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Point de presse de M. Ghislain Bolduc, adjoint parlementaire du ministre responsable de la région de l’Estrie (volet relance de Mégantic), M. Pierre Moreau, ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire et Mme Lise Thériault, ministre de la Sécurité publique

Version finale

Wednesday, May 21, 2014, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-sept minutes)

La Modératrice : Bonjour. Alors, M. Ghislain Bolduc, député de Mégantic, va vous adresser quelques mots. Par la suite, nous allons procéder à une période de questions sur le sujet du jour. M. Bolduc.

M. Bolduc (Mégantic) : Merci. Bonjour. Je suis fier de m'adresser à vous ce matin à la suite de la première rencontre du comité interministériel sur la reconstruction de la ville de Lac-Mégantic. Le message que je porte est puissant. Nous sommes là ce matin pour affirmer la volonté gouvernementale d'accompagner la ville et ses citoyens de Lac-Mégantic pour la reconstruction et la relance de Lac-Mégantic. Nous sommes là pour eux.

Nous allons travailler ensemble de façon concrète et cohérente. Les citoyens de Lac-Mégantic ont vécu une tragédie qui va bien au-delà des mots. Et près d'un an après le drame qui a bouleversé tous les Québécois, le temps est venu d'amorcer la relance économique et la reconstruction de Lac-Mégantic.

Le ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire deviendra le guichet unique à la fois pour la ville et pour la population, et je coordonnerai les activités du comité.

Je remercie pour leur engagement la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, la ministre de la Justice et responsable de la Condition féminine, Stéphanie Vallée, le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, Pierre Moreau, le ministre de Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et ministre responsable de l'Estrie, Pierre Paradis, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, le ministre des Transports, Robert Poëti, ainsi que le ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l'Allègement réglementaire et au Développement économique régional, Jean-Denis Girard.

Nous sommes maintenant prêts à répondre à vos questions sur ce sujet seulement.

Journaliste : …financer une voie de contournement qui permettrait d'éviter qu'on transporte des matières dangereuses à travers le centre-ville de Lac-Mégantic?

M. Moreau : Pour l'instant, nous sommes à examiner quelle est la meilleure façon d'intervenir sur l'ensemble des demandes qui sont présentées par la population de Lac-Mégantic et la municipalité elle-même. Alors, il n'y a pas de décision de prise sur cette question-là. Le Comité interministériel, lui, vise à voir quelle est la meilleure façon de procéder le plus rapidement possible et de la façon la plus fluide possible pour répondre aux demandes. Nous sommes, à l'heure actuelle, à travailler avec la municipalité dans la mesure où la municipalité doit elle-même présenter, d'ici le mois de juin, un programme particulier d'urbanisme qui indiquera quel est l'avenir qu'il souhaite donner, en termes d'aménagement, à cette municipalité. À partir du moment où ces demandes seront identifiées, nous serons en mesure d'aller plus en détail dans la capacité que nous avons et les moyens qui seront déployés pour procéder à répondre à leurs demandes.

Journaliste : La ville est actuellement en négociation avec le nouvel acquéreur de ce chemin de fer. L'acquéreur dit : Si on veut être rentables, si on veut rester en affaires, il faut qu'on transporte, éventuellement, des matières dangereuses à travers cette ville. Quel rôle joue votre gouvernement comme facilitateur ou comme… Quel rôle exactement joue votre gouvernement dans ces discussions-là?

M. Moreau : Le rôle que nous entendons jouer, c'est un rôle pour accompagner la municipalité et les citoyens de Lac-Mégantic pour nous assurer d'établir un climat et un sentiment de sécurité à l'égard du transport ferroviaire. C'est vrai pour Lac-Mégantic, c'est vrai pour l'ensemble des quelque 500 municipalités qui sont traversées par des voies ferrées au Québec, qui est une réalité incontournable.

À l'heure actuelle, nous sommes à examiner des mesures de mitigation et des mesures de contrôle qui pourraient être appliquées sur les transports ferroviaires en amont de la municipalité de Lac-Mégantic et qui seraient de nature à nous assurer que les vérifications techniques, mécaniques, la sécurisation des wagons, le contenu des wagons, la conformité des wagons et la conformité du convoi et des procédures soient prises en compte avant que les trains ne puissent circuler sur le territoire de Lac-Mégantic.

Journaliste : Bonjour, messieurs dames. J'apprenais avec un peu de surprise, vendredi dernier, de la bouche de M. Bolduc qu'il n'y avait pas d'évaluation faite sur l'impact économique qu'ont eu les mesures de relance jusqu'à maintenant. Est-ce que vous ne trouvez pas ça anormal qu'on n'ait pas de comité, en ce moment, qui évalue l'impact économique qu'ont eu, justement, les millions qui ont été déversés sur la région de Lac-Mégantic depuis un an?

M. Moreau : Si vous me parlez des sommes qui ont été investies à l'heure actuelle, il y a une évaluation qui… non seulement une évaluation, mais il y a un recensement qui a été fait à la fin de l'année financière, de l'exercice financier du gouvernement au 31 mars, qui est de l'ordre de 124 millions de dollars pour l'ensemble des ministères qui ont eus à faire des décaissements, à l'heure actuelle. Nous sommes à évaluer quelles sont les sommes additionnelles qui devront être décaissées à travers les programmes réguliers de l'ensemble des ministères qui sont concernés par la situation, et un des objectifs poursuivis par la création du Comité interministériel, c'est précisément de coordonner les efforts pour nous assurer que les sommes investies le soient au meilleur endroit possible, de la façon la plus efficace possible, ou à travers les programmes actuels du gouvernement du Québec, ou en corrélation avec nos partenaires, et aussi en tenant compte de la générosité et des sommes qui ont été amassées par l'ensemble des levées de fonds qui ont été faites pour venir en aide aux sinistrés de Lac-Mégantic.

Journaliste : Mais ce que je comprends, c'est qu'à l'heure actuelle, au moment où on se parle, vous n'êtes pas capables d'évaluer l'impact qu'ont eu ces sommes…

M. Moreau : Mais qu'est-ce que vous entendez par impact?

Journaliste : Bien, je veux dire, quand on investit de l'argent pour une relance économique…

M. Moreau : On est en mesure…

Journaliste : …on doit être capable de dire par la suite : Bien, j'ai investi un certain montant d'argent, voici le retour sur l'investissement. Et M. Bolduc me disait qu'il n'y avait pas de comité qui avait fait ce travail-là jusqu'à maintenant.

M. Moreau : La raison pour laquelle nous avons un comité ce matin, et en amont du travail du comité de ce matin, nous avons demandé à ce que le recensement soit fait des sommes qui ont été investies. Je vous ai dit que ces sommes-là sont évaluées à 124 millions de dollars. Les sommes en question ont été investies soit dans la décontamination des terrains, soit dans la démolition, soit dans la construction de bâtiments temporaires pour relocaliser les commerces dans le nouvel axe commercial, pour la construction d'un pont. Le ministère des Affaires municipales, par exemple, a construit un pont. Le pont Agnes, qui traverse la rivière Chaudière, était contaminé et inaccessible. Nous avons investi dans un programme 5 millions de dollars pour la construction d'un pont dans le nouvel axe commercial qui conduira au secteur Fatima. Alors, c'est faux de dire qu'on n'a pas de retour sur les investissements.

Maintenant, il y a des éléments qui ont été décaissés là-dedans, notamment par le ministère de la Sécurité publique, où il n'y a pas de retour dans les investissements lorsqu'on parle de sécuriser des individus qui ont vécu des drames humains comme ceux de Lac-Mégantic. Quel est le retour sur l'investissement dans ce cas-là? Le gouvernement agit par compassion. On doit avoir une compassion à l'égard des gens de Lac-Mégantic. Lorsque nos sommes sont investies dans des infrastructures, nous savons exactement ce qui est construit et lorsque les sommes sont investies pour de la décontamination, on a des comptes rendus de la décontamination qui est faite jusqu'à maintenant. C'est la raison pour laquelle le ministre de l'Environnement fait aussi partie du comité.

Journaliste : Bonjour. Il y a énormément de préoccupations, actuellement, pas seulement à Lac-Mégantic, mais sur l'ensemble du territoire québécois concernant le transport de pétrole. Quelle est la position que vous allez adopter par rapport au gouvernement fédéral, et les garanties que vous allez demander, et les exigences que vous allez demander pour la reconstruction, entre autres de la voie et peut-être de la voie de contournement? Est-ce que vous allez demander au fédéral…

M. Moreau : Il n'y a pas de décision de prise à l'égard de la voie de contournement à l'heure actuelle. Ce que nous avons fait et ce que nous allons faire avec le gouvernement fédéral, c'est continuer les pourparlers pour d'abord qu'il assume pleinement la responsabilité qu'il a en matière de transport ferroviaire et assurer que ce transport-là soit fait de manière sécuritaire à travers les quelque 500 municipalités qui sont traversées au Québec par des convois ferroviaires qui peuvent transporter des matières dangereuses, premièrement.

Deuxièmement, en ce qui a trait à Lac-Mégantic comme telle, nous avons une situation particulière liée au dénivellement, qui est un des plus importants au Canada, et on doit donc s'assurer, en amont de ce dénivellement et avant que le convoi ferroviaire ne traverse Lac-Mégantic, qu'il y ait des vérifications de sécurisation des convois qui soient faites, c'est-à-dire prendre connaissance du contenu des convois, de la conformité des wagons, s'assurer que les procédures techniques et sécuritaires sont mises en place et que le convoi est sécuritaire avant son déplacement à l'intérieur du territoire de Lac-Mégantic parce que la voie de contournement, même si un jour il devait y en avoir une, ne sera pas faite demain matin et les convois vont reprendre prochainement.

Alors, il faut s'assurer d'abord de permettre à la population de Lac-Mégantic d'avoir l'assurance que, si des convois traversent le territoire de Lac-Mégantic, ils le font en toute sécurité à l'égard de la population.

Journaliste : Juste une précision là-dessus, quel est le niveau de responsabilité du fédéral par rapport au dossier du transport ferroviaire, selon vous?

M. Moreau : Bien, il y a une juridiction qui lui est exclusive en matière de transport ferroviaire, il faut être en mesure de constater ça. Je pense que le gouvernement fédéral ne le conteste pas, et, s'il devait le contester, nous lui rappellerons.

Journaliste : Mme Thériault, j'aurais une question pour vous concernant les contrats : Quelles sont les garanties que vous allez prendre pour vous assurer qu'il n'y aura pas de dépassement de coûts? On sait que l'UPAC est allée jeter un oeil sur les travaux qui ont été faits à Lac-Mégantic actuellement.

Mme Thériault : Bien, évidemment, je pense que la municipalité a une responsabilité par rapport aux contrats qu'elle octroie elle-même. Donc, si n'importe qui au Québec juge bon de faire une vérification ou de faire appel à l'UPAC, je pense que c'est légitime de le faire. Nous, ici, il faut comprendre que le ministère de la Sécurité publique paie, de manière générale, sur les factures à partir du moment où les dépenses sont faites, et il est évident qu'on veut travailler en collaboration avec la municipalité pour s'assurer qu'à chaque sou qui est versé, chaque dollar qui est versé, c'est l'argent des Québécois, donc qu'elle soit investie là pourquoi elle a été réclamée.

M. Moreau : En complément d'information, je peux vous dire que nous recensons, au ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, 15 mesures législatives différentes qui ont été adoptées depuis 2009 et qui vont toutes dans le même sens, c'est-à-dire le resserrement du contrôle sur l'adjudication des contrats par les municipalités, et on n'a pas l'intention de changer de direction.

Journaliste : M. Moreau, vous avez dit tout à l'heure que vous estimiez à 124 millions les sommes qui vont être investies par le gouvernement du Québec…

M. Moreau : ...qui ont été versées. Il y a…

Journaliste : …qui ont été investies, c'est ça. Ma question c'est de savoir est-ce que vous avez une idée, un peu, une estimation du total qui sera déboursé par le gouvernement du Québec à Lac-Mégantic?

M. Moreau : Il est trop tôt pour le préciser pour plusieurs raisons. D'abord, je l'ai dit, on veut travailler en collaboration avec la municipalité de Lac-Mégantic et celle-ci est présentement à élaborer un plan particulier d'urbanisme qui, à l'origine, devait être prêt à l'automne et qui va être devancé, vraisemblablement… parce que nous travaillons en collaboration, et qui va probablement être devancé quelque part au mois de juin. À ce moment-là, lorsqu'on aura une meilleure idée des aménagements physiques qui doivent être faits sur les lieux, de la division des sections — par exemple, le secteur Fatima, l'implantation du pont, le secteur commercial, la zone sinistrée — lorsqu'on connaîtra les intentions d'aménagement à long terme de la municipalité, on sera mieux à même d'évaluer ces coûts-là.

Alors, il est trop tôt ce matin pour vous donner un élément de figure sur ces coûts parce que ça dépend d'abord et avant tout de ce que la municipalité, elle, souhaite voir réaliser sur son territoire comme développement économique.

D'ailleurs, on est à ce stade-là. La catastrophe est passée, les mesures d'urgence ont été prises, la décontamination est en cours. On est maintenant sur un élément d'aménagement à long terme et de relance économique, et ça, ça doit se faire d'abord et avant tout en considérant les désirs exprimés par la municipalité de Lac-Mégantic.

Journaliste : Est-ce que ça serait une bonne idée de financer une étude de faisabilité sur une voie de contournement?

M. Moreau : Tant et aussi longtemps que la décision finale sur la voie de contournement n'est pas prise, la réponse est non.

Journaliste : Bon. Le gouvernement précédent s'est souvent plaint d'avoir de la difficulté à obtenir du fédéral sa moitié de la facture. Où vous en êtes là-dedans? Est-ce que les sommes qu'Ottawa doit arrivent au rythme souhaité?

M. Moreau : Ma compréhension, c'est qu'il y a une entente qui est conclue avec le gouvernement fédéral à l'effet que celui-ci participera à 50 % des travaux admissibles, notamment sur la décontamination, et ces choses-là. Je n'ai pas de raison de penser que le gouvernement fédéral ne respectera pas la parole qui a été donnée ou l'entente qui a été conclue avec le gouvernement du Québec.

Ce qu'on m'indique, essentiellement, c'est que les éléments les plus difficiles à l'heure actuelle, dans les éléments de réclamations qui sont présentés dans les différents programmes du gouvernement du Québec, est la mise en place d'une mécanique qui est simple et qui permet au gouvernement de vérifier les sommes qui sont décaissées. Alors, un des éléments sur lequel le comité s'est attardé ce matin, c'est effectivement de mettre en place des mesures qui soient facilitantes pour la municipalité de présenter les réclamations pour nous assurer que les programmes puissent être mis en oeuvre le plus rapidement et que les décaissements soient faits dans les meilleurs délais.

Journaliste : Parce que ce n'était pas le cas, là, il y avait… c'était…

M. Moreau : Non. Il y a… Les programmes sont… La réalité et l'intérêt de créer un comité interministériel comme celui-là, c'est de créer un guichet unique, ce que M. Bolduc vous a dit. M. Bolduc, nous souhaitons qu'il soit, face à la municipalité de Lac-Mégantic, l'interlocuteur principal. C'est lui qui va présider et qui va coordonner le comité ministériel… le Comité interministériel, qui couvre l'ensemble des éléments de réclamation qui pourraient être faits par la municipalité. Alors, il n'est pas question…

On parle de voie de contournement, moi, je vais vous ramener ça autrement : il n'est pas question de contourner le député de Lac-Mégantic, qui est le premier intervenant à l'égard du gouvernement du Québec en ce qui a trait aux discussions qui doivent avoir lieu avec la municipalité et à l'égard de tous les intervenants. Les ministres qui feront partie du comité interministériel sont au service du député de Lac-Mégantic parce que c'est lui qui a été élu démocratiquement pour représenter la population de Lac-Mégantic et que nous souhaitons qu'à travers lui l'action gouvernementale puisse être coordonnée.

Journaliste : Vous avez parlé tout à l'heure de la quinzaine de mesures de contrôle qui avaient été mises en place, là, pour s'assurer que les sommes étaient dépensées correctement. Néanmoins, l'UPAC est allée à Lac-Mégantic la semaine dernière, je pense que la mairesse a parlé du fait qu'il y avait eu des profiteurs dans le dossier. Est-ce qu'à la lumière des sommes qui restent à dépenser il n'y a pas matière à s'inquiéter qu'il n'y ait pas d'autres profiteurs qui pourraient venir essayer de tirer profit de la situation?

M. Moreau : L'UPAC est là et fait son travail comme il se doit. Si l'UPAC a choisi… et l'UPAC est indépendante. L'UPAC a été mise en place en 2009, elle bénéficie d'un budget d'opération de 30 millions de dollars par année. Elle fait partie d'une des 15 mesures qui ont été mises en place par les gouvernements depuis 2009 pour nous assurer que les sommes dépensées le soient correctement au bon endroit et que les gens qui auraient des mauvaises intentions soient mis à l'écart et, s'ils ne le sont pas, qu'ils soient poursuivis et punis à la hauteur du crime qu'ils auront commis.

Le gouvernement actuel sera intraitable sur cette question-là. Et, si d'aventure des gens avaient profité de la mésaventure incroyable et triste des gens de Lac-Mégantic pour essayer de s'enrichir illégalement, j'espère qu'ils seront non seulement démasqués par l'UPAC avec les moyens que l'UPAC dispose, mais que l'État prendra tous les moyens nécessaires pour s'assurer qu'ils soient poursuivis et qu'ils soient punis selon toute la rigueur de la loi.

M. Gagnon (Marc-André) : Marc-André Gagnon du Journal de Québec. Parlant de poursuivre et de punir, il y a un criminaliste qui faisait remarquer, dans les pages du Journal de Québec récemment, que les lois américaines suivent le citoyen américain dans ses déplacements. Est-ce qu'il y a des représentations qui ont été effectuées par votre gouvernement pour s'assurer que les Américains bougent aussi de leur côté?

M. Moreau : En fait, ce que nous sommes à faire, c'est de coordonner l'ensemble des actions du gouvernement, exemple : Est-ce qu'il y a… La ministre de la Justice et le Procureur général font partie du Comité interministériel. Est-ce qu'il y aura des gestes qui pourront être posés qui nous permettraient d'avoir des réclamations à l'égard de ceux qui, aux États-Unis, pourraient être impliqués dans ces recours-là? C'est des éléments que nous n'écartons pas. C'est clair que le gouvernement du Québec va prendre tous les moyens nécessaires pour essayer d'aller réclamer, à partir des gens qui sont responsables, les sommes qui seront décaissées dans le cadre du programme ou des programmes d'indemnisation.

Maintenant, ces actions-là peuvent prendre des années. Les gens ont droit à des défenses pleines et entières. Les procédures du ministère de la Justice pourraient voir un aboutissement dans plusieurs années. Le gouvernement du Québec n'entend pas attendre l'aboutissement des procédures judiciaires avant de passer aux actes et de procéder à l'indemnisation et à l'accompagnement des gens de Lac-Mégantic.

Journaliste : Je comprends que vous me dites que vous n'écartez pas la possibilité d'inviter les Américains à bouger de leur côté, mais est-ce que vous allez le faire?

M. Moreau : Bien, c'est-à-dire, est-ce qu'on va le faire? On va voir quelles sont les mesures mises à notre disposition, et, quand on aura une évaluation des mesures qui sont mises à notre disposition, si des gestes doivent être posés de ce côté-là, le gouvernement ira de l'avant.

Journaliste : M. Moreau, bonjour. Est-ce que vous avez eu du feed-back, pour parler français, d'Ottawa quant à ce qu'exigent les…

M. Moreau : À Radio-Canada, vous avez les deux réseaux, hein?

Journaliste : …est-ce que vous avez eu d'autres contacts ou d'autres discussions avec Ottawa quant à la demande des villes au sujet du niveau d'assurabilité des compagnies ferroviaires?

M. Moreau : Non. Pour l'instant, je sais que ces discussions-là ont cours, mais je ne pourrais pas vous donner d'information additionnelle ce matin sur ce point-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour. Marco Bélair-Cirino du Devoir. La relance de Lac-Mégantic passe par les investissements privés. M. Bolduc, est-ce que vous avez des indications sur le nombre de personnes, d'entreprises qui voudraient retourner au centre-ville dans l'axe commercial?

M. Bolduc (Mégantic) : Écoutez. Nous n'avons pas, à ce point-ci, d'indication sur le nombre d'entreprises qui voudraient retourner dans la zone sinistrée parce que la vocation de ce secteur-là n'est pas encore définie par la ville de Lac-Mégantic, et, comme M. Moreau l'a mentionné tout à l'heure, on n'aura pas de décision avant le mois de juin sur la volonté que la ville veut donner ou la mission qu'elle veut donner à ce segment-là. Donc, il va falloir attendre probablement en juillet avant qu'on ait une indication de quelles entreprises voudront retourner dans ce segment-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais qu'est-ce que les entreprises attendent — vous êtes le député de Mégantic — comme indication?

M. Bolduc (Mégantic) : La plupart du temps, c'est des réponses concrètes : quel montant d'aide on va disposer, quel programme, comment on le fait, à qui on s'adresse. Donc, c'est une des raisons pour lesquelles nous avons composé ce matin ce Comité interministériel. C'est de s'assurer qu'on va faire une coordination sur l'ensemble des questions qui sont posées pour faciliter les réponses aux citoyens de Lac-Mégantic.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais vous dites aujourd'hui qu'il va y avoir une renaissance du centre-ville de Lac-Mégantic et ces efforts-là ne seront pas vains, là, qu'il y a des…

M. Bolduc (Mégantic) : C'est très clair qu'il va y avoir une renaissance du centre-ville de Lac-Mégantic, mais la forme va être définie par la population, qui, elle, va le traduire à la ville, qui va, finalement, mettre en place les éléments de réglementation municipale, et on va les suivre dans ce développement-là.

La Modératrice : Dernière question en français, s'il vous plaît.

Journaliste : Oui. Juste rapidement sur un autre thème, très rapidement. Je vois que le ministre de la Santé et des Services sociaux n'est pas là aujourd'hui. Une part importante de l'aide qui a été apportée l'année dernière à Lac-Mégantic, c'était l'aide psychologique aux gens éprouvés par la tragédie ferroviaire. Est-ce qu'il y a une opération particulière cet été? Est-ce qu'il va y avoir un déploiement encore d'employés, là, de différents établissements de réseau de la santé pour accompagner la population pour marquer cet anniversaire-là tragique?

M. Moreau : À cet égard-là, nous prévoyons… D'abord, pour marquer l'anniversaire, il y a une commémoration qui est prévue à la date anniversaire. Je comprends que le premier ministre du Québec a déjà indiqué son intention d'y assister, de même que les membres du gouvernement. Ce qui est important que vous sachiez, c'est, comme le ministère des Affaires municipales agira dorénavant comme un guichet unique, nous aurons des rencontres avec les représentants de Lac-Mégantic, avec le conseil municipal, avec ceux qui sont intervenants sur place. Le ministère a d'ailleurs un sous-ministre en permanence qui est sur place à Lac-Mégantic, je pense, à raison de trois ou quatre jours par semaine. Si des demandes semblables nous étaient acheminées, comme guichet unique, il est clair que nous allons relayer la demande au ministère de la Santé et des Services sociaux et que les services appropriés seront faits. On est là pour nous assurer que l'ensemble des angles soit couvert.

La Modératrice : Dernière question en français, Pascal Poinlane.

M. Poinlane (Pascal) : Concernant la voie de contournement, il semble que les gens d'affaires, notamment de Lac-Mégantic, la souhaitent tellement qu'il y a un groupe d'hommes d'affaires ainsi qu'un expert, là, qui ont déterminé qu'il y aurait une voie de contournement de 13 kilomètres, qu'il serait possible de la faire pour 50 millions de dollars, non pas 175 millions de dollars comme le disait le précédent gouvernement. M. Bolduc, quelle est votre lecture sur l'importance d'avoir une voie de contournement? La population le souhaite, et, encore une fois, on tergiverse, là.

M. Moreau : Oui, mais c'est-à-dire que… un instant. Il n'y a pas de décision de prise par le Comité interministériel sur le fait de faire ou non une voie de contournement. Alors, je sais qu'il y a des demandes qui sont faites en ce sens-là. La réalité des choses, c'est que le Québec compte près de 500 municipalités qui sont traversées par une voie ferrée. Il y a une question d'équité, il y a une question de justice à l'égard de l'ensemble des citoyens du Québec, et l'action gouvernementale doit être concertée, doit être coordonnée de telle sorte qu'on prend en compte l'ensemble des situations qui pourraient se présenter à nous. Dans le contexte actuel, nous sommes à évaluer quels sont les coûts réels d'une voie de contournement. Je sais qu'il y a des initiatives privées qui indiquent que les coûts seraient moindres que ceux qui avaient été annoncés par la première ministre Marois avant les élections. On va déterminer ça puis on va prendre une décision finale. Comme j'indiquais à votre collègue, il n'y a pas de décision de prise non plus sur les études de faisabilité d'une voie de contournement, puisqu'avant d'engager des sommes dans ce sens-là, on va décider si, oui ou non, il y en aura une. Et les sommes qui ne seraient pas dédiées à une voie de contournement pourront, elles, être mises dans le cadre des programmes pour venir en aide aux citoyens de Lac-Mégantic.

Journaliste : Juste pour être sûr, en d'autres mots vous avez peur que les autres municipalités réclament aussi des voies de contournement.

M. Moreau : Ce n'est pas une question d'avoir peur, c'est une question de réalité géographique et économique du Québec. Il y a… Le Québec s'est construit, dans le cas d'au moins 500 municipalités, autour des voies ferrées à une époque où la voie ferrée était un élément de développement économique pour l'ensemble du territoire du Québec. Ça fait partie des décisions que nous avons prises pour l'occupation du territoire du Québec en entier.

À l'heure actuelle, on ne peut pas, au XXIe siècle, refaire le développement du Québec de façon différente, alors il faut avoir comme examen les paramètres suivants : Il y a 500 municipalités au Québec qui sont dans la même situation, est-ce que le fait, pour le gouvernement du Québec, d'agir d'une façon à Lac-Mégantic constitue une inéquité pour l'ensemble des autres municipalités ou une obligation pour lui d'agir de la même façon dans les 500 autres municipalités? Auquel cas, vous avez une idée très rapide des coûts qui seraient engendrés, indépendamment que le secteur privé ou l'évaluation faite par l'ancien gouvernement soit adéquate.

La Modératrice : Micro deux. En anglais, s'il vous plaît.

M. Dougherty (Kevin) : Yes. Kevin Dougherty, Montreal Gazette. Mr. Moreau, we have M. Bolduc and eight ministers here, today, almost a cabinet meeting outside.

M. Moreau : It's a very good situation, don't you think?

M. Dougherty (Kevin) : But, I'm just wondering what is new today? What are you announcing today that… What is changing today that wasn't the situation before today?

M. Moreau : Well, the situation before today was the fact that the municipality and people involved in this catastrophe were obliged to go at many places to make sure that their question would be answered. Now, this committee that we are creating today will give a unique wicket for them to ask their question and to fulfill whatever has to be fulfilled to make sure that they will be «indemnisés» — how would you say…

Une voix : Indemnified.

M. Dougherty (Kevin) : Indemnified, yes.

M. Moreau : …indemnified, you're the one who speaks English, you should tell me — indemnified by the Government. So, basically, what we are doing is we are coping the action of the Government through this committee. Mr. Bolduc will be in charge of the committee, he will be presiding the committee and he will make sure that our action will be aimed to help the people of Mégantic. That's the difference.

M. Dougherty (Kevin) : You mentioned a figure of $124 million up until the 31st of March, the fiscal year. So, new budget coming up soon, can we expect some sort of projection of, you know, I mean the… we know that decontamination could cost $200 million and you're not putting a price tag on reconstruction and recovery. I don't understand…

M. Moreau : The reason why we're not putting a price tag is because that we don't have yet the decision of the municipality on whether or not this or this sector of the municipality will be under reconstruction. This decision will be made by the municipality and it should be available somewhere around June. At this time, we will be able to assess what are the amounts that should be required to meet the requirements of the municipality. Before that, it's very difficult to make a precise assessment.

M. Dougherty (Kevin) : But will there be something in the budget, some sort of provision?

M. Moreau : I don't think that we need… I'm not sure that we need something in the budget so far because we have programs that will help, that will continue to help. As a matter of fact, decontamination, as far as decontamination is concerned, the Minister responsible for Environment is aware that in his own budget, actually, he will have to make sure that amounts are available for the upcoming decontamination. But the problem is that we don't know how far we have to go and what sector of the municipality will be concerned and we will know that when, in June, the municipality will give us his «projet particulier d'urbanisme», which will be the main plan of the reconstruction of Mégantic.

M. Dougherty (Kevin) : You talked about a commemoration for this event. At that point, in July, will we have a better idea?

M. Moreau : Of course we will have a better idea because we are working day after day to make sure that this file is taking into consideration in every and each department that are concerned. And in the next few days, we will have meeting with the municipality of Mégantic to discuss with them what will be the future of things.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 5)