(Neuf heures trente et une minutes)
Mme Lamarre : Bonjour. Alors,
ce matin, je suis en compagnie de mes deux collègues, la députée de Duplessis,
Mme Lorraine Richard, et le député de René-Lévesque, M. Martin Ouellet. On
apprend que, finalement, à la suite de nos interventions et de celle de Dre
L'Espérance, deux pathologistes vont finalement venir en renfort pour la
Côte-Nord.
D'abord, je veux remercier Dre
L'Espérance, parce que, si elle n'avait pas été celle qui vraiment levait le
drapeau, qui criait, vraiment, qu'il y avait quelque chose d'anormal à cet
endroit-là, eh bien, on ne pense pas qu'il y aurait rien eu qui serait fait. Et
nous, on est très contents d'avoir porté ce problème, cette question-là, mais
on se rend compte que c'est totalement anormal que ça doive se passer comme ça.
Il va falloir que, dans chaque région du Québec, il y ait quelqu'un qui lève le
drapeau pour qu'on puisse savoir ce qui doit être fait. L'entente, elle
terminait en décembre 2015. Comment se fait-il qu'entre décembre 2015… D'abord,
on aurait dû commencer à y penser au moins trois, quatre mois à l'avance et,
entre décembre 2015 et novembre 2016, on n'ait pas prévu un corridor de services,
on n'ait pas prévu quelque chose de garanti.
Alors, nous, on dit : Le ministre est
responsable de ça et il doit faire ce qu'il a à faire, mais qu'il arrête
d'improviser. À chaque jour, il coupe des amarres un peu partout et, vraiment,
il est en train de mettre notre système de santé en dérive parce qu'il n'est
pas capable de rattacher les liens et de garantir à la population que ces
services ne seront pas interrompus.
Alors, je remercie aussi les deux
pathologistes. On a presque l'impression qu'on est en aide humanitaire. Si ces
pathologistes-là n'étaient pas venus prêter main-forte, venir en renfort, on ne
sait pas... parce que le ministre, lui, il pensait à d'autres choses pendant ce
temps-là, il ne trouvait pas que c'était important.
Alors, je laisse mes collègues poursuivre
pour décrire des situations encore plus spécifiques dans la région de la
Côte-Nord.
Mme Richard : Merci. Bonjour.
Vous savez qu'on avait des problèmes au niveau de notre service en pathologie à
Sept-Îles. Moi aussi, je veux remercier le Dre L'Espérance, remercier aussi Mme
Arlène Beaudin. Arlène Beaudin est une patiente qui a vécu un enfer. Je lui
souhaite beaucoup de courage à Arlène, mais c'est ces gens-là qui ont fait en
sorte de dénoncer ce qui se passait au niveau de notre service de pathologie à Sept-Îles.
Hier, on a appris qu'il y a deux
pathologistes qui ont appelé pour offrir leurs services. Les deux pathologistes
ont eu pitié des gens de la Côte-Nord. Les deux pathologistes qui ont appelé
ont eu plus d'empathie envers ma population que le ministre lui-même. Le ministre
Barrette prend tout à la légère. Il faut que les gens dénoncent, il faut
qu'on... à force de poser des questions en Chambre, et, même quand on pose des
questions en Chambre, celui-ci nous répond de façon, je vous dirais, non
responsable. Il est quand même ministre de la Santé. C'est des services directs
à ma population. Quand vous pensez que vous avez un cancer et que les délais
sont déraisonnables, faute qu'un ministre de la Santé ait pris la situation au
sérieux... et, comme le disait ma collègue Diane, écoutez, l'entente, elle a
pris fin en décembre 2015. Depuis ce temps-là, nous faisons affaire avec neuf
centres différents au Québec, plus un centre privé en Ontario.
Vous savez que le territoire de Duplessis,
il est très grand. Imaginez-vous une patiente, là, qui est à Blanc-Sablon,
qu'on fait venir pour faire une biopsie parce qu'on soupçonne un cancer. On a
des mois d'attente avant d'avoir un diagnostic, il faut la faire venir à
Sept-Îles, le chirurgien doit composer avec du temps en salle d'op et tout ça.
C'est ça, la réalité des gens dits des régions éloignées.
Et le ministre Barrette, hier,
franchement, s'est montré très insensible. Sa réponse n'était pas à la hauteur
du poste qu'il occupe et, en terminant, il a dit : Bien, c'est-u le père
Noël qu'elle veut? Moi, je vais lui dire que, comme cadeau de Noël, ma
population, elle veut un corridor de services en pathologie sécuritaire,
fiable, rapide et pour longtemps. Il ne faut pas que nos médecins, nos
chirurgiens, aient à gérer à la pièce en se disant : Où on va envoyer les
spécimens? Et, si des spécimens sont repris, une nouvelle analyse est demandée,
ça ne veut pas dire qu'il est étudié par le même pathologiste au même endroit.
Ça fait que ça emmène les chirurgiens, les médecins, souvent, à se
requestionner sur la fiabilité des tests. Le médecin, hier, a fait référence à
Optilab…
Une voix
: Le ministre.
Mme Richard : Le ministre,
c'est-à-dire, le ministre médecin. Il a fait référence à Optilab. Optilab, c'est
un autre dossier dont mon collègue va vous parler. On ne peut pas, dans un
territoire tel que la Côte-Nord, vouloir à tout prix centraliser. Le ministre
est en poste de puis deux ans. Depuis deux ans, ça a été le projet de loi
n° 10, le projet de loi n° 20. On est dans des structures, et tout ce
temps-là, nous, ce qu'on se rend compte et particulièrement dans ma région, c'est
que les services à la population, ils diminuent.
Et, je m'excuse, on n'est pas des citoyens
de seconde zone. On sait qu'on doit faire affaire avec des grands centres, on
sait qu'il faut envoyer certaines analyses à l'extérieur de notre région, mais
gérer à la pièce puis prendre ça à la légère comme le ministre, c'est
irresponsable de sa part. Les deux pathologistes qui appellent pour nous aider,
j'espère que ça va donner une leçon au ministre puis qu'enfin, pour une fois,
là, il réalise qu'il est ministre de la Santé puis il ne peut pas toujours
envoyer la faute sur les autres, sur l'administration, sur l'ancien gouvernement.
C'est lui, le ministre de la Santé, puis quand on arrive avec des cas comme ça,
que les citoyens dénoncent publiquement, puis qu'une chirurgienne, là... C'est
très rare qu'on voie une chirurgienne, là, comme l'a fait Dre L'Espérance,
dénoncer une telle situation; il aurait dû la prendre au sérieux.
Donc, on va continuer, nous, à défendre ensemble
notre système de santé. Merci.
M. Ouellet : Merci beaucoup, tout
le monde. Je pense qu'on a compris une chose, puis avec tout le chambardement
que le ministre Barrette est en train de faire dans notre système de santé,
nous, on est bons joueurs, c'est-à-dire qu'on rencontre les groupes, on
rencontre les syndicats, on rencontre les travailleurs, et ils nous soumettent
un peu les situations, les problématiques. Ils nous parlent des solutions, et
on est peut-être un peu naïfs lorsqu'on pense qu'on pourrait localement réussir
à trouver des solutions. Alors, on laisse ça aux gens locaux pour qu'ils
puissent trouver des solutions optimales, mais ce qu'on se rend compte, c'est
que malheureusement ils ne sont pas écoutés, ils ne sont pas entendus et que ça
prend des relations de presse comme on fait aujourd'hui. Mais, comme ma collègue
l'a fait hier en Chambre et comme Diane le fait à tous les jours, il faut poser
des questions et relever la couverture pour montrer le véritable problème avant
que le ministre Barrette en question décide d'agir sur la situation.
Écoutez, moi, j'ai rencontré les technologues,
des microbiologistes, des coordonnateurs de tests médicaux, et ils font face à
un néant total et complet par rapport au projet d'Optilab. Nous sommes devant
un fait accompli, c'est-à-dire qu'on va être grappés avec les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
puis malheureusement, présentement, on n'est pas capables d'être optimisés
tel... Optilab, lui, est supposé nous le promettre, pour tous nos services de
laboratoire.
Et je veux juste vous donner, parce que c'est
un petit peu ça aussi, le but de presse, c'est de donner un peu au ministre
Barrette, là, la suite, là. Ma collègue parlait des voeux de Noël; moi,
j'aimerais que le ministre Barrette arrête de jouer au lutin, là, puis écoute
ce qu'on va lui dire parce qu'on a encore des situations, là, qu'on aimerait
qu'il adresse. Et on va utiliser, encore une fois, la tribune de presse pour
lui exposer à quel endroit on se situe puis qu'est-ce qu'on veut qu'il change
pour la suite.
Du côté de la Côte-Nord, là, donc du côté
de mon centre hospitalier, mais du CISSS—Côte-Nord, l'Hôpital de Chicoutimi
recevait deux mastectomies par semaine, et ce, pour toute la Côte-Nord. C'est
encore comme ça. Alors, nous, on trouve que c'est encore insuffisant comme
traitement. Dynacare, donc compagnie en Ontario, recevait de Baie-Comeau des
biopsies en gynéco, en endoscopie, des biopsies de chirurgie générale et des
biopsies de dermato. À Drummondville, on reçoit des biopsies de seins et de
ganglions, des grosses pièces d'intestins et, dans certains cas, sauf
exception, des cas d'urgence. Rimouski, on recevait de la biopsie de moelle
jusqu'à la fin novembre 2016 et, après ça, plus rien.
Bref, en fonction des examens, nos
technologistes médicales doivent constamment envoyer des spécimens différents
un peu partout au Québec. Ce que je suis en train de vous dire, là, c'est qu'à
Baie-Comeau, là, notre CISSS, c'est rendu une agence de transport, c'est rendu
une agence de logistique puis là, là, c'est la dynamique à savoir : À quel
endroit il faut que je l'envoie, puis c'est quoi mes délais?
Puis je vais en rajouter encore une couche
supplémentaire. On a perdu un service de transport avec Intercar, on avait deux
allers-retours par jour à Baie-Comeau puis sur la Côte-Nord. Maintenant on n'en
a rien qu'un. Alors, dorénavant, nos technologues, là, ils doivent gérer :
Est-ce que l'autobus est parti? Et, s'il est parti, ça va prendre un autre 24
heures avant d'avoir les résultats. Et, dans certains cas, il faut les envoyer
par avion. Alors là, là, mon monde, là, ils ne sont plus en train de faire ce
qu'ils sont compétents de faire, c'est-à-dire d'analyser, ils sont en train de
faire de la logistique. À ce que je sache, là, un centre de santé, ce n'est pas
prévu faire de la logistique, c'est prévu pour donner des services et des
soins, et, dans cette dynamique-là, pour nous autres, là, présentement, il n'y
a aucun cas qui nous donne la certitude qu'Optilab va effectivement donner ce
service-là.
Un autre cas patent, nos banques de sang.
Je vous disais tout à l'heure, notre service de transport n'est plus deux fois
par jour, mais est à une seule fois par jour. Alors, il faut qu'on regarde, là,
nos banques de sang, où est-ce qu'on est rendus, et si malheureusement on
manque un tour de roue d'autobus, bien là, ça va être à coups de téléphone pour
savoir quand est-ce que l'avion revient pour qu'effectivement notre banque de
sang soit optimale, pour, dans le cas présent, obtenir des banques de sang pour
des chirurgies qui en aurait demandées.
Ce qu'on veut, là, ce n'est pas compliqué,
là, on veut juste arrêter de crier, on veut travailler avec le monde, on veut
travailler avec nos organisations locales, mais on veut surtout être entendus
pour que le ministre Barrette ne prenne pas sa découpure de presse puis se
rende compte que ça crie fort, c'est là que je vais aller régler puis, après
ça, ça crie fort à telle place, puis je vais aller régler. On veut travailler
avec lui. On a l'opportunité d'optimiser certains services. J'en parlais avec
ma collègue Lorraine, quand j'ai rencontré les technologues dans la biochimie...
On a des systèmes, de bons... des machines neuves qu'on pourrait optimiser dans
un corridor Baie-Comeau—Sept-Îles, et ça, on est prêts à le faire, mais on
n'est pas entendus puis on n'est pas écoutés. Et, pire encore, lorsque les gens
d'Optilab sont venus du côté de l'hôpital de Baie-Comeau, on a commencé à
spotter les machines pour savoir quelle année elles avaient puis de se rendre
compte qu'on est en train de faire du magasinage dans nos laboratoires puis de
dire : Ça, j'aimerais ça chez nous. Ça, là, ça serait bon pour mon
opération. Et en plus, puis ça, c'est la partie la plus aberrante, plusieurs de
ces machines ont été payées par la fondation du centre hospitalier.
Alors là, là, les donateurs de la région, là,
les levées de fonds... et j'en ai faites, là, avant de me lancer en politique,
là, j'étais administrateur de la fondation, là. On a fait des levées de
fonds pour donner des équipements, des outils de première technologie pour
attirer des spécialistes pour faire le travail en région, et là on est en train
de se faire dépouiller parce qu'il y a du monde qui magasine nos machines pour
remplir les laboratoires serveurs du côté du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Alors, pour nous, il faut que ça arrête. On
veut travailler avec les gens locaux pour donner des solutions qu'on pense être
optimales pour le service. Et, comme ma collègue Lorraine l'a dit et comme ma
collègue Diane l'a dit aussi, le Parti québécois, là, on est en train de revoir
la partie de l'organisation des services en matière des laboratoires, mais
malheureusement on n'a pas vu son opérationnalisation, on n'a pas vu son
déploiement puisque, depuis 2013, lorsqu'on a commencé à regarder ça... bien, 2014,
c'est le gouvernement qui est arrivé en poste.
Et, comme ma collègue l'a dit, il y en a
un seul responsable aujourd'hui, c'est le ministre Barrette, et ce qu'on lui
demande, c'est d'assumer ses responsabilités puis arrêter de nous servir de la
condescendance comme de quoi que ce qu'on veut, c'est des voeux de Noël puis
j'ai besoin d'une liste pour savoir que ce que je coche, c'est ce que j'aurai
mérité. À ce que je sache, la population, comme Lorraine l'a dit, mérite
beaucoup plus de reconnaissance, mais surtout des services de sécurité. On veut
de la fluidité puis on veut surtout de la proximité. Merci.
M. Vigneault (Nicolas) :
Quand le Dr Barrette dit que ça va permettre d'économiser 75, 80 millions
de dollars et que ça va être redistribué dans le réseau de la santé, est-ce que
vous le croyez?
M. Ouellet : Absolument pas.
Moi, je ne le crois pas, pas avec les distances, puis je vous dirais, puis Diane
pourrait compléter là-dessus, ces sous-là vont aller dans le fonds global
de la santé. Alors, ce qu'on économise en Côte-Nord, là, je ne suis pas
convaincu qu'on va avoir cette partie-là qui va revenir directement chez nous.
Alors, cet effet de masse, là, j'ai hâte
de le voir, mais présentement, ces économies-là, on ne les voit pas. On
multiplie les coûts de transport puis c'est rendu qu'on fait de la logistique
par téléphone, par Internet, pour savoir j'envoie ça où, quand et comment.
Mme Lamarre : Je vous dirais
que ça fait un mois qu'on demande au ministre de nous déposer son plan. Il
devrait être capable, s'il est capable de donner un chiffre. Il a donné
75 millions comme économie, qu'il ventile son chiffre, qu'il nous montre
où il va les réaliser, les économies. Et, avec les coûts de transport, on n'est
vraiment, vraiment, pas du tout convaincus que ces économies-là vont être au
rendez-vous. Alors, il a à faire ses preuves, il a à démontrer les choses.
Mais ce qu'on comprend, en plus, c'est
qu'il coupe avant de rattacher. Alors, il coupe des services, il coupe la
trajectoire, il coupe le corridor de soins puis il ne se préoccupe pas de
garantir que les gens à qui il a prévu peut-être qu'il récupérerait ont les
ressources, ont l'organisation pour le récupérer. Alors, c'est un manque de
responsabilité, je vous dirais, c'est de la négligence. C'est rendu à un point,
là... parce que ce sont des patients, là. On ne travaille pas juste sur des
autoroutes qui ont des délais de construction, on travaille sur des patients,
et ces échantillons-là, ils représentent un diagnostic parfois vital pour ces
gens-là.
Alors, c'est grave, et effectivement on a
l'impression que, si on ne donne pas l'alerte nous-mêmes, l'opposition, il
laisse couler les problèmes, il les laisse s'incruster et il ne se préoccupe
absolument pas des patients. Alors, c'est à lui vraiment de nous montrer la
différence. Son 75 millions, on a demandé à l'INESSS de nous le démontrer,
de faire une étude objective pour justement garantir les trajectoires de soins
et nous montrer qu'on va vraiment économiser 75 millions, ce qu'il n'a pas
fait.
M. Vigneault (Nicolas) : Mais,
Mme Richard, comment vous avez... Bien, en fait, on vous entendait très clairement
réagir hier, à la période des questions, après que le Dr Barrette ait dit :
Si vous vouliez des cadeaux de Noël... Comment vous avez trouvé cette
réponse-là?
Mme Richard : J'ai trouvé
cette réponse très arrogante, très irrespectueuse envers le Dre L'Espérance,
qui a dénoncé cette situation, et aussi envers Mme Arlène Beaudin, qui a subi
un véritable calvaire. Elle est atteinte du cancer du sein. C'est un manque de
respect total envers ma population et ça démontre encore une fois de plus
comment le ministre Barrette prend tout à la légère.
Il faut questionner, il faut dénoncer
publiquement, il faut talonner jour après jour pour des services essentiels,
là. Écoutez, là, il est très démagogue, le ministre de la Santé, là, très, très
démagogue. Il peut vous changer une situation et vous faire croire que ça va très
bien et là il va enrober ça en disant : Bien, le délai, il n'est pas
déraisonnable. Il est déraisonnable, il est déraisonnable. Attendre deux mois,
c'est déraisonnable, et c'était faux, hier, de dire que tout allait bien.
L'entente, et Diane en a fait référence, elle a terminé le 31 décembre 2015. Il
ne s'est rien passé pour qu'on puisse établir un corridor efficace.
Le ministre Barrette, depuis qu'il est en
poste, j'ai eu plusieurs dossiers avec le ministre Barrette et, vous savez,
moi, j'ai eu d'autres ministres libéraux auparavant, M. Philippe Couillard, M.
Yves Bolduc, et le ministre Barrette, c'est extrêmement difficile. Même quand
je lui amenais, par rapport à Optilab, des cas concrets, des patientes qu'on doit
faire revenir de Blanc-Sablon... Est-ce que vous savez combien ça coûte, un billet
d'avion de Blanc-Sablon à Sept-Îles? C'est très, très cher. Il faut que vous la
fassiez revenir puis vous lui dites : On s'excuse, ils ont perdu votre
spécimen, là, il est disparu. Quand je lui parle de ça, il me dit : Bien,
Lorraine, mais voyons donc, ça se fait partout, on peut les envoyer à New York.
On peut les envoyer sur la lune aussi, si on veut.
Moi, j'avais des services de proximité, ça
fonctionnait bien. Là, on veut centraliser à Chicoutimi. On a perdu des
spécimens. Il y a des spécimens qui sont arrivés dans des laboratoires dans un
état lamentable. On ne pouvait plus, là, les analyser. On a dû faire revenir
des patientes. C'est ça, le quotidien que vivent les gens dans ma région, et
quand je dénonce, quand je m'enrage, oui, je m'enrage et je me fâche,
c'est mon côté un petit peu sanguin, mais de voir un ministre qui se lève
en Chambre puis qui prend ça à la légère...
Écoutez, pourquoi il ne m'aurait pas
répondu, hier, le ministre, s'il avait été responsable : On travaille
là-dessus, Mme la députée de Duplessis, je comprends les patientes chez vous
atteintes de cancer, c'est un délai irraisonnable, on va mettre les efforts
nécessaires? Vous avez entendu sa réponse. Est-ce que c'est ça qu'il m'a
répondu? Non, non, Il a voulu faire croire à ceux qui nous écoutent puis qui ne
connaissent pas la situation, qui ne vont pas au fond des choses, qu'on dit
n'importe quoi puis que c'est banal, et c'est ça qui me fâche du ministre de la
Santé, et depuis qu'il est en poste, il a cette attitude-là. Quand on lui parle
de cas concrets dans les CHSLD qui n'ont pas de bain... il n'est pas habitué à
travailler terrain.
Depuis qu'il est en poste, qu'est-ce qu'il
a fait? Le projet de loi n° 20, le projet de loi n° 10, il a brassé
toutes sortes de structures. Il nous a vanté qu'on allait avoir un médecin de
famille. Moi, là, je n'ai pas plus de gens chez moi qui ont accès à un médecin
de famille. Mon temps d'urgence, il n'a pas diminué. L'attente à l'urgence sur
civière, elle n'a pas diminué. J'ai de moins en moins de spécialistes qui
viennent, les cadres ont moins d'autonomie. Il dit qu'il veut leur en donner.
Ils n'ont pas les moyens financiers, ni en ressources humaines.
Et, comme Diane faisait référence, oui, on
va lui demander les chiffres, parce que savez-vous que Blanc-Sablon—Chicoutimi,
vous ne faites pas ça en avion. Il faut que vous preniez votre spécimen, vous
l'envoyez à Sept-Îles. Ça, c'est si l'heure d'autobus fonctionne, sinon c'est
un avion. Puis vous savez, on est desservis par Air Canada, là. Les horaires,
là, ça va avec la température puis les aléas des bris des avions.
Ça faut qu'il n'essaie pas de nous
comparer à une autre région. La centralisation chez nous, au niveau de la
santé, ça a une certaine limite. Et là je pense qu'on l'a atteinte, la limite, et,
oui, je suis fâchée contre, puis je vais le dire, contre le Dr Barrette, contre
Gaétan Barrette, parce qu'il n'a pas à coeur vraiment, comme ministre de la
Santé, le besoin des patients.
Des voix
: Merci.
(Fin à 9 h 49)