(Sept heures quarante-sept minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Le 14 avril 2016, j'ai interrogé Philippe Couillard à
propos de Marc-Yvan Côté. Rappelons que Marc-Yvan Côté, c'est un collecteur de
fonds, d'abord, du Parti libéral du Canada, qui a été banni à vie du Parti
libéral du Canada. Actuellement, il est accusé de corruption.
En réponse à mes questions, Philippe
Couillard a été très clair, il a dit qu'il n'avait jamais impliqué Marc-Yvan
Côté. Je cite exactement les mots, j'ai demandé, et je me cite : «Depuis
que [le premier ministre] est revenu en politique, est-ce que Marc-Yvan Côté a
été impliqué au Parti libéral du Québec?» Réponse de Philippe Couillard :
«La réponse, c'est non, et il n'a pas été impliqué non plus dans ma campagne à
la direction du parti. J'ai déjà eu l'occasion de le dire publiquement à de
nombreuses reprises. Et je voudrais le répéter encore une fois aujourd'hui.»
Fin de la citation. Ça, c'est 14 avril 2016. Donc, M. Couillard n'a pas
dit : À ma connaissance. Il a affirmé catégoriquement que Marc-Yvan Côté
n'avait pas été impliqué ni au Parti libéral ni à sa course au leadership.
Aujourd'hui, on a la preuve du contraire.
Marc-Yvan Côté s'est impliqué activement pour faire élire Philippe Couillard
comme chef du Parti libéral. Donc, Philippe Couillard n'a pas dit la vérité. Il
n'a pas dit la vérité aux Québécois, et c'est très grave. Le chef du Parti
libéral doit des explications aux Québécois.
Deuxièmement, rappelons-nous que Sam
Hamad, qui était le président de la campagne au leadership de Philippe
Couillard, il a été exclu du Conseil des ministres à cause d'un lobbying
illégal de Marc-Yvan Côté auprès de lui pour obtenir de l'aide pour une entreprise
qui s'appelle Premier Tech. Je rappelle que le gouvernement Couillard, donc pas
le gouvernement Charest, le gouvernement Couillard a donné 20 millions
d'aide à Premier Tech, dont 8 millions de subventions.
Or, on apprend, dans un courriel ce matin,
que le vice-président, M. Goudreau, de Premier Tech, qu'il écrivait le
22 septembre 2012, à 10 h 14, à Philippe Couillard et il disait,
à ce moment-là : «Salut. Claire a eu un appel. Elle va garantir les
24 délégués du comté pour lui — Philippe Couillard. As-tu des
noms pour les délégués et le C.A. de l'association [de] comté?» Signé : Yves.
Ça, c'est donc Yves Goudreau, vice-président de Premier Tech, qui écrit à
Marc-Yvan Côté, Yves Goudreau de Premier Tech, qui reçoit 20 millions de
dollars du gouvernement de Philippe Couillard.
Donc, la prochaine question à se poser
concerne Sam Hamad. Est-ce que Sam Hamad était au courant qu'il y avait des
implications de Marc-Yvan Côté pour amener des délégués? Il y a eu ensuite du
lobbying. Est-ce que Sam Hamad devrait être exclu du caucus — pas
seulement du Conseil des ministres — mais du caucus? Deuxième
question.
Troisième question, Stéphane Billette.
Stéphane Billette était l'organisateur en chef de la campagne au leadership de
M. Couillard et il a été récompensé, on l'a nommé whip au gouvernement. Sa
directrice de cabinet, Josée Lévesque, hein, dont il est question dans les
courriels ce matin, qui était l'organisatrice en chef de la campagne au
leadership de Philippe Couillard, est aujourd'hui, donc… excusez, Josée
Lévesque était l'organisatrice en chef de la campagne à la direction de
Philippe Couillard pour l'Est du Québec. Elle est aujourd'hui directrice de
cabinet de Stéphane Billette.
Donc, est-ce que Stéphane Billette doit
démissionner? Est-ce que Josée Lévesque doit démissionner? Comment les
Québécois peuvent-ils aujourd'hui croire l'équipe de Philippe Couillard? On
comprend aujourd'hui que Philippe Couillard n'a jamais voulu faire le ménage au
Parti libéral. Le Parti libéral est encore un parti de copinage où les amis
passent avant l'intérêt public.
S'il lui reste un peu d'honneur, je
demande à Philippe Couillard d'accepter que lui-même, Sam Hamad, Stéphane
Billette, Marc-Yvan Côté et Josée Lévesque comparaissent devant une commission
parlementaire pour répondre à toutes nos questions concernant l'implication de
Marc-Yvan Côté au Parti libéral puis à la course à la direction de Philippe
Couillard.
Donc, Philippe Couillard doit des
explications aux Québécois. Ce n'est pas la première fois qu'on a des doutes à
l'effet qu'il dit ou non la vérité. Rappelons-nous le scandale de la SIQ, hein,
il y a un M. Bartlett, qui a reçu des commissions de la SIQ, qui était un
organisateur impliqué dans la course au leadership de Philippe Couillard.
Philippe Couillard dit qu'il n'avait aucun lien avec M. Bartlett. Pourtant, il
lui a envoyé une lettre à la fin de la course au leadership pour le remercier.
Est-ce qu'encore une fois M. Couillard ne disait pas la vérité dans le dossier
de M. Bartlett?
Rappelons-nous aussi les liens étroits de
Philippe Couillard avec Arthur Porter qui était impliqué dans le scandale du
CUSM. Il a déjà dit que c'était un ami très proche avec lequel il allait à la
pêche. Ensuite, il a dit : Non, ce n'est pas vraiment un ami, c'était une
connaissance. Mais on sait que c'était son associé dans une entreprise. Donc,
il était coactionnaire d'une entreprise. Donc, Philippe Couillard a
manifestement une relation trouble avec la vérité, il semble multiplier les
relations douteuses : Marc-Yvan Côté, William Bartlett et Arthur Porter.
La Modératrice
: On va
commencer la période de questions. Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Vous
insinuez carrément que le premier ministre ment.
M. Legault
: Écoutez,
le 14 avril, il m'a dit clairement qu'il n'y avait aucun lien entre Marc-Yvan
Côté et le Parti libéral ou sa course au leadership. Dans le fond, on a entendu
souvent Philippe Couillard dire : Vous ne pouvez pas trouver de preuve
qu'il est arrivé quelque chose de croche depuis que je suis au pouvoir,
laissant entendre que c'était dans le temps de Jean Charest que le Parti
libéral était corrompu. Or, là, on a des preuves du contraire.
Donc, je pense, la première chose, là, on
va laisser la chance au coureur, c'est que M. Couillard s'explique, mais moi,
je souhaiterais qu'on le reçoive, avec les autres personnes, en commission
parlementaire pour qu'on puisse le confronter aux preuves, là, qui sont sorties
aujourd'hui dans Le Journal de Montréal.
M. Laforest (Alain) : Vous
demandez l'exclusion de M. Billette, vous demandez l'exclusion de Mme Lévesque,
vous demandez l'exclusion de Sam Hamad.
M. Legault
: Je pose la
question. Ce que je dis, c'est que j'aimerais tous les entendre...
M. Laforest (Alain) : Non,
non. Moi, je vous parle des exclusions de caucus, là.
M. Legault
: Oui, mais
ce que je vous dis, là, c'est qu'actuellement, qui va porter le chapeau, hein? Il
y avait Philippe Couillard, Sam Hamad, Stéphane Billette, Josée Lévesque.
Est-ce que toutes ces personnes-là vont dire : Je n'étais pas au courant,
c'est la faute de l'autre, c'est la faute de l'autre?
Bon, j'aimerais d'abord savoir, là, qui
était au courant, qui n'était pas au courant. Mais actuellement, je ne
comprends pas, dans le cas de Sam Hamad, qu'on l'exclut du Conseil des
ministres, mais qu'on le garde dans le caucus du Parti libéral. Je ne comprends
pas ça, là. Qu'est-ce que savait Sam Hamad? Est-ce que Sam Hamad était au
courant que Marc-Yvan Côté, avec Yves Goudreau de Premier Tech, ramassait 24
délégués pour aller voter pour Philippe Couillard? Est-ce qu'il savait, Sam
Hamad?
La Modératrice
:
Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Legault. Donc, dans l'article, on laisse entendre que M. Couillard
n'était pas au courant de la situation, ne connaissait pas l'implication de M.
Côté. Est-ce que vous croyez cette affirmation?
M. Legault
: Bien,
c'est à lui à répondre à cette question-là. Est-ce que Philippe Couillard
savait? Est-ce que Sam Hamad savait? Est-ce que Stéphane Billette savait?
Est-ce que Josée Lévesque savait? Là, il semble y avoir des fortes présomptions
qu'elles étaient au courant, ces quatre personnes-là, mais j'aimerais les
entendre en commission parlementaire. C'est trop grave pour laisser ce genre de
doute, là. Là, c'est la crédibilité du premier ministre du Québec qui est en
jeu.
Donc, moi, je demande d'avoir rapidement
une commission parlementaire puis qu'on puisse confronter les différents
acteurs aux faits.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
qu'est-ce que ça vous dit si M. Couillard n'était pas au courant de ce qui se passait
dans sa campagne dans l'Est du Québec?
M. Legault
: Bien, au
pire, ça serait un mauvais organisateur ou un mauvais gestionnaire, là, mais
comment se fait-il que Marc-Yvan Côté dit : Oups! Les finances du Parti libéral
vont mal, on a 2 millions de dette, avec tout l'argent qu'on a ramassé?
Comment ça se fait qu'il est au courant, là, tu sais?
Il y a beaucoup, beaucoup de questions à
poser en commission parlementaire. Je pense que ça serait très difficile pour
Philippe Couillard de dire : Je n'étais pas au courant de rien, là, à
moins d'être complètement innocent dans le mauvais sens. Mais on a besoin
d'avoir les réponses. Et, pour l'instant, là, de ramasser 24 délégués, moi, je
trouve ça grave, là, quand même. Le vice-président de Premier Tech dit :
Je vais ramasser 24 délégués qui vont aller voter pour Philippe Couillard,
puis, quelques mois plus tard, il reçoit 20 millions d'aide du
gouvernement de M. Couillard, incluant 8 millions de subvention. Puis c'est
le même qui allait luncher puis déjeuner avec Marc-Yvan Côté, Sam Hamad puis...
Écoutez, là, les petits amis libéraux, ça va faire.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, M. Couillard a beau plaider ne pas savoir, ne pas avoir été mis au
courant...
M. Legault
: Pardon?
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, M. Couillard ne peut pas prétendre qu'il ne savait pas.
M. Legault
: Bien, à ce
moment-ci, là, je veux l'entendre en commission parlementaire.
La Modératrice
: Louis
Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Lacroix (Louis) : S'il
devait s'avérer effectivement que M. Couillard a menti aux Québécois, quelle
devrait en être la conséquence?
M. Legault
: On va d'abord
attendre de voir sa version, mais je pense évidemment... en fin de parcours, ce
sera aux Québécois à le juger. Mais je ne vois pas la crédibilité qu'il va lui
rester s'il a menti effrontément aux Québécois.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous dites que... en fait, la conséquence, ce serait sur le résultat de la
prochaine campagne électorale. Donc, il n'y a pas de procédure qui pourrait...
On sait qu'il n'y a pas de procédure d'«impeachment» au Québec, là, mais vous
ne voyez rien qui pourrait le...
M. Legault
: Bien, il
faut voir avant, là, ses réponses. Moi, je veux quand même le laisser répondre
à ces graves accusations puis j'aimerais qu'on puisse avoir la chance de lui
poser des questions en commission parlementaire. Même chose avec Marc-Yvan
Côté, même chose avec Sam Hamad, Stéphane Billette et Josée Lévesque.
La Modératrice
:
Mathieu Boivin, Cogeco.
M. Boivin (Mathieu) :
Dites-moi donc pourquoi M. Couillard aurait menti? Qu'est-ce qu'il aurait
cherché à éviter en mentant?
M. Legault
: C'est à
lui à répondre à cette question-là.
M. Boivin (Mathieu) : O.K. Bien,
qu'est-ce qu'on présume donc à propos de Marc-Yvan Côté qui ferait que M.
Couillard aurait un énorme avantage à s'en tenir le plus loin possible?
M. Legault
: Écoutez,
Marc-Yvan Côté a été banni à vie du Parti libéral du Canada. Il y a eu une
perquisition chez lui. Il avait des fiches pour ramasser de l'argent. C'est
quelqu'un qui est accusé de corruption actuellement. Ce n'est pas le genre de
personne qu'on veut avoir dans son entourage. Mais là, bien beau dire : Il
n'était pas dans mon entourage, mais là il y a des courriels qui prouvent le
contraire.
M. Boivin (Mathieu) : Ce qui
fait qu'éventuellement M. Couillard pourrait devoir des choses à Marc-Yvan
Côté?
M. Legault
: Bien, entre
autres, pourquoi on a donné 20 millions d'aide à Premier Tech, alors
qu'Yves Goudreau, le vice-président, ramassait des délégués pour Philippe
Couillard, pour voter Philippe Couillard?
M. Boivin (Mathieu) : Il y a
un lien évident entre les deux, là, à votre point de vue.
M. Legault
: Bien, écoutez,
là, Yves Goudreau, Premier Tech; Premier Tech, sur son conseil d'administration,
il y a Marc-Yvan Côté; Marc-Yvan Côté, qui déjeune avec Sam Hamad pour avoir
une subvention. Écoutez, là, il y a au moins une apparence de conflit
d'intérêts énorme.
La Modératrice
:
Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce que M. Hamad devrait être exclu du caucus également, là, et M. Billette
également à la lumière des informations que vous avez, ce matin? Parce que vous
avez demandé, par exemple, bon, dans le cas du ministre des Transports, sa
démission assez rapidement, là.
M. Legault
: Oui. Bien,
écoutez, moi, je pense que, dans le cas de Sam Hamad, c'est assez clair qu'il a
été blâmé par le Commissaire au lobbyisme, hein? Je vous rappelle, là... je ne
sais pas si j'ai ça ici, non, je ne l'ai pas avec moi... Bien, même Philippe
Couillard dit, et là je cite Philippe Couillard : «Est-ce que le député de
Louis-Hébert aurait dû être plus prudent? Certainement qu'il aurait dû être
plus prudent, certainement, pour les questions de lobbyisme, parce qu'on doit
toujours s'assurer que les personnes [qui] nous contactent [le font] d'une
façon légitime.» Fin de la citation.
Donc, même Philippe Couillard reconnaît
qu'il n'a pas été prudent, puis il a déjeuné avec Marc-Yvan Côté, il ne l'a
jamais démenti. Donc, qu'est-ce que Sam Hamad fait avec Marc-Yvan Côté banni à
vie du Parti libéral du Canada? Je pense qu'il n'a pas le jugement, c'est sûr,
pour être ministre, mais est-ce qu'il mérite d'être député? Puis est-ce qu'il
est impliqué dans l'histoire des délégués que Premier Tech ramassait, alors que
lui est intervenu pour que Premier Tech ait une subvention? Je pense qu'on a
besoin d'avoir des réponses, là, mais, je veux dire, on va, au fur et à mesure
des réponses, vous dire ce qu'on propose, mais, a priori, je ne vois pas ce que
Sam Hamad fait dans le caucus du Parti libéral.
M. Vigneault (Nicolas) : Sur
la maternelle quatre ans, vous avez peut-être vu une étude justement ce matin, qu'on
n'est pas convaincu des résultats de ce que ça donne à plus long terme, là,
après avoir évalué certains résultats.
M. Legault
: Tous les
spécialistes disent : Tout se joue avant six ans. Une intervention auprès
d'un enfant qui a des difficultés d'apprentissage est 10 fois plus efficace
avant six ans qu'après six ans. O.K. Donc, il faut agir le plus tôt possible.
Quand on dit agir tôt, ça veut dire avoir les spécialistes.
Alors, actuellement, même à cinq ans, à
six ans, à sept ans, il n'y a pas assez d'orthophonistes, d'orthopédagogues, de
professionnels pour aider les 15 % à 20 % d'enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage. Ce que moi, je conclus de l'étude, c'est que, dans les
maternelles quatre ans qui ont été mises en place, il n'y avait pas la qualité
requise pour donner des services à ce qu'on appelle les EHDAA.
Mais il n'y a personne qui va me
convaincre que, de donner des services à partir de quatre ans, c'est une bonne
chose. Rappelez-vous le modèle idéal pour tout le monde, qui est la Finlande,
en Finlande, ils ont un taux de diplomation d'à peu près 97 %, O.K., au
secondaire V, et tous les enfants sont évalués dès l'âge de trois ans, puis on
commence à donner des services aux enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage dès l'âge de trois ans. Honnêtement, moi, si ce n'était pas une
question du montant d'argent à investir, je préférerais qu'on commence même à
trois ans à leur donner des services. Mais là on dit : On fait un
compromis, on va à quatre ans, mais quatre ans, ça prend des gens, des
professionnels qui sont capables d'aider les 20 % d'enfants qui ont des
difficultés puis ça n'a pas été le cas dans les maternelles des milieux
défavorisés.
La Modératrice
:
Annabelle Blais, Le Journal de Québec.
Mme Blais (Annabelle) : Oui. Bonjour,
M. Legault. Commission parlementaire ou non, est-ce que vous demandez la
démission de M. Billette et de Mme Lévesque?
M. Legault
: Je demande
d'abord de les entendre en commission parlementaire, mais ils devraient au
moins s'expliquer. Ils devraient au moins s'expliquer, là, quand même. Stéphane
Billette était l'organisateur en chef, Josée Lévesque était l'organisatrice en
chef pour l'Est du Québec. Sam Hamad était le président du comité de Philippe
Couillard.
Donc, tous ces gens-là, est-ce qu'ils vont
tous dire qu'ils n'étaient pas au courant de l'implication de Marc-Yvan Côté,
là? Je vais leur donner une chance, mais disons que ça semble peu crédible, là,
qu'ils répondent ça. Mais on va d'abord les laisser répondre.
Mme Blais (Annabelle) : On a
déjà des débuts de réponse, en tout cas, dans l'article ce matin.
M. Legault
: Bien, on a
des courriels, là, qui viennent les incriminer de façon grave.
Mme Blais (Annabelle) : Si M.
Couillard refuse la commission parlementaire, c'est quoi, la prochaine étape?
M. Legault
: Bien,
écoutez, en bout de ligne, ce sera aux Québécois à le juger, mais je ne vois
pas la crédibilité qui lui reste, surtout si on ajoute le dossier de William
Bartlett, le dossier de M. Porter. Actuellement, là, ça s'accumule. Même hier,
il nous disait : Ce n'est pas vrai que je n'ai pas respecté mes promesses.
Écoutez, je l'ai entendu dire : On n'augmentera pas les tarifs de
garderie. Il les a augmentés de 40 %, 50 %, mais il continue de dire :
J'ai respecté mes promesses. C'est comme si c'était un peu un homme avec un
visage à deux faces.
La Modératrice
: On va
prendre une dernière question en français. Patrick Bellerose, Le Journal de
Québec.
M. Bellerose (Patrick) : Sur
un autre sujet, que pensez-vous de la hausse de rémunération de près de
50 % des hauts dirigeants de Bombardier?
M. Legault
: C'est
exagéré. C'est exagéré, là, de dire : On donne 7 millions de dollars
à M. Bellemare, 7 millions de dollars... à Pierre Beaudoin, hein? Pierre
Beaudoin, qui était CEO, qui est maintenant sur le conseil d'administration,
7 millions pour quelqu'un qui est sur le conseil d'administration, là, ça
n'a pas de bon sens. Maintenant, 13 millions de dollars canadiens pour M.
Bellemare, c'est exagéré, très exagéré.
Et je comprends que le gouvernement n'a
pas à s'impliquer dans la gestion des entreprises privées, mais rappelez-vous
qu'il y a à peu près un an la valeur marchande de Bombardier était autour de
2,5 milliards. Or, la Caisse de dépôt investit 2 milliards puis le
gouvernement du Québec investit 1 milliard. Donc, je pense qu'on est en
droit de pouvoir intervenir puis dire : Les salaires devraient être
raisonnables. Écoutez, ce sont ces dirigeants-là, Pierre Beaudoin et M.
Bellemare, qui ont amené Bombardier presqu'au bord de la faillite. Donc, qu'ils
reçoivent 7 millions de dollars, 13 millions de dollars, selon moi,
c'est exagéré. Puis j'espère qu'Investissement Québec puis que la Caisse de
dépôt vont intervenir pour corriger ça rapidement.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que le gouvernement Couillard aurait dû demander des garanties au moment
de faire le prix à Bombardier, donc sur les départs des emplois, évidemment, et
sur la rémunération aussi, s'assurer qu'il n'y ait pas de telles rémunérations,
de telles hausses des rémunérations?
M. Legault
: Bien,
écoutez, quand on investit un pourcentage aussi grand de la valeur d'une
entreprise, là, on exige d'avoir des représentants sur le conseil
d'administration, le conseil d'administration approuve la rémunération des
hauts dirigeants. Donc, ça a été fait tout croche. Ils n'ont pas eu de garantie
sur le siège social, pas de garantie sur les emplois, pas de garantie sur la
présence sur le conseil d'administration. Je veux dire, le gouvernement de M.
Couillard a négocié en culottes courtes avec Bombardier.
La Modératrice
: Une
autre dernière question en français. Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, une question. Vous dites qu'Investissement Québec devrait intervenir. De
quelle façon?
M. Legault
: Bien,
écoutez, Investissement Québec a investi 1,3 milliard dans Bombardier,
O.K? Donc, je pense qu'ils ont leur mot à dire sur la rémunération des
dirigeants. C'est...
M. Bélair-Cirino (Marco) :
...années subséquentes.
M. Legault
: Pardon?
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Pour les années subséquentes.
M. Legault
: Bien là,
on parle...
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous ne leur demandez de réviser les salaires.
M. Legault
: Oui, mais
là on parle de l'année qui vient de se terminer. Il n'y a rien qui nous dit que
l'année qui vient ne sera pas la même chose. Puis je rappelle, dans l'année qui
est terminée, Investissement Québec était actionnaire. Comment se fait-il
qu'ils ne sont pas intervenus? Moi, je pense que M. Couillard, puis les gens
d'Investissement Québec, puis Dominique Anglade doivent répondre comment
peut-elle tolérer de donner 7 et 13 millions de dollars à deux dirigeants
dans la situation actuelle de Bombardier. Je veux dire, c'est exagéré
complètement.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Compte tenu de l'étude de ce matin sur les maternelles quatre ans, est-ce que
ça change un peu votre programme? Parce que vous avez quand même un programme
ambitieux de déploiement, là, de classes de maternelle quatre ans.
M. Legault
: Oui, mais
je vous rappelle que, dans notre programme, on proposait l'ajout de milliers de
professionnels, donc orthophonistes, orthopédagogues. Il faut en avoir à quatre
ans, mais il faut aussi en ajouter à cinq ans, six ans, sept ans.
L'objectif des maternelles quatre ans, le
premier objectif, c'est que tous les enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage, qui représentent 15 % à 20 % des enfants, soient
détectés le plus tôt possible. Actuellement, il y a seulement 30 % des
enfants qui vont dans les CPE et la majorité des CPE n'ont pas les compétences
pour évaluer, pour diagnostiquer les enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais. Raquel Fletcher,
Global.
M. Legault
: Yes. Good morning.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. You said we now have proof that Marc-Yvan Côté was implicated in the leadership race
of Philippe Couillard. For English viewers who are listening…
M. Legault
: Yes, O.K. So, on
April 2016, I've asked directly the question to Philippe Couillard : Was
Mr. Côté involved, since you're
in charge, either in your personal campaign or at the Liberal
Party? His answer was very clear. He said no to both
questions. Today we have some email showing that Mr. Côté was involved. More than that, we have an email saying that the
vice-president of Premier Tech, he guaranteed 20… 20 or 24?
Une voix
: 24.
M. Legault
: …24 delegates to vote for Mr. Couillard, and it's the same company
who got $20 million from the Government, including a grant of $8 million.
So we need some answers
from Philippe Couillard, from Sam Hamad who was president of the leadership
race of Philippe Couillard, from Stéphane Billette, who was in charge of the organisation and received as a gift to be whip
of the Government, from Josée
Lévesque who was in charge, for the East of Quebec, of the Couillard campaign
and Josée Lévesque is now cabinet manager of Stéphane Billette.
So I would like to hear
from those four people plus Marc-Yvan Côté in a commission
because, right now, the credibility of Mr. Couillard is affected, of course.
Mme Fletcher (Raquel) : Can you explain who those emails were to and what was included in
those emails?
M. Legault
:OK. Josée Lévesque
said that… she sent congratulations and a thankful to Mr. Côté, saying : Thank you for your help
in the Couillard's leadership race. We have an email from Mr. Goudreau from
Premier Tech to Marc-Yvan Côté
saying : Don't worry, we will send you 24 delegates for the vote for Mr.
Couillard.
So, how can Mr. Couillard,
and Mr. Hamad, and Mr. Billette, and Mrs. Lévesque, how can they say that they
weren't aware of the involvement of Marc-Yvan Côté? And we have to remember
that Marc-Yvan Côté was banished from the Liberal Party of Canada for all
his life and he's got accusation of corruption right now, the same guy dealing
with Philippe Couillard and Sam Hamad and trying to help getting a grant
because Mr. Côté was also on the board of Premier Tech.
Mme Fletcher (Raquel) : Why do you think the Premier hid that from you when you first asked
him?
M. Legault
: We have to ask him why he lied.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
M. Legault
: O.K.
Merci, tout le monde.
(Fin à 8 h 13)