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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de soutien à domicile, Mme Lorraine Richard, porte-parole de l’opposition officielle responsable de la région de la Côte-Nord, et M. Martin Ouellet, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires municipales

Version finale

Thursday, November 10, 2016, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente et une minutes)

Mme Lamarre : Bonjour. Alors, ce matin, je suis en compagnie de mes deux collègues, la députée de Duplessis, Mme Lorraine Richard, et le député de René-Lévesque, M. Martin Ouellet. On apprend que, finalement, à la suite de nos interventions et de celle de Dre L'Espérance, deux pathologistes vont finalement venir en renfort pour la Côte-Nord.

D'abord, je veux remercier Dre L'Espérance, parce que, si elle n'avait pas été celle qui vraiment levait le drapeau, qui criait, vraiment, qu'il y avait quelque chose d'anormal à cet endroit-là, eh bien, on ne pense pas qu'il y aurait rien eu qui serait fait. Et nous, on est très contents d'avoir porté ce problème, cette question-là, mais on se rend compte que c'est totalement anormal que ça doive se passer comme ça. Il va falloir que, dans chaque région du Québec, il y ait quelqu'un qui lève le drapeau pour qu'on puisse savoir ce qui doit être fait. L'entente, elle terminait en décembre 2015. Comment se fait-il qu'entre décembre 2015… D'abord, on aurait dû commencer à y penser au moins trois, quatre mois à l'avance et, entre décembre 2015 et novembre 2016, on n'ait pas prévu un corridor de services, on n'ait pas prévu quelque chose de garanti.

Alors, nous, on dit : Le ministre est responsable de ça et il doit faire ce qu'il a à faire, mais qu'il arrête d'improviser. À chaque jour, il coupe des amarres un peu partout et, vraiment, il est en train de mettre notre système de santé en dérive parce qu'il n'est pas capable de rattacher les liens et de garantir à la population que ces services ne seront pas interrompus.

Alors, je remercie aussi les deux pathologistes. On a presque l'impression qu'on est en aide humanitaire. Si ces pathologistes-là n'étaient pas venus prêter main-forte, venir en renfort, on ne sait pas... parce que le ministre, lui, il pensait à d'autres choses pendant ce temps-là, il ne trouvait pas que c'était important.

Alors, je laisse mes collègues poursuivre pour décrire des situations encore plus spécifiques dans la région de la Côte-Nord.

Mme Richard : Merci. Bonjour. Vous savez qu'on avait des problèmes au niveau de notre service en pathologie à Sept-Îles. Moi aussi, je veux remercier le Dre L'Espérance, remercier aussi Mme Arlène Beaudin. Arlène Beaudin est une patiente qui a vécu un enfer. Je lui souhaite beaucoup de courage à Arlène, mais c'est ces gens-là qui ont fait en sorte de dénoncer ce qui se passait au niveau de notre service de pathologie à Sept-Îles.

Hier, on a appris qu'il y a deux pathologistes qui ont appelé pour offrir leurs services. Les deux pathologistes ont eu pitié des gens de la Côte-Nord. Les deux pathologistes qui ont appelé ont eu plus d'empathie envers ma population que le ministre lui-même. Le ministre Barrette prend tout à la légère. Il faut que les gens dénoncent, il faut qu'on... à force de poser des questions en Chambre, et, même quand on pose des questions en Chambre, celui-ci nous répond de façon, je vous dirais, non responsable. Il est quand même ministre de la Santé. C'est des services directs à ma population. Quand vous pensez que vous avez un cancer et que les délais sont déraisonnables, faute qu'un ministre de la Santé ait pris la situation au sérieux... et, comme le disait ma collègue Diane, écoutez, l'entente, elle a pris fin en décembre 2015. Depuis ce temps-là, nous faisons affaire avec neuf centres différents au Québec, plus un centre privé en Ontario.

Vous savez que le territoire de Duplessis, il est très grand. Imaginez-vous une patiente, là, qui est à Blanc-Sablon, qu'on fait venir pour faire une biopsie parce qu'on soupçonne un cancer. On a des mois d'attente avant d'avoir un diagnostic, il faut la faire venir à Sept-Îles, le chirurgien doit composer avec du temps en salle d'op et tout ça. C'est ça, la réalité des gens dits des régions éloignées.

Et le ministre Barrette, hier, franchement, s'est montré très insensible. Sa réponse n'était pas à la hauteur du poste qu'il occupe et, en terminant, il a dit : Bien, c'est-u le père Noël qu'elle veut? Moi, je vais lui dire que, comme cadeau de Noël, ma population, elle veut un corridor de services en pathologie sécuritaire, fiable, rapide et pour longtemps. Il ne faut pas que nos médecins, nos chirurgiens, aient à gérer à la pièce en se disant : Où on va envoyer les spécimens? Et, si des spécimens sont repris, une nouvelle analyse est demandée, ça ne veut pas dire qu'il est étudié par le même pathologiste au même endroit. Ça fait que ça emmène les chirurgiens, les médecins, souvent, à se requestionner sur la fiabilité des tests. Le médecin, hier, a fait référence à Optilab…

Une voix : Le ministre.

Mme Richard : Le ministre, c'est-à-dire, le ministre médecin. Il a fait référence à Optilab. Optilab, c'est un autre dossier dont mon collègue va vous parler. On ne peut pas, dans un territoire tel que la Côte-Nord, vouloir à tout prix centraliser. Le ministre est en poste de puis deux ans. Depuis deux ans, ça a été le projet de loi n° 10, le projet de loi n° 20. On est dans des structures, et tout ce temps-là, nous, ce qu'on se rend compte et particulièrement dans ma région, c'est que les services à la population, ils diminuent.

Et, je m'excuse, on n'est pas des citoyens de seconde zone. On sait qu'on doit faire affaire avec des grands centres, on sait qu'il faut envoyer certaines analyses à l'extérieur de notre région, mais gérer à la pièce puis prendre ça à la légère comme le ministre, c'est irresponsable de sa part. Les deux pathologistes qui appellent pour nous aider, j'espère que ça va donner une leçon au ministre puis qu'enfin, pour une fois, là, il réalise qu'il est ministre de la Santé puis il ne peut pas toujours envoyer la faute sur les autres, sur l'administration, sur l'ancien gouvernement. C'est lui, le ministre de la Santé, puis quand on arrive avec des cas comme ça, que les citoyens dénoncent publiquement, puis qu'une chirurgienne, là... C'est très rare qu'on voie une chirurgienne, là, comme l'a fait Dre L'Espérance, dénoncer une telle situation; il aurait dû la prendre au sérieux.

Donc, on va continuer, nous, à défendre ensemble notre système de santé. Merci.

M. Ouellet : Merci beaucoup, tout le monde. Je pense qu'on a compris une chose, puis avec tout le chambardement que le ministre Barrette est en train de faire dans notre système de santé, nous, on est bons joueurs, c'est-à-dire qu'on rencontre les groupes, on rencontre les syndicats, on rencontre les travailleurs, et ils nous soumettent un peu les situations, les problématiques. Ils nous parlent des solutions, et on est peut-être un peu naïfs lorsqu'on pense qu'on pourrait localement réussir à trouver des solutions. Alors, on laisse ça aux gens locaux pour qu'ils puissent trouver des solutions optimales, mais ce qu'on se rend compte, c'est que malheureusement ils ne sont pas écoutés, ils ne sont pas entendus et que ça prend des relations de presse comme on fait aujourd'hui. Mais, comme ma collègue l'a fait hier en Chambre et comme Diane le fait à tous les jours, il faut poser des questions et relever la couverture pour montrer le véritable problème avant que le ministre Barrette en question décide d'agir sur la situation.

Écoutez, moi, j'ai rencontré les technologues, des microbiologistes, des coordonnateurs de tests médicaux, et ils font face à un néant total et complet par rapport au projet d'Optilab. Nous sommes devant un fait accompli, c'est-à-dire qu'on va être grappés avec les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean, puis malheureusement, présentement, on n'est pas capables d'être optimisés tel... Optilab, lui, est supposé nous le promettre, pour tous nos services de laboratoire.

Et je veux juste vous donner, parce que c'est un petit peu ça aussi, le but de presse, c'est de donner un peu au ministre Barrette, là, la suite, là. Ma collègue parlait des voeux de Noël; moi, j'aimerais que le ministre Barrette arrête de jouer au lutin, là, puis écoute ce qu'on va lui dire parce qu'on a encore des situations, là, qu'on aimerait qu'il adresse. Et on va utiliser, encore une fois, la tribune de presse pour lui exposer à quel endroit on se situe puis qu'est-ce qu'on veut qu'il change pour la suite.

Du côté de la Côte-Nord, là, donc du côté de mon centre hospitalier, mais du CISSS—Côte-Nord, l'Hôpital de Chicoutimi recevait deux mastectomies par semaine, et ce, pour toute la Côte-Nord. C'est encore comme ça. Alors, nous, on trouve que c'est encore insuffisant comme traitement. Dynacare, donc compagnie en Ontario, recevait de Baie-Comeau des biopsies en gynéco, en endoscopie, des biopsies de chirurgie générale et des biopsies de dermato. À Drummondville, on reçoit des biopsies de seins et de ganglions, des grosses pièces d'intestins et, dans certains cas, sauf exception, des cas d'urgence. Rimouski, on recevait de la biopsie de moelle jusqu'à la fin novembre 2016 et, après ça, plus rien.

Bref, en fonction des examens, nos technologistes médicales doivent constamment envoyer des spécimens différents un peu partout au Québec. Ce que je suis en train de vous dire, là, c'est qu'à Baie-Comeau, là, notre CISSS, c'est rendu une agence de transport, c'est rendu une agence de logistique puis là, là, c'est la dynamique à savoir : À quel endroit il faut que je l'envoie, puis c'est quoi mes délais?

Puis je vais en rajouter encore une couche supplémentaire. On a perdu un service de transport avec Intercar, on avait deux allers-retours par jour à Baie-Comeau puis sur la Côte-Nord. Maintenant on n'en a rien qu'un. Alors, dorénavant, nos technologues, là, ils doivent gérer : Est-ce que l'autobus est parti? Et, s'il est parti, ça va prendre un autre 24 heures avant d'avoir les résultats. Et, dans certains cas, il faut les envoyer par avion. Alors là, là, mon monde, là, ils ne sont plus en train de faire ce qu'ils sont compétents de faire, c'est-à-dire d'analyser, ils sont en train de faire de la logistique. À ce que je sache, là, un centre de santé, ce n'est pas prévu faire de la logistique, c'est prévu pour donner des services et des soins, et, dans cette dynamique-là, pour nous autres, là, présentement, il n'y a aucun cas qui nous donne la certitude qu'Optilab va effectivement donner ce service-là.

Un autre cas patent, nos banques de sang. Je vous disais tout à l'heure, notre service de transport n'est plus deux fois par jour, mais est à une seule fois par jour. Alors, il faut qu'on regarde, là, nos banques de sang, où est-ce qu'on est rendus, et si malheureusement on manque un tour de roue d'autobus, bien là, ça va être à coups de téléphone pour savoir quand est-ce que l'avion revient pour qu'effectivement notre banque de sang soit optimale, pour, dans le cas présent, obtenir des banques de sang pour des chirurgies qui en aurait demandées.

Ce qu'on veut, là, ce n'est pas compliqué, là, on veut juste arrêter de crier, on veut travailler avec le monde, on veut travailler avec nos organisations locales, mais on veut surtout être entendus pour que le ministre Barrette ne prenne pas sa découpure de presse puis se rende compte que ça crie fort, c'est là que je vais aller régler puis, après ça, ça crie fort à telle place, puis je vais aller régler. On veut travailler avec lui. On a l'opportunité d'optimiser certains services. J'en parlais avec ma collègue Lorraine, quand j'ai rencontré les technologues dans la biochimie... On a des systèmes, de bons... des machines neuves qu'on pourrait optimiser dans un corridor Baie-Comeau—Sept-Îles, et ça, on est prêts à le faire, mais on n'est pas entendus puis on n'est pas écoutés. Et, pire encore, lorsque les gens d'Optilab sont venus du côté de l'hôpital de Baie-Comeau, on a commencé à spotter les machines pour savoir quelle année elles avaient puis de se rendre compte qu'on est en train de faire du magasinage dans nos laboratoires puis de dire : Ça, j'aimerais ça chez nous. Ça, là, ça serait bon pour mon opération. Et en plus, puis ça, c'est la partie la plus aberrante, plusieurs de ces machines ont été payées par la fondation du centre hospitalier.

Alors là, là, les donateurs de la région, là, les levées de fonds... et j'en ai faites, là, avant de me lancer en politique, là, j'étais administrateur de la fondation, là. On a fait des levées de fonds pour donner des équipements, des outils de première technologie pour attirer des spécialistes pour faire le travail en région, et là on est en train de se faire dépouiller parce qu'il y a du monde qui magasine nos machines pour remplir les laboratoires serveurs du côté du Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Alors, pour nous, il faut que ça arrête. On veut travailler avec les gens locaux pour donner des solutions qu'on pense être optimales pour le service. Et, comme ma collègue Lorraine l'a dit et comme ma collègue Diane l'a dit aussi, le Parti québécois, là, on est en train de revoir la partie de l'organisation des services en matière des laboratoires, mais malheureusement on n'a pas vu son opérationnalisation, on n'a pas vu son déploiement puisque, depuis 2013, lorsqu'on a commencé à regarder ça... bien, 2014, c'est le gouvernement qui est arrivé en poste.

Et, comme ma collègue l'a dit, il y en a un seul responsable aujourd'hui, c'est le ministre Barrette, et ce qu'on lui demande, c'est d'assumer ses responsabilités puis arrêter de nous servir de la condescendance comme de quoi que ce qu'on veut, c'est des voeux de Noël puis j'ai besoin d'une liste pour savoir que ce que je coche, c'est ce que j'aurai mérité. À ce que je sache, la population, comme Lorraine l'a dit, mérite beaucoup plus de reconnaissance, mais surtout des services de sécurité. On veut de la fluidité puis on veut surtout de la proximité. Merci.

M. Vigneault (Nicolas) : Quand le Dr Barrette dit que ça va permettre d'économiser 75, 80 millions de dollars et que ça va être redistribué dans le réseau de la santé, est-ce que vous le croyez?

M. Ouellet : Absolument pas. Moi, je ne le crois pas, pas avec les distances, puis je vous dirais, puis Diane pourrait compléter là-dessus, ces sous-là vont aller dans le fonds global de la santé. Alors, ce qu'on économise en Côte-Nord, là, je ne suis pas convaincu qu'on va avoir cette partie-là qui va revenir directement chez nous.

Alors, cet effet de masse, là, j'ai hâte de le voir, mais présentement, ces économies-là, on ne les voit pas. On multiplie les coûts de transport puis c'est rendu qu'on fait de la logistique par téléphone, par Internet, pour savoir j'envoie ça où, quand et comment.

Mme Lamarre : Je vous dirais que ça fait un mois qu'on demande au ministre de nous déposer son plan. Il devrait être capable, s'il est capable de donner un chiffre. Il a donné 75 millions comme économie, qu'il ventile son chiffre, qu'il nous montre où il va les réaliser, les économies. Et, avec les coûts de transport, on n'est vraiment, vraiment, pas du tout convaincus que ces économies-là vont être au rendez-vous. Alors, il a à faire ses preuves, il a à démontrer les choses.

Mais ce qu'on comprend, en plus, c'est qu'il coupe avant de rattacher. Alors, il coupe des services, il coupe la trajectoire, il coupe le corridor de soins puis il ne se préoccupe pas de garantir que les gens à qui il a prévu peut-être qu'il récupérerait ont les ressources, ont l'organisation pour le récupérer. Alors, c'est un manque de responsabilité, je vous dirais, c'est de la négligence. C'est rendu à un point, là... parce que ce sont des patients, là. On ne travaille pas juste sur des autoroutes qui ont des délais de construction, on travaille sur des patients, et ces échantillons-là, ils représentent un diagnostic parfois vital pour ces gens-là.

Alors, c'est grave, et effectivement on a l'impression que, si on ne donne pas l'alerte nous-mêmes, l'opposition, il laisse couler les problèmes, il les laisse s'incruster et il ne se préoccupe absolument pas des patients. Alors, c'est à lui vraiment de nous montrer la différence. Son 75 millions, on a demandé à l'INESSS de nous le démontrer, de faire une étude objective pour justement garantir les trajectoires de soins et nous montrer qu'on va vraiment économiser 75 millions, ce qu'il n'a pas fait.

M. Vigneault (Nicolas) : Mais, Mme Richard, comment vous avez... Bien, en fait, on vous entendait très clairement réagir hier, à la période des questions, après que le Dr Barrette ait dit : Si vous vouliez des cadeaux de Noël... Comment vous avez trouvé cette réponse-là?

Mme Richard : J'ai trouvé cette réponse très arrogante, très irrespectueuse envers le Dre L'Espérance, qui a dénoncé cette situation, et aussi envers Mme Arlène Beaudin, qui a subi un véritable calvaire. Elle est atteinte du cancer du sein. C'est un manque de respect total envers ma population et ça démontre encore une fois de plus comment le ministre Barrette prend tout à la légère.

Il faut questionner, il faut dénoncer publiquement, il faut talonner jour après jour pour des services essentiels, là. Écoutez, là, il est très démagogue, le ministre de la Santé, là, très, très démagogue. Il peut vous changer une situation et vous faire croire que ça va très bien et là il va enrober ça en disant : Bien, le délai, il n'est pas déraisonnable. Il est déraisonnable, il est déraisonnable. Attendre deux mois, c'est déraisonnable, et c'était faux, hier, de dire que tout allait bien. L'entente, et Diane en a fait référence, elle a terminé le 31 décembre 2015. Il ne s'est rien passé pour qu'on puisse établir un corridor efficace.

Le ministre Barrette, depuis qu'il est en poste, j'ai eu plusieurs dossiers avec le ministre Barrette et, vous savez, moi, j'ai eu d'autres ministres libéraux auparavant, M. Philippe Couillard, M. Yves Bolduc, et le ministre Barrette, c'est extrêmement difficile. Même quand je lui amenais, par rapport à Optilab, des cas concrets, des patientes qu'on doit faire revenir de Blanc-Sablon... Est-ce que vous savez combien ça coûte, un billet d'avion de Blanc-Sablon à Sept-Îles? C'est très, très cher. Il faut que vous la fassiez revenir puis vous lui dites : On s'excuse, ils ont perdu votre spécimen, là, il est disparu. Quand je lui parle de ça, il me dit : Bien, Lorraine, mais voyons donc, ça se fait partout, on peut les envoyer à New York. On peut les envoyer sur la lune aussi, si on veut.

Moi, j'avais des services de proximité, ça fonctionnait bien. Là, on veut centraliser à Chicoutimi. On a perdu des spécimens. Il y a des spécimens qui sont arrivés dans des laboratoires dans un état lamentable. On ne pouvait plus, là, les analyser. On a dû faire revenir des patientes. C'est ça, le quotidien que vivent les gens dans ma région, et quand je dénonce, quand je m'enrage, oui, je m'enrage et je me fâche, c'est mon côté un petit peu sanguin, mais de voir un ministre qui se lève en Chambre puis qui prend ça à la légère...

Écoutez, pourquoi il ne m'aurait pas répondu, hier, le ministre, s'il avait été responsable : On travaille là-dessus, Mme la députée de Duplessis, je comprends les patientes chez vous atteintes de cancer, c'est un délai irraisonnable, on va mettre les efforts nécessaires? Vous avez entendu sa réponse. Est-ce que c'est ça qu'il m'a répondu? Non, non, Il a voulu faire croire à ceux qui nous écoutent puis qui ne connaissent pas la situation, qui ne vont pas au fond des choses, qu'on dit n'importe quoi puis que c'est banal, et c'est ça qui me fâche du ministre de la Santé, et depuis qu'il est en poste, il a cette attitude-là. Quand on lui parle de cas concrets dans les CHSLD qui n'ont pas de bain... il n'est pas habitué à travailler terrain.

Depuis qu'il est en poste, qu'est-ce qu'il a fait? Le projet de loi n° 20, le projet de loi n° 10, il a brassé toutes sortes de structures. Il nous a vanté qu'on allait avoir un médecin de famille. Moi, là, je n'ai pas plus de gens chez moi qui ont accès à un médecin de famille. Mon temps d'urgence, il n'a pas diminué. L'attente à l'urgence sur civière, elle n'a pas diminué. J'ai de moins en moins de spécialistes qui viennent, les cadres ont moins d'autonomie. Il dit qu'il veut leur en donner. Ils n'ont pas les moyens financiers, ni en ressources humaines.

Et, comme Diane faisait référence, oui, on va lui demander les chiffres, parce que savez-vous que Blanc-Sablon—Chicoutimi, vous ne faites pas ça en avion. Il faut que vous preniez votre spécimen, vous l'envoyez à Sept-Îles. Ça, c'est si l'heure d'autobus fonctionne, sinon c'est un avion. Puis vous savez, on est desservis par Air Canada, là. Les horaires, là, ça va avec la température puis les aléas des bris des avions.

Ça faut qu'il n'essaie pas de nous comparer à une autre région. La centralisation chez nous, au niveau de la santé, ça a une certaine limite. Et là je pense qu'on l'a atteinte, la limite, et, oui, je suis fâchée contre, puis je vais le dire, contre le Dr Barrette, contre Gaétan Barrette, parce qu'il n'a pas à coeur vraiment, comme ministre de la Santé, le besoin des patients.

Des voix : Merci.      

(Fin à 9 h 49)