(Quinze heures dix-sept minutes)
Mme Poirier
: Alors,
bonjour. Carole Poirier, députée d'Hochelaga-Maisonneuve, porte-parole en
relations internationales, et mon collègue Alain Therrien, porte-parole pour le
Conseil du trésor pour le Parti québécois.
Alors, on vient aujourd'hui dénoncer, par
le biais de notre motion du mercredi, la motion qui aura lieu demain, qu'à
l'aube de l'austérité libérale dans laquelle on nous baigne présentement, eh
bien, le gouvernement, le premier ministre et six ministres ont décidé de
partir pour Paris la semaine prochaine, dans le cadre d'une mission gouvernementale
du gouvernement.
Alors, on ne comprend pas comment le gouvernement
peut se permettre, en ces temps où on coupe tant des programmes comme Chapeau,
les filles!, qu'on vient moduler des tarifs de garderies, qu'on vient affecter
les familles, les femmes québécoises et qu'on parte à six, à sept avec le premier
ministre, pour Paris. On n'a pas actuellement le plan de leur mission, et, à
date, quand le premier ministre est revenu de Davos, bien, il est revenu avec
rien dans les poches. Alors, on veut savoir quelles sont les ententes qu'ils
comptent signer, chacun des ministres. Alors, on parle des ministres, que ce
soit la ministre de la Culture, le ministre de la Stratégie maritime, le ministre
de l'Environnement, la vice-première ministre — et d'ailleurs c'est
assez particulier que le premier ministre et la vice-première ministre quittent
le Québec en même temps — et le ministre du Développement économique.
Alors, nous, on se demande : Est-ce
que le premier ministre, pour bien contrôler le message de ses ministres, les
amène tous avec lui pour être bien sûr de bien les contrôler pendant qu'il va
être parti à Paris? Est-ce que c'est un show de communications qu'il s'en va
faire à Paris? Alors, nous, on veut vraiment savoir qu'est-ce qu'il va faire
dans cette mission-là. On dénonce qu'au moment où on coupe partout dans le
gouvernement, eh bien, on se permet, comme gouvernement, d'aller à Paris pour…
sans plan, sans plan véritable.
Vous savez, le Parti québécois a toujours
tenu à ses relations importantes avec la France. Pour nous, c'est important.
Mais ce qu'on remet en question aujourd'hui, c'est qu'avec l'austérité qu'on
connaît présentement, comment le gouvernement peut se permettre, au nom des
Québécois, de partir à sept pour une mission la semaine prochaine?
M. Lacroix (Louis)
:
Mais là, je calcule, là, Culture, Stratégie maritime, Environnement,
vice-première ministre, Développement économique, ça fait cinq, ça.
Mme Poirier
: Alors, il
y a M. Heurtel, M. Daoust, Mme Thériault, Mme St-Pierre, la ministre des
Relations internationales, que vous avez…
M. Lacroix (Louis)
:
Est-ce que vous pensez que c'est pour répondre aux critiques qui avaient été
adressées à M. Couillard parce qu'il n'était pas allé à Paris au lendemain des
attentats de Charlie Hebdo? Est-ce que c'est une façon pour lui
d'envoyer un signal?
Mme Poirier
: Bien,
écoutez, je pense que le premier ministre, c'est au moment des événements de Charlie
Hebdo qu'il aurait dû être là, premièrement. Il y aurait dû y avoir une
présence du Québec, soit Mme St-Pierre ou M. le premier ministre, mais on peut
bien essayer de faire du rattrapage, mais il n'est peut-être pas obligé d'y
aller à sept pour faire le rattrapage. On se comprend?
Puis il faut se rappeler, là, on nous
bombarde tous les jours du même message sur l'austérité, les coupures… Quand on
coupe un programme comme Chapeau, les filles!, à 64 000 $, mais on
part à sept à l'étranger, écoutez, là, il ne faut pas rire des Québécois, là.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Il
devrait y aller seul, M. Couillard, à Paris?
Mme Poirier
: Bien,
moi, je pense que, quand le premier ministre se déplace, d'habitude, il y va
avec un ministre. Il y a une ministre des Relations internationales. À ce
moment-là, ça devrait être avec elle ou avec un ministre sectoriel. S'il y a
des ententes à signer au niveau du développement économique, bien, avec son
ministre du Développement économique, mais pas partir à sept comme ça.
M. Robillard (Alexandre)
:
Ça va coûter combien, selon vous?
Mme Poirier
: Je n'ai
pas d'évaluation pour le moment.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais, dans la mesure où la relation franco-québécoise est une relation
privilégiée, une relation… M. Hollande, lorsqu'il est venu en visite
officielle, en visite d'État au Canada, il s'est déplacé avec, quoi, une
cinquantaine de personnes, avec des ministres, puis la France connaît des
difficultés d'ordre économique et financier.
Là, on parle de sept personnes qui
représentent l'État du Québec à l'étranger, puis, vous, aujourd'hui, vous
dénoncez cette situation-là parce que ça entraîne des coûts trop importants
selon vous. Mais, pour le rayonnement de la… seulement un symbole, ce n'est pas
nécessaire d'envoyer un…
Mme Poirier
: Bien, je
pense que ce qu'il faut présentement, là, recentrer, là, c'est qu'est-ce que le
premier ministre s'en va faire là-bas avec sept ministres. Alors, à partir du moment
où il y a un programme, il y a des ententes à signer, il y a des résultats, à
l'aube de résultats, je pense qu'on pourra constater. Mais actuellement il n'y
a rien sur la table qui nous fait la démonstration qu'il y a la nécessité
d'envoyer sept personnes à l'étranger.
Vous le savez, puis je l'ai dit d'entrée
de jeu, pour nous, la relation privilégiée qu'on a avec la France, elle est
vraiment spéciale, et ça, on tient à le dire et on le renouvelle. Mais, pour
nous, avec les résultats qu'on a vus, à Davos, du premier ministre, on n'est
pas en mesure de croire que, justement, il y a quelque chose sur la table
présentement.
Mme Biron (Martine)
:
Est-ce qu'il pourrait y avoir des bonnes raisons pour lesquelles le premier
ministre décide d'y aller avec six ministres, selon vous?
Mme Poirier
: Bien,
s'ils ont des ententes qui vont rapporter aux Québécois, je pense qu'il
pourrait y avoir de bonnes raisons. Mais est-ce qu'ils ont besoin vraiment d'y
aller, en cette période-ci, à sept? C'est ça la question qu'on pose.
M. Croteau (Martin)
:
Mais vous présumez que c'est inutile, c'est-à-dire que vous présumez qu'il y a
trop de… Vous présumez du résultat du voyage, c'est ça?
Mme Poirier
: Bien, c'est
qu'on n'a pas actuellement lieu de croire qu'il y a du matériel qui va faire en
sorte de justifier la présence de sept personnes. Et, en plus, puis on le dit,
là, au niveau du fait qu'actuellement l'austérité prime sur tout au
gouvernement, écoutez, il ne peut pas y avoir deux poids, deux mesures, là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous demandez au président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, d'intervenir.
Mme Poirier
: Bien, on
demande simplement au premier ministre de revoir la stratégie de sa mission en
France. Merci.
(Fin à 15 h 24)