(Treize heures trente-sept minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous et à toutes. Bienvenue au point de presse de la cheffe de
l'opposition officielle, Dominique Anglade, ainsi que du leader parlementaire
de l'opposition officielle, M. Marc Tanguay. Alors, sans plus tarder, je vous
cède la parole.
Mme Anglade : Merci beaucoup.
Alors, bonjour à tous. Alors, évidemment, je vais commencer par dire que mon
arrivée comme cheffe s'est faite un peu dans des conditions spéciales,
exceptionnelles. Mais je peux vous dire qu'au bout des trois semaines je suis
très fière du travail qui a été accompli par l'ensemble des membres de mon
équipe, des députés, dans les trois dernières semaines. Et vous allez me
permettre de souligner le travail de mon prédécesseur, le député de Mont-Royal—Outremont, M. Pierre Arcand.
Je pense que, dans les dernières semaines,
nous avons été une opposition qui a à la fois été combative mais constructive
également, constructive et à la défense des intérêts des Québécois. Lorsqu'on
regarde les propositions que nous avons faites, elles ont été nombreuses dans
le domaine de l'économie, de la santé, de la culture, de l'environnement, de
l'éducation. Donc, à plusieurs niveaux, on a amené des propositions qui
reflètent un peu la manière dont on veut moderniser le parti. On va continuer à
démontrer que le Parti libéral du Québec va former une opposition qui va avoir
des idées modernes et penser à un progrès économique qui soit à la fois
économique, social et environnemental.
Peut-être deux exemples pour illustrer
l'approche que nous avons adoptée, les deux projets de loi qui ont été
présentés, le premier, celui sur les ratios dans le domaine de la santé, le
second, celui sur la santé mentale pour les entrepreneurs et les agriculteurs,
deux exemples bien concrets.
Peut-être vous dire également que j'ai
passé toute ma carrière professionnelle et même ma vie politique dans le
domaine du développement économique. Et, quand j'étais ministre de l'Économie,
j'ai tout mis en oeuvre pour favoriser le développement économique moderne,
innovant dans les différentes régions du Québec. Alors, en tant que cheffe du
Parti libéral du Québec, je peux vous assurer que je vais vouloir travailler dans
le même sens et dans la même idée que cette modernité qu'on a besoin d'aller…
d'amener de l'avant.
Je constate dans les propositions
économiques du gouvernement qu'on reste figés dans des années qui remontent aux
années 90. Il nous faut beaucoup plus de créativité et beaucoup plus
d'imagination que ce que propose aujourd'hui le gouvernement en termes de
relance.
On en a parlé, à plusieurs reprises, de la
nécessité d'avoir de l'aide directe pour nos PME. Plusieurs de nos PME,
aujourd'hui, ne sont pas capables de répondre aux exigences d'un point de vue
sanitaire et, même si elles réouvrent aujourd'hui, elles n'ont pas les moyens
de le faire. J'ai réitéré à plusieurs reprises qu'il y avait 20 % des
entreprises qui craignent de faire faillite. On l'a vu dans les dernières
semaines, une succession de faillites dans les dernières semaines, et la raison
pour laquelle on demande qu'il y ait de l'aide directe, c'est parce que ça
permet aux entreprises de respirer plutôt que de donner des prêts et des
garanties de prêt. J'étais très surprise aujourd'hui d'entendre le ministre des
Finances dire : Ce n'est pas le rôle du gouvernement que de donner de
l'argent aux entreprises. On est en train de vivre une énorme crise, et je
pense que justement, au Parti libéral, on souhaite voir le gouvernement
s'impliquer auprès de nos PME, dans toutes les régions du Québec.
Je vais également parler, évidemment, du projet
de loi n° 61. Si vous voulez avoir une idée de comment fonctionne le
gouvernement, on n'a qu'à regarder la manière dont les choses ont été faites
avec le projet de loi n° 61 parce que c'est un cas d'espèce. On a presque
l'impression que le gouvernement a voulu instrumentaliser la situation pour
s'accaparer des pouvoirs qui sont importants. Dans un premier temps, le
gouvernement a proposé un projet de loi qui, à sa face même, a été un affront à
tous les principes démocratiques. Ensuite, il y avait des éléments qui ne tenaient
pas la route, mais qu'ils savaient qu'ils allaient sacrifier. Ils ont intégré,
dans leur projet de loi, des éléments pour lesquels tout le monde pouvait
s'entendre, mais également, en même temps, ils ont commencé à faire de la
politique en disant aux députés : Bien, c'est parce que vous êtes contre
l'économie, contre certains projets dans votre comté, que vous vous opposez au
projet de loi. Et, une fois les éléments les plus caricaturaux sacrifiés, ils
vont encore garder des éléments qui sont inacceptables.
On nous a dit, à plusieurs reprises, que
le gouvernement n'était pas prêt à faire un bâillon. Je le répète, le
gouvernement ne pouvait pas faire de bâillon. Et, si vous voulez mon avis, s'il
avait pu le faire, il l'aurait fait. La réalité, c'est qu'il n'était pas en
mesure de le faire. Ils nous ont clairement expliqué que le bâillon s'en venait
de toute façon.
Pour nous, ce qui est important, c'est de
voir, dans ce projet de loi, de quelle manière on pouvait néanmoins faire
avancer le dossier. Nous avons fait des propositions. Sur les éléments
spécifiques, économiques, nous avons fait des propositions. Pas plus tard que
ce matin, nous avons sorti des éléments du projet de loi pour la construction,
pour les restaurateurs, et on a reçu une fin de non-recevoir du ministre... du
président du Conseil du trésor. Donc, je pense que ce que voulait le
gouvernement, c'est avoir son projet de loi et tous les pouvoirs qui venaient
avec.
J'aimerais mentionner également que,
lorsqu'on regarde le projet de loi, ce n'est pas un projet de relance
économique. C'est un projet qui s'assure de s'accaparer des pouvoirs et qui
bafoue des règles démocratiques, mais également des règles environnementales importantes.
Alors, à ce sujet-là, je pense que nous
sommes définitivement à la bonne place. Et, comme je le disais tout à l'heure,
la relance économique passe par bien d'autres choses que le projet de loi n° 61, et c'est fort heureux, d'ailleurs.
En matière de santé maintenant, on vient
de vivre des moments qui ont été extrêmement difficiles pour bien des gens. Et d'ailleurs,
aujourd'hui, on a pu honorer la mémoire, à l'Assemblée nationale, des personnes
qui nous ont quittés. Mais ça ne peut pas nous empêcher de poser des questions
qui sont sans doute difficiles, mais auxquelles, collectivement, nous devons
avoir réponse. Ça m'apparaît essentiel, dans un système démocratique, que l'on
soit capables de se dire les vraies choses, puis de se poser des questions,
puis de pouvoir trouver réponse pour éviter aussi une autre crise, pour éviter
de se retrouver dans une telle situation.
J'étais surprise d'entendre le premier
ministre dire aujourd'hui que, si ça n'avait pas été des CHSLD, là, on aurait quand
même bien réussi à gérer la crise. On ne peut pas éliminer le fait que des
milliers d'aînés nous aient quittés. Ça fait partie des résultats du Québec, et
je pense qu'il faut en être bien conscient.
Aujourd'hui, j'ai posé deux questions
simples à l'Assemblée nationale par rapport à la crise de la COVID. Le
12 janvier, il y avait M. Arruda qui savait qu'il y avait une crise
et savait que, probablement, il y aurait des répercussions au Québec. Ça a été
dit. Ça a été codifié. Ça a été documenté. La question est simple. Pourquoi avoir
attendu qu'on ait un cas au Québec pour commander du matériel, le
27 février, quand on sait que plusieurs provinces avaient commencé à
commander du matériel depuis le mois de décembre? Pourquoi le Québec se
retrouve avec une commande seulement le 27 février? C'est la première des questions.
La seconde des questions, c'est : Une
fois qu'on commande le matériel et que la ministre McCann sait qu'il y a des
problèmes d'approvisionnement, sait que, partout, elle a de la difficulté, les
prix commencent à monter, elle n'arrive pas à combler les besoins, comment se
fait-il qu'il n'y ait pas eu une cellule de crise qui soit mise en place?
Deux questions qui m'apparaissent fort
légitimes et auxquelles nous n'avons pas eu réponse. Je sais que le premier
ministre n'a pas été content des questions que l'on a posées. Mais la réalité,
c'est qu'il faut s'habituer au fait que le Parlement, on est justement là pour
ça, et qu'il doit répondre à ces questions.
Je rappelle également que, dans toute
cette crise-là, si on regarde les résultats, il y a quatre éléments qui
ressortent et qui peuvent expliquer la situation dans laquelle on se
trouve : le retard dans la préparation, le transfert des patients qui ont
été non testés, la mobilité du personnel, le manque de matériel médical. Et, si
nous voulons être prêts pour toute autre crise ou pour une autre vague, on a le
devoir de répondre à ces questions, et le gouvernement doit répondre de la situation.
En terminant, je voudrais vous dire que
j'ai bien hâte à la suite des choses. J'aimerais remercier notre leader
parlementaire, qui m'accompagne, Marc Tanguay, merci pour le travail qu'il a
fait jusqu'à présent, et vous dire qu'encore une fois nous allons demeurer une
opposition qui va être constructive et combative, à la défense des intérêts des
Québécois.
Merci. Je suis prête à répondre à vos
questions.
Le Modérateur
:
J'invite les journalistes qui ont des questions à poser à Mme Anglade ou à
M. Tanguay à me faire signe. Nous allons amorcer la période des questions
avec Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour à vous deux. Mme Anglade, je comprends que le temps est venu de
commencer à questionner une gestion pas parfaite de la crise de la COVID?
Mme Anglade : C'est votre
question, M. Laforest, oui? Alors, si votre question, c'est «est-ce
que le temps est venu?», je pense que l'on doit se poser ces questions-là parce
qu'on n'est pas sortis de la crise de la COVID. On n'est pas sortis non plus de
n'importe quelle autre crise qui pourrait survenir. Et on a besoin de
comprendre quand est-ce que les décisions ont été prises, quand est-ce que les
voyants ont été allumés, qui a pris les décisions et quelles en ont été les
conséquences. Encore une fois, ce sont des questions qui vont nous permettre de
nous améliorer par la suite, mais encore faut-il avoir les réponses à ces
questions.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que... Quel est le rôle, selon vous, que la santé publique a joué dans
cette crise-là? Vous avez probablement été mise au fait, là, que le Dr Arruda
était au Maroc au début de la crise. Au début, il semblait minimiser cette
crise-là. On s'est aperçu... Mais pourtant, vous, vous dites qu'on le savait
déjà depuis décembre, qu'il y avait un problème.
Mme Anglade : Oui, bien,
écoutez, le 12 janvier...
M. Laforest (Alain) :
...problème à la santé publique aussi, là.
Mme Anglade : Bien,
clairement, au niveau du... clairement, la ministre McCann doit répondre pour
l'ensemble de son ministère. Ce que l'on sait, c'est que le chef de la santé
publique disait, le 12 janvier, qu'il y avait... Il voyait la contagion
communautaire en Chine, et il a dit, puis j'en ai parlé en période de
questions : «Oh là là! si ça quitte la Chine, ça risque d'arriver chez
nous, et là on va être dans le trouble.» Je cite le Dr Arruda. Le
lendemain, il y a eu des cas à l'extérieur de la Chine, le lendemain.
Donc, à partir de ce moment-là, au niveau
du ministère de la Santé, la question : Quels sont les gestes qui ont été
posés? Qu'est-ce qui a été mis en place? Comment est-ce que... Qui a été
informé? Et pourquoi, entre le 12 janvier et le 27 février, on attend
tout ce temps-là, tout ce temps-là, alors qu'il y a un cas, le 28 janvier,
au Canada? Il y a un premier cas au Canada le 28 janvier. Pourquoi est-ce
qu'on attend jusqu'au 27 février pour commander du matériel?
M. Laforest (Alain) : Il
était à l'étranger. Il était au Maroc à ce moment-là, là.
Mme Anglade : C'est le
ministère de la Santé... Ma question est la suivante, c'est la question qu'on a
posée à Mme McCann : Pourquoi Mme McCann commande le matériel le 27 février, quand déjàil y a eu quelque chose le 12 janvier et quand le 28 janvier on
sait déjà qu'il y a un cas au Canada?
Pourquoi avoir attendu d'avoir un cas au Québec
pour commander du matériel? Quel est le niveau d'anticipation? C'est ça, la question que l'on pose.
Et, je rappelle,
la deuxième question que l'on pose par rapport à ça, c'est : Une fois
qu'on a a commandé le matériel et qu'on se
rend compte que d'autres provinces l'ont également fait depuis plusieurs semaines, certaines même plusieurs mois, pourquoi
avoir attendu et ne pas avoir mis une cellule de crise en place tout de suite?
Le Modérateur
: Merci.
Ariane Krol, La Presse.
Mme Krol (Ariane) : Oui, sur
le projet de loi n° 61, le patronat, les municipalités se sont... le voulaient, eux, ce projet-là. Ils
l'ont dit très clairement depuis au moins hier
soir. Vous ne craignez pas de payer le prix politique pour cet échec-là?
Mme Anglade :Écoutez, premièrement, on parle d'un projet de relance qui n'est pas un projet
de relance économique. C'est un projet de
relance au niveau de la construction et de
toutes les questions d'infrastructures, premièrement.
Deuxièmement, à sa face même, il y a
des enjeux éthiques et environnementaux
importants. Malgré les amendements qui ont été faits de la part du gouvernement, force est de constater que ce n'est pas rien. Le comité
de suivi de la commission Charbonneau écrit,
noir sur blanc, après les amendements: «[On réitère] les mises en garde concernant les risques
importants créés par l'article 50.1.» Ça,
c'est suite aux amendements.
Alors, je pense
qu'on a une responsabilité, comme
parlementaires, d'adopter des projets qui fassent en sorte que l'on respecte
les règles éthiques, qu'on évite les risques pour les citoyens puis qu'on
respecte les questions environnementales également, puis force... Ça ne répond pas aux objectifs.
Cependant, Mme Krol,
il reste quand même qu'il y avait deux éléments qu'on aurait aimé sortir du projet
de loi, par rapport
aux paiements pour la construction et par rapportégalement aux restaurateurs. Il y a des éléments qui
étaient importants pour nous qu'on aurait aimé sortir. On a proposé de scinder
ces éléments-là et de se concentrer sur quelque chose pour lesquels tous les partis d'opposition... tous les partis se seraient entendus. Ça a été refusé.
Mme Krol (Ariane) : Sur les masques, ce matin... enfin, le matériel de
protection, au sens plus large, le premier ministre a dit qu'on n'en avait jamais manqué, qu'il y a peut-être
eu, à la limite, des problèmes de distribution. Et-ce que c'est ce que vous
avez comme son de cloche?
Mme Anglade : Pas du tout. Pas du tout. Sur le terrain, là... je veux
dire, sur le terrain, sérieusement, là, on ne
peut pas nous dire qu'il n'y a pas manqué de
matériel. Les infirmières vont vous les le
dire; les médecins vont vous le dire, les préposés aux bénéficiaires
vont vous le dire. Je veux dire, s'il n'a pas manqué de matériel, je ne sais
pas où étaient les gens pendant la crise que l'on vient de vivre, là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vincent Larin, QMI.
M. Larin (Vincent) :
Bonjour, Mme Anglade. J'aimerais revenir sur le cas du Dr Arruda, qui
était au Maroc. Le bureau d'enquête du Journal de Montréal, Journal
de Québec a, entre autres, publié une vidéo qui le montrait en train de
minimiser, bon, la crise et de faire des blagues. Je cite, là, entre
autres : «J'ai demandé à mes gens d'attendre que je revienne au Québec
avant d'avoir un premier cas de coronavirus. Eh bien, ils ne m'ont pas
attendu.» Bref, est-ce que vous ne trouvez pas que ça traduit un peu
l'insouciance du gouvernement dans sa préparation face à la crise?
Mme Anglade : Écoutez,
pour toutes sortes de raisons, il a pu tenir ces propos, puis ça peut traduire
une certaine insouciance, mais je pense que, de manière plus fondamentale, moi,
ce qui m'importe, c'est de savoir quelle a été la suite des décisions.
C'est-à-dire que M. Arruda, il est, à ce moment-là, au Maroc, mais, depuis
le 12, il le sait. Depuis le 12, il sait qu'il y a un enjeu. Donc, je présume
que la fonction publique est au courant, je présume que Mme McCann est au
courant. Je peux juste présumer, je n'ai pas de faits. C'est pour ça qu'on doit
poser des questions.
Mais ce qui m'apparaît invraisemblable,
c'est qu'encore une fois, entre le 12 et le 27, ça ait pris tellement de temps
pour qu'on commence à commander du matériel au Québec, alors qu'ailleurs ça se faisait.
C'est ça qui me préoccupe, et je veux comprendre pourquoi.
Et, quand vous me parlez d'insouciance,
après le 27, une fois que tu as commandé le matériel, qu'est-ce que tu fais? Tu
dis : J'ai commandé le matériel, je sais qu'on est en manque, je sais
qu'on a des besoins. Pourquoi la cellule de crise n'est pas partie? C'est ma
deuxième question.
Alors, je comprends vos commentaires par
rapport à M. Arruda, mais on est des élus, on a une ministre qui est
responsable, qui est le ministre de la Santé, qui doit répondre à ces
questions, parce que c'est son ministère dont il s'agit.
M. Larin (Vincent) : Mais
qu'est-ce que ça vous dit de voir comme ça, le directeur national de la santé
publique, à l'aube, là, d'une crise majeure au Québec, faire des blagues comme
ça, dans un congrès international, sur l'état du coronavirus. Ce n'est pas un
peu déplorable?
Mme Anglade : Peut-être
un manque de prise de conscience par rapport à la situation, mais, encore une
fois, je porte... j'aime beaucoup me baser sur des faits pour émettre des
opinions, puis, dans ce cas-ci, c'est peut-être un manque de prise de conscience
et... mais certainement c'est les actions qui n'ont pas suivi. C'est surtout
ça, il n'y a pas d'action, il n'y a pas de... Au-delà des propos qui ont été
tenus, là — il peut tenir les propos qu'il souhaite
tenir — quels sont les gestes qui ont été posés au final? Et c'est la
question qu'on pose.
Le Modérateur : Oliver Bossé,
Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
Bonjour. Donc là, si je comprends bien, pour le projet de loi n° 61, la
porte est fermée. Pourquoi ne pas accepter d'aller à l'étude article par
article, alors qu'à l'automne, il va passer à peu près tel quel?
M. Tanguay
: Si
vous me permettez, je vais répondre à cette question. Dans le projet de loi
n° 61 qui a été déposé, donc, la semaine passée, vous avez vu rapidement
les trois groupes d'opposition, et on a vu même le député indépendant se
joindre, donc, quatre voix des oppositions, rapidement, trouver les écueils
majeurs dans le projet de loi. Puis, si vous voulez, on pourrait les ressortir.
Rapidement, on a décidé de travailler en
toute collaboration, et nous avons pu, le vendredi matin, convoquer des groupes
pour entendre en audition lundi, mardi et mercredi. On a même eu la
Vérificatrice générale. Là, évidemment, on voulait procéder aux auditions pour
confirmer ou pas nos doutes. La Vérificatrice générale nous a dit
vendredi : Écoutez, moi, je ne peux pas lundi, mardi, je dépose un rapport
en mi-journée mercredi. Nous avons envoyé une lettre, dans le contexte des
discussions qu'il y avait, pour entendre la VG, ça s'est fait mercredi, ainsi
que le Barreau.
Une fois les auditions terminées, on a
confirmé, vous l'avez vu, inutile de revenir sur les citations du Barreau, la
Vérificatrice générale, même la commission des droits de la personne et de la
jeunesse, tous les groupes sont venus confirmer, honnêtement, nos pires
craintes. Nous avons, les trois oppositions, avec la collaboration par la suite
du collègue indépendant, les trois oppositions, nous avons mis ça en termes
très clairs ce qui était inacceptable.
Il faut savoir qu'à l'étape du principe,
sur le principe, lorsque vous débattez d'un principe d'un projet de loi, c'est
que vous êtes d'accord sur ce qui est fondamentalement avancé. Et, sur renier
notre droit en matière de protection de l'environnement, pour ce qui est de donner
à un ministre, dans son bureau à Québec, l'autorité de modifier toute loi d'un
seul coup de crayon, ça ne passait pas la rampe sous le principe.
On l'a clairement identifié, les
oppositions. Vous avez vu notre sortie commune, le mercredi. Nous avons envoyé
un document qui a été rendu public le lendemain, à l'Assemblée nationale, où
l'on disait : Sur les 54 articles, voici la quinzaine d'articles qui ne
passent pas du tout, du tout la rampe, engagez-vous à les retirer, et nous
allons procéder à l'étude du principe. La réponse qui a été donnée le
lendemain, vous l'avez vu jeudi matin, les oppositions, encore une fois,
unanimement, ce n'est pas juste le Parti libéral, mais c'est les deux autres
oppositions et le collègue indépendant, ont dit : Ça ne passe pas du tout
la rampe.
Alors, ce qui reste, dans ce projet de loi
là tel qu'il est toujours présenté par le gouvernement, c'est l'état d'urgence
sur plusieurs mois sinon années au bon plaisir du gouvernement. C'est le
pouvoir d'amender nos lois adoptées en Assemblée nationale. Vous avez vu des
chroniqueurs qui sont sortis de façon tout à fait justifiée et dithyrambique.
On ne peut pas permettre à un ministre d'avoir, d'un seul coup de crayon,
l'autorité de modifier nos lois. La protection de l'environnement, les parcs,
protection... la non-protection de nos parcs en matière d'environnement,
c'était un élément qui était resté.
Alors, ce qui a été
déposé — vous allez me dire, oui, mais le ministre a déposé une
deuxième vague d'amendements — était nettement, nettement
insuffisant. Et tout ce que je vous dis là demeurait, et vous avez même
l'immunité judiciaire. À la fin de tout ça, là, vous avez une immunité
judiciaire pour le ministre, le ministère et toute personne qui aurait agi dans
ce contexte-là. Ça ne passait pas la rampe.
Alors, à la réponse à votre question, on
ne peut pas aborder l'étude d'un projet de loi en acceptant ce principe-là. On
invite toujours le ministre et le gouvernement à refaire leurs devoirs pas
juste à la lumière de ce que nous, les oppositions, nous avons dit, mais à la
lumière de ce que tous les groupes ont eu le temps, là, malgré le temps
compressé, ont eu le temps de mettre par écrit et de venir dire.
M. Bossé (Olivier) : Mais
vous savez que, dans trois mois, le projet de loi, il va être pareil mais il va
passer sous bâillon. Je comprends que le fardeau va être sur leur côté de
passer le bâillon, mais ça reste que...
Mme Anglade : Bien, écoutez,
il y a une manière... Ce n'est pas parce qu'on est majoritaire qu'on a besoin
d'être autoritaire, vous savez. Si c'est un bâillon, c'est ce qui semble
vouloir se dessiner, ça va être le cinquième bâillon, mais ça ne veut pas dire
que la qualité du projet de loi... ça ne rend pas le projet de loi meilleur. Ça
ne le rend absolument pas meilleur. Puis je pense que c'est de notre devoir que
de dire : Voilà comment nous souhaitons améliorer les choses. Et, encore
une fois, ce n'est pas faute de propositions, ce n'est pas parce qu'on n'a pas
fait les propositions, ce n'est pas parce qu'on n'a pas proposé des amendements
et ce n'est certainement pas parce qu'on n'est pas prêts à siéger. Parce que
moi, je l'ai dit, je serais prête à siéger tout l'été, s'il faut. Je n'ai aucun
problème avec ça.
Mais la réalité, vous savez, c'est qu'encore
une fois, le bâillon, ils l'auraient passé cette fois-ci s'ils avaient pu. Ils
ne pouvaient pas le faire. Donc, ce n'est pas de la générosité de la part du gouvernement,
c'est simplement de dire : On va le passer, peu importe. Ce sera maintenant,
ce sera plus tard, on va le passer, peu importe. Mais ils ne pouvaient pas le
faire maintenant, sinon ils l'auraient fait.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Marco Bélair-Cirino. Une précision là-dessus, M. Tanguay ou
Mme Anglade. Donc, est-ce que vous pourriez revenir avant le
15 septembre, si le gouvernement vous forçait à le faire? Ou est-ce qu'il
y a des discussions présentement sur un retour en Chambre?
M. Tanguay
: Présentement,
juste pour vous dire tellement qu'il n'y a pas de discussion, nous avons, hier,
en Chambre, accepté, les trois oppositions, de suspendre nos travaux et on
laissait le temps au ministre de nous revenir. Il avait trois heures, jusqu'à
15 heures hier, pour revenir avec d'autres propositions qui tenaient
compte de nos demandes. Rien, le téléphone n'a pas sonné, il n'y a pas eu de
courriel.
Alors, sur la possibilité de nous
reconvoquer avant le 15 septembre, il y a un choix, deux options. Le
choix, c'est d'appeler les oppositions et de dire : Oui, nous sommes
prêts, en toute bonne foi, à tenir compte de vos demandes, et là on pourrait
avoir une entente, le cas échéant, pour avoir le débat. Mais, pour ça, il faut
qu'il réécrive son projet de loi, et je doute qu'il le fasse puisqu'il ne l'a pas
fait aux multiples occasions qu'il avait de le faire.
La deuxième option, c'est d'exiger et de
procéder par bâillon, comme Mme Anglade l'a dit. Je veux dire, les règles
de... Ce qui nous prémunit présentement d'un bâillon sont les règles de
distanciation physique. Alors, c'est tout vous dire de l'approche démocratique.
Parce que l'Assemblée nationale ne permet pas aux députés de siéger au salon
bleu à plus de 36, ce qui implique des modes de votation entendus entre les
groupes, et vous aurez compris que nous ne nous entendrons pas sur une façon
rapide de procéder par bâillon. Alors, c'est ce qui le bloque. Alors, d'ici au
15 septembre, c'est soit il entend raison ou bâillon.
M. Laforest (Alain) : ...125
ou il pourrait faire rentrer 36, 36, 36, puis faire plusieurs votes. C'est
possible, ça?
M. Tanguay
: Non, parce
qu'il y a toujours des étapes au bâillon où les 125 députés sont là, et ils ont
droit d'être là, et ils ont droit de voter. Alors, il ne pourrait pas faire de
bâillon en respectant... S'il veut respecter les règles de sécurité publique et
de distanciation, il ne peut pas faire de bâillon tant qu'elles ont cours. Et
le premier ministre, encore une fois, comme on vous l'a mentionné, nous a
indiqué que, fort probablement, c'est son intention dès qu'il le pourra. Alors,
encore une fois, vous me permettrez… Il doit démontrer de l'ouverture, sinon,
bien, que voulez-vous, il va procéder pour un cinquième bâillon.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Parce
que, là, il y a un point de presse prévu par M. Dubé et M. Jolin-Barrette à
14 h 15. Donc, je comprends que, s'il convoque l'Assemblée nationale
de façon exceptionnelle puis qu'il impose le bâillon, vous, vous allez refuser
que les députés libéraux soient présents pour des raisons de santé.
M. Tanguay
:
L'Assemblée nationale, comme institution, nous préserverait de cette
éventualité. L'Assemblée nationale est une institution qui a son indépendance,
une présidence, un secrétariat, qui elle-même a établi les règles de respect de
sécurité publique. Et l'Assemblée nationale, encore, au Québec, en 2020,
n'appartient pas à Simon Jolin-Barrette.
Le Modérateur
: Merci.
Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Juste une
question. Le projet de loi, là, prévoit une mesure temporaire d'accélération.
Ce n'est pas pour toujours. C'est quand même juste pour une année. Aujourd'hui,
qu'est-ce que vous avez à dire aux restaurateurs, aux entrepreneurs qui sont
loin de la politique, qui sont en détresse présentement… et qui sont loin de la
politique, qui ne comprennent rien à la notion d'adoption de principe et qui
sont en détresse? Qu'est-ce que vous avez à leur dire aujourd'hui?
Mme
Anglade : Je vais leur dire ce que l'on dit depuis exactement,
facilement, huit semaines. Ce dont les restaurateurs ont besoin aujourd'hui,
c'est clairement d'avoir des mesures d'aide directe pour les accompagner. Si
vous êtes un salon de coiffure, aujourd'hui, ça vous coûte 1 000 $
d'ouvrir minimum, avec des frais supplémentaires. Si vous êtes un salon
d'esthétique, vous avez 7 000 $ à payer. Si vous êtes un dentiste,
vous avez 34 000 $ à payer. Ça fait des semaines qu'on dit au
gouvernement que ce que ça prend, c'est des aides financières directes pour
aider nos restaurateurs, pour aider nos petites PME dans toutes les régions du
Québec. Au lieu de ça, on fait des prêts puis des garanties de prêt. Encore une
fois, une entreprise qui fait faillite ne rembourse pas de prêt. C'est ça que
j'ai à leur dire. Il y a plein de mesures qui peuvent être mises en place
maintenant qui n'ont rien à voir avec le projet de loi n° 61.
M. Dion
(Mathieu) : ...aux amendements, par exemple, pour les restaurateurs,
et je parlais des restaurateurs, mais des entrepreneurs aussi, eux, là, ils
regardent ça, la politique, aujourd'hui, puis ils se disent : Qu'est-ce
que c'est que ça?
Mme
Anglade : Tout à fait. Oui, mais vous me demandez qu'est-ce qu'on
répond pour les aider? Ce que je dis, c'est qu'il y a plein d'aides qui peuvent
venir, qui n'ont rien à voir avec le projet de loi n° 61,
qui sont totalement indépendantes du projet de loi n° 61.
Pour envoyer de l'aide directe à nos restaurateurs, pour envoyer de l'aide
directe à nos entrepreneurs, il n'y a rien d'écrit dans le projet de loi n° 61 qui fait qu'on n'est pas capables de le faire
aujourd'hui. C'est pour ça qu'il ne faut pas confondre un projet de relance des
infrastructures avec un projet de relance économique.
Maintenant, spécifiquement, par rapport
aux paiements dans la construction, il y avait un enjeu de paiements plus
rapides pour la construction, nous avons proposé un amendement, puis après ça
on a proposé de scinder le projet par rapport à la construction pour que les
paiements soient plus rapides. Ça n'a pas été accepté. Il y a d'autres
mécanismes qui vont devoir être utilisés pour les aider. Moi, je peux vous
dire, comme ministre de l'Économie, là, bien, comme ministre de l'Économie, jamais
que je ne laisserais les restaurateurs ou les gens de la construction avec des
enjeux comme ceux-là. Et je trouverais tous les moyens en place. Mais tu n'as
pas besoin d'avoir un projet de loi n° 61 comme il est formulé aujourd'hui.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Merci. Y a-t-il d'autres questions en français? Non? Alors, j'ai reçu une question
de Jocelyne Richer, de LaPresse canadienne, alors, qui
s'adresse à Mme Anglade. La ministre McCann a autorisé le Dr Arruda à
partir en vacance au début de la crise sanitaire. Qu'est-ce que cela vous dit
sur l'évaluation que le ministère de la Santé faisait alors de l'ampleur de la
crise et des mesures à prendre d'urgence pour l'endiguer?
Mme Anglade : Écoutez, ultimement,
là, il y a une personne qui est imputable, puis c'est Mme McCann, quand
même, dans cette décision-là de laisser partir M. Arruda. Il faut lui
poser la question. Mais une chose est claire, c'est : comme ministre, on
évalue la situation. Si vous pensez que vous êtes capable de gérer sans cette
personne-là, quels ont été les mécanismes mis en place pour le remplacer et
pour s'assurer que, si jamais il devait y avoir des problèmes, et il y en avait
déjà, qu'ils soient réglés? Elle doit pouvoir expliquer comment elle a pris sa
décision.
Une chose qui est claire, par contre,
c'est que, dans les décisions qui ont été prises par la ministre McCann, on ne
comprend toujours pas pourquoi on aboutit, le 27 février, à faire des
demandes, encore une fois, à commander du matériel qui aurait dû être certainement
commandé avant. C'est ce que nous pensons. Mais nous aimerions qu'elle y
réponde.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Avez-vous une totale confiance à l'égard du directeur national de santé
publique?
Mme Anglade : Écoutez,
j'aimerais honnêtement que l'on réponde à nos questions, quand on les pose,
pour qu'on puisse se former... avoir une idée claire de la situation
présentement. Voilà ce que j'aimerais, obtenir réponse à nos questions et qu'on
nous explique quel a été le processus décisionnel.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Très bien. Les questions en anglais. Philip Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. I listened to your questions with Mr. Legault, in the
House, on how he handled the pandemic. And, if you put us back in March, the budget was coming down, do you think that
the Government really was too
busy with other issues and did not see it coming? Is that...
Mme Anglade : There is clearly an issue. First of all, I think Mr. Legault
doesn't like to answer those questions, and he was not happy with those questions, although they're
legitimate, they're necessary questions. I have a hard time understanding, and
that's why I asked the question, I have a hard time understanding why you have
signs happening in January, you place an order in February. The question is
being asked by my colleague André Fortin to Mme McCann in commission in
February: What is your plan? The answer is, so... don't quote me exactly on the transcripts, you would have to
get the transcript right: There is a plan, there is something that's going on,
there's no issue there. And wait until March to have a crisis cell. I mean, why
did we have to wait so long, where you had other jurisdictions that actually
acted before that?
M. Authier (Philip)
: He's saying it's easy to say this now, when you're playing Monday
morning quarterback, and, at the time, nobody really could...
Mme Anglade : I'm no longer... I am not a Monday morning quarterback. In
February, we were asking the question, André Fortin was asking the question.
In fact, when the budget
was presented, we asked the question: Where is the plan for the COVID? How come
you're not even taking this into account? Go back to the day of the budget,
where there were thousand people gathered together in the Centre des congrès.
Go back to that day. We were asking specifically: How come there is absolutely
no plan for the COVID? «Don't worry about it» was the answer.
Le Modérateur
: Merci. Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Since Bill 61 is basically
postponed, Opposition parties, the Government, everybody lose at some point. Perhaps you'll receive...
Mme Anglade : I think democracy wins.
Mme Senay
(Cathy) : You think?
Mme Anglade : I think democracy wins. I think, when you say: Everybody loses,
when I read what the comité de suivi des recommandations de Charbonneau is saying: We have issues, we have significant
concerns about what's happening, I think it's our duty to say: Stop, we really
have to think about what we're doing here. And we can't justify everything. You
can't justify this approach neither from an environmental perspective, neither
from a contract perspective, and it is our role to do that.
So when you say:
Everybody loses, as I said, as the Minister of Economy, there is not a day that
I would have let down «mes restaurateurs» or people in construction, because
there are ways to do this and there are... we've given the Government a number of different ways to
tackle this issue.
Mme Senay
(Cathy) : Since mid-March, we were always
here, in this room, with the press conference. The emotions were really high
every day, but the Government
had a lot of power, and people were listening. Do you have the impression that,
at some point, the LegaultGovernment lost sight, and became arrogant,
and that gave Bill 61?
Mme Anglade : There is no question in my mind that François Legault doesn't like to be asked questions right now. When I ask questions, he becomes very defensive, and there is no reason for that,
because I'm not saying this in any aggressive tone or anything like that. I'm
just asking questions for which
we need to have answers. And there is a level of «autoritaire»... a government
that is «autoritaire», the things, you know... they can do, they can process,
they can move forward without anybody, without the Parliament,
without the Oppositions, without, in fact, what people thinks. And we live in a
democracy.
Mme Senay
(Cathy) : So what are you expecting this
summer for the Government to do? Do you expect a certain reflection about...
Mme Anglade :
I certainly hope so. Yes, I certainly hope that there is going to be a
reflection towards that, and realizing that, at the end of the day, when we're
going to think about how we're going to rebuild Québec in a modern way, that
everybody is going to get engaged.
And, if you look at the
people that came in commission this week, all the groups were saying... a
number of groups were... All of them were not in favor of 61, for most of them,
but a lot of them were saying: We need to get together and think about how
we're going to rebuild the economy, how we're going to rebuild it in a modern
way. And, for that, you need to consult, you need to sit down with the key
players, you need to sit down with the Oppositions and think about what the
future is going to look like, and I certainly hope that they think about this
during the summer.
M. Tanguay
:
And, if I may add, remember the high level of cooperation and collaboration of
all the Oppositions with the Government. Let's look back at March the 17th, when
we were here, in this National Assembly, to make sure that the Government will
have all the necessary means and funds. We voted the budget in order to help
our people, and that's the reason why we're allowed to ask question: Why he's
not asking and presenting us with a complete and a coherent plan for the
economy? And Bill 61, of course, was the wrong way to try to achieve that
important goal.
So, still, the Government
has in hands... Independently of the Bill 61, the Government has the
powers, the means to impact and to help the people, all the regions of Québec
as well.
Le Modérateur
:
Merci à tous et à toutes. Bonne fin de journée.
Mme Anglade : Merci beaucoup.
M. Tanguay
: Merci
beaucoup.
(Fin à 14 h 12)