(Douze heures trente-cinq minutes)
M. Couillard : Bonjour,
mesdames messieurs. Heureux de vous retrouver, à la fin de cette session, avec
mes collègues Jean-Marc Fournier, Gerry Sklavounos, Stéphanie Vallée, Patrick
Huot, Karine Vallières, Stéphane Billette et la présidente du caucus, Nicole
Ménard. Une session où il y a eu un moment fort, clairement, cette… moment où
on a souligné la tragédie de Polytechnique va rester dans les mémoires, c'est
clair.
Mais je voudrais également dire que près
de huit mois se sont écoulés depuis le 7 avril dernier et que rarement
aura-t-on vu un gouvernement en faire autant en si peu de temps pour redresser
les finances publiques et relancer l'économie du Québec. Nous sommes rapidement
passés à l'action et avons déjà rempli de nombreux engagements.
Je veux dire aux Québécois et aux
Québécoises que je suis conscient que le chemin à parcourir pour atteindre
l'équilibre budgétaire est difficile. Je le sais, je le vois chaque jour, je
vous entends et je vous comprends. Mais, comme premier ministre du Québec, la
solution facile pour moi, ça aurait été de refuser de relever ce défi et de
remettre, encore une fois, l'échéancier à plus tard.
Moi, je refuse l'option de pelleter en avant
et de reporter sur la prochaine génération la responsabilité que nous avons de
mettre notre maison en ordre. Il y a trop longtemps que les Québécois et les
Québécoises attendent que leur gouvernement ait le courage de prendre des
décisions difficiles. Nous n'avons… Je n'ai qu'un objectif : avoir le
courage de faire face à nos responsabilités, à mes responsabilités, et cela,
malgré l'adversité. On ne peut plus se mettre la tête dans le sable. L'urgence,
c'est maintenant. Si rien n'était fait, nous faisions face à un déficit de 5,8 milliards
pour cette année et de 7,2 milliards l'an prochain. Ça veut dire quoi, ces
chiffres-là? Que nos finances sont dans le rouge, que la carte de crédit est
pleine, qu'en fait la marge de manoeuvre dont on dispose est presque
complètement absente.
Pouvons-nous encore accepter de dépenser 11 milliards
de dollars par année pour payer des intérêts sur notre dette? C'est plus que ce
qu'on met dans les écoles primaires et secondaires pour former et éduquer nos
enfants. Le coût de l'inaction serait donc élevé, trop élevé. Par respect pour
notre génération, celle de nos enfants et celles qui suivront, le gouvernement
que je dirige ne se défilera pas. Ne rien faire serait la pire des options. On
se souvient qu'en élection le Parti québécois et la CAQ s'engageaient également
à équilibrer le budget en 2015‑2016. Mais aujourd'hui ils rejettent tous les
moyens que nous prenons pour atteindre cet objectif. C'est ironique, certes,
mais surtout dommage et triste pour nos concitoyens qui ont l'impression
parfois que la partisanerie l'emporte sur la raison.
Souvenez-vous, au discours inaugural, on a
dit : Diriger un gouvernement, c'est un peu comme bâtir une maison. Il
faut des fondations solides, des colonnes robustes et un toit qui protège des
intempéries. D'ailleurs, nos fondations ont été rapidement renforcées sur les
thèmes de la transparence et de l'intégrité. On se souvient qu'en avril dernier
le Parti québécois a choisi de déclencher des élections sans mettre à la disposition
de la population le portrait réel que nous connaissons maintenant des finances
publiques. Cet épisode malheureux a été le dernier de notre histoire. Notre gouvernement
a déposé des mesures qui incluent l'obligation de présenter des états financiers
vérifiés avant le déclenchement d'une élection générale. Par respect pour les citoyens
et citoyennes du Québec et pour les formations politiques qui comptent sur des
données crédibles pour bâtir leur programme électoral, ce changement sera fait,
et on aura désormais l'heure juste.
On a également annoncé une série de
mesures qui rendront le gouvernement de tous les Québécois plus ouvert et plus transparent.
Les agendas des ministres seront diffusés de manière proactive dès janvier
ainsi que les renseignements liés aux frais de fonction et de déplacement. La loi
d'accès à l'information sera modernisée après consultation. Pour la Sûreté du
Québec, le changement du monde de nomination… du mode de nomination, pardon, de
son directeur général rendra le processus plus transparent et indépendant. Les
conditions d'octroi des contrats publics ont été renforcées. Nous sommes
déterminés, on l'a vu, à obtenir réparation pour les dommages passés causés par
les entreprises trouvées coupables de corruption et de collusion. Ainsi, comme
il a été annoncé cette semaine, notre gouvernement entend récupérer l'argent de
la corruption qui appartient à tous.
Le redressement des finances publiques et
la relance de l'économie sont les colonnes sur lesquelles repose notre équilibre
collectif. Nous sommes tous et toutes appelés à faire notre part. Nous devons
être solidaires du défi collectif que nous devons relever ensemble. Et je veux
rassurer nos concitoyens : l'État a contribué à plus de 80 % aux
efforts de redressement budgétaire à ce jour; les entreprises, on le sait,
environ 11 %, pour un total de 92 %.
Par exemple, on a maintenu les mesures
visant à geler le recrutement des employés au sein de la fonction publique. On
a présenté un plan de réduction des effectifs qui devrait se traduire par la
suppression de 1 150 postes dès 2015‑2016. On a suspendu les bonis et
les primes du personnel de direction et d'encadrement, réduit les budgets
discrétionnaires des ministres, diminué le recours à la sous-traitance.
En santé, nous proposons de réduire les
structures tout en préservant la mission des établissements et du personnel qui
offrent des soins sur tout notre territoire. On a étalé la hausse de la
rémunération des médecins et révisé certains programmes.
On a présenté une nouvelle gouvernance
municipale visant à redonner aux MRC, aux municipalités régionales de comté,
des compétences de développement économique local et de soutien à l'entrepreneuriat.
Les fonds locaux d'investissement sont maintenus intégralement, et nous avons,
de plus, mis sur pied un programme de soutien au développement des territoires
doté d'un montant de 100 millions de dollars en plus d'une bonification de
50 millions pour la voirie locale. Ces changements importants veulent dire
que nous croyons en l'autonomie régionale, en la véritable décentralisation des
décisions et que nous sommes à l'écoute de ceux qui veulent prendre des
décisions localement.
Nous proposons de moduler en fonction du
revenu la contribution parentale au programme des services de garde
subventionnés. Je tenais à vous parler de ce sujet parce que ça n'a pas été une
décision facile à prendre. Plusieurs ne le savent pas, mais une place en
service de garde coûte près de 60 $ par jour par enfant. Mais aujourd'hui,
dans le contexte financier que nous connaissons maintenant, ce modèle n'est
plus viable. Notre responsabilité est d'agir pour assurer la pérennité de ce
programme pour les familles. C'est pour cela que nous proposons aussi
d'améliorer le fonctionnement des services de garde pour les rendre plus
performants et offrir aux parents les places qui manquent encore.
En somme, près de 60 % des familles
continueront à payer moins de 9 $ par jour. De plus, les parents québécois
seront admissibles au crédit d'impôt fédéral, ce qui allégera la nouvelle
contribution que nous avons annoncée. Par exemple, le tarif net pour une
famille à deux revenus, qui gagne 70 000 $, sera de 6,84 $ par
jour; pour une famille à deux revenus, qui gagne 85 000 $, il en
coûtera 7,83 $ par jour, 0,50 $ de plus que le 7,30 $; pour une
famille à deux, revenus qui gagne 100 000 $, il en coûtera 9,09 $
par jour; et, pour une famille à deux revenus à 200 000 $,
15,66 $ par jour.
De plus, le Régime québécois d'assurance
parentale ainsi que les sommes versées aux familles pour le soutien aux enfants
demeureront inchangés dans leur forme actuelle. La politique familiale
québécoise est encore la plus généreuse du Canada, en Amérique du Nord, et de
loin, et nous en sommes extrêmement fiers. Et, grâce aux efforts de tous, nous
avons réussi à préserver cet acquis important.
Aussi, l'intimidation et l'itinérance
affectent l'ensemble de notre société, et nous comptons mettre beaucoup
d'efforts sur la prévention. On a vu le Forum sur la lutte contre
l'intimidation et la mise en oeuvre d'une politique nationale en la matière.
L'économie et l'emploi sont une préoccupation
quotidienne pour nous. Le développement de toutes nos régions passe notamment
par la création d'un environnement stable, prévisible et propice à la création
d'emplois dans toutes les régions. Pour les PME, qui, rappelons-le, occupent 50 %
des emplois du Québec, plus de 70 % des nouveaux emplois, nous avons
annoncé plusieurs mesures de soutien sans précédent qui permettront de les
rendre encore plus compétitives. Déjà, dans le budget, on avait introduit une
réduction d'impôt des PME manufacturières pour le rendre compétitif par rapport
à l'Ontario, un allègement de la taxe sur la masse salariale lors de l'engagement
de travailleurs spécialisés, une déduction supplémentaire pour les frais de
transport proportionnelle au degré d'éloignement des grands centres, plus de
capital de démarrage.
Et on a ajouté, lors de la mise à jour de
cette semaine, une réduction de la taxe... encore une fois, de la masse
salariale pour les PME manufacturières et primaires à compter du 1er janvier
2015 pour un montant de 317 millions de dollars; une bonification de la
déduction des coûts des PME pour toutes les régions du Québec pour un montant
de 27 millions de dollars — on parle des coûts de déplacement et
des coûts de transport de leurs marchandises — une enveloppe nouvelle
de 30 millions de dollars qui sera allouée au fonds capital risque
entreprise pour investir dans des PME naissantes.
Des initiatives qui visent à encourager le
transfert d'une entreprise agricole, soit une hausse de 800 000 $ à
1 million de dollars lors de l'exonération de gains de capital au cours de
la vente d'une entreprise agricole ou de pêche; et également la mise en place
d'un nouveau crédit d'impôt pour les jeunes qui commencent par louer la ferme
de leurs parents avant d'en devenir propriétaire.
Une majoration temporaire des dépenses
admissibles au crédit d'impôt remboursable pour la production cinématographique
et télévisuelle québécoise.
Des mesures d'adaptation à la lutte aux
changements climatiques de plus de 300 millions de dollars, alors que la
première enchère de droits d'émission, conjointe avec la Californie, vient de
se dérouler avec un grand succès.
Ces mesures s'ajoutent à l'annonce, lundi
dernier, de Créativité Québec. Doté d'une enveloppe de 150 millions de
dollars sur trois ans, ce programme permettra d'appuyer les entreprises dans la
réalisation de leurs projets d'innovation.
Donc, cette semaine, en résumé, nous avons
annoncé des mesures additionnelles pour relancer l'économie du Québec en posant
des gestes de plus de 700 millions pour nos PME, principal moteur de
l'emploi au Québec. Et, depuis la formation du gouvernement, c'est
1,6 milliard de dollars, 1,6 milliard de dollars, que nous avons
annoncés pour les PME québécoises. Nous voulons également un État partenaire
aux bénéfices des 8 millions de Québécois.
Pour ce faire, on a, par exemple, annoncé
une participation au projet Arianne Phosphate, dans la région de Saguenay, qui
visera à, bien sûr, créer de nombreux emplois et d'importantes retombées
économiques. On a annoncé une prise de position de 50 millions de dollars
avec Gaz Métro pour la liquéfaction du gaz naturel, de façon à apporter le gaz
naturel dans des régions comme la Côte-Nord; une participation de
5 millions pour une entreprise, Hibernum, une entreprise de jeux vidéo et
de création d'animations.
Le Plan Nord, c'est un projet que nous
connaissons, mais qui se développe maintenant sur tous les plans. D'ailleurs,
en Chine, on a permis de tisser de nombreux liens entre le Québec et les
investisseurs qui viendront certainement s'ajouter au cours des prochaines
années.
La stratégie maritime est en voie de
développement, elle attire déjà beaucoup d'attention. On vous reviendra, au
début 2015, sur les détails de cette stratégie.
Et, bien sûr, on a chez nous l'avantage
immense de l'hydroélectricité et on veut s'en servir, bien sûr, pour
l'exporter, la vendre à nos voisins, mais aussi attirer des entreprises chez
nous.
Et la lutte contre les changements
climatiques, dans notre esprit, c'est un facteur de croissance économique, une
économie différente, une croissance différente, une occasion d'accélérer la
transition vers l'économie du XXIe siècle.
Notre gouvernement a bâti également des
partenariats importants avec ses voisins immédiats et outre-mer. Depuis notre
arrivée, nous avons tissé des liens avec les provinces canadiennes, au Conseil
de la fédération, avec l'Ontario, le Nouveau-Brunswick, avec l'Alberta cette
semaine, et les premiers ministres sont invités à un sommet à Québec, en avril,
sur les changements climatiques. Encore une fois, on démontre que le Québec
avance beaucoup mieux et beaucoup plus lorsqu'il est un allié, lorsqu'il tisse
des alliances plutôt que lorsqu'il travaille en solitaire.
Pour nos voisins du Sud, nous avons créé
des partenariats avec la Nouvelle-Angleterre, et, sur la scène internationale,
le président de la République française est venu au Québec, et j'aurai
l'occasion de le rencontrer à nouveau au printemps prochain pour faire avancer
des dossiers communs.
Notre mission en Chine nous a permis de
tisser des liens durables avec les représentants du milieu des affaires. Il y
avait 140 personnes avec nous, 45 ententes signées. Et, en Islande, on a eu
l'occasion de présenter le Plan Nord à un sommet scientifique.
Le Sommet de la Francophonie a vu la
première femme de son histoire désignée à la tête de l'organisation, et c'est
une Québécoise. On en était tous et on en est tous aujourd'hui très fiers. Il y
avait une vingtaine d'entreprises québécoises qui nous accompagnaient
également.
Les relations extérieures sont donc en
bonne santé, mais les projets qu'on développe sont d'abord et avant tout au
bénéfice de notre population, au Québec, mais nous devons et nous prenons notre
place sur l'échiquier canadien et mondial.
Les décisions prises par le gouvernement
visent l'inclusion de tous les Québécois. On veut que chacun et chacune
puissent réaliser ses ambitions et que l'équité soit au coeur de nos projets
collectifs.
Enfin, et en terminant, il y a aussi
quatre bonnes nouvelles au-dessus de tout ça. D'abord, après six budgets
déficitaires consécutifs, nous présenterons aux Québécois, au printemps 2015,
un budget équilibré. La deuxième bonne nouvelle, c'est que, sur tous les
efforts qui ont déjà été accomplis, un rattrapage déjà de plus de
6 milliards de dollars, on s'y est attachés en allant d'abord regarder
dans notre cour, dans la cour du gouvernement, comme on s'y était engagés. Et
l'autre bonne nouvelle, c'est que le chemin qui reste à faire ne sera pas fait
par les citoyens, il sera fait, encore une fois, par le gouvernement dans son
périmètre de dépenses. Et finalement, la quatrième bonne nouvelle pour
l'économie du Québec, c'est qu'on peut dire avec confiance à nos entreprises,
autant les PME que les grandes entreprises, qu'elles évoluent maintenant dans
un cadre stable et prévisible quant à leur environnement fiscal.
Le contexte n'est pas facile, les défis
sont grands, les choix difficiles, mais nous gardons le cap parce que nous
connaissons notre destination : dégager des marges de manoeuvre
financières pour réduire le fardeau fiscal des familles en commençant par
l'abolition progressive de la taxe santé, par la diminution de notre dette
collective et par l'amélioration des services à la population. C'est pour cela
que nous travaillons chaque jour. C'est pour cette raison que nous nous
engageons dans cet exercice exigeant, mais nécessaire, et il est clair que nous
formons la seule équipe capable et désireuse de réaliser ces objectifs au
bénéfice de la population du Québec d'aujourd'hui et de demain. Merci.
M. Fournier
: Merci, M.
le premier ministre. Un petit mot sur le bilan qui concerne plus l'Assemblée
nationale, que vous connaissez, évidemment, parce que vous les suivez. En
résumé, je dirais que l'Assemblée nationale est au coeur des réformes, et
l'horaire va continuer d'être chargé. Le premier ministre l'a dit, on est très,
très occupés, on a eu et on aura un horaire exigeant. Il y a des projets de loi
importants qui ont été déposés, adoptés et il y a eu, c'est vrai, comme dans
tout débat, quelques flammèches à l'occasion, mais certainement un effort de
bonne entente est fait.
Par exemple, les amendements au projet de
loi n° 3 ou 15 ont permis l'adoption de ces projets de loi extrêmement
importants. Moi-même, j'ai participé, vous en avez été témoin, derrière les
portes, de six semaines de discussion entre leaders, qui, malheureusement,
n'ont pas apporté une conclusion heureuse, mais néanmoins démontrent que nous
avons une capacité, une intention de pouvoir travailler dans un climat où nous
savons nous respecter les uns, les autres.
Quelques thèmes des sujets abordés à
l'Assemblée, certainement, pour les finances publiques, le redressement et la
relance ont été à l'agenda du salon bleu; le projet de loi n° 3 sur les
retraites du monde municipal, qui vient réduire la pression sur les taxes
foncières; le projet de loi n° 15, sur le contrôle des effectifs, qui
vient octroyer des moyens pour réaliser la volonté de rigueur budgétaire; le projet
de loi n° 11, sur la Société du Plan Nord, qui va permettre de déployer la
stratégie pour valoriser nos ressources au bénéfice de l'économie de tous les Québécois.
Ce sont là des lois qui ont été adoptées.
Mais le travail continue. Il y aura des
consultations en janvier sur le projet de loi n° 28, qui concerne les
mesures budgétaires visant l'équilibre en 2015‑2016, qui va permettre entre
autres, comme vous le savez, de réduire la bureaucratie locale, les CRE, les
CLD; aussi, le projet de loi n° 26, qui vise à récupérer l'argent perdu à
cause de la corruption.
Deuxième thème, la santé. Les projets de
loi n° 10 et n° 20 sont deux lois importantes pour nous donner un
nouveau réseau et un nouveau contrat de service médical. Le projet de loi
n° 10 est en consultation intensive, vous le savez, 70 groupes ont été
entendus. L'étude article par article est commencée et va se poursuivre, même
en décembre, même après nos travaux que nous avons ici, à l'Assemblée, au salon
bleu. Je viens d'annoncer tout juste que, les 15, 16 et 17 décembre, la commission
va se réunir. Elle se réunira aussi en janvier, de manière à pouvoir adopter le
projet de loi n° 10 et qu'on passe ensuite au 20.
J'ai déjà eu l'occasion de le dire, sur le
principe, malheureusement, il y a eu des signes que l'opposition officielle
voulait peut-être ralentir le rythme. Presque tous les députés ont parlé au
principe, ce qui, d'habitude, est un signe. On ne veut pas tirer toujours des
conclusions de tous les signes, mais j'en profite pour espérer que la suite du projet
de loi, article par article, puisse y aller rondement. Nous avons besoin de ce
nouveau réseau et de ces nouveaux services, ces nouveaux profils de pratique.
Troisième thème, les mesures familiales.
Les projets de loi n° 27 et 28, qui assurent, et le premier ministre l'a
dit, un financement public, un tarif d'usager modulé, un financement fédéral
augmenté, des options de modèles de service pour les parents, le tout avec une
prévision budgétaire qui permet des vraies places pour tous. Les consultations
sur ces projets de loi, évidemment, vont commencer à compter du mois de
janvier.
D'autres consultations vont venir sur la
stratégie du développement durable, qui sont très importantes. Le premier
ministre en a parlé tantôt, que ce soit au Conseil de la fédération, que ce
soit le prochain forum, qui se tiendra ici, au Québec, le gouvernement… si,
jusqu'ici, le gouvernement a clairement démontré qu'il veut laisser des
finances publiques en santé pour nos enfants, le gouvernement montre aussi
qu'il veut contribuer à laisser une planète verte et bleue à nos enfants.
Consultations aussi sur la violence faite
aux femmes. Les consultations vont inclure la tenue d'un forum particulier,
déjà convenu, d'ailleurs, avec tous les partis de l'Assemblée.
En terminant, un mot sur la transparence.
Le premier ministre a donné un mandat à ses ministres de rendre publics leurs
agendas. Dès le 15 janvier — c'est bientôt — les activités
publiques seront connues la veille. Dès le 1er avril, les rencontres non
sollicitées seront rendues publiques. Un nouveau règlement sur la diffusion
proactive des dépenses de l'Exécutif est en consultation. Le 1er avril est la
date visée pour l'entrée en vigueur. Le règlement prévoit la publication des
réponses aux demandes d'accès, sujet, je sais, qui vous intéresse.
Il y a un document de consultation sur la
révision de la loi d'accès qui sera rendu public en début d'année, et, toujours
en matière de transparence, le projet de loi n° 28, qui vient d'être
déposé, prévoit une analyse obligatoire du Vérificateur général des finances
publiques avant la tenue d'une élection et avant la tenue de la prochaine
élection. Nous aurons l'occasion d'avancer ces projets de loi dans les semaines
et mois à venir.
En quelques mots, notre action législative
se résume à ceci : des finances publiques en équilibre, des services de
santé plus accessibles, des places en garderie pour vrai et pour tous, une
planète qui reste bleue et verte, une société sans tolérance pour la violence
faite aux femmes, un gouvernement plus transparent. Le gouvernement, vous
l'avez vu, a un agenda de changement, un agenda pour nos enfants et leurs
enfants. Merci, M. le premier ministre.
M. Couillard : Merci,
Jean-Marc.
Le Modérateur
: Nous en
sommes maintenant à la période de questions destinées aux membres des médias.
On va commencer par le micro de gauche. Je vous demanderais de vous identifier
ainsi que le média que vous représentez. Vu le nombre, peut-être une question
et une sous-question. Merci.
Journaliste
: Bonjour,
M. le premier ministre. Bonjour, mesdames, messieurs. Quelle est la lecture que
vous faites ou l'analyse que vous faites, M. Couillard, du ton à l'Assemblée
nationale qui a été passablement acrimonieux dans le passé. Ça s'est amélioré, ça
s'est détérioré, selon vous?
M. Couillard : Je pense que
ça s'est amélioré, mais on va tous être d'accord qu'il y a encore du chemin à
faire. En général, les propos, je trouve, ont été plus respectueux. Moi,
j'essaie de donner l'exemple, compte tenu de mon poste. Je ne pense pas que
vous m'ayez entendu à une reprise manquer de respect envers un de mes collègues
des autres partis, et les débats sont tellement plus intéressants quand c'est
fait comme ça. Alors, j'espère qu'on va continuer dans cette direction.
Journaliste
: Vous avez
dit, dans votre ouverture, que… vous l'avez souvent dit, que ça prenait du
courage pour le retour à l'équilibre budgétaire. Il y a une majorité
d'économistes au Québec qui pensent que votre courage commence à être de
l'obsession et qui vous demandent, finalement, d'envisager de le reporter d'une
année, l'équilibre budgétaire. Est-ce que c'est quelque chose que vous
considérez?
M. Couillard : Il n'en est
pas question, d'abord parce qu'on n'a tout simplement pas cette marge de
manoeuvre. Ça fait six déficits de suite que le Québec fait. Chaque fois qu'on
fait un déficit, il va sur la dette. Notre dette approche les 55 % du PIB.
À l'échelle nord-américaine, à l'échelle canadienne, c'est trop élevé. On n'a
tout simplement plus l'élastique nécessaire pour nous payer ce luxe-là. Il faut
donc agir de façon décisive et rétablir l'équilibre en 2015‑2016, et on ne
changera pas d'avis là-dessus.
Le Modérateur
: On va
passer au micro de droite.
Mme Richer (Jocelyne)
:
Jocelyne Richer, La Presse canadienne. Vous vous êtes fait élire en
avril essentiellement autour d'un objectif qui est la création d'emplois. Or,
force est d'admettre que l'effet libéral ne s'est pas matérialisé. On compte,
depuis le début, de l'année près de 100 000 emplois perdus. C'est énorme.
Pourtant, vous avez toujours refusé d'adopter une véritable stratégie concertée
de création d'emplois, avec des cibles, des objectifs, un échéancier précis.
Pourquoi? Et est-ce que ça va changer en 2015?
M. Couillard : Bon, d'abord,
je suis en désaccord avec certains éléments de la question. Ce n'est pas la
journée pour parler de cette façon de l'emploi. Au contraire, on a des très
bonnes nouvelles au Québec aujourd'hui, et il fallait que ça vienne un jour
parce qu'on voyait plusieurs signes intéressants et encourageants : les
livraisons manufacturières qui augmentaient, les investissements privés qui
augmentaient, les ventes au détail qui se maintenaient, les exportations qui
sont en forte croissance. Il fallait que cette correction vers la hausse se place,
se fasse, elle s'est faite.
Maintenant, je l'ai dit ce matin, il y a
deux façons de faire une stratégie de croissance économique. On peut faire
venir les médias à un centre de congrès, avec une agence de relations
publiques, puis des effets spéciaux, puis faire une grande conférence, puis on
se demande, deux ans plus tard, qu'est-ce qui s'est vraiment passé; ou on pose
des gestes précis et concrets. Alors, on a parlé du Plan Nord, de la stratégie
maritime, l'hydroélectricité, de la lutte aux changements climatiques. Et je
viens d'indiquer qu'avec les PME, qui sont le principal moteur de l'emploi au
Québec, principal moteur parce que c'est 75 % des nouveaux emplois, on est
rendus à 1,6 milliard investi directement dans les PME pour les amener à
créer de l'emploi.
Alors, il existe une stratégie économique
qui est faite de gestes concrets sur les véritables priorités. Il y a un
premier signe encourageant ce mois-ci, gardons une certaine retenue, on va voir
les prochains signes au cours des prochains mois, mais je crois qu'on est dans
une direction encourageante.
Mme Richer (Jocelyne)
:
Mais c'est un peu éparpillé, admettez-le. Il n'y a pas de véritable politique
économique, de stratégie de création d'emplois…
M. Couillard : Je suis encore
une fois en désaccord. Ce n'est pas éparpillé. C'est les PME avec un total de
gestes qui en viennent à 1,6 milliard pour des endroits ou dans des
domaines que les entrepreneurs eux-mêmes et elles-mêmes nous disaient qu'il
fallait corriger, notamment la taxe sur la masse salariale, le démarrage et
tous les autres éléments qui sont dans ces mesures-là. Le Plan Nord, c'est
maintenant connu, il est de retour avec des sommes d'investissement. Ce sera la
même chose avec la stratégie maritime. L'hydroélectricité, on s'en sert, on le
voit, pour attirer les entreprises chez nous, on la vend à nos voisins. Et on
fait de la lutte aux changements climatiques un facteur de croissance
économique. On vient d'injecter 350 millions, à partir du Fonds vert, dans
les entreprises du Québec.
Alors, il y a une stratégie qui est très
concrète, avec des exemples qui sont nombreux. On pourrait aller encore plus en
détail, mais voilà ce qui va nous amener vers le retour de l'emploi. On voit
encore une fois ce mois-ci des signes intéressants.
Par ailleurs, sur le bilan de l'année, il
s'est perdu environ 29 000 emplois entre janvier et avril 2014.
Depuis avril 2014, on a un gain de 20 000 emplois.
Le Modérateur
: On va
passer au micro de gauche…
Mme Richer (Jocelyne)
:
En conclusion, vous ne changerez pas d'approche en 2015.
M. Couillard : Bien, on va
toujours s'ajuster, là. L'approche, elle vient du milieu économique qui nous
dit : Appuyez surtout dans certains domaines. Pour les PME, on aurait
besoin également de cette mesure plutôt que d'autres. Le travail se fait
toujours sur l'analyse des crédits d'impôt pour les entreprises, mais ce qu'on
voulait envoyer comme signal aux entrepreneurs, petits et grands, c'était que
l'environnement, maintenant, il est compétitif, il est stable et il est
prévisible.
Le Modérateur
: Micro
de gauche.
Journaliste
: Bonjour,
M. Couillard. Bonjour, mesdames messieurs. Vous n'avez pas tenu votre promesse
concernant les garderies. Est-ce que c'est un regret que vous avez cette
session-ci?
M. Couillard : Je dirais que
ça a été une décision qui a été difficile, mais je dirais qu'il aurait été
totalement irresponsable de ne pas la prendre parce que, lorsque l'on fait face
à une impasse de 7 milliards de dollars — parce que c'est
l'argent qu'on est en train de ramener pour rétablir l'équilibre
budgétaire — ça mettait littéralement en péril ce programme-là qui
n'aurait pas passé au travers une période aussi difficile.
Alors, non seulement on le sauve, ce
programme-là, c'est ce qu'on a fait, mais, à mon avis, il est beaucoup plus
équitable maintenant que dans sa version antérieure, particulièrement envers
les familles de classe moyenne et celles qui sont les moins fortunées, et ça
nous amène maintenant, avec l'assurance parentale, avec la prime de soutien aux
familles, à préserver au Québec, de loin, le régime familial le plus généreux
en Amérique du Nord.
Journaliste
: Vous
n'avez pas de regret par rapport à ça?
M. Couillard : J'ai été
obligé… On a été obligés de prendre une décision difficile. On souhaiterait
toujours que toutes les décisions soient faciles. On était avec une réalité
devant nous; on y a fait face, je dirais, avec courage. Et, encore une fois, il
aurait été irresponsable de ne pas y faire face.
Journaliste
: Aussi,
lorsque vous mettez en place plusieurs programmes, vous voulez faire des
réformes et tout ça, le message de communication est très important, autant la
façon dont, vous, vous le livrez, la façon dont vos ministres le livrent, tous
les employés, finalement, du conseil le livrent. Est-ce que vous pensez que le
message a bien passé auprès des Québécois?
M. Couillard : Là-dessus, on
peut toujours s'améliorer. Il y a toujours... On peut toujours faire mieux. Ce
que j'ai essayé de vous faire aujourd'hui, que je ferai dans les prochains
jours et au cours des prochaines semaines, c'est de brosser un tableau
d'ensemble de ce qu'on est en train de faire autour de cette fameuse maison
qu'on avait dessinée en avril dernier, où on voit qu'ensemble on fait avancer
le Québec vers une destination. C'est important de dire aux Québécois pourquoi
on fait tout ça. Ce n'est pas juste pour faire des opérations comptables, c'est
pour redonner au Québec la capacité d'investir dans les domaines importants,
comme soigner le monde, éduquer nos enfants, prendre soin des personnes âgées,
qu'on était menacés de perdre avec l'impasse qu'on avait devant nous. C'est ça,
la destination, et en plus de baisser les impôts des gens lorsqu'on aura
retrouvé des marges de manoeuvre.
Le Modérateur
: Micro
de droite.
Journaliste
: Bonjour.
Dans votre introduction, vous avez dit, en faisant allusion au chemin qui reste
à faire pour retrouver l'équilibre budgétaire, que le chemin ne sera pas fait
par les contribuables. Je veux bien comprendre. Il y a pour 1,2 milliard
de mesures à identifier pour retrouver l'équilibre budgétaire l'an prochain.
Prenez-vous l'engagement que les contribuables n'auront pas droit à d'autres
hausses d'impôt, taxes ou tarifs?
M. Couillard : D'abord, il
n'y a pas eu d'impôt haussé, il n'y a pas eu de... Non, mais c'est important,
ce fait-là. Si je ne réponds pas à ça, c'est comme si je disais que ce que vous
avez dit est vrai. Alors, il n'y a pas eu d'augmentation d'impôt, il n'y a pas
eu d'augmentation de la TVQ. La seule taxe qui a augmenté, c'est la taxe sur
les primes d'assurance qui est passée de 5 à 9 %. Il n'y a aucune autre
augmentation de taxe ou d'impôt.
Maintenant, il y a les tarifs en garderie
qui ont été modifiés. On voit que, pour certaines familles, ils ont diminué;
pour d'autres, ils ont augmenté, compte tenu de leurs revenus.
Alors, pour le reste de l'opération qu'il
reste à faire, ça va être dans les dépenses du gouvernement qu'on va
travailler. Les autres tarifs, on a toujours dit qu'on s'en limitait à
l'indexation, au coût de la vie, et on n'ira pas plus loin. Les contribuables
ont fait de l'effort, on le sait, on sait que ça n'a pas été facile. Cet effort
est fait, et on continue dans le champ du gouvernement.
Journaliste
: O.K.
Donc, très clairement, les contribuables ne seront pas appelés à contribuer
davantage à l'effort financier qui est à faire. C'est bien ça?
M. Couillard : Pas au-delà de
l'indexation normale des tarifs. C'est tout…
qui est fait depuis des années.
Journaliste
:
Maintenant, pouvez-vous me dire pourquoi il est nécessaire, pour les prochaines
conventions collectives, d'avoir un gel salarial pour les deux prochaines
années, là?
M. Couillard : Bon, d'abord,
on ne fera pas la négociation, comme vous le savez, sur la place publique, mais
je vais cependant indiquer que ça fait partie des outils dont on a besoin pour
atteindre l'équilibre et le maintenir.
J'en profite pour lancer un message
important. C'est que là on va atteindre l'équilibre en 2015‑2016 en appliquant
un principe absolument fondamental, c'est que maintenant, le Québec, non
seulement il ne dépense pas plus qu'il gagne, mais il dépense un peu moins
qu'il gagne pour justement dégager ces marges de manoeuvre là, et ça, ça va
continuer après l'atteinte de l'équilibre budgétaire. Donc, la rigueur
budgétaire, elle va rester au rendez-vous.
Alors, oui, on veut, bien sûr, payer nos
employés du secteur public davantage, mais je l'ai indiqué également, il y a,
je pense, une conversation absolument fondamentale à faire avec le mouvement
syndical sur la façon dont on paie les gens, le nombre de personnes qu'on paie
et combien on les paie. Tout ça est en relation, là.
Journaliste
: Mais clairement
le coup de frein, ce gel salarial sur deux ans, il est nécessaire parce que…
M. Couillard : On ne fera pas
la négociation sur la place publique, mais je dirais que ça fait partie de ce
qu'on doit faire pour atteindre l'équilibre.
Le Modérateur
: On va
passer au micro de gauche, s'il vous plaît.
Journaliste
: Bonjour,
M. Couillard. Bonjour aux gens qui vous accompagnent. Vous parlez des… il n'y a
pas eu d'augmentation d'impôt, pas eu d'augmentation de taxes…
M. Couillard : Sauf une.
Journaliste
: …mais les
ménages ont vu leurs budgets grevés d'à peu près 1,4 milliard au cours…
depuis sept ou huit mois. Avez-vous l'assurance que cette ponction ne va pas
plomber l'économie, vous qui voulez la relancer?
M. Couillard : Bien, au
contraire, puis on voudrait que ce soit plus rapide. Je rappellerais que le
creux de croissance économique au Québec a été atteint en 2013 avec une
croissance de 1 %, qui est un bas presque jamais vu auparavant. On a
actuellement une croissance qu'on évalue, pour l'année, à 1,6 %, et, pour
les gens qui nous écoutent, chaque 0,1 %, c'est beaucoup d'impact
économique. On voit également que l'emploi revient, que les investissements
privés reviennent. Alors, il n'y a aucune indication que ce que vous dites est
en train de se passer. Il y a également des facteurs, je dirais, macroéconomiques,
là, qui entrent en jeu. Le prix du pétrole baisse largement,
internationalement. Ça va aider nos entreprises. Et la compétitivité, la
productivité de nos entreprises, elle continue à s'améliorer également.
Alors, je ne crois pas… au contraire, je
crois que l'ingrédient de base essentiel à la reprise économique, c'est des
finances publiques saines puis une dette sous contrôle, et on en est
profondément convaincus.
Journaliste
: J'aurais
une question pour M. Fournier, si vous permettez. Bonjour, M. Fournier. Au
sujet du député de Saint-Jérôme, il y a une offre qui a été faite ou une
demande, là, à un groupe de chercheurs de l'Université Laval. Est-ce que le
contrat va être donné? Est-ce que… À ma connaissance, les gens de l'Université
Laval avaient des réserves. Est-ce que la transaction va se faire?
M. Fournier
: À partir
du moment où, cette semaine, on s'est aperçus que ce n'était pas possible de
procéder par l'Assemblée, avec l'appui, initialement, de Québec solidaire et de
la CAQ, on a annoncé que nous allions procéder par mandat du ministre
responsable de la Réforme des institutions, qui est le même que le leader. Et
d'ailleurs la leader du Parti québécois a par la suite dit qu'une motion, elle
n'était pas pour ça, mais un mandat, elle était pour ça.
Donc, je me sens un peu appuyé par
l'ensemble du législatif. Le secrétaire du secrétariat à la réforme des
institutions a pris contact avec l'Université Laval, et je suis informé qu'ils
vont réfléchir là-dessus et qu'ils donneront une réponse d'ici la fin de la
semaine prochaine. Alors, on va attendre leur réponse.
Journaliste
: Comment
s'assurer que cette commande-là n'ait pas l'air ou ne soit pas une commande
politique?
M. Fournier
: Écoutez, à
partir du moment où vous avez un mandat qui va être clairement inspiré d'une
motion que vous avez lue et vue puis qui a été discutée abondamment, vous savez
quel est le coeur de l'affaire. La discussion sur la qualité du centre, même
dans la motion du Parti québécois... Alors, je ne ferai pas tout le retour, là,
mais et CAQ, et QS, et PQ, et nous considérons tous que c'est le bon centre,
que c'est le bon endroit. Vous connaissez la teneur, c'est-à-dire qu'il s'agit
de voir quel est le lien entre un propriétaire ou quelqu'un qui contrôle de
façon importante un empire médiatique sur les institutions démocratiques et la
vie politique, notamment avec la question d'une de ces personnes qui serait
aussi un élu, donc au coeur de l'activité politique et démocratique. C'est ça
qui est analysé. Il n'est pas analysé en commission parlementaire, mais au sein
d'un institut, donc crédible pour tous les partis politiques.
Je ne vois pas comment quelqu'un pourrait
soulever qu'il y a là un élément de commande politique. Au contraire, on a
essayé de répondre au maximum... Vous avez posé des questions au premier
ministre tantôt sur notre capacité à travailler ensemble avec les autres
partis. Sur le climat, on a passé six semaines à essayer de trouver un terrain
d'entente, et, à la toute fin, il n'y a qu'un élément pour lequel le Parti
québécois a une réserve. Je suis persuadé que tout a été franchi pour que le
document d'analyse qui nous sera remis par le centre d'étude soit celui qui
sera le plus éclairant. L'Assemblée l'aura, les journalistes l'auront et les
débats pourront se poursuivre.
Le Modérateur
: Micro
de droite.
Journaliste
: Oui.
Bonjour, mesdames, bonjour, messieurs. Bonjour, M. Couillard. Lors de votre discours
inaugural, vous aviez annoncé votre plan, votre programme, qui était le
redressement des finances publiques accompagné d'un dialogue social. C'était
aussi de relancer l'économie. Bon, au chapitre de la relance de l'économie,
disons que les résultats se font attendre, les revenus de l'État sont plus
faibles que prévu, ce qui est... La création d'emplois n'est pas encore au
rendez-vous véritablement. Est-ce que vous êtes un peu déçu, finalement, du
fait que ce qu'il reste de votre programme, c'est essentiellement, aux yeux de plusieurs
personnes, l'austérité?
M. Couillard : D'abord, un, il
n'y a pas d'austérité, c'est une vue de l'esprit. L'austérité, c'est diminuer
les budgets de l'État. La politique fiscale et économique du Québec continue
d'être expansionniste; lentement, mais elle l'est. On dépense plus d'argent
cette année que l'année précédente puis encore plus d'argent l'année suivante.
On a un investissement de 11 milliards de dollars dans les infrastructures.
Alors, s'il y en a qui appellent ça l'austérité, je ne sais pas, il faudrait peut-être
qu'ils étudient d'autres exemples avant d'en parler. On est dans une période de
rigueur budgétaire qui va demeurer, qui doit être maintenant la norme au Québec.
Maintenant, l'économie, je l'ai dit, il y a
des signes encourageants. Le plus bas de l'économie, c'est en 2013 qu'on l'a
connu, 1 %, 1,6 %, probablement autour de 2 % l'année suivante.
La création d'emplois, attention, un mois ne fait pas la chanson, comme on dit,
on va voir les prochains mois. Mais, avant ça, ce qui m'encourage également,
c'est qu'on avait des signes précurseurs. Alors, pour la première fois, après
cinq trimestres consécutifs, les investissements privés des entreprises ont
augmenté, les exportations sont en forte hausse, les livraisons manufacturières
sont en hausse, les ventes au détail se maintiennent, et les revenus de l'État,
même s'ils sont légèrement, légèrement inférieurs aux prévisions, sont plus élevés,
nettement plus élevée, l'augmentation, que celle de l'an dernier.
Alors, je crois qu'on est dans la bonne
direction. On ne crie pas victoire, tout n'est pas accompli, mais je crois que
la direction est la bonne, et, ensemble, on va y arriver.
Journaliste
: Maintenant,
vous vous êtes engagé à abolir la taxe santé, là, bon, à travers une formule de
moitié-moitié, là.
Bon, M. Leitão du ministère des Finances
estime que le fardeau fiscal des Québécois a augmenté de 500 millions. Est-ce
à dire que vous allez diminuer le fardeau fiscal, au terme… pour votre
promesse, là, de 200 millions ou bien de 1,2 milliard?
M. Couillard : On va abolir
la taxe santé progressivement dès qu'on aura des surplus budgétaires. Pour
avoir des surplus budgétaires, il faut commencer à avoir l'équilibre
budgétaire. Pas d'équilibre, pas de surplus. Alors, c'est la première étape.
Maintenant, je crois qu'on verra, au fil
des mois et en faisant une analyse plus large, que la situation économique et
financière des ménages, elle ne se sera pas détériorée, au contraire. D'abord,
par le type d'actions qu'on a prises, qui sont éminemment équitables, notamment
pour les bas revenus, mais également par le contexte macroéconomique qui
favorise, pour les familles, également certaines décisions prises ailleurs qui
favorisent le revenu disponible. Alors, je pense qu'on est dans la bonne
direction.
Journaliste
: Mais
est-ce que vous vous engagez, au net, à réduire les impôts, via la taxe santé
ou autre, au même niveau, là…
M. Couillard : L'engagement
que je prends, c'est d'abord qu'après ce qu'on a accompli maintenant, de plus
de 6 milliards, le reste ne sera pas fait par les contribuables au-delà de
l'indexation normale des tarifs, et que, dès que nous commencerons à avoir des
surplus budgétaires, nous allons l'affecter en priorité. Oui, on continue à
faire les paiements dans le Fonds des générations pour la dette, mais également
à baisser le fardeau fiscal en commençant par la taxe santé, qui est un impôt
sur le revenu, en passant. Alors, on veut vraiment s'attaquer à cette cible-là.
Le Modérateur
: On va
passer au micro de gauche.
Journaliste
: Bonjour,
M. Couillard. Bonjour à tous. M. Couillard, le bilan, c'est aussi l'occasion de
prendre un peu de recul et d'avoir une perspective. Alors, si vous aviez un
bulletin à faire et à vous donner une note ainsi qu'à votre gouvernement,
quelle note vous accorderiez-vous?
M. Couillard : Le grand
expert pour ça, c'est Michel David. Moi, je…
Journaliste
: Oui, mais
on attend tous son papier, alors entre-temps.
M. Couillard : Non, je vais
vous dire franchement, je ne réponds jamais à cette question-là parce que c'est
un peu, je dirais, arrogant si on se donne une trop bonne note, pessimiste si
on ne s'en donne pas une bonne. Là, on interprète les raisons pourquoi telle
note a été donnée. C'est votre travail, c'est votre métier, vous êtes des
journalistes…
Journaliste
: C'est un
succès? C'est un échec? Vous pouvez au moins…
M. Couillard : Je pense qu'on
a fait des progrès. Je pense qu'ensemble on est dans la bonne direction. Donc,
on progresse au Québec, ça, je dirais ça, certainement. Mais, de là à me noter
plus loin, je vais vous laisser ça.
Journaliste
: Alors, vu
autrement, s'il y avait une mesure, parmi toutes celles que vous avez annoncées,
ou un projet de loi, parmi tous ceux que vous avez présentés, qui a été peut-être
plus difficile à vendre, laquelle ou lequel est-ce que ce serait?
M. Couillard : Bien, il y a
deux exemples qui ont été l'objet, je dirais, de perception négative ou de difficultés
perçues par la population
D'abord, la question des frais de garde.
Alors, je suis persuadé qu'une fois que les familles verront les vrais
chiffres, pas les faux chiffres, en passant, les vrais chiffres, qui montrent
que, pour beaucoup de familles, ça coûte moins cher que ça coûtait en service
de garde, notamment pour celles de la famille… de la classe moyenne, et ils
verront qu'effectivement on a rendu ce programme beaucoup plus équitable qu'il
l'était auparavant, tout en le gardant pérenne, c'est-à-dire en permettant
qu'il demeure.
L'autre élément, c'est la fameuse question
des CLD. Mais là, encore une fois, on fera exactement la même chose. Pourquoi? Parce
que, et les gens commencent à le reconnaître en région lorsqu'on leur en parle,
on a laissé aux MRC et aux régions le pouvoir de décider localement de leur
économie, mais on a dit : On n'a pas besoin de ces structures-là pour
faire ça. On leur a donné tout l'argent d'investissement à décider par eux dans
les régions.
Alors, ce sont deux éléments qui ont été
plus difficiles à expliquer. Il a fallu le faire, et on va continuer à le
faire. Mais ce que je réponds toujours dans les deux exemples, c'est que ne pas
le faire aurait été irresponsable, et je m'en serais voulu de ne pas avoir posé
les gestes qu'on a posés.
Journaliste
: …question
pour M. Fournier, si vous me permettez, concernant M. Péladeau. Il y a une
décision qui a été rendue aujourd'hui par le Commissaire à l'éthique qui dit
essentiellement que M. Péladeau a été de bonne foi, et donc il n'a pas de
blâme. Est-ce que vous partagez cette opinion-là du Commissaire à l'éthique?
M. Fournier
: J'ai tout
le respect possible pour le commissaire, alors je ne peux qu'être en accord
avec son rapport, son rapport qui fait mention que, dans le cas du député de
Saint-Jérôme, M. Péladeau, il y a eu deux manquements au code d'éthique, qui, à
mon avis, c'est une première. On a déjà vu le cas d'un manquement, mais deux
manquements, c'est une première qui illustre la difficulté qu'il y a pour M.
Péladeau, considérant ses activités commerciales, à faire le travail qu'il a à
faire ici, à l'Assemblée nationale, où, comme le dit le commissaire, dans notre
travail à nous, ce qu'on a à défendre, ce sont les intérêts du Québec.
Le Modérateur
: Micro
de droite.
M. Bergeron (Patrice)
:
Bonjour. Patrice Bergeron, LaPresse canadienne. Mesdames
messieurs, bonjour.
M. le premier ministre, j'aimerais revenir
sur ce que vous venez de dire à propos de l'austérité. Vous avez dit que
c'était une vue de l'esprit, mais vous êtes conscient en même temps qu'il y a
des efforts considérables à faire sur le plan des finances publiques, qu'il y a
beaucoup d'organismes en région qui sont touchés par ça notamment. Il y a des
gens qui souffrent. Alors, vous trouvez vraiment que c'est une vue de l'esprit,
l'austérité, ou…
M. Couillard : Bien, c'est
parce que, quand on parle d'austérité — puis, si on laisse passer ce
mot-là sans y répondre, on l'accrédite — on envoie un parallèle avec
ce qui s'est passé dans les pays européens qui étaient aux prises avec des
circonstances beaucoup plus difficiles que la nôtre et qui ont coupé leurs
dépenses. Ils n'ont pas arrêté d'augmenter aussi vite qu'avant, comme on le
fait maintenant — on continue d'augmenter, mais moins
vite — ils ont réduit les dépenses du gouvernement.
On n'est pas là du tout. On est encore
dans une perspective de croissance des dépenses gouvernementales modérée en
rapport avec ce qu'on gagne. Les familles qui nous écoutent, ils ne dépensent
pas plus que ce qu'ils gagnent ou, en général, ils ne le font pas puis ils ne
veulent pas le faire. Alors, le Québec, c'est comme ça maintenant : pas
simplement pour atteindre l'équilibre, mais également après.
M. Bergeron (Patrice)
:
Et vous êtes aussi… Vous avez parlé, en fait, du fait que vous avez été
surpris, souvent, de voir l'état des finances publiques quand vous êtes entrés
au pouvoir. Vous avez dû, donc, ajuster votre cadre financier en fonction de
cela et vous avez dû poser des gestes qui étaient quand même assez difficiles.
Aujourd'hui, l'opposition vous a dit que
vous n'aviez pas le mandat pour faire ce qu'on vous demande parce que ce
n'était pas ce qui avait été discuté en campagne et ce n'était pas le cadre
financier que vous aviez présenté. Est-ce que vous n'avez pas un problème de
légitimé par rapport aux mesures que vous prenez?
M. Couillard : Non. Celui qui
a un problème de légitimité, c'est celui qui gérait les finances publiques
avant l'élection, qui n'a pas communiqué la vérité aux Québécois. Ça, c'est le
vrai problème de légitimité.
Nous, on a fait un cadre financier sur ce
qui a été publié par le gouvernement avant l'élection. Référez-vous-y, vous
allez voir que c'est exactement les mêmes chiffres, et on avait là-dedans une
impasse de 1,3 milliard sous forme de différentes restrictions budgétaires
à proposer. On l'a mis dans le cadre financier, mais ça s'appuyait sur les
chiffres présentés alors, 1,3 milliard, alors qu'on sait maintenant que c'est
plus de 7 milliards de dollars qu'il faut littéralement ravaler pour
effacer le déficit.
Alors, on est dans une situation qui n'a
aucune mesure avec ce qui était présenté, c'est la réalité, mais ce que je veux
dire aux Québécois, c'est que ça n'arrivera plus jamais. Je sais que les gens
sont tannés de ça; un gouvernement arrive puis : regarde, il n'y a plus
d'argent, on pensait que c'était moins pire que ça, donc on doit faire ceci ou
ne pas faire cela. Ça s'est terminé avec l'élection d'avril. À la prochaine
élection générale… on a déposé un projet de loi qui oblige le gouvernement,
dans les semaines qui vont précéder le déclenchement de l'élection générale, à
présenter un portrait vérifié des dépenses publiques, dépenses et revenus, pas
juste les revenus, dépenses et revenus.
M. Bergeron (Patrice)
:
Vous vous sentez légitimé de poser tous ces gestes.
M. Couillard : Oui, parce qu'on
a dit qu'on rétablirait l'équilibre budgétaire puis qu'on redresserait les
finances publiques, c'est ce qu'on fait.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, micro de gauche.
Journaliste :
Hello, Mr. Couillard, ladies and gentlemen. You said
you have made some difficult choices this term. What was the hardest choice for
you and why?
M. Couillard : Well, first, I'd say and I would repeat that it would have been
irresponsible not to make those choices. There is no way we are going to leave Québec as it is to the next generation, with
a total of $7 billion of deficit for the coming year, this would have been
totally, you know, inexcusable
and irresponsible. So we had to make those choices.
Of course, certain
choices, most of the choices were made by the Government in government. Other
choices, for 92% total, were made at the business level, 8% roughly made…
having an impact on citizens. Obviously, the decision concerning day-care has
been difficult, but it had to be made, because the alternative was the
destruction of the program, given the public finances that we know now.
So, in fact, I believe
that we have not only saved the program, that we have made it much more
equitable than it was before.
Journaliste : You said also that you've made 85% of those decisions so far to
balance the budget. Can you give us the hint of what's coming next?
M. Couillard : Well, it's the normal operation. You know, we are the level where, you know, it happens on a regular basis that you have this type of money to
recover for the next budget, so we are in more familiar
circumstances.
You know, what is left to
be done will be usual operation of control expenses. Our commission on program
is going to continue to work, it's going to be a permanent commission, but we are fully confident that we will be able to erase
that $1.3 or $1.4 billion and reach a balance in 2015‑2016. I will insist, after
six consecutive budgets with a deficit, it's about time.
Le Modérateur
:
On va passer au micro de droite.
Mme Plante (Caroline)
:
Premier, Caroline Plante, Global News. In a way, you've tested Quebeckers'
appetite for big social reforms this fall, you pushed the envelope. Do you
think that you went too far, too soon?
M. Couillard : No, we had to make those choices. Again, it would have been
irresponsible not to make those choices. You know, the usual way that we've
seen here is just to sweep things under the rug and pretend that problems do
not exist, and we'll take care of this later. Later means next year, next
government or next generation. It's not going to happen with our government. We're
going to make the decisions ourselves and make the choices ourselves. So this
has to be made.
But I would also
indicate, as I've done before with your colleague, that, if you take, as an
example, the day care program, I am convinced that we have made it much more
equitable, much more socially just than it was before, where everybody was
paying the same, regardless of their income, which, by the way, at the end of
the day, is like transferring money from the poor to the rich people. So we
have corrected that and we've made the program lasting in time. And we have not
touched parental leaves and we have not touched «soutien aux familles».
Mme Plante (Caroline)
:
Is Québec's economy doing better this fall? And is the… perhaps the perception
that it isn't, do you think that that will affect the way Quebeckers are
spending?
M. Couillard : Yes, it is objectively better, but not enough. We would like it to
be much better than what we see. I will repeat that last year, 2013, was the
lowest point in growth since the great recession of 2008. We only had 1% of
growth in 2013. We hope for 1.6% this year and close to 2% the following year.
This may appear to be small, but even 0.1% means a lot of money in the economy.
So we're going in the right direction. You've seen the job figures this month.
Well, let's be careful, you know, let's see the next figures because those
figures tend to change.
But we had signs before
that it was coming. Investments were going up, exports were going up, sales tax
income was going up, so we knew that the economy was picking up. Slowly, but it
was picking up. Our hope is to make decisions that will accelerate this. I will
indicate in English what I said in French, that, you know, the main engine of
job creation in Québec is SMEs, small and medium enterprises, and we are
putting, since the last budget and this update last week, $1.6 billion for
SMEs, lower taxes and other advantages that allow them to be, now, competitive
with our neighbors.
Mme Plante (Caroline)
:
Two groups have promised more civil unrest in the months to come. Do you want
to calm this down?
M. Couillard : No. We live in a free and democratic society. As I said, we listen
to everybody : people demonstrating and people not demonstrating.
Le Modérateur
:
Micro de gauche.
Journaliste
:
Yes. Hello, sir, and ladies, and gentlemen. When you
were running for office in April… in the March election, you talked about
creating 250,000 in five years. So far the job growth has been anemic. We have
some good news today, but what can you tell people? When is the light at the
end of the tunnel coming in terms of job growth?
M. Couillard : I think we see it now starting. I hope it's going to continue to pick
up in speed. You're right, it's one month, let's see the next month because
those figures… you're experienced enough to know that those figure do change
one month from the next, but we had good, solid signs before.
I expect also the growth
to be accelerating because of general circumstances : price of oil going
down, dollar going… becoming somewhat lower, which is good for an economy like
ours, which is based on manufacturing. So there is a combination of decisions
we make and context that I think should be good for the economy. But we still have
a big challenge : demography. That's something we are going to talk about
in the coming months. Our active population is not growing now. It's going down every year, so we need to
address that.
Journaliste
: OK. In terms of… How would you address that?
M. Couillard : Oh! We need… You know, we need to import two categories of goods
and people : people first. So, of course, we're going to continue bringing
in immigrants that can work and are qualified to work and meet the businesses'
needs. And we need capital coming in. Therefore exports are critically
important.
Journaliste
: Can I ask you about tax cuts? I think members of the Government
have noted how heavily taxed Quebeckers are. Would it be irresponsible now to promise tax cuts in a given year?
Is that why you're not doing that?
M. Couillard : No. We've said during the campaign that we would generate
surpluses, that we would use both to reduce the debt and to reduce income tax,
particularly the health tax and we are completely decided to do this. And I say
this now and very firmly because, as soon as a government generates surpluses,
everybody has good ideas to spend the surpluses. All the surpluses are going to
go back in the pockets of taxpayers. Les surplus vont retourner dans les poches
des Québécois, même s'il y a
des gens qui ont toutes sortes d'idées pour les dépenser.
Le Modérateur
: Micro de droite.
Journaliste
: Yes. I actually have questions for Mr. Fournier. M. Fournier, I
heard you talking about how, according to the ethics commissioner, we are
seeing two breaches of the code of ethics. Can you explain what those two
breaches are? What are the two breaches that you are talking about?
M. Fournier
: Well, I referred to the report that was made today. I don't want to
go into the specific of the action made by Mr. Péladeau. We could do that later
on. Just by reading the report, you'll have all the answer about the breach,
about section 16 and 25 of the code.
That being said, it's
certainly a first in our history, since we've got that code, that the same
person has two faults against the «code d'éthique». So
that means certainly that the personal situation of Mr. Péladeau is complex and
will raise some questions in the future.
Mme Plante (Caroline)
:
Some people are mentioning the fact that there was no penalty actually imposed
on him and that it seems to have been all done in good faith. Is this not an
exoneration of Mr. Péladeau?
M. Fournier
:
Well, I respect the «commissaire», that's his job to do that. I will not go in
the context or in a way of reaction as the PQ would use. If the PQ was looking
at someone, a member of our party being looked at by the «commissaire» and said
that there were two faults, I can suggest that the PQ would enter into a
reaction exaggerated. I want to respect the «commissaire». He said that there
were two faults by Mr. Péladeau. I think that the link between those faults is
the fact that Mr. Péladeau is in an exceptional situation, and this has some
impact on his work at the National Assembly.
Le Modérateur
:
Micro de gauche, dernière question.
M. Hicks (Ryan) :
Ryan Hicks, for CBC News. Premier Couillard, you know, when you look back on
the last few months and you look at all the decisions that were taken, you
know, is there anything that you said to yourself : Oh, I wish we did that
a bit differently?
M. Couillard : No, we would make again the right decisions, because not making
those decisions, again, would have been irresponsible for Quebeckers of today
and Quebeckers of tomorrow. You know, each time I feel a little bit stressed by
what we do, I think about my children, and my children's children, and
your generation, why not, and say to myself : There's no way that I,
as Premier, is going to leave them with Québec as we found it this time.
They're going to be free to decide, free to grow, free to create jobs, and have
families, and live happy lives. That's why we are doing this.
I know it's tough, I know
people find it tough. We hear it, we see it, I see it, I feel it too, but we
need to do it. Not doing it would be irresponsible.
M. Hicks (Ryan) :
There have been a lot of reforms proposed and that the Government hopes to move
forward when it comes to the health care system. By 2017‑2018, what is the
health care system going to look like for the average Quebecker?
M. Couillard : In terms of results… because, you know, a lot of technical things,
frankly, don't make a big difference for, basically, you, and me, and the
common citizen. So, yes, there will be less bureaucracy, more stability, more
efficient services. But what does it mean? We've said it so many times, you
know : easier access to the family doctors, one of our priorities. And, frankly,
I think we have to change the model. In the previous years, we've just thrown money in the system hoping that the services would improve.
It didn't improve as well as it should have considering the amount of money we
put in.
So therefore now, we will
have some conditions and we will have a true contract with medical professionals.
By freeing money, from reduction of bureaucracy, we will be able to build those
big clinics that we talked about during the campaign, have more of those super
nurses, nurse practitioners around, put some diagnostic services in the
community. So better services, more fluidity in services that's always what we
have been hoping for, and I think now we will have the tools to deliver that.
Merci.
(Fin à 13 h 28)