(Quinze heures cinquante-neuf minutes)
La Modératrice
: Alors,
bonjour, tout le monde. Alors, j'imagine qu'on va commencer avec une brève déclaration
avant qu'on commence avec les questions?
M. Poëti
: Oui, exactement.
M. Girard va débuter.
M. Girard (Nicolas) : Alors,
bonjour. Bonjour, M. le ministre. Alors, dans un premier temps, j'aimerais
faire un bref rappel des démarches pour le choix d'un mode de transport sur le
nouveau pont Champlain, mode de transport collectif.
En avril 2011, le gouvernement du Québec a
mis sur pied le Bureau des partenaires pour les mesures préparatoires au
remplacement du pont Champlain. Sous la responsabilité du Bureau des
partenaires, l'AMT a fait réaliser des études préparatoires pour le système
collectif dans le corridor du pont Champlain. Ces études préparatoires, menées
en mars 2012 par AECOM, ont permis d'étudier trois types de solutions de
desserte de transport collectif sur le nouveau pont sur le Saint-Laurent.
D'abord, le système d'autobus tel qu'on le connaît; ensuite, un système
d'autobus amélioré; et, enfin, un système léger sur rail, communément appelé le
SLR. L'objet de l'étude était d'étudier les besoins en transport collectif en
fonction de l'achalandage anticipé et du développement urbain et d'identifier
le meilleur mode pour répondre aux besoins.
En avril 2013, le gouvernement du Québec a
annoncé la création d'un bureau de projet. Un budget de 27,8 millions de
dollars a été accordé à l'AMT pour réaliser le dossier d'affaires. L'AMT a
remis un dossier de présentation stratégique en juillet 2013 au ministre des
Transports du Québec. Le mandat du bureau de projet est : réaliser les
études d'avant-projet détaillé, qu'on appelle communément un APD, assurer la
coordination technique du projet de transport collectif avec le projet du
nouveau pont sur le Saint-Laurent de Transports Canada, déterminer le meilleur
choix de mode de réalisation du projet, gérer le processus environnemental et
mener des consultations auprès des partenaires, des élus et des citoyens,
finalement, constituer le dossier d'opportunité conformément à la directive sur
la gestion des projets majeurs d'infrastructure publique adoptée en février
2014.
En décembre 2013, le gouvernement fédéral
a annoncé que la mise en service du nouveau pont sur le Saint-Laurent avait été
devancée de 2021 à 2018. Le bureau de projet est donc confronté à un échéancier
raccourci d'Infrastructure Canada. Il doit aussi tenir compte de la
disponibilité du pont de l'île des Soeurs pour la construction des composantes
de la solution de transport collectif. Le bureau de projet devra donc
transmettre, pour la fin juin 2014, les requis techniques pour le tablier du
nouveau pont sur le Saint-Laurent, prévu pour le transport collectif, notamment
les solutions d'autobus en tant que mesures transitoires et le système léger
sur rail.
Nous demandons donc au gouvernement
fédéral de prévoir l'aménagement d'un tablier central du pont pouvant
accueillir des autobus en 2018 et, par la suite, éventuellement, un SLR.
Pendant l'aménagement des voies sur le tablier central pour accueillir le SLR,
les autobus rouleraient sur des voies d'accotement. Le ministre et l'AMT ont
convenu cet après-midi que le bureau de projet poursuivra ses travaux jusqu'au
dépôt d'un dossier d'opportunité à l'été 2015 au gouvernement du Québec, qui
viendra confirmer le choix du mode de transport collectif, le mode de réalisation
et le mode de financement. Précisément, nous allons étudier les coûts et
bénéfices des modes bus et SLR et estimer le coût des éléments nécessaires à
l'élaboration d'un dossier d'affaires. Ce dossier d'opportunité est une
exigence prévue à la Directive sur la gestion des projets majeurs d'infrastructure
publique du Conseil du trésor depuis février 2014. Suite au dépôt du dossier
d'opportunité, à l'été 2015, le gouvernement du Québec sera ainsi en mesure de
prendre une décision définitive sur le monde de transport collectif à
privilégier sur le nouveau pont sur le Saint-Laurent en fonction des besoins
actuels et futurs de la région métropolitaine. Je passe maintenant la parole à M.
le ministre.
M. Poëti
: Merci, M.
Girard. Je voudrais remercier d'ailleurs la présence du ministre de la Santé,
mais qui est ici aujourd'hui à titre, évidemment, de député de La Pinière,
de la Rive-Sud. Alors, il cumule les deux, les deux fonctions.
Mesdames messieurs, merci d'être là aujourd'hui.
Nous sommes heureux de vous rencontrer aujourd'hui afin de vous faire part du
fruit de notre entretien de cet après-midi et de la semaine dernière. La
rencontre d'aujourd'hui est la suite logique de cette tenue de la semaine
dernière, au cours de laquelle l'AMT m'a présenté, de façon globale, les principaux
enjeux de transport collectif dans la région métropolitaine. Nous avions alors
convenu de nous revoir et de discuter des orientations à retenir à l'égard du
dossier du transport collectif sur le futur pont Champlain.
Comme M. Girard vous l'a mentionné, l'AMT
m'a fait part, aujourd'hui, de sa recommandation sur les orientations à donner
au dossier. Je reçois cette recommandation de façon très positive.
L'objectif de l'annonce d'aujourd'hui,
pour le gouvernement du Québec, est double. D'une part, nous voulons nous
assurer de ne pas retarder les travaux du nouveau pont Champlain et qu'il
puisse y avoir une solution de transport collectif fonctionnel et amélioré dès
son ouverture, en 2018. D'autre part, nous voulons aussi nous assurer le faire
le meilleur choix possible relativement au mode de transport retenu pour
l'avenir, en tenant compte notamment de l'achalandage anticipé sur ce corridor,
des coûts de réalisation et d'exploitation de chacune des options et de
l'impact sur le milieu naturel et humain.
Voilà pourquoi nous demandons aujourd'hui
au gouvernement fédéral de livrer un tablier hybride sur le nouveau pont, qui
permettra au gouvernement du Québec de faire fonctionner un système d'autobus
plus efficace dès 2018 et de préserver l'option d'y installer un SLR
éventuellement. Merci. Alors, on est prêts à répondre à vos questions.
La Modératrice
: Alors,
on va commencer avec Véronique Prince, TVA.
Mme Prince (Véronique)
:
Oui. Je voudrais savoir, si effectivement on y va avec l'option du SLR à l'été
2015, quand vous allez prendre votre décision définitive, est-ce que... parce
que vous pensez que ça va coûter plus que 2 milliards. Si effectivement ça
coûte plus que 2 milliards, est-ce que c'est envisageable?
M. Poëti
: La question
est intéressante. Actuellement, il y a des fourchettes d'évaluation des coûts
qui sont assez larges, je dois vous dire. Dans certains cas, on parlait même de
2,5 milliards, ça pourrait dépasser des coûts. Alors, à partir de là, moi,
tant et aussi longtemps que je n'aurai pas l'étude terminée de 2015, je ne vais
pas prendre cette décision-là, parce que c'est cette étude-là qui va me guider
dans le choix de la réponse. Alors, je pense qu'il ne serait pas opportun… En
fait, je ne peux pas y répondre actuellement parce que ce n'est pas terminé.
Alors, moi, quand je vais avoir ce travail-là, je vais être en mesure de
pouvoir vous répondre.
Mme Prince (Véronique)
:
Excusez-moi, je veux juste clarifier. Quand vous avez parlé de 2,5 milliards
aujourd'hui, où est-ce que vous preniez ce chiffre-là, M. le ministre?
M. Poëti
: En fait, le
2,5 milliards, c'est une des évaluations qu'on a de plusieurs personnes
qui font des évaluations globales. Évidemment, à partir de là, la fourchette est
tellement grande qu'il est actuellement impossible pour moi de le chiffrer exactement.
Mais, lorsqu'on parle de dépassement de coûts… Alors, il y avait eu des
premières évaluations de 1,5, 1,9. Ensuite, on a parlé d'une possibilité de 2 milliards,
éventuellement 2,5 et… si jamais il y avait des dépassements de coûts. Donc, ce
que j'ai voulu établir par ça, c'est que : Est-ce que ça pourrait être
possible, 2,5? On ne le sait pas actuellement, mais ce n'est pas impossible non
plus.
Alors, moi, tant que l'étude ne sera pas
finie, je ne peux pas donner cette fourchette-là. Je vous la donne sur une base
approximative qui, comme moi, vous allez convenir, est beaucoup trop grande.
Alors, je vais me fier sur l'AMT pour être capable de me donner une évaluation exacte
des coûts reliés à ça, en tenant compte aussi parfois de certains dépassements,
ce qu'on ne voudrait pas qui se passe dans ce cas-ci.
La Modératrice
: Je
vais essayer de continuer les questions en ordre. Alors, c'est toujours le tour
de Véronique Prince.
Mme Prince (Véronique)
:
J'avais juste une dernière question. Comme le bureau de projet s'est déjà
penché sur le SLR depuis quand même un an, finalement, puis qu'on est déjà un
peu avancé dans ce projet-là, est-ce que de reculer puis finalement ne pas
aller avec cette option-là engendrerait des coûts pour les contribuables?
M. Poëti
:
Premièrement, on ne recule pas. Je suis complètement en désaccord avec ce
terme-là, et M. Girard va vous expliquer pourquoi on doit continuer de la façon
dont on le fait actuellement.
M. Girard (Nicolas) : Oui.
Alors, depuis février 2014, il y a une nouvelle directive du Conseil du trésor
pour les grands projets d'infrastructure qui nous obligent à aller de l'avant
avec un dossier d'opportunité. Donc, la procédure prévoit que nous devons, à
l'été 2015, le bureau de projet soumettre au gouvernement du Québec un dossier
d'opportunité.
Qu'est-ce qu'on va étudier dans le cadre
de ce dossier d'opportunité là? On va étudier d'abord les besoins, on va faire
un diagnostic complet au niveau de la situation actuelle des modes de
déplacement. On va faire une autre étude indépendante sur les projections
d'accroissement d'achalandage. On va aussi déterminer et évaluer les
différentes options possibles, alors que ce soit l'autobus tel qu'on le
connaît, autobus amélioré et SLR. On va estimer les coûts d'exploitation sur le
cycle de vie, par exemple. On va estimer les coûts d'immobilisations. On va
regarder les différentes stratégies de financement pour une nouvelle infrastructure
de cette nature-là. On va aussi comparer les coûts-bénéfices bus et SLR. On va
aussi proposer au gouvernement, bien, quelle est la meilleure option à long
terme et pourquoi, quelle est la justification. On va regarder également
quelles sont la répartition des investissements qui sont nécessaires et aussi
quelles sont les principales variables économiques et l'estimation des coûts
nécessaires à l'élaboration d'un dossier d'affaires.
C'est ce que prévoit la politique-cadre
pour la gouvernance des grands projets, et l'AMT doit s'y conformer. C'est pour
ça que nous avons fait la recommandation au ministre de lui soumettre, à l'été
2015, un dossier d'opportunité, et le gouvernement aura tous les éléments en
main pour prendre la décision sur le mode choisi.
En attendant, au moment de l'ouverture du
pont, on veut s'assurer qu'il y ait une infrastructure de transport collectif qui
soit disponible. C'est pour ça que nous demandons au gouvernement du Canada
d'aménager le tablier central du pont pour qu'à l'ouverture, en 2018, des bus
puissent rouler sur le pont pour que les utilisateurs de transport collectif
puissent continuer à bénéfier de ce service-là.
M. Poëti
: Et, pour
terminer la réponse, Mme Prince, je vous ferai remarquer que c'est le
gouvernement précédent qui a instauré cette directive-là que nous allons
suivre.
La Modératrice
:
Charles Lecavalier, QMI.
M. Lecavalier (Charles)
:
Bonjour M. Poëti. Est-ce que vous savez… Est-ce qu'une desserte hybride, ça ne
risque pas de coûter plus cher qu'une desserte uniquement pour le SLR?
M. Poëti
: Bien,
écoutez, dans un premier temps, même si je vous disais qu'aujourd'hui je
prenais la décision d'un SLR, M. Girard vient de vous le dire, il serait
impossible, en 2018, qu'il soit fonctionnel. On est obligé de prendre… En fait,
on n'est pas obligés de prendre l'hybride. Je pourrais décider strictement
l'autobus dès maintenant, et on ne prévoit pas, pour le pont Champlain,
éventuellement, d'installer un système SLR.
Alors, ce qu'on fait, c'est une décision
sage, c'est une décision double, c'est une décision intelligente de prévoir le
volet de l'hybride. Mais il serait impossible, en 2018, de pouvoir l'utiliser.
Et, les études, à moins de me tromper, nous amènent vers 2020, 2021, et 2021
c'est agressif, là. Honnêtement, je vous le dis comme ça, on pourrait aller à
2022 ou peut-être 2023.
Alors, voyez-vous, il y a le BAPE qui doit
s'installer là-dedans. Il y a beaucoup d'intervenants dans ce dossier-là. Donc,
ce n'est pas une question que c'est plus cher, c'est qu'actuellement l'option
la plus sage, la plus efficace et qui a une ouverture sur l'avenir, c'est celle
qu'on a décidée, c'est celle que m'a proposé M. Girard et que nous avons
acceptée.
M. Lecavalier (Charles)
:
Mais en Chambre vous avez parlé d'un coût de 2,5 milliards pour le SLR,
mais vous dites que la fourchette est beaucoup plus grande. Est-ce que vous
pouvez nous dire c'est quoi la fourchette de coûts que vous avez?
M. Poëti
: En fait, ce
que j'ai répondu tantôt à votre collègue, c'est qu'on a entendu des chiffres de
1,5 à 1,9 et de 2,5 à peut-être davantage que 2,5. Donc, la fourchette, moi,
que j'ai reçue, de personnes qui sont dans le dossier, m'amène de 1,4, 1,5 à
2,5, peut-être 2,6. Ce n'est pas certain.
Alors, il n'y a pas que l'AMT là-dedans,
il y a aussi le ministère des Transports, il y a la ville de Montréal, il y a
beaucoup de gens d'interpellés. On va être dans un site urbain quand on rentre
à Montréal. Alors, à partir de là, les coûts parfois peuvent être étonnants, et
actuellement cette brochette-là, pour moi, est trop grande, et on va devoir
être capables d'avoir, justement avec ce chantier de projets là, avec cette
étude d'opportunité, un chiffre beaucoup plus réaliste sur la réalité des coûts
d'une option ou dans l'autre, et c'est ça que M. Girard, avec son groupe de
travail, vont m'aider à prendre la décision.
M. Lecavalier (Charles)
:
Une dernière question. M. Girard a été nommé par l'ancien gouvernement. Est-ce
que vous lui faites confiance pour piloter ce dossier-là? Est-ce qu'on va le
revoir en 2015?
M. Poëti
: Écoutez,
moi, je peux vous dire, ça fait deux rencontres que j'ai avec l'AMT
actuellement, deux rencontres que j'ai avec M. Girard, et je suis très
satisfait du travail qu'il m'a… des réponses qu'il m'a données, je suis
satisfait de l'étude qu'il a faite et de son personnel. Parce qu'on semble
personnaliser un peu le dossier actuellement, et je pense que c'est une erreur
de le faire. M. Girard n'est pas seul à l'AMT, et, lorsque j'ai demandé de
l'information et lorsque j'ai demandé d'avoir des rapports, des détails, des
images, des chiffres, des évaluations, je les ai reçus. La semaine passée,
c'était serré. J'ai demandé : Écoutez, est-ce que c'est possible, pour la
semaine prochaine, d'avoir une orientation? Parce qu'on dit, bon, fin juin pour
le fédéral; je n'attendrai pas, moi, la fin juin, là. Alors, dès qu'on est
capable, est-ce qu'on peut le faire? M. Girard m'a accordé son… en fait, sa
confiance et a fait ce travail-là. Moi, je suis satisfait de ce que je reçois.
Alors, quand je suis satisfait avec les gens que je travaille, là, je ne me
pose pas la question que vous vous posez.
La Modératrice
: Tommy
Chouinard, La Presse.
M. Chouinard (Tommy)
:
AECOM, dans son étude, a déjà analysé cette idée de fonctionner par étapisme,
c'est-à-dire de dire, bon, les bus d'abord, puis ensuite on verra si on fait un
SLR. L'étude dit : «Ce changement progressif de système implique plusieurs
contraintes qui compliquent ce genre de modifications, notamment des
contraintes dans la conception du pont, dans la configuration des voies, dans
les mécanismes d'évacuation et dans le maintien de la circulation pendant le
changement de mode.»
Est-ce que ce n'est pas un peu risqué? Ça
ne risque pas d'être coûteux d'y aller par étapisme?
M. Poëti
: Je vais
laisser M. Girard répondre à la question.
M. Girard (Nicolas) :
L'élément qui a changé, M. Chouinard, c'est que le gouvernement fédéral a pris
la décision de devancer l'échéancier pour la réalisation du nouveau pont
Champlain, qui devait être initialement en 2021, qui a été ramené en 2018.
Donc, même si aujourd'hui la décision était prise d'aller de l'avant avec un
système léger sur rail, il ne serait pas techniquement possible pour nous de le
livrer en 2018, parce que nous ne savons pas encore à quel moment le bureau de
projet, notre équipe, pourrait avoir accès au pont. Nous ne connaissons pas
encore cette date-là. Donc, au moment de l'ouverture du pont, on doit y aller
avec une formule d'autobus.
Maintenant, il est prévu qu'advenant le
cas où le gouvernement du Québec, suite au dépôt du dossier d'opportunité en
2015, disait à l'AMT d'aller de l'avant, par exemple, avec un système léger sur
rail, bien, il est possible, à ce moment-là, que la voie réservée, qui
servirait en 2018 aux autobus, soit déplacée sur la voie d'accotement le temps
que les travaux pour un système léger sur rail se fassent sur le tablier
central du pont.
M. Poëti
: Mais
d'aucune façon ça ne touche la structure, là, d'une façon majeure, là.
M. Girard (Nicolas) : Voilà,
c'est possible de le faire…
M. Chouinard (Tommy)
:
…les approches du pont, dans le cas d'autobus et SLR, on s'entend que ça ne
doit pas être la même chose.
M. Girard (Nicolas) : Oui,
mais ce que je vous ai expliqué, c'est qu'à partir du moment où le
gouvernement… où on décide qu'on commence en 2018 avec des autobus, par la
suite, disons, le gouvernement, au terme du dossier d'opportunité, décide :
Moi, je prends une orientation, je maintiens le système actuel, je propose un
système de bus amélioré ou j'y vais avec un SLR, à ce moment-là, ce qu'on va
demander d'ici le mois de juin au gouvernement fédéral, à Transports Canada,
c'est de faire en sorte que les accotements soient disponibles s'il advenait le
cas qu'on utilise le tablier central pour réaliser un SLR et c'est possible de
le faire. C'est les exigences que nous allons demander au gouvernement fédéral
d'ici la fin du mois de juin. Nous avons vérifié cet élément-là avant de faire
la recommandation au ministre.
M. Chouinard (Tommy) : La
recommandation… Excusez-moi. La recommandation que vous avez faite, c'est ce
qui est annoncé aujourd'hui?
M. Girard (Nicolas) : La
recommandation, effectivement, c'est ce que nous avons annoncé, de compléter le
dossier d'opportunité d'ici 2015 et également qu'à l'ouverture du pont, en 2018,
il y ait des autobus, le tablier soit aménagé pour accueillir des autobus et
qu'éventuellement il puisse accueillir un autre mode comme, par exemple, un système
léger sur rail.
M. Chouinard (Tommy)
:
Une dernière question, M. Poëti. Que répondez-vous aux élus de la ville de
Montréal et à la communauté métropolitaine qui demandent au gouvernement de
confirmer le choix du SLR dans les plus brefs délais?
M. Poëti
: Ce que je
réponds à tous les gens des différents paliers municipaux qui ont des intérêts
dans cette décision-là… Contrairement peut-être aux 19 derniers mois, là, ils
n'ont pas été consultés beaucoup, je dois vous le dire. Ce n'est pas de reproche
à personne, là, mais des rencontres, là, avec la CMM, avec Mobilité Montréal,
avec les différents partenaires, il n'y en a pas eu plusieurs. Ils se sont
exprimés, parfois un peu chacun à leur façon, de leur manière.
Alors, moi, j'ai un an, là, pour pouvoir
les rencontrer. Je ne prendrai pas un an. Alors, j'ai déjà demandé… j'ai parlé
avec Mme St-Hilaire au téléphone il y a quelques jours, parce qu'on se parlait
par médias, personnes interposées, je n'aime pas ça. Et je lui ai demandé
d'organiser rapidement des rencontres avec le maire de Montréal, qui m'a appelé
tantôt pour me demander à quelle heure était la conférence de presse. Et je
vais provoquer ces rencontres-là, je vais provoquer ces discussions-là, celles
que j'ai provoquées avec M. Girard pour avoir l'information.
Et je vous dis ça, une simple anecdote :
une personne qui était très impliquée dans le dossier et qui a à cœur, là, le
transport collectif, qui préconisait le SLR, à qui j'ai parlé récemment, et
j'ai posé une question simplement en disant : On va avoir des rencontres
bientôt. J'ai dit : Pourquoi vous voulez le SLR? Et cette personne-là m'a
dit : Bien, c'est une question de temps, là, c'est une question de temps,
c'est beaucoup plus rapide, le SLR. Et M. Girard pourrait vous dire que,
dans les tableaux que j'ai eus, actuellement, là, c'est trois minutes plus rapide.
Alors là, il m'a dit : Bien là, êtes-vous sérieux? Bien, j'ai dit : C'est
ce que j'ai. Maintenant, si ça, c'était ton seul argument… Alors, je pense que,
cette image-là que je viens de vous donner, de peut-être la méconnaissance de l'ensemble
du dossier au niveau technique, de la façon dont les gens vont devoir se rendre
au SLR ou de la façon où des autobus peuvent se déplacer… Et lorsqu'on va
rentrer à Montréal, dans un sens ou dans l'autre, avec un système ou un autre,
il faut prévoir ces entrées-là.
Alors, le travail qui est fait, là, il est
phénoménal. Ce n'est pas un travail facile à faire, mais, une fois que j'ai
cette recommandation-là, moi, là… Dès la semaine prochaine, on a déjà des
rencontres de prévues, on va organiser des rencontres avec les élus. Je pense
qu'honnêtement — c'est encore une fois sans critique — je
pense que ça n'a pas été assez fait et je pense qu'il y a un manque
d'information. Moi, j'en avais un manque d'information depuis un mois, ça fait
un mois que je suis là, mais j'ai été en mesure d'obtenir ces réponses-là, et
je les ai eues de l'AMT, et je les ai eues du ministère des Transports. Je l'ai
un peu aussi avec la ville de Montréal, compte tenu que, vous savez, mon mandat
bicéphale avec la responsabilité de la région de Montréal, j'ai obtenu aussi un
peu d'information.
Mais je pense que tous les élus, tous les
gens qui sont touchés de près ou de loin dans cette décision-là, bien, je vais
leur donner la chance de s'exprimer, je vais prendre le temps de les rencontrer,
et, ensemble, on va avoir le vrai portrait. Moi, je pense qu'il faut avoir la
vérité pour comprendre l'ensemble du problème. Et les plus beaux rêves qu'on
peut faire ensemble, là, lorsqu'on parle de transport collectif, bien, il faut
faire ce rêve-là les yeux ouverts. Il ne faut pas juste avoir les yeux fermés
puis se dire : Ça serait le fun. Il faut être capable de rêver les yeux
ouverts, et c'est ça que je veux faire, moi.
Le Modérateur
: Michel
Pépin, Radio-Canada.
M. Pépin (Michel)
:
Bonjour, messieurs. Est-ce que ça signifie des coûts supplémentaires pour
Ottawa, la proposition, la recommandation que vous faites, c'est-à-dire
d'attendre, donc, que les deux options restent ouvertes? Et, si oui, ça
représente quoi?
M. Poëti
: Écoutez, vous
comprenez qu'on a avisé Ottawa — je ne vous dirai pas quelques
minutes, là, mais donnez-moi une heure avant de vous avoir rencontré,
là — sur cette information-là, et, en ce qui me concerne, ils
reçoivent très bien notre demande hybride, qui est tout à fait logique dans les
circonstances. Ils sont heureusement responsables de l'accélération de ce
pont-là. On n'est toujours bien pas pour leur dire : Vous auriez dû
attendre 2020, 2021, ça nous aurait arrangés. C'est une question de sécurité, c'est
une question de priorité, et ils ont fait un projet pour réaliser plus
rapidement le pont Champlain. Alors, je les en remercie.
À partir de là, ils vont comprendre que
nous avons une proposition hybride. On ne se ferme pas les portes et on
travaille pour l'avenir. D'ailleurs, vous savez que ce pont-là ne sera pas un
pont évalué pour une durée de vie de 100 ans, c'est une durée de vie de
125 ans. Alors, est-ce qu'on est à un an vraiment en pression de décision?
Moi, je pense que, vite et bien, ça ne se passe pas dans tous les cas, ça. Et,
dans ce cas-là, on doit tous travailler ensemble pour trouver la meilleure
solution. Alors, à partir de là, Ottawa reçoit notre proposition, je pense,
très bien et n'engendrera pas des coûts énormes à ce niveau-là sur l'information
que je détiens, mais je vais laisser répondre à cette question-là.
M. Pépin (Michel)
:
Oui, peut-être M. Girard, je ne sais pas. Est-ce que vous avez une idée des
coûts que cela représente pour laisser les deux options ouvertes?
M. Girard (Nicolas) :
Écoutez, on a eu des discussions avec le gouvernement fédéral, ça ne m'apparaît
pas... les informations que nous avons, ça n'a pas une incidence énorme sur le
plan monétaire, mais je pourrai vous donner une précision.
M. Pépin (Michel)
: Sur
le plan structurel, parce que, là, évidemment... donc, de toute façon, il va y
avoir des autobus qui vont rouler sur le pont Champlain, au moins au début,
hein, nécessairement.
M. Girard (Nicolas) : À
l'ouverture, en 2018, oui.
M. Pépin (Michel)
: Le
fait de laisser, bon, la deuxième option, celle du SLR, ouverte... Si vous
n'allez pas de l'avant avec le SLR, que vous restez avec la proposition de bus,
est-ce qu'il y a un problème? Là, si je comprends bien, vous parlez de la
travée centrale que vous voulez laisser ouverte pour les SLR, vous mettriez les
bus là. Qu'est-ce qu'il en est exactement?
M. Girard (Nicolas) : Comme
j'ai expliqué tout à l'heure, c'est que, dans la proposition que nous
formulons, nous voulons avoir un tablier central qui est réservé pour le
transport collectif, d'abord en 2018, qui permettra aux autobus de circuler. Si,
au terme du dossier d'opportunité, en 2015, le gouvernement du Québec décide
d'aller de l'avant avec un système léger sur rail, bien, à ce moment-là, ce
qu'on ferait, c'est que les autobus qui roulaient sur le tablier central vont
rouler sur les voix d'accotement pendant l'aménagement du système léger sur
rail. Si la décision, au terme du dossier d'opportunité, est d'y aller avec un
système d'autobus amélioré ou le système actuel, bien, on utilisera les voies
déjà existantes.
M. Pépin (Michel)
:
Est-ce qu'il est exclu qu'il y ait un SLR puis qu'il y ait quand même des
autobus qui passent là? Parce que le transport en... Non, mais c'est
merveilleux le transport en commun.
M. Poëti
: Oui, oui.
Non, c'est correct.
M. Pépin (Michel)
:
Vous le savez mieux que moi, là. Mais les différents modes de transport,
parfois, c'est une bien bonne idée.
M. Girard (Nicolas) : Nous
travaillons davantage dans le scénario évoqué par rapport au système léger sur
rail, c'est de rabattre des autobus aux différentes stations existantes,
puisque, dans le projet, on parlait de sept ou huit stations, 15 kilomètres de
tracé. Donc, c'était de rabattre des autobus directement aux différentes
stations pour qu'ils utilisent le SLR et se rendent au centre-ville de Montréal,
selon des corridors, là, qu'on aura à déterminer selon différents scénarios que
nous étudions dans le cadre du bureau de projet.
M. Poëti
: Votre question
est tout à fait pertinente, parce que ça va nous permettre aussi, entre 2018, 2021,
peut-être 2022, 2023... parce que, déjà, un site propre, on me l'a bien
expliqué... en fait, le site propre, c'est qu'il est complètement exclusif et
sécurisé. Donc, c'est déjà supérieur, là. Déjà, en partant, là, on aura un
service supérieur à ce qu'on avait précédemment. Vous vous rappelez les cônes,
là.
Alors, à partir de là... et aussi les
véhicules qui doivent s'arrêter pour laisser passer les autobus. On ne sera pas
du tout là. Déjà là, on va être dans un site amélioré. Et, entre 2018 et 2021,
ou 2022, ou 2023, on va être capables de voir aussi la progression,
l'achalandage, l'évolution, la demande. Parce que ça, ce n'est pas ésotérique,
là, il faut être capable de l'évaluer. Alors, à partir de là, peut-être que...
mais je suis convaincu qu'on va déjà offrir, en 2018, un service supérieur de
transport collectif sur le pont Champlain. Et ça, ça m'apparaît déjà une bonne
nouvelle. Ça ne semble pas...
Et lorsque M. Girard parlait des accotements,
je sais que monsieur avait peut-être un peu réagi, là, mais il faudrait voir le
dessin. Ce n'est pas des accotements comme on connaît sur les voies rapides,
là, c'est vraiment à des largeurs beaucoup plus larges qu'on connaît actuellement
sur... où les véhicules d'autobus passent. Donc, la structure est neuve, les
graphiques sont vraiment clairs, à ce moment-là, et ce n'est pas une
solution... Honnêtement, ça pourrait même être une structure permanente. Ce n'est
pas ça qu'on veut. Alors, il faut que ce soit un site propre.
La Modératrice
: Alors,
on va… Excusez-moi, votre nom…
Mme Senay (Cathy)
: Ça
va. C'est Cathy Senay, de Radio-Canada. Quand on parle de l'option du SLR,
cette période d'incertitude là, dans des documents fédéraux, c'était pourtant
prévu qu'il y ait un pont de construit à l'Île-des-Soeurs. Qu'est-ce que vous
allez faire en attendant? Est-ce que vous...
M. Girard (Nicolas) : C'est
un des éléments qu'on va demander au gouvernement fédéral, de préserver un...
de s'assurer de pouvoir préserver un espace qui permettrait éventuellement, au
terme du dossier d'opportunité, de pouvoir accueillir un SLR. Ça va faire
partie des demandes que nous allons formuler au gouvernement fédéral.
Mme Senay (Cathy)
: Et
la mairesse de Longueuil, je ne sais pas si vous avez entendu, elle menace
d'augmenter les taxes si jamais elle doit acheter des autobus supplémentaires.
M. Poëti
: C'est pour
ça que les rencontres avec les maires sont vraiment importantes et urgentes, et
je m'excuse déjà de ne pas l'avoir fait. Vous devez quand même comprendre que
le temps est limité entre ma nomination et les rencontres. Et, pour pouvoir
leur transmettre la meilleure information, je devais commencer par ceux qui
travaillaient sur le dossier et qui avaient le mandat, les gens du ministère
des Transports, qui font aussi un travail assez exceptionnel dans ce
domaine-là, et obtenir des réponses. Parce que, si on n'a pas de réponse puis
on n'est pas capables de donner un portrait exact à l'ensemble des élus, dont évidemment
à la mairesse à Longueuil, je pense que ce serait inapproprié.
D'un autre côté aussi, il faut que vous
sachiez que le gouvernement provincial aide d'une façon assez importante les
municipalités aussi au volet du transport en commun. Alors, écoutez, je pense
qu'il est prématuré d'avoir de tels scénarios actuellement sur des
augmentations quelque ce soit. Et je pense qu'on a tous intérêt, comme j'ai
fait avec Girard, à s'asseoir ensemble, obtenir les informations, les
diffuser — moi, je n'ai pas de secret, là — les diffuser.
Le seul secret, et je n'ai pas eu cette question-là, mais je vais prendre un
peu d'avance : on ne va pas dévoiler le rapport. On ne va pas le dévoiler.
Et pourquoi on ne va pas le dévoiler, M. Girard?
M. Girard (Nicolas) : Sur
cette question-là, dans l'étude d'AECOM, il y a différents scénarios de
corridors sur des localisations également de station, et on veut éviter qu'il y
ait une spéculation foncière autour de ces éventuelles stations.
Et, dans le passé, il y a eu des critiques
de la part du Vérificateur général sur d'autres projets, au niveau de... de
grands projets d'infrastructure au niveau du transport collectif, où on a
dévoilé des localisations de stations avant de procéder aux réserves foncières.
Alors, on veut, pour ces raisons-là, ne pas rendre publiques ces informations
puisque ça pourrait donner un avantage à certains promoteurs immobiliers.
La Modératrice
: Martin
Ouellet, LaPresse canadienne.
M. Ouellet (Martin)
: Quelques
informations techniques, juste un rappel de dates. Donc, la décision est
reportée à 2015. Exactement, c'est quand?
M. Poëti
: Ce n'est pas
reporté, là. Il faut juste... je vais vous... ce n'est pas reporté...
M. Ouellet (Martin)
: Non,
non, mais il y avait des pressions, là, qui... des pressions qui sont faites
pour que la décision soit annoncée...
M. Poëti
: Je ne peux
pas la prendre, la décision, maintenant. Il y a peut-être eu... il y a des gens
qui ont vu de la pression. Moi, je n'en ai pas vu. Moi, je suis le processus
législatif, là, qui a été défini par l'Assemblée nationale, qui plus est par le
précédent gouvernement. Ça s'appelle un dossier d'opportunité, que M. Girard
vous a bien expliqué tantôt.
Alors, je veux juste, moi, vous dire que
je ne reporte rien. Moi, je vais avoir le rapport à la fin de l'été 2015. Je ne
peux pas devancer la fin d'un chantier de projet. Je ne vais pas
court-circuiter, moi, une directive de l'Assemblée nationale sur un dossier
d'opportunité. C'est M. Girard qui vous l'a bien expliqué, et moi, c'est sûr
que je vais m'y conformer.
M. Ouellet (Martin)
:
O.K. Mais, dans le cas où, disons, le choix du SLR se confirmait en 2015, que
vous preniez cette décision-là, il ne pourrait pas rouler sur le pont en 2018,
là.
M. Poëti
: C'est
impossible.
M. Ouellet (Martin)
:
Ça, c'est impossible. Puis c'est exactement... c'était quoi, c'est en 2023 que
pourrait être terminé, complété, le projet?
M. Poëti
: L'échéancier
est un peu prématuré, mais il y avait eu des chiffres, 2020, 2021, mais il
semble que ça soit très agressif. Très agressif. Là, on parle du BAPE, hein? Le
BAPE va devoir y passer, il y a beaucoup d'éléments qui... Donc, il y avait eu
une date, 2020, 2021. Honnêtement, c'est agressif lorsqu'on dit ça.
Donc, est-ce qu'on pourrait penser 2022 ou
2023? Alors, ça, c'est la réalité. Ça, c'est la réalité, ça, c'est la vérité.
On est d'accord avec ça. Alors, à partir de là, bien, il faut faire avec et il
faut trouver les meilleures solutions, ce pourquoi on adopte l'hybride.
M. Girard (Nicolas) : Ça va
faire partie des éléments que le bureau de projet va regarder, sur les
échéanciers, selon les différents modes choisis. Mais nous avions des
obligations, d'ici le mois de juin, de fournir au gouvernement fédéral les
demandes bien précises, et c'est ce que nous allons formuler au gouvernement
fédéral, là, de prévoir notamment...
M. Ouellet (Martin)
:
Mais déjà, de choisir l'option autobus, de le faire maintenant, est-ce que ce n'est
pas un premier pas vers l'abandon du SLR?
M. Poëti
: Tout à fait
inexact. Tout à fait inexact. Je suis complètement en désaccord. C'est-à-dire
que, si je vous disais aujourd'hui que je n'attends pas la fin du dossier
d'opportunité, ce qui serait vraiment malhabile et, honnêtement, pratiquement
illégal à faire, là, je veux dire... ce n'est pas... je ne peux pas faire ça.
Mais, si je décidais, là, qu'on décide, nous, ensemble, que je ne vais pas là
puis que, le SLR, je ne le veux pas, comme certaines personnes avaient l'air de
le penser, bien, je ne retiendrais pas la solution hybride, monsieur.
Alors, en la retenant, ce qu'on dit à tous
les citoyens du Québec : Dans l'éventualité d'une décision, on permettra toujours
au gouvernement de pouvoir prendre cette décision-là à des coûts pratiquement
nuls, là. C'est très peu, là. Les gens… Vous savez, on se fait une image sur le
SLR puis un autobus, il y a une grosse différence, monsieur. Honnêtement, là,
l'électricité puis la grosseur des roues, là, je veux dire, je ne veux pas
aller dans le technique puis je ne veux pas le vulgariser non plus, là, mais
c'est un système léger sur rail. Les autobus, c'est aussi… Alors, voyez-vous,
on n'est pas très loin. Technique, c'est différent, je vous l'avoue, là.
Mais je vous dis juste qu'on a pris une
décision, à mon avis, qui est sage, la recommandation est sage, et on
l'endosse, et on laisse les portes ouvertes pour l'avenir. Ça, je pense qu'est
la façon de voir le Québec grandir et c'est la façon de se donner aussi des
leviers pour l'avenir, et, à partir de là, bien, je pense que, si ce n'était
pas mon intention et si j'annulais cette intention-là, je ne recommanderais
pas, je ne demanderais pas au fédéral aujourd'hui de prévoir la possibilité d'y
installer un SLR.
La Modératrice
: Marco
Bélair-Cirino.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui.
La Modératrice
: Bien…
excuse-moi. Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous avez parlé d'un service supérieur, dès 2018, aux usagers. Pouvez-vous nous
préciser ce service supérieur là…
M. Poëti
: Bien,
simplement parce que ça sera en site profond, simplement parce que c'est un
site exclusif et protégé, vous allez… Les autobus ne vont plus traverser la
circulation, vous n'aurez plus de feux de circulation en bordure du pont
Champlain, où des gens doivent s'arrêter parce qu'il passe une série d'autobus.
Déjà, la configuration d'entrée et sortie sur le pont va être améliorée, de par
sa nature, d'un site protégé. Juste là, là, moi, je suis sûr qu'on fait des
gains de temps, je suis certain. Alors, à partir de là, on a déjà un avantage à
partir de 2018.
M. Bélair-Cirino (Marco) : À
moins que vous fonciez avec un SLR à ce moment-là.
M. Poëti
: Je ne peux
pas… Ce n'est pas une option, en 2018, le SLR, monsieur. C'est impossible.
C'est impossible.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Non, mais il va y avoir des travaux. Entre 2018 et 2023, il va y avoir des
travaux sur le site propre, si vous décidez, l'année prochaine, d'y aller avec
le SLR?
M. Poëti
: Non, le
pont… Le fédéral nous annonce que le pont va être terminé en 2018. Entre 2018…
et là, je l'ai dit tantôt, je le réitère, ça pourrait se dépasser à 2020, 2021,
mais, pour sortir du pont et se rendre au centre-ville, c'est ça qui est
impossible à réaliser. Le pont, en théorie, le fédéral nous dit 2018. On peut
leur permettre peut-être des petits écarts, là, c'est normal, on ne construit
pas un ponton, là, c'est un pont important, là. Alors, si c'est retardé… mais
en attendant, en attendant, on aura un site évidemment propre. Mais, à la
sortie du pont, là…
Alors, si vous me dites qu'en 2018 on doit
mettre le SLR, là, bien, il va traverser le pont, puis, de l'autre bord, on va
arrêter parce qu'il ne pourra pas se rendre au centre-ville de Montréal. De se
rendre de Champlain au centre-ville de Montréal et aussi de permettre
d'arriver… parce qu'il n'est pas plus actuellement possible de rentrer avec un
SLR à Montréal qu'il ne l'est en augmentant les autobus, là, disons-le bien. Je
comprends bien M. Bergeron pour certaines parties de son propos, mais… Alors,
là aussi, il y a du travail à faire à Montréal. Alors, c'est ça qui nous amène
à beaucoup plus loin. C'est juste ça. En 2018, le SLR, si on décidait ça, va
arrêter au bout du pont. Bien, je ne pense pas que l'idée est très bonne, là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous parliez, il y a quelques minutes, de différences entre le service qui est offert
actuellement et celui qui va être offert en 2018.
M. Poëti
: Oui. Bien,
en fait, je vous ai dit que, par la configuration, déjà, d'emblée, là…
M. Bélair-Cirino (Marco) : On
gagne combien de temps avec ça?
M. Poëti
: Bien, je ne
peux pas vous le dire, mais, à vous arrêter à une lumière puis à laisser passer
20 autobus, là, calculez le temps, là, et avoir un site propre puis vous
en venir directement où les autobus utilisent… au moins, toute la partie du
pont va être pas mal simplifiée. Je ne sais pas combien de temps on va en
sauver, je peux vous assurer qu'on va en sauver.
M. Chouinard (Tommy)
: …est-ce
que c'est un SRB? Juste pour être bien clair, là, est-ce que c'est un SRB ou c'est
les mêmes autobus, c'est juste qu'on en a plus?
M. Girard (Nicolas) : C'est
le système de bus actuel.
M. Chouinard (Tommy)
:
Actuel, donc ce n'est pas un SRB, là.
M. Poëti
: Non. Mais,
en attendant…
M. Girard (Nicolas) : Mais le
choix sera… à l'occasion du dossier d'opportunité, en 2015, le gouvernement
choisira quelle option il retient, et, à partir de là, le bureau de projet
poursuivra ses travaux en fonction de l'orientation donnée par le gouvernement
du Québec.
M. Chouinard (Tommy)
:
Donc, on fait rouler les mêmes autobus, mais sur un site protégé. C'est ça que
je comprends.
M. Poëti
: Oui. Et là il
n'y a rien qui nous empêche — et là nos discussions vont avoir lieu
avec Montréal, avec les municipalités, avec les gens — de commencer
déjà à tenter d'améliorer l'arrivée de ces autobus-là. On n'est pas tenus de ne
pas rien améliorer en attendant 2021. Ce n'est pas mon intention.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Une dernière question. L'opposition officielle, en début de semaine, craignait
que le flou autour du SLR vous empêche d'obtenir des subventions du fédéral,
jusqu'à 1 milliard de dollars du programme Chantiers Canada. Est-ce que
l'incertitude autour du projet, à ce moment-ci…
M. Poëti
: Non. Moi, je
n'en ai pas d'incertitude, du tout. J'ai eu des discussions avec M. Lebel.
Je n'ai pas d'incertitude avec le gouvernement fédéral dans ce dossier-là. On a
leur collaboration. Je n'ai aucune inquiétude à ce moment-là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce que les échéanciers prévus dans les programmes fédéraux d'investissement
dans les infrastructures…
M. Poëti
: Non. Moi,
comme je vous ai dit, le gouvernement fédéral est bien au fait de nos
intentions et, aujourd'hui, il l'est davantage sur notre décision. Alors, à
partir de là, je n'ai pas actuellement aucune forme de fermeture. Au contraire,
j'ai de l'ouverture de la part du fédéral dans notre projet, dans notre projet
commun. Alors, à partir de là, d'être prudent, de prévoir pour l'avenir un
système hybride nous apparaît tous la meilleure solution.
Mme Montgomery
(Angelica)
: All right, so let's start in the questions in
English. I will start by saying : SLR in English is LRT, LRT.
Des voix
:
…
Mme Montgomery
(Angelica)
: And so I will start by giving time to myself. So
I'm interested in knowing what further work you feel needs to be done in order
for us to be able to make a decision on the subject?
M. Poëti
:
Well, right now, what we just said before, after the discussion I had with Mr.
Girard, and the proposition he made to us, it's to decide to use the hybrid
solution, we're going to have for 2018. At the end of
the new bridge, we're going to be able to use BRT on special place right in the
middle of the bridge, and it's going to improve a lot the circulation. And
we're going to wait for the final decision, final report, Mr. Girard is going
to give it to me at the end of the summer 2015.
Mme Montgomery
(Angelica)
: This hybrid solution, I
think, some people would say it's a way of avoiding making a decision. So…
M. Poëti
: It's not that at all. I'm not agreeing the way you said that. If it
was a way to avoid the decision of the LRT, I just have to say : Today, we
only want the solution of the buses. It's not what I said. We have an open view
on the future, we have an open view on the opportunity to use the bridge with
two different types of transportation. So I think it's the best way to decide
it and this is what the proposition of the AMT, and I agree with him.
Mme Montgomery
(Angelica)
: Mr. Girard, can I just
hear you on why it is you feel what are the advantages of picking a hybrid
system now?
M. Girard (Nicolas) : Because, in 2000, the federal Government has taken the decision
that the new bridge will be ready in 2018, so we had to… the LRT would not be
in position to offer the citizens of Montréal to have an LRT. So we need to go with the buses in 2018.
La Modératrice
: Caroline Plante. Global.
Mme Plante (Caroline)
: How would you qualify your decision today?
M. Poëti
: A smart decision, a smart decision for the future. The best way to
see the future is the possibility to improve our transportation to Montréal. And with the partnership with the
AMT and the recommendation they give to us, it's the best way to see the future
and it's the best way to let doors open when it is going to be the time and
when it's going to be possible to do it.
Right now, in 2018, if we
decided to take the LRT solution, that LRT is going to stop at the end of the
bridge because he has to make a road between the end of the bridge and city of Montréal, and that won't be possible before
2021, 2022, 2023. So now I'm going to wait, as the rule of the National Assembly, 2018, the result of the
report of the AMT, and we're going to take the decision after that, but,
in-between, we're going to improve the traffic on Champlain Bridge for a
collective transportation.
Mme Plante (Caroline)
: And Mr. Girard, in French, you elaborated on the importance of
following the proper steps. Can we hear you in English?
M. Girard (Nicolas) : I don't know how to say in English a «dossier d'opportunité».
Mme Plante (Caroline)
:
Oh boy!
Des voix
:
…
M. Authier (Philip) : Feasibility study might be… work, but I doubt it.
M. Girard (Nicolas) : OK. So we have to prepare a feasibility study to the Québec
Government. So we have one year and a half to prepare that, so we're going to
present this feasibility study to the Québec Government, and they'll decide
which option is better for the citizens of the greater area of Montréal.
Mme Plante (Caroline)
: And you don't feel the pressure from the Montréal city hall, from
all these people who are waiting anxiously for a decision?
M. Girard (Nicolas) : We have to follow the process, and the process is that we need to
do a feasibility study and to present the result to the Québec Government, and,
after that, they'll take a decision. AMT will go ahead with the decision that
the Québec Government is going to take on the better way to use public
transportation on the new bridge.
La Modératrice
: Phil Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: I'll ask this question because I know you like answering it. This
morning Caroline St-Hilaire said : The designated buses on the bridge was
a solution… they were put there 35 years ago as a temporary solution, the
buses, the bus system, and they are still there today.
M. Poëti
: How many years ago, she said?
M. Authier (Philip)
: 35 years ago. So, she… There may be some people… some people may
accuse you of trying to stall on the actual LR — and
now I'm losing it — the LRT decision.
M. Poëti
:
Not at all. First, I have to say, probably the difference, 30 years ago and
today, with the possibility of people using buses to cross the bridge probably
improved a lot, a big difference between 30 years ago and right now.
Second thing, I'm not
saving time, I'm following the rules of the National Assembly, because, with
that type of report the AMT has to give to me in 2015, I have to follow the
rules. This rule was put by the previous government following «le dossier
d'opportunité», and the AMT has to give to me in 2015. It's not me that decided
of the date, it's the law, it's the way they received the mandate. So I'm going
to wait for them, but, you know what, I won't close my eyes. And what we said,
we're going to ask federal now to be prepared for hybrid solutions. I think
it's a smart way to see the future.
La Modératrice
:
Daphné, CTV. I'm sorry, I forgot your last name.
Mme Lemelin
(Daphné) : Lemelin.
La Modératrice
:
Lemelin.
Mme Lemelin (Daphné) : Bonjour. So the Montréal councillors, environmental organizations — and now I'm losing my English
too — environmental organizations and a lot of people voted in favour
of this system, supported the LRT system. I understand
you have to follow the new rules from the National
Assembly, but are you still considering the LRT system
as the priority number one or is it just back to zero, we're just starting
over…
M. Poëti
: In 2015, at the end of the summer, I'm going to answer that
question for everyone and I won't answer that question till summer 2015. You know why? Because he's going to give me the
report at that time. And
remember that because I won't answer ever that question before summer 2015. But
I'm going to work with all the mayors, with all the citizens around Montréal
who are involved, and they want to talk about it, and they want to express what
they think and what is the best thing for everyone. So I'm going to be there to
hear them. And, you know what, that year, it's not a year to stall everyone,
it's a year again to meet people, hear what the want and look what we can do.
Mme Lemelin (Daphné) : And again, on the Web site, right now, the AMT, it's written, I
quote, that «LRT system was chosen as the public transit mode to be implemented
on the new bridge.» So it's still on the Web site right now. So what changed?
M. Girard (Nicolas) : Like I said, in February 2014, there was a new rule, from the QuébecGovernment, that we need for this issue, for important project, to prepare a
feasibility study. So we have to follow the process, present to the QuébecGovernment, by the summer of 2015, the different options, and the QuébecGovernment will decide and take the best solution for the citizens of the
greater area of Montréal.
(Fin à 16 h 44)