(Treize heures quatre minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bon début d'après-midi, mesdames, messieurs. Bienvenue à cette conférence de
presse organisée par la Tribune de la presse du Parlement de Québec. Prendront
la parole le premier ministre, François Legault, ensuite le ministre de
l'Économie, M. Pierre Fitzgibbon, et le directeur national de la santé
publique, le Dr Horacio Arruda. M. Legault, à vous la parole.
M. Legault : Bonjour, tout le
monde. Comme on peut le voir avec les nouveaux chiffres d'aujourd'hui, la
situation est critique au Québec concernant la COVID-19. Si je regarde la
situation aujourd'hui comparativement à la mi-août, on est passé de
50 nouveaux cas par jour à 900 cas par jour. On est passé d'une
centaine d'hospitalisations à 275 et on a aujourd'hui 16 nouveaux décès.
Donc, ça s'est passé sur quelques jours, mais il reste que, quand même,
16 nouveaux décès, c'est beaucoup, puis ces personnes-là, ce sont des
personnes bien réelles. Et je comprends qu'il y a des Québécois qui sont tannés
de suivre les consignes, mais je vous demande, ceux qui sont tannés de suivre
les consignes, pensez à ces personnes-là qui sont bien réelles.
La situation, ça nous a amenés, au cours des
dernières heures, à annoncer des nouvelles mesures. Je comprends que ces
mesures-là sont dures pour beaucoup de monde, et ce n'est pas de gaieté de
coeur qu'on a mis en place ces mesures-là, c'est pour réduire les contacts
sociaux, donc pour réduire la contagion et essayer de réduire le nombre de personnes
infectées, hospitalisées puis éventuellement réduire les décès.
Depuis le début de la pandémie, on a été,
au Québec, la province qui a donné le plus d'aide aux entreprises. C'est important
de le rappeler, là, calculez-le de la façon que vous voulez, là, entre autres
en pourcentage du PIB, on est presque le double de la moyenne du reste du Canada
puis on va continuer de le faire.
Demain, on va annoncer des mesures pour le
secteur culturel. On comprend comment ça peut être dur, les théâtres, les salles
de spectacle. Je sais qu'il y a des gens, des acteurs qui avaient été embauchés
pour un certain temps. Donc, on va tenir compte de tout ça puis on va vous
expliquer ça demain.
Aujourd'hui, le ministre de l'Économie va
vous expliquer les mesures concernant les bars, les restaurants, les cinémas,
les salles de réception. Je ne veux pas rentrer dans le détail, je vais lui
laisser ça, mais grosso modo, on sait qu'il y a des programmes pour couvrir les
salaires au gouvernement fédéral. Donc, nous, de notre côté, on va rembourser
80 % des loyers, taxes, électricité et autres dépenses admissibles. Donc,
je pense que ça va permettre à ces personnes-là de passer à travers les
28 prochains jours.
Je veux revenir maintenant sur quelques
inquiétudes, quelques sujets qui sont mentionnés par la population. D'abord,
les CHSLD. D'abord, c'est important, même si la situation sera toujours à
surveiller dans les CHSLD, c'est quand même important de se dire, là, que la situation
actuellement est sous contrôle, n'a rien à voir avec la situation du printemps.
Actuellement, il y a seulement 16 CHSLD où il y a quelques personnes
d'infectées. Puis, si on prend tous les CHSLD, toutes les RPA, toutes les ressources
intermédiaires dans toutes les résidences, il y a, au total, 287 personnes
infectées. Donc, ça n'a rien à voir avec le 6 000, 8 000 personnes
qu'on avait au printemps.
Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas
continuer d'être prudent, mais je veux quand même rassurer la population, là.
Les 900 cas qui s'ajoutent à chaque jour, ce n'est pas dans les CHSLD. Au
cumulatif, il y en a 287 dans toutes les résidences, pas seulement les CHSLD,
mais aussi les RPA et les RI.
Bon, j'entends aussi beaucoup de
commentaires sur les tests. Bon, d'abord, c'est important de bien situer le
contexte. On faisait 5 000, 6 000 tests. On est montés à
15 000. Et actuellement on fait plus de 30 000 tests et analyses
à chaque jour. Quand on fait un ratio en pourcentage de la population, là, on
en fait beaucoup plus que dans le reste du Canada. Donc, ça, c'est important de
le dire.
La plupart des gens ont des résultats de
test rapidement, mais il y a des cas où ça prend plusieurs jours. Puis ça,
c'est inacceptable. Et là notre goulot d'étranglement, c'est dans les
laboratoires, donc, ce n'est pas dans les prélèvements, c'est dans les analyses
des tests, et on travaille là-dessus. Ça ne changera pas partout du jour au
lendemain. J'aime mieux être honnête avec vous. Mais on travaille très fort à
ce que partout, dans toutes les régions, on soit capables de donner des
résultats rapidement.
J'en profite aussi pour dire aux Québécois
que c'est important d'aller vous faire tester seulement quand c'est indiqué, ça
veut dire que, grosso modo, c'est quand on a des symptômes ou quand on a été en
contact avec quelqu'un qui a été déclaré positif. Puis, si vous n'êtes pas
certain ou certaine, bien, vous pouvez soit consulter le site Québec.ca ou soit
appeler au 1 877 644-4545, puis on va vous le dire. On pourra
répondre à vos questions, est-ce que c'est urgent ou non d'aller vous faire
tester.
J'entendais puis je lisais aussi des
commentaires sur les équipements de protection. Je veux rassurer tout le monde,
là. On en a pour plusieurs mois, que ça soit les masques ou les autres
équipements de protection. Il y a une bonne partie maintenant qui est fabriquée
au Québec. Donc, il n'y a aucune inquiétude de notre part concernant les
équipements de protection.
L'autre sujet que j'entends parler, c'est
les écoles, bon, toutes sortes de spécialistes qui ont toutes sortes de
recommandations. Moi, je me fie à la Santé publique. Pour l'instant, la Santé
publique ne croit pas que c'est nécessaire, dans les classes, que les enfants
portent les masques. Ça se peut que, dans les prochains jours, les prochaines
semaines, les mesures soient modifiées, bonifiées. Mais c'est important, là,
puis je tiens à le dire, on suit les recommandations de la Santé publique.
Puis, en terminant, bien, écoutez, je me
suis levé ce matin en me disant, c'est quelqu'un qui m'a fait remarquer ça hier
soir : Ça fait deux ans aujourd'hui que je suis premier ministre. Évidemment,
il n'y a pas personne qui m'avait dit, il y a deux ans, que j'aurais à gérer
une des pires crises de l'histoire du Québec. Mais ce qui m'a ému, quand j'ai
pensé que c'était le 1er octobre aujourd'hui, c'est la confiance des Québécois.
Donc, mes remerciements du jour, c'est pour tous les Québécois. Merci pour
votre confiance. C'est vraiment une fierté pour moi d'être votre premier
ministre. Merci.
Few words in English.
Good afternoon, everyone. Today's numbers show us how critical the situation
is. I know we've made some tough decisions, in recent days, but there are lives
in danger and fighting the virus must remain our top priority.
That being said, since
the beginning of the pandemic, our Government has been there to help our businesses that are feeling the effects
of the restrictions. I know the recent measures are tough for cultural
businesses. Tomorrow, we will announce new financial measures for the cultural
sector. Today, we are also announcing financial measures to help owners of
bars, restaurants and other businesses that have to close in red zones. Our
Minister of Economy will give you the details.
I also want to say a few
words about our testing capacity. The number of tests has increase significantly
in the recent months. The majority of people who get tested have their results
quickly, but there are people who have to wait several days. That is not
acceptable. We're currently increasing our capacity to analyze tests results
more quickly and we ask people to get tested only if it is advised.
Lastly, I realized this
morning that it has been to years since we've been elected. I want to say that
it is an honor for me to serve Quebeckers, and today I want to address them my thanks.Thank you for your trust. Thank you.
Maintenant, on va passer la parole au
ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon.
M. Fitzgibbon : Merci, M. le
premier ministre. Bonjour à tous. Personne n'a oublié qu'il y a environ six
mois la COVID nous frappait de plein fouet. De mon point de vue, comme ministre
de l'Économie et pour appuyer les entreprises, il a fallu réagir très vite.
Le gouvernement fédéral a annoncé des
mesures de stabilisation économique. Ça a créé une sorte de filet social qui a
stabilisé la situation financière de plusieurs entreprises et de plusieurs citoyens.
Au Québec, on a agi en s'assurant qu'il y ait des liquidités importantes dans
le système avec des programmes de prêts. Aucun autre gouvernement provincial
n'en a fait autant. Les programmes d'aide existants, le PACTE, géré par
Investissement Québec, et le PACME, géré par les FLI, sont déjà les programmes
du genre les plus importants au Canada.
En même temps, comme gouvernement, depuis
plusieurs mois, on travaille sur la relance de l'économie, on travaille sur
plusieurs chantiers qui vont aider notre économie à croître après la pandémie.
Nous avons déjà fait deux annonces importantes avec Investissement Québec
depuis déjà deux semaines. Mais aujourd'hui plusieurs établissements, plusieurs
entreprises, la plupart des PME, doivent fermer suivant l'annonce de lundi
faite par le premier ministre. Ce n'est pas de gaieté de coeur que notre
gouvernement a demandé la fermeture des bars, des restaurants et de plusieurs
autres établissements. On veut éviter un retour à un confinement plus
généralisé.
Je pense aujourd'hui à tous ces
entrepreneurs, ces dirigeants d'entreprise, à leurs employés qui doivent encore
composer avec l'incertitude. Je pense particulièrement aux PME, qui n'ont pas
toujours les réseaux ou les ressources pour affronter un tel choc. Je veux leur
dire, je veux vous dire à tous qu'on est là pour vous et je veux vous dire que
j'espère que l'aide que je vais vous annoncer aujourd'hui va vous aider à
passer à travers ces moments très difficiles.
J'annonce donc que, pour des fins de
simplicité, on a modifié les programmes existants pour rembourser certains
frais fixes des entreprises qui opèrent dans des zones rouges et qui doivent
fermer. Ce nouveau volet de nos programmes existants se nomme l'Aide aux
entreprises en région en alerte maximale, ce qu'on appelle le AERAM.
Concrètement, les entreprises visées vont
pouvoir obtenir un pardon sur leurs prêts qui pourrait aller jusqu'à
15 000 $ pour le mois d'octobre. Ce pardon permettra de compenser
certains frais fixes que ces entreprises doivent continuer de supporter, même
si elles ont dû arrêter leurs opérations. Pour être clair, tous les restaurants
en zone rouge sont admissibles, même ceux qui opèrent des services de livraison
ou de commandes pour emporter. Les frais fixes éligibles incluent les taxes municipales
et scolaires, le loyer, les intérêts payés sur les prêts hypothécaires, pas le
capital mais les intérêts du prêt hypothécaire, l'électricité et le gaz, les
assurances, les frais de télécommunication et les permis et frais
d'association.
Pour comprendre la mécanique du prêt, la
partie pardon et le calcul des frais fixes admissibles, des pages Web seront en
ligne sur les sites d'Investissement Québec et du ministère de l'Économie et de
l'Innovation plus tard aujourd'hui.
Pour les besoins de financement de plus de
50 000 $, dans le PACTE, c'est Investissement Québec qui sera votre
point de contact. Pour les besoins de moins de 50 000 $, ce qu'on
appelle le PAUPME, communiquez avec votre MRC. On va collaborer avec les MRC
pour les appuyer dans le traitement des demandes, et des ressources seront
mises à leur disposition. Nous sommes en contact avec certaines institutions
financières pour la gestion des dossiers.
Je vais terminer sur une note positive.
L'économie québécoise démontrait des signes encourageants de reprise cet été et
ça allait plutôt bien avant la pandémie. Je suis un optimiste de nature. Comme
plusieurs entrepreneurs, j'ai l'impression que, quand on va sortir de tout ça, les
beaux jours vont revenir vite. Notre programme pour la relance économique est
complet, costaud et permettra, comme il se doit, de maintenir notre écosystème
économique. Merci.
Le Modérateur
: On va
maintenant passer à la période de questions que je vais diriger. On va
commencer avec Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : M. le
premier ministre, M. le ministre, M. le directeur de la santé publique, quelle
est l'évaluation que vous faites, à la lumière des données que vous avez, du
nombre d'entreprises qui risquent de mettre la clé sous la porte? Puis il y en
a plusieurs qui disent que 15 000 $, c'est insuffisant pour pouvoir
passer à travers les mois d'octobre, novembre et décembre, qui sont les plus
difficiles pour eux, parce qu'on va oublier les partys de Noël dans les
restaurants. Et qu'est-ce que vous avez à dire également aux travailleurs qui
n'ont plus de PCU, là, qui ne se retrouvent avec rien depuis hier soir?
M. Fitzgibbon : Bien, la
question se divise en deux, je pense.
Si on regarde les entreprises visées par
l'annonce de lundi, on évalue à 12 000 entreprises celles qui vont
fermer ou qui vont fermer partiellement. Nous allouons un montant important,
qui peut varier entre 80 et 100 millions de dollars. Si on prend
12 000 entreprises, on prend 75 % qui pourraient se prévaloir du
pardon, puis on met une moyenne de 10 000 $, on est rendus à
90 millions. Donc, parlons de 90 à 100 millions de dollars. Alors, je
pense que c'est un montant important et qui va permettre à la plupart des
entreprises en question de pouvoir passer à travers le mois d'octobre qui est
le mois où il y a une fermeture.
Votre question est plus large, on parle de
toutes les entreprises du Québec. Et, quand on regarde les experts, on regarde
nos données, il y a un chiffre, entre 20 000 et 25 000 entreprises
qui sont dans des situations très difficiles. Il est clair que nous pensons
encore que le programme de liquidité que nous avons mis en place, d'une part,
combiné à la subvention salariale qui est reconduite jusqu'au mois de juin 2021
par le fédéral, combiné avec la bonification qu'on essaie de faire du programme
de l'aide au loyer, nous pensons que la plupart vont pouvoir survivre.
Mais force est d'admettre qu'il est
possible qu'il y ait des gens qui ne passent pas à travers la pandémie. Mais je
pense qu'aujourd'hui le message important, c'est que, pour les 12 000 entreprises
qui sont sujettes à des fermetures, notre programme, qui est d'à peu près
100 millions de dollars pour le mois d'octobre, je pense que c'est un
programme qui est approprié.
M. Laforest (Alain) : Je vais
faire un croisé, là, pour mes collègues d'Ottawa. M. le premier ministre,
est-ce que le gouvernement fédéral devrait s'excuser pour la crise d'Octobre?
M. Legault : Je pense que oui.
M. Laforest (Alain) : Vous
pouvez être un peu plus explicite?
M. Legault : Bien, écoutez, il
y a eu des mesures qui ont été mises en place puis il y a des personnes qui ont
été arrêtées sans fondement. Donc, je pense qu'il devrait y avoir des excuses.
Le Modérateur
:
Véronique Prince de Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : Oui,
bonjour. Écoutez, je vais essayer de rentrer cinq questions en une, peut-être
en vous donnant des exemples qu'on a reçus de courriels de gens ou... Par
exemple, des gens qui veulent faire une randonnée pédestre en fin de semaine,
deux mamans qui veulent aller se promener en poussette dehors à deux mètres de
distance, des enfants qui jouent dans un parc et les parents autour qui les
surveillent, des voisins qui doivent faire une corvée d'automne, ramasser des
feuilles sur la copropriété.
Ce qui n'est pas clair dans le décret, et
j'aimerais avoir une explication là-dessus, c'est quoi la définition d'un
rassemblement public extérieur qui est interdit? Combien de personnes
constituent un rassemblement?
M. Legault : Voulez-vous
commencer?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, oui. Le diable est dans les détails, hein, vous le savez. Et puis il faut
comprendre qu'un rassemblement, c'est des individus qui vont se retrouver à un
endroit pour atteindre un même objectif comme tel. C'est sûr que tant et aussi
longtemps qu'on est une bulle familiale, O.K., puis qu'on fait une activité
dans un parc, puis etc., on n'est pas en train de se rassembler, on est dans la
même bulle familiale.
Par contre, si on commence à y aller avec
la voisine puis une autre bulle familiale, puis que là on ne respecte pas
vraiment le deux mètres, on est à distance, on n'est pas vraiment... on est à
risque de revenir, de se rapprocher, parce que c'est bien normal, hein, le
comportement humain, là, ça pourrait être une problématique. D'ailleurs, les
municipalités aussi vont peut-être fermer certains parcs ou certains lieux où
ça attire facilement les gens à venir.
Moi, je pense que, si vous voulez aller faire
une randonnée... On ne veut pas dire aux gens de ne pas aller faire une randonnée
dans un parc actuellement. Ils peuvent pratiquer leurs activités sportives tant
et aussi longtemps qu'ils vont respecter ces consignes-là de distanciation
d'une personne à une autre.
Je ne sais pas si je suis assez précis
pour vous. Avez-vous un autre exemple que vous voulez que je...
Mme Prince (Véronique) :
Bien, en fait, c'est parce qu'il y a tellement d'exemples que je pourrais vous
donner, par exemple, des gens qui font une partie de soccer le soir, tu sais…
C'est parce que je pense que les gens se demandent...
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, là, pour ce qui est de la pratique de sports, je viens de vous le dire, on
va vous revenir avec une annonce très cohérente, là, parce que je comprends très
bien aussi… Vous savez, là, nous-mêmes, quand on fait des... on a des principes
comme ça, il faut analyser chacune des situations.
Quand on parle d'une pratique de soccer le
soir, là, on est dans une pratique de groupes qui viennent de différentes
bulles, puis il risque d'y avoir des contacts. En principe, ce n'est pas
recommandé, à moins d'être encadré. Ça fait que, pour ce qui est de la pratique
sportive, là, si vous permettez, je peux vous dire que, lundi, ça va être très
clair, là, avec des exemples précis en termes de consignes, puis on veut
apporter de la cohérence entre ce qui va se passer dans une école versus dans
le sport parallèle.
Mais, dans les faits, puis je pourrais
vous donner un exemple en attendant pour vous aider, c'est que, si vous restez
dans votre bulle familiale et que vous n'êtes pas dans une situation où vous
allez rentrer à l'intérieur de moins de deux mètres avec une autre personne,
c'est correct. Mais prenons, par exemple, des activités du style on ouvre un
parc, puis tout le monde se met à faire des barbecues, là, comprenez-vous, on
n'est pas du tout dans le même genre d'activité. Celles-là, on voudrait les
restreindre.
Mme Prince (Véronique) :
Toujours dans ma première question et non pas dans ma sous-question, c'est
parce que les gens se demandent qu'est-ce qu'ils peuvent faire en fin de
semaine, parce qu'on comprend que c'est plus sévère qu'au printemps, là. Je
veux dire, au printemps, vous permettiez d'aller dehors se promener avec des
gens à deux mètres de distance. On ne peut plus le faire. Là, deux joggeurs ne
peuvent pas aller ensemble non plus, là.
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, s'ils sont dans la même bulle, ce n'est pas grave. Mais, tant et aussi
longtemps qu'ils respectent les deux mètres, là... Là, il ne faudrait pas
non plus interpréter, là, et exagérer dans l'autre extrême. Si vous êtes en
train de faire une activité puis mettons que vous êtes avec quelqu'un d'une
autre bulle, là, la voisine d'en avant, il faut que vous vous mainteniez
toujours, toujours à deux mètres l'une de l'autre. Il ne faut pas se retrouver
dans une situation où vous donnez l'impression que vous revenez dans votre
bulle familiale.
Je pense que c'est un peu le principe que
j'essaie d'exprimer, là. On ne veut pas empêcher les Québécois de sortir en fin
de semaine pour faire des activités sportives. Ce qu'on veut éviter, c'est les
contacts sociaux prolongés dans des contextes de contacts sociaux. C'est pour
ça que les décrets ont été écrits de cette façon-là.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé...
Mme Prince (Véronique) : Et
ma sous…
Le Modérateur
: Non,
non, je suis désolé, là, ça fait deux sous-questions, Mme Prince.
Mme Prince (Véronique) :
…quand même, là. Vous avez tous reçu, comme journalistes, des courriels
là-dessus, là, tu sais, ça fait que...
Le Modérateur
: Mais,
Mme Prince, c'est parce qu'on n'est pas dans un débat à savoir... C'est parce
que, normalement, c'est une question et une sous-question. On est rendus à
trois sous-questions. Olivier Bossé.
M. Bossé (Olivier) : M.
Fitzgibbon, vous disiez que vous êtes en contact avec les entreprises, puis que
ça va quand même relativement bien. À combien vous chiffrez les impacts de la première
vague sur les entreprises?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
premièrement, quand on regarde la fermeture d'entreprises, je pense qu'on peut
être satisfaits qu'il y a beaucoup de liquidité, liquidité par nos programmes,
liquidité par les banques, les institutions financières, parce qu'on se
rappelle, en 2008, c'est les banques qui avaient causé la récession. Ici, on a
la situation inverse. Donc, il y a beaucoup de liquidité.
L'enjeu, c'est qu'il y a beaucoup de
prêts. Et je pense qu'on reconnaît que, pour une PME, avoir trop d'emprunts,
c'est problématique. Et j'ai toujours dit qu'il fallait au moins permettre aux
sociétés de survivre, et on verra après comment est-ce qu'on va adresser les
enjeux de structure de capital. Aujourd'hui, on annonce un programme qui est
subventionnaire, à 15 000 $ par mois maximum.
Je vous dirais que ma connexion avec les
entreprises, on parle à plusieurs, le moral est bon, entre guillemets. C'est
sûr que c'est dur. Là, on rentre dans la période plus sombre de l'année, là. Je
ne veux pas jouer avec les mots, mais ça va être plus difficile, évidemment,
les mois d'octobre, novembre et décembre. Alors, c'est sûr qu'il faut être
attentif à ce qui va se passer. Mais je pense qu'on est dans une bonne position
malgré tout. Les indicateurs économiques, le chômage, ça va bien, relativement
parlant.
Alors, moi, je suis à l'aise. Puis les
programmes de relance économique qu'on a identifiés, qu'on a commencé à
annoncer, je pense, vont donner aussi un momentum, et la confiance devrait
revenir.
M. Bossé (Olivier) : M.
Arruda, là, vous en avez parlé pour lundi, mais est-ce qu'en fin de semaine,
faire des sports d'équipe, c'est légal ou pas légal?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, actuellement, on veut éviter les rassemblements. Donc, les
sports d'équipe pratiqués dans un contexte encadré, où il n'y a pas de
rassemblement, là... mais, si des gens vont se retrouver… Par exemple, là, une
ligue de garage, ils vont se retrouver dans la même unité de douche, puis etc.,
puis qu'ils vont se rapprocher en bas de deux mètres, là, je pense que ce n'est
pas idéal. Je ne pense pas que la police va donner des contraventions en fin de
semaine dans ce contexte-là, juste pour… parce que les gens ont peut-être peur,
là. Je ne pense pas que les gens, là...
Notre objectif, là, ce n'est pas de punir,
hein, ce n'est pas de... Si on met ces mesures-là, c'est parce qu'on se rend
compte que, malheureusement, si on n'encadre pas avec ça maintenant, les gens
vont faire des rassemblements à travers ça. L'enjeu, ce n'est peut-être pas
leur game de soccer, c'est peut-être les parents qui sont dans l'estrade en
train d'être collés les uns sur les autres, c'est peut-être le contact physique
qui va avoir lieu, alors qu'habituellement il y a une grosse circulation.
Si vous me permettez une chose, c'est une
journée d'anniversaire pour vous, M. le premier ministre, je veux juste vous
dire qu'il y a 30 ans moi, je mettais au monde ma première fille, ma fille
Geneviève, puis alors je voulais en profiter pour lui souhaiter bonne fête,
Geneviève. J'ai hâte de te reprendre dans mes bras, mais ça ne sera pas avant
un bon bout de temps. Ça fait que je me suis permis ça, M. le premier ministre.
Je m'excuse d'utiliser du temps d'antenne qui est très cher, habituellement,
mais je le fais en cadeau pour ma fille. Bonne fête, Geneviève, je t'aime.
Le Modérateur
: Je
voudrais saluer ma petite fille à venir aussi. Non, c'est une blague. Marco
Cirino-Bélair, du Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, bonjour, M. le premier ministre, Dr Arruda. Je vais poursuivre sur la
lancée de ma collègue Véronique. Plusieurs questions subsistent, là, sur les
règles dans les zones rouges. Qu'est-ce que vous dites, Dr Arruda, là,
simplement, à Geneviève, et à toutes les femmes, et à tous les hommes du Québec
qui souhaitent amener leur enfant dans un parc en fin de semaine? Ils arrivent
dans le parc, il y a déjà du monde, qu'est-ce qu'ils font?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, changer de parc, ce n'est pas toujours évident, là. Je vais vous le dire
très honnêtement, c'est à l'extérieur, si on peut... Mais le problème, ça va
être les jeux, les jeux de balançoire, puis etc. Les gens vont se mettre en
ligne. Je ne sais pas s'ils ont moyen de faire d'autres types d'activités en
marchant dans des zones qui sont moins peuplées. C'est ce que je
recommanderais.
Puis ce n'est même pas une question
d'interdire, ne pas interdire puis vous êtes le méchant, mais c'est vraiment
une question d'essayer d'éviter ce contact social là. Bien, moi, je pense qu'il
y a encore moyen, dans certains parcs, quand il n'y a pas de grosse affluence,
d'y aller, O.K.? C'est sûr qu'il y a de la circulation. Est-ce que les objets
sont contaminés? Ça, c'est une chose. Mais je pense qu'il y a moyen, sûrement,
de trouver une façon de jouer avec l'enfant avec un ballon soit dans la cour ou
ailleurs. Ce n'est pas tout le monde qui ont des cours, il y a des gens qui
vivent en ville, qui ont besoin de ces espaces-là, mais peut-être d'aller dans
un endroit moins achalandé. C'est ce que j'aurais dit, comme tel, à Geneviève
puis que je recommanderais.
Je vous demanderais aussi d'utiliser votre
jugement. Je pense que 98 % des gens ont du jugement. La police n'ira pas
frapper sur des personnes qui ne sont pas informées, hein? Disons, on est dans
une nouvelle approche. Par contre, si on se retrouve que les gens, on voit
qu'ils sont en train de se coller les uns les autres dans un parc comme si
c'était une réunion de famille ou de voisins qu'ils ne peuvent pas faire dans
la rue, c'est sûr que ça, ça va être... il va y avoir des avertissements par
rapport à ces éléments-là.
Donc, tant que vous maintenez deux mètres,
tant que, si vous êtes à risque de vous croiser avec d'autres personnes, vous
avez le couvre-visage, tant que vous respectez ce genre d'élément là et que, je
vous dirais, le nombre de personnes ensemble correspond plus à ce qu'on appelle
une famille, une cellule familiale à la résidence, je ne vois pas pourquoi vous
seriez... On ne vous a pas confinés à l'intérieur de la maison, là. Je pense
que c'est ça que... Ce qu'on veut empêcher, c'est les éléments de
socialisation, c'est que deux familles se retrouvent ensemble. Donc, vous
appliquez ça à l'extérieur, à l'intérieur, je pense que c'est correct. C'est la
façon, pour moi, la plus simple de vous l'exprimer.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Merci. M. le premier ministre, convenez-vous que les décrets gouvernementaux,
là, ce n'est pas très, très clair puis ça laisse place à plusieurs
interprétations? Et est-ce que vous allez apporter des correctifs, dans la
mesure où je comprends que c'est peut-être mal rédigé ou ça ne correspondait
pas à votre volonté, là, sur la question des amoureux qui habitent dans deux
domiciles différents et qui ont peut-être des enfants? Donc, présentement,
votre décret l'interdit, mais ça va être permis?
M. Legault : Bien, écoutez,
c'est toujours effectivement difficile de prévoir toutes les exceptions. Mais
notre objectif, ce n'est sûrement pas d'empêcher deux personnes, comme vous
dites, amoureuses, qui ont un enfant puis qui sont obligées d'aller d'une
maison à l'autre, qui n'habitent pas ensemble, de se voir, là. Donc, ce n'est
pas ça, notre objectif. Notre objectif, puis c'est ça qu'il faut toujours
garder en tête, là, je reviens même sur votre question précédente, c'est
d'avoir le moins de contacts sociaux possible avec des gens avec qui on
n'habite pas.
Donc, on peut aller se promener dans le
parc. Il y a des parcs qui sont très grands, puis qu'il peut y avoir plusieurs
bulles dans un parc, plusieurs familles, dans un parc, qui sont à deux mètres
les unes des autres.
Donc, moi, je pense que c'est une question
de gros bon sens. C'est certain qu'effectivement, quand on commence à fouiller
les petites exceptions, on peut se dire : Bien là, il faudrait peut-être
apporter une précision. Si la personne n'est pas seule parce qu'elle a un
enfant, mais que son conjoint habite à une autre adresse, bon, bien sûr que ces
personnes-là peuvent se voir. On va apporter les précisions qui sont
nécessaires, mais, le principe, je pense qu'il est assez clair.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon, du Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Merci. Bien, je vais poursuivre, moi aussi, sur le même élan parce que, comme
tous mes collègues, j'ai reçu de nombreux messages de gens. Vous dites :
Il s'agit de petites exceptions, mais ces petites exceptions là touchent quand
même pas mal de monde, et il y en a certainement plusieurs qui auraient pu être
précisées d'avance. Est-ce qu'il n'y a pas un risque, à annoncer des mesures
tellement sévères, de perdre l'adhésion de la population quand on nommait... de
préciser, là, toutes ces petites exceptions?
M. Legault : Je ne pense pas.
Je pense qu'il y a une question de gros bon sens, là. Les Québécois comprennent
que ce n'est pas le temps d'inviter de la visite à la maison. Donc, ce n'est
pas le temps d'avoir des amis, des gens qui n'habitent pas avec nous autres, de
la famille qui viennent souper à la maison, là. Ce n'est pas le temps de faire
ça. Par contre, bien, s'il y a une personne qui est âgée et qui a besoin d'un
proche aidant ou s'il y a un tuyau qui a besoin d'un plombier, bien là c'est
sûr qu'on a besoin d'une personne qui vient nous aider. Donc, je pense que les
Québécois peuvent se servir de leur jugement. Et puis on a essayé d'être le
plus précis possible, mais il y a toujours de la place pour le jugement.
M. Gagnon (Marc-André) : Très
bien. Vous avez dit : Pour l'instant, la Santé publique ne croit pas que
c'est nécessaire, dans les classes, que les enfants portent des masques, que
c'est des mesures qui pourraient être modifiées, bonifiées dans les prochains
jours, voire les prochaines semaines. Or, vous avez vu, là, ce matin, notamment
dans le journal, où, malgré les messages répétés, il y a encore beaucoup de
jeunes qui se regroupent dans les cours d'école à moins de deux mètres. Donc,
est-ce qu'il n'est pas inévitable... Peut-être que le Dr Arruda pourra
compléter, là. Est-ce qu'il n'est pas inévitable, donc, qu'il y ait rapidement
un resserrement des consignes sanitaires dans les écoles? Qu'est-ce qui devrait
être fait en premier?
M. Arruda (Horacio)
:
C'est possible. Je vous l'ai dit, là, on suit la situation de jour en jour,
puis on suit le nombre d'éclosions, puis la transmission, elle se fait où, puis
etc. Je peux vous dire que, par rapport aux rassemblements, là, indépendamment
du masque, parce que les gens peuvent le porter, le masque, on peut l'avoir
ici, là, le fait que les gens se retrouvent attroupés ensemble à moins de deux
mètres, c'est un endroit où on va agir soit sur le terrain même de l'école soit
à l'extérieur comme tel, dans des parcs, puis etc. Puis ça, moi, je pense que
vous comprendrez que, si vous me demandez s'il y a une action qui aurait le
maximum d'effet, que ça serait appliqué, ça serait celle-là.
Bon, est-ce qu'on va en arriver à décider
de porter le couvre-visage dans le visage à tous les... toute la journée,
incluant pendant les heures de classe? Là, il faut qu'on regarde. Est-ce qu'on
va le faire au primaire? On va-tu le faire au secondaire? On va-tu le faire
dans certains niveaux? Ça va dépendre de l'épidémiologie qu'on va voir. Puis je
tiens à vous dire qu'il faut faire très attention à une relation causale, une
chose, c'est ça qui explique le tout, parce que ça, là, je vais vous le dire,
c'est pas mal plus compliqué que ça.
On va suivre la situation. Il y a des gens
qui ont déjà émis des opinions, des médecins, puis etc. On va regarder ça avec
mes experts de santé publique, là, puis on va balancer le tout, parce qu'il y a
un effet positif à porter le masque, mais il pourrait y avoir des effets
académiques pour certains enfants. Mais il faut faire les bonnes choses. Puis
je ne suis pas en train de dire que ceux qui l'ont fait font la mauvaise chose,
mais de penser que c'est automatiquement une science exacte, je pense qu'il
faut faire attention à ça.
Le Modérateur
: Hugo
Pilon-Larose, de LaPresse.
M. Pilon-Larose (Hugo) : M. le
premier ministre, vous avez fait appel au gros bon sens des Québécois. En gros,
on comprend que c'est supercomplexe, là, tout ce qui se passe, qu'est-ce qu'on
ferme, qu'est-ce qu'on ne fait pas, puis vous dites : Ayez du jugement, tu
sais, au final. Mais c'est tellement compliqué à comprendre, puis je pense que
vous nous avez... Les questions que nous, on reçoit de la part des citoyens,
c'est des questions très précises, mais c'est des questions réelles. Est-ce
qu'on est en train de perdre la communication du message ici, là? Parce qu'hier
on parlait de répression. On disait : Voici ce qu'on va faire si vous ne
respectez pas les règles. Mais, après ça, le monde, ils ne comprennent pas les
règles, dans le concret de leur vie quotidienne, comment les appliquer.
M. Legault : Bon, moi, j'ai
confiance aux Québécois. Puis ce que je vois, là, les Québécois, ils commencent
à très bien comprendre ce que ça veut dire d'être à deux mètres des autres
personnes avec qui on n'habite pas. Donc, ça, là, ça va être en place de plus
en plus puis les gens comprennent ça.
Les Québécois comprennent aussi que ce
n'est pas le temps de faire des soupers, d'inviter des gens pour un party. Ils
comprennent ça. Par contre, quand il y a une urgence, quand il y a une nécessité,
quand c'est essentiel de faire venir une personne à la maison, bien là on ne
veut pas brimer personne. Ce qu'on veut, c'est que les gens prennent toutes les
mesures possibles pour ne pas être en contact avec les autres personnes.
On a choisi un certain nombre d'activités
pour l'instant. Ça se peut qu'on en ajoute dans les prochains jours. Mais on a
dit... C'est assez évident que, dans un bar, dans un restaurant, d'être 250
dans une salle de spectacles, que ça soit à l'entrée, que ça soit même pendant,
là, avec les gouttelettes dans l'air, qu'il y a un risque. Donc, on dit aux
gens : Malheureusement, on est obligés de fermer ces établissements-là
pendant, on l'espère, seulement 28 jours pour réduire la contagion parce
que la contagion, ça amène des hospitalisations puis des décès. Donc, ce n'est quand
même pas banal. Puis, si les gens sont capables d'en faire encore plus que ce
qu'on a annoncé, bien, qu'ils le fassent.
M. Pilon-Larose (Hugo) : M.
Arruda, quand vous parlez avec M. le premier ministre, avec les autres
personnes présentes dans la cellule de crise, est-ce que vous leur prévenez déjà
que, là, on vit une deuxième vague, mais il va y en avoir une troisième,
peut-être une quatrième, avant la commercialisation d'un vaccin, que ce qu'on
vit en ce moment, on va le revivre encore peut-être plus fortement ou non, plus
de restrictions ou non? Est-ce que c'est des choses auxquelles on doit se
préparer?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, on regarde... On essaie de projeter les éléments. Mais vous comprendrez aussi
qu'on a des décisions à prendre à très, très court terme. Il y a beaucoup
d'enjeux à très court terme. Chaque jour amène ses enjeux à regarder comme
tels. Oui, on le fait. On a des rencontres, je vous dirais, même avec des
experts qui viennent présenter, là, ce qui s'en vient. Mais vous comprendrez
qu'avant de commencer à parler que ça peut être pire, ça peut être mieux. Avant
de commencer sur la troisième... de parler de la troisième vague à tous les
jours, moi, ma préoccupation, c'est de voir qu'est-ce qu'on fait en termes
d'actions aujourd'hui, qu'est-ce qu'on va... qu'est-ce qui se passe dans les
écoles en termes de diagnostics. Est-ce qu'on a la bonne chose? On va-tu
ajuster… puis voir aussi comment la population québécoise réagit à nos
recommandations.
Puis, je tiens à vous le dire, des
questions, là, que vous vous posez, que la population se pose, on se les pose,
nous autres aussi. Puis la logique qu'on utilise toujours, là, c'est :
Actuellement, restez avec votre bulle familiale, interagissez le moins possible
avec d'autres, puis, si vous le faites, faites-le à une distance importante. On
a fermé des lieux qu'on considérait... qui, malheureusement, sont sacrifiés,
là, puis on est très conscients... C'est pour ça qu'il y a un programme
compensatoire. On a sacrifié des lieux actuellement parce que c'étaient des
incitatifs à refaire des bulles.
Ça fait que, quelque part, aussi, les lois
et les décrets qui sont trop précis, après ça, il n'y a plus de marge de
manoeuvre pour porter un jugement sur la situation. Moi, je pense que nos
policiers qui vont... où est-c'est qu'on parle des amendes, là, nos policiers
vont utiliser aussi leur jugement pour ne pas punir quelqu'un qui ne savait
pas… ou qu'il faut tout simplement faire un avertissement comme tel. Mais par
contre là où il y aura des débordements, là où il y a vraiment, des fois, de la
mauvaise, entre guillemets... pas de la mauvaise volonté, comment je pourrais
dire ça, une insouciance soit organisée ou pas organisée, je pense qu'on est en
devoir, pour le bien commun, d'avoir une approche plus contraignante.
M. Lacroix (Louis) : Je vais
me permettre une question. M. Legault, vous disiez tout à l'heure que ça
faisait deux ans aujourd'hui que vous êtes premier ministre. Est-ce que vous
allez passer à l'histoire, comme premier ministre, comme étant celui qui aura
annulé deux fois d'affilée la fête de l'Halloween?
M. Legault : J'espère que
non.
M. Lacroix (Louis) :
Mais, non, plus sérieusement, est-ce qu'il y a... Parce que c'est une question
que j'ai eue à plusieurs reprises, des gens qui se demandent est-ce que ce
sera, le 31, possible de passer l'Halloween ou si c'est complètement farfelu de
penser que des enfants puissent passer de maison en maison.
M. Legault : Bien, il est
tôt un peu, là. C'est le 31 octobre, l'Halloween. On est le
1er octobre. Il reste 30 jours. On s'est donné 28 jours, là,
pour essayer de donner un grand coup puis réduire les contacts. Ça va prendre
quelques semaines avant de voir les résultats. Donc, vers la fin du mois
d'octobre, je vais pouvoir répondre à votre question, là, mais pour l'instant
il est trop tôt pour répondre à cette question-là.
M. Lacroix (Louis) :
M. Fitzgibbon, jusqu'à quel point... Ce que je comprends des mesures que
vous annoncez, c'est qu'elles sont mensuelles, c'est-à-dire que, si les
restaurants restent fermés plus d'un mois, ça va se reproduire par la suite. Le
90 millions dont vous parliez tout à l'heure ou près de 100 millions,
c'est mensuel, là, comme impact économique, n'est-ce pas?
M. Fitzgibbon : Exact.
M. Lacroix (Louis) :
Jusqu'à quel point l'économie du Québec est capable de supporter des mesures
comme celles-là? Quel est le pourcentage du PIB ou quel montant maximum peut-on
consacrer à maintenir des entreprises comme celles-là qu'on ferme?
M. Fitzgibbon : C'est une
très bonne question. D'ailleurs, avec mon collègue Eric Girard, aux Finances,
on a cette discussion-là à tous les jours. Parce qu'on a un programme, comme
j'ai dit tantôt, qui est très costaud pour la relance économique. Moi, je suis
très confiant. On a sept chantiers qu'on a identifiés avec le Conseil du
trésor, avec l'Environnement, alors on a un programme très, très, très précis.
Entre-temps, c'est important que
l'écosystème, l'infrastructure demeure. Alors, quand on parle des PME, on parle
des restaurants, des bars, et ainsi de suite, c'est important qu'on ne se
ramasse pas en sortie de crise puis qu'il y ait une hécatombe d'entreprises.
Alors, il faut juxtaposer l'investissement pour le futur puis de permettre de
maintenir nos infrastructures. Alors, 100 millions de dollars pour le mois
d'octobre, c'est beaucoup d'argent. On considère, on évalue, nous... On va
suivre la Santé publique, on est en réaction à la Santé publique, on ne décide
de rien, à l'Économie, mais on regarde étroitement comment large peut être la
fermeture d'établissements et combien de temps ça peut durer.
On espère tous que le mois d'octobre va
être un mois révélateur et qu'on pourra revenir à la normale. Tant mieux si
c'est le cas. Sinon, il va falloir, comme gouvernement, prendre les mesures
pour assurer que l'infrastructure, largement définie, puisse être maintenue.
Parce que, si on ne fait rien, qu'on va seulement au moyen terme, bien, on va
décimer notre infrastructure. Alors, il faut juxtaposer les deux. Et c'est une
discussion qu'on a tous les jours entre le ministère des Finances puis
l'Économie.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. Dites-moi, M. le premier ministre, le premier ministre
Justin Trudeau tout à l'heure a fait allusion au fait qu'il préparait un
programme pour aider les entreprises, notamment dans la région métropolitaine
de Montréal, mais au Québec. Quelle discussion vous avez eue avec le premier
ministre fédéral? Puis à quoi devrait ressembler ou qu'est-ce que devrait
comporter, comme éléments, ce futur programme fédéral selon vous?
M. Legault : J'ai
effectivement discuté avec M. Trudeau il y a quelques jours. J'ai une
autre discussion de prévue ce soir avec M. Trudeau. Il m'a effectivement
dit que, pour ce qui est des entreprises qui sont fermées, comme les
restaurants puis les bars, le gouvernement fédéral est intéressé à y
contribuer. Je pense que la meilleure approche, pour le gouvernement fédéral,
ça serait de s'insérer dans le programme qu'on annonce aujourd'hui, donc de
partager les coûts ensemble.
M. Bergeron (Patrice) : Très
bien. Et, bon, ce matin, il y a eu d'autres motions qui ont été déposées
concernant, donc, la question autochtone, qui... Ça semble ébranler beaucoup la
population, actuellement, et les partis ont tous participé. Est-ce qu'on peut maintenant,
M. Legault, garantir aux peuples autochtones et à leurs membres que jamais des situations
comme celle qu'on a vue tout récemment ne va se reproduire dans le système de
santé, jamais un autochtone au Québec ne va être victime d'injustice comme ce
qu'on a vu dernièrement?
M. Legault
: Bien,
c'est mon souhait le plus important. J'ai parlé tantôt au mari de la victime,
puis c'est ce que je lui ai dit, que je vais faire tout ce qui est en mon
pouvoir pour que ça ne se reproduise plus. Il y a des programmes actuellement
sur lesquels on est en train de travailler, entre autres, pour la formation des
employés dans les différents réseaux, incluant le réseau de la santé. Ça fait
partie aussi des recommandations du rapport Viens. On travaille actuellement
avec les différentes nations. Ce n'est pas toujours simple parce qu'il y en a beaucoup,
de nations, puis à l'intérieur de chaque nation il y a des communautés aussi
qui préfèrent avoir leurs propres porte-parole. Donc, on travaille sur toutes
les recommandations du rapport Viens. Puis, bien, effectivement, là, on ne
souhaite pas que ça arrive. Puis, déjà, on travaillait sur la formation des
employés des réseaux.
Le Modérateur
:
François Carabin, Journal Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour, messieurs. Je vais revenir sur les mesures en zone rouge, rapidement.
Dr Arruda, sur quelles données scientifiques s'est-on basé pour les
rassemblements publics extérieurs en particulier, étant donné que jusqu'à maintenant
on entendait beaucoup parler du fait qu'on la transmet, donc, par... pas par
aérosol. Bon, c'est de plus en plus populaire, cette...
M. Arruda (Horacio)
:
Théorie? Hypothèse?
M. Carabin (François) : ...ce
fait-là, cette théorie-là, merci. Mais donc sur quelles données scientifiques est-ce
qu'on s'est basé? Et rapidement, juste une petite précision, les voyages en
voiture, les lifts, qu'est-ce qu'on fait en zone rouge? Est-ce que c'est
possible?
M. Arruda (Horacio)
:
Des bonnes questions. Puis je vais vous dire, le diable est dans les détails,
mais il y a des bonnes questions, puis je vais essayer de vous répondre avec
l'analyse que moi, je fais.
Premièrement, quand on parle de données
scientifiques, là, je voudrais être au clair, là, on est dans une pandémie d'un
nouveau virus, puis l'application des différentes mesures qu'on fait actuellement,
là, n'a pas été étudiée de façon... avec des études contrôlées, comparatives
entre tel pays puis tel pays. On est beaucoup dans de l'opinion d'experts, O.K.,
on est beaucoup dans du jugement d'experts, on est beaucoup dans ce qui a été
fait ailleurs, comme données, des études qui démontrent peut-être certains
effets, mais qui ne sont pas rigoureuses au point de vue scientifique strict. Donc,
souvent, ce qu'on va dire, c'est qu'on va aller voir les situations qui sont déjà
arrivées ailleurs. On essaie de voir les situations qui génèrent l'augmentation
des contacts sociaux, qui ont des effets sur le type de comportement.
Par exemple, on sait très bien, là, que
toutes les situations où il y a eu de l'alcool, il y a eu un relâchement des
comportements des individus. Ça fait que, pour l'élément extérieur, est-ce que
vous pouvez me demander... c'est : Est-ce qu'on a eu... Combien de cas...
Vous pourriez me poser la question idéale que j'aimerais savoir : Combien
de cas au Québec ont été générés par un rassemblement, puis par un
rassemblement avec masque, puis un rassemblement pas de masque? Ça, là, ce
serait, là, la science, comme on appelle... données scientifiques. Pas capable
parce qu'un les gens... la question n'est pas nécessairement posée. Deux, les
gens ne le rapporteraient probablement pas parce qu'ils ne voudraient pas
associer ça à ça.
Ça fait que c'est sur la base, je vous
dirais, là, d'une analyse des données qu'on a, à la fois quantitatives puis
qualitatives. Ce que je discute aussi avec mes directeurs de santé publique, par
rapport aux connaissances qu'ils ont : Qu'est-ce qui se passe avec les
éclosions? Ils peuvent en avoir 25, puis c'est un cas ou deux, seulement, dans
des endroits. Mais ils peuvent en avoir, à un moment donné, un bar qui va
générer 50, 60, 80 cas, puis là ça va aller dans les familles, puis ça
rentre dans les milieux de travail, puis etc. Ça fait que c'est un peu comme ça
que le traitement est fait.
J'aimerais ça, hein... Je peux vous
garantir que si on avait l'ordinateur qui nous dirait : C'est le temps de
passer au rouge puis c'est clair, ma vie serait d'une beaucoup plus grande
simplicité. On est en continuelle balance entre le risque de la COVID puis de
l'impact de notre décision. Fermer des commerces comme on l'a fait, là, vous ne
pensez pas que ça nous fait mal au coeur de le faire? Mais on le fait parce
qu'on pense qu'actuellement il y a trop de transmission. Puis on va regarder,
puis c'est réévalué jour après jour. Il n'y a pas de recette. Si vous cherchez
la recette... Si vous l'avez, donnez-moi-la.
M. Carabin (François) :
Rapidement, sur les voyages en voiture, si je devais, par exemple...
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, les voyages en voiture, là, il faut... Là, je vais vous dire, bien honnêtement,
idéalement pas. Mais, si vous le faites, il faut porter un couvre-visage, O.K.?
Puis, si c'est un trajet... Premièrement, si vous avez des symptômes, vous
n'embarquez pas avec quelqu'un d'autre, première des choses. Ça... c'est ça.
Puis, si vous avez été en contact avec un cas puis que vous le savez, vous
n'embarquez pas avec quelqu'un d'autre. Si la Santé publique vous a appelé...
puis de vous isoler, vous ne le faites pas. Si vous êtes asymptomatique, si
vous pouvez éviter d'être collé, collé, mais le plus loin possible dans la
voiture, avec le port d'un couvre-visage... Si c'est votre seul moyen de
transport pour aller au travail, c'est une chose. Si c'est pour aller vous
amuser, c'est une autre.
Comprenez-vous, là? C'est ça aussi, là,
qu'il faut être capable de balancer. On n'est pas reconfinés. Les gens ont
l'impression, là, qu'on reconfine complètement. On revient à une diminution des
contacts sociaux.
M. Carabin (François) :
Rapidement, M. Fitzgibbon...
Le Modérateur
:
...Authier en anglais. Je m'excuse, on va passer...
M. Carabin (François) :
J'avais... c'était ma précision. Juste, rapidement, M. Fitzgibbon, sur le
centre-ville. Qu'est-ce que vous comptez faire? Parce que, là, il y a eu
trois... On a fermé une première fois. Après ça, il n'y avait plus de clients.
On a refermé. Qu'est-ce qu'on fait pour le centre-ville de Montréal?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
je parle à Mme Plante sur une base régulière. Alors, je pense que le
programme qu'on met en place aujourd'hui va au moins permettre aux fermetures
de pouvoir réouvrir un jour. C'est sûr que la clé du centre-ville de Montréal,
c'est le retour dans les tours à bureaux, hein? On a 25 % qu'on permet
maintenant. Alors, il faut que les employeurs soient à l'aise de demander à
leurs employés de travailler dans les tours à bureaux. Ce n'est pas
gouvernemental, hein? Chaque entreprise est responsable de ça. Puis,
éventuellement, au niveau culturel, on a aura peut-être des événements-phares
qui vont se faire. Alors, il y a des plans qu'on regarde. Mais le point le plus
important, il faut ramener les gens dans les tours à bureau, et c'est plus
facile à dire qu'à faire.
Le Modérateur
: Phil
Authier, de la Gazette.
M. Authier (Philip)
:
Good day. A question for Mr. Arruda. Do you have now... Can you hear me?
I'm a little further than usual, I know.
M. Arruda (Horacio)
:
I'm deaf from one ear, but I hear well from this one. So you're in the right
side, that's OK. But that's true, I'm really deaf.
M. Authier (Philip)
:
I know, yes. You've mentioned this before. We've been here since March.
M. Arruda (Horacio)
:
Yes. We are friends now.
M. Authier (Philip)
:
Do you have a projection of what could happen in the next few weeks in terms of
the number of cases and deaths? And, if so, what do they show, given the
numbers keep growing every day now? Do you have a projection?
M. Arruda (Horacio)
:
I'm always afraid of telling numbers because you're going to say two weeks from
now: You told that and that's not the case. In fact, I cannot really tell you.
It will depend how our actions now are going to have an effect on the curve.
You know, the curve is going not as in the spring, but is not going down. So,
in fact, if... I hope, and I ask everybody to do what they're supposed to do,
we will be able to reflatten that curve or at least make it going slower,
because, if we had not acted, those cases that we have now, around 8,000, not
8,000, 800, 900, would become 2,000, and it can double that way. And it's why
now the only way is to put the breaks by lowering socialization and contacts
between persons.
M. Authier (Philip)
: For my second question, M. le président, there was an incident this morning where dozens
of kids walked out of class in LaSalle. They were unhappy because they're
spending their day in a classroom and the windows don't open. Do you have
concerns about their health in this context?
M. Arruda (Horacio)
: I haven't been in that class, I don't have the details, so I just,
perhaps, not want to comment on this specific situation. But I think it's important to have some ventilation and I think...
Perhaps there are some issues with some schools. And we had recommended to open
windows if possible. There is all kinds of strategies that could be made in the
environment to make it easier. Because that's not only in the context of COVID, that could be also in the context of
other things. So I think that this situation must be looked by the school, by the schoolboard, and Public Health
can also help if there is a specific health issue related to that.
Le Modérateur
: Cathy Senay, de CBC.
Mme Senay
(Cathy) : I'll go back to the Génies en
herbe on the rules in English. Are you ready? OK. We understand that, if two people go for a walk, they don't have
to wear a mask if they keep the two-meter distance. Am I right with this?
M. Arruda (Horacio)
: In fact... They are two people from the same place, the same...
Mme Senay
(Cathy) : No, two friends.
M. Arruda (Horacio)
: Two friends? Yes, but just make sure that outside you will be
really always at two meters. I would suggest that they wear their mask because
it's sometimes difficult to keep the two meters, you know? If they are going on
the jogging, one over there and one over there, that they are not in fact
together... But, as soon as you get into the two-meter zone, you have a
tendency to underestimate the place. We have those plexiglasses, now, because,
in fact, we are not really at two meters. We could understand that we are at two
meters, but, when you take the tape, that's not two meters. So I would
recommend, if you're going to jog with your neighbour, just make sure that you
have very more than two meters, and use the mask, if possible, at least when
you're going to be stopping, trying to talk together.
Mme Senay
(Cathy) : I'm just going to ask a
clarification, Louis, and then I'll go to my second question.
M. Lacroix
(Louis) : We're not supposed to do that
because it's one question, one...
Mme Senay
(Cathy) : Jesus Christ! OK. OK, I'll go... I'll continue with the Génies en herbe. If a
family organizes a playdate...
M. Arruda (Horacio)
: A private?
Mme Senay
(Cathy) : If you go to, like, a playground and
you have two families with two children, like one child, one child, and they're
in the same classroom bubble, can they play together and, you know, not
necessarily respect the two-meter distance?
M. Arruda (Horacio)
: I would not recommend it, you know, even if they... It's true they
are in the two bubbles. You mean two families, two kids from each family go to
one classroom and they are together?
Mme Senay
(Cathy) : …
M. Arruda (Horacio)
: OK. In theory, they have been exposed another one to another one. I
don't know what they've done in class. If they were in class trying to keep
being… Even if there is bubbles in class, sometimes there is more distance than
playing all together, you know? The risk is not zero in that perspective. I
would say, nobody's going to probably give an «amende» for this. I think, in theory, it could be… but the
problem is how are you going to do with the two other kids who are not from the
same bubble, to not play with them together?
It's more the situation that… It's a situation that will «favoriser», that will
enhance the risk of people getting together, because is it really true that
you're going to be able to sit… you cannot play with the other because you are
not in the same bubble, you know? It's exposing yourself, I think, to more
trouble than not trouble. That's going to be my answer. You know, that, we
cannot put in a «décret», that situation. There is so much situations. There is families with four fathers or… I don't know. You know,
it's very complex. It's very difficult for us. But I think, in this situation, if it's done, the issue will not
be probably that the two kids
who work together is the impact on the others. I hope I'm clear. If I'm not,
I'm not a good «génie en herbe».
Mme Senay
(Cathy) : Probably
not, but you can get better. I'm sure you will.
Le Modérateur
: Kelly Greig, de CTV.
Mme Greig
(Kelly) : Hello. I'm in Phil's spot today. I
will have to unfortunately pick
up on the same kind of question
because there's so many… We get many questions from our viewers asking: What are the rules, can I do this, can I
do this? So we have people… For example, like, gym
classes that go outside. So gyms are open, but, in a park, is it a gathering?
So, really, what are the rules for being outside? When is it a gathering that
is a banned gathering?
M. Arruda (Horacio)
:
First of all, if you go to the gym, and you are going to practice in your gym,
and there is distance of two meters, you don't use the showers, you don't use…
you can do that activity. But, when you get out, we don't want you to stay with
your friends, having a beer around the… You cannot suppose… But even water, you
know, because then you are from different bubbles. You are there not for an
essential issue. It's not for work. It's because you are making socialization.
This is not… it's forbidden. Am I clear with this?
Mme Greig
(Kelly) : But, to clarify, when is that…
become a banned gathering? Is it when it is social,
even though, you know, we talked about kids in parks?
M. Arruda (Horacio)
: When it's social. In fact, if… «le diable est dans les détails».
And I want to tell you, we are working on those issues, and there is going to
be, on our Web sites, some answers of those type of questions. But suppose you are going to walk with your family, where you
live with, to a park, parc du Mont-Royal, OK? Those families are always at a distance of two meters. They
are not there for a meeting, they are not there for a fest, they are not there
for a manifestation. This is OK
because you are staying separated from the others and you are in a space where
you can walk or practice your sport if you are alone.
Mme Greig
(Kelly) : And so, for my second question, it's actually on the announcement
of the day from M. Fitzgibbon. I'd like to talk about…
for workers themselves. So, we have money for businesses, but what about for
workers? Are you really letting Ottawa take care of that with the unemployment
insurance, and Québec is giving nothing for workers?
M. Fitzgibbon :
Yes. Well, I think I answered a question earlier that the idea here is not to duplicate.
For example, on the rent side, we have a federal program to assist on rent
subsidy, which… 23,000 companies in Québec benefitted from that rent subsidy.
If that is to prevail, we're not going to be adding on a fixed cost on the
rent. Otherwise, it will be duplication. So, there's no duplication. The
principle here is that the federal Government has done a good job on the wage
subsidy, for example, which will continue until June 2021. It's modulated
depending on the lack of revenue. So, the subsidy on the employment side, the
Federal is doing it, so we're taking care of the other fixed costs. Otherwise,
it'll be duplicating, which makes no sense.
Le Modérateur
:
On va terminer avec Raquel Fletcher, de Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon. I want to go back
to the students who walked out of their school, but my question is actually for
Mr. Legault. Because the students say that they walked out of their classes
today because they're so overcrowded, and keeping that two meters of distance
between them is impossible because the classrooms are so crowded. And they're
asking for a number of modifications. But what can you say to those students
and... parents and students, in general, who say they do not feel safe inside
the classroom?
M. Legault
:
Bien, first, I don't know exactly the situation you're mentioning. So, what's
the size of the classroom? Are we talking of a high
school or... How old are the kids? But, right now, we're following… we follow
the guidelines the Public Health. So I feel confident that the rules are OK.
Mme Fletcher
(Raquel) :OK. And my second question is for Mr. Fitzgibbon, about, I don't know
how to say it in English, the money that you are giving for fixed expenses. Is
it enough? We've heard from the opposition parties today saying that they
wanted to see more grants, less loans. You've announced $15,000. Is
that enough to save these businesses, to make sure they don't go under?
M. Fitzgibbon :
Listen, I mean, it's never enough, right? But there is a rigor that needs to
prevail in this Government. And, as I said earlier, we're allocating
$100 million. That's going to be the cost of the program. Basically, you
know, 12,000 enterprises which will close, take 75 % of those at $10,000…
$90 million. If you look at the average fixed expenses, if you exclude
salaries, you're about $13,000. So we feel that we are hitting the average.
So, if we compensate the
fixed costs for the month of October, excluding salaries, while the Federal is
taking care of the wage subsidy, I think it's enough. I mean, of course, we
could double that, but it would be totally a lack of rigor for us to do that.
So it's $100 million
we're allocating. I feel comfortable that we are allowing these companies to
survive that month. Some restaurants, bars, enterprises are facing, probably,
extinction, and we're not going to put money if we don't believe they're going
to get out of the doldrums. So I think it's a program that I feel extremely
comfortable with in the current circumstances, and we'll have to adjust as we
move forward. But, for today, I think it's a good program.
M. Legault : Merci, tout le
monde.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
M. Fitzgibbon : Merci.
(Fin à 14 h 5)