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Point de presse de M. Sylvain Roy, porte-parole de l'opposition officielle en matière de forêts, de faune et de parcs, M. Harold LeBel, député de Rimouski, et M. Martin Ouellet, député de René-Lévesque

Version finale

Thursday, March 24, 2016, 15 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures cinquante-sept minutes)

M. Roy : Merci. Bonjour à tous. D'entrée de jeu, j'aimerais saluer mes collègues députés Harold LeBel, député de Rimouski, Martin Ouellet, député de René-Lévesque, Mme Valérie Boulet-Thuotte du cégep de La Pocatière, et j'aimerais aussi saluer les 50 étudiants en bioécologie du cégep de La Pocatière qui se sont déplacés ici pour venir déposer une pétition de 10 745 signataires qui demande au gouvernement la chose suivante, donc : on demande au gouvernement de réinvestir dans le domaine de la faune par la réembauche de biologistes, de techniciens, d'agents de protection de la faune et d'autres professionnels. Ce qu'on sait, de manière rétrospective, c'est qu'il y a 100 emplois qui ont été supprimés en 2014 et en 2015 dans les différents domaines liés à la faune. À titre d'exemple, des postes d'occasionnels sont les postes qui écopent le plus; dans le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie, on parle de quatre biologistes, bon, qui étaient embauchés, on est passés à deux biologistes.

Donc, pourquoi c'est important d'investir dans la faune et de protéger les corps d'emploi qui sont associés aux différentes stratégies de régulation du domaine faunique? Parce que les adeptes d'activités dans les milieux naturels, ça apporte 3 milliards de dollars par année au Québec, on parle de 32 000 emplois; juste pour la chasse et la pêche, on parle de 1,6 milliard de revenus, on parle de 600 000 pêcheurs et de 400 000 chasseurs. Pour assurer la pérennité de l'industrie, ça prend de la relève au niveau, entre autres, des adeptes. Les différentes instances, bon, Fédération des pourvoiries, chasseurs, pêcheurs, nous parlent d'une rupture de clientèle en 2019. S'il n'y a pas un coup de barre qui est donné, c'est un secteur d'activité économique qui risque de s'effondrer. Ça prend aussi de la relève au niveau de l'expertise puis des spécialistes. Donc, actuellement, ce qu'on fait, c'est qu'on met à pied surtout les occasionnels, la jeunesse qui acquiert certaines années d'expérience et qu'on met à la porte, donc, c'est la relève qui, demain, devrait assurer la pérennité de la ressource.

Donc, la diminution des professionnels ou du nombre de professionnels crée des dysfonctionnements puis une déstructuration de la gestion des activités fauniques. Exemple, une détérioration de la qualité de l'expérience en forêt se vit actuellement dans le domaine de la chasse, on a moins d'agents de la faune, on assiste à une montée du braconnage et ce qu'on appelle la tension entre les chasseurs. Nous, on appelle ça le passage de la stratégie de gang de rue à gang de bois ou de forêt, où on est dans l'intimidation, l'appât du gain, l'accaparement de territoires. Les agents de régulation ou les agents de la faune permettent de discipliner ces comportements-là et d'assurer une pérennité à la pratique puis une qualité, aussi, à la pratique, parce que, si les gens vont pratiquer des activités de prélèvement faunique et assistent à de l'intimidation ou du braconnage, ils n'auront pas le goût de continuer l'activité. Donc, la nouvelle relève n'est pas au rendez-vous étant donné la mauvaise presse que le domaine de la faune vit actuellement.

Autre exemple, mauvaise lecture des cheptels. Les coupures de biologistes amènent entre autres une mauvaise évaluation des potentiels fauniques que nous avons. À titre d'exemple, un exemple concret, on parle de fermer la chasse au chevreuil dans la zone 2 est, entre Rimouski et le plateau de la Matapédia. Pourquoi? Parce que le seul indicateur que l'on prend, c'est l'indicateur du nombre de bêtes prélevées et non pas d'inventaires aériens. On ne peut pas se fier sur un seul indicateur pour fermer la chasse dans une zone, on doit être en mesure d'aller chercher d'autres indicateurs comme d'aller sur le terrain vérifier le nombre de bêtes. Si une année la chasse n'est pas bonne, bien, ça peut être parce que le temps ou le rut ou la température était trop chaude, la bestiole ne bougeait pas. Donc, par mesure de conservatisme, on va fermer une zone au lieu de faire une lecture exhaustive du potentiel.

Autre exemple, en Gaspésie. D'abord, actuellement, on n'a pas de ressources, on n'a pas de biologistes pour évaluer les impacts du bar rayé sur la prédation que ce poisson-là fait sur le homard et le saumon. On n'a aucune idée de ce qui se passe, et ça, ça met en péril d'autres ressources. Donc, ce sont des coupures qui peuvent amener à la destruction de certains potentiels fauniques. Le saumon, c'est un générateur de revenus en Gaspésie. Les rivières à saumon sont extrêmement importantes. Donc, ces coupures, les coupures faites sont extrêmement dangereuses pour l'ensemble de la filière faunique au Québec.

Donc, pour résumer, pour ma part, le gouvernement doit cesser de fragiliser et d'atrophier le domaine de la faune au Québec. Il doit plutôt le considérer comme un moteur de développement économique porteur d'avenir pour les régions et surtout pour ces jeunes qui aiment la nature et veulent en vivre. Tout cela passe par une stratégie d'investissement et de réinvestissement.

Maintenant, je vais laisser la parole à Mme Thuotte.

Mme Boulet-Thuotte (Valérie) : Donc, merci, M. Sylvain Roy. Donc, voici, aujourd'hui, symboliquement, on dépose notre pétition ici, à l'Assemblée nationale, c'est le fruit de notre travail qui date depuis au moins un an. Tous ces beaux jeunes qui sont derrière moi sont là pour se battre, en fait, pour la conservation, la protection de la faune. Ce qu'on veut, c'est un réinvestissement en matière de gestion de la faune au Québec, et ça passe par là, par l'embauche de biologistes et de techniciens de la faune, bref d'agents de protection de la faune, de nos spécialistes qui sont là pour être sur le territoire et protéger notre patrimoine naturel qui coule dans nos veines, mais c'est aussi... Pour nous, un réinvestissement, c'est un signal qui nous dirait : Nous, la jeunesse, oui, on vous veut dans la protection et la bonne gestion de notre patrimoine naturel, on tient à ce que vous fassiez partie de l'avenir.

M. Roy : Merci. Martin.

M. Ouellet : Merci, Valérie. Écoutez, pour la Côte-Nord, ce sont les mêmes enjeux. Avec un territoire de 237 000 kilomètres carrés, vous avez compris, avec les chiffres que Sylvain, mon collègue, a cités tantôt, chaque perte d'emploi, c'est des kilomètres de moins qu'on peut effectivement étudier, valider et s'assurer qu'on a les ressources nécessaires pour notre avenir.

Ces 50 jeunes-là, je pourrais les mixer aujourd'hui avec les jeunes qui sont en techniques d'aménagement cynégétique et halieutique au cégep de Baie-Comeau, qui vivent de ces emplois-là aussi, qui se posent la même question : C'est quoi, l'avenir de la faune au Québec? Présentement, ces jeunes-là ont les yeux pleins d'espoir, mais malheureusement il existe, devant leur vision, une grande noirceur.

Alors, ce qu'on demande au gouvernement, c'est des réinvestissements. Et ce qu'il faut comprendre... parce qu'en Côte-Nord, les gens pensent que c'est exclusivement des ressources naturelles, des mines puis de la forêt, mais il y a toute une industrie, des pêches et de la chasse avec les pourvoyeurs, et ce n'est pas une industrie saisonnière qui fait juste diversifier notre économie, c'est un moteur important économique qui créé des emplois durables, et on a besoin de ces argents-là, et ces jeunes-là ont besoin de ces emplois-là pour l'avenir du Québec.

Alors, on demande encore une fois au gouvernement de réinvestir et on a besoin d'eux pour maintenir notre avenir au Québec. Je cède maintenant la parole à mon collègue Harold Bérubé.

M. LeBel : LeBel.

M. Ouellet : LeBel, pardon... Bérubé! Matane-Matapédia.

M. LeBel : Tu te mêles avec madame.

Moi, un petit mot pour féliciter les jeunes qui ont... C'est quand même un gros travail, les jeunes de La Pocatière, du cégep de la La Pocatière, un cégep du Bas-Saint-Laurent, puis ça démontre aussi le dynamisme de nos cégeps en région, dans le Bas-Saint-Laurent, les jeunes qui prennent des formations dans ces cégeps-là, mais qui ont une vision de la région, qui ont une vision de l'avenir. Ça fait que tout ce que... S'ils ont pris la peine de déposer ça ici, à l'Assemblée nationale, maintenant on va s'assurer qu'il y ait un suivi. On va essayer de voir en commission parlementaire pour voir qu'au moins que le gouvernement réponde à cette pétition-là.

Puis le message derrière ça, moi, ce que je vois, c'est un grand message d'espoir de jeunes qui croient aux régions du Québec. Quand on parle de faune, c'est notre richesse dans les régions du Québec. Puis les régions, si on perd ça, si on perd des gens comme vous, qui prennent soin de la faune, de cette grande richesse-là, bien, on est dans le trouble. Puis là on a beaucoup de jeunes qui partent de nos régions. Ça fait que, quand on voit des jeunes allumés comme ça, qui disent : Nous autres, on croit aux régions, on croit à la faune, on croit à la richesse des régions, on est dans un cégep de région puis on veut bâtir notre région, bien là on ne peut pas faire autrement que les défendre. Puis Sylvain, il connaît ce secteur-là, il est passionné.

Ça fait qu'on va, ensemble, tout le monde, porter votre pétition puis on va essayer d'aller le plus loin possible. Merci. Merci beaucoup. Bravo!

(Fin à 15 h 7)