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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Tuesday, October 18, 2016, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente et une minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Bien, évidemment, d'abord, je voudrais souhaiter la bienvenue à Jean-François Lisée comme nouveau chef du PQ. C'est quelqu'un que je connais bien, Jean-François. Évidemment, on est des adversaires politiques, mais, quand même, je souligne et j'admire le fait qu'il a choisi de s'impliquer davantage, donc de mettre plus de temps en politique.

Quand on devient chef d'un parti politique, c'est certain qu'on bénéficie d'une bonne couverture médiatique. J'ai connu ça. Évidemment, à chaque fois qu'il y en a un, nouveau chef, il y a beaucoup de couverture médiatique. Ce n'est peut-être pas fini non plus. Mais, tôt ou tard, la réalité nous rattrape. Et, dans le cas de M. Lisée, je dirais que la réalité, ça prend deux formes. D'abord, la première forme, c'est que la CAQ est le seul parti qui peut rassembler les nationalistes, qu'ils viennent du Parti libéral ou du Parti québécois, parce que c'est clair que tous les souverainistes sont nationalistes, mais tous les nationalistes ne sont pas souverainistes. Donc, le seul endroit où on peut rassembler, c'est à la CAQ.

La deuxième forme que va prendre, éventuellement, la réalité, c'est que le seul parti qui met l'économie au centre de son programme comme la priorité, c'est la CAQ. D'abord, M. Couillard pense qu'il n'y a même pas de problèmes économiques, donc c'est difficile de proposer des solutions quand on pense qu'il n'y a pas de problèmes. Et, du côté du PQ, bien, on est loin des années Parizeau ou Landry. On l'a vu dans les dernières années, le PQ a beaucoup négligé l'économie. Et pourtant, quand on regarde la réalité, les salaires des Québécois ont très peu augmenté au cours des dernières années. Puis il suffit de se présenter puis de parler aux gens sur le terrain, puis ce qui revient le plus souvent, les Québécois nous disent, là : Les taxes, les tarifs, les impôts augmentent plus vite que mon salaire, donc on n'arrive plus. Faites quelque chose, vous, les politiciens.

Et évidemment, quand on regarde la croissance économique, cette année Desjardins a révisé à 1,2 % seulement sa croissance économique, quand on est très en bas de 2 %, le gouvernement a une responsabilité de stimuler l'économie. C'est pour ça que la CAQ propose qu'on réduise les impôts des familles de 1 000 $. Et je suis convaincu, là, convaincu, j'ai rencontré beaucoup d'économistes, je sais que Mme Anglade va en rencontrer enfin, là, dans son comité, mais actuellement, là, on n'arrivera pas à redonner confiance aux consommateurs puis à relancer l'économie si on ne donne pas une marge de manoeuvre aux Québécois, si on ne réduit pas leurs impôts.

Et c'est important, là, puis je veux le préciser, quand la CAQ propose de réduire les impôts de 1 000 $ par famille, il n'est pas question de réduire les services à la population. Ce qu'on propose, c'est d'utiliser une partie des surplus qui sont versés au Fonds des générations. Donc, on ne touche pas aux services, on ne touche pas non plus à l'équilibre budgétaire, puisqu'on parle du surplus. Et, pour ce qui est de réduire l'endettement, bien, on pense qu'il faut d'abord augmenter la croissance économique pour être capables de le faire. Rappelez-vous, hein, la dernière journée, il y a deux semaines, quand on a siégé, la CAQ a déposé une motion pour réduire les impôts des Québécois. Chaque député libéral, chaque député du PQ qui était là, ils se sont tous levés pour voter contre la motion de réduire les impôts. Et ceux qui ont écouté le discours d'acceptation de Jean-François Lisée vendredi dernier ont vu que Jean-François Lisée s'est attaqué à la CAQ en disant : C'est effrayant, la CAQ veut réduire les impôts.

Donc, ça ne peut pas être plus clair, le choix est clair. On a aujourd'hui deux partis, le Parti libéral puis le Parti québécois, qui ne veulent pas réduire les impôts des Québécois puis un parti, la CAQ, qui est proche des préoccupations des Québécois puis qui dit : C'est urgent de réduire les impôts des Québécois.

Jean-François Lisée a des idées, beaucoup d'idées, mais, à chaque fois que Jean-François a une idée, il pense aussi à ajouter un programme gouvernemental. Jean-François Lisée, là, c'est : une idée, une dépense, une taxe, hein? C'est comme un réflexe chez eux, là. Et, rappelez-vous, Jean-François Lisée, c'est celui qui a proposé de tripler la taxe de bienvenue. Il faut le faire. Jean-François Lisée disait : C'est une bonne idée de tripler la taxe de bienvenue. Jean-François Lisée, c'est quelqu'un qui est loin des préoccupations des Québécois. Jean-François Lisée, en plus, maintenant, est en train de faire la cour à Québec solidaire. Puis, pour moi, quand j'entends «Québec solidaire», j'entends «plus de taxes». Donc, Jean-François Lisée égale Québec solidaire, égale plus de taxes. Et les Québécois ce n'est pas ce qu'ils souhaitent.

Donc, actuellement, on a un chef du PQ qui veut taxer plus, on a le Parti libéral. Bien là, regardons le bilan, après deux ans et demi, les libéraux ont augmenté les taxes et les tarifs de 1 300 $ par famille, ce n'est quand même pas rien. Donc, on a l'impression que, vraiment, actuellement, et le chef du PQ et le chef du Parti libéral regardent les préoccupations des Québécois de haut. Puis le seul parti qui s'intéresse vraiment, sur le terrain, aux préoccupations des Québécois, c'est la CAQ.

La Modératrice : On va commencer par les questions. Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : À vous entendre, M. Legault, on pourrait croire que M. Lisée est au coeur de vos préoccupations.

M. Legault : Écoutez, moi, je m'attendais à ce que M. Lisée ait beaucoup d'attention médiatique, donc je ne suis pas surpris de ce que je vois.

M. Robillard (Alexandre) : Mais vous avez l'air de lui en donner beaucoup aussi.

M. Legault : Non. Je pense que la dernière journée — on n'a pas eu le temps de se voir depuis ce temps-là — jeudi il y a une dizaine de jours, chaque député du PQ, incluant Jean-François Lisée, mais incluant aussi les députés libéraux, ont voté contre une motion pour réduire les impôts des Québécois. C'est important, là. J'espère que vous allez en parler un peu, là. Il y a deux partis qui ne veulent pas réduire les impôts, puis il y a un parti, la CAQ, qui veut réduire les impôts d'au moins 1 000 $ par famille. J'aimerais ça que ça se rendre à la population.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce qu'on peut vous demander qu'est-ce qui a motivé cette décision de ramener à l'avant, justement, votre proposition sur la défense des intérêts des contribuables, compte tenu que c'est quelque chose que vous aviez annoncé en début d'année? Donc, qu'est-ce qui a motivé cette décision de déposer la motion à ce moment-ci de la session parlementaire?

M. Legault : Bien, c'était comme un test qu'on a fait passer, là, parce qu'il y avait toutes sortes de rumeurs, hein? Il va y avoir une mise à jour économique dans quelques semaines du côté du gouvernement libéral. Il y a eu des rumeurs, pendant un certain temps, qu'il y aurait des annonces de baisses d'impôt, mais, de toute évidence, en voyant le vote des libéraux, bien, ça ne semble pas encore été compris.

L'autre motivation que j'ai, c'est que, quand on est rendus à une croissance économique de 1,2 %, là, il est vraiment temps de stimuler l'économie. Puis ce n'est pas juste moi qui le dis, là, lisez les revues économiques, regardez ce que dit le FMI. Il faut stimuler l'économie.

M. Robillard (Alexandre) : Mais vous avez justement insisté sur le fait que ni les libéraux ni le PQ ne se sont montrés favorables à ça. Donc, est-ce que, dans le contexte de l'arrivée de M. Lisée, qui propose de ne pas tenir de référendum, ce qui pourrait peut-être vous enlever un argument, cette notion de ramener de l'avant la défense des contribuables, ça peut vous aider à vous distinguer des libéraux et du Parti québécois de M. Lisée?

M. Legault : Non, j'ai dit qu'il y avait deux formes de réalités qui vont rattraper M. Lisée. La première, c'est que, si on veut rassembler les nationalistes, le seul parti qui peut le faire, c'est la CAQ, hein? On a beau dire : Notre référendum sur la souveraineté n'aura pas lieu avant 2022, il reste que, quand même, je connais beaucoup de nationalistes qui n'ont pas le goût de voter pour un référendum en 2022.

Puis la deuxième réalité, bien, c'est l'économie. Jean-François Lisée, là, ce n'est pas Jacques Parizeau, ce n'est pas Bernard Landry. Jean-François Lisée, c'est quelqu'un qui aime dépenser, qui a plein, plein d'idées, puis, a chaque fois qu'il a une nouvelle idée, c'est un nouveau programme, puis, à chaque fois qu'il y a un nouveau programme, c'est une nouvelle dépense, c'est une nouvelle augmentation de taxes. Il faut que les gens sachent ça, là.

La Modératrice : Merci. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, M. Legault, messieurs dames. Si on regarde le sondage ce matin, ce n'est pas très bon pour vous, là, M. Legault, là.

M. Legault : Bien, écoutez, moi, j'avoue que je m'attendais à ce que M. Lisée monte plus que ça avec toute l'attention médiatique qu'il a eue. Mais ce qui est important, c'est que moi, je reste serein, je suis patient. Je sais que notre cause est bonne. Je le sais que le Québec a besoin d'un premier ministre qui va mettre la priorité sur l'économie, sur les baisses d'impôt. Donc, on va continuer à faire notre travail. On est encore un jeune parti qui a besoin de faire connaître ses idées. On a besoin d'avoir les médias pour transmettre ces idées-là. Mais c'est normal, là, j'ai vécu la même chose, quand il y a un nouveau chef, il y a une espèce de lune de miel puis il y a beaucoup d'attention médiatique. Mais je me souviens que, quand j'ai lancé la CAQ, j'étais à 50 %, donc je trouve que Lisée à 30 %, ça ne commence pas très haut.

M. Laforest (Alain) : C'est un stratège, M. Lisée, là.

M. Legault : Ah oui! Beaucoup d'idées, M. Lisée, oui, beaucoup, beaucoup d'idées.

M. Laforest (Alain) : Vous considérez que ce n'est pas un stratège?

M. Legault : Bien, c'est un gars qui a beaucoup, beaucoup d'idées. Des fois, les idées, elles sont contradictoires, mais beaucoup d'idées, beaucoup de programmes, beaucoup de dépenses, beaucoup d'augmentations de taxes, puis là, en plus, il veut se rapprocher, il fait la cour à Québec solidaire. Ça fait qu'imaginez-vous comment il va y avoir des programmes, des dépenses puis des augmentations de taxes, là, proposées par le PQ.

M. Laforest (Alain) : Peut-être une petite complémentaire dans le dossier Yan Plante. Qu'est-ce qui se passe actuellement?

M. Legault : Rien. Pas de développement.

M. Laforest (Alain) : Toujours en contact avec la Sûreté du Québec?

M. Legault : Oui.

M. Laforest (Alain) : Toujours l'intention de porter des accusations criminelles?

M. Legault : Criminelles? Oui.

M. Laforest (Alain) : Pourquoi?

M. Legault : Pourquoi? Bien, parce que c'est grave, ce qui est arrivé, là. Je comprends que M. Couillard, ça lui a pris 24, 48 heures à comprendre que c'était grave, là, mais, moi, je l'ai compris tout de suite que c'était grave, là.

M. Laforest (Alain) : C'est le vol de documents qui est grave?

M. Legault : Bien, d'avoir pris des informations pour aller chez le compétiteur, oui, c'est grave.

La Modératrice : Merci. Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour, M. Legault. Vous dites que la CAQ, bon, est le seul parti qui parle d'économie ou qui met l'économie au centre de ses priorités. Or, le Parti libéral, on l'a vu, le gouvernement a annoncé, la semaine dernière, la création d'un comité, là, une espèce de conseil sur l'économie. Plusieurs ont déploré l'absence, d'une part, de femmes et de gens d'affaires de la région de Québec. Comment vous avez réagi envers ça?

M. Legault : D'abord, moi, je ne trouve ça gênant, après deux ans et demi au pouvoir, d'annoncer un comité sur l'économie. Je vous dirais, là, que la moitié des personnes qui sont sur ce comité-là, moi, je les ai déjà rencontrées en privé pour leur demander leurs idées pour écrire, entre autres, mon programme économique que j'ai présenté en 2014. Qu'on soit deux ans et demi après l'élection puis qu'on soit encore en train de chercher des idées, parce que, de toute évidence, là, à 1,2 % de croissance économique, ça ne va pas bien, je trouve ça un peu exagéré. Je trouve ça une mauvaise préparation de la part de M. Couillard. Puis en plus, bien, effectivement, ils ont choisi à peu près juste des gens de Montréal, personne de Québec, personne des régions. Il y a des enjeux aussi dans les régions. Il y a des enjeux dans la foresterie, dans l'aluminium, dans Internet haute vitesse en région, dans beaucoup de dossiers. Mais là il semble que les gens qu'il consulte, c'est juste des gens de Montréal puis deux ans et demi trop tard.

M. Gagnon (Marc-André) : Il a été question beaucoup, dans l'actualité, de cette femme Témoin de Jéhovah, bon, une histoire triste, là, où elle a été contrainte à refuser des transfusions sanguines. Je sais que Mme Roy est là aussi, on parle de laïcité. Ça vous dit quoi, cette histoire-là?

M. Legault : Écoutez, moi, je ne peux pas croire ça, qu'au Québec, là, on laisse mourir une personne à cause de ses croyances religieuses. Je ne peux pas croire que ça arrive au Québec, là. Puis il faut voir comment on peut régler ça, là, mais c'est inacceptable, c'est triste, c'est catastrophique. Ça ne représente pas ce qu'on est au Québec, là.

Tu veux-tu ajouter quelque chose? Non?

Mme Roy : Non, c'est clair.

M. Legault : C'est clair.

M. Gagnon (Marc-André) : Et M. Couillard, lui, quand il se réfugie derrière la jurisprudence, est-ce que c'est suffisant?

M. Legault : Non, ce n'est pas suffisant, là. Écoutez, ce n'est pas acceptable puis il ne faut pas que ça se répète, là, puis il faut prendre les mesures nécessaires pour ne pas que ça se répète.

La Modératrice : Merci beaucoup. Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert) : Oui, bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour. Bon, quelqu'un qui aime l'économie.

M. Dutrisac (Robert) : Oui, c'est ça. Bien, écoutez, premièrement, je voudrais juste savoir, d'après vous, là, l'éclipse dont vous avez parlé, elle va durer combien de temps? Est-ce qu'elle va durer autant qu'avec Pierre Karl Péladeau ou elle va être plus courte?

M. Legault : On ne le sait pas, on n'est pas devins, là. Ça a duré peut-être six mois avec Pierre Karl Péladeau avant que la CAQ dépasse Pierre Karl. Je ne sais pas. On va le vivre, là, ça va dépendre de vous.

M. Dutrisac (Robert) : Oui, c'est ça. Mais six mois, c'est quand même long dans le contexte actuel.

M. Legault : Bien, il nous reste deux ans. Moi, je suis serein puis je suis patient.

M. Dutrisac (Robert) : Oui. Maintenant, je voudrais revenir sur votre proposition de baisse d'impôt. On sait que le gouvernement Couillard, en tout cas le ministre des Finances... se sont entendus que les surplus seraient supérieurs à ce qui était prévu. Est-ce que vous ne risquez pas d'être déculotté à la prochaine élection parce que les libéraux vont arriver, justement, avec une baisse d'impôt? Est-ce que vous ne croyez pas qu'ils se préparent à ça, essentiellement, là?

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, moi, je veux rappeler aux Québécois que le premier 1 300 $ de baisse d'impôt ou de taxes et tarifs, là, ça va juste être pour nous ramener à zéro, à là où on était en avril 2014. Ça, c'est important de le dire.

Deuxièmement, bien, on va voir la hauteur de ces baisses d'impôt, mais actuellement, là, il y a une urgence de relancer l'économie, donner un peu d'espoir. Parce que l'économie, il y a une partie psychologique, puis actuellement, là, c'est assez déprimé, donc il faut donner une marge de manoeuvre puis il faut le faire maintenant. Puis M. Couillard va devoir vivre, en 2018, avec son bilan économique. Puis, jusqu'à présent, là, quand on regarde l'écart de salaire avec nos voisins, ça fait juste grandir depuis qu'il est là, donc son bilan économique n'est pas bon. Donc, s'il attend en 2018 pour faire des baisses d'impôt, bien, il n'y aura pas les effets économiques positifs qu'on aurait besoin maintenant.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, vous avez été, comme parti, un parti qui prônait l'assainissement des finances publiques. Là, vous prônez des baisses d'impôt. Les libéraux vous ont imité largement. Est-ce que vous ne craignez pas, justement, que les libéraux vous imitent encore une fois puis que vous ne soyez ni le parti de l'assainissement, puisque c'est fait, ni le parti des baisses d'impôt, puisque ça pourrait être fait.

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, je trouve que ça a été un peu exagéré de dire que les libéraux nous ont copiés, hein? Ils ont copié notre discours, mais, dans l'action, ce qu'ils ont fait, c'est que, plutôt que de couper dans la bureaucratie, c'est même la Protectrice du citoyen qui l'a dit, ils ont augmenté les tarifs puis les taxes. Donc, ce n'était pas ça que la CAQ proposait.

Donc, s'ils sont capables de tendre vers le programme de la CAQ, bien, ce sera ça de fait. Puis moi, je pense qu'en 2018 les gens vont aimer mieux l'original à la copie.

La Modératrice : Merci. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Dès le départ, vous tendez la main aux nationalistes, souverainistes nationalistes, évidemment. Avec la proposition de M. Lisée de ne pas tenir de référendum, est-ce qu'il ne vient pas vous couper l'herbe sous le pied pour la prochaine élection, justement?

M. Legault : Bien, d'abord, je tends la main aux nationalistes du PQ et du Parti libéral, parce qu'on se souvient de Robert Bourassa, puis il y a eu des chefs nationalistes au Parti libéral. De toute évidence, M. Couillard n'a pas le début du commencement d'une inquiétude concernant l'identité québécoise, la langue française, nos valeurs, etc., donc je tends la main aussi aux libéraux nationalistes. Puis, pour ce qui est des péquistes, bien, écoutez, comme je le disais tantôt, tous les souverainistes sont nationalistes, mais tous les nationalistes ne sont pas souverainistes.

M. Vigneault (Nicolas) : Mais en éliminant la peur du référendum?

M. Legault : Donc, si on veut trouver un point commun, il faut qu'on se tienne loin de la souveraineté, même en 2022. Parce que comment vous voulez aller de bonne foi négocier avec Ottawa? Comment vous voulez mettre la priorité sur l'économie, sur attirer des investissements privés? À un moment donné, là, moi, je pense que le seul endroit où on peut rassembler les nationalistes, c'est à la CAQ.

M. Vigneault (Nicolas) : Mais est-ce que cette stratégie-là ne peut pas vous faire mal aux prochaines élections?

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, comme je le disais tantôt, il y a le fait qu'on est les seuls à rassembler les nationalistes puis il y a le fait aussi, puis je le sens sur le terrain, que les Québécois veulent qu'on s'occupe d'économie.

Bon, moi, je suis un homme d'affaires. Jean-François Lisée, ce n'est pas un homme d'affaires, ce n'est pas quelqu'un qui a montré une préoccupation envers l'économie. Là, il a commencé à parler de son père puis des PME depuis quelques semaines, là, mais sinon il n'a jamais parlé d'économie. Jean-François, c'est quelqu'un qui a plein, plein, plein d'idées pour plein, plein, plein de programmes pour plein de dépenses puis plein d'augmentations de taxe. Donc, c'est très différent de la CAQ, là.

La Modératrice : Une dernière question.

M. Vigneault (Nicolas) : Oui. Sur le fait qu'il n'y ait personne de Québec, est-ce que le gouvernement l'a échappé sur son comité, notamment concernant les orientations économiques?

M. Legault : Bien, moi, je pense qu'il l'a d'abord échappé sur le fait qu'il aurait dû faire ces consultations-là avant avril 2014. Comme je le disais tantôt, à peu près la moitié des personnes qui sont sur le comité, je les ai déjà rencontrées, moi, personnellement, en privé, mais avant d'écrire mon programme. Être à la recherche d'un programme après deux ans et demi, c'est quand même un peu un aveu d'échec.

Journaliste : ...

M. Legault : Bien, l'élément Québec aussi. Écoutez, là, qu'on mette tout des gens de Montréal, qu'il n'y ait personne de Québec, personne des régions, je ne comprends pas, je ne comprends pas. C'est d'être déconnecté, là.

La Modératrice : Patrick Bellerose, Huffington Post.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault. Sur le projet de loi n° 62, je comprends que votre parti aimerait qu'on aille plus loin, qu'on impose la proposition Bouchard-Taylor. Mais êtes-vous prêt à voter pour accepter le projet de loi n° 62 comme un minimum qu'on pourrait faire maintenant?

M. Legault : Non, non. On ne fera pas comme Jean-François Lisée, là, de la stratégie de haute voltige. Nous, on pense qu'il est temps, au Québec, là, qu'on défende nos personnes en autorité, puis ça inclut les enseignants auprès des enfants, de ne pas porter de signes religieux. Il est temps qu'on mette ça dans un projet de loi. Donc, si ce n'est pas dans le projet de loi, là, on ne votera pas pour le projet de loi. Jean-François Lisée peut bien essayer de faire des tactiques, il est trop smart, trop smart.

M. Bellerose (Patrick) : Mais je ne comprends pas pourquoi vous n'accepteriez pas ce minimum-là en attendant que vous puissiez imposer vous-même…

M. Legault : Ils sont majoritaires, ça fait que... Nous, ce n'est pas ça qu'on veut. Nous, on veut un minimum, là, juges, gardiens de prison, policiers et enseignants du primaire et du secondaire, qu'on interdise les signes religieux. Je pense que c'est important d'envoyer un signal fort, au Québec, que les personnes qui sont en autorité, bien, on veut une neutralité de l'État. Je pense que c'est important.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, si je comprends bien, vous ne croyez pas que le projet de loi n° 62 va venir régler le débat qu'on a depuis 10 ans sur la laïcité au Québec.

Mme Roy : Pas du tout.

M. Legault : Bien non, pas du tout. Veux-tu peut-être ajouter quelque chose? Vas-y, hein, je sens, là, que, hein…

Mme Roy : Excusez-moi, chef, c'est parce que vous avez parlé de laïcité. Vous avez lu le projet de loi. Il a 18 articles, c'est très court. Le mot «laïcité» n'apparaît même pas dans ce projet de loi. C'est une coquille vide. On parle de neutralité religieuse, et je vous invite à voir la définition qui en est faite. En fait, il n'y a même pas de définition. On demande aux fonctionnaires de l'État d'utiliser leur bon jugement. C'est ça qu'il y a dans le projet de loi et c'est la raison pour laquelle on ne peut pas voter pour ce projet de loi là tel quel. Il faut y apporter des amendements.

Et le gouvernement libéral est incapable, incapable de mettre sur papier le consensus minimal qui était ressorti de Bouchard-Taylor, c'est-à-dire d'interdire le port de signes religieux aux personnes en position d'autorité, tel que nous le demandions. Ils sont incapables de le faire, au Parti libéral. Parce qu'actuellement, avec le projet de loi n° 62 tel qu'il est rédigé, bien, ça, ça signifie que les policières pourront porter le voile, que les enseignantes pourront porter le tchador.

Alors, ça vous donne une idée, on ne touche pas aux signes religieux. Et actuellement ce qui est très, très drôle quand on voit le Parti québécois, c'est qu'on voit que Jean-François Lisée recule sur l'identité. Il avance vers Québec solidaire et puis, bien, il se distancie vraiment des préoccupations de la population. C'est très drôle.

La Modératrice : Merci. Martin Croteau, La Presse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, M. Legault. Bonjour à tout le monde. Dans la dernière année, vous avez beaucoup parlé d'immigration, de signes religieux. Je remarque que, dans vos remarques pour commencer cette conférence de presse, vous n'en avez pas parlé du tout. Vous avez beaucoup parlé d'économie et de taxes. Est-ce que je comprends que l'élection de M. Lisée, qui a beaucoup fait campagne sur ces thèmes-là, change votre stratégie de mise en marché?

M. Legault : Non, bien écoutez, aujourd'hui, je vous parle de baisse d'impôt, mais fierté et prospérité, c'est ça, la CAQ. Fierté, bien, il faut défendre notre langue, défendre nos valeurs. On a des positions qui sont claires depuis longtemps. Nous, on veut des tests de valeurs, des tests de français pour les nouveaux arrivants. On veut que les signes religieux soient interdits pour les personnes en autorité. On veut réduire le nombre d'immigrants de 50 000 à 40 000 par année. Ça, c'est très clair. Mais ce qu'on veut aussi, c'est qu'on relance l'économie. Avec une croissance de 1,2 %, là, il y a comme une urgence d'agir aussi.

M. Croteau (Martin) : Donc, votre plan de match ne change pas à cet égard-là?

M. Legault : Fierté et prospérité, hein? Fierté d'être Québécois, défense de notre identité, mais aussi relance de l'économie. Puis j'aurais pu aussi vous parler d'éducation parce qu'à long terme ce qui est important, c'est d'investir en éducation pour rehausser la qualité des emplois.

M. Croteau (Martin) : J'ai une question sur l'économie.

M. Legault : Ah! là, vous me faites plaisir.

M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce que vous pensez de la nomination de M. Chrétien comme négociateur spécial dans le conflit du bois d'oeuvre?

M. Legault : Je pense que c'est une bonne nomination puis je viens de lui dire, d'ailleurs.

M. Croteau (Martin) : O.K., mais qu'est-ce que ça va changer à ces négociations, à vos yeux?

M. Legault : Bien, c'est quelqu'un qui connaît bien les personnes influentes au gouvernement américain, et c'est très important qu'on ne se fasse pas avoir, là, dans ce dossier-là. Parce que, ne l'oublions pas, là, le Québec a une balance commerciale négative de 20 milliards, hein? Ça veut dire qu'on importe 20 milliards de plus que ce qu'on exporte. Ça fait qu'on ne viendra pas, là, commencer en plus à mettre des bâtons dans les roues à nos compagnies forestières qui veulent exporter leur bois aux États-Unis, là. Il va falloir, à un moment donné, jouer un peu plus solide. J'espère que M. Couillard va s'impliquer aussi dans le dossier. Mais je pense que, comme négociateur, M. Chrétien est un bon négociateur.

La Modératrice : Merci beaucoup. Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, si vous permettez, on va mettre de côté encore une fois l'économie pour revenir sur le débat sur la laïcité. Quelles sont les conséquences du laisser-aller de M. Couillard? Notamment, il ne souhaite pas qu'il y ait une interdiction du port de signes religieux chez les employés en position d'autorité, non plus chez les enseignants. Quelles sont les conséquences pour la société québécoise?

M. Legault : Moi, je pense que, tant qu'on ne réussira pas à encadrer ce qu'on appelle entre autres les accommodements religieux, il va y avoir un risque de dérapage, hein? Ce qu'on voit aux États-Unis avec M. Trump, là, bien, on n'est pas à l'abri de ça. Mais, si on veut éviter un dérapage, c'est important et urgent d'encadrer, de dire aux Québécois, là : Voici ce qui est permis puis voici ce qui n'est pas permis. Puis là, quand les Québécois ont des opinions, bien, on est capables de leur dire : Bien, ça, c'est couvert, ça, ce n'est pas couvert. Mais encadrer pour mieux permettre puis mieux accueillir les nouveaux arrivants, c'est important de le faire, c'est urgent de le faire. Ça aurait dû être fait par le PQ. Écoutez, là, puis moi, je suis un peu choqué, effectivement, comme disait Nathalie, là, rappelez-vous que, lorsque le PQ était au gouvernement pendant 18 mois, ils trouvaient que la CAQ n'allait pas assez loin pour interdire les signes religieux. Là, ils sont rendus que la CAQ va trop loin. Franchement, là, c'est n'importe quoi, au PQ, puis ils ont manqué l'opportunité de faire leur travail pendant les 18 mois qu'ils étaient là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, on peut aller de l'avant, selon vous, tout en respectant la Charte canadienne des droits et libertés? Il n'y a pas de risque de collusion entre une interdiction du port de signes religieux et la charte?

M. Legault : Bien, écoutez, il peut y avoir effectivement des enjeux qui concernent la charte, mais je pense que ce qui est d'abord important, là, c'est de définir ce qu'on souhaite au Québec. Si c'est nécessaire d'aller négocier avec Ottawa, bien, qu'on le fasse, mais c'est important, là, qu'on définisse ce qu'on veut au Québec.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Rapidement, concernant le dossier qui a été évoqué un peu plus tôt d'une Témoin de Jéhovah, est-ce que je comprends bien que, selon vous, que l'État pourrait contraindre une personne à recevoir des soins de santé qui pourraient lui sauver la vie, dans le fond, même si cette personne-là refuse?

M. Legault : Bien, écoutez, moi, je pense, à ce moment-ci, il faut regarder toutes les solutions, mais moi, je n'accepte pas qu'un Québécois, qu'une Québécoise, là, on la laisse mourir pour des raisons religieuses. Je n'accepte pas ça.

Mme Roy : Écoutez, c'est que, dans le dossier présent — c'est plus fort que moi, parce que je trouve ça terriblement troublant ce qui est arrivé — on n'a pas tous les éléments. Est-ce qu'elle avait vraiment donné un consentement libre et éclairé? Est-ce qu'il y a des gens qui ont parlé pour elle, qui ont décidé pour elle? Est-ce qu'elle savait qu'elle allait mourir en laissant son enfant là? Est-ce quelqu'un a pensé aux droits de l'enfant? Est-ce que quelqu'un a pensé au devoir des médecins de sauver une vie humaine? Alors, ces questions-là sont sans réponse. On nous dit : Elle avait mentionné qu'elle ne voulait pas de transfusion sanguine. L'a-t-elle fait au moment où on lui a dit : Ça va te sauver la vie puis tu verras ton enfant? On l'ignore. Il y a le coroner qui est penché dans le dossier. Mais chose certaine, il y a de graves questions à se poser. Comment se fait-il que ce soient des préceptes religieux qui décident sur la vie et la mort de quelqu'un en 2016, alors qu'on a des codes civils, des codes criminels qui pourraient s'appliquer? Il y a de graves questions.

Et, pour revenir, vous parliez de laïcité, dans le projet de loi n° 62, on n'édicte même pas la laïcité de l'État, on ne dit pas que l'État est laïque, donc que l'État est au-dessus des religions. Il me semble que ce serait un minimum à faire, et on ne le fait même pas, et ça ne dérange même pas le Parti libéral ni le PQ.

La Modératrice : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : D'ailleurs, je voulais vous poser une question parce qu'en fait c'est une liberté fondamentale qui est reconnue, le fait de refuser des traitements médicaux. Est-ce qu'on comprend de votre réponse que vous voudriez annuler cette liberté-là?

M. Legault : Bien, écoutez, il faut regarder, effectivement, le contexte, là, mais il y a un enfant qui est en jeu, hein? Donc, il y a une situation où, bon, on ne sait pas pourquoi, comment cette femme-là a été convertie à cette religion. Mais, au Québec, là, ce n'est pas dans nos valeurs, ce n'est pas dans nos façons de faire, donc il faut se poser des questions. Je n'ai pas les réponses aujourd'hui, mais je me dis, là : Ce n'est pas vrai qu'au Québec on va laisser mourir des gens pour des raisons de religion. On a fait un long débat sur mourir dans la dignité en mettant des balises claires, la personne ne doit pas avoir la chance de s'en sortir, puis là on laisserait commencer à mourir des personnes pour des raisons religieuses? Moi, je pense qu'il faut se poser des questions.

M. Lavallée (Hugo) : Mais est-ce que ce n'est pas dans les valeurs fondamentales au Québec, quand même, de respecter la liberté individuelle des gens de choisir pour eux les traitements qu'ils veulent ou pas recevoir?

M. Legault : Oui, mais vous pourriez dire la même chose : Une personne qui est en fin de vie qui demande à mourir, est-ce qu'elle a le droit de demander à mourir s'il y a des chances qu'elle soit sauvée? Là, il y a des questions à se poser, là.

M. Lavallée (Hugo) : Et, pour vous, donc, est-ce que cette question-là, vous l'inscrivez comme un accommodement raisonnable?

M. Legault : C'est à définir, c'est à définir.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant le sondage, vous parlez d'une éclipse médiatique pour expliquer votre résultat. Comment se fait-il donc que la CAQ soit le seul parti à souffrir de cette éclipse-là? Parce que les libéraux sont stables, Québec solidaire aussi. On dirait que vous êtes la seule formation politique qui a encaissé le coup.

M. Legault : Bien, écoutez, passer du Parti libéral au Parti québécois, c'est compliqué, là, hein?

M. Lavallée (Hugo) : On pourrait passer à QS.

M. Legault : Bien, ils sont souverainistes, là, hein? Donc, je pense que c'est un peu normal, là. Je reviens à ce que je disais tantôt : Les deux partis, le Parti libéral et le Parti québécois, il y a des nationalistes qui pourraient se joindre à la CAQ, puis c'est la seule façon qu'on pourrait rassembler les nationalistes. Mais de passer du PQ au Parti libéral ou du Parti libéral au PQ, c'est difficile, hein?

La Modératrice : Merci. Jean-Marc Salvet, Le Soleil.

M. Salvet (Jean-Marc) : Bonjour, M. Legault. Vous avez dit, il y a quelques instants, que, sur le projet de loi sur la neutralité religieuse, il fallait aller plus loin si on voulait, par exemple, éviter des dérapages comme il peut y en avoir aux États-Unis. Est-ce que certains ne pourraient pas dire que le pays en Occident qui a été plus loin, c'est la France, dans les interdits et qu'il y a des dérapages en France?

M. Legault : Oui, mais on pourrait dire aussi qu'en Allemagne il y a des tests de valeurs puis des tests de langue; au Danemark, il y a des tests de valeurs, des tests de langue. Donc, de juste prendre...

M. Salvet (Jean-Marc) : Je comprends bien, mais là vous avez dit : Ne rien faire, c'est prêter flanc à d'éventuels dérapages. Je pense que, la France, objectivement, on peut s'entendre tous pour dire qu'elle a été loin et disons que ce n'est pas l'harmonie qui règne.

M. Legault : Oui, mais là la France est allée très loin, hein? Des étudiants n'ont pas le droit de porter un hijab dans une classe, là. Donc, je pense, il faut être prudent quand on se compare avec la France.

La Modératrice : Merci. On va passer aux questions en anglais. Donc, Ryan Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Hello. When it comes to Bill 62, how much further does it need to go?

M. Legault : Right now, I thought there was a consensus in Québec about the fact that people in an authority position, that they would not have the possibility of wearing a religious sign. Right now, that's not what the Liberal Party proposes. So, I think that, right now, they should at least accept the Québecconsensus. We saw that in many polls, that the vast majority of Quebeckers, they agree that religious signs must be forbidden for people in authority positions.

M. Hicks (Ryan) : OK. So, are you going to make amendments to that effect?

M. Legault : Sure, sure.

M. Hicks (Ryan) : And Jean-François Lisée brought up the discussion about banning the burqa in public places. What's your position on that?

M. Legault : No, our position is that we're requesting that all immigrants have a value test and a French test, that's it. We don't want to start having some piece of «vêtements»… clothes that would be forbidden.

La Modératrice : Merci. Max Harrold, Montreal Gazette.

M. Authier (Philip) : No, I'm not Max Harrold, I'm Philip Authier.

La Modératrice : Non, Phil Authier, Philip Authier. Sorry.

M. Authier (Philip) : I'm much better looking and much smarter than Max Harrold. I hope that goes in the transcript.

M. Legault : Your hair is different today.

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Authier (Philip) : The poll this morning shows that this is the worst score, the biggest drop for you, for the CAQ in six months, and Mr. Lisée has only been on the job a week. Are you worried that, as you said, it's more difficult for people to go from the Liberal to the PQ party or the PQ to the Liberals? Are you worried that the nationalists in the CAQ… that your vote is very fluid and unstable and is willing to transfer very quickly?

M. Legault : No. We see this impact every time we have a new leader. Remember, when I started the CAQ, I was at 50%. When Mr. Péladeau became leader of the Parti québécois, he started at 37%. So, now we see that Mr. Lisée starts at 30%. So, maybe he will go a bit higher in the next few weeks, I don't know, but 30% is not surprising for me.

M. Authier (Philip) : But are you worried that your vote base is fragile?

M. Legault : No. I think that, after the honeymoon period, people will come back to the reality. The reality is that the vast majority of Quebeckers, they don't want the sovereignty of Québec and they want us to talk about the economy. And, right now, the only party proposing tax cuts is the CAQ. 10 days ago, we had a motion to decrease, to cut taxes and it has been rejected by the Liberal Party and the PQ. So, I think we'll come back to the reality about the sovereignty of Québec, about the economy, about tax cuts. And I don't worry, I'm patient. Merci, tout le monde.

(Fin à 12 h 7)

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