(Huit heures)
M. Bérubé : Bonjour. Merci,
Thomas. Aujourd'hui, le Parti québécois va déposer une motion en hommage à
Me Marc André-Bédard, un grand homme, un indépendantiste fidèle, un
militant exemplaire, un grand ministre de la Justice, un homme exceptionnel qui
aura contribué au Québec et à sa région. Et c'est le député de Jonquière, Sylvain
Gaudreault, qui fera cet hommage au nom de notre formation politique. Et on va certainement
revenir sur son engagement indéfectible à l'égard de l'indépendance et au Parti
québécois.
Aujourd'hui, trois sujets que j'aborde rapidement.
D'abord, le contrat moral que le premier
ministre nous a présenté, écoutez, les clauses changent. Je vais demander quelque
chose de relativement simple. Je veux ce contrat moral écrit et disponible pour
l'ensemble des Québécois. Le gouvernement dispose de sommes considérables pour
faire du placement média. Alors, je lui demande d'exposer, d'écrire ce contrat
et le rendre disponible pour l'ensemble des Québécois au cours des prochaines
heures sur toutes ses plateformes. Vous vous souvenez, il avait fait une lettre
pour la laïcité, qu'il avait signée, indiquant quels étaient ses objectifs. Là,
c'est encore plus important de faire ça.
Donc, pour vrai, le contrat, on veut le
lire et on veut voir les clauses parce que, pour l'instant, ce n'est qu'un peu
un décret verbal. Puis, s'il y a un contrat moral, il y a une contrepartie. Et
ce qu'on exige au gouvernement, c'est de bien nous préparer pour la
vaccination, de nous donner l'information qui justifie, par exemple, que les
restaurants soient fermés, que les endroits comme les gymnases soient fermés,
les raisons qui justifient que la petite entreprise ne reçoit pas le financement
adéquat, nous expliquer qu'est-ce qui relève de la politique, qu'est-ce qui
relève de la Santé publique.
Donc, ça, c'est la contrepartie s'il y a
un contrat. Mais le premier geste à poser de la part du gouvernement du Québec,
c'est de l'écrire et de le rendre accessible à l'ensemble des Québécois d'ici
les prochains jours. Et je comprends qu'il y aura une mise à jour aujourd'hui.
On attendra le point de presse de 13 heures. Mais là il faut que ça soit
clair. Et, quand le gouvernement du Québec donne une indication, il faut qu'il
l'assume. On a l'impression que le gouvernement est toujours craintif de voir
les Québécois en colère de ses mesures. Et je l'ai déjà dit, je le répète, il y
a de la politique là-dedans. Il préserve, d'une certaine façon, sa popularité
actuelle.
Deuxième élément. Qu'est-ce qu'on apprend
chez nos voisins, Ontario, chez l'ami du premier ministre, M. Ford? Eh
bien, une véritable instance indépendante, la vérificatrice générale de
l'Ontario, a posé un regard et un jugement sur la gestion de la pandémie, et
qu'est-ce qu'on apprend? La gestion de la pandémie a été faite de façon
incohérente et désorganisée. C'est une instance indépendante qui porte un
jugement. Pas ça au Québec, pas avec la nomination de Mme Castonguay, qui
n'est pas indépendante, qui n'a pas les pouvoirs d'une commission d'enquête.
Alors, si le message se rend à la Vérificatrice
générale du Québec, il n'y a pas besoin de moi pour ça, je l'invite à
s'intéresser à ce qui se passe dans la pandémie. J'ai l'impression qu'on en
apprendrait davantage. Et j'ai l'impression que le gouvernement craint beaucoup
que quelqu'un d'aussi efficace et compétent que la Vérificatrice générale
puisse faire le même exercice. On a déjà demandé, dans le passé, pour des
mandats, unanimement, à la Vérificatrice générale d'enquêter. Je vous donne un
exemple, la Société des traversiers du Québec, vous vous en souvenez. Alors,
moi, l'exercice ontarien, je le trouve intéressant. C'est totalement
indépendant, et on pourrait avoir ça au Québec.
Je termine par un enjeu qui nous préoccupe
et qui, je pense, vous préoccupe aussi. Depuis septembre dernier, le premier
ministre a été absent du tiers des périodes des questions. Donc, à tous les
mercredis, il a fait le choix de ne pas être présent. Je pense que la situation
exige qu'il soit présent, d'ici la fin de la session parlementaire, à la
mi-décembre, à chacune des sessions, à chacune des périodes de questions. Je
trouve que c'est important. On a des questions à lui poser, notre formation
politique. Et c'est un exercice de reddition de comptes parce qu'après, là, ça
va aller en février. Alors, c'est des moments privilégiés. Et je sais que le
premier ministre est disponible. La preuve, mercredi, il n'est pas présent à la
période des questions, ensuite vous apprenez qu'il va tenir un point de presse,
diffusé en direct sur les canaux télévisés d'information continue, pour parler
d'un dossier, le décès de M. Bédard — j'ai trouvé ça très à
propos — et de ne répondre à aucune autre question, et ce n'est pas parce
que votre collègue de Cogeco n'a pas essayé.
Alors, je trouve qu'il serait pertinent, à
partir de maintenant, que le premier ministre soit présent. Donc, la semaine
prochaine et l'autre semaine, c'est des semaines intensives. Donc, il y a
quatre périodes des questions, ça en fait huit, et peut-être plus s'il y a un
bâillon. Donc, je trouve ça important pour la démocratie. Et, s'il y a des
raisons qui font en sorte qu'il n'est pas là, maladie, déplacement, il le
justifiera. Mais je crois qu'on préfère que le premier ministre soit là, et la
vice-première ministre pourra vaquer à d'autres occupations pendant ce
temps-là.
M. Laforest (Alain) : …l'histoire
du blanchiment d'argent au casino?
M. Bérubé : C'est très
préoccupant. Lorsque le Casino de Montréal a ouvert à l'automne 1993,
l'objectif, c'était de sortir le crime organisé du jeu, ce n'était pas pour
l'inviter au jeu, par l'État, 27 ans plus tard, et probablement bien avant
ça. Donc, si on voulait sortir le crime organisé du jeu, il y avait des raisons.
Mais là le crime organisé était invité par l'État à jouer, à manger, à boire, à
dormir. Résultat des courses, pour prendre une analogie du jeu, le patron des
casinos du Québec, M. Kevin Taylor, le patron du Casino de Montréal, je les
invite à répondre assez rapidement aux questions que votre bureau d'enquête leur
a adressées. Et, si ça ne se fait pas rapidement, on va les inviter à l'Assemblée
nationale puis on a les moyens de le faire.
Alors, je leur laisse le choix de donner
des explications assez rapidement puis nous expliquer comment ça a pu se
passer. On m'indique qu'on en apprendra un peu plus tard dans la journée sur
comment ça s'est fait. Il y a des preuves assez probantes là-dessus. Moi, je
veux savoir qui a cru bon accorder ces avantages à des gens connus du crime
organisé. Nous, comme parlementaires, on les connaît. Et pourquoi, sachant ça,
on accepte leur argent ou on ne signale pas à la police, qui fait probablement
des enquêtes, dans bien des cas, sur eux? Est-ce que leur argent est bienvenu?
Est-ce qu'on a absolument besoin d'accueillir des gens qui dirigent le crime
organisé à Montréal? C'est inacceptable.
Alors, ça, c'est une société d'État qui a
des responsabilités quant à la sécurité des lieux et quant à la sécurité, je
dirais, des approvisionnements, quand on peut le prévoir.
M. Laforest (Alain) : À qui
ça profite?
M. Bérubé : Au crime organisé.
Le crime organisé se promène en toute impunité au casino, un des endroits les
mieux gardés au Québec, où il y a des caméras partout. On peut même suivre les
visages des gens partout dans le casino. J'ai eu à travailler beaucoup avec le
casino quand j'étais ministre du Tourisme. Ils sont capables d'identifier dès
l'entrée c'est qui. Puis, lorsqu'il y a des paiements, lorsqu'il y a les
jetons, lorsqu'il y a le remboursement, c'est très facile à faire. Si on a des
listes pour les gens qui sont barrés d'un casino parce qu'ils ont des problèmes
de jeu majeurs, parfois c'est les gens qui le demandent eux-mêmes, parfois
c'est les casinos, est-ce qu'on ne pourrait pas avoir cette même liste pour des
gens pour qui c'est avéré qu'ils sont membres du crime organisé et qu'ils
jouent avec de l'argent qui provient de source illicite?
M. Laforest (Alain) : …sous votre
gouvernement?
M. Bérubé : Selon les
indications que j'aies, c'est depuis 2010 au moins, à vérifier, donc sur des gouvernements
successifs. Et vous comprendrez que ces informations-là, de qui a loué une
chambre, ce n'est pas dit au ministre, là. Donc, le casino a été créé à Montréal
en octobre 1993. C'était le ministre du Tourisme André Vallerand à l'époque. Le
Tourisme avait la responsabilité du casino. Ensuite, c'est le ministère des
Finances qui est devenu ministre titulaire des casinos. Il n'y a pas de
microgestion.
D'ailleurs, une fois par année, Mme
Roiter, la patronne de Loto-Québec, vient faire un tour et ça lui permet,
pendant une heure, d'à peu près ne rien nous dire, notamment qu'on avait posé
des questions sur Joël Robuchon et son atelier. Alors, aujourd'hui, on va aller
un petit peu plus bas dans l'organigramme : M. Kevin Taylor, de la Société
des casinos — il y en a quatre au Québec : Lac-Leamy,
Mont-Tremblant, Montréal et Charlevoix — et le gestionnaire du Casino
de Montréal, qui s'appelle M. Morin, si je ne me trompe pas. Je les invite
à répondre prestement aux questions.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Concernant
la DPJ de Granby, je ne sais pas comment formuler ma question, mais, à la
lecture du reportage de ce matin, quelle est votre réaction?
M. Bérubé : Je pense que,
comme toutes les personnes qui ont lu ça et qui sont dotées de sensibilité
élémentaire, ça nous brise le coeur. Et je me dis qu'au-delà des travaux de la
commission Laurent il y a des drames qui se vivent toujours. Comment les
signaler? Je comprends que c'est arrivé de façon fortuite. Il y a quelqu'un qui
s'est rendu à la résidence. Je crois que c'est un huissier… a eu connaissance
de cette personne qui portait des blessures de quelqu'un qui s'était défendu et
qu'il était rachitique comme on l'a vu dans certains conflits mondiaux. Ça
arrache le coeur. Ça se passe encore à Granby. C'est malheureux pour cette
ville-là. Mais on a allongé le mandat de la commission Laurent en espérant que
plus jamais ce genre de chose ne puisse se reproduire.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
ça arrive là, puis la commission Laurent...
M. Bérubé : Puis ça arrive
ailleurs.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Peut-être,
effectivement, mais on ne sait pas qu'est-ce que qui se passe. Mais qu'est-ce
que vous, comme législateurs, le gouvernement et les partis d'opposition,
pouvez faire pour essayer de prévenir s'il y a d'autres cas qui se passent…
M. Bérubé : Bon, alors,
Mme Laurent nous avait prévenus qu'elle pourrait faire des rapports
d'étape et tout de suite demander d'appliquer certaines mesures. Si c'est le
cas, là, on siège encore quelques semaines, là, qu'elle nous le demande, puis
on va le faire, parce que le mandat est long, mais on peut s'arrêter en cours
de chemin puis dire : Ça, c'est très urgent pour la protection des enfants
et des adolescents. Je l'invite à nous indiquer rapidement, aux parlementaires,
s'il y a des choses qu'on peut faire appliquer avant Noël, et on va le faire.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que M. Legault est allé trop vite avec son contrat moral? Parce que, bon,
on voit que ça n'a pas été très bien accueilli au fédéral, qu'en Ontario on ne
fera pas ça du tout. Au contraire, on dit : Bon, vos partys de Noël, ça va
être dans votre bulle familiale. Il semble y avoir juste le Québec, là, qui a
décidé de permettre ce type de rassemblement. À un mois et demi de la fête,
est-ce qu'on est allés trop vite?
M. Bérubé : Oui. Et il n'a pas
pu résister à l'opportunité de faire une belle présentation contrôlée où là il
se positionne dans le rôle du père Noël qui offre déjà le cadeau au début de
l'avent et qui le reprend déjà. Alors, c'est encore ça, là, il y a non
seulement la confusion des genres entre la Santé publique puis le politique,
mais ajoutez ça, le sens de la communication et du spectacle. Ça a donné ça,
hein : Le père Noël est immunisé, je vous autorise à être sur le bord de
la dinde, on va se parler du bol à punch. Je veux dire, c'est ça, là.
Donc, oui, il est allé trop vite, puis là
il y a du rétropédalage. Et je vous dis qu'il y a des gens qui nous contactent,
qui ne vont pas passer un beau Noël, les anges gardiens, les gens qui reçu
successivement des remerciements, hein : Je remercie les paramédics, je
remercie les infirmières, je remercie les employés du commerce au détail. Bien,
ces gens-là ont été remerciés au printemps, puis là vont travailler pendant la
période des fêtes. C'est gênant. C'est franchement gênant, des entrepreneurs
qui ne reçoivent pas leurs chèques. C'est dommage à dire, mais le fédéral les
envoie direct. Ici, ça passe par toutes sortes d'endroits. Ça ne va pas très
bien, là.
Alors, qu'ils se parlent. Le
Dr Arruda a l'air complètement dépassé par l'agenda du gouvernement, parce
que je vous ai entendus poser des questions hier à Paul St-Pierre Plamondon, j'aurais
des choses à vous dire là-dessus. Donc, il est allé trop vite. Et ils ne sont
pas capables de résister à la tentation de se mettre, d'une certaine façon, en
spectacle pour s'assurer du plus grand appui populaire de la population.
M. Bergeron (Patrice) :
Qu'est-ce que vous aviez à nous dire là-dessus, justement, là? Vous dites, là,
à propos d'Arruda, là…
M. Bérubé : Bien, j'ai
écouté... Le Dr Arruda, tu sais, j'ai envie de lui dire, des fois :
Si ce n'est pas votre décision, clignez des yeux trois fois. Tu sais, je veux
dire, envoyez-nous un signal de détresse, on va comprendre, on va y aller.
Mme Gamache (Valérie) : Oui,
oui, une flashlight aussi. Qu'est-ce qu'il y a dans le contrat moral avec les
Québécois que vous souhaitez voir, que le gouvernement, que le premier ministre
précise?
M. Bérubé : Je veux qu'il soit
écrit. C'est un contrat.
Mme Gamache (Valérie) : Mais c'est
quoi, les petites clauses que vous voulez voir précisées, les petites clauses que
le gouvernement nous cache, selon vous?
M. Bérubé : Bien, les petites
clauses, c'est celles que le gouvernement évoque, mais qu'on n'a jamais vues.
Si tu as un contrat, écris-le. Puis c'est sérieux quand je vous dis ça, là. Le
gouvernement s'achète des pages complètes dans les grands hebdos, dans les
grands quotidiens et dans les hebdos. Bien, moi, je veux que son contrat soit
noir sur blanc, là, puis on va tous comprendre. Comme ça, s'il y a des
changements, bien, il les corrigera au fur et à mesure. Mais de quoi on parle? C'est
quoi, lui, sa contrepartie au contrat? Moi, je n'ai rien signé. Je veux
m'assurer que le gouvernement va resserrer les affaires, transparence sur les
décisions. Les restaurants, là, c'est ce qu'il y a de plus grave présentement,
là. Ils sont en train de tomber un par un. Puis il y a des drames humains, il y
a des gens qui ne se relèveront pas psychologiquement de ça, O.K., il y a eu
des suicides.
Une voix
: ...
M. Bérubé : J'y arrive. Donc,
il peut-u nous expliquer une fois pour toutes… Y a-tu vraiment eu des éclosions
dans les restaurants? Moi, je vais les défendre, les restaurants. Et, je vous
le dis, la rancoeur et l'inimitié avec les restaurateurs et les PME vont être
durables pour ce gouvernement-là. Ils ont atteint un point de non-confiance qui
me semble irréversible. Excusez-moi.
M. Lacroix (Louis) : Vous
pensez qu'on devrait rouvrir les restaurants, c'est ça?
M. Bérubé : Je veux l'étude.
M. Larin (Vincent) : C'était
quand même dit dès le premier jour que les rassemblements à Noël ne pourraient
pas avoir lieu si la contagion continue d'augmenter. Pensez-vous que les
Québécois ne sont peut-être pas allés justement un peu vite en affaires?
M. Bérubé : Ce n'est pas
là-dessus qu'il a mis l'emphase, on en conviendra. Ça a été dit en mineur. Ça aurait
dû être dit en majeur. Donc, il était heureux d'annoncer que pas une, pas deux,
pas trois, quatre… Tu sais, c'est une programmation, là. C'était peut-être
trop. Et, s'il l'a dit, il faut qu'il l'assume, là. Puis là, au début, on
comptait déjeuner, dîner, souper, puis là, après, on a précisé, on était rendus
au bol à punch. Je veux dire, il faut que ça soit clair pour tout le monde.
Là, il y a des gens qui ne participent pas
aux fêtes, là, hein, tous les services essentiels puis les gens qui font du
commerce au détail jusqu'au 24 puis qui ne peuvent pas prendre de quarantaine
avant puis après. Là, les gens, ce n'est pas recommandé de voyager, mais il y
en a qui vont le faire pareil. Ils peuvent-u ou ils ne peuvent pas? Les agences
de voyages devraient-elles fermer? Le monde ordinaire, là, ils veulent savoir
ça, puis moi, j'en suis, du monde ordinaire, j'aimerais ça le savoir.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
qu'elle est prématurée? On jase, là, à savoir quand est-ce qu'on aurait dû
savoir, à peu près, selon vous, quand on aurait pu organiser nos plans, là.
Quand est-ce que le gouvernement aurait dû se prononcer sur le format, là, de
Noël?
M. Bérubé : Quand il y
avait quelque chose à dire. Là, il n'avait rien à dire. Ça fait penser au plan
sur la langue. Il convoque un point de presse pour dire qu'il y a quelque chose
qui s'en vient. Il convoque un point de presse sur la santé publique pour dire
qu'on va surveiller, puis là on va s'ajuster. Vous nous le direz quand vous
serez prêts. Je veux dire...
M. Carabin (François) : Vous
avez peut-être vu ce rapport accablant sur Brian Boucher, l'ex-prêtre de
l'archevêché de Montréal. Un des avocats de plusieurs centaines de victimes, Me
Arsenault, demande une enquête publique à la hauteur du Québec sur les abus
sexuels dans l'Église catholique. Est-ce que c'est quelque chose avec quoi vous
êtes d'accord?
M. Bérubé : Bien sûr, et
on a déjà pris position là-dessus. D'ailleurs, moi-même, j'ai déjà répondu à
cette question-là ici il y a quelques années. C'est la première fois que c'est
autant documenté dans le diocèse de Montréal. Je crois même que ça implique,
là, les plus hautes instances de l'Église catholique, y compris le cardinal à
l'époque. Donc, oui, tu sais, allons-y, puis l'Église a à collaborer. Je sais
que Mgr Lépine était à la radio ce matin, une radio privée, pour
s'expliquer. Mais là ce dossier-là est fouillé par une juge, si je ne me trompe
pas. Donc, bien oui, allons-y. Puis cette histoire-là, là, dans toutes les
paroisses du Québec, là, il y a des choses qu'on a entendues dans bien des
paroisses du Québec. Alors, oui, c'est une institution. Elle peut être
enquêtée.
Moi, j'ai encore le souvenir, parce que je
l'ai vécu de près, du collège Notre-Dame à Montréal. Puis pourquoi je m'en
souviens? Parce que l'homme qui présidait le Parti québécois, du comté de
Matane-Matapédia, André Morin, est celui qui a révélé le scandale de
Notre-Dame. Il était dans la direction. Il y a eu une émission Enquête où
il a raconté… Il a été le plus courageux pour révéler ce qui se passait sur des
jeunes garçons depuis des décennies.
Ça, c'est une institution. Ils ont changé
leurs pratiques. Mais là c'est toute l'Église catholique qui est confrontée
dans le monde. Et, si on est vraiment sérieux dans ce qu'on avance, on va aller
au fond des choses. Il y a certainement d'autres personnes qui ont été
enquêtées, qui ont été relocalisées, qui mériteraient qu'on s'attarde à leurs
cas. Il n'y a pas de tabou parce que c'est l'Église.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Yesterday, one of the key
members in Legault's entourage put on Twitter that people should not forget the
first clause of the contract…
M. Bérubé : Yes, I read that.
Mme Senay (Cathy) : …that the number of cases has to be reduced in order to have this
moral contract.
M. Bérubé : I saw that.
Mme Senay (Cathy) : And he said… and he wrote…
M. Bérubé :
Stéphane Gobeil.
Mme Senay (Cathy) : C'est ça.
This is the first point of the contract. Like, the confusion it
does create right now because that was not how it was explained…
M. Bérubé : OK. If you want to know if something's going bad, like really bad,
look at the Twitter of some PM's office. If you see Stéphane Gobeil
twitting, it's a good sign that something's going pretty bad. And what he wrote
yesterday is… First of all, he writes something against LaPresse. He said that LaPresse
was populist. This is for Hugo Pilon-Larose. This is what he writes.
Sometimes, it's about Le Journal de Québec. Sometimes, it's about other
news. So he was mad against LaPresse yesterday. He was mad
against China a few months ago. Yes, I just want to say that and…
Mme
Senay (Cathy) : Sure, but to say that this is the
first point of the contract finally…
M. Bérubé : I
answered to him : Please make me read the contract, the moral contract,
and maybe I'm going to need glasses to see the little characters on the
contract. So I need… For real, I'm asking to the Government to make sure that
everybody can read that contract, what the Government is asking to us and what
he has to offer in exchange, like telling the truth about the decisions he
takes, what is about health, Public Health, what is about politics, how he
prepares ourselves for vaccination and why he has problems to bring money to
the little enterprises.
Mme Senay (Cathy) : If you look in your own constituency, if, finally, the moral
contract cannot go ahead for Christmas, what will be the ripple effect from you
own constituency? How do you see this?
M. Bérubé :
It's about confidence. If people feel that the Government can just change its
mind every single day, it's going to be hard to follow them. So, whenever
you're ready, you say something. When you're not ready, you stay in your place.
This is what I have to say to Mr. Legault. He's going to be with you at 1:00 p.m.
today, and what I heard on the radio, with Bernard Drainville, this morning, he's
trying to prepare ourselves to have some deception.
But, to conclude, I want
this contract to be written and exposed to everyone. It's a true answer. And I
want as well the Vérificatrice générale du Québec to take
notes from what's going in Ontario right. She's independent, Ms. Castonguay is not. This is true.
Trust me on this one. And it could be interesting to know more about what she
sees and what the Government doesn't
want us to see.
M.
Giroux (Stéphane) : Comment ça va?
M. Bérubé : Ça va bien.
M. Giroux
(Stéphane) : Good. Mr. Bérubé, in about
an hour or so, the Fédération autonome de l'enseignement will hold a
demonstration around the fountain. They're there to denounce the systematic shortage
of school teachers in the public school system. It says they're going to have 1,000 empty chairs to make
their point. My question. I
know it's something you cannot solve, but… You will? What's your idea on how to
solve this?
M. Bérubé : The lack of teachers?
M. Giroux (Stéphane) : Yes.
M. Bérubé : Well, it's about a lot of things. It's about the conditions, the
working conditions. It's about that the classes getting way tougher now. I used
to be a high school teacher, maybe you're not aware of that. I was teaching in
the Villeray area in Montréal
back in the day, 1999. And it's getting tougher, and especially with the
pandemic.
So, if the Government takes good care of the nurses, it
should take good care of the teachers as well, all the teachers, not only the
teachers from Montréal, from
all around Québec. I know for
sure that there are less demands to be a teacher. My first year in university, 1994, at Université du Québec à Rimouski, we were
100. Now, they are like 20, sometimes they are 15, by year. So it's getting
worse to recruit people.
So this a real problem. And
the CAQ, when they began, at the beginning of the story of the CAQ, they
proposed to raise the first scale of the salary by 20%, if I'm correct, and I
think this promise disappeared, like other stuff as well. So he should listen
to them. And this is the people who took care of our kids. And I'm proud of
being the son of a teacher and to be a teacher myself. So I feel a solidarity
with them.
Le Modérateur
:Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 24)