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M. Christian Dubé, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de finances et du Conseil du trésor, et M. André Lamontagne, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'économie, d'innovation et d'exportations

Version finale

Friday, June 6, 2014, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quatorze minutes)

M. Lamontagne : …suite au dévoilement, ce matin encore, des chiffres sur l'emploi, ce qu'on s'aperçoit, c'est que la descente, là, qui est entreprise depuis… de mémoire, on ne s'en souvient à peu près pas, elle ne fait que continuer. Et puis nous, ce qui nous inquiète, ce que, déjà, on regarde dans les prévisions du ministre, il prévoit créer 31 000 emplois en 2014 avec les mesures qui ont été annoncées, on s'aperçoit qu'on est déjà plus que 30 000 emplois, mettons, au négatif depuis le 1er janvier. Si bien qu'on regarde, on a sept mois devant nous, là, puis c'est 60 et quelques mille emplois qui doivent être créés pour rencontrer les objectifs de ce gouvernement-là, puis que le cadre financier qui nous a été présenté il y a quelques jours continue à tenir.

Puis, nous, on a déploré, dans ce budget-là, ce n'est pas tant l'objectif de contrôler, puis il semble y avoir une détermination à ce niveau-là, au niveau des dépenses, mais ce qu'on a déploré, c'est qu'il semble… il ne semble pas, il y a une absence d'un plan concret, là, qui est — on va utiliser les termes libéraux, là — global, général et intégré, là. Pour créer de l'emploi, bien, il faut créer un électrochoc au Québec, hein? Puis principalement, ce qu'on s'aperçoit, c'est qu'on a un gros déficit au niveau de l'investissement privé. On ne reçoit pas notre part, au Québec, de l'investissement privé. Qu'est-ce qu'il y a dans ce budget-là, là, qui va être capable de donner un électrochoc pour faire en sorte que massivement on va recevoir un investissement privé au Québec? Parce que c'est ça qu'il faut parler, ce n'est pas juste avoir une légère augmentation, là. Il faut vraiment qu'il y ait un changement de cap au niveau de la création d'emplois, sinon l'écart de richesse avec le reste du Canada va seulement que continuer à s'agrandir, à s'agrandir, puis ça, ça se traduit par un appauvrissement du Québec. Puis ce n'est pas ça qu'on veut. C'est le temps de tourner la page.

Le Modérateur : On va passer aux questions.

M. Caron (Régys) : Est-ce que l'État n'a pas habitué les entreprises à les soutenir, et, parce que l'État retire son soutien, les entreprises se retiennent aussi?

M. Lamontagne : Non, non, pas du tout. Ce n'est pas… Il y a une question peut-être de reconsidérer la façon dont on va supporter les entreprises, pas faire ça d'une façon paramétrique, là, comme il était annoncé cette semaine. Ça, c'est très important d'observer ça. Mais aller chercher des entreprises à l'extérieur, de générer de l'investissement privé, ce n'est pas seulement que basé sur la base du crédit d'impôt qu'on dit qu'on va modifier ou ne pas modifier. Ça va beaucoup plus loin que ça, c'est toute une démarche qui doit être faite par le gouvernement. Puis nous, d'ailleurs, en campagne, on a suggéré à quel point il fallait revoir comment Investissement Québec fonctionne pour faire en sorte que ça devienne notre grand démarcheur international pour aller chercher de l'investissement.

M. Lessard (Denis) : …puis les entreprises de technologie de l'information disent déjà qu'ils ont des appels de Californie, parce que… à cause de la coupure de 20 % des crédits d'impôt. Est-ce que, vous, vous auriez maintenu les crédits d'impôt à ce niveau-là pour ces secteurs-là ou…

M. Lamontagne : Bien, nous, ce qu'on a mentionné… Non, ce qu'on a mentionné, ce qui était important de faire, là, il y a certaines industries, il y a certaines entreprises qui sont rendues à maturité, alors nous, on ciblait davantage ça. Mais, quand on parle de faire des coupes, quand on parle de réajuster les crédits d'impôt, c'est certain qu'une coupe paramétrique, là, c'est la dernière chose qu'il faut faire. D'ailleurs…

M. Dubé : Le mur-à-mur, là.

M. Lamontagne : Pardon? Le mur-à-mur, c'est ça. D'ailleurs, deux jours après son élection, le président du Conseil du trésor était en entrevue avec Paul Arcand puis il expliquait à quel point, selon lui, faire des coupes paramétriques, ça veut dire du mur-à-mur, là, c'était la dernière chose qu'il fallait faire.

M. Lessard (Denis) : On paye 37 % des salaires dans ce secteur-là en dépenses fiscales. Est-ce que c'est une bonne idée de réduire ça?

M. Lamontagne : Ça, il faut regarder ça… C'est du cas par cas. Parce qu'il ne faut pas oublier une chose, le Québec, là, on est 8 millions au Québec, là, puis on est en compétition avec le monde. Ça fait que c'est certain qu'il faut intervenir. Comment on intervient? Comment on le fait? Parce qu'il y en a d'autres à côté de nous qui nous observent aussi, là, il ne faut pas oublier ça. C'est un marché qui est mondial.

M. Laforest (Alain) : M. Dubé, les coupures dans les crédits d'impôt, entre autres pour le multimédia, ce que le Parti québécois a mentionné ce matin, là, les coupures dans le programme des gazelles, est-ce que, ça, ça risque d'avoir un impact négatif sur l'emploi? On voit que les chiffres de l'emploi, pas très bon au mois de mai, pas très bon au mois d'avril. Le gouvernement s'est engagé à 250 000. Trouvez-vous qu'on est sur la bonne voie?

M. Dubé : Bien, écoutez, c'est un peu ce que mon collègue vient de dire, le problème, c'est quand on fait du mur-à-mur… puis je vais revenir, puis je reviendrai sur les gazelles. Sur votre question, je pense qu'il est très clair que le crédit dans le multimédia, nous autres, on le questionnait. Mais on a des entreprises de très grande taille qui en ont beaucoup moins besoin et qui ont déjà la masse critique que des petites entreprises qu'il aurait fallu continuer à supporter, celles qui sont là pour commencer à développer et faire le lien avec la recherche et développement. Et c'est là, d'arriver puis de couper partout 20 %...

Ce programme-là, je le redis, n'a pas été pensé. Nous, on avait réfléchi, on avait donné le détail de ce qu'on allait faire. Et, pour votre point, je pense que cette coupe-là de 20 %, que ce soit dans la grande, la moyenne et la petite entreprise, c'est là que le gouvernement fait une erreur. Je le dis, ils ont copié le livre de recettes, mais ils ne savent pas comment mélanger les ingrédients. Alors, c'est ça, le problème qu'on a avec eux, et c'est ça qu'il faut dénoncer ce matin.

Maintenant, avec le programme des gazelles, quand j'entendais Mme Zakaïb poser la question, le programme des gazelles, en termes de philosophie, est intéressant parce qu'il ciblait les entreprises d'une certaine taille. C'est celles qu'on a besoin, qui sont les PME, puis qu'on veut monter. Mais, encore une fois, la réponse que j'ai entendue du ministre de l'Industrie et du Commerce en Chambre, ça a été de dire : Non, non, on a les programmes pour les supporter. Dites-moi lesquels? Dites-moi si, premièrement, les programmes sont là, ce qu'il ne nous a pas dit ce matin. Quand il nous parle de sylviculture, on est loin du programme des gazelles, là.

Alors, ce que je veux dire, c'est qu'il faut non seulement que les programmes soient là, mais que les dollars soient là. Et c'est ça, le problème, parce que la plupart de ces entreprises-là remplissent des grands formulaires; au bout de trois mois, on leur dit : L'argent n'est pas là.

M. Laforest (Alain) : Mais l'impact sur l'emploi, il y a quand même eu près de 28 000 emplois perdus en mai, là.

M. Dubé : C'est majeur. C'est…

M. Laforest (Alain) : Le gouvernement libéral avait dit : On va créer de l'emploi, mais on en perd encore, là.

M. Dubé : Bien, c'est exactement ce qu'on dit. Nous, on dit : Dans ces programmes-là, c'est vrai qu'il faut faire des coupures, mais, en même temps, il faut faire attention comment on les fait. Puis ceux qu'on va décider de supporter, pour vos deux questions, il faut être beaucoup plus précis. Et là j'ai l'impression qu'on a envoyé un mauvais message. Alors, c'est ça qu'il va falloir surveiller dans les prochaines semaines.

J'aimerais vous laisser, parce que je sais que vous avez d'autres priorités… Un petit point sur les agences de crédit, ce matin. Je veux juste vous donner à réflexion parce que ce qui a été dit…. et je trouve ça intéressant que plusieurs de vous, dont certains collègues, ont commencé à questionner : Qu'est-ce que ça veut dire, le commentaire de Moody's? Moi, ce que j'ai fait ressortir ce matin, c'est sur le site Web même de Moody's, et je vous invite, pour ceux qui n'ont pas eu la chance de le voir, et je vous lis en traduction simultanée la dernière phrase, qui dit bien : Moody's va évaluer, dans le budget de 2014‑2015, toutes les hypothèses et le potentiel pour «upside» ou «downside» risques dans le contexte de la dette.»

Alors, ce que ça veut dire, dans cette opinion-là qui a été donnée hier, puis vous aurez la chance, là, parce que je vous évite l'introduction, c'est qu'il dit : Ça, ici, là, les hypothèses qu'on a maintenant sont beaucoup plus dangereuses et inquiétantes sur celles qu'on avait émises il y a quelques mois. On prend acte de ce nouveau rapport là et, dans quelques semaines, après avoir eu le temps d'étudier les nouvelles hypothèses, là on décidera ce qu'on fait avec la dette.

Alors, moi, ce que je vous dis ce matin, juste pour vous donner en réflexion, moi, je vais… on pensait avoir la 11e question, mais on ne l'a pas eue ce matin. Alors, moi, je vais questionner beaucoup M. Coiteux et M. Leitão dans les prochains jours pour dire : Un, quand est-ce que vous allez rencontrer Moody's? Et quelle va être la discussion sur les objectifs? Parce qu'il y a un risque élevé de décote si les gens de Moody's n'aiment pas ce qu'ils voient dans les hypothèses de ce nouveau budget là.

M. Lacroix (Louis) : Monsieur, je veux juste être sûr de bien comprendre, parce que vous avez cité une partie de paragraphe qui relève d'un communiqué qui date du 21 février.

M. Dubé : Non, non. Moi, je vous lis le communiqué de presse qui est ici, là, 5 juin, hier. Je vais vous lire…

M. Lacroix (Louis) : Ils ont publié le même commentaire, en fait, qu'à la suite du…

M. Dubé : Bien, c'est exactement… c'est parce que… Mais, dans l'introduction — puis je vous donnerai, si vous voulez, tout à l'heure — ce qu'ils disent, c'est que maintenant, parce que le déficit est plus élevé que prévu, parce que la dette est plus élevée que prévu, leur commentaire, ils ne peuvent pas le faire tout de suite et ils vont attendre d'avoir pris en détail les hypothèses. Alors, il faut lire toute la lettre, là. Ce que je vous dis, puis j'ai essayé de vous sauver du temps un peu, je peux vous en laisser une copie, là… mais ils sont très clairs que, lorsqu'ils avaient dit : O.K., on va vous laisser aller pour le prochain budget, il y avait une hypothèse, par exemple, d'un déficit de 1,7.

M. Lacroix (Louis) : Donc, autrement dit, ils disent exactement la même chose que ce qu'ils disaient le 21 février, au lendemain du budget de M. Marceau?

M. Dubé : Oui, mais sauf qu'ils n'ont pas fait le jugement. Ce que je veux juste vous rassurer, là, c'est que ce n'est pas un jugement qui dit : Tout va bien, là. Ils sont en train de dire : Écoutez, c'est plus inquiétant qu'on pensait, puis là c'est des prévisions, c'est le déficit, le fait que la dette monte avec les infrastructures puis etc. Donc, ils disent très clairement : Il faut regarder ça puis revenir. Alors, moi, je vais demander à M. Leitão, je vous répète : Quand est-ce qu'il va revenir les rencontrer pour faire dire : Y a-tu un danger de décote?

M. Lessard (Denis) : Le fait que le gouvernement ait renoncé à refiler 1,5 milliard par année dans les immobilisations, ce n'est pas de nature à les rassurer par rapport au…

M. Dubé : Bien, écoutez, merci pour la question, parce que, vous savez, on a un déficit plus élevé à 3 milliards, on va avoir un déficit plus élevé l'année prochaine, on met 1,5 milliard de plus dans les infrastructures, à court terme, hein? Ce n'était pas neuf, c'est 11,5. Tout ça vient s'ajouter sur la dette à court terme. Là, je ne vous parle pas de 10 ans, je vous parle du court terme. Et là ce qu'ils disent : On s'attendait à voir un ratio de dette sur PIB de 53,4 %, on est rendus à 54,9 %, là. C'est ça qu'il nous dit, ce matin, Moody's. Il dit : Tout ça, c'est de la nouvelle information à laquelle on ne s'attendait pas. Alors, avant de continuer à dire quelle est notre opinion… C'est ça.

Alors, moi, je pense que c'est très, très important à suivre dans les prochains jours, parce que ça, c'est une nouvelle qu'il faut aller dans le détail dans les prochains jours.

Le Modérateur : Caroline Plante, question en anglais.

Mme Plante (Caroline) : Mr. Dubé, there's been lots of talk in this week, some reviewing our generous social programs.

Do you think there should be cuts in assisted reproduction?

M. Dubé : Well, I think there is a discussion on that right now. I would like my colleague to comment on that.

Mme Plante (Caroline) : …in terms of trying to…

M. Dubé : I would rather wait until Éric has a view on that. Thank you. Thank you.

(Fin à 11 h 25)

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