(Huit heures vingt-neuf minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour à
tous. Nous sommes aujourd'hui... Bien, enfin, je suis, aujourd'hui, accompagnée
de Marie Montpetit et d'André Fortin.
Alors, nous sommes aujourd'hui le
29 octobre. Nous sommes passés à travers la première vague de la crise de
la COVID, avec le lourd bilan qu'on connaît, c'est-à-dire 5 000 décès.
Et malheureusement les mesures et les plans du gouvernement du Québec n'ont pas
eu les résultats escomptés.
Le gouvernement de M. Legault propose
à nouveau un plan de quatre semaines aux Québécois, qu'il souhaite peut-être
ajuster dans les 14 prochains jours. Mais hier on a vu M. Trudeau,
M. Macron, Dr Fauci, dans leurs interventions publiques, nous faire
comprendre la chose suivante. Les gouvernements, dont celui du Québec, doivent
prendre la pleine mesure de la situation. Nous allons probablement devoir
apprendre à vivre avec le virus sur une période qui va être beaucoup plus
longue. En conséquence, le gouvernement doit mettre en… une stratégie de plus
long terme.
Aujourd'hui, j'aimerais avoir une pensée
spéciale pour un certain nombre de personnes au Québec. Je pense notamment à
nos entrepreneurs, à nos gens qui ne savent pas s'ils vont pouvoir réembaucher
leurs employés, s'ils vont pouvoir passer à travers les prochaines semaines. Je
pense à nos employés dans le domaine de la santé, à nos professionnels dans ce
domaine qui se demandent comment ils vont arriver, jusqu'à Noël ou dans les
prochains mois, à passer à travers la crise. Je pense également à nos étudiants
au cégep, qui sont là pour la première année puis qui se disent… De quoi sera
faite leur session en janvier, en février, en mars, de quoi ça va avoir l'air?
Certains scientifiques croient à la
possibilité d'un vaccin pour l'été prochain. Je le souhaite réellement, qu'on
soit capables d'avoir un vaccin pour l'été prochain et qu'on puisse
collectivement se sortir de la crise. Mais le Québec n'est pas une île. Le
gouvernement du Québec doit désormais se préparer en conséquence. Je continue
de croire que le gouvernement doit se poser des questions rapidement au niveau
de la cohérence et de la transparence de ses actions. Je crois également que,
et je le répète à nouveau, les Québécois doivent respecter les consignes et les
mesures sanitaires pour assurer une cohésion sociale à l'intérieur du Québec.
Je sais que nous sommes collectivement résilients et nous souhaitons tous
passer à travers cette crise.
Nous avons fait, dans les dernières
semaines, une vingtaine de recommandations au gouvernement, au premier
ministre. On va continuer à en faire. Mais, aujourd'hui, à titre de cheffe de
l'opposition officielle du Québec et à titre de cheffe du Parti libéral,
j'offre ma pleine et entière collaboration afin d'aider le gouvernement à
mettre en place un plan de long terme pour mettre fin à une gestion réactive de
la crise de la COVID-2019. On a besoin d'avoir un plan de long terme, et c'est
ce qu'on a... c'est pour ça qu'aujourd'hui on tend la main au premier ministre du
Québec, pour assurer ce plan qui devrait s'étaler sur une période de
12 mois.
M. Bergeron (Patrice) :
Mme Anglade, hier, si on écoutait Mme Guilbault, on avait
l'impression que vous étiez une séditieuse qui, vraiment, était irresponsable.
Comment vous accueillez ces accusations-là?
Mme Anglade : L'opposition est
ici pour poser des questions puis pour amener des propositions constructives.
Nous avons fait une vingtaine de propositions constructives, une vingtaine, mais
aujourd'hui on se rend compte... Et, cette semaine, j'ai posé la question au
gouvernement : Quel était le plan de match? La réalité, quand vous
regardez la situation, c'est qu'on est passés... Le premier ministre nous a dit
qu'il avait un plan et qu'il était prêt le 25 août dernier. Ensuite, on
nous a dit : On va faire un plan sur 28 jours. Ça n'a pas fonctionné.
Ensuite, on nous dit aujourd'hui : On va faire un plan sur 28 jours,
mais finalement on va réajuster pour les prochains 14 jours.
La réalité, c'est qu'on a besoin d'un plan
sur le long terme. On a besoin d'avoir une vision sur les 12 prochains
mois. On a besoin de réfléchir ensemble à de quoi seront faits les 12 prochains
mois. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui ce que l'on demande au gouvernement, c'est
de réfléchir à ce plan de long terme. Et j'ai posé la question en Chambre cette
semaine : Quel était le plan de match pour changer les choses? On n'a pas
eu de réponse. On veut avoir un plan de long terme et on veut pouvoir y
collaborer avec le gouvernement.
M. Laforest (Alain) : …c'est
d'alimenter les complotistes.
Mme Anglade : Notre objectif,
c'est de bâtir un plan où on va pouvoir sortir de cette crise collectivement. C'est
ça, notre objectif.
M. Larin (Vincent) : ...avoir
un plan de 12 mois, alors qu'on ne sait même pas combien de cas de
contamination on va avoir dans un mois?
Mme Anglade : Il faut
faire les deux. En fait, ce qu'il faut faire, c'est gérer la crise, évidemment,
au quotidien, mais il faut également sortir du au jour le jour et prévoir les
choses. Imaginez, par exemple, aujourd'hui, vous êtes un restaurateur, vous ne
savez pas si, dans deux semaines ou dans quatre semaines, vous allez ouvrir ou
ne pas rouvrir, comment pouvez-vous avancer? Comment pouvez-vous prévoir ce qui
va se passer? Les gens, aujourd'hui, ont besoin d'avoir une vision d'ensemble. Que
ce soit pour nos écoles, que ce soit pour nos entreprises, nos PME, peu importe,
on a besoin d'avoir une vision d'ensemble. On a besoin de bâtir ce plan-là sur
une période de 12 mois parce qu'on va devoir apprendre à vivre avec le
virus. Si on continue à juste s'occuper du court terme, court terme, court
terme, on n'aura jamais cette vision de plus long terme. On a besoin de passer
à ça.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Est-ce qu'il y a un pays dans le monde, Mme Anglade, que vous regardez et
que vous vous dites : Eux, ils comprennent ça, puis il faut faire la même
chose?
Mme Anglade : Écoutez, un
des pays qui se démarque présentement… C'est sûr, si vous regardez la Nouvelle-Zélande,
qu'il y a des résultats qui sont quand même...
Une voix
: ...
Mme Anglade : Bien oui.
Alors, maintenant, vous me posez la question : Est-ce qu'il y a quelqu'un
qui se démarque? C'est sûr que vous… Est-ce qu'il y a une juridiction...
M. Pilon-Larose (Hugo) : Qu'est-ce
qu'on peut faire? À qui on peut se comparer?
Mme Anglade : La Colombie-Britannique,
regardons ce qui se passe en Colombie-Britannique. Je pense que ça pourrait
être un exemple, effectivement, pour nous, des plans... Je regardais, par
exemple, des plans sur la vaccination qui... un éventuel vaccin, des plans de long
terme. En Allemagne, encore une fois, il y a des gens qui réfléchissent à cette
question de long terme. Et ce que nous invite... Hier, M. Trudeau a dit quelque
chose, il a dit... Il ne sait pas de quoi sera fait Noël, hein? Alors, je veux
dire, on regarde Noël puis on ne sait pas qu'est-ce qu'il va se passer à Noël. Je
pense qu'on doit prendre la pleine mesure de ce qui arrive et se dire :
Les 12 prochains mois, de quoi seront-ils faits?
Oui, il faut gérer le quotidien. Il n'y a
pas de doute qu'il faut gérer le quotidien. Mais il faut aussi être capable de
répondre aux questions, préparer ce qui s'en vient pour la rentrée des classes
en janvier, préparer ce qui s'en vient pour nos entrepreneurs. Est-ce que
les... Si vous êtes, aujourd'hui, un restaurateur puis vous avez eu une aide aujourd'hui,
est-ce que vous vous dites : Bien, je vais attendre de voir si, dans deux
semaines, je vais avoir de l'aide puis, dans deux semaines après, je vais avoir
de l'aide, ou est-ce que vous avez envie d'avoir une perspective sur le long
terme? C'est à ça qu'on doit en venir collectivement.
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant la lettre des 150 médecins et professionnels de la santé qui
ont signé une lettre pour dire : Il faut de la décentralisation parce que
notre système de santé, actuellement, il n'est pas capable… il n'est pas
efficace contre la pandémie, qu'est-ce qui peut être fait, selon vous, à court
terme, pour justement décentraliser puis rendre le système de santé plus
efficace?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
je pense que les gens essaient justement de se... À court terme, je pense que
les gens, ils essaient de trouver des solutions de plus long terme pour le
rendre viable. Je pense aussi que c'est ça que j'entendais dans la réponse des
médecins, c'est : Qu'est-ce que l'on peut faire à long terme? Et ça vient
renforcer le message que nous, on doit s'asseoir ensemble avec les acteurs du
milieu pour essayer de trouver des solutions de long terme.
M. Bergeron (Patrice) : Ces
médecins-là, ils ont quand même des demandes précises, là, à savoir… Ils ne
peuvent même pas mettre une paroi dans un hôpital. Est-ce que le ministre ne
pourrait pas juste, en vertu des pouvoirs que lui donne la loi… Il y a
l'article, je pense, 130, de la loi n° 10, là, qui
dit : Bien, le réseau peut s'organiser aussi par lui-même. Est-ce que le
ministre Dubé ne devrait pas leur dire : Oui, on autorise les
établissements locaux à prendre des décisions quand il s'agit de désigner des
zones rouges sans qu'ils aient besoin de demander une permission au CIUSSS, là?
Mme Anglade : Toutes les
mesures qui peuvent nous permettre de réagir de manière plus efficace… Et
d'ailleurs, en toute honnêteté, il y a certains endroits qui ont été capables
de le faire dans la mesure où on prend des décisions, on s'ajuste à la crise.
Regardez ce qui s'est passé en matière de télémédecine. On a été capables de
s'ajuster puis de changer des choses qui étaient… qui permettaient une plus
grande flexibilité. Donc, il y a des éléments de ça qui peuvent être appliqués
à court terme. Mais je pense encore une fois qu'il y a ces éléments-là… Il faut
commencer à se projeter sur le long terme.
M. Bergeron (Patrice) : À
titre d'opposition officielle, est-ce que ce n'est pas un problème pour vous parce
que cette loi-là, justement, qui a donné cette centralisation-là, c'est vous
qui l'avez adoptée?
Mme Anglade : Mais, entre vous
et moi, ce que vous voulez dire aussi, c'est qu'à l'intérieur même de cette
loi-là on a des mécanismes qui permettent justement de prendre ces décisions-là.
C'est à l'intérieur même de cette loi-là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : En matière
de santé, j'aimerais savoir, Mme Anglade, au CISSS de Lanaudière, qui est
imputable du fait que le P.D.G. du CISSS, qui est aussi le boss de l'hôpital de
Joliette, pour lequel, dans la commission Viens, il y a eu des tonnes de
témoignages pour parler des cas de racisme ou d'intolérance qui se passaient là…
mais qu'au CISSS le P.D.G, il n'avait pas lu le rapport?
Mme Anglade : Bien, je pense
que le P.D.G. lui-même devrait avoir lu le rapport. Je pense que, clairement,
là, il n'y a personne qui peut nier qu'il y a un enjeu. Il n'y a personne qui
peut nier ce qui s'est passé récemment avec Joyce Echaquan. Et moi, je me
serais attendue à ce que ce rapport ait été lu et que des actions aient été
mises en place. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Je pense que c'est…
M. Laforest (Alain) : À ce
moment-là, on fait quoi au pays du «no fault»? Il reste là, puis on lui dit :
Lis le rapport, ou on prend des actions?
Mme Anglade : Bien, il faut… Lire
le rapport, c'est le minimum. Ce n'est pas de lire le rapport, là, c'est
quelles sont les actions qui vont clairement être posées par le CIUSSS. C'est à
lui d'agir. Présentement, là, il a les outils entre les mains pour réagir. Donc,
c'est à lui aussi de poser des gestes concrets.
M. Laforest (Alain) : …depuis
un an.
Mme Anglade : Encore une fois,
il n'a pas pris connaissance du rapport. Un, c'est surprenant qu'on ait quelqu'un
qui n'a pas pris connaissance du rapport dans ce cas-ci. Ça, c'est la première
des choses. Mais la deuxième des choses, aujourd'hui, il a… Écoutez, ça fait
combien de temps, ça fait quatre semaines, cinq semaines? Il est plus que temps
d'avoir… de poser des gestes très concrets, puis, je pense, c'est sa
responsabilité.
Mme Sioui (Marie-Michèle) : …là,
entre autres, le centre d'amitié à Joliette a mis sur pied une clinique de
proximité, mais le CISSS, là, on ne donne pas d'équipement pour…
Mme Anglade : Je n'entends pas
votre question.
Mme Sioui (Marie-Michèle) : Je
m'excuse. Il y a des actions à portée de main. Le centre d'amitié de Lanaudière
a mis sur pied une clinique de proximité, mais le CISSS ne leur donne pas
d'équipement pour qu'elle fonctionne comme il faut. Le P.D.G. du CISSS n'est
plus en contact avec le chef de Manawan. En fait, est-ce qu'il est la bonne
personne en poste? Est-ce que c'est le genre de chose qui peut mériter qu'on
tasse un P.D.G.?
Mme Anglade : Bien, je pense
qu'il commence à y avoir une accumulation de choses. Mais, encore une fois, je
crois, dans ce cas-ci, que ce que j'aimerais voir, moi, c'est des actions
concrètes qui sont posées parce qu'effectivement il en manque clairement, des
actions qui devaient être posées par ce P.D.G. du CISSS, clairement. Je ne sais
pas si, Marie, tu veux commenter? Elle a confirmé ce que je dis.
M. Bossé (Olivier) : Sur les
patients de l'institut en santé mentale de Québec, qui ont manqué de soins lors
d'une éclosion il y a environ deux semaines, qu'est-ce qu'on peut dire de ça à
part de dire que c'est effrayant?
Mme Anglade : Le problème, là,
de la santé... Je veux juste revenir sur la santé mentale puis... Là, on a des
enjeux... Aujourd'hui, là, il y a des patients… Puis là vous me parlez de santé
mentale, il y a des gens, là… des éclosions... des personnes âgées qui n'ont
pas de soins à domicile parce qu'elles font partie de lieux où il y a une
éclosion, puis elles ne peuvent même pas recevoir de services à domicile pour
des soins dont elles ont besoin. Bien, un autre exemple, c'est celui-là, au
niveau de la santé mentale.
Donc, on a véritablement un enjeu, et
c'est pour ça qu'il faut que l'on soit capables d'avoir une perspective de long
terme par rapport à ça. La santé mentale, là, ce n'est pas un enjeu qu'on va
pouvoir régler à coups de 25 millions à droite et à gauche. Voilà deux
semaines, on a proposé une vision qui ferait en sorte qu'on injecte
300 millions de dollars dans nos soins de services de santé mentale.
Pourquoi? Parce que ce dont on a besoin, c'est de vraiment un coup de barre
dans ce domaine-là.
Hier, le gouvernement a annoncé
25 millions. Encore une fois, on fait une gestion au jour le jour. C'est
correct qu'on ait à gérer le Québec au jour le jour, mais la santé mentale, il
va falloir qu'on y réfléchisse sur le long terme. Il va falloir qu'on y
réfléchisse sur les 12 prochains mois et plus. Quand je dis les 12 prochains
mois et plus, évidemment… Mais on ne peut pas continuer à simplement penser au
court terme parce qu'on va en échapper, d'autres cas comme ça. Et, pour pouvoir
se sortir de ça, bien, il faut qu'on ouvre l'accès. Il faut que les gens aient
accès, puis accès, ça veut dire aller directement voir un psychologue, mais
accès, ça veut aussi dire pouvoir ne pas payer, et ça, c'est un deuxième enjeu
que l'on a.
Alors, je pense qu'une des mesures qui
étaient très... qui pourraient aider, définitivement, c'est ce que nous avons
mis sur la table il y a deux semaines.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais maintenant.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
Mme Anglade : Good morning.
Mme Senay (Cathy) : What is the picking process you have after... Ms. Guilbault, the
Deputy Premier, says opposition parties were irresponsible. But she went and
said further, on that, basically, you were responsible of tearing the social
cohesion apart with what you said about gym closures.
Mme Anglade : Well, it's simply not true. It's simply not true. You've heard me
yourself when I come here, and I always say : We have to make sure that we
support the measures. I've made videos about that. So, I mean, it's simply not
true. The reality is, as leader of the opposition, I have to be able to ask questions and I have to be able to be… We have to be able to propose new
ideas and we've done both. So, if they don't want to have a constructive opposition, that's a different story, but
we've been extremely constructive. We came up with about 20 different recommendations for the Government. But we will be asking questions because the plan has not worked.
Mme Senay (Cathy) : But, if she was on the attack mode yesterday, it's because she
knows she has the public opinion behind her and behind her own party. What's at
risk for you, then, to continue…
Mme Anglade : I do my job based on what I see on the ground. I do my job based on
the comments that I hear from our constituents. I do my job based on questions that are being asked by the
people, and that's what we bring here. So, when I say something, when I ask a question, it's not only like the people of
the opposition that are asking
the question. It is the people
on the ground that are asking themselves a question. I think it's totally irrelevant.
Mme Greig (Kelly) : I think that one of the main issues here is that a lot of people
tune into Mr. Legault's press conferences because they give a daily update on
the… So why people are paying attention to these press conferences right now,
that maybe they didn't before, because of that… So, when she uses that platform
to attack you politically, what do you make of kind of how viewers or how
Quebeckers…
Mme Anglade : I think Quebeckers
realize that they ask themselves the same questions. When we ask to have a long-term plan… I think people are starting
to see, OK, what's going to
happen in the next two weeks. What is going to happen in the next two weeks? Are
we going to continue saying : In two weeks, this is what's going to be,
and then two weeks later… I think we have to step back, and take a moment, and
think : We're going to be in this for the long run, we're going to be in
this for the next 12 months. Can we collectively think about a long-term plan?
And, in order to do this, in order to do this, you need to get… I'm the first
one to say : Mr. Legault, I'm willing to contribute, I'm willing to be
part of whatever team you want to put forward so we can work together. We have
the collective responsibility
to prepare a plan that is on the long term. So it's not about he said, she
said. That's not what it's about at all.
M. Authier (Philip)
: What do you think of Mme Guilbault's reaction? I mean, it's kind of
unusual to see... They're saying : Do not oppose us. Like, I asked the
question yesterday, are we still allowed to ask questions of the Government?
Mme Anglade : Well, it's a fair question.
M. Authier (Philip)
: And do you think they're in a panic? What do you think of their
reaction?
Mme Anglade : Well, the reality is we've done about 20 different recommendations.
We've been very constructive. We will keep asking questions, and the Government has to answer. And the Government doesn't have to answer to the opposition. That's not the question. The Government has to answer to Quebeckers. The questions
that we're asking are not questions that are coming out of, like, we sit down in the morning and we
think of what question we're going to be asking the Premier. The questions are coming from the constituents,
from the people in Québec, and
you hear those questions. You
hear those questions from
students. You hear the questions
from the people in our health care system. You hear those questions all the time. So I think it's very
legitimate for us to be doing this and we're going to keep doing it.
Mme Senay (Cathy) : About the one-year plan that you want the Government to develop, you know that there is a special committee on the federal
scene with experts… For example, Michael Sabia is heading this committee, and
they have to find solutions in the medium, the long-term, what we should bring
to boost the economy. How important it is for Québec to sit down at that committee and say : Well, this is what we need?
Mme Anglade : Well, it's definitely something that the Government of Québec should be
doing. But, at the same time, at the same time, we should be thinking about a
plan for us. Like, again, that is a long-term plan. We cannot keep managing day
to day the way we're doing it today because, if the plan doesn't work...
Mr. Legault had a plan at the end of August, it didn't work. So they came
up with another plan, at the end of September, for 28 days, didn't work. So
we're coming up with another plan for another 28 days and we'll readjust the
plan in 14 days if we think... But, at the end of the day, what is it going to look like in the next
12 months? That's what we have to think about. And I think getting all the
key people involved in defining what that plan is is really important.
An example of that,
health care. Yesterday, there was an announcement on health care. Well, you're
targeting a specific area of the population, which is fine, it's the younger population, but it's one tenth of what we need to do. If you had a vision on
the long term, you would be investing $300 million right now in mental
health. That's what needs to happen in Québec today.
Mme Greig (Kelly) : I want to ask you about testing a little bit, a little bit off this
topic, but it seems that there's a backlog for testing in Montréal, and, for few days, now, we're
seeing the number of tests down steadily from 30,000... Do you feel there… that's
becoming kind of a… issue now that maybe we're focusing more on the…
Mme Anglade : Well, testing is important and... I mean, ideally, what you want to
see is that we're maintaining the level at about 30,000. I mean, that's what we
need to shoot for. You're right when you say people might be deciding not to
test as much, but maintaining the level of testing is really critical as well.
It's been demonstrated that testing… tracability is really key.
Mme Greig (Kelly) : When you see that it's down consistently, do you think that…
Mme Anglade : It can be a combination of both. But the system has demonstrated
its ability to achieve 30,000. So I would imagine that there is perhaps a
hypothesis that fewer people are getting tested, but it could be a combination
of both.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 49)