(Huit heures vingt-deux minutes)
La Modératrice
: Bon
matin, tout le monde. Merci d'être là.
M. Legault
: Bonjour,
bonjour, tout le monde.
La Modératrice
: Si
tout le monde est prêt... Tout le monde est prêt? Oui. On va attendre
qu'Alexandre finisse de parler.
M. Legault
: Si M. Robillard
est prêt. Oui.
La Modératrice
: Quand
vous voulez.
M. Legault
: Écoutez,
hier, on a vu, encore une fois, Philippe Couillard regarder les Québécois de
haut, hein? Il prenait à la légère le fait qu'on a perdu des dizaines de
millions de dollars. C'est quand même incroyable! Et puis on a vu aussi un ministre
des Finances, M. Leitão, qui a essayé de nous faire croire qu'on avait
fait un bon deal avec M. Gantcheff. Il nous disait : Attention! Écoutez,
pourtant, les choses sont claires, on s'est fait avoir. C'est écrit dans un
rapport de 2012, c'est écrit dans un rapport qu'on a obtenu hier, de 2013.
Or, aujourd'hui, on a obtenu un troisième
rapport, un rapport qui a été publié en 2014, août 2014. Pourquoi il est
spécial, ce rapport-là? Parce qu'il a été déposé sous le gouvernement de M. Couillard.
Donc, hier, on a vu, en Chambre, Philippe Couillard dire : Ce n'est pas
moi, c'est Jean Charest qui a fait tout ça. Or, aujourd'hui, on voit un rapport
qui a été déposé en août 2014.
Qu'est-ce qu'on peut lire dans ce rapport?
On peut lire, dans ce rapport d'Accuracy, que le bail qui a été signé en 2008
n'avait aucun bon sens. D'abord, imaginez-vous, dans le bail, on demandait au
locataire, donc le gouvernement, de payer les rénovations majeures, et on avait
un compte à payer, là, de 21 millions. Ça veut dire que, déjà en 2014, le
gouvernement devait 21 millions de dollars à M. Gantcheff pour
rénover son propre immeuble. On disait aussi que les frais d'exploitation
étaient très au-dessus du marché, 5 % au lieu de 3 %, même chose avec
les frais de gestion, même chose avec les dépenses d'énergie.
Et là ce qu'on a demandé à la firme
Accuracy, c'est de dire qu'est-ce qui se serait le moins pire. Qu'est-ce qui
serait le moins pire? Payer le 21 millions de rénovation ou renégocier un
nouveau bail où on enlève les rénovations mais qu'on prolonge le bail de 10
années supplémentaires, donc jusqu'en 2038 au lieu de 2028? Donc, la firme
Accuracy répond à la page 5, on va vous en donner une copie tantôt : «Nonobstantles
éléments soulevés concernant l'achat des deux immeubles en 2008...» Donc, le
rapport qui montrait qu'on s'était fait flouer sur la vente de l'immeuble et
sur les loyers qui ont été signés, bien là on disait : Le moins pire
scénario, c'est effectivement de prolonger de 10 ans si M. Gantcheff
accepte de ne pas facturer, à l'avenir, les rénovations majeures de son propre
immeuble. Écoutez, là, c'est quand même quelque chose, là. Et c'est ce que le
gouvernement a fait.
Donc, le gouvernement, pas de Jean Charest,
de Philippe Couillard a prolongé de 10 ans le bail avec M. Gantcheff.
Donc, ça, c'est une décision du gouvernement Couillard. Donc, moi, la question
que j'ai encore aujourd'hui pour M. Couillard : Pourquoi a-t-il caché
ce troisième rapport qui est très incriminant, très accablant pour le
gouvernement libéral? Je rappelle que M. Gantcheff et son associé étaient
des donateurs importants du Parti libéral. Je vous rappelle que l'émission Enquête
a démontré que des millions de dollars de commission devaient être versés à des
donateurs importants du Parti libéral : M. Rondeau, M. Fava,
M. Bartlett. Donc, à chaque jour, on découvre de nouvelles choses, mais on
revient toujours à une chose unique : le Parti libéral. Le Parti libéral
qui a profité de ce scandale et le Parti libéral de Philippe Couillard, qui a
caché trois rapports puis qui est intervenu dans la transaction puisqu'il a
prolongé le bail de 10 ans avec M. Gantcheff.
La Modératrice
: Merci.
On va commencer la période de questions, Philippe-Vincent Foisy, Cogeco.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Bonjour. Bon, hier, on a vu la ministre de la Justice dire qu'elle ne savait
pas il y avait combien de cas qui étaient possibles… en tous cas, qui pourraient
avorter, et finalement il y en a 222. Là, on voit qu'elle a un dossier de
Lac-Mégantic pour négligence criminelle, il pourrait y avoir des dossiers dans
le procès Vaillancourt. Est-ce que Mme Vallée est la bonne personne pour
gérer cette crise-là ou elle devrait céder son siège?
M. Legault
: Bien,
écoutez. C'est toujours difficile de savoir est-ce que l'incompétence vient de
Mme Vallée ou vient du premier ministre. Mais est-ce que c'est parce qu'on
ne lui donne pas les ressources nécessaires? Mais là il est plus que temps de
déposer un plan puis de nous expliquer comment elle va arrêter, là, qu'on
retourne des criminels potentiels chez eux parce qu'on est hors délai. On a
besoin d'un plan. Puis là Mme Vallée a beau faire de l'esbroufe, là, on a
besoin d'avoir un plan. Puis est-ce que le plan, il est bloqué au bureau de Mme Vallée
ou au bureau de Philippe Couillard? Ça, je ne peux pas vous le dire. Mais une
chose qui est certaine, c'est qu'on besoin d'un plan pour ajouter des
ressources et puis arrêter. Écoutez, ce n'est quand même pas rien,
Lac-Mégantic, hein, le drame qu'on a vécu. Puis là la personne pourrait
peut-être s'en sauver parce qu'on est hors délai. Bien, voyons donc, là! On
n'est pas une république de bananes!
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Mais, en même temps, Mme Vallée dit : On a ajouté 15 procureurs, il y
a des juges qui vont siéger, des juges à la retraite qui peuvent siéger de
façon temporaire, ils ont déposé un plan plus tôt, cette année. Qu'est-ce que
vous voulez de plus? Concrètement, là.
M. Legault
: Bien,
écoutez, on en enlève 27, on en met 15. Au net, là, il y en a moins puis, au
net, là, il en manque. Il en manque. Donc, on a besoin d'un plan plus costaud.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Concrètement, là.
M. Legault
: Bien,
on a besoin d'avoir plus de ressources, là. Qu'on ait un plan puis qu'on nous
assure que ça ne se produira plus.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Avez-vous un montant?
M. Legault
: Non,
je n'ai pas les informations nécessaires pour être capable de vous dire
combien, mais une chose qui est sûre, c'est qu'il n'y en a pas assez.
La Modératrice
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Avez-vous déjà été intercepté par un photoradar?
M. Legault
: Non.
M. Laforest (Alain) :
Non? Parce que vous auriez pu peut-être le contester, là. Il semble que ce soit
illégal.
M. Legault
: Oui,
mais ça, je l'ai vu.
M. Laforest (Alain) :
Vous en pensez quoi de ça?
M. Legault
: Bien,
écoutez, hein, c'est juridique, là. Je pense qu'il faut effectivement
contester, voir si on doit adopter nos règlements, nos lois, mais, bon, moi, je
trouve ça tout à fait normal, là, qu'on ait des photoradars.
M. Laforest (Alain) :
Vous êtes en faveur des photoradars?
M. Legault
: Bien,
oui. Bien, oui.
M. Laforest (Alain) :
Donc, vous incitez la Sûreté du Québec et le ministère de la Justice à
poursuivre, à faire valider, là?
M. Legault
: Je
n'ai pas le dossier juridique, là. Est-ce que c'est un problème d'appliquer la
loi ou c'est la loi qu'il faut changer? Mais il faut essayer de s'assurer que
ça soit possible de garder les photoradars.
M. Laforest (Alain) :
Pourquoi?
M. Legault
: Bien,
parce que c'est une façon de s'assurer que les limites de vitesse soient
respectées.
M. Laforest (Alain) :
L'autre chose qu'on apprend aujourd'hui, qu'il n'y aura pas d'accusation de
portée contre le propriétaire du pitbull à Montréal, qu'on attend toujours la
loi du gouvernement, là, sur les animaux ou les chiens dangereux, là.
M. Legault
: Bien,
encore une fois, le gouvernement se traîne les pieds. C'est certain, là, qu'on
doit mieux encadrer la possession de ces chiens dangereux. Puis, tant que ça ne
sera pas fait, l'encadrement, bien, il y aura effectivement des jugements qui
seront rendus sur la base d'une loi qui est incomplète. Donc, qu'attend le gouvernement
encore? Le gouvernement Couillard tourne en rond, et il est temps qu'il agisse.
La Modératrice
:
Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
:
Bonjour.
M. Lecavalier (Charles) :
Qu'est-ce que ça voudrait dire pour la population, l'échec, mettons, du procès
de Mégantic ou l'échec du procès de Vaillancourt?
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, écoutez, ça envoie un mauvais message d'abord à ceux qui auraient peut-être
l'intention de frauder, hein, l'État, de dire : Bien là, ce n'est pas bien
grave, hein? On a juste à étirer nos affaires, poser beaucoup de questions puis
avoir beaucoup de documents, puis on va être hors délais. Donc, moi, je pense
que ça envoie un très mauvais message. Puis les Québécois souhaitent que les
gens qui ont volé ou qui ont commis des gestes graves, bien, soient punis. Et actuellement,
bien, on devrait avoir une justice qui s'assure de ça, puis ce n'est pas le
cas.
M. Lecavalier (Charles) :
Si je ne me trompe pas, le budget du DPCP a été coupé de 5 millions l'an
dernier. Est-ce qu'il aurait dû y avoir, dans la mise à jour économique, des
fonds additionnels étant donné qu'on savait qu'il y avait l'arrêt Jordan?
M. Legault
: Bien
oui!
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce qu'il n'y aurait pas dû y avoir, dans la mise à jour économique, des
sommes additionnelles pour le DPCP?
M. Legault
:
Absolument. Je pense qu'il faut avoir plus de ressources. Il faut avoir un
plan. Il faut être assuré qu'on va régler le problème. Là, actuellement, on est
dans le brouillard. Mme Vallée n'est pas capable de nous dire, là : Ça
n'arrivera plus à partir de telle date. Elle n'a pas de plan. Est-ce que c'est
bloqué à son bureau ou au bureau de M. Couillard? Mais là M. Couillard
doit faire preuve de leadership.
La Modératrice
:
Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Bonjour, M. Legault. Est-ce que, selon vous, un arrêt de procédure dans le
procès de Lac-Mégantic aurait un impact plus grave dans l'opinion publique que
dans le cas de M. Vaillancourt ou d'autres accusés de type, là, plus
fraude col blanc, là?
M. Legault
: Écoutez,
moi, je pense que les deux cas sont des cas graves. Avec tout ce qu'on a vu
dans la corruption municipale, l'incident... pas l'incident, l'accident
dramatique de Mégantic, ce sont des cas importants les deux. Puis moi, je
souhaiterais qu'on soit capables de régler ces deux cas-là.
M. Robillard (Alexandre) :
Sur la motion de M. Couillard, concernant Fidel Castro, donc, vous avez
bloqué sa présentation. Est-ce que vous pouvez expliquer pourquoi?
M. Legault
: Parce
que M. Castro, puis je l'ai dit dans le communiqué que j'ai émis lors de
sa mort, était un dictateur qui a donné de l'espoir à certains mais du
désespoir à d'autres. Et on jugeait que, nous, pour la CAQ, là, ce n'était pas
approprié de lui rendre hommage à l'Assemblée nationale.
M. Robillard (Alexandre) :
Qu'est-ce que vous pensez de la vidéo de M. Paradis?
M. Legault
: De la
quoi?
M. Robillard (Alexandre) :
De la vidéo de M. Paradis que vous avez twittée en fin de semaine.
M. Legault
: Écoutez,
il faut connaître François Paradis, là, pour savoir... D'abord, ça a été filmé
à Noël, l'année passée. C'est un geste admirable de la part de François
Paradis. C'est un geste qu'on voudrait que plusieurs Québécois posent durant le
temps des fêtes. Donc, c'est normal qu'on le diffuse pour essayer de convaincre
des Québécois de faire comme lui.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais vous êtes à l'aise avec la mise en scène, la façon dont c'est présenté?
M. Legault
: Bien,
écoutez, c'est factuel, ce qu'il a fait, et puis j'espère que ça va donner
l'idée à beaucoup d'autres Québécois de faire la même chose.
La Modératrice
:
Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) :
À la lumière du document que vous dévoilez aujourd'hui, est-ce que ça vient
tuer, selon vous, l'argument de Philippe Couillard en disant que c'est une
autre époque, tout ce qui s'est passé, finalement, dans ce dossier-là?
M. Legault
: Oui. Écoutez,
là, Philippe Couillard, en 2014, a prolongé le bail de 10 ans, le bail de M. Gantcheff.
Donc, il ne peut pas se laver les mains comme hier puis dire : Ah! ça,
c'est le problème d'une autre époque, donc de Jean Charest. Il y a participé. En
plus, très grave, il y a trois rapports qu'il a gardés secrets. Pourquoi? Pour
protéger le gouvernement de M. Charest puis le Parti libéral du Québec.
Donc, je pense que les Québécois avaient
le droit de savoir. Et puis ce n'est pas normal qu'on attende des enquêtes de
journalistes puis des questions de l'opposition avant d'agir.
M. Vigneault (Nicolas) :
Dans le cas de la justice, ce qui se passe présentement, selon vous, comment
vous l'évaluez, cette crise-là? Est-ce que c'est très grave?
M. Legault
: Bien,
c'est une crise très grave. Dans un pays... dans un État comme le nôtre, on
s'attend à ce que les criminels qui ont commis des crimes graves soient
condamnés, pas qu'ils soient renvoyés chez eux parce qu'on n'a pas réussi à
faire le travail dans un délai acceptable. Il me semble qu'en 2016, là, c'est
totalement inacceptable.
La Modératrice
: Merci.
Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Juste bien comprendre, est-ce que le gouvernement Couillard a pris la
bonne décision en prolongeant le bail de 10 ans? Est-ce qu'il y a une
alternative?
M. Legault
: C'est
une bonne question. C'est une bonne question que je me pose. Je me suis dit ce
matin... Disons que j'aurais été à la place de M. Couillard en 2014, on
m'aurait dit : On a des rapports pour montrer qu'on s'est fait flouer, là,
hein? On a vendu des immeubles 40 millions en bas du prix, on a signé un
bail qui n'a pas d'allure... Moi, je n'ai jamais vu ça, là. J'ai négocié des
baux dans ma vie, là, je n'ai jamais vu ça que le locataire paie pour les
rénovations de la bâtisse du propriétaire, jamais vu ça. J'aurais essayé de
trouver une autre solution avant. Mais là on a demandé à Accuracy : Quelle
est la moins mauvaise solution? Prolonger de 10 ans ou continuer à payer les
rénovations? La firme Accuracy a dit : Prolonger de 10 ans.
Mais, je ne sais pas, j'aimerais savoir
aussi, en 2014, est-ce que M. Couillard savait si ce dossier-là était dans
les mains de la police. Tu sais, il nous a dit hier : J'ai donné ça à la
police, les rapports. Quand les a-t-il donnés? Comment on peut se retrouver
dans une situation où on donne des dossiers à la police parce qu'il y a eu
fraude, mais on signe, avec le même gars, un bail qui est 10 années plus
long?
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce que le DPCP a pris la bonne décision en annonçant qu'il faisait le tri
des dossiers en privilégiant les dossiers, disons, de crimes contre la
personne, les dossiers qu'il juge objectivement prioritaires au profit,
peut-être, des dossiers de fraude, là?
M. Legault
: Oui.
Moi, je pense que ce tri-là est discutable, est discutable, et c'est peut-être
au gouvernement de voir comment on peut peut-être aider à fixer une liste de
priorités. Devrait-il y avoir une espèce de «fast track» pour certains
dossiers? Je pense, entre autres, à la fraude. Avec tout ce qu'on a vécu avec
le scandale de la corruption et de la construction, il me semble qu'il y a une
urgence d'agir, là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Question de limiter les dégâts, est-ce que le gouvernement du Québec devrait se
prévaloir de la clause de dérogation à la charte pour se mettre à l'abri,
pendant un certain temps, du moins, des conséquences de l'arrêt Jordan?
M. Legault
: Oui.
Bon, d'abord, le plus important, c'est de déposer un plan, hein, un plan avec
des ressources. Maintenant, entre-temps, est-ce qu'on peut utiliser la clause
«nonobstant»? Je pense qu'il faut le regarder. Mais le plus important, c'est
d'avoir un plan pour régler le problème. Ce n'est pas normal qu'on utilise la
clause «nonobstant» pour ce genre de situation.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer aux questions en anglais. Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good morning. What do you make of…
M. Legault
: Je
salue le directeur de la recherche du PQ qui est avec nous. On a une bonne
équipe. On a une bonne équipe, regardez la preuve, hein?
Mme Fletcher
(Raquel) : What do you
make of Minister Vallée's reaction to the delays in the justice system?
M. Legault
:
First, this situation is unacceptable. In 2016 in Québec, we cannot accept to
have 200 files that maybe out of a reasonable delay and may abort.
Mme Fletcher
(Raquel) : Be aborted, abandoned.
M. Legault
:
Be abandoned. So, I think, right now, we need, first, to have a plan with more
resources and maybe we should also look at our priorities also.
Mme Fletcher
(Raquel) : Yesterday, she didn't even seem to
know how many cases were threatened. What do you make of her personal reaction?
M. Legault
:
I think that, right now, we can ask questions about if she is fit for the job,
but it's not easy to answer this question because we don't know which part of
the problem is coming from her and which part of the problem is coming from the
office of Mr. Couillard.
Mme Fletcher
(Raquel) :OK, so Mr. Couillard needs to take some leadership?
M. Legault
: At the end of the day, the leader is Mr. Couillard. So, he should
make sure that we have good answers and a good plan.
La Modératrice
:
Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson
(Maya) : Good morning, Mr. Legault.
M. Legault
: Good morning.
Mme Johnson
(Maya) : Next week, Mrs. Anglade is going to
Ottawa to meet with the federal Minister of International Trade to discuss the softwood lumber dispute. She
came out yesterday with people from the industry, saying that they're concerned
and that they're putting pressure on Ottawa to put protective measures in place. Do you think that that's enough?
Do you think that that's the right strategy?
M. Legault
: I think that Mr. Couillard must get involved in this very important
matter. We have to make sure that we get solutions and that we're tough with
the federal government in order
to make sure that they negotiate well with the United
States. But it's urgent that we find a solution. There
are many, many jobs at bat right now.
Mme Johnson
(Maya) : But Quebec is not convinced that the
federal government is going to
be going into these negotiations with all that it possibly can. I mean, it's in
the whole country's interest to negotiate a good deal. Why is Quebec so
concerned, in particular?
M. Legault
: Well, because we have many companies and many jobs that are
involved. And I gave my support to her and to Mr. Couillard. And we're even
ready to go with them, in Ottawa, to make sure that we put enough pressure.
It's very, very key to Quebec's economy.
Mme Johnson
(Maya) : Do you support the government's strategy?
M. Legault
: Sure, sure.
Mme Johnson
(Maya) : Thank you.
La Modératrice
: Ryan Hicks, CBC.
M. Hicks
(Ryan) : Good morning.
M. Legault
: Good morning.
M. Hicks
(Ryan) : There are some people who are
criticizing this video that your MNA François Paradis put out. And I'd like to
know if you think maybe it struck a bit of a wrong tone towards people who are
kind of struggling to make ends meet, considering that your party, and correct
me if I'm wrong, doesn't support the $15 minimum wage.
M. Legault
: I think, first, there are many measures to help poor people. The
first one should be invest more in education. Second, I think that… I'm
convinced at 100 % that Mr. Paradis had a great gesture, a personal
gesture, and he should be a model for all Quebeckers. So, I hope that this
video will convince more Quebeckers to do the same as what he did. Thank
you.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 42)