(Treize heures vingt et une minutes)
M. Gaudreault : Alors, bonjour
à tous et à toutes. Le bilan va se dérouler en deux volets. D'abord, on va
faire un retour sur les gains obtenus par l'équipe du Parti québécois, mais
nous allons débuter par le bilan lamentable de Philippe Couillard et du gouvernement
libéral.
Dans les dossiers majeurs qui ont marqué
la fin de la session, c'est l'opposition officielle, le Parti québécois, qui a
été la bougie d'allumage à chaque fois. Dans la vente de RONA, c'est le Parti
québécois qui a déposé les procès verbaux qui ont prouvé la présence de Jacques
Daoust au conseil d'administration d'Investissement Québec. Dans le scandale du
MTQ, c'est le Parti québécois qui a découvert que le rapport déposé en Chambre
par le premier ministre était falsifié et qu'il manquait des pages en le
comparant avec le rapport de Mme Boily. C'est notre découverte qui a tout
déclenché. Dans les dossiers majeurs, c'est le travail rigoureux, à chaque fois,
du Parti québécois, de l'opposition officielle, qui a donné des résultats.
Philippe Couillard dirige un gouvernement
embourbé, un gouvernement dysfonctionnel, un gouvernement incapable d'avancer.
Chaque fois que ce gouvernement bouge, c'est pour reculer ou s'enfoncer davantage
dans des sables mouvants. Le remaniement ministériel et le démantèlement du
fameux trio économique devaient nous faire oublier l'échec libéral en matière
de création d'emplois et surtout donner un élan à un bateau qui ne va nulle
part. C'est exactement l'inverse qui s'est produit. Depuis le remaniement, le
premier ministre dirige un navire qui prend l'eau, qui vogue de crise en crise
et qui atteint, à cette session-ci, sa vitesse de croisière d'incompétence.
L'échec du remaniement orchestré par Philippe Couillard est si flagrant et
dommageable qu'on est déjà en train de parler d'un autre remaniement.
En matière d'intégrité, nous avons
retrouvé le bon vieux Parti libéral de Jean Charest et la culture libérale. Le
trio économique des libéraux a été remplacé par le trio éthique : Daoust,
Hamad et de Santis, la bonne vieille culture libérale.
Crise majeure au MTQ, graves contradictions
dans l'affaire RONA, manquement à l'éthique du côté de Sam Hamad, déclaration
inconsidérée de la ministre de Santis, responsable de la Loi électorale. La
situation est très inquiétante et exige du premier ministre qu'il se comporte
enfin comme un chef d'État.
D'ailleurs, je demande de nouveau la
démission du ministre des Transports, en qui la population a complètement perdu
confiance. À l'évidence, M. Daoust est un ministre vraiment trop faible pour
régler la crise qui secoue son ministère et pour opérer le changement de
culture nécessaire au MTQ. Quand il est question d'intégrité et de
transparence, Philippe Couillard redevient le chef du Parti libéral. Le premier
ministre choisit toujours de protéger son entourage au détriment de l'intérêt
public et du climat social.
On constate que l'économie du Québec
s'enlise au même rythme que le gouvernement libéral s'enfonce. Philippe
Couillard avait promis de créer 250 000 emplois. Il ne s'est créé que
18 000 emplois depuis un an. C'est extrêmement faible, et les
investissements ont chuté de 2,4 %. Sous les libéraux, la protection de
nos sièges sociaux a reculé : St-Hubert, RONA, qui a pourtant été présenté
comme une bonne nouvelle, imaginez, par le premier ministre. Philippe Couillard
ne comprend pas le Québec inc. Le Parti libéral n'est pas le parti de
l'économie.
Le Parti libéral, ce n'est pas non plus le
parti des régions. Le développement régional fait figure de parent pauvre de
l'action gouvernementale. Le gouvernement libéral a prouvé cette session-ci,
par son inaction et son silence, qu'il se désintéresse complètement des
régions. Le premier ministre devrait être gêné de son bilan en matière régionale,
lui qui est aussi député de Roberval.
Mais il en faut plus pour gêner le premier
ministre. Philippe Couillard a eu le culot de faire son bilan hier dans une
école, alors qu'il dirige le gouvernement qui a le moins investi en éducation
au cours des 15 dernières années. Imaginez, il faut le faire! La réussite de
tous les élèves devrait être une priorité absolue, et ce, dès leur plus jeune
âge, mais les moyens ne sont pas au rendez-vous. Ce que le premier ministre ose
qualifier de réinvestissement ne parviendra pas à réparer les dommages causés
par les coupes. Le démantèlement du réseau public des services de garde
éducatifs s'est poursuivi durant la session. Depuis 2010, les places en
garderie privée subventionnée ont augmenté de 80 %, contrairement à
16 % pour les CPE. Dans le dossier des écoles illégales, le ministre de
l'Éducation a avoué son impuissance. Donc, en éducation, le gouvernement
libéral est visiblement déconnecté. Sa définition de «priorité» et «réussite»
n'a rien à voir avec la réalité du milieu scolaire.
En santé, on a constaté les dégâts causés
par une approche du tout aux médecins. Après deux réformes et une augmentation
faramineuse du salaire des médecins, les résultats parlent d'eux-mêmes :
plus de 1 million de Québécois et de Québécoises n'ont toujours pas de
médecin de famille, et le Québec figure en queue de peloton en Occident en ce
qui a trait à l'attente aux urgences. Des projets novateurs, efficaces,
décentralisés, comme la clinique SABSA à Québec, comme Jonquière-Médic chez
moi, sont menacés de disparition. Les réformes centralisatrices, les réformes
dépassées du ministre Barrette figurent parmi les facteurs clés de la crise que
vivent actuellement les centres jeunesse. Il est urgent que le ministre des
docteurs écoute d'autres personnes que lui-même. Philippe Couillard et son
gouvernement se retrouvent empêtrés dans leurs vieux réflexes qui les
paralysent.
À l'inverse, nous, l'équipe du Parti
québécois, nous terminons cette session avec le sentiment réel du devoir
accompli. Nous avons remporté une belle victoire dans Chicoutimi et nous avons
accueilli Mireille Jean, qui intègre une équipe de députés solides, dévoués,
compétents.
À la suite du départ de Pierre Karl
Péladeau, nous avons serré les rangs et nous avons poursuivi avec rigueur notre
travail d'opposition officielle. Nous avons obtenu de nombreux gains. Avec
l'équipe du Parti québécois, nous avons réussi à faire retirer la partie sur
les discours haineux sur le projet de loi n° 59 — puis je vois
Agnès — qui instaurait véritablement une police de la pensée.
Avec l'équipe du Parti québécois, nous
avons mené la lutte en santé contre les frais accessoires et nous avons même
déposé un projet de loi pour abolir ces frais injustes. Avec l'équipe du Parti
québécois, nous avons fait en sorte que les maires reconnus coupables d'une
infraction au Code criminel soient destitués. Avec l'équipe du Parti québécois,
nous avons obtenu des congés parentaux pour les élus municipaux. C'est encore
l'équipe du Parti québécois qui a obtenu la reprise du mandat d'initiative sur
les conditions de vie en CHSLD, qui était interrompu depuis l'élection des
libéraux.
Avec l'équipe du Parti québécois, on a agi
pour protéger nos terres agricoles, qui sont si nécessaires à la quête et au
maintien de notre souveraineté alimentaire. On a déposé un projet de loi pour
ça. Après deux ans d'arrogance, le premier ministre s'est rendu à l'évidence
quant à la suggestion du Parti québécois, encore une fois, il va tenir enfin un
sommet sur l'emploi. Reste à savoir où, reste à savoir quand, mais c'est un
gain pour le Québec.
Notre équipe va continuer aussi de veiller
sur les intérêts supérieurs des Québécois et des Québécoises face à Ottawa. Le
gouvernement de Philippe Couillard, qui est le plus centralisateur de notre
histoire récente, est aussi le plus fédéraliste et le plus docile envers
Ottawa. Qui ne demande rien n'a rien, et c'est justement ce que Philippe
Couillard a obtenu du fédéral, donc rien, pour Bombardier, alors que nous
envoyons pourtant plus de 50 milliards du Québec à Ottawa. Un gouvernement
qui laisse traîner 1,6 milliard provenant du programme Chantiers Canada à
Ottawa, alors que les municipalités ont un urgent besoin de cet argent. C'est
un gouvernement sans envergure, qui se contente de gérer le Québec sans
ambition, alors que le Parti québécois a l'ambition de faire du Québec un pays.
D'ailleurs, François Legault a plus
d'ambition pour lui-même que pour le Québec. François Legault a dit à sa femme
de se préparer à aller habiter l'édifice Price. Avec autant d'arrogance,
inquiétez-vous pas, il va rester troisième longtemps. L'équipe du Parti
québécois ne laissera jamais Philippe Couillard et François Legault rétrécir le
Québec à la taille de leurs petites ambitions personnelles.
Les manquements au sens de l'État de
Philippe Couillard, les scandales qui se multiplient, l'incapacité du premier
ministre à prendre les bonnes décisions, à jouer franc-jeu, à réussir à créer
des emplois ont coûté cher aux familles du Québec, aux travailleurs, aux travailleuses.
À titre d'opposition officielle, nous avons réussi à obtenir de nombreux gains,
et on va continuer d'exiger de ce gouvernement qu'il rende des comptes. La
population peut compter sur la merveilleuse équipe du Parti québécois pour
défendre l'économie, défendre l'éducation, les familles, comme on l'a toujours
fait, et on va continuer de le faire pour faire avancer le Québec.
Je vous dis merci! Je vous souhaite un bon
été et je vous souhaite surtout une très joyeuse fête nationale du Québec!
La Modératrice
: Merci,
M. Gaudreault. On va maintenant passer à la période de questions. Donc, je
vous demanderais, comme vous êtes nombreux, de faire une première question et
une sous-question. Pour les journalistes anglophones, je vous demanderais de
poser vos questions en français, et M. Gaudreault fera des entrevues
individuelles ensuite.
Journaliste
: Bonjour,
M. Gaudreault. Mesdames messieurs.
M. Gaudreault, le Parti québécois se
porte-t-il mieux depuis le départ de Pierre Karl Péladeau?
M. Gaudreault : Le Parti
québécois se porte très bien. Le Parti québécois continue de bien se porter,
comme il se portait bien avant le départ de M. Péladeau. La preuve, c'est
que nous avons fait un travail d'opposition officielle extrêmement rigoureux,
vous avez vu.
Et, je l'ai dit à plusieurs reprises,
évidemment, personne n'avait souhaité le départ de M. Péladeau. Dans les
circonstances, on s'est retournés de bord puis on a travaillé, on s'est serré
les coudes, et j'en suis extrêmement fier aujourd'hui, quand on arrive à cette
fin de session. Alors, on continue le travail.
Et je vais ajouter un élément. Vous savez,
quand je regarde cette course au leadership qui est entamée au Parti québécois,
on a certainement la démonstration qu'on a un parti qui est rempli de relève et
de gens intéressés à se présenter. Alors, pour moi, c'est un signe de santé
très fort.
Journaliste
: Mais
maintenant que vous avez quelques semaines derrière la cravate à titre de chef
intérimaire, petite cravate mais cravate tout de même, comment est-ce que vous
définissez le parti depuis ce départ? Comment a-t-il changé? Comment a-t-il
évolué, à votre point de vue?
M. Gaudreault : Bien, vous
savez, je suis là de façon intérimaire, alors je veux surtout assurer une
continuité, je veux surtout assurer cette rigueur que nous continuons de faire,
que nous avons toujours faite depuis le début de cette session. Je ne veux pas
le qualifier moi-même ou qualifier mon travail, ça sera aux historiens ou à
ceux qui succéderont de le faire. Moi, ma seule responsabilité, c'est de
continuer dans les chemins qui avaient été tracés par mes prédécesseurs, notamment
M. Péladeau, puis je pense qu'on a réussi à faire ça.
Journaliste
: Mais, si
vous me permettez une dernière, on a l'impression qu'il y a peut-être moins de
crises ou de surprises qui apparaissent à gauche et à droite. Avez-vous
l'impression...
M. Gaudreault : Tant mieux!
Journaliste
: ...que le
caucus est plus rassemblé, plus uni?
M. Gaudreault : Le caucus est
très rassemblé, très uni, contrairement au caucus de la chicane du côté du
Parti libéral, et on l'a vu aux chutes Montmorency, dans leur caucus de la
semaine passée. Alors, de notre côté, hein, alors que les gens pensaient qu'à
cause d'une course au leadership on serait en chicane, on a eu une conférence
nationale des présidents dans l'harmonie où on a adopté des règles dans
l'harmonie, et, le même jour, les libéraux avaient la chicane de leur côté dans
un caucus de la chicane, aux chutes Montmorency.
La Modératrice
: Micro
de droite. M. Caron.
M. Caron (Régys) : Oui.
Bonjour, M. Gaudreault, bonjour aux députés qui vous accompagnent. Le taux d'insatisfaction
envers le gouvernement avoisine les 70 %, mais le Parti québécois n'en
profite pas. Comment expliquez-vous ça?
M. Gaudreault : Bien, écoutez,
il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer tout ça. Mais, moi, ce que je
constate, c'est que le taux...
M. Caron (Régys) : Quels sont
ces facteurs, M. Gaudreault?
M. Gaudreault : Oui, mais le
taux d'insatisfaction envers le gouvernement libéral atteint des sommets très
importants. Je pense que c'est le principal signal qu'il faut entendre.
Maintenant, nous sommes dans un contexte de course au leadership. Évidemment,
les Québécois sont conscients de ça, les Québécois suivent cette course avec
attention, j'en suis convaincu.
L'autre chose que je constate
également — parce que vous faites référence au sondage de ce
matin — c'est que M. Couillard a lu le sondage à l'envers. Son député
le plus populaire, il l'a tassé de ses fonctions, puis son député le moins
populaire, Jacques Daoust, en bas de la liste, il le maintient contre vents et
marées. Ça fait qu'il faudrait peut-être qu'il revire la page du journal puis
qu'il constate ses erreurs à cet égard. Et je constate que les membres de
l'équipe du Parti québécois sont extrêmement appréciés par les Québécois et les
Québécoises. C'est surtout ça que je constate.
M. Caron (Régys) : Au sujet
du projet de loi n° 100, Québec solidaire vient d'annoncer qu'ils vont
bloquer. On nous a annoncé un bâillon, là. On va veiller tard, semble-t-il.
Comment votre aile parlementaire va-t-elle se comporter avec ce projet de loi
là, M. Gaudreault?
M. Gaudreault : Bien, on va se
comporter comme on l'a toujours fait, on va faire notre travail correctement, avec
la rigueur qu'on nous connaît. Maintenant, écoutez, si on est dans cette
situation-là encore une fois, c'est parce que le gouvernement libéral n'est pas
capable de voir clair. On sait très bien, on ne se contera pas de peurs ici,
là, que le gouvernement libéral et un ministre affaibli aux Transports, Jacques
Daoust — c'est une preuve de plus — est obligé d'essayer de
raccommoder les choses à cause de la pression de son aile jeunesse au Parti
libéral. Ça, c'est la réalité. Puis on se retrouve avec un Parti libéral qui
allait dans une direction — ça a été dur avant d'y arriver pour le projet
de loi sur les taxis — puis là, à la dernière minute, il fait un cap
de l'autre côté. Alors, si on est rendus dans une situation comme celle-là, le
seul responsable, c'est le gouvernement libéral.
Journaliste
: Et je
précise ma question, M.Gaudreault. Québec solidaire a formulé des objections.
Avez-vous les mêmes? Allez-vous les manifester de la même façon, c'est-à-dire
en prolongeant le débat, incitant, forçant le gouvernement à déposer un
bâillon?
M. Gaudreault
: Bien, écoutez,
ce que je comprends des règles parlementaires, c'est qu'avec le refus de Québec
solidaire de donner son consentement on aura un bâillon. C'est à eux de porter
cela. Maintenant, nous, notre position est contre. Avec les derniers amendements
du projet de loi, on va être contre.
La Modératrice
: Micro
de gauche, M. Fillion.
Journaliste
: Oui,
bonjour à tous. J'aimerais avoir votre réaction aux propos de M. Legault à
votre égard au Parti québécois ce matin. Il a dit : C'est la fin du PQ
comme un parti pouvant aspirer à gouverner en raison de votre programme
souverainiste, votre article 1. Qu'est-ce que vous répondez à ça?
M. Gaudreault
: Bien,
la seule chose que je peux répondre, puis on l'a vécu, je l'ai vécu de très
près, c'est l'élection partielle dans Chicoutimi. Il pensait gagner puis il n'a
même pas fait le 15 % pour son remboursement. C'est Mireille qui a gagné
avec une superbe majorité. Alors, ça, c'est les prédictions de Jojo Legault.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Journaliste
: Lorsqu'on
regarde les sondages, on dirait que votre option souverainiste est un peu un
boulet.
M. Gaudreault
: Pardon?
Journaliste
: Est-ce
que votre option souverainiste est un peu un boulet...
M. Gaudreault
: Bien,
voyons donc!
Journaliste
: ...à
votre pied lorsqu'on regarde les sondages?
M. Gaudreault
:
L'option souverainiste est une solution, est un projet d'avenir, est une piste
d'avenir pour le Québec. Nous sommes extrêmement fiers d'être souverainistes.
Nous sommes extrêmement fiers de porter un projet ambitieux pour le Québec. Au
contraire de M. Legault, dont la seule ambition, c'est d'habiter dans l'édifice
Price avec sa femme, nous, on a une ambition pour toute une collectivité, qui
est de faire du Québec un pays. Alors, arrêtez de dire que c'est un boulet,
c'est un projet extrêmement positif, constructif, moderne.
La Modératrice
: Micro
de droite, M. Bélair-Cirino.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, merci. On a l'impression qu'il y a un festival en marche présentement, il
y a beaucoup d'applaudissements pour cette fin de bilan là. Pourquoi autant
d'applaudissements puis autant de sourires sur vos visages, alors que le Parti
québécois maintient son niveau d'appuis malgré un bilan pour le moins sombre de
l'action gouvernementale, M. Gaudreault?
M. Gaudreault
: C'est
parce que nous sommes fiers d'avoir fait avancer le Québec dans cette session
parlementaire. Nous sommes fiers de s'être serré les coudes, alors que les
Québécois pensaient qu'on allait s'effondrer parce que M. Péladeau a
démissionné. Et c'est le contraire dont on fait la démonstration aujourd'hui.
Alors, on est fiers de ça, on est fiers de travailler ensemble. C'est tout
simplement ça.
M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K.
Je vais poser la question différemment : Pourquoi le Parti libéral est le
parti qui obtient, encore aujourd'hui, le plus d'appuis au Québec?
M. Gaudreault
: Bien, écoutez,
moi, ce que je remarque, puis je l'ai dit tout à l'heure, c'est une augmentation
du taux d'insatisfaction important à l'égard du gouvernement de M. Couillard.
C'est ça qui est important. Maintenant, on est dans une période, au Parti
québécois, où on a une course au leadership qui est extrêmement suivie par la
population. Et moi, je suis là comme chef intérimaire. Alors, je maintiens les
choses, et on fait un travail extrêmement rigoureux. Maintenant, je ne veux pas
aller plus là-dessus, j'ai répondu à votre collègue également tantôt.
La Modératrice
: Micro
de gauche, M. Hicks.
M. Hicks
(Ryan) : Ryan Hicks, CBC News.
M. Gaudreault : Oui, bonjour.
M. Hicks (Ryan) : Après le
départ de PKP, est-ce que le Parti québécois a dû panser ses plaies?
M. Gaudreault : Bien, il n'y
avait pas vraiment de plaie. Alors, on s'est retournés de bord, on a choisi une
équipe pour l'intérim, et puis maintenant il y a une course au leadership. Et
nous, à travers ça, on est capables de travailler dans l'unité. Pour moi, le
caucus de la chicane est du côté des libéraux. Alors, vous devriez poser cette
question-ci à nos collègues d'en face.
M. Hicks (Ryan) : Pourquoi le
PQ n'arrive pas à monter dans les sondages? Parce qu'on voit comme un statu quo
de pourcentage.
M. Gaudreault : Bien, écoutez,
les libéraux continuent de baisser, de créer de l'insatisfaction, d'augmenter
dans l'insatisfaction populaire. Et, en ce qui nous concerne, nous sommes dans
une course au leadership où les Québécois nous regardent, surveillent ce qu'on
est en train de faire. Il y a toutes sortes de propositions qui émergent ici et
là parmi les candidats au leadership. Je suis convaincu que le Parti québécois,
en bout de ligne, va toujours représenter la véritable alternative pour former
le prochain gouvernement.
La Modératrice
:
M. Chouinard, à droite.
M. Chouinard (Tommy) : Oui,
bonjour. J'aimerais revenir sur l'effet de la course à la direction sur l'appui
populaire au Parti québécois, que vous m'expliquiez ça. Vous dites : La
course à la direction, les Québécois la suivent beaucoup, il y a beaucoup de
propositions à gauche, à droite, mais on doit comprendre qu'il y a hésitation
avant d'adhérer pour en connaître le résultat. Qu'est-ce qui...
M. Gaudreault : Hésitation
avant d'adhérer?
M. Chouinard (Tommy) : Au
Parti québécois, d'appuyer clairement le Parti québécois. Vous avez l'air de
dire que c'est un facteur qui explique le fait que le PQ ne bouge pas.
M. Gaudreault
: Vous me
demandez de faire une analyse de sociologue, là. Moi, je suis en politique, et
nous proposons des idées, nous proposons des projets à l'Assemblée nationale.
On en a proposé plusieurs, on a fait beaucoup de gains pour le Québec cette
session-ci. Maintenant, on a une course au leadership. Chaque candidat,
candidate font leurs propositions. Et je suis convaincu que les Québécois et
les Québécoises vont être au rendez-vous avec le Parti québécois à l'issu de
cette course. J'en suis convaincu.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
trouvez-vous que le Parti québécois est cohérent, à l'heure actuelle, avec des
propositions qui vont dans tous les sens quant à la démarche souverainiste?
M. Gaudreault : Oui. Je sens
que nous avons des propositions, bien sûr, qui sont diversifiées parce que
c'est le propre même d'une course au leadership, puis c'est tout à fait correct
que ça se fasse. Mais ce que je remarque, c'est que, sur le plan des valeurs,
sur le plan des façons de voir le monde, sur le plan de la façon de construire
le Québec, on se rassemble, et on se réunit, puis on a des propositions qui
vont toutes dans le même sens.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
est-ce que ces débats entourant la démarche référendaire... Croyez-vous que
l'insistance qui est accordée à ça rebute l'électorat?
M. Gaudreault : M. Chouinard,
souvenez-vous, je pense que vous y étiez, au Château Bonne Entente quand on a
eu le caucus, je vous avais dit que je ne toucherais pas à la course au
leadership avec le bout de la pointe d'une aiguille et je n'ai pas l'intention
de le faire comme chef intérimaire.
M. Chouinard (Tommy) : J'ai
une dernière question. Est-ce que vous constatez une volonté réelle de la part
de Québec solidaire de se rapprocher du Parti québécois dans ce qui est le
projet souverainiste?
M. Gaudreault : Bien, moi, je
constate que nous avons eu des avancées importantes en ce qui concerne la
convergence. C'est un des éléments de l'héritage de M. Péladeau, hein, d'avoir
dit que le Parti québécois n'a pas le monopole de la souveraineté. C'est un
grand pas, ça, qui a été fait. Et maintenant on continue de discuter avec tous
les partis souverainistes pour poursuivre dans ce sens-là. J'ai d'ailleurs
nommé Stéphane Bergeron comme notre représentant du caucus au sein du OUI
Québec, de la convergence. Et on va continuer de discuter avec tous les partis.
Maintenant, sur le détail de la position de Québec solidaire, c'est à eux de
répondre.
La Modératrice
: M.
Caron, pour une dernière question.
M. Caron (Régys) : M.
Gaudreault, M. Khadir disait qu'il avait une grande déception, que ça
affaiblissait l'opposition, le fait que vous ayez été à la tête des Transports
et que vous n'ayez rien...
M. Gaudreault : Bien oui!
M. Caron (Régys) : Bien,
comment réagissez-vous à ces propos?
M. Gaudreault : Projet de loi
n° 68, que j'ai déposé en février 2013. M. Khadir, là, qu'est-ce
qu'il a dit sur le projet de loi n° 68, qui visait justement à abolir le
ministère des Transports pour créer une agence des Transports? Tout le monde
n'arrête pas de parler de la culture du MTQ qu'il faut changer, là, casser le
moule. Le seul parti qui est allé plus loin là-dessus, c'est le Parti québécois
quand on était au pouvoir. Et qui s'opposait au dépôt du projet de loi sur
l'agence? QS, Coalition avenir Québec, Parti libéral.
Nous, on est allés au bout. En 18 mois,
là, j'ai produit un projet de loi comme celui-là, n° 68, en février 2013.
Puis on me demande, en 18 mois — c'est ça que je réponds à M. Khadir — de
répondre de neuf ans d'incurie libérale et de deux ans qui viennent de
s'ajouter, alors que nous, on est allés au bout en voulant casser le moule du
MTQ. C'est ça qu'on a fait. Alors, les leçons de M. Khadir, je n'en ai pas à
recevoir.
La Modératrice
: M.
Caron, pour une toute dernière question.
M. Caron (Régys) : Oui. M.
Gaudreault, vous évoquez souvent la course au leadership comme étant un moment
déterminant. On comprend que vous anticipez un ou une nouvelle chef qui va
déclencher une lune de miel, qui va vous faire remonter dans les intentions de
vote, c'est ça?
M. Gaudreault
: Bien,
écoutez, moi, je suis… Il y a Jojo Legault, là. Moi, je ne joue pas à ça.
M. Caron (Régys) : Pourquoi
Jojo Legault? Ce n'est pas son nom.
M. Gaudreault
: Non,
non, mais je ne joue pas à ça. Moi, je suis convaincu que les Québécois vont
continuer de suivre la course au leadership. On va avoir un ou une chef qui va
mener le Parti québécois à la victoire en 2018.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 13 h 45)