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Point de presse de Mme Agnès Maltais, porte-parole de l’opposition officielle en matière de laïcité

Version finale

Wednesday, October 19, 2016, 11 h 03

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quatre minutes)

Mme Maltais : Alors, écoutez, quelques réactions à ce qui se dit depuis quelques jours, en fait depuis deux jours, sur les suivis au décès de cette dame qui était une Témoin de Jéhovah et qui est décédée évidemment à bout de souffle, à bout de sang et sur le consentement éclairé.

Nous avons d'abord, nous, vérifié. Nous ne sommes pas d'accord, ni avec la position du Parti libéral ni avec la position de la Coalition avenir Québec. Nous demandons toutefois, nous demandons que le ministère de la Santé et des Services sociaux nomme un expert externe qui fasse enquête sur l'impact de l'endoctrinement exercé par des groupes religieux structurés sur les patients en situation médicale d'urgence.

Nous ne sommes pas d'accord avec la position de la CAQ qui dit qu'on a besoin d'un juge là-dessus. Des décisions sur le consentement libre et éclairé des patients, il s'en prend quotidiennement par les médecins, et ça fait face, en général, à ce genre de situation. Nous ne sommes pas non plus d'accord avec la position qui dit qu'ils puissent attaquer les médecins. Les médecins font leur travail. Dans ce cas-ci particulièrement, nous savons très bien qu'il y a eu des avocats, il y a eu un comité d'éthique et il y a eu des médecins qui sont intervenus.

Le problème, c'est que les règles actuelles et la jurisprudence font que tout le monde est encarcané dans une position. Nous devons maintenant regarder la situation différemment. Nous devons la regarder sous l'angle qu'il ne s'agit pas seulement du consentement d'une personne, mais il s'agit de groupes structurés. Il se donne des cours, paraît-il, à New York, pour apprendre comment influencer le personnel médical de l'hôpital. Il n'y a pas de règle, d'espèce de règle de protection de la famille. Il y a des gens externes qui s'avancent jusque dans les salles d'hôpital, jusque dans les chambres d'hôpital quand il y a des gens qui sont en situation médicale d'urgence et qui pourraient avoir exercé une influence indue.

On ne veut pas une enquête seulement du coroner. L'enquête du coroner va vraiment nous décrire ce qui s'est passé dans ce cas-là, et la mécanique habituelle s'est exercée. Il faut regarder l'ensemble des situations qui se sont passées et les regarder sous l'angle d'influences de l'extérieur, de groupes religieux qui sont structurés et qui veulent délibérément influencer et le patient et le personnel médical. C'est le personnel médical qui, à ce moment-là, est sous la visée de ces gens-là. Alors, voici notre demande au ministère de la Santé et Services sociaux.

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce qui fait que vous êtes restés un peu à l'écart de ce dossier-là, mais qu'aujourd'hui vous vous en saisissez davantage?

Mme Maltais : Parce que nous avons pesé et soupesé les possibilités d'intervenir. Deuxièmement, nous sommes allés voir qu'est-ce qui avait pu se passer, on a eu des informations sur ce qui a pu se passer à l'interne. On ne veut pas attaquer les médecins, on sait qu'il se prend plein de décisions quotidiennement sur le consentement libre et éclairé. Mais c'est aussi les informations sur le fait qu'il y a des comités de liaison — on commençait d'ailleurs à avoir cette information — qu'il y avait des comités, qu'il y avait une influence structurée. Ce n'est plus seulement la famille, c'est une influence structurée.

Le devoir qu'on a, c'est de protéger le consentement libre et éclairé des patients. Alors, on ne voulait pas attaquer le consentement libre et éclairé des patients, mais ce qui semble ressortir de cette situation-là, et nous pensons qu'il y en a eu avant, c'est qu'il faut repenser à comment protéger le consentement libre et éclairé des patients. La façon de le protéger, c'est de vérifier à ce que des influences de groupes religieux organisés, structurés ne s'exercent pas indûment sur des familles, sur des patients.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous pensez que c'est juste de décrire ça comme une police du sang?

Mme Maltais : Je ne vais pas... Je n'ai pas à commenter là-dessus, là. Moi, c'est : groupes religieux structurés qui veulent influencer et les patients et le personnel médical.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Mais comment on fait? Vous allez mettre une police dans les hôpitaux pour vous assurer qu'il n'y ait pas ces groupes-là? Comment on fait, concrètement?

Mme Maltais : Non. Ça va nous prendre d'abord... Bien, justement, vous posez une bonne question. Mais nous, nous disons que la première réponse, c'est d'abord que quelqu'un... Je pense, par exemple, quand il y a eu des situations à la DPJ de Laval, on a envoyé André Lebon, qui est un spécialiste reconnu, qui a remis un rapport puis qui a dit : Il faut poser des gestes.

Dans ce cas-ci, ça nous prend absolument un expert externe qui aille voir ce qui s'est passé pas seulement cette fois-là, dans plusieurs situations et qui examine s'il n'y a pas des influences indues qui aillent toucher au consentement libre et éclairé. Comme société, il faut protéger le consentement libre et éclairé. Je ne suis pas d'accord avec François Legault qui a dit hier : On aurait dû obliger le traitement à cette personne-là. On ne sait pas aujourd'hui, on n'est pas sûr qu'il n'y a pas eu consentement libre et éclairé. Il faut vérifier ça. Il faut valider s'il y a des influences extérieures qui se sont organisées et qui maintenant utilisent les failles du système pour s'introduire dedans. C'est ça qu'il faut aller voir. Ça nous prend un rapport.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Mais qu'un juge se penche là-dessus pour s'assurer...

Mme Maltais : Pas un juge, un expert externe. On ne s'en va pas devant la justice, parce que la justice, elle travaille en fonction de la jurisprudence. Là, ce que ça nous prend, c'est un expert externe qui aille examiner ce qui se passe et dans les groupes structurés et dans les hôpitaux, comment ils réagissent à cette influence-là. C'est ça qu'il faut aller voir.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais donc, comme la CAQ, vous craignez qu'il y ait une espèce de police du sang, là, dans les hôpitaux du Québec, là.

Mme Maltais : Nous craignons qu'il y ait des groupes religieux structurés qui essaient d'influencer le consentement des personnes ainsi que le personnel de l'hôpital, parce que c'est ça aussi qui est en question.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais donc, vous ne voulez pas emprunter les termes «police du sang».

Mme Maltais : Non. Je ne suis pas là.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous ne craignez pas ça.

Mme Maltais : Ce n'est pas que je ne le crains pas, mais je trouve le terme… C'est parce que ce n'est que là-dessus. Moi, je parle de groupes religieux structurés. C'est exactement ce qu'on vise, parce qu'on ne sait pas non plus ce qui se passe dans les hôpitaux. Et je ne sais pas s'il n'y a pas d'autres situations. Je sais que, dans ce cas-ci, c'est des Témoins de Jéhovah et c'est ce… les principales situations visent les Témoins de Jéhovah, mais on pourrait découvrir d'autres influences extérieures.

M. Lavoie (Gilbert) : Mme Maltais, je ne suis pas un expert non plus en Témoins de Jéhovah, là, mais quand on joint la secte, on signe une carte, là, dans laquelle, semble-t-il, on accepte le fait qu'il n'y aura pas de transmission sanguine, là, hein? Enfin, c'est ce que j'ai lu. Est-ce que cette signature-là, qui peut se faire plusieurs années avant qu'on se retrouve, là, dans un lit d'hôpital, est-ce que cette signature-là constitue un consentement libre et éclairé applicable cinq, 10, 15 ans plus tard, lorsque vous êtes à moitié dans le coma à l'hôpital?

Mme Maltais : Évidemment, c'est pour ça qu'il y a des médecins qui ont sûrement… Il y a un comité d'éthique, il y a des avocats, il y a des médecins qui ont sûrement éloigné une partie du monde pour essayer de parler et d'avoir une relation directe avec la patiente. Vous comprenez, il s'est passé quelque chose dans l'hôpital à ce moment-là. Les médecins, là, ils ont une responsabilité d'aller chercher…

M. Lavoie (Gilbert) : Mais est-ce que la carte… Bref, c'est la signature…

Mme Maltais : Ils ne se fient pas seulement à la carte, là, les médecins. Mais est-ce que la pression est devenue… Mais les organisations comme celle-là se structurent en fonction des règles actuelles. Est-ce qu'ils ont trouvé une faille qui leur permet d'intervenir? Il faut protéger le consentement libre et éclairé des patients.C'est ça, l'esprit.

M. Lavoie (Gilbert) : Est-ce que ça veut dire, Mme Maltais, qu'il faudrait bannir l'accès à l'hôpital de ces groupes-là. Et là on ne parle pas de la famille, on parle de ces connotations… peu importe, là. Dans certains cas, ce sont des avocats. C'est documenté, ça.

Mme Maltais : C'est le genre de question que je me pose et c'est à ce genre de question pour lesquelles on a besoin de quelqu'un d'externe. On a besoin de quelqu'un d'externe.

M. Lavoie (Gilbert) : Mais aujourd'hui, vous ne diriez pas qu'il faut leur interdire l'accès à…

Mme Maltais : On veut un rapport. On veut comprendre ce qui s'est passé, mais il ne faut pas seulement comprendre ce qui s'est passé à ce moment-là, il faut comprendre ce qui se passe dans le cas de décès de personnes qui meurent parce qu'elles ont choisi de ne pas avoir de transfusion ou d'autres, je vous dis, je vise aussi peut-être d'autres pratiques, mais dont on n'est pas sûr qu'il n'y a pas une influence indue qui aurait agi sur le consentement. Était-il libre et éclairé?

M. Gagnon (Marc-André) : Mme Maltais, sur un autre sujet, mais dans les dossiers qui vous concernent comme porte-parole de la Capitale-Nationale, on a vu hier Sam Hamad essayer de voler la vedette à François Blais entouré de ses collègues du caucus de Québec. Il a pris la parole au nom du caucus de Québec. Ça vous fait sourire, donc?

Mme Maltais : Oui, ça me fait sourire. Je comprends que Sam Hamad était un peu paniqué parce qu'hier on a déposé une motion du mercredi, donc il l'a vue, dans laquelle on réclamait des gens, au moins deux personnes, des gens des régions et au moins deux personnes de la capitale sur le comité. Sam sait très bien ce que ça veut dire. J'ai déjà dit que c'était une gifle, moi, à la région, le fait qu'il n'y ait personne. Donc, il y a eu une petite surenchère puis il a monté ça à quatre. C'est parfait, je suis bien fière pour la région. Mais Sam est insatisfait de son rôle. M. Blais ne remplit pas, je pense... dans la région, n'est pas considéré comme un leader fort. Alors, c'est ça que ça donne : bisbille au Parti libéral.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais donc, vous n'avez pas l'impression que c'est François Blais qui mène, dans la région, autrement dit. Vous dites : Ce n'est pas un leader fort...

Mme Maltais : Je ne sais plus qui mène dans la région, parce que M. Hamad n'est pas au Conseil des ministres et ne doit pas retourner au Conseil des ministres. Pour moi, il a franchi quelque chose, une barrière qu'il ne faut pas franchir, il a contrevenu aux valeurs de l'Assemblée nationale. On attend aussi le rapport du Commissaire au lobbyisme, mais M. Blais véritablement n'arrive pas à prendre le contrôle de la région. C'est impossible. Moi, quand j'ai vu les 27, je n'en revenais pas. 27, pas un de la capitale.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Couillard, malgré les soupçons qu'il y avait, a réhabilité Julie Boulet. Pourquoi il ne le ferait pas pour M. Hamad?

Mme Maltais : Parce que M. Hamad a un rapport incriminant qui dit qu'il y a véritablement... il a manqué aux valeurs de l'Assemblée nationale. Écoutez, M. Hamad a tellement manqué de jugement qu'il a été petit-déjeuner avec M. Marc-Yvan Côté, puis ça s'est traduit par 1 million de dollars de plus dans une subvention inexpliquée. Je pense qu'en soi il y a un problème.

M. Lavoie (Gilbert) : Mme Maltais, je suis un petit peu surpris de voir que, bon, vous dénoncez avec raison le fait qu'il n'y ait pas de représentants de la Capitale-Nationale sur ce conseil consultatif là, mais il n'y a personne même dans votre parti qui parle de représentants des régions, Côte-Nord, Saguenay—Lac-Saint-Jean, Abitibi. C'est comme s'il n'y avait que la ville de Québec et la ville de Montréal qui existaient pour le Parti québécois aussi.

Mme Maltais : La motion que nous avons déposée hier demande des représentants des régions du Québec, dont de la Capitale-Nationale.

M. Lavoie (Gilbert) : Permettez-moi de faire amende honorable.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais là, finalement, la solution qu'ils ont mis de l'avant, c'est quatre représentants de la Capitale-Nationale. Il n'y en a pas deux des régions comme vous avez demandé.

Mme Maltais : Oui, c'est ça. Moi, comme porte-parole de la Capitale-Nationale, je suis très contente de l'espèce de surenchère qu'on a faite, qui fait que maintenant il y en a quatre. Bravo pour la région de la Capitale-Nationale. Maintenant, pour les régions, ce n'est pas réglé, puis c'est pour ça que la motion est encore débattue cet après-midi.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, il faudrait, en plus des quatre personnes de la Capitale-Nationale, au moins deux personnes des régions.

Mme Maltais : Au moins ou plus que deux. Nous autres, c'était au moins trois, puis l'autre chose, c'est... Écoutez, ils en ont déjà 27, là, en ajouter quatre, cinq, ce n'est pas un problème, là.

M. Lavoie (Gilbert) : Ça va faire une tour de Babel, vous ne pensez pas?

Mme Maltais : Bien, ils sont déjà dans une tour de Babel.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais M. Dutil de Canam, ça, c'est quelqu'un de la Beauce, là, quand même, c'est quelqu'un des régions.

Mme Maltais : Oui, c'est ça. Oui, mais c'est un des rares. On me dit qu'il y La Coop fédérée, mais j'attends... Nous, on s'attend à plus que ça.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que ça vous inquiète de voir que quelqu'un comme Dominique Brown, par exemple, n'a même pas été approché. Êtes-vous étonnée que de voir que...

Mme Maltais : Dominique Brown, la direction d'Ultramar, il y en a... J'ai une pile comme ça, moi.

M. Lavoie (Gilbert) : Il y aurait des bons chocolats...

Mme Maltais : J'ai, dans mon dossier... J'ai, dans mon bureau, le nom de 50 femmes d'affaires prêtes à exercer des rôles...

(Fin à 11 h 15)

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