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Point de presse de M. Philippe Couillard, premier ministre, et M. Jean-Marc Fournier, leader parlementaire du gouvernement

Version finale

Friday, December 5, 2014, 12 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures trente-cinq minutes)

M. Couillard : Bonjour, mesdames messieurs. Heureux de vous retrouver, à la fin de cette session, avec mes collègues Jean-Marc Fournier, Gerry Sklavounos, Stéphanie Vallée, Patrick Huot, Karine Vallières, Stéphane Billette et la présidente du caucus, Nicole Ménard. Une session où il y a eu un moment fort, clairement, cette… moment où on a souligné la tragédie de Polytechnique va rester dans les mémoires, c'est clair.

Mais je voudrais également dire que près de huit mois se sont écoulés depuis le 7 avril dernier et que rarement aura-t-on vu un gouvernement en faire autant en si peu de temps pour redresser les finances publiques et relancer l'économie du Québec. Nous sommes rapidement passés à l'action et avons déjà rempli de nombreux engagements.

Je veux dire aux Québécois et aux Québécoises que je suis conscient que le chemin à parcourir pour atteindre l'équilibre budgétaire est difficile. Je le sais, je le vois chaque jour, je vous entends et je vous comprends. Mais, comme premier ministre du Québec, la solution facile pour moi, ça aurait été de refuser de relever ce défi et de remettre, encore une fois, l'échéancier à plus tard.

Moi, je refuse l'option de pelleter en avant et de reporter sur la prochaine génération la responsabilité que nous avons de mettre notre maison en ordre. Il y a trop longtemps que les Québécois et les Québécoises attendent que leur gouvernement ait le courage de prendre des décisions difficiles. Nous n'avons… Je n'ai qu'un objectif : avoir le courage de faire face à nos responsabilités, à mes responsabilités, et cela, malgré l'adversité. On ne peut plus se mettre la tête dans le sable. L'urgence, c'est maintenant. Si rien n'était fait, nous faisions face à un déficit de 5,8 milliards pour cette année et de 7,2 milliards l'an prochain. Ça veut dire quoi, ces chiffres-là? Que nos finances sont dans le rouge, que la carte de crédit est pleine, qu'en fait la marge de manoeuvre dont on dispose est presque complètement absente.

Pouvons-nous encore accepter de dépenser 11 milliards de dollars par année pour payer des intérêts sur notre dette? C'est plus que ce qu'on met dans les écoles primaires et secondaires pour former et éduquer nos enfants. Le coût de l'inaction serait donc élevé, trop élevé. Par respect pour notre génération, celle de nos enfants et celles qui suivront, le gouvernement que je dirige ne se défilera pas. Ne rien faire serait la pire des options. On se souvient qu'en élection le Parti québécois et la CAQ s'engageaient également à équilibrer le budget en 2015‑2016. Mais aujourd'hui ils rejettent tous les moyens que nous prenons pour atteindre cet objectif. C'est ironique, certes, mais surtout dommage et triste pour nos concitoyens qui ont l'impression parfois que la partisanerie l'emporte sur la raison.

Souvenez-vous, au discours inaugural, on a dit : Diriger un gouvernement, c'est un peu comme bâtir une maison. Il faut des fondations solides, des colonnes robustes et un toit qui protège des intempéries. D'ailleurs, nos fondations ont été rapidement renforcées sur les thèmes de la transparence et de l'intégrité. On se souvient qu'en avril dernier le Parti québécois a choisi de déclencher des élections sans mettre à la disposition de la population le portrait réel que nous connaissons maintenant des finances publiques. Cet épisode malheureux a été le dernier de notre histoire. Notre gouvernement a déposé des mesures qui incluent l'obligation de présenter des états financiers vérifiés avant le déclenchement d'une élection générale. Par respect pour les citoyens et citoyennes du Québec et pour les formations politiques qui comptent sur des données crédibles pour bâtir leur programme électoral, ce changement sera fait, et on aura désormais l'heure juste.

On a également annoncé une série de mesures qui rendront le gouvernement de tous les Québécois plus ouvert et plus transparent. Les agendas des ministres seront diffusés de manière proactive dès janvier ainsi que les renseignements liés aux frais de fonction et de déplacement. La loi d'accès à l'information sera modernisée après consultation. Pour la Sûreté du Québec, le changement du monde de nomination… du mode de nomination, pardon, de son directeur général rendra le processus plus transparent et indépendant. Les conditions d'octroi des contrats publics ont été renforcées. Nous sommes déterminés, on l'a vu, à obtenir réparation pour les dommages passés causés par les entreprises trouvées coupables de corruption et de collusion. Ainsi, comme il a été annoncé cette semaine, notre gouvernement entend récupérer l'argent de la corruption qui appartient à tous.

Le redressement des finances publiques et la relance de l'économie sont les colonnes sur lesquelles repose notre équilibre collectif. Nous sommes tous et toutes appelés à faire notre part. Nous devons être solidaires du défi collectif que nous devons relever ensemble. Et je veux rassurer nos concitoyens : l'État a contribué à plus de 80 % aux efforts de redressement budgétaire à ce jour; les entreprises, on le sait, environ 11 %, pour un total de 92 %.

Par exemple, on a maintenu les mesures visant à geler le recrutement des employés au sein de la fonction publique. On a présenté un plan de réduction des effectifs qui devrait se traduire par la suppression de 1 150 postes dès 2015‑2016. On a suspendu les bonis et les primes du personnel de direction et d'encadrement, réduit les budgets discrétionnaires des ministres, diminué le recours à la sous-traitance.

En santé, nous proposons de réduire les structures tout en préservant la mission des établissements et du personnel qui offrent des soins sur tout notre territoire. On a étalé la hausse de la rémunération des médecins et révisé certains programmes.

On a présenté une nouvelle gouvernance municipale visant à redonner aux MRC, aux municipalités régionales de comté, des compétences de développement économique local et de soutien à l'entrepreneuriat. Les fonds locaux d'investissement sont maintenus intégralement, et nous avons, de plus, mis sur pied un programme de soutien au développement des territoires doté d'un montant de 100 millions de dollars en plus d'une bonification de 50 millions pour la voirie locale. Ces changements importants veulent dire que nous croyons en l'autonomie régionale, en la véritable décentralisation des décisions et que nous sommes à l'écoute de ceux qui veulent prendre des décisions localement.

Nous proposons de moduler en fonction du revenu la contribution parentale au programme des services de garde subventionnés. Je tenais à vous parler de ce sujet parce que ça n'a pas été une décision facile à prendre. Plusieurs ne le savent pas, mais une place en service de garde coûte près de 60 $ par jour par enfant. Mais aujourd'hui, dans le contexte financier que nous connaissons maintenant, ce modèle n'est plus viable. Notre responsabilité est d'agir pour assurer la pérennité de ce programme pour les familles. C'est pour cela que nous proposons aussi d'améliorer le fonctionnement des services de garde pour les rendre plus performants et offrir aux parents les places qui manquent encore.

En somme, près de 60 % des familles continueront à payer moins de 9 $ par jour. De plus, les parents québécois seront admissibles au crédit d'impôt fédéral, ce qui allégera la nouvelle contribution que nous avons annoncée. Par exemple, le tarif net pour une famille à deux revenus, qui gagne 70 000 $, sera de 6,84 $ par jour; pour une famille à deux revenus, qui gagne 85 000 $, il en coûtera 7,83 $ par jour, 0,50 $ de plus que le 7,30 $; pour une famille à deux, revenus qui gagne 100 000 $, il en coûtera 9,09 $ par jour; et, pour une famille à deux revenus à 200 000 $, 15,66 $ par jour.

De plus, le Régime québécois d'assurance parentale ainsi que les sommes versées aux familles pour le soutien aux enfants demeureront inchangés dans leur forme actuelle. La politique familiale québécoise est encore la plus généreuse du Canada, en Amérique du Nord, et de loin, et nous en sommes extrêmement fiers. Et, grâce aux efforts de tous, nous avons réussi à préserver cet acquis important.

Aussi, l'intimidation et l'itinérance affectent l'ensemble de notre société, et nous comptons mettre beaucoup d'efforts sur la prévention. On a vu le Forum sur la lutte contre l'intimidation et la mise en oeuvre d'une politique nationale en la matière.

L'économie et l'emploi sont une préoccupation quotidienne pour nous. Le développement de toutes nos régions passe notamment par la création d'un environnement stable, prévisible et propice à la création d'emplois dans toutes les régions. Pour les PME, qui, rappelons-le, occupent 50 % des emplois du Québec, plus de 70 % des nouveaux emplois, nous avons annoncé plusieurs mesures de soutien sans précédent qui permettront de les rendre encore plus compétitives. Déjà, dans le budget, on avait introduit une réduction d'impôt des PME manufacturières pour le rendre compétitif par rapport à l'Ontario, un allègement de la taxe sur la masse salariale lors de l'engagement de travailleurs spécialisés, une déduction supplémentaire pour les frais de transport proportionnelle au degré d'éloignement des grands centres, plus de capital de démarrage.

Et on a ajouté, lors de la mise à jour de cette semaine, une réduction de la taxe... encore une fois, de la masse salariale pour les PME manufacturières et primaires à compter du 1er janvier 2015 pour un montant de 317 millions de dollars; une bonification de la déduction des coûts des PME pour toutes les régions du Québec pour un montant de 27 millions de dollars — on parle des coûts de déplacement et des coûts de transport de leurs marchandises — une enveloppe nouvelle de 30 millions de dollars qui sera allouée au fonds capital risque entreprise pour investir dans des PME naissantes.

Des initiatives qui visent à encourager le transfert d'une entreprise agricole, soit une hausse de 800 000 $ à 1 million de dollars lors de l'exonération de gains de capital au cours de la vente d'une entreprise agricole ou de pêche; et également la mise en place d'un nouveau crédit d'impôt pour les jeunes qui commencent par louer la ferme de leurs parents avant d'en devenir propriétaire.

Une majoration temporaire des dépenses admissibles au crédit d'impôt remboursable pour la production cinématographique et télévisuelle québécoise.

Des mesures d'adaptation à la lutte aux changements climatiques de plus de 300 millions de dollars, alors que la première enchère de droits d'émission, conjointe avec la Californie, vient de se dérouler avec un grand succès.

Ces mesures s'ajoutent à l'annonce, lundi dernier, de Créativité Québec. Doté d'une enveloppe de 150 millions de dollars sur trois ans, ce programme permettra d'appuyer les entreprises dans la réalisation de leurs projets d'innovation.

Donc, cette semaine, en résumé, nous avons annoncé des mesures additionnelles pour relancer l'économie du Québec en posant des gestes de plus de 700 millions pour nos PME, principal moteur de l'emploi au Québec. Et, depuis la formation du gouvernement, c'est 1,6 milliard de dollars, 1,6 milliard de dollars, que nous avons annoncés pour les PME québécoises. Nous voulons également un État partenaire aux bénéfices des 8 millions de Québécois.

Pour ce faire, on a, par exemple, annoncé une participation au projet Arianne Phosphate, dans la région de Saguenay, qui visera à, bien sûr, créer de nombreux emplois et d'importantes retombées économiques. On a annoncé une prise de position de 50 millions de dollars avec Gaz Métro pour la liquéfaction du gaz naturel, de façon à apporter le gaz naturel dans des régions comme la Côte-Nord; une participation de 5 millions pour une entreprise, Hibernum, une entreprise de jeux vidéo et de création d'animations.

Le Plan Nord, c'est un projet que nous connaissons, mais qui se développe maintenant sur tous les plans. D'ailleurs, en Chine, on a permis de tisser de nombreux liens entre le Québec et les investisseurs qui viendront certainement s'ajouter au cours des prochaines années.

La stratégie maritime est en voie de développement, elle attire déjà beaucoup d'attention. On vous reviendra, au début 2015, sur les détails de cette stratégie.

Et, bien sûr, on a chez nous l'avantage immense de l'hydroélectricité et on veut s'en servir, bien sûr, pour l'exporter, la vendre à nos voisins, mais aussi attirer des entreprises chez nous.

Et la lutte contre les changements climatiques, dans notre esprit, c'est un facteur de croissance économique, une économie différente, une croissance différente, une occasion d'accélérer la transition vers l'économie du XXIe siècle.

Notre gouvernement a bâti également des partenariats importants avec ses voisins immédiats et outre-mer. Depuis notre arrivée, nous avons tissé des liens avec les provinces canadiennes, au Conseil de la fédération, avec l'Ontario, le Nouveau-Brunswick, avec l'Alberta cette semaine, et les premiers ministres sont invités à un sommet à Québec, en avril, sur les changements climatiques. Encore une fois, on démontre que le Québec avance beaucoup mieux et beaucoup plus lorsqu'il est un allié, lorsqu'il tisse des alliances plutôt que lorsqu'il travaille en solitaire.

Pour nos voisins du Sud, nous avons créé des partenariats avec la Nouvelle-Angleterre, et, sur la scène internationale, le président de la République française est venu au Québec, et j'aurai l'occasion de le rencontrer à nouveau au printemps prochain pour faire avancer des dossiers communs.

Notre mission en Chine nous a permis de tisser des liens durables avec les représentants du milieu des affaires. Il y avait 140 personnes avec nous, 45 ententes signées. Et, en Islande, on a eu l'occasion de présenter le Plan Nord à un sommet scientifique.

Le Sommet de la Francophonie a vu la première femme de son histoire désignée à la tête de l'organisation, et c'est une Québécoise. On en était tous et on en est tous aujourd'hui très fiers. Il y avait une vingtaine d'entreprises québécoises qui nous accompagnaient également.

Les relations extérieures sont donc en bonne santé, mais les projets qu'on développe sont d'abord et avant tout au bénéfice de notre population, au Québec, mais nous devons et nous prenons notre place sur l'échiquier canadien et mondial.

Les décisions prises par le gouvernement visent l'inclusion de tous les Québécois. On veut que chacun et chacune puissent réaliser ses ambitions et que l'équité soit au coeur de nos projets collectifs.

Enfin, et en terminant, il y a aussi quatre bonnes nouvelles au-dessus de tout ça. D'abord, après six budgets déficitaires consécutifs, nous présenterons aux Québécois, au printemps 2015, un budget équilibré. La deuxième bonne nouvelle, c'est que, sur tous les efforts qui ont déjà été accomplis, un rattrapage déjà de plus de 6 milliards de dollars, on s'y est attachés en allant d'abord regarder dans notre cour, dans la cour du gouvernement, comme on s'y était engagés. Et l'autre bonne nouvelle, c'est que le chemin qui reste à faire ne sera pas fait par les citoyens, il sera fait, encore une fois, par le gouvernement dans son périmètre de dépenses. Et finalement, la quatrième bonne nouvelle pour l'économie du Québec, c'est qu'on peut dire avec confiance à nos entreprises, autant les PME que les grandes entreprises, qu'elles évoluent maintenant dans un cadre stable et prévisible quant à leur environnement fiscal.

Le contexte n'est pas facile, les défis sont grands, les choix difficiles, mais nous gardons le cap parce que nous connaissons notre destination : dégager des marges de manoeuvre financières pour réduire le fardeau fiscal des familles en commençant par l'abolition progressive de la taxe santé, par la diminution de notre dette collective et par l'amélioration des services à la population. C'est pour cela que nous travaillons chaque jour. C'est pour cette raison que nous nous engageons dans cet exercice exigeant, mais nécessaire, et il est clair que nous formons la seule équipe capable et désireuse de réaliser ces objectifs au bénéfice de la population du Québec d'aujourd'hui et de demain. Merci.

M. Fournier : Merci, M. le premier ministre. Un petit mot sur le bilan qui concerne plus l'Assemblée nationale, que vous connaissez, évidemment, parce que vous les suivez. En résumé, je dirais que l'Assemblée nationale est au coeur des réformes, et l'horaire va continuer d'être chargé. Le premier ministre l'a dit, on est très, très occupés, on a eu et on aura un horaire exigeant. Il y a des projets de loi importants qui ont été déposés, adoptés et il y a eu, c'est vrai, comme dans tout débat, quelques flammèches à l'occasion, mais certainement un effort de bonne entente est fait.

Par exemple, les amendements au projet de loi n° 3 ou 15 ont permis l'adoption de ces projets de loi extrêmement importants. Moi-même, j'ai participé, vous en avez été témoin, derrière les portes, de six semaines de discussion entre leaders, qui, malheureusement, n'ont pas apporté une conclusion heureuse, mais néanmoins démontrent que nous avons une capacité, une intention de pouvoir travailler dans un climat où nous savons nous respecter les uns, les autres.

Quelques thèmes des sujets abordés à l'Assemblée, certainement, pour les finances publiques, le redressement et la relance ont été à l'agenda du salon bleu; le projet de loi n° 3 sur les retraites du monde municipal, qui vient réduire la pression sur les taxes foncières; le projet de loi n° 15, sur le contrôle des effectifs, qui vient octroyer des moyens pour réaliser la volonté de rigueur budgétaire; le projet de loi n° 11, sur la Société du Plan Nord, qui va permettre de déployer la stratégie pour valoriser nos ressources au bénéfice de l'économie de tous les Québécois. Ce sont là des lois qui ont été adoptées.

Mais le travail continue. Il y aura des consultations en janvier sur le projet de loi n° 28, qui concerne les mesures budgétaires visant l'équilibre en 2015‑2016, qui va permettre entre autres, comme vous le savez, de réduire la bureaucratie locale, les CRE, les CLD; aussi, le projet de loi n° 26, qui vise à récupérer l'argent perdu à cause de la corruption.

Deuxième thème, la santé. Les projets de loi n° 10 et n° 20 sont deux lois importantes pour nous donner un nouveau réseau et un nouveau contrat de service médical. Le projet de loi n° 10 est en consultation intensive, vous le savez, 70 groupes ont été entendus. L'étude article par article est commencée et va se poursuivre, même en décembre, même après nos travaux que nous avons ici, à l'Assemblée, au salon bleu. Je viens d'annoncer tout juste que, les 15, 16 et 17 décembre, la commission va se réunir. Elle se réunira aussi en janvier, de manière à pouvoir adopter le projet de loi n° 10 et qu'on passe ensuite au 20.

J'ai déjà eu l'occasion de le dire, sur le principe, malheureusement, il y a eu des signes que l'opposition officielle voulait peut-être ralentir le rythme. Presque tous les députés ont parlé au principe, ce qui, d'habitude, est un signe. On ne veut pas tirer toujours des conclusions de tous les signes, mais j'en profite pour espérer que la suite du projet de loi, article par article, puisse y aller rondement. Nous avons besoin de ce nouveau réseau et de ces nouveaux services, ces nouveaux profils de pratique.

Troisième thème, les mesures familiales. Les projets de loi n° 27 et 28, qui assurent, et le premier ministre l'a dit, un financement public, un tarif d'usager modulé, un financement fédéral augmenté, des options de modèles de service pour les parents, le tout avec une prévision budgétaire qui permet des vraies places pour tous. Les consultations sur ces projets de loi, évidemment, vont commencer à compter du mois de janvier.

D'autres consultations vont venir sur la stratégie du développement durable, qui sont très importantes. Le premier ministre en a parlé tantôt, que ce soit au Conseil de la fédération, que ce soit le prochain forum, qui se tiendra ici, au Québec, le gouvernement… si, jusqu'ici, le gouvernement a clairement démontré qu'il veut laisser des finances publiques en santé pour nos enfants, le gouvernement montre aussi qu'il veut contribuer à laisser une planète verte et bleue à nos enfants.

Consultations aussi sur la violence faite aux femmes. Les consultations vont inclure la tenue d'un forum particulier, déjà convenu, d'ailleurs, avec tous les partis de l'Assemblée.

En terminant, un mot sur la transparence. Le premier ministre a donné un mandat à ses ministres de rendre publics leurs agendas. Dès le 15 janvier — c'est bientôt — les activités publiques seront connues la veille. Dès le 1er avril, les rencontres non sollicitées seront rendues publiques. Un nouveau règlement sur la diffusion proactive des dépenses de l'Exécutif est en consultation. Le 1er avril est la date visée pour l'entrée en vigueur. Le règlement prévoit la publication des réponses aux demandes d'accès, sujet, je sais, qui vous intéresse.

Il y a un document de consultation sur la révision de la loi d'accès qui sera rendu public en début d'année, et, toujours en matière de transparence, le projet de loi n° 28, qui vient d'être déposé, prévoit une analyse obligatoire du Vérificateur général des finances publiques avant la tenue d'une élection et avant la tenue de la prochaine élection. Nous aurons l'occasion d'avancer ces projets de loi dans les semaines et mois à venir.

En quelques mots, notre action législative se résume à ceci : des finances publiques en équilibre, des services de santé plus accessibles, des places en garderie pour vrai et pour tous, une planète qui reste bleue et verte, une société sans tolérance pour la violence faite aux femmes, un gouvernement plus transparent. Le gouvernement, vous l'avez vu, a un agenda de changement, un agenda pour nos enfants et leurs enfants. Merci, M. le premier ministre.

M. Couillard : Merci, Jean-Marc.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la période de questions destinées aux membres des médias. On va commencer par le micro de gauche. Je vous demanderais de vous identifier ainsi que le média que vous représentez. Vu le nombre, peut-être une question et une sous-question. Merci.

Journaliste : Bonjour, M. le premier ministre. Bonjour, mesdames, messieurs. Quelle est la lecture que vous faites ou l'analyse que vous faites, M. Couillard, du ton à l'Assemblée nationale qui a été passablement acrimonieux dans le passé. Ça s'est amélioré, ça s'est détérioré, selon vous?

M. Couillard : Je pense que ça s'est amélioré, mais on va tous être d'accord qu'il y a encore du chemin à faire. En général, les propos, je trouve, ont été plus respectueux. Moi, j'essaie de donner l'exemple, compte tenu de mon poste. Je ne pense pas que vous m'ayez entendu à une reprise manquer de respect envers un de mes collègues des autres partis, et les débats sont tellement plus intéressants quand c'est fait comme ça. Alors, j'espère qu'on va continuer dans cette direction.

Journaliste : Vous avez dit, dans votre ouverture, que… vous l'avez souvent dit, que ça prenait du courage pour le retour à l'équilibre budgétaire. Il y a une majorité d'économistes au Québec qui pensent que votre courage commence à être de l'obsession et qui vous demandent, finalement, d'envisager de le reporter d'une année, l'équilibre budgétaire. Est-ce que c'est quelque chose que vous considérez?

M. Couillard : Il n'en est pas question, d'abord parce qu'on n'a tout simplement pas cette marge de manoeuvre. Ça fait six déficits de suite que le Québec fait. Chaque fois qu'on fait un déficit, il va sur la dette. Notre dette approche les 55 % du PIB. À l'échelle nord-américaine, à l'échelle canadienne, c'est trop élevé. On n'a tout simplement plus l'élastique nécessaire pour nous payer ce luxe-là. Il faut donc agir de façon décisive et rétablir l'équilibre en 2015‑2016, et on ne changera pas d'avis là-dessus.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite.

Mme Richer (Jocelyne) : Jocelyne Richer, La Presse canadienne. Vous vous êtes fait élire en avril essentiellement autour d'un objectif qui est la création d'emplois. Or, force est d'admettre que l'effet libéral ne s'est pas matérialisé. On compte, depuis le début, de l'année près de 100 000 emplois perdus. C'est énorme. Pourtant, vous avez toujours refusé d'adopter une véritable stratégie concertée de création d'emplois, avec des cibles, des objectifs, un échéancier précis. Pourquoi? Et est-ce que ça va changer en 2015?

M. Couillard : Bon, d'abord, je suis en désaccord avec certains éléments de la question. Ce n'est pas la journée pour parler de cette façon de l'emploi. Au contraire, on a des très bonnes nouvelles au Québec aujourd'hui, et il fallait que ça vienne un jour parce qu'on voyait plusieurs signes intéressants et encourageants : les livraisons manufacturières qui augmentaient, les investissements privés qui augmentaient, les ventes au détail qui se maintenaient, les exportations qui sont en forte croissance. Il fallait que cette correction vers la hausse se place, se fasse, elle s'est faite.

Maintenant, je l'ai dit ce matin, il y a deux façons de faire une stratégie de croissance économique. On peut faire venir les médias à un centre de congrès, avec une agence de relations publiques, puis des effets spéciaux, puis faire une grande conférence, puis on se demande, deux ans plus tard, qu'est-ce qui s'est vraiment passé; ou on pose des gestes précis et concrets. Alors, on a parlé du Plan Nord, de la stratégie maritime, l'hydroélectricité, de la lutte aux changements climatiques. Et je viens d'indiquer qu'avec les PME, qui sont le principal moteur de l'emploi au Québec, principal moteur parce que c'est 75 % des nouveaux emplois, on est rendus à 1,6 milliard investi directement dans les PME pour les amener à créer de l'emploi.

Alors, il existe une stratégie économique qui est faite de gestes concrets sur les véritables priorités. Il y a un premier signe encourageant ce mois-ci, gardons une certaine retenue, on va voir les prochains signes au cours des prochains mois, mais je crois qu'on est dans une direction encourageante.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais c'est un peu éparpillé, admettez-le. Il n'y a pas de véritable politique économique, de stratégie de création d'emplois…

M. Couillard : Je suis encore une fois en désaccord. Ce n'est pas éparpillé. C'est les PME avec un total de gestes qui en viennent à 1,6 milliard pour des endroits ou dans des domaines que les entrepreneurs eux-mêmes et elles-mêmes nous disaient qu'il fallait corriger, notamment la taxe sur la masse salariale, le démarrage et tous les autres éléments qui sont dans ces mesures-là. Le Plan Nord, c'est maintenant connu, il est de retour avec des sommes d'investissement. Ce sera la même chose avec la stratégie maritime. L'hydroélectricité, on s'en sert, on le voit, pour attirer les entreprises chez nous, on la vend à nos voisins. Et on fait de la lutte aux changements climatiques un facteur de croissance économique. On vient d'injecter 350 millions, à partir du Fonds vert, dans les entreprises du Québec.

Alors, il y a une stratégie qui est très concrète, avec des exemples qui sont nombreux. On pourrait aller encore plus en détail, mais voilà ce qui va nous amener vers le retour de l'emploi. On voit encore une fois ce mois-ci des signes intéressants.

Par ailleurs, sur le bilan de l'année, il s'est perdu environ 29 000 emplois entre janvier et avril 2014. Depuis avril 2014, on a un gain de 20 000 emplois.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche…

Mme Richer (Jocelyne) : En conclusion, vous ne changerez pas d'approche en 2015.

M. Couillard : Bien, on va toujours s'ajuster, là. L'approche, elle vient du milieu économique qui nous dit : Appuyez surtout dans certains domaines. Pour les PME, on aurait besoin également de cette mesure plutôt que d'autres. Le travail se fait toujours sur l'analyse des crédits d'impôt pour les entreprises, mais ce qu'on voulait envoyer comme signal aux entrepreneurs, petits et grands, c'était que l'environnement, maintenant, il est compétitif, il est stable et il est prévisible.

Le Modérateur : Micro de gauche.

Journaliste : Bonjour, M. Couillard. Bonjour, mesdames messieurs. Vous n'avez pas tenu votre promesse concernant les garderies. Est-ce que c'est un regret que vous avez cette session-ci?

M. Couillard : Je dirais que ça a été une décision qui a été difficile, mais je dirais qu'il aurait été totalement irresponsable de ne pas la prendre parce que, lorsque l'on fait face à une impasse de 7 milliards de dollars — parce que c'est l'argent qu'on est en train de ramener pour rétablir l'équilibre budgétaire — ça mettait littéralement en péril ce programme-là qui n'aurait pas passé au travers une période aussi difficile.

Alors, non seulement on le sauve, ce programme-là, c'est ce qu'on a fait, mais, à mon avis, il est beaucoup plus équitable maintenant que dans sa version antérieure, particulièrement envers les familles de classe moyenne et celles qui sont les moins fortunées, et ça nous amène maintenant, avec l'assurance parentale, avec la prime de soutien aux familles, à préserver au Québec, de loin, le régime familial le plus généreux en Amérique du Nord.

Journaliste : Vous n'avez pas de regret par rapport à ça?

M. Couillard : J'ai été obligé… On a été obligés de prendre une décision difficile. On souhaiterait toujours que toutes les décisions soient faciles. On était avec une réalité devant nous; on y a fait face, je dirais, avec courage. Et, encore une fois, il aurait été irresponsable de ne pas y faire face.

Journaliste : Aussi, lorsque vous mettez en place plusieurs programmes, vous voulez faire des réformes et tout ça, le message de communication est très important, autant la façon dont, vous, vous le livrez, la façon dont vos ministres le livrent, tous les employés, finalement, du conseil le livrent. Est-ce que vous pensez que le message a bien passé auprès des Québécois?

M. Couillard : Là-dessus, on peut toujours s'améliorer. Il y a toujours... On peut toujours faire mieux. Ce que j'ai essayé de vous faire aujourd'hui, que je ferai dans les prochains jours et au cours des prochaines semaines, c'est de brosser un tableau d'ensemble de ce qu'on est en train de faire autour de cette fameuse maison qu'on avait dessinée en avril dernier, où on voit qu'ensemble on fait avancer le Québec vers une destination. C'est important de dire aux Québécois pourquoi on fait tout ça. Ce n'est pas juste pour faire des opérations comptables, c'est pour redonner au Québec la capacité d'investir dans les domaines importants, comme soigner le monde, éduquer nos enfants, prendre soin des personnes âgées, qu'on était menacés de perdre avec l'impasse qu'on avait devant nous. C'est ça, la destination, et en plus de baisser les impôts des gens lorsqu'on aura retrouvé des marges de manoeuvre.

Le Modérateur : Micro de droite.

Journaliste : Bonjour. Dans votre introduction, vous avez dit, en faisant allusion au chemin qui reste à faire pour retrouver l'équilibre budgétaire, que le chemin ne sera pas fait par les contribuables. Je veux bien comprendre. Il y a pour 1,2 milliard de mesures à identifier pour retrouver l'équilibre budgétaire l'an prochain. Prenez-vous l'engagement que les contribuables n'auront pas droit à d'autres hausses d'impôt, taxes ou tarifs?

M. Couillard : D'abord, il n'y a pas eu d'impôt haussé, il n'y a pas eu de... Non, mais c'est important, ce fait-là. Si je ne réponds pas à ça, c'est comme si je disais que ce que vous avez dit est vrai. Alors, il n'y a pas eu d'augmentation d'impôt, il n'y a pas eu d'augmentation de la TVQ. La seule taxe qui a augmenté, c'est la taxe sur les primes d'assurance qui est passée de 5 à 9 %. Il n'y a aucune autre augmentation de taxe ou d'impôt.

Maintenant, il y a les tarifs en garderie qui ont été modifiés. On voit que, pour certaines familles, ils ont diminué; pour d'autres, ils ont augmenté, compte tenu de leurs revenus.

Alors, pour le reste de l'opération qu'il reste à faire, ça va être dans les dépenses du gouvernement qu'on va travailler. Les autres tarifs, on a toujours dit qu'on s'en limitait à l'indexation, au coût de la vie, et on n'ira pas plus loin. Les contribuables ont fait de l'effort, on le sait, on sait que ça n'a pas été facile. Cet effort est fait, et on continue dans le champ du gouvernement.

Journaliste : O.K. Donc, très clairement, les contribuables ne seront pas appelés à contribuer davantage à l'effort financier qui est à faire. C'est bien ça?

M. Couillard : Pas au-delà de l'indexation normale des tarifs. C'est tout…

qui est fait depuis des années.

Journaliste : Maintenant, pouvez-vous me dire pourquoi il est nécessaire, pour les prochaines conventions collectives, d'avoir un gel salarial pour les deux prochaines années, là?

M. Couillard : Bon, d'abord, on ne fera pas la négociation, comme vous le savez, sur la place publique, mais je vais cependant indiquer que ça fait partie des outils dont on a besoin pour atteindre l'équilibre et le maintenir.

J'en profite pour lancer un message important. C'est que là on va atteindre l'équilibre en 2015‑2016 en appliquant un principe absolument fondamental, c'est que maintenant, le Québec, non seulement il ne dépense pas plus qu'il gagne, mais il dépense un peu moins qu'il gagne pour justement dégager ces marges de manoeuvre là, et ça, ça va continuer après l'atteinte de l'équilibre budgétaire. Donc, la rigueur budgétaire, elle va rester au rendez-vous.

Alors, oui, on veut, bien sûr, payer nos employés du secteur public davantage, mais je l'ai indiqué également, il y a, je pense, une conversation absolument fondamentale à faire avec le mouvement syndical sur la façon dont on paie les gens, le nombre de personnes qu'on paie et combien on les paie. Tout ça est en relation, là.

Journaliste : Mais clairement le coup de frein, ce gel salarial sur deux ans, il est nécessaire parce que…

M. Couillard : On ne fera pas la négociation sur la place publique, mais je dirais que ça fait partie de ce qu'on doit faire pour atteindre l'équilibre.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche, s'il vous plaît.

Journaliste : Bonjour, M. Couillard. Bonjour aux gens qui vous accompagnent. Vous parlez des… il n'y a pas eu d'augmentation d'impôt, pas eu d'augmentation de taxes…

M. Couillard : Sauf une.

Journaliste : …mais les ménages ont vu leurs budgets grevés d'à peu près 1,4 milliard au cours… depuis sept ou huit mois. Avez-vous l'assurance que cette ponction ne va pas plomber l'économie, vous qui voulez la relancer?

M. Couillard : Bien, au contraire, puis on voudrait que ce soit plus rapide. Je rappellerais que le creux de croissance économique au Québec a été atteint en 2013 avec une croissance de 1 %, qui est un bas presque jamais vu auparavant. On a actuellement une croissance qu'on évalue, pour l'année, à 1,6 %, et, pour les gens qui nous écoutent, chaque 0,1 %, c'est beaucoup d'impact économique. On voit également que l'emploi revient, que les investissements privés reviennent. Alors, il n'y a aucune indication que ce que vous dites est en train de se passer. Il y a également des facteurs, je dirais, macroéconomiques, là, qui entrent en jeu. Le prix du pétrole baisse largement, internationalement. Ça va aider nos entreprises. Et la compétitivité, la productivité de nos entreprises, elle continue à s'améliorer également.

Alors, je ne crois pas… au contraire, je crois que l'ingrédient de base essentiel à la reprise économique, c'est des finances publiques saines puis une dette sous contrôle, et on en est profondément convaincus.

Journaliste : J'aurais une question pour M. Fournier, si vous permettez. Bonjour, M. Fournier. Au sujet du député de Saint-Jérôme, il y a une offre qui a été faite ou une demande, là, à un groupe de chercheurs de l'Université Laval. Est-ce que le contrat va être donné? Est-ce que… À ma connaissance, les gens de l'Université Laval avaient des réserves. Est-ce que la transaction va se faire?

M. Fournier : À partir du moment où, cette semaine, on s'est aperçus que ce n'était pas possible de procéder par l'Assemblée, avec l'appui, initialement, de Québec solidaire et de la CAQ, on a annoncé que nous allions procéder par mandat du ministre responsable de la Réforme des institutions, qui est le même que le leader. Et d'ailleurs la leader du Parti québécois a par la suite dit qu'une motion, elle n'était pas pour ça, mais un mandat, elle était pour ça.

Donc, je me sens un peu appuyé par l'ensemble du législatif. Le secrétaire du secrétariat à la réforme des institutions a pris contact avec l'Université Laval, et je suis informé qu'ils vont réfléchir là-dessus et qu'ils donneront une réponse d'ici la fin de la semaine prochaine. Alors, on va attendre leur réponse.

Journaliste : Comment s'assurer que cette commande-là n'ait pas l'air ou ne soit pas une commande politique?

M. Fournier : Écoutez, à partir du moment où vous avez un mandat qui va être clairement inspiré d'une motion que vous avez lue et vue puis qui a été discutée abondamment, vous savez quel est le coeur de l'affaire. La discussion sur la qualité du centre, même dans la motion du Parti québécois... Alors, je ne ferai pas tout le retour, là, mais et CAQ, et QS, et PQ, et nous considérons tous que c'est le bon centre, que c'est le bon endroit. Vous connaissez la teneur, c'est-à-dire qu'il s'agit de voir quel est le lien entre un propriétaire ou quelqu'un qui contrôle de façon importante un empire médiatique sur les institutions démocratiques et la vie politique, notamment avec la question d'une de ces personnes qui serait aussi un élu, donc au coeur de l'activité politique et démocratique. C'est ça qui est analysé. Il n'est pas analysé en commission parlementaire, mais au sein d'un institut, donc crédible pour tous les partis politiques.

Je ne vois pas comment quelqu'un pourrait soulever qu'il y a là un élément de commande politique. Au contraire, on a essayé de répondre au maximum... Vous avez posé des questions au premier ministre tantôt sur notre capacité à travailler ensemble avec les autres partis. Sur le climat, on a passé six semaines à essayer de trouver un terrain d'entente, et, à la toute fin, il n'y a qu'un élément pour lequel le Parti québécois a une réserve. Je suis persuadé que tout a été franchi pour que le document d'analyse qui nous sera remis par le centre d'étude soit celui qui sera le plus éclairant. L'Assemblée l'aura, les journalistes l'auront et les débats pourront se poursuivre.

Le Modérateur : Micro de droite.

Journaliste : Oui. Bonjour, mesdames, bonjour, messieurs. Bonjour, M. Couillard. Lors de votre discours inaugural, vous aviez annoncé votre plan, votre programme, qui était le redressement des finances publiques accompagné d'un dialogue social. C'était aussi de relancer l'économie. Bon, au chapitre de la relance de l'économie, disons que les résultats se font attendre, les revenus de l'État sont plus faibles que prévu, ce qui est... La création d'emplois n'est pas encore au rendez-vous véritablement. Est-ce que vous êtes un peu déçu, finalement, du fait que ce qu'il reste de votre programme, c'est essentiellement, aux yeux de plusieurs personnes, l'austérité?

M. Couillard : D'abord, un, il n'y a pas d'austérité, c'est une vue de l'esprit. L'austérité, c'est diminuer les budgets de l'État. La politique fiscale et économique du Québec continue d'être expansionniste; lentement, mais elle l'est. On dépense plus d'argent cette année que l'année précédente puis encore plus d'argent l'année suivante. On a un investissement de 11 milliards de dollars dans les infrastructures. Alors, s'il y en a qui appellent ça l'austérité, je ne sais pas, il faudrait peut-être qu'ils étudient d'autres exemples avant d'en parler. On est dans une période de rigueur budgétaire qui va demeurer, qui doit être maintenant la norme au Québec.

Maintenant, l'économie, je l'ai dit, il y a des signes encourageants. Le plus bas de l'économie, c'est en 2013 qu'on l'a connu, 1 %, 1,6 %, probablement autour de 2 % l'année suivante. La création d'emplois, attention, un mois ne fait pas la chanson, comme on dit, on va voir les prochains mois. Mais, avant ça, ce qui m'encourage également, c'est qu'on avait des signes précurseurs. Alors, pour la première fois, après cinq trimestres consécutifs, les investissements privés des entreprises ont augmenté, les exportations sont en forte hausse, les livraisons manufacturières sont en hausse, les ventes au détail se maintiennent, et les revenus de l'État, même s'ils sont légèrement, légèrement inférieurs aux prévisions, sont plus élevés, nettement plus élevée, l'augmentation, que celle de l'an dernier.

Alors, je crois qu'on est dans la bonne direction. On ne crie pas victoire, tout n'est pas accompli, mais je crois que la direction est la bonne, et, ensemble, on va y arriver.

Journaliste : Maintenant, vous vous êtes engagé à abolir la taxe santé, là, bon, à travers une formule de moitié-moitié, là.

Bon, M. Leitão du ministère des Finances estime que le fardeau fiscal des Québécois a augmenté de 500 millions. Est-ce à dire que vous allez diminuer le fardeau fiscal, au terme… pour votre promesse, là, de 200 millions ou bien de 1,2 milliard?

M. Couillard : On va abolir la taxe santé progressivement dès qu'on aura des surplus budgétaires. Pour avoir des surplus budgétaires, il faut commencer à avoir l'équilibre budgétaire. Pas d'équilibre, pas de surplus. Alors, c'est la première étape.

Maintenant, je crois qu'on verra, au fil des mois et en faisant une analyse plus large, que la situation économique et financière des ménages, elle ne se sera pas détériorée, au contraire. D'abord, par le type d'actions qu'on a prises, qui sont éminemment équitables, notamment pour les bas revenus, mais également par le contexte macroéconomique qui favorise, pour les familles, également certaines décisions prises ailleurs qui favorisent le revenu disponible. Alors, je pense qu'on est dans la bonne direction.

Journaliste : Mais est-ce que vous vous engagez, au net, à réduire les impôts, via la taxe santé ou autre, au même niveau, là…

M. Couillard : L'engagement que je prends, c'est d'abord qu'après ce qu'on a accompli maintenant, de plus de 6 milliards, le reste ne sera pas fait par les contribuables au-delà de l'indexation normale des tarifs, et que, dès que nous commencerons à avoir des surplus budgétaires, nous allons l'affecter en priorité. Oui, on continue à faire les paiements dans le Fonds des générations pour la dette, mais également à baisser le fardeau fiscal en commençant par la taxe santé, qui est un impôt sur le revenu, en passant. Alors, on veut vraiment s'attaquer à cette cible-là.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche.

Journaliste : Bonjour, M. Couillard. Bonjour à tous. M. Couillard, le bilan, c'est aussi l'occasion de prendre un peu de recul et d'avoir une perspective. Alors, si vous aviez un bulletin à faire et à vous donner une note ainsi qu'à votre gouvernement, quelle note vous accorderiez-vous?

M. Couillard : Le grand expert pour ça, c'est Michel David. Moi, je…

Journaliste : Oui, mais on attend tous son papier, alors entre-temps.

M. Couillard : Non, je vais vous dire franchement, je ne réponds jamais à cette question-là parce que c'est un peu, je dirais, arrogant si on se donne une trop bonne note, pessimiste si on ne s'en donne pas une bonne. Là, on interprète les raisons pourquoi telle note a été donnée. C'est votre travail, c'est votre métier, vous êtes des journalistes…

Journaliste : C'est un succès? C'est un échec? Vous pouvez au moins…

M. Couillard : Je pense qu'on a fait des progrès. Je pense qu'ensemble on est dans la bonne direction. Donc, on progresse au Québec, ça, je dirais ça, certainement. Mais, de là à me noter plus loin, je vais vous laisser ça.

Journaliste : Alors, vu autrement, s'il y avait une mesure, parmi toutes celles que vous avez annoncées, ou un projet de loi, parmi tous ceux que vous avez présentés, qui a été peut-être plus difficile à vendre, laquelle ou lequel est-ce que ce serait?

M. Couillard : Bien, il y a deux exemples qui ont été l'objet, je dirais, de perception négative ou de difficultés perçues par la population

D'abord, la question des frais de garde. Alors, je suis persuadé qu'une fois que les familles verront les vrais chiffres, pas les faux chiffres, en passant, les vrais chiffres, qui montrent que, pour beaucoup de familles, ça coûte moins cher que ça coûtait en service de garde, notamment pour celles de la famille… de la classe moyenne, et ils verront qu'effectivement on a rendu ce programme beaucoup plus équitable qu'il l'était auparavant, tout en le gardant pérenne, c'est-à-dire en permettant qu'il demeure.

L'autre élément, c'est la fameuse question des CLD. Mais là, encore une fois, on fera exactement la même chose. Pourquoi? Parce que, et les gens commencent à le reconnaître en région lorsqu'on leur en parle, on a laissé aux MRC et aux régions le pouvoir de décider localement de leur économie, mais on a dit : On n'a pas besoin de ces structures-là pour faire ça. On leur a donné tout l'argent d'investissement à décider par eux dans les régions.

Alors, ce sont deux éléments qui ont été plus difficiles à expliquer. Il a fallu le faire, et on va continuer à le faire. Mais ce que je réponds toujours dans les deux exemples, c'est que ne pas le faire aurait été irresponsable, et je m'en serais voulu de ne pas avoir posé les gestes qu'on a posés.

Journaliste : …question pour M. Fournier, si vous me permettez, concernant M. Péladeau. Il y a une décision qui a été rendue aujourd'hui par le Commissaire à l'éthique qui dit essentiellement que M. Péladeau a été de bonne foi, et donc il n'a pas de blâme. Est-ce que vous partagez cette opinion-là du Commissaire à l'éthique?

M. Fournier : J'ai tout le respect possible pour le commissaire, alors je ne peux qu'être en accord avec son rapport, son rapport qui fait mention que, dans le cas du député de Saint-Jérôme, M. Péladeau, il y a eu deux manquements au code d'éthique, qui, à mon avis, c'est une première. On a déjà vu le cas d'un manquement, mais deux manquements, c'est une première qui illustre la difficulté qu'il y a pour M. Péladeau, considérant ses activités commerciales, à faire le travail qu'il a à faire ici, à l'Assemblée nationale, où, comme le dit le commissaire, dans notre travail à nous, ce qu'on a à défendre, ce sont les intérêts du Québec.

Le Modérateur : Micro de droite.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour. Patrice Bergeron, LaPresse canadienne. Mesdames messieurs, bonjour.

M. le premier ministre, j'aimerais revenir sur ce que vous venez de dire à propos de l'austérité. Vous avez dit que c'était une vue de l'esprit, mais vous êtes conscient en même temps qu'il y a des efforts considérables à faire sur le plan des finances publiques, qu'il y a beaucoup d'organismes en région qui sont touchés par ça notamment. Il y a des gens qui souffrent. Alors, vous trouvez vraiment que c'est une vue de l'esprit, l'austérité, ou…

M. Couillard : Bien, c'est parce que, quand on parle d'austérité — puis, si on laisse passer ce mot-là sans y répondre, on l'accrédite — on envoie un parallèle avec ce qui s'est passé dans les pays européens qui étaient aux prises avec des circonstances beaucoup plus difficiles que la nôtre et qui ont coupé leurs dépenses. Ils n'ont pas arrêté d'augmenter aussi vite qu'avant, comme on le fait maintenant — on continue d'augmenter, mais moins vite — ils ont réduit les dépenses du gouvernement.

On n'est pas là du tout. On est encore dans une perspective de croissance des dépenses gouvernementales modérée en rapport avec ce qu'on gagne. Les familles qui nous écoutent, ils ne dépensent pas plus que ce qu'ils gagnent ou, en général, ils ne le font pas puis ils ne veulent pas le faire. Alors, le Québec, c'est comme ça maintenant : pas simplement pour atteindre l'équilibre, mais également après.

M. Bergeron (Patrice) : Et vous êtes aussi… Vous avez parlé, en fait, du fait que vous avez été surpris, souvent, de voir l'état des finances publiques quand vous êtes entrés au pouvoir. Vous avez dû, donc, ajuster votre cadre financier en fonction de cela et vous avez dû poser des gestes qui étaient quand même assez difficiles.

Aujourd'hui, l'opposition vous a dit que vous n'aviez pas le mandat pour faire ce qu'on vous demande parce que ce n'était pas ce qui avait été discuté en campagne et ce n'était pas le cadre financier que vous aviez présenté. Est-ce que vous n'avez pas un problème de légitimé par rapport aux mesures que vous prenez?

M. Couillard : Non. Celui qui a un problème de légitimité, c'est celui qui gérait les finances publiques avant l'élection, qui n'a pas communiqué la vérité aux Québécois. Ça, c'est le vrai problème de légitimité.

Nous, on a fait un cadre financier sur ce qui a été publié par le gouvernement avant l'élection. Référez-vous-y, vous allez voir que c'est exactement les mêmes chiffres, et on avait là-dedans une impasse de 1,3 milliard sous forme de différentes restrictions budgétaires à proposer. On l'a mis dans le cadre financier, mais ça s'appuyait sur les chiffres présentés alors, 1,3 milliard, alors qu'on sait maintenant que c'est plus de 7 milliards de dollars qu'il faut littéralement ravaler pour effacer le déficit.

Alors, on est dans une situation qui n'a aucune mesure avec ce qui était présenté, c'est la réalité, mais ce que je veux dire aux Québécois, c'est que ça n'arrivera plus jamais. Je sais que les gens sont tannés de ça; un gouvernement arrive puis : regarde, il n'y a plus d'argent, on pensait que c'était moins pire que ça, donc on doit faire ceci ou ne pas faire cela. Ça s'est terminé avec l'élection d'avril. À la prochaine élection générale… on a déposé un projet de loi qui oblige le gouvernement, dans les semaines qui vont précéder le déclenchement de l'élection générale, à présenter un portrait vérifié des dépenses publiques, dépenses et revenus, pas juste les revenus, dépenses et revenus.

M. Bergeron (Patrice) : Vous vous sentez légitimé de poser tous ces gestes.

M. Couillard : Oui, parce qu'on a dit qu'on rétablirait l'équilibre budgétaire puis qu'on redresserait les finances publiques, c'est ce qu'on fait.

Le Modérateur : On va passer en anglais, micro de gauche.

Journaliste : Hello, Mr. Couillard, ladies and gentlemen. You said you have made some difficult choices this term. What was the hardest choice for you and why?

M. Couillard : Well, first, I'd say and I would repeat that it would have been irresponsible not to make those choices. There is no way we are going to leave Québec as it is to the next generation, with a total of $7 billion of deficit for the coming year, this would have been totally, you know, inexcusable and irresponsible. So we had to make those choices.

Of course, certain choices, most of the choices were made by the Government in government. Other choices, for 92% total, were made at the business level, 8% roughly made… having an impact on citizens. Obviously, the decision concerning day-care has been difficult, but it had to be made, because the alternative was the destruction of the program, given the public finances that we know now.

So, in fact, I believe that we have not only saved the program, that we have made it much more equitable than it was before.

Journaliste : You said also that you've made 85% of those decisions so far to balance the budget. Can you give us the hint of what's coming next?

M. Couillard : Well, it's the normal operation. You know, we are the level where, you know, it happens on a regular basis that you have this type of money to recover for the next budget, so we are in more familiar circumstances.

You know, what is left to be done will be usual operation of control expenses. Our commission on program is going to continue to work, it's going to be a permanent commission, but we are fully confident that we will be able to erase that $1.3 or $1.4 billion and reach a balance in 2015‑2016. I will insist, after six consecutive budgets with a deficit, it's about time.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite.

Mme Plante (Caroline) : Premier, Caroline Plante, Global News. In a way, you've tested Quebeckers' appetite for big social reforms this fall, you pushed the envelope. Do you think that you went too far, too soon?

M. Couillard : No, we had to make those choices. Again, it would have been irresponsible not to make those choices. You know, the usual way that we've seen here is just to sweep things under the rug and pretend that problems do not exist, and we'll take care of this later. Later means next year, next government or next generation. It's not going to happen with our government. We're going to make the decisions ourselves and make the choices ourselves. So this has to be made.

But I would also indicate, as I've done before with your colleague, that, if you take, as an example, the day care program, I am convinced that we have made it much more equitable, much more socially just than it was before, where everybody was paying the same, regardless of their income, which, by the way, at the end of the day, is like transferring money from the poor to the rich people. So we have corrected that and we've made the program lasting in time. And we have not touched parental leaves and we have not touched «soutien aux familles».

Mme Plante (Caroline) : Is Québec's economy doing better this fall? And is the… perhaps the perception that it isn't, do you think that that will affect the way Quebeckers are spending?

M. Couillard : Yes, it is objectively better, but not enough. We would like it to be much better than what we see. I will repeat that last year, 2013, was the lowest point in growth since the great recession of 2008. We only had 1% of growth in 2013. We hope for 1.6% this year and close to 2% the following year. This may appear to be small, but even 0.1% means a lot of money in the economy. So we're going in the right direction. You've seen the job figures this month. Well, let's be careful, you know, let's see the next figures because those figures tend to change.

But we had signs before that it was coming. Investments were going up, exports were going up, sales tax income was going up, so we knew that the economy was picking up. Slowly, but it was picking up. Our hope is to make decisions that will accelerate this. I will indicate in English what I said in French, that, you know, the main engine of job creation in Québec is SMEs, small and medium enterprises, and we are putting, since the last budget and this update last week, $1.6 billion for SMEs, lower taxes and other advantages that allow them to be, now, competitive with our neighbors.

Mme Plante (Caroline) : Two groups have promised more civil unrest in the months to come. Do you want to calm this down?

M. Couillard : No. We live in a free and democratic society. As I said, we listen to everybody : people demonstrating and people not demonstrating.

Le Modérateur : Micro de gauche.

Journaliste : Yes. Hello, sir, and ladies, and gentlemen. When you were running for office in April… in the March election, you talked about creating 250,000 in five years. So far the job growth has been anemic. We have some good news today, but what can you tell people? When is the light at the end of the tunnel coming in terms of job growth?

M. Couillard : I think we see it now starting. I hope it's going to continue to pick up in speed. You're right, it's one month, let's see the next month because those figures… you're experienced enough to know that those figure do change one month from the next, but we had good, solid signs before.

I expect also the growth to be accelerating because of general circumstances : price of oil going down, dollar going… becoming somewhat lower, which is good for an economy like ours, which is based on manufacturing. So there is a combination of decisions we make and context that I think should be good for the economy. But we still have a big challenge : demography. That's something we are going to talk about in the coming months. Our active population is not growing now. It's going down every year, so we need to address that.

Journaliste : OK. In terms of… How would you address that?

M. Couillard : Oh! We need… You know, we need to import two categories of goods and people : people first. So, of course, we're going to continue bringing in immigrants that can work and are qualified to work and meet the businesses' needs. And we need capital coming in. Therefore exports are critically important.

Journaliste : Can I ask you about tax cuts? I think members of the Government have noted how heavily taxed Quebeckers are. Would it be irresponsible now to promise tax cuts in a given year? Is that why you're not doing that?

M. Couillard : No. We've said during the campaign that we would generate surpluses, that we would use both to reduce the debt and to reduce income tax, particularly the health tax and we are completely decided to do this. And I say this now and very firmly because, as soon as a government generates surpluses, everybody has good ideas to spend the surpluses. All the surpluses are going to go back in the pockets of taxpayers. Les surplus vont retourner dans les poches des Québécois, même s'il y a des gens qui ont toutes sortes d'idées pour les dépenser.

Le Modérateur : Micro de droite.

Journaliste : Yes. I actually have questions for Mr. Fournier. M. Fournier, I heard you talking about how, according to the ethics commissioner, we are seeing two breaches of the code of ethics. Can you explain what those two breaches are? What are the two breaches that you are talking about?

M. Fournier : Well, I referred to the report that was made today. I don't want to go into the specific of the action made by Mr. Péladeau. We could do that later on. Just by reading the report, you'll have all the answer about the breach, about section 16 and 25 of the code.

That being said, it's certainly a first in our history, since we've got that code, that the same person has two faults against the «code d'éthique». So that means certainly that the personal situation of Mr. Péladeau is complex and will raise some questions in the future.

Mme Plante (Caroline) : Some people are mentioning the fact that there was no penalty actually imposed on him and that it seems to have been all done in good faith. Is this not an exoneration of Mr. Péladeau?

M. Fournier : Well, I respect the «commissaire», that's his job to do that. I will not go in the context or in a way of reaction as the PQ would use. If the PQ was looking at someone, a member of our party being looked at by the «commissaire» and said that there were two faults, I can suggest that the PQ would enter into a reaction exaggerated. I want to respect the «commissaire». He said that there were two faults by Mr. Péladeau. I think that the link between those faults is the fact that Mr. Péladeau is in an exceptional situation, and this has some impact on his work at the National Assembly.

Le Modérateur : Micro de gauche, dernière question.

M. Hicks (Ryan) : Ryan Hicks, for CBC News. Premier Couillard, you know, when you look back on the last few months and you look at all the decisions that were taken, you know, is there anything that you said to yourself : Oh, I wish we did that a bit differently?

M. Couillard : No, we would make again the right decisions, because not making those decisions, again, would have been irresponsible for Quebeckers of today and Quebeckers of tomorrow. You know, each time I feel a little bit stressed by what we do, I think about my children, and my children's children, and your generation, why not, and say to myself : There's no way that I, as Premier, is going to leave them with Québec as we found it this time. They're going to be free to decide, free to grow, free to create jobs, and have families, and live happy lives. That's why we are doing this.

I know it's tough, I know people find it tough. We hear it, we see it, I see it, I feel it too, but we need to do it. Not doing it would be irresponsible.

M. Hicks (Ryan) : There have been a lot of reforms proposed and that the Government hopes to move forward when it comes to the health care system. By 2017‑2018, what is the health care system going to look like for the average Quebecker?

M. Couillard : In terms of results… because, you know, a lot of technical things, frankly, don't make a big difference for, basically, you, and me, and the common citizen. So, yes, there will be less bureaucracy, more stability, more efficient services. But what does it mean? We've said it so many times, you know : easier access to the family doctors, one of our priorities. And, frankly, I think we have to change the model. In the previous years, we've just thrown money in the system hoping that the services would improve. It didn't improve as well as it should have considering the amount of money we put in.

So therefore now, we will have some conditions and we will have a true contract with medical professionals. By freeing money, from reduction of bureaucracy, we will be able to build those big clinics that we talked about during the campaign, have more of those super nurses, nurse practitioners around, put some diagnostic services in the community. So better services, more fluidity in services that's always what we have been hoping for, and I think now we will have the tools to deliver that. Merci.

(Fin à 13 h 28)

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