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Point de presse de Mme Lorraine Richard, porte-parole de l’opposition officielle responsable de la région de la Côte-Nord, et M. Gaétan Lelièvre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement des régions et de décentralisation

Version finale

Friday, June 10, 2016, 9 h 31

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

Mme Richard : Bonjour. Ce matin, je suis en présence de mon collègue Gaétan Lelièvre, député de Gaspé, critique pour l'opposition officielle en matière de développement des régions. Gaétan aussi connaît beaucoup le monde municipal, connaît beaucoup les petites localités. Cet après-midi, nous devrons adopter une loi spéciale, le projet de loi n° 111, pour faire en sorte que le service maritime puisse reprendre pour desservir de façon adéquate la Basse-Côte-Nord et l'île Anticosti. Il faut savoir que la desserte maritime pour la Basse-Côte-Nord, c'est un service essentiel. Présentement, il y a un conflit de travail entre les employés de Relais Nordik, et ça fait en sorte que, malheureusement, les négociations n'ont pas abouti, et lundi... mais, écoutez, à partir de minuit lundi soir, le droit de grève pouvait être effectif.

Et je dois admettre que je crois, je crois aux négociations et je crois toujours que le droit de grève, c'est un droit fondamental. Mais, maintenant que je vous ai dit ça, il faut comprendre que, dès lundi, tous les élus de la Basse-Côte, y compris les deux chefs autochtones et le maire de l'île Anticosti, nous étions tous ensemble en conférence téléphonique, et ceux-ci réclamaient autant l'appui de la députée de Duplessis, réclamaient de la part du gouvernement, d'un peu tout le monde, là... c'est comme : Écoutez-nous, on a besoin de vous, il faut régler cette situation dans les plus brefs délais.

Parce que ce qu'il faut comprendre, c'est que le Tribunal administratif, il faut respecter son jugement, mais je peux vous dire qu'il a fait beaucoup jaser chez nous parce que le fait de ne pas transporter les personnes fait en sorte que ces gens-là sont complètement isolés.

Et, dans un autre dossier il n'y a pas si longtemps, la Société des traversiers du Québec, il y a eu une grève. Et je vous donne un exemple, on prend la traverse de Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine, on avait juste diminué la fréquence des traverses, mais, si on avait dit : Les personnes qui veulent prendre le traversier pour voyager juste d'une rive à l'autre, bien, vous avez des options, là, vous pouvez passer par la Rive-Sud, vous pouvez passer par Chicoutimi; si vous n'avez pas un papier du médecin pour un rendez-vous médical, vous n'embarquez pas, je pense qu'on aurait eu un tollé. Imaginez-vous aussi, demain matin, la traverse Québec-Lévis, les passagers ne peuvent pas circuler, je pense que ce serait à la une de tous les quotidiens. On aurait ça non-stop aux nouvelles à chaque soir. Ce qui se passe, maintenant, là, c'est qu'on a une population, en Basse-Côte-Nord, qui est complètement isolée. La desserte maritime, c'est un service essentiel en soi. Et là on a dû faire avec le jugement du Tribunal administratif.

Donc, la seule option pour faire en sorte de régler cette situation, c'est une loi spéciale, c'est une loi spéciale. Oui, cette loi spéciale, dès lundi, elle planait autant sur la tête du syndicat que sur la partie patronale. On voulait, oui, que ça négocie le plus rapidement possible. Écoutez, ça faisait depuis le mois de février qu'il n'y avait plus aucune négociation. On a tous été pris par surprise en entendant cette nouvelle-là qu'il y avait possibilité de grève. On le savait, ce que ça pouvait impliquer. Malheureusement, écoutez, on aurait dû adopter cette loi hier.

Québec solidaire, Québec solidaire, qui se dit le parti du pauvre monde, le parti du peuple, écoutez, il fait en sorte qu'un conflit de travail prend toute une population en otage. Québec solidaire, à des fins partisanes, en voulant faire un show de boucane — c'est exactement ça — fait en sorte de ralentir le processus puis après pour dire : Bien, écoutez, c'est nous, c'est nous qui avons à cause le monde syndical, c'est nous qui faisons réellement notre travail. Je dénonce ça ce matin.

Je suis une ancienne syndicaliste, je crois au mouvement syndical, je crois à la négociation, je crois au droit de grève, mais je suis aussi députée de Duplessis, j'ai une responsabilité envers les gens de la Basse-Côte-Nord, et on ne peut pas dire : C'est leur mode de vie, puis qu'ils s'organisent ainsi, puis ce n'est pas grave. Oui, c'est grave. Oui, c'est grave.

Et je n'en reviens pas qu'un parti qui se dit près du peuple de faire tout en sorte pour ralentir le processus parlementaire pour adopter le projet de loi n° 111. Et ça, là, ça veut dire que c'est une méconnaissance totale de la réalité de la Basse-Côte-Nord et l'île Anticosti. Demandez aux gens de l'île Anticosti, là, allez demander au maire qu'est-ce qu'il en pense, allez demander aux chefs autochtones de Saint-Augustin puis de La Romaine, qui ont peur pour leur population... Parce que c'est la fin des classes, et, oui, les jeunes, ils vont étudier à l'extérieur puis ils veulent retourner chez eux. Qu'est-ce qu'ils vont faire? Ils vont prendre une petite chaloupe puis ils vont traverser d'une rive à l'autre, malgré les intempéries. Ça, on dit : C'est leur mode de vie. Puis je suis vraiment extrêmement déçue de Québec solidaire, vraiment très déçue.

Puis ce que je veux vous dire aussi ce matin, c'est que, pour la suite… On n'a pas d'autre choix d'adopter cette loi spéciale, mais, pour la suite, il faudra faire en sorte que les gens de la Basse-Côte puissent s'asseoir avec la Société des traversiers du Québec, avec Relais Nordik, avec le monde syndical, parce qu'il y a beaucoup d'associations syndicales chez Relais Nordik. Et on ne peut pas, on ne peut pas, au nom de la liberté syndicale, prendre une population en otage. On ne fait pas juste la priver d'un certain service. Au niveau de l'économie, avez-vous pensé à ça, là, des pêcheurs qui ne peuvent pas sortir leurs marchandises? C'est l'économie, ça, c'est l'économie d'Harrington Harbour.

Imaginez-vous ça à Montréal, imaginez-vous ça à Québec. Ça ne se passerait pas comme ça, hein? Ça ne se passerait pas comme ça. C'est ça qui se passe. Au niveau touristique, pensez-vous que... les gens, ils se disent : Bien, il va peut-être y avoir une grève, on annule. On annule parce qu'on ne le sait pas. Les gens de la Basse-Côte, je les représente fièrement à l'Assemblée nationale et je connais leurs difficultés, à l'île Anticosti aussi. On ne retrouve ça nulle part ailleurs, les spécificités de l'île Anticosti et de la Basse-Côte-Nord.

Ça fait que, Québec solidaire, s'il vous plaît, arrêtez de faire de la petite politique avec ça, puis vous croire au-dessus de tout, puis de dire que vous défendez le pauvre monde parce que le pauvre monde, il vit aussi en Basse-Côte puis à l'île Anticosti puis il a besoin de vous. Puis je me considère aussi une personne qui défend le monde syndical puis qui veut des meilleures conditions de travail, mais on fait face à une situation exceptionnelle, puis à un moment donné il faut prendre ses responsabilités. Et je suis vraiment, vraiment fâchée ce matin de voir qu'on se croit au-dessus de tout puis qu'on ralentit un processus juste pour, après, montrer qu'on se soucie des gens. On a une population qui est prise en otage avec un conflit de travail. Donc, je souhaite que Québec solidaire accélère le processus cet après-midi. Merci.

Je vais laisser la parole à Gaétan, que je le sais qu'il comprend la situation, parce qu'il faut savoir que ce n'est pas notre ADN, nous, au Parti québécois, là, les lois spéciales, hein? Ça fait que ce n'est pas facile parce qu'on croit au droit de négocier, mais je pense qu'entre autres Gaétan puis les autres collègues ont compris la situation des gens de la Basse-Côte, et on n'a pas le choix, on n'a pas d'autre mesure.

M. Lelièvre : Bien, je pense qu'il n'y a pas grand-chose à ajouter sinon que Lorraine a fait un portrait extrêmement complet de la situation. Puis ce qui ressort ce matin, encore là, comme tu l'as mentionné, Lorraine, c'est une méconnaissance de la réalité des régions. Mais là on parle vraiment d'un cas d'enclavement sur une population, c'est une économie qui est menacée, puis on sait que la loi doit être adoptée. Puis, comme on l'a mentionné, au Parti québécois, on croit en la démocratie, on croit à la libre négociation, mais à un moment donné on doit prioriser quand la santé, l'économie d'une région puis le développement de cette région-là est menacé. C'est le cas présentement. Donc, on déplore énormément l'attitude de Québec solidaire dans ce dossier-là et on invite cette formation politique là à prendre acte de la réalité qui se passe sur le terrain dans la Basse-Côte-Nord, et de réviser le plus rapidement leur stratégie, et se mettre à la table avec les autres partis pour faire en sorte que la loi soit adoptée pour donner aux gens de la Basse-Côte-Nord un service minimum qu'ils ont droit. Merci.

Mme Richard : Merci.

(Fin à 9 h 41)

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