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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, et M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Tuesday, September 16, 2014, 15 h 32

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures trente-deux minutes)

Mme David (Gouin) : Bonjour. Alors, Québec solidaire, les trois députés solidaires veulent expliquer pourquoi nous nous sommes objectés à ce que le BAN se réunisse pour discuter des futurs travaux, là, à l'Assemblée nationale, mais tout simplement parce qu'on n'y est pas. On avait demandé de pouvoir joindre ce comité très particulier, là, pour au moins pouvoir avoir cette discussion. Ça a été refusé. On a donc refusé notre consentement. C'est aussi simple que ça.

Et vous aurez remarqué, sur le reste des questions, qu'on est revenus beaucoup, beaucoup sur toutes les questions qui touchent l'austérité parce qu'on n'accepte absolument pas la vision libérale qui consiste à couper tout le monde sauf ceux qui ont vraiment de l'argent, les banques, les grandes entreprises. C'est une vision idéologique, vraiment, qu'on ne partage pas parce qu'on voit au quotidien, nous, dans nos comtés, les effets des coupures. Alors, on va revenir très, très souvent là-dessus.

Puis je veux mentionner aussi qu'on a présenté une motion appuyant la campagne de la FADOQ, qui regroupe 315 000 membres, campagne visant à assurer l'autonomie des aînés, leur bien-être matériel, leur sécurité, etc. Et on en a profité une fois de plus pour rappeler que, si on veut être sérieux, si on veut vraiment permettre aux aînés de vivre dans la dignité, il faut y mettre des fonds publics.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais je comprends que vous avez refusé parce que vous êtes contre les mesures d'austérité et non seulement parce que vous n'êtes pas sur le BAN.

M. Khadir : Bien, exactement, parce que, regardez, le mandat particulier que le Parti libéral cherche à obtenir, c'était de se pencher sur les budgets de l'Assemblée nationale : comment c'est distribué, s'il y a moyen de réduire ces budgets-là… Et sans doute qu'il y a des moyens de le réduire. Mais les trois partis qui, on l'a vu devant la commission Charbonneau, c'est-à-dire l'héritier de l'ADQ la CAQ, le Parti québécois et le Parti libéral, qui, les trois, ont profité de tous ces stratagèmes de prête-noms avec tout ce que ça coûte au public en termes de contrats gonflés, en termes d'argent, de crédits d'impôt donnés à tous ces gens malhonnêtes, qui ont contribué illégalement à la caisse des trois partis veulent, entre eux, sans un regard externe et indépendant, décider si le budget qu'on leur a accordé est bon ou pas.

Je vous signale que, juste dernièrement, le Parti libéral a facturé 100 000 $ à l'Assemblée nationale pour organiser son caucus au Manoir Richelieu. Nous aimerions savoir selon quels critères, si ces budgets-là sont justifiés et si les partis, dont les caisses sont remplies à coups de millions par de l'argent sale ramassé grâce à des stratagèmes illégaux de prête-noms, méritent d'utiliser comme ça l'argent public.

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que, s'ils acceptent que vous soyez sur le BAN, est-ce que, dans ce cas-ci, la motion vous conviendrait?

M. Khadir : Oui, bien sûr.

Mme David (Gouin) : Bien sûr, pour qu'on puisse aller en débattre, pour qu'on puisse, nous qui sommes à l'Assemblée nationale depuis plusieurs années et qui ne bénéficions pas de plein de privilèges accordés aux groupes parlementaires reconnus, nous avons des questions à aller leur poser. Mon collègue vient d'en donner une, il y en aura certainement d'autres. Nous sommes un peu la voix des gens qui se posent plein de questions sur les dépenses à l'Assemblée nationale.

Alors, moi, je pense que les trois autres partis, ils ont vraiment besoin de nous. On veut faire partie de la discussion. Puis, en plus, on représente des gens, on est des élus, nous aussi, on appartient à un parti. On est formellement des députés indépendants, mais tout le monde sait qu'on représente un parti qui s'appelle Québec solidaire, qui a entre 12 000 et 14 000 membres, 7,5 % du vote, donc on existe. C'est ça qu'on veut dire aux trois autres partis : On existe, on veut faire partie de la discussion.

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que, selon vous, il y a de l'argent à aller chercher à l'Assemblée nationale, les dépenses des députés, les missions interparlementaires? Est-ce que vous pensez à première vue qu'il y a de l'argent à aller chercher?

M. Khadir : Ah! c'est difficile à dire, mais, si on demande… Nous, on pense, en fait, que l'exercice doit consister à dire : Comment ça se fait que les trois partis qui se partagent le pouvoir et une certaine vision, hein, qu'il faut couper, couper, couper, l'austérité… Après tout, l'austérité, ce n'est pas juste le fait du Parti libéral, la CAQ applaudit, puis le Parti québécois l'a appliquée avant. S'ils estiment que, pour leur travail, il n'y a pas lieu de couper, on voudrait savoir dans quelle base ils pensent qu'ailleurs on peut couper quand c'est essentiel et c'est nécessaire. C'est ça, il faut renverser la logique, de dire, dans le fond : S'il y a des choses qui sont essentielles, s'ils trouvent que c'est justifié d'organiser un caucus pour décider de couper dans les services au monde, il n'y a aucune raison, à ce moment-là, de justifier d'une quelconque manière, par une quelconque question qui touche à la dette ou quoi que ce soit, la coupure dans des services essentiels.

Actuellement, dans le CLSC de ma région, là, on met fin à des services à des gens handicapés dont on assurait avant juste une présence pour s'assurer qu'il y a suffisamment de bouffe pour passer le reste de la semaine. On est en train de couper là-dedans, soi-disant pour payer la dette, mais, en fait, pour répondre à une commande qui vient des patrons, qui vient des banques et des milieux financiers.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais vous n'êtes pas un parti reconnu selon les règles de l'Assemblée nationale, donc vous demandez une exception dans ce cas-ci?

M. Khadir : Bien, on ne demande pas une exception, on demande une évolution. On demande que l'Assemblée nationale cesse cette injustice qui consiste à vouloir à tout prix garder à l'extérieur de ses rangs toute formation, toute tendance qui remet en question cette manière de fonctionner au service des partis de pouvoir. Nous, on est le seul parti qui demande des changements importants dans le système, et c'est sûr que ça ne fait pas plaisir à certains milieux et surtout ces partis-là qui sont là pour s'échanger le pouvoir entre eux. Donc, il faut que ça change, la population n'attend que ça.

Mme David (Gouin) : Et j'ajouterais que les trois autres partis doivent reconnaître l'existence désormais d'un pluralisme politique, qui peut-être n'existait pas au Québec, mais qui, désormais, dans une société moderne, existe et va continuer d'exister. Dans ce sens-là, il faudrait, oui, revoir les règles à l'Assemblée nationale pour que, dès qu'un parti obtienne un certain pourcentage de vote, à discuter, un certain nombre de députés, qu'il ait la même reconnaissance que les autres partis, qu'il ait les mêmes possibilités de s'exprimer.

Et, pour commencer, en tout cas, on demande d'être présents dans ce débat sur les prochains budgets parlementaires. Merci.

M. Khadir : Merci beaucoup de votre attention.

(Fin à 15 h 39)