To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Wednesday, March 14, 2018, 14 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures trois minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde. Ce matin, le ministre François Blais déposait son projet de loi n° 173, Loi visant principalement à instaurer un revenu de base pour les personnes qui présentent des contraintes sévères à l'emploi. Alors, bien sûr, ce qu'on voit dans ce projet de loi là, c'est, d'une part, que le ministre, donc le gouvernement, reconnaît qu'il y a un problème, c'est-à-dire que les personnes qui vivent à l'aide sociale n'ont pas assez de revenus pour vivre dans la dignité, mais en même temps ils nous mettent devant une autre réalité, c'est-à-dire que, même si ces personnes ont des contraintes sévères à l'emploi, ils nous disent : Bien, c'est seulement à partir de 2023 que ces personnes-là vont pouvoir recevoir les montants, les montants de revenu de base.

Alors, c'est sûr que, nous, à Québec solidaire, ça nous pose des problèmes. Un, pourquoi ce n'est pas demain matin? Ça le dit, les personnes ont des contraintes sévères à l'emploi, donc ça veut dire qu'elles ne peuvent pas travailler, elles ne peuvent pas subvenir à leurs besoins, alors pourquoi ils attendent cinq ans? Et ce qui m'indigne principalement, c'est qu'on voit là le deux poids, deux mesures du gouvernement libéral. D'une main, quand il s'agit de parler des salaires des médecins, quand on essaie de l'interpeller sur l'augmentation du salaire de M. Martel à Hydro-Québec, ou de M. Sabia à la Caisse de dépôt et placement, ou voire même de l'argent public investi à Bombardier et les primes que se sont données, les bonus que se sont donnés les administrateurs, ça, il n'y a pas de délai, ça, c'est ici maintenant, c'est là, il n'y a pas de problème et même on le défend. Mais, quand il s'agit de prendre soin des plus pauvres de notre société, là on nous fait miroiter qu'on va mettre sur pied un revenu de base, qui va être vrai, mais par contre les gens, eux autres, qui ont déjà de la misère à arriver, puisqu'on le reconnaît, bien, ils vont être obligés d'attendre cinq ans avant de voir une cent de cet argent-là.

Alors, ça nous pose problème. On va essayer de faire changer des éléments de ce projet-là pour permettre aux personnes qui vivent dans une grande, grande précarité, qui vivent à l'aide sociale, qui ont des contraintes sévères puissent voir cet argent-là le plus rapidement possible.

M. Croteau (Martin) : Une question sur un autre sujet, si vous permettez. Sur le Fonds des générations, le ministre Leitão a dit que ce serait un détournement de fonds si on devait utiliser le Fonds des générations à d'autres fins que le remboursement de la dette, M. Couillard a parlé d'une catastrophe. Comment feriez-vous, à Québec solidaire? Est-ce que vous seriez à l'aise d'aller piger dans ce fonds pour d'autres choses que le remboursement de la dette? Que faut-il faire avec ce fonds, finalement?

Mme Massé : Ce fonds-là a été créé dans une perspective de prendre soin des générations futures. Ça a exigé que ce gouvernement-là a coupé dans les services publics, notamment depuis les quatre dernières années, pour être capable de mettre de côté 1,5, 2, 2,5 milliards, milliards pour subvenir au Fonds des générations.

Alors, nous, à Québec solidaire, là, l'argent... On ne devrait plus mettre d'argent dans ce fonds des générations. Pourquoi? Bien, parce qu'on a déjà atteint un objectif d'équilibre de rapport entre le PIB et la dette au Québec. Ce qu'il faut, c'est de ne pas agrandir la dette intergénérationnelle en laissant nos écoles se détériorer, en n'offrant pas le niveau de soutien au niveau de l'enseignement à nos jeunes, en ne laissant pas un environnement, que ce soit l'eau, les aires protégées qui sont complètement catastrophées à cette génération à venir. C'est ça. Et, pour ça, bien oui, cet argent-là peut être utilisé à autre chose.

M. Lacroix (Louis) : Donc, vous ne mettriez plus d'argent dans le Fonds des générations.

Mme Massé : On ne mettrait plus d'argent dans le Fonds des générations. Et je vous rappelle que, l'année prochaine, on est rendus à 2,5 milliards qu'on va verser au Fonds des générations, 2,5 milliards. Il y a 13 milliards, actuellement, dans le fonds, là. L'équilibre est parfait.

M. Croteau (Martin) : Donc, que faire de ce fonds, justement? Est-ce que le fonds lui-même... Parce que, là, vous dites : Un gouvernement solidaire couperait les versements. Que ferait-il du fonds lui-même? Est-ce qu'il l'investirait ailleurs que dans le remboursement de la dette? Est-ce qu'il l'investirait dans des projets, etc.?

Mme Massé : Je vous dirais que le fonds lui-même nous permet de garder un équilibre entre la dette du Québec et le PIB. Nous, ce pour quoi on ne veut plus verser dans ce fonds-là, puis on le dit depuis quelques années, ça fait que... Je pense qu'on a commencé à le dire autour de 10 milliards. Ça fait que... déjà 3 milliards de plus loin. Cet argent-là, s'il était investi dans l'économie du Québec, s'il était investi pour relancer les régions qui sont actuellement en mauvaise posture — je pense notamment à la Gaspésie — ça contribuerait aussi à aménager l'équilibre entre le PIB et la dette du Québec. Alors, ce n'est pas juste en mettant de l'argent de côté qu'on refait cet équilibre-là, c'est en réinvestissant dans l'économie du Québec.

M. Croteau (Martin) : Juste en clair, l'enveloppe, là, de 13 milliards de dollars qu'il y a actuellement, qu'est-ce qu'un gouvernement solidaire en ferait?

Mme Massé : Bien, on maintiendrait le Fonds des générations. Est-ce qu'il y aurait du remboursement à terme? Je ne le sais pas, mais notre préoccupation, c'est surtout de ne pas en rajouter.

M. Lacroix (Louis) : M. Legault, tout à l'heure, a reproché à Carlos Leitão d'avoir qualifié son parti... en fait, d'avoir dit que son parti faisait du nationalisme ethnique parce qu'il parlait entre autres de la politique d'immigration, etc. Est-ce que vous partagez cet avis-là?

Mme Massé : Bien, c'est les mots de M. Leitão. Moi, ce que je vous dirais, c'est que, pour nous, à Québec solidaire, ce n'est pas le nombre de personnes nouvellement arrivées au Québec qui est un problème, c'est comment on est capables d'intégrer ces personnes-là. Et là-dessus il y a une multitude de mesures qui sont... qui doivent être mises de l'avant, qui auraient dû être, mais là il y a plus qu'urgence. Alors, ça n'a pas à voir avec le nombre, ça a à voir avec comment on s'assure que ces gens-là peuvent contribuer à la société québécoise.

M. Lacroix (Louis) : Et le nationalisme ethnique, c'est quand même... Se faire qualifier d'un parti nationaliste ethnique, c'est quand même des mots qui sont très durs, là, c'est chargé de sens, le nationalisme ethnique. Est-ce que vous trouvez que ça va trop loin?

Mme Massé : Bien, en fait, ce que je vous dis, c'est : Ça, c'est des mots qui sont employés par M. Leitão. M. Leitão assumera ses paroles, comme M. Legault doit aussi assumer que, lorsqu'il envoie un message comme «il y a trop d'immigrants», ça peut créer une certaine onde de crainte et de peur chez nos concitoyens. Alors, de part et d'autre, ils vivront avec ce qu'ils disent et ce qu'ils font. Merci.

(Fin à 14 h 10)

Participants


Document(s) Related