(Quinze heures quarante-quatre minutes)
M.
Bérubé
:
Bonjour. Alors, en ma qualité de leader parlementaire de l'opposition
officielle, je souhaite réagir, au nom de ma formation politique, à
l'imposition d'un bâillon concernant le projet de loi n° 106 du gouvernement
libéral portant sur les hydrocarbures. C'est odieux que ce gouvernement, avec
sa majorité parlementaire, avec les procédures, nous impose un bâillon qui fait
en sorte, là, d'imposer un projet de loi qui va permettre l'expropriation.
Alors, c'est de cette façon que le gouvernement libéral va terminer son année,
avec un bâillon pour forcer l'expropriation au profit des exploitants
d'hydrocarbures.
On a été prévenus un peu plus tôt cet après-midi
par le leader parlementaire du gouvernement, qui nous a indiqué qu'il tenait beaucoup
à ce projet de loi. Ce que ça m'indique... D'abord, on a un très mince bilan législatif,
j'ai eu l'occasion d'en parler plus tôt cette semaine, mais on ne siège pas beaucoup,
malgré qu'on est en session intensive. Et le gouvernement, lui, dit : Ce n'est
pas grave qu'on ne siège pas beaucoup en commission parlementaire, qu'on ne
siège pas beaucoup au salon bleu, qu'il n'y ait pas beaucoup de projets de loi qui
vont être adoptés, qu'il n'y en a pas beaucoup qui vont être déposés. Par
contre, sur les hydrocarbures, ça, c'est une grande priorité, à telle enseigne
que les députés vont siéger toute la soirée de vendredi et la nuit pour adopter
ce projet de loi si cher au gouvernement libéral.
Alors, je comprends que ça a été une
session difficile, une année horrible. Avec les résultats de lundi, le
gouvernement devrait être plus sensible au message que lui envoient les
Québécois. Notre formation politique s'oppose à ce projet de loi, mais sur la
base des valeurs, notre collègue de Richelieu vous en parlera dans quelques
minutes. On va continuer notre opposition constructive parce qu'elle repose sur
des valeurs, sur des propositions.
Le projet de loi avançait bien, mais
aujourd'hui ils ont décrété, comme ils le font dans bien d'autres domaines, que,
là, on va forcer la note. Et on ne va pas finir la session parlementaire sur
des voeux pour l'ensemble des citoyens du Québec, mais plutôt sur un vote qui
va laisser un goût amer à toutes ces personnes qui fondaient des espoirs dans
le rôle qu'on jouait, d'opposition, pour faire en sorte qu'on ait la meilleure
législation possible, qui repose sur des valeurs partagées et non sur des
intérêts qui semblent être ceux qui sont toujours défendus par le Parti libéral,
c'est-à-dire l'entreprise, sans égard à l'acceptation sociale.
Alors, je laisse la parole à mon collègue
porte-parole en matière de ressources naturelles, député de Richelieu, M. Sylvain
Rochon.
M. Rochon : Merci,
Pascal. Alors, écoutez, c'est un jour sombre pour la démocratie. Le Québec vit
un moment sombre. C'est une gifle à la démocratie puis c'est une gifle aux
Québécois. Déjà, le gouvernement dissimulait la portée du chapitre IV, là,
du projet de loi n° 106 dans des règlements qu'on n'allait pas voir.
Alors, comme si ce n'était pas suffisant, voilà maintenant qu'il va nous forcer
à adopter, pédale au fond, ce projet de loi là. Si ce n'est pas un déficit
démocratique, là, si la démocratie n'est pas bafouée, là, expliquez-moi,
expliquez-moi c'est quoi.
Tantôt, le ministre a dit en commission :
Ma patience a des limites. En fait, il a dit : La patience a des limites.
La patience de qui? Certainement pas la patience des entreprises qui oeuvrent
au Québec dans le domaine des énergies renouvelables. Parce que nous autres, on
avait offert au gouvernement de le scinder, ce projet de loi là, souvenez-vous,
hein, pour faire adopter, là, la portion sur la transition énergétique. Ces
entreprises-là l'auraient eue, la loi qu'elles voulaient. Alors, si ce n'est
pas la patience des entreprises qui oeuvrent dans les énergies renouvelables
qui a ses limites, c'est la patience de qui? Bien, je pense que c'est la
patience des gazières et des pétrolières.
Nous, on travaille pour les Québécoises et
les Québécois, hein? On examinait ce projet de loi là en fonction des
préoccupations des Québécoises et des Québécois. C'est fini. Ça finit comme ça,
ça va être adopté dans la nuit, là, de vendredi à samedi. C'est tout à fait
inacceptable. Puis il y a quelque chose qui se cache dans les règlements qu'on
ne peut pas voir du chapitre IV sur les hydrocarbures, puis ça s'appelle,
cette chose-là, la fracturation, qui est à la base de la crise, là, du gaz de
schiste. Alors, voilà ce que le gouvernement s'apprête à faire. Ce n'est pas
trop beau.
M.
Bérubé
:
Alors, en terminant, l'opposition officielle va jouer son rôle, va participer à
l'ensemble des débats, va exprimer à nouveau les raisons qui font en sorte
qu'on s'oppose à ce projet de loi et on va le faire selon la volonté de la majorité
libérale, qui se sert d'un caucus servile pour adopter un projet de loi qui est
renié par beaucoup de monde au Québec et qui ne sert certainement pas les
intérêts de l'avenir du Québec. Merci.
(Fin à 15 h 49)