Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, August 19, 2020
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Vol. 45 N° 57
Examination of the 2019-2020 estimates of expenditure
Examination of the 2019-2020 estimates of expenditure
Examination of the 2019-2020 estimates of expenditure
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Intervenants par tranches d'heure
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Allaire, Simon
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Arcand, Pierre
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Rouleau, Chantal
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Arcand, Pierre
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Allaire, Simon
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Rouleau, Chantal
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Marissal, Vincent
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Rouleau, Chantal
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Allaire, Simon
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Arcand, Pierre
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Nichols, Marie-Claude
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Bérubé, Pascal
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Arcand, Pierre
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Rouleau, Chantal
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Allaire, Simon
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Allaire, Simon
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Nichols, Marie-Claude
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Laforest, Andrée
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Paradis, François
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Fontecilla, Andrés
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Laforest, Andrée
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Allaire, Simon
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Fontecilla, Andrés
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Nichols, Marie-Claude
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Laframboise, Mario
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LeBel, Harold
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Laforest, Andrée
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LeBel, Harold
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Allaire, Simon
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Nichols, Marie-Claude
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Nichols, Marie-Claude
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Allaire, Simon
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Laforest, Andrée
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Allaire, Simon
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Nichols, Marie-Claude
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Laforest, Andrée
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Fontecilla, Andrés
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Nichols, Marie-Claude
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Allaire, Simon
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Fontecilla, Andrés
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Laforest, Andrée
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LeBel, Harold
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Allaire, Simon
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Nichols, Marie-Claude
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Laforest, Andrée
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Laforest, Andrée
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Allaire, Simon
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Fontecilla, Andrés
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LeBel, Harold
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Nichols, Marie-Claude
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Allaire, Simon
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Laforest, Andrée
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures quarante minutes)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Prenez quelques
minutes s'il vous plaît, quelques secondes en fait pour éteindre vos multiples
appareils électroniques, s'il vous plaît, moi de même. Alors, la commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Métropole des crédits budgétaires du
portefeuille Affaires municipales et Habitation pour l'exercice financier. Une
enveloppe de 1 h 30 min a été allouée pour l'étude de ce volet.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Bussière (Gatineau) est remplacé par Mme Picard
(Soulanges); M. Jacques (Mégantic) est remplacé par M. Campeau
(Bourget); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par M. Poulin
(Beauce-Sud); M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par M. Bélanger
(Orford); Mme Thériault (Anjou―Louis-Riel) est
remplacée par M. Arcand (Mont-Royal—Outremont); Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par M. Marissal (Rosemont) et
Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. Bérubé (Matane-Matapédia).
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le secrétaire. Nous allons procéder aux échanges entre les groupes
d'opposition et la ministre par bloc de 20 minutes. Le temps d'échange
inclut bien sûr les questions et les réponses. Je suis maintenant prêt à
recevoir une première intervention. Donc je reconnais le député de Mont-Royal—Outremont. La parole est à vous pour 20 minutes.
M.
Arcand
:
Merci infiniment. J'aimerais profiter de l'occasion, bien sûr, pour saluer la ministre,
son équipe, ma collègue, évidemment de Vaudreuil qui m'accompagne aujourd'hui,
députée de Vaudreuil, les collègues de l'opposition également. Et j'aimerais
qu'on parle évidemment de la métropole aujourd'hui avec les enjeux que cela
comporte étant donné l'importance de Montréal dans le Québec.
Nous avons devant nous un gouvernement
qui, comme on le sait, n'a pas fait élire beaucoup de gens dans la métropole.
On a toujours des doutes sur l'importance que Montréal représente pour ce
gouvernement. Et ce que l'on a vu au cours des derniers mois, de la dernière
année, c'est véritablement une ministre qui...
M.
Arcand
:
...on n'a pas fait élire beaucoup de gens dans la métropole. On a toujours des
doutes sur l'importance que Montréal représente pour ce gouvernement.
Et ce que l'on a vu au cours des derniers
mois, de la dernière année, c'est véritablement une ministre qui n'a pas eu beaucoup
d'influence dans ce gouvernement. Je pense qu'on l'a vu particulièrement dans
le cas de la COVID, de cette pandémie que nous avons eue. Je pense que la
gestion montréalaise de la COVID a été une gestion assez pitoyable. Des
absences durant les premières semaines. On n'a pas vu la ministre pendant ce
temps-là. On a eu un comité de coordination qui s'est réuni. La ministre disait
qu'elle présidait ce comité de coordination, mais on a lu dans LaPresse
que la ministre de la Santé, à l'époque, ne savait même pas que ce comité de
coordination là existait. Par la suite, on a posé des questions aux gens des
CIUSSS pour savoir... Et on a appris très rapidement... je crois que c'est en
juin... on a appris que c'était Mme Savoie, la sous-ministre de la Santé, qui
s'en occupait. Pendant trois mois, les officiels de la Santé sont demeurés à
Québec, n'ont pas jugé bon de se rendre, entre autres, à Montréal. Et donc on a
vu, encore une fois, une absence, une absence d'influence de la part de la
ministre sur Montréal.
Donc, ma première question,
essentiellement, que j'aimerais vous poser... C'est que, en cours des dernières
années, en 2016 et 2017, on a adopté ce qu'on appelle le réflexe Montréal.
C'est-à-dire que, quand on prend des décisions, quand le gouvernement prend des
décisions, ce qui touche Montréal, il doit y avoir un réflexe Montréal parce
qu'on ne peut pas faire du mur-à-mur. Dans le cas de la pandémie, il est clair
que ça a été une catastrophe à Montréal. Ça a été une catastrophe parce qu'on a
fait justement du mur-à-mur. Et j'aimerais donc qu'à partir de ça, que ce soit
dans le domaine de l'éducation ou que ce soit dans les autres domaines que la
ministre nous explique qu'est-ce que c'est pour elle, le réflexe Montréal, dans
ce gouvernement de la CAQ.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Rouleau : Bien, merci
beaucoup, M. le Président, et je voudrais prendre quelques instants pour saluer
évidemment tous ceux qui sont avec nous aujourd'hui. Je veux saluer évidemment
mon collègue Richard Campeau, député de Bourget, ainsi que les membres de la
commission et toute l'équipe du cabinet, les sous-ministres qui sont avec nous,
M. Jérôme Utterberg, des Transports, du ministère des Transports... Unterberg,
pardon, et Mme Manon Lecours, sous-ministre adjointe à la Métropole, qui nous
accompagne aujourd'hui.
Très heureuse d'être avec vous pour cette
étude des crédits et avoir l'occasion de pouvoir m'exprimer sur cette... sur la
métropole, sur l'importance de la métropole pour le Québec, l'importance de la
métropole...
Mme Rouleau : ...métropole, qui
nous accompagne aujourd'hui.
Très heureuse d'être avec vous pour cette étude
de crédits, avoir l'occasion de pouvoir m'exprimer sur la métropole, sur l'importance
de la métropole pour le Québec, l'importance de la métropole pour notre gouvernement.
Montréal, c'est une... qui a été très durement touchée. On peut constater qu'à
travers le monde, les grandes métropoles ont été très durement touchées. Ça se
comprend par la densité de la population, ça se comprend par la mobilité de
cette population. C'est ce qui est arrivé pour notre métropole, effectivement,
nous avons été très touchés par cette pandémie. Rapidement, le premier ministre
a pris les commandes de cette crise, a veillé à ce que l'ensemble du Québec
soit bien protégé, a mis le Québec sur pause, comme on a dû le faire partout à
travers le monde pendant un certain temps, a pris le leadership du message
envers la population, ce qui était extrêmement important, un rendez-vous
quotidien à 13 heures. Tout le monde était devant son téléviseur ou son écran
pour... ou à la radio pour entendre le premier ministre. Sa voix était extrêmement
importante pour que le message porte vers tous les Québécois.
Pendant ce temps, le Conseil des ministres,
chacun des ministres de ce conseil a ardemment travaillé à voir comment faire
face à cette crise qui nous arrivait et qui était unique. Personne, personne
n'a jamais connu une telle situation. Donc, il fallait très rapidement prendre
en main cette crise-là. Ça ne s'est pas fait devant les caméras. Je vous l'avoue,
M. le député, je n'ai pas appelé les caméras chaque fois que je sortais, il est
vrai. Cependant, j'ai tenu de nombreuses rencontres téléphoniques, une
rencontre régionale hebdomadaire à laquelle autour de 130 personnes ont
participé chaque semaine pour faire la mise au point de la situation, voir ce
qu'on venait de passer comme semaine, comment tout le monde réagissait, quelles
étaient les étapes suivantes, comment on mettait en place les différentes
actions pour aider la population, parce qu'on a vu une situation...
M.
Arcand
: Je
m'excuse de vous interrompre, mais on a quand même peu de temps. J'aimerais que
la ministre réponde simplement à ma question : Qu'est-ce que c'est, pour
elle, le réflexe Montréal? Je ne veux pas avoir une litanie de tout ce qui
s'est passé, je pense que la population le sait.
Le Président (M. Allaire) : Je
comprends, M. le député. J'essaie de balancer question et réponse. Votre
préambule a quand même duré trois minutes initialement...
M.
Arcand
:
...On a quand même peu de temps. J'aimerais que la ministre réponde simplement
à la question qu'est-ce que c'est pour elle le Réflexe Montréal... de tout ce
qui s'est passé, je pense que la population le sait.
Le Président (M. Allaire) : Je
comprends, M. le député. J'essaie de balancer questions-réponses. Votre
préambule à quand même duré trois minutes initialement, donc j'essayais de
donner à peu près le même temps, là, question de réponse. Mais effectivement,
là, rendu à ce point-ci, ça fait à peu près aussi trois minutes, là. Si on peut
répondre à la question du député autant que possible. Merci.
Mme Rouleau : Alors, oui, je
vais revenir, M. le Président, à Réflexe Montréal, qui est un engagement extrêmement
important du gouvernement envers la métropole. J'étais à la ville de Montréal
lorsque ce réflexe a été négocié avec le gouvernement, alors je suis tout à
fait consciente de son importance et je porte en moi ce Réflexe Montréal. Et il
est inscrit que chacun des ministres et ministères doit avoir ce réflexe.
Ce que ça signifie, c'est
150 millions pour le développement économique de Montréal, ce qui a permis
à la mairesse de Montréal d'ailleurs de pouvoir préparer son plan de relance COVID,
son premier plan de relance. C'est 50 millions supplémentaires qui ont été
octroyés à la ville et par les PME Montréal qui sont distribués sur le
territoire, venir en aide aux petites entreprises. C'est 60 millions de
dollars pour les entreprises du centre-ville qui avaient des difficultés au
niveau de leur loyer, par exemple, aider les locataires. C'est de dire aux
employeurs de Montréal que, depuis quelques semaines, là, on a fait l'annonce
au cours de l'été avec le ministre Boulet, de permettre aux entreprises
d'accueillir jusqu'à 25 % de leurs employés au centre-ville pour permettre
une relance du centre-ville. Alors, c'est d'avoir constamment cette pensée, de
trouver des solutions pour la métropole. Et le réflexe, il est là.
• (9 h 50) •
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Arcand
:
Bien, dans ce cas-ci, je peux vous dire, dans le cas de la pandémie, le réflexe
n'est pas du tout appliqué. Moi, je vais vous lire l'extrait du rapport Savoie,
là, c'est très clair : «Où était la ministre? Les gens disent : La
plupart des P.D.G. ont affirmé que certaines décisions étaient prises par les
autorités sans que quiconque à Montréal ne soit assuré au préalable de la
faisabilité de leur application sur le territoire et surtout de leurs impacts.»
Autre constatation, la constatation qui a été faite par Mme Drouin,
directrice régionale de la santé publique de Montréal, il indique qu'elle
aurait gagné en efficience et en clarté dans les communications avec ses
partenaires parce qu'elle n'a pas eu le temps d'évaluer les implications des
orientations nationales avant qu'elles soient communiquées par les autorités.
Ma question à la ministre, où étiez-vous pendant tout ce temps-là...
M.
Arcand
:
...santé publique de Montréal. Il indique qu'elle aurait gagné en efficience et
en clarté dans les communications avec ses partenaires parce qu'elle n'a pas eu
le temps d'évaluer les implications des orientations nationales avant qu'elles
soient communiquées par les autorités. Ma question à la ministre. Où étiez-vous
pendant tout ce temps-là?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : M. le
Président, merci. Évidemment que j'étais présente. Et j'ai eu l'occasion de
discuter avec Mme Savoie lorsqu'elle a été mandatée pour venir faire l'état
de la situation à Montréal. Préalablement le premier ministre m'a donné le
mandat de coordonner l'offre gouvernementale à Montréal, ce qui fait que, de
manière quotidienne, j'étais en lien avec les P.D.G. des CIUSSS, avec les
P.D.G. des centres hospitaliers, avec les différents partenaires de Montréal,
les organismes communautaires, les gens d'affaires, les hôteliers, les
restaurateurs, les gens de la culture. J'ai tenu de nombreuses rencontres
téléphoniques. J'ai été sur le terrain, j'ai été voir ce qui se passait. Aller
visiter, par exemple, l'hôpital de Lachine qui a été construit dans un aréna à
une vitesse extraordinaire.
Alors, j'ai été extrêmement présente. J'ai
convoqué de nombreuses rencontres téléphoniques. Quelques-uns d'entre vous de
Montréal étaient présents à cette rencontre. Pas tous. Je ne me souviens pas
vous avoir vu très souvent à la rencontre régionale, M. le député, mais, somme
toute, très présente, très, très à l'écoute de ce qui se passait. Et je
relayais les messages. Mon rôle était de relayer l'information en premier lieu.
Et le constat a été qu'il fallait qu'on ait une présence avec la sous-ministre
Savoie, qui est venue faire le constat.
Juste avant, j'ai... Je l'ai fait, le
constat qu'il y avait un problème de communication parce que l'organisation,
l'organigramme a été fait de telle sorte que les gens n'étaient pas habitués à
se parler. Les CIUSSS et la Santé publique n'avaient pas l'habitude de se
parler. Alors, il fallait établir ces liens-là, établir les liens avec d'autres
partenaires qui n'avaient pas l'habitude de discuter avec eux, avec des
arrondissements, avec la ville-centre de manière plus ponctuelle.
Alors, il y a eu cette... Mon travail, ça
a été de coordonner cette communication. Parce qu'on a vu, je l'ai vu, moi
aussi, qu'il y avait des problèmes. On a tous constaté qu'il y avait des
problèmes, mais des problèmes qui dataient de bien avant cette pandémie et que
la pandémie a pu mettre en lumière.
J'ai fait procéder à la... Disons, il y
avait un comité qui existait. On a amélioré la...
Mme Rouleau : ...mais des
problèmes qui dataient de bien avant cette pandémie et que la pandémie a pu
mettre en lumière. J'ai fait... procédé à la... Disons, il y avait un comité
qui existait, on a amélioré la performance de ce comité-là, la ministre Savoie
a pris le relais, parce que ça appartient au ministère de la Santé de le faire.
Moi, je suis ministre de la Métropole et j'ai un rôle de coordination, de communication.
M.
Arcand
:
Mais même dans la métropole, j'espère que ça vous concerne. J'espère que ça vous
concerne quand il y a un problème comme tel dans la métropole, pas... sinon, à
quoi vous servez? Les gens vont dire : Bien, quand c'est en éducation, il
y a un ministère de l'Éducation, quand c'est en santé, il y a un ministère de
la Santé, ainsi de suite. Je pense qu'il y a un rôle de leadership à apporter
durant ces événements-là qui sont sans précédent dans l'histoire, comme telle,
de Montréal.
Mais, Mme la ministre, il est clair, et tout
le monde le reconnaît, que la gestion de cette pandémie-là, à la fois à Québec
et à Montréal, par les autorités de Québec, a été un désastre. Je pense que tout
le monde, là-dessus, le reconnaît. Mais comme on n'a pas beaucoup de temps
durant cette période de crédits, j'aimerais quand même, M. le Président, qu'on
puisse parler d'une autre situation qui est un peu reliée à la question, si on
veut, de cette pandémie. Parce que vous avez dit, votre gouvernement a dit
qu'ils allaient créer des maisons des aînés, hein, on a annoncé qu'il y aurait des
maisons des aînés, la ministre responsable a dit : On va créer 2 600
places pour les maisons des aînés. On sait que la population, comme partout au
Québec, elle vieillit, il y a un besoin très clair à cet effet-là. La situation
n'est pas différente à Montréal, bien sûr. Selon la plus récente version, la
liste d'attente des places en hébergement des soins de longue durée, celle qui
a été publiée le 1er juillet 2020, on disait... il y avait 698 personnes en
attente d'une place dans la région de Montréal. Alors, on a tenté d'obtenir un
peu la répartition de ces 2 600 places. Il ressort, encore une fois, que
Montréal ne va recevoir aucune place de maison des aînés, va recevoir 112
places en maisons alternatives.
Alors, moi, ma question est bien
simple : Comment la ministre responsable de la Métropole peut-elle
justifier qu'aucune maison des aînés ne va être construite à Montréal?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Merci, M. le
Président. Il n'est pas dit qu'aucune maison des aînés ne sera construite à
Montréal. Il y a une planification de la construction des maisons des aînés. Et
à Montréal, on a effectivement des maisons alternatives qui sont mises en place
pour permettre à des personnes qui sont... qui ont des déficiences, et
vieillissantes, d'avoir des lieux qui vont... qui seront beaucoup plus adaptés
à leurs besoins. Alors, Montréal n'est pas mise de côté du tout, il y a...
17931 Mme Rouleau : ...pour
permettre des personnes qui sont... qui ont des déficiences et vieillissantes
d'avoir des lieux qui seront beaucoup plus adaptés à leurs besoins.
Alors, Montréal n'est pas mise de côté du
tout, il y a énormément d'investissements pour les actuels CHSLD, là, qui sont
faits pour... de rénovation mais en fonction des orientations qui sont données
avec les maisons des aînés.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député de Mont-Royal—Outremont, il vous reste un peu de
moins de quatre minutes.
M.
Arcand
:
Oui. Merci, M. le Président. Écoutez, je regarde les chiffres ici, là, c'est
incroyable, parce qu'on a demandé l'information et les chiffres sont les
suivants : Dans le cas de la Capitale-Nationale, par exemple, c'est
208 places en maison des aînés; en Estrie, 156; dans Chaudière-Appalaches,
la même chose; à Laval, 121 et à Montréal, zéro. Alors, je repose la
question : Est-ce que vous saviez ça? Qu'est-ce que vous avez fait pour
essayer de trouver une solution pour qu'il y ait au moins des places dans les
maisons des aînés à Montréal?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Nous sommes extrêmement...
J'ai vu les chiffres et j'ai eu des discussions avec la ministre des Aînés...
responsable des Aînés, qui m'a garanti que, dans la planification, il y avait
de nouvelles maisons des aînés, qui ne sont pas annoncées pour le moment, mais
il y a de nouvelles maisons des aînés.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M.
Arcand
:
Alors, Mme la ministre, vous allez me dire qu'est-ce que vous croyez être la
juste part des investissements pour les maisons des aînés à Montréal. Qu'est-ce
que ça devrait être d'après vous? Il y a 2 600 places qui sont
annoncées.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Il y a des investissements
importants qui sont faits, M. le député, pour la mise à niveau et améliorer
l'état des CHSLD. On ne démolit pas tout pour tout reconstruire, on doit
rénover, on doit réaménager des bâtiments actuels pour permettre d'aller dans
cette orientation des maisons des aînés, qui est un projet fort, extrêmement
important. Et on voit déjà, à Montréal, M. le député, des constructions de
résidences qui vont dans le sens des maisons des aînés.
• (10 heures) •
M.
Arcand
: M.
le Président, ce que la ministre nous dit, de façon assez claire, c'est que le gouvernement
de la CAQ ne donnera aucune nouvelle place dans les nouvelles maisons des aînés
mais va faire... va nous donner cette grâce exceptionnelle de rénover, à
Montréal, les CHSLD, qui sont vétustes. Essentiellement, c'est ce qu'elle nous
dit. Est-ce que je vous comprends bien?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre...
Mme Rouleau : M. le Président...
10 h (version révisée)
M.
Arcand
:
...aucune nouvelle place dans les nouvelles maisons des aînés mais va faire...
va nous donner cette grâce exceptionnelle de rénover, à Montréal, les CHSLD qui
sont vétustes. Essentiellement, c'est ce qu'elle nous dit. Est-ce que je vous
comprends bien?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : M. le Président,
il y a des constructions qui se font, de résidences pour personnes âgées. On a
une maison dans l'ouest, on a une maison dans le nord-est de Montréal. Il y a
72 places, là, qui sont construites à Dorval, maisons... Ça a été appelé
maison alternative, c'est maison des aînés. Ça peut s'appeler maison des aînés
aussi. C'est le même concept. Ça s'adresse à une population qui, elle, a été
laissée pour compte pendant des années, et des années, et des années, et on
veut répondre aux besoins de cette population qui a besoin d'avoir cet espace.
Le Président (M. Allaire) :
30 secondes, M. le député.
M.
Arcand
:
Bien, comme ministre, je ne comprends pas. Vous êtes quand même députée d'une circonscription
de Montréal. Vous savez qu'il y a une augmentation évidente de la demande qui
va se faire, au cours des prochaines années, et vous savez qu'il y a plus de
700 personnes qui sont en attente d'une place. Comment pouvez-vous
justifier qu'aucune place ne sera construite pour les aînés montréalais et que,
juste de l'autre côté, en Montérégie, il va y avoir 460 places?
Le Président (M. Allaire) :
30 secondes pour répondre, Mme la ministre, maximum.
Mme Rouleau : Oui. Bien, on a
présenté un projet de loi n° 61 qui nous permettait
de faire accélérer les travaux pour construire des infrastructures, notamment
pour nos aînés et notamment à Montréal. Malheureusement, ce projet de loi n'a
pas pu passer.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Ça termine ce premier bloc avec l'opposition officielle.
On est rendus à la deuxième opposition. M. le député de Rosemont, la parole est
à vous pour 18 min 40 s.
M. Marissal : Merci beaucoup. D'abord,
bonjour. 14 minutes. Je n'avais rien dit, je trouvais que c'était généreux
de votre part. J'espérais que... On règle-tu pour 15? Blague à part, je vais
aller rapidement parce que je n'ai pas beaucoup de temps. Alors, je vais vous
saluer brièvement mais du fond du coeur. Je suis heureux d'être de retour ici
pour, en ce qui me concerne, un marathon d'études de crédits.
Juste sur ce que vient de dire la ministre,
M. le Président, je voudrais quand même préciser que le projet de loi n° 61 a le dos un peu large parce que, depuis que ce projet
de loi est mort en fin de session, le gouvernement a quand même fait des
annonces et en fera d'autres néanmoins. Il n'y avait rien qui empêchait le gouvernement
de faire des annonces concernant Montréal, pour les maisons des aînés, ou, par exemple,
pour donner un nouveau coup de roue à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont dont je
parlerai tout à l'heure, évidemment.
Mais, dans l'immédiat, je voudrais revenir
sur les derniers mois qui ont été particulièrement difficiles pour le Québec et
probablement encore plus pénibles pour la métropole. J'ai beaucoup hésité, ces
derniers jours, à retirer les deux arcs-en-ciel dans la fenêtre, chez nous, où
c'est écrit : Ça va bien aller...
M. Marissal : ...sur les
derniers mois, qui ont été particulièrement difficiles pour le Québec et probablement
encore plus pénibles pour la métropole.
J'ai beaucoup hésité, ces derniers jours,
à retirer les deux arcs-en-ciel dans la fenêtre chez nous, où c'est écrit Ça
va bien aller. Je ne les ai pas retirés, tout simplement pour ne pas faire
de la peine à mes enfants. Mais je dois vous dire, M. le Président, que j'en ai
un peu marre du jovialisme, que ça va bien aller. Et c'est ma troisième journée
de crédits, ici, là, je pense que je suis dans ma 18e heure de crédits en trois
jours, et tout ce que j'entends des ministres de la CAQ, c'est que ça va super
bien. La ministre du Tourisme nous dit : On a eu le meilleur été «ever» au
Québec, le ministre des Financnes hier soir, nous dit : L'économie est
repartie, on a repris presque tous nos emplois. J'ai l'impression qu'on ne vit peut-être
pas sur le même fuseau horaire, là, ou sur la même planète. Moi, ma planète, essentiellement,
c'est Rosemont puis c'est Montréal, et, non, ça n'a pas bien été à Montréal.
C'est malheureux, là, je souhaiterais tellement le contraire, mais ça n'a pas
bien été.
Ça va un peu mieux pour la crise
sanitaire, j'en conviens, et tant mieux, on a mis enfin... on a enfin aplati
cette foutue courbe. Tant mieux. Mais l'économie ne va pas bien, à Montréal, ce
n'est pas vrai. Le centre-ville est un désert, les arrondissements se battent
pour essayer d'attirer le monde, les commerces ferment les uns après les
autres, la ville de Montréal crie à l'aide auprès du gouvernement du Québec.
Alors, non, ça ne va pas bien à Montréal. C'est faux de dire ça. Puis il faut
arrêter de se dire ça, parce que, là, on se raconte des histoires puis on ne
rend pas service à la population. Alors là, on en est rendu au plan. C'est
quoi, le plan pour la suite?
Hier, j'ai demandé à la ministre du
Tourisme : C'est quoi, le plan pour Montréal et, en particulier, le
centre-ville de Montréal? Le plan, c'est qu'il n'y a pas de plan. Hier, le ministre
des Transports a dit, dans une autre commission, qu'il n'avait pas assez
d'argent et qu'il en demanderait davantage pour les plans de transport en
commun du gouvernement, qui devaient être la priorité, là, de cette année, là.
J'espère que la ministre responsable de Montréal va épauler le ministre des
Transports, puisqu'elle est elle-même déléguée au Transport, pour faire cette
demande auprès des ministres économiques et du premier ministre pour qu'il y ait
effectivement plus d'argent dans les programmes de transport en commun. C'est
le temps, là. C'est le temps, plus que jamais, de relancer ces programmes-là.
Mais je veux revenir sur quelque chose qui
moi, m'a profondément troublé, comme Québécois puis comme Montréalais. C'est le
fait que cette pandémie, puis le confinement qui en a découlé, nous est tombée
dessus, évidemment. Ce n'était pas prévu, ce n'était pas voulu puis c'était
malheureux, mais ça m'a troublé de voir que notre premier ministre a pris plus
de deux mois avant de prendre la 20 ou la 40 dans l'autre sens, là, vers
l'ouest, puis d'aller à Montréal, alors qu'il vit en partie à Montréal. Ça m'a
profondément troublé. Que le premier ministre, au début, reste ici, dans sa
cellule de crise, je veux bien. Ça siégeait, après ça, on a suspendu le
Parlement, ça ne siégeait plus. J'aurais compris deux, trois semaines, mais
plus de deux mois, moi, le message que ça m'a envoyé, c'est que mon premier
ministre...
M. Marissal : ...que le premier
ministre, au début, reste ici dans sa cellule de crise, je veux bien. Ça
siégeait. Après ça, on a suspendu le Parlement. Ça ne siégeait plus. J'aurais
compris deux, trois semaines, mais plus de deux mois? Moi, le message que ça
m'a envoyé, c'est que mon premier ministre ne voulait pas revenir à Montréal.
Puis ça envoyait un sacré mauvais message dans la population, que Montréal
était une zone dangereuse puis qu'il ne fallait pas y aller. Puis ne dites-moi
pas qu'il fallait qu'il soit ici, là, pour sa cellule de crise. Avec tous les
moyens de communication, là... Ça fait six mois qu'on travaille en
visioconférence, là. On y a même trouvé des avantages dans l'efficacité. Entre
Montréal et Québec, Internet fonctionne, là. Alors, est-ce que...
Première question. Est-ce que la ministre
de Montréal, à un moment donné, là, entre le début du confinement et la
première visite du premier ministre, le 15 mai, est-ce qu'elle a, à un
moment donné, quelque part là-dedans, demandé au premier ministre de venir à
Montréal?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Merci, M.
le Président. Ça me fait plaisir de vous voir aussi, M. le député. Bien,
évidemment, comme ministre de la Métropole, je suis extrêmement préoccupée par
la situation de la Métropole. Et je ne suis pas celle qui dit que ça va bien à
Montréal, au contraire. Et depuis le début, chaque rencontre que nous avons
eue, virtuelle, évidemment, parce que toutes les rencontres ont été virtuelles
au départ... Le Québec a été fermé. Les gens rentraient chez eux. Il ne fallait
pas sortir. Vous vous rappellerez. Les régions ont été fermées. Il n'y avait
plus de circulation, sauf pour les services essentiels et les biens essentiels.
Le premier ministre a mené de main de
maître cette cellule de crise. Parce que les gens étaient à Québec et lui était
là. Il a mené cette... Comme le commandant qu'il est, il l'a faite. Il est venu
à Montréal. Les activités ont repris. Il a fait le... Il le voyait, lui aussi,
là, ce qui se passait. Je n'étais pas toute seule, là. N'allez pas imaginer que
je suis seule. Ce n'est pas parce que nous sommes deux députés que nous sommes
seuls et isolés, au contraire. Au contraire, chaque fois que je rencontre la
population, et je suis beaucoup sur le terrain, chaque fois que je rencontre la
population, ils sont heureux, heureux du travail qu'on fait.
Alors, il y a une leçon que nous apprenons
de toute cette pandémie. Dans la préparation de cette potentielle deuxième
vague, il y a un bureau de commandement à Montréal. Et ça, c'est important...
Mme Rouleau : ...cette
pandémie.
Dans la préparation de cette potentielle deuxième
vague, il y a un bureau de commandement à Montréal, et ça, c'est important, le
bureau de commandement en lien avec la cellule de crise nationale. Mais le premier
ministre, d'abord, a créé la cellule de crise nationale pour l'ensemble du Québec.
Pendant un certain temps, le Québec a été fermé, et aussitôt que... Et une
grande préoccupation était la relance économique. Il fallait relancer, et on a
relancé tout le secteur manufacturier. Le secteur manufacturier, il est aussi
dans la région métropolitaine.
Le Président (M. Allaire) :
Juste peut-être terminer votre réponse. Vous avez quand même fait un préambule
de plus de quatre minutes, là. J'essaie de balancer encore une fois.
M. Marissal : ...mon
préambule, qui était long, et je ne m'en excuserai pas. Ma question était
simple : Est-ce que la ministre responsable de Montréal, quelque part, à
un moment donné, entre le 13 mars puis le 13 mai, a appelé le premier ministre
pour lui dire : Ce serait une bonne idée que tu viennes à Montréal?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : M. le Président,
ce n'est pas un coup de fil au premier ministre : Ce serait une bonne idée
que tu viennes. Le premier ministre savait exactement ce qui se passait à Montréal.
Nous avons été en communication constante.
• (10 h 10) •
M. Marissal : ...ce n'est pas vrai
que M. le premier ministre savait ce qui se passait à Montréal. Il est venu
puis il a... apparemment, il a...
Mme Rouleau : Ah! bien oui.
Excusez-moi, là, mais le premier ministre savait exactement ce qui se passait à
Montréal. On a continué à avoir des... si vous me permettez, ce n'est...
Le Président (M. Allaire) :
N'oubliez pas de vous adresser à la présidence pour favoriser un peu les
discussions. Merci, vous pouvez poursuivre.
Mme Rouleau : M. le Président,
les activités ministérielles se sont poursuivies, les rencontres quotidiennes
avec les membres du Conseil des ministres, des rencontres hebdomadaires... on a
toujours notre Conseil des ministres... des communications, avec le premier
ministre, constantes. Monsieur me demande si j'ai appelé le premier ministre, «est-ce
que tu viens à Montréal?». Non, je n'ai pas fait cet appel-là qu'il dit, là, de
cette façon-là. Ce n'est pas comme ça que ça se passe. Mais il y a des
discussions qui se font, et il y a le Conseil des ministres, et il y a un état
de situation, des discussions avec mes collègues du Conseil des ministres. Tout
le monde savait que la situation n'était pas rose, pas rose...
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député, vous pouvez poursuivre.
M. Marissal : Moi, je vous
soumets bien humblement que, quand le premier ministre est finalement venu à
Montréal, là, il est tombé des nues de voir ce qui se passait dans les CHSLD.
Je ne sais pas pourquoi il est tombé des nues. D'ailleurs, je vais juste poser
ma question si vous permettez, je vais la reformuler : Vous, comme
ministre responsable, là, trouvez-vous que c'est normal que le premier ministre
ait pris deux mois, deux mois, et même plus, avant de se pointer dans la
métropole?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre...
M. Marissal : ...des nues de
voir ce qui se passait dans les CHSLD. Je ne sais pas pourquoi il est tombé des
nues.
D'ailleurs, je vais juste poser ma
question si vous permettez, je vais la reformuler. Vous, comme ministre
responsable, là, trouvez-vous que c'est normal que le premier ministre ait pris
deux mois, deux mois et même plus avant de se pointer dans les métropoles?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Ce n'est pas...
La conférence de presse s'est faite deux mois plus tard à Montréal, c'est vrai,
cette conférence de presse. Ça ne signifie pas que le premier ministre n'avait
pas connaissance de tout ce qui se passait à Montréal. Ça ne signifie pas qu'il
ne savait pas ce qui se passait à Montréal. Il savait très bien ce qui se
passait à Montréal.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Marissal : Alors, pourquoi
tous ces délais pour imposer le masque qui était l'évidence pourtant... ça se
voyait comme le nez au milieu du visage, même si on ne le voit pas en dessous
d'un masque, là, notamment dans les transports en commun? Vous avez déjà pris
le transport en commun à Montréal? Moi, ça m'apparaissait assez évident, là,
qu'il fallait imposer le masque. Alors, pourquoi y a-t-il fallu que la mairesse
de Montréal passe par-dessus Québec et qu'elle décrète elle-même qu'elle allait
imposer? Parce que, disait-elle : Québec prend trop de temps à prendre
cette décision, donc je la prends, la décision. Pourquoi?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Le premier
ministre a pris des décisions sur les recommandations de la Santé publique et
de la science. Il n'était pas... Ce n'était pas une recommandation au départ
que les gens portent le masque. Il y a eu des discussions, il y a eu toutes les
études de... regarder tout ce qui se faisait partout à travers le monde aussi
pour faire... pour prendre des décisions, parce que tout le monde n'a pas
décidé au départ de porter le masque à la grandeur de la planète. Nous avons
été les premiers à le dire : On porte le masque. Nous avons été les
premiers à dire : On porte le masque obligatoirement dans les transports
collectifs. Et ça a très bien fonctionné parce qu'aujourd'hui, quand on prend
le transport collectif, on voit que tout le monde porte le masque et que
maintenant... et pas seulement qu'à Montréal, mais partout au Québec. Le
masque, il est porté partout au Québec.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
Mme Rouleau : Alors, les
décisions ont été prises — et vous le savez, ça a été répété à
plusieurs reprises — sur la base des recommandations scientifiques de
la Santé publique.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député, deux minutes.
M. Marissal : En fait, oui, le
gouvernement du Québec a été premier après Montréal, après la mairesse de
Montréal. L'histoire, c'est ça, là.
Il me reste deux sujets pour moins de deux
minutes. La mairesse de Montréal demande une exemption à la loi pour pouvoir
faire un déficit. Allez-vous l'appuyer dans cette demande? Allons-y comme ça.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Il y a des
discussions, des réflexions qui sont faites parce que c'est un précédent que de
permettre à une municipalité de faire un déficit, et les différentes solutions
sont regardées. Bien sûr qu'on sait pertinemment que la...
M. Marissal : ...allez-vous
l'appuyer dans cette demande? Allons-y comme ça.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Il y a des discussions,
des réflexions qui sont faites, parce que c'est un précédent que de permettre à
une municipalité de faire un déficit, et les différentes solutions sont
regardées. Bien sûr qu'on sait pertinemment que la ville de Montréal a subi un
contrecoup difficile. Nous sommes là pour l'aider. Je suis en lien permanent
avec la mairesse. Mon cabinet parle à son cabinet, je parle avec la mairesse,
j'ai eu des statutaires tout le long de cette pandémie avec la mairesse. On a
pu discuter des nombreux sujets, et là où je peux l'appuyer, parce que la
demande est raisonnable, je le fais.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Marissal : C'est une
demande raisonnable...
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
M. Marissal : ...que de
permettre un déficit?
Mme Rouleau : C'est une
demande qui est actuellement en discussion, M. le député.
M. Marissal : Donc, vous
n'êtes pas prête à l'appuyer aujourd'hui. Je comprends que vous n'êtes pas
prête à l'appuyer aujourd'hui.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : C'est la
meilleure solution qui est cherchée, M. le député, pour aider la ville.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Marissal : Je ne peux pas
m'en aller d'ici sans avoir parlé...
Mme Rouleau : Ce n'est pas que
la ville de Montréal, ce sont...
M. Marissal : ...de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont.
Mme Rouleau : C'est l'ensemble
des villes du Québec.
Le Président (M. Allaire) :
30 secondes.
M. Marissal : Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, vous en êtes où? On fait quoi? Quand est-ce qu'on
commence réellement la construction d'un nouvel hôpital, qui est attendu comme
vous le savez?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Oui, M. le
Président. On connaît l'état de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Toutes les
études préliminaires amenant au dépôt du projet ont été faites, on attend le
dépôt du projet.
Le Président (M. Allaire) :
...malheureusement ce bloc d'échange, je dois vous arrêter dans votre réponse, malheureusement.
On revient à l'opposition officielle. Donc, je cède la parole au député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand
:
Merci, M. le Président. Pour continuer un peu dans la même veine que le député
de Rosemont, évidemment, le projet de loi n° 61 sert
à beaucoup de sauces, actuellement. Vous avez dit : Écoutez, pour le projet
de loi n° 61... est important parce que... pour faire
les maisons des aînés, etc. Ce qu'on constate, c'est que, dans le projet de loi
n° 61, au niveau des annexes, il ne contient pas de
maison des aînés. Plusieurs projets de rénovation de CHSLD non plus. Alors,
quand vous avez parlé, tout à l'heure, des 72 places, ce sont évidemment des
projets privés pour aînés autonomes. Alors, ça, c'est la vérité. Et ce qu'on
constate depuis le début, sur à peu près l'ensemble des dossiers, c'est que
vous n'avez pas d'influence. C'est ça, la réalité, et vous n'avez pas
d'influence parce que vous n'avez pas d'appui, sauf un peu dans
l'Est-de-Montréal, dans Bourget, dans Pointe-aux-Trembles, mais à part ça, le
reste, aux yeux de la CAQ, n'a pas d'impact, n'a pas de signification.
Puis ça, on le voit partout. On le voit
ici, par exemple, il y a un article qui avait été fait, qui disait que la
mairesse de Montréal se défendait de perdre de l'influence auprès du
gouvernement. Et, entre autres, dans le cas du développement du REM dans la
métropole, le gouvernement de la CAQ...
M.
Arcand
:
...n'a pas de signification. Puis ça, on le voit partout. On le voit ici. Par
exemple, il y a un article qui avait été fait, qui disait que la mairesse de
Montréal se défendait de perdre de l'influence auprès du gouvernement. Et entre
autres, dans le cas du développement du REM dans la métropole, le gouvernement
de la CAQ avait omis l'entente Réflexe Montréal.
Alors, on le voit à ce niveau-là, on le
voit dans toutes sortes de décisions qui sont prises. On l'a vu dans la
pandémie, on le voit dans l'établissement de services psychosociaux, on le voit
également dans l'abandon qui est laissé au sein de la société de transport.
Hier, j'étais en commission parlementaire et on sait que les sociétés de
transport, et en particulier, évidemment, celle de Montréal, a des déficits
considérables, des déficits. Et on a demandé au ministre des Transports :
Qu'est-ce que vous allez faire? Est-ce que vous allez compenser? Il dit :
Ah! Il va falloir trouver une solution. Mais on n'a jamais eu de sa part un
engagement ferme. Alors, comme il y a des dossiers quand même extrêmement
urgents à Montréal, ma question, encore une fois. Où êtes-vous?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Merci, M.
le Président. Bien, je suis... En ce moment, je suis avec vous, là. Et c'est un
grand plaisir que de participer à cette étude de crédits avec vous. Ma présence
est... Vous remettez constamment en question ma présence. J'en suis vraiment
désolée parce que ce n'est pas l'avis des citoyens, ce n'est pas l'avis des
partenaires avec qui je suis en constante communication. La situation... Pour
revenir à votre question, vous avez posé la question à mon collègue François
Bonnardel sur l'aide aux sociétés de transport. Il y a eu des rencontres avec
les sociétés de transport, avec l'ARTM, rencontres avec la mairesse.
Et je vous rappelle que je suis en contact
régulier avec la mairesse. Et on a, suite aux représentations qui ont été
faites, déposé un 400 millions de dollars pour aider les sociétés de
transport. Mon collègue François Bonnardel l'a dit hier. Est-ce qu'on peut
faire plus? Peut-être qu'on peut faire plus. Et on cherche comment on peut
faire plus. Mais ce qu'il faut voir, c'est quel est... quel sera l'état de
cette potentielle deuxième vague, quel sera l'impact de cette potentielle
deuxième vague.
• (10 h 20) •
Et nous, notre objectif, c'est que le
transport collectif, parce que ce qu'on constate, c'est une... ça a été
évidemment une baisse drastique de l'utilisation des transports collectifs, on
veut que les gens reviennent, reprennent confiance dans les transports
collectifs, reprennent confiance dans la métropole, reprennent confiance envers
le...
Mme Rouleau : ...c'est que le transport
collectif... Parce que ce qu'on constate, ça a été évidemment une baisse
drastique de l'utilisation des transports collectifs. On veut que les gens
reviennent, reprennent confiance dans les transports collectifs, reprennent
confiance dans la métropole, reprennent confiance envers le centre-ville,
reviennent vers le centre-ville. On met en place des mesures pour permettre aux
gens de revenir vers le centre-ville de manière sécuritaire en utilisant les transports
collectifs. On ne veut pas qu'il n'y ait plus de voitures sur les routes comme
ce fut le cas avant la pandémie. On veut plus de transports collectifs
sécuritaires. Il faut que cette confiance revienne, on a besoin de vous pour
que cette confiance revienne aussi. Il faut que le message, il soit commun
envers la population, envers les usagers. Et ça, une augmentation de la
fréquentation va très certainement aider les sociétés de transport.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M.
Arcand
:
Bien, écoutez, encore une fois, l'impression qu'on a, c'est que le rôle de la ministre,
c'est d'essayer de garder en laisse, là, la mairesse de Montréal, les maires et
mairesses d'arrondissement, etc., pour qu'il n'y ait pas trop d'enjeux. Puis
pendant ce temps-là, les vraies questions ne se posent pas. Il est clair que Montréal
a souffert de la pandémie comme plusieurs endroits au Québec sur le plan économique.
Ce qu'on constate, c'est que la situation à Montréal est toujours pire qu'ailleurs,
elle est toujours plus difficile qu'ailleurs. Il y a eu entre autres un article
extrêmement inquiétant à mon avis, il y a déjà deux semaines, Pôle
d'attraction en technologie : Montréal glisse derrière Ottawa,
pas derrière Toronto, pas derrière Vancouver, mais derrière Ottawa. Donc, Montréal
attire moins sur le plan technologique.
Et moi, je demande à la ministre :
Qu'est-ce que vous faites par rapport à ça? Il me semble qu'il y a... Avez-vous
une influence? Avez-vous une influence auprès du ministre de l'Économie? Est-ce
que vous avez rencontré le ministre de l'Économie pour lui dire : Écoutez,
ça n'a aucun sens? Est-ce que vous avez... Vous êtes intervenue dans ça? Est-ce
que vous êtes intervenue à chaque fois que certains enjeux comme ça qui sont
évidents... Quand on... Par exemple, on a parlé des services psychosociaux, par
exemple, est-ce que vous intervenez pour dire : Écoutez, Montréal, en
termes de santé mentale a une situation... plusieurs des citoyens qui vivent à
Montréal... Il y a beaucoup d'itinérance à Montréal, il y a une situation plus
grave en termes de santé mentale, est-ce que vous allez investir davantage dans
les services psychosociaux? C'est quoi globalement votre plan sur Montréal?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Merci, M. le
Président. Mes interventions sont fréquentes auprès de mes collègues qui ont
des portefeuilles importants et qui doivent... et qui viennent faire des...
M.
Arcand
:
...globalement, votre plan sur Montréal?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Merci, M. le
Président. Mes interventions sont fréquentes auprès de mes collègues qui ont
des portefeuilles importants et qui doivent... et qui viennent faire des
annonces ou qui viennent investir à Montréal. Tout dernièrement, là, il y a
quelques jours, j'étais avec Jean Boulet, une nouvelle entreprise en technologies
de l'information, 200 employés, vient investir... Je pense que c'est 250...
C'est 1,5, pardon, 1,5 million qu'ils mettent, on a mis 500 000 $
pour cette entreprise au centre-ville. Je suis constamment en lien avec mes
collègues.
La question de... Le bien-être de la
population m'est extrêmement précieux. J'ai par exemple travaillé avec la
ministre de la Santé, Mme McCann à l'époque, pour que... pour établir
l'équilibre pour les femmes en itinérance. Les femmes en itinérance avaient du
financement indécemment trop bas par rapport aux hommes en itinérance. Bien, je
parle des organismes, là, qui s'occupent de l'hébergement. Alors, j'ai
travaillé avec la ministre à rétablir un équilibre qui n'est pas encore atteint
à 100 %, mais déjà qui est beaucoup mieux. C'est le genre d'influence que
je peux avoir. Ça, c'est quelque chose qui persistait depuis toujours, là, il n'y
a jamais personne qui s'est occupé de ça. Je me suis occupée de cette... J'ai
eu cette préoccupation-là. J'ai une préoccupation pour l'itinérance, pour la
santé mentale, pour les femmes, les jeunes, évidemment le rayonnement de notre
métropole.
Mais vous avez comparé tout à l'heure, M.
le député, Montréal et le reste des régions au Québec. Je pense que ce qu'il
faut, c'est comparer Montréal et les grandes métropoles du monde. Voyez ce qui
se passe à Paris, voyez ce qui se passe à Toronto. Toronto, c'est pire qu'à
Montréal à l'heure actuelle. Voyez ce qui se passe à New York, c'est vide,
c'est vide partout. Alors qu'il y a une... malgré tout, malgré ce qu'on voit,
malgré ce qu'on lit dans les journaux, qui peut être très déprimant parfois...
Je l'avoue, que ça peut être déprimant. Mais, quand je parle avec les
différents partenaires, partenaires... le partenariat des quartiers des
spectacles, la chambre de commerce de Montréal, les associations de
commerçants, même avec les hôteliers, il y a une énergie de... et surtout une
volonté incroyable de remettre Montréal au coeur...
Mme Rouleau : ...de commerce de
Montréal, les associations de commerçants, même avec les hôteliers, il y a une
énergie et surtout une volonté incroyable de remettre Montréal au coeur du
monde.
Montréal, là, est au coeur du gouvernement,
je peux vous l'assurer. Je prends ma place, je dis ce que j'ai à dire, je suis
très écoutée et j'ai de nombreuses rencontres avec mes collègues. Bien, Montréal
doit reprendre sa place à l'international. Mais ça, ça dépend de ce qui va se
passer prochainement. Alors là, on prépare une potentielle deuxième vague, on
est en grande préparation, et il faudra qu'on puisse passer à travers malgré ce
que ça sera, puis on ne sait pas, vous ne le savez pas, nous ne le savons pas,
ce que ce sera, cette deuxième potentielle vague, mais on doit passer au
travers, et Montréal en sortira grandie.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Arcand
:
Bien, en tout cas, la ministre vient de dire que c'est en effet déprimant, ce
qui se passe à Montréal. On est d'accord avec ça. Mais, encore une fois, en
tout respect, je ne crois pas que vous ayez de l'influence dans ce gouvernement.
En tout cas, dans les derniers mois, c'est ce qu'on a pu voir depuis quand même
un bout de temps.
Un autre dossier qui traîne, et qui
traîne, et qui continue de traîner, et qui touche Montréal, c'est l'entente sur
l'habitation. Les questions ont été posées à la présidente du Conseil du trésor.
Quand va-t-il y avoir une entente sur l'habitation? Ça fait depuis 2018, 2017
qu'on entend... Va-t-il... On nous dit... On entend... On pense entendre le
refrain de Mme Bolduc, là, vous savez, là : «Découragez-vous pas, ça
s'en vient, là, ça va venir, découragez-vous pas», on dirait cette chanson-là
qui est répétée sans arrêt.
Alors, ma question est simple. Juste en
matière d'habitation, on parle de 1,5 milliard d'entente qui pourrait
injecter des fonds et qui pourrait aider en matière d'habitation à Montréal. Où
en êtes-vous?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : C'est une
entente qui est extrêmement importante, très importante pour Montréal. Là
encore, j'ai eu des rencontres avec les gens du milieu de l'habitation,
discussions avec la mairesse, discussions évidemment avec ma collègue Andrée
Laforest, la ministre des Affaires municipales, qui chapeaute ce dossier. Elle
sait à quel point c'est important, on travaille ensemble pour l'avancement du
dossier. Elle est en lien, je suis aussi en lien avec les membres du
gouvernement fédéral qui... Parce que vous savez que c'est une entente avec le
fédéral, des discussions qui se font avec le fédéral, et puis nous espérons
vraiment arriver à une entente concrète prochainement.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député, six minutes.
• (10 h 30) •
M.
Arcand
:
«Prochainement», est-ce que vous avez une idée de ce que ça veut dire? Parce
que l'année dernière, on nous a dit : Il va y avoir une entente
prochainement. Alors, j'aimerais que vous me définissiez ce que ça veut dire,
«prochainement»...
10 h 30 (version révisée)
Mme Rouleau : ...à une
entente concrète prochainement.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député, six minutes.
M.
Arcand
:
Prochainement, est-ce que vous avez une idée de ce que ça veut dire? Parce que
l'année dernière, on nous a dit : Il va y avoir une entente prochainement.
Alors j'aimerais que vous me définissiez ce que ça veut dire, prochainement.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Dans un
avenir prochain.
Le Président (M. Allaire) :
M. le député.
M.
Arcand
:
Sans la prochaine année? Dans les prochains six mois?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Lorsque
l'entente sera conclue, vous le saurez. Vous serez un des premiers à le savoir.
Le Président (M. Allaire) :
M. le député.
M.
Arcand
:
M. le Président, on est la seule province qui n'avons pas signé quelque chose.
Est-ce que la ministre sait à tout le moins ce qui accroche dans cette
entente-là sur l'habitation?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Dans des
ententes qui se font avec le gouvernement fédéral, vous le savez très
certainement puisque vous avez eu à négocier déjà avec cette instance, vous
savez qu'il y a parfois des points sur lesquels il faut insister davantage.
Alors, je ne peux vous en dire plus, mais je peux vous dire qu'il y a un
travail très rigoureux, très assidu qui se fait parce que nous sommes
extrêmement conscients de l'importance, de l'importance de cette enveloppe. Et
la métropole a besoin de cette enveloppe.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. On enchaîne avec la députée de Vaudreuil. Cinq minutes.
Mme Nichols : Oui. Merci,
M. le Président.Bonjour, Mme la ministre. Alors, vous êtes ministre de la
Métropole. La métropole, c'est grand. Il y a la CMM aussi. Il y a 82 municipalités,
là, qui sont incluses autour... dans la CMM. Vaudreuil en fait partie,
d'ailleurs. Et je suis souvent en copie dans les différentes correspondances,
tout comme vous en tant que ministre de la Métropole. Je vous entends depuis le
début des crédits dire que votre rôle est de relayer l'information, de
coordonner les dossiers, que vous êtes aussi en contact avec la mairesse
quotidiennement ou régulièrement. Vous avez dit régulièrement. O.K. On va dire
régulièrement avec la mairesse de Montréal.
Donc, permettez-moi, là... J'ai deux
dossiers. Je suis certaine que vous êtes au courant puisque vous êtes en c. c.
dans les différentes communications. Le premier que je veux porter à votre
attention, c'est l'association municipale des maires de banlieue, l'AMB.
L'association des maires, municipale, de banlieue, vous le savez, c'est
15 villes de banlieue qui sont situées sur l'île de Montréal. Et il y a
une problématique qui entoure tout ça. Je les ai rencontrés en tant que
porte-parole de l'opposition officielle aux affaires municipales. Et comme je
vous disais, je ne veux pas... Il y a du microdétail dans cette
problématique-là. Donc, je vais y aller sur le dossier en général, mais c'est
un dossier qui stagne. C'est un dossier où il y a un décret. Le décret va
prendre fin le 31 août prochain. Donc, le décret va prendre fin dans,
quoi, moins de 12 jours. Et je me demandais quelles sont vos intentions en
tant que ministre de la Métropole. Est-ce que vous allez reporter le décret?
Et je vais vous poser tout de suite, là,
ma deuxième question, étant donné qu'on est restreint dans le temps. C'est que
les villes défusionnées, ça représente 13 % des...
Mme Nichols : ...donc le décret
va prendre fin dans quoi, moins de 12 jours? Et je me demandais quelles
sont vos intentions en tant que ministre de la Métropole, est-ce que vous allez
reporter le décret?
Et je vais vous poser tout de suite, là,
ma deuxième question étant donné qu'on est retreints dans le temps. C'est que
les villes défusionnées, ça représente 13 % des citoyens. Trouvez-vous
normal que ce 13 % là paye 20 % de la facture? Et c'est là où est
l'enjeu justement qui est porté à votre attention par l'association municipale,
là, des maires de banlieue. Ils veulent savoir est-ce que c'est possible de
s'asseoir avec la ville de Montréal pour déterminer une autre façon pour les
quotes-parts puisqu'il y a une grande injustice.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Oui, merci, M.
le Président. C'est un dossier que je connais parce que, lorsque j'étais à la
ville de Montréal au comité exécutif, évidemment, ça a fait l'objet de... Et
j'étais membre du conseil d'agglomération, alors je connais. Comme ministre de
la Métropole, j'ai eu le plaisir aussi de rencontrer les membres de
l'association à quelques reprises, ils ont...
C'est quelque chose qui, depuis la
création de l'agglomération, est enjeu, là, ça ne date pas seulement que d'il y
a quelques semaines, quelques mois, là. Ça fait depuis... C'est quoi, c'est
2002, là, la création de la nouvelle... de l'agglomération en fait, là, et de
ce contrat qui a été entendu avec les municipalités de banlieue et la ville.
Alors, ça ne date pas d'hier.
Et le principe, c'est que la quote-part
est basée sur le foncier et non pas uniquement sur la population. Et eux
souhaiteraient modifier cette règle-là. Alors, il y a des discussions qui se
font et qui continuent à se faire. Lorsque je les ai rencontrés, j'en ai parlé
avec ma collègue Andrée Laforest. Elle est très au fait de ce dossier aussi. Et
puis on aura... on saura prochainement, là, quel sera le dénouement.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Vous êtes en CC dans une correspondance du 6 août dernier. Je
repose mes deux questions. Un, le décret prend fin le 31 août prochain.
Quelles sont vos intentions? De reconduire le décret?
La problématique dans ce dossier-là, oui,
il y a une problématique comme vous dites, là, de... on va y aller, là, c'est
très précis, là, au niveau des quotes-parts puis ça peut être complexe au
niveau de la fiscalité puis tout. Je pense qu'on... oui, c'est complexe, on
s'entend. Mais la problématique, là, c'est que la ville de Montréal n'est pas
assise à la table, la mairesse n'est pas assise à la table. Vous avez un rôle
de coordination, vous parlez régulièrement à la mairesse, qu'est-ce que vous
comptez faire? Il faut le régler, il faut le régler, ce dossier-là.
Mme Rouleau : Je vais lui en
parler.
Mme Nichols : Il fat le
régler, ce dossier-là, Mme la ministre.
Le Président (M. Allaire) :
Peut-être un, Mme la ministre, 20 secondes pour répondre...
Mme Nichols : ...la problématique,
là, c'est que la ville de Montréal n'est pas assise à la table. La mairesse
n'est pas assise à la table. Vous avez un rôle de coordination. Vous parlez régulièrement
à la mairesse. Qu'est-ce que vous comptez faire? Il faut le régler. Il faut le
régler, ce dossier-là.
Mme Rouleau : Je vais lui
en parler.
Mme Nichols : Il faut le
régler, ce dossier-là, Mme la ministre.
Le Président (M. Allaire) :
Peut-être, Mme la ministre, 20 secondes pour répondre.
Mme Rouleau : Alors, je
vais parler à la mairesse.
Mme Nichols : Et relativement
au décret qui est de votre... Le décret, ce n'est pas la mairesse de Montréal
qui peut reporter le décret. C'est un décret gouvernemental. Qu'allez-vous
faire avec le décret?
Le Président (M. Allaire) :
Rapidement.
Mme Rouleau : C'est un
décret gouvernemental. Et c'est la ministre Andrée Laforest qui pourra vous
informer.
Le Président (M. Allaire) :
Et, Mme la ministre, ça termine ce bloc d'échange. Vous pourrez revenir à votre
dernier bloc d'échange si vous le souhaitez. On est rendu maintenant à la
troisième opposition officielle. M. le député de Matane-Matapédia, la parole
est à vous pour...
M.
Bérubé
:
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
...14 minutes.
M.
Bérubé
:
Merci, M. le Président. Vous me permettrez de saluer la ministre, les collègues
de l'Assemblée nationale. Et je sais que cette étude des crédits est écoutée et
attendue. Il y a des personnes importantes qui écoutent. Il y a la mairesse de
Montréal, il y a ma conjointe qui habite Hochelaga-Maisonneuve et il y a bien
des militants du Parti québécois qui ont un grand amour pour la ville de
Montréal, pour laquelle on a fait de grandes choses, et qui souhaitent nous
entendre là-dessus. Ils souhaitent certainement avoir des réponses de la part
du gouvernement de la CAQ.
Si vous le voulez bien, M. le Président,
on va commencer par la gestion de la COVID-19 par le gouvernement du Québec à
Montréal. Et je vais citer la Dre Mylène Drouin. Elle dit : «Je pense
que le centre de crise provincial aurait dû être à Montréal. Horacio le sait.
Je lui ai dit le 9 mars. Il aurait fallu qu'il soit là où on savait que ça
allait flamber en premier. Je ne me suis pas gênée pour le dire».
Dre Mylène Drouin, docteure très appréciée à Montréal, quelqu'un qui nous
a vraiment impressionnés par son langage franc, par son sens des
responsabilités, par sa présence dans la métropole. Ma question à la ministre.
Est-ce qu'elle peut nous donner l'assurance que, pour la gestion de la crise, pour
la deuxième vague, le directeur de la santé publique sera à Montréal et non à
Québec, là où il a ses bureaux, dans le cabinet même du premier ministre du
Québec?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Merci, M.
le Président. Où sera le directeur national de la Santé publique, ce n'est pas
de mon ressort de le déterminer parce que toutes les technologies permettent
des communications, comme nous l'avons fait depuis le tout début de cette
crise. Cependant, dans la préparation de cette deuxième vague potentielle, on a
quand même certaines leçons. On a parlé tout à l'heure, là, de la sous-ministre
Savoie qui est venue faire un état de situation.
M.
Bérubé
: Mais
ce n'est pas tout à fait ça. Oui ou non?
Mme Rouleau : Moi, j'étais...
J'avais été mandatée par le premier ministre pour une coordination de l'offre
gouvernementale, s'assurer que les choses se faisaient. J'étais bien, bien en
lien avec le tout le monde. Et ce que j'ai pu remarquer, c'était, comme tout le
monde, là, tout le monde...
Mme Rouleau : ...qui est venu
faire un état de situation. Moi, j'étais... j'avais été mandatée par le premier
ministre pour une coordination de l'offre gouvernementale, s'assurer que les
choses se faisaient. J'étais bien en lien avec tout le monde. Et ce que j'ai pu
remarquer, c'était... comme tout le monde, là, tout le monde l'a vu, il y avait
un manque de communication. Alors, bien, ce que vous voulez savoir, c'est où
sera son bureau. Je ne le sais pas, où sera son bureau.
Le Président (M. Allaire) :
...enchaîner.
M.
Bérubé
: M.
le Président, ma question est très simple. Je veux l'assurance de la ministre
responsable de la Métropole que le directeur de la Santé publique aura son
bureau et sa présence surtout à Montréal. Je veux davantage qu'il soit présent
à Montréal et à Montréal-Nord qu'à prendre du café avec les employés politiques
du bureau du premier ministre, comme c'est le cas présentement parce qu'il a
son bureau, physiquement, pas dans un espace neutre, dans l'espace politique,
au cabinet du premier ministre. Je ne trouve pas ça acceptable, et ça ne
concourt pas à assurer l'indépendance de la Santé publique, à tout le moins, en
apparence. Alors, si je n'ai pas cette confirmation à ce moment-ci et que je ne
l'ai pas obtenue hier dans le plan du ministre de la Santé, rien ne m'indique
qu'il va répondre à l'attente de la Dre Drouin à l'effet d'être à Montréal, là
où ça se passe. Et s'il y a justement des nouvelles technologies, qu'on s'en
serve, il pourra communiquer à distance avec le premier ministre à loisir. Mais
il devrait être à Montréal, il sera même encore beaucoup plus près de chez lui,
tout le monde y gagne. Alors, c'est la proposition qu'on fait, que le Dr Arruda
soit à Montréal. À tout le moins, j'aurai passé le message.
• (10 h 40) •
Deuxième élément, le port du masque. On a
tardé. Et le 13 mai dernier, au nom du Parti québécois, j'ai proposé le port du
masque dans les transports en commun, dans les lieux publics à Montréal. Ce
n'était pas prématuré. On a attendu très longtemps, et ça explique une partie
du ressac d'une partie de la population qui se disent : Là, on fait des
efforts maintenant, est-ce qu'il n'aurait pas fallu les faire avant? Le gouvernement
a changé de position, était... disait que le masque n'était pas nécessaire,
ensuite le masque est devenu nécessaire. Est-ce que la ministre a l'impression
qu'on a perdu du temps puis qu'on a surtout perdu du monde à Montréal parce que
le gouvernement a changé de position, puis on ne sait pas sur quelle base,
parce qu'on n'a pas accès, nous, aux délibérations entre le Dr Arruda et le gouvernement?
Et donc, sur le port du masque, est-ce qu'on a perdu du temps?
Le Président (M. Allaire) :
...Mme la ministre, pardon.
Mme Rouleau : Je vais brièvement
répondre à votre première question, là. Il y a un bureau de commandement à Montréal
qui est en place, et sans doute que le Dr Arruda aura un siège, là, si... Mais
le bureau de commandement, c'est avec la Santé publique, c'est avec les CIUSSS,
c'est avec la ville de Montréal, c'est avec les instances qui sont en mesure de
prendre les décisions pour assurer les meilleurs services à la population, dont
le dépistage et dont les services pour les aînés ou pour les jeunes, les
écoles. Tout est pris pris en compte dans ce bureau de commandement.
On n'a pas perdu de temps, M. le député,
on n'a pas perdu de temps. On a été les premiers au Canada à dire : On
porte le masque obligatoire....
Mme Rouleau : ...les services
pour les aînés ou pour les jeunes, les écoles, tout est pris en compte dans ce
bureau de commandement.
On n'a pas perdu de temps, M. le député,
on n'a pas perdu de temps. On a été les premiers au Canada à dire : On
porte le masque obligatoire. Et ça s'est bien passé parce que rapidement les
gens l'ont porté, ce masque-là, et pas seulement qu'à Montréal mais partout,
dans tous les transports collectifs au Québec. On a été les premiers à
dire : Le masque obligatoire aussitôt qu'on est en contact avec d'autres.
Et les gens le respectent, parce que beaucoup de Québécois se sont promenés à
travers le Québec, et je crois que vous avez pu constater vous aussi que les
gens respectent en grande majorité cette demande qui a été faite, là, de porter
le masque.
À Montréal, on a... Montréal a été dans
une situation très particulière. La métropole a été durement touchée, M. le
député.
M. Bérubé : ...de la santé,
gouverner, c'est choisir, alors le gouvernement en a fait une belle
démonstration avec la loi n° 61. Alors, on retrouve, dans la liste d'un
peu plus de 200 projets, le collège Dawson, où il se fait énormément de
transferts linguistiques, où des francophones obtiennent leur formation
collégiale au collège Dawson. Ils font des demandes, ils obtiennent leur
rallonge. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Ça, aucun autre cégep francophone
n'a eu ça à Montréal, mais Dawson l'a eu.
Toutefois, et je vais plaider pour l'est
de Montréal, là, où ma formation politique a ses origines, rien pour
Maisonneuve-Rosemont, le grand hôpital de l'est de Montréal qui a besoin de
soutien. D'ailleurs, on aurait probablement besoin d'un autre hôpital dans
l'est de Montréal pour fournir toute la population, pour fournir en services.
Alors, comment on explique que quelqu'un a
plaidé pour le collège Dawson et l'a obtenu, et bien des gens auraient pu
plaider pour Maisonneuve-Rosemont, et ça ne se retrouve pas dans le projet de
loi n° 61? Ça ne se retrouvait pas dans le projet de loi n° 61.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Vous parlez de
l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, qui n'était pas dans le projet de loi n° 61
parce qu'il y avait de nombreux projets. Tous les projets qui étaient sur la
table n'avaient pas besoin du p.l. n° 61. Le
p.l. n° 61 a un objectif particulier de faire
accélérer des travaux qui sont... qui peuvent être bloqués à certains endroits.
Alors, c'était d'accélérer, tout en respectant l'environnement, en respectant
la rigueur juridique, mais de permettre d'accélérer.
Ce n'est pas le cas de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont. C'est un dossier qui va bien et que je suis aussi. Je
suis en lien assez régulier aussi avec le P.D.G. du CIUSSS de l'est qui pousse
ce dossier-là. On connaît l'importance de Maisonneuve-Rosemont.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Bérubé : Merci. Je suggère
également que, pour la ligne bleue, le projet de loi n° 61 n'était pas
nécessaire, mais c'est mon appréciation qui diffère de celle de votre collègue
aux Transports...
Mme Rouleau : ...je suis en
lien assez régulier aussi avec le P.D.G. du CIUSSS de l'est qui pousse ce
dossier-là. On connaît l'importance de Maisonneuve-Rosemont.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Bérubé : Merci. Je suggère
également que, pour la ligne bleue, le projet de loi n° 61
n'était pas nécessaire, mais c'est mon appréciation qui diffère de celle de
votre collègue aux Transports. La volonté politique, c'est un ingrédient qui
fonctionne tout le temps, pas besoin de loi.
Parlons de la langue. Montréal est le
théâtre d'une marginalisation de plus en plus évidente de l'usage de la langue
française. L'OQLF nous a démontré que la langue d'accueil dans les commerces
est passée de 84 % à 75 %, je crois que c'est entre 2017 et 2010. On
a un rapport récemment qui nous démontre qu'il y a un problème avec la langue
de travail, qui est le français, on exige de plus en plus l'anglais même
lorsque ce n'est pas nécessaire. Donc, le mouvement indépendantiste l'a
toujours dit : Si on perd Montréal au plan de la langue, c'est foutu.
Pierre Bourgault l'a répété pendant des années et c'est encore le cas
aujourd'hui.
Hier, j'ai échangé avec le ministre
responsable de la Langue, qui refuse d'ouvrir la Loi 101 pour assujettir
les entreprises de moins de 50 employés à la Loi 101, un lieu de
socialisation et d'intégration qui est le travail. Ce même ministre là a
indiqué récemment que lui, toutefois, il était prêt à légiférer pour interdire
le «Bonjour! Hi!» à Montréal. Alors, dans le sens des priorités, j'invite la
ministre à lui indiquer qu'elle... probablement qu'elle partage mon opinion à
l'effet que le français est menacé à Montréal. Une fois que c'est partagé et
c'est dit, il faut ouvrir la Loi 101, il faut renforcer les mesures. C'est
important. Nous, c'est une conviction très profonde. Et si le gouvernement est
sérieux dans ce qu'il entreprend, je l'invite fortement à faire en sorte que
les employés, les entreprises de moins de 50 employés puissent être
assujetties également à la Loi 101 et de s'assurer que les nouveaux
arrivants puissent être davantage francisés lorsqu'ils arrivent.
Le Président (M. Allaire) :
...
Mme Rouleau : Merci, M. le
Président. Oui, la langue française est extrêmement importante pour moi, pour
le gouvernement, pour le premier ministre. C'est un objectif, il faut renforcer
la langue, il faut corriger le mauvais tracé qui s'est fait dans la métropole,
et ce depuis des décennies, là. Ça fait une ou deux décennies, là, que ça...
qu'il y a un déclin assez important puis qu'il n'y a pas beaucoup qui a été
fait. Le ministre de la Justice et responsable de la Langue française va
déposer très prochainement un plan d'action costaud qui va aider énormément à
corriger la situation, situation qui perdure, je le répète, depuis une ou deux
décennies, là. Il n'y a rien qui s'est fait de sérieux, puis c'est un... et on
se retrouve aujourd'hui avec une problématique encore plus grave, et je suis...
Mme Rouleau : ...énormément à
corriger la situation, situation qui perdure, je le répète, depuis une ou deux
décennies, là. Il n'y a rien qui s'est fait de sérieux, puis c'est un... et on
se retrouve aujourd'hui avec une problématique encore plus grave, et je suis
d'avis qu'il faut agir promptement et de manière forte.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Bérubé : Merci. Maintenant,
une curiosité... ou une validation que je veux faire avec la ministre comme
elle est responsable de la Métropole. J'entends souvent la mairesse de Montréal
indiquer, en début de séance de conseil municipal, que Montréal est un
territoire autochtone non cédé, et votre chef précédent, Denis Coderre, disait
la même chose, en ajoutant la nation mohawk. Alors, probablement que vous y
souscriviez à l'époque. Êtes-vous d'accord avec cette affirmation de la
mairesse de Montréal à l'effet que Montréal est un territoire autochtone non
cédé?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Dans le cadre du
375e anniversaire de Montréal et d'une entente qui avait été faite avec
les peuples autochtones, il avait été entendu d'indiquer que c'était un
territoire non cédé, et, au début, il était question d'un territoire mohawk. Il
n'est plus question d'un territoire mohawk.
Le Président (M. Allaire) :
...M. le député... poursuivre.
M. Bérubé : M. le Président,
si je comprends bien, donc, la ministre souscrit à l'affirmation de la mairesse
de Montréal, et, j'imagine, son gouvernement également, à l'effet que Montréal
est un territoire autochtone non cédé.
Mme Rouleau : C'est de niveau
municipal, M. le député.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Bérubé : Mais je pose la question
à la ministre. Est-ce qu'elle est d'accord avec cette phrase-là? Est-ce que son
gouvernement considère que Montréal est un territoire autochtone non cédé?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : C'est une
décision qui a été prise par la ville de Montréal mais qui n'a pas été, à
travers le temps, décriée par aucun gouvernement.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Bérubé : Bien, j'indique,
pour ma part, que... Comme je n'ai pas de réponse... Personnellement, est-ce
qu'elle est d'accord avec cette phrase-là?
• (10 h 50) •
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Ayant été au
conseil municipal de la ville de Montréal, j'y ai souscrit, effectivement. Puis
je voudrais profiter de l'occasion pour offrir toutes mes sympathies à la
communauté, qui vient de perdre le chef Norton.
M. Bérubé : Mais vous y
souscrivez toujours?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
M. Bérubé : Vous êtes toujours
d'accord avec ce que vos disiez...
Mme Rouleau : Au niveau
municipal, M. le député.
M. Bérubé : Vous êtes d'accord
avec ce que vous disiez dans le monde municipal avec Denis Coderre, c'est
toujours le cas aujourd'hui?
Mme Rouleau : Dans le cas de
la ville de Montréal, c'était une décision qui... Et la ville, ayant une
certaine autonomie, pouvait le faire.
M. Bérubé : O.K.
Le Président (M. Allaire) : Il
vous reste à peu près une minute, M. le député.
M. Bérubé : Donc, vous n'avez
pas d'opposition... Je retiens que vous êtes d'accord avec ça à moins de dire
le contraire. Parfait, c'est noté.
Mme Rouleau : Je dis, M. le
député...
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
M. Bérubé : J'ai une autre
question.
Mme Rouleau : Je n'ai...
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre, allez-y. Vous pouvez répondre, Mme la ministre.
Mme Rouleau : Je n'ai pas
souscrit, je n'ai pas dit que je souscrivais, je vous ai dit que c'était une
intervention municipale. Et, au niveau municipal, ils ont le droit de le faire.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député, vous pouvez poursuivre.
M. Bérubé : En conclusion,
trois grandes priorités pour Montréal. Transport collectif, il y a un manque à
gagner qui est important, la mairesse vous en a fait part...
Mme Rouleau : ...souscrit, je
n'ai pas dit que je souscrivais, je vous ai dit que c'était une intervention municipale.
Et, au niveau municipal, ils ont le droit de le faire.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. M. le député, vous pouvez poursuivre.
M. Bérubé : En conclusion,
trois grandes priorités pour Montréal. Transport collectif, il y a un manque à
gagner qui est important, la mairesse vous en a fait part. Le centre-ville de Montréal,
donc il va falloir aider directement les entreprises. Et il y a le logement
social, évidemment. Les demandes sont déjà connues, grande priorité montréalaise.
Donc, je réitère : transport collectif, on ne se trompe pas, logement
social et le centre-ville de Montréal qui a besoin d'interventions ciblées. Je
pourrais avoir bien transmis ce que la mairesse m'a dit hier.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député, ça doit s'arrêter ici, malheureusement. Ça termine votre bloc
d'échange. On revient avec l'opposition officielle pour le dernier bloc
d'échange de cette séance. M. le député de Mont-Royal—Outremont,
la parole est à vous.
M.
Arcand
: Merci,
M. le Président. Puisqu'on parle de transport collectif, j'aimerais vous parler
un peu aussi de la loi n° 61 puis de la ligne bleue de Montréal. Est-ce
que vous pouvez nous dire si le gouvernement... Est-ce que c'est confirmé que
le gouvernement va nous revenir avec une loi n° 61 dans le même style que
celle qui a été déposée au mois de mai dernier à l'automne?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : C'est la
présidente du Conseil du trésor qui a sous sa responsabilité cette loi
n° 61. Elle est en train de travailler, de voir quelles sont les
différentes options et elle reviendra avec la proposition.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M.
Arcand
:
Maintenant, pour ce qui est de la ligne bleue comme telle. Hier, quand j'ai
posé des questions au ministre des Transports, il m'a dit : On a réglé
avec au moins la moitié des expropriés, on avance dans la bonne direction. Et
là la question était : Est-ce que c'est l'impatience du premier ministre,
etc., qui vous guide dans la loi n° 61? Parce que tout le monde a reconnu,
et je crois, tout à l'heure, le député de Rosemont l'a mentionné, malgré le
fait que la loi n° 61 n'a pas été adoptée, ça n'empêche pas plusieurs
projets de se faire.
Dans le cas de la ligne bleue à Montréal,
ce que je comprends entre autres, c'est qu'il y a certains aspects de ce projet
de loi qui divise la population. Tout le monde est d'accord pour avoir
évidemment l'extension du métro, là, jusque dans l'est. Mais il y a une chose
sur laquelle il semble y avoir un enjeu particulier, c'est celui qui touche,
entre autres, les Galeries d'Anjou. Et, quand on parle à des gens, les gens
nous disent que, bon, même des promoteurs ne sont pas... évidemment, ils sont
d'accord pour qu'aux Galeries d'Anjou il y ait éventuellement une station de la
ligne bleue, tout le monde est d'accord avec ça.
Là où il y a une différence, où, là, il y
a un enjeu majeur, c'est sur l'étendue qu'on veut prendre. C'est-à-dire que les
gens nous disent : Écoutez, le stationnement, ils veulent prendre à peu
près la moitié du stationnement, ce qui revient à presque tuer...
M.
Arcand
:
...la ligne bleue, tout le monde est d'accord avec ça. Là où il y a une
différence, où, là, il y a un enjeu majeur, c'est sur l'étendue qu'on veut
prendre. C'est-à-dire que les gens nous disent : Écoutez, le
stationnement, ils veulent prendre à peu près la moitié du stationnement, ce
qui revient à presque tuer presque complètement les Galeries d'Anjou telles
qu'on les connaît aujourd'hui. Ça va imposer la fermeture des commerces. Et
certains disent : Bien, peut-être qu'on devrait trouver une solution. Il
devrait y avoir un leadership à ce niveau-là, trouver une solution. Peut-être
de dire à la STM puis à la ville de Montréal : Bien, au lieu de prendre la
moitié du stationnement, y a-tu moyen d'essayer de négocier quelque chose pour
que les 1 200 places incitatives qui sont demandées, que quelqu'un
puisse creuser et puis les faire pas nécessairement sur le stationnement.
Avez-vous une position là-dessus?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Merci, M.
le Président. Vous avez mentionné qu'il y a plusieurs projets qui vont de
l'avant puis que, finalement, on n'avait pas besoin de la loi n° 61.
Les projets qui vont de l'avant n'avaient pas d'embûches. Ils n'avaient pas de
contraintes...
M.
Arcand
:
...principale de la loi n° 61, elle s'est
probablement faite en partie à cause de ça.
Mme Rouleau : M. le
Président, la ligne bleue est très importante. Ça fait 40 ans qu'on
l'attend. On est... Nous, on est vraiment prêts à aller de l'avant. L'année
dernière, avec le premier ministre du Canada, il venait confirmer le
financement du fédéral, 1,3 milliard de dollars pour la ligne bleue. Il y
a des travaux qui se font. Ça allait bien. Mais il y a des enjeux avec la ligne
bleue. C'est vrai qu'il y a des enjeux, des enjeux d'expropriation. Et dans le
projet de loi n° 61, ce qu'on proposait, c'est que pour des projets de
bien commun, comme le transport collectif, comme ce projet de ligne bleue qui
est tellement attendu et tellement nécessaire pour cette population de
l'Est-de-Montréal, c'était de faciliter l'expropriation pour qu'on puisse en
faire... faire l'acquisition des terrains et aller de l'avant avec les travaux,
et que les négociations se poursuivent en parallèle, c'est ça que ça veut dire,
et de le faire de manière très rigoureuse en respectant toutes les normes
environnementales, les normes juridiques, etc. C'est ça qui était proposé.
C'est ça qui a été refusé par l'opposition.
Le Président (M. Allaire) :
Merci.
Mme Rouleau : Et c'est ça
qui met effectivement en danger la réalisation de la ligne bleue. Et ce n'est
pas de dire : Bien, au lieu de prendre ce morceau de terrain là, prenez
celui-là, puis ceci, puis... Ce n'est pas ça. Ça fait des années et des années
que toutes ces études sont faites et que le tracé, il est fait. Et des
négociations se faisaient déjà. Puis tout... Ça allait bien puis, là, tout à
coup, bon, ça ne fonctionne plus.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Arcand
:
Oui. Mais, Mme la ministre, on est tous en faveur du prolongement de la ligne
bleue. Tout le monde est d'accord.
Mme Rouleau : Je suis
heureuse de l'entendre.
M.
Arcand
:
Pardon? Oui, vous êtes heureuse de l'entendre? Bien sûr. C'est nous autres qui
avons commencé. D'ailleurs, à l'époque, on a annoncé qu'il était pour y
avoir...
Mme Rouleau : ...ça allait
bien, puis là, tout à coup, bon, ça ne fonctionne plus.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Arcand
:
Oui, mais, Mme la ministre, on est tous en faveur du prolongement de la ligne
bleue. Tout le monde est d'accord.
Mme Rouleau : ...
M.
Arcand
:
Pardon?
Mme Rouleau : ...de
l'entendre.
M.
Arcand
:
Oui, vous êtes heureuse de l'entendre, bien sûr. C'est nous autres, qui avons
commencé, d'ailleurs, à l'époque, on a annoncé qu'il était pour y avoir le
prolongement de la ligne bleue, alors ça vient de nous. La difficulté, ce n'est
pas sur le principe, on est tous d'accord. La difficulté, c'est sur
l'application pratique. Moi, j'ai été ministre de l'Énergie, il y avait des discussions
sur une ligne de transmission d'Hydro-Québec, ça a pris des années et des
années pour trouver une solution. Puis il y a eu, à un moment donné, un
consensus qui s'est développé, un meilleur consensus qui avait été loin d'être
une unanimité, mais il y a eu un meilleur consensus. Mais ces choses-là, particulièrement
en milieu urbain, ça prend du temps.
Dans le cas qui nous préoccupe, la question
est : Est-ce que... puis la difficulté avec la loi n° 61,
très franchement, c'est que, là, la STM ne négocie plus. Quand on parle à des
gens, ils disent : Bien, nous autres on va attendre que, finalement, la
STM, les gens du gouvernement, du municipal et le gouvernement du Québec...
bien, tu sais, on attend cette loi-là pour pouvoir avancer rapidement. Donc, il
n'y a pas véritablement de négociation.
Puis je m'adresse à vous, particulièrement
dans le cas des Galeries d'Anjou. Est-ce qu'on a besoin de prendre autant
d'espace que ça? Est-ce qu'il n'y a pas une solution qu'on peut trouver qui
serait acceptable? Est-ce que vous n'avez pas... particulièrement... Ce n'est
pas loin de chez vous, vous êtes dans l'est, il n'y a pas un rôle de leadership
que vous pourrez jouer là-dedans pour essayer justement de rapprocher les
parties, d'essayer de trouver un consensus plutôt que d'avoir des avocats qui
vont travailler là-dessus puis que tout le monde se garroche des poursuites, et
ainsi de suite? Est-ce qu'il y a quelque chose que vous pouvez faire par
rapport à ça?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Oui, M. le
Président. Merci de reconnaître mon rôle de leadership, M. le député. La ligne
bleue, elle est extrêmement importante. C'est un projet qui est mené depuis des
dizaines d'années, puis vous le connaissez, le projet, puis tout le monde le
veut. Tout le monde le veut, mais il y a des embuches, il y a des contraintes
importantes, qu'on peut régler, qu'on peut régler facilement, sans qu'il n'y
ait de heurt pour personne, mais qu'on peut régler. Alors, c'est ça qu'on
cherche à faire.
Est-ce qu'il y a d'autres solutions?
Est-ce qu'on peut faire d'autres trajets? Bien, ça va prendre encore quelques
années pour établir d'autres tracés. C'est ça que ça peut vouloir dire,
d'autres années puis d'autres budgets qu'il faudra ajouter, probablement. Parce
que plus le temps passe, vous le savez aussi, dans les grands projets... dans
ce type de grand projet, plus le temps passe puis plus les coûts augmentent. À
un moment donné, qu'est-ce qu'on fait? Qu'est-ce qu'on va dire? Qu'est-ce qu'on
va faire? Est-ce que...
M.
Arcand
:
Mais, vous savez, Mme la ministre...
Mme Rouleau : Et pendant ce
temps, bien, je...
Le Président (M. Allaire) :
Juste... n'oubliez pas de vous adresser à la présidence. Là, vous sembliez
avoir fini, Mme la ministre.
• (11 heures) •
Mme Rouleau : Pendant ce
temps, la population de l'est de Montréal n'a pas de transport collectif
adéquat. La population de l'est de Montréal n'est pas bien desservie. Il y a un
REM pour l'ouest de l'île qui va être extraordinaire. Extraordinaire. Rien...
11 h (version révisée)
M.
Arcand
: ...Mme
la ministre...
Mme Rouleau : Et pendant ce
temps, bien, je me...
Le Président (M. Allaire) :
Woups! Juste... N'oubliez pas de vous adresser à la présidence. Là, vous
sembliez avoir fini, Mme la ministre.
Mme Rouleau : Pendant ce
temps, la population de l'est de Montréal n'a pas de transports collectifs
adéquats, la population de l'est de Montréal n'est pas bien desservie. Il y a
un REM pour l'Ouest-de-l'Île qui va être extraordinaire, extraordinaire, rien
pour l'est de Montréal jusqu'à maintenant, parce que nous avons des projets,
évidemment. La ligne bleue en fait partie.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Arcand
:
Bien, Mme la ministre, on est tous d'accord sur le principe, sauf que le
problème de ça, c'est l'application. Et parfois, puis particulièrement, vous
êtes certainement consciente qu'il y a eu des décisions de juges, là, dans des
cas de centre d'achat. On ne peut pas décider d'exproprier la moitié d'un
centre d'achats, ou bien on l'exproprie au complet. Et hier, quand j'ai parlé
au ministre des Transports, il m'a dit : Oui, les coûts, là, je suis très,
très, très inquiet de l'évolution des coûts en cette matière. Alors, je pense
qu'à ce stade-ci, ce qui m'apparaît être la possibilité, l'état de
possibilité — peut-être que ça ne marchera pas, mais au moins vous
avez, à mon avis, le devoir d'essayer — c'est d'essayer de trouver
une solution négociée dans ce domaine-là, et je ne vous sens pas intéressée à
trouver une solution négociée, puis on dirait que vous attendez que les
tribunaux se penchent sur la question. Et ce que ça va faire, c'est que,
premièrement, ça va créer des divisions, parce que, si les gens commencent à
perdre des magasins à gauche et à droite, s'il commence à y avoir des coûts
énormément supplémentaires, ça ne sera plus l'aussi beau projet qu'on aurait
voulu que ce soit. Alors, je pense que vous avez un rôle à jouer dans ce
domaine-là, vous devez intervenir et essayer de rapprocher à tout le moins les
parties.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Rouleau : J'ai eu l'occasion,
M. le député, de rencontrer toute l'équipe qui travaille sur le projet de la
ligne bleue avec la STM, on a fait tout le circuit ensemble, là. C'était...
Bon, c'était avant la pandémie, là, évidemment. Et les discussions... Vous
prétendez qu'ils ont cessé toute discussion. Je ne suis pas tout à fait de
votre avis. Peut-être que, là, pendant l'été, il n'y en a pas eu, là, je ne
sais pas, mais il y a toujours eu des discussions avec les différents
propriétaires qui étaient liés à ce projet-là. Et c'est toujours ce qu'on
privilégie, la discussion puis arriver à une entente, c'est toujours ça qu'on
privilégie, on ne veut pas aller... Et, dans ce projet-là, ce qu'on cherche
à... la proposition qui avait été faite et qui a été refusée par l'opposition,
c'était d'avoir un outil, tout comme l'ancien gouvernement l'avait fait pour le
REM, qui permette d'accélérer les expropriations, prendre possession du terrain
pour faire les travaux, parce qu'il est question de bien commun, il est
question de transport collectif, qui est essentiel pour notre société, puis
vous aviez eu raison de le faire. On a voulu faire la même chose, mais
aujourd'hui vous dites non à ça.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Arcand
:
C'est-à-dire que, nous...
Mme Rouleau : ...les
expropriations, prendre possession du terrain pour faire les travaux parce
qu'il est question de bien commun, il est question de transport collectif qui
est essentiel pour notre société, puis vous aviez eu raison de le faire, on a
voulu faire la même chose, mais aujourd'hui vous dites non à ça.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Arcand
:
C'est-à-dire que nous, on est d'accord, encore une fois, sur la question de la
ligne bleue. Et la question, c'est... Vous savez très bien d'ailleurs que, particulièrement
à ville d'Anjou, ça divise un certain nombre de citoyens...
Mme Rouleau : ...
M.
Arcand
:
Pardon?
Mme Rouleau : Dans
l'arrondissement Anjou.
M.
Arcand
:
Bien, l'arrondissement Anjou, d'accord. Ça divise un certain nombre de citoyens
parce que les gens sont tous d'accord pour avoir la ligne bleue, en même temps
ne veulent pas perdre leur centre d'achat, ne veulent pas... Et la question,
c'est : Est-ce qu'il n'y a pas moyen de trouver une solution? Parce que,
comme je vous l'ai dit, il va y avoir un impact déterminant sur les coûts à
l'avenir. Et, en plus, il faut essayer, quand on fait ce genre de projet là,
d'avoir évidemment le meilleur projet possible. Au-delà de la question du
principe, hein, comme on dit, le Diable est dans les détails. Et pour avoir le
meilleur projet possible, il faut quand même permettre une négociation. Il y a peut-être
des rencontres comme vous dites, mais les rencontres ne donnent rien parce que
les gens entendent la loi n° 61 puis ils attendent le
bâillon, probablement. Alors, je ne suis pas sûr que ça aide, de façon
importante, là, ce que vous voulez accomplir. Je pense que ça va... c'est que
ce projet-là risque d'arriver et de créer de fortes divisions au sein de la population.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Mais je
comprends vos arguments. Mais ce qui me trotte dans la tête, là, c'est pourquoi
la ligne bleue n'a pas été réalisée depuis le temps où elle a été initiée, puis
initiée par vous puisque vous le dites. Alors, pourquoi ça n'a pas été fait
avant? On n'aurait pas ce problème-là aujourd'hui. On ne se poserait pas de
question sur est-ce qu'il y aura des coûts supplémentaires ou est-ce qu'on ne
pourrait pas avoir une négociation.
Puis, pour ce qui est du centre
commercial, bien, le centre commercial, il est évidemment important. C'est le
centre commercial le plus... avec la Place Versailles, là, c'est deux centres
très, très importants pour l'est de Montréal. Il n'est pas question... en
mettant en place une ligne de métro, je ne pense pas que ça va nuire à un
centre commercial. Je ne pense pas. Réduire... je ne pense pas.
M.
Arcand
:
Est-ce qu'il n'y a pas eu...
Mme Rouleau :
Habituellement, là, une ligne de transport collectif comme métro près d'un
centre de ce type-là, c'est plutôt avantageux.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M.
Arcand
:
Ça peut être avantageux en effet dans la mesure où les gens ont de la place
aussi pour circuler. Le problème, c'est est-ce qu'il n'y a pas eu une décision,
dans un centre qui s'appelle le Boulevard, là, dans lequel un juge a dit :
Vous ne pouvez pas exproprier la moitié du terrain, vous prenez 100 % du
terrain. Il faudrait vérifier cet aspect-là aussi. C'est pour ça que je pose la
question parce qu'encore une fois le diable est dans les détails.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va?
Mme Rouleau :
Effectivement, le diable est dans les détails. Ce n'est pas le centre
commercial qui... ce n'est pas le centre d'achats qui... c'est une partie du
stationnement dont on a besoin.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député...
M.
Arcand
:
...vérifier cet aspect-là aussi. C'est pour ça que je pose la question, parce
qu'encore une fois le diable est dans les détails.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Mme la ministre.
Mme Rouleau : Effectivement,
le diable est dans les détails. Ce n'est pas le centre commercial qui... ce
n'est pas le centre d'achats qui... c'est une partie du stationnement dont on a
besoin.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député, vous souhaitez poursuivre?
M.
Arcand
: Je
comprends, mais ce que vous me dites, c'est que la décision d'un juge a été à
l'effet que vous ne pouvez pas exproprier la moitié, vous devez tout
exproprier. Donc, ça veut dire il n'y a plus de magasin. Alors, c'est ça, le
risque qui est devant nous aussi. Vous êtes consciente de ça?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Ce ne sont pas
des scénarios aussi catastrophiques, là, qui sont dans les négociations.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M.
Arcand
:
Donc, si je comprends bien, Mme la ministre, là, le plan, qui est les
1 200 places incitatives, tout ça, là, tel que formulé au moment où on se
parle, vous êtes 100% d'accord avec ça.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Moi, je suis, M.
le député, d'avis qu'il faut réaliser la ligne bleue. Je suis d'avis qu'il faut
réaliser la ligne bleue, et c'est un projet qui date de 40 ans. Vous n'étiez
pas là, il y a 40 ans, là, mais vous avez été là pendant un bon bout de temps
où vous auriez pu le faire, réaliser ce projet-là, puisque vous savez à quel
point c'est important. Et moi, je suis d'avis qu'il faut réaliser la ligne
bleue.
Le Président (M. Allaire) :
...Mme la ministre. Il vous reste 2 min 30 s, M. le député.
M.
Arcand
: Je
vous ferai remarquer que c'est notre gouvernement qui avons lancé le projet de
la ligne bleue. Et puisqu'on parle de ces projets, dites-moi donc, qu'est-ce
qui arrive au niveau des navettes que vous avez promises, là, pendant la durée
des travaux au tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : On parle de
navettes...
M.
Arcand
: On
parlait, à un moment donné, de navettes qui étaient pour être utilisées.
Mme Rouleau : Vous parlez des
navettes fluviales...
M.
Arcand
:
Oui, des navettes fluviales.
Mme Rouleau : ...ou du
transport collectif que...
M.
Arcand
:
Non, non, des navettes fluviales, là, pendant la durée des travaux au tunnel
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Mme Rouleau : Bien, ça fait
partie des mesures d'atténuation du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M. le député.
M.
Arcand
:
...faire? C'est quoi, le budget? Quels sont les détails, s'il est possible d'en
avoir?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Ce sont des
budgets qui sont dans le... Oui, les budgets sont prévus, là, les budgets sont
prévus dans la... Oui, bien, en fait, dans la Stratégie maritime, on a prévu
ces budgets-là, et, dans la réalisation des travaux, il est prévu... ces
budgets sont prévus aussi. Donc, c'est quelque chose que nous voulons réaliser.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M.
Arcand
:
Parlant de projets...
Mme Rouleau : Ça a remporté un
grand succès, d'ailleurs, la navette de l'année dernière avait remporté un
énorme succès. Malheureusement, avec la situation qu'on a connue, là, de
pandémie, c'était moins adéquat de la mettre en place cette année.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la...
Le Président (M. Allaire) : ...M.
le député.
M.
Arcand
:
Parlant de projet...
Mme Rouleau : Ça a remporté un
grand succès d'ailleurs, la navette de l'année dernière avait remporté un
énorme succès. Malheureusement, avec la situation qu'on a connue, là, de
pandémie, c'était moins adéquat de la mettre en place cette année.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. Une minute, M. le député.
M.
Arcand
:
Parlant de projet qui dure depuis longtemps, il y a toujours le lien Cavendish,
qu'on appelle, ça fait 50 ans qu'on en parle, 50 ans. Est-ce que vous
êtes en faveur de l'extension de Cavendish?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Oui, en faveur.
Mais, encore là, il y a des décisions fédérales qui doivent être prises. Et
c'est un dossier qu'on suit de près, mais c'est... le fédéral doit être
impliqué.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M.
Arcand
:
...qu'il n'y a pas beaucoup d'appétit de la part de la ville de Montréal pour
faire avancer ce projet-là.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
• (11 h 10) •
Mme Rouleau : Bien, je crois
qu'il y a plutôt un appétit de la ville de Montréal pour faire avancer ce
projet-là, parce que vous vous rappellerez que moi et la mairesse de Montréal
avions mis en place un comité pour...
Le Président (M. Allaire) :
...bloc d'échange, ce dernier bloc d'échange, Mme la ministre.
Mme Rouleau : Ah bon! Enfin,
ça fait partie des projets de la ville de Montréal, M. le député.
Le Président (M. Allaire) :
Alors, avant de suspendre, je demande votre habituelle collaboration pour
sortir le plus rapidement possible parce qu'il y a une autre commission tout de
suite après, donc on a quelques minutes seulement pour désinfecter le salon
bleu.
Alors, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux quelques instants et entreprendra par la suite l'étude du
volet Affaires municipales des crédits budgétaires du portefeuille Affaires municipales
et Habitation. Merci, tout le monde.
(Suspension de la séance à 11 h 11)
11 h 30 (version révisée)
(Reprise à 11 h 31)
Le Président (M. Allaire) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare à séance de la
Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Prenez quelques secondes,
s'il vous plaît, pour éteindre vos appareils électroniques. La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Affaires municipales des crédits
budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation pour l'exercice
financier 2020‑2021. Une enveloppe de 1 h 30 min a été
allouée pour l'étude de ce volet. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Bussière (Gatineau) est remplacé par Mme Picard
(Soulanges); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par
M. Poulin (Beauce-Sud); M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par
M. Bélanger (Orford); Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion); et Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par
M. LeBel (Rimouski).
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le secrétaire. Nous allons procéder aux échanges entre les groupes
d'opposition et la ministre par blocs de 20 minutes. Le temps d'échange
inclut naturellement les questions et les réponses. Je suis maintenant prêt à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle. Mme la
députée de Vaudreuil, la parole est à vous pour 20 minutes.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Alors, d'abord, permettez-moi de saluer Mme la ministre et ainsi
que toute son équipe, là. Je sais qu'il y a du personnel politique, qu'il y a
aussi des personnes du ministère. Donc, merci à vos tous. Moins nombreux que
les années précédentes évidemment, contexte oblige. Donc, mais c'est gentil de
vous déplacer. Je sais que vous êtes là pour répondre à nos questions qui sont,
des fois, un peu plus pointues, et qui pourraient nous échapper. Ça arrive,
hein, Mme la ministre, que ça nous échappe. Donc, merci beaucoup à tout le
monde d'être présent. Merci à nos équipes aussi. Alors, on n'a pas souvent le
temps de le faire. Donc, je prends un 10 secondes pour dire merci à nos
équipes qui nous épaulent, nos recherchistes, notre staff, ici, au
parlementaire, l'aile parlementaire. Donc, un gros merci à tous ceux qui nous
donnent un coup de pouce.
Alors, Affaires municipales. Mme la
ministre, vous le savez, il y a beaucoup, beaucoup de sujets. Et je me permets
de dire que j'ai un intérêt particulier pour les affaires municipales. Vous le
savez, j'ai été mairesse, j'ai été préfète. Certainement la plus belle ville,
la plus belle municipalité au Québec, Notre-Dame-de-l'Île-Perrot. Et elle a une
MRC super géniale Vaudreuil-Soulanges qui est une MRC en explosion
démographique et qui est une MRC... J'aime le dire, là, c'est une MRC auquel on
aime bien se référer parce que c'est une MRC qui est quand même assez efficace,
qui est à jour et qui connaît bien...
Mme Nichols : …la plus belle
municipalité au Québec, Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, et une MRC super géniale, Vaudreuil-Soulanges,
qui est une MRC en explosion démographique et qui est une MRC, j'aime le dire,
là, c'est une MRC auquel on aime bien se référer parce que c'est une MRC qui
est quand même assez efficace, qui est à jour et qui connaît bien les enjeux,
qui fait des propositions, qui est collaborative, et je pense que c'est
l'attitude à avoir en 2020 dans le monde municipal. Donc, clin d'oeil à la MRC
et aux 23 élus de Vaudreuil et Soulanges.
Alors, dans les différents sujets que
j'aimerais aborder avec vous, permettez-moi de commencer avec la
partie — tout le monde à ses cartables — élections
partielles. Donc, vous savez, puis je me permets de l'aborder d'entrée de jeu
parce que les élections partielles ont été durement… il y a eu certains délais
qui ont été occasionnés par la pandémie. Il y avait quand même que
46 municipalités… puis vous pourrez corriger si c'est 43 ou… mais environ
46 municipalités au Québec qui devaient se… où devaient se tenir des
élections partielles, et même il y a des endroits où le vote était commencé. Il
y avait déjà des citoyens qui avaient exercé leur droit de vote. Et donc il y a
plusieurs petits détails, puis je pense qu'on peut en profiter justement pour…
je peux vous transmettre les préoccupations des affaires… de certaines
municipalités, bien que je sais que vous leur parlez aussi, évidemment, ils
sont les partenaires, les municipalités sont nos partenaires et des
gouvernements de proximité. Donc, je pense que les règles ne sont pas claires
au niveau des élections partielles, donc il y a peut-être des petits points, je
pense, qui méritent d'être approfondis.
La… ma première question va être en lien
avec votre communiqué que vous avez émis justement pour dire qu'il y aurait
possibilité d'avoir des élections partielles le 4 octobre prochain. Alors,
est-ce que les élections partielles auront lieu le 4 octobre ou il y aura
une permission de les faire… puis je vais faire quelques questions en rafale,
là, ou est-ce qu'il y aura une possibilité de les faire après le
4 octobre? Ça ne semblait pas clair pour plusieurs municipalités.
L'autre chose qui était dans le
communiqué, c'est qu'on savait que le… pour pouvoir tenir des élections
partielles le 4 octobre prochain, bien, il y avait deux conditions, soit
que le poste à la mairie était en jeu, c'est-à-dire était en élection ou, en
fait, la municipalité n'avait pas quorum. Et ça, je fais une grosse parenthèse,
là, les municipalités, ça parle par résolutions. Donc, quand une municipalité
n'a pas quorum, c'est vraiment une problématique, la municipalité ne peut pas
aller de l'avant, puis évidemment il y a un problème de démocratie, il y a un
problème de redevances aux citoyens, les citoyens veulent que leur municipalité
avance. Quand il n'y a pas quorum, il n'y a pas de résolution, les… ça stagne.
Donc, je comprends que ces deux enjeux-là étaient les critères, là, pour aller
de l'avant avec une élection partielle.
Alors, auriez-vous la gentillesse parce
que… Je vais donner l'exemple de Vaudreuil-sur-le-Lac où il y a une élection
partielle, le poste de la mairie est en jeu, et il n'y a pas quorum. Donc, ils
remplissent malheureusement les deux critères, et quand on téléphone à la
direction régionale, on nous dit que ça pourrait être soit le 4 octobre ou
le 25 octobre. C'est la première fois qu'on entend parler du
25 octobre. Auriez-vous la gentillesse de nous donner plus d'informations…
Mme Nichols : …il y aura une
élection partielle, le poste de la mairie est en jeu et il n'y a pas quorum.
Donc, ils remplissent malheureusement les deux critères, et quand on téléphone
à la direction régionale, on nous dit que ça pourrait être soit le
4 octobre ou le 25 octobre. C'est la première fois qu'on entend
parler du 25 octobre. Auriez-vous la gentillesse de nous donner plus
d'informations?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre, la parole est à vous.
Mme Laforest : Oui. Alors,
bonjour. Bonjour à vous tous, bonjour à mon équipe, je suis très heureuse
d'être avec vous aujourd'hui. Mon chef de cabinet, Francis, bonjour à toi.
Bonjour, cher député de Laurier-Dorion, rebonjour. Bonjour à votre équipe
également. Bonjour, cher député de Rimouski. Alors, merci, tout le monde,
d'être ici et à vous également pour cette, si je peux dire, cette étude des
crédits et aussi pour les questions que vous apportez. C'est certain que vous
parlez des élections partielles. À la base, c'est sûr qu'il y a plusieurs
rencontres, plusieurs discussions par rapport aux élections. Vous avez raison,
on a donné la date du 4 octobre.
Ceci étant, il faut comprendre qu'il
fallait quand même laisser les municipalités — on pense toujours à
l'autonomie municipale — il fallait quand même laisser municipalités
qui avaient quorum et qui avaient le maire. Si, par contre, parfois, c'était
des remplacements pour des conseillers municipaux, alors, il fallait quand même
leur laisser la possibilité de prendre la décision. Donc, les municipalités qui
n'ont pas quorum et qui n'ont pas de maire ou de mairesse, on a pris la
décision avec les municipalités — les municipalités étaient
d'accord — de faire des élections partielles le 4 octobre.
Ceci étant, vous me posez la
question : Pourquoi possiblement, également, sauf exception, qu'il y
aurait des élections le 25 octobre? C'est que… évidemment, on a parlé,
encore là, avec plusieurs municipalités, il y a des conseillers qui veulent se
présenter à la mairie, puis c'est pour cette raison-là. Alors, il faut quand
même comprendre qu'il faut laisser le temps aux conseillers de démissionner
pour se représenter à la mairie. Donc, c'est pour ça qu'on dit le 4 ou le 25.
Le 25, c'est sûr à 98 %, 99 %, on a regardé ça, hier, notre équipe,
ensemble, mais c'est justement pour laisser plus de temps. Puis encore là, ce
n'est pas énormément de temps parce qu'on se disait : Il faut quand même
savoir que les gens savaient qu'il y allait avoir des élections s'il n'y avait
pas eu de pandémie.
S'il n'y avait pas eu la COVID, les
élections auraient eu lieu parce que, vous le savez, la loi le dit. Dans la
loi, si on dépasse une année, bien, on doit faire des élections. Alors, nous,
on s'est dit : Est-ce qu'on va complètement changer la loi parce qu'il y a
eu une pandémie et qu'on va annoncer qu'il n'y aura aucune élection au Québec?
Alors, ce n'était pas possible, ce n'était pas logique non plus parce qu'il
faut comprendre qu'on touchait certaines grandes villes puis des moyennes
villes également.
Alors, il faut comprendre qu'un mandat,
souvent, c'est quatre ans, puis il restait quand même plus d'un an pour
être éligible au poste de conseiller ou de maire ou de mairesse. Alors, on
s'est dit : En un an, on peut en faire énormément dans une municipalité.
Il y a énormément de projets qui peuvent être avancés et il y a énormément de
changements qui peuvent être faits. Alors, c'était important pour nous de
décider qu'il y ait des élections. Parce que pourquoi, s'il n'y avait pas eu la
pandémie…
Mme Laforest : ...pour
être éligible au poste de conseiller ou de maire ou de mairesse. Alors, on
s'est dit : En un an, on peut en faire énormément dans une municipalité. Il
y a énormément de projets qui peuvent être avancés et il y a énormément de
changements qui peuvent être faits.
Alors, c'était important pour nous de
décider qu'il y ait des élections. Parce que pourquoi, s'il n'y avait pas eu la
pandémie, il y aurait eu des élections, puis là, à cause de la pandémie, il n'y
a plus de démocratie? Parce que c'est important, la démocratie pour les
citoyens de la ville. Alors, c'est pour ça qu'on a pris la décision. Alors,
c'est quand même clair.
Puis ce qu'il est important aussi de
mentionner, c'est qu'il y a un guide qui va sortir dans les prochains jours, très,
très bientôt, pour dire comment ça va se passer, les élections partielles. Parce
qu'aussi il faut comprendre... Puis vous l'avez entendu aussi avec mes
collègues qui sont passés aux crédits, il faut comprendre qu'il va y avoir une
manière aussi d'aller voter. Ça va être annoncé dans les prochains jours. C'est
décidé avec le DGEQ, et la Santé publique, et le ministère des Affaires
municipales et de l'Habitation. Alors, tout sera très, très clair.
Puis je crois qu'à part... puis à peine,
là, je pourrais vous le dire, même ce matin, là, je peux vous dire qu'il n'y a
pas ou presque pas de municipalités qui sont en désaccord. Merci, M. le
Président.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Nichols : Oui, merci,
M. le Président. Tenir des élections partielles, on ne se cachera pas que
c'était quand même une décision facile à prendre, là. Il y a des municipalités,
comme vous dites, qui n'ont pas de quorum, qui n'ont pas de maire. Ça prend des
élections. Écoutez, les égouts lâchent, on fait quoi? Donc, je ne pense pas
que... je veux... et puis ce n'est pas méchant, là, mais ça allait de soi qu'il
fallait qu'il y ait des élections partielles dans certaines municipalités, pas
pour l'ensemble. Donc, vous comprendrez qu'on militait pas mal dans ce sens-là
aussi.
Là où est ma question, c'est les villes...
Je vais vous donner un exemple, je pense, entre autres, à Saint-Lazare, il y a
un poste de conseiller qui est en élection, mais le poste est vacant depuis
14 mois. Je comprends qu'il y a eu la pandémie, sauf que la ville fait le
choix de demander que ça soit reporté aux élections générales, et je comprends
que vous leur donnez cette latitude-là. Les citoyens ne sont pas d'accord. Les
citoyens appellent au bureau de comté et les citoyens, ils disent :
Écoutez, ça fait déjà 14 mois que le poste est vacant. On reporte aux
élections générales, qui sont dans un autre 14 mois? Ça fait que ça fait
quand même 28 mois que le poste de conseiller est libre. Les citoyens font
des élections dans leur arrondissement ou leur quartier. Donc, il y a quand
même des citoyens qui n'ont pas de conseillers municipaux.
Donc, qu'est-ce que vous faites avec ces
cas-là si la ville est d'accord ou la ville n'est pas d'accord puis il y a un
contraste entre les citoyens puis la décision de la municipalité?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, en
fait, il faut voir... puis je le disais tantôt au départ, on pense toujours
autonomie municipale. Par contre, il y a un point tantôt que, par manque de
temps, j'aurais dû dire, il y a une certaine... si je peux dire, il y a plusieurs
municipalités qui étudiaient le coût financier des élections. Alors, il y a
certaines municipalités qui disaient : Est-ce que ça vaut la peine de
payer x montant pour des élections quand les prochaines élections vont arriver
en 2021? Alors, ça, c'était une raison des municipalités. Oui, vous avez
raison, il y a des cas particuliers...
Mme Laforest : ...si je peux
dire, il y a plusieurs municipalités qui étudiaient le coût financier des
élections. Alors, il y a certaines municipalités qui disaient : Est-ce que
ça vaut la peine de payer x montant pour des élections partielles quand les
prochaines élections vont arriver en 2021? Alors, ça, c'était une raison des
municipalités.
Oui, vous avez raison, il y a des cas
particuliers. Par contre, moi, j'attends les demandes. Est-ce qu'on va avoir
des demandes? Est-ce qu'il y a des demandes de certaines municipalités qui sont
arrivées aux Affaires municipales? On n'a pas eu de demande. Alors, vous le
dites, vous présentez la situation aujourd'hui, alors je vous invite à faire
part que, si certains ou certaines sont complètement en désaccord, bien, c'est
sûr qu'on travaille toujours en accompagnement avec les municipalités alors je
vais attendre la demande avec plaisir sans problème. Mais il faut comprendre
que la décision est prise souvent au coût financier de faire des élections.
Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre... Mme la députée.
Mme Nichols : Merci, Mme la
ministre... Merci, M. le Président. Je vous soumets humblement que le coût
financier n'est pas nécessairement quelque chose qui devrait jouer dans la
balance, de dire : On ne veut pas tenir d'élections partielles parce que
ça coûte trop cher. Si le poste est vacant depuis 14 mois, ils auront
probablement sauvé un salaire de conseiller municipal, puis s'il est reporté
d'un autre 14 mois, ça fait quand même bien 28 mois qu'il y a... Ça
fait que moi, je vous soumets, là, humblement que le coût financier ne doit pas
être nécessairement un critère à savoir s'il y a aura élection partielle ou
pas.
Quand vous dites que vous attendez les
demandes, moi, je pense qu'il y a peut-être une problématique ou un enjeu au
niveau du temps parce que, si les élections municipales sont le 4 octobre,
il y a quand même le délai électoral de 45 jours qui s'applique, donc ils
ont jusqu'à vendredi... ils avaient... non, ils ont jusqu'au vendredi le 17
pour publier l'avis. Mais, si c'est au 25... puis je comprends plus ou moins,
là, pourquoi le 25 parce qu'un conseiller voudrait se présenter la mairie.
Pourquoi eux auraient plus de temps? J'ai de la misère à comprendre dans quelle
catégorie on mettrait des municipalités qui auront plus de temps, là, qui
seraient au 25. Je donne entre autres Vaudreuil-sur-le-Lac.
Vaudreuil-sur-le-Lac, on les connaît déjà les quatre candidats qui s'en vont à
la mairie.
Puis je fais en même temps une
sous-question, là, juste pour accélérer peut-être. Les... C'est des élections
partielles, hein, puis la plupart devaient déjà avoir lieu. Ça fait qu'on le
sait déjà, là, les candidats, ils ont déjà rempli leur bulletin, ils ont déjà
leurs signatures, donc toutes les modalités qui entourent le dépôt de leur
candidature. J'aimerais vous entendre, vous en faites quoi avec ça? Est-ce que
les signatures qui ont été déposées sont encore bonnes? Est-ce qu'ils peuvent
utiliser les mêmes signatures? Ce n'est toujours pas clair cette partie-là pour
ceux qui se présentent comme candidat, soit à un poste de conseiller ou soit à
la mairie.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors,
c'est certain, là, vous donnez une municipalité en particulier puis c'est une
situation particulière. Comme je le disais tantôt, c'est sûr qu'il faut
comprendre qu'il y a certains conseillers qui doivent démissionner, alors qui
doivent perdre certains montants, évidemment, là, qui n'auront pas droit. Ça
fait qu'il y a une certaine logique, si je peux dire, une certaine logique de
laisser, si peu soit-il, le temps de dire s'ils donnent leur démission et s'ils
se présentent à la mairie. Il y a d'autres situations, dans certaines
municipalités..
Mme Laforest : …qui n'auront
pas droit. Ça fait qu'il y a une certaine logique, si je peux dire, il y a une
certaine logique de laisser, si peu soit-il, le temps de dire s'ils donnent
leur démission et s'ils se présentent à la mairie. Il y a d'autres situations,
dans certaines municipalités, malheureusement et en toute honnêteté, j'offre
mes sympathies, mais il y a d'autres municipalités qu'il y a eu des décès dans
certaines municipalités. Alors, chaque municipalité est vraiment différente.
Alors, c'était vraiment important pour nous de recommencer le processus, parce
qu'étant donné qu'on avait des municipalités qui vivaient cette malheureuse
situation là, alors il fallait recommencer le processus.
Vous avez tout à fait raison, les
élections, les gens, les conseillers et les maires, mairesses s'y attendaient.
Par contre, avec la situation de la pandémie, tout était possible et tout était
impossible également parce que les dates étaient assez avancées. Alors, comme
je le dis, on est très, très ouverts, puis c'est normal qu'une situation aussi
d'accompagnement, dans les municipalités, comme ça. Puis, comme je vais le
répéter, il y a des situations malheureuses dans des municipalités qui nous
font dire que, considérant ces situations-là, considérant la pandémie,
considérant que ça prend le quorum dans les municipalités, considérant que ça
prend un maire ou une mairesse parce qu'il reste plus d'un an à siéger au poste
de représentant, si je peux dire, meilleurs représentants municipaux. Alors,
c'est important d'agir ainsi. Et, comme je le dis, bientôt, dans quelques jours,
le guide sortira également, comment les gens vont pouvoir aller voter.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Nichols : Merci. Je veux
juste être certaine, ça veut dire, recommencer le processus, donc on parle de
recommencer le processus, le processus de l'élection partielle. Ma question
était à l'effet : Est-ce que les candidats qui se sont déjà manifestés,
qui devaient déjà faire partie d'une élection partielle, qui ont rempli leur
signature, qui ont déposé leur bulletin, ils doivent recommencer le processus?
Parce que vous avez dit, on recommence le processus, ou on recommence juste le
processus de l'élection ou on recommence le processus au complet pour le
candidat.
Je vous le dis, ce n'est pas clair, moi,
j'ai des appels au bureau, eux, ils veulent savoir… puis ça risque, puis je
vous le dis, ça risque de décourager certaines personnes à se représenter ou
pas, parce qu'il y avait déjà une partie qui a été faite, ça fait que ça
écorche un peu la démocratie aussi. Alors, on recommence le processus…
Le Président
: Mme la
ministre.
Mme Laforest : Oui, M. le
Président, oui, parce que… pour la raison étant qu'on a des cas de conseillers
qui se sont retirés de la course. Alors, je donne un exemple d'une
municipalité. Il y avait deux conseillers, il y en a un qui décide de ne plus y
aller, il reste seulement un conseiller, est-ce qu'il y en a d'autres qui vont
se présenter?
Alors, c'est une question, si je peux
dire, de démocratie, de légalité, on doit recommencer le processus, mais vous
comprenez que ceux qui étaient déjà… j'ai parlé quand même à plusieurs
conseillers qui voulaient aller, si je peux dire, à la course à la mairie, ils
sont prêts. Les visites, la plupart, il y en a énormément que les visites
étaient déjà faites, le porte-à-porte était fait. Il faut comprendre qu'on est
déjà une longueur d'avance, là, dans le processus d'élection…
Mme Laforest : ...que ceux qui
étaient déjà... j'ai parlé quand même à plusieurs conseillers qui voulaient
aller, si je peux dire, à la course à la mairie, ils sont prêts. Les visites,
la plupart... il y en a déjà énormément que les visites étaient déjà faites, le
porte-à-porte était fait, ça fait qu'il faut comprendre qu'on est déjà une
longueur d'avance, là, dans le processus d'élection.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Nichols : Là, mais,
une longueur d'avance, ce n'est quand même pas évident. Je rappelle, là, entre
autres je pense que c'est à Saint-Léonard, où il y avait déjà 1 000 citoyens
qui avaient exercé leur droit de vote, qui avaient même exercé leur droit de
vote pendant la pandémie. Donc, il y a 1 000 bulletins de vote qui
sont dans les boîtes scellées ou en quelque part au DGEQ. Et, un, le citoyen va
devoir réexercer son droit de vote parce que je comprends que... ou vous
pourrez me confirmer si, ces bulletins-là, qu'est-ce qu'on fait avec ces
bulletins-là.
Mais le processus pour le candidat, je
trouve quand même ça assez spécial qu'on lui redemande d'aller ressolliciter.
Le candidat qui veut se retirer, il a juste à se retirer, sa candidature. Mais
ceux qui ont déjà déposé les signatures, qui ont déjà fait ce qu'ils avaient à
faire, qui ont déjà commencé leur porte-à-porte, de recommencer à zéro, c'est
plutôt décourageant.
Mais sur les votes dans le cadre où le BVA
a déjà eu lieu, on fait quoi avec les 1 000 votes qui sont dans la
boîte?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, je
pourrais vous retourner la question, mais en même temps c'est à moi de
répondre, puis je suis très à l'aise. Je pourrais vous retourner la question en
disant : Ceux qui ont voté pour un conseiller qui se désiste, aujourd'hui
qu'est-ce qu'on fait? Tu sais, les 1 800 votes qui ont voté pour le
conseiller X, et le conseiller... parce qu'on a des conseillers, je peux
vous le dire, hier, qui ont décidé de ne plus aller dans la course. Alors,
qu'est-ce qu'on fait pour les 1 800 votes? Mais les... ou les... peu
importe, là, on dit 1 800, il peut y en avoir beaucoup plus que ça parce
qu'il y a une municipalité qui avait déjà environ 3 000 à
4 000 votes pour un candidat, et le candidat a décidé de se retirer.
Ça veut dire qu'on va pénaliser tout de suite 4 000 votes. Ça fait
que c'est ça. C'est pour ça qu'il fallait vraiment faire ça avec transparence,
clairement. Vous avez raison, ça amène quand même quelques petites démarches de
plus. Mais, en même temps, tout se fera dans l'honnêteté puis dans la
transparence parce que, si je vote pour monsieur X, et il donne sa
démission, et je ne peux pas aller voter parce que mon vote est annulé, ça
serait quand même très, très triste de considérer cette situation-là.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée, il vous reste 1 min 30 s.
• (11 h 50) •
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Est-ce que vous avez envisagé la possibilité... les élections
partielles auront lieu le 4 ou le 25 octobre. On est quand même dans un
délai un... on est dans un délai plus d'un an avant l'élection générale. Si,
advenant que le 4 novembre ou c'est le 7 novembre... mettons le
1er novembre ou fin octobre, il y a un poste... un autre... un maire qui
démissionne, mais comment ça va fonctionner? Est-ce que vous allez rappeler une
élection partielle ou est-ce que vous allez la reporter aux générales? Est-ce
que ces hypothèses-là ont été faites ou est-ce que ces scénarios-là ont été
prévus? Parce que c'est des choses qui arrivent. Vous le savez, dans le monde
municipal les démissions sont fréquentes, la gestion des risques n'est pas
toujours facile.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, c'est
sûr, vous avez raison. Cesrt du cas par cas, puis, à ce moment-là, on évaluera
ce cas-là en particulier, puis il faut qu'on... moi, je...
Mme Nichols : ...ces
scénarios-là ont été prévus? Parce que c'est des choses qui arrivent, vous le
savez, dans le monde municipal, les démissions sont fréquentes, la gestion des
villes, ce n'est pas toujours facile.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Bien, c'est
sûr, vous avez raison. C'est du cas par cas, puis, à ce moment-là, on évaluera ce
cas-là en particulier. Puis il faut... Moi, je prétends, en tout cas, qu'on est
à quelques semaines de l'année en question pour la permission des élections, ça
fait que c'est sûr que possiblement qu'il n'y aura pas d'élection, parce qu'on
va arriver tout de suite à moins d'un an avant les élections. Par contre, on
évaluera la situation en temps et lieu, mais vous avez des cas isolés, c'est
sûr qu'il peut tout arriver, vous avez totalement raison. À ce moment-là, on
prendre la décision en temps et lieu.
Mais je souhaite quand même… puis je peux
le dire ici ouvertement que, pour les élections, c'est quand même très, très
sérieux, c'est la démocratie puis c'est important de… Si les gens vont à la
course à la chefferie… ou la course à la mairie, excusez, c'est important que
les gens ne donnent pas leur démission deux semaines après, là, parce que, de
toute manière, je ne pense pas que ça pourrait arriver à moins d'une cause
particulière comme une cause de maladie, là, qui est tout à fait légitime, mais
ça peut arriver, vous avez raison.
Le Président (M. Allaire) :
…Mme la ministre, ça termine ce premier bloc d'échange avec l'opposition
officielle. Nous sommes maintenant rendus avec le deuxième groupe de
l'opposition. M. le député de Laurier-Dorion, la parole est à vous.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Bonjour, Mme la ministre, ça me fait plaisir de vous retrouver. Je
salue également vos équipes, mes collègues des oppositions officielles. On va y
aller rapidement parce qu'on n'a pas beaucoup de temps, là. Vous le savez, avec
la crise sanitaire, il y a eu d'importants déficits budgétaires qui planent sur
le budget des municipalités, partout au Québec, là. L'Union des municipalités
du Québec estime entre 850 et 1,2 milliard, les pertes financières
qu'elles devront absorber, les municipalités. On s'entend, c'est la dernière
chose que les villes désirent, c'est de hausser les taxes des citoyens ou de
couper dans les services.
Donc, est-ce que le gouvernement va offrir
une aide financière aux… supplémentaire pour aider les municipalités à passer à
travers cette étape difficile?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Votre
question est vraiment importante, puis ce serait quand même important
d'expliquer le processus qu'on a fait avec les municipalités parce que, dès
cette malheureuse situation, si je peux dire, la pandémie, on a tout de suite
mis en place, au ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, des
comités de liaison dont vous avez sûrement siégé chez vous. Les comités de
liaison, il y avait… qui siégeaient sur le comité de liaison, il y avait les
députés, il y avait les préfets, il y avait la Direction de la santé publique,
la Direction de la santé publique, il y avait également la direction générale
du MAMH sur le comité. Alors, tous les enjeux qui étaient risqués ou discutés
se discutaient sur ce comité-là dans toutes les régions au Québec. Ça, c'est
une partie de travail qu'on a faite. L'autre partie qu'on a faite, aux Affaires
municipales et à l'Habitation, on a fait des conférences avec tous les élus du
Québec au complet.
C'est triste, je ne vois pas le député de
Rimouski, je vais juste me tasser un peu, mais je suis encore à deux mètres, ne
soyez pas inquiet. Alors... C'est intéressant de vous voir quand même, là.
Alors, on a fait justement ce…
Mme Laforest : ...du travail
qu'on a fait. L'autre partie qu'on a faite, aux Affaires municipales et à
l'Habitation, on a fait des conférences avec tous les élus du Québec au complet.
C'est triste, je ne vois pas le député de
Rimouski, je vais juste me tasser un peu, mais je suis encore à deux mètres, ne
soyez pas inquiet. Alors... C'est intéressant de vous voir quand même, là.
Alors, on a fait justement ce comité-là et
également toutes les conférences. À toutes les semaines, on parlait aux élus,
les élus nous disaient... nous donnaient leurs inquiétudes. Par exemple, on a
parlé des camps de jour qui avaient été déjà mentionnés par la députée de
Vaudreuil également. Alors, il y avait la situation des camps de jour,
l'inquiétude pour les montants pour offrir des camps de jour. Il y avait
l'équipement que certaines municipalités avaient besoin d'acheter pour payer
l'équipement en situation de pandémie. Il y a le transport collectif, il y
avait l'inquiétude également du transport collectif. Alors, tous les enjeux ont
été mentionnés.
Qu'est-ce qui s'est passé? Puis je vais
être honnête avec vous, à chaque semaine, les enjeux changeaient ou encore les
montants changeaient. Alors, nous, on s'est dit : Est-ce qu'on regarde
tout de suite pour un montant global qui serait retourné aux municipalités ou
encore on demande aux municipalités de faire un rapport, de nous remettre un
rapport ou d'établir un bilan vers la fin, si je peux dire, quand on aura une
baisse au niveau des cas de COVID pour savoir vraiment combien a coûté les… les
montants dans les municipalités, les pertes encourues? Parce qu'il faut
comprendre qu'il y a moins de contraventions, les retards, si je peux dire, en
mutation, il y a énormément de montants des municipalités qui ont engagé plus
d'effectifs pour la sécurité publique, il y a eu de la surveillance pour les
HLM, il y a eu énormément de montants. Par contre, je le dis, souvent c'était
dans les plus grandes villes. Dans les plus petites villes, oui, il y a eu des
dépenses, mais, en même temps, il y a eu des dépenses qui ne se sont pas
faites. Ça fait qu'il y a des municipalités que la COVID a coûté très cher,
très, très cher, puis vous le savez, là, on parle des grandes villes, là, et il
y a d'autres municipalités ou encore des municipalités qui étaient plus
éloignées qui ont eu certaines pertes — on parle de toutes les
pertes, là, encourues que tout le monde est au courant ici.
Alors, nous, on s'est dit : Qu'est-ce
qu'on fait? Est-ce qu'on établit tout de suite un montant ou on attend et on
demande un bilan? On a travaillé évidemment tous les jours, mon cabinet
travaille, évidemment, et mon chef de cabinet et sous-ministre, tous les
sous-ministres qui sont ici, à tous les jours parlent avec la ville de Montréal
également. C'est vraiment… La métropole a été très, très touchée. Alors, c'est
important de voir que et la ville de Montréal, Québec, bref, l'Union des
municipalités, les grandes villes et la Fédération québécoise des municipalités
étaient tout à fait d'accord pour notre demande de dire : Calculez les
montants encourus, les pertes encourues, ensuite, donnez-nous les coûts que la
COVID a engendrés dans vos municipalités puis, à ce moment-là, on va vous
accompagner. Puis je le redis aujourd'hui, puis ici avec fierté, notre
gouvernement remercie les municipalités parce que les municipalités ont été les
premières, si je peux dire, à répondre aux demandes et aux inquiétudes des
citoyens, ça fait que je les remercie ici, là, c'est très, très important. En
même temps, oui, il va y avoir une aide du fédéral, et nous, le provincial, on
va donner des…
Mme Laforest : ...puis je
le redis aujourd'hui puis ici, avec fierté, notre gouvernement remercie les municipalités,
parce que les municipalités ont été les premières, si je peux dire, à répondre
aux demandes et aux inquiétudes des citoyens. Ça fait que je les remercie ici,
là, c'est très, très important.
En même temps, oui, il va y avoir une aide
du fédéral, et nous, le provincial, on va donner des montants aussi. Si vous me
demandez le montant aujourd'hui, je ne vous le dis pas parce que je n'ai pas le
bilan final, malheureusement, comme je le disais, là, de la Fédération
québécoise des municipalités, Montréal, Québec et l'Union des municipalités du
Québec.
Ça fait que c'est certain qu'on a un
approximatif parce que, là, on sait les camps de jour, combien ça a coûté, on
sait... Parce que, si je regarde au niveau du transport collectif, même mon collègue
qui est ministère de Transport, évidemment... c'est des montants très, très
durs d'avoir la précision présentement. Alors, nous, ce qu'on fait, c'est qu'on
attend, on travaille avec les municipalités. Donnez-nous vos chiffres, puis
nous, après ça, on va vous accompagner sans problèmes.
Puis, juste pour terminer, je félicite le
travail qu'il y a eu dans toutes les municipalités, autant avec la Santé
publique, la Sécurité publique, les Affaires municipales, les directions
régionales, je vous remercie énormément parce qu'on sait très bien que c'était
un travail, pas juste du lundi au vendredi durant la COVID, c'était sept jours
sur sept, puis c'est très, très apprécié de ma part.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Fontecilla : Merci, M.
le Président. Donc, si je comprends bien, là, vous attendez que les villes
fassent la compilation des pertes... si on peut les appeler ainsi, et ils vont
vous présenter des montants, et vous vous engagez aujourd'hui à contribuer à
éponger ces pertes-là.
Est-ce que vous considérez la possibilité
de permettre aux villes d'enregistrer un déficit enlevant temporairement
l'obligation d'équilibrer les budgets?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Juste
répéter la phrase de votre question, désolée.
M. Fontecilla : Est-ce
que vous considérez la possibilité de permettre aux villes, aux municipalités,
de lever l'interdiction d'effectuer des déficits temporaires?
Mme Laforest : Ah! O.K.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, ça,
c'est une autre très, très bonne question parce que les municipalités, on a
discuté aussi avec cette situation-là. C'est sûr qu'on est en train de mettre
en place... d'évaluer comment on pourrait mettre en place, si je peux dire, une
mesure pour que... Parce qu'on le sait très bien, on ne peut pas adopter un
budget déficitaire dans les municipalités.
Alors là, on est en train de mettre en
place une mesure qui pourrait compenser ou aider les municipalités pour ne
pas... vous le savez, parce que, si les municipalités doivent emprunter, faire
un règlement d'emprunt énorme et que ça, c'est... et que c'est les
contribuables qui paient une augmentation au niveau des taxes, c'est sûr que
c'est très, très déplorable.
Alors, nous, on est en train d'évaluer. On
en discute aujourd'hui. Il n'y a pas vraiment de nom. Chez nous, au ministère
des Affaires municipales et de l'Habitation, on l'appelle la mesure COVID,
évidemment.
• (12 heures) •
Alors, c'est sûr qu'on ne veut pas que les
municipalités fassent de déficit parce que c'est sûr qu'il ne faut pas, à la
fin de l'année, arriver avec un déficit. Alors, c'est pour ça qu'on discute,
puis les municipalités sont d'accord aussi. Elles sont au courant qu'on évalue
la situation pour avoir une mesure déficit COVID-19. Mais comment on
l'appliquerait? Puis c'est sûr que votre question est importante, parce que
vous avez de la suite dans les idées, vous parlez de l'aide fédérale. Alors,
dépendamment de l'aide qu'on aurait avec le fédéral, ça va répondre à la
question et à la mesure COVID-19...
12 h (version révisée)
Mme Laforest : ...elles sont au
courant qu'on évalue la situation pour avoir une mesure déficit COVID-19.
Mais comment on l'appliquerait? Puis c'est sûr que votre question est
importante parce que vous avez de la suite dans les idées, vous parlez de
l'aide fédérale, alors dépendamment de l'aide qu'on aurait avec le fédéral, ça
va répondre et à la mesure COVID-19 qu'on pourrait offrir aux municipalités,
évidemment.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Fontecilla : Merci. Juste
pour bien comprendre, parce que vous considérez la possibilité de permettre aux
villes de faire un déficit ou vous fermez la porte?
Mme Laforest : Non, ce qu'on
veut, c'est trouver les mesures appropriées, comme je le dis, nous, on
l'appelle la mesure COVID-19, pour donner des outils qui vont permettre
aux municipalités de disposer d'un budget équilibré. Alors, c'est sûr que
l'outil en tant que tel, comment on va le déployer, comment on va le présenter,
de quelle manière on va l'offrir, on est en train de de l'évaluer, parce que
c'est sûr qu'on dit toujours qu'il ne faut pas que ce soit les citoyens qui
ramassent la facture, puis ça, c'est ça que je mentionnais tantôt. Alors,
considérant cette situation-là, on va déployer un outil très, très bientôt
parce que même, on parlait si on ne pouvait pas l'annoncer d'ici la fin de
l'été. Ça fait que ça va être quand même très, très bientôt, puis c'est certain
que, comme je vous le dis, ce n'est pas possible d'adopter un budget
déficitaire. Donc, il va y avoir comme une partie dans le budget qui va être
pour la COVID-19, en pertes encourrues COVID-19. Alors, nous, au ministère des
Affaires municipales, comment qu'on peut, si je peux dire, aider les municipalités,
c'est cette mesure qu'on est en train d'évaluer là, et, oui, on va aider les municipalités
sans problème.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. M. le député.
M. Fontecilla : Merci. Tout
cela nous amène à la question de la nécessité de réformer la fiscalité municipale.
Récemment, le maire de Shawinigan affirmait que la fiscalité municipale est totalement
désuète, est d'une autre époque, d'un autre siècle, et d'autres maires abondent
dans le même sens. Il y a un consensus au Québec, là, qu'il faut faire une
réforme de la fiscalité municipale. Est-ce que vous pensez comme moi qu'on
devrait réformer cette fiscalité municipale en allouant, par exemple, des
points d'impôt sur le revenu aux municipalités?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui. Il y a eu
le projet de loi n° 16, puis dans le projet de loi n° 16, il y a eu
également le pacte fiscal. Je ne le sais pas si... en tout cas, le pacte
fiscal, c'est sûr que c'est assez ardu le lire au complet, mais dans le pacte
fiscal, on a fait vraiment un grand pas au niveau de la fiscalité et fiscalité
municipale. Puis on a proposé également... Et on est ouverts, on l'a dit aux
unions qu'on était ouverts à discuter de cette possibilité-là avec les unions
municipales pour revoir la fiscalité, oui. Vous dire qu'on a terminé le
travail, c'est non, pas du tout. Puis il y a des gens ici qui sont à la
fiscalité. Mais en ce moment, ce que je peux vous dire, c'est qu'on est ouverts
à regarder ça sans problème. Puis vous avez raison, c'est un gros dossier,
cette fiscalité municipale là.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Je changerais de sujet. Il y a quelque chose qui nous occupe, là,
c'est la question de l'étalement urbain et la question de la disparition des
terres agricoles. Au Québec...
Mme Laforest : …c'est un gros
dossier, cette fiscalité municipale là.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Je changerais de sujet, il y a quelque chose qui nous occupe, là,
c'est la question de l'étalement urbain et la question de la disparition des
terres agricoles. Au Québec, c'est 14 000 hectares qui ont été
utilisés à d'autres fins que l'agriculture : des condos, élargir des
autoroutes, etc., là. Écoutez, est-ce que vous êtes en mesure de nous dire
combien d'avis favorables à des projets de dézonage de terres agricoles ont été
émis par votre ministère au cours de la dernière année?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Combien de
projets… oui?
M. Fontecilla : Combien d'avis
favorables à des projets de dézonage de terres agricoles ont été émis dans la
dernière année?
Mme Laforest : Écoutez, si
vous me demandez le nombre exact, je vais me retourner vers mes collègues. Est-ce
qu'il y a quelqu'un qui connaissent le nombre de projets exacts? Puis je ne
pense pas qu'on aurait la réponse. On va trouver le nombre puis on va vous
revenir avec ça.
M. Fontecilla : …si vous me
permettez, M. le Président?
Le Président (M. Allaire) :
Oui, oui, allez-y.
M. Fontecilla : Combien d'avis
ministériels sont allés à l'encontre de ceux émis par les communautés
métropolitaines et la Commission de protection des territoires agricoles?
Mme Laforest : À l'encontre?
M. Fontecilla : Oui.
Mme Laforest : Aucune. Est-ce
que vous avez… en avez-vous une en doute?
M. Fontecilla : Je vous pose
la question : Est-ce que le ministère des Affaires municipales a émis des
permis de dézonage même s'il y avait un avis contraire de…
Mme Laforest : La CPTAQ?
M. Fontecilla : …la Commission
de protection du territoire agricole?
Mme Laforest : Jamais, jamais.
M. Fontecilla : Donc, vous
pouvez certifier que le ministère des Affaires municipales respecte tout le
temps les avis de la Commission de protection des territoires agricoles?
Mme Laforest : Tout à fait.
Puis je ne sais pas, l'année passée, si vous avez… je peux donner un exemple
avec le projet, ici, des Soeurs de la Charité, ici, à Québec. Alors, il a été
refusé, puis il a été refusé et c'est sur… évidemment, parce qu'on travaille
avec la CPTAQ, il y a le ministère de l'Environnement, on n'est pas tout seul,
là, quand on adopte un schéma d'aménagement. Il y a également, si je peux vous
donner le schéma de Montcalm, il a été refusé à deux ou trois… deux reprises
que, moi, je l'ai refusé puis il a fallu qu'ils refassent leur travail,
évidemment. Mais c'est considérable de voir… puis vous m'amenez un petit peu à
discuter, c'est vraiment important de voir… vous parlez d'étalement urbain,
vous parlez d'aménagement du territoire, puis à la fin de l'année passée,
malheureusement, COVID étant annoncée, on a annoncé qu'on allait avoir une
discussion sur comment revoir notre aménagement du territoire. Puis en
situation de COVID également, c'est important de revoir, même au niveau de
l'habitation, nos espaces, nos espaces urbains.
Ça fait que toute cette conversation-là,
qu'on avait annoncée avant la pandémie, c'est sûr qu'on est quand même anxieux
de le reprendre parce qu'on veut faire des consultations, on veut rencontrer,
évidemment, les municipalités. C'est sûr que ça a été annoncé. Puis la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, je l'ai toujours dit, elle date de 40 ans,
c'est sûr qu'il y a beaucoup de correctifs à faire, il y a beaucoup
d'adaptations à faire.
Mais pour revenir à votre question :
Est-ce qu'il y a des schémas d'aménagement qui ont été signés, adoptés, non…
Mme Laforest : ...c'est
sûr que ça a été annoncé. Puis la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, je l'ai
toujours dit, elle date de 40 ans. C'est sûr qu'il y a beaucoup de
correctifs à faire et il y a beaucoup d'adaptations à faire. Et pour revenir à
votre question, est-ce qu'il y a des schémas d'aménagement qui ont été signés, adoptés,
non conformes? Jamais, jamais, jamais. Parce qu'on est quand même plusieurs ministères
à passer dessus. Puis même si c'était mon ministère, je pense qu'il n'y a
personne dans l'équipe puis, oui, il y a le cabinet, mais il y a le travail que
se fait très, très... très, très... merveilleusement bien avec l'équipe du ministère
qui l'adopte ou non, ou il vous conseille ou non, mais c'est tout à fait toujours
conforme quand il est signé.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. 18 secondes, M. le député.
M. Fontecilla : Pardon?
Le Président (M. Allaire) :
18 secondes.
M. Fontecilla :
Seriez-vous prêt à décréter un moratoire sur le dézonage des terres agricoles
dans les deux communautés métropolitaines et les couronnes afin d'endiguer
l'étalement?
Mme Laforest : Ça existe
ça? Je n'ai pas...
Le Président (M. Allaire) :
Malheureusement, ça termine ce bloc d'échange. Je suis obligé de vous arrêter
ici, Mme la ministre.
Mme Laforest : Je n'ai
pas... Il faudrait refaire la question.
Le Président (M. Allaire) :
Pour la question tantôt où on a demandé de l'information, on ne l'a pas eue. Mme
la ministre, est-ce que vous vous engagez à transmettre l'information? On
pourra, après la commission, là, la transmettre à l'ensemble des membres.
Mme Laforest : Avec
plaisir.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Je vous remercie. Donc, ce sera fait. Ça termine cette période
d'échange. Nous revenons au premier groupe de l'opposition officielle. Mme la
députée de Vaudreuil, la parole est à vous pour 20 minutes.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Mon collègue en a parlé. On fait référence aux déficits municipaux.
Vous l'avez dit, les municipalités sont tenues à l'équilibre budgétaire, mais
c'est particulier. Je vous ai entendu dire, entre autres, quand on a fait des
commissions virtuelles, comme quoi on n'était pas rendus à l'heure des bilans,
que pour les municipalités, les plus grandes municipalités, le déficit était
évident, sautait aux yeux, mais pour que les plus petites, certaines avaient du
surplus, bien, je vous rappelle que si les petites municipalités ont du
surplus, c'est probablement parce que la COVID leur a empêché de faire des
projets. Donc, ce n'est pas vraiment des surplus, c'est des projets qui n'ont
pas eu lieu. Donc, je ne veux surtout pas qu'on garde en tête que les petites
municipalités deviennent plus riches parce qu'elles n'ont pas de transport en
commun, qu'elles n'ont pas… ce n'est pas ça, ce n'est pas… En fait, ce n'est
pas ce qu'il faut qui circule, là, au niveau des municipalités.
On dit que les municipalités qui sont
dotées, justement, d'un réseau de transport sont confrontées à des pertes
énormes dans leur budget. Évidemment, là, ça va gruger une grande partie, et
moi, mon inquiétude concerne entre autres Montréal. Vous le savez, là, les
grandes villes, les déficits, Montréal, ils présentaient à peu près
539 millions de déficit, là, qu'ils envisagent, il y en a une grande
partie qui est le transport. Mais Montréal, là, c'est aussi la CMM, c'est aussi
les 82 municipalités autour.
Est-ce que vous comptez légiférer ou
encadrer, entre autres, la grande métropole pour ne pas que la facture… ou, du
moins, comment envisagez-vous que la facture des transports ne soit pas refilée
dans les 82 municipalités, CMM…
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Nichols : …qui paient déjà
une quote-part, d'ailleurs, importante en transport?
Mme Laforest : Oui, je sais,
oui, puis je sais très bien, puis j'ai entendu votre question d'ailleurs…
Mme Nichols : …entre autres, la
grande métropole pour ne pas que la facture… ou, du moins, comment
envisagez-vous que la facture des transports ne soit pas refilée dans les 82 municipalités,
CMM…
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Nichols : …qui paient déjà
une quote-part, d'ailleurs, importante en transport?
Mme Laforest : Oui, je sais,
oui, puis je sais très bien, puis j'ai entendu votre question d'ailleurs, peut-être
pour revenir sur les quotes-parts, ça fait partie un petit peu de votre
question. Puis il y a un travail qui se fait avec la mairesse et les agglos,
puis on a demandé une réponse pour le 31 août. Ça fait que ça, ça répond quand
même à la question que j'ai entendue auparavant, là, pour les quotes-parts.
Si je peux dire, il y a une question, puis
je l'ai toujours dit, dans les municipalités, il y a les dépenses des municipalités,
mais il y a aussi les dépenses des sociétés de transport. Alors, je vous comprends
très, très bien, votre question, si je peux dire, puis ça va sûrement vous
réconforter, parce que votre question, c'est la question toujours qui me
préoccupe parce que, dans les municipalités, c'est vrai, il n'y a pas juste le
transport. Mais, oui, il y a une partie qui est vraiment, si je peux dire, il y
a des pertes au niveau du transport collectif, ça, c'est la plus grande perte.
Mais, oui, il n'y a pas juste ces dépenses-là, puis je le redis, il y a tout le
manque à gagner, parce qu'il y a un grand manque à gagner depuis la COVID dans
toutes les municipalités. Si on regarde juste, par exemple, les festivals,
bref, il y a une grande liste, il y a une perte de revenus.
• (12 h 10) •
Puis c'est certain que je discute
énormément avec mon collègue aux transports parce qu'on regarde, au niveau des
municipalités, comment qu'on pourrait les aider, je sais qu'il y a eu… Par
exemple, si je regarde chez moi, dans ma ville à moi, bien, au Saguenay, on a
demandé, ce n'est pas plus longtemps qu'hier, on a demandé de revoir l'offre de
service parce que c'est certain qu'il y a moins d'usagers, alors, à ce
moment-là, il va avoir moins de revenus.
Alors, je travaille avec mon collègue puis
je veux juste vous dire que cette situation-là, transport collectif, c'est vraiment
une de mes priorités. Puis c'est certain qu'on va accompagner les
municipalités, puis je comprends votre demande, puis vous avez totalement
raison de dire que ce n'est pas juste… oui, il y a les grandes villes, mais il
y a aussi une perte dans les plus petites municipalités puis, bref, toute la
CMM. Je comprends très bien votre demande.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée, vous pouvez poursuivre.
Mme Nichols : Oui, mais, en
fait, ma grande préoccupation, c'est : Est-ce que vous allez encadrer afin
que… parce que la CMM, là, vous le savez, les tentacules sont longues, donc
est-ce que vous allez encadrer justement pour ne pas que les factures se
retrouvent dans les municipalités autour de la grande métropole? C'est
précisément la réponse que je cherche.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : C'est certain
que, moi, je ne voudrais pas prendre la parole de mon collègue, là, aux
transports, parce que ce serait comme… c'est à lui quand même de prendre… ce
serait à lui de prendre cette question-là. Par contre, étant donné qu'on
discute énormément, j'en ai parlé avec lui puis j'en parle régulièrement, puis
pas juste avec lui, parce que j'en parle également au ministre des Finances,
parce qu'on parle justement des revenus et des pertes dans les municipalités.
Ça fait que j'en ai parlé plusieurs fois au ministre des Finances.
Puis j'entends, j'entends très bien votre
demande, et vous avez raison, puis c'est vrai que c'est très, très… si je peux
dire, il faut être respectable aussi pour toute la CMM au complet et non… Je
vous comprends très bien, mais je vais rester… puis je vais parler aussi avec
la ministre de la Métropole, parce que, veux veux pas, elle est…
Mme Laforest : ...j'entends,
j'entends très bien, là, votre demande, mais vous avez raison, puis c'est vrai
que c'est très, très, si je peux dire... il faut être respectable aussi pour
toute, toute la CMM au complet, et non... Je vous comprends très bien, mais je
vais rester... Puis je vais parler aussi avec la ministre de la Métropole, parce
que, veux veux pas, elle est au coeur de ce sujet-là. Mais je ne voudrais pas
prendre le volet Transports, qui n'est pas le mien, mais en même temps, que les
municipalités travaillent avec les sociétés de transport, je comprends très,
très bien.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Nichols : Question de préoccupation
citoyenne, parce que c'est les citoyens, au bout de la ligne, là, qui vont
payer si la facture est refilée dans les MRC...
Mme Laforest : Tout à fait.
Mme Nichols : ...ou dans les
villes membres du CMM. Au niveau des déficits, il y a des grandes villes qui se
sont déjà manifestées. Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, le déficit est
prévisible, là, il est là. Il va être difficile à combler. Je comprends qu'il y
a des mesures, il y a des outils que vous voulez mettre en place. Je veux
savoir : Présentement, est-ce que vous avez déjà des discussions avec les
grandes villes? Et, dans les villes que j'ai nommées, Montréal, Québec, Sherbrooke,
Gatineau, est-ce qu'il y a déjà des modalités qui sont sur la table pour aider
ces grandes villes là?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
M. Laframboise : Oui, puis
comme je le disais tout à l'heure, à tous les jours, à tous les matins, il y a
des discussions avec la ville de Montréal, avec la métropole. On est très, très
rapprochés, si je peux dire, avec les préoccupations de la métropole. Puis évidemment
qu'est-ce qu'on est en train de discuter, puis je vais le redire, pour les
grandes villes, c'est qu'il y aurait une mesure… on permettrait à la
municipalité d'adopter des règlements d'emprunt, par exemple, pour les… mais
seulement pour une mesure COVID. Alors là, on est discussion pour aller vers
cette solution-là, par exemple, pour permettre aux municipalités d'adopter le
règlement d'emprunt, mais seulement en fonction de la COVID. Mais, encore là,
c'est bien parce que je vous mets au courant, puis il faut être transparent
aussi avec les municipalités et avec les citoyens, mais, en attendant, il faut
avoir l'aide du fédéral. Ça fait qu'on est comme, là, on est en attente. Si les
montants du fédéral sont intéressants et s'ils sont appropriés, comment on va
aider les municipalités, comment on va régler, justement, s'il y a des
municipalités, comme vous le dites, dans les grandes villes qui font des
règlements d'emprunt dû à la COVID? Est-ce qu'il va y avoir une mesure spéciale
COVID? Alors, c'est sûr que c'est toutes des questions qu'on se pose également.
Mais le but de ça, c'est de vraiment vous
dire qu'il n'y a pas une municipalité qui n'est pas entendue, il n'y a pas une
municipalité qu'on ne comprend pas leurs préoccupations. Mais ça revient aussi
à ce que je disais tantôt : oui, il y a des petites municipalités qui ont
eu moins de dépenses, par exemple, mais il y en a qui en ont eu énormément.
Puis ça, on le comprend très, très bien. Ça fait qu'on est en train de… Puis je
l'appelle comme ça ici, une mesure COVID, mais on n'a pas statué parce qu'on
attend toujours de savoir, avec le fédéral, quels montants qu'on va avoir.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Merci. Mme la
ministre, permettez-moi, le règlement d'emprunt, c'est aller chercher une autre
hypothèque sur 20 ans, là. Ça va quand même restreindre les villes. Je ne suis
pas certaine que ça soit l'outil idéal pour les municipalités. Ce que ça vient
régler, c'est que ça leur empêche de faire un déficit parce qu'ils vont faire
un règlement d'emprunt pour arriver à présenter un équilibre, un zéro au bout
de la ligne, mais le règlement d'emprunt, ce n'est pas… au contraire, ça va
venir étouffer les petites municipalités…
Mme Nichols : ...sur
20 ans, là, ça va quand même restreindre les villes. Je ne suis pas
certaine que ça soit l'outil idéal pour les municipalités. Ce que ça vient
régler, c'est que ça leur empêche de faire un déficit parce qu'ils vont faire
un règlement d'emprunt pour arriver à présenter un équilibre, un zéro au bout
de la ligne. Mais le règlement d'emprunt, ce n'est pas... au contraire, ça va
venir étouffer les petites municipalités avec des règlements d'emprunt sur
20 ans pour combler un déficit COVID. Je vous soumets gentiment que ça
leur prendrait plutôt de l'argent neuf pour les aider à respirer, toujours en
gardant en tête que c'est les citoyens que les municipalités refilent. Les municipalités,
bon, O.K., le pacte fiscal leur a donné un peu d'argent, là, mais, sinon, c'est
des revenus de taxation foncière qu'ont les municipalités. Donc, je ne suis pas
super favorable aux règlements d'emprunt pour en arriver à un équilibre... un
équilibre zéro.
Mme la ministre, on parlait... vous avez
répondu en partie à ma question parce que, précédemment, avec la ministre de la
Métropole, on parlait de l'association municipale des maires de banlieue où il
y a 15 villes de banlieue qui sont situées sur l'île de Montréal, là, qui
ont un différend. Ils paient... ils représentent 13 %, mais ils paient
20 % de la facture. Je sais qu'il y a des techniques fiscales, puis qu'on
a tous l'impression qu'on va ouvrir une boîte de Pandore si on s'en mêle. Cependant,
vous êtes la ministre des Affaires municipales — j'ai vu toutes les
correspondances — on sollicite votre intervention. Il manque des
joueurs à la table, c'est clair. Qu'est-ce que vous pensez faire pour amener le
grand joueur qui manque à la table, ou la grande joueuse, où en fait il manque
la mairesse de Montréal à la table. Les 15 maires de banlieue vous
appellent, appellent la ministre de la Métropole, vous envoient des
correspondances.
Présentement, il y a un décret. Le décret
doit être... le décret prend fin le 31 août prochain, donc deux questions :
Est-ce que vous pensez renouveler le décret et qu'est-ce que vous pensez faire
pour en venir à une entente finale dans ce dossier-là puis pour que tous les
partis soient assis autour de la table?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Alors, votre question est très importante parce que c'est quand même une préoccupation,
puis tellement même que j'ai rencontré certains maires à ce sujet-là, puis
qu'ils sont très inquiets, puis qu'ils veulent quand même avoir des
changements. Par contre, moi, je crois qu'il reste quand même des semaines puis
je crois que les parties ont le temps de s'entendre. Mais tout ça pour dire que
je n'hésiterai pas du tout, du tout si, comme vous dites, si on doit
intervenir, on va intervenir. Puis, de toute manière, il y a des dossiers
depuis des mois qui sont étudiés aux Affaires municipales, et que mes collègues
ici ont entre les mains parce qu'il y a eu des demandes de certains maires pour
certaines... pour évaluer la situation, cette problématique-là ou cet enjeu-là,
par exemple, peu importe, les montants payés pour la gestion des matières
résiduelles ou autre, ça, c'est un exemple.
Alors, on est très au fait du dossier,
maintenant on va laisser le 30... la date du 31 août arriver. Mais, je
veux juste vous dire, ne soyez pas inquiète, je ne serais pas... Je serais très
à l'aise d'intervenir, mais on va laisser le travail se faire parce qu'il y a
des évaluations fiscales qui se font présentement. Ça fait qu'il ne faudrait
pas non plus intervenir. Puis je crois que les partis... et je le demande, il
faut que les partis s'entendent, et du côté de la mairesse et du côté... et
pour les autres...
Mme Laforest : ...mais, je veux
juste vous dire, ne soyez pas inquiète, je ne serais pas... Je serais très à
l'aise d'intervenir, mais on va laisser le travail se faire, parce qu'il y a
des évaluations fiscales qui se font présentement, ça fait qu'il ne faudrait
pas non plus intervenir. Puis je crois que les partis... et je le demande, il
faut que les partis s'entendent, et du côté de la mairesse et du côté... et
pour les autres maires également et mairesses. C'est certain que je leur
demande, si possible, d'arriver à une entente, mais je suis... Je vais suivre
le dossier de près. Je vais suivre la finalité de près.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Un peu plus de huit minutes.
Mme Nichols : ...plusieurs
temps ou plusieurs mois, plusieurs...
Mme Laforest : Plusieurs
années.
Mme Nichols : Oui, plusieurs
années qu'on leur demande de s'entendre. Je pense que c'est... À un moment
donné, il faut intervenir, il faut être plus strict. Puis, le décret, là, on se
dit : On va les laisser aller quelques semaines. Non, non, il reste
10 jours, là, 12 jours, le décret est fini. Ça fait qu'est-ce qu'on
renouvelle le décret puis on les laisse encore aller? Je pense qu'il faudrait
une intervention, à un moment donné, un peu plus ferme puis il faudrait que le gouvernement,
là, mette peut-être des règles plus claires. Mais je le sais qu'il y a des
limites où on peut intervenir, mais les directives devraient être plus claires.
Mme la ministre, les zones d'intervention
spéciale, les ZIS, vous le savez, c'est suite aux inondations. Vous avez décidé
de déposer un plan encadrant tout ça. Vous comptez toujours déposer un projet
de loi, cet automne, sur le cadre normatif de gestion des zones inondables,
comme vous avez prévu dans votre plan que vous avez déposé, là, le plan de...
territoires face aux inondations, là — je ne me souviens pas, je
m'excuse, j'ai un blanc — que vous avez rendu public, là, le
2 avril dernier. Alors, dans quelle... sur quelle période vous pensez
déposer un projet de loi relativement à ce dossier-là?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
• (12 h 20) •
Mme Laforest : Bien, en fait,
le plan, c'est le plan de protection du territoire face aux inondations pour
des solutions durables, évidemment, pour protéger nos milieux de vie. Ça, c'est
notre plan qui a été déposé, si je peux dire. Alors, il a été rendu public le
3 avril 2020. C'est sûr qu'il y a eu... D'ici 2021, je vous le dis, ça,
c'est... Le plan, on va avoir un dépôt, si je peux dire... Le gouvernement, il
va... On va publier le plan, mais considérant la gestion de risques.
Puis je vais peut-être reculer dans le
temps. C'est que, dans les années précédentes, tout était évalué selon les
zones 0-20 et 0-100, puis qu'est-ce qui a été oublié, si je peux dire,
dans le passé, c'est peut-être de voir les inondations par gestion des bassins
versants, puis ça, ça a été comme un peu mis de côté.
Alors, évidemment, suite aux inondations,
en 2017, 2019, on a mis le groupe d'action ministériel avec un comité municipal,
un comité scientifique et un comité interministériel, évidemment, puis ce
comité-là... Moi, je travaille, je suis avec mon collègue à l'Environnement,
Jonatan Julien. Alors... Je l'ai nommé, désolée. Alors, c'est sûr que ce
comité-là revoit les inondations, mais sous une autre approche, puis une
approche beaucoup plus logique. Alors, on veut y aller par bassins versants.
À titre informatif, on va créer
10 bureaux de projet...
Mme Laforest : ...Alors...
Je l'ai nommé, désolée. Alors, c'est sûr que ce comité-là revoit les
inondations mais sous une autre approche, mais une approche beaucoup plus
logique. Alors, on veut y aller par bassins versants.
À titre informatif, on va créer
10 bureaux de projet au Québec. Parce que les bureaux de projet vont être
les mieux outillés dans certaines régions où les régions vivent les
inondations. Parce que, puis je le dis comme ça, il faut être sur place pour
connaître les inondations pour les villes. Puis je vous le dis, mais vous en
savez autant que moi, là, sur les inondations.
Alors, tout de suite, en septembre, on va
nommer les 10 régions, les 10 endroits qu'il va y avoir les
10 bureaux de projet régionaux. Puis ça fait très, très bien parce qu'on
parle aussi souvent de régionalisation des effectifs, puis il y a des gens qui
vont partir du ministère pour aller travailler dans ces bureaux de projet là.
Alors, c'est vraiment important de voir maintenant
que notre approche va être une approche basée sur la gestion de risques, avec
des bureaux de projet dans toutes les régions, puis on va réévaluer des
situations comme la relocalisation des bâtiments ou encore comment qu'on
pourrait déplacer certains quartiers.
Ça fait que tout va être évalué dans ce
plan-là. C'est vraiment important de voir que ça va très, très bien. Il y a une
rencontre, si je ne me trompe, le 28 août? C'est ça?
Une voix
:
21 août.
Mme Laforest :
21 août. Il y a une autre rencontre avec le comité le 21 août, ça
fait que ça va quand même très, très bien. Puis je suis très heureuse de ce
travail-là parce qu'il y a 473 millions qui ont été donnés dans le budget,
et on l'a laissé, malgré la pandémie. Alors, le travail va très, très bien.
Puis le plus tôt possible, on va lever la
ZIS. Ça, dites-vous ça. Le moratoire sur la ZIS, on va faire ça, si je peux
dire, puis je parle à mon professionnel au niveau de l'aménagement du
territoire, le plus tôt possible, si vous pouvez me donner une date, on va
avoir un règlement, on me dit au printemps pour lever la zone d'intervention
spéciale. Alors, ça se passe quand même très, très bien.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée, vous pouvez poursuivre.
Mme Nichols : Oui, merci.
La ZIS, il y a des cas particuliers. Vous le savez, j'appelle à votre bureau ou
à votre cabinet fréquemment avec les nombreux cas particuliers au Québec. Bon,
difficile de les travailler de façon particulière, mais je tiens à les donner,
ces exemples-là parce qu'il y a des préjudices quand même incroyables.
Il y a des gens... puis j'ai un cas en
tête à Nicolet, où la dame n'a pas été... Une dame d'un certain âge... Puis on
se rappelle, tu sais, c'est triste, les inondations. Puis c'est souvent, hein,
une maison, là, c'est l'investissement d'une vie. Je le dis souvent, c'est un
toit pour nos familles, c'est nos économies. Et cette madame-là a subi un grand
préjudice. Pas inondée en 2017, pas inondée en 2019, mais elle est... il y a
une partie qui est dans la zone zéro-20 ans, donc on la met dans la ZIS.
Sa maison est à vendre. Sa maison valait 400 000 $, elle l'a vendue
pour 97 000 $. Cette dame-là voulait s'en aller en résidence.
Donc, c'est... Il y a des cas comme ça,
là, qui sont terribles. C'est des cas de détresse humaine. C'est des gens qui
ne savent pas quoi faire. Est-ce qu'il y a une façon, est-ce qu'il une
ressource? Parce que, quand on appelle dans les municipalités, les
municipalités : Ah! bien, nous, on envoie ça dans les MRC. Là, on...
Mme Nichols : ...cette dame-là
voulait s'en aller en résidence. Donc, il y a des cas comme ça, là, qui sont
terribles. C'est des cas de détresse humaine, c'est des gens qui ne savent pas
quoi faire. Est-ce qu'il y a une façon? Est-ce qu'il y a une ressource?
Parce que quand on appelle dans les
municipalités, les municipalités : Ah! bien, nous, on envoie ça à la MRC.
Là, on appelle à la MRC, la MRC nous dit : Ah! mais nous, on transmet ça
au ministère. O.K. mais on fait quoi avec ces cas particuliers là? Puis, c'est
sans préjudice, là, mais dites-moi pas d'appeler à votre bureau parce que ça...
puis je ne dis pas que... j'ai des retours d'appels, mais, tu sais, c'est tout
le temps : Oui, mais la procédure prévoit que... Ça fait que c'est tout le
temps des cas qui finalement n'aboutissent à rien.
Mais il y en a des cas comme ça au Québec.
Je ne vous dis pas qu'il y en a 200, mais il y en a peut-être 10, 12 cas,
là, qui méritent d'être étudiés comme ça, puis qui ne méritent pas... On va lever
la ZIS. Oui, vous allez lever la ZIS, mais ça va quand même causer un préjudice
à ces citoyens-là.
Comment entendez-vous les traiter ces cas
particuliers là?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : ...l'a dit
tantôt, tout le programme qu'on a mis en place, le programme pour le plan des
inondations qui a été mis en place va étudier des cas comme ça. Là, c'est
certain que je ne connais pas le cas en particulier, je ne l'ai pas vu. Vous me
dites par contre, si je comprends bien, qu'elle était dans la zone
0-20 ans, ça fait que c'est sûr que... là, on parle d'une zone
0-20 ans, c'est sûr que ce n'est pas la ZIS qui changerait quoi que ce
soit, là. La Zone d'intervention spéciale, pour cette dame-là, n'aurait rien
changé.
Par contre, ce que je peux vous dire,
c'est que le fait d'amener des bureaux de projets aux endroits particuliers,
dans des régions qui en ont besoin, va répondre à des cas particuliers comme
ça.
Puis, je le sais qu'il y a des citoyens
qui contactent directement la direction régionale, puis ça, ça va encore plus
vite. Ça fait que ce que je peux dire, c'est qu'aux citoyens qui se sentent
moins entendus, si je peux dire, on va les entendre avec nos directions
régionales. Ça fait que je les invite à y aller. Par contre, si je peux dire,
même durant la pandémie, tout le comité, tout le travail continu pour ce
plan-là, au niveau de... pour faire face aux inondations.
Puis je pense que d'y aller par études par
bassin versant, bien, je pense que c'est la meilleure solution. Parce qu'on est
chanceux, on n'a pas eu d'inondation, là, cette année, une chance, mais en même
temps, l'approche par bassin versant, c'est ce qu'on doit faire. Il y a eu
plusieurs rapports dans le passé, dû aux inondations, qui conseillaient d'y
aller par... avec l'approche des bassins versants. Et nous, on le fait
présentement.
Le Président (M. Allaire) :
...de coopérer, Mme la ministre. La députée, 30 secondes.
Mme Nichols : Je le sais. Les
bureaux de projets arriveront probablement trop tard pour ces cas particuliers
là. Petite question, l'investissement, c'est 89 millions de dollars pour
la mise en place de ces bureaux. Est-ce que ce budget-là va être respecté,
10 bureaux de projets, 89 millions de dollars?
Mme Laforest : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
C'est clair. Merci, Mme la ministre. Ça termine ce bloc d'échange. On est…
Des voix
: ...
Le Président (M. Allaire) :
Excusez-moi, je vous ramène à moi. Merci. Vous pourrez revenir avec le
troisième bloc, il vous reste du temps, à l'opposition officielle. On est
rendus au troisième groupe de l'opposition. M. le député de Rimouski, la parole
est à vous.
M. LeBel : Merci, M. le
Président...
Le Président (M. Allaire) :
…c'est clair. Merci, Mme la ministre. Ça termine ce bloc d'échange. On est…
Des voix
: …
Le Président (M. Allaire) :
Excusez-moi, je vous ramène à moi, merci, vous pourrez revenir avec le
troisième bloc, il vous reste du temps, l'opposition officielle. On est rendus
au troisième groupe de l'opposition. M. le député de Rimouski, la parole est à
vous.
M. LeBel : Merci, M. le
Président, Mme la ministre, les collègues. En commençant, juste saluer le
travail du ministère pendant les derniers mois. Ça a dû ne pas être facile pour
personne d'entre vous, personne n'avait vécu ça, et je voulais juste saluer
votre travail. Moi, à chaque semaine, j'étais en ligne avec la direction régionale,
avec les autres élus municipaux, ça fait qu'on était au courant à chaque
semaine de ce qu'on pouvait faire améliorer puis… Ça fait que je voulais le
saluer, saluer la direction régionale chez nous et le travail qui a été fait.
On était dans le nouveau, ça fait qu'on est… je pense qu'il faut le faire.
Permettez-moi maintenant de parler un peu
des CLD. J'aimerais ça avoir l'heure juste sur l'avenir des… c'est quoi les CLD
pour vous, où est-ce qu'on en est rendus. Il y a, à une certaine époque… j'ai
travaillé… quand j'étais au cabinet du ministre à l'époque, on avait en place
les CLD parce qu'il y avait beaucoup de grosses municipalités qui avaient… ils
se mettaient des commissaires industriels, géraient leur parc industriel, et le
monde rural, le monde d'économie sociale était complètement oublié. On a mis en
place les CLD, ça a bien fonctionné.
Le gouvernement libéral est arrivé, et a
aboli les CLD, et a donné aux MRC, aux élus, leurs responsabilités du
développement local. Le gouvernement de la CAQ a poursuivi là-dedans, en
disant : Bon, c'est aux élus à se donner les formules qu'ils veulent.
Certaines MRC ont donné… ont mis en place des formules qui ressemblent aux CLD,
certains ont gardé même le CLD, d'autres ont donné d'autres noms, mais c'était
la même formule de concertation. D'autres MRC ont pris, dans leurs services, le
développement local dirigé par les maires.
Le premier ministre a sorti récemment en
tournée qu'il voulait remettre en place les CLD, ce qui a semé un peu de
confusion à travers le monde municipal, c'est… qu'est-ce qu'on veut faire. Le
député de Richelieu de la CAQ disait qu'il faisait une tournée pour revoir la
gouvernance des CLD, ce qui a fait dire à son préfet que, selon lui, les élus
prennent… ont un espace exagéré dans la gestion des CLD. Le ministre de
l'Économie ne s'en gêne pas, il se dit qu'autour de la table des CLD il y a
trop de maires, pas assez d'entrepreneurs. Moi, je voudrais savoir un peu c'est
quoi la position de la ministre des Affaires municipales, puis qu'est-ce
qu'elle dit aux municipalités. Est-ce qu'on est en train, au niveau du
gouvernement, de revoir la gouvernance des CLD? Est-ce que… bref, c'est ça,
est-ce qu'on en train… la vision du ministère des Affaires municipales, est-ce
qu'on est en train de changer la gouvernance et la délégation de la gouvernance
du développement local aux municipalités? Est-ce qu'on est en train d'entrer
d'autre monde autour de la table?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
• (12 h 30) •
Mme Laforest : En fait, votre
question est très, très bonne parce que c'est sûr que, quand on parle de
développement économique, automatiquement, moi, je pense qu'on parle des MRC,
là, c'est important parce que c'est sur leur territoire. Par contre, là, vous
m'amenez à… vous me posez une question qui concerne énormément mes collègues,
ma collègue également, là, au Développement économique. Alors, je ne veux pas
non plus répondre à sa place. Il y a eu une consultation, vous êtes au courant,
vous…
12 h 30 (version révisée)
Mme Laforest :
…automatiquement, moi, je pense qu'on parle des MRC, là, c'est important parce
que c'est sur leur territoire. Par contre, là, vous m'amenez à… vous me posez
une question qui concerne énormément mes collègues, ma collègue également, là,
au Développement économique. Alors, je ne veux pas non plus répondre à sa
place. Il y a eu une consultation, vous êtes au courant, vous avez sûrement
participé à cette consultation-là qu'il y a eu avec… dépendamment, dans
certaines régions, les consultations, soit avec des hubs, soit avec les
préfets, ont été décidées selon la région, selon les gens qui étaient sur ce
comité-là, il y a eu une consultation qui a été faite.
Suite à ça, je sais que la priorité de…
vous le savez très bien, de présentement et de notre gouvernement, c'est la
relance économique. Maintenant, si vous me posez la question, je suis ministre
des Affaires municipales et de l'Habitation, c'est certain qu'on passe sur le
territoire des élus. On est chez nous. Si les projets arrivent, c'est chez les
maires, chez les préfets. Alors, oui, les projets impliquent évidemment les
élus.
Alors, la formule idéale, moi, ce que je
dis, c'est que je vais attendre la fin des consultations, je vais attendre le
rapport des consultations. Mais vous avez totalement raison, ce n'est pas le
fait de remettre tout le système, mais en même temps, il faut quand même
respecter les MRC parce que les MRC, d'emblée, sont impliquées dans le
développement économique…
M. LeBel : …je comprends qu'il
y a une consultation sur la gouvernance du développement local?
Mme Laforest : Non, non, je
parle, la consultation qui a été envoyée par ma collègue déléguée à l'Économie.
M. LeBel : …sur les priorités.
Mme Laforest : Sur les
priorités. Puis en même temps, c'est sûr que ça, il y a eu une réflexion à
savoir… parce qu'il y a des endroits que, évidemment, ça a très, très bien été,
d'autres un petit peu moins bien. Ça fait que dépendamment des gens qui
siégeaient sur les comités, c'est sûr qu'il y a des… peut-être des
améliorations à faire, mais c'est sûr que c'est son ministère à elle.
M. LeBel : Oui, mais vous avez
quand même, au ministère des Affaires municipales, vous avez des fonds. Vous
avez le FARR, vous avez le Fonds de développement régional, des fonds que vous
décentralisez, vous donnez aux MRC, qui sont gérées par ces structures-là, qui
sont gérées, souvent, qui sont… par les structures, soit les CLD ou d'autres
organismes. Ça fait que la structure, là, cette structure de développement, ça
vous concerne. Pour vous, est-ce que la gestion, là, les fonds que vous
décentralisez aux MRC, est-ce que vous pensez que ça devrait continuer à être
géré par les maires ou vous pensez qu'on devrait ajouter d'autre monde autour
de la table, comme pensent certains élus au niveau économique? Est-ce que vous
pensez… Quand vous décentralisez vos fonds, est-ce que c'est encore aux élus ou
vous pensez qu'ils devraient intégrer d'autre monde autour de la table? Est-ce
que vous continuez à décentraliser ça à la MRC ou à la structure?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, moi,
personnellement, je trouve qu'on a tout en place présentement, là, et on n'est
pas… moi, je pense qu'on a tout en place dans les MRC et avec les élus
également, on a tout en place pour faire du développement économique.
Maintenant, je ne serais pas la personne qui dirait que c'est bon de refaire
des structures. Ça, j'ai toujours été plus frileuse à ça. Alors, présentement,
il y a des gens qui se posent la question comme ça, que vous posez la question
au niveau des CLD, puis, moi, ce que je peux dire du côté… parce que vous
parlez : Vous êtes au ministère des Affaires municipales et de
l'Habitation, puis je pense que la mesure qu'on a prise au ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation, avec tout…
Mme Laforest : …présentement,
il y a des gens qui se posent la question comme ça, que vous posez la question
au niveau des CLD, puis, moi, ce que je peux dire du côté… parce que vous
parlez : Vous êtes au ministère des Affaires municipales et de
l'Habitation, puis je pense que la mesure qu'on a prise au ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation, avec tout le changement qu'on a fait
avec le FARR, de faire un Fonds régions ruralité, avec le FDT qui change
également, avec nos quatre volets, qu'il y a un volet Innovation, donc qui aide
pour le développement économique, un volet intermunicipal, donc on peut faire
des projets en regroupant certaines municipalités.
Moi, au niveau des affaires municipales,
je suis vraiment satisfaite et même, si je peux dire, cet été, il y a
énormément d'élus qui disaient que c'est la plus belle chose qui n'est pas
arrivée, le Fonds régions ruralité, pour relancer l'économie, pour voir les
priorités. Parce qu'il faut comprendre qu'avec le Fonds régions ruralité il y a
le FARR qui est modifié, qui n'est plus… qui est un véritable fonds, et dont
normalement vous seriez supposés siéger, j'espère que… vous n'êtes pas… vous
n'avez pas été convoqué? Alors…
M. LeBel : Je dois vous en
parler ailleurs qu'en ondes.
Mme Laforest : Bien, ça, ce
n'est pas normal parce que j'avais demandé justement que les députés… des
députés puissent siéger sur les comités FARR. Alors, je fais la demande pour
chez vous évidemment, vous devez siéger sur ce comité-là parce que ça prend
votre voix, évidemment.
M. LeBel : Mais je comprends
que…
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre. M. le député.
M. LeBel : Merci… M. le
Président. Mais je comprends que, pour vous, comme ministre des Affaires
municipales, puis ça fait partie de la gestion, une bonne gestion, quand vous
décidez de décentraliser des fonds de développement, vous les décentralisez
dans votre machine puis avec vos partenaires qui sont les élus. Pour vous,
c'est très clair. Et là, ce que je sens, c'est qu'il y a une peu de friture sur
la ligne, on ne sait plus trop c'est quoi le message qui est donné sur le
développement local. Est-ce que c'est encore les élus qui sont responsables
puis les MRC qui sont responsables du développement local ou il y a une
réflexion qui se fait dans le gouvernement? Parce qu'il y a des députés qui se
promènent en disant qu'ils veulent revoir la gouvernance. Est-ce qu'il y a une
réflexion qui est en train de se faire dans le gouvernement pour intégrer
d'autre monde autour de la table des décideurs qui pourraient décider du
développement local, entre autres des entrepreneurs? Moi, je pense que,
là-dessus, on a intérêt à clarifier. Parce que vous, ce que vous me dites,
c'est que vos fonds… vous travaillez avec les élus, c'est vos partenaires, mais
ce que j'entends de vos collègues, c'est… ils disent : Bien, les élus,
c'est bon, mais ils ne connaissent pas assez ça, le développement économique,
on devrait rentrer des entrepreneurs. Et c'est ce que j'entends et c'est ce
qu'aussi les élus entendent sur le terrain. Et je pense qu'il faudrait
clarifier ça absolument pour l'avenir.
Moi, je voudrais aussi vous parler un
petit peu de la ruralité. Il me reste combien de temps?
Le Président (M. Allaire) :
Six minutes.
M. LeBel : Six minutes. O.K.
Il y a 50 ans cette année, il y avait des villages qui ont été fermés dans
l'Est du Québec. C'était des opérations Dignité, la suite au BAEQ, il y a une
dizaine de villages qui ont été fermés, complètement fermés, on a brûlé les
maisons, on a démoli, on les a… amenés en ville. Et ça a créé chez nous une
cicatrice qui est encore là, qui est encore vive. Les gens, la sauvegarde de
nos villages, on trouve ça hyperimportant. Il y a eu des mobilisations, là,
monstres dans l'Est du Québec. Et, l'an passé, un chercheur nous disait que le
vieillissement de la population dans plusieurs municipalités va... les amène en
danger de fermeture. Ils parlaient…
M. LeBel : ...une
cicatrice qui est encore là, qui est encore vive. Les gens, la sauvegarde de
nos villages, on trouve ça hyperimportant. Il y a eu des mobilisations, là,
montres dans l'Est du Québec.
Et l'an passé un chercheur nous disait que
le vieillissement de la population dans plusieurs municipalités va... les amène
en danger de fermeture. Il parlait qu'il pourrait y avoir même
200 municipalités, des petites municipalités de 500 habitants, là,
qui existent encore, qui pourraient être fermées parce que les jeunes sont
partis, la population est vieillissante, ils ne peuvent plus entretenir leur
maison et le ménage, il n'y a pas de service de proximité.
Il y a des enjeux majeurs sur la vitalité
de notre monde rural. Et je trouve que, depuis quelques des années, on a mis ça
un peu de côté dans le gouvernement, on... les gouvernements, les derniers
gouvernements. On n'a pas de vision.
Et je regarde même dans l'organigramme, tu
sais, ce que je vois, il y a un Secrétariat à la région métropolitaine, avec un
sous-ministre, une équipe, la ministre responsable de la métropole est
directement dans votre organigramme. Et je cherche qu'est-ce qui pourrait être
touché par la ruralité ou quelqu'un... ou une équipe qui travaille sur ces enjeux-là
de vieillissement puis de danger de dévitalisation énorme de plusieurs
municipalités, et je ne trouve pas. Je trouve aménagement du territoire et
habitation...
J'aimerais ça savoir de la ministre... je
sais qu'elle est très sensible à ça, mais ces villages-là, on a besoin d'avoir
une politique. On a besoin d'avoir quelque chose qui va être donné avec les
municipalités pour faire en sorte qu'on donne de l'espoir à ces villages-là. Ce
n'est pas vrai qu'on va laisser fermer ces villages. Ils ont besoin de services
de proximité et ils ont besoin que, dans l'aménagement du territoire, on prenne
en considération leurs besoins, entre autres par rapport au vieillissement. Et
je ne vois pas, dans votre organigramme, personne qui est vraiment attaché à
ça, à ce dossier-là, et qui est préoccupé par ce dossier-là.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Alors, c'est sûr, vous avez raison, c'est un sujet qui est sensible pour moi
parce que, oui, je suis quand même... Chez moi, ma région, je suis à
Chicoutimi, la grande ville, et autour, c'est sûr qu'il y a plusieurs villages.
J'ai des collègues également, des collègues députés qui sont très, très près de
ces villages-là. C'est une... C'est vraiment une sensibilité pour nous au
Saguenay—Lac-Saint-Jean. Et je l'ai vécu parce que, quand j'ai fait la tournée
des régions, je vois cette problématique-là.
D'où l'importance... Puis je vous le dis
tout de suite, parce que je suis constamment avec le sous-ministre à
l'aménagement du territoire au ministère des Affaires municipales. Alors, c'est
sûr que c'est discuté, si je peux dire, à toutes les semaines. D'autant plus
que quand je vous dis... Oui, il y a un sous-ministre au territoire, oui, dans
notre ministère. Oui. Bien, voyons...
M. LeBel : ...du
territoire et habitation.
Mme Laforest : Oui.
Alors... Oui. C'est un sous-ministère, mais, quand même, je lui parle toutes
les semaines. D'ailleurs, je le salue présentement. Mais qu'est-ce que je veux
dire, c'est que... D'où l'importance... puis c'est vrai que c'est très,
très audacieux, mais d'où l'importance d'avoir notre consultation sur l'aménagement
du territoire. Puis ça, ça n'a pas été fait depuis 40 ans. Ça fait que
c'est... Ce qu'on fait là, là, ça va répondre à votre demande. Parce que, même
chez moi...
Mme Laforest : ...présentement.
Mais qu'est-ce que je veux dire, c'est que d'où l'importance... puis c'est vrai
que c'est très, très audacieux, mais d'où l'importance d'avoir notre consultation
sur l'aménagement du territoire, puis ça, ça n'a pas été fait depuis
40 ans, ça fait que c'est... ce qu'on fait là, là, ça va répondre à votre
demande parce que même chez moi... je donne un exemple, là, je ne voudrais pas
nommer de petits villages parce que ça serait quand même embêtant, là. Mais, même
chez moi, ces villages-là ont besoin d'oxygène, ont besoin... ont besoin vraiment
de vitalité.
Alors, la première chose que, moi, j'ai
faite qui était importante, c'était justement de changer le Fonds régions,
ruralité. Ça, c'était ma priorité. On l'a fait. C'est sûr, ça fait quand même
juste 20 mois que je suis en poste, mais ça, c'est fait. Donc, le fonds va
aider les petits villages. Par contre, vous avez raison, il faut revoir tout l'aménagement
de ces petits villages-là.
L'autre chose qu'on a faite également,
mais c'est sûr qu'on est en accéléré, mais je pense qu'on ne perd pas de temps.
Regardez juste les possibilités qu'on a changées dans le projet de loi n° 16
pour laisser des résidences pour aînés ouvertes dans les petits villages.
Alors, maintenant, les municipalités qui le désirent et qui devraient le faire
peuvent aider les petites résidences pour aînés dans les villages ou dans les
plus petites municipalités.
Alors, si on revoit depuis le début, en
20 mois, il y a eu le Fonds régions ruralité. D'ailleurs, tous les maires
des petits villages ont apprécié et apprécient ce fonds-là. Il y a également la
conversation sur l'aménagement du territoire et il y a le projet de loi
n° 16 également.
• (12 h 40) •
Le Président (M. Allaire) :
M. le député, 1 min 30 s.
M. LeBel : Combien?
Le Président (M. Allaire) :
1 min 30 s.
M. LeBel : O.K. Je vais
vous dire très sincèrement que l'enjeu est tellement majeur que, quand on parle
d'une direction qui est l'urbanisme et l'aménagement du territoire, puis tout
le dossier de l'habitation, à mon avis, c'est un... puis, quand on dit qu'il y
a un secrétariat aux affaires de la métropole, l'enjeu est majeur pour l'avenir
du Québec, moi, je vous le dis, je vous le propose, on devrait trouver une
façon d'intégrer soit un secrétariat à la ruralité ou une équipe vraiment
dédiée à tout ça parce qu'il y a plein de projets qui pourraient être mis en
place. Moi, chez nous, je suis en train de travailler sur quelque chose pour
revitaliser les lots intramunicipaux, faire du développement domiciliaire. Je
pense qu'il y a plein de projets. Puis le vieillissement de la population,
c'est un dossier, amener des jeunes. Avec la pandémie, là, il y a plein de
jeunes qui sont intéressés à faire des retours en région. Il y a quelque chose
qui se passe dans ces années-là qu'il faut prendre en main, et on devrait
dédier du monde à plein temps là-dessus si on veut habiter notre territoire au
Québec.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre. Vous avez à peu près 20 secondes.
Mme Laforest : Je vais y
aller rapidement. Vous avez totalement raison, je suis d'accord avec vous. Mais
je vais le nommer parce qu'il est là, le sous-ministre, c'est Jessy Baron,
qui est chez nous pour le... au niveau de l'occupation du territoire. L'autre
chose que je veux dire, le Fonds régions, ruralité, le volet IV, Vitalité
du territoire, il est en place. Il est en place depuis 20 mois, vous me direz,
je le sais, mais je sais d'y aller encore plus rapidement pour essayer de
redorer nos villages au Québec.
Le Président (M. Allaire) :
Désolé, Mme la ministre, ça termine ce bloc d'échange avec le troisième groupe
d'opposition. Et on revient à l'opposition officielle, Mme la députée de
Vaudreuil, la parole est à vous.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Toujours sur le plan de protection de territoires face aux
inondations, vous aviez annoncé, là, le 3 avril dernier, ce plan-là avec
des investissements de 479 millions de dollars...
Mme Laforest : …nos villages au
Québec.
Le Président (M. Allaire) :
Désolée, Mme la ministre, ça termine ce bloc d'échange avec le troisième groupe
de l'opposition et on revient à l'opposition officielle. Mme la députée de Vaudreuil,
la parole est à vous.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Toujours sur le Plan de protection de territoires face aux
inondations, vous aviez annoncé, là, le 3 avril dernier, ce plan-là avec
des investissements de 479 millions de dollars. Dès le 23 avril, il y
a certaines MRC qui… où il y avait des résolutions qui circulaient et qui vous
demandaient, Mme la ministre, de maintenir les montants inscrits au plan
d'action de protection du territoire face aux inondations, particulièrement en
lien avec la mesure10 pour soutenir la mise en place
des résiliences d'adaptation face aux inondations, qui est un investissement de
270 millions.
J'ai parlé à des MRC qui n'ont toujours
pas de réponse relativement de ça. Quelle est la position? Est-ce qu'il y a
déjà des fonds qui sont coupés ou qui sont reportés?
Mme Laforest : Non, tous
les...
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Merci. Alors,
tous les fonds, comme je le disais précédemment, tous les fonds ont été
maintenus. Ça, il n'y a aucun problème. Il y a eu 479 millions. Puis
d'ailleurs, il y a 344 millions qui est déjà inscrit dans le PQI pour le
plan face aux inondations. Ça fait que ça, c'est… vous pouvez leur dire tout de
suite que les fonds sont maintenus.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : …leur répondre
directement. Ils ont une résolution, puis eux, ils sont inquiets parce que
justement, ces sommes-là ne seront plus là…
Mme Laforest : Alors, je les
rassure ici puis je vais envoyer une communication. On va leur envoyer une
communication, Mélissa? Parfait.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Oui, merci, je
m'excuse. En lien avec la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme — la
LAU, ça va toujours plus vite, on a plein d'acronymes dans le monde
municipal — vous avez mentionné, là, il y a un peu plus de
17 mois, bien, en fait, pendant l'étude des crédits, à ma collègue
d'Anjou—Louis-Riel, que vous aviez l'intention de modifier puis de moderniser
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme parce que vous… entre autres, je vais
reprendre votre citation, vous avez dit :«La Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme a fait l'objet d'échanges, cette loi est peut-être trop sévère en
ce qui a trait à la conservation des milieux, un irritant pour plusieurs
promoteurs immobiliers». C'était dans Le Soleil du 11 février
2019. Alors, est-ce qu'on peut s'attendre à ce que vous déposiez rapidement ou,
en fait, dans quel délai pensez-vous déposer un projet de loi pour modifier la
LAU?
Mme Laforest : ...à quel
moment? C'est certain... Bonjour. Bon retour. Alors, c'est certain que oui, le
plan national d'aménagement du territoire, on veut le travailler, on veut le
déposer. Ceci étant, on est arrivé... on a commencé. Vous avez raison, j'en
avais parlé aux crédits l'année passée et je l'ai toujours en tête puis on va
le faire. Puis on a déjà eu une rencontre par rapport au plan d'aménagement du
territoire. Il y a eu les inondations. Alors c'est évident que là, on a
travaillé sur le plan des inondations et d'occupation au niveau du
développement durable des inondations, bref. Alors, il a fallu mettre ça en
place. Vous avez raison, c'est un... il a fallu quand même faire des demandes
aux Finances, des demandes de 479 millions qui ont été acceptées. Maintenant,
on s'est engagé. Il y a déjà eu une rencontre puis c'est très, très bien parce
que c'est déjà commencé, début juillet, je crois, pour justement comment on va
débuter la conversation nationale pour l'aménagement du...
Mme Laforest : ...vous avez
raison, c'est un... il a fallu quand même faire des demandes aux Finances, des
demandes de 479 millions qui ont été acceptées. Maintenant, on s'est
engagé. Il y a déjà eu une rencontre puis c'est très, très bien parce que c'est
déjà commencé, début juillet, je crois, pour justement comment on va débuter la
conversation nationale pour l'aménagement du territoire.
Alors, je veux rassurer les gens, oui, on
va aller de l'avant. Par contre, je ne peux pas dire qu'on va déposer ça à la
fin de l'année 2020 parce qu'il y a quand même beaucoup d'acteurs à
rencontrer, il faut qu'on se rencontre plusieurs fois, l'équipe, il y a eu la
pandémie. Mais ceci étant, mon souhait ce serait de déposer, justement, 21, 22,
le plan pour revoir la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme qui s'appellerait
la politique nationale d'aménagement du territoire. Alors, cette politique
nationale d'aménagement du territoire est toujours dans les cartons et a été,
si je peux dire... il y a eu une rencontre qui a eu lieu en début d'été puis on
va continuer cette conversation-là avec toute l'équipe.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Et relativement
à votre position, si je relis votre déclaration, que la loi est peut-être trop
sévère en ce qui a trait à la conservation des milieux humides, un irritant
pour plusieurs promoteurs immobiliers, donc est-ce que je peux comprendre que
la politique d'aménagement du territoire sera plus souple en lien avec les
milieux humides?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Bien, si vous
me posez la question directement, bien, honnêtement, au niveau des milieux
humides, je ne peux pas vous répondre présentement parce que notre... nos
rencontres n'ont pas encore eu lieu avec les acteurs, avec les régions
concernées, évidemment. C'est n'est pas d'alléger, si je peux dire, cette
loi-là sur les milieux humides, mais plutôt de voir comment qu'on peut
travailler avec cette loi-là. Puis, c'est ça, quand je dis, essayer qu'on...
puis que tous les acteurs puissent travailler ensemble parce qu'il y a des
régions, il y a des municipalités, c'est impossible de faire du développement
économique, c'est très, très sévère. Maintenant, oui, il faut garder cette
sévérité-là, si je peux dire, mais en même temps, comment qu'on peut travailler
en aménagement, le territoire, pour qu'il y ait un certain développement
économique.
Puis il y a un côté aussi qu'on ne parle
pas beaucoup, mais que je veux mentionner parce que ça va être travaillé dans
cette politique nationale d'aménagement du territoire, c'est l'étalement
urbain. Alors, avec la situation de la pandémie, on s'est posé la
question : Est-ce que c'est bon la densification? Est-ce que c'est moins
bon? Qu'est-ce qu'on fait? On ne changera pas d'idée, l'étalement urbain, c'est
sûr que c'est n'est pas à conseiller, si je peux dire, puis je ne suis pas non
plus pour ça. Maintenant, est-ce qu'on peut revoir comment qu'on va aménager
nos municipalités, nos villes? C'est vraiment... c'est pour ça, je dis qu'il y
a une grande conversation à avoir puis on va le faire. Puis la rencontre, c'est
déjà commencé présentement.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : En lien... en
février dernier, vous avez... en février dernier, il y a eu le projet de loi
n° 40 qui a été adopté puis il y a eu un amendement de dernière minute qui
forçait, entre autres, les villes du Québec à remettre des immeubles sur
certains terrains pour pouvoir construire des écoles. Bon, vous vous en
souvenez sûrement, là, cette mesure-là, elle a été largement contestée, entre
autres, par les municipalités. Tu sais, pour la CMM, ils estimaient entre
autres 600...
Mme Nichols : ...un amendement
de dernière minute qui forçait, entre autres, les villes du Québec à remettre
des immeubles sur certains terrains pour pouvoir construire des écoles. Bon,
vous vous en souvenez sûrement, là, cette mesure-là, elle a été largement
contestée, entre autres, par les municipalités. Tu sais, pour la CMM, ils
estimaient, entre autres... Ils évaluaient, là, les pertes à prévoir avec le
transfert de ces terrains-là à plus de 653 millions juste pour la
cessation des terrains.
Puis on se souvient, là, en février
dernier, là, ça pressait, cette mesure-là. On l'a fait par bâillon. En fait,
on... le gouvernement l'a fait par bâillon parce que c'était trop long avoir
des territoires de la part des municipalités, trop long avoir des négociations.
Le projet de loi n° 61 n'était même pas dans le décor dans ce temps-là,
puis on trouvait déjà que c'était trop long.
Ma question, je veux savoir comment la ministre,
elle a pu... En fait, je veux savoir il y a combien de terrains qui ont été...
que les municipalités ont... qu'il y a eu une transaction, là, entre les
municipalités, soit pour avoir des écoles, ou combien de terrains, combien
d'ententes il y a eu à cet effet-là.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Votre
question est très bonne, mais, malheureusement, dû à la pandémie, cette
situation-là des terrains avec les écoles qui a été travaillée puis que je
travaille avec mon collègue à l'Éducation, on est encore en négociation avec
les municipalités, si je peux dire. Alors, la pandémie a fait que c'est...
toutes les démarches par rapport aux terrains avec les écoles ont été mises de
côté.
Puis, soit dit en passant, je suis
totalement d'accord parce que les maires n'avaient pas ça en tête, si je peux
dire, et n'avaient pas le temps du tout de penser comment on pouvait essayer de
s'arranger et de s'entendre pour les terrains et pour les futures écoles.
Par contre, puis je vais le redire, il y a
eu le projet de loi n° 61, qui amenait des écoles dans les municipalités,
qu'on aurait pu faire accélérer. Il y a sûrement... Il va y avoir sûrement, en
revenant, là, cet automne, avec ma collègue au Trésor maintenant, la poursuite
de ce projet de loi n° 61, parce que, ça, on accélérait la possibilité
d'avoir des maisons des aînés, des écoles dans les municipalités, alors on y
allait quand même plus rapidement. Puis, évidemment, ça touchait les schémas
d'aménagement. Mais on va reprendre le travail cet automne.
• (12 h 50) •
Puis vous avez totalement raison, c'est un
sujet important. On va continuer à travailler avec les municipalités, on va
continuer à négocier avec les municipalités. Parce qu'on est même allés sur le
terrain pour les terrains des écoles, puis vous savez qu'il y a certaines
municipalités qui ne voulaient pas en offrir, il y en a qui voulaient en
offrir, mais à quel prix?
Alors, je ne peux pas vous donner vraiment
la conclusion du travail qui a été commencé. À cause de la pandémie, on n'a pas
terminé.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Donc, il n'est pas possible d'avoir des données sur,
présentement, des transactions en lien avec différents terrains.
Il y a un intérêt particulier sur ce
dossier-là parce que, tu sais, à la fin, la facture est encore refilée aux
citoyens. Les municipalités n'auront pas le choix. Les citoyens payeurs de
taxes qui, au bout de la ligne, vont se faire encore refiler la facture. Puis
je les comprends aussi, les municipalités, ils ne veulent pas avoir porté ce
fardeau-là, mais on leur a quand même glissé ça par un petit amendement
dernière minute dans le projet de loi n° 40, ce pourquoi j'aurais aimé
avoir les données...
Mme Nichols : …municipalités
n'auront pas le choix, les citoyens payeurs de taxes qui, au bout de la ligne,
vont se voir encore refiler la facture, puis je les comprends aussi, les
municipalités, ils ne veulent pas avoir à porter ce fardeau-là, mais on leur a
quand même glissé ça par un petit amendement de dernière minute dans le projet
de loi n° 40, ce pour quoi j'aurais aimé avoir des données parce qu'ils
soulèvent haut et fort des pertes de plusieurs millions de dollars en cessation
de terrains. Donc, aucune donnée, aucune négociation en cours, aucune
information.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Non. Non, moi,
je ne peux pas vous donner… au niveau des Affaires municipales, comme je vous
dis, les démarches sont, si je peux dire, en attente, il va y avoir des
reprises sûrement cet automne. Il va y avoir des reprises cet automne. Par contre,
il faudrait peut-être poser la question aussi à mon collègue à l'Éducation.
Mais je ne pense pas que cet été, ça ait été travaillé non plus en éducation
évidemment avec les nombreux dossiers qu'il y avait à travailler dû à la
pandémie et le début des classes, là, selon moi, puis je suis convaincue qu'on
aurait eu une discussion ensemble.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Merci. Je vous
amène sur des dossiers particuliers. On a un cas particulier à Saint-Élie-de-Caxton.
Je vois tout le monde faire : Ah! oui. Donc, je pense que ça a été dans
les journaux, on en a entendu beaucoup parler, il y a… c'est une petite
municipalité de 2 000 âmes. Oui, M. le Président, je m'excuse, c'est
le comté de notre président de séance aujourd'hui. Alors, cinq élus qui ont
claqué la porte… ou cinq sur six qui ont claqué la porte. Il y a
15 employés municipaux, il y a quatre bénévoles qui sont partis. Il y a
vraiment une problématique, puis c'est chaotique dans la ville, puis on soulève
que c'est entre autres une problématique relativement à la gestion d'un élu. Je
n'ai pas besoin de vous rappeler aussi que Fred Pellerin… qui a annoncé aussi
la fin de sa collaboration avec la municipalité parce qu'entre autres il y
avait un climat toxique.
Il y a une pétition qui a été déposée à l'Assemblée
nationale par ma collègue de Verdun, qui aurait pu aussi être déposée par le
député… leur député local, mais c'est la collègue de Verdun qui l'a déposée
suite au refus. Et cette pétition-là réclamait le départ du maire ou, en fait,
la mise en tutelle. Il y a plus 1 000 noms qui étaient dans la… dans
cette pétition-là. Écoutez, on est neuf mois plus tard après le dépôt de cette
signature-là et on est en contact avec le monde municipal, je suis certaine que
le député est bien au courant aussi. Ça ne va toujours pas mieux. La crise
perdure. Il y a… c'est un climat malsain, toxique.
On fait quoi, Mme la ministre, avec ce
genre de dossiers là? On ne peut pas juste dire : Regardez, la gestion est
correcte, on s'en lave les mains, on laisse ça aller. On est en 2020. En 2020,
je pense que tout qu'est-ce qui est harcèlement, ou tout qu'est-ce qui
nécessite qu'on y jette un coup d'oeil, ou nécessite qu'on s'y implique, ou, du
moins, qu'on trouve des intermédiaires pour essayer de régler la crise, la
situation. Ce n'est pas comme si c'était soulevé par trois ou quatre…
Mme Nichols : ...en 2020, je
pense que tout qu'est-ce qui est harcèlement, ou tout qu'est-ce qui nécessite
qu'on y jette un coup d'oeil, ou nécessite qu'on s'y implique, ou, du moins,
qu'on trouve des intermédiaires pour essayer de régler la crise, la
situation... Ce n'est pas comme si c'était soulevé par trois ou quatre
personnes qui ont entendu dire, ou qu'il y avait du ouï-dire, ou que... Je
pense qu'on est à un niveau ou la crédibilité est un petit peu plus élevée. Je
comprends que c'est une patate chaude que personne ne veut y toucher, mais, écoutez,
je pense que ça en prend une, intervention. Après 15 employés qui
sont partis, des démissions, des congés de maladie, comment pensez-vous
intervenir dans ce dossier-là?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Laforest : Oui.
Alors, je suis très heureuse de répondre. Et M. le président pourrait répondre
également à cette question. Alors, on est quand même très, très, très près de
ce qui se passe à Saint-Élie-de-Caxton, évidemment.
Ce que je peux vous dire, c'est que dès le
début, dès le début, l'année passée, j'avais demandé à la CMQ de se pencher sur
la situation de Saint-Élie-de-Caxton. Il y a eu plusieurs rencontres.
Maintenant, il y a un travail qui a été fait avec la direction régionale. C'est
sûr qu'on a un député qui est sur place. Ça aide aussi pour voir comment ça se
passe.
Moi, ce que j'ai demandé, c'est que j'ai
demandé l'année passée de rencontrer les citoyens qui demandaient vraiment un
changement de maire, le maire Gauthier. D'ailleurs... Alors, j'ai rencontré les
citoyens. Ils m'ont fait part de leurs craintes et de leurs insatisfactions, si
je peux dire. Alors, j'ai bien entendu.
Maintenant, on a vérifié. Puis il y a une
question aussi... Il y a une question, oui, il y a le côté intégrité, il y a le
côté éthique, mais il y a le côté aussi administratif. Le côté administratif,
qu'est-ce qu'on a fait et qu'on a travaillé au ministère des Affaires
municipales, le côté administratif, ça se passe bien.
Maintenant, là, vous parlez au niveau des relations
humaines. C'est particulier. C'est sûr qu'il y a d'autres municipalités comme
ça, il y en a une très, très près de chez moi, d'ailleurs. C'est important de
rester au fait de la situation.
Alors, c'est certain que
Saint-Élie-de-Caxton, on est rendu... puis c'est rare que ça se fait, là, mais
ça va se faire parce qu'on n'a pas le choix, on va aller rencontrer les élus.
Je vais y aller parce qu'on ne trouve pas qu'est-ce qui ne va pas. C'est
embêtant de dire aux élus : Entendez-vous avez votre maire, puis de dire
au maire : Soyez plus... je ne sais pas, soyez plus cordial avec vos élus.
Ce n'est pas ça, là. Là, on rentre dans les relations humaines.
Alors, c'est quand même un dossier
particulier. Au niveau administratif, c'est correct. Puis nous, on est là, le
ministère des Affaires municipales, pour ça, et ça va bien. Par contre, on est
rendu, puis c'est très rare que ça se fait... Jeudi, je vais rencontrer les
élus et le maire. Est-ce qu'on rencontre le maire? Oui, le maire et les élus en
même temps, jeudi cette semaine. Parce qu'il faut s'entendre, il faut que ça
aille bien.
Puis c'est sûr que c'est facile, puis je
vous comprends, là, de dire : Il faut mettre la municipalité sous tutelle.
Mais une tutelle pour une municipalité, ça se fait rarement. Puis surtout, là,
je crois qu'on est capables, on est capables d'aller rencontrer le maire et les
élus. Les élus, je vous le dis, je suis convaincue que jeudi, si les élus...
Les élus devraient me faire part, puis à notre équipe également, de ce qui se passe.
Maintenant, une tutelle, on ne peut pas...
Mme Laforest : ...rarement.
Puis surtout, là, je crois qu'on est capable, on est capable d'aller rencontrer
le maire et les élus. Les élus, je vous le dis, je suis convaincue que, jeudi,
si... les élus devraient me faire part, puis à notre équipe également, de ce
qui se passe.
Maintenant, une tutelle... On ne peut pas
mettre une municipalité immédiatement sous tutelle. Puis je le comprends
aussi... Parce que c'est triste d'avoir une chicane entre une... si je peux
dire, un conteur, une vedette, artiste et... comme M. Pellerin, je trouve ça
vraiment triste. En même temps, je suis heureuse parce qu'il s'en vient vers
Petit-Saguenay. C'est ma région. Mais en tout cas, c'est une petite parenthèse.
Mais il faut être prudent avant de mettre une municipalité sous tutelle, c'est
vraiment important. Jeudi, je me déplace, je vais retourner. Mais je veux
vraiment dire aux citoyens : On est avec Saint-Élie-de-Caxton. Et le
maire, il doit... Depuis un an et demi, le maire doit sentir qu'on est toujours
en observation, on est toujours en vérification. Alors, on fait ce qu'on a à
faire avec Saint-Élie.
Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée, la parole est à vous.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. J'ai un dossier à Vaudreuil-Dorion, un dossier d'un cimetière
musulman. Ce n'est pas un nouveau dossier, on en a déjà parlé. En fait, c'est
un dossier dans lequel il manque une simple autorisation. Je vous résume très
rapidement le dossier. C'est un cimetière dans un cimetière, et il manque une
autorisation pour autoriser le cimetière dans le cimetière. Ça résume assez
bien le dossier.
C'est-à-dire que les musulmans ont acheté
une partie d'un cimetière, et il y a un accès pour le cimetière qui était en
voie d'autorisation. Tout le monde a signé, Mme la ministre, dans le dossier.
Le diocèse de Valleyfield a signé, la MRC a signé, la CPTAQ a signé. Il est
déjà passé sur votre bureau, d'ailleurs, pour une première signature. Ce qui
manque, c'est la signature de la mairesse de la ville de Montréal. Bien, en
fait, il manque la signature de la CMM, puis la présidente de la CMM, c'est Mme
Valérie Plante. J'en ai parlé avec la ministre de la Métropole. Il y a
plusieurs correspondances. Tout le monde est en CC dans ces correspondances-là.
C'est un dossier... Je le dis, là, c'est
ridicule, là. C'est un cimetière dans un cimetière. On va proposer... On ne
propose pas de faire un cimetière ou faire de la densité en hauteur dans un
cimetière, là. Mais... C'est ça, mais j'ai le fou-rire quand je parle de ce
dossier-là parce que... Tu sais, il y a des cas qui sont vraiment complexes,
mais il y a des cas, là, que c'est... On ne va pas proposer non plus 122
endroits pour mettre un cimetière. Il est déjà dans un cimetière.
• (13 heures) •
Donc, c'est un dossier qui est important
pour cette communauté-là, c'est un dossier qui est important aussi pour la
région, puis je pense qu'il y a... on est rendus où on a besoin d'une
intervention. J'ai parlé avec certains membres de votre équipe. Je sais qu'il y
a une problématique, que le décret est difficilement envisageable. Mais je sais
aussi... j'ai des avis juridiques à l'effet qu'il y a des articles qui existent
qui permettent justement au gouvernement de peut-être se saisir du dossier pour
le faire avancer, à un moment donné. J'aimerais savoir c'est quoi, votre
position dans ce dossier-là...
13 h (version révisée)
Mme Nichols : ...sais qu'il y a
une problématique, le décret est difficilement envisageable, mais je sais
aussi... j'ai des avis juridiques à l'effet qu'il y a des articles qui existent
qui permettent justement au gouvernement de peut-être se saisir du dossier pour
le faire avancer à un moment donné. J'aimerais savoir c'est quoi, votre
position dans ce dossier-là.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre, 35 secondes pour répondre. Merci.
Mme Laforest : Oui. Alors,
bien, honnêtement, comme Saint-Élie, on est... on a fait tout ce qu'on pouvait
et tout ce qu'on devait faire pour le cimetière, évidemment. Nous, on est
favorables au projet, puis ça va vous faire plaisir d'entendre ça, parce que,
nous, on est favorables. À la fin... Je crois, au printemps, on a rencontré
juste... je crois, avant l'été, on a rencontré justement la mairesse de Montréal,
et vous avez raison, elle pourrait prendre position. Moi, je pense
qu'évidemment, de par la rencontre qu'on a eue avec la mairesse de Montréal...
Le Président (M. Allaire) : Malheureusement,
le bloc d'échange est terminé, je dois vous arrêter là. Vous pouvez continuer
de parler de façon peut-être informelle après. Compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h 15, où elle entreprendra
l'étude du volet Habitation des crédits budgétaires du portefeuille Affaires
municipales et Habitation. Bon dîner à tous.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 15)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Merci de
prendre quelques instants pour éteindre vos multiples appareils électroniques,
s'il vous plaît.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Habitation des crédits budgétaires du portefeuille Affaires
municipales et Habitation pour l'exercice financier 2020‑2021. Une
enveloppe de 1 h 30 a été allouée pour l'étude de ce volet.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y
a des remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par Mme Picard
(Soulanges); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est
remplacée par M. Fontecilla (Laurier-Dorion); Mme Perry Mélançon (Gaspé)…
Le Président (M. Allaire) :
...pour l'exercice financier 2020‑2021, une enveloppe de
1 h 30 min a été allouée pour l'étude de ce volet. M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par Mme Picard
(Soulanges); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est
remplacée par M. Fontecilla (Laurier-Dorion); et Mme Perry Mélançon
(Gaspé) est remplacée par M. LeBel (Rimouski).
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le secrétaire. Nous allons procéder aux échanges entre les groupes
d'opposition et la ministre par bloc de 20 minutes. Le temps d'échange
inclut naturellement les questions et les réponses. Pour les 45 premières
minutes, la ministre sera accompagnée du Tribunal administratif du logement et
de la Régie du logement. Et pour les 45 minutes suivantes, la ministre
sera accompagnée de la Société d'habitation du Québec. Les échanges seront
ainsi répartis par séquences de 45 minutes. Je suis maintenant prêt à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle. Mme la
députée de Vaudreuil, la parole est à vous pour 15 minutes.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Alors, on va y aller avec des blocs prédéterminés et dans l'ordre
pour se retrouver dans les cartons, mais surtout pour faire bonne utilisation
des gens qui sont parmi nous, qui ont été invités pour répondre aux différents
crédits. Donc, relativement à la Régie du logement. La Régie du logement, j'ai
plusieurs questions. Je sais qu'il y a un communiqué qui a été émis hier soir à
20 h 29. Puis j'en ai pris connaissance. On dit que des données
seront présentées demain lors de l'étude des crédits. Alors, je n'ai pas
l'intention de faire un point de presse à l'étude des crédits, mais j'ai quand
même plusieurs questions avec des données qui seront demandées.
Entre autres, quand on a travaillé le
projet de loi n° 16, on a travaillé parce qu'une des grandes
problématiques à la Régie du logement était la réduction des délais. Donc, on
avait mis en place des mesures. Il y a eu beaucoup d'échanges, des amendements
qui ont été déposés pour pouvoir aller de l'avant, mais surtout pour que les
utilisateurs de la régie puissent en bénéficier parce que les causes étaient
interminables.
Alors, malheureusement, on a vu... on a eu
la COVID. Et on est encore dedans. J'espère qu'on se prépare pour la deuxième
vague à la régie, mais je me demandais, puis je peux peut-être vous les poser
en rafale parce que je présume que les chiffres sont déjà tous prêts avec le
communiqué qui a été émis, mais combien de causes ont été suspendues? Combien
de causes ont été entendues? Combien de causes ont été entendues d'urgence?
Combien de causes ont été entendues depuis la reprise du 1er juin dernier?
Ça représente quoi en termes de délais et de retards?
Et je vous le dis d'emblée, là, la Régie
du logement a grandement amélioré ses délais d'attente pour obtenir une
première audience en 2019‑2020. Le projet de loi a été adopté en décembre 2019.
On est au mois d'août. Puis on est en pandémie depuis le mois de mars. Donc,
janvier février, deux mois pour avoir un gros titre comme quoi on a grandement
amélioré nos délais d'attente? Donc, je présume que les chiffres doivent être
vraiment très reflétant. Alors, je pose la question à la ministre.
Le Président (M. Allaire) :
Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
Mme Laforest : Oui. C'est
certain qu'évidemment, comme vous le dites... Bien, bonjour à toute l'équipe de
la Régie du logement et de la Régie du bâtiment. Bonjour à vous tous...
Mme Nichols : …on a grandement
amélioré nos délais d'attente. Donc, je présume que les chiffres doivent être vraiment
très reflétants. Alors, je pose la question à la ministre.
Le Président (M. Allaire) :
Alors, Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Laforest : Oui. C'est
certain qu'évidemment, comme vous le dites, là… Bien, bonjour à toute l'équipe
de la Régie du logement, de la Régie du bâtiment. Bonjour à vous tous. C'est certain
que, comme vous le dites, évidemment, considérant que, le 17 mars, il y a eu la
suspension, si je peux dire, des auditions à la Régie du logement, les reprises
ont eu lieu dès que la COVID a cessé en mai. Alors, c'est certain que, oui, il
y a des causes qui n'ont pas été entendues, il y a du retard. Sauf que vous
avez raison également, avec le projet de loi n° 16 qui a été adopté à la
fin, en décembre, 26 décembre 2019, évidemment, qu'est-ce qu'il y avait dans le
projet de loi n° 16? C'est comme si, malheureusement ou heureusement, on
avait prévu qu'il allait y avoir une possible pandémie parce qu'il y avait eu
des embauches pour 10 régisseurs. À la Régie du logement, il y avait eu des
embauches également pour 30 préposés de plus.
Alors, c'est certain que c'est important
de voir… puis c'est pour ça qu'on dit que les résultats, dans le communiqué de
presse qui a été envoyé hier soir, que la Régie du logement a grandement
amélioré ses délais d'attente pour obtenir une première audience en 2019‑2020.
Alors, il y a eu 10 000 causes de plus… il va avoir 10 000 causes de
plus qui pourront être entendues durant une année. Alors, c'est certain que ça
va porter, encore là, ça va aller beaucoup plus rapidement quand le travail va
être fait régulièrement.
Alors, le nombre de causes exact, vous
voulez avoir le nombre de causes exact qui a été entendu à ce jour? Je crois
que je vais laisser M. Simard. Le nombre exact, je ne l'ai pas. M. Simard,
l'avez-vous, vous? Oui. Si vous voulez, M. le Président, je laisserais M.
Simard nommer les chiffres exacts.
• (15 h 20) •
Le Président (M. Allaire) : M.
Simard, peut-être simplement vous présenter, avec votre titre. Je vais ensuite
demander le consentement.
M. Simard (Patrick) : Oui.
Patrick Simard. Je suis le président de la Régie du logement.
Le Président (M. Allaire) :
Donc, est-ce qu'on accepte le consentement pour permettre à M. Simard de
s'introduire à cette commission? M. Simard, la parole est à vous.
M. Simard (Patrick) : Merci.
Alors, bonjour. C'est un plaisir de vous revoir. Alors, l'un de vos
questionnements était le nombre de dossiers que nous avons entendu, mais je
peux vous donner un ordre de grandeur plus précis à l'égard notamment du
non-paiement de loyer, parce qu'il y a un exercice important qui a été fait,
qui nous a permis de résorber entièrement, et je le répète, entièrement le
retard accumulé lors de la suspension… durant la pandémie plus intense.
Donc, nous avons entendu, en deux
semaines, 6 600 affaires qui ont été portées au rôle et traitées par la
régie. Donc, juste en cette matière, l'ensemble du retard accumulé a été
résorbé. Il en est de même pour les affaires urgentes, notamment en matière de
salubrité, santé, ce à quoi nous nous étions engagés à porter au rôle les affaires
dans un délai de 10 jours. On a respecté cet engagement-là. Quant au nombre de
dossiers urgents qui ont été…
M. Simard (Patrick) :
...l'ensemble du retard accumulé a été résorbé. Il en est de même pour les
affaires urgentes, notamment en matière de salubrité et santé. Ce à quoi nous
nous étions engagés, à porter au rôle les affaires dans un délai de
10 jours, on a respecté cet engagement-là.
Quant au nombre de dossiers urgents qui
ont été entendus lors de la pandémie, je n'ai malheureusement pas cette information-là,
précise, mais je peux vous dire qu'il y avait, dans l'ensemble du Québec, environ
une vingtaine d'affaires maximales, là, à porter au rôle à chaque semaine qui
correspondaient aux critères énoncés par l'arrêté ministériel.
Et quant aux délais, je peux vous dire qu'il
y a une nette amélioration, je vous le confirme, puisqu'en cette matière le
délai général est passé à 3,6 mois, c'est une amélioration de 20 % de
nos résultats, au cours de la dernière année, malgré l'arrêt des deux dernières
semaines du mois de mars. Et notamment, de manière beaucoup plus considérable,
les causes civiles générales sont passées de 14 mois à un peu plus de
10 mois.
Alors, je vais m'arrêter là pour les informations,
mais il y a matière à se réjouir de l'ensemble des travaux qui ont été faits et
des efforts qui ont été donnés, qui nous ont rendus possibles, là, ces
résultats-là lors des... les nouveaux crédits qui nous ont été octroyés durant
la dernière année.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. Simard. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. M. Simard,
j'aimerais savoir, ça a été comptabilisé sur quelle période? Parce que je le
rappelle, là... Est-ce que c'était avant le projet de loi n° 16
ou après l'adoption du projet de loi n° 16, qui a été
sanctionné le 5 décembre 2019? On est au mois d'avril. Est-ce qu'il y a des
causes qui ont été entendues de façon accélérée pendant la pandémie? Je veux
savoir aussi, pendant la pandémie, je présume que tous les employés étaient en
télétravail, il y avait des règles sanitaires assez strictes... Donc, c'est là
où j'ai besoin de ventilation, s'il vous plaît, mais moi, je ne... Je m'en
réjouis, là, qu'il y ait eu 6 600 dossiers de réglés, tant mieux, là,
c'est une excellente nouvelle, mais je veux savoir c'est sur quelle période de
temps.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre ou M. Simard.
Mme Nichols : M. Simard.
Le Président (M. Allaire) : M.
Simard, allez-y.
M. Simard (Patrick) : Bien,
alors les données que je... dont je vous fais part, et qui ont été notamment
divulguées hier, sont les données d'une année entière, donc qui se terminait au
30 mars dernier. Voilà.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Nichols : C'est quoi le
comparable avec l'année précédente? Parce qu'on peut difficilement... Pour une
année entière, on parle de janvier à décembre, donc j'imagine que cette année,
ça va être toute une année, vu qu'on a adopté le projet de loi n° 16.
Ça n'a pas siégé pendant trois mois. Donc, si 2019 est une année record, puis
là on vient d'adopter le projet de loi n° 16 pour
2020, on va avoir des super bonnes statistiques en 2020. Surtout qu'on a 10
nouveaux régisseurs, 30 préposés supplémentaires puis qu'on a quand même une
bonne réforme au niveau de la Régie du logement. Prête à rédiger votre
communiqué pour 2020...
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, en
fait, vous posez la question. Bien, ce que vous dites, vous avez entièrement
raison, puis, en plus, c'est ce qu'on a discuté hier quand on s'est
rencontrées. Parce que je disais à Me Simard que si les causes avaient été...
Mme Nichols : …êtes-vous prête
à rédiger votre communiqué pour 2020?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, en
fait, vous posez la question… bien, ce que vous dites, vous avez entièrement
raison puis, en plus, c'est ce qu'on a discuté hier quand on s'est rencontrés,
parce que je disais à Me Simard que si les causes avaient été… en tout cas, si
ça allait bien comme ça, évidemment, l'année prochaine, on va être encore plus
heureux des résultats qu'on va avoir. Ceci étant, il y a un dossier qui
est important, il y a des causes qui sont importantes qui sont entendues en
grande majorité à la Régie du logement, puis c'est important de le mentionner
parce que les causes qui sont… en raison de non-paiement de loyer, si je peux
dire, c'est les causes les principales qui ont entendues. Du 15 au
31 juillet, il y a eu 5 500 dossiers qui ont été travaillés en
non-paiement. Alors, la cause de non-paiement de loyer est quand même la
principale. Par contre, durant la pandémie, le non-paiement de loyer,
particulièrement, a baissé parce que les gens avaient soit la PCU ou encore à
l'assurance-emploi. Ça fait que ça aussi, ça a aidé.
Il y a une autre chose qu'on a faite aussi
à la Régie du logement. On avait le programme à la hauteur de
225 millions, la garantie de prêt, ça a aidé énormément parce que les gens
pouvaient payer leur loyer pour les mois… pour deux mois, si je peux dire, et
pouvaient rembourser… peuvent rembourser ces montants-là durant une période
d'un an. Alors, c'est quand même important de voir que les gens qui avaient
soit perdu un emploi ou ne pouvaient pas payer leur logement, bien, ils avaient
la garantie de prêt qu'on a accordée à la hauteur de 225 millions de
dollars. On va qu'est-ce qu'on a comme… qu'est-ce qu'on va avoir comme
demandes. Évidemment, là, on n'a pas les résultats complets parce que les… il y
a des gens qui ont déménagé seulement au mois d'août, ça fait que c'est certain
qu'il y a des gens qui ont été… qui ont quitté leur loyer le 20… le
20 juillet, oui, exactement.
Alors, les chiffres exacts, étant donné
que cette année on avait comme protégé les gens pour qu'ils ne soient pas
évincés de leur logement, il y en a qui sont restés et il y en a même plusieurs
qui ont renouvelé leur bail. Ça fait que c'est sûr que cette année, ça a été
particulièrement différent, là, si je peux dire, à cause de la pandémie.
Mme Nichols : Parfait. Est-ce
que…
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Vaudreuil, la parole est à
vous.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. J'ai besoin d'un chiffre, pouvez-vous nous donner un chiffre
comparable? C'est beau 6 600 dossiers, pouvez-vous juste me donner le
chiffre comparable avec l'année précédente?
Mme Laforest : …le dire, au
niveau des chiffres. Est-ce que vous l'avez Me Simard, pour la même période? M.
le Président.
Le Président (M. Allaire) : Me
Simard, la parole est à vous.
M. Simard (Patrick) : Bien.
Alors, de manière plus générale, je pense répondre à votre question
adéquatement si je m'aligne sur ces informations que je vous livre à l'instant.
En 2018‑2019, nous avions tenu 75 753 audiences. En 2019 et 2020,
nous avions tenu… nous avons tenu, pardon, 73 053. Alors, il y a eu une
faible diminution du nombre d'audiences. Et ça s'explique de deux façons. D'une
part, deux semaines n'ont pas été des semaines de production en raison de la
suspension de nos affaires. Et il faut savoir que nous portons au rôle environ,
et là j'y vais environ, 6 000 affaires par mois, entre 6 000 et
8 000…
M. Simard (Patrick) :
...diminution du nombre d'audiences, et ça s'explique de deux façons. D'une
part, deux semaines n'ont pas été des semaines de production en raison de la
suspension de nos affaires. Et il faut savoir que nous portons au rôle environ,
et là j'y vais environ, 6 000 affaires par mois, entre 6 000 et
8 000 affaires par mois. Et il faut être prudent également dans l'analyse
de ces chiffres puisque le nombre d'audiences, oui, il est significatif, mais
il est un peu pervers dans la mesure où de plus en plus nos affaires se
complexifient, et vous le savez puisque ça a fait l'objet de plusieurs
discussions déjà lors d'autres travaux, notamment en matière d'insalubrité, de
santé et de sécurité, ce sont des audiences qui demandent un peu plus de temps.
Alors, ça explique qu'en termes de volume il y en a moins, mais, en termes de
productivité, la productivité s'est nettement améliorée notamment par les 10
régisseurs supplémentaires et l'ensemble des mesures que nous avons prises.
Mme Nichols : Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Me Simard. Mme la députée, vous pouvez poursuivre.
Mme Nichols : Oui, merci.
Merci, M. le Président. Je m'excuse, ça va trop vite.
Le Président (M. Allaire) :
Non, ça va.
Mme Nichols : Bon, là, je
comprends, les chiffres sont peut-être... Parce que je trouve ça toujours... Je
vais être bien franche avec vous, là, tu sais, je trouve ça toujours... on
reçoit un communiqué, wow, comme si c'était des chiffres super-reluisants, mais,
quand on décortique ou on fait une ventilation, tu sais, on se rend compte
que... Moi, je m'attends à avoir des beaux chiffres pour 2020 parce qu'on a
travaillé ensemble un projet de loi n° 16, on a rajouté des régisseurs, je
m'attends à tout un pétard en 2020.
Mais ça, ce n'est pas vrai. Tu sais,
écoutez, là, il y a eu moins d'audiences que prévu, mais on vient quand même...
Puis je ne dis pas qu'il n'y a pas un bon un travail qui n'est pas fait, sauf
que... puis je comprends que vous voulez me parler de la production, que la
productivité est bonne, que les dossiers sont plus longs. Je n'en doute pas, je
ne mets pas en bonne foi le bon travail de tout le monde, là, mais pas du tout.
Au contraire, là, j'ai eu la chance de fréquenter plusieurs d'entre vous au
projet de loi n° 16, ça fait que ce n'est pas ça. Mais c'est que les
données, les données qui nous sont transmises aujourd'hui sont loin de... ne me
parlent pas, là, tu sais, ne sont pas... Je pense que les résultats sont à
venir relativement aux améliorations qu'on a apportées avec, entre autres, le
projet de loi n° 16. Donc, je vais laisser ces données-là de côté puisque,
pour moi, ce sont des statistiques qui me parlent plus ou moins.
Je voulais vous amener sur le dépôt de
garantie de la CORPIQ. C'est un... On en a parlé. On en a parlé, entre autres,
là, aussi pendant le projet de loi. Si je ne me trompe pas, on avait déposé...
ma collègue d'Anjou—Louis-Riel avait déposé un amendement dans ce sens-là. Puis
je pense même que la CORPIQ y tenait déjà beaucoup. Parce qu'on le sait, là,
puis même la... On le sait, là, il y a des petits propriétaires, là, qui
habitent... qui ont des problématiques... Pardon?
Le Président (M. Allaire) :
Une minute.
Mme Nichols : Ah! oui, c'est
vrai. Les blocs sont coupés, hein?
Le Président (M. Allaire) :
Excusez-moi, je veux juste...
Mme Nichols : Peut-être juste
nous informer d'avance étant donné que les temps sont changés.
Le Président (M. Allaire) :
Oui, oui, je vais m'ajuster, moi aussi.
Mme Nichols : Donc, O.K., mais
je reviendrai avec le dépôt de garantie de la CORPIQ, là. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) :
...prochain bloc? C'est bon.
Mme Nichols : Oui, ajoutez mon
temps sur l'autre bloc, s'il vous plaît. Merci, j'apprécie.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Je vous remercie. Ça termine ce premier bloc. Donc, nous passons au
deuxième groupe de l'opposition officielle. M. le député de Laurier-Dorion, la
parole est à vous. Vous avez 7 min 10 s.
• (15 h 30) •
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Le temps est court. Je salue la ministre...
15 h 30 (version révisée)
Mme Nichols : …merci, M. le
Président, je vais le…
Le Président (M. Allaire) : …
Mme Nichols : Oui, ajoutez mon
temps sur le bloc, s'il vous plaît. Merci, j'apprécie.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait, c'est bon. Parfait, je vous remercie. Ça termine ce premier bloc.
Donc, nous passons au deuxième groupe de l'opposition officielle. M. le député
de Laurier-Dorion, la parole est à vous. Vous avez 7 min 10 s.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Le temps est court. Je salue la ministre, M. Simard, tout le
personnel de la Régie du logement. Écoutez, encore une fois, sur les chiffres…
bien, en partant, j'aimerais vous féliciter pour cette augmentation de la
productivité. On voit qu'en investissant plus de ressources, c'est sûr que ça
donne… ça permet plus d'abattre plus de travail, là, et ça se reflète dans les
chiffres.
Et on a eu une… vous l'avez dit, on a eu
une année très particulière. Il y a eu le confinement, explosion du chômage,
beaucoup de locataires qui ont eu de la difficulté à payer leur logement. Au
mois d'avril et juin, selon les chiffres disponibles, on calculait qu'il y
avait 15 % des locataires en retard de paiement. Évidemment, ça doit avoir
une répercussion sur les causes introduites à la régie, là, pour non-paiement
de loyer. Donc, vous nous dites qu'il y a 5 600 litiges en
non-paiement de loyer.
Tout d'abord, est-ce qu'il serait possible
d'avoir les données ventilées comparatives de l'année d'avant et l'année
actuelle par mois? Également, pour les causes en non-paiement de loyer, est-ce
que ça correspond au mois d'avril? Est-ce que ça correspond au mois de mai?
Est-ce que ça correspond au mois de juin? Pour les trois mois, enfin, on
aimerait avoir une idée plus précise des données ventilées par mois et en
comparaison avec les données de l'année passée. Est-ce que vous pourriez
déposer ces données-là ici en commission?
Mme Laforest : Aucun problème.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre, oui.
M. Fontecilla : C'est parfait,
merci beaucoup. Écoutez, sur les… j'aimerais savoir, là, sur les
5 600 causes en non-paiement de loyer, combien de ces causes-là se
sont traduites en avis d'éviction?
Mme Laforest : En avis
d'éviction?
M. Fontecilla : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien… oui. Là,
c'est… bien, comme je le disais, les avis d'éviction, on les a interdits
jusqu'au 20 juillet. Alors, les causes en avis d'éviction, les avez-vous,
Me Simard, le nombre exact? On a toutes les données. Alors, moi, je ne les
ai pas ici, je vais laisser Me Simard les dire, les données, exactement.
Le Président (M. Allaire) :
Me Simard, allez-y.
M. Simard (Patrick) : Bien.
Alors, je vais vous donner les informations qui sont à ma disposition en ce
moment. Alors, sur les cinq… pardon, les 6 600 dossiers mis au rôle
au cours des deux semaines du 15 et du 31 juillet dernier,
903 affaires ont été l'objet de désistement avant les audiences. Donc,
903, donc près de 1 000 qui ont été désistées. Sur les 5 636 dossiers
entendus, 1 099 ont par la suite été rayés. Donc, on arrive à
2 000 dossiers sur les 6 600 qui ont été soit arrêtés avant
l'audience ou lors de l'audience. Lors de l'audience, il y a également eu…
M. Simard (Patrick) : ...sur
les 5 636 dossiers entendus, 1 099 ont par la suite été rayés.
Donc, on arrive à 2 000 dossiers, sur les 6 600, qui ont été
arrêtés soit avant l'audience ou lors de l'audience. Lors de l'audience, il y a
également eu 416 désistements et 151 ententes. Donc, sur les
6 600 affaires, 1 666 dossiers ont fait l'objet de soit un
désistement soit un dossier réglé, c'est-à-dire que le tribunal n'avait plus de
décision à rendre. Donc, 40 % des dossiers ne nécessitaient plus
l'intervention du tribunal au jour de l'audience convoquée.
Cependant, je ne suis pas en mesure de
vous dire combien de décisions par la suite ont pu être exécutées puisque la
régie n'exécute pas les décisions. Alors, il a été énoncé au tribunal, par plusieurs
parties, que l'objectif était d'obtenir jugement parce que les clients avaient
souvent quitté les lieux, puisqu'on était après le mois de juin. Donc, je ne
suis pas en mesure de vous dire combien d'affaires ont donné lieu à une
expulsion formellement parce que...
Je peux vous rappeler également un élément
important prévu dans la loi, c'est qu'on peut payer tout le temps avant
jugement, et, parfois, certains débiteurs vont attendre que le tribunal statue,
donc décide de la créance, du montant dû pour par la suite s'exécuter tout de
suite. Alors, c'est difficile d'arriver à des chiffres puisqu'on ne contrôle
pas, nous, cette information-là.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. M. le député.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Est-ce que le ministère possède des chiffres nous informant le cas
de figure suivant, là, c'est-à-dire une personne qui a été... après la levée du
moratoire des évictions, là, qui se sont retrouvées dans un hébergement
d'urgence mis en place par les différentes municipalités, etc., donc des sans-logis?
Est-ce qu'il y a eu des cas de ce type-là, là? Est-ce que vous êtes au courant?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Répétez votre
question.
M. Fontecilla : Donc, des gens
qui ont été évincés, suite à la levée du moratoire, là, qui se sont retrouvés
carrément sans logement. Est-ce que vous possédez des chiffres sur cette
situation-là?
Mme Laforest : Est-ce qu'on a
les chiffres? Je les ai-tu, moi? Attends un petit peu, voir. On n'a pas les
données. Est-ce qu'on peut vous envoyer, par exemple, tous les chiffres que ce
serait bon, peut-être... tous les résultats qu'on peut avoir? Ce serait
peut-être bon, là.
M. Fontecilla : Tout à fait,
en incluant ce cas de figure là.
Mme Laforest : Exactement. On
pourra les envoyer, Mme... si c'est possible?
Le Président (M. Allaire) :
Juste revalider, là. Vous m'assurez que vous allez nous transmettre
l'information qu'on va retransférer aux parlementaires.
Mme Laforest : Oui. On va
envoyer les documents, là, parce que... pour ne pas justement avoir de mauvais
chiffres, là.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Merci. Merci pour votre engagement, Mme la ministre. M. le député.
M. Fontecilla : Il me reste
combien de temps?
Le Président (M. Allaire) :
1 min 30 s.
M. Fontecilla : Pardon?
Le Président (M. Allaire) :
1 min 30 s.
M. Fontecilla : Parfait. Donc,
vous avez mis en place, Mme la ministre, un mécanisme de prêt pour le
non-paiement de loyer, là. Est-ce que vous avez des chiffres sur l'utilisation
de ce mécanisme-là? Combien de ménages ont demandé...
Le Président (M. Allaire) : ...1 min 30 s.
M. Fontecilla : Parfait. Donc,
vous avez mis en place, Mme la ministre, un mécanisme de prêts pour les
non-paiements de loyer, là. Est-ce que vous avez des chiffres sur l'utilisation
de ce mécanisme-là? Combien de ménages ont demandé ces prêts-là? Est-ce que ça
a été pour trois mois, deux mois, un mois? Est-ce que vous avez des chiffres
ventilés, là, sur ces données-là?
Mme Laforest : Alors, il faut
voir que...
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui. Merci, M.
le Président. Alors, il y a eu 3 311 demandes du prêt sans intérêt. Il y a
eu 1 043 demandes d'hébergement temporaire. Sur le programme qu'on avait
offert, de 21,5 millions, il y avait eu 1 800 DSL, dont 200 à Montréal.
Alors, il y avait également un montant de 7,4 millions qui avait été donné
pour le milieu communautaire. Par contre, si... on peut dire que... Oui, on a
logé 466 ménages qui sont logés permanents présentement. Il en reste 115 qui
sont soit à l'hôtel, ou soit chez des proches, ou soit en attente de la
réparation d'un logement. Mais au niveau du prêt sans intérêt, on a eu quand
même 3 311 demandes, ce qui prouve quand même que... à la hauteur de
2,2 millions, ça fait que c'est quand même une demande qui était très, très
appéciée. Puis...
Le Président (M. Allaire) :
...malheureusement avec le deuxième groupe d'opposition se termine ainsi. Je
passe la parole au député de Rimouski pour 7 min 10 s.
M. LeBel : ...
Le Président (M. Allaire) :
Non, pas pour ce bloc-là. Ça va directement à vous.
M. LeBel : C'est à mon tour.
O.K. Bien, bonjour. Bonjour, tout le monde. Je vais faire suite...
Le Président (M. Allaire) :
Oui... finit avec vous.
M. LeBel : ...à la question de
l'opposition officielle sur la CORPIQ, sur la demande du dépôt de garantie. La ministre
avait avancé, là-dedans, quand elle discutait du projet de loi n° 16...
ça disait qu'elle souhaitait rouvrir le débat concernant le dépôt de garantie.
Elle est rendue où dans sa réflexion?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors,
c'est sûr que le dépôt de garantie, c'est quand même un sujet qui a été très,
très discuté quand on était avec le projet de loi n° 16.
Jusqu'à ce jour... Puis, oui, j'avais dit qu'on était prêts à regarder la situation
de non ou de oui pour un dépôt garantie. J'ai rencontré justement, oui, la
CORPIQ, j'ai rencontré les associations des propriétaires, des locataires, également.
Présentement, ce que je vous dis, le dépôt de garantie est illégal, alors c'est
certain que ceux qui exigent un dépôt de garantie, c'est complètement illégal.
Ça fait qu'il n'y a aucun propriétaire au Québec présentement qui peut exiger
un dépôt garantie. Ceci étant, il y a eu une cause qui a été entendue, le
jugement, je crois, c'était le 28 février, il y a une cause qui a été entendue,
et le sujet était le dépôt de garantie. Qu'est-ce qui s'est passé, évidemment,
c'est qu'il y avait eu entente entre le locataire et le propriétaire. Ça fait
que c'est sûr que quand il y a une entente entre le locataire et le
propriétaire, par contre, cette entente-là doit être écrite et insérée en
annexe au bail. Les gens, les deux parties peuvent le faire. Par contre, si le
locataire se sent, si je peux dire, sous pression, ou harcelé, ou obligé...
Mme Laforest : ...quand il
y a une entente entre le locataire et le propriétaire. Par contre, cette
entente-là doit être écrite et insérée en annexe au bail. Les gens, les deux
parties peuvent le faire. Par contre, si le locataire se sent, si je peux dire,
sous pression, ou harcelé, ou obligé, ou le locataire sent qu'il a été coincé
dans l'obligation de donner un dépôt garantie, alors c'est sûr que c'est
illégal. Ça, je peux vous le dire... Pardon?
M. LeBel : Il fait quoi
s'il se sent lésé?
Mme Laforest : Il a... Justement,
il dépose sa cause au tribunal, à la Régie du logement. Puis c'est ça qu'on a
discuté parce qu'on comprend, évidemment, puis il faut que ce soit clair... Parce
que le dépôt de garantie est illégal. Puis, ça, je le dis et vais le répéter,
c'est illégal...
M. LeBel : Mais, comme je
n'ai pas beaucoup de temps... Je m'excuse. Je ne suis pas poli quand je fais
ça, mais comme je n'ai pas beaucoup de temps, j'aimerais avoir votre...
Le Président (M. Allaire) :
Bien, faites juste me faire signe, M. le député, puis je vais respecter ça, je
sais que vous n'avez pas beaucoup de temps. Mais allez-y, là, je vous donne la
parole.
• (15 h 40) •
M. LeBel : O.K. Mais
vous, votre position, comme gouvernement, comme ministre, est-ce que vous
voulez aller vers la légalisation du dépôt de garantie? Est-ce que c'est vers
ça que vous vous en allez?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, oui,
honnêtement, puis je suis très transparente avec vous, on a des discussions par
rapport au dépôt garantie, puis, si j'ai assez de temps pour l'expliquer, je
vais... je peux y aller. Oui?
En fait, on a comme une situation particulière
au Québec. On a un manque de logements ou encore il y a des... il y a certaines
municipalités que c'est plus dur de trouver des logements. On est en train de
s'apercevoir que c'est difficile d'encourager les gens à acheter des immeubles
et en faire des logements ou encore pratiquer la location de logements.
Qu'est-ce qui se passe? On a des propriétaires qui sont un petit peu coincés
parce que parfois ils retrouvent leurs logements dans des situations
regrettables, puis, en plus, parfois, comme je le dis, il y a énormément de
causes en non-paiement de loyer.
Maintenant, nous, c'est sûr qu'on a la
demande pour eux d'avoir un dépôt garantie. Mais c'est certain que, pour les
locataires, un dépôt garantie, présentement, il n'en est pas question. Si on
était dans dans situation qu'il y avait énormément de logements au Québec, ce
serait une autre chose. Par contre, je vous le dis, on est
55 000 logements en retard. Quand je suis arrivée en poste il y a
deux ans, on était en retard de la construction de 55 000 loyers au
Québec. Alors, il y en a 2 800 de construits présentement. On va en avoir
encore 400 de plus à la fin de l'été. Ce sera une autre situation.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Le défi, c'est le temps, de balancer la question par
rapport à la réponse, là. J'essaie d'être équitable dans ce contexte-là. M. le
député, je vous remets la parole.
M. LeBel : Bien, je pense
que la position ne peut pas être ni pour ni contre, bien au contraire. À un
moment donné, les gens veulent savoir. Moi, je dis qu'il y a beaucoup de
pression sur les locataires. Il y a beaucoup de locataires qui se font tasser,
qui se font... Il y a beaucoup de préjugés, de plus en plus. Puis, comme il
manque de logements, c'est très difficile, il y a beaucoup de monde qui cherche
des logements. Le dépôt de garantie, à mon avis, était complètement injuste
pour ces gens-là.
Puis je pense que les propriétaires ont
d'autres mesures pour s'assurer... parce que c'est... je ne nie pas, là, qu'il
y a des cas difficiles pour beaucoup de propriétaires où leur logement a été
saccagé, et tout ça, mais je pense qu'ils ont plein d'autres mesures pour se
défendre.
Mais, pour les locataires qui sont des
familles à revenu moyen ou des plus pauvre, le dépôt de garantie, ça fait juste
de repousser les gens vers la pauvreté...
M. LeBel : ...parce que je ne
nie pas, là, qu'il y a des cas difficiles pour beaucoup de propriétaires où
leur logement a été saccagé et tout ça, mais je pense qu'ils ont plein d'autres
mesures pour se défendre. Mais pour les locataires qui sont des familles à
revenus moyens ou des plus pauvres, le dépôt de garantie, ça fait juste de
repousser des gens vers la pauvreté. Et je pense qu'on a intérêt à savoir c'est
où se loge le gouvernement. C'est le cas de le dire, où se loge le gouvernement,
ils sont d'accord avec le dépôt de garantie ou ils sont contre le dépôt de
garantie? On ne peut pas être entre les deux.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien,
justement, où je me situe et où on se situe, on n'est pas prêts encore à
prendre la décision. Puis je vous le dis, c'est une bonne affaire parce que, si
on prenait tout de suite la décision d'exiger un dépôt garanti, ce ne serait peut-être
pas le moment approprié, puis, si on dit que c'est illégal pour un temps
indéterminé, le dépôt garanti, bien, c'est une autre situation. Présentement,
ce que je vous dis, c'est que j'entends très bien vos commentaires, puis la
situation du dépôt garanti, ça se passe dans plusieurs, provinces, hein, on a
plusieurs endroits qui l'exigent. Maintenant, comme je vous le disais tantôt,
il y a des régions, ce ne serait pas si pire, il y a d'autres régions que ce
serait particulier.
Il faut comprendre aussi qu'il y a des
propriétaires de logements, par exemple, on pense aux grands, grands,
propriétaires d'immeubles, mais les propriétaires qui ont un quatre ou six
logements puis qu'il y en a deux qui ne paient pas, là, à ce moment-là, ceux-ci
nous demandent : Si on avait eu la possibilité d'exiger un dépôt garanti,
est-ce que, probablement ou possiblement, le locataire nous aurait plus
respecté. Étant donné que ce n'est pas vrai ça non plus, ce que le propriétaire
peut nous dire, il faut évaluer la situation. On n'est pas prêts à le dire. Je
ne suis pas prête à aller de l'avant.
Puis, vous avez raison, je ne suis pas
prête du tout aujourd'hui à dire qu'on va aller de l'avant pour le dépôt
garanti. Puis, je le dis, la loi le dit, selon l'article 1904, c'est
interdit de demander, d'exiger un dépôt garanti. Puis je le redis
aujourd'hui : C'est interdit.
Le Président (M. Allaire) :
Merci.
Mme Laforest : Alors, ceux qui
se sentent lésés, on les invite à porter leur cause à la Régie du logement.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. 50 secondes pour peut-être une dernière question.
M. LeBel : Je comprends que,
dans le fond, aujourd'hui, ce que vous dites : C'est illégal, et même,
s'il y a une entente, si on force le locataire à faire une entente, même ça,
c'est illégal. Le dépôt de garantie, demander un dépôt de garantie, soit par
entente ou autrement, ça reste illégal, le message est clair.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : C'est très
clair, le dépôt de garantie... exiger un dépôt de garantie, c'est illégal. Par
contre, puis ça c'est comme dans tout contrat, hein, s'il y a une entente entre
les parties, c'est sûr, mais nous on dit : Il faut que ça soit écrit en
annexe dans le bail, mais il faut qu'il y ait une entente entre les parties. Ça
fait que c'est certain qu'il faut que ce soit écrit en annexe au bail. Et ça,
c'est selon l'article 1904. Mais je vous le dis, on est en
discussions — puis vous savez, de toute manière, tout ce que je dis,
c'est vrai qu'on le fait, là — alors on va statuer pour le dépôt
garanti, mais pour l'instant, je le dis, il n'y a aucun propriétaire au Québec
qui doit l'exiger.
Le Président (M. Allaire) : Ça
termine pile sur la fin du bloc d'échange avec le troisième groupe de
l'opposition. On revient à l'opposition officielle pour le dernier bloc avec le
premier organisme. Donc, vous disposez de 14 min 30 s.
Mme Nichols : Le débat a été
fait au projet de loi n° 16 sur le dépôt de garantie, puis je pense que
tout le monde s'était pas mal positionné. Maintenant, reste qu'on a un jugement
qui dit qu'il y a eu une autorisation pour un dépôt de garantie. Tout le monde
s'est fait entendre, tant au projet de loi n° 16 qu'après avec des
déclarations...
Le Président (M. Allaire) :
...le premier organisme. Donc, vous disposez de 14 min 30 s.
Mme Nichols : Le débat a été
fait au projet de loi n° 16 sur le dépôt de garantie, puis je pense que tout
le monde s'était pas mal positionné. Maintenant, reste qu'on a un jugement qui
dit qu'il y a eu une autorisation pour un dépôt de garantie. Tout le monde
s'est fait entendre, tant au projet de loi n° 16 qu'après avec des déclarations,
sauf la ministre. Mais là je comprends que, dans le fond, vous n'êtes pas prête
à faire entendre votre position relativement à ce dossier-là. Sauf qu'on en a
parlé, ça fait qu'il aurait peut-être été justement préalablement ou fortement
recommandé justement de statuer ou de s'entendre là-dessus au projet de loi
n° 16, parce que ma collègue d'Anjou—Louis-Riel, elle avait déposé un amendement
à cet effet-là de se pencher sur cette option-là, puis ça aurait été peut-être
justement plus facile de l'encadrer que d'arriver après avec un jugement comme
ça, qu'on se dit : Bien, retourner à la régie ceux que ça ne fait pas leur
affaire. Ça fait qu'on se place dans une situation juridique un peu bizarre.
Puis ce qu'on entend aussi, puis là où est
ma question, c'est que cette pratique-là existait avant. Alors, un juge a
tranché, mais cette pratique-là était déjà utilisée dans le milieu. Est-ce que
vous étiez au courant de cette pratique?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Honnêtement, le
jugement est tombé le 7 février... le jugement de cette cause est tombé le
7 février. C'est toujours... si je peux dire, quand il y a une entente
entre les parties, ça a toujours été permis. Maintenant, de l'exiger, c'est
non. On est dans une situation, vous le voyez, à la Régie du logement et avec
la Société d'habitation du Québec, on est dans une situation, si je peux dire,
de rattrapage, malheureusement. C'est certain que nous, notre priorité, c'est
de livrer des unités, de construire des unités. On a même débloqué le
225 millions avec le fonds d'habitation pour rénover, au Québec, nos
coops, les AccèsLogis. On va chercher des montants, un fonds qui était bloqué
depuis 20 ans, de 225 millions. Alors, nous, notre priorité
aujourd'hui, comme gouvernement, puis moi, ma priorité, comme ministre de
l'Habitation, c'est de loger les gens et d'offrir des logements aux Québécois.
Alors, c'est certain qu'on est en accélération.
Maintenant, ce que je peux dire, il y a
une situation particulière pour le dépôt de garantie. La loi dit exactement ce
que j'ai dit tantôt, que c'est interdit de l'exiger. On va se rencontrer. On a
des rencontres pour le dépôt de garantie et on va statuer. Pour l'instant,
c'est interdit, et je vais rester avec cette position-là encore des semaines et
des mois.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Merci pour
l'élaboration. Ma question, c'est : Est-ce que vous étiez au courant de
cette pratique-là? Il y a quand même eu une pétition avec 12 000 noms
qui a été déposée. Ça fait que je me dis : On ne pouvait pas ignorer que
cette pratique-là était là, pourquoi ne pas l'avoir encadrée? Mais ma question,
c'est : Étiez-vous au courant ou pas qu'il y avait cette pratique-là, oui
ou non?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, c'est
certain que oui, j'étais au courant, sauf qu'en même temps, exiger un dépôt de
garantie aujourd'hui... je sais qu'il y a certains partis qui voulaient
absolument qu'on l'exige, le dépôt de garantie, mais nous, pour l'instant,
c'est non.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Je reviens...
mon collègue a parlé du... en lien avec le plan d'action gouvernemental puis
avec le...
Mme Laforest : …oui, je suis au
courant, sauf qu'en même temps, exiger un dépôt garanti aujourd'hui… je sais
qu'il y a certains partis qui voulaient absolument qu'on l'exige, le dépôt
garanti, mais nous, pour l'instant, c'est non.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Nichols : Je reviens… mon
collègue parlait du… en lien avec le plan d'action gouvernemental puis avec le
prêt, là, sans intérêts. Donc, je rappelle que c'est un prêt, hein, c'est un
prêt, donc on doit le rembourser. C'est un prêt de 1 500 $. Au Québec,
il y a 3 300 ménages… j'imagine, là, c'est des ménages ou des
personnes, là, qui en ont bénéficié de ce prêt sans intérêts. Pouvez-vous nous
donner… comment ça fonctionne? Est-ce qu'il y en a qui ont remboursé? C'est
quoi les modalités pour rembourser ce 1 500 $ là? Si les parties ne
le remboursent pas, le 1 500 $, vous faites quoi? Pouvez-vous nous
donner un peu plus d'informations sur le 1 500 $?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors, en
fait, le montant a été décidé de 1 500 $ parce que la moyenne était
de 750 $ par mois. On couvrait... On couvre deux mois de non-paiement.
Puis je veux le dire aussi, pour les locataires qui ont certaines
problématiques et qui auraient besoin peut-être de discuter sur la possibilité
parce qu'il y aurait eu une problématique pour deux autres mois, on est en train
de discuter pour cette situation-là, évidemment, si d'autres en auraient
besoin. Il y a aussi la possibilité du... le montant qui a été donné de
50 millions, qui sert à l'entreposage. Parce que vous comprendrez que,
durant la pandémie, il y a plusieurs familles, plusieurs ménages qui n'ont pu
rentrer dans leur logement, dans leur condo ou dans leur maison. Alors, c'est
certain que, nous, on a débloqué... on a fait un programme à la hauteur de
50 millions pour aider des gens... pour entreposer leurs biens et leurs
meubles et également pour pouvoir les loger dans les hôtels ou chez les
proches.
La garantie de prêt de 225 millions,
oui, elle est très, très attendue, je l'ai dit tantôt. Il y a eu
3 311 demandes pour ce prêt sans intérêt là. Il a été très, très bien
accueilli.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
• (15 h 50) •
Mme Nichols : Je tiens
juste à rappeler que ce n'est pas un montant qui a été donné, hein? C'est un
prêt, là. Les gens doivent rembourser. Ça fait qu'il faut juste faire
attention. Quand vous dites : C'est un montant de 50 millions qui a
été donné, c'est faux. C'est n'est pas un montant qui a été donné, c'est un
montant qui a été débloqué. On le prête, mais...
Une voix
: ...
Mme Nichols : Oui, le
50 millions que les gens doivent... que les gens... que les citoyens qui
en bénéficient doivent le rembourser. Le 1 500 $, c'est un prêt.
Mme Laforest : Le
1 500 $ est un prêt.
Mme Nichols : Combien
l'ont remboursé? C'était ma question principale. Combien...
Mme Laforest : Ils ont un
an pour le rembourser.
Mme Nichols : O.K.
Mme Laforest : Alors,
c'est certain que, là, on n'a pas regardé parce qu'ils ont quand même le temps
en masse pour le... Ils ont amplement le temps pour le rembourser.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Parfait. La
même chose, j'imagine, pour les subventions qui ont été versées, là, à partir
du 1 er juillet dans le programme en supplément au loyer d'urgence.
Est-ce qu'il y a des données sur les montants, sur le nombre de ménages qui ont
eu accès au programme loyer d'urgence à partir du 1er janvier?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Il y
a eu... On a répondu à 1 043 demandes, 1 043 ménages qui
ont pu en profiter. Puis je crois, si je ne me trompe pas que tantôt, je
disais, c'était un montant de 2,2 millions maintenant qu'on avait déboursé
pour ces...
Mme Nichols : ...à partir
du du 1er janvier.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Il y
a eu... On a répondu à 1 043 demandes, 1 043 ménages qui
ont pu en profiter. Puis je crois, si je ne me trompe pas, puis tantôt je
disais, c'était un montant de 2,2 millions, maintenant, qu'on avait
déboursé pour ces 1 043 demandes là.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Le Code de construction unique au Québec, on en a parlé beaucoup.
Vous étiez... Il y avait une belle ouverture relativement à tout ça. Puis je
veux... Je sais que je n'ai pas grand temps, je vais juste mettre la table, là,
mais il y a plusieurs municipalités qui fonctionnent avec différents codes, on
en a parlé aussi pendant le projet de loi n° 16, il y en a qui... Il y a
des municipalités qui utilisent un code de 1985, de 2010. Puis il y a des
municipalités comme Mirabel, pour ne pas la nommer, qui n'ont pas de code de
construction. Alors, on avait soumis la proposition de faire un code unique.
Pouvez-vous nous indiquer où vous en êtes rendue avec l'élaboration puis
l'application de ce code unique pour l'ensemble des municipalités au Québec?
Mme Laforest : Oui.
Alors, il y a un comité, justement, qui siège encore pour le code unique. Et
comme je l'avais dit d'ailleurs dans les rencontres pour le projet de loi
n° 16, il y a des municipalités qui sont d'accord puis d'autres qui
sont... que les municipalités ne sont pas prêtes évidemment. Il y a eu une
rencontre avec les premiers ministres puis qu'eux ont statué pour dire qu'ils
étaient d'accord, mais en même temps il faut que ce soit bien fait. Alors,
c'est sûr qu'avant de dire qu'on veut avoir un code unique, ici, au Québec, on
n'est quand même pas prêt. C'est sûr que c'est... On est d'accord, tout le
monde, que c'est la solution, mais maintenant il faut que les municipalités
soient d'accord.
Les municipalités qui sont un petit peu,
si je peux dire, craintives par rapport au Code de construction, c'est les plus
petites municipalités. Parce que j'ai rencontré plusieurs petites
municipalités, puis il y en a quand même qui sont craintives. Alors, évidemment
que ce code unique là, ça devrait très, très bien aller. Puis je veux quand
même vous rassurer qu'on va sûrement aller de l'avant parce que c'est demandé
en général partout au Québec. Mais, oui, on va aller de l'avant. Mais en même
temps, quand on va aller de l'avant pour le code unique, on sera prêt.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Parce que je rappelle que, dans ce dossier-là, veux veux pas,
vous êtes la ministre des Affaires municipales, vous êtes la ministre en
Habitation, vous êtes la gardienne, je peux dire ça parce que c'est peut-être
un jeu de mots, mais vous êtes gardienne de la qualité de la construction au
Québec, évidemment. Puis je reprends des termes qu'a utilisés ma collègue
d'Anjou—Louis-Riel quand elle vous questionnait aux crédits. Puis elle disait
que vous devez quand même envoyer un signal clair, un signal clair aux
municipalités. Ce n'est pas normal qu'en 2020 qu'il y ait des municipalités qui
n'ont pas nécessairement de code du bâtiment ou qu'il n'y ait pas de code uniforme.
Pourquoi certaines municipalités auraient le droit à une meilleure... un code
plus à jour, une qualité de construction différente ou des règles différentes
qui s'appliquent, alors que d'autres choisissent plutôt qu'est-ce qui
s'applique ou elles ou qu'est-ce qui ne s'applique pas. Donc, on en avait déjà
parlé. Dans le temps, vous prévoyez quand arriver avec du nouveau dans le
dossier du code de bâtiment unique?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien...
Oui. En fait, le plus tôt possible. Parce que je sais qu'il y a des rencontres
justement pour l'harmonisation du code... des codes de construction. Et il y a
des...
Mme Nichols : ...donc, on en
avait déjà parlé. Dans le temps, vous prévoyez quand arriver avec du nouveau
dans le dossier du code de bâtiment unique?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. En fait,
le plus tôt possible, parce qu'on sait qu'il y a des rencontres justement pour
l'harmonisation du code... des codes de construction. Il y a des... Disons
qu'on est très, très avancés, mais il y a des municipalités qui sont... Comme
je l'ai dit tantôt, avant de dire qu'on va aller de l'avant, il faut être
prudents. On a quand même une chance, on est avec les Affaires municipales et
de l'Habitation, donc on a tout de suite l'écho des municipalités puis quand on
va aller de l'avant, c'est vrai qu'on va avoir l'aval de toutes les
municipalités, évidemment, pour convenir des rôles puis convenir qu'est-ce que
le Code de construction, qu'est-ce que le code unique doit contenir.
Alors, quand... Mais, je vous le dis,
incessamment, ça va très, très bien puis on devrait avoir un dépôt très, très
bientôt pour un modèle de code unique au niveau de la construction. Mais c'est
quand même beaucoup de travail, je peux vous le dire ici, parce qu'on a le
président de la Régie du bâtiment et on ne peut pas dire tout de suite qu'on y
va avec un code unique. Puis il y a eu la fédération... au conseil de la
fédération de juillet, en 2019, les premiers ministres des provinces ont
priorisé également l'harmonisation des codes, mais ceux-ci doivent se faire
correctement et au moment opportun.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la députée, quatre minutes.
Mme Nichols : Oui, merci.
Écoutez, à un moment donné, les
municipalités, il y en a combien au Québec? 1 135 municipalités? Je ne
pense pas qu'on va réussir à tout le monde s'entendre sur un code unique. Il
faut encore falloir peut-être s'entendre tourner la vis et j'espère qu'on
n'attendra pas d'attendre l'unanimité partout. C'est bien de les écouter, mais à
un moment donné, il faut mettre le pied puis il faut trancher.
L'abandon du programme RénoVert pour le
programme Rénoclimat, j'ai des questions autour de ce projet-là, entre autres.
C'était un projet qui allait quand même assez bien, parce que je me souviens,
l'année passée, mon collègue de Rimouski avait posé la question au ministre des
Finances et le ministre des Finances lui avait répondu que c'était un programme
cyclique. Lorsque l'économie ralentit, on veut stimuler la rénovation résidentielle
et on y va avec un programme comme RénoVert. Or, l'économie du Québec va très
bien.
Évidemment, dans ce temps-là, l'économie
du Québec va très bien, mais le programme RénoVert, je sais qu'il y avait une
ouverture, entre autres, du ministre. Il a été abandonné pour Rénoclimat, les
données sont loin d'être les mêmes, sont loin d'être comparable. Donc, c'est
quoi, votre position relativement à ce programme-là?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui, alors, en
fait, au niveau des programmes, oui, il y en avait plusieurs quand on est
arrivés en poste, puis il y a RénoVert, il y a RénoRégion, il y a Réno Québec,
RénoClimat évidemment. Il y en a qui sont travaillés avec le ministre de
l'Énergie. Alors, évidemment que le programme Rénoclimat, il est vraiment...
C'est un excellent programme. En fait, c'est 1 000 $ pour les
participants au programme.
La seule affaire qu'on a faite, c'est que
quand on est arrivés en poste... puis évidemment, on est là depuis 20 mois,
puis juste une petite parenthèse parce qu'on dit tantôt exemple le code unique,
vous ne l'avez pas encore mis à...
Mme Laforest : ...alors évidemment
que le programme Rénoclimat, il est vraiment... C'est un excellent programme.
En fait, c'est 1000 $ pour les participants au programme.
La seule affaire qu'on a faite, c'est que
quand on est arrivés en poste... puis évidemment, on est là depuis 20 mois,
puis juste une petite parenthèse parce qu'on dit tantôt exemple le code unique,
vous ne l'avez pas encore mis à jour, mais je ne peux pas faire en 20 mois ce
qui n'a pas été fait pendant 15 ans. Puis, soit dit en passant, vous
n'étiez pas là non plus depuis 15 ans, mais quand même, il faut se donner
une chance. En 20 mois, on est allés très, très rapidement. Mais je ne
peux pas faire en 20 mois ce qui n'a pas été fait en 15 ans pour le code
unique et la même chose également dans nos programmes en rénovation parce qu'il
faut voir que quand on est arrivés en poste, il y avait des demandes urgentes
dans le programme AccèsLogis, là, et on a eu des demandes de révision du
programme AccèsLogis.
Alors, ce qu'on a fait, nous, tous les
programmes en habitation, on est allés pour... avec les programmes prioritaires.
Le programme dans le programme que vous nommé, là, le programme Rénoclima, on a
regardé aussi avec le programme RénoVert puis il y avait des... beaucoup, énormément
de similitudes. Alors, c'est certain qu'on a pris le meilleur programme, si je
peux dire, on a pris les demandes qui étaient les plus demandées. Alors, on est
allés avec ce programme-là.
Mais évidemment, en habitation, c'est la
première fois dans un budget qu'on donne autant... un gouvernement donne autant
dans un ministère comme le ministère de l'Habitation. Alors, je suis quand même
très fière de dire que peut-être qu'il y a des programmes qui n'ont pas eu...
qui ont eu un petit peu moins, mais soit dit en passant, il n'y a jamais autant
de montants qui ont été donnés comme ça dans un ministère qui est le ministère de
l'Habitation.
Le Président (M. Allaire) : Il
reste peut-être une dernière question. Une minute.
Mme Nichols : Merci. On le
sait, on le sait que ce... le projet RénoVert était un projet, là, entre
autres, qui permettait de contrer le travail au noir. Il y a eu plusieurs
déclarations, là, à cet effet-là. L'APCHQ avait estimé... avait fait des
estimés comme quoi... elle nous avait dit même un montant comme quoi ça pouvait
enrayer une partie de ce travail-là.
Donc, je vous soumets une proposition, Mme
la ministre, puisqu'il ne me reste que quelques secondes, qui serait peut-être
justement une question d'ajouter un élément réel ou concret qui pourrait faire
partie de votre plan de relance économique. Ça serait de ramener le projet RénoVert
et même d'étendre ce programme-là pour inclure entre autres... c'est une
demande, là, quand j'ai fait la tournée des différents organismes en habitation,
là, c'est une demande de l'inclure, de l'étendre aux immeubles résidentiels,
aux multiétages et même la création...
Le Président (M. Allaire) :
Désolé, Mme la députée de Vaudreuil. Ceci met fin à ce bloc d'échange. Donc, la
première partie est maintenant terminée, le volet un, habitation.
Donc la commission suspend ses travaux
quelques instants pour faire place à l'autre organisme, merci.
(Suspension de la séance à 16 heures)
16 h (version révisée)
(Reprise à 16 h 15)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, la commission reprend ses travaux. Je suis maintenant prêt à reconnaître
l'opposition officielle. Donc, je cède la parole à la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président, de me reconnaître. Alors, on poursuit les crédits. Maintenant, Mme
la ministre, j'aimerais que vous glissiez un mot sur… ou enfin avoir des
réponses, je cherche à avoir des réponses sur l'entente fédérale-provinciale
dans le cadre du logement, puis je ne mettrai pas la table super longtemps,
parce qu'il y a des gens qui nous écoutent puis qui veulent…
Mme Nichols : ... Alors, on
poursuit les crédits. Maintenant, Mme la ministre, j'aimerais vous glisser un
mot sur... ou enfin avoir des réponses, ou je cherche à avoir des réponses sur
l'entente fédérale-provinciale dans le cadre du logement, puis je ne ferai
pas... je ne mettrai pas la table super longtemps, là, même si... parce qu'il y
a des gens qui nous écoutent puis qui veulent sûrement comprendre pourquoi on
passe nos journées à demander des informations sur cette entente-là. C'est parce
qu'on est la seule province... le Québec est la seule province canadienne qui
n'a pas conclu et signé l'entente fédérale-provinciale sur le logement. C'est
plus de 1,5 milliard d'argent qui dort dans les coffres du gouvernement
fédéral, puis on le sait, là, ici, le Québec, on est quand même en pénurie de
logements pour... entre autres pour les personnes les plus vulnérables dans la
province, là. On le dit souvent, on est en crise du logement. Vous le dites, ça
fait juste 23 mois que vous êtes au pouvoir. Tout de même, tout de même, après
23 mois, j'imagine qu'on cherche quand même à avoir les sous, on ne peut pas
laisser cet argent-là dormir là, à Québec, comme ça. Puis au début, ce qu'on
entendait, c'est que les critères étaient trop... les critères que le fédéral
donnait au Québec étaient peut-être un peu trop serrés.
Mais, le 6 juin dernier, on a appris via LaPresse
que le gouvernement fédéral avait soumis une nouvelle position au gouvernement
de la CAQ avec beaucoup plus d'autonomie sur la gestion du 1,5 milliard.
Puis peut-être même, là, à titre informatif, je regardais... C'est fou, là,
comparé aux autres provinces, là, les autres provinces doivent soumettre un
plan tous les trois ans, alors qu'au Québec c'est une entente de 10 ans. Il y a
plein de critères comme ça, là, qui sont des règles puis des modalités qui sont
différentes pour le Québec, qui sont vraiment des modalités beaucoup plus
lousses. Donc, je ne comprends toujours pas pourquoi aujourd'hui, ou même
depuis cette nouvelle proposition là, c'est silence radio. On nous dit que :
Ah! ça s'en vient prochainement, ça va être signé prochainement, prochainement.
Moi, le «prochainement», c'est quoi, l'avenir rapproché du «prochainement»?
C'est surtout ça, ma question, Mme la ministre.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors,
écoutez, je vais répondre sincèrement à votre question et en toute
transparence. Il y a eu plusieurs rencontres qu'on a faites au ministère avec
l'ancien ministre du Développement social, de la Famille et des Enfants, M.
Jean-Yves Duclos. On a fait plusieurs rencontres ensemble. Ça se passait quand
même très, très bien, mais, ceci étant, il fallait quand même reconnaître notre
compétence provinciale. Ça se passait bien. Ensuite, on a changé de ministre,
on est avec M. Ahmed Hussen. Il y a eu deux rencontres aussi, mais c'est... là,
c'est sûr que c'est des rencontres téléphoniques ou au Zoom qu'on a faites avec
le ministre fédéral. Les rencontres se sont très, très bien passées. Il y a une
question de fonds de co-investissement, puis il faut respecter, encore là,
l'histoire que le Québec doit avoir une entente asymétrique. Le ministre
Jean-Yves Duclos nous a promis une entente asymétrique en habitation avec la
Stratégie nationale du logement. C'était une promesse qu'il nous a faite. Même
si... Puis je pourrais même aller un petit peu plus loin, parce que même moi...
Mme Laforest : ...encore là,
l'histoire que le Québec doit avoir une entente asymétrique. Le ministre,
Jean-Yves Duclos, nous a promis une entente asymétrique en habitation avec la
stratégie nationale du logement. C'était une promesse qu'il nous a faite. Même
si... Puis je pourrais même aller un petit peu plus loin parce que même moi, au
Saguenay, je me rappellerai tout le temps... j'avais même rencontré
M. Justin Trudeau et je lui avais dit : Est-ce qu'on va avoir une
entente avec notre compétence provinciale en respect avec nos demandes au
niveau de l'habitation? Et le premier ministre m'avait dit : Oui, ça
devrait très, très bien aller. Alors, si on regarde dans toute ces
rencontres-là, ces discussions-là, il y a eu M. Justin Trudeau, il y a eu
M Duclos, il y a eu Ahmed Hussen et tous les trois disent qu'il va y avoir
une entente et ça va se signer.
Ceci étant, vous voyez qu'on a eu plusieurs
discussions. Il y a la ministre des Relations canadiennes, ma collègue, qui a
des discussions également avec son homologue. Il y a également des échanges,
vous comprendrez, avec les gens de la SCHL, avec les gens de la SHQ. Je vais le
redire, il va y avoir une signature très, très prochainement mais en respect
avec toute la compétence qu'on doit avoir, le Québec. Je crois... et je peux
vous le dire, qu'après 20 mois je sais très bien... et je peux vous dire
que le Québec est le mieux placé pour décider de ses projets en habitation, si
je peux dire, et de voir aussi à une meilleure gestion en habitation.
Toutes les rencontres se sont très, très
bien passées. Tout le monde est très positif pour une signature. Vous dites :
Le Québec, on est les seuls à ne pas avoir signé, mais c'est sûr qu'on ne
signera pas à tout prix. Puis peut-être qu'au début je pourrais même aller en
disant qu'on signe à tout... si on avait signé, on aurait signé à tout prix.
Alors, si on regarde les gens qui ont été... qui travaillent le dossier, ça se
passe quand même bien. Je suis très positive parce que les échanges, comme je
le disais, là, et les demandes avec M. Trudeau, Duclos et M. Hussen,
ça a très, très bien été. On revient, là, c'est sûr qu'on est en période... on
recommence nos travaux parlementaires, alors je me croise les doigts, mais je
peux vous dire que la volonté est là, on veut signer très, très prochainement
parce qu'il y a des projets qui attendent puis il y a des projets aussi qui
sont très demandés aussi par le gouvernement fédéral. Alors, tout le monde est
prêt pour une signature, je l'espère.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Nichols : Oui, merci. En
effet, il y a beaucoup de projets qui sont en attente, et quand on parle aux organisations...
vous étiez sur le congrès virtuel, là, pour la fédération des habitations à
loyers modiques, là, ça a été décrié, décrié partout, et même le débuté
fédéral, là, souhaite que ça finisse par se signer. Comme je le dis, le
6 août dernier, il y a quand même eu beaucoup de latitude qui a été donnée
au Québec, puis là je comprends que ce n'est quand même pas assez pour signer.
Il y a quelque chose qui cloche, c'est clair. Puis je pense qu'il faut convenir
aussi, à un moment donné, d'une date limite. Moi, je suis un peu inquiète parce
que j'ai entendu votre collègue le ministre des Finances à la chambre de
commerce métropolitaine qui disait que le Québec a tous les moyens requis pour
avancer l'argent nécessaire afin de réaliser les logements sociaux, qu'il y ait
une contribution fédérale ou pas. On parle...
Mme Nichols : ...Moi, je suis un
peu inquiète parce que j'ai entendu votre collègue le ministre des Finances à
la chambre de commerce métropolitaine qui disait que le Québec a tous les
moyens requis pour avancer l'argent nécessaire afin de réaliser les logements
sociaux, qu'il y ait une contribution fédérale ou pas. On parle de
1,5 milliard qui dort sur la table, on a un ministre des Finances qui nous
dit : On peut avancer l'argent nécessaire. On est vraiment, on est
vraiment que... on est vraiment si à l'aise que ça, bien, qu'on l'avance
l'argent puis qu'on les fasse, les projets, parce qu'il y a des organismes qui
attendent après ces sous-là pour les lever... pour enlever des projets.
Donc, vous le savez, au Québec, il y a une
pénurie, il y a une crise du logement. Est-ce qu'on a vraiment les moyens de
snober le 1,5 milliard? Puis c'est quoi, l'échéancier? Est-ce qu'il y a
une date à laquelle vous vous dites : Là, il faut signer?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, vous avez
raison, il n'y a personne qui a les moyens de se priver de ces montants-là, évidemment.
Puis tantôt je disais que j'avais discuté et négocié avec plusieurs de mes
homologues puis j'ai oublié Pablo Rodriguez également. Alors, si on peut voir
que tout le monde est vraiment concerné dans le dossier, je pense que tout le
monde veut cette signature-là.
Évidemment, le Québec, on est les mieux
placés pour décider de notre compétence en habitation, pour décider de nos
projets. On sait très bien dans quelles régions comment ça se passe, on sait
très bien dans quelles municipalités, dans quelles grandes villes qu'on sait où
les besoins sont. On sait quelle clientèle a besoin de quel investissement dans
certaines habitations.
Alors, je pense que tout le monde est prêt
à cette signature-là. Moi, je suis très positive. Puis je vous le dis, je crois
que, je l'espère, dans les prochaines semaines ou le prochain mois, qu'on
puisse arriver à une signature. Mais, en même temps, je vous le dis, on ne
laissera jamais d'argent sur la table parce que, vous le dites, on a des
besoins criants ici, au Québec, puis ce n'est pas vrai qu'on va signer à tout
prix, puis on va penser toujours aux citoyens qui ont besoin de logements
sociaux. Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée., 7 min 30 s.
Mme Nichols : Donc, je n'ai
pas besoin de vous rappeler qu'il y a Alain Marcoux, président de l'Association
des groupes de ressources techniques du Québec, qui a lancé un véritable cri
d'alarme en soulignant qu'il y avait à peu près 10 000 logements
abordables qui sont à risque au Québec parce que le gouvernement Trudeau et
celui de François Legault sont incapables de s'entendre, et c'est un citation.
Et qu'il y a eu aussi... vous avez reçu aussi la lettre des maires des 10
grandes villes du Québec qui ont envoyé la même lettre à Justin Trudeau et à
François Legault dans lesquels ils les pressent de régler ce dossier.
Mme la ministre, il est quand même minuit
moins une, comme je dirais, là. Puis je comprends qu'on parle que ça s'en
vient, mais c'est ce qu'on se fait dire partout. Malgré qu'aux Finances on se
fait dire que ce n'est pas nécessaire. À Métropole, on se fait dire :
Prochainement. Puis là on se fait dire : Dans les prochaines semaines.
Donc, on ne sait pas trop sur quoi se fier, mais je vais prendre... je vais
prendre votre parole comme... donc dans les prochaines semaines. Dans les
prochaines semaines, j'espère que ça pourra rassurer, entre autres, les
différents groupes qui nous écoutent parce que c'est un enjeu qui est très
important.
J'en parlais, il y a présentement pas loin
de 10 107 unités de logement HLM qui sont...
Mme Nichols : ...donc, dans les
prochaines semaines, dans les prochaines semaines. J'espère que ça pourra
rassurer, entre autres, les différents groupes qui nous écoutent parce que
c'est un enjeu qui est très important.
J'en parlais, il y a présentement pas loin
de 10 107 unités de logement HLM qui sont en fin de convention avec la
SCHL, dont... il y en a 2 000 qui sont cotées aux niveaux D et E. Selon
l'Office municipal d'habitation de Montréal, il y a une aide financière de plus
de 197 millions qu'il serait nécessaire d'investir. Qu'est-ce que vous
comptez faire pour remettre à niveau ces unités de logement, ces HLM?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, c'est
certain qu'on est déjà en cours de rénovation, parce qu'on a mis
300 millions pour la rénovation des HLM au Québec. On est en train de
faire ces rénovations-là. Vous comprendrez que depuis... puis je le dis, là,
depuis... notre gouvernement, cette année, il y a des montants énormes qui sont
donnés en habitation. Juste cette année, on a 85,7 millions de plus en
habitation qui sont donnés. Alors, c'est important de voir chaque projet,
chaque rénovation, les besoins de chaque HLM. Alors, moi, je pense que... On a
même 600 millions qui sont prévus, pour les deux prochaines années, pour
la rénovation des HLM. Tout est mis en place.
J'ai discuté d'ailleurs avec la directrice
de l'office d'habitation de Montréal, je suis allée la rencontrer. Je crois que
c'est Mme Cécile, si je ne me trompe pas. Oui, c'est ça, Mme Cécile. Et
d'ailleurs, la demande était là, parce qu'elle... On s'était entendues aussi,
ensemble, que, oui, on a besoin d'unités de logement au Québec, on a besoin de
nouvelles constructions, mais en même temps, est-ce qu'on peut rénover notre
parc existant?
Alors, nous, on est tout à fait d'accord.
Puis comme je le dis, c'est déjà fait, les rénovations sont commencées, oui.
Malheureusement, on a eu la pandémie, puis, il faut l'avouer, a construction a
quand même cessé ses travaux. Mais tout le monde travaille d'arrache-pied pour
continuer ces rénovations-là, parce que c'est important. Puis j'en ai visitées
aussi. Dans le coin de Montréal, il y en a qui sont prêtes à visiter cette
année. Il y a un autre programme également, le RAM, qui va redonner
315 millions en habitation. Alors, ça, c'est important aussi. C'est juste
pour les rénovations, pour les HLM également.
Alors, si vous pouvez voir, on est
vraiment à pied d'oeuvre, puis c'est une priorité pour moi. Puis il y a des
secteurs, je le sais très bien, dans certaines municipalités, que c'est urgent.
Puis il y a des travaux, d'ailleurs, qui sont commencés où c'était le plus
urgent. Les travaux sont déjà commencés.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée, quatre minutes.
Mme Nichols : Merci. Dans le
rapport annuel, la Vérificatrice générale de la ville de Montréal constate une
baisse des fonds alloués, l'an dernier, pour le programme, entre autres, là,
AccèsLogis Montréal. C'est des fonds qui devaient être disponibles pour
faciliter l'atteinte d'aménager 12 000 logements sociaux. On se demande
pourquoi qu'il y a des fonds aussi importants qui ont été coupés. Est-ce que ce
serait relié, entre autres, à une baisse de financement, ou est-ce que ce
serait ventilé autrement, ou redistribué autrement? Mais c'est une des
questions, là, qui est sortie, là, en rencontrant les différents groupes. Je
vous donne la possibilité de ventiler le montant.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, en
fait, oui, je vais bien l'expliquer. Parce qu'au départ, l'année passée, en
fait, ça ne fait quand même pas si longtemps, on a mis...
Mme Nichols : ...entre autres,
à une baisse de financement ou est-ce que ça serait ventilé autrement ou
redistribué autrement, mais c'est une des questions, là, qui est sortie en
rencontrant les différents groupes. Je vous donne la possibilité de ventiler le
montant.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, en
fait, je vais bien expliquer parce qu'au départ, l'année passée, en fait, ça ne
fait quand même pas si longtemps, on a mis 260 millions en habitation
parce qu'il fallait ajuster les coûts admissibles de construction. Donc, les
coûts n'étaient pas ajustés, les coûts de construction dataient de 2009. La
première des choses à faire a été celle-ci, de 260 millions.
On devait construire un retard de
15 000 unités, on a rajouté cette année, dans le budget, les montants sont
là, de 150 millions. Donc, on a un montant quand même de 410 millions en
habitation pour la construction de projets. Il faut comprendre qu'il faut que
les demandes soient là, il faut que les projets soient là. Par contre, on a un
«backlog» à répondre... à livrer. Ça ne donne absolument rien d'annoncer de
nouvelles unités si notre «backlog» n'est pas construit, si nos unités ne sont
pas livrées.
Donc, oui, vous avez raison pour certains
projets, par contre, nous, c'est des projets qui étaient déjà dans le «backlog»
qu'on est en train de livrer, qu'on va construire. On est rendu à 2 800 de
construits, c'est quand même excellent, puis d'ici la fin de l'été, on en a
375, je crois, de nouveaux encore... de nouvelles unités qui vont être
annoncées.
Au niveau du programme Montréal, parce que
Montréal a quand même son programme, hein, Réflexe Montréal en habitation,
bien, ça se passe quand même bien, je rencontre souvent la mairesse. Puis, au
niveau du programme AccèsLogis, c'est un montant de 160 millions qui a été
octroyé. Puis ceci dit, en passant, Montréal était très, très heureux, parce
que quand on dit qu'ils ont leur programme en habitation, c'était la première
fois que Montréal avait un montant de 200 PSL — vous devez être au
courant — qui était octroyé spécifiquement pour Montréal, et ça
faisait le plaisir de cette mairesse. Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Merci.
Mme Nichols : Sur ce programme,
AccèsLogis Montréal, qui devait permettre de construire des logements sociaux,
là, on voit le financement... le financement 2017‑2018, c'était 93 millions.
Le financement 2018‑2019, 103 millions. Le financement 2019‑2020, oups!
42,9 millions. C'est là où je ne comprends pas la baisse de financement.
Je comprends qu'il y a un «backlog», ça, je le compense, mais je ne comprends
pas la baisse de financement. C'est des projets qui doivent quand même voir le
jour.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Est-ce que vous
parlez des nouvelles unités, des nouveaux projets, ou des projets qui étaient
déjà prévus dans le «backlog»?
• (16 h 30) •
Mme Nichols : Non, bien, je
parle... Non, je parle du financement d'AccèsLogis Montréal pour les
différentes années. On voit que le financement est vraiment différent. Pourquoi
le financement va en baissant? Ça passe de 93 millions, à
103 millions, à 42 millions.
Mme Laforest : Bien, on a
donné... récemment, le mois passé, on a donné combien, justement, pour
Montréal? 53 millions. On a donné... Puis ça, c'était à la demande de
Montréal, ça fait que je pense que s'il y avait eu une demande à faire de son
côté, je crois qu'on l'aurait entendue, parce qu'il y a eu une demande de ce
montant-là, et on l'a accordée. Mais, comme je dis, c'est certain que nous, les
unités qu'on offre et qu'on construit, c'est celles qui étaient prévues et
promises dans le passé. Ça fait qu'il n'y a pas eu de baisse de financement du
tout dans le budget, puis je le vois ici, là, parce que...
16 h 30 (version révisée)
Mme Laforest : ...de son côté,
je crois qu'on l'aurait entendue, parce qu'il y a eu une demande de ce
montant-là, et on l'a accordée. Mais, comme je le dis, c'est certain que, nous,
les unités qu'on offre et qu'on construit, c'est celles qui étaient prévues et
promises dans le passé. Ça fait qu'il n'y a pas eu de baisse de financement du
tout dans le budget, puis je le vois ici, là, parce que, justement, le
programme AccèsLogis, au Québec, a été énormément bonifié.
Puis, suite à la demande de la
Vérificatrice générale, je tiens à apporter une précision qu'il y a eu une
demande pour modifier le programme AccèsLogis, puis ça, c'est important de le
noter, parce qu'on a fait énormément de changements dans le programme
AccèsLogis. Je vais les dire rapidement, puis c'est vraiment important.
On a majoré de 25 % les coûts
admissibles au niveau de la construction, comme je le disais tantôt. On a
ajouté l'aide supplémentaire pour les familles, pour les constructions de
logements qu'ils ont besoin, avec plus d'enfants. Ensuite, on a donné la
possibilité d'adapter les projets selon les régions, parce que souvent c'était
concentré dans les grandes municipalités. Il y a l'aide supplémentaire pour les
projets qui sont de transformation, de recyclage ou également des projets qui
sont avec des bâtiments religieux. Ça, c'est aussi possible dans AccèsLogis.
Ensuite, il y a des bonus, des bonis pour les projets innovateurs. C'était
important, parce qu'on ne l'avait jamais dit. Et également il y a eu une
augmentation des PSL, pour le démarrage des projets, de 20 % à 50 %
pour les volets I et II, et de 50 % à 80 % pour les autres
volets, pour la construction des AccèsLogis. C'est très considérable.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Ça termine ce bloc d'échange avec l'opposition
officielle. M. le député de Laurier-Dorion, la parole est à vous.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Si vous le permettez, j'aimerais revenir très rapidement, et c'est
sur le bloc antérieur, là. Est-ce que vous pourriez déposer ici, en commission,
les chiffres que vous avez fournis, là, ou l'ensemble des chiffres, là,
concernant les prêts octroyés à des ménages n'ayant pas pu payer le loyer pendant
la pandémie, etc.? Est-ce que vous pourrez les déposer, ces chiffres-là,
l'ensemble de ces chiffres?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, je vais
pouvoir les déposer, avec plaisir, même les chiffres qui ont été donnés tantôt,
demandés avec... pour la Régie du logement. On va tout... On va vous déposer
les chiffres. Est-ce que vous parlez des gens qu'on a logés durant la pandémie,
quand je parlais, tantôt, des 466 ménages logés?
M. Fontecilla : Le programme
de prêts, le programme d'hébergement et le programme d'entreposage aussi. En
fait, l'ensemble de ces chiffres-là.
Mme Laforest : Oui. O.K.
Parfait. Je les ai ici. Je peux les répéter, mais je vais vous les envoyer si
vous voulez.
Le Président (M. Allaire) :
Mais, pour le dépôt de documents officiel pour la table de la commission, vous
devez les envoyer à cat@assnat.qc.ca. Lorsque reçu dans la boîte de réception
de courriel, je pourrai confirmer qu'on les a bel et bien reçus. Parfait. M. le
député, la parole est à vous.
M. Fontecilla : Merci.
Concernant toujours l'entente avec le fédéral sur le logement social, là, une question
très simple : Est-ce que vous vous engagez, une fois que cette entente va
être signée, là, à investir l'ensemble, 100 % de ces sommes dans le développement
du logement social au Québec?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui. Pas...
bien, pas 100 %. La totalité du montant pour la Stratégie nationale du
logement va pour le logement social. Sauf qu'il y a des projets... Il faut
faire attention. Il y a des projets pour des clientèles spécifiques. Parce que,
oui, il va y avoir des constructions, par exemple, pour des gens en besoins
d'itinérance. Il y a des besoins, des volets...
Mme Laforest : ...oui, pas...
bien, pas 100 %, la totalité du montant pour la Stratégie nationale du
logement va pour le logement social. Sauf qu'il y a des projets, il faut faire
attention, il y a des projets pour des clientèles spécifiques. Parce que, oui,
il va y avoir des constructions, par exemple, pour des gens en besoin
d'itinérance. Il y a des besoins, des volets spécifiques, il faut respecter
quand même tous ces volets-là. Mais c'est vraiment dédié à la rénovation et à
l'habitation des nouvelles unités, la construction de nouvelles unités, oui.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Fontecilla : C'est du
logement social?
Mme Laforest : Oui.
M. Fontecilla : Concernant
AccèsLogis, en début de mandat, là, vous vous étiez engagé à réaliser
l'ensemble des logements non réalisés par le gouvernement libéral. Quel est le
chiffre... à quel chiffre vous vous engagez à de nouvelles unités à construire
pendant votre mandat?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Je souhaite...
Oui, merci. C'est sûr qu'au départ on était en retard de 15 000 unités. Je
souhaite réaliser les 15 000 unités. Aujourd'hui, malheureusement, oui, on
a eu la pandémie. Il y a des retards, ça, je l'avoue. Par contre, il y en a
2 800 de construits, 2 804. Il y en a 364, je crois, 375 qui vont
être livrés à la fin de l'été. Alors, je m'engage au moins à continuer à ce
rythme.
Il y a une question... Je crois qu'on va y
arriver. Oui, je crois qu'on va y arriver parce que, si je regardais le
pourcentage en accélération de projets construits et d'unités livrées par
rapport à l'année précédente, il y a 22 % d'unités livrées de plus cette
année. Alors, je crois que c'est quand même très, très positif. On va rester
sur cette lancée-là. On souhaite que la pandémie n'arrêtera pas les travaux de
construction, évidemment. Mais il faut comprendre qu'on est en... Si on a
22 % de plus d'unités livrées puis on a été capables d'ajuster la liste
des coûts de matériaux de construction, je pense qu'on est bien partis. On se
croise les doigts. Ça fait qu'on va y aller à ce rythme.
Le Président (M. Allaire) : M.
le député.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Écoutez, en 2018, selon les données de la SHQ, on a réalisé 731
unités, en 2019, 835, en 2020, donc au tout début de la pandémie, là, on en
avait construit 1 019. Les informations dont on dispose nous disent que,
dans la machine, en ce moment, il y a 6 433, là. Écoutez, on se rend
autour de 9 000, là, pour faire approximatif, là. On est loin du compte,
on n'est pas rendus à 15 000, là. Comment vous allez faire, là, pour vous
rendre à 15 000 logements, là? Parce qu'on sent que la machine n'arrive
pas à fournir.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, on est
allés débloquer un fonds. Je ne sais pas, tantôt, j'en parlais, le fonds de
225 millions qui était bloqué depuis 20 ans, qu'il y a fallu négocier
avec les cogestionnaires évidemment parce que c'est eux qui, si je peux dire,
qui géraient ce fonds-là. Il y avait 225 millions depuis 20 ans qui
étaient dans un fonds, personne n'y avait touché parce qu'il y avait une mésentente
entre les partis, entre les cogestionnaires. Ça, c'est quelque chose qu'on a
travaillé aussi pendant un an et demi. C'est sûr que les parties, il fallait
qu'elles s'entendent à savoir qu'est-ce qu'on va faire avec ce fonds-là. Ça, ça
va aider énormément pour la rénovation et la construction de certains projets
d'habitation, l'amélioration...
Mme Laforest : ...parce qu'il y
avait une mésentente entre les parties, entre les cogestionnaires. Ça, c'est
quelque chose qu'on a travaillé aussi pendant un an et demi. C'est sûr que les
parties, il fallait qu'elles s'entendent à savoir qu'est-ce qu'on va faire avec
ce fonds-là. Ça, ça va aider énormément pour la rénovation et la construction
de certains projets d'habitation, l'amélioration aussi des coopératives. Ce
fonds-là est important pour ça.
Ceci étant, comme je le dis, on va essayer
de continuer à cette vitesse-là parce que ça se passe quand même très, très
bien. Puis moi, je peux vous dire qu'à date, je regarde les projets qui sont
débloqués, et les projets qui sont en construction, le pourcentage est très,
très élevé, de voir les projets que ça faisait 10 ans qu'ils étaient en
attente. On a des projets que ça faisait 10 ans qu'ils étaient en attente.
Ça aussi, il a fallu considérer ça parce qu'on a communiqué avec les gens qui
avaient déposé les projets, à savoir : Est-ce que vous voulez encore continuer
votre processus? Il y a des gens qui sont... il y a des gens dans les... avec
les projets d'habitation qui se sont désisté, mais il y a des projets qui sont présentement
en construction, ça faisait 10 ans qu'ils étaient en attente.
Alors, je pense qu'il faut féliciter le
travail qu'on fait, le travail à la Société d'habitation du Québec, évidemment,
puis avec tout ce qu'on fait avec la Régie du logement aussi. Je pense qu'on
est quand même bien... on est en selle, si je peux dire, pour dire l'expression
qu'on dit chez moi, là, mais ça va bien. On se croise les doigts, on ne veut
pas arrêter... le domaine de la construction ne voudrait pas que les travaux
arrêtent une deuxième fois pendant deux mois parce que c'est sûr que ça
occasionne des retards. Ça fait que moi, je ne sais pas, je ne peux pas vous
dire... prédire l'avenir, mais on se croise les doigts. Mais à date, tout est
mis en place, tout est débloqué pour aller de l'avant. Puis même, si je
regarde... on parlait tantôt de la Stratégie nationale du logement, elle n'est
pas signée présentement, ça va se signer bientôt, mais on n'a pas pris de
chance, on a tout de suite demandé 1 800 PSL pour loger des gens au
1er juillet. Alors, ce n'est pas parce qu'on n'a pas une entente de signée
avec le fédéral que nous, le provincial, on ne prend pas notre responsabilité.
Alors, on a demandé quand même 1 800 PSL, ce qui a été très, très
salutaire dans cette situation-là.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. M. le député, un peu moins qu'une minute.
M. Fontecilla : Une minute.
Est-ce qu'une des solutions pour accélérer la construction ne serait-elle pas
d'augmenter la hauteur du financement du Québec dans AccèsLogis à 50 %?
Mme Laforest : Bien, il y a
une capacité aussi... On est dans une situation de pénurie de main-d'oeuvre
dans certains domaines, vous comprendrez. On met tous les moyens, là. Même si
on mettait... c'est ça qu'on disait puis je le disais tantôt, même si on
disait : Là, on va livrer qu'est-ce qui a été... là, on veut débloquer le
«backlog», là, excusez l'expression, c'est ça qu'on veut faire, parce que même
si on en avait plus... là, il y a aussi le fonds de cohabitation de
225 millions. Je l'ai dit tantôt, là, c'est la première fois... puis c'est
la première fois aussi qu'un ministère porte le nom de ministère des Affaires
municipales et de l'Habitation. Alors, c'est la première fois qu'on considère
énormément l'habitation. Cette année, il y a 85 millions de plus. On ne
peut pas faire plus.
Le Président (M. Allaire) :
...fin à ce... Mme la ministre, ça met fin à ce deuxième bloc d'échange avec le
deuxième groupe de l'opposition. Je cède maintenant la parole au député de
Rimouski. 7 min 10 s. La parole est à vous.
M. LeBel : Il faudrait
vérifier, mais je ne pense pas que c'est la première fois ministère des
Affaires municipales et Habitation. Ce n'était pas ça...
Mme Laforest : ...énormément
l'habitation. Cette année, il y a 85 millions de plus. On ne peut pas
faire plus.
Le Président (M. Allaire) : ...fin
à ce... Mme la ministre, ça met fin à ce deuxième bloc d'échange avec le deuxième
groupe de l'opposition. Je cède maintenant la parole au député de Rimouski.
7 min 10 s. La parole est à vous.
M. LeBel : Il faudrait
vérifier, mais je ne pense pas que c'est la première fois au ministère des
Affaires municipales et Habitation. Ce n'était pas ça dans le temps des
libéraux, mais avant, je pense que c'était un peu comme ça. Mais ce n'est pas
très grave.
Je reviens deux secondes sur le dépôt de garantie,
juste pour qu'on convienne, là, que... Vous avez dit : C'est illégal, mais
s'il y a une entente, bon... Mais si on s'en va vers des ententes, ça va...
puis que plusieurs propriétaires passent par des ententes, c'est sûr que c'est
comme s'ils plaçaient le dépôt de garantie sans vous demander la permission. Et
je pense que, là-dessus, vous devriez intervenir ou vous devriez regarder ça de
proche, parce qu'on est en train, à mon avis, de placer, de mettre en place le
dépôt de garantie sans votre permission en faisant ces ententes-là. Parce que
les locataires, ils sont obligés de signer ou pas, ça fait qu'à un moment donné
ça revient au même. Je vous demande de regarder ça.
Puis je pense que la meilleure façon de
diminuer le problème des coûts de non-paiement de logement, c'est en faisant du
logement. C'est en construisant. Et on a appris aujourd'hui que le... On va
parler maintenant du feu projet de loi n° 61, Dieu
ait son âme, il y aura un nouveau projet de loi. Dans le projet de loi n° 61, il n'y avait pas de... le logement social n'était
pas prévu, on ne voyait pas de construction de logement social. Est-ce qu'on
peut compter sur vous pour que le nouveau projet plus «hot»... qu'il intègre le
logement social, la construction de logement social?
• (16 h 40) •
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors, honnêtement,
qu'est-ce qu'on a fait depuis le début, on est, selon moi... Je regarde la
vitesse de construction qu'on a, la vitesse des unités qui sont livrées, on
est, selon moi, tout près, tout près... on n'est peut-être pas à 100%, mais on
est très, très... on est au maximum de la construction. Parce qu'il faut
comprendre qu'au Québec évidemment on a vécu la pandémie, alors même si on
disait qu'on donnerait encore plus, ça ne donne rien. Puis honnêtement, puis en
toute franchise, là, j'aimerais bien ça, vous dire qu'on va livrer beaucoup
plus d'unités, mais moi, je ne voudrais pas recommencer un autre mandat, en
arrivant et disant : Bien, j'ai promis 15 000 unités, puis on n'a pas
été capable de les livrer. Alors, je veux être transparente, vous le savez, on
est au maximum. Je crois que 2 800 plus 375 unités qu'on livre dans une
situation de pandémie... Je remercie vraiment les gens, d'ailleurs, qui sont au
travail, évidemment, mais en même temps... et je remercie les offices
d'habitation qui travaillent pour ces projets-là, évidemment. Mais moi, je ne
veux pas faire de promesse que je ne serais pas capable de réaliser puis... je
serais malheureuse.
Pour ce qui est du dépôt de garantie, je
vous entends, vous avez vraiment une inquiétude. Je ne suis pas responsable des
ententes qu'il y a entre les propriétaires puis les locataires parce que... Je
vais vous donner un exemple. Les chèques postdatés, il y a des propriétaires
qui demandent des chèques postdatés aux locataires. On ne peut pas faire ça. On
ne peut pas. Ça ne se fait pas, ça. Mais il y en a qui le font pareil. Alors,
vous comprendrez que je vous...
Mme Laforest : ...je vous
entends. Vous avez vraiment une inquiétude. Je ne suis pas responsable des
ententes qu'il y a entre les propriétaires puis les locataires parce que... Je
vais vous donner un exemple. Les chèques postdatés, il y a des propriétaires
qui demandent des chèques postdatés aux locataires. On ne peut pas faire ça. On
ne peut pas. Ça ne se fait pas, ça. Mais il y en a qui le font pareil. Alors,
vous comprendrez que je vous entends très bien pour le dépôt garanti. Puis je
vais prendre vos préoccupations avec plaisir.
M. LeBel : Je serais
curieux de savoir si... M. le Président...
Le Président (M. Allaire) :
Non, allez-y. C'est correct.
M. LeBel : Je serais
curieux de savoir si ça devient légal, si on oblige les gens à signer des
ententes, si ça devient légal. Mais vous allez pouvoir voir avec votre ministère.
Sur un autre sujet, parce que je n'ai pas beaucoup, beaucoup de temps, on a
appris qu'il y a un gros lobby qui serait sur vous sur la fixation des loyers
dans les résidences pour personnes âgées. Ça m'inquiète aussi, ça, un peu. Je
sais, là, les propriétaires de résidence, les coûts ont augmenté, surtout après
le fait qu'on a augmenté le salaire des préposés aux bénéficiaires dans le
public, ce qui a fait une pression sur le privé.
Donc, je peux comprendre tout ça. Mais
dans un contexte où la population vieillit, l'hébergement des aînés devient une
occasion d'affaire qui commence... qui peut être payant. Et ce que...
J'aimerais ça, savoir votre position là-dedans. Parce qu'en bout de ligne,
c'est les aînés qui vont payer. Si on laisse les résidences pour personnes
âgées intégrer les coûts de fonctionnement puis intégrer de plus en plus de
données, en bout de ligne, c'est quand même la personne aînée qui devra payer
tout ça. Et ça m'inquiète beaucoup. Je pense que ce n'est pas tout le monde
dans ces réseaux-là... dans ces aînés-là qui ont les moyens de payer. Et je me
dis comme collectivité, comme société, on devrait regarder ça de proche,
comment qu'on fait pour assurer une meilleure qualité de vie de nos aînés. Puis
ce n'est pas en leur poussant des loyers trop chers qu'on va réussir ça.
J'aimerais ça savoir qu'est-ce que vous avez répondu aux fameux lobbies qui
sont allés vous voir.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien,
qu'est-ce qu'on a répondu, c'est qu'on répond justement à la demande puis on
essaie vraiment d'essayer d'améliorer cette situation-là. Il n'y a pas... Il y
a peut-être deux mois de ça, il y a eu des montants, vous le savez, là,
40 millions qui ont été donnés, là, pour les aînés. Maintenant, nous, ce
qu'on fait. J'ai la chance de travailler avec la Régie du logement. Puis ça,
vous ne serez pas sans savoir que le bail est assez particulier pour les aînés.
Parce qu'on regardait, une personne aînée qui vit dans une résidence pour
aînés, par exemple, il a son bail de logement puis, après ça, tous les services
qui sont à côté dans le bail. Alors, le bail peut être très, très... très, très
volumineux, si je peux dire.
Alors, on se pose la question. Il y a un
comité. On a fait un comité, c'est très bien, un comité avec Finances,
Habitation, qui y travaillent, et le MSSS, le ministère de la Santé, à savoir
est-ce que tous les services qui sont dans un bail devraient être dans un bail?
Est-ce que c'est normal de payer, à l'intérieur même de son bail, deux bains,
trois bains, un bain, une sortie, deux sorties, trois sorties? Alors, là, c'est
certain que, le bail, on est en évaluation. C'est très apprécié. On travaille
également avec la FADOQ. On a un comité qui est en place. Il y a eu une
rencontre. Ça fait que je pense que ça devrait énormément s'améliorer. Puis il
y a eu aussi le Centre d'accompagnement et d'assistance aux plaintes pour les
personnes, les aînés. Il y a également dans le projet de loi...
Mme Laforest : ...on est en
évaluation. C'est très apprécié. On travaille également avec la FADOQ. On a un
comité qui est en place, il y a eu une rencontre, ça fait que je pense que ça
devrait énormément s'améliorer. Puis il y a eu aussi le centre d'accompagnement
et d'assistance aux plaintes pour les personnes, les aînés. Il y a également
dans le projet de loi qui va être déposé cet automne la possibilité de faire
des demandes communes quand que les gens, justement, ont des plaintes à faire. Est-ce
qu'ils pourraient faire des demandes communes? Puis ça, on va pouvoir le... On
va voir comment ça va avec les groupes, mais ça aussi, ça va être en
amélioration. AccèsLogis, il y a 25 % des volets deux pour les aînés.
C'est excellent aussi.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. 45 secondes, M. le député.
M. LeBel : Il me reste 45
secondes?
Le Président (M. Allaire) :
Oui.
M. LeBel : O.K. Bien, je
comprends tout ça pour le bail, là. J'ai participé à des commissions
parlementaires, le Protecteur du citoyen est venu nous expliquer puis je sais
que le ministère fait des choses. Mais... On a expliqué puis je pense que...
Mais là, je parle de coûts, de paiements, de capacité de payer des aînés. Et...
le lobby qui est sur vous, qui est fort, qui vous dit : Nous autres, les
propriétaires, il faut payer plus cher nos préposés aux bénéficiaires, payer
plus cher, payer plus cher, ça fait qu'on devrait augmenter nos loyers. C'est
ça que je vous demande de surveiller, que ce n'est pas vrai qu'on tout mettre
ça sur le dos des aînés. On a un devoir comme société de ne pas pousser les
aînés vers la pauvreté. Merci.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député. Il reste cinq secondes, Mme la ministre, si vous souhaitez...
Bien, c'est pas mal terminé. Désolé. Le temps de le dire, c'était fini.
Donc il n'y a pas de réponse possible. Ce
bloc d'échange est terminé. On est rendu au dernier bloc d'échange. Mme la
députée de Vaudreuil, la parole est à vous.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. En parlant avec différentes personnes, là, dans le domaine de
l'habitation, dans... avec les ORH, avec un peut tout le monde. Évidemment,
j'ai compris que les coops puis les OBNL étaient des entités autonomes, des
entités indépendantes. Mais je me demandais, puis c'est une question qui
revient souvent, là : Est-ce que c'est normal qu'une coop ait un budget de
10 millions pour bâtir ou... pour lever un immeuble, alors que c'est géré
par des bénévoles?
La même question venait... On me
demandait : Est-ce que la loi devrait permettre, est-ce que la loi
pourrait permettre, entre autres, à un office de gérer cette coop-là? Et ma
dernière question, c'est : est-ce qu'il y aurait une possibilité de faire
des ententes de gestion? Parce que je pense sincèrement que... puis là, je vais
parler, mettons pour chez nous, là, l'ORH Vaudreuil-Soulanges a une structure
un peu particulière, là, disons-le. On appelle souvent pour différentes
questions. Ils ont une structure particulière, mais ils sont ultra-compétents.
La direction qui est là, Manon Charest, elle est ultra-compétente puis elle
nous fait part justement de ces questions-là qu'elle entend un peu partout dans
le milieu.
Donc, je vous le demande. Est-ce qu'il n'y
aurait pas une possibilité de faire des ententes de gestion pour les coops, les
OBNL, gérés par les ORH?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, alors...
je vous l'annonce peut-être aujourd'hui, là, on est en train d'évaluer cette possibilité-là.
Normalement, ça devrait très, très bien se passer. Je suis ici avec la
présidente de la Société d'habitation du Québec, et c'est un dossier que
normalement ça devrait très, très bien aller. Donc, vous pourrez leur dire
qu'on est en train d'évaluer cette situation-là positivement.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Je suis certaine
qu'ils vous écoutent, donc c'est une excellente nouvelle...
Mme Laforest :
...normalement, ça devrait très, très bien se passer. Je suis ici avec la
présidente de la Société d'habitation du Québec, et c'est un dossier que, normalement,
ça devrait très, très bien aller. Alors, vous pourrez leur dire qu'on est en
train d'évaluer cette situation-là positivement.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Je suis
certaine qu'ils vous écoutent, donc c'est une excellente nouvelle.
La structure... Ce qu'on entend aussi,
c'est que la structure de la Société d'habitation, de la SHQ, ça a souvent été
mentionné, là, dans des nombreuses rencontres, cette structure-là, il y a
beaucoup de disparités, entre autres, là, entre Montréal, Québec. Ils me disent
que souvent Québec ça roule, c'est le gros budget, alors que Montréal, bien,
c'est surtout concentré à Montréal, puis il n'y a rien autour de Montréal.
Est-ce que c'est prévu d'intervenir dans
ce cadre-là?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, en
fait, comme je le disais tantôt, Montréal a son Réflexe, évidemment, et en
habitation aussi. C'est sûr que Montréal est structuré comme ça. Je suis quand
même très heureuse de voir que... Quand tantôt je discutais et je disais qu'il
y avait 2 800 unités de construites, alors je peux juste vous dire
qu'à Montréal, il y en a 1 456. Alors, je pense que Montréal, ça se passe
quand même bien. On fait... Évidemment, on est à la vitesse qu'on peut aller.
Mais, quand même, 1 456 unités de construites, livrées à Montréal,
c'est quand même important.
Puis, moi, ce que je vois dans toutes les
municipalités, c'est le milieu qui le demande. On a des demandes de certaines
municipalités pour avoir certains programmes en habitation. Alors, moi, ce que
je peux vous dire aujourd'hui, j'invite les municipalités ou les organismes à
faire leurs demandes, puis on va regarder.
Parce que c'est vrai que souvent, moi, je
peux le dire, il y a des situations à Montréal qui sont tout à fait différentes
en région. C'est sûr que Montréal, ce n'est pas la même chose. Maintenant, moi,
ce que je peux vous dire, c'est que les demandes sont différentes pour chaque
milieu, puis on peut discuter avec les milieux et les organismes en
conséquence.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Et, avec la
disparité qui est soulevée entre Québec puis Montréal, on dit que Québec a un
plus gros budget puis que Québec, ça roule plus, est-ce que c'est parce qu'il y
a plus de projets qui sont déposés à Québec?
• (16 h 50) •
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, je
ne peux pas... Je ne veux pas parler de Montréal, Québec... Parce que je
pourrais même parler de Gatineau. Gatineau, c'est une situation différente
aussi. Alors, il faut voir que chaque municipalité a ses demandes
particulières, ses projets particuliers, ses enjeux particuliers. Puis
moi, je demande... puis je le dis ici ouvertement, si les municipalités veulent
nous contacter, contacter la Société d'habitation du Québec, on va leur
répondre avec plaisir. Puis, s'il y a des demandes, on va regarder les
possibilités pour travailler ensemble, évidemment, pour, évidemment, que les
citoyens soient très bien logés dans chacune des régions.
Même les régions sont tout à fait
différentes, parce qu'on avait... On a même passé un PLIP à la fin de la
session. C'est différent dans chaque endroit, aux Îles-de-la-Madeleine aussi.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Oui. En
fait, il y a des demandes, mais il manque souvent d'argent. On en parle depuis
tantôt, là, qu'il manque de logements, qu'il manque d'argent, parce que, sinon,
j'imagine qu'on serait capables de lever des projets, puis je dis lever des
projets ou monter des nouveaux projets, c'est la demande de plusieurs ORH. Et
je vous soumets comme ça... parce qu'on se demande... l'ORH dit : Bien,
moi, je veux en faire un, nouveau projet, puis je suis capable d'aller de
l'avant puis je suis presque capable de m'autofinancer, ma question, bien,
c'est pourquoi on ne se servirait pas de l'équité, de l'équité sur...
Mme Nichols : …ou monté des
nouveaux projets, c'est la demande de plusieurs ORH, et je vous le soumets
comme ça, parce qu'on se demande… tu sais, l'ORH, bien, moi, je veux en faire
un nouveau projet, puis je suis capable d'aller de l'avant puis je suis presque
capable de m'autofinancer.
Ma question, bien, c'est : Pourquoi
on ne se servirait pas de l'équité, de l'équité sur les immeubles pour pouvoir
se financer? On le fait, nous, là, comme individus, souvent, on prend notre
maison, on a une équité sur la maison, bien, on s'en sert pour financer un
chalet ou pour financer d'autres choses. Mais pourquoi on ne le permettrait
pas? puis je sais que ça roule dans le milieu, cette idée-là, puis je ne trouve
pas que c'est une mauvaise idée de se servir de cette équité-là.
Vaudreuil, Vaudreuil, je pense qu'il y a
117 immeubles, je ne suis pas sûre, là, du nombre, là, je suis allée de
mémoire, mais il y a certainement de l'équité dant tout ça qu'on pourrait se
servir pour monter de nouveaux projets. Puis je vous vois avec le sourire, là,
donc ce n'est certainement pas la première fois que vous avez cette
question-là : C'est quoi, la position? Pourquoi on ne va pas de l'avant?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, c'est
certain, je ne vous le cache pas, c'est discuté puis ça a été discuté, mais il
faut respecter… c'est parce que là on a une certaine situation, puis il y a des
ententes avec le fédéral, on ne peut rien faire. À la fin des ententes avec le
fédéral, on regardera qu'est-ce qu'on peut faire à ce moment-là, parce que les
ententes sont signées, puis il faut respecter l'entente avec le fédéral.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Nichols : Donc, c'est la
réponse à l'utilisation de l'équité pour pouvoir monter des nouveaux projets,
il faut s'en tenir à l'entente avec le fédéral.
Mme Laforest : Bien, c'est sûr
que, tant qu'on, si je peux dire… tant que l'entente… on doit respecter
l'entente tout simplement présentement. Maintenant, oui, c'est discuté, on
regarde… c'est un sujet de discussion chez nous, puis je vous le dis avec toute
honnêteté.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Nichols : Bon. Très bien.
Je lis entre les lignes qu'il y a des contraintes dans l'entente, là, qui nous
servirait… qui nous empêcherait d'utiliser l'équité pour monter différents
projets, mais que c'est sur la planche de travail. Je vois le oui, merci.
HLM, je voulais juste aborder peut-être
les HLM et les mesures sanitaires, entre autres, là, pendant la COVID. 125
députés à l'Assemblée nationale, je suis sûre que ça a sonné dans presque tous
les bureaux de comté parce que les mesures n'étaient pas claires. On nous
appelait puis on nous disait : Bon. On ne sait pas quoi faire, là, les
règles sont sorties, mais on ne sait pas comment les appliquer, on fait quoi?
Autant au niveau de l'embauche d'agents de sécurité, puis je me permets de dire
que ça a peut-être été tardif comme directive, mais ce n'était pas clair non
plus. Les instructions de la Santé publique pour procéder à la désinfection des
aires protégées à chaque jour, des personnes pour faire les travaux, ce n'était
pas clair non plus.
Puis je vais vous donner… je donne des
exemples, souvent, les gens ne pensent pas à ça, mais instaurer la gratuité
pour les salles de lavage — on en a parlé, on en a déjà parlé, je
pense, c'était en commission virtuelle — la gratuité dans les salles
de lavage pour éviter la manipulation de l'argent, bien, dans certaines
municipalités, bien, c'est chose faite, mais sinon je pense qu'il y a 600
buanderies dans les HLM de Montréal, qui ont nécessité une modification des
appareils. Mais, sérieux, ça a coûté combien cette mesure-là? Puis ça fait
combien de temps, combien d'investissement? Puis je pense que c'est des règles
qui auraient pu être…
Mme Nichols : ...certaines municipalités,
bien, c'est chose faite, mais sinon je pense qu'il y a 600 buanderies dans les
HLM de Montréal qui ont nécessité une modification des appareils. Bien,
sérieux, ça a coûté combien, cette mesure-là? Puis ça a été combien de temps,
combien d'investissement? Puis je pense que c'est des règles qui auraient pu
être un petit peu plus claires dès le début. Là, ça... Ça, c'étaient les HLM
qui manquaient de... Bien, ils avaient de la misère à préparer leur personnel,
ils manquaient de personnel. L'office a dû offrir des rouleaux de 0,25 $
pour pouvoir régler la question des salles de lavage. Moi, quand on m'appelle
au bureau de comté puis on me demande : Je fais quoi, là? Il faut que je
me procure des rouleaux de 0,25 $ pour fournir à mes... Les règles
n'étaient même pas claires, là, je ne savais pas quoi leur répondre.
Donc, je me demandais : Bien,
évidemment, dans le cadre de la deuxième vague qui s'en vient, est-ce que les
règles vont être un petit peu plus claires? Puis est-ce qu'on est prêt pour la
deuxième vague? Puis, surtout, surtout, est-ce que les mesures vont être
uniformes? Parce que, dès qu'il y a des mesures comme ça, des mesures de santé
publique qui ne sont pas uniformes, c'est le chaos total. Donc, combien ont
coûté ces mesures-là pour les gardiens de sécurité? Puis est-ce qu'on est prêt
pour la deuxième vague? Est-ce qu'on a nos réserves pour la deuxième vague?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, au
départ, les HLM, là, il faut comprendre, là, que les HLM sont conventionnés
avec le fédéral. Ça fait que, là, au départ, quand vous dites : C'est le
bordel, ou... bien, ce n'est pas vrai, mais il faut quand même s'entendre avec
le fédéral quand on prend des mesures dans les HLM. Les HLM, l'autre chose
qu'il faut voir, c'est des personnes autonomes et c'est des appartements
différents, c'est des appartements isolés. Ce n'est pas comme un CHSLD, par
exemple. Alors, ça aussi, il y a des... plusieurs personnes dans les HLM qui ne
voulaient pas avoir soit des visites à tous les jours, qu'on cogne à leur porte
pour voir si ça va ou pas. Il y a ce respect-là à avoir.
Moi, j'ai
travaillé en collaboration avec M. Pilon, président de la fédération des HLM du
Québec, et on s'est très, très bien entendus, par exemple, parce qu'au départ,
oui, on disait : Mais qu'est-ce qu'on fait avec les HLM? Mais, encore là,
les gens des HLM, les résidents, il faut que les résidents acceptent par
exemple qu'il y ait plus de surveillance, qu'on cogne à leur porte pour voir si
ça va bien. Puis nous, notre priorité, c'était justement, puis on le disait
toujours : Il ne faut pas arriver avec une mauvaise nouvelle ou trouver
quelqu'un en mauvaise situation dans son habitation, dans son logement. Alors,
on a pris toutes les mesures, encore une fois, on a pris les mesures pour la
désinfection à l'entrée des HLM, les accès contrôlés quand les gens rentraient
dans les HLM, il y avait une surveillance. Il y a plusieurs endroits qui
travaillaient avec le personnel des Affaires municipales, des municipalités,
parce que les municipalités étaient souvent en télétravail ou en arrêt de
travail. Il y a des gens qui allaient faire la surveillance dans les HLM. Il y
a eu également les produits de désinfection à l'entrée dans les HLM, la
gratuité aussi dans les buanderies. Ça, ça a été octroyé pour justement qu'il y
ait moins de partage au niveau des mesures sanitaires. On a fermé tous les
lieux communs. Mais, évidemment, je crois que c'étaient les mesures maximums à
prendre dans tous les HLM.
Le Président
(M. Allaire) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme
Nichols : Est-ce que vous êtes en mesure de nous donner des coûts
relativement à toutes ces mesures-là...
Mme Laforest : ...la gratuité
aussi dans les buanderies, ça, ça a été octroyé pour justement qu'il y ait
moins de partage au niveau des mesures sanitaires. On a fermé tous les lieux
communs, mais, évidemment, je crois que c'étaient les mesures maximums à
prendre dans tous les HLM.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Nichols : Est-ce que vous
êtes en mesure de nous donner des coûts relativement à toutes ces mesures-là? Est-ce
qu'il y a des coûts... on va l'appeler le coût COVID-HLM, autant pour les
gardiens de sécurité, pour le liquide gel, tout ça?
Mme Laforest : Oui. J'ai
oublié une chose aussi, hein, le renouvellement des baux sans indexation. Ça,
ils nous l'avaient demandé, et on l'a octroyé également. Donc, les coûts
réels : pour la désinfection, le matériel et les heures supplémentaires de
surveillance, 13,4 millions; la sécurité, 12,9 millions; le
renouvellement des baux sans indexation, 8,8 millions; et la buanderie,
gratuité, c'est quand même... ça n'apparaît pas énorme, mais les montants
octroyés sont de 2,5 millions. Alors, c'est vraiment des bons montants qui
ont été donnés dans les HLM. C'est surprenant, hein, ça coûte quand même très
cher. Donc, il fallait prendre les moyens pour essayer de les aider, parce que
c'est les Québécois qui paient tout ça, alors c'est évident que c'est des
montants assez élevés.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. 1 min 30 s, Mme la députée.
Mme Nichols : Combien?
Le Président (M. Allaire) :
1 min 30 s.
Mme Nichols :
1 min 30 s?
Le Président (M. Allaire) :
Oui.
Mme Nichols : O.K. Très
rapidement, je voulais aborder avec vous le dossier de la pyrrhotite. Vous le
savez, il y a 2 000 ménages qui sont affectés par la pyrrhotite, puis
c'est surtout concentré entre autres en Mauricie. Il y a la coalition des
victimes qui ont obtenu, là, un jugement en leur faveur. Mais je me demandais,
ils ont des demandes particulières, là, ils ont quatre demandes, entre autres,
particulières, mais, étant donné qu'il ne nous reste pas beaucoup de temps, je
vais me concentrer sur une en particulier. Puis vous le savez, là, je le
réitère, j'en ai parlé dans le cadre des inondations, dans des dossiers, puis
on s'en parle souvent, là, on est sensibles à la détresse humaine. Puis on en a
vu beaucoup, on en voit beaucoup, des dossiers de pyrrhotite, c'est aussi des
dossiers de détresse humaine.
Mme la ministre, une des demandes, entre
autres, ça serait de payer le 3 000 $ qui est le coût pour le test de
dépistage. Ou sinon, est-ce qu'il y a une autre façon qu'on pourrait venir en
aide à ces victimes-là?
Mme Laforest : Bien, en fait,
je suis tellement heureuse aujourd'hui parce qu'on dirait que j'ai toutes les
réponses aux questions, c'est merveilleux, là, ça va très bien aux crédits.
Puis c'est vrai, là, je suis vraiment contente, parce qu'évidemment, cette
demande-là, on l'a à l'étude présentement de payer une partie des tests. Puis
en même temps, pour la pyrrhotite, on a, avec l'Université Laval, on a mis en
place la chaire de recherche. Alors, je ne voudrais pas trop commenter le volet
pyrrhotite, parce qu'on sait qu'il y a des recours présentement...
Le Président (M. Allaire) :
...vous arrêter, malheureusement, ça met fin à ce dernier bloc d'échange.
Alors, je vous remercie tous, je pense qu'on a eu des belles discussions cet
après-midi, en tout respect, d'ailleurs, j'apprécie beaucoup.
En terminant, je dois déposer la réponse
aux demandes de renseignements de l'opposition.
Une voix
: ...
Le Président (M. Allaire) :
Oui, effectivement, parfait. Et tantôt aussi, si vous vous souvenez, le député
de Laurier-Dorion, là, a demandé d'avoir de l'information qui devait être
acheminée, là, ici, au bureau du secrétaire, là, par courriel. Ce ne sera pas
possible, de ce que j'ai compris. Donc, Mme la ministre, est-ce que vous vous
engagez à nous fournir l'information quand vous l'aurez, l'envoyer au
secrétaire, puis on pourra l'envoyer à l'ensemble des parlementaires?
Mme Laforest : Le plus tôt
possible.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va?
Mme Laforest : Avec plaisir,
oui.
Le Président (M. Allaire) :
Excellent...
17 h (version révisée)
Le Président (M. Allaire) :
...si vous vous souvenez, le député de Laurier-Dorion, là, a demandé d'avoir de
l'information, qui devait être acheminée, là, ici, au bureau du secrétaire, là,
par courriel. Ce ne sera pas possible, de ce que j'ai compris. Donc, Mme la
ministre, est-ce que vous vous engagez à nous fournir l'information quand vous
l'aurez, l'envoyer au secrétaire, puis on pourra l'envoyer à l'ensemble des
parlementaires?
Mme Laforest : Le plus tôt
possible.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va?
Mme Laforest : Avec plaisir,
oui.
Le Président (M. Allaire) :
Excellent.
Alors, compte tenu de l'heure, la
commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci, tout
le monde.
(Fin de la séance à 17 heures)