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Point de presse de Mme Martine Ouellet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, de stratégie maritime, d'électrification des transports et de télécommunications

Version finale

Wednesday, February 3, 2016, 15 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures deux minutes)

Mme Ouellet : Bien, bonjour. Ça me fait plaisir de venir vous rencontrer concernant l'industrie du taxi. Donc, je voulais sortir aujourd'hui parce que... vous le savez, tous les mouvements qui se sont passés dernièrement et rappeler les déclarations de l'ancien ministre des Transports, M. Poëti, qui a clairement dit qu'UberX, c'est du taxi illégal, et ça, c'est en vertu de la loi actuelle, Loi concernant les services de transport par taxi, l'article 4, l'article 117. C'est très clair que c'est du transport illégal.

Et je voudrais inviter M. Daoust à aller plus loin que ce qu'a fait M. Poëti, parce que, oui, il y a eu des saisies de véhicules, mais clairement ce n'est pas suffisant. Il faut aller plus loin que ça, et le gouvernement a déjà des pouvoirs entre ses mains à travers la loi sur le taxi. Et d'ailleurs, dans ce sens-là, au niveau du Parti québécois, là, on déposera un projet de loi en début de session parlementaire pour pouvoir, justement, donner au gouvernement plus d'outils.

Et je voulais intervenir aussi sur l'annonce de M. Daoust d'aujourd'hui, qui est prêt à convoquer une commission parlementaire. Donc, il va avoir toute ma collaboration pour la commission parlementaire, et je l'invite même à ce qu'on puisse siéger tout de suite la semaine prochaine parce que c'est urgent. Actuellement, il y a une hémorragie du côté des revenus des chauffeurs de taxi. Et, vous savez, les chauffeurs de taxi, là, ce n'est pas des gros revenus, et ça touche directement leurs familles.

Et je pense que, dans l'intervalle où on va faire la commission parlementaire, parce que ça peut prendre quelques semaines, il faudrait que M. Daoust agisse quand même pour bloquer le taxi illégal d'UberX. Et, si après ça il y a des ententes sur des façons de fonctionner... et ce qui sera important, c'est que ce soit équitable, que ce soient les mêmes règles du jeu pour tout le monde parce qu'il existe des règles du jeu, actuellement, qu'UberX refuse de suivre. Bien, si on veut rediscuter des règles du jeu, on peut rediscuter des règles du jeu, mais il faut qu'en attendant on arrête l'hémorragie pour les revenus des chauffeurs de taxi, tant pour leurs revenus, là, hebdomadaires que pour ce qui est leurs pensions ou leurs permis de taxi.

M. Vigneault (Nicolas) : Vous voulez carrément qu'on interdise UberX, même avant la commission parlementaire?

Mme Ouellet : Bien, en fait, UberX est clairement illégal, et c'est clair dans la loi. Dans quel autre secteur d'activité est-ce que vous acceptez des professionnels... Est-ce que vous acceptez qu'un médecin qui n'est pas membre, par exemple, de l'ordre des médecins fasse la profession de médecin? Non, on n'accepte pas ça au Québec. On n'accepte pas non plus qu'un ingénieur signe des plans s'il n'est pas membre de l'Ordre des ingénieurs. Et, dans toutes les... dans plusieurs métiers, c'est la même chose. Du côté du taxi, ça prend un permis de taxi, ça prend une licence de conduite de taxi, ça prend aussi des assurances, ça prend des inspections, il faut payer la TPS, la TVQ, il faut payer ses impôts, et UberX ne fait rien de tout ça. C'est complètement inimaginable.

Et je veux juste être claire : l'application technologique, la plateforme technologique d'UberX, c'est une belle application, mais ça ne les dispense pas de respecter les règles, sur le terrain, de comment faire le transport des personnes par taxi. Et ces applications-là technologiques, maintenant, les taxis en ont aussi développé, Taxi Coop ici à Québec, il y a Taxi Diamond à Montréal qui en a développé, et je pense qu'il y en a d'autres qui sont en train d'en développer, des plateformes technologiques. Mais les plateformes technologiques ne dispensent pas de l'application des lois et règlements au Québec.

M. Bélair-Cirino (Marco) : M. Daoust entend régulariser la situation. Pour ce faire, est-ce qu'ils doivent seulement compenser les chauffeurs de taxi qui détiennent actuellement un permis, notamment en achetant ces permis-là à des montants qui oscillent autour de 200 000 $? S'il veut faire de la place à des chauffeurs d'UberX, est-ce qu'il doit absolument leur acheter des permis?

Mme Ouellet : Bien, la question, effectivement, se pose. Moi, quand je dis : Il faut que ce soit équitable... Actuellement... et ça, ça a été décidé parce qu'avant ça il n'y en avait pas, de permis de taxi au Québec, et c'était le «free-for-all», et c'était une industrie qui était sauvage. On a décidé, à une certaine époque, de mettre des permis justement pour sécuriser... au niveau de la sécurité des consommateurs aussi, des clients, et avoir un peu plus de suivi. Là, les gens fonctionnent dans cet environnement-là, respectent… Parce que c'est obligé par la loi, là, hein, c'est obligé par la loi, ça a été imposé. Donc, si on veut changer les règles du jeu, effectivement il y a toute la question des permis. Si UberX veut fonctionner sans permis, bien, on dit : Bon, O.K., est-ce qu'on décide qu'au Québec on fonctionne sans permis? Si c'est le cas, il faut racheter les permis. Est-ce que c'est au gouvernement, donc aux citoyens à payer pour ça? Il me semble que ça n'aurait pas de bon sens. Il me semble que ce serait à UberX pour payer pour l'ensemble des permis. Et là faites la multiplication, 180 000 $, 200 000 $ par permis fois le nombre de permis au Québec, vous allez voir que la facture est assez salée. Je serais très surprise qu'UberX accepte ça. Ça, c'est un des éléments.

L'autre élément, c'est le coût d'une course. UberX, là, c'est allé jusqu'à 500 $, 800 $ pour une course entre Montréal et Laval ou Montréal et Saint-Jean-sur-Richelieu parce qu'ils ne respectent pas les prix qui sont édictés par la Commission des transports du Québec. C'est comme l'électricité, au Québec, on ne peut pas charger n'importe quoi; le gaz naturel, on ne peut pas charger n'importe quoi, c'est régi par la Régie de l'énergie. Bien, le prix de la course de taxi, c'est régi par la Commission des transports du Québec. Les taxis ne peuvent pas charger n'importe quoi n'importe comment; il y a un montant de base plus tant le kilomètre, plus tant la minute, et c'est ça qui détermine le prix. Si on veut changer ça, il faut le changer pour tout le monde. Et là est-ce que va être à l'avantage des consommateurs puis des clients? C'est loin d'être certain.

Ça fait que, oui, il y a tout un débat à faire, et on peut très bien le faire, ce débat-là, mais, pendant qu'on va faire ce débat-là, les chauffeurs de taxi et leurs familles ont déjà beaucoup payé de l'inaction du PLQ depuis un an. Leurs revenus hebdomadaires ont diminué de façon importante, la valeur de leurs permis… Qui est leur fonds de pension, hein, c'est ça qu'il faut dire, là. Ça, c'est leur fonds de pension. Leur fonds de pension a diminué de façon extrêmement importante, et donc, là, il faut arrêter l'hémorragie. Ça fait que, oui, on peut bien faire les discussions, et j'invite même le ministre Daoust à commencer dès la semaine prochaine — on commence à siéger, là, mardi — donc, dès mardi à convoquer la commission parlementaire, bien, ça me fera plaisir de participer, mais, en attendant que ces discussions se fassent, qu'il s'arrange pour que… arrêter la concurrence pas juste déloyale, la concurrence illégale.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Les représentants d'Uber seront sans doute convoqués et entendus lors de la commission parlementaire. Qu'est-ce que vous souhaitez qu'ils disent? À quelles questions doivent-ils répondre?

Mme Ouellet : Bien, on les a déjà entendus en commission parlementaire, vous vous rappellerez, là, fin de l'été, début de l'automne l'année passée. Moi, je souhaiterais qu'ils soient moins arrogants, et qu'ils acceptent de respecter les lois et règlements qui sont au Québec, et qu'ils participent comme tous les autres intervenants. S'ils veulent faire évoluer l'industrie du taxi et qu'ils puissent participer aux décisions… aux discussions, bien, qu'en attendant ils respectent les lois et règlements du Québec, ce qu'ils ne font pas du tout. Et ils travaillent dans… avec une attitude — et c'est ce qu'ils font, je crois, un peu partout, d'ailleurs, sur la planète — très arrogante et très agressive, et, je pense, ce n'est pas la bonne façon de pouvoir changer une industrie.

Il y a des règles qui existent. Et Uber s'est fait sortir de plusieurs pays à travers la planète, ce n'est pas pour rien, là. Donc, moi, je pense qu'ils doivent respecter les lois et règlements du Québec, et, s'ils veulent faire évoluer les lois et règlements, bien, comme tout le monde, en attendant que la loi, elle change, c'est la loi actuelle qui s'applique, et ils doivent respecter la loi.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous dites que, dans certaines villes, Uber a été chassée. Pourquoi le gouvernement du Québec et les corps policiers ne chassent pas Uber?

Mme Ouellet : Bien, ça, c'est la bonne question, parce qu'ils ont les pouvoirs, avec la loi actuelle, de pouvoir chasser Uber, de pouvoir arrêter le taxi illégal, et ils ne le font pas. Ils se sont limités à faire des saisies qui sont clairement insuffisantes parce qu'Uber paie... qui est une multinationale, là, milliardaire, là, qui paie les chauffeurs illégaux. Et d'ailleurs Uber, là, c'est très malsain, elle incite d'honnêtes citoyens, pour arrondir supposément leurs fins de semaine, à devenir des illégaux. C'est effrayant, ça, comme entreprise, comme attitude d'entreprise. Uber incite d'honnêtes citoyens à devenir des illégaux.

Donc, moi... Ils peuvent, le gouvernement du Québec, faire appliquer les lois, là. Vous savez, il y a actuellement, d'ailleurs, un groupe... Ce n'est pas normal que ce soient les chauffeurs de taxi qui soient obligés de s'organiser pour exiger du gouvernement qu'il applique sa loi. Avez-vous déjà vu ça dans d'autres secteurs? Et comment ça se fait que le PLQ est en train de tolérer, entre guillemets — à part les saisies, là, mais ça ne change pas grand-chose, hein, Uber est quand même en croissance au Québec — tolère une activité illégale dans l'industrie du taxi? Il n'y a aucun autre secteur industriel où ils tolèrent des activités illégales. Ils agissent. Donc, pourquoi ils tolèrent ça? Et ça, c'est inadmissible, c'est inacceptable. Et là il y a des familles, des chauffeurs de taxi qui sont en train de payer pour ça, et je peux vous dire, là, qu'ils sont désespérés.

Et moi, j'invite le ministre Daoust à agir avant que ça dégénère, avant que ça dégénère parce que les gens, c'est directement leurs revenus, leur capacité à subvenir aux besoins de leur famille qui est en jeu. Donc, vous comprenez à quel point ça les touche dans leur quotidien, là. Et, quand les gens deviennent désespérés, ce n'est jamais une bonne chose. Et moi, j'invite le ministre Daoust à agir, à aller plus loin que le ministre Poëti, qui avait déjà posé le jalon que c'était illégal, mais maintenant de bloquer le taxi illégal d'UberX.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous craignez que ça dégénère?

Mme Ouellet : Bien, c'est ce que les chauffeurs ont indiqué, qu'ils étaient vraiment tannés et qu'ils regardaient toute une série de mesures qu'ils pouvaient prendre. Et donc pourquoi est-ce que le gouvernement libéral ne fait pas de la prévention en agissant maintenant juste pour faire appliquer la loi? Ils ont juste besoin d'appliquer la loi. Ce n'est pas compliqué.

La Modératrice : Questions en anglais.

Mme Plante (Caroline) : Mrs. Ouellet, maybe a couple of questions in English. This conflict has been going on for months and months, it's been pitting taxi drivers against Uber drivers. What do you think should happen? Do you think that special committee hearings are the solution?

Mme Ouellet : Well, actually, I think… What I'm asking, I'm asking Mr. Daoust to go further than what Mr. Poëti did. Mr. Poëti declared that the UberX was illegal in front of the law, and it is. And now Mr. Daoust has to stop UberX. And he wants to do a «commission parlementaire». That's fine and I agree with that, and I'm available next week if he wants to talk about it. But I think, in the meantime, he has to stop UberX because it's directly the revenues of the taxi drivers and their families that are affected, and he has to stop that bleeding because it's hurting a lot.

It's not only their revenue, it's also, I would say, their pension, because the permits is like their pension. And the value of the permit is going down now, and it will affect all their revenue. So, I think it's really important that the Liberal Government has to move on that issue to be able to protect the taxi drivers, and they just have to apply the law.

M. Hicks (Ryan) : Is there a middle ground here? Because, on the one hand, you said — you're right — there are taxi drivers, it's their livelihoods; on the other hand, this is a phenomenon that is quite large, this is also something that's really popular with people under 40. Is there some way to…

Mme Ouellet : I think, actually, what is popular is the Web application. And I think that it's probably a great application, and I think it can be used, but in respect of the law. The application is not a problem. The problem is not the application, it's not the Web application, the problem is really the application of the law, which is illegal taxi. So, this application can be available within taxi drivers, and it is, here in Québec, with Taxi Coop, I think, in Montréal, with Taxi Diamond, and I think that's not a problem.

And the other part : Where is the tariff of the… when a person takes UberX? But they do not respect the rule of the Commission des transports du Québec. And this tariff is not… A taxi driver cannot decide how much will cost the ride, it's all reglemented. So, UberX has to apply that kind of reglementation too. If they don't want that kind of reglementation, they can talk with the Government, they can ask, but, in the meantime, they have to apply the law. And, if we decide that we don't want that kind of reglementation for the tariff of a ride, we can think about it, but the new grid will be applicable also for the taxi driver. And I'm not sure, if we change the grid, that it would be very good for the client, for the consumer. So, we just have to careful… because we've seen what happened in New Year's Eve : it cost $500 between Montréal and Laval, which is, you know, insane. So, I'm not sure that the customer will gain from that. So we have to be sure that the new grid will be also good for the customer and will be correct for the taxi driver too.

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 15 h 16)

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