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Point de presse de M. Jean-François Lisée, porte-parole de l'opposition officielle en matière de services sociaux, de protection de la jeunesse, de soins à domicile et de prévention, et M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Wednesday, April 29, 2015, 14 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures quarante et une minutes)

La Modératrice : Bonjour et bienvenue à ce point de presse sur les coupes en santé publique. Prendront la parole aujourd'hui M. Mathieu Masse Jolicoeur ainsi que M. Michel Mongeon du Mouvement citoyen pour la santé publique, et suivront M. Jean-François Lisée, député de Rosemont et porte-parole de l'opposition officielle en matière de prévention, ainsi que M. Amir Khadir, député de Mercier.

M. Masse Jolicoeur (Mathieu) : Alors, avant de commencer, on aimerait vous présenter le vidéoclip, le dernier vidéoclip qui a été fait par des membres du Mouvement citoyen pour la santé publique. Alors, c'est un vidéo qui présente la menace qui pèse sur la santé publique avec les coupes budgétaires actuelles.

(Présentation audiovisuelle)

• (14 h 4214 h 43) •

M. Masse Jolicoeur (Mathieu) : Alors, 30 % de coupes en santé publique, ça représente une incapacité d'améliorer la santé de vie des Québécois, de peut-être aussi améliorer leur espérance de vie. Nous, on trouve que c'est insensé. Il devrait y avoir un changement.

Alors, je suis un membre actif du Mouvement citoyen pour la santé publique et je vous invite à venir consulter le vidéo et surtout remplir la pétition en ligne qui s'oppose aux coupes en santé publique et qui demande au ministre responsable de surseoir à sa décision.

Je vous présente M. Michel Mongeon, qui va venir faire une présentation de c'est quoi, la prévention et pourquoi les coupes actuelles en santé publique ne sont pas que des coupes administratives, mais vont toucher véritablement des services et surtout le bien-être de la population.

M. Mongeon (Michel) : Oui, bon, merci, Mathieu. Bonjour. Merci. En fait, je suis un citoyen impliqué dans le Mouvement citoyen pour la santé publique et je peux dire que je suis un citoyen qui est préoccupé, inquiet du mouvement que le gouvernement a de réduire, au fond, les budgets en prévention au Québec. Oui, on parle de 30 % de coupures, c'est important. La prévention, ça a toujours été un petit morceau du budget de la santé, un 2 % sur 40 milliards, donc on parle d'à peine 70 millions. Donc, on vient trancher, là, au fond, sans tomber trop dans les chiffres, 30 %. C'est beaucoup de monde, c'est beaucoup de ressources.

On entend du gouvernement, sur plein de plateformes, que les coupes sont administratives. Au fond, avant le projet de loi n° 20, les directions de santé publique faisaient partie des agences de santé et des services sociaux, donc les agences, et bien sûr tout le personnel des agences, le personnel qui… au fond, je peux dire, entre guillemets, bureaucratique et les directions de santé publique qui font partie des agences, comprennent des équipes professionnelles, des nutritionnistes, des infirmières, des toxicologues, des urbanistes, des sociologiques, en fait toute une équipe multidisciplinaire qui travaille à l'implantation de programmes de santé. Toucher à l'une et l'autre de ces ressources-là — et, au fond, il y en a pour près de 30 millions de ces ressources-là qui ont quitté le réseau durant les dernières semaines — bien, c'est toucher, au fond, aux programmes de prévention qui font une différence dans notre société en termes de réduction de la maladie. Parce que l'équation est assez simple : moins de prévention dans le système équivaut, au fond, à plus de recours aux services; plus de recours aux services, au fond, ça veut dire plus de coûts. Donc, on comprend mal la logique de notre gouvernement-ci.

C'est pour ça qu'on est là aujourd'hui, pour demander à notre ministre de la Santé non pas d'arrêter… parce qu'on n'est pas, au fond, contre les coupures, mais on demande de le faire… Est-ce qu'on peut reconsidérer… Parce qu'on veut participer au mouvement de coupures, au Québec, en santé publique, mais pas 30 %. C'est beaucoup trop, c'est beaucoup plus que se fait dans la plupart des programmes et services. Donc, on dit : Attention! Parce que la société, à long terme, y compris le projet de loi du ministre Barrette, il va y avoir des retombées en termes économiques parce que, comme je dis, moins de prévention dans le système…

Ce n'est pas de la bureaucratie, je le répète, c'est des ressources qui travaillent sur le terrain à faire des activités. Je donne juste un exemple : par exemple, un toxicologue, qui fait partie des ressources qui peuvent être remerciées… nutritionniste, bien, ça travaille avec des CLSC. Tous les CLSC ne peuvent pas embaucher des toxicologues, des nutritionnistes, des urbanistes. Donc, ces gens-là ne sont pas… Au fond, donner les meilleures pratiques en santé.

Puis un dernier mot. Je crois, et toute la littérature économique et scientifique le dit : 1 $ investi en prévention nous fait économiser 6 $ en services de santé. Donc, avec une telle équation, pourquoi couper dans les budgets de santé publique? Bien, pour nous, c'est une grande énigme.

Donc, je passe la parole.

M. Lisée : Merci, Mathieu, merci, Michel. Écoutez, on est devant des décisions qui ne sont pas seulement budgétaires. D'abord, on le sait, la démonstration a été faite, prenons seulement le tabagisme, par exemple. On sait que le tiers des hospitalisations sont liées au tabagisme. Alors, si on investit un peu plus dans la prévention pour réduire le taux de tabagisme, bien, on rentre dans notre argent très rapidement en réduisant le nombre d'hospitalisations. Je veux dire, la règle est très, très simple.

Mais on sent qu'il y a autre chose derrière ça. C'est que les gens de la Santé publique donnent aussi des avis sur l'impact qu'aurait sur la santé tel projet pétrolier, tel casino, une décision de modifier l'accessibilité à l'alcool. Et là les gens de la Santé publique disent : Écoutez, c'est au gouvernement à décider, mais, si vous faites ça, il va y avoir un impact négatif sur la santé. Bien, ça, le gouvernement libéral n'aime pas ça, il considère que c'est de la politique. Un peu comme Stephen Harper, là, ils ne veulent pas le savoir. Alors, on sent que…

Parmi les gens qui ont été mis à la porte, il y a, évidemment, des nutritionnistes, des sexologues, des toxicologues, mais il y a aussi des sociologues, et des psychologues, et des urbanistes, qui, eux, donnaient ces avis-là. Et maintenant ce que fait le gouvernement, c'est affaiblir la capacité de scientifiques de nous dire dans le débat public : Vous déciderez ce que vous voudrez, mais voici l'impact sur la santé. C'est des gens, aussi, qui s'occupent beaucoup des… ce qu'on appelle les déterminants de la santé publique et comment la pauvreté a un lien avec la santé. Et, si on luttait davantage et plus efficacement contre la pauvreté, on aurait des gens en meilleure santé, on aurait moins de coûts de santé, d'hospitalisations, et des citoyens plus épanouis, plus productifs. Alors ça, il semble que, les libéraux, ils ne veulent pas entendre ça non plus.

Et il y a une citation de la ministre responsable de la Santé publique, qui a dit, en privé : «Écoutez, ça, c'est de la politique; si vous voulez faire de la politique, faites-vous élire.» Mais ça, c'est un genre de dérive, de refus de la science auquel on pensait que le Québec avait échappé. On pensait que ça se passait juste au Canada, mais il semble que ça commence à se passer au Québec, puis il faut dire non, il faut dire non à ça. On a besoin de la Santé publique pour la prévention, on a besoin de la Santé publique pour le débat public, pour la science, et on a besoin que ces coupes-là non seulement disparaissent… Puis on veut bien optimiser, mais on veut investir davantage en prévention parce qu'on le sait, c'est scientifiquement avéré, si on met 10 % de plus en prévention locale, on réduit le nombre de maladies, on réduit le nombre de cancers, de diabètes, de maladies cardiovasculaires, on réduit la mortalité infantile.

Alors, il y a une coalition, et j'invite tout le monde à signer la pétition Mieux vaut prévenir. Allez sur Internet, trouvez ça, signez la pétition, participez aux manifestations, parlez à vos députés, il ne faut pas que ces coupes-là deviennent réalité. Merci. Amir.

M. Khadir : Alors, pour compléter ce que vient de dire mon collègue Jean-François Lisée et surtout nos amis de santé publique, j'insiste sur le fait qu'on peut prendre n'importe quels chiffres parce qu'il y a différents ratios coût-bénéfice des dollars investis en santé, parfois ça peut même aller jusqu'à 10 $ pour chaque dollar investi en prévention — je pense notamment aux programmes de lutte en toxicologie — parfois moins, mais quels que soient les chiffres, à chaque fois qu'on investit un dollar en santé, on en économise.

Alors, moi, je voudrais aller un peu plus loin et proposer à Mme Charlebois, à la ministre responsable… Je comprends qu'elle est sous les… je dirais, l'injonction du cabinet et surtout du ministre de l'austérité, M. Coiteux, du Conseil du trésor, qui demande de couper aveuglément un peu par idéologie, mais il faudrait que Mme Charlebois nous permette de l'aider. Je suis prêt à l'accompagner, je pense que Jean-François également, à convaincre ses collègues qu'en matière de dépenses en prévention, si on veut balancer et équilibrer le budget, c'est la chose à faire.

On a mentionné quelques chiffres. Si on prend le 6 $ d'économie par dollar investi, qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que, si aujourd'hui, au Québec, au lieu de dépenser 2 % de notre budget annuel en santé, qui se chiffre à 33 milliards de dollars, on passait de 2 % à 6 % — moi, j'ai fait les calculs — ça voudrait dire qu'on dépenserait 1 milliard de plus en prévention — imaginez ce que ça pourrait ajouter au budget de 600 quelques millions qu'il y a actuellement — mais ce 1 milliard générerait des économies, en bout de piste, de 6 milliards de dollars. Autrement dit, il y a une économie de 5 milliards de dollars à aller chercher si on va dans les évaluations les plus généreuses. Mais même si c'est moins que ça, ce qu'on sait assurément, c'est que chaque dollar investi finit par rapporter, ça ne coûte rien.

Donc, pour équilibrer le budget du Québec, si la volonté réelle de Mme Charlebois, c'est aider son gouvernement à équilibrer le budget, la première chose, c'est, ensemble, aller voir le ministre Coiteux et dire : Non, non, non, en prévention, en santé publique, il faut investir davantage si on veut réduire les dépenses inutiles dans le domaine de la santé. Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Lisée : On a été tellement clairs qu'il n'y a pas de questions!

(Fin à 14 h 52)

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