(Neuf heures quinze minutes)
M. Moreau
: Bonjour à
tous. Merci d'être là. Ma collègue la ministre de l'Immigration et de la
Diversité, de l'Inclusion, Mme Kathleen Weil, est avec nous; Mme la mairesse de
Longueuil et présidente du Caucus des grandes villes de l'Union des
municipalités du Québec, Caroline St‑Hilaire; le commandant de la 2e Division
du Canada et de la Force opérationnelle interarmées de l'Est, le brigadier
général Stéphane Lafaut; et le vice-président Québec de la Croix-Rouge
canadienne, M. Pascal Mathieu. Je les remercie de leur présence.
Alors, bonjour à tous. En septembre
dernier, le gouvernement du Québec a annoncé sa volonté d'accueillir 3 650
réfugiés syriens en 2015. Le même objectif est reconduit pour 2016. Plus de 800
réfugiés ont d'ailleurs déjà été admis au Québec depuis janvier dernier. Ma
collègue Kathleen Weil vous donnera d'autres précisions à ce sujet.
Hier, le gouvernement fédéral a communiqué
les détails de son plan d'accueil des réfugiés syriens. Il a aussi confirmé que
les réfugiés seront accueillis au Canada d'ici février 2016. C'est une bonne
décision. Nous l'avons dit et répété, il faut prendre le temps de bien faire
les choses. Il faut bien accueillir les réfugiés, oui, mais il faut aussi tout
mettre en oeuvre pour faciliter leur intégration.
C'est pourquoi le gouvernement du Québec
et ses partenaires les accompagneront dès leur arrivée. Notre plan québécois
pour l'accueil des réfugiés syriens est complémentaire au plan du gouvernement
fédéral. Celui-ci se divise en cinq phases. Les trois premières phases :
l'identification des réfugiés, le traitement des demandes dans le pays hôte et
le transport vers le Canada sont essentiellement assurés par le gouvernement du
Canada.
La quatrième phase comprend l'accueil, le
transport des réfugiés vers le centre de bienvenue et les lieux d'hébergement
temporaires, la gestion de ces sites et la transition. Cette phase est
également sous la responsabilité première du gouvernement fédéral, mais le
Québec y joue un rôle complémentaire essentiel. Pour assurer le bon déroulement
de cette partie de l'opération, les efforts de tous les ministères et
organismes du gouvernement du Québec sont coordonnés par l'Organisation de la
sécurité civile du Québec. Ses efforts sont coordonnés avec la contribution des
Forces armées canadiennes, de la Croix-Rouge, qui sont des acteurs de premier
plan pour la réussite de cette opération. Je tiens à les remercier pour leur
généreuse contribution.
La semaine dernière, le général Lafaut et
son équipe nous ont fait part de leur disponibilité à joindre leurs ressources
et leurs supports logistiques au plan, et j'ai pu constater leur haut degré de
préparation. Et on connaît tous l'efficacité des opérations de la Croix-Rouge,
démontrée à maintes reprises ces dernières années, que ce soit pour l'accueil
des réfugiés kosovars, lors du séisme en Haïti ou lors de catastrophes comme
celle de Lac-Mégantic.
La cinquième phase, soit l'intégration des
réfugiés dans leurs communautés d'accueil, relève du gouvernement du Québec en
collaboration avec les 13 villes partenaires et les organismes
communautaires dans ces villes. Ces villes sont Montréal, Laval, Longueuil, Québec,
Gatineau, Sherbrooke, Drummondville, Granby, Saint-Hyacinthe, Trois-Rivières,
Victoriaville, Joliette et Saint-Jérôme.
Elles sont représentées ici par la
mairesse de Longueuil, Mme Caroline St-Hilaire, présidente du Caucus des
grandes villes de l'Union des municipalités du Québec. Je la remercie de
m'avoir permis de rencontrer ces maires collègues de ces villes dimanche
dernier pour leur présenter notre plan et répondre à leurs questions. Leur collaboration
et leur générosité sont exemplaires, et je les en remercie encore.
Le rôle des villes est primordial. Ce sont
elles qui feront en sorte qu'ultimement les réfugiés deviennent des citoyens à
part entière. Enfin, je souligne que les premiers réfugiés qui arriveront au Québec
seront majoritairement parrainés, ce qui facilitera grandement leur
intégration.
Je rappelle qu'un budget de
29 millions de dollars est prévu pour l'accueil et l'intégration des
3 650 réfugiés pour l'année en cours. Des discussions avec le
gouvernement fédéral se poursuivent quant aux coûts liés à cette opération
d'envergure, mais déjà le premier ministre du Canada a donné l'assurance au
premier ministre du Québec que les ressources financières seraient au
rendez-vous en temps opportun. Nous avons donné la même garantie à nos
partenaires, les municipalités.
L'opération d'envergure qui s'enclenche
présente des défis pour le Québec. Je n'ai aucun doute que nous allons relever
ces défis avec la collaboration étroite de nos partenaires et des intervenants.
Le gouvernement du Québec est prêt, nos partenaires sont prêts et sont au
rendez-vous. Nous sommes tous à pied d'oeuvre. Nous travaillons ensemble depuis
plusieurs semaines pour nous assurer que l'arrivée des réfugiés se fait dans
l'ordre et la sécurité. Nous travaillons aussi pour que la période qui suit
leur arrivée et leur intégration se déroule bien.
En terminant et avant de céder la parole à
ma collègue Kathleen Weil, je veux répéter un important message : La
rapidité d'accueil des réfugiés et leur nombre ne compromettra en rien la
rigueur des vérifications de sécurité. Les autorités fédérales nous en donné
l'assurance, et leur processus, qui est appliqué avant même que les réfugiés
n'arrivent au pays, est l'un des plus stricts et des plus rigoureux au monde.
Les autorités fédérales nous ont également confirmé que l'examen de santé
requis sera également effectué avant leur arrivée au Canada.
Je suis donc très satisfait de la réponse
concertée de notre gouvernement. Elle démontre la volonté de mes collègues, de
leur équipe et de nos partenaires à travailler ensemble pour assurer le
meilleur accueil possible à ces personnes vulnérables. Merci. Kathleen.
Mme Weil
: Merci. Oui,
merci. Alors, cher collègue Pierre Moreau, Mme Caroline St-Hilaire, M. Stéphane
Lafaut et M. Pascal Mathieu, représentants des médias, mesdames et messieurs,
bonjour. Mon homologue M. John McCallum, ministre de l'Immigration, des Réfugiés
et de la Citoyenneté, et ses collègues du gouvernement fédéral ont annoncé hier
que 10 000 réfugiés syriens seront accueillis au Canada d'ici le 31
décembre et 15 000 autres d'ici la fin de février prochain.
Chez nous, au Québec, nous sommes prêts à
enclencher le tout et passer à l'action. Je rappelle que le Québec a annoncé,
en septembre dernier, sa volonté d'accueillir 3 650 réfugiés en 2015 et
que ce même objectif sera reconduit pour 2016. Depuis le 1er janvier, un peu
plus de 800 réfugiés syriens sont arrivés au Québec, et, au cours des dernières
semaines, mon ministère a complété le traitement de dossiers visant à
accueillir 2 900 personnes à titre de réfugiés parrainés. Les 2 900
personnes ont toutes reçu leur certificat de sélection du Québec. Il s'agit
d'une excellente nouvelle pour toutes ces personnes déracinées qui trouveront
ainsi rapidement une terre d'accueil au Québec. La bonne nouvelle, c'est que le
gouvernement fédéral a confirmé hier son intention de prioriser les réfugiés
parrainés, comme c'est le cas pour le Québec.
Au cours des derniers mois et des
dernières semaines, nous avons mobilisé, au ministère, toutes nos ressources
opérationnelles pour préparer l'arrivée de ces réfugiés syriens au Québec. Les
organismes partenaires de mon ministère, spécialisés dans l'accueil, les
services d'intégration et de francisation offerts aux personnes réfugiées, sont
actuellement à pied d'oeuvre. Encore une fois, le Québec démontre son ouverture
et son savoir-faire pour accueillir des personnes qui vivent depuis trop
longtemps dans des conditions extrêmement précaires. Vis-à-vis les objectifs du
gouvernement fédéral et du gouvernement du Québec en matière d'accueil des
réfugiés syriens, les organismes du Québec seront très sollicités au cours des
prochaines semaines, voire des prochains mois, mais ils sont prêts. Ils ont les
connaissances nécessaires, la capacité et l'expertise pour les accueillir.
Les organismes de parrainage et les
familles ont aussi un rôle actif dans l'accueil des réfugiés. Je tiens
d'ailleurs à souligner qu'ils se sont extrêmement mobilisés au Québec depuis le
début de la crise en Syrie. Des représentants de mon ministère ont tenu à
maintenir un lien de communication constant avec ces organismes de parrainage.
J'ai moi-même rencontré à plusieurs reprises ces organismes et j'aimerais
profiter de l'occasion aujourd'hui pour les remercier et pour souligner leur
travail extraordinaire et la mobilisation sans précédent dont ils ont fait
preuve depuis le début de la crise en Syrie.
En ce qui concerne les réfugiés syriens
qui seront pris en charge par l'État, j'aimerais préciser que 13 organismes
communautaires travaillent en partenariat avec mon ministère, et ce, pour les
13 villes partenaires de destination. Dès l'arrivée de ces réfugiés dans ces
villes, ces organismes communautaires offriront à ces réfugiés tous les
services liés à leur installation, dont l'accueil, les services de
francisation, la recherche d'un logement, l'inscription des enfants à l'école,
et j'en passe. Ces organismes couvriront aussi leurs frais d'installation, dont
une première épicerie, des vêtements, des meubles, etc. Bref, ils ont un rôle
crucial dans la mise en commun de toutes les forces vives du Québec qui sont
mobilisées en ce moment.
De concert avec les représentants du
ministère des Affaires municipales et de la Sécurité civile, les représentants
de mon ministère ont aussi travaillé en étroite collaboration avec les villes
de destination afin d'évaluer leur capacité d'accueil et d'établir le scénario
de déploiement optimal, celui qui nous permet d'assurer l'établissement
harmonieux et durable de ces personnes au Québec. L'objectif ultime est que ces
personnes rebâtissent leur vie au Québec et participent ensuite à notre
développement et à l'essor de notre société.
L'intégration réussie des réfugiés dans
leurs communautés d'accueil est notre seule destination. Encore une fois,
nous allons honorer avec fierté et enthousiasme la longue tradition d'accueil,
de solidarité et d'engagement humanitaire du Québec. Je vous remercie.
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y avait d'autres allocutions?
Une voix
: Non, ça va.
La Modératrice
: O.K.
On va passer aux questions. Robert Dutrisac, Le Devoir.
M. Dutrisac (Robert)
:
Oui, bonjour. Simplement quelques précisions. Là, vous parlez de 3 650
pour l'an prochain. Donc, je comprends que ça fait un total de 7 300 au
total. C'est la part du Québec dans les 25 000. C'est ce qu'on comprend?
M. Moreau
: C'est la
part du Québec. Alors, vous avez 3 650 cette année, 3 650 l'an
prochain, 7 300. C'est le plan du Québec pour l'intégration des réfugiés.
Évidemment, s'il y avait un nombre additionnel qui nous était demandé, le
Québec est prêt à recevoir un nombre additionnel de réfugiés, et, à ce
moment-là, comme le premier ministre du Canada a en donné l'assurance au
premier ministre du Québec, il y aura un partage des coûts.
M. Dutrisac (Robert)
:
Est-ce qu'on sait combien seront parrainés, combien seront pis en charge?
M. Moreau
: Kathleen.
Mme Weil
: On a parlé
de 2 900 pour 2015, parce que c'est des...
M. Moreau
: Parrainés.
Mme Weil
: Parrainés,
oui, c'est ça, parrainés, donc qui sont... déjà, les traitements de ces
dossiers-là, c'est complété. Donc, c'est le chiffre qu'on a. Et l'année
prochaine, évidemment, dans le plan qu'on avait pour cette année et l'année
prochaine, on était à 2 600.
C'est sûr que les organismes de
parrainage, le ministère les a contactés, tous continuent leur travail. Je vous
dirais qu'il y a des organismes aussi, de nouveaux, qui veulent se créer pour
en faire, du parrainage. Et c'est une voie qui est très intéressante pour le Québec,
pour toute société, parce que les personnes arrivent avec un contact. C'est des
amis, c'est des cousins, c'est des tantes, des oncles. On l'a vu à l'aéroport
hier soir, c'est des gens qui peuvent s'intégrer rapidement.
M. Dutrisac (Robert)
:
Donc, pour avoir le nombre de prises en charge, je fais juste prendre...
M. Moreau
: Vous faites
la différence.
Mme Weil
: C'est ça, c'est
ça.
M. Moreau
: Alors, 750
pour 2015, là, si vous calculez, puis il y en a un peu plus pour 2016.
Mme Weil
: Il faut
comprendre que le gouvernement fédéral poursuit, durant l'année, évidemment, sa
mission aussi. C'est ça.
M. Dutrisac (Robert)
:
Maintenant, vous parlez de la rapidité de l'arrivée de ces réfugiés-là, de leur
nombre. Pour qu'on comprenne bien l'ampleur que ça représente, est-ce que vous
avez des comparaisons à nous fournir par rapport à d'autres vagues de réfugiés?
Est-ce qu'on a déjà accueilli autant aussi vite ou, au contraire, il y a eu des
vagues beaucoup plus importantes? Je ne sais pas, là.
M. Moreau
: Kathleen
mentionnait tantôt qu'il s'agit d'un effort sans précédent. Pourquoi? Parce que
ce n'est pas tellement sur le nombre total, parce que, bon an, mal an, on
reçoit 50 000 personnes issues de l'immigration au Québec. De ce
50 000 personnes, on me disait hier...
Mme Weil
: C'est
6 000 réfugiés, mais ça compte aussi les demandeurs d'asile, hein,
sur place. Vous le voyez dans le plan d'immigration.
M. Moreau
: Alors,
l'effort additionnel est lié au délai à l'intérieur duquel ces personnes seront
intégrées, et c'est là où le déploiement logistique est important. Normalement,
pour l'immigration, l'Organisation de la sécurité civile n'est pas mise à
contribution, c'est le ministère de l'Immigration qui y travaille, parce qu'on reçoit
un flot régulier. La rapidité du flot fait en sorte que nous devons déployer
les mesures que l'on explique aujourd'hui.
Mme Weil
: Moi, ce que
je vous dirais, la grande différence... la dernière grande crise humanitaire, c'était
la Deuxième Guerre mondiale, mais, depuis ce temps-là, le Québec a signé cet
accord Canada-Québec, et c'est depuis 1990 que vraiment le Québec est chargé à
la responsabilité de l'accueil de l'intégration.
Il y a eu des précédents, quand même,
d'efforts monumentaux, là, c'est... les Kosovars, quand ils sont arrivés, et
donc... mais ce n'est pas... Dans toutes les questions que j'ai posées à ceux
qui les ont vécus, il n'y en a pas... je vous dirais, une opération peut-être
aussi intense dans une courte période de temps. C'est pour ça qu'on accueille favorablement
l'annonce du gouvernement fédéral hier, qui dit que finalement on commence en
décembre, mais prévoit terminer l'opération à la fin du mois de février.
M. Moreau
: Et c'est
aussi pour ça, en terminant, que nous sommes heureux de voir l'armée canadienne
et la Croix-Rouge, avec qui le gouvernement du Québec et l'Organisation de la
sécurité civile a l'habitude de travailler — on l'a vu notamment avec
les Haïtiens suite au séisme en Haïti — et aujourd'hui, de déployer
aussi le partenariat des villes qui ont répondu, honnêtement, avec un très
grand enthousiasme à la demande et avec beaucoup de générosité.
La Modératrice
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis)
:
Bonjour. Je reviens à la question d'ordre... Vous aviez émis des, comment dire, des
doutes ou, en fait, des inquiétudes face au financement par le fédéral la
semaine dernière. Est-ce que vous avez été totalement rassurés que le fédéral
allait prendre... parce que, là, on comprend qu'il y a 29 millions pour
cette année, mais l'an prochain est-ce que le fédéral va prendre à sa charge l'ensemble
des frais liés aux 3 650 personnes qui vont...
M. Moreau
: Deux
choses. Alors, dans le plan du Québec, le 29 millions est prévu pour
l'exercice financier actuel, mais pour l'année civile 2015. L'an prochain,
comme c'est aussi une partie du plan du Québec, la répétition du 3 650,
cette partie-là fait partie des budgets du Québec. Ce que le gouvernement
fédéral prend en charge, ce serait, d'une part, les coûts additionnels liés à
l'accélération du processus, un, et, deux, les coûts liés à l'augmentation du
nombre au-delà du plan du Québec.
Et, pour répondre totalement à votre
question, est-ce que nous sommes rassurés, la réponse, c'est oui. Le premier
ministre Trudeau a donné l'assurance au premier ministre Couillard qui s'est
dit tout à fait rassuré que les ressources financières seraient disponibles en
temps opportun. Et, pour nous, lorsque nous avons rencontré les villes
partenaires, la même question a été posée et nous avons indiqué que nous les
accompagnerons dans la même mesure.
Mme Weil
: Mais je
pense que c'est important que les Québécois comprennent que le
29 millions, il y a des argents qui sont transférés annuellement, donc
340 millions l'année dernière, pour justement l'accueil, l'installation,
l'intégration et la francisation des personnes immigrantes. Donc, ça inclut
évidemment les réfugiés. Donc, dans le cadre de cet accord, c'est pour ça qu'on
a pu planifier très précisément notre capacité d'accueil pour 2015 et 2016.
M. Lacroix (Louis)
:
O.K. Bon, bien, en sous-question dans ce cas-ci : Est-ce que vous pouvez
chiffrer combien ça va coûter au Trésor québécois, l'accueil des réfugiés cette
année et l'an prochain? Est-ce que vous êtes capables de le chiffrer? Je
comprends que vous dites qu'il y a des transferts de sommes d'argent qui
viennent du fédéral, dont on se sert pour financer l'opération...
Mme Weil
: C'est ça.
M. Lacroix (Louis)
:
...mais qui va sortir du trésor québécois, ça va coûter combien?
M. Moreau
: Alors, pour
2015, c'est 29 millions. C'est exactement le plan qui est prévu, et, pour
l'an prochain, le gouvernement du Québec va indiquer quel est le montant qui
est consacré, mais, comme le nombre est à peu près semblable, alors il va
falloir attendre le budget pour ça, mais vraisemblablement qu'on peut
s'attendre à un montant comparable.
Mme Weil
: Mais ce
29 millions est bien dans le cadre de l'accord Canada-Québec. Vous
comprenez? Donc, les services d'intégration, d'accueil, etc., la première
année... Tous ceux aussi qui sont parrainés par la famille, c'est pris en
charge par les parrains, donc c'est vraiment dans le cadre de cet accord. Alors,
c'est les services qu'on a nommés. Tous les services qui ne sont pas nommés,
évidemment, ça, évidemment, c'est le Québec.
La Modératrice
:
Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.
M. Robillard (Alexandre)
:
Bonjour. Je voudrais tout d'abord vérifier le chiffre de 5 700 qui a
circulé pour l'année 2015. Est-ce que c'est toujours d'actualité, ça, cette
donnée-là?
M. Moreau
: Bien, c'est
toujours d'actualité dans la mesure où, si le gouvernement fédéral nous
demande, par exemple, d'accueillir un nombre additionnel de réfugiés pour tenir
compte de la part démographique du Québec dans le Canada, ça serait ça.
Mme Weil
: 23 %.
M. Moreau
: Parce que
vous faites 23 % de 25 000. Alors, le plan, à Québec, c'est
3 650, auxquels pourrait s'ajouter, si la demande était faite... Alors, la
question : Est-ce qu'on a les ressources pour ça? Oui. Quant aux
ressources financières, bien, ce sont les éléments qui relèveraient de
l'obligation du gouvernement fédéral.
M. Robillard (Alexandre)
:
Donc, il n'y a pas eu de confirmation de ce chiffre-là d'Ottawa ou...
M. Moreau
: Non, il n'y
a pas de confirmation, à date, de dire : Est-ce que ce sera 5 000...
Donc, est-ce qu'on va... combien de réfugiés, au-delà du plan du Québec, il n'y
a pas de confirmation sur un chiffre.
M. Robillard (Alexandre)
:
Puis, depuis septembre, est-ce qu'on est en mesure de savoir, depuis le
7 septembre, combien de réfugiés syriens sont arrivés au Québec? Parce
qu'on a des chiffres hebdomadaires, là, qui nous ont été donnés...
Mme Weil
: Oui. Depuis
le début de l'année, 800 réfugiés syriens. La plupart, la grande majorité
parrainée, sinon presque la totalité parrainée.
M. Moreau
: Je pense
qu'il y en a neuf.
Mme Weil
: Oui.
Actuellement, on en a neuf prises en charge par l'État, et vous comprenez pourquoi.
Il y a eu un changement de vision à cet égard avec ce nouveau gouvernement. Le
précédent gouvernement privilégiait beaucoup les parrainages. C'est pour ça que
le gouvernement du Québec, mon ministère, s'est activé, pour permettre à ces
organismes de faire le travail qu'ils font, qui fait en sorte qu'on peut
accueillir très prochainement 2 900. Donc, là, la donne va changer.
L'année prochaine, on verra des variations par rapport à ça.
M. Robillard (Alexandre)
:
Puis pourquoi, Mme Weil, ne pas avoir annoncé le plan d'accueil de
3 650 réfugiés le 7 septembre pour 2016?
Mme Weil
: Bien,
c'est... Oui, je l'ai dit en période de questions, quand j'ai fait mon annonce,
quelqu'un m'avait posé cette question, on était vraiment dans l'immédiat, on
était, je ne me rappelle plus, je pense qu'on... il y avait des déclarations
différentes de part et d'autre, des différents partis qui étaient déjà en
campagne. Mais nous, ce qu'on voulait signaler — je vous le dis, là,
parce que je me rappelle très bien des semaines et des mois qui ont précédé
cette annonce — au Québec, on la voyait, cette crise, venir, hein? On
a fermé notre bureau à Damas en 2012 et on le suit de près depuis ce temps-là.
Beaucoup d'inquiétudes que moi, j'avais,
que c'est une crise qui allait prendre de l'ampleur. Et donc on s'était
organisés, mais on savait qu'il y avait une certaine vision. Alors, on voulait vraiment
donner un coup d'envoi. D'ailleurs, ça a été salué par le gouvernement fédéral
hier, le leadership du gouvernement du Québec en la matière. Donc, on disait à
tous ceux, tous les partis au gouvernement... du niveau, du palier fédéral :
Nous, on est prêts à jouer notre part. Évidemment, la reconduction, c'était une
décision du Conseil des ministres. C'était surtout...
M. Robillard (Alexandre)
:
...
Mme Weil
: Lors du Conseil
des ministres, on avait dit qu'on le reconduirait. C'est sûr qu'en immigration
on est toujours avec notre plan annuel, hein? C'est peut-être technique, mais
on a un plan annuel et on le dépose à l'Assemblée nationale, mais les
intentions, c'était de reconduire... Je l'ai dit en période de questions, mais
on dépose le plan. C'est là que c'est vraiment confirmé, et j'ai déposé le plan
le 31 octobre. C'est là qu'on voit la fourchette qui nous permet justement de
reconduire cette intention.
La Modératrice
:
Martine Biron, Radio-Canada.
Mme Biron (Martine)
:
Bonjour, mesdames. Bonjour, messieurs. Je comprends qu'à ce moment-ci, sur le
plan fédéral, le plan du Québec, c'est quand même assez clair, il y a encore
beaucoup de flou, là. On ne sait pas combien vont rentrer, on ne sait pas non
plus combien ça va coûter et combien d'argent vous allez recevoir, le gouvernement
va recevoir pour les accueillir.
M. Moreau
: Non, en
fait, la position du Québec, c'est... quand vous le voyez sur l'opération
d'accueil des réfugiés, vous voyez que nous, notre travail commence après
l'examen du service frontalier, essentiellement, et que notre travail est un
travail essentiellement logistique pour recevoir ces gens qui ont peut-être
fait huit heures de vol et puis combien d'heures d'attente avant de prendre
l'avion, que ce soit des vols commerciaux ou des vols sous supervision des
Forces armées canadiennes, et donc de les rendre confortables au départ avant
de les déplacer. Alors, notre travail, et c'est le travail extraordinaire de
l'Organisation de la sécurité civile, c'est de tout prévoir sur la base d'une
évaluation. Alors, le plan du Québec, vous l'avez dit, il est clair... Nous, on
sait que c'est 3 600 et quelque réfugiés.
Mme Weil
: 3 650.
M. Moreau
: C'est
3 650 réfugiés. Et là on dit : Est-ce que le gouvernement fédéral
nous demandera d'en accueillir plus? Il faut qu'on soit prêts au plan
logistique. Nous sommes prêts au plan logistique. Je vous ai donné les
informations sur le plan des ressources financières qui seront partagées avec Ottawa.
Et donc l'intervention de la Croix-Rouge, de l'armée, des municipalités sont
aussi des interventions qui sont calculées en fonction d'une variation. Et le
général Lafaut me disait : Bien, écoutez, ce genre d'opération là évolue
de jour en jour. Il arrive quelqu'un, il ne sera pas laissé pour compte.
Donc, on n'est pas limités à 3 650. On
a une capacité d'accueil beaucoup plus grande que celle-là et on déploiera les
efforts, que ce soit du côté de la Croix-Rouge, les municipalités ou de l'armée,
ou encore, chapeauté par l'organisation civile au fur et à mesure des besoins,
dans une proportion. Alors, vous avez raison de dire : Il n'y a pas un
élément où on pourrait dire ce matin : À la fin de l'opération, il y en
aura tant, ça aura coûté tant. Il faudra faire le bilan.
Mme Biron (Martine)
:
Combien est-ce que le Québec est capable d'en accueillir? C'est quoi le
plafond?
Mme Weil
: Bien, c'est
3 650, et ce qu'on a dit au gouvernement fédéral, notre capacité
logistique, notre capacité d'accueil, notre capacité d'intégration, les
compétences du Québec en cette matière, c'est vraiment le poids du Québec.
C'est vraiment les 5 700, là. Et à chaque année, à chaque année, le
gouvernement compte sur ça. Le gouvernement fédéral compte sur ça. On transmet
tout de suite notre plan, tout de suite, au gouvernement fédéral. Mais on leur
a dit, et je l'ai toujours dit, le gouvernement l'a toujours dit, s'ils veulent
qu'on en fasse plus, qu'on contribue à une hauteur plus élevée, on est
capables, en autant que l'argent soit au rendez-vous. C'est la condition.
Évidemment, le gouvernement fédéral nous remercie beaucoup de notre
collaboration, mais vous avez entendu les ministres dire hier : Tout le
pays veut faire sa part. Alors...
Mme Biron (Martine)
:
J'aurais deux questions de services, une peut-être à Mme St-Hilaire puis
peut-être un représentant de la Croix-Rouge. Mme St-Hilaire, je vais vous
reposer la même question. Les villes ou les municipalités que vous représentez
à l'intérieur de votre caucus, j'imagine qu'ils ont des limites d'accueil. Ils
peuvent aller jusqu'où?
Mme St-Hilaire (Caroline) :
Oui, effectivement... Bien, merci de votre question. Tout d'abord, dès la
rencontre de dimanche, où le ministre était présent, on voulait faire le point,
justement, parce qu'il y avait plusieurs questions soulevées, notamment des
villes qui seront les villes désignées, les villes accueillantes, et on a pu
faire le point. Mais effectivement la plupart des villes, on avait des chiffres
qui circulaient, de tout ordre, et la plupart des villes, je vous dirais,
étaient prêtes à en faire encore plus.
Donc, il y avait un élan de générosité,
dès dimanche, qui s'est manifesté envers le gouvernement, et déjà, je vous
dirais, parce que j'ai fait le tour, là, des villes, justement, qui sont en
liste, et déjà tout s'active, tout est... les villes sont mobilisées. Donc,
l'effort est là, elles sont... et je suis contente aujourd'hui d'être à cette
table parce qu'on reconnaît effectivement que les villes sont des gouvernements
de proximité. Et effectivement, comme on l'entend des deux ministres, demain
matin, oui, c'est des réfugiés qu'on accueille, mais c'est les villes qui
feront en sorte justement d'en faire des citoyens à part entière et c'est là où
on devient des partenaires importants.
Alors, on fait partie de la solution et on
sera là au rendez-vous, tout dépendant du nombre. Les chiffres circulent encore
d'une ville à l'autre, mais on est confiantes — on va parler au
féminin puisque c'est moi qui représente — nous sommes confiantes que
nous allons bien les accueillir et bien les intégrer parce que ce sera ça
aussi, le défi.
M. Moreau
: D'ailleurs,
dans les ordres de grandeur qu'on a donnés, en termes de nombre, l'ordre de
grandeur qu'on a donné tourne autour du 3 650, qui était le plan du
Québec. Et spontanément, il y a des maires, je pense que Caroline pourra le confirmer,
qui disaient : Ah oui? Juste ça? Alors, on serait prêts à en recevoir
beaucoup plus. Et, quand on vous dit, elles ont fait preuve d'une grande
générosité, c'est même, je dirais, sous la barre du qualificatif réel.
Mme St-Hilaire (Caroline) :
Bien, en fait, nous sommes, les maires, les représentants de nos citoyens, et
nos citoyens nous disent la même chose. On reçoit des courriels, les gens veulent
justement accueillir... On parle d'une situation, une crise humanitaire, et les
citoyens de nos villes nous disent : On veut, nous aussi, participer.
Donc, les maires, c'est ce qu'on a dit au gouvernement du Québec, on veut
participer davantage.
M. Moreau
: Je pense,
vous aviez une question pour M. Mathieu également.
Mme Biron (Martine)
:
Oui. Bien, c'est... justement, c'est en lien avec ce que Mme Saint-Hilaire
vient de dire. On reçoit, nous aussi, beaucoup d'appels parce que les gens
veulent faire quelque chose.
Alors, qu'est-ce que les gens peuvent
faire et où peuvent-ils s'adresser s'ils veulent faire quelque chose?
M. Mathieu (Pascal) : En date
de ce matin, la Croix-Rouge ouvre un fonds. On va accepter les dons du public
spécifiquement pour venir en aide aux réfugiés qui vont arriver. Il faut
comprendre que nous, à la Croix-Rouge, ça fait des années qu'on travaille avec
ces gens-là.
J'ai des collègues à moi qui travaillent présentement
dans tous les pays qui ont des frontières avec la Syrie, comme le Liban, la
Jordanie, la Turquie. Depuis des années, on aide ces gens-là là-bas, avec les
dons du public. Plus récemment, il y a une trentaine de collègues de la
Croix-Rouge canadienne qui sont partis pour donner un coup de main à nos collègues
en Europe. Maintenant, c'est à notre tour, ici, de les recevoir. Les gens ont
fait une longue route. Tout le long de leur route, la Croix-Rouge était
présente pour les aider, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, dans leurs pays
d'origine. Alors, maintenant, c'est ici qu'on peut le faire. Nous, on ouvre la
porte aux dons de la population. On compte déjà ici, au Québec, sur
5 000 bénévoles formés, justement, à accueillir des gens qui vivent
des situations difficiles. Vous savez...
Mme Biron (Martine)
: ...bras,
là, vous avez besoin d'argent. C'est ça qu'on comprend?
M. Mathieu (Pascal) : En
premier, on a besoin d'argent. Le site de la Croix-Rouge, www.croixrouge.ca, est un endroit où les gens peuvent donner,
mais ils pourraient aussi... On va prendre les candidatures, on va les évaluer.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que les bénévoles qu'on utilise déjà sont des
gens qui sont formés, qui ont suivi des enquêtes de sécurité aussi. Les futurs
bénévoles qui seraient intéressés à joindre nos rangs, on va être très
intéressés à les recevoir, mais on doit appliquer un processus.
Mme Weil
: Mme Biron,
je rajouterais, nous, on reçoit beaucoup d'appels de gens qui veulent
contribuer à l'effort de parrainage. Ils ne veulent pas nécessairement être les
parrains, mais ils sont prêts à contribuer financièrement. Alors, ils
s'adressent au MIDI, à mon ministère. On pourra vous donner le numéro de téléphone
et les coordonnées par la suite.
La Modératrice
: Martin
Croteau, LaPresse.
M. Croteau (Martin)
:
Bonjour à tous. Juste une précision pour les chiffres, puis pardonnez-moi si j'ai
mal compris, mais je veux juste m'assurer, les 3 600, en 2015 et en 2016,
ça fait 7 300. Ça, c'est les cibles du Québec.
M. Moreau
: Exact.
M. Croteau (Martin)
: À
cette cible, vont s'ajouter les 25 000 réfugiés qui seront
accueillis.
Mme Weil
: C'est dans
le 25 000.
M. Moreau
: Non. C'est
dans le 25 000. Peuvent s'ajouter à ces 3 650.... 3 650, c'est
le plan du Québec. Le Québec, dans le Canada, représente 23 % du poids
démographique. 23 % de 25 000 nous porterait de 3 650 à...
Mme Weil
: 5 700.
M. Moreau
: 5 700.
M. Moreau
: Alors, le
montant additionnel ou l'effort additionnel que le gouvernement fédéral
pourrait nous demander de consentir, c'est de passer de 3 650 à
5 700. Et on dit oui...
Mme Weil
: Mais je
rajouterais un élément. Le gouvernement fédéral a annoncé hier qu'ils veulent
10 000 d'ici la fin de l'année prochaine. On a entendu ça. Donc,
25 000 et un autre 10 000. Donc, je pense qu'il faut attendre de voir
exactement au fur et à mesure de l'année. On vous reviendra là-dessus, parce
que les détails du gouvernement fédéral... Ça, ils l'ont dit que ce
10 000... Évidemment, ils veulent augmenter le nombre de parrainages...
pardon, ce qu'on appelle parrainage par l'État, mais prises en charge par
l'État, parce que c'est leur contribution. Alors, il faut voir.
Nous, ce qu'on dit, évidemment, cette
formule du 27 % est toujours là. On est prêts au point de vue logistique,
mais il faut que l'argent...
M. Moreau
: 23 %.
Mme Weil
: 23 %,
mais il faut que l'argent soit au rendez-vous. Pour l'instant, l'effort pour
25 000, on est... le 23 %...
M. Croteau (Martin)
:
On ignore combien viendront au Québec d'ici la fin février. C'est ce qu'on...
Mme Weil
: D'ici la fin
février, bien, l'engagement, là, c'est justement... c'est 7 300. Bien, fin
février, écoutez, pour nous, c'est l'année. C'est l'année prochaine.
M. Croteau (Martin)
:
7 300 viendraient d'ici la fin février?
M. Moreau
: Non, on
ne... Non.
Mme Weil
: On ne peut
pas... Bien, on ne le sait pas, là, parce que c'est une opération fédérale.
M. Croteau (Martin)
:
C'est ça, mais...
M. Moreau
: Vous, là,
vous voulez avoir un...
M. Croteau (Martin)
:
C'est parce qu'il y a beaucoup de confusion qui tourne autour des chiffres
depuis une semaine, vous le savez.
M. Moreau
:
Voulez-vous, on va recommencer tranquillement, là. On va faire ça
tranquillement, suivez-moi jusqu'à la fin. Le plan du Québec, c'est 3 650
pour l'année de calendrier 2015 et 3 650 pour l'année de calendrier 2016.
Ça fait 7 300 au total.
M. Croteau (Martin)
:
...pas pour 2015‑2016, ce n'est pas mars...
M. Moreau
: C'est
civil.
Mme Weil
: Le
calendrier civil.
M. Moreau
: Oui, O.K.?
Donc, on dit : En 2015, 3 650; en 2016, 3 650. Ça, c'est le plan
du Québec. Pour le 3 650 de 2015, le Québec consacre 29 millions pour
l'accueil de ces réfugiés-là, et on va vraisemblablement consacrer la même
somme en 2016, quoique la somme n'est pas déterminée, le budget n'étant pas
encore fait pour le gouvernement du Québec.
Le poids du Québec dans le Canada, c'est 23 %.
Alors, l'effort additionnel... parce que, normalement, l'effort demandé aux
partenaires de la fédération correspond à leur poids dans la fédération. On
prend 25 000 multipliés par 23 %, ça nous amène à 5 700 qui
pourrait être l'effort additionnel que nous demande le gouvernement fédéral. Et
nous, on dit, pour les chiffres : Le gouvernement fédéral, s'il nous
demande ça, est-ce qu'on a la capacité logistique de le faire? La réponse, c'est
oui. Et le partage des coûts sera fait sur la base de l'entente qui existe
entre le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec de participer à
l'effort financier additionnel.
M. Croteau (Martin)
:
Donc, ce que je comprends...
M. Moreau
: La seule question...
M. Croteau (Martin)
:
Pardon.
M. Moreau
: La seule
réponse à laquelle... la seule réponse que l'on n'a pas, c'est de dire : Au
1er janvier, au 3 février, au 4 mars, il y en aura combien? Je ne le sais pas.
Ça dépend d'un flot d'arrivées suivant les aéroports de départ, la capacité
logistique du gouvernement fédéral d'assurer le transport par avion, mais, au
fur et à mesure que ces gens-là vont arriver, nous allons les accueillir.
Alors, la question, ce n'est pas parce
qu'on ne veut pas répondre à votre question, mais, quand vous dites : Au
1er février, il y en a combien? Je ne le sais pas. Je n'ai pas une boule de
cristal puis je ne sais pas si les vols vont être retardés ou pas.
M. Croteau (Martin)
:
Mais est-ce que je serais dans le champ d'avancer qu'on accueillerait, grosso
modo, 2 000 réfugiés de plus que ce qui est actuellement prévu? Ça
serait-u un chiffre...
M. Moreau
: Pour le
plan du Québec, exact, oui.
M. Croteau (Martin)
:
O.K. Donc, on peut s'attendre à ce que d'ici la fin de l'année prochaine, le
total de réfugiés qui arriveraient tournerait autour de 9 300 réfugiés.
M. Moreau
: À peu près,
parce que, si on dit : La part du Québec dans la fédération, c'est
23 % et que c'est l'effort qu'on nous demande, ça pourrait être...
Mme Weil
: Mais il y a
d'autres réfugiés.
M. Croteau (Martin)
:
...déjà prévu par Québec.
M. Moreau
: C'est ça.
Mme Weil
: Mais il y a
d'autres réfugiés qui viennent d'ailleurs. Et le plan qu'on a déposé... et le gouvernement
fédéral a notre plan en main. C'est important, notre engagement envers tous les
réfugiés qu'on s'est engagés à recevoir. Il y en a beaucoup qui viennent de
l'Afrique et d'autres...
Donc, c'est pour ça que c'est trop tôt
pour vous donner toutes ces réponses. Ce que je vous dis, c'est que le gouvernement
fédéral connaît bien notre plan, notre capacité, notre volonté à contribuer à
cette crise particulière, qui est une crise sans précédent depuis la Deuxième
Guerre mondiale, mais aussi compte sur le Québec de jouer son rôle de jouer son
rôle l'accueil général des réfugiés. C'est souvent... Donc, globalement, la
fourchette va jusqu'au-dessus de 6 000 pour l'année prochaine. Donc, la marge
de manoeuvre, si le gouvernement fédéral souhaiterait, souhaiterait, comme ils
l'ont dit hier, un autre 10 000 au courant de l'année, nous, ce qu'on dit :
En autant que l'argent est au rendez-vous, on est prêts à accueillir plus de
réfugiés syriens tout en maintenant nos obligations par rapport aux réfugiés
venant d'autres parties du monde.
La Modératrice
: Dernières
question ou...
Mme Weil
: Il y a
l'anglais aussi.
M. Croteau (Martin)
:
Donc, je veux juste... juste le «ballpark» de 9 000, un peu plus de
9 000, c'est-u un chiffre sur lequel tout le monde peut s'entendre
puisqu'il y a régné tellement de confusion sur les chiffres dans les dernières
semaines?
Mme Weil
: Moi, je
pense qu'il faut, comme le ministre l'a dit, rester avec le plan du Québec pour
l'instant, pour cette année et pour l'année prochaine, et on verra pour le
reste. Quant au gouvernement fédéral, ils vont faire... je pense que la réponse
est beaucoup avec le gouvernement fédéral. Il faut qu'ils déclarent leurs
intentions pour la suite des choses. Tout le monde sait que cette crise est
loin de se résorber.
La Modératrice
:
Marc-André Gagnon, Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) : Oui.
Les chiffres, au fond, on les connaît, mais...
M. Moreau
: Voulez-vous
les communiquer à la presse, s'il vous plaît?
M. Gagnon (Marc-André) : Je
commence à les connaître, là. Je commence à les connaître, mais on a de la
difficulté à les situer dans le temps. Et ce que je retiens de ce que vous
dites, c'est que...
M. Moreau
: Honnêtement,
je vais vous dire, je réagis tout de suite, là, je ne sais pas pourquoi vous
tenez tant à les situer dans le temps. Parce que, si on dit : Voici quel
est le montant total des gens que l'on est prêts, au plan logistique et économique,
à recevoir, est-ce qu'il y a une différence pour vous s'ils arrivent avant
Noël, après Noël ou avant Pâques?
M. Gagnon (Marc-André) : M.
Moreau, en tout respect, ce n'est pas à moi à répondre aux questions. Parce que
les gens, ce qu'ils veulent savoir, c'est quand les réfugiés vont arriver?
Mais...
Mme Weil
: En regardant
les chiffres, là, et en écoutant l'opération que le gouvernement fédéral a
annoncée hier, ils disent qu'ils veulent prioriser les parrainés. Donc, c'est
2 900. Les 750 parrainés par l'État, c'est sûr, quant à moi, que ça va
venir d'ici la fin de l'année, parce qu'ils vont les chercher directement. C'est
ce qu'ils ont annoncé hier. Ils veulent avoir beaucoup de personnes parrainées.
Uls savent que la part du Québec, c'est 750. Donc, si vous voulez savoir, d'ici
la fin de décembre...
M. Gagnon (Marc-André) :
Combien vont pouvoir fêter le Nouvel An au Québec?
Mme Weil
: Bien moi, je
pense que 3 650, c'est très réaliste.
M. Gagnon (Marc-André) : Le
3 650, selon vous, c'est réaliste qu'ils soient arrivés, qu'ils aient les
pieds au Québec? Parce que, M. Moreau, vous avez émis des doutes la semaine
dernière sur...
Mme Weil
: Oui, parce
qu'on a communiqué avec eux, on sait... on leur a demandé de privilégier des
parrainés parce qu'on les connaît, on est capables de les identifier, on est
capables de leur dire exactement où ils sont. D'ailleurs, hier, on a appris que
les gens commencent, là-bas, à recevoir des appels de se présenter à l'ambassade
canadienne. Donc, ça veut dire qu'ils sont déjà en action pour accueillir ces
2 900 chez nous parce que c'est le Québec qui a le plus grosse part des
réfugiés parrainés par des groupes de parrainage.
Ensuite, on sait très bien que le
gouvernement fédéral veut donner un gros coup de barre par rapport aux réfugiés
pris en charge par l'État. Donc, c'est sûr que 750, pour le Québec, là, qui
serait la part pour le Québec, c'est tout à fait réalisable avec les scénarios
qu'on a vus, plusieurs vols qui arrivent ici et à Toronto quotidiennement, là,
à partir de certains jours, mais bientôt.
M. Gagnon (Marc-André) : La
part additionnelle que vous demande le gouvernement fédéral, au fond, c'est
2 000 réfugiés.
M. Moreau
: Oui. Autour
de...
M. Gagnon (Marc-André) : Eux,
ce qu'ils ont annoncé, c'est que leur objectif, ils l'ont pris du 31 décembre
et ils le repoussent au mois de février. Donc, on peut s'attendre à ce que...
Ce qu'on comprend, c'est que le fédéral, leur objectif, c'est d'envoyer au
Québec 2 000 réfugiés de plus, puis ça, vous êtes confiants de pouvoir
l'atteindre.
M. Moreau
: Oui. Puis
moi, je n'essaie pas d'éviter votre question, mais vous ne demandez un élément
de précision sur lequel on n'a pas de garantie. Il y a des éléments qui sont
impondérables, même pour le gouvernement fédéral. Alors, quand les vols peuvent
partir? À quel moment les enquêtes de sécurité... les gens... Mme Weil vous le
disait, il y a des gens qui ont commencé à recevoir des appels. Les appels
qu'ils reçoivent, c'est des appels pour se présenter aux autorités canadiennes
pour compléter les éléments de sécurité. Entre le moment où ils reçoivent
l'appel et le moment où ils recevront un visa pour leur permettre d'accéder au Canada,
il y a de l'impondérable là-dedans, que nous, malgré toute notre bonne volonté,
et toute notre générosité, et toute notre ouverture, et notre capacité
logistique, sur lequel on n'a pas de contrôle.
Alors, la réponse, la meilleure réponse à
votre question, c'est de dire : Oui, on pense que ça peut arriver. Il n'y
a pas de garantie que ça le fasse, mais on sera là, si ça n'arrive pas à cette
date-là, pour les accueillir tout au cours de l'année.
M. Gagnon (Marc-André) : On
comprend que les...
La Modératrice
:
Dernière question en français.
M. Gagnon (Marc-André) : Oui.
Les 2 900 sont déjà...
Mme Weil
: Identifiés
avec un certificat de sélection du Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
...sélectionnés. Ils ont déjà leur certificat. Or, la semaine dernière, si je
ne me trompe pas, il était question de la date du 18 décembre et du chiffre de
2 400...
Mme Weil
: Mais ça va
vite, là.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
on a pris de l'avance.
Mme Weil
: Oui, oui,
oui. Tout à fait, mais ça, c'est lorsque... C'était au mois de septembre qu'on
a mis beaucoup de pression sur le gouvernement fédéral d'accélérer le
traitement des dossiers, parce que ça avait pris une lenteur épouvantable, alors
d'accélérer, et c'est à partir de ce moment-là qu'on a vraiment pu simplifier
les procédures administratives.
M. Gagnon (Marc-André) : O.K.
et juste... Oui, mais juste pour être certain, là...
Mme Weil
: Bien, on
peut le faire après.
M. Gagnon (Marc-André) :
...qu'on puisse entendre le brigadier général aussi sur la façon dont les
réfugiés seront accueillis à Valcartier.
Mme Weil
: Mais nous,
on a une période de questions. En anglais...
La Modératrice
: C'est
ça. Ça fait qu'on va laisser la chance à Michel Corbeil du Soleil.
Dernière question en français.
M. Corbeil (Michel)
:
Vous avez parlé d'hébergement temporaire. Est-ce que ça passe nécessairement
par les bases militaires? Est-ce qu'il y a un certain... On sait déjà qu'un
certain nombre ne seront pas sur les bases militaires. Si c'est le cas, bien,
pour les bases militaires, est-ce que Valcartier va être mise à contribution?
Est-ce que les maisons de Valcartier vont être utilisées?
M. Moreau
: Bon, je
laisserai le général Lafaut sur les éléments techniques liés à Valcartier. Vous
avez deux éléments. D'abord, il y a un centre d'accueil. Alors, le centre
d'accueil, qui sera aussi pour nous, à l'organisation civile, notre centre
opérationnel, c'est de là que l'on souhaite pouvoir distribuer et faire la, je
dirais, la discrimination, entre guillemets, entre les réfugiés qui sont
parrainés et ceux qui seront pris en charge par l'État. Il se pourrait que du
centre d'accueil certains individus quittent vers les familles de parrainage,
alors que d'autres quitteront vers l'hébergement temporaire.
Ce que le général Lafaut... et là je ne
parlerai pas pour lui, je vais le laisser compléter la réponse. Valcartier
pourrait être utilisée comme site d'hébergement temporaire de dernier recours,
là, si on en a besoin. Alors, général Lafaut, peut-être...
M. Lafaut (Stéphane) : Oui.
Écoutez, comme ça a été annoncé hier, le gouvernement, le ministre de la
Défense nationale a mis à la disposition du gouvernement canadien et des
provinces 6 000 places d'hébergement temporaires. Nous, au Québec, la
tâche qu'on avait reçue, c'était de participer à cet effort-là. Et puis,
lorsqu'on a identifié les places qui étaient souhaitables, Valcartier a été
identifiée pour fournir de l'hébergement temporaire, et j'ai déjà des gens qui
travaillent, depuis quelques jours, à mettre les conditions en place pour qu'on
puisse fournir de l'hébergement temporaire, si nécessaire, sur demande.
Les maisons... Il y a eu beaucoup de
discussions à propos des maisons des familles qui vivent à Valcartier, et
celles-ci ne seront pas mises à contribution. Et il n'y a personne non plus qui
va être... Il n'y a pas de résidents célibataires qui résident sur la base de
Valcartier qui vont être mis dehors pour permettre l'arrivée des réfugiés. J'ai
de la place pour tout le monde. Il y a peut-être des déplacements internes,
concernant une dizaine d'individus seulement, qui pourraient s'effectuer, mais
ça serait, là, dans le même édifice pour faciliter, là, l'hébergement des
réfugiés lorsque ça va être requis.
M. Corbeil (Michel)
:
Juste une clarification, une dernière, sur l'examen de santé, vous avez parlé
d'examen de santé qui va être complété. En quoi c'est si important? Est-ce que
ça veut dire que les personnes vulnérables qu'on veut accueillir ici vont
devoir être en bonne santé?
M. Moreau
: Non, pas
nécessairement. Ils peuvent arriver ici avec des conditions de santé, mais il
doit y avoir un examen préalable qui fait partie des habilitations sécuritaires
pour assurer que les gens ne soient pas des vecteurs de contagion ou encore que
les traitements qu'ils doivent recevoir au moment de l'arrivée soient déjà
prévus. C'est une question de logistique. Mais il faut aussi d'abord que ces
gens-là, parce qu'il y en a qui sont dans des conditions extrêmement
difficiles, soient aptes au transport aérien. Alors, il y a plusieurs éléments
liés à l'examen médical. Le premier, c'est de s'assurer que ces gens-là sont
aptes à subir un transport aérien qui peut varier entre sept et neuf heures,
là.
La Modératrice
: On va
passer en anglais. Ryan Hicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) :
Can you just say something first in general about the plan that you have put
forward today?
Mme Weil
:
Well, essentially, we're pleased with the announcement of the federal
Government yesterday. I think everybody was asking for a little bit of
breathing room. And, in the context of Québec, our partners and the Minister of
Municipal Affairs — and Public Security, but I highlight his first
title — in the partnership that the Québec Government has with all
the cities, we thought that it was very important for everybody to be ready to
put out the welcome map and to be able to ensure that it was in an orderly fashion,
in an orderly time that we could really greet these people, settle them.
The whole issue of
settlement is a very important factor, and it starts with the readiness of the
community and all its partners, and, of course, the Québec Government, but also
the cities and all the partners, and the school boards, the schools, the
hospitals, the CLSCs, everybody.
So, this way… so they
announced 25,000 by the end of February. So that is where you have, you know,
some breathing room, if you will. And I felt a deep sigh of relief. In one way
or the other, Québec was ready. We have always said, from the beginning… In
fact, we were the first to come out with an organized plan, we were the first
to come out with the announcement that we were ready to greet, so, 3,650 for
2015 and again for 2016. The federal Government thanked us, actually… both
federal Governments thanked us, both the previous government and the actual
government, for this contribution, because already we were getting ready to
receive Syrian refugees, and we have been over the last few years.
M. Hicks (Ryan) :
How long… I did a story once about a Syrian refugee who had come to Winnipeg,
and it took him a very long time to get into English class. How long will it
take for these refugees to get into French classes?
Mme Weil
:
Well, our intention is to have all these services ready for them. There is the
volume, there is no issue there. It is our commitment to ensure the French
classes are available for all these people, just like we want the children to
enter what they are called «les classes d'accueil», it is that preparation time
before they enter the mainstream of their schools. All those services have to
be ready for them because there is an important volume of people coming.
Of course, many, many
will land in Montréal and the Greater Montréal region, because that is where
the Syrian community is mostly, some in Sherbrooke, but Montréal, definitely, and
we will be able to provide them with French language training. It is one of the
key components of integration… is to be able to speak the language for a job,
to succeed at school, to be able to integrate into the community.
M. Hicks (Ryan) :
And what about the role of the English school boards, because they have
expressed a will to help. They have the capacity, they would like to welcome
Syrian refugee students into the schools, but there is Bill 101. So what
role are they going to play?
Mme Weil
:
Well, I have called… I called the school board because I understand this desire
to want to help. Of course, children have to go to French schools, that is
essential. It is essential because their integration will happen that way.
However, the Lester-B.-Pearson
School Board — it was the Lester-B.-Pearson School Board — does
offer professional training as well. There is no… there is all sorts of
possibilities regarding professional training.
One of the messages is
that we are signaling, and what I have heard from the high commissioner,
because I spoke to him a couple of days ago, just to have a good idea of the
state of mind, and health, and readiness, and
professional training of these people, one of the points that he made, M. de
Angelis, he said that many of these are highly educated, and they haven't been
working for a few years, and they would welcome work, they would like to work.
So these whole issues
around recognizing professional credentials, etc., you all know some of the
obstacles and hurdles, but many immigrants do go into these schools and school
boards and CEGEPs that provide professional training. So there is the Minister
of Education and the Minister of Labour, «Travail», Sam Hamad, my two
colleagues, will be working on that piece of it, and I think it's an essential
component of our plan, medium-term, long-term, to insure really good
integration of the Syrians, and I've met Syrians, and they really do are
talented, talented people with a public education system that is very strong.
La Modératrice
: Kevin Gallagher, CTV.
M. Moreau
: That was a complete answer.
M. Gallagher (Kevin) : I'm sure, as you know, these people are fleeing atrocities or have
witnessed some of these atrocities. What type of mental health resources will
be available for the refugees as they arrive in Canada?
Mme Weil
: One of the thing we have the settlement because in the last few
years we have been noticing that there are many of the refugees from more torn
areas are suffering traumas in a more intense way than previous waves of
refugees. So, in 2012, I actually had commissioned a committee of the Ministry
of Immigration to go all around Quebec to see how our health services, especially our mental health
services are organized, and so a lot of work has been done.
There are a few of these
areas of destination, and Mme St-Hilaire will be part of those discussions…
Sherbrooke for instance, is well known to have those kinds of services. So
there is some orientation that has to be done so we don't want to give the
exact numbers until we know the profiles of these people because we want to
send the people who would need that kind of accompaniment to go to the
specialized resources. But we do have them.
M. Gallagher (Kevin) : And speaking of exact numbers, I guess, is it too soon to know how
many will be going to temporary housing and will that temporary housing on the
Valcartier base be ready?
M. Moreau
: Yes, it is too soon to say but we know one thing for sure that we
will be ready. And we thank the Canadian Armed Forces for their help and their
participation to the logistic efforts that are needed and, of course, we will
be ready, either with the municipality, with the Red
Cross or with our partners.
M. Gallagher (Kevin) : And Mr. Brigadier General could you, perhaps in English, sort of
breakdown what the Armed Forces will be doing as far as the temporary housing
and relocation.
M. Lafaut (Stéphane) : As I said in French, the Minister of
National Defence yesterday mentioned that he will put 6,000 places in a temporary lodging site, ready to be used, in
case of necessity only, because military bases are not necessary the best place
to put those refugees. But we understood also that we had to help our partners
into this. So what I'm planning to do is to have a couple of thousands of
places in Valcartier because we have started our planification last week. I asked
my people to be ready as of next Monday if necessary.
Now that we know that the
operation may be delayed a little bit, we're going to have more time to get
even more ready and finalize our synchronisation with our partners.
Mme Plante (Caroline)
:
Just one last quick one, if I may. What is particularly challenging about
welcoming this wave of refugees? Is that the shared number? 33
Mme Weil
: Well, from the logistical point of view, there are two main areas that you could…
M. Moreau
: I think that the idea is to answer at the camera.
Mme Plante (Caroline)
: So what's the most challenging?
Mme Weil
: Well, I think… You know, I'm not sure Québec, with our experience, and Pierre Moreau mentioned all this, is that
logistically, yes, it's always… it's a challenge, right, logistically.
We heard that «exposé». To make sure that people are welcomed in a very secure
fashion and that these people who... you see them arrive at the Québec... at
Trudeau Airport, and you can see the fragility that many of them are living. So
you want to secure them mentally and physically, quickly. So, that's the…
obviously what the Government and obviously the federal responsibilities, together.
Both governments have this preoccupation.
But I would tell you very
quickly… and this is why we do want to sent them to their cities of destination
quickly, because integration will be more successful the quicker they find
themselves in those milieus. And this is where the mayors play a very important
role. So, in terms of getting them ready for school, the lodging, of course, is
extremely important, that they feel around them people who are compassionate,
understand what they've been through and are ready to help them. Those are
challenging and they're crucial. First of all, to ensure these people stay in
those cities, stay in those milieus and…
Mme Plante (Caroline)
:But that can be said about all refugees. What's
different about this particular wave of refugees?
Mme Weil
: Well, you're right, but there is… In a interesting way, there is a
bit of an advantage that they're coming in these numbers. And the medias are
playing such an important role because we're feeling a complete mobilization of
the Québec community and Québec communities. So, in a way, it is a
little bit of an advantage this time around. People have been sensitized to the
challenges for refugees to integrate.
We know that the
unemployment rate is higher for too long for these refugees and we want to
address that as well.
La Modératrice
:Thank you so much.
M. Moreau
:OK. Thank you.
Mme Biron
(Martine)
: Une petite dernière, si vous me permettez. Qu'est-ce
que vs pensez de la déclaration du maire Coderre qui a dit qu'il faudrait peut-être
une entorse à la loi 101 pour permettre aux réfugiés d'aller à l'école en
anglais.
M. Moreau
: On n'est
pas dans une dynamique où le gouvernement souhaite qu'il y ait d'entorse à la
loi 101. La loi 101 doit être respectée, elle s'applique sur l'ensemble
du territoire du Québec, incluant la ville de Montréal.
Mme Weil
: Moi, je vous
dirais, comme ministre de l'Immigration, où la francisation est peut-être une
de nos missions les plus fondamentales, que la scolarisation en français, être
dans un milieu francophone, est très important. C'est important pour l'enfant
qu'il puisse rapidement souvent être l'interprète pour ses parents, on le voit
souvent, mais ça ne veut pas dire qu'on va exclure des commissions scolaires
anglophones qui voudraient jouer un rôle. Je pense qu'il faut reconnaître que tout
le monde veut contribuer à cet effort et que le ministre de l'Éducation et
moi-même, nous allons regarder cette question avec eux, notamment au chapitre, peut-être,
de la formation professionnelle pour les adultes.
M. Moreau
: Merci.
Merci à tous.
(Fin à 10 h 11)