(Huit heures quatre minutes)
M. Lisée
: Alors,
je sais que vous voulez me parler encore des questions policières ce matin,
mais je vais ouvrir avec un constat puisqu'on est à la fin de cette première
section de la session parlementaire de 2017. On vient de passer trois semaines
à Québec et on peut dire que l'opinion publique, soutenue par le Parti
québécois, a réussi trois fois en trois semaines à limiter les dégâts causés
par ce gouvernement toxique au Québec, trois fois en trois semaines.
D'abord on a réussi à... je n'aime pas le
mot reculer, alors je vais dire à faire avancer le gouvernement sur sa
décision d'imposer des augmentations de taxes foncières agricoles partout, au Québec,
sur 80 % des agriculteurs. Donc, dans la première semaine, on a réussi à
faire en sorte de soulager les agriculteurs de cette menace libérale.
Dans la deuxième semaine, on a réussi à
convaincre le gouvernement de renoncer à augmenter les taxes municipales des
gens de Montréal et de la couronne de 200 millions de dollars par année
pour financer le REM. Cette taxe-là était programmée, elle était dans les
documents, y compris dans les documents publics de la Caisse de dépôt, dans les
documents qui circulaient dans les municipalités de la région. Et, grâce à
notre offensive montrant que c'était impossible de demander parfois 300 $
d'augmentation de taxe par famille dans la région, le premier ministre s'est
engagé à trouver ce 200 millions par année ailleurs. Où? On ne le sait
pas. C'est son problème. Mais, en tout cas, on a réussi à travailler fort pour
les contribuables de la grande région métropolitaine.
Et, cette semaine, avec beaucoup d'autres,
on a réussi à empêcher le gouvernement d'appauvrir les aînés vulnérables du
Québec de 500 $ par année.
Alors, on a fait notre travail d'opposition :
limiter les dégâts que veut causer ce gouvernement. On n'a pas encore tout
réussi. Par exemple, Optilab, qui est une catastrophe pour beaucoup de régions
du Québec, c'est un combat qu'on va continuer à mener. Les mauvaises politiques
de M. Barrette en santé en général, cette centralisation outrancière, y
compris pour les régions, le nouveau programme FARR que le gouvernement libéral
veut contrôler à Québec et, contrairement à ce qu'il dit, ne pas donner aux
acteurs locaux et régionaux le contrôle de cette somme, et c'est une somme
qu'il faudra six à huit ans avant de revenir... de combler les coupures faites
par le gouvernement.
Une autre chose sur laquelle on travaille
très fort maintenant depuis trois semaines, c'est d'essayer de convaincre le
gouvernement Couillard de vraiment lutter contre la discrimination en emploi et
dans le logement et de vraiment poser des gestes pour l'intégration des
Québécois d'adoption. Il fait semblant qu'il veut le faire, mais hier on a
démasqué, finalement, le gouvernement. Il y a trois semaines, on a proposé 20
mesures. J'ai tendu la main au premier ministre en disant : On peut
s'asseoir tout de suite pour trouver un projet de loi dans lequel on va mettre
l'ensemble de ces mesures pour que ce soit en oeuvre dès la fin de la session
actuelle. Dans les premiers jours, il a patiné. Ensuite, il a déclaré que
c'était dans le projet de loi n° 98, qu'on devait faire ça. Nous, on ne
trouvait pas que c'était la meilleure idée, mais on a dit : Si c'est ce
que le premier ministre dit, c'est ce qu'on va faire. Donc, on a déposé une
motion, qu'on a débattue hier, pour dire qu'on met, dans le projet 98... qu'on
ajoute des chapitres pour faire le reste des choses qu'il faut faire.
Hier, le gouvernement nous a dit que, non,
non, non, 98, c'était strictement pour les ordres professionnels. Donc, il
n'est pas question d'ajouter les autres mesures sur le Code du travail, par
exemple, ou autre chose. Et donc on se rend compte... Et ils ne disent pas :
On va vous proposer un autre projet de loi à la place. Donc, c'est de la
communication pure. Alors, le premier ministre, ces trois dernières semaines, a
décidé de refuser un consensus sur les règles du vivre-ensemble et de ne pas
vraiment agir sur le vif désir de vivre ensemble, c'est-à-dire des mesures pour
l'intégration en emploi. Et, lorsqu'il dit qu'il est mécontent du taux de
chômage, par exemple, des Québécois d'origine nord-africaine, bien, il est
mécontent du bilan de son gouvernement, des 15 ans de gouvernement libéral et
des trois ans de son gouvernement.
Alors, on va continuer à se battre pour
les Québécois d'origines diverses et essayer de limiter, pour eux aussi, les
dégâts de ce gouvernement.
Le Modérateur
: Merci,
M. Lisée. Micro de droite. Merci d'avoir une question, une sous-question.
M. Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, M. Lisée. Est-ce que vous croyez que la Sûreté du Québec a encore
sa raison d'être d'enquêter au SPVM?
M. Lisée
: Bon, c'est
clair qu'on a entendu hier une nouvelle information, que des enquêteurs de la
Sûreté du Québec avaient été impliqués eux-mêmes dans une des enquêtes de la
police de Montréal sur les enquêteurs qui ont fait ces révélations cette
semaine à J.E. Donc, c'est un argument supplémentaire pour avoir une
enquête indépendante. Deux voix se sont élevées hier pour demander
l'indépendance, la fraternité des policiers de Montréal et l'Association des
avocats de la défense, qui ont tous les deux dit : Écoutez, il y a un
problème de crise de confiance. Et, lorsque la police enquête sur la police et
d'autant plus lorsqu'une des polices a participé à l'enquête sous enquête par
sa propre police, là, ça commence à tirer l'élastique au point de rupture.
Alors, nous réitérons la demande que
l'enquête soit indépendante. Si le ministre Coiteux et ses prédécesseurs à la Sécurité
publique libéraux n'ont pas agi correctement en dotant le Bureau d'enquêtes
indépendantes des enquêteurs formés pour faire ça, bien, c'est comme on dit en
droit, ils ne peuvent invoquer leur propre turpitude. Ils disent : On ne
peut pas le faire parce qu'on a mal organisé notre bureau d'enquête depuis
trois ans. Bien, organisez-le mieux, hein? Adjoignez-vous des enquêteurs
supplémentaires pour cette enquête-là. Mais, pour moi, il est clair que la
confiance n'est pas au rendez-vous. Même si je ne mets pas en cause la capacité
de la SQ de faire cette enquête, l'apparence d'indépendance n'est pas au
rendez-vous, et il la faut absolument.
M. Laforest (Alain) : Plusieurs
parlent de Lisée le tacticien. Ça a été évoqué hier à Cartes sur table.
Est-ce que c'est bon d'annoncer un an d'avance que vous voulez affronter les
syndicats de médecins?
M. Lisée
: Oui, parce
que je pense qu'il faut être clair, net et constant. Il faut livrer la
marchandise, être transparent avec les Québécois. Les Québécois nous disent
constamment : Quelles sont nos priorités? La santé et l'éducation. Alors,
il faut avoir quelque chose à dire là-dessus. Et, sur la santé, il est clair qu'il
y a deux embûches majeures à un bon fonctionnement d'un système de santé qui
serait centré sur le patient, c'est qu'en ce moment il est centré sur le
médecin à la fois dans son fonctionnement et dans son financement. Alors, ne
pas dire qu'on va juguler ces deux obstacles maintenant, bien, ce serait ne pas
préparer l'opinion à se mobiliser autour de ça au moment de l'élection.
M. Laforest (Alain) :
Mais le paiement à l'acte, vous le remplacez par quoi?
M. Lisée
: Pardon?
M. Laforest (Alain) : Le
paiement à l'acte, vous le remplacez par quoi?
M. Lisée
: Nous
sommes le dernier endroit, en Amérique du Nord, où le paiement est seulement à
l'acte. Alors, il faut le remplacer par un paiement mixte. Il y a plusieurs
modèlent qui existent. Des spécialistes québécois peuvent vous en parler toute
la journée. Il y a consensus sur le fait que, notre système à nous, c'est le
plus mauvais possible. Il y a différentes façons de le modifier. Par exemple,
en Colombie-Britannique, eux, ils ont dit que l'équivalent des GMF serait payé
selon l'amélioration des indicateurs de santé de la population dont ils ont la
charge. Wow! Ça, c'est autre chose, là. Selon l'amélioration des critères de
santé moyens du groupe de population dont ils ont la charge. Ça change
complètement la motivation du type de soins, de prévention aussi, que les
médecins vont utiliser, les médecins, l'équipe médicale pluridisciplinaire
aussi. Il faut sortir d'un modèle où le médecin est roi pour avoir un modèle où
l'équipe médicale, avec le médecin, qui est essentiel mais qui n'est pas le
seul décideur, prennent en charge la santé de la population dont ils ont la
charge.
Le Modérateur
: Merci.
M. Boivin, Cogeco.
M. Boivin (Mathieu) : M. Lisée,
vous avez laissé entendre hier, est-ce que le SPVM doit être une organisation
dysfonctionnelle. Ça a été repris par le député de Mercier qui dit : Il va
falloir plus que des enquêtes sur des phénomènes successifs et sur la culture
générale de cette organisation-là. Est-ce que qu'on peut encore avoir, mettons,
comme Montréalais, confiance dans le corps de police?
M. Lisée
: Bien,
la confiance est ébranlée. La police de Montréal fait tous les jours toutes
sortes de choses très positives et essentielles, c'est certain. Sur la question
des enquêtes et des guerres de clan entre groupes d'enquêteurs, on sait que ce
n'est pas nouveau. Certains disent : Bien, c'est intrinsèque à des
enquêteurs. Les enquêteurs sont suspicieux de nature, alors, même dans le fonctionnement
normal d'une bonne équipe de police, il va toujours y avoir des tensions entre
enquêteurs. Mais là c'est clair qu'on a passé le point de rupture, là. C'est
trop, il y a des gestes potentiellement illégaux qui ont été commis, ça demande
une enquête indépendante.
Moi, mon approche, je ne saute jamais tout
de suite à l'idée de faire une grande commission d'enquête publique qui va
coûter des millions de dollars puis qui va prendre des années. Je préfère être
pragmatique et efficace. Demandons d'abord au Bureau d'enquêtes indépendantes
de nous faire un premier rapport sur ce dont il est question et, si le Bureau
considère que le problème est tellement systémique qu'il recommande une
commission d'enquête, à ce moment-là, on prendra la décision. Mais moi, je ne
veux pas sauter tout de suite à l'artillerie lourde parce que c'est long et ça
ne nous donne pas, du moins dans une première étape, des remèdes immédiats à un
problème qui est très réel et très d'actualité.
M. Boivin (Mathieu) :
Dans un autre dossier, Luigi Coretti réagit aux dénégations de M. le premier
ministre Couillard, hier, qui dit : J'ai demandé à Pietro Perrino, il m'a
dit qu'il n'y a pas de problème. Donc, il n'y a pas de problème. M. Coretti
le met, M. Couillard, au défi : Venez vous asseoir devant une caméra
de télévision, on va en discuter, on va aller au fond des choses. Il est fort
plausible que M. Couillard va rejeter cette requête-là du revers de la
main. Comment est-ce que le grand public pourrait tirer ça au clair?
M. Lisée
: Bien,
M. Coretti a déclaré qu'il voulait aller lui-même en cour pour confronter
ces personnes-là. Il a cette capacité. Il a cette capacité d'aller en cour, et
d'assigner des témoins, et de voir ce qui va se passer.
M. Boivin (Mathieu) :
Est-ce que vous le souhaitez personnellement?
M. Lisée
:
J'écouterais ça, moi.
M. Boivin (Mathieu) :
Est-ce que vous le souhaitez personnellement?
M. Lisée
: Je
n'irai pas plus loin que de dire que j'écouterais ça.
Le Modérateur
: M. Robitaille.
M. Robillard (Alexandre) :
Une façon pour le gouvernement de s'en sortir dans l'affaire des policiers,
est-ce que ça ne serait pas de nommer un observateur indépendant, un peu comme
ils ont fait à Val-d'Or?
M. Lisée
: Bien,
ce serait la moindre des choses. Je pense que ça, c'est vraiment le plancher
absolu. Mais, d'après moi, ce ne serait pas suffisant puisque ce serait
observer la SQ enquêtant sur des enquêtes de Montréal dans lesquelles la SQ est
intervenue. Là, ce fait nouveau, là, d'hier, là, d'abord, il faut voir quelle
est l'ampleur de cette participation de la SQ à l'enquête en cause de la police
de Montréal, mais la meilleure solution, c'est que le Bureau d'enquêtes
indépendantes crée une équipe ad hoc d'enquêteurs pour ça. Il y en a, des
enquêteurs au Québec. Il y en a, des enquêteurs à la retraite. Il y a des
policiers à la retraite. Il y a des civils. Il y a des gens qui ont été dans
les ministères de la Sécurité publique et de la Justice. C'est faux de dire
qu'on ne peut pas organiser un groupe d'enquêtes sous la supervision du BEI,
qui pourrait demander à la Sûreté du Québec ou à un autre corps policier de
contribuer en déléguant des enquêteurs.
Il semble y avoir une volonté ferme du
gouvernement libéral de ne pas utiliser le Bureau d'enquêtes indépendantes, et
c'est ça qu'il faut traverser.
M. Robitaille (Antoine) :
Comment vous interprétez le communiqué du BEI hier, qui semblait contredire M. Coiteux
quant à leur capacité d'enquêter sur ces questions?
M. Lisée
: Bien,
eux, ils lèvent la main puis ils disent : Appelez-nous. Appelez-nous.
M. Robitaille (Antoine) :
Pour les médecins, juste pour les médecins, les médecins sont encore, comment
dire, presque au sommet du baromètre des professions au Québec, là, donc, en
2016. Est-ce que ce n'est pas risqué d'en faire, comment dire, votre principale
cible pour la prochaine campagne électorale?
M. Lisée
: Ma
principale cible, pour la prochaine campagne électorale, c'est deux médecins :
Philippe Couillard et Gaétan Barrette. Les médecins québécois sont respectés
parce qu'ils donnent un service exceptionnel, ils sont essentiels à notre vie
publique, et je souhaite qu'ils restent pour toujours en haut du palmarès, avec
les pompiers, des professions les plus admirées. Maintenant, ça ne veut pas
dire qu'ils doivent être rémunérés 32 % plus cher que les Ontariens. Ça ne
veut pas dire qu'ils doivent avoir toute la prise de décision dans notre
système de santé.
Donc, c'est un ajustement structurel
important qu'il faut faire dans le respect du travail des médecins et dans le
respect de la capacité de payer des Québécois, dans le respect des autres
professionnels de la santé et surtout dans le respect de celui qui doit être au
centre de notre système de santé, qui est le patient.
Le Modérateur
: On va y
aller avec M. Bellerose.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Lisée. Hier, le ministre Lessard a défendu le fait qu'on ait
gardé en place la sous-ministre adjointe Danièle Cantin comme sous-ministre au
MTQ, malgré qu'elle est accusée d'intimidation dans son travail. Qu'est-ce que
vous pensez du faire qu'on garde une telle personne en place?
M. Lisée
: Bien, je
pense que le ministre Lessard a été conseillé par Rita de Santis. Je pense que
c'est très clair, là, qu'on a un genre... Je blague là-dessus, mais, écoutez,
il faut en rire, il y a un moment où il faut en rire. L'absence de réflexe
éthique des membres de ce gouvernement est patente, il est constant, il est
systémique, pour utiliser ce mot à la mode. La règle, c'est que, lorsque quelqu'un
est sous enquête policière criminelle, la présomption d'innocence s'applique, mais
on suspend la personne pendant le temps de l'enquête. Et plus la personne a de responsabilités,
plus ça doit être automatique. Là, on a une sous-ministre adjointe des
Transports qui est accusée d'intimidation dans le cadre de ses fonctions. Ce
n'est pas quelque chose qu'elle a fait, là, à son chalet pendant l'été. Non, dans
le cadre de ses fonctions. Et le ministre Lessard et le bureau du premier
ministre trouvent que c'est une bonne idée de la laisser dans ses fonctions.
Évidemment non. Et moi, j'ai renoncé à l'idée qu'un jour ils vont apprendre
l'éthique. J'ai renoncé. La seule façon d'avoir un gouvernement éthique, c'est
de le remplacer par un gouvernement du Parti québécois l'an prochain.
M. Bellerose (Patrick) :
Avez-vous l'impression que le ménage a été fait au MTQ?
M. Lisée
: C'est
sûr que non. Bien sûr que non. Vous savez, hier, on m'a demandé, à cette
émission que certains d'entre vous ont écoutée, qui était le meilleur ministre
du gouvernement Couillard. J'ai dit : Robert Poëti. Il ne l'est plus,
ministre. Pourquoi? Il voulait faire le ménage. Il n'est plus ministre. Il ne
sera pas ministre. Alors, ça dit ce que ça a à dire sur le ménage à faire au ministre
des Transports.
Le Modérateur
: Merci.
M. Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce que le gouvernement Marois a eu tort de la nommer sous-ministre
adjointe?
M. Lisée
: Si elle
n'avait pas d'accusation contre elle à ce moment-là, non. On ne peut jamais
présumer de ce qui va se passer après.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous n'aviez aucun signe avant-coureur qu'elle pouvait peut-être faire mal son
travail?
M. Lisée
: Pas à
ma connaissance. Puis, je vous dis, si, la semaine prochaine, on apprend que
vous avez intimidé un de vos collègues au Devoir, je ne demanderai pas à
Brian Miles si c'était une mauvaise idée de vous nommer là. Il n'avait pas de
raison de penser que vous alliez mal tourner.
Le Modérateur
:
Dernière question.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous dites que vous êtes, comme opposition, dans une démarche pour limiter les
dégâts. Mais, dans le dossier du SPVM, bon, M. Coiteux semble clair qu'il
ne veut pas confier l'enquête au BEI. Pour limiter les dégâts, devrait-il la
confier, par exemple, au Service de police de la ville de Québec? À un service
de police qui n'est ni impliqué de près ou de loin à l'une des trois enquêtes,
là, qui étaient dans l'émission J.E.?
M. Lisée
:
Écoutez, la solution, elle est devant lui, dans la loi que le Parti québécois a
écrite sur le Bureau d'enquêtes indépendantes. Le ministre peut donner au BEI
tout mandat pour faire toute enquête. Alors, il n'a qu'à faire ça. Alors, je ne
vais pas l'aider à sortir de son refus de faire ce qu'il doit faire.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Et dans l'affaire…
Le Modérateur
: On va y
aller avec M. Vigneault s'il vous plaît.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, rapidement. Dans l'affaire Perrino, qui a la plus grande crédibilité?
Luigi Coretti ou Philippe Couillard?
M. Lisée
: Moi,
j'aime poser des jugements à la base des faits, et, pour l'instant, il nous en
manque et il nous en manque, entre autres, parce qu'on n'a ni les témoignages
directs de l'un ou l'autre de ces protagonistes.
Le Modérateur
: Merci.
M. Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) :
Dans le dossier des aînés, le gouvernement a reculé. Est-ce que, pour vous, en
quelque sorte, le gouvernement a fait le travail auprès des aînés ou il reste
encore du travail à faire? Certains regroupements disent : Écoutez, ce
gouvernement-là ne nous écoute pas. Ça va prendre une politique beaucoup plus
globale sur les aînés que d'y aller à la pièce comme on le fait.
M. Lisée
: Bien,
les aînés ont raison. Lorsqu'on écrira le livre sur ce triste gouvernement
libéral de M. Couillard, qui est le pire gouvernement libéral de
l'histoire du parti, là, on dira en particulier que c'est un gouvernement qui
s'est acharné sur les aînés. D'avoir un débat national sur la maltraitance des
aînés en CHSLD, c'est sous ce gouvernement-là que ça s'est fait. D'avoir, tous
les deux mois, un débat sur le contingentement des culottes de contention, ou
sur le fait qu'il faut manger en six minutes, ou sur le fait que la qualité de
la nourriture est mauvaise, c'est sous ce gouvernement que ça s'est fait. Le
fait que la Protectrice du citoyen parle de rationnement des soins à domicile
et de réduction des heures de soins à domicile à des aînés dont la condition ne
s'est pas améliorée et, dans certains cas, s'est empirée, c'est sous ce
gouvernement-ci que ça s'est fait.
Alors, c'est un gouvernement qui a tourné
le dos aux aînés, qui a essayé de faire des dizaines de millions d'économie sur
le dos des aînés du Québec, entre autres choses, mais qui a trouvé tout à fait
normal de donner une superbaisse d'impôt aux superriches cette semaine,
60 000 $ d'impôt de moins par chaque million de dollars fait sur les
options d'actions. Ça, pour eux, c'est une priorité, ça passe comme du beurre
dans la poêle.
Le Modérateur
: ...dernière
question en français, M. Robillard.
M. Robillard (Alexandre) :
M. Lisée, est-ce que le BEI a tous les moyens nécessaires pour faire la
lumière et enquêter sur le SPVM?
M. Lisée
: S'il ne
les a pas, c'est parce que les ministres libéraux de la Sécurité publique ne
les lui ont pas donnés, O.K.? Donc, c'est leur responsabilité. Sachant que ce
genre de problème pouvait survenir, ils n'ont pas organisé le bureau de façon à
ce qu'il puisse répondre immédiatement à cette demande. Et, si c'est le cas
aussi, ce dont semble douter le bureau lui-même, il est assez facile, si on a
la volonté politique, d'organiser autour du bureau une équipe d'enquêteurs ad
hoc pour faire ce travail dans les semaines qui viennent.
M. Robillard (Alexandre) :
O.K. Mais donc vous admettez, comme M. Coiteux, que les enquêteurs n'ont
pas la formation requise pour se pencher sur les allégations de...
M. Lisée
: Je
n'admets rien, je ne le sais pas, et je ne veux pas douter de la parole de M. Coiteux,
mais je suis sceptique. Mais, si ce qu'il dit est vrai, c'est parce que lui a
mal fait son travail. Et, s'il en est là, il est possible, en quelques
semaines, d'organiser une équipe d'enquêteurs pour faire ce travail-là à partir
d'enquêteurs d'autres forces de police, ni SQ ni SPVM, à partir de gens qui
sont à la retraite. Ce n'est pas impossible. Ce qui semble impossible, c'est de
trouver de la volonté politique dans ce gouvernement.
Le Modérateur
: On y va
en anglais. M. Hicks.
M. Hicks (Ryan) : Good morning! We're hearing, in the Montréal
Police investigation, that one of the cases that the SQ
would be looking at involves the SQ. So, do you think that the process of this investigation
has any credibility going forward?
M. Lisée
: I don't doubt that the SQ could do a good job. What I'm sure of is
that the credibility issue is lacking. The trust of the people is lacking. And
so, I think the proposal that we made on day one to take the Bureau des enquêtes indépendantes is still
the right one. It can organize a team of inquirers drawing from other police
forces, other than Montréal and
the SQ, it can go to retired officers or inquirers, people who work in the ministère de la Sécurité publique. It is
entirely feasible to have an ad hoc group from the Bureau
des enquêtes indépendantes, led by the bureau itself,
that will give credibility to the inquiry.
M. Hicks (Ryan) : What about a full public inquiry like Québec
solidaire is asking for? Because there have been so
many problems over the last 10 years in the Montréal Police.
M. Lisée
: My reaction in every case is not to jump directly to the full commission of inquiry that will cost tens of
millions of dollars and take years before having results. I prefer to go to a
shorter term, more chirurgical inquiry, like the bureau can make in two or
three months, and then, in light of their recommendations… they can say : Listen, this is systemic, we have to go to
the next level, then we might. And, even in this case, they will propose
immediate remedies that can be implemented before waiting for the full inquiry.
So, this is my standard reaction to these kinds of problems.
M. Hicks (Ryan) : On the casino restaurant, the casino is built, it's open, it's
running, there's a question, I
think, about oversight and Loto-Québec. Do you think that there should be more ministerial oversight and
involvement in the operations of Loto-Québec?
M. Lisée
: Well, it's all about guidelines, you know. It shouldn't be micromanaged by the Minister, but it would not
give any advantage to have this current Minister have more oversight because he
seems to think that no Québec
chef, given $11 million, could do anything right with the restaurant. So, at
some point, the judgement of the people appointed is more important than the organization of the
oversight.
Le Modérateur
: Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. You've repeated a couple of times that it was the PQ
who brought in the Bureau des enquêtes indépendantes. Why wasn't this kind of internal police investigation in the
original mandate of this bureau?
M. Lisée
: Well, it was, the bureau was created having two things in mind,
when they are losses of life or a citizen that is injured during a police
operation, and questions like the ones that we are dealing with now. At the
time, there was a Davidson affair, another file on an inquiry gone bad in the
police of Montréal, and that's
why there is a clause, a section in the law, that says that that the Minister
can give the bureau any kind of inquiry it desires. It was designed for
precisely that purpose. So, that's what we did. And it seems that the Liberal government, even the Premier yesterday, made
us believe that he didn't know that it was possible.
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, he said repeatedly that it wasn't in their mandate. So, you
are saying that they are lying about that?
M. Lisée
: I'm saying that they are trying to make us believe that it's not
there and I quoted the sections to the Premier, saying : It is there. We
put it there for a reason, it's just that you don't want to see it.
Le Modérateur
: Dernière, s'il vous plaît.
Mme Fletcher (Raquel) : It is possible for the Montréal police, instead of calling the SQ to do the investigation… would it
have been possible for Pichet to call, say, Toronto police to do the
investigation, to have that more independent, a police outside of Québec?
M. Lisée
: I think, the correct way of doing that is to call the Minister of
Sécurité publique, and he should be the one deciding who should make the
inquiry. And I think the abdication of the Minister saying : It's fine
that they talk amongst themselves and they arrange that amongst themselves… I
don't think, it's acceptable at all.
Mme Fletcher (Raquel) :O.K. Merci.
Le Modérateur
: Mme Johnson.
Mme Johnson (Maya) : Good morning. Switching topics now, the Union of Québec Municipalities will be testifying in
front of a commission today and
they want to remove the power of municipalities to have referendums because they feel that it
undermines their positions, their power as municipal elected officials. How do
you feel about that? Is that fair to the citizens who may want to have a seat
during controversial projects in their neighborhoods?
M. Lisée
: It's clear to me that referendums have to stay. Now, what are the
boundaries? How many citizens should be in the area that is concerned with the
project? These are good questions. In my riding, in Rosemont, a very small number of residents stopped a school from being
expanded, an existing school, and that was a bad use of the referendum tool.
But, certainly, the referendum tool has to stay. If there are problems in the
amount of people that can have a veto power on something that concerns a
greater part of the community, then adjust the referendum tool, don't abolish
it.
Mme Johnson (Maya) : OK. So, there should be just balances in place to make sure that
it's used effectively. Thank you.
M. Lisée
: OK. Merci beaucoup.
(Fin à 08 h 31)