur part de ne
pas avoir calculé que, oups, politiquement, il y a une élection qui s'en vient?
M. Rivard (Sébastien)
:
Écoutez, les organismes fonctionnent avec des budgets extrêmement limités. La
plupart ferment les années kifkif. Alors, disons que je ne pense pas que les organismes
aient mis dans leur budget effectif… ils n'ont pas emprunté d'argent là-dessus.
Ça, vous pouvez en être certain. Ils sont des bons gestionnaires, mais disons
qu'ils comptaient là-dessus pour régler un déficit qui était structurel depuis
de nombreuses années, et il y en a certains qui étaient déjà en situation de
déficit budgétaire, qui sont menacés de fermeture, encore plus s'il n'y a pas
d'injection d'argent.
M. Poinlane (Pascal)
:
Une petite dernière avant de passer à M. Lisée. L'an dernier, vous avez
fait une mobilisation vraiment, quand même, impressionnante, je dois le dire,
pour l'avoir couvert. Il y avait beaucoup de monde dans les rues. Mais c'est peut-être
moins facile pour vous d'avoir une telle mobilisation que pour d'autres groupes
de pression qui tentent de faire fléchir le gouvernement.
Quel défi ça représente pour vous de
refaire une telle mobilisation, si jamais il fallait le faire? Est-ce que c'est
difficile de retrouver une mobilisation comme celle que vous avez faite l'an
dernier?
Mme Roberge (Mercédez) : En
fait, la motivation des groupes communautaires, elle n'a pas flanché. Alors, la
même motivation qui les a fait sortir dans la rue au mois d'octobre dernier, avant
qu'il y ait une annonce de faite du Parti québécois, du gouvernement québécois,
la motivation était encore là. On n'organise pas des manifestations à tous les
deux jours. C'est normal de les conserver pour des moments très, très majeurs.
Mais c'est clair que, si le gouvernement, dans le budget qui s'en vient, ne
s'engage pas lui-même — peu importe ce qui s'est passé auparavant, c'est
à son tour maintenant de s'engager — et s'il ne s'engage pas à
rehausser le financement, c'est clair que la mobilisation des groupes et la
motivation des groupes va augmenter, et ils vont se faire entendre.
M. Rivard (Sébastien)
:
Tout à fait, il y a déjà eu des actions. Il y avait une action à Québec, ici
même, la semaine dernière, où plus de 2 800 personnes ont signé un
bulletin de vote en faveur du communautaire. Il y a eu une mobilisation à
Montréal récemment aussi depuis l'élection des libéraux, mais c'est clair qu'on
a déjà un plan d'action en branle. On se prépare à toute éventualité.
M. Poinlane (Pascal)
:
Monsieur Lisée, les 40 millions en question, là, oui, c'était dans le
budget, mais les crédits n'ont jamais été déposés, donc est-ce que…
M. Lisée
: Ils
n'étaient pas…
M. Poinlane (Pascal) : Est-ce
que, ces sommes-là, elles existent à quelque part? Est-ce qu'elles avaient été
réservées?
M. Lisée
: Bon, d'abord,
l'annonce avait été faite en novembre 2013, et donc on ne peut pas faire une
annonce comme celle-là si on n'est pas passés au Conseil du trésor. Et donc le
Conseil du trésor et le Conseil des ministres avaient approuvé ces crédits-là
pour l'année à venir, et ils auraient été vus aux crédits.
Alors, il n'y a aucun doute que ces
sommes-là étaient disponibles, mais regardons les décisions du gouvernement Couillard.
Eux, ils trouvent qu'il y a des sommes pour les minicentrales, il y a des
sommes pour 50 cliniques privées, dont on n'a pas besoin, pour les médecins
spécialistes, mais aujourd'hui il n'y a pas de bonne nouvelle pour 4 000
organismes qui s'occupent des plus fragiles d'entre nous.
Alors, ce sont des choix. Nous, on
n'aurait pas fait ce choix. On ne faisait pas le choix des minicentrales puis
on ne faisait pas le choix des cliniques privées dont on n'a pas besoin. On
faisait le choix des groupes communautaires et des citoyens les plus
fragilisés. Sur un budget de 70 milliards de dollars, 60 millions par
année...
M. Poinlane (Pascal)
:
Je vais laisser ma place à mes collègues. Ils écoutent de leur bureau.
M. Lisée
: Bien oui,
j'en suis sûr.
Des voix
: Merci.
(Fin à 17 h 10)