(Quatorze heures sept minutes)
Mme Massé : Alors, bonjour tout
le monde. C'est le fun de pouvoir être là un lundi après-midi, sincèrement.
Vive Rimouski!
Non, je voulais venir vous rencontrer aujourd'hui
pour vous parler de la Catalogne. Je demeure encore très préoccupée de ce qui
est en train de se passer là-bas. Vous le savez comme moi, l'article 155 a été
appliqué, et donc le gouvernement espagnol a décidé de suspendre l'autonomie de
la Catalogne, je dirais même de confisquer la démocratie de la Catalogne. Vous
vous rappelez, pas plus tard qu'il y a quelques jours, deux citoyens ont été
emprisonnés. Deux personnes qui jouaient un rôle dans des mouvements de la société
civile, de sensibilisation, d'éducation, porteurs d'une vision de l'indépendance
de la Catalogne ont été mis en prison et, pire que ça, sans possibilité d'en
sortir.
Alors, ça, là, quand tu entends ça, là, en
démocratie, là, je ne sais pas pour vous, mais moi, ça fait ça. Il y a quelque
chose qui ne fonctionne pas là-dedans, et, quand je vois ces prisonniers politiques
là qui, sous l'oeil fermé de la communauté internationale, doivent se sentir
bien seuls dans leur prison, je me dis : Mais où est le gouvernement
canadien? Où est le gouvernement québécois?
Nous sommes des démocrates. Nous croyons à
la démocratie. Il y a eu un vol de démocratie en Espagne. Il y a des gens qui
ont été frappés, d'autres emprisonnés, des gens de la société civile qui n'ont
rien fait d'autre que d'assurer à leur peuple de pouvoir s'exprimer sur l'avenir...
leur volonté face à l'avenir de la Catalogne.
Alors, c'est un sérieux problème pour nous.
Nous voulons entendre nos gouvernements, nous voulons entendre M. Trudeau dire
que ça n'a pas de bon sens de fonctionner comme ça, qu'on aimerait aussi que M.
Couillard, qui a accepté une motion unanime il y a deux semaines, fasse un pas
de plus et dise que cette position de Madrid, le fait d'enfermer les gens, ce
n'est pas une façon de résoudre des crises, et je suis très triste de voir que
c'est ça.
Ceci étant dit, nous réitérons, parce que
nous avons plusieurs Catalans et Catalanes qui vivent ici, au Québec, nous
voulons dire aux Catalans et Catalanes que nous sommes avec vous. Que vous
soyez indépendantistes ou non, ce n'est pas ça l'enjeu, c'est le droit de
pouvoir s'exprimer, c'est le droit à la démocratie, et, là-dessus, on attend
nos deux paliers de gouvernement.
M. Nadeau-Dubois : L'autre préoccupation
de Québec solidaire pour la semaine, ce sera certainement cette motion, bien
sûr, sur le crucifix à l'Assemblée nationale, motion que je vais redéposer
demain matin avec l'accord des autres formations politiques. On est assez
contents d'avoir obtenu l'appui du Parti québécois, l'appui de la CAQ pour la
présentation de cette motion-là, l'appui aussi de l'ensemble des députés
indépendants. L'inconnu reste encore... En fait, le seul inconnu dans
l'équation, c'est l'appui ou non du Parti libéral du Québec, de qui on attend
toujours une réponse et on est optimistes.
En fait, moi, je suis convaincu que le
Parti libéral du Québec va être capable de cohérence, va être capable d'appuyer
le dépôt de cette motion-là pour qu'on ait enfin une discussion au Bureau de
l'Assemblée nationale sur la présence du crucifix à l'Assemblée nationale. Ça
fait 10 ans maintenant qu'on parle, ou à peu près 10 ans, qu'on parle de
laïcité. On a beaucoup parlé des vêtements que portent les gens. Là, il est le
temps de parler de la laïcité apparente de l'institution la plus importante de
la démocratie québécoise, c'est-à-dire l'Assemblée nationale du Québec.
Ça devient un peu contradictoire pour les
députés de l'Assemblée nationale de réitérer leur appui à la laïcité, de
réitérer leur appui à la neutralité religieuse de l'État, leur appui au
principe de séparation entre l'Église et l'État tout en continuant à débattre
sous un immense crucifix. Nous, on pense que cet objet est un objet important
pour l'histoire du Québec, pour le patrimoine religieux du Québec, et donc que
sa place serait dans un endroit à connotation muséale. On propose, en fait, de
déplacer le crucifix du salon bleu pour le placer dans l'espace qui sépare le
salon rouge du salon bleu.
Vous savez, il y a déjà eu un crucifix au
salon rouge, il a été retiré il y a quelques décennies. Si on retirait maintenant
celui du salon bleu, ce serait dans l'ordre des choses d'installer un
présentoir entre les deux salles, où on pourrait expliquer l'histoire de ces
objets-là, parce qu'il y a plusieurs crucifix — on en a retrouvé un,
d'ailleurs, il y a quelques jours — donc de les placer là, de les
expliquer, d'expliquer leur raison d'être, d'expliquer qu'il y a eu un temps au
Québec, il y a eu une époque où l'Église et l'État marchaient main dans la
main. C'est le temps d'envoyer le signal que cette époque-là est révolue.
Mme Richer (Jocelyne) : Qu'est-ce
qu'on fait si les libéraux acceptent la motion, donc que le BAN se
saisisse de la question, mais votent contre? Comme ils sont majoritaires,
ça veut dire que le dossier est clos et le crucifix reste là?
M. Nadeau-Dubois : Il faudrait
leur poser la question. Nous, on espère qu'un appui à la motion, ça signifiera qu'il
y a une réelle volonté de parler de l'enjeu et de trouver ensemble une
solution. Nous, on met une proposition sur la table, celle de le déplacer entre
les deux chambres, mais on est tout à fait ouverts à discuter d'autres possibilités.
Ce sur quoi, cependant, on devrait être
capable de s'entendre, c'est sur le fait qu'en 2017, après 10 ans de débat sur
la laïcité, il est temps de faire preuve de cohérence, comme parlementaires,
envoyer le message à la population que la séparation entre l'Église et l'État,
ça commence au coeur même de l'État, c'est-à-dire à l'Assemblée nationale.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
quelles sont les autres possibilités qui seraient acceptables à vos yeux?
M. Nadeau-Dubois : Ah! je vous
dirais, il y a mille et une choses qui sont possibles. Est-ce qu'on veut le
déplacer ailleurs dans le bâtiment? Est-ce qu'on veut l'installer dans un
musée? Je veux dire, nous, on n'est pas fermés, au contraire, on est très
ouverts à discuter. L'essentiel n'est pas de qu'est-ce qu'on fait ensuite. L'essentiel,
c'est le geste politique de le retirer du salon bleu. Ça a déjà été fait pour
le salon rouge, il faut le faire maintenant pour le salon bleu, et ensuite,
nous, on est tout à fait ouverts à discuter, hein?
D'ailleurs, on a déjà mis de l'eau dans
notre vin à plusieurs reprises. Vous vous rappelez, au départ, j'ai déposé un amendement
au projet de loi n° 62 lui-même pour tenter d'inscrire, dans la loi, le
retrait du crucifix. Ça a été refusé par le gouvernement libéral. On avait une
première version de notre motion où on voulait que l'Assemblée nationale, elle-même,
vote directement pour le retrait du crucifix. Il y a eu des discussions, des négociations
avec les autres partis. Suite à ça, on en est arrivé à une position de
compromis qui était celle de référer au Bureau de l'Assemblée nationale.
Alors, nous, on a, à toutes les étapes du
processus, fait preuve du sens du compromis. On a fait un bout de chemin, le Parti
québécois a fait un bout de chemin, la CAQ aussi. Là, c'est le temps que les
libéraux aussi mettent un peu d'eau dans leur vin.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que ce n'est pas de la vieille politique de s'attaquer comme ça à une
question symbolique du crucifix, de débat sur la laïcité?
M. Nadeau-Dubois : Les
symboles en politique, c'est important. Le salon bleu, c'est un endroit
symbolique, oui, mais ce n'est pas symbolique pour rien, c'est symbolique parce
que c'est le socle de la légitimité de l'État québécois. C'est là que les lois
se votent, c'est là que les représentants et les représentantes du peuple
débattent. Ce n'est pas un endroit comme les autres, là. C'est un symbole important,
puis les symboles en politique, ils sont importants. Sinon, on n'en parlerait
pas, et ça ne susciterait pas l'intérêt que ça suscite.
M. Croteau (Martin) : Comment
vous expliquez la résistance des autres partis à l'idée d'enlever le crucifix
de l'Assemblée nationale?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
veux pas présumer des intentions de quiconque. Je pense qu'on partage tous le
principe de séparation entre l'Église et l'État, on respecte tous... on partage
tous également un même respect pour l'histoire du Québec, pour le patrimoine
religieux du Québec. Sur la base de ces deux principes-là, on devrait
s'entendre sur la décision, c'est-à-dire on le déplace dans un autre endroit du
Parlement où il sera vraiment mis en valeur comme objet historique.
On ne veut pas le prendre puis le
garrocher dans le fond d'une boîte dans un corridor, là, ou dans un garde-robe.
On veut le mettre dans un endroit où vraiment il sera mis en lumière, puis,
quand les gens visiteront l'Assemblée nationale du Québec, ils pourront le
voir. On pourra expliquer d'où vient cet objet. On pourra expliquer, par
exemple, qu'il a fait son entrée assez tardivement à l'Assemblée nationale du
Québec, hein? C'est seulement en 1936 que Maurice Duplessis l'installe. Donc,
ce n'est pas quelque chose qui date de l'origine du parlementarisme au Québec,
c'est quelque chose qui arrive assez tardivement, dans une époque particulière
de l'histoire du Québec, hein, où religion et État marchent main dans la main.
Depuis ce temps-là, il y a eu un petit événement, ça s'est appelé la Révolution
tranquille, et on est en 2017, on peut raconter cette histoire-là à tous les
gens qui visitent l'Assemblée nationale du Québec.
M. Vigneault (Nicolas) :
Sur le projet de loi... en fait, la loi maintenant, qui était projet de loi
n° 62 et tout ça, de toute évidence on n'arrive pas à expliquer
l'application. Vous, de votre côté, c'est encore une loi qui va être
difficilement applicable? Votre position là-dessus?
Mme Massé : Bien, oui, et
je pense que c'est une évidence que... et on l'a dit durant l'étude du projet
de loi, on l'a dit après, la population le dit. Même la ministre le reconnaît
honnêtement. Elle-même dit : O.K., là, je vais revenir avec un petit peu
plus d'explications pour déterminer concrètement comment ça va s'appliquer. Ça
fait que je pense qu'il y a une reconnaissance collective.
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce que les explications suffisent ou, à sa base même, c'est inapplicable?
Mme Massé : Bien, je te
laisse aller, tu as plus travaillé dessus.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Bien, le projet de loi n° 62, il est mal foutu, et je dirais même il est
broche à foin, et c'est assez surprenant qu'après deux ans à l'étudier le
gouvernement libéral n'ait pas été capable d'arriver avec quelque chose de
moindrement applicable et qui tient la route. Pourtant, nous, en commission
parlementaire, on a tenté de faire des propositions qui ont été refusées. Donc,
notamment sur la question du visage découvert, je veux dire, il y a un
consensus qui s'installe, là, que ce projet de loi là ne tient pas la route.
Les maires le disent, l'UMQ le dit, à peu près tout le monde le dit sauf les
libéraux. Donc, c'est un projet de loi qui a été mal construit depuis le début.
Maintenant qu'il est adopté, bon, on va
vivre avec. Il est adopté, mais, en effet, la moindre des choses, c'est que la
ministre fasse des précisions et pas pour faire plaisir à Québec solidaire, là,
pour dire aux municipalités comment l'appliquer, pour dire aux sociétés de
transport collectif comment l'appliquer, pour dire aux gens qui construisent
les... qui conduisent les traversiers comment l'appliquer. Je veux dire, là, il
y a des gens sur le terrain qui se ramassent avec une patente à gosses pas
gérable. Tant mieux si la ministre fait des précisions puis explique comment
les gens sur le terrain sont censés utiliser ce projet de loi là parce qu'à
l'heure actuelle ça ne tient pas la route, là. Tout le monde, tout le monde le
dit.
M. Bellerose (Patrick) :
Mme Massé, sur la Catalogne, comment expliquez-vous le malaise des
gouvernements québécois et fédéral à dénoncer ce qui se passe en Espagne ou en
Catalogne?
Mme Massé : Bien, je ne me
l'explique pas, dans le sens où je pense qu'en leur adressant la parole... la
question, vous auriez peut-être des réponses.
Ce que je trouve problématique, ceci étant
dit, c'est que, là, ça fait même quelques semaines, voire peut-être même un
mois, un mois et demi où plusieurs intervenants ici, au Québec, demandent à M.
Trudeau et à M. Couillard de prendre la parole au nom de la démocratie, au nom
des ententes internationales, au nom de démocrates qui voient, comme nous tous
et toutes, que ce qui est en train de se passer en Catalogne est un déni de
démocratie, et c'est ça qu'on souhaite.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que ce n'est pas parce qu'on souhaite éviter de légitimer un mouvement
souverainiste?
Mme Massé : Bien, je vous le
dis, posez donc la question aux deux paliers de gouvernement. C'est sûr que
c'est comme ça, facilement, qu'on peut l'interpréter, mais moi, j'essaie
d'élever le débat, j'essaie de faire en sorte de dire : Sortons-nous
d'ici, là. De l'autre côté, il y a des gens qui, sur la seule base d'avoir
voulu organiser et faire en sorte que les citoyens et citoyennes puissent
s'exprimer, se retrouvent en prison. C'est des prisonniers politiques.
Nos deux paliers de gouvernement,
particulièrement le gouvernement canadien, n'hésitent pas, pour d'autres pays
du monde, à intervenir. Comment se fait-il que maintenant ils hésitent? Et c'est
ça que j'aimerais qu'ils nous expliquent, s'il ne veut pas le faire. Mais moi,
je dis : Je veux les entendre. On ne les entend pas.
M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce
qui a rendu le logo de Québec solidaire inadéquat?
M. Nadeau-Dubois : Notre logo
est tout à fait adéquat, sauf que Québec solidaire est en train d'entrer dans
une nouvelle période de son histoire, avec des nouveaux porte-parole, avec le
vent dans les voiles, là, il y a un momentum à Québec solidaire. Donc, c'est
une réflexion qui s'était entamée il y a quelques mois, de dire : Bien,
pourquoi ne pas profiter, là, du fait qu'il y a un nouveau souffle qui porte le
parti pour renouveler l'identité visuelle?
Québec solidaire, ce n'est pas un parti
figé dans le temps, ce n'est pas un parti qui... En fait, donc, ce n'est pas un
parti figé dans le temps, c'est un parti qui souhaite continuer son évolution,
continuer son renouvellement, puis on est dans une période de renouvellement à
Québec solidaire, avec des milliers de nouveaux membres, avec une potentielle
fusion avec Option nationale, des nouveaux porte-parole. Il y a beaucoup de
nouvelles idées, de nouvelles personnes, et c'est l'occasion de procéder à un
renouvellement de l'identité visuelle, mais ce n'est pas du désamour envers le
logo actuel.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Êtes-vous confiants que la fusion avec Option nationale va être entérinée en
congrès par les militants?
M. Nadeau-Dubois : Nous, on
n'aurait pas signé l'entente de principe si on ne pensait pas que c'est une
bonne entente et si on n'avait pas confiance que, pour les membres de Québec
solidaire, c'est la voie à suivre. Et donc on va la recommander, cette
entente-là, parce qu'on la croit bénéfique pour la famille politique
indépendantiste et progressiste, et c'est ce que les gens d'Option nationale
aussi se sont engagés à faire en signant l'entente. Après ça, prendre des paris
ou faire des prédictions, je n'aime pas jouer à ces jeux-là, mais, si on le
fait, c'est parce qu'on y croit. Ça, c'est sûr.
Mme Montgomery
(Angelica) : Why do you feel like this is the
time to try to get the crucifix removed from the National
Assembly?
M. Nadeau-Dubois : Well, to quote someone famous, I would say because it's 2017.
Because, you know, we have been talking about secularism for 10 years now in Québec and, during those years, we have
talked a lot about, you know, items of clothing that some women are wearing,
but, during all those debates, there is one issue that we didn't address :
the fact that in 2017, today, there is still a huge crucifix in the middle of
the National Assembly, the
place that should be secular from all places in the Québec State.
Mme Montgomery
(Angelica) : But you were talking a bit about
how as a result of Bill 62 being passed, it is timely to have this debate right
now. Can you just talk a little bit about that?
M. Nadeau-Dubois : Oh! we should have done that a lot sooner. That crucifix should
have been removed a lot of years behind us. I mean, we should have done that a
few years ago, but now there is a momentum. There is a momentum. We're trying
to close finally that debate about secularism in Québec. So why not, you know, as MNAs, be of an example and say that, in
the place where we have our debates, when we are voting each week the laws of Québec, well, that place should… you know,
from all places should be secular.
It does not mean that the
Bill 62 will be more acceptable if we remove the crucifix. That bill is still a
mistake for Québec solidaire. It is still a
non-acceptable bill, but we still think that because every political party now
at the National Assembly seem to agree on the principle on separation between
the State and the Church, well, then, let's act on those principles.
Mme Montgomery
(Angelica) : And the Justice Minister has
announced a number of different… a change of tone, I'd like to say. She had said
before that it would take possibly until July to get guidelines to apply this
law. Now, we're learning that it's going to happen possibly today or tomorrow.
Why do you think that
they were able to… «devancer», to bring that so much more quickly than they had
originally said. They are also saying no punishment. That had not been clear
before. Why are we getting this tone and why do you think that they are not
able to produce these guidelines so much earlier?
M. Nadeau-Dubois : It is a very good question and we've asked that question, during
the parliamentary commission, dozens of times to Mme Vallée, to the Liberal
minister. We asked her : How are you going to do to apply that law?
Explain to us how that law is going to be applied. She was never able to do it
from months and months of debates.
Now that the law is
adopted, the Liberal Party
seems to be panicking and seems to want to clarify things quickly. It's not a
bad thing, but that should have been done during the examination of the law by
the «commission parlementaire».
That was the time to give those explanations. We've asked and asked again to
the Liberal Party to explain to
us how the law was going to be applied.
So it's kind of… you
know, it's very difficult to understand why suddenly the Liberal Party seems ready to give
explanations and precisions about their law, but a few weeks ago, when we were
trying to have those explanations from the Liberal minister, it was completely
impossible. So I think they are understanding more and more that this law
simply does not pass in the general population. There is a consensus from left to right, from Parti québécois to the rest of Canada, voices saying : This law is
absurd, it's inapplicable and it is deeply problematic in its idea itself.
Mme Fletcher (Raquel) : What message does it send if the Liberals vote against debating
your motion tomorrow?
M. Nadeau-Dubois : It will be a troubling sign of incoherence from their part. But I'm
going to tell you something, I really think they are going to vote yes. I think
they will be able to have that coherence. You know, they just passed a very
controversial bill on the socalled religious neutrality of the State, so they
should be able to be coherent and remove the crucifix. Honestly, I wouldn't be able to understand it and to explain it. And they
will have to answer some very simple questions if they do so. I mean, how can you talk about religious neutrality
of the State and vote against a motion that simply asks the fact that to debate
the issue at the Bureau de l'Assemblée nationale? For me, honestly,
I think we have very good chances to pass the motion because, from a rational point of view, it seems to me impossible
that the Liberals vote against it.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 14 h 27)