(Huit heures quarante-trois minutes)
M. Bérubé : Alors, aujourd'hui,
en ce jour du Souvenir, journée importante pour, justement, se souvenir de la
contribution de nos soldats dans différents conflits à travers le monde pour la
liberté et pour la démocratie, je veux souligner une initiative de l'an
dernier. On a fait adopter une motion pour Léo Major, un des grands héros
québécois de guerre, dans la Deuxième Guerre mondiale, mais dans la guerre de
Corée également.
Alors, Léo Major, on l'a un peu ramené
dans l'imaginaire collectif, parce qu'on n'en parlait plus, et on fait adopter
cette motion, et on a demandé également qu'un lieu significatif lui soit
consacré. Et ça s'est fait hier, par le gouvernement, et j'en suis très
heureux. J'aurais été encore plus heureux s'il nous avait invités à y
participer, mais l'important, c'est que ça soit fait. Alors, je l'ai appris
hier par le truchement de la télévision.
Vous parler de Léo Major, très brièvement :
un homme qui mériterait bien d'autres honneurs, le plus grand... probablement
le plus grand militaire québécois et canadien avec Jean-Charles Forbes, un
Matanais d'ailleurs, qui ont remporté à peu près toutes les distinctions. Et,
particularité de Léo Major qui m'a été confirmée par sa famille immédiate, Léo
Major était un indépendantiste qui a participé activement aux campagnes de 1980
et de 1995. Et ce héros militaire mérite qu'il soit connu.
Et on m'a dit qu'il y a différentes
compagnies de production qui travaillent sur, présentement, différents projets
à l'écran. Alors, il y a quelques projets en route, présentement, puis j'espère
qu'on pourra voir ça et s'approprier aussi notre histoire militaire. Bien sûr,
on n'est jamais pour les conflits, mais un homme comme Léo Major, qui a
consacré sa vie à la défense de la démocratie, était quelqu'un d'assez
particulier. Alors, imaginez, il a libéré à lui seul une ville, Zwolle, en
Hollande, seul avec un oeil. Alors, imaginez, je vous dis ça, il faut lire le reste.
C'est vraiment quelqu'un de fascinant.
Alors, à sa famille, je pense entre autres à
sa petite-fille, Phoebe, à son fils, je veux à nouveau dire un mot sur ce grand
homme qu'on mérite de connaître davantage. Alors, je voulais vous en parler
brièvement en ce jour du Souvenir. Et notre chef parlementaire veut vous
parler, je crois, de santé, aujourd'hui.
M. Arseneau : Merci beaucoup,
Pascal. Oui, aujourd'hui, je voulais vous parler de santé parce que, vous le
savez, le ministre de la Santé, M. Dubé, va déposer son projet de loi pour la
prise en charge des patients par les médecins de famille. Et je souhaiterais
faire un rappel des engagements de la CAQ, lorsqu'elle est entrée au gouvernement,
en matière de santé, soit de réduire le temps d'attente, à l'urgence, à
90 minutes maximum, un médecin pour tous les Québécois — je
rappelle qu'on est maintenant à 880 000 Québécois en attente d'un médecin
sur ces listes-là. On voulait également mettre fin à l'incorporation des
médecins de façon à pouvoir réinjecter davantage de millions de dollars
dans le domaine de la santé. On voulait revoir la rémunération à l'acte,
introduire une part de capitation et on voulait surtout que les Québécois
puissent avoir accès à un médecin mais dans un délai limité à 36 heures.
Alors, jusqu'où le gouvernement ira-t-il aujourd'hui,
dans son projet de loi, pour répondre à ces engagements formels devant les Québécois?
Le gouvernement, évidemment, a pris le pari risqué d'abandonner la négociation
pour y aller avec l'exécution de sa menace qui avait été brandie, d'abord, par
le premier ministre Legault lors de son discours inaugural. Ensuite, bon, on a
soufflé le chaud et le froid, le ministre Dubé a parlé de la main tendue, pas
plus tard que la semaine dernière, et aujourd'hui, bien, on voit qu'il veut
tendre la main en déposant un projet de loi qui comportera des sanctions.
Alors, évidemment, le Legaultarisme a tôt fait de revenir dans l'actualité
lorsqu'il est question de trouver des moyens de régler les enjeux de la santé.
Là-dessus, je vais prendre vos questions,
parce que je vois que vous démangez d'en poser.
La Modératrice
: On va
prendre une question et une sous-question.
M. Lacroix (Louis) :
Qu'est-ce qui vous fait dire qu'il y aura des sanctions? Vous l'avez vu?
M. Arseneau : En fait, c'est
ce que j'ai pu lire dans vos nouvelles. Et je ne vois pas comment on pourrait,
par un projet de loi, faire autre chose que d'y aller avec un certain nombre de
sanctions, à défaut de quoi, bien, pourquoi ne pas négocier et obtenir une
entente avec les médecins? C'est du moins ce que craignent les médecins, là, on
le sait.
M. Laforest (Alain) : Donc,
s'il n'y a pas de sanction, pour reprendre l'image du collègue Jean Lapierre,
ça va être un castor pas de dent, là.
M. Arseneau : Bien, en fait,
si le gouvernement ne veut pas imposer de sanction, pourquoi ne négocie-t-il
pas une entente? Pourquoi aurait-on besoin d'un projet de loi pour obtenir la
collaboration des médecins, si ce n'est que pour leur imposer des sanctions si
on n'obtient pas ce qu'on veut? Bien, enfin, on verra, je n'ai pas, évidemment,
le projet de loi, le libellé du projet de loi. Mais ce qu'on souhaite, et puis
là je pense que c'est important de le mentionner, c'est que... La seule façon
de juger de la validité de ce projet de loi sera de voir comment il permet de
favoriser la prise en charge non seulement des médecins, mais la prise en
charge des patients par un éventail de professionnels de la santé. Et évidemment,
si le gouvernement ne s'attaque qu'à la question de la prise en charge par les
médecins, à notre point de vue, il n'emploie pas tous les moyens pour régler un
problème beaucoup plus grand que celui-là.
Il faut aussi qu'on regarde du côté de
l'autonomie professionnelle d'autres gens du domaine de la santé, qu'on regarde
la possibilité d'avoir des cliniques d'IPS, d'infirmières praticiennes
spécialisées, donc une variété, un bouquet de mesures qui permettent aux Québécois
de rencontrer le bon professionnel au bon moment pour le problème qu'on peut
avoir.
M. Gagnon (Marc-André) :
…révise sa promesse électorale, sa cible, son objectif, là…
M. Arseneau : Pardon?
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
qu'il faudrait que le gouvernement révise sa promesse électorale? Est-ce que l'objectif
est encore réaliste?
M. Arseneau : Bien, en fait,
je pense que le gouvernement se rend compte qu'à moins d'un an de l'échéance
électorale sa promesse, bien, c'était une promesse en l'air, et il n'a pas
travaillé, au cours des trois dernières années, pour la réaliser. Donc,
aujourd'hui, il veut opter pour l'adoption d'un projet de loi. Nous, on dit que
la promesse, elle était peut-être futile dans la mesure où la solution ne passe
peut-être pas seulement par l'accès à un médecin lorsqu'on a un problème qui
pourrait être réglé par un autre professionnel de la santé. Mais ça ne semble pas
être, à l'heure actuelle, la voie privilégiée par le gouvernement. On verra.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais,
sur le fond, est-ce que vous êtes d'accord avec le fait qu'on impose des
sanctions ou des pénalités aux médecins pour augmenter la prise en charge ou
pour arriver à régler les problèmes et augmenter l'accès? Est-ce que vous êtes d'accord
avec ce principe-là?
M. Arseneau : Nous, on se fixe
les yeux sur l'objectif de desservir la clientèle, les citoyens, avec le bon
service au bon moment. Et, dans certains cas, il faut voir un médecin, dans
d'autres cas on peut voir un autre professionnel de la santé. Et de focusser uniquement
sur la prise en charge et avec des sanctions, on pense que ce n'est pas la voie
à suivre.
M. Carabin (François) : A-t-on
laissé assez de temps aux médecins de famille pour, justement, négocier avant
de déposer un projet de loi? Qu'est-ce que vous pensez du moment choisi?
M. Arseneau : Bien, les échos
qu'on a, c'est que le gouvernement n'a pas négocié de façon très, très
intensive et assidue avec les médecins. Il y aurait eu quelques rencontres,
hein, on n'était pas, évidemment, invités à ces rencontres-là. Mais les
médecins, effectivement, sont d'avis qu'on avait fait des gains ou, en tout cas,
des avancées concernant, par exemple, le mode de rémunération, mais que, pour
la prise en charge, il y avait un certain nombre d'écueils et que le
gouvernement, face à une problématique complexe, décide encore une fois
d'utiliser la solution la plus simple, la plus coercitive, celle du projet de
loi. Alors, est-ce qu'on a laissé assez de place à la négociation? Visiblement
pas puisqu'on a joué, comme je vous le disais, là, sur la menace puis là on la
met en exécution.
M. Lacroix (Louis) : ...question
pour M. Bérubé sur Léo Major. Ça a pris 76 ans avant qu'on reconnaisse ses
exploits. Qu'est-ce qui explique, à votre avis, le fait qu'on ait attendu aussi
longtemps? J'ai parlé avec son fils hier, Denis Major, qui lui se pose la
question, à savoir : Est-ce que c'est parce qu'il était francophone?
M. Bérubé : Il y a différentes
hypothèses. Je connais également Denis. Il est né aux États-Unis, mais il a été
élevé au sud-ouest de Montréal. L'armée le trouvait controversé parce qu'il a
refusé une décoration parce qu'il n'était pas en accord avec son patron, son
dirigeant immédiat.
M. Lacroix (Louis) : C'était
le général Montgomery.
M. Bérubé : …refusé, c'est
très rare, une distinction. Ça a été très mal vu dans l'armée canadienne.
C'était un iconoclaste, c'était quelqu'un qui avait des méthodes… On l'appelait
un peu le Rambo québécois. Disons qu'il ne faisait pas dans la dentelle, là,
lorsqu'il est débarqué en Hollande. Le fait qu'il soit francophone, il l'a
souvent évoqué lui-même dans sa vie.
Léo Major était un peu une lointaine
légende que bien des jeunes, au cours des dernières années, essayaient de
ramener à notre mémoire. Cet héritage-là est énorme. Souvent, on va reconnaître
des héros ailleurs, dans le monde, mais c'est important d'avoir des héros, dans
une société, c'est important d'avoir des gagnants. Et, dans l'histoire
québécoise, il y a des gagnants, et Léo Major est un de ces hommes. Et en fin
de vie, à Longueuil, quand il se promenait, très humble, parfois les gens
savaient qui il était, ce qu'il avait fait, mais il n'a jamais eu de son vivant
la reconnaissance qu'il aurait dû avoir.
Je vais vous donner l'exemple de
Jean-Charles Forbes, qui est le plus décoré au Canada, que je connais bien
parce que c'est un Matanais, j'étais à son décès aux funérailles. Il est aussi
décoré, mais Léo Major a d'autres distinctions. Il a eu cette lumière pendant
sa vie; Léo Major ne l'a jamais vue. Ce que je souhaite et ce que je sais, on
me l'a encore confirmé dans les derniers jours : il y aura tantôt une
série ou un film qui... sera dédiée. Je laisse le soin à ceux qui y
travaillent, là, de vous en parler, mais je suis très heureux que…
M. Lacroix (Louis) : …moi, ma
question est précise : À votre avis, est-ce que vous pensez que, si Léo
Major avait été anglophone, il aurait été reconnu plus rapidement?
M. Bérubé : Je ne peux pas le
certifier, je ne peux pas le certifier. J'aimerais mieux que ses enfants
puissent l'indiquer. Vous semblez m'indiquer que c'est le cas...
M. Lacroix (Louis) : …ils se posent
la question, ils ne l'affirment pas, ils se posent cette question-là.
M. Bérubé : Mais, dans tous
les cas, que ce soit parce qu'il est né aux États-Unis — c'est un
franco qui est allé aux États-Unis, comme bien d'autres — ou parce
qu'il était francophone, c'est vraiment honteux qu'on ait caché cette réalité,
ce grand personnage de l'histoire pendant si longtemps. Écoutez, l'an dernier,
en Hollande, c'était le 75e anniversaire, ils ont fait presque une fête
nationale. Les enfants, aux Pays-Bas, sont obligés d'apprendre l'histoire de
Léo Major. Il y a une place énorme qui s'appelle la Place Léo Major. Et là on a
un parc, à Longueuil, on a maintenant une route. C'est quelqu'un qui mériterait
bien davantage.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que le Régiment de la Chaudière, le considérant comme une tête brûlée, l'a un
peu écarté?
M.
Bérubé
: On
reconnaît là bien…
M. Laforest (Alain) : Parce
qu'il a été gradé, dégradé, gradé, dégradé.
M.
Bérubé
: Bon,
vous touchez à quelque chose…
M. Laforest (Alain) : Et,
quand on était dans le trouble, on faisait appel à Léo Major. C'est un peu ça,
son histoire.
M.
Bérubé
: Bon,
alors votre grande connaissance des enjeux militaires vous porte à poser la question
très complémentaire à celle de votre collègue. Effectivement, il n'a jamais été
quelqu'un de très docile. Ça a été un rebelle, il l'a fait savoir à plusieurs
reprises au cours de sa vie, différents ouvrages l'indiquent. Donc, il ne
cherchait pas les honneurs, ni à être tranquille ni à être consensuel. C'est un
bagarreur. Et on se retrouve, plutôt, dans ce grand individu de l'histoire du Québec
qui, malheureusement, n'a pas obtenu toute la reconnaissance nécessaire de son
vivant. Et c'est souvent le problème qu'on a.
M. Gagnon (Marc-André) :
…qu'il avait des convictions indépendantistes...
M.
Bérubé
: Clairement.
M. Gagnon (Marc-André) : …pu
avoir un lien? Son fils parle du fait qu'il était francophone, mais...
M.
Bérubé
: En
1980, il s'est engagé dans la campagne référendaire, activement. Il n'a pas seulement
voté, il était engagé.
M. Gagnon (Marc-André) : …eu
un lien?
M.
Bérubé
: Je
ne le souhaite pas. Je veux dire, le Royal 22e, lors de la campagne
référendaire de 1995, ils ont voté pour le oui, tu sais? Les gens sont libres
de faire ce qu'ils veulent. Mais aujourd'hui, l'important, puis je veux vraiment
rester là-dessus : Léo Major est quelqu'un qui mérite davantage de
considération, dans notre histoire nationale et dans notre imaginaire
collectif, puis je voulais lui rendre hommage. J'en ai parlé en privé au premier
ministre, l'an dernier, il a dit : Il faudrait faire quelque chose. Il l'a
fait hier. Je l'en remercie. Il fallait le faire.
La Modératrice
: Une
dernière pour M. Bérubé puis ensuite une dernière…
M. Carabin (François) : Super
rapidement. Est-ce que c'est normal que des immigrants doivent attendre et
attendre avant de recevoir des allocations en francisation au Québec?
M.
Bérubé
: Non.
Bien sûr que non. Et puis que ça soit à Ottawa ou à Québec, c'est beaucoup trop
long. J'en ai, des cas comme ça dans ma circonscription. Ça brise le coeur. C'est
des gens qui se qualifient, qui pourraient venir chez nous vivre des
expériences, travailler avec leurs familles. On ne peut pas faire ça. On ne
peut pas créer de fausses attentes puis des délais qui sont trop longs. Donc,
soyons efficaces et accueillons dignement des gens qui veulent se joindre à
notre société.
La Modératrice
: Une
dernière.
M. Gagnon (Marc-André) : M.
Arseneau, est-ce que vous trouvez ça acceptable que la Caisse de dépôt et
placement du Québec continue d'investir dans des fonds de White Star Capital,
alors qu'on sait qu'ils sont mêlés à un paradis fiscal?
M. Arseneau : Ah! c'est tout à
fait inacceptable. En fait, ça fait cinq ans, au Parti québécois, qu'on demande
à la caisse de se retirer des paradis fiscaux. On a même déposé un projet de loi
à cet égard. Le ministre continue de s'y refuser. C'est une question
d'exemplarité. Je pense que la Caisse de dépôt et placement ne peut plus se
défiler, le gouvernement non plus.
M. Gagnon (Marc-André) :
…s'assurer que les fonds ne soient pas enregistrés dans des paradis fiscaux,
ça, ce n'est pas suffisant?
M. Arseneau : Bien non, on ne
peut pas dire une chose et que le contraire se fasse, même dans une dimension
plus réduite. C'est oui ou c'est non, on se retire ou on ne se retire pas, on cautionne
ou on ne cautionne pas. Et, à l'heure actuelle, le gouvernement cautionne, la
CDPQ cautionne, et c'est absolument inacceptable, aux yeux de tous les payeurs
de taxes du Québec, que des entreprises comme celle-là bénéficient d'un
traitement de faveur en ne payant pas leur juste part pour développer le Québec,
l'économie, et ainsi de suite.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais.
Une voix : …
M. Arseneau : How can you sleep at night?
Mme
Senay (Cathy) : On ne s'en sotira jamais! Good
morning. Bonjour. Mr. Legault is saying, a few days ago, that in Gaétan Barrette's Bill 20, if family
doctors were not taking enough patients, their salary was cut of about 30%. He's
not willing to go as far as this, this is what he was saying. For you, what are
penalties that should be applied if we are putting penalties in this bill?
M. Arseneau : We're not looking at penalties. We don't think this is the right
way to look at the situation, you know, because there is... You know, a strong danger or a pretty clear
consequence that this kind of approach can lead to is that doctors will decide
to go, you know, elsewhere and
do more hospital work or to go to the private sector so to change their
practice, and it would be the opposite of what the Governmentactually is looking
for. So, you know, if, in this situation, the Government tries to force them into the kind of practice that they can't
possibly do, the end result could be the opposite that is actually wished, is that less patients will
be taken care of by doctors.
Mme Senay (Cathy) : So, no penalties for you in this bill?
M. Arseneau : But just the entire project is probably, you
know, leading to a dead end because, you know, doctors, at this point in time,
considering their task, are not likely to be able to take more doctors, if
things are not changed profoundly, such as, you know, clinics with supernurses and other professionals, if they're not
given more responsibilities and we focus only on
general practicians. This is, you know, a non-ending problem. I don't think
that will solve the situation. But we shall see.
M. Authier (Philip)
:
They seem to have cut negotiations kind of short, right? Do you think they
really, seriously, were negotiating with them or were they going to do this
bill... a bill with penalties, right of, that that was always their plan?
M. Arseneau :
Well, we know what the Government thinks of unions, in
general, and the way they behave against any possible resistance to their way.
You know, the Government has always, and especially since the beginning of the
pandemic, said that it's my way or the highway. Well, definitely, the
Government failed in negotiating because they don't know the definition of
negotiating if it's to impose their point of view. So, obviously, you know,
they didn't give a chance to negotiation and now, you know, they're putting up,
you know, this display of force, saying that we're going to get through you and
impose a certain number of, you know, responsibilities upon you. Will it work?
We don't think so. But we'll see what the bill says.
Mme Senay (Cathy) : The promise from the CAQ, the CAQ, about getting a family doctor to
all Quebeckers, that promise, in 2018, it was a key promise. You have the CAQ
political convention with party faithfuls this weekend. So, how do you see
this? What would you say to the Government? Should this promise become an
obsession to make sure that Quebeckers are behind them?
M. Arseneau :
I don't believe in obsessions and I don't believe that I should give any
possible advice to the political party that is now leading Québec. I think the
promise, if they didn't have the means, you know, to deliver, was probably a
mistake. And our point of view is : You cannot just focus on something
that is very spectacular, that some people will probably believe that they
would do and that doesn't solve the problem. We believe that more professionals
shoud take care of patients when they can. And the Government should look at
that and not only at, you know, delivering on one promise that, obviously, will
cost a lot and will probably not solve the inherent problem for the first, how
do you say… access to the first line of care in the network, you know? So, the
promise was probably ill-informed, and we'll see with the bill if it's going to
change anything, but we don't believe so. Thank you.
La Modératrice
: Dernière
question en anglais, s'il vous plaît.
M. Authier (Philip)
: Oh! We're doing...
M. Bérubé : I
have an answer, do you have a question?
M. Authier (Philip)
:
Yes, yes, I do. I didn't know I was going to do it in English, I'm
confused. Non, non, ça va, ça va. You're tabling a bill on language. Can you give us some idea? Obviously, you can't give us the content,
of course, «mais» what's your general vision of…
M. Bérubé :
Well, it's happening today. I'm bringing a real bill about the future of French
language in Québec, make sure that that's the only language
and make sure that we put the better position to make sure that we stop the
decline of the French language in Québec.
So, I think that the
Bill 96 is not a strong bill, it's weak. The CAQ are afraid of what the
Anglophones are going to think about that. They think that people of Québec cannot understand that we are at a
turning point. If we don't do something, French is going to decline for
decades. And, for us, we don't want to become Louisiana at the end. So, it's
going to be a strong bill.
I wish you're going to be
there, at 1:00 o'clock this afternoon, for this press conference. So, you're
going to be pretty surprise about what we have to offer. And, if the Government wants to take our position for
his own bill, they are more than welcome, because we are pretty expert in this
case. And it's better, always better to make sure that you… If you copy the
better one, make sure that you do it correctly.
M. Authier (Philip)
: Are you trying to push the Government to go further?
M. Bérubé : The only reason why the Government tries to be nationalist is because it's politically good for the
their pose. They don't believe in that. Do you think that Pierre Fitzgibbon is in politic for
nationalism? I don't think so. Same thing for Eric
Girard, same thing for Christian
Dubé. I know for sure they're not ex-sovereignists. I
know for sure that we don't have to convince anyone, in the Parti québécois caucus, because we all feel
that French language is a priority. The problem with Simon
Jolin-Barrette is he has to convince people that he has something to do to make...
stop the decline of the French language. So, this is the CAQ, a coalition of a
lot of people, federalists, sovereignists, «affairistes» and some opportunists
as well.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
M. Bérubé : Yes, I say it.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Sur ce, bonne journée.
(Fin à 9 h 5)