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Point de presse de M. Éric Caire, leader parlementaire adjoint du deuxième groupe d'opposition et M. François Paradis, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de santé et de services sociaux

Version finale

Tuesday, September 13, 2016, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente-deux minutes)

M. Caire : Alors, bonjour. Évidemment, on voulait réagir aujourd'hui avec François au dévoilement de l'étude sur le troisième lien.

D'abord, d'entrée de jeu, je veux vous dire que la Coalition avenir Québec ne tombera pas dans le piège du Parti libéral. Pour nous, c'est un leurre qui fait en sorte qu'on n'a pas actuellement le vrai débat. Et vous me permettrez peut-être de vous faire un peu de lecture pour expliquer mon propos puisque, lorsqu'on a eu connaissance de la fameuse clé USB de Mme Trudel, sur laquelle il y avait des courriels, des courriels d'échanges entre M. Saulnier, qui est directeur technique pour Québec, et le cabinet du ministre des Transports, qui confirmaient que le ministère des Transports, de sa propre initiative et dans le cadre du projet de réfection du pont de l'île d'Orléans, s'était livré à des études sur le troisième lien. Donc, on a fait une demande d'accès à l'information pour avoir accès à ces études-là, et je vais vous faire un peu de lecture, je pense que ça va être assez édifiant.

D'abord, on nous dit : «Pour votre information, plusieurs études pertinentes à l'évaluation du lien Québec-Lévis sont déjà entre nos mains, lesquelles découlent du projet du pont de l'île d'Orléans.» On continue plus loin en nous disant que «ces études contiennent, en substance, des renseignements techniques et financiers appartenant au ministère des Transports, des avis et des recommandations».

Donc, ce qu'on comprend, c'est que, depuis mars 2015 au moins, donc depuis au moins un an et demi, le ministère des Transports a procédé à des études complexes sur la faisabilité d'un troisième lien et que ces études-là, qui sont pertinentes, comme le dit le communiqué, demeurent cachées. Donc, la vraie et la seule question qu'on doit se poser aujourd'hui, c'est : Pourquoi Laurent Lessard garde ces études-là cachées? Là-dessus, je vais laisser la parole à François.

M. Paradis (Lévis) : Je pense qu'Éric a été assez clair, ce serait prématuré d'y aller d'hypothèses sur le tunnel, tel que présenté, parce qu'on n'a pas le portrait global. Aujourd'hui, on nous propose, si on avait à changer de voiture, chacun d'entre nous, on nous propose un modèle à un prix x, mais sans option potentielle pour aller voir si autre chose peut aussi satisfaire la population et répondre au besoin constamment exprimé par les citoyens d'avoir un troisième lien entre Québec et Lévis. Et ça, le nerf de la guerre, Éric vient de le dire, c'est carrément ça, c'est des demandes où on nous dit qu'on a des études actuellement, des évaluations du lien Québec-Lévis, qui sont entre les mains du ministère, lesquelles découlent du projet pour le pont de l'île d'Orléans.

Donnons-nous ça, donnons-nous un portrait complet, puis ensuite évaluons, en bons citoyens, en bons contribuables, ce que ça veut dire. Puis, au surplus, il nous manque un élément extrêmement important. D'ailleurs, dans son rapport, le chercheur le mentionne lui-même dans ses recommandations, c'est d'avoir une étude supplémentaire sur les effets sur la congestion routière également parce que ça fait aussi partie du processus et du calcul. On n'a pas ça non plus.

Alors là, aujourd'hui, on a un scénario, on sait qu'il en existe d'autres. Le jour où on nous propose tous les scénarios ensemble et les effets desdits scénarios sur la congestion routière, on sera en mesure de commenter le reste du dossier, de faire en sorte qu'on puisse avancer davantage, mais, pour l'instant, il manque des pièces au puzzle.

M. Caire : Et on repose la question : Pourquoi le ministre des Transports garde-t-il ces pièces du puzzle là cachées?

M. Vigneault (Nicolas) : Il n'en demeure pas moins qu'on vous a présenté un scénario. Vous dites, c'est un seul véhicule, mais là on le connaît, il était quand même bien détaillé. Est-ce qu'à 4 milliards de dollars, pour vous, c'est acceptable d'avoir un tunnel entre la rive nord et la rive sud, tel que présenté aujourd'hui?

M. Caire : Bien, n'ayant pas les études du MTQ, je ne peux pas répondre à la question pour la raison suivante : Est-ce que le MTQ a évalué le même scénario, c'est-à-dire un tunnel entre Québec et Lévis, et est-ce que cette évaluation-là est moins chère que celle qui a été présentée par les chercheurs? Donc, n'ayant pas les études du MTQ en main, on ne sait pas si ce scénario-là avait déjà été évalué par le MTQ et on ne sait pas si les conclusions du MTQ sont différentes de celles du chercheur.

M. Paradis (Lévis) : Est-ce que les conclusions du MTQ et dans les études que l'on ne connaît pas comportent d'autres scénarios, d'autres structures, d'autres coûts, d'autres évaluations? Ce qui aurait été intéressant aujourd'hui, c'est d'avoir l'étude qui a été commandée et qui devait porter sur la faille Logan — et maintenant on voit que c'est beaucoup plus vaste — mais aussi que le ministère puisse nous dire : Regardez, là, il y a ça puis il y a cinq autres trucs qu'on a déjà depuis un sapré bout de temps, parce qu'on nous parle d'études qui sont au ministère depuis le 2 mars 2015. Ce n'est pas d'hier, là.

M. Caire : Au moins.

M. Paradis (Lévis) : Au moins 2 mars 2015. Alors, on avait déjà des scénarios pour un lien Québec-Lévis. Alors, aujourd'hui, on vous présente ça plus toutes les études qu'on a, et maintenant regardons ensemble, comme société, ce dont on a besoin. Mais on n'a pas ces réponses-là.

M. Vigneault (Nicolas) : Sauf que là on a une présentation, aujourd'hui, officielle. À 4 milliards, est-ce que vous dites oui à un lien? Je répète ma question : À 4 milliards de dollars, est-ce que vous dites oui à un lien entre Québec et Lévis?

M. Caire : Et je répète ma réponse : Ne sachant pas s'il y a une évaluation qui a été faite… Parce que je ne peux pas croire qu'on n'est pas en droit de se poser la question : Est-ce que le MTQ a évalué ce scénario-là, et, si oui, est-ce que le MTQ est arrivé à une conclusion qu'ils peuvent le faire pour moins cher? Auquel cas… Admettons, là, parce qu'on est dans les hypothèses. On est dans les hypothèses, mais admettons que ce scénario-là existe et que le MTQ dit : Moi, je suis capable de le faire, le même tunnel, pour 2 milliards, bien, la réponse à votre question, c'est clairement oui.

Mme Morin (Annie) : Oui, mais, M. Caire, vous pensez vraiment, là, que le MTQ, dans son tiroir, a des évaluations plus détaillées que ça, qui arrivent à pas cher, puis qu'il le cache?

M. Caire : Puis-je vous relire…

M. Paradis (Lévis) : Bien, c'est parce qu'ils le nous disent.

M. Caire : C'est une réponse… Non, mais c'est parce que c'est une réponse…

Mme Morin (Annie) : On l'a vu le passage, mais il ne dit pas pantoute c'est quoi, l'étude, il ne dit pas il y en a combien. Ça peut être… C'est très vague. Sur cette base-là, vous ne voulez pas réagir à la… Quand même, c'est quand même un bon document qui nous a été présenté aujourd'hui. Vous n'êtes pas prêt à réagir à ça là, là?

M. Caire : Bien, je ne suis pas prêt à réagir à ça… Je réagis à ça parce que je dis… et je repose ma question. Puis vous, comme journaliste, ça ne vous tentait pas de les avoir, ces études-là?

Mme Morin (Anne) : Bien oui, ça nous tente, mais…

M. Caire : Ça ne vous tente pas d'avoir le portrait global? Puis est-ce qu'on n'est pas en droit de se poser la question : Oui, mais pourquoi le ministre ne les a pas dévoilées, ces études-là? Pourquoi il dévoile l'étude commandée initialement sur la faille Logan, là, qui était plus vaste que ça, j'en conviens, mais que ces études-là qu'il a en main, des avis techniques, des avis financiers, des recommandations… Le ministre a entre les mains des recommandations de ses fonctionnaires. Pourquoi il ne les dévoile pas? Pourquoi il ne rend pas ça public? Qu'est-ce qu'il y a là-dedans que le ministre ne veut pas qu'on apprenne?

Ça fait que moi, ça m'interpelle, parce que je sens que l'étude qui a été commandée, déposée aujourd'hui, c'est un appât. C'est ce que les illusionnistes font. Ils attirent notre attention à un endroit; pendant ce temps-là, ils font leurs mauvais coups ailleurs. Bien, moi, je ne lâcherai pas le morceau. Depuis le début, François, et moi, et la CAQ, on demande d'avoir des études de faisabilité sur un troisième lien. Ces études-là sont faites, il n'y a aucune raison pour que les citoyens du Québec qui ont payé ça n'aient pas en leur main l'ensemble des études avant de se prononcer sur quoi que ce soit.

Mme Gamache (Valérie) : Mais vous ne croyez pas qu'un tunnel, un lien, ce troisième lien-là, coûte 4 milliards de dollars?

M. Paradis (Lévis) : Ce n'est pas ce qu'on dit.

M. Caire : Ce n'est pas ce que je dis.

M. Paradis (Lévis) : L'étude, telle que présentée, justifie puis explique les coûts et puis, bon, les tenants et les aboutissants, où ça va, où ça sort, où ça passe, etc.

Ce qu'on dit, c'est qu'on nous demande ensemble d'apprécier un portrait, mais il est mal développé, il n'est pas développé au complet. Là, on me dit : Regarde, tu as l'option, ça te coûte tant, mais on sait pertinemment... et moi, je trouve que cette lettre-là est assez révélatrice. Oui, vous dites : On aimerait ça les avoir, vous le dites vous-mêmes, on aimerait ça avoir ces études. Mais on nous dit dans ça qu'on a eu des renseignements techniques, financiers, des avis, des recommandations faites depuis déjà un bon bout de temps, puis qu'on a des études pertinentes sur l'évaluation d'un lien Québec-Lévis qui sont déjà entre les mains du ministère.

Alors, je suppose qu'il y a de quoi qui a été présenté, avec des scénarios qui sont aussi chiffrés, qui sont aussi techniquement réalisables. Bien, montrez-les-nous, puis ensuite on dira, à travers ces scénarios-là, est-ce qu'on vient de nous présenter le seul qui existe sur la Terre... et c'est pour ça que c'est dur de dire maintenant : Est-ce qu'il est correct? Est-ce qu'il est trop cher? Est-ce qu'il ne l'est pas assez? Parce qu'on n'a pas le portrait complet. Alors, donnons le portrait complet. Quand on parle d'un troisième lien entre Québec-Lévis, ce que les gens souhaitent, c'est qu'on arrive à régler le problème de congestion, qui est récurrent sur la Rive-Sud, d'un côté comme de l'autre, ça fait des années et des années. Les gens n'ont jamais seulement rêvé à un modèle, ils veulent avoir une façon de régler le problème.

Et, à travers ce document-là, moi, je comprends, sur ce qui nous est dit, là, puis je n'ai pas de raison de mettre ça en doute, qu'on a des études puis des projets reliés à la construction du pont de l'île d'Orléans qui nous permet d'avoir des projets sur Québec-Lévis et ce lien-là. Donnez-les nous, puis ensuite on pourra dire : Bien là, on a eu un tunnel, c'est une version, puis on en a d'autres propositions, puis maintenant regardons l'effet que ça aura sur la congestion en fonction des documents qui ont été présentés. Mais vous avez tenté de les avoir, je le sais, vous n'avez pas réussi, nous non plus. Maintenant, on sait qu'elles existent, il ne reste seulement qu'à les rendre publiques, puis ensuite on va prendre des décisions éclairées sur un portrait complet.

Mme Morin (Annie) : Mais qu'est-ce qui vous empêche de répondre à la question de Nicolas qui dit : Le scénario aujourd'hui, tel que déposé, vous en pensez quoi?

M. Caire : Parce que c'est l'allégorie de la caverne. On nous montre bien ce qu'on veut bien nous montrer. Pourquoi? Pourquoi? Ce que vous me dites, là, c'est qu'on fait jouer des ombres sur le mur, et vous devriez vous prononcer là-dessus. Non. Un gestionnaire, je pense, compétent et éclairé, qui travaille pour ses citoyens, avant de prendre une décision, avant de se lancer dans un débat, devrait avoir accès à toute l'information. Les citoyens de Québec ont payé pour ces avis-là, pour ces études-là, ils devraient avoir accès à ces informations-là.

Et aujourd'hui, si le ministre avait été un tant soit peu transparent, bien, c'est l'ensemble des études qu'il aurait mises sur la table pour qu'on puisse avoir un débat éclairé, et je pense que le sens de vos questions aurait été vraiment différent si on avait eu tout ce portrait-là. Je répète, et François l'a souligné, et je pense que c'est important, vous dites : L'étude qui a été déposée aujourd'hui, elle est documentée, chiffrée. Je ne conteste pas l'étude, je n'ai pas les compétences techniques pour le faire. Par contre, je pense que les études du MTQ devraient avoir le même préjugé favorable sur la compétence des gens qui les ont faites, sur la pertinence de ces études-là et sur la viabilité de ces études-là. Donc, on revient toujours à notre question initiale. C'est l'allégorie de la caverne, on nous montre ce qu'on veut bien nous montrer. Pourquoi?

M. Caron (Régys) : Le 4 milliards, vous en pensez quoi?

M. Caire : Bien, encore une fois, comment voulez-vous que je réponde à la question sans savoir...

M. Caron (Régys) : Bien oui, mais c'est un chiffre. C'est un chiffre, c'est un coût à un projet que vous réclamez. C'est quand même déjà ça, et là vous nous convoquez pour nous dire : On ne réagit pas.

M. Caire : Bien oui, je réagis, je suis en train de vous dire... Aïe! on réagit, on réagit pas à peu près. Je suis en train de vous dire : Pourquoi Laurent Lessard garde ces études-là cachées? Pourquoi Laurent Lessard, aujourd'hui, nous montre une petite partie du portrait? On fait un casse-tête, là, puis il nous manque 80 % des pièces. Là, je garroche un chiffre comme ça, là, mais il nous manque des pièces pour faire le casse-tête puis avoir l'ensemble du portrait, puis là on nous garroche ça dans l'espace public puis allez-y, débattez de ce sujet-là.

Et là mettons qu'on en arrive... puis totale hypothèse, mettons qu'on en arrive à la conclusion : Bien, 4 milliards, c'est beaucoup d'argent, parfait, on oublie le projet puis là on passe à d'autres choses. Aïe! il arrive quoi avec...

M. Caron (Régys) : ...le gouvernement enterre, se serve de ça pour enterrer le projet.

M. Paradis (Lévis) : Bien moi, je pense que les gens doivent, honnêtement...

M. Caire : Je veux dire, premièrement, la congestion routière, ça coûte combien? Donc, le faire, il y a un coût; ne pas le faire, il y a un coût. Les autres options coûtent combien, s'il y a d'autres options?

Mme Gamache (Valérie) : Quelles sont les autres options?

M. Caire : Bien, c'est exactement la question qu'on pose.

Mme Gamache (Valérie) : Nous, ce qu'on nous a présenté ce matin, c'est une... le tunnel reste l'option parce qu'on ne peut pas faire un projet mixte entre un pont puis un tunnel. Il y a la voie maritime, il y a aussi le fond du... C'est quoi...

M. Paradis (Lévis) : Bien, en fait, moi, ce que je comprends, c'est qu'on ne nous a pas dit qu'on ne pouvait pas rien faire d'autre. Aujourd'hui, il y a un projet qui a été présenté, il parle d'un tunnel eu égard à une demande qui avait été faite à quelqu'un qui s'est associé à des chercheurs pour aller chercher, bon, un résultat et un document qui est plus important que ce qu'on pensait, parce qu'au départ ça ne devait pas être ça, c'était la faille de Logan, et maintenant on a davantage d'information. Et je ne remets pas en cause la crédibilité, elle est là, puis, bon, j'ai écouté attentivement M. Massicotte qui parle également des membres de son équipe.

Mais vous dites : On nous dit qu'il n'y a rien d'autre qui est faisable. Ce n'est pas ça qu'on me dit dans la lettre ici. Quand on demande les études, on nous dit : On a des études pertinentes à l'évaluation d'un lien Québec-Lévis qui sont entre nos mains, puis il y a des renseignements techniques, financiers, des avis puis des recommandations. Je veux rien que savoir : est-ce qu'il y a quelque chose d'autre que ça? 4 milliards, c'est 4 milliards. Y a-tu une autre option qui est à 2,5 milliards? Y a-tu une autre structure qui ne coûte pas ça? Est-ce qu'il y a d'autres scénarios potentiels?

Là, on me dit qu'on en a. Bien, mettons toutes les pièces puis construisons le puzzle ensemble. Là, pour l'instant, je n'ai qu'une pièce, puis c'est très difficile de la discréditer dans la mesure où on a autre chose probablement à nous proposer.

M. Caron (Régys) : Mais on comprend que vous hésitez. Vous ne voulez pas commenter le chiffre de peur que le gouvernement se serve de ça pour enterrer le projet.

M. Paradis (Lévis) : On ne peut pas enterrer ce projet-là. Mais non, mais... Vous voyez, mais on ne peut pas...

M. Caire : Mais c'est une hypothèse. C'est une hypothèse.

M. Paradis (Lévis) : C'est une hypothèse. On ne peut pas...

M. Caron (Régys) : Qu'est-ce qui est une hypothèse : le projet ou le fait que le gouvernement pourrait enterrer le projet sous prétexte que la CAQ dit : C'est trop cher?

M. Caire : B. Non, B. Pas l'option A, l'option B. Oui, je pense que c'est une hypothèse que le gouvernement ait envie d'enterrer ce projet-là. Je pense que c'est une hypothèse, et je suis dans l'hypothèse... Et pourquoi nous sommes dans l'hypothèse? Parce qu'encore une fois je sais que Laurent Lessard a des études entre les mains, des études techniques, des études financières, des avis, des recommandations, et qu'il ne les rend pas publiques. Et il n'y aucune explication logique et rationnelle au fait qu'il publie une étude et pas les autres, sinon qu'il a quelque chose à cacher.

M. Paradis (Lévis) : Et si elles le sont, et si elles sont présentées, et si nous les avons, ensemble nous pourrons dire, eu égard à tout ce qui existe et tout ce qui est sur la table : Voilà le scénario, celui sur lequel on doit se prononcer.

Mme Morin (Annie) : Le gouvernement libéral a dit, dans un communiqué qui vient de sortir, qu'il allait continuer de documenter les scénarios possibles. Où vous voulez qu'il cherche? Qu'est-ce que vous voulez qu'il fasse?

M. Caire : Non, mais attention, là, je ne veux pas qu'il cherche, je veux qu'il rende public le résultat de ces recherches. On a eu cette discussion-là, vous et moi, à quelques reprises depuis un certain temps. Le gouvernement libéral agit comme si ces études-là n'existaient pas. Or, quand on a eu accès à la clé USB d'Annie Trudel, on a pris connaissance d'échanges de courriels entre le ministère des Transports, M. Saulnier de la direction territoriale de Québec, et le cabinet du ministre, ce qui nous a permis d'apprendre ce que probablement le gouvernement libéral ne voulait pas... ne souhaitait pas qu'on apprenne, c'est-à-dire que ces études-là avaient été complétées.

Alors, je ne veux pas qu'il fouille plus loin, pas pour l'instant en tout cas. Ce que je souhaite, c'est qu'il rende public le résultat de ces recherches. Et si, d'aventure, d'autres études sont nécessaires pour compléter, bien, on le saura. Mais, tant qu'on ne sait pas quelles sont ces études-là, comment voulez-vous que je vous dise : Les études sont complètes ou ne sont pas complètes? Il les cache, les études, il les garde cachées.

M. Vigneault (Nicolas) : Avez-vous l'impression que le gouvernement est en train d'accréditer la thèse de Régis Labeaume, en fait, de donner un coup de pouce à Régis Labeaume qui dit, depuis des mois, que ça va coûter beaucoup trop cher?

M. Caire : Oui. Bon, bien, ça, je suis... Là, on commence à frayer avec la théorie du complot, puis ça, je suis moins un chevalier de ça, là. Ce que je comprends...

M. Vigneault (Nicolas) : ...la position de M. Labeaume, vous ne trouvez pas que finalement cette étude-là vient lui donner raison sur toute la ligne?

M. Caire : Bien, comment savoir si elle lui donne raison tant qu'on n'a pas le vrai portrait? Comprenez-vous que, là, on a une grande discussion sur une partie du dossier alors que  la vraie question, c'est pourquoi on n'a pas l'ensemble du dossier?

M. Vigneault (Nicolas) : Bien, la vraie question, c'est aussi de savoir si 4 milliards, c'est trop dispendieux pour un lien entre la rive nord et la rive sud.

M. Caire : Si c'est la seule option... Mais ce que je veux dire, c'est que, si c'est la seule option, si, au final, on apprend, là, que, de tous les scénarios évalués, là, c'est la seule option, on fera le débat à ce moment-là. Mais là on débat sans savoir. On regarde sans voir, et, je m'excuse, mais je pense que ce n'est pas une façon logique et rationnelle de faire les choses, et je pense que cette étude-là, c'était du détournement d'attention. Le fait de le dévoiler de façon partielle, c'est du détournement d'attention, et ça fonctionne. Et ça fonctionne parce qu'on est là à se demander : 4 milliards, c'est-u trop cher, alors qu'il existe d'autres études sur potentiellement d'autres scénarios, puis on n'a pas accès à ça, puis on peut se demander pourquoi. Parce que qu'est-ce qui empêchait... Simple question : Qu'est-ce qui Laurent Lessard de déposer l'ensemble de ces études aujourd'hui? Pourquoi choisir de déposer juste celle-là?

Mme Lesage (Valérie) : Sur un autre sujet, quelque chose qui est clair, ça a été dévoilé vendredi, le projet pilote d'Uber, les contrôleurs routiers ont poursuivi leurs saisies. Est-ce que le gouvernement n'envoie pas un double message, selon vous, de permettre Uber, mais, en même temps, rendre ça illégal en poursuivant les saisies? C'est quoi votre point de vue là-dessus?

M. Caire : Bien là, j'imagine que le temps que le règlement rentre en vigueur, le projet pilote rentre en vigueur, il y avait des processus judiciaires, là. Je ne veux pas m'avancer trop non plus sur le dossier, là, c'est peut-être un dossier que je maîtrise moins que mon collègue. Mais j'imagine qu'il y avait des processus qui étaient déjà engagés sur les bases de la précédente législation puis... mais ce que je comprends, c'est qu'à partir de maintenant les chauffeurs d'Uber qui se conformeront au règlement du projet pilote pourront agir en toute légalité.

M. Caron (Régys) : Mais est-ce que la CAQ, qui a défendu Uber beaucoup... vous gardez le silence, là, depuis la publication de l'entente vendredi dernier. C'est quand même curieux, là.

M. Caire : Non. Bien, on a un caucus demain, puis je pense que c'est le genre de situation qui doit être débattue en caucus d'abord, où chacun... d'abord, prendre connaissance, s'assurer que tout le monde a bien pris connaissance de l'entente, parce que vous comprendrez que, dans le cas du Parti libéral, là, ça a été une opération d'effeuillage. On a commencé par en dévoiler des petits bouts puis on a géré ça tout croche encore une fois. Puis là, bien, tranquillement pas vite, on a appris de plus en plus ce qu'il y avait dans le contenu de l'entente.

Donc, nous, on a un caucus demain, ça va faire partie des sujets qu'on va aborder, informer le caucus puis avoir les discussions de caucus, puis, après ça, bien, il y aura lieu de réagir.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 51)

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