(Neuf heures quarante-deux minutes)
La Modératrice
:
Bonjour, et bienvenue à ce point de presse. Aujourd'hui, prendra la parole, tout
d'abord, le député de Bonaventure et porte-parole de l'opposition officielle en
matière de forêt, M. Sylvain Roy… sera suivi du président de la Fédération
des organismes de gestion en commun du Bas-Saint-Laurent, M. Pierre Sirois,
et finalement l'administrateur du groupement forestier de la Baie-des-Chaleurs,
M. François Arsenault. M. Roy.
M. Roy
: Merci beaucoup.
Je tiens à saluer les acteurs de la forêt qui sont venus ici de la Gaspésie et
du Bas-Saint-Laurent. Je tiens à saluer aussi mes collègues députés Harold
LeBel, député de Rimouski; M. Pascal Bérubé, Matapédia-Matane; Gaétan
Lelièvre de Gaspé.
Vous savez, l'industrie forestière vit
actuellement de grands enjeux puis de grandes problématiques. D'une manière
plus large, on peut parler d'une atrophie de l'économie forestière au Québec.
Il y a des moulins qui ferment, il y a des usines qui n'investissent plus pour
moderniser leurs infrastructures, on a des coupes importantes en recherche, on
va voir la fermeture probable du consortium en foresterie qui est situé à
Gaspé, on a des problèmes de certification avec le FSC, et maintenant on est
dans un contexte où on vit des coupes de 30 % dans le soutien aux travaux
en forêt privée.
La forêt privée, c'est 130 000
propriétaires, c'est 35 000 propriétaires sous aménagement puis
25 000 emplois. Chaque dollar investi en forêt privée génère 6 $ en
activités économiques, pour un grand total de 2,3 milliards d'ajout à
l'économie du Québec. Cette économie de la forêt privée en est une d'occupation
de territoire, de développement durable, et c'est un des principaux, sinon le
plus important déterminant de la santé économique de nombreux villages au
Québec. Plus spécifiquement, la foresterie contribue à l'économie de 250 villages,
dont 100 en vivent entièrement.
Le ministre s'est engagé, dans une tournée
de consultations, à écouter les régions du Québec. Cette tournée s'appelait
Faire +, et paradoxalement ça a amené le ministre à annoncer des coupures,
ce qui laissait dire à certains que c'est impossible de faire plus avec moins.
Les acteurs de l'économie des forêts
privées permettent une occupation digne, vivante et génératrice de prospérité.
Et de s'attaquer à ces derniers, c'est poursuivre la déstructuration économique
du Québec. Le ministre Laurent Lessard a coupé le programme de création
d'emplois en forêt, réduisant de 6 millions les budgets en forêt privée
pour la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. C'est un programme qui existait
depuis 20 ans et qui était associé à une spécialisation des régions, un créneau
qui était donné à la Gaspésie. On n'a pas coupé dans les mines ailleurs, on n'a
pas coupé… c'est un créneau qui était spécifique à notre région. Donc, selon
les chiffres même du ministère, ce sont 250 emplois qui étaient maintenus par
ce programme, qui vont disparaître.
La demande est simple, on demande au
ministre d'annoncer, dans les plus brefs délais — et pas au mois de
décembre quand il y avoir quatre pieds de neige, là — la reconduction
du programme de création d'emplois en forêt, le programme d'investissement
sylvicole provincial, et qu'il fasse sa job, puis qu'il aille au fédéral
chercher le 6 millions que le fédéral fournissait pour le programme
d'investissement sylvicole. Et ce qu'on sait actuellement c'est qu'il n'y a
aucune démarche qui a été faite au fédéral pour aller chercher ces sous-là.
Donc, la demande est simple : Que le ministre
fasse ce qu'il a dit qu'il allait faire. Il a dit, avec le premier ministre,
qu'il allait soutenir l'économie forestière au Québec, mais qu'il le fasse.
J'inviterais maintenant M. Pierre Sirois à
prendre la parole.
M. Sirois (Pierre) : Oui, bonjour.
Si nous sommes ici ce matin, les représentants des producteurs forestiers, soit
les gens du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie, également ma fédération, qui représente les groupements forestiers du
Bas-Saint-Laurent, si on est ici ce matin, c'est parce qu'on n'a toujours pas
eu de réponse au plan d'action qu'on a soumis au ministre en février dernier.
Ce plan d'action là était issu d'une vaste concertation avec les industriels,
les producteurs forestiers, la CRE, en fait tous les partenaires du milieu, où
on a présenté au ministre un plan d'action qui visait à récolter le bois de la
forêt privée. On s'était engagés à récolter le bois de la forêt privée, nos industriels
se sont engagés à prendre ce bois-là, mais on attend toujours la réponse du ministre.
Vous savez que nos budgets, qui étaient,
dans le Bas-Saint-Laurent, d'autour de 12 millions l'année passée, sont maintenant
de 7 millions. C'est une coupure d'environ 40 %, ce qui représente
une perte d'emploi de 200 à 300 emplois en forêt privée, également une perte de
toutes les retombées économiques que cela suppose.
Les groupements forestiers sont installés
dans toutes les paroisses rurales du Bas-Saint-Laurent, et on crée de l'emploi
dans l'arrière-pays. Si nos budgets d'aménagement ne reviennent pas pour
aménager la forêt privée, bien, ça représente, comme le disait M. Roy, une
déstructuration importante de nos organisations qui travaillent en aménagement
pour la forêt privée, donc ça constitue des pertes d'emploi, des pertes de retombée
économique également.
Le plan d'action qu'on a proposé au
ministre en février dernier, et, je le répète, pour lequel il n'a toujours
donné de réponse, bien, ce plan d'action là, il visait vraiment à sortir le
bois de la forêt privée, et c'était un plan d'action qui était générateur
d'emplois et générateur de retombées économiques et de richesse dans
l'arrière-pays.
Si on est ici ce matin, c'est parce qu'on
a vraiment besoin, pour sauver nos organisations, sauver l'industrie forestière
dans le Bas-Saint-Laurent et dans la Gaspésie, de ces argents-là en aménagement.
Merci.
M. Roy
: Bon, bien,
j'inviterais maintenant M. Arsenault de la Gaspésie à prendre la parole.
M. Arsenault (François) :
Bonjour, François Arsenault, du Groupement forestier coopératif
Baie-des-Chaleurs, administrateur et contremaître. Je vais être très bref, je
suis un gars de terrain.
Moi, je commence à travailler lundi
prochain, le 15, puis, avec les coupures qu'on nous impose aujourd'hui, je
finis à la fin juillet. Puis ce n'est pas juste mon cas, là, on est une
quarantaine de personnes : 20 à 30 travailleurs, plus les contremaîtres,
puis les techniciens.
On ne peut pas accepter ça. On ne peut pas
accepter ça. Ça fait… C'est la pire année depuis 30 ans. L'investissement en
forêt privée… ce n'est pas le temps de laisser aller les forêts privées
maintenant. Merci.
M. Roy
: Merci tout le
monde, merci beaucoup.
(Fin à 9 h 49)